Novembre 2028. Lentement Noelia prenait ses marques à Poudlard. Elle avait a peine put passer du temps avec son frère, tant il restait des choses à faire dans le parc, mais également avec les créatures qui avaient laissé libre court à leur vie pendant que le garde-chasse n’était pas là. Comme on disait, quand les chats n’étaient pas là, les souris dansaient. Elle savait parfaitement que son assistant garde-chasse, apprentis comme disait certains n’avait pas l’air d’être une bille dans le domaine, mais sans doute qu’ils ne seraient pas trop de deux pour réussir à remettre un peu les choses en ordre. Noelia avait dû dernièrement faire bouger plusieurs créatures afin de les préserver, notamment ceux qui s’approchaient un peu trop de l’école, sans doute plus par habitude que par réelle envie. Elle avait regardé attentivement chaque arbre, même si la forêt s’annonçait changeante avec les passages, elle avait fait attention à chaque petite chose, en prenant lentement ses marques, trouvant le calme de la forêt interdite beaucoup plus agréable que le brouhaha de la grande salle où elle se rendait pour déjeuner. Elle avait vu de nombreux curieux au loin regarder qui pouvait être leur nouveau garde-chasse, sans doute certains ne s’attardant même pas sur elle du fait de son jeune âge et de son physique qui ne ressemblait pas à celui qu’elle avait connu autrefois.  Le genre de petit stéréotype qui se glissait par-là, surtout quand on savait que la jeune femme aimait autant s’apprêter que s’habiller salement pour mettre ses mains dans la terre. Mais les enfants qui s’approchaient curieux, n’était clairement pas sa priorité, après avoir vécu dans une ferme, elle savait très bien tout le travail que cela signifiait de gérer un endroit aussi vaste. Le jardin avait tardé à être prêt pour l’hiver, un million d’insecte venant circuler sur les citrouilles prévues pour la soirée d’halloween, alors que d’autres s’amusaient à venir ronger les feuilles nécessaires pour plus d’une préparation. Les plantes se devaient d’être préservées, ne pas être détruite et le jardin attenant à la cabane du garde-chasse, avait finalement beaucoup plus de travail à fournir pour le moment que les créatures qui se trouvaient cacher dans l’ombre.

Noelia y avait passé toute sa journée, ses bottes au pied, ses mains gantés, en essayant de ne pas abîmer les fourmilières qui avait élues domiciles à côtés des carottes, les araignées qui se plaisaient sur les quelques plans de tournesol – drôle d’idée de les planter là – et les scarabées qui tentaient tant bien que mal de franchir le jardin sans se faire attraper. Alfred avait aidé sa maitresse du mieux qu’il pouvait chassant les insectes du mieux qu’il pouvait, bien que se faisant piquer plus d’une fois, et se roulant dans la boue pour essayer de faire partir la sensation de piqures. Elle avait observé son chat, avant de soupirer, finalement se relevant aux alentours de la fin d’après-midi pour se diriger vers la cabane. Cette dernière avait subi quelques modifications, Noelia prenant ses aises, pour modifier les commodités de son prédécesseur pour se sentir mieux chez elle, dans cette cabane si petite. Sans doute pour cette raison qu’elle passait plus de temps dehors que dedans. Alors qu’elle s’apprêtait à rentrer pour prendre une bonne douche, elle entendit une explosion derrière elle, se retournant pour voir Alfred, les poils quelques peu brûlé, l’air sonné. Elle se dirigea machinalement vers lui, prenant son chat dans ses bras, pour remarquer les gisements d’un scrout à pétard qui avait explosé. Elle secoua Alfred, voir s’il lui répondait, avant de finalement se diriger vers sa cabane. Elle ne pensait pas qu’un seul scrout pouvait être aussi nocif, cherchant un remède pour les brûlures dans les placards. Elle n’en trouva pas, maugréa intérieurement avant de finalement sortir de sa cabane, et de se diriger vers le château. L’infirmière aurait surement quelque chose, ou le professeur de soin au créature magique. Fallait qu’elle refasse ses réserves.

Ses pas la dirigèrent machinalement, sans qu’elle ait vraiment besoin de réfléchir sentant le cœur d’Alfred contre sa poitrine, arrivant rapidement au niveau de la cour puis finalement au hall d’entrée. Alors qu’elle passait les grandes portes, remarquant quelques élèves, elle entendit un grognement venir du chat, alors qu’il venait se retourner pour se mettre sur le ventre, se mettant à ronronner dans ses bras. « Alf ? Tu vas bien ?   » Le chat se mit à bailler, faisant vibrer la plupart de ses poils cramé, mais sembla se contenter du bonheur d’être dans les bras de sa maitresse, tout en continuant de ronronner. Noelia se mit à avancer, observant son chat, sans même se rendre compte d’où elle allait, maugréant : « Je m’inquiète pour toi et toi tu ronronne, on aura tout vu. » Se fut à ce moment qu’elle percuta une personne, relevant son regard énervé contre son chat. L’homme qui se tenait devant elle semblait être trop âgé pour être un élève, sans doute un professeur, Noelia n’ayant pas encore réussit à retenir tous les prénoms, ni les noms, même lors de sa présentation au banquet lors de son arrivé. « Pardon. » s’excusa-t-elle quand même. Elle observa les traits du visage de l’homme qu’elle avait en face de lui, comme une impression de déjà-vu, des traits qui lui semblaient bien familier. « Je vous connais. » Elle plissa les yeux quelques instants, cherchant dans sa mémoire, ses pensées quelques peu embrouillé par les ronrons du chat qu’elle tenait dans les bras. Des souvenirs revinrent à son cerveau, et son visage changea d’expression, se refermant complètement, alors qu’un pas était fait en arrière. « Jaimie Alexander. » Elle se rendait compte qu’elle n’avait pas fait attention à la moitié des professeurs, mais maintenant que son esprit s’était un peu calmer après la frayeur que venait de lui foutre Alfred, elle se souvenait parfaitement de qui il était.

