[Hors événement Halloween] "Quelle araignée le/la pique ?" ~ Azure & Shayne

Quelle araignée le/la pique ?

Le jeune Gryffondor de cinquième année déambulait seul dans les allées assombries par la nuit du village de Pré-Au-Lard. Cette soirée avait plutôt bien commencé car Shayne avait pu retrouver ses amis de toujours Florent et Kathleen. Il faut dire que les revoir en dehors des cours l’aidait à se ressourcer et à relativiser lorsqu’il sentait son esprit tourmenté par les événements. Car en effet, le jeune homme n’avait pas le cœur en fête contrairement à la majorité des élèves de Poudlard. Aussi avait-il décidé de se déguiser très simplement pour l’occasion : une longue cape noire dont la capuche était abaissée sur son visage, le cachant sans trop faire de l'ombre à ses yeux bruns, cela lui suffisait amplement, lui qui d’ordinaire ne ratait jamais une occasion de vêtir ses plus beaux costumes pour Halloween. Il n’avait le cœur à rien faire tant son esprit était tourmenté, surtout depuis sa dernière rencontre avec la jeune Azure Zinnia. Ces retrouvailles ne s’étaient pas déroulés comme il le souhaitait au départ.

En commençant la conversation sur un autre sujet que sa tentative d’évitement et ainsi en parlant de Quidditch, il avait pour dessein d’y aller doucement avec elle, de ne pas la froisser, de lui faire comprendre – sans bien sûr le dire vraiment – qu’il voulait que l’incident du baiser n’ait plus trop de répercussion sur leurs possibles retrouvailles en cours ou autre au sein de l’école, de sorte que la gêne déjà très présente entre eux depuis le printemps dernier n’envenime leur quelconque relation future. Peut-être avait-il aussi voulu qu’elle fasse elle-même le premier pas afin qu’il sache ce qu’elle avait ressenti et ce qu’elle ressentait à présent après le baiser. Ou peut-être avait-il seulement voulu lui faciliter la tâche afin qu’elle l’oublie d’une certaine manière, voilà pourquoi il ne souhaitait pas ramener l’incident à la discussion – fût-il un bel incident. Shayne n’avait pas pour dessein de lui montrer une mauvaise facette de lui, mais au contraire lui prouver qu’il était conscient de la situation et qu’en garçon mature il souhaitait ternir une quelconque pression ou un certain malaise qui pourraient avoir des répercussions trop hâtives sur leur comportement vis-à-vis de l’autre, et lui montrer d’une certaine manière que s’immiscer dans sa vie n’était pas son désir et qu’il ne voulait que lui laisser de l’espace et du temps pour réfléchir à la situation. Peut-être que si elle ne l’avait pas intercepté ce jour-là au terrain de Quidditch, il l’aurait fait lui-même en d’autres lieux, dans d’autres circonstances.

Il ne savait si Azure était déjà en colère de quelque chose ou par quelqu’un avant de l’avoir retrouvé et qu’elle cherchait un moyen de se défouler et de lâcher ses nerfs sur le premier venu. Cela avait peu d’importance : le plus important était qu’elle était si furieuse qu’elle lui avait presque craché des insinuations inattendues de la part du jeune homme, qu’elle l’avait rabaissé au point de le ranger au côté des malhonnêtes et des briseurs de cœur, évoquant même la possibilité qu’il ait pu faire un pari avec un de ses amis. Certes, elle ne le connaissait peu ou pas avant le baiser, mais après l’incident c’était tout autre chose : si elle avait été un peu plus observatrice en constatant qu’ils partageaient presque le même cercle d’amis et que de ce fait les personnes qu’ils fréquentaient tous deux étaient loin d’être aussi immatures et peu prévenants, elle aurait pu se douter qu’il n’était pas non plus de ce genre. D’ailleurs Florent l’aimait bien, et Shayne le connaissant de même il n’aurait pas apprécié qu’il ait joué un mauvais tour à son amie et n’aurait pas hésité à le confronter, malgré son manque d’expérience en matière de combat : un garçon ayant affronté auparavant un Selma pour sauver un camarade ne tremblerait pas face à un sorcier de même âge. Non, la jeune femme n’y avait pas pensé car elle était visiblement trop occupée à déverser sa haine sur lui sans chercher à écouter sa version des faits. Mais la raison pour laquelle Shayne n’arrêtait pas d’y penser était qu’il savait que quelque part il le méritait. Pas de cette façon-là, mais il le méritait. On n’embrasse pas une fille comme ça pour ensuite fuir. La réaction d’Azure était certes violente, mais justifiée. Et le comble : comme pour seconde punition il ne pouvait décidément pas la sortir de sa tête.

Voilà pourquoi il n’avait pas envie de se déguiser et faire la fête. Voir ses amis et discuter c’était déjà assez, à présent il avait besoin de se retrouver seul. Il se souvint d’une parole d’un de ses amis proches – il savait s’il s’agissait de celle de Kathleen, Florent ou Lilith – qui disait que quand on avait le moral à zéro, rien ne valait un peu de confiserie et une bonne biéraubeurre. Aussi espérait-il en arpentant les ruelles de Pré-Au-Lard trouver de quoi le satisfaire pour passer au moins une soirée sans tracas. Encore fallait-il que les commerces ne soient pas fermés à cette heure-ci... Toujours dans ses pensées, il n’avait eu le temps de s’apercevoir qu’il fonçait tête baissée sur quelqu’un que lorsqu’il sentit un vif coup à son épaule et entendit le passant crier de douleur. Également sonné par la violente percussion, il se retourna pour s’excuser poliment, mais manqua d’étouffer dans sa salive alors qu’il prononçait le mot « pardon » : ça pour une coïncidence… Il fronça les sourcils en reconnaissant la personne qu’il venait de bousculer.

