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let the silence ease the wildness (Willow & Maxton & Blue)
August P. Rowle

August P. Rowle



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Arrivé(e) le : 16/05/2019
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Message(#) Sujet: let the silence ease the wildness (Willow & Maxton & Blue) let the silence ease the wildness (Willow & Maxton & Blue) EmptyDim 9 Oct - 23:20


let the silence ease the wildness
@Willow Gillespie

Bluebell se portait bien, Bluebell se portait mieux. Elle devait admettre que la rentrée s’était révélée relativement pénible, entre la douleur déchirante de la solitude, la violence sanguinaire du meurtre et l’inquiètude oppressante d’être percée à jour ; mais en ce début du mois d’octobre, alors que les environs de Poudlard baignaient dans les brumes automnales, tous ces inconvénients semblaient enfin résolus. La douleur était engourdie, la violence retombée, l'inquiétude disparue. Les interrogatoires n’avaient rien donné, mieux, plus personne ne semblait s’intéresser à ce qui avait conduit une élève à se retrouver ainsi égorgée dans le Poudlard Express. C’en était fascinant. Bluebell n’aurait jamais soupçonné qu’un meurtre soit aussi facile, aussi bien dans ses conséquences que dans ses effets. De fait, elle ne ressentait strictement aucune culpabilité, toujours convaincue d’avoir œuvré dans sa plus légitime défense. Ce faisant, elle était même parvenue à se défaire de l’insupportable impression de n’être qu’un monstre suintant de cruauté, ce qui pouvait certainement paraître paradoxal pour la plupart, mais qui demeurait sensé pour elle. Après tout, Maxton lui avait reproché de ne pas être capable d’aimer et en commettant ce crime, elle avait agi dans la forme la plus pure de bienveillance. A défaut d’être complètement rassurée sur la déviance de sa nature, sur toutes les tares qu’elle s’était découvertes au cours de l’été, Bluebell avait fait preuve d’une véritable loyauté envers les siens. Elle n’avait plus la nausée, maintenant qu’elle n’était plus révulsée par sa propre personne, d’autant que Maxton semblait lui avoir pardonné sa rencontre passée avec Erin, n’ayant plus jamais abordé le sujet et faisant preuve d’une présence indéfectible. Oui, résolument, Bluebell se portait bien, Bluebell se portait mieux, et ce fut probablement par excès de confiance en son rétablissement qu’elle conclut qu’il était temps pour elle de retourner dans la salle-sur-demande.

Il ne s’était pas passé une seule journée sans que son esprit ne s’attarde sur le sixième étage. Puisqu’un mois entier s’était désormais écoulé depuis la rentrée, il n’était plus question de céder à la tentation, mais de s’accorder une récompense pour la rigueur de sa tenue et pour les résultats encourageants de son état - et par ailleurs, si elle souhaitait continuer à exceller dans sa maîtrise du Doloris, mieux valait reprendre les entraînements sans plus tarder. Elle songea dans un sourire que Finnbjörn lui aurait certainement reproché son manque d’exercice, et ce fut précisément ce qui la poussa en ce début de soirée à dévier sa course initialement prévue vers la Grande Salle en direction de la salle-sur-demande ; les remontrances silencieuses du défunt, la pensée de sa personne sans amertume. Elle était fin prête à retourner dans leur palais des glaces, elle était déterminée à s’y refléter en reine qu’il avait érigée. Dans un empressement qui ne lui ressemblait plus, elle dont les pas s’étaient jusqu’alors montrés traînants, elle gagna le couloir dans un claquement de talons jusqu’à faire révéler la porte qui se dessina dans le mur de pierres. Bluebell n’eut qu’un instant d’hésitation avant d’enclencher la poignée, qu’un imperceptible mouvement de recul en distinguant soudain son reflet parmi une centaine de miroirs. Rien n’avait changé, naturellement - ni les hauts lustres de cristal où se reflétaient des bougies immobiles, ni le pantin de bois qu’avait réparé Knut quelques mois plus tôt. Quelques mois plus tôt. Il n’était mort que depuis trois mois, un très bref délai qui lui semblait pourtant incommensurablement long, si long qu’un vertige la saisit à cette pensée. Combien de mois encore, combien d’années à traîner le poids de son absence, à ralentir sa propre progression ? Elle s'essoufflait déjà de devoir porter toutes ses ambitions sans plus disposer de ses épaules pour les y reposer, et ce n’était encore que le début de son cheminement ? Bluebell interrompit ses pas un instant pour porter ses doigts à ses tempes battantes. Peut-être aurait-elle dû comprendre dès cet instant qu’il lui aurait mieux valu faire demi-tour, au lieu de quoi, un agacement pinça ses nerfs. Elle se portait bien, elle avait décidé qu’elle se portait mieux ; aussi ne supportait-elle pas l’idée que son propre corps lui donne tort. Relevant le menton et reprenant son avancée parmi l’ample salle, Bluebell ignora la multitude de reflets autour d’elle dans un acharnement de mauvais augure. Elle ne voulait pas se contempler ainsi fragile, elle ne voulait pas se contempler ainsi seule, elle ne voulait pas affronter l’effroyable vide autour d’elle. De fait, elle ne ferma le pas qu’une fois à quelques mètres du pantin, jetant son sac derrière elle pour attraper la baguette accrochée à sa jupe. Elle jaugea sa cible en levant son arme, droite et stable, pour enfin lancer le premier sort. Endoloris persifla-t-elle ; et presque aussitôt, un jet écarlate zébra de sa baguette pour foudroyer le mannequin.

Bluebell écarquilla les yeux de surprise, incrédule. Même dans toute son assurance, elle ne s’était pas attendue à y parvenir si aisément ; pas après un été de langueur, pas après une rentrée si catastrophique. C’en fut presque décevant, notamment parce que personne n’avait pu contempler cette édifiante réussite. Elle venait de prouver qu’elle était devenue une sorcière accomplie, qui parvenait à mettre ses états d’âme de côté pour se concentrer dans la réalisation d’un sortilège complexe, mais quelle satisfaction éprouver d’être aussi douée sans être acclamée, sans être admirée ? Et quelle saveur en retirer quand elle avait perdu le goût de la compétition, de la gloire, de l’excellence ? Dans toute la surprise que lui valut cet accomplissement, Bluebell s’aperçut que la salle lui paraissait désormais encore plus vide. Où étaient les applaudissements qui avaient marqué sa victoire l’an passé ? Où étaient sa verve, sa suffisance ? Endoloris répéta-t-elle en resserrant ses doigts sur sa baguette, sans même plus ressentir la moindre envie de jeter à nouveau ce sort. Et de fait, rien ne sortit de sa baguette - pas la moindre étincelle, pas le moindre relent de fumée. Le vide s’opacifia, gelant dans son regard une boule de noirceur qui tendit jusqu’à sa mâchoire. ENDOLORIS s’écria-t-elle à nouveau en donnant une impulsion à son bras, comme pour faire sortir ce maudit sort bloqué dans ses muscles - en vain, sa baguette refusa une seconde fois d’obtempérer, la laissant seule dans un néant toujours plus tangible, toujours plus absorbant. Un frisson glissa sur son échine - ce n’était même pas de froid, c’était d’une profonde terreur d’ainsi se tenir à nouveau au bord d’un précipice. Elle était déjà tombée, lors du trajet dans le Poudlard Express - il lui avait semblé avoir gravi quelques échelons de dignité depuis, mais à présent, elle se sentait à nouveau prête à vaciller de folie. C’était injuste, c’était insupportable. Tout allait pourtant bien, tout allait enfin mieux. “Avada Kedavra.” L’incantation s’était soudain échappée de ses lèvres tremblantes, dans l’absurde espoir de réussir, de ne pas chuter, de transcender sa précarité. Et elle y parvint. Un éclair d’une splendide nuance de vert s’arqua de sa baguette pour pourfendre le mannequin, lequel explosa aussitôt. Bluebell en eut le souffle coupé - non pas de fierté, non pas d’étonnement, mais d’indifférence - glaciale, latente, terrifiante.

Elle ne ressentit rien, strictement rien, pas la moindre félicité, pas le moindre soubresaut d’arrogance. Observant le cadavre du mannequin par terre, Bluebell comprit alors qu’elle n’était plus capable de briller, qu’importent ses talents. Cette rage qui l’avait si longtemps consumée ne semblait plus pouvoir battre en elle - mais pourquoi, pourquoi une telle inertie ? Pourquoi être ainsi sonnée, pourquoi ne pas se réveiller ? Les funérailles semblaient avoir enterré avec lui ses propres aspirations. Et à cette pensée, Bluebell leva son regard pour toiser la salle autour d’elle jusqu’à rencontrer son regard dans l’un des reflets. Amorphe, à peine rougeâtre. Elle eut envie d’hurler pour se faire peur, pour voir autre chose que cette lueur de pathétisme dans ses yeux, pour combler tout cet insupportable vide qui commençait à l’étouffer. Son souffle s’accéléra, mais rien ne bougeait, les miroirs étaient toujours aussi hauts, toujours aussi démesurément grands, et elle si petite, si frêle, si disproportionnellement dérisoire. Son reflet semblait flotter dans la glace, dans ces centaines de glaces, dans ces milliers de reflets, et il lui parut s’envoler, se perdre dans tous ces miroirs qui s’obstinaient à ne montrer qu’elle, comme si elle avait toujours été si seule, comme s’il n’avait jamais été à ses côtés, comme s’ils ne s’y étaient jamais étreints. Mais pourquoi omettre sa silhouette, pourquoi ne pas le représenter lui et sa grandeur, lui qui occupait tout cet espace ? C’était si vide, si déséquilibré, si difforme sans sa noblesse pour habiller cette splendeur, c’était si effrayant, si grotesque, si injuste ; parfaitement, c’était injuste qu’il soit mort, c’était intolérable que seulement trois mois soient passés, c’était insultant de devoir continuer à avancer sans lui, c’en était trop. Un sort, puis deux, puis une dizaine retentirent ; une amrée de sortilèges dirigés droit sur tous ces insolents miroirs. Ils n’avaient pas le droit de se moquer d’eux de la sorte, ils n’avaient pas le droit de manquer de respect à leur souvenir. Ils éclatèrent, les uns à les suites des autres ; certains s’éparpillèrent en un millier de morceaux, écorchant le parquet et griffant les boiseries des murs, d’autres s’arrachèrent de leur cadre pour tomber en fracas sur le sol, dans une cacophonie d’explosion à peine couverte des cris de la Serpentard. Des jets rouges, bleus ou jaunes déchiraient l’espace, se réverbérant dans les glaces qu’il lui restait à détruire et dans les morceaux écorchés à ses pieds, offrant à la salle d’un sinistre feu d’artifices qu’elle ne prit guère le temps de contempler, secouée d’une rage trop longtemps retenue. Il lui sembla l’espace d’un instant être à nouveau galvanisée, ivre d’une fureur libre de jaillir autour d’elle, quand soudain, Bluebell s’effondra à son tour pour croupir parmi les décombres, en boule dans une salle bien trop vaste où brillaient encore des dizaines de miroirs sans pitié. Ils ne reflétèrent bientôt plus que des débris poussiéreux, des bribes de miroirs tranchants, des éclats de boiseries dispersés, dont l’unique responsable se retrouva recroquevillée au milieu du chaos, secouée de pleurs, le visage enfoui dans ses genoux pour ne rien affronter de cette affligeante humiliation. Rien n’allait mieux, car rien n’irait jamais plus.

Dé lancé ici.
code by EXORDIUM.



BORDERLINE
Are you too terrified to try your best? Better ascend into the sky, dangerously fine and unforgiven, relentless, zealous: inspired by the fear of being average.

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Message(#) Sujet: Re: let the silence ease the wildness (Willow & Maxton & Blue) let the silence ease the wildness (Willow & Maxton & Blue) EmptyLun 10 Oct - 22:32

LET THE SILENCE EASE THE WILDNESS
retrouvailles fracassantes
ft. @Bluebell E. Sherwin & Willow Gillespie
À demain matin, gamin, lança son entraîneur d'un ton paternaliste maltraité par un accent écossais qui lui donnait la nausée, et repose-toi, parce que c'est pas avec ce que t'as fait là que tu gagneras quoi que ce soit.

