Myrthilde Nahema Grant était adossée au mur en compagnie de son amie Siobhan. La fête de réveillon ne battait pas réellement son plein comme escompté. Tout ce que Londres comptait de presque trentenaire de bonne famille se tenait là : l’Irlandaise lui avait promis une fête grandiose en bonne compagnie. Si la fête était somptueuse, l’ambiance laissait à désirer.

« - Bon sang, quel traquenard. Sorry Nahema, je pensais que pourrais nous faire un twerk dont tu as le secret plutôt que de devoir subir une valse.
- Pas grave, au moins le champagne est bon ! répondit-elle en riant à son amie.
- Si c’est grave, sérieusement, ils sont plus chiants que mon grand-père. Je pensais m’amuser, pas être à un rallye pour trouver un vieux jeune riche.
- Voyons voyons, tu ne t’intéresses pas au cours de la bourse des différents marchés sorciers de part le monde ?
- Naaan, je m’intéresse pas à ces bourses-là moi ! »

Myrthilde explosa de rire, s’étouffant à moitié avec son champagne plutôt que de le recracher salement. Elle avait des manières tout de même. Mais il était clair que ce n’était pas une manière de finir l’année, professeur ou pas, elle comptait bien s’amuser. Elle allait reprendre la conversation, quand un jeune homme s’approcha d’elle, blondinet bien peigné.

«  Nahema c’est cela ? Je peux vous resservir ? Super les cheveux, ça tient avec un enchantement ? » dit-il en approchant ses doigts.
Le visage de la jeune femme se ferma et elle recula instinctivement. Nahema c’était pour la famille, les proches, c’était un prénom intime. Que le premier Gontran venu se permette de l’utiliser parce qu’il l’avait entendu la faisait grincer des dents.

« Myrthilde. Et attention, mes cheveux ont quelques accointances avec ceux de Médusa… » dit-elle avec un sourire aimable en acceptant la coupe de champagne. Elle était pourtant tout à fait sérieuse dans sa menace. Dans le doute, Gontran baissa la main. Sage décision.  Son amie vint à son secours « Pourtant tu as laissé ton serpent à la maison ce soir ! ». Ijoro n’appréciait que peu ce genre de sortie.  
Ils papotèrent tous les trois quelques instants, sur le travail de professeur de Myrthilde – Poudlard ce n’est plus ce que c’était -, la boutique d’expertise en relique magique de Siobhan – étonnant que les clients fassent confiance à une propriétaire aussi jeune quand d’excellents antiquaires sont déjà en place – et du poste d’expert-comptable dans une entreprise appartenant au groupe Forbes – un poste d’une importance sans précédent, avec des responsabilités nécessaires à la bonne marche du monde – .  Merlin soit remercié, leur camarade fut appelé par son groupe d’ami.

Siobhan attrapa la main de Myrthilde :  « Nahema, on ne peut pas moisir ici, on va prendre 20 ans dans les dents avant l’année prochaine et nous sommes trop belles et fraîches pour accepter ce déshonneur. Tu me fais confiance ? »
A l’instant même où elle acquiesçait, elle ressentit comme un poids sur son estomac. C’était peut être un peu impulsif comme réponse. Mais elle n’eut pas le temps d’y penser que son amie la faisait transplaner. Elles arrivèrent dans un lieu extrêmement bruyant. Des stroboscopes les mitraillaient, des téléviseurs diffusaient des clips. Myrthilde lança un regard paniqué à Siobhan, c’était une fête moldue. Une très grosse fête moldue. Pourquoi son amie avait-elle choisi cet endroit ? Elle savait pertinemment que l’historienne aurait préféré rentrer chez elle avec une camomille ou écouter Gontran pavoiser que de se retrouver entourée de moldus dans un lieu inconnu. Etait-elle dans ce que son amie appelait une boîte de nuit?