« Encore toi ? »

Mais c’est pas vrai : de tous les passants de ce village, il a fallu que je tombe sur elle !

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@Azure Zinnia

Azure & Shayne

QUELLE ARAIGNÉE LE/LA PIQUE ?

C'était le cœur léger qu’Azure avait reçu le prix du concours avec Professeur Cooper. Elle ignorait si l’enseignante serait là pour l’accompagner à la fabrique de bonbon mais à cette heure, elle s’était séparée d’elle sans trop se poser la question. C’était déjà un peu étrange d’avoir participer à cette activité avec une prof; d’autant plus qu’elle n’avait jamais suivi la matière qu’elle enseignait. L’arithmancie c’était beaucoup trop de chiffre pour elle. Elle avait regardé autour, mais comme Kathleen semblait encore bien occupé à sa propre table et que Florent était nulle part, elle avait juste décidé de ne pas les attendre par la suite. Elle les avait peu vu depuis le début de la soirée, mais ce n’était pas très grave; elle trouverait matière à passer une bonne soirée avec ou sans eux dans tous les cas. Était-ce Daphney qu’elle voyait plus loin ? Elle décida de hâter le pas. Mais au détour du coin, celle qu’elle croyait être sa sœur s’était fondue dans la foule. Était-ce un mirage ou simplement une erreur ? Impossible à dire dans cette nuit ou la réalité se confondait avec le fantasque. Elle-même était loin de sa tenue habituelle, assumant des cheveux à larges boucles ceinturé par un bandeau bleu, une robe bleue à tablier blanc et de long bas collant blanc sous une cape molletonné noir en laine. Quelques parts dans sa poche une avait une tasse émaillé prête à assumer son rôle d’Alice aux Pays des Merveilles; il ne lui manquait qu’un chapelier fou et un lapin à coursé, une vilaine reine de cœur et des cartes valets. C’était un de ces romans préférés du temps qu’elle était petite, assumé ce costume avait été un petit plaisir personnel qu’elle s’était accordé pour cette soirée.

Azure se mit à arpenter le village, dévalant une allée aux décorations particulièrement troublante. C’était une super déco vraiment, la brunette n’avait rien à redire. Cependant, quand elle sortit du chemin après avoir enfouie quelques douceurs sucrés quelques choses de fibreux et collant lui tomba sur la tête. Elle cria un bon coup, surprise et notant la texture fibreuse commun de ces mains qui s’agitait à essayer de tout enlever de là. Un œil levé dans la foulé, lui laissa percevoir des vilains petites créatures qui se baladant sur les fils, elle se mit à agiter les mains avec vigueur mue par la panique. Elle recula, un, deux, trois pas. Essayant de se défaire du filet, mais rien à faire! Elle avait juste envie de pleurer, tellement cela la mettait dans une profonde détresse. Ou était Thomas le répulsif à araignée, elle l’avait vu plutôt pourquoi s’était-elle éloignée de celui-ci ? Peut-être parce qu’elle était qu’à moitié ami avec lui et que jusqu’à maintenant elle n’avait pas commencé à traîner avec lui outre mesure. Maintenant que son cœur débattait à vive allure, elle trouvait très déraisonnable d’être partie toute seule.

Elle fuyait la scène avec la vive impression qu’elle aurait fini en cocon prêt pour un super diner pour des araignées, Son esprit n’arrivait pas à transcender le fait que ça ne devait être une décoration, ni même qu’elle dévalait la rue à pleine vitesse. Quand elle heurta quelque chose de dur, ou plutôt de mou, elle tituba vers le côté, en s’excusant sans vraiment voir à qui elle s’adressait. Quand elle entendit qu’on lui reprochait quelque chose, elle ouvrit un peu plus grand les yeux. C’était un peu trop de vulnérabilité à assumer en public, déjà qu’elle était presque sûr que la panique lui avait fait pleuvoir des larmes sur ces joues. Si elle tolérait très mal d’avoir été mise de côté, d’avoir l’impression d’être une jeune fille épleuré devant lui était dans une catégorie presqu’aussi pire que se faire bombarder d’araignée velues ou encore de se faire poignarder par le destin. Elle s’était refusé toutes les larmes sur le terrain ce jour-là, voulant avoir l’air de la fille forte qui passerait facilement au-dessus de tout.

J’ai dit que je m’excusais.

Elle avait déjà l’impression que l’ombre sur son visage ne cachait pas complètement sa panique, ni même son souffle qui était saccadé. Elle espérait que ça serait assez et qu’elle pourrait juste finir sa soirée et rentrée chez elle maintenant. Ou trouver un coin, ou elle pourrait se lisser glisser contre le mur et disparaître. Ou était sa fichue cape d’invisibilité quand elle en avait besoin. Mais la réponse était simple, dans son sac; et pour cela, il faudrait qu’elle l’enfile à l’abri des regards ou du regard du Gryffondor. Si pour autant qu’il ne cherche par à l’embêtée plus qu’il ne fallait pour lui avoir foncé dedans.