Il lui fila une tape dans le dos en éclatant d'un rire gras puis le laissa là, devant la porte des vestiaires. Baby serra les poings en le regardant s'éloigner, retenant un flot d'insultes seulement parce que Bobby serait là pour le lui faire regretter s'il s'y risquait. Il ne savait pas où il avait été le dégoter, ce pauvre type, mais force était de constater qu'il aurait eu mieux fait de grossir la somme qu'il offrait à Guzman pour les suivre dans ce pays pitoyable plutôt que de ramasser le premier bouseux qui savait tenir sur un balai ! Enfin, il supposait qu'il savait le faire puisqu'il ne l'avait jamais vu mettre son gros cul sur la moindre monture, trop occupé à lui filer des ordres en s'agitant comme un demeuré. Seul point positif dans tout ça : Monsieur était tellement mécontent de son élève que l'entraînement avait fini plus tôt. La porte du vestiaire frappa bruyamment le mur qui la soutenait avant qu'elle ne claque en se refermant, couvrant le flot d'injures que débitait l'adolescent. Il abandonna ses affaires sur un banc et s'abandonna tout entier sous l'eau chaude... ce qui n'eut malheureusement pas l'effet escompté et ne le débarrassa pas le moins du monde de la mauvaise humeur qui suintait par tous ses pores. C'était une de ces journées qui donnait envie de retourner sous sa couette tant il n'y avait rien à en tirer... et même l'approche de l'heure fatidique d'y retourner pour de vrai ne changea pas la donne. À peine eut-il eu le temps de retourner au château, de se glisser dans le Hall qui se rafraîchissait à mesure que les semaines passaient, que Chase Wilburn –  ou peu importe comment il s'appelait en réalité – planta son regard bovin dans le sien et, avec un air goguenard et victorieux, emboîta le pas d'une Agatha quelques mètres plus loin. Il s'en fichait. Ils faisaient ce qu'ils voulaient. C'était plus sa copine, rien d'autre qu'une garce de la pire espèce qui méritait de se faire traiter de la pire des manières. Et au moins, avec ce connard de première, il était à peu près sûr que ça arriverait ! Mais ça ne l'empêchait pas d'avoir envie de lui refoutre son poing dans la tronche et de lui faire regretter d'avoir eu la brillante idée de le suivre jusqu'ici ! Ça le démangeait un peu plus à chaque fois que son chemin croisait le sien. Ça devenait physique. Ses doigts qui s'engourdissaient, ses muscles qui se crispaient. Et l'autre le savait, évidemment ! Il en jouait ! Sûrement qu'il attendait le moment où il craquerait enfin ! Il n'aurait pas pas de deuxième chance dans ce bahut, c'était certain ! Mais c'était à se demander si le dirlo avait réfléchi rien que trois secondes avant de les accepter à la chaîne, là ! Ils étaient tellement désespérés, dans ce trou, qu'ils préféraient prendre n'importe qui plutôt que de réaliser que c'était juste déplacer le problème...? Non, parce que c'était eux deux, le problème ! Wilburn et sa pouffe ! Kline et son bouffon ! L'éclat vert de la cape de son camarade disparut là où le feu de celle de la Gryffondor avait étouffé. S'il s'était écouté... mais non. Il fallait faire preuve d'un semblant de maturité et ne pas tomber purement et simplement dans les pièges grossiers qu'on pouvait bien lui tendre. Mais quand même ! C'était la pire soirée qu'il aurait pu imaginer... Et rien que de se dire qu'il allait sûrement les recroiser au moment d'aller dîner, il sentait son sang bouillonner dans ses veines.

Il jeta littéralement son balai sur son épaule et entreprit de grimper les marches pour rejoindre Poufsouffle.  Avec un peu de chance, son colocataire serait trop occupé à traquer le trouble-fête pour laisser son mutisme pesant alourdir l'ambiance déjà plombante du dortoir... Et puis peut-être qu'après il irait directement prendre son repas dans les cuisines, pour être sûr de pas les voir. Pas ce soir, c'était bon, il avait assez donné avec les abrutis pour aujourd'hui ! Rosalie avait laissé entendre que ça n'était pas très autorisé mais il y avait toujours un meurtrier qui courait, de ce qu'il en avait compris – le silence du monde à ce sujet était plutôt parlant, non ? – alors est-ce qu'on allait vraiment lui taper sur les doigts pour avoir fui le temps d'un dîner. L'entrée de la salle commune se dessina au bout du couloir... et si Charles était finalement là...? Il ne put retenir un soupir agacé de passer ses lèvres. Ça n'était pas le pire colocataire du monde, d'accord... mais quand on avait passé cinq ans avec des gars comme Jake et Lucas, toujours en train de rire et de plaisanter, de ramener leurs rares proches pour des soirées foireuses ou de programmer des bêtises qu'ils ne faisaient pas forcément, on avait du mal à se contenter de la fadeur de celui-ci... et qui savait si Eléonore n'était pas dans les parages, là, avec sa voix de crécelles et ses sourires flippants ? Si un des deux, là, se foutaient sur son chemin dans l'immédiat, il n'était pas sur de pouvoir se retenir d'envoyer chier tout le monde très longtemps. Et ça n'aurait absolument rien de bon, l'idée n'était pas de se mettre toute sa maison à dos parce que le destin avait décidé de lui pourrir la vie... Alors ses pas continuèrent le long du couloir et dépassèrent machinalement le terrier des putois. Son escapade avec Rosalie avait eu quelques côtés délicieux : déjà, elle avait été la preuve vivante que son nom s'était frayé un chemin jusque là et que, même si ça allait être compliqué de retrouver la notoriété dont il jouissait à Ilvermorny, rien n'était fichu ; et puis elle lui avait montré les coulisses du si célèbre collège Poudlard... les endroits plus ou moins secrets, ceux que les professeurs taisaient durant leur visite officielle... Elle l'avait initié brièvement à la vie estudiantine, elle l'avait laissé entrevoir le Saint des Saints. Et puis, il devait bien reconnaître que c'était flatteur qu'une préfète, jolie de surcroît, accepte de lui servir de guide plutôt que de se contenter de l'engueuler pour aller en cours. Ce soir, Baby se félicitait presque de ce contact qu'il n'avait pourtant pas choisi parce que, ce soir, elle lui offrirait un moment de répit au milieu de tout ce que cette école avait de plus insupportable.

Il grimpa finalement jusqu'au sixième étage et se mit à chercher le tableau affreux qui servait de repère. Il tourna un peu, se perdant dans les couloirs sans fin de ce labyrinthe qui – il en était convaincu – changeait en permanence. Heureusement, il finit par retrouver son chemin et se planta devant le mur. Il faut penser très fort à ce dont on a besoin, avait-elle expliquer, et passer trois fois devant le mur. Alors, conscient qu'il devait avoir l'air un peu stupide et croisant les doigts pour qu'elle ne se soit pas fichue de lui, il se mit à penser très fort qu'il avait besoin d'un endroit pour se défouler, pour relâcher la pression, pour calmer ses nerfs et se risqua à aller et venir devant la brique claire et vide... enfin... presque vide puisqu'à la fin de son troisième passage, une porte apparut lentement mais sûrement, lui tendant une poignée bienvenue qu'il s'empressa de saisir. À peine poussa-t-il la planche qu'un vacarme incroyable se fit entendre de l'autre côté. Une fille, de ce qu'il en distinguait, s'agitait dans tous les sens, envoyant sort sur sort en direction de miroirs immenses qui cédaient un à un dans des bruits de fin du monde. Il se glissa à l'intérieur et referma derrière lui, laissant sa curiosité éclater sans chercher à la retenir. Il reconnut bien vite Bluebell Sherwin au cœur de cette folie. Dire qu'il la connaissait serait un grand mot mais elle faisait partie – sa famille en tout cas – des gens avec lesquels son père avait tenu à tisser des liens, aussi faibles soient-ils. S'il n'en pensait pas nécessairement de bien, il n'en pensait pas de mal pour autant. Elle avait eu le mérite de ne pas s'offusquer pour quelques piques lancées autour d'un dîner qui n'avait que trop duré... mieux que ça encore, elle s'était laissée aller à répliquer et à l'aider à écouter la soirée. Du reste... ils ne s'étaient jamais reparlé et il n'aurait jamais imaginé que les retrouvailles se feraient dans de telles circonstances. Il posa son balai contre la porte et son sac à côté avant de croiser les bras, les yeux rivés sur elle. La voir s'épuiser ainsi, lutter contre son reflet, lui fit oublier son agacement qui laissa finalement place à une certaine perplexité. D'accord, il était venu plus ou moins pour la même chose mais il aurait plus volontiers attaqué une poupée vaudou avec le visage de Wilburn que lui-même... Durant une seconde, l'idée que cette fille qui semblait tout avoir puisse se détester au point de s'éclater – littéralement – elle-même le troubla. Ça n'était ni de la peine ni de la pitié... c'était plus profond, plus gênant aussi... Et sûrement qu'il aurait pris le temps de creuser un peu plus si elle ne s'était pas soudainement effondrée au milieu du bazar qu'elle avait causé. Recroquevillée au milieu de la salle, secouée par ce qui semblait être des sanglots, elle était loin de la superbe qu'il lui avait imaginé à Londres. Comment ça ça avait pu lui tenir tête, tenir tête à toute la tablée...? C'était fragile, brisé peut-être...

J'en ai vu des trucs pathétiques depuis que je suis arrivé là mais j'avoue, tu bats tous les records, finit-il par siffler alors qu'il traversait la pièce pour la rejoindre, tâchant de faire attention à là où il mettait les pieds pour éviter de marcher sur du verre. C'est dommage parce qu'avant que tu te mettes à pleurnicher, c'était grandiose !

Il était prêt à admettre qu'il exagérait un peu, tant dans le pire que dans le meilleur, mais il voulait obtenir une réaction, peu importe laquelle... Dans sa poche, sa main s'accrocha à sa baguette, juste au cas où. Il savait qu'il n'avait aucune chance, plus efficace pour utiliser la force que pour gagner des duels, mais on n'était jamais trop prudent... Il se planta devant elle et l'observa un instant... Les images qui se reflétaient dans les miroirs brisés offraient à voir un tableau singulier. Les flammes des chandelles qui dansaient faiblement se mêlaient aux drapés des vêtements de la jeune femme, aux tons d'un rose fade de ses propres cheveux... tout se mélangeait comme si le peintre de cette comédie avait jeté sur sa toile toute la rage affaiblie qui les avait visiblement mené ici. Après ce qui sembla durer une éternité, Baby lui tendit la main dans un geste qui brandissaient les souvenirs de leur alliance d'un soir :

Allez, Princesse des Glaces, relève-toi, tu vaux mieux que ça.
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Message(#) Sujet: Re: let the silence ease the wildness (Willow & Maxton & Blue) let the silence ease the wildness (Willow & Maxton & Blue) EmptyLun 10 Oct - 23:48


let the silence ease the wildness
La nuit se levait lentement de l’autre côté des murs, de l’autre côté de sa rage. Le crépuscule se révélait même particulièrement charmant, dans un ciel dégagé comme l’hiver approchant n’en verrait plus. Peut-être aurait-ce été l’occasion idéale d’une promenade sérale si un meurtrier ne se promenait pas dans les couloirs - oh, mais quelle futile réflexion, l’assassin était recroquevillé dans la salle-sur-demande pour sangloter comme une enfant à l’abri du monde. Ce fut la deuxième, ou plus exactement, la seconde fois que Bluebell se laissa ainsi aller aux larmes, expiant une peine qu’elle n’avait pas été capable d’accueillir pleinement en une seule fois. A dire la vérité, elle aurait préféré à nouveau être prise de nausées pour recracher cette bile écoeurante qui comprimait sa gorge, elle aurait même préféré s’écorcher avec l’un des débris sur le sol pour écouler plus rapidement cet insupportable sentiment qui pressait sa poitrine. Elle aurait préféré n’importe quelle humiliation plutôt que de pleurer aussi misérablement, avachie pour ne pas affronter le pathétisme de son allure. N’importe quoi d’extrême, de bruyant, afin d’éviter le silence brutal qui s’était à nouveau abattu dans cette salle trop grande. Elle avait cru pouvoir remplir l’espace de sa fureur quand elle n’avait que projeté quelques éclats tranchants sur le sol, lesquels réverbéraient encore plus de reflets effroyablement vides, une multitude d’images éparses entourées d’un silence toujours plus épais, plus compact. “J'en ai vu des trucs pathétiques depuis que je suis arrivé là mais j'avoue, tu bats tous les records.” Dans un sursaut de panique, Bluebell releva le visage, ne dégageant de ses genoux que ses yeux qui s’abattirent aussitôt sur l’intrus dans la pièce pour le toiser comme un animal blessé aurait cherché à impressionner un prédateur potentiel. Elle ne devina pas grand chose dans le flou de ses larmes, mais la touffe de cheveux roses et la haute carrure du garçon lui suffirent à identifier Willow. Fausse alerte - il n’avait rien d’un charognard. “C'est dommage parce qu'avant que tu te mettes à pleurnicher, c'était grandiose !” Un rire sans joie coupa la monotonie de ses pleurs alors qu’elle relevait tout à fait le visage, faisant fi des larmes visqueuses qui lui collaient encore aux joues, préférant ignorer la honte que d’essayer de s’en cacher.