Spoiler:

Novembre 2028. Elle avait l’allure mauvaise, presque rancunière, maintenant qu’elle reconnaissait ses traits. Il n’avait pas changé, et Noelia ne pouvait pas se tromper en observant ce visage. Peut-être que si au fond, la mémoire jouait parfois des tours, on pouvait croire se souvenir de choses parce qu’on les avait vu en rêve, qui jouait inlassablement avec notre impression de déjà-vu constante d’avoir imaginé des événements qui n’avaient jamais eu lieu, par habitude. Elle pouvait se souvenir parfaitement de balade qu’elle n’avait jamais fait dans certaines forêts, dans certaines prairies, de courses à cheval et de saut passé sans jamais les avoir vraiment abordés. Les souvenirs pouvaient se brouiller à des rêves, mais elle était certaine que ce visage elle l’avait déjà vu. Un souvenir vague, peut-être d’un murmure entendu lors de son arrivée en tant que garde-chasse, mais qui résonnait maintenant bien différemment. Le regard se fit quelques peu mauvais en observant Jaimie qui se tenait devant elle, l’entendant lui demander comment elle allait, après l’avoir percuté, choses totalement inattendus, mais le hasard semblait être d’humeur joueur en cette fin d’après-midi. Etrangement d’ailleurs, les premiers mots qui sortirent furent le fait qu’elle l’avait déjà vu, avant de finalement prononcer son prénom et son nom. Les vêtements de Noelia étaient sales, elle n’avait même pas pris le temps de se laver avant de tenter de voir si son chat allait bien, l’entendant affirmer qu’il s’agissait bien de lui, elle vit à nouveau Alfred bailler dans ses bras et tourner un regard vers le professeur qui lui faisait face. Le chat regarda attentivement, avant de finalement se remettre à sa sieste dans les bras de sa maitresse. Le regard de Noelia se posa sur lui, sur ses poils brûlés avant de sentir une main venir enlever une feuille dans ses cheveux. Elle redressa vivement la tête, un léger sourire venant se poser sur son visage. « Noelia Hopkins. Nouvellement nommée garde-chasse. » se présenta-t-elle à son tour. « J’imagine que ça peut te rappeler quelque chose ? » Elle espérait sincèrement qu’il ne se parjure pas en niant, la jeune femme préférant imaginer qu’elle avait suffisamment marquer son esprit. Noelia sentit Alfred se faire lourd sur son bras, se demandant s’il ne prenait pas un peu trop son travail de chasseur à cœur. Mais alors qu’elle redressait le chat sur son bras, pour le mettre dans une position plus confortable pour son bras, le regard de Noelia ne quittait pas celui de Jaimie. Elle ne se souvenait pas qu’il ait aussi grand qu’elle, mais l’époque semblait bien loin maintenant, les chemins s’étaient faits et défaits avec le temps, jusqu’à présent aucune des leur ne s’étaient croisés. Le monde devait sans doute être vaste, on ne pouvait pas croiser tous les anciens de Poudlard à chaque fois qu’on passait une rue. Sans doute que des réunions de chaque génération n’aurait pas fait de mal parfois. « Tu es devenu professeur ? Enfin je l’imagine, même si avec cette tenue on pourrait facilement te confondre avec une élève. » fit-elle remarquer, observant des pieds à la tête la tenue type de sorcier qu’avait enfilé le jeune homme, brodée au couleur de sa maison, qui lui donnait une allure presque de celle d’un élève en un peu plus vieux. Evidemment Noelia était sans doute moins bien placé pour juger une tenue, vu ce qu’elle portait sur elle, aussi sale qu’elle pouvait l’être à ce moment-là, les bottes dégoulinantes de boues, les mèches en pagailles et les restes de son jardinage présent sur ses habits. Mais cela ne l’empêcha pas de le juger, bien au contraire, son regard se posant sur chaque détail, son chat toujours dans les bras, le regard passant d’une certaine méfiance à un certain amusement. Dieu qu’elle l’avait haï à une période de sa vie !