Quelle araignée le/la pique ?

Ne pouvait-elle pas se trouver autre part qu’à cet endroit ? De tous les passants de Pré-au-Lard, il fallut que Shayne tombe sur Azure Zinnia, la jeune quatrième année dont il essayait désespérément de ne pas croiser le chemin depuis leur dernière altercation. Cela vaut mieux pour moi comme pour elle : au moins l’un n’aura pas à perturber la journée de l’autre, avait-il pensé après cette fameuse après-midi au terrain de Quidditch. Depuis qu’il l’avait vue trembler de colère et d’incompréhension, les yeux brillants prêts à lâcher une larme, il avait pris la décision de ne pas empiéter davantage dans sa petite vie quotidienne, lui dont la seule vue, semblait-il, faisait tant de mal à la jeune femme. Auparavant, il était partagé entre l’idée de continuer de la ghoster et celle d’aller la confronter pour s’expliquer sur ses récents comportements à son égard. Mais après cet événement, il avait pris la résolution de l’épargner ou de se faire le plus petit possible en sa présence quand il ne pouvait l’éviter. D’ordinaire, se faire passer pour le méchant dans l’histoire ne lui faisait ni chaud ni froid car il n’avait pas peur de la confrontation ou de la taquinerie. Il semblait que pour Azure Zinnia c’était différent et il n’en connaissait pas la raison. Il lâcha un râle d’exaspération à la réponse de la brunette.

« Je me suis excusé aussi, c’est pas pour ça que j’ai dit… »

Alors qu’il constata sa présence, il se tut et prit un temps pour l’observer un peu : contrairement à lui, elle était dans l’ambiance d’Halloween, portant de manière remarquable il faut dire le déguisement d’Alice au Pays des Merveilles. Il se prit à penser que si elle s’était teinte les cheveux en blond pour l’occasion, on aurait pu la confondre avec le personnage. Et voyant l’allure à laquelle elle avait couru pour aller jusqu’à bousculer Shayne, ce dernier se demanda quel pouvait bien être le lapin blanc qu’elle coursait ? Malheureusement, son visage ne reflétait aucune appréhension ou curiosité, bien au contraire. Alors que Shayne était soulagé de ne pas l’avoir vue pleurer sur le terrain, à présent ses joues roses étaient parsemées de larmes et à en juger ses mouvements vifs, sa respiration saccadée et son regard empli de détresse, on pouvait comprendre qu’elle souhaitait s’en aller, voir disparaître. Le jeune Gryffondor fronça les sourcils, l’air soucieux, à la vue de l’apparence déplorée de la jeune femme, leurs deux yeux se croisant en une fraction de seconde ce qui au passage arracha un frisson sur le dos de Shayne. Il ne se doutait pas de la raison de ses pleurs mais il comprenait bien qu’il s’agissait d’une chose – ou de quelqu’un – qui lui tenait à cœur. La seule pensée qu’un autre ait pu la troubler au point de la faire pleurer le rendit fou, voire même… un brin jaloux. Ce qui était paradoxal car les deux Gryffondor ne se connaissaient que peu et ce n’était pas parce que Shayne l’avait embrassé et que c’était le premier baiser de la jeune fille qu’elle devait lui être exclusivement réservée. Il n’était pas de la vieille école, il savait qu’on ne ressent pas quelque chose pour quelqu’un en si peu de temps et sans réciprocité… si ?

« Qu’est-ce qui t’arrive ? » dit-il avec un ton se voulant le plus doux possible pour ne pas la froisser davantage qu’elle ne l’était.

Ses mains gesticulaient tellement au-dessus de sa chevelure brune bouclée que Shayne ne comprenait pas la raison de toute cette agitation. On pourrait penser d’une part qu’elle se débarbouillait, sans doute pour cacher ses larmes – ce qui était trop tard. De l’autre on aurait dit qu’elle cherchait à se débarrasser de quelque chose au niveau de sa tête. Il ignora vraiment quelle mouche l’avait piquée. En posant le regard sur les mèches d’Azure, il leva les sourcils en constatant la présence de quelques petites bêtes fluorescentes se promenant sur sa tête pleine de matière fibreuse.

« Mais qu’est-ce que… »

Une mouche… Plutôt quelle araignée l’a piquée oui ! pensa-t-il avec un brin d’amusement. Il comprit alors qu’elle s’agitait à cause des toiles d’araignée magiques sur ses cheveux, non pas parce qu’elle avait été contrariée par quelque chose ou quelqu’un, ce qui soulagea un peu Shayne qui fit son possible pour ne pas le montrer sur son visage. Il reconnaissait ce genre de farces et d’attrapes : ses amis le considéraient tous comme un fin connaisseur en la matière, et surtout un fidèle client de chez Zonko. Ces toiles d’araignée ne lui étaient pas étrangères, étant donné qu’il les avait utilisées tout récemment à l’encontre d’un de ses professeurs – il ne se souvint plus duquel – pendant un cours alors qu’il s’ennuyait, ce qui avait provoqué le rire général de la classe. Il aimait tellement amuser la galerie qu’il ne s’en privait jamais si l’occasion se présentait, et surtout s’il était de bon matin. Zonko l’avait par ailleurs prévenu que c’était une de ses toutes « récentes merveilles » et qu’actuellement « tout le monde s’en arrachait déjà ». Shayne ne savait comment elle avait fait pour en avoir sur les cheveux, mais s’il s’agissait d’une autre personne, il en aurait ri à gorge déployée. Il prit un ton décontracté, haussant les épaules, les mains dans ses poches, osant s’approcher un peu d’Azure pour inspecter de ses yeux verts la farce, faisant son maximum pour ne pas rire de la situation de peur d’avoir l’air de se moquer ouvertement de phobie de la jeune femme.