De toutes les vermines qui auraient pu tomber sur elle, c’était encore le plus tolérable, dans la mesure où il n’était pas un ennemi, il n’était pas un allié. Il n’était que cette connaissance rencontrée par hasard, à l’occasion d’un énième dîner mondain. “Parce que tu n’avais que ça à faire, t’émerveiller de ma rage ?” devina-t-elle d’une voix rauque, écorchée par ses sanglots précédents. “Je me demande bien qui est le plus pathétique de nous deux.” Un rictus qui se voulait narquois étira ses lèvres avant de retomber dans une moue qui relevait davantage de la grimace. Elle pouvait en avoir le mordant, elle n’en avait pas l’énergie. Elle ne sanglotait plus, mais des larmes scélérates continuaient de glisser de ses yeux percés de sang, si bien qu’elle dut passer à plusieurs reprises son bras sur ses paupières pour essayer d’en contenir l’écoulement, ne voyant même pas Willow s’approcher d’elle. Il avait raison, elle était véritablement pathétique, et d’une autre façon encore que lorsqu’elle s’était sentie minable dans sa solitude. Ce n’était plus la honte d’être aussi petite et fragile, c’était la honte de s’être laissée chuter si profondément. A craindre le vertige, elle avait été absorbée par le précipice. “Allez, Princesse des Glaces, relève-toi, tu vaux mieux que ça.” Bluebell releva les yeux sur la main tendue vers elle, considérant un long moment sans rien dire ce geste suspendu. “Princesse des Glaces” répéta-t-elle dans un murmure. On lui avait déjà attribué de nombreux titres, mais venant d’un inconnu, c’était fort surprenant, surtout en ces misérables conditions. Il en allait de même pour ses doigts dirigés vers elle dans l’attente d’une réponse de sa part - était-il vraiment en train de lui proposer son aide quand elle inspirait tout au mieux de la pitié ? Il n’allait pas lui faire croire que c’était en souvenir des quelques répliques qu’elle avait appuyées lors du dîner avec sa famille, cet été. Il ne lui était en rien redevable de sa mauvaise humeur qui n’avait par ailleurs jamais été façonnée pour lui. Après de longues secondes, la Serpentard décida de lever encore un peu plus les yeux, cette fois-ci pour affronter le regard du jeune homme. Il se pouvait qu’elle n’ait en réalité jamais croisé ses prunelles jusqu’alors, du moins pas sciemment, encore enfermée dans sa torpeur lorsqu’ils s’étaient rencontrés. A vrai dire, elle ne se rappelait même plus leurs brefs échanges. Avait-elle réellement fait preuve d’une quelconque forme d’alliance pour mériter cette main tendue ? Ou n’était-ce qu’un subterfuge du garçon pour l’agresser en retour ? Une lubie paranoïaque brilla dans son regard, en reflet de son incapacité à faire confiance. Aussi décida-t-elle finalement, après un temps infini, d’accepter ses doigts qu’elle saisit précautionneusement, non sans glisser sa main libre dans son dos pour s’emparer de sa baguette, prête à riposter au moindre coup.

Il n’en fut rien. Willow se contenta de l’aider à se relever, relâchant respectueusement sa main une fois sur pied. Bluebell fronça les sourcils, désarçonnée, déjà convaincue par les murmures à ses oreilles des mauvaises intentions de ce garçon qui au contraire faisait preuve d’humilité. Dans un relent d’inquiétude accentué par sa prise de conscience progressive du désastre dans laquelle il venait de la retrouver, elle recula de quelques pas, ses talons craquelant dans des résidus de miroirs, jusqu’à se heurter contre le dossier d’un fauteuil rococo disposé là. Elle était déjà à deux mètres respectueux du Poufsouffle, mais elle tint à tenir cette distance, ne bougeant plus d’un centimètre, le dos droit et le menton levé d’une impertinence qui avait quelque chose de fêlé. Elle ressemblait déjà bien plus à l’adolescente hautaine qu’elle était d’ordinaire, mais il lui manquait toujours cette lueur assurée, perdue quelque part dans la rougeur de ses yeux encore gonflés. “Depuis combien de temps es-tu là à m’épier, au juste ?” lança-t-elle alors soudain d’une voix plus ferme, la main dans son dos toujours serrée contre sa baguette. Son cerveau commençait enfin à rassembler les pièces éparpillées ça et là ; Willow disait que le spectacle avait été grandiose, mais avait-il assisté à ses sortilèges impardonnables, savait-il qu’elle avait lancé un Kedavra, devinait-il son potentiel meurtrier ? De la façon dont il la regardait, quelque part entre de la curiosité et de la pudeur, loin d’une quelconque crainte, elle se doutait qu’il n’était arrivé qu’à la fin du carnage. C’était aussi rassurant que décevant, dans un sens. Il devait se l’imaginer si fragile quand elle avait été pourtant capable d’une telle violence. “Et que Diable faisais-tu ainsi à m’épier, d’ailleurs ?” reprit-elle en penchant légèrement le visage. Il n’avait rien d’un charognard, c’était certain, tout au plus l’allure décharnée dans son style, à la rigueur les piaillements dans sa mauvaise foi à laquelle elle avait contribué au cours de l’été. Alors pourquoi était-il là, dans son refuge ? Tout cela était absurde ; de sa crise de nerfs à Willow devant elle. Princesse des Glaces. N’était-il pas au fait qu’elle était donc en capacité de le pourfendre si elle le souhaitait ? Il avait tout intérêt à trouver une délicieuse excuse avant qu’elle ne lui rappelle son potentiel. Même les sangs les plus estimables méritaient parfois de s’écouler sur le sol.
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Message(#) Sujet: Re: let the silence ease the wildness (Willow & Maxton & Blue) let the silence ease the wildness (Willow & Maxton & Blue) EmptyMar 11 Oct - 19:44

LET THE SILENCE EASE THE WILDNESS
retrouvailles fracassantes
ft. @Bluebell E. Sherwin & Willow Gillespie
Jamais Baby ne se serait attendu à trouver un tel spectacle derrière cette porte. S'il avait cru sur parole ce qu'avait dit Rosalie – ce qui n'était pas le cas – il aurait imaginé un mannequin ridicule singeant ce crétin de Wilburn, n'importe où, peu lui importait, pour un peu qu'il ait pu envisager de se défouler sur le clone en attendant de pouvoir le faire sur le vrai... mais au lieu de ça, il n'y avait eu que la frêle silhouette de Bluebell s'acharnant sur son reflet jusqu'à l'épuisement ou, plus probablement, jusqu'à ce que la colère passe et ne laisse plus derrière elle qu'une tristesse qu'il ne s'expliquait pas. Peut-être l'aurait-il pu s'il s'était donné la peine d'emboîter quelques pièces du puzzle de cette société à laquelle il ne se mêlait que parce que la vie ne lui en donnait pas le choix, peut-être aurait-il compris... ou, du moins, peut-être aurait-il eu quelque piste. Après tout, n'avait-on pas appris la mort deux garçons de l'école...? du petit-fils de l'ancien directeur...? ancien directeur qui, d'après son père, avait fait ou faisait encore partie de l'entourage des Sherwin...? Du moins, à peu de choses près... De là à envisager qu'ils aient été amis et qu'elle avait perdu un proche, cet été, il n'y avait qu'un pas... un pas qu'il n'était pas décidé à faire ce soir, trop occupé à observer cette gamine qui, l'autre soir, drapée d'une impertinence qui chatouillait la sienne, avait semblé superbe et qui, aujourd'hui, n'aurait même pas mérité le moindre regard... Pourtant, il peinait à en détacher le sien. C'est fou comme les gens étaient capables de chuter facilement... il ne le savait que trop bien. Ce fut sûrement ça qui le poussa à desceller les lèvres. C'était trop simple de frapper sur quelqu'un qui avait, probablement, les mêmes travers que soi. Surtout quand elle paraissait avoir besoin qu'on lui tende la main. Bien sûr, ce serait mentir que de prétendre qu'il agissait par pure bonté d'âme, qu'il n'y avait derrière cet entêtement à rester là quand tout aurait été prétexte à fuir que la volonté d'être présent pour cette fille qu'il ne connaissait pas... Il n'oubliait pas les pions paternels placés durant l'été, il n'oubliait pas que cette apparente liberté pouvait lui être arrachée à chaque instant si son attitude ne convenait pas. Alors, au milieu de ces n'importe qui auprès desquels il traînait faute de mieux, il serait sûrement de bon ton de pouvoir y glisser un nom comme celui de cette poupée de chiffon gisant toujours au centre des éclats de verre. Celle-ci, d'ailleurs, avait relevé les yeux à l'entente de sa voix. Ses yeux rougis par les larmes le fixèrent un instant... un instant durant lequel il s'attendait à être envoyé salement sur les roses, à ce qu'elle cherche à lui faire subir le même sort qu'à ces miroirs. Mais elle n'en fit rien.

Parce que tu n’avais que ça à faire, t’émerveiller de ma rage ?
Oui, avoua-t-il dans un haussement d'épaules alors que sa voix aux nuances d'évidences crachait silencieusement toutes les insultes du monde sur le dos de cette école de malheur qui le réduisait à ça.
Je me demande bien qui est le plus pathétique de nous deux.

Le jeune homme laissa échapper un ricanement qui n'avait pas grand chose d'agréable, quelques railleries dénuées du moindre mot. Elle pouvait se poser la question autant qu'elle voulait, la réponse était sous leurs yeux !

On se le demande, oui...

Ça n'était pas lui qui était vautré sur le sol, les joues zébrées de rose, l'air un peu fou de celui qui a atteint le fond du trou. Lui, il n'avait rien eu d'autres à faire que d'attendre qu'elle ait fini de s'agiter dans le vent. Si c'était pathétique, il n'osait pas chercher de qualificatif à plaquer sur elle... Mais c'était dommage, dans le fond, parce que c'était sûrement la personne la plus intéressante qui lui avait été donné de rencontrer sur ces terres depuis qu'il y avait mis les pieds ! Elle était si loin de toutes ces blondes fades et idiotes, si loin des sourires amicaux et des bons sentiments qu'on étalait à tout va dans les couloirs... Bien sûr, lui-même n'était pas un mauvais garçon, pas foncièrement méchant... mais ça faisait une éternité en temps adolescent qu'il l'avait oublié. Tout n'avait été qu'insolence et agressivité pendant si longtemps... Qu'importe qu'il soit question de cette expulsion qui l'avait arraché à tout ce qu'il connaissait ou de sa naïveté qui l'avait littéralement mise en pièces. Alors forcément, ce visage sombre, ces prunelles pleines d'ombres ravivaient tout ce qu'il avait tenté d'enfouir depuis que le conseil de discipline avait vomi sa sentence, depuis que Kaspær Sørensen avait accepté de le récupérer... Il traversa la salle, évitant les morceaux tranchants qui jonchaient le sol, et se planta devant elle, la main tendue. Peut-être était-elle pathétique à cet instant précis, peut-être lui inspirait-elle une pointe de mépris pour une faiblesse dont il se savait capable... mais elle n'en était pas moins plus brûlante, plus surprenante que les poupées de porcelaine qui peuplaient les couloirs.

Princesse des Glaces.
Te plains pas ou je trouverai moins flatteur la prochaine fois, répliqua-t-il tandis que le regard clair de la Serpentard s'attardait sur ces doigts qui n'attendaient que les siens. Vu l'image, là, j'aurai pas de mal.

Elle pouvait le repousser, refuser son aide, il s'y attendait... Mais par pitié qu'elle fasse quelque chose ! Le temps se suspendit. Elle restait là, silencieuse, immobile... Presque inquiète ou craintive, il n'en savait trop rien. Avait-il vraiment l'air d'un vautour ? Il en avait côtoyé assez pour savoir à quoi ils ressemblaient... Cela étant dit... les pires cachaient parfois bien leur jeu... Ses prunelles remontèrent péniblement le long de son bras jusqu'à croiser les siennes. Il ne cilla pas.

Il y a des gens qui sont morts comme ça.

Peut-être qu'elle allait devoir se décider, à un moment. Lui éviter les crampes et le ridicule de cette situation. Il ne voulait pas être le premier à céder et abandonner la partie. Sa patience eut finalement gain de cause puisque, après des heures en durée ressentie, elle glissa enfin sa main dans la sienne et accepta de se relever. Il lui rendit sa liberté sitôt ses pieds à nouveau ancrés dans le sol... mais le trouble qui se peignit sur son visage pâle n'en fut pas moins grand pour autant. Les sourcils froncés, elle recula de plusieurs pas. Baby la regarda faire, haussant un sourcil interrogateur et laissant un rictus désabusé étirer faiblement ses lèvres. Elle ne s'arrêta que lorsqu'un canapé lui barra la route, l'empêchant d'aller plus loin.

C'est bon, je vais rien te faire.

Une pointe de vexation se fit sentir alors qu'il levait les mains, abandonnant sa baguette dans sa poche, en guise de bonne foi. S'il avait dû s'en prendre à quelqu'un, il ne l'aurait certainement pas choisie, elle. Il aurait préféré une proie plus docile, quelque chose de plus facile... Aux sourires stupides et rougissants que certaines de ses camarades lui avaient adressés, il aurait sûrement commencé par elles. Et puis, il n'avait jamais eu l'intention de la rejoindre, c'était le hasard qui l'avait mise sur son chemin !

Depuis combien de temps es-tu là à m’épier, au juste ?
J'en sais rien. Assez longtemps pour profiter du feu d'artifice ?

De ces sortilèges de toutes les couleurs qui avaient fusé dans l'obscurité relative de la salle comme ces lumières explosives dans une nuit de 4 juillet. L'éclatement de tous ces miroirs répandant leurs années de malheur dans des hurlements plaintifs... et le silence assourdissant qui avait suivi alors qu'elle s'était effondrée, en larmes, au milieu des ruines. Ça avait duré quelques minutes. Trois, peut-être ? Il ne savait pas exactement, il avait eu mieux à faire que de regarder l'heure.

Et que Diable faisais-tu ainsi à m’épier, d’ailleurs ?
On m'a raconté comment ça fonctionnait, ici, j'ai voulu essayer, expliqua-t-il sans chercher à mentir, et quand j'ai ouvert la porte, t'étais en train de tout exploser. Excuse-moi mais n'importe quel être humain au monde se serait arrêté pour regarder ça. Je suis même étonné que tout l'étage nous ait pas rejoints, avec le boucan que t'as fait.