Siobhan l’enlaça et lui parla à l’oreille : « Cache ta baguette dans ton sac ou ta robe, et danse. Fais-moi confiance, ça va être amusant.  Oublie que ce sont des moldus, c’est juste une fête avec de la musique. » Myrthilde agrippa son bras pour ne pas la perdre. Elle avait envie de lui  hurler que les moldus massacraient des sorcières et qu’elle portait le prénom de l’une d’entre elle, qu’elle savait très bien pour en avoir discuter avec l’irlandaise que les moldus utilisaient des seringues pour endormir l’esprit des jeunes femmes et les violer dans un coin lors de ce genre de soirée. Elle savait aussi que Siobhan avait répondu que les filtres d’amour ou les sortilèges de confusion avaient le même effet, et que le problème c’étaient surtout les hommes avec ou sans baguette. Aussi elle ne dit rien et essaya de la suivre. Son amie commanda des cocktails, et par l’étrange jeu des mouvements de foule, après avoir dansé au plus proche de Siobhan, Myrthilde se retrouva seule dans une marée humaine.

Dans un moment de panique, elle suivit le panneau lumineux sortie et finit par arriver dans le hall. Elle aperçut la porte et se dirigea vers elle, mais dans précipitation, elle rentra dans quelqu’un.
Elle resta un instant pétrifiée, avant de reconnaître un visage du château. Oh. C’était toujours ça de pris. « Je..Pardon, je ne faisais pas attention. » s’excusa-t-elle. « La question risque de paraître bizarre, mais, sommes-nous toujours à Londres ? »* Sortir d’ici était une chose, mais encore fallait-il savoir où se trouvait ici.

tenue:

HRP : j'ai mis le sujet dans Londres moldu parce qu'il fallait bien le poster quelque part, mais ça peut être n'importe où, ça m'est égal

HRP: Coucou, pas de souci pour moi. ^^ J’espère que ma réponse conviendra, je suis joie de pouvoir jouer avec toi. x)

Myrthilde ne s’attendait pas à ce que la soirée se déroule, elle comptait sur Siobhan pour qu’elle l’emmène dans la meilleure soirée sorcière de la ville comme à son habitude. Elles se seraient pavanées dans leurs belles tenues, auraient dansé comme si leur vie en dépendait et sûrement flirté un peu plus que nécessaire. Mais la meilleure soirée de la ville était surtout la plus chiante, un ramassis de bourgeois fossilisés dans tant de manières qu’il avait été impossible de s’amuser. Siobhan avait proposé un plan B, que Myrthilde avait accepté sans réfléchir, faisant confiance à son amie. Et elle se retrouvait au milieu de moldus dans un lieu inconnu, elle qui détestait ça. Elle avait le sentiment qu’elle pourrait se faire massacrer à tout moment. Son amie tenta de la rassurer, sans grand succès, mais la panique la gagna lorsqu’elles furent séparées.

Myrthilde décida alors de faire la chose la plus logique : fuir. Avant de se rendre compte qu’elle n’était même pas sûre de l’endroit où elle se trouvait. Cette pensée eut à peine le temps de se former dans sa tête qu’elle rentra dans quelqu’un. Une masse impressionnante la surplomba et la rattrapa. Le contact la fit d’abord frissonner, elle n’avait aucune envie qu’un moldu pose ses pattes sur elle à cet instant précis. Ni jamais. Mais après un temps d’arrêt, elle se détendit imperceptiblement. C’était un nouveau dans l’équipe. Son nom lui reviendrait d’une seconde à l’autre. “En voilà une bonne chose.” dit-elle maussade. Ce n’était pas le bout du monde, elle pouvait transplaner depuis les toilettes ou trouver un magicobus et se casser de cette boîte pourrie. Elle fut surprise de retrouver la veste dû jeune homme sur ses épaules. Il avait l’air inquiet pour elle. Bon sang Myrthilde, reprend-toi, se dit-elle. Elle se sentit soudain ridicule. Son amulette ne bougeait même pas. Avec le nombre de moldus au mètre carré, si quelqu’un avait dû lui en vouloir personnellement, son soutien gorge devrait être au bord de l’embrasement. “Excusez-moi. Je suis un peu ailleurs. Professeur…Santa je crois?” dit-elle en se souvenant enfin du nom de son interlocuteur. “Je suis Myrthilde Grant, professeur d’histoire.” Elle sourit, en lui retournant sa veste : elle n’était pas frileuse. “Non, j’ai un peu paniqué mais rien de grave je crois.” dit-elle essayant de faire bonne figure alors qu’elle ressentait encore les griffes de l’angoisse autour de son estomac. “J’étais à une soirée avec une amie, c’était très…mortelle. Du coup, elle m’a fait la surprise de me transporter ici. Je l’ai perdu dans la foule. Je n’ai pas l’habitude de ce genre d’endroits, enfin, pas de ce côté-là de Londres. Alors j’ai cherché la sortie.” Elle sourit timidement. Danser et faire la fête en compagnie de sorciers, elle savait faire.