« Oh ça ? Bah ! faut pas t’inquiéter : ce n’est qu’une farce de Zonko. Ces toiles d’araignée sont magiques, elles font apparaître des araignées au contact des autres. Elles ne te feront rien, ce n’est qu’une illusion. Je dois reconnaître que c’est une bonne invention… D’ailleurs Alice a dû en croiser des araignées à force de tomber dans des tunnels souterrains. Je crois bien que tu t’es trompée dans le choix du déguisement. »

Mais voyant qu’elle n’avait pas la tête à rire, il se reprit de justesse et sortit sa baguette de sa poche droite. Il essaya un Finite, mais c’était vouer à l’échec et Shayne se rappela que cette farce était immunisée contre les antisorts. Il recula, nonchalant, les mains de nouveau dans ses poches, sous le regard de la jeune brunette.

« Ne me regarde pas comme ça. Ces toiles sont immunisées contre les antisorts. Elles ne disparaîtront que quand tu arrêteras de bouger et d’avoir peur. »

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Azure & Shayne

QUELLE ARAIGNÉE LE/LA PIQUE ?

Elle l’avait heurté, droit dans le dos, le regard un peu fou, les mains s’agitant sur son corps en pleine crise panique. Les yeux mouillés de larmes, la gryffonne n’arrivait pas à contrôler son dégoût et son malaise. Se retrouver à foncé dans Shayne a cet instant précis était mettre à dur épreuve toute trace de self control possible. Elle voulait disparaitre et après une excuse un peu aigre, elle essuya ses yeux rapidement dont elle sentait les sillons froids se graver sur sa peau. Voilà. Elle ne voulait pas être là, et avec sa main, sa capuche tomba ces épaules et laissant les toiles d’araignées magiques bien prise avec ces cheveux. Panique au village, rien n'allait plus – comment était-ce possible que ça aille encore plus mal, dites-moi!

Mais comme un petit animal blessé, l’Alice n’avait qu’une seule envie trouver cette bouteille remplie de liquide et se rapetisser jusqu’à disparaitre et devenir un grain de sel. Petit problème, elle n’avait rien d’Alice et côté potion elle n’avait pas prévu le coup en sortant ce soir. Or, il ne restait qu’Azure avec ces gestes frénétiques qui n’arrivait pas à calmer la palpitation de cœur et son souffle saccadé. Il avait parlé à nouveau ? Elle n’avait pas remarqué complètement sous la compulsion de faire disparaitre les bestioles aux petits yeux verdâtres qui lui filait la peur de sa vie; car oui, Azure avait une salle phobie des araignées. Manipulé des parties coupées en cours de potion était le plus loin qu’elle ne s’était jamais autorisée à vie et elle fermait les yeux un ustensile à la main pour les cueillir et les balancer dans un chaudron; alors celle accrocher à ces cheveux… c’était tellement haut dans son seuil de panique qu’elle n’arrivait plus à se contenir.

Ahhh... c'est pas possible!!!!

Shayne s’avança et elle ne le remarqua qu’à demi et lâcha un cri d’angoisse avant de se plaquer le dos au mur. Il prenait cela tellement à la légère que farce ou non, rien de tout cela ne lui donnait envie d’en rire. Il fit une allusion à Alice et les paupières bien fermés et les mains toujours en train d’essayer de tirer sur ces fichues toiles, elle ne sentit même pas la force de lui retourner l’un de ces célèbres regards de braise. Non, elle n’allait pas pouvoir survivre à cet instant. Si lui trouvait cela amusant, il était bien la pire personne tel qu’elle l’imaginait dans sa tête depuis quelques semaines. Il tenta de la délivrer sans plus de résultat et alors qu’il rangeait sa baguette en lui disant que les sorts ne seraient pas efficaces et qu’elle devait arrêter de bouger et d’avoir peur; son âme en conscience se dit que c’était impossible qu’elle retrouve son calme avant que les toiles et les araignées disparaisse très très très très très loin d’elle.

Elle se serait mis les cheveux en feu si seulement ça avait pu être efficace. Adieu belle chevelure! Mais si les antisorts ne fonctionnait pas alors c’était très risqué de se blesser en faisant autre chose. Son corps sous un effet de stress frénétique, elle se vidait tranquillement de ses forces et comme si c’était finalement beaucoup trop pour elle, comme si elle avait épuisé toute sa ressource en oxygène à s’hyperventiler, elle vit trente-six étoiles et tomba net dans les pommes son corps plongeant vers l’avant dans la direction de Shayne. Elle ne remarqua même pas le sol. Elle ne le sentit même pas. N’y n’eut le réflexe pour se protéger afin de ne pas se frapper face problème sur le dallage. La course, la panique, les pleurs, Shayne, voilà que son cerveau faisait un reboot et qu’elle avait solidement perdu toutes les manettes de contrôle de son propre corps. Le seul point positif à postériori et cela Azure ne pouvait pas s’en douter c’est qu’inconsciente elle arrêterais de bouger et d’avoir peur. Hip hip hip Houra ?