C'était fou, tout de même... Il s'était montré aimable – à peu près – envers elle, il lui avait témoigné un semblant de soutien, avait fait l'effort de lui tendre la main à un moment où elle semblait en avoir besoin, tout ça sans rien demander en retour, et voilà qu'elle avait presque l'air de le lui reprocher. Personne ne l'avait obligé à lui accorder tacitement le droit de rester lorsqu'elle s'était rendu compte de sa présence ! Qu'elle ne s'en prenne qu'à elle-même et qu'elle le laisse en dehors de ça.
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August P. Rowle

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Message(#) Sujet: Re: let the silence ease the wildness (Willow & Maxton & Blue) let the silence ease the wildness (Willow & Maxton & Blue) EmptyJeu 13 Oct - 18:39


let the silence ease the wildness
Force était de constater que Willow avait des tendances suicidaires - aussi bien parce qu’il s’adressait à une meurtrière que parce qu’il faisait preuve d’une dramatique nonchalance à se moquer d’elle. De fait, après avoir clairement signalé qu’elle était bien plus pathétique que lui, il la menaça même d’être en position de trouver une expression moins flatteuse pour la nommer. Bluebell encaissa chacun de ces coups sans rechigner. Son attitude aurait pu sembler menaçante, à le toiser comme s’il n’était qu’une vermine, mais aucune forme de remontrance ne secouait véritablement la Serpentard. En vérité, en se montrant si impertinent, Willow venait peut-être de signer son salut. A défaut d’être prudent dans le choix de ses mots, il fut sincère, spontané, mordant. C’était amplement plus agréable que n’importe quelle autre propension, que n’importe quelle prétendue forme d’humanité. Son insolence sembla même raviver Bluebell, sollicitée par cette impertinence qui la sortait de l’emprise de ses délires. Depuis combien de temps n’avait-elle plus été stimulée de la sorte, loin de sa propre violence ? Maxton, dans toute sa bienveillance et toute sa bonne volonté, n’avait pas osé la secouer, la mettant dans une cloche en verre pour mieux préserver ses pétales fanés. Ce faisant, il avait omis que c’étaient ses épines qui devaient être taillées - c’étaient elles qui la blessaient de l’intérieur, c’étaient elles qui décomposaient tout son minois de si vilains pleurs. C’étaient à cause d’elles qu’elle s’était asséchée. Loin de comprendre l’importance qu’avait sa réaction, Willow s’entêta à lui tendre sa main. Il s’agaça de la lenteur de sa décision jusqu’à ce qu’elle cède pour se remettre sur pieds. Dans un sursaut paranoïaque, elle songea néanmoins que rien ne lui garantissait l’authenticité de sa démarche, si bien qu’elle eut un mouvement de recul en portant la main sur sa baguette dans son dos. Il arqua un sourcil dans un rictus las, comme il aurait été déçu de sa méfiance, ce à quoi elle répondit en levant le menton. Il n’y avait pas d’espace pour de si futiles états d’âme dans un monde aussi carnassier. La prudence était la meilleure défense, surtout pour qui venait d’être retrouvée dans une telle vulnérabilité. La petite fleur ne souhaitait certainement pas paraître fragile, au risque d’attirer tous les parasites environnants. “C'est bon, je vais rien te faire” promit-il alors en gage de sa bonne foi. “C’est très mal me connaître que de penser que je pourrais simplement te croire sur parole” répliqua-t-elle en resserrant au contraire ses phalanges autour de son arme. Au contraire, elle était tout sauf simple, elle était tout sauf naïve. Elle l’avait été, plus d’une fois, mais désormais, elle n’avait plus l’intention de se fier de qui que ce soit, y compris des gens de leur rang. Ils allaient et venaient, eux aussi. Ils abandonnaient, ils laissaient tomber, qu’importe leur splendeur, qu’importent leurs promesses. Un voile ombragea un instant ses prunelles, réminiscence de son état précédent, quand Willow leva les mains en l’air en signe de paix. Bluebell se tendit une seconde à ce mouvement avant de le considérer d’un regard non moins méfiant. Il pouvait tout aussi bien savoir utiliser la magie sans baguette, il pouvait tout aussi bien être legilimens, il pouvait tout aussi bien essayer de gagner du temps dans l’attente d’un allié qui aurait ainsi pu débarquer à tout instant. De fait, rien n’aurait jamais été suffisant pour lui assurer les bonnes intentions du jeune homme. Petite et fragile fleur fanée qui devait préserver les forces qu’il lui restait pour survivre.

Elle demeura à distance de lui, n’acceptant que de très légèrement relâcher sa baguette pour se reprendre, passant à nouveau un bras sur ses joues. Elle ne pleurait plus, mais les séquelles de son sanglot demeuraient détestablement vives. Par delà les traces rosées sur ses joues néanmoins, son tempérament se réaffirmait, si bien qu’elle lui demanda avec une pointe d’agressivité depuis combien de temps il l’épiait. Il répondit sans la moindre retenue qu’il avait à minima pu profiter du feu d’artifice, ce qui valut à Bluebell éclat de rire sans joie. Se croyait-il drôle, se pensait-il intéressant à faire preuve d’un tel flegmatisme ? Ou n’était-ce qu’une façon de cacher ses véritables aspirations ? Et d’un autre côté, quelles véritables aspirations pouvaient donc cacher derrière ses prunelles ? Même dans la plus profonde paranoïa, il aurait été impossible d’y distinguer une quelconque forme de malfaisance. Tout au plus un agacement, tout au mieux une capacité à se rebeller - mais rien de fondamentalement destructeur. Ils n’appartenaient de toute évidence pas à la même catégorie, qu’importent leur éducation ou leurs origines. Après tout, il existait bien des Carla Yaxley chez les sangs-purs, pourquoi pas des Willow Gillepsie ? Une autre proie dans un monde de prédateurs, un autre grand cœur dans un monde d’écorchés. Heureusement qu’il avait au moins de la réplique. A défaut de mordre, il savait brailler. Elle s’enquit du motif pour lequel il était arrivé jusque-là et à nouveau, il choisit la vérité, sans détour. “On m'a raconté comment ça fonctionnait, ici, j'ai voulu essayer, et quand j'ai ouvert la porte, t'étais en train de tout exploser.” “Et tu as en toute logique décidé de t’arrêter pour m’observer” conclut-elle avec sarcasme. “Excuse-moi mais n'importe quel être humain au monde se serait arrêté pour regarder ça.” Bluebell leva les yeux au ciel en lâchant complètement sa baguette qui pendit à nouveau de sa jupe, retenue par une lanière. Non, il ne dégageait rien de dangereux, dans la mesure où il était au contraire parfaitement inoffensif. Son seul bouclier était un accent américain qui donnait à ses répliques une forme de suffisance mal placée. “N’importe quel être humain facilement impressionnable” nuança-t-elle alors en posant les doigts sur le dossier du siège dans son dos. “ Je suis même étonné que tout l'étage nous ait pas rejoints, avec le boucan que t'as fait.” Cette fois, un véritable ricanement lui échappa. “Mais tu n’as rien vu, Willow, rien du tout.” Un nouveau ricanement traversa sa gorge, allant jusqu’à redonner une contenance à son visage. Non, il n’avait rien vu - il ne l’avait pas vue égorger cette gamine sans la moindre hésitation pour la punir de son insolence, il ne l’avait pas vue jeter ce Kedavra, il ne l’avait pas même pas vue resplendir de fureur l’année passée. Il ne voyait que la version amorphe de celle qu’elle était devenue et cela lui suffisait pour la penser explosive ? “Tu colores tes cheveux des nuances les plus absurdes et tu te formalises d’un peu de désordre ?” Un rictus tira ses commissures. Elle n’avait nullement l’intention de lui être mauvaise, elle n’en tirerait aucune satisfaction - il était trop simple, il n’était pas assez cruel. Il lui semblait seulement important de souligner les paradoxes qu’il exhibait, lui qui essayait de se montrer acide, mais qui ne faisait en réalité preuve que de quelques élans d’audace. “Laisse-moi deviner, tu cherches à sembler féroce pour cacher que tu es domptable ?” supposa-t-elle d’une voix angélique en soutenant son regard. Non, elle n’avait pas souvenir d'avoir croisé volontairement ces yeux au cours de l’été. Ce soir en revanche, elle ne se priva pas de consulter ce qui pouvait y miroiter, lui qui lui avait volé les pires émotions en entrant dans cette salle. “A moins que tu n’aies matière à me détromper. As-tu jamais explosé, Gillepsie ?” S’enquit-elle alors, non sans passer fugacement un doigt sous ses yeux pour tarir les dernières larmes scélérates qui s’y étaient nichées. En effet, à l’exception de son regard toujours rougi, sa posture entière semblait davantage altière, comme si en brisant tous ces miroirs gisant à leurs pieds, elle avait fissuré la cloche de verre qui l’avait si longtemps retenue. Peut-être était-elle fanée, mais peut-être avait-elle désormais une chance de libérer  son potentiel.
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Message(#) Sujet: Re: let the silence ease the wildness (Willow & Maxton & Blue) let the silence ease the wildness (Willow & Maxton & Blue) EmptyDim 16 Oct - 14:19

LET THE SILENCE EASE THE WILDNESS
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ft. @Bluebell E. Sherwin & Willow Gillespie
On aurait dit un chaton apeuré. Elle était là, à le fixer comme s'il représentait la pire des menaces, à deux doigts de s'enfuir en feulant. C'était presque flatteur. Il n'avait jamais véritablement connu ça, avant. C'est que le monde entier avait l'impression de le connaître par cœur tant il avait grandi devant les yeux du pays tout entier. On connaissait ses éclats, on connaissait ses écarts... on mettait des coins sur chaque angle pour les voir moins dangereux qu'ils n'auraient pu l'être autrement. Ça n'était pas un mauvais garçon, c'était seulement la pression. S'il avait tendance à mal tourner, c'est parce qu'il était mal entouré. Il y avait du vrai dans ce qu'on racontait mais c'était parfaitement agaçant de croiser ces gens dont on ne savait rien mais qui prétendaient pouvoir mieux expliquer sa vie qu'il n'aurait pu le faire lui-même... Parce que, lui, il ne l'expliquait pas. Il la subissait, au mieux il la supportait... Paradoxalement, c'était peut-être un peu moins pire depuis qu'il était arrivé ici. Parce qu'il était coincé entre ces murs où l'ennui finirait par avoir sa peau. Mais, dans le fond, l'ennui n'était pas pire que ce qui aurait pu l'attendre au-dehors. Face à l'attitude craintive de sa camarade, Baby tenta d'agiter un drapeau blanc. Il lâcha sa baguette et leva les mains en signe d'innocence. Que craignait-elle qu'il lui fasse ainsi désarmé, à plusieurs mètres d'elle ? Et puis, s'il n'était pas un ange, il n'était pas un monstre non plus... mais ça, elle semblait refuser de l'accepter. Qu'avait bien pu vivre cette fille pour ses montrer si méfiante ? D'accord, il l'avait peut-être un peu bousculée en arrivant, il ne s'était pas montré d'une amabilité brillante mais... tout de même, il était loin de s'être placé en agresseur potentiel !

C’est très mal me connaître que de penser que je pourrais simplement te croire sur parole.
J'aurais agi plus tôt.

Puisqu'elle refusait de le croire innocent, peut-être serait-elle plus prompte à admettre qu'il n'aurait pas laissé passer l'occasion en or qui s'était offerte à lui quand il avait ouvert la porte. Quoi qu'il aurait pu envisager de faire, il aurait pu le faire à ce moment précis quand, toute à ses larmes, elle n'avait même pas remarqué sa présence. Il aurait fallu être bête d'attendre qu'elle soit en état de répliquer pour tenter quoi que ce soit. Si elle voulait qu'il abandonne sa baguette dans un coin pour se sentir moins menacée, il était prêt à la glisser dans son sac. Lui, qu'importe son état et l'air d’aliénée qui lui faisait face, ne paraissait pas inquiet pour sa sécurité. À tort, peut-être... mais il lui semblait qu'il avait mieux à faire que de se sentir menacer par une pleurnicheuse de son espèce. Finalement, et sans surprise, Bluebell s'abandonna à un véritable interrogatoire, cherchant à comprendre ce qu'il fichait là d'un ton qui le déclarait déjà coupable. L'adolescent ne se laissa pas impressionné par si peu. Si elle savait le nombre de fois où on l'avait assailli de questions en tout genre, toutes ces situations déplaisantes qui avaient tourné d'une manière similaire... Dans les derniers mois de sa scolarité à Ilvermorny, il avait pris un abonnement pour le bureau directorial et toutes les accusations – régulièrement fondées cela dit – qu'on lui y avait assénées. Une fois n'étant pas coutume, il se contenta de la vérité. Une vérité qui ne semblait pas lui convenir pour autant puisque Madame usait d'expressions agaçantes et d'ironie qui l'était tout autant.

N’importe quel être humain facilement impressionnable.
...ou un peu curieux, rectifia-t-il avant de reprendre.