Voilà pour son histoire… maintenant il fallait raccrocher les wagons et ne pas vexer ce collègue qui était peut-être né moldu ou amateur de moldu. Alors elle posa soigneusement la question : “Vous aimez fêter le nouvel an en boîte de nuit? J’espère que je ne vous retiens pas, vous êtes peut-être venu avec des amis.” Elle regarda vers la porte, elle pouvait toujours repartir si besoin.

@Professeur C. Santa

HRP: Oh grande Dame, merci infiniment de ta patience et de ta bienvaillance, tu es un ange !!!!!

La jeune femme était toujours aussi mal à l’aise, mais la panique sourde qui avait envahi tout son être semblait s’atténuer. Elle n’était plus seule en milieu hostile, et c’était toujours ça de pris. Elle savait bien que Siobhan se moquerait d’elle quand elles se retrouveraient, arguant qu’utiliser un téléphone portable avait parfois des avantages blablabla. Siobhan avait beau être née de deux sorciers, elle ne résistait pas à l’appel de la technologie. Et des boîtes de nuits moldues.

Elle hocha la tête lorsque Charles souligna que prendra l’air était encore le meilleur moyen de respirer. Myrthilde préférait mille fois se geler le derrière le temps de pouvoir transplaner que de rester coincée ici. Mais maintenant que son collègue était là… Il valait peut être mieux profiter l’occasion pour reprendre ses esprits et réagir de manière plus mesurée. D’ailleurs, lui non plus ne semblait pas excessivement à son aise.
Sa question semblait l’avoir désarçonnée. Puis il finit par donner à son tour un peu plus d’explication. Elle n’était pas sûre de bien comprendre les tenants et les aboutissants de cette sortie mais elle partageait son désarroi. Elle lui tapota l’épaule le voyant désemparé : « Je peux vous fournir une excuse, pourrait-on vous en vouloir d’avoir sauvé une demoiselle en détresse d’une horrible crise de panique en la raccompagnant chez elle ? » Etaient-ils sorciers ou moldus ? Il ne devait pas être aisé de trouver un taxi un soir mouvementé comme celui-ci, cela pouvait prendre du temps

Néanmoins, elle n’insista pas sur cette voie, répondant plutôt à sa demande. « Très honnêtement, je ne sais pas si c’est vraiment nécessaire. La connaissant, elle doit déjà être un bonne compagnie, et réciproquement, si elle n’est pas occupée, elle me connaît assez pour savoir que je me suis enfuie de cette foule grouillante de mol—d’inconnus. » se reprit-elle de justesse. De toute façon, elle comptait bien bouder et sûrement pas lui courir après! Elle jeta un regard résigné à la salle : « Mais si vous devez rester… J’imagine qu’on peut toujours danser ? »

Elle ignorait si Charles serait d’humeur –elle était toujours d’humeur – mais ils pourraient toujours faire semblant s’ils ne pouvaient s’enfuir.