Quelle araignée le/la pique ?

En apportant une touche d’humour à la conversation, Shayne n’avait pour unique but que de distraire la jeune fille qui semblait complétement apeurée. La pousser à répondre lui aurait permis, il pensait, de faire disparaître au moins pour quelques secondes cette phobie qui paraissait la consumer tout entière. Il aurait pu adopter un ton moins désintéressé en lui parlant des araignées, mais il craignait que sa préoccupation pour Azure à ce moment-là ne soit perçue dans sa voix. L’humour, il connaissait et savait s’en servir quand il le fallait, même aux dépens des autres, ce qui était souvent le cas. Néanmoins, il effaça son rictus lorsqu’il comprit que non seulement la jeune Gryffondor n’avait pas la tête à rire, mais qu’elle n’arrivait plus à contrôler sa panique dorénavant. Lorsqu’il s’était approché d’elle pour essayer de la débarrasser des bêtes, elle s’était reculée si vivement jusqu’à être plaquée à un des murs d’un des lotissements en poussant un cri strident, que Shayne avait cru pendant un court instant que c’était lui qui la terrifiait. Avoir autant peur des araignées, c’était quelque chose de classique, dans le cas majeur chez la gente féminine. Shayne se demanda néanmoins comment une sorcière comme Azure, habituée à préparer des potions dont les ingrédients qui revenaient souvent étaient des insectes, pouvait être prise de convulsion à leur seule vue alors qu’ils n’étaient même pas réels. Si elle n’était pas autant agitée et bousculée sur le coup de l’émotion, elle aurait compris que la meilleure façon de s’en débarrasser était de reprendre ses esprits et de ne plus bouger.

Alors qu’elle arrêtait de sangloter, Shayne se mit à espérer qu’elle avait enfin daigné se calmer. Erreur : en une seconde il vit avec choc les yeux de la jeune fille se révulser et son corps frêle vaciller vers l’arrière. Merlin, ne me dîtes pas que… Elle tombait dans les pommes ! Paniqué par la soudaine réaction d’Azure, il eut heureusement le réflexe de la rattraper à temps avant qu’elle ne se fracasse contre le mur puis s’écroule au sol, se penchant vers le bas pour supporter le poids de son corps, ses bras entourant avec fermeté sa fine taille, tandis que sa tête basculait de tout son poids vers l’arrière, sa chevelure balayant par moment les dalles froides du sentier. Penché au-dessus d’elle, un peu sonné par ce qui venait de se passer, il l’examina préoccupé par son état actuel tandis que son souffle se faisait saccadée par le choc : elle avait désormais les yeux clos, son visage autrefois crispé demeurait lisse mais blanc comme neige, les bras le long du corps, et elle semblait avoir complètement perdu connaissance. Sans doute dû à la peur qui la consumait tant et qu’elle n’arrivait plus à canaliser. Shayne se maudit d’avoir paru aussi désintéressé et amusé par la situation devant Azure alors que celle-ci souffrait tellement et n’avait besoin que d’une chose, c’était qu’on la réconforte et qu’on la débarrasse de l’objet des cauchemars. Inquiet, il scruta de ses yeux vert le visage et le corps de la jeune femme pour s’assurer de son état. Maladroit, il ne savait que faire pour la réanimer et n’osait faire un mouvement de peur de lui porter un coup fatal au cœur en causant un possible trop plein d’émotions s’il bougeait le pouce.

« Oh merde… A-Azure, tu m’entends ?... Eh oh Azure, est-ce que tu m’entends ? »

Sa question demeura sans réponse : elle était bel et bien tombée dans les pommes et ne semblait plus entendre Shayne l’appeler. Sentant sa panique grandissante, le jeune homme prit un temps pour souffler un peu, ses bras commençant à s’endolorir toujours accrochés à Azure, tentant de reprendre son calme pour mieux analyser la situation et les solutions à prendre après cet évanouissement soudain. De mouvements vifs de la tête, il scruta les environs à la recherche de quelqu’un qui aurait pu être témoin de la scène et qui pourrait l’aider. Mais personne ne se trouvait dans cette allée. C’est pas croyable, pour une fois qu’on a besoin d’être vus, personne n’est là, maugréa Shayne. Il n’allait quand même pas l’allonger sur le sol gelé. En inspectant les lieux, il aperçut avec soulagement un vieux banc en bois vide… mais il perdit sa joie à la seconde où il constata la distance qu’il leur fallait parcourir pour l’atteindre. Avec elle dans ses bras, ce serait compliqué. Tant pis ! Au moins, par chance ils pourraient être aperçus par d’autres passants qui pourraient à ce moment-là les aider. Il souffla un bon coup avant de relever péniblement le corps de la jeune fille de sorte à entourer ses épaules de son bras et la faire pencher sur sa nuque afin de se donner plus de facilité à marcher avec elle. La marche lui parut interminable à peine eut-il parcouru la moitié de l’allée. Comme pour se donner du courage ou pour simplement se distraire, il se mit à parler :

« Oh, je t’en prie Azure. Si tu pouvais te réveiller maintenant, ça m’aiderait tu sais !... Et voilà que je parle dans le vide ! Elle ne t’entend pas, Shayne… Rah mais qu’est-ce qui m’a pris d’essayer de lui retirer la toile alors qu’elle était beaucoup moins angoissée avant de me voir ? »