Il ne se considérait pas comme impressionnable. Bien sûr, il avait sûrement ses propres limites, des limites qui auraient explosé dans une école comme celle-là, il était prêt à le reconnaître... Mais ça n'était certainement pas une fille désespérée qui allait les faire ne serait-ce que trembler. Il avait connu pire que quelques sorts jetés au hasard et qui ne lui étaient même pas destinés. Le ricanement qu'elle laissa échapper le laissa interdit. Est-ce qu'il avait dit quelque chose qui méritait une telle réaction ? Elle avait fait du bruit, c'était un fait. Il avait ouvert la porte à ce moment-là, n'importe qui aurait pu l'entendre aussi bien qu'eux, c'était un fait également. Il ne voyait pas ce qui posait problème dans ce raisonnement.

Mais tu n’as rien vu, Willow, rien du tout.

L'interpellé haussa simplement les épaules.

Et qu'est-ce que j'aurais dû voir ?

Elle était agaçante, cette princesse qui le prenait de haut comme s'il était le pire des demeurés. Elle se drapait dans des grands airs qui, à cet instant précis, avaient quelque chose d'un peu faux, comme si la voir être arrogante pouvait suffire à lui effacer la mémoire. Mais la suite donna raison à la Serpentard : en effet, il n'avait rien vu.

Tu colores tes cheveux des nuances les plus absurdes et tu te formalises d’un peu de désordre ?

Il ne put s'empêcher d'éclater d'un rire surpris, quelque chose de vrai, comme si elle venait de lui sortir quelque blague amusante. Elle en était donc réduite à ça ? Attaquer sur le physique pour donner un peu de poids à ce qu'elle racontait ? Et elle imaginait qu'elle était la première à appuyer là-dessus, à lui faire remarquer que ça n'était pas ce qu'on attendait de lui ? Ses parents ne s'en étaient pas privés, son école et ses camarades non plus, tout comme ses sponsors qui avaient littéralement grincé des dents. Qu'elle fasse donc ! Il était prêt à lui offrir les cartes de ses vêtements douteux, de ses oreilles percées ou du vernis qui coloraient parfois ses ongles pour énerver tout ce beau monde si ça lui faisait plaisir ! Ce qu'on pouvait bien penser de l'image qu'il renvoyait l'amusait la plupart du temps. C'était quelque chose qu'il contrôlait, un terrain où il régnait en maître. Ce qu'on disait restait sous sa coupe, seulement parce que c'était exactement ce à quoi il s'attendait.

Tu me fais penser à ces crétins qui corrigent la grammaire des autres en plein débat lorsqu'ils sont à cours d'arguments. Je pensais que t'avais touché le fond mais tu peux encore creuser en fait.

Il n'y avait aucune agressivité dans sa voix, seulement une pointe de déception. La Grande Bluebell n'était finalement qu'une gamine comme les autres. Un peu plus piquante, peut-être, mais finalement pas plus intéressante. Dommage... il avait cru, l'espace d'un instant, avoir trouvé un diamant au milieu des cailloux.

Laisse-moi deviner, tu cherches à sembler féroce pour cacher que tu es domptable ?
J'en sais rien, répondit-il sans jamais lâcher son regard, est-ce que tu te montres cassante pour faire oublier à quel point tu es fragile ?

Son innocence n'était que l'exact reflet de la sienne, quelque chose de trop parfait pour pouvoir les tromper. Puisqu'elle voulait jouer à ça, il jouerait. Après, est-ce qu'il était domptable... oui probablement. Il avait passé sa vie à devoir rentrer dans des cases en tout genre, à respecter un semblant de hiérarchie, à obéir... pas tout le temps, pas à tout le monde, mais il n'avait jamais été aussi sauvage qu'il aurait pu l'espérer... et ses maigres tentatives de quitter sa cage avaient vite été maîtrisées. Sa liberté avait un prix qu'il n'était pas certain d'être prêt à payer pour l'instant.

A moins que tu n’aies matière à me détromper. As-tu jamais explosé, Gillespie ?

Son sourire se fit plus amusé, plus moqueur peut-être. Il abandonna la retenue respectueuse qu'il avait gardée jusque là et traversa la pièce pour aller s'installer sur le canapé contre lequel Bluebell était appuyée. Son coude passa par-dessus le dossier, la frôlant dans un geste qui semblait à la fois involontaire et parfaitement conscient, tandis que son regard clair se braquait lourdement sur son visage.

Alors ça y est ? On en est déjà aux confidences ? Je te pensais plus farouche, ironisa-t-il. Pas au point de laisser une salle dans un tel état, si c'est la question.

Encore que... La chambre d'Ashley avait été un véritable champ de bataille la seule et unique fois où il s'en était pris à lui... et sûrement que le beau minois de Wilburn n'aurait pas été dans un meilleur état si on ne l'avait pas arrêté avant... Mais quelle importance ? Tout ça faisait partie d'une autre vie...

Qu'est-ce qui t'est arrivé ?

Après tout, elle venait de lui donner ouvertement le droit d'abandonner la discrétion... Et qu'elle ne feigne pas de ne pas comprendre ce qu'il entendait par là : on ne se retrouvait pas à pleurer au milieu de miroirs brisés sans raison.
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August P. Rowle

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Message(#) Sujet: Re: let the silence ease the wildness (Willow & Maxton & Blue) let the silence ease the wildness (Willow & Maxton & Blue) EmptyDim 23 Oct - 22:41


let the silence ease the wildness
Le chaos avait quelque chose de poétique. L’espace brillait de reflets fêlés, réverbérant autour d’eux des parcelles d’un château laissé à l’abandon, des rictus moqueurs et des regards défiants. La scène qui se jouait entre eux se répétait de fait dans une multitude d'images fracturées sur le sol, déstructurées. A l’image de leur deux silhouettes, l’une brisée, l’autre déconstruite, la salle-sur-demande n’était ainsi plus qu’une pièce anarchique dans laquelle se jouait une rencontre tout aussi décousue. C’était toute cette incohérence qui alourdissait le crâne de Bluebell, qui pesait sur ses épaules tendues de méfiance. Comment avait-elle pu se laisser duper de la sorte ? S’effondrer sans conserver sa retenue ? Elle avait laissé un inconnu la cueillir dans toute sa vulnérabilité, elle qui avait caché la profondeur de ses plaies même aux yeux de son frère. Willow n’était pas encore un ennemi et dans le fond elle aurait pu se détendre de n’être tombée que sur lui, mais il demeurait l’autre, cet énergumène qui pouvait tout aussi bien profiter de sa faiblesse. Il était étrange, vraisemblablement inoffensif, potentiellement sournois. Il signala qu’il aurait agi plus tôt s’il avait été mal intentionné. Certainement. A moins que son but ne soit pas de la heurter frontalement, mais de rassembler plusieurs pièces d’un puzzle étalé autour d’eux. Bluebell balaya la salle du regard un instant avant de toiser à nouveau Willow devant elle. Quel désastre - elle avait ruiné ce palais des glaces, elle s’était offerte dans toute sa fureur à un garçon qui ne méritait pas son éclat et malgré toute cette humiliation, elle ne se sentait toujours pas éveillée. Rien n’allait et une migraine commençait à poindre dans l’affluence de ses pensées éparses et saccadées. Elle n’avait pas eu le temps de gérer ses émotions qu’elle devait à nouveau se refermer - elle n’avait pas encore déterminé le potentiel agressif de Willow qu’elle devait gérer sa présence dans un espace où il n’aurait jamais dû mettre les pieds. Il observa qu’il suffisait d’être curieux pour vouloir s’avancer dans cette salle et elle répondit d’une moue dédaigneuse. La curiosité était l’un des pires défauts et pour preuve, il s’aventurait dans un univers qui ne lui appartenait pas, aussi bien physiquement que dans leur conversation saugrenue. Bluebell finit par relâcher sa baguette, réalisant de fait que le plus grand danger n’était pas son interlocuteur, mais l’absurdité qui crissait sous leurs pas dans des fragments de miroir. Elle argua alors qu’il n’avait justement rien vu de sa splendeur, signifiant que tout ce cinéma ne valait rien en comparaison à la fantaisie ravageuse dont elle était capable, et il répondit d’une interrogation bien audacieuse. “Et qu'est-ce que j'aurais dû voir ?” La Serpentard ricana. Enfin une remarque pertinente de sa part. Dommage cependant qu’elle ne puisse lui donner satisfaction. “Il te suffisait d’arriver plus tôt pour le savoir” répondit-elle dans une inflexion qui ne laissait aucun doute sur le sous-entendu de ses dires. Il aurait dû arriver plus tôt pour la voir jeter ce sortilège impardonnable, il aurait dû être là l’année passée quand elle irradiait d’assurance et de férocité. Il ne voyait que l’image spectrale de celle qu’elle était devenue, à peine plus dangereuse qu’un fantôme qui se vantait d’une vie désormais achevée. C’était écœurant, alors elle se déchargea un peu de ce venin en mordant en retour cette proie et ses cheveux colorés. Il réagit dans un soubresaut de fierté en tonnant froidement qu’elle était à court d’argument et qu’elle avait touché le fond, ce qui lui arracha un nouveau ricanement. C’était si facile, il était si prévisible. “Tu ne peux pas reprocher aux plus instruits de corriger les imbéciles, tout comme tu ne peux reprocher au Diable de s’approcher des Enfers.” Ses commissures se soulevèrent dans un rictus que Willow était libre d’interpréter. Elle n’allait pas lui prémâcher le travail, elle n’allait pas perdre davantage de temps pour souligner sa supériorité ou pour signifier la valeur de sa comparaison. Derrière cette pathétique chevelure devaient bien tourner quelques cellules grises.

Résolument, ce chaos avait quelque chose de poétique - et il n’en allait pas seulement des brisures de verre, de cette folie silencieuse qui gisait dans le fond de son regard. C’était également le calme sidérant qui habillait leur confrontation. Chaque coup était rendu, chaque réplique cherchait à heurter, sans qu’aucune détonation n’explose réellement. A moins que Bluebell ne soit trop fatiguée pour permettre à ces nuisances sonores de résonner en elle - et ce fut peut-être par seule lassitude qu’elle épargna Willow quand il suggéra, sur le même ton que le sien, qu’elle était certainement cassante pour cacher sa fragilité. Lassitude, et amusement. A défaut d’être menaçant, Willow était audacieux dans le choix de ses répliques. Fragile, ce qualitatif qui l’avait fait vaciller dans le Poudlard Express, et qui rallumait désormais en elle une curieuse étincelle. “Peut-être” répondit-elle dans un rictus en soutenant son regard. “Fragile, fêlée, tranchante. Ce ne sont finalement que des synonymes” observa-t-elle avant de considérer les morceaux de miroir éparpillés à leurs pieds. Tout ceci n’était pas aussi délirant qu’elle se le figurait jusqu’alors, si bien que ses tempes ralentirent leur pulsation. Elle avait cédé dans un excès de fragilité, et ce faisant, elle avait trouvé sa plus grande force. Une force dévastatrice qui ne faisait que s’accroître à mesure qu’elle était brisée. Elle releva les yeux sur le Poufsouffle dans une expression qui aurait pu se révéler inquiétante si elle ne paraissait pas aussi fragilisée pour lui demander s’il avait déjà explosé. Son sourire s’élargit et il rejoignit le canapé contre lequel elle était installée, laissant nonchalamment son coude frôler son bras. Ce seul geste lui fit l’effet d’une brûlure ; elle retira vivement ses doigts du canapé non sans s’éloigner de quelques pas. Il en allait aussi bien d’une extrême pudeur que d’une méfiance démesurée. Lui, en revanche, semblait excessivement à son aise, se permettant de signaler qu’il la pensait plus farouche et qu’il n’avait jamais céde de la sorte. “Et je te pensais moins ennuyeux” rétorqua-t-elle ainsi en contournant lentement le canapé, chaque pas brisant un peu plus les morceaux dispersés sous ses talons. “Tu n’es donc qu’une vaste mise en scène. Ravagé de l’extérieur, mais détestablement lisse de l’intérieur.” Bluebell s’arrêta à un mètre de lui, désormais de l’autre côté du canapé, non sans un sourire en coin. Le décor autour d’eux n’était en rien absurde, au contraire. Tous ces miroirs ne reflétaient en réalité que l’opposition de leur personne ; il était extrême dans ses apparences, docile dans sa personnalité, elle était irréprochable dans ses traits, charnière dans son être. C’était probablement pour cela qu’aucun des fragments de glace ne les figurait ensemble. Ils étaient trop différents, là où Finnbjörn s’était à l’inverse inscrit dans une parfaite complémentarité d’elle-même qui méritait nécessairement de le représenter à ses côtés, droit et fier devant elle, noble et confiant sous ses doigts.