Novembre 2028. Il arrivait à lui mettre le doute, consciente qu’en ayant obtenu confirmation qu’il s’agissait de lui, Noelia avait la certitude qu’il ne pouvait s’agir que du même Jaimie Alexander qu’elle avait connu des années auparavant à Poudlard. Pourquoi l’avait-il marqué à ce point ? Sans doute parce qu’elle avait clairement vu rouge à l’époque, sans doute que trop prise par son arrogance, son envie d’être toujours le centre de l’attention, elle n’avait pas toléré que ce soit lui qui décide de détourner le regard. C’était elle qui le faisait d’habitude, se lassant de certains regards et passant à autre chose, il avait été le seul à s’intéressé avant d’aller voir ailleurs. Elle pouvait se souvenir de la rage qu’elle avait ressenti, une rage malvenue quand il ne s’agissait que de peu d’intérêt à l’époque, ou comme souvent aucun sentiment ne se mêlait à tout ceci. Simplement les regards étaient tellement importants pour elle, envieux et charmeurs, qui lui avait donné un pouvoir, qu’elle n’acceptait pas de perdre. A Poudlard, Noelia avait agi ainsi pour se faire une place, pour virer des pensées la fermière qu’elle était réellement, celle qui se préoccupait du bien être de la forêt et des animaux, qui avait des bottes sales aux pieds et qui ne souhaitait simplement qu’une chose : qu’on l’accepte, qu’on la regarde pour autre chose. Elle s’était rendu compte que cette vision avec le temps avait été plus que puéril, que les amitiés tissées n’avaient été que mensonge amère, gardant très peu de contact avec ceux qu’elle avait connus à Poudlard, pour peut-être oublier et renaitre différemment. C’était une manière comme une autre de changer. Elle n’avait sans doute pas changé tant que ça, pensait-elle, la même tignasse, le même visage et ce même regard qui lançait des éclairs à Jaimie. Noelia ne s’était pas attendu à retomber sur lui, sans doute aurait-elle préféré tomber sur quelqu’un d’autre, peut-être pour éviter un retour d’un ancien passé en pleine face. Ils avaient surement changé tous les deux, elle avait changé, mais ce regard la replongeait dans ses mauvais travers, faisant ressortant la malice et l’arrogance dont elle pouvait faire preuve. Il n’affirmait même pas la reconnaitre, comme si elle n’avait pas été quelqu’un dans sa vie, faisant bouillonner de rage l’ancienne écolière qu’elle avait été et qui continuait de sommeiller lentement en elle. Sans doute aurait-ce été plus courtois de saluer un collègue d’une autre manière, mais les vieilles habitudes avaient la peau dure.

Les critiques fusèrent sur sa tenue, alors qu’elle aurait put le confondre avec un élève, sachant pertinemment que ce n’était qu’une image que les professeurs avaient pour donner leur cours ou pour insuffler leur autorité sur leur élève. Il lui expliqua être professeur d’étude par les moldus, par extension directeur de sa maison, lui racontant les déboires qui l’avait poussé à endosser une tenue plus officielle. Noelia laissa échapper un petit rire en l’écoutant, baissant légèrement la tête. « Une image sévère ? » répéta-t-elle, son rire caché derrière un sourire. Il avait bien l’air d’un professeur, elle pouvait bien le reconnaitre, mais pour le côté sévère, elle en doutait. Elle le savait jeune et Jaimie avait l’air plutôt d’un professeur à qui on aurait tendance à se confier, qui souriait à ses élèves, plutôt qu’un enseignant qui collerait toute sa classe en retenue pour un devoir non rendus. Peut-être n’était-ce que sa vision, elle ne l’avait jamais vu dans une salle de classe, ni même rouspéter un élève, alors que le cri de ses derniers leur parvenait tous deux aux oreilles. Noelia releva son visage vers lui en l’entendant lui souhaiter la bienvenue, ainsi que montrant son chat dont il ignorait le nom. « Alfred. Alfie, Alf. Mon chat. » présenta la jeune femme, relevant un peu le visage de l’animal qui commençait doucement à s’endormir dans les bras de sa maitresse. Sans doute méritait-il un peu de repos après tout ce qu’il avait vécu aujourd’hui. Son regard se posa dans celui de Jaimie, les deux membres du corps enseignants devant donner une image bien étrange planter dans le hall d’entrée de cette manière. « Merci pour l’accueil. Je ne m’attendais pas à ce que tu sois le premier professeur sur lequel je tomberais. » La pointe de malice se glissait dans sa voix. Elle aurait tellement pu lui expliquer, tellement put lui parler de leur passé commun, sans doute qu’il avait l’air totalement perdu sur la question, mais la fierté mauvaise qui s’était installé dans son regard, la rancune d’une adolescente, fantôme du passé, avait bien envie de voir si son cerveau allait finir par faire les connexions, ou si elle devrait lui balancer son chat au visage.