Ses mains accrochées fermement à la taille d’Azure devaient se blanchir les phalanges tellement il faisait force pour ne pas qu’elle s’effondre. Sa tête reposait maintenant paisiblement dans son cou, sa chevelure brune bouclée venant par moment lui chatouiller le menton et le nez, forçant Shayne à humer son odeur à chaque inspiration. Elle sentait le bois de cheminée, l’herbe fraiche et… la Chocoballe – sa confiserie préférée avec les Bulles Baveuses. Pour ce dernier élément, il n’hésita pas à humer de nouveau la brunette pour savourer une nouvelle fois l’odeur de ce bonbon au chocolat fourré à la fraise très commandé chez Honeydukes. Il trouvait pourtant étrange de sentir ses derniers effluves sur ses cheveux car que l’on sache, personne ne se mettait de confiserie dans les cheveux. Néanmoins l’odeur des cheveux de la Gryffondor permettait au jeune homme d’oublier un peu la difficulté de porter un corps inerte. Il espérait au fond de lui qu’il n’y avait rien de grave derrière cet évanouissement et qu’elle se réveillerait dans peu. Lorsqu’il arriva enfin au niveau du banc, il prit une longue inspiration, finalement soulagé mais sentant ses bras trembler d’épuisement. Il entreprit d’allonger rapidement mais doucement la jeune fille de tout son long sur le siège en bois, s’accroupissant à son niveau, la tête penchée vers la sienne pour scruter le moindre mouvement conscient ou inconscient de la part d’Azure.

« Et maintenant je fais quoi ? »

Reposant un peu son corps après l’effort, Shayne se permit d’observer le visage pâle de la jeune fille éclairé par le halo de la lune. Elle semblait endormie, presque apaisée, ce qui était paradoxal suite à la réaction qu’elle avait eu. La toile d’araignée qui persistait sur sa tête ne contenait plus d’araignées illusoires : il semblerait que la brunette s’était enfin calmée et ne pensait plus à sa phobie. Pour éviter qu’elle ne refasse une crise en se réveillant, le jeune homme sortit sa baguette et lança un Evanesco pour faire complétement disparaître le tissu fibreux de la chevelure bouclée de la jeune femme. En regardant sa baguette, il fronça les sourcils lorsqu’il se rendit compte d’un détail : il ne lui était absolument pas venu à l’idée de transporter la jeune fille d’un coup de baguette magique ! Cela veut dire que j’ai fait tout ça pour rien ?! Foutus réflexes de Moldu ! Pour la première fois, il maudit ses origines non magiques qui avaient tant déteint sur lui à cause de la panique. Il posa deux doigts sur sa jugulaire pour s’assurer de ses battements de cœur qui paraissaient revenir à la normale. Il allait se relever pour guetter les environs à la recherche de quelqu’un qui les aurait vu et pourrait venir en aide à Azure. Mais il s’arrêta net lorsque ses yeux se posèrent une énième fois sur le visage de la jeune femme. C’était remarquable comme elle semblait si paisible dans cet état. Elle ne ressemblait plus à la jeune fille éplorée, en colère ou furieuse contre lui, le visage toujours crispé en sa présence depuis qu’il avait fui la Salle Commune. Pour la première fois depuis longtemps, il pouvait la voir dans son aspect naturel : calme, posée, sans besoin d’affrontement. A ce constat, il s’autorisa à sourire tendrement : il commençait peu à peu à comprendre pourquoi elle le hantait autant chaque jour…

Codage par Libella sur Graphiorum

Azure & Shayne

QUELLE ARAIGNÉE LE/LA PIQUE ?

Azure eut droit à un bon reboot en bonne et dû forme. D’Alice, elle était devenue la Belle aux bois dormants. Avoir eu une robe enchantée, de la teinte de bleu ciel, sa robe se serait changée dans un rose aux reflets brillants bleus. De quoi avoir l’air d’une jolie poupée totalement et pleinement inanimé. Elle n’avait pu gérer et elle s’était écroulée comme un pantin dont on avait coupé chacune des cordes et – ouf, grande remerciement – quelqu’un était là pour assister aux chaos et l’attraper du mieux qu’il put. Pas de visite à l’infirmerie! Mais non seulement, elle rata sa chute, d’être trainée comme une poupée désarticulée, le propos ironique de Shayne mais quand elle finit finalement par s’agiter, c’est d’une très légère amnésie dans quel état elle s’était retrouvé. Le corps mou comme du coton, elle sentait qu’elle était couchée sans s’en souvenir, et surtout n’avait aucune idée comment elle en arrivée. Ces bras lui semblaient lourd comme ces paupières. Comment avait-elle fini dans son lit ? Non, bémol, il faisait beaucoup trop de froid pour être dans son lit. Ou était ces couvertures duveteuses et réconfortante ?

Elle frissonna et ces mains réussirent à se hisser pour tirer sa cape à demi-coincée pour refermer le pan de tissus sur son corps. Puis, voyant la résistance, elle essaya d’ouvrir un œil après l’autre pour jauger la scène. Combien de temps avait-elle été sans les vapes ? Elle se souvenait juste de … que… mais alors que sa paupière se décolla qu’elle le remarqua lui qui la regardait. Elle aurait dû avoir mal partout, elle aurait dû … oh par merlin. Ces deux yeux s’ouvrirent très grand en se souvenant des bestioles qu’elles devaient toujours avoir sur la tête. Frénétiquement sa main alla passer de ces paupières qu’elle venait de frotter à sa tête à la recherche de ce truc dégoutant glissant, effrayant accroché à son cuir chevelu, mais elle ne sentit que les fils soyeux légèrement en désordre de sa tignasse brune.