“Qu'est-ce qui t'est arrivé ?” La voix de Willow reporta son regard sur son visage, sans pour autant la défaire de la lueur absente qui s’y reflétait. Il lui fallut de fait quelques secondes pour revenir d’entre ses songes, un sourire sarcastique sans le moindre enthousiasme étirant ses lèvres dans une curieuse grimace. De toute manière, il n'y comprendrait rien. “La même stupide fable qui se répète dans les contes” répondit-elle finalement en claquant des doigts. “J’ai été naïve quand il m’aurait fallu être lucide, et j’ai raté ma chance de sauver la fin.” Sa grimace s’accentua, quelque part entre une moquerie feinte et une singulière nuance de chagrin qui brilla jusque dans ses yeux, quand un elfe de maison, qui semblait assez jeune à en juger la frêle posture, apparut aux côtés de sa maîtresse qu’il scruta d’admiration, fiévreux de la servir. “Personne, nettoie-moi ce bazar, veux-tu ?” La créature hocha vivement la tête, avant de toiser Willow d’un regard mauvais, comme il aurait consulté un ennemi. Il était aussi étonnant que gratifiant que l’elfe lui voue tant de zèle après seulement trois mois passés à la servir. Il finit par s’éloigner en prenant soin de faire le moins de bruit possible, plongeant à nouveau Bluebell dans un silence tourbillonnant. “J’ai été naïve” répéta-t-elle en considérant sans vraiment la voir la créature qui commençait à jeter quelques sorts pour rassembler les fragments de miroirs. Une vie entière à faire preuve de méfiance pour céder à quelques jours du désastre. Elle pensait mépriser sa décision, mais dans toute la démesure de leurs aspirations, Bluebell était incapable de ne pas en comprendre le fondement. Sa colère visait avant tout sa propre crédulité. Elle n’avait pas su comprendre l’évidence de ce qui allait se passer ; elle s’était retenue pendant des années pour s’abandonner au seul moment où elle aurait dû être vigilante ; elle n’avait tout bonnement pas été digne de cet adieu. Sa vue se brouilla à nouveau, ce qui lui arracha un râle de frustration. Levant les yeux au ciel pour retenir ces maudites larmes qui revenaient contre son gré, Judas de son état nerveux, Bluebell tourna le visage au plus loin de Personne et de Willow comme pour mieux se soustraire à leur curiosité. “Inutile de ressasser ce qui est mort et enterré tonna-t-elle sèchement, comme pour se donner un semblant de contenance. Elle passa une main rageuse sur ses paupières avant de réaliser que toute évidence, elle ne maîtrisait plus rien depuis longtemps. Alors, sans prévenir, ses prunelles se braquèrent à nouveau sur Willow devant elle tandis que ses doigts jouaient nerveusement avec l’onyx à son doigt. Affronter le regard qu’elle sentait peser sur elle était encore le meilleur moyen de tenir, d’autant que c’était lui, l’intrus dans cette pièce. “A ce sujet, cette pièce n’appartient qu’à moi. Aussi te prierais-je de ne jamais revenir en ces lieux, au risque que l’on retrouve très malencontreusement un autre cadavre.” Un rictus carnassier laissa découvrir ses canines. Willow n’avait aucune idée de l’hilarité de sa remarque, et c’en était presque dommage. Certains crimes mériteraient d’être vantés, ne serait-ce que pour rappeler le génie de sa démence.
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BORDERLINE
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Vesper L. Corvere

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Message(#) Sujet: Re: let the silence ease the wildness (Willow & Maxton & Blue) let the silence ease the wildness (Willow & Maxton & Blue) EmptyDim 13 Nov - 22:36

Let the silence ease the wildness




Les jours se succédaient et se ressemblaient, désespérément. En soi, ce n’était pas une constatation inhabituelle, Maxton avait la sensation de faire la même chaque année. Mais c’était différent des dernières années. Il y avait un poids sur leurs journées, une sorte de lassitude presque étouffante. Il n’était même pas persuadé que cela irait mieux une fois libéré de cette école. Bluebell et lui recherchaient une forme de bonheur, mais cela faisait longtemps conscient qu’ils n’en avaient pas l’aptitude.

Il se laissa tomber sur son lit et chercha du bout des doigts le double fond de sa table de chevet pour en sortir la carte du maraudeur trouvée dans la chambre de Victor. Quand ses soirées n’étaient pas accaparées par les entraînements de Quidditch ou sa sœur, c’était son activité favorite. Il regardait les autres évoluer, à la recherche de recoins secrets, de sources de pouvoir, de vengeance aussi quand le nom de Blaze ou de Skyler dansait sur le parchemin. Mais surtout, il observait sa sœur.

Il savait pertinemment que ce n’était pas un comportement très sain. Mais plus que sa santé mentale, c’était celle de sa jumelle qui était infiniment préoccupante. Elle lui mentait en lui disant qu’elle allait bien, il mentait en retour en faisant mine de la croire. C’était des interactions ridicules en y songeant. Chacun faisait semblant de ne pas connaître l’autre par cœur. Il ne commentait pas cette façon qu’elle avait de détourner les yeux ou d’éluder ses questions, elle ne se permettait aucune remarque sur le pincement de ses lèvres chaque fois qu’il doutait de ses excuses. Poudlard était pesant cette année, mais c’était la première année qu’il ressentait une forme de solitude étrange. Avant, il avait Erin, Finn, Faust … Son monde avait toujours tourné autour de sa jumelle, mais il était en capacité de se lier d’amitié ou d’interagir avec le reste du monde. Cette année, il ne restait plus guère personne de fréquentable, ce qui était déprimant. Et cela le devenait encore plus quand il continuait d’avoir l’impression que Bluebell érigeait des défenses contre le monde entier, lui y compris. Ou plutôt, c’était paradoxal. Depuis leur dispute de cet été, elle le badait comme s’il était son héros. C’était déstabilisant, il avait l’impression de la retrouver quand il avait cinq ans et qu’elle n’avait que lui. Et en même temps, elle lui refusait tout accès à son chagrin ou à ses pensées sombres. Pouvait-il le lui reprocher quand lui-même avait passé bien des aspects de sa personnalité sous silence l’an dernier ? Mais lui, il lui avait montré dans la salle sur demande, ce 13 février.

Il se concentra sur le bout de papier entre ses mains et son regard se porta aussitôt sur la chambre de Blue. Il fronça les sourcils en réalisant que son nom n’y figurait pas. A cette heure-ci, elle aurait dû s’y trouver. Il parcourut rapidement les endroits les plus probables où elle pouvait se cacher et respira un peu mieux en la voyant dans la salle sur demande. Elle n’était donc pas perdue, mais cela posait une nouvelle question. Que faisait-elle là-bas ? Un simple passage ?

Il observa son nom durant de longues minutes, avant de se lever souplement et aller constater de ses yeux si elle allait bien. Ou si elle n’était pas en train de tuer un nouvel élève. Elle semblait toujours persuadée qu’il s’agissait d’un non événement, ce qui le confortait dans l’idée qu’elle n’allait pas si bien que ça. Mais il refusait de la culpabiliser comme il avait pu le ressentir quand l’incident avec leur géniteur s’était produit. Alors il n’en disait rien. Et croisait les doigts pour ne pas passer son année à planquer des corps.

Après avoir dévalé des escaliers, il passa trois fois devant le mur abritant la salle sur demande en pensant qu’il souhaitait retrouver sa sœur, jusqu’à ce qu’une porte apparaisse. Il se glissa prudemment dans la pièce, appelant à voix basse

- Blue … ?

La pièce se dévoila. C’était un carnage. Du verre de miroirs jonchaient le sol, bien que leur elfe de maison soit en train de les faire disparaître, comme si des sorts avaient tirés dans toutes les directions. Elle se tenait là, ses yeux rougis comme si elle avait pleuré – comme si elle allait recommencer à pleurer d’ailleurs – et en face d’elle se trouvait l’un des nouveaux, celui aux cheveux colorés, Gillespie. Sans réfléchir, il réduit l’espace entre sa jumelle et lui en deux enjambées pour l’observer de plus près.

- Tu vas bien ?

Elle semblait bizarrement fragile ou étrangement altière, au choix. Ses prunelles se posèrent sur le Poufsouffle et son premier réflexe fut de se méfier de lui. Sa sœur avait pleuré, il était présent, la première idée était de l’en tenir pour responsable.

- Qu’est-ce qu’il s’est passé ?

Le ton était glacial et la question clairement dirigée vers son condisciple aux cheveux colorés.


lumos maxima
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Message(#) Sujet: Re: let the silence ease the wildness (Willow & Maxton & Blue) let the silence ease the wildness (Willow & Maxton & Blue) EmptyMar 15 Nov - 13:00

LET THE SILENCE EASE THE WILDNESS
retrouvailles fracassantes
Ainsi donc Baby n'avait rien vu... Lui, au contraire, avait l'impression d'avoir été le spectateur d'assez de choses pour aujourd'hui. Toutes ses larmes, tous ces miroirs brisés... cette fille quasiment inconnue dans un état si lamentable qu'il lui semblait presque que les frontières qui les séparaient s'étaient involontairement floutées. Il avait été là où il n'aurait jamais dû être, assistant à une scène d'intimité qui ne lui était pas adressé... Sûrement qu'il aurait dû en profiter, en jouer, agiter sous ses yeux clairs la possibilité de tout faire fuiter seulement dans l'espoir adolescent d'en tirer quelque chose. Mais elle était sans nulle doute la seule personne digne d'intérêt qu'il avait croisée dans cette école maudite où toutes étaient blondes et fades là où la noirceur de sa chevelure annonçait des soubresauts bien plus épicés. À sa question, sa camarade se fendit d'un nouveau ricanement. Il lui manquait beaucoup trop d'éléments pour parvenir à les comprendre, tous autant qu'ils étaient. Elle semblait s'amuser d'une situation qui, à ses yeux, n'avait finalement pas grand chose de drôle et d'interrogations qui lui paraissaient des plus légitimes. Bluebell Sherwin était étrange. De celles qu'on observe comme un puzzle, qu'on cherche à percer tout en sachant qu'on perd son temps. Ils ne seraient jamais amis, elle garderait à jamais ses secrets et, pourtant, il avait envie de gratter la surface pour voir ce qui se cachait derrière cette arrogance, ce qui coulait derrière ces larmes.

Il te suffisait d’arriver plus tôt pour le savoir.

L'adolescent haussa un sourcil dubitatif. Ne lui avait-elle pas fait subir un véritable interrogatoire, laissant penser au passage qu'il n'avait rien à faire là ? Il y avait un tel gouffre entre ses actes et ses mots qu'il aurait été facile de s'y noyer. Il supposait qu'elle le faisait exprès, qu'elle brouillait les pistes, qu'elle tâchait de le perdre assez pour le décourager de remettre rien qu'un pied sur ces chemins hasardeux. Il n'avait pas choisi de s'y aventurer mais n'hésiterait probablement pas à y retourner. Il y avait quelque chose d'intrigant dans l'aura de la Serpentard, quelque chose d'un peu fou qui tranchait avec l'ennui qui régnait ici. Peut-être s'en serait-il détourné, autrefois, quand la présence de ses amis suffisait à combler la paisible existence qu'il menait alors... Mais ça faisait plus d'un an que tout avait volé en éclats. Qu'il ne restait plus d'amis que des noms à moitié effacés par les disputes, que le regard d'Ashley lui avait promis plus qu'il n'avait jamais été en mesure de lui offrir... Il les avait perdus aussi brutalement qu'il s'était perdu lui-même. Et dans ce château à moitié mort, les non-dits dont se drapait cette princesse aux miroirs brisés prenaient les airs des jeux dangereux auxquels il avait fini par s'habituer. Voler trop près des flammes au risque de se brûler... Il avait déjà eu un avant-goût de ce que cela pouvait donner : n'était-ce pas toute sa vie qui s'était embrasée ?

Eh bien invite moi, la prochaine fois, ça vaudra mieux que de m'agiter sous le nez ce que j'ai loupé, fit-il remarquer dans un haussement d'épaules.

Parce qu'après lui avoir reproché de s'être invité, elle semblait presque lui reprocher d'avoir été en retard. Difficile d'être ponctuel quand on ne savait pas qu'on était attendus... Les attaques de la vipère ne faiblirent pas après ça, visant avec adresse une superficialité qu'il brandissait comme un étendard. Pensait-elle sérieusement être la première à porter ses coups dans un vide qu'il avait lui-même créé ? Bien sûr que son apparence frôlait le ridicule, bien sûr qu'elle attirait des regards souvent désapprobateurs ou moqueurs... Mais ne s'était-elle pas dit, dans le fond, que ça n'était là qu'une toile tendue pour cacher ce qu'il y avait de plus profond, un peu comme son arrogance la laissait espérer qu'on oublierait ses fragilités ? Qu'elle morde tant qu'elle voulait dans ces contradictions idiotes, qu'elle s'acharne contre l'image qu'il offrait... c'était là pour ça.

Tu ne peux pas reprocher aux plus instruits de corriger les imbéciles, tout comme tu ne peux reprocher au Diable de s’approcher des Enfers.
Il s'en approche seulement parce qu'on ne veut plus de lui ailleurs. C'est plus pitoyable que reprochable, si tu veux mon avis.

L'ombre d'un sourire un brin moqueur se dessina sur les lèvres du jeune homme. Il ne savait pas vraiment si c'était à elle-même qu'elle faisait référence en parlant du Diable, auquel cas ce serait présomptueux, mais il refusait, par une fierté enfantine, à lui laisser le dernier mot. Il y avait quelque chose de vivifiant à « se battre » avec elle. Il ne se sentait pas en danger pour une Noise aussi le combat était seulement plaisant. Il l'éloignait enfin de l'hypocrisie ambiante de ces dernières semaines. Qu'il était lassant de caresser tout le monde dans le sens du poil seulement pour s'en faire bien voir... Mais il lui semblait qu'il n'avait guère le  choix en ce moment. Mieux valait se faire une place ici avant de se défaire des sourires amicaux qui maltraitaient ses joues. Il n'y aurait pas de plan de secours, il le savait pertinemment... et son père ne lui pardonnerait jamais une nouvelle humiliation.