Novembre 2028. Des jeunes professeurs, des professeurs comme il devait surement l’être, Noelia pouvait se souvenir de quelque uns. Parfois il ne suffisait pas d’avoir une grande histoire à raconter pour pouvoir enseigner c’était une forme de faculté que certains avaient, tout simplement. Mais en observait Jaimie face à elle, son chat dans ses bras qui s’était assoupis, elle ne pouvait pas s’empêcher de voir le jeune homme qu’elle avait connu et que rien ne semblait prédestiné à ses yeux à enseigner l’étude des moldus. Comme quoi parfois on pouvait avoir une image totalement faussée des gens. Dans un sens, le jeune homme qu’il avait été aurait été parfait dans un rôle au centre de l’attention et être professeur lui donnait cette faculté d’être écouté attentivement, un joyeux sourire sur son visage pour captiver la salle. Oui ce n’était pas surprenant au fond, mais jamais elle n’aurait imaginé tomber sur lui, encore moins qu’il n’ait pas suffisamment de cerveau pour ce souvenir d’elle. Peut-être était-ce seulement elle qui avait une bonne mémoire des visages et des noms, ce qui était très pratique dans la vie de tous les jours, mais compliqué quand on voulait oublier quelqu’un. Et horrible quand elle se souvenait de vous pour de mauvaises raisons. Les années avaient passés, les mentalités avaient évolués, ils avaient sans doute bien changé tout les deux, malgré un caractère qui se forgeait quand on était adolescents et qui ne changeaient que bien peu avec le temps. Le sourire quelque peu arrogant sur le visage de Noelia, concernant la tenue, dont elle aurait surement volontiers fait mille critiques si le bruit des élèves n’avait pas quelques peu retenue son attention, se rendant compte qu’ils n’étaient pas tout seuls dans le hall d’entrée. Elle ne pourrait peut-être pas lui balancer son chat à la figure, quoique cela ferait surement parler et amuserait beaucoup le jeune garde-chasse. Au moins il essayait d’être sévère, un fait qu’on ne pouvait pas le lui enlever.

Elle l’observa regarder Alfred, avant de demander son prénom, lui souhaitant bienvenue dans le corps enseignant, voyant la main de Jaimie se poser sur le chat pour venir gratouiller la tête de ce dernier. Alfred bougea quelque peu la tête en signe de contentement, prêt semblait-il à subir une séance de câlin improvisé. Dans son esprit, elle aurait préféré que son chat ait la même rancune qui lui piquait quelque peu la tête, mais bon elle devait bien reconnaitre qu’Alfred avait toujours eu un très bon talent pour reconnaitre la bonté chez les gens. Rare était les fois où il n’était pas venu se frotter en ronronnant à quelqu’un et demandant mille attentions, comme tout bon chat. Quelques peu perdus dans ses pensées, elle avait toutefois relevé la tête l’air malicieux, pour lui affirmer qu’il était le premier avec qui elle échangeait, ce qui n’était pas faux, sans l’être totalement non plus. Elle avait rencontré brièvement le corps enseignant à son arrivée, de brèves paroles avaient été échangés, mais ce n’était pas la même chose, le regard planté dans celui de Jaimie alors que ce dernier laissé échapper sa surprise. Elle eu un léger sourire narquois, sourire qui ne fit que s’agrandir en écoutant la deuxième question qui ne tarda pas à venir. « Techniquement … les deux. Le premier professeur avec qui j’ai une conversation de plus de trois mots depuis mon arrivée. » répondit-elle, le ton se faisant mielleux. « Mais techniquement le premier dans un premier sens du terme. Enfin si on peut dire ça comme ça. » L’énigme était quelque peu complexe, tout comme la réponse en soit pouvait l’être.

Cela aurait put être n’importe qui qu’elle avait rencontré à Poudlard, mais il avait fallu que ce soit lui, la rancœur commençant doucement à se faire minime alors que la malice prenait le dessus. Elle poussa un léger soupir, baissant légèrement la tête, avant de la redresser. « En soit je ne sais même pas ce qui est le plus agaçant : la rancœur que j’ai eu à ton égard en te voyant, ou le fait que je ne t’ai pas assez marqué pour que tu te souviennes de moi au premier regard. » reprit-elle. Elle n’avait pas pu contrôler ce sentiment qui commençait doucement à s’atténuer avec cette sensation qu’il se souvenait d’elle, qui était totalement puéril, elle le savait. Noelia souleva légèrement son chat qui se mit à nouveau à ronronner, ses yeux se perdant un instant sur un espace vide dans le couloir, avant de redresser à nouveau son visage vers Jaimie. « Même si au fond … ça me fait plaisir de te revoir. » Un visage du passé, quelqu’un qui si il lui avait laissé un goût amère, lui avait quand même donner de bons souvenirs.

Novembre 2028. Oublier aurait été sans doute mieux, de laisser passer les années, certains y arrivaient parfaitement. Certaines personnes avaient un don pour se souvenir de rien ou simplement feinter l’ignorance la plus totale. Noelia était loin d’être de ce genre de personne, même avec des insomnies pendant une partie de sa vie qui avait joué avec sa mémoire, des moments intenses de travails acharnées, des réveils à pas d’heure pour aller aider ses parents dans la demeure familiale, on ne pouvait pas mentir sur le fait qu’elle avait une bonne mémoire. Elle en avait vu des visages, elle en avait connu des noms, mais jamais aucun ne pouvait s’oublier pour un peu que la conversation l’ait marqué. La jeune femme se rendait bien compte qu’un instant, son souvenir s’était fait volage dans le regard de Jaimie, qu’elle n’avait pas été assez marquante – cela disant qu’elle aurait dû être bien plus peste et détestable – mais malgré tout cela, dans son for intérieur une guerre se livrait sur la rancœur et la joie de lui reparler. Cela ne pouvait être qu’une bonne chose de voir une tête connue, de ne pas devoir tout recommencer avec de nouvelles rencontres, même si elle l’avait sut en venant travailler à Poudlard.  Il était le premier, dans tout les sens du terme en soient, percevant presque une lueur de contentement dans le regard du jeune professeur. D’autres viendraient sans doute, elle ne pensait pas les professeurs capables d’ignorer sa présence bien longtemps, puisqu’elle avait déjà dû donner une retenue à un élève à cause de l’un des enseignants, mais pour le moment il était le premier avec qui elle conversait réellement. Son chat toujours dans les bras, les caresses ayant cesser pour laisser place à une sorte de ronflement soufflé délicatement. Alfred s’était endormi, comme si rien autour de lui n’avait d’importance. Elle n’était pas obligée de choisir entre rancœur et agacement, c’était ce qu’il lui répondit. Noelia laissa son regard se poser dans le vide, se détournant de lui, ne répondant pas à ses propos. Il avait toujours eu un don pour les mots, ou simplement avec elle, ce qui avait tendance à être aussi agaçant qu’apaisant. Au moins il comprenait.