C’est parti ?

Conclut-elle néanmoins avec une pointe d’anxiété dans la voix. Devait-elle le remercier ? Qu’était-elle sensée dire exactement ? Et puis, ou était-elle déjà ? Peut-être recommencer avec cela! Parce que son dernier souvenir était qu’elle était debout, pas étendu je-ne-sais-où ?

Ou suis-je ?

Mais déjà, elle redescendait la main de sa tête vers sa tempe. Se retournant sur le côté, les traits du visage détendu. Vidée, c’était ainsi qu’elle se sentait. Alors même si elle éprouvait, encore il y avait quelques jours, beaucoup de rancœur face à lui; elle ne se sentait pas capable à cet instant. Si elle ne s’était faite pas mal, il lui semblait qu’elle le lui devait; si elle était étendue, c’était probablement aussi de son fait. Alors même si elle aurait dû être encore fâchée, elle sentait une pointe de reconnaissance. Elle lui était rentré dedans comme une tonne de brique quelques semaines plus tôt; il aurait pu tout simplement se satisfaire de la voir s’éclater la figure sur le dallage de l’allée. À la place alors qu’elle avait décollé un œil, elle l’avait remarqué, ce sourire si doux et si plaisant qui la chatouillait encore même dans ces rêves passés. Elle déglutit. Elle n’aurait pas dû se sentir ainsi. Elle aurait dû être capable de se dire que cette réaction de sa part était révolue; mais non. La voilà qu’elle se satisfaisait de son sourire et pour une fois c’était dans un cadre bien réel. Il était là devant elle.

Reste.

Elle ignorait encore si elle arriverait à s’asseoir, ni même si ces jambes seraient aussi instables que du coton. Elle ignorait tout cela, mais la seule chose qu’elle ne voulait pas c’était de se retrouver seule sur ce banc. C’était peut-être un peu trop direct, après l’avoir traité comme un malpropre mais à ce stade c’était au moins la seule chose honnête qu’elle ressentait à cet instant à son propos. Du moins, la seule qu’elle pouvait s’autoriser à dire à voix haute.

Quelle araignée le/la pique ?

Il pourrait la regarder ainsi pendant des heures malgré le froid ambiant et la pénombre des rues de Pré-Au-Lard, mais également ses jambes qui finiraient bien à un moment ou un autre par fléchir de fatigue. Alors que la jeune fille demeurait étendue sur le banc en bois, le visage de Shayne quitta sa mine inquiète pour afficher une expression attendrie. Le jeune homme, pour la première fois depuis le baiser, se rendait compte de l’effet que la jeune fille avait sur lui : même endormie – ou plutôt assommée –, Shayne n’avait qu’à poser ses yeux verts sur elle pour sentir son cœur se contracter avec autant de vigueur et un doux frisson parcourir son dos à peine l’eut-il effleurée. De même que dans ses états de conscience, il émanait d’elle une telle sérénité dans la délicatesse de ses gestes et la finesse de sa silhouette qui avaient don de le faire divaguer.

Un bruit sourd, comme un son plaintif, le poussa à retirer sa main de sa peau et lever les yeux vers les siens. Alors qu’il s’était redressé, ses genoux devenus gelés après s’être posés sur le sol frileux, il vit les paupières d’Azure tressaillir, puis papillonner pour enfin s’ouvrir. Ses mains tiraient sa cape sur sa silhouette comme pour se couvrir du froid. Elle semblait prendre conscience de l’endroit dans lequel ils se trouvaient tous deux, et, les yeux de la jeune femme se posant enfin sur son camarade Gryffondor, il grandit chez Shayne une certaine inquiétude : il craignait qu’en se souvenant de la raison de sa présence auprès d’elle et en comprenant qu’il l’avait conduite jusqu’au banc, Azure ne vienne à le haïr encore plus et à le sermonner comme elle en avait coutume depuis leur dernière rencontre. On ne pouvait malheureusement pas dire qu’ils savaient faire autre chose que de se prendre le bec, de se chamailler ou de s’ignorer, et ce constat contraria le brun.

Il espérait dans son for intérieur qu’elle ne se doutait pas une seconde qu’il l’avait porté de ses bras nus. Fréquentant Kathleen et Lilith, il savait qu’être touchée par une personne extérieure à son cercle d’amis pouvait à gêner la gente féminine. Alors imaginez que cette personne était celle dont vous ne pouviez pas supporter la vue… et qu’elle vous ait pris dans ses bras ! Gêné, il se racla la gorge.

« Oui t’en fais pas. Y a plus aucune toile sur tes cheveux, donc finis les insectes. »

Il avait prononcé ces deux phrases de manière qui se voulait décontractée, mais Shayne n’en était pas sûr : il avait constaté depuis un certain temps qu’il avait beaucoup de mal à dissimuler ses émotions, surtout en présence de la jeune femme. Et la façon dont elle le scrutait de ses prunelles absinthe le décontenançait, le clouait sur place, l’empêchait de faire le moindre mouvement de peur de perdre le contrôle. Oui, une perte de contrôle. Comme le jour où ils échangèrent un baiser. De la même manière qu’en cet instant, elle l’avait regardé avec une telle intensité, la proximité de leurs corps complètement déroutante, qu’il n’avait plus de repères en ces quelques secondes et qu’il avait cédé à l’envie de se jeter sur elle. Et bien qu’elle ait répondu à ses avances, même avec la plus grande volonté du monde, Shayne ne pouvait décemment plus en vouloir à la brunette : après tous ces jours de réflexion, celui qui était en tort, c’était bien lui. Heureusement qu’il ne se trouvait pas aussi près d’Azure et qu’il était toujours debout, contrairement à elle qui demeurée étendue sur le banc.