Peut-être. Fragile, fêlée, tranchante. Ce ne sont finalement que des synonymes.
Pour quelqu'un qui se dit instruit, t'as pas l'air très au fait du sens de tranchant, fit-il remarquer dans un sourire volontairement prétentieux, comme s'il « corrigeait les imbéciles ».

Bluebell pouvait tenter de se rattraper comme elle voulait, il n'était pas aussi stupide qu'elle pouvait bien l'espérer. Les chatons faisaient le gros dos pour impressionner des prédateurs potentiels, ils n'en étaient pas moins inoffensifs. Aussi elle pouvait se montrer aussi « tranchante » qu'elle le voulait, elle n'en resterait pas moins l'adolescente pleurnicheuse qu'elle avait été lorsqu'il était entré. Qu'elle assume donc au lieu de chercher des chemins détournés pour lui tenter de lui prouver qu'il s'était trompé, qu'il avait tort. Il  n'y avait aucune honte à faire preuve de faiblesse, parfois, d'autant plus quand ça tombait entre des mains relativement bien intentionnées. Il n'en ferait rien. Il garderait ça pour lui. Qui est-ce que ça intéresserait, de toute façon ? Sur quoi il finit par se rapprocher du canapé, s'y installant comme s'il évoluait en terrain conquis. Son bras frôla celui de la jeune femme qui s'éloigna presque aussitôt. Son geste lui arracha un ricanement un brin moqueur. Elles étaient finalement toutes pareilles, ici ! Il n'en prit que davantage ses aises, posant sur elle un regard entre le désespoir et l'amusement.

Et je te pensais moins ennuyeux.

Il se contenta d'un haussement d'épaules. Si elle s'ennuyait à ce point, il ne l'empêchait d'aller s'occuper ailleurs. Il ne la retenait pas.

Tu n’es donc qu’une vaste mise en scène. Ravagé de l’extérieur, mais détestablement lisse de l’intérieur.
Venant d'une fille qui casse trois miroirs pour se donner l'impression d'être explosive, je vais avoir du mal à mal le prendre.

Il l'avait suivie des yeux tout au long de son trajet autour de son siège. Elle aurait pu ressembler à un vautour tournant autour de sa proie s'il n'avait pas eu tant l'habitude d'en côtoyer. Elle pouvait se plaindre de ses contradictions, tâcher de le blesser par ses piques hasardeuses, elle n'en restait pas moins là, répondant à ses questions sans rien en dire pour autant, jouant avec lui comme il le faisait avec elle. Combien de minutes écoulées depuis qu'il était arrivé ? Combien de questions, d'attaques échangées ? Et pourtant, il lui semblait qu'ils n'avaient rien appris l'un de l'autre, sinon qu'ils étaient aussi doués l'un que l'autre pour s'envelopper de faux-semblants. Une nouvelle interrogation et le regard de sa camarade se fit plus absent, se voilant d'un quelque chose qu'il fut incapable de déchiffrer.

La même stupide fable qui se répète dans les contes.
Ils vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfants ?, ricana-t-il plus froidement qu'il ne l'aurait voulu.

Ç'aurait été à la fois parfaitement rassurant et absolument décevant. Rassurant parce qu'elle aurait été la preuve qu'il était humain de se faire avoir de la sorte, de faire confiance, de s'accrocher à des sentiments ridicules qui ne duraient qu'un temps – pour un peu qu'ils aient un jour existé  ; décevant parce qu'une amourette adolescente ne valait pas la peine de se mettre dans cet état et, toute Princesse des Glaces qu'elle avait été cet été, il avait envie qu'elle vaille mieux que ça. C'était hypocrite et ridicule de la part d'un garçon qui avait littéralement gâché sa vie pour les beaux yeux d'une fille qui l'avait pris pour son jouet et qui se jouait encore assez de lui pour le poursuivre jusqu'ici.

J’ai été naïve quand il m’aurait fallu être lucide, et j’ai raté ma chance de sauver la fin.

Bluebell claqua des doigts avant qu'il n'ait eu le temps de lui demander ce qui avait bien pu se passer. Quelle chance ? Quelle fin ? S'il crut  d'abord que c'était pour le faire taire, il réalisa rapidement que ses intentions étaient tout autres.  Un crac sonore et la silhouette chétivec d'un elfe de maison se dessina dans la pièce.

Personne, nettoie-moi ce bazar, veux-tu ?

Baby soutint le regard de la créature avec un sourire en coin, un quelque chose de moqueur sans qu'il ne parvienne véritablement à savoir quoi. Celle-ci finit par se mettre à l’œuvre, réparant les dégâts causés par sa maîtresse.  Le silence retomba sur la pièce, seulement brisé par le raclement du verre sur le sol et les sorts bruissant dans l'air.

J’ai été naïve, répéta-t-elle.

Son visage s'assombrit à nouveau, son regard se remit à briller. Cette fille faisait de la peine. Là, seule au monde, dans un champ de ruines, en proie à ses propres émotions, elle avait l'air plus fragile encore. Qui avait bien pu la mettre dans un tel état ? Elle se frotta les yeux dans une plainte qui lui noua douloureusement l'estomac avant de se soustraire tant bien que mal à son attention. Plutôt mal, d'ailleurs, puisque ses yeux clairs ne s'étaient pas détachés d'elle pour autant. Il attendait simplement qu'elle daigne s'ouvrir, s'expliquer. Qu'elle le congédie, qu'elle prenne la fuite. Il n'en savait trop rien. Il ne la connaissait pas assez pour savoir à quoi s'attendre mais refusait pour autant de ne s'attendre à rien.

Inutile de ressasser ce qui est mort et enterré.

Ces quelques mots faisaient étrangement écho avec le discours de leur directeur, les décès égrainés un à un comme on l'aurait fait avec quelques résultats quelconques. Il lui manquait des pièces pour comprendre le puzzle qu'elle constituait mais, peut-être, y avait-il quelque chose à creuser de ce côté-là. Il n'eut pas le temps d'y réfléchir davantage que les prunelles de l'adolescente se braquaient à nouveau dans les siennes.

A ce sujet, cette pièce n’appartient qu’à moi. Aussi te prierais-je de ne jamais revenir en ces lieux, au risque que l’on retrouve très malencontreusement un autre cadavre.
Est-ce que c'est des menaces ? Parce qu'au risque de te décevoir, ça n'est pas très efficace, fit-il remarquer dans un sourire qui n'avait plus rien de railleur. Mais soit. Est-ce que tu tiens à m'accompagner à chaque fois que je passerai dans ce couloir, histoire d'être sûre que je reste sage ? Je peux t'envoyer un hibou, s'il n'y a que ça. Mais si c'est le cas, je ne promets pas de ne pas y venir plus souvent que nécessaire, ce serait dommage de me priver d'une si charmante compagnie.

Sa voix oscillait entre promesse et amusement, si bien qu'il était difficile de savoir s'il se moquait d'elle ou s'il faisait preuve d'un sérieux sincère. À ses yeux, ça n'était que des miroirs et un canapé, il se fichait bien d'y retourner. Il y avait assez à découvrir ici et assez à faire d'une manière générale pour ne pas se perdre dans un décor qui ne lui apporterait rien. Il n'eut pas le temps d'obtenir de réponse que la porte par laquelle il était entré s'ouvrit à nouveau. Son regard clair fila dans sa direction, observant l'arrivée d'un autre garçon avec curiosité.

Blue…?

Il lui fallut un instant pour remettre un nom sur son visage... ou plutôt un lien : c'était le frère de la pleureuse, visiblement inquiet pour celle-ci à en croire le filet de voix qui s'était échappé. L'attention de Baby l'abandonna pour scruter le visage de la jeune femme. Pour une pièce qui n'appartenait qu'à elle, il y avait beaucoup de passage ! Le nouvel arrivé traversa la salle d'une démarche hâtive et se planta près de sa sœur.

Tu vas bien ?

Oui, bonjour à toi aussi... Le Poufsouffle s'installa un peu plus confortablement dans le canapé, le menton abandonné dans sa main et le coude planté dans le dossier. Son regard glissait de l'un à l'autre, s'aventurant parfois sur l'elfe qui achevait son travail. Lorsqu'il revint sur le duo que formait les Sherwin, l'attention de Monsieur lui était toute acquise. Il y avait quelque chose de familier dans ces yeux presque assassins braqués sur lui... quelque chose qui lui arracha un énième ricanement.

T'as exactement le même air que son elfe, c'est drôle, fit-il remarquer en désignant la créature d'un geste vague et relativement méprisant.
Qu’est-ce qu’il s’est passé ?

L'adolescent reporta son attention sur la Serpentard, sondant son regard comme pour chercher à savoir ce qu'elle voulait garder pour elle et ce qu'ils pouvaient balancer à ce frangin sorti de nulle part et s’immisçant dans leur conversation comme s'il y avait été invité. Une seconde puis il haussa simplement les épaules comme si tout ça était d'un naturel si évident que la question n'avait aucune légitimité.

Bluebell me montrait comment faire de ce vieux château un tas de ruines. Comme  t'as vu, ça a le mérite d'être efficace.

C'était la seule chose qu'ils ne pourraient pas nier. Le carnage, les miroirs brisés... Alors c'était la seule chose qu'il dévoilerait. À elle de voir si elle avait envie d'expliquer ses larmes, de reprendre cette histoire de conte de fée...
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August P. Rowle

August P. Rowle



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Message(#) Sujet: Re: let the silence ease the wildness (Willow & Maxton & Blue) let the silence ease the wildness (Willow & Maxton & Blue) EmptyDim 20 Nov - 18:45


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Il était peut-être inoffensif, Willow n’en demeurait pas moins intriguant. A moins que ça ne soit précisément par innocuité qu’il puisse être aussi énigmatique. Comment diable un individu si creux pouvait-il mordre de la sorte ? Ses crocs n’étaient-ils qu’un vulgaire appât pour tenter de survivre, appui d’une apparence somme toute questionnable, ou cachaient-ils en vérité un sombre venin ? Bluebell était passée de prudence à défiance, de défiance à curiosité. Et c’était en vertu de cet engouement qu’elle concédait au jeune homme ses répliques sans pour autant s’en offusquer. Les insultes n’étaient généralement pas de son goût, la vulgarité n’étant à ses yeux que de bas retranchements - mais celles de Willow étaient plus rondes, plus acides, plus assumées, également - juste assez pour leur conférer une singularité qui retenait son attention jusqu’alors divagante. “Eh bien invite moi, la prochaine fois, ça vaudra mieux que de m'agiter sous le nez ce que j'ai loupé” observa-t-il dans un haussement d’épaules. Bluebell arqua un sourcil en penchant la tête sur le côté, dubitative. Ce n’était guère à elle d’inviter des inconnus à assister à ses victoires - c’était bien aux autres d’avoir la chance de les contempler. En l’occurrence, Willow venait de passer à côté d’une réussite spectaculaire, l’empêchant par la même occasion de prendre l’ampleur de son potentiel destructeur. “Si tu t’amuses tant à t’immiscer dans la vie d’autrui, essaie au moins de le faire au bon timing” remarqua-t-elle alors sur le même ton. Il avait raté le coche. Elle avait la chance de ne pas avoir été surprise en plein sortilège impardonnable, il avait la chance de la croire aussi inoffensive que lui. C’était probablement du fait de ce mauvais timing qu’il continuait ainsi à la moquer, incapable de percevoir la noirceur qui baignait pourtant son regard. Elle évoqua à juste titre le Diable, mais Willow balaya ses dires d’une nouvelle réplique narquoise, signalant qu’il n’était en Enfers que parce que personne ne voulait de lui ailleurs, ce qui était à son sens pitoyable. Bluebell laissa échapper un franc ricanement en portant son regard un peu plus haut, comme elle aurait perçu l’humour de ces propos bien au-delà de cette seule remarque. Il ne croyait pas si bien dire - à moins qu’il sache pertinemment ce qu’il était en train de faire, appuyant de toutes ses forces sur des blessures bien visibles. Non, Willow ne semblait pas dangereux, mais il n’était pas naïf pour autant. Peut-être même savait-il empoisonner, derrière ses ridicules écailles colorées. “Tu as raison” consentit-elle alors en retrouvant ses prunelles dans les siennes. Elle y perçut une lueur de surprise, certainement parce que le Poufsouffle ne s’attendait guère à son assentiment. Mais si elle détestait avoir tort, elle savait néanmoins reconnaître le pathétisme de sa propre situation ; personne ne voulait plus d’elle, et il ne lui restait ainsi plus que les Enfers pour héberger tout ce ridicule fragmenté sur le sol autour d’eux. “Il n’a plus sa place ailleurs que dans son royaume d’ombres. Tu peux trouver cela misérable, mais j’imagine que la compagnie des chimères est préférable à l’ennui des autres.” Un sourire froid souleva ses lèvres, reflet de la glace qui gelait ses souvenirs. Elle avait passé ces dernières années à fuir ses démons, cherchant réconfort et soutien auprès des siens - pour finalement toujours finir rattrapée par ses cauchemars et rejetée par ses alliés. Tuer Michaëla lui avait appris à embrasser cette malédiction, à faire des Enfers un domaine où défendre ses ambitions. En acceptant ses déviances, elle s’était approchée de sa nature, celle-là même qu’elle avait si longtemps fuie, se détachant un peu plus d’une réalité désenchantée. Alors, si elle semblait pitoyable parmi les décombres de verre, Bluebell avait au moins la fierté d’avoir modelé la salle selon ses ses aspirations : fracturées, chaotiques, menaçantes, prodigieuses.