Noelia avoua qu’elle était quand même contente de le revoir, malgré tout cela, comme si le passé devait rester là où il était et que les deux jeunes adolescents qu’ils étaient devaient recommencer une fois adultes. Sur d’autres bases, mais surement parce que savoir qu’elle n’était pas la plus jeune et que c’était lui avait quelque chose de rassurant. Noelia retourna finalement son regard vers lui, l’écoutant rajouter qu’il ne la voyait pas devenir garde-chasse, même s’il ne fallait pas se fier à des souvenirs de jeunesse. Elle eu un rire, léger et délicat, avant de lui répondre : « Je ne te voyais pas devenir professeur non plus. Mais comme tu dis on n’a jamais réellement la tête de l’emplois. » Non ce n’était pas une boutade, ou peut-être un peu dissimulée, mais elle ne l’aurait jamais imaginer, lui quand il était adolescent devenir professeur d’étude des moldus à Poudlard. C’était aussi irréaliste que la voir devenir garde-chasse à vingt-six ans. « Pourquoi d’ailleurs devenir prof’ ? » demanda-t-elle, quelques peu curieuse du chemin qui avait put le conduire jusqu’à là et le faire devenir une forme d’autorité dans l’établissement magique. Alfred commençait sérieusement à devenir lourd sur ses bras, comme si le chat laissait tout son être se fondre avec sa maitresse, Noelia entendant Jaimie la questionner sur l’état dans lequel avait pu laisser les lieux son prédécesseur. Deux mois, c’était long, si on enlevait l’été qui n’avait clairement pas aider. « J’ai imaginé le pire, alors je te dirais que non. Et puis Thomas a fait du bon travail malgré quelques bêtises. Mais rien qui ne soit totalement irrattrapable. » répondit-il, à titre informatif. Le jeune apprenti avait effectivement fait du bon travail, faisant de son mieux avec ses maigres moyens, mais elle ne pouvait pas le blâmer de ne pas avoir eu de forme d’autorité au-dessus de lui pendant deux mois. « Je ne pense pas manquer de boulot en tout cas. Et j’espère que tout se passera bien à Poudlard cette année. » reprit-elle, relevant les évènements des dernières années où elle n’avait été que spectatrice cloitré chez elle. Tandis que le regard de Noelia se posait sur Jaimie, elle remarqua les élèves qui circulaient aux alentours, ayant presque oublier l’espace d’un instant qu’ils n’étaient pas seuls. N’avaient-ils pas d’autres choses à faire, comme étudier ? Elle se pinça légèrement les lèvres. « Hum … je crois en tout cas que notre discussion, va animer les conversations chez certains. » Evidemment, Noelia avait été jeune et elle savait comment on pouvait être à cet âge, un rien pouvait devenir rumeurs et rumeurs devenir vérité. On aimait parler de ce qu’on voyait, imaginer des choses et l’insouciance que l’âge ne faisait qu’alimenter l’imagination.

Novembre 2028. Les souvenirs du passé se faisaient et se défaisaient dans son esprit, Noelia cherchant une raison qui aurait put pousser Jaimie à devenir professeur, éludant ses propres motifs en pensant que ça ne valait pas réellement le coup d’en parler. Ce n’était pas un problème en soit, celui de dire qu’elle avait fait ça pour son frère, pour éviter de se sentir impuissante si quelque chose se déroulait à Poudlard, même si au fond ce métier semblait lui coller comme un gant qu’on ne pourrait enlever. Mais le dire à voix haute semblait étrange. Peut-être parce qu’elle n’était pas là depuis longtemps et que s’ouvrir ainsi serait problématique, ou simplement parce qu’il comprendrait peut-être avec le temps. Si la question l’intéressait. Il devait déjà avoir Kielan en cours, il n’aurait qu’à faire le rapprochement entre les deux noms de famille. Mais vu comment il l’avait oublié dès qu’elle était apparu, sans doute même que son prénom et son nom avait disparu de son esprit pendant des années, Noelia en venait à se demander s’il arriverait à comprendre. En tant que professeur et avec les informations qu’il avait, sans doute, mais dans ce cas peut-être que ça donnerait lieu à une autre discussion. Elle ne cultivait pas le mystère, elle n’avait pas forcément envie que son petit frère soit assimilé à elle pour le moment, ni elle à lui, peut-être égoïstement d’ailleurs. Les gens penseraient surement que Noelia était aussi énergique que lui, alors qu’elle était la tempérance même. Selon elle, en tout cas. Elle écouta Jaimie lui expliquer ce que le conseiller lui avait dit, que ce serait un bon plan de carrière, mais tout comme elle ne lui avait pas réellement répondu, il laissa le mystère planer sur la véritable raison. Noelia fronça les sourcils un instant, la moue curieuse. « Plus loin ? Comme une vocation ? » Les mots avaient franchis sa bouche avant même que le cerveau ne cherche à les retenir. Il aurait bien le droit de ne pas lui répondre, malgré la curiosité qui continuait d’animer Noelia, bien loin de l’animosité dont elle avait fait preuve à son égard.