Ses yeux s’écarquillèrent et il releva la tête vers la jeune fille. Et voilà qu’elle lui adressa la parole ! Cette fois, ce n’était pas une parole de divagations ou d’étourderie après avoir repris connaissance. C’était bel et bien destiné à lui. Et pourtant ce n’était qu’un mot, un verbe, une syllabe. Mais qui avait tout son sens. Shayne ne savait pour quelle raison elle l’avait prononcé, peut-être parce qu’elle avait peur de rester seule dans l’obscurité, qu’elle souhaitait être raccompagnée au château ou à un des commerces toujours ouverts à cette heure-là, ou bien elle avait trop froid et que la présence d’un autre camarade qu’elle connaissait atténuerait sa frayeur. Qu’importe : elle lui avait demandé de rester. Alors que d’ordinaire elle lui demandait de la laisser, il lui suffisait de poser ses yeux froids et coléreux sur Shayne pour lui faire comprendre qu’elle ne voulait plus le voir pendant un bon moment. Attendri, il s’abaissa à son niveau, ses genoux retrouvant le sol gelé de la rue, et il daigna s’approcher – mais pas trop pour ne pas la gêner – afin de la rassurer. Il lui sourit un peu, pas tout à fait comme tout à l’heure où elle était inconsciente, mais assez pour essayer de la réconforter.

« Rassure-toi, je n’avais pas l’intention de te laisser seule alors que tu reprends à peine connaissance… Sauf si tu me le demandes, même si je pense pas que tu veuilles errer dans la rue à une heure pareille. »

Codage par Libella sur Graphiorum

Azure & Shayne

QUELLE ARAIGNÉE LE/LA PIQUE ?

Même si elle avait glissé ces mains dans ces cheveux pour valider si elle avait toujours ces toiles et ces bestioles accrochés après sa tête, elle tourna un regard de reconnaissance alors qu’il lui confirmait qu’il n’y avait bel et bien plus rien. Il était beaucoup mieux placé pour noter ce qu’il y avait sur sa tête qu’elle-même et son inquiétude soudaine s’apaisa d’autant plus rapidement. Elle se tourna sur elle-même ramenant sa cape sur ces cuisses du mieux qu’elle pouvait pour se couvrir du froid autant que par pudeur. La robe bleue qu’elle avait trouvée était mignonne debout mais un chouia court quand on devait changer en mode horizontal, disons. Elle se sentait encore un peu désorienté et dans l’optique qu’il aurait pu tout aussi bien la laisser en plan, encore une fois, elle n’avait eu d’autre choix que de lui demander clairement de rester avec elle. Elle n’avait pas envie de se battre. Sa tête lui semblait être constitué de guimauve et ces jambes probablement de coton. Il s’abaissa à son niveau et sourit tout en lui signifiait qu’il n’avait pas eu l’intention de la laisser seule sur ce banc.

Merci. Ça fait longtemps?

Et c’était sincère. Elle était vraiment reconnaissante qu’il ne se soit pas mis à courir une fois ces yeux ouverts. Elle devait lui avoir foutu la trouille quand même, déjà elle-même avait du mal à comprendre ce qui c’était passé. Entre les araignées, lui et ce banc. Ça c’était passé si vite, et clairement il manquait des bouts à cette histoire pour être complète. Déjà, elle aurait dû être dans l’allée et à son souvenir, elle n’avait rien qui ressemblait à un banc à proximité.

Tu m’as traîné jusqu’ici ?

C’était à peu près la seule option logique dans l’histoire. Il s’était donné beaucoup de mal pour pas la laisser sur le sol froid de l’allée de Pré-au-lard. Quelques parts, elle trouvait cela vraiment très attentionné de sa part, et d’un autre côté, elle avait dû être toutes une masse à traîner inconsciente. Le rouge lui montait aux joues alors qu’elle essayait de voir comment il s’y était pris et ou il avait pu poser ces mains sans pour autant s’arrêter sur un mode de transport définitif. Déjà son esprit délirait un peu à moitié. Elle remarquait en contraste que ces joues avaient été mouillés, probablement d’avant qu’elle perde connaissance et essaya les sillons qui par contraste allait bien mal avec la chaleur qui se déployait sur ces joues. La gryfonne ramena les genoux contre elle, avant de tenter de se pousser avec ces bras pour s’asseoir sur le banc. Ça tournait un peu, c’était normal ? Elle n’en savait trop rien, après tout c’était la première fois que ça lui arrivait. Elle posa sa main sur lui vu qu’il était devant pour s’en servir comme un soutien avant de porter sa main à sa tête et fermer les yeux le temps que tout lui semble redevenir droit et à sa place.

Ça tourne. Dit-elle sans pour autant le lâcher. Ça lui rapellait son souvenir d'avoir pris 3 shots dans une soirée, mais en beaucoup moins festif.Oh la la.

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