Mais Willow n’était pas comme cela, naturellement, comment aurait-il pu saisir toute cette pénombre alors que la pièce était au contraire ravagée d’éclats ? Alors, le regard qu’elle lui renvoyait s’adoucit, comme elle aurait contemplé un imbécile heureux qui ne pouvait rien comprendre à sa personne. De fait, il observa qu’elle ne semblait pas être au fait du sens de tranchant, là où tout était au contraire parfaitement limpide dans son raisonnement. Fêlée, brisée, tranchante - mais il ne semblait vouloir s’attarder que sur la rhétorique, ce qui était dans le fond légitime pour qui se révélait si superficiel. A juste titre, il laissa son bras s’attarder près du sien, comme si toute cette rencontre fortuite était prétexte à un jeu de charme et non à un jeu de franchise, ce qui piqua la jeune fille fort peu habituée à une telle promiscuité. Ainsi, elle se déroba en contournant précautionneusement le canapé où le jeune homme s’était installé pour arguer qu’il était somme toute une vaste mise en scène. Il rétorqua sans la lâcher du regard qu’elle était mal placée pour le juger dans la mesure où elle s’était contentée de briser quelques miroirs pour matérialiser son explosivité. “Ne me sous-estime pas, Gillepsie” répliqua-t-elle aussitôt. Bluebell croisa son regard une seconde avant de balayer du pied quelques morceaux de miroirs sur son chemin, comme elle aurait dépoussiéré la stupidité de son interlocuteur. “Tu es dans ton droit de me penser fragile, mais tu aurais tort de ne pas te méfier. Après tout, ce ne sont pas que trois miroirs que j’ai explosés, mais une infinité de reflets, et je n’aurais de fait aucune peine à briser le tien.” Bluebell ne souriait même pas, se contentant de soutenir le regard perçant de cet intrus qui ne semblait plus vouloir la lâcher des yeux. Il avait ainsi le loisir de contempler le sérieux insolent qui dansait dans ses prunelles, comme elle l’aurait invité à la tester davantage. Ses morsures étaient rondes, acides, assumées et ainsi fort plaisantes dans un monde d’insipidité - mais il ne devait pas pour autant omettre la saveur de son propre venin qui n’aurait eu aucun scrupule à empoisonner son petit minois. Peut-être parce qu’il perçut son impatience, ou peut-être parce qu’il était réellement curieux du spectacle qu’elle lui avait offert, il lui demanda ce qu’il lui était arrivé, voilant le visage de la Serpentard qui invoqua l’intemporalité de son histoire. “Ils vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfants ?” supposa Willow dans un froid ricanement. Bluebell émergea un instant de ses songes pour observer l’Américain d’un air interdit, comme soupesant son sarcasme qui aurait pu être amusant s’il n’était pas si mal placé au vu des circonstances. Aussi décida-t-elle de ne rien relever, préférant poursuivre avec des affirmations ombrageuses pour demeurer aussi vague que possible. Elle ne doutait pas que Willow se ficherait bien de connaître la vérité, dans la mesure où son arrivée à Poudlard était récente et qu’il ignorait donc tous des péripéties passées ; mais Bluebell n’avait pour l’heure aucune envie de s’enliser dans des explications qu’elle ne maîtrisait toujours pas. Les faits étaient fort clairs : Finnbjörn ne voulait pas d’une vie sans gloire et avait préféré se saboter avant d’être affaibli par sa propre maladie. Mais les émotions, elles, étaient bien trop confuses pour être résumées si grossièrement et en effet, quelques larmes scélérates se mirent à briller dans son regard fuyant. C’était épuisant, c’était rageant, c’était affligeant. Alors, elle réagit en parfait petit Diable damné - se confortant de ses chimères, rejetant les autres en se gonflant d’orgueil pour demander à Willow de ne plus jamais revenir dans son palais des glaces. “Est-ce que c'est des menaces ? Parce qu'au risque de te décevoir, ça n'est pas très efficace” remarqua-t-il dans un curieux sourire. “Mais soit. Est-ce que tu tiens à m'accompagner à chaque fois que je passerai dans ce couloir, histoire d'être sûre que je reste sage ? Je peux t'envoyer un hibou, s'il n'y a que ça. Mais si c'est le cas, je ne promets pas de ne pas y venir plus souvent que nécessaire, ce serait dommage de me priver d'une si charmante compagnie.”

Le regard hautain et froid qu’elle avait braqué sur lui dans l’attente de sa moquerie fondit alors de stupeur - il n’avait rien eu de mauvais comme elle s’y était attendue, au contraire, il respectait sa demande et se permettait même une flatterie sous couvert d’ironie. Les commissures de ses propres lèvres s’apprêtaient à se détendre dans un sourire de malice quand la porte de la salle-sur-demande grinça. “Blue … ?” La voix de Maxton attira immédiatement son regard sur son jumeau qui venait ainsi d’entrer dans la pièce. Willow se tourna à son tour pour identifier le nouveau venu - là où Bluebell exhibait déjà un large sourire qui emporta avec lui toute sa défiance. “Maxton !” s'écria-t-elle en retour. Ce dernier s’approcha en quelques pas, faisant ainsi crisser sous ses pas les éclats de miroirs que Personne n’avait pas terminé de nettoyer, pour la scruter avec inquiétude, comme il se serait attendu à la voir couverte de sang. Non, elle n’avait aucune blessure, bien au contraire, elle était étrangement immaculée pour la rougeur de ses orbites et pour la pâleur de son visage. “Tu vas bien ?” s’enquit-il avec prudence ; ce à quoi elle haussa des épaules sans pour autant se défaire de la splendeur de son sourire. "Mieux, oui” répondit-elle alors en posant doucement son visage sur l’épaule du Gryffondor. La vérité, c’est qu’elle avait été abattue de constater que Finnbjörn n’était plus nulle part, lui qui avait toujours été partout, laissant un effroyable vide se répandre dans les miroirs, dans l’espace, dans la maigreur de sa propre silhouette - mais ce constat n’avait plus de sens maintenant qu’il ne restait que des miettes de miroir, maintenant qu’elle reposait son crâne contre l’épaule d’un allié. “J’espère seulement ne pas avoir accumulé trop d’années de malheur” reprit-elle dans un souffle en observant tous ces miroirs brisés sur le parquet. Maxton ne s’attarda cependant que sur l’ironie grinçante de Willow. “T'as exactement le même air que son elfe, c'est drôle.” La jeune fille retint à grande peine un ricanement, se mordant les lèvres pour ne laisser transparaître qu’un rictus. C’était inconvenant, et insulter Maxton en de telles circonstances n’était de toute évidence pas stratégique - mais il y avait quelque chose d’amusant dans cette altercation. Peut-être le fait que Willow ne se décompose pas face à la stature de son frère, et demeure aussi impertinent, fidèle à sa nonchalance, fidèle à son allure. “Qu’est-ce qu’il s’est passé ?” demande alors Maxton d’un ton glacial qui n’avait rien de sa rondeur usuelle en présence d’étrangers. Bluebell releva le visage pour croiser le regard de Willow. Il semblait chercher dans ses iris la réponse à fournir, mais la jeune fille demeura impassible, curieuse de sa réponse. “Bluebell me montrait comment faire de ce vieux château un tas de ruines. Comme  t'as vu, ça a le mérite d'être efficace.” Un nouveau rictus étira ses lèvres. Il avait misé sur la discrétion, comme souhaitant protéger ses secrets qu’elle n’avait pourtant qu’effleurés. Il s’agissait d’une posture tout à fait louable qui renforçait ainsi le peu de crédit qu’elle avait daigné lui accorder. “Willow m’a surprise en plein exercice de destruction” reprit-elle en continuant à scruter l’Américain. “A défaut d’être prévue, sa présence a au moins eu le mérite de me divertir. Ne crains rien, il n’a strictement rien d’une menace” ajouta-t-elle avec moquerie. “Il faudrait être bien fragile pour lui céder.” Elle esquissa un sourire railleur sans vraiment que l’on puisse comprendre à qui il était destiné avant de croiser le regard de son jumeau. Le sien était éloquent : elle lui raconterait tout plus tard, à l’abri de l’indiscrétion des oreilles autour d’eux. Mais pour l’heure, elle préférait cette étrange fierté qui lui avait redressé l’échine. La sensation d’arrogance ne lui avait pas autant brûlé les lèvres depuis des mois.
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Vesper L. Corvere

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Let the silence ease the wildness




Comme à chaque fois depuis leur dispute de cet été et le meurtre qui avait suivi, le visage de Bluebell s’illumina en le voyant, exactement comme quand ils avaient cinq ans et qu’il était le centre de son monde. Maxton n’arrivait pas à savoir si cette habitude générait chez lui une forme de joie ou une inquiétude supplémentaire. Ils étaient alliés depuis leur naissance et le resteraient au-delà de leur mort, avec une telle certitude, elle n’avait pas besoin de se réjouir de le voir. Elle posa sa tête contre son épaule, affirmant qu’elle allait mieux, ce que le Gryffondor se garda bien de détromper même si la lueur sceptique qui passa dans son regard indiqua qu’il attendait de constater cela de ses yeux avant d’y croire. La voix du nouveau interrompit ses pensées pour le comparer à l’elfe de maison de Blue et Maxton pinça les lèvres, agacé. De quoi se mêlait-il ? Levant les yeux au ciel, il commenta sans émotion

- Blue, puisque nous partageons les mêmes traits, il semble que ton nouvel ami te compare à Personne.

L’elfe de maison se tassa sur lui-même, essayant de se faire oublier. Son prénom était beaucoup trop dans la conversation pour que cela soit rassurant. Il n’aurait pas dû s’inquiéter outre mesure. Pour l’instant, le seul qui le contrariait était le Poufsouffle. L’elfe était une quantité négligeable.

- Tu dois avoir des problèmes de vue. Ca explique beaucoup de choses.

Son ton suave était contredit par le regard peu amène qui s’attarda sur les cheveux colorés du garçon. Est-ce qu’il n’y avait pas une norme d’élégance chez les sangs purs à laquelle il aurait dû souscrire ? Pour être parfaitement honnête, il se serait profondément fichu de sa coiffure si le garçon n’avait pas eu le malheur de le crisper dès la première seconde. Il avait vécu des années avec Victor, sa rétine n’avait plus peur des expériences capillaires douteuses. Mieux, si se balader avec une tête arc en ciel avait eu le mérite de divertir Bluebell de cette année sinistre, il aurait promu l’autre énergumène au rang de héros dans la minute qui suivait. Mais son cerveau étant manifestement aussi décoloré que cheveux, il n’avait pas saisi que le piquer au lieu de mettre en avant qu’il divertissait sa sœur était sans doute la pire manière de sympathiser. Il était déjà inquiet, rajouter de l’huile sur le feu n’avait que pour effet de le rendre passablement hostile.

Le garçon répliqua que Bluebell lui montrait comment faire de ce château un tas de ruines et l’espace d’une seconde, Maxton songea que cela avait été leur activité, à Erin et lui. Pourquoi ce souvenir, pourquoi maintenant … ? Cela n’avait rien à voir avec ce qu’il se passait à l’instant. A moins qu’ils ne soient plus semblables dans leurs émotions qu’ils ne se le figuraient ? Tout détruire pour se détourner de leur esprit qui tournait trop vite, trop fort, trop en continu. Il pouvait comprendre cela. Cela l’effrayait de la savoir si proche de ce qu’il avait pu être, de ce qu’il avait mis de côté aussi pour lui laisser la place de sa tristesse. Puis Bluebell ajouta qu’il était divertissant, ce qu’il prit comme une indication de devoir être aimable. Qu’est-ce qu’il n’aurait pas fait pour elle.

- Eh bien c’est du beau travail. Cela lui donne un certain cachet.

Il soupira, la bouche lui brûlant déjà de ce qu’il allait faire, et admit péniblement

- Je n’avais pas conscience d’interrompre une saine activité. Cela me fait … plaisir si vous vous entendez bien.

Pouvaient-ils entendre à quel point cela était vrai ? Rares étaient les autres élèves qui suscitaient un intérêt en sa sœur, du moins positif. Si elle le voulait comme saltimbanque personnel, il était prêt à le supporter. En tout cas, il venait de faire ce qui s’approchait le plus d’un mea culpa et si ce Willow n’en était peut-être pas conscient, il savait que sa sœur reconnaîtrait l’effort. Il lui sourit et lui souffla

- Appelle moi quand tu veux que je te rejoigne.

Elle n’aurait qu’à souffler sur sa chevalière et il pourrait en apprendre plus loin des oreilles indiscrètes.

- Bonne soirée Willow. Et effectivement, elle n’a rien de fragile et je suis toujours disponible pour planquer un cadavre pour elle.

Il les gratifia de son plus joli sourire et se dirigea vers la sortie sur ces bonnes paroles. Paroles qui provoquèrent un début de rire à Blue et une franche incompréhension chez le garçon.

Parfait, il aimait quand leur complicité excluait les autres.


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