Elle pouvait presque sentir que ces retrouvailles, ne se termineraient sans doute pas sur cette simple conversation, qu’ils seraient bien évidemment amenés à se recroiser à Poudlard plus d’une fois. En soit le château avait beau être grand, les rencontres pouvaient être bien multiples. Pour le moment en tout cas, elle n’avait pas réellement parcouru les escaliers qu’elle avait monté autrefois, simplement s’occupant du parc, récupérant les bêtises qu’avait put faire son apprenti. Il n’était pas mauvais et il avait bien tenu le coup sans aucun adulte pour l’aider, mais il y avait quand même quelques soucis à régler. Jaimie semblait également le penser, Noelia acquiesça alors que son regard venait se poser sur les alentours. « Je l’espère en tout cas. » répondit-il, ne sachant pas réellement à quoi s’attendre avec un apprentis, qui dès qu’elle l’avait rencontré ne l’avait clairement pas prise au sérieux. Ça avait été terriblement agaçant, autant qu’amusant d’ailleurs. Le regard de Noelia se reposa sur le jeune professeur, les élèves autour d’eux semblant parfois jeter un œil à a conversation qui se déroulait, comme pour en obtenir des informations. Elle avait presque oublié, mais elle sentait pourtant que ça allait faire jaser. Comme l’eau qui circulait, une simple conversation pouvait facilement se transformer en autre chose. Elle aurait dû crier cela aurait été amusant, tandis que Noelia faisait la remarque à Jaimie. Sa réponse sembla se faire sur un ton des plus neutres, avant que finalement la demande finale ne tombe. Noelia reporta son attention lentement sur le regard de Jaimie, une légère lueur semblant s’être allumé, alors que dans les yeux noirs de la jeune fille, une nouvelle aura venait également d’apparaitre. « Oh tu sais, tu as été jeune toi aussi non ?! » demanda-t-elle, le ton amusé.

Le regard se fit joueur, toujours planté dans celui de Jaimie. Elle avait adoré cette période, d’écouter ce que disait les gens et de jouer avec. Les yeux étaient pétillants, sentant dans le regard de Jaimie la même lueur. Noelia se rapprocha, rompant la distance qui séparait les deux adultes, Alfred venant sauter des bras de sa maitresse. « L’imagination ! » reprit-elle, la voix pétillante de malice. La jeune garde-chasse se rapprocha à nouveau, venant se mettre sur la pointe des pieds pour venir murmurer à l’oreille de Jaimie : « Mais dis-moi … Qu’as-tu à l’esprit ? » Elle pouvait être perfide et malicieuse quand elle le voulait, alors que finalement, Noelia se détachait, gardant son sourire amusée sur le regard, attendant patiemment la réponse du jeune professeur.

Novembre 2028. Noelia pouvait comprendre de quoi elle parlait Jaimie, cette idée que les gens avaient d’avoir envie de rester dans un bureau, pencher sur des papiers sans jamais rien faire d’autres. Elle détestait ça. Elle n’avait pas choisi se poste par défaut, malgré tout ce qu’elle pourrait raconter, cela lui permettait d’être toujours en extérieur comme elle en avait eu l’habitude, de pouvoir se lever tôt sans qu’on lui demande pourquoi, de travailler avec cœur dans son ouvrage, sans pour autant avoir des contraintes difficiles à accepter. Oui même si pendant quelques temps elle avait arpenté des lieux fabuleux, remplis de trésors et de personnes tout aussi étranges les unes que les autres, qui se paraient de beautés pour donner une illusion, la terre et l’air frais était toujours quelque chose vers laquelle elle revenait. La différence était qu’elle n’aurait jamais put se montrer pédagogue, ni avoir la patience face à des enfants, son petit frère lui volait déjà toute son énergie quand elle le croisait, dans un sens elle était presque fascinée par cette capacité chez Jaimie. Les années les avaient surement changés tous les deux, réveillant en eux des profonds désirs et passions qui sommeillaient, leur faisant trouver leur voie après maints échecs et les tests qu’on faisait dans l’inconscience de nos jeunes années. Et ils étaient encore suffisamment dans cette période pour abuser de cette jeunesse. « Je peux très bien l’imaginer. »répondit-elle. Elle le comprenait, étrangement sans doute, malgré le fait qu’elle l’aurait bien imaginé ailleurs, dans un autre métier, bien loin d’un bureau à corriger des copies, à rouspéter des élèves sortis de leur dortoir dans la nuit. C’était sans doute cette vision qu’elle avait du mal à comprendre, mais elle attendait de le voir de ses yeux.

Elle attendait aussi de voir et d’apprendre à connaitre son apprenti. Pour le moment à part voir des préjugés un peu machistes, il ne lui avait pas donné une réelle mauvaise impression et il avait fait du bon travail. Mais elle ne pouvait pas juger là-dessus, quelques erreurs avaient été faites. D’un côté si elle espérait pouvoir un jour lui faire confiance, elle n’allait pas cracher sur le fait qu’il lui avait donné du travail dès son arrivée. Les pensées s’étaient alors faufilées dans son esprit, son regard s’était posé sur les élèves environnants, bien trop consciente que les jeunes parlaient. Même si rien n’agitait les deux adultes qu’il était à cet instant, Noelia pouvait bien supposer les déformations qui pouvaient avoir lieu. Ou alors l’école n’était plus ce qu’elle était quand elle était encore élève. A l’époque ça l’amusait. Son regard pétillant s’était posé sur Jaimie, un nouveau jeu prenant place entre eux, bien loin des effluves des propos tenus précédemment, l’amusement se faisant sentir. Le sourire de Noelia s’agrandit. Non ils n’étaient pas vieux. Elle l’observa de la tête au pied, un instant l’écoutant parler. « Très, très bien.  » murmura-t-elle, le voyant passer sa main dans ses cheveux, avant de finalement se rapprocher de lui, pour venir susurrer à son oreille, sentant le contact se créer entre eux, les yeux illuminés de la même lueur joueuse.

Le cœur de Noelia tambouriner fortement contre sa poitrine, quand elle entendit la réponse de Jaimie, alors qu’elle se détachait finalement de cette proximité. Le moindre de ses sens étaient en éveil à cet instant, le regard toujours perdu dans celui de Jaimie, l’intrigue se faisant de plus en plus intense à mesure que la question continuait de tapisser son esprit. Le méritait-il ? « Je peux très bien l’imaginer …  » murmura-t-elle, se mordant légèrement la lèvre. Elle pencha légèrement sa tête de côté, avant de réduire à nouveau la distance qui les avait séparés. Noelia vint poser ses mains délicatement sur son torse, avant de relever son regard pour le plonger dans celui de Jaimie. « Mais es-tu seulement capable de me le faire vivre ?  » Un défi, un jeu, une question qui n’en était pas réellement une, le corps tout entier de Noelia ayant déjà envie de répondre à la demande.

HRP:

Novembre 2028. Etrangement sans doute, elle l’avait haït de toute ses forces pendant longtemps, par égo froissée d’une adolescente. Mais les choses avaient changer au cours des années, tout deux avaient évoluer et au final ce qui avait à peine exister entre eux reprenaient ses droits naturellement. La gêne, la haine et la rancœur avait été balayé simplement, bien loin à présent d’un nouveau jeu qui prenait position à cet instant même. Ils étaient devenus tout deux des adultes, avec chacun un passif qui les avait fait grandir dans bien des directions. Elle avait toujours adoré séduire, c’était un fait, que ce soit à Poudlard ou même lors de cette année passée au côté d’un homme sans réel sentiment, simplement plaire et elle ne pouvait pas nier que le regard que lui lançait Jaimie était tout simplement envoutant. Et Noelia s’en amusait grandement, même si elle ne pouvait pas mentir non plus qu’elle n’était pas en reste. Son corps commençait doucement à monter en température autant dû au jeu qui se mettait en place à cet instant, que simplement par la promesse de choses qu’il était bien simple d’imaginer. Les adolescents autour, pour un peu qu’ils s’arrêteraient regarder les deux adultes à cet instant, ne manqueraient probablement pas de s’interroger, l’imagination continuant à faire des ravages sur ce qui pouvait se passer ou non. La responsabilité qui les incombait, étant donné leur situation professionnelle, aurait surement dû les pousser à continuer ailleurs, à échanger dans un accord commun pour ne pas être le théâtre de ragots de bas étages qui se répandraient comme une trainée de poudre. Et pourtant le clou du spectacle serait surement que l’un ou l’autre ne mette fin à tout cela sans que rien en se soit passé. Les mains posées sur son torse, Noelia s’amusait, dans les questionnements, dans les suppositions que tout deux comprenaient parfaitement, leur regard perdu l’un dans l’autre, digne d’un roman à l’eau de rose, si la finalité n’avait pas été tout autre. S’amuser, prendre du bon temps parce qu’on le pouvait. C’était tout ce qui importait.

Il lui souffla alors que les élèves ne s’en remettraient jamais, faisant sourire malicieusement la jeune femme. Un frisson lui parcourut le corps en sentant la main de Jaimie, parcourir sa joue, pour descendre le long de son cou et s’arrêter finalement, son autre main venant se placer sur son dos. Et il se pencha finalement, le baisé au bord des lèvres, avant de voir ses dernières bifurquer dans un murmure qui ne fit qu’augmenter encore plus la température de son corps. Les mots en invitations, les propositions déjà bien présentes dans l’esprit de Noelia dont la finalité ne faisait aucun doute. « Cela reste à prouver …  » réussit-elle à murmurer délicatement, sans pour autant réussir à répondre plus amplement, la gorge devenant relativement sèche. Voulait-elle le suivre ? La question ne se posait pas réellement, l’interrogation inexistante dans la voix de Jaimie, les murmures se faisant discrets, alors que les geste pour un quelconque public était bien plus équivoque. La question demeurait pourtant. Allait-elle simplement le suivre, ou se détacher en usant de ses dernières forces pour lutter et le planter là. « Dans tous les cas ça fera un scandale, n’est-ce pas ?  » répondit-elle, quelques peu amusé. Dans tous les cas, qu’elle le suive ou non, les histoires se feraient et se déferaient étrangement, déformées relatant ce qu’on voulait bien raconter, sans pour autant en obtenir la totale vérité. Si c’était un fait qu’aucun des deux ne pouvaient complètement occulter, ce n’était plus le plus important à ce moment précis. Elle pencha légèrement la tête sur la gauche, sa main venant se poser sur la joue de Jaimie. « Alors autant continuer …  » murmura-t-elle. Les choses étaient dites, l’accord passée à demi-mot, sans la moindre formalité, alors que l’amusement reprenait à nouveau place dans l’esprit de Noelia parmi le reste des sensations que son corps lui prodiguait. « Et puis j’ai envie de voir si tu tiens tes promesses.  » prononça-t-elle doucement. Aucune règle, simplement une bonne entente.

HRP :

Novembre 2028. Le scandale au bord des lèvres, les ragots qui en découleront sans doute, tout ça passait légèrement au-dessus de la tête de Noelia. Les élèves pourraient bien dire ce qu’ils voudraient, au fond dans cette période qui semblait bien calme, il ne suffisait d’un rien pour allumer une étincelle sur une poudre qui se répandrait lentement tout au long du château de Poudlard. En somme peu importait réellement les ragots, les adultes qu’ils étaient avaient bien aussi le droit de s’amuser et c’était toujours plus plaisant que de devoir rattraper des bêtises enfantines. Ou encore de parler d’un passé revenu à la surface en un rien de temps qui semblait les frapper de pleins fouets pour les faire revenir à des temps d’adolescence et d’inconscience. Que serait le scandale ou les ragots qui les concerneraient ? Que deux enseignants ou deux adultes dont les responsabilités étaient multiples dans cette école, pouvait se plaire l’un et l’autre ? Ce n’était rien à moins que l’insolence ne vienne à venir poser des questions à l’un ou l’autre. Jouer avec les limites du respect et du raisonnable, combien de fois Noelia l’avait fait auparavant, l’humeur bien plus séductrice qu’auparavant, les raisons de cette rencontre dans un coin de son esprit, peut-être bien plus présent pourtant que Jaimie pourrait l’imaginer. « Jusqu’à ce qu’ils trouvent un nouveau sujet de ragots.  » répondit-elle dans un presque souffle, les deux corps se touchant parfaitement, sans que l’un ou l’autre ne recule, un jeu de séduction lancé, les enveloppant un instant comme si rien autour ne pouvait plus exister. Ils en parlaient pourtant, tous les deux conscients des regards qui pouvaient se poser sur eux dans ce genre d’endroit, sans pour autant y faire attention, laissant les sourire prendre place, alors que finalement les lèvres de Jaimie rencontrèrent celle de Noelia dans la promesse de ce que tous les deux avaient envie. Silencieusement, délicatement, alors que la jeune femme sentait les mains dans ses cheveux jouer avec ses boucles brunes.

Les secondes parurent longues, ou peut-être courtes dans ce genre de moment, le temps semblait inexistant, l’envie prenant le dessus alors que le cœur de Noelia continuait de tambouriner dans sa poitrine, que son corps tout entier devenait incroyablement chaud et que l’une de ses mains venaient se poser un instant dans le creux de la nuque du jeune professeur. On ne lui demandera pas deux fois. Un léger sourire apparut sur le visage de Noelia. « Ce n’était pas si mal.  » fit-elle le ton amusé, le regard pétillant d’une envie qui n’était plus vraiment à cacher. L’invitation prononcé une nouvelle fois, attendant presque une réponse claire et précise, le sourire de Noelia se fit quelques peu malicieux. Il serait si simple dans un sens de le planter là comme de le suivre, l’envie prenant le dessus, ce ne fut que lorsqu’il parla du chat que le regard se fit encore plus malicieux. Alfred avait sans doute dû trouver bien des occupations loin de sa maitresse et de ses envies. Elle se rapprocha encore un peu plus si c’était possible, venant poser ses deux mains sur la nuque de Jaimie, ses lèvres se rapprochant dangereusement de celle de ce dernier, venant prononcer dans un murmure : « Je pense qu’il arrivera à se débrouiller tout seul, mais …  » Son regard venant glisser de ses lèvres à ses yeux, avant de finalement laisser tomber ses mains, et de se détacher dans un sourire espiègle. Les pas se tournèrent en direction de la sortie, avant qu’elle ne lance : « Tu peux toujours me suivre, à moins que tu n’ait peur d’un peu de boue.  » Continuer leur manège ailleurs serait toujours mieux qu’à la vue de tous, la question était de savoir s’il la suivrait ou non.