L'espoir peut créer une chute brutal ou une envolée inspirante

Azure & Shayne

L'espoir peut créer une chute brutal ou une envolée inspirante!

Cela faisait quelques jours qu’Azure était assise dans l’estrade de Quidditch. Quelques jours qu’elle regardait les futurs joueurs se donner à fond sur leur balais, pratiquant des virages, se balançant leur nombreuse et différente balle soit pour tenter de se toucher ou pour juste les attraper. Elle n’avait jamais été matinal, jamais. Mais en cette fin d’après-midi, avec le soleil qui descendait à l’horizon quelque chose en elle lui avait donné envie d’être aussi du spectacle parmi ceux qui s’exécutait avec tant d’aux prouesses. Outre sa très courte expérience de 1ère année, Azure ne connaissait absolument rien à cette discipline. Tenir sur un balai était son seul talent acquis. Bien maigre, diriez-vous, mais ça restait agréablement plus agréable que dégringoler jusqu’au sol. De nature prompte, elle n’avait pas particulièrement peur de tomber, ni de tenter des mouvements, mais ne connaissait ni la technique, ni les moyens pour continuer à bien tenir sur ce dit balais le cas échéant et sans indication ne préfèrerait de rien tenter de particulièrement complexe de peur de finir à l’infirmerie. Déjà, avoir au droit de monter sur ce balai révélait une trop grande confiance en ces moyens de la part du professeur de vol qui ne l’avait jamais connu, ni ne lui avait jamais enseigné. Quand on lui avait dit que c’était une légende du sport, elle n’avait même pas eu un bref regard d’admiration et l’avait traité avec le même égard que n’importe quel de ces professeurs. S’il voulait la gloire et des fans en liesse, il n’avait qu’à rester ou il était; elle n’allait pas se mettre à scander son nom avec des étoiles dans les yeux. D’ailleurs, s’il avait quitté ce milieu, il devait y avoir une bonne raison.

Elle se tenait droite, à l’entrée du stade, le regard un peu perdu à observer un, puis, deux et trois joueurs qui avait aussi eu l’autorisation de s’envoler en fin d’après-midi. Quand la tête brune la plus fuyante qu’elle ait jamais connu de son existence passa à côté d’elle, elle ne put s’empêcher se mettre à marcher à ces côtés comme si de rien n’était. Comme si elle savait ce qu’elle venait faire ici, comme si elle avait le niveau alors que ce n’était absolument pas le cas. Pire que tout, elle savait qu’elle ne demanderait jamais qu’on lui montre comment faire et, pour cela et parce qu’elle resterait têtue comme une mule, elle risquait gros à suivre quelqu’un de beaucoup plus expérimenté qu’elle. Mais c’était plus fort que tout et elle avait vraiment envie de lui passer un message depuis un sacré bout de temps maintenant.

Shayne!

Elle n’avait jamais été aussi proche physiquement d’un individu de sa vie et elle se faisait ignorer comme si elle n’avait été qu’une ombre. À croire qu’il aurait préféré ne jamais avoir été dans leur salle commune à cet instant-là. Mais elle avait avancé un pas devant l’autre, d’un air plutôt déterminé; elle allait monter sur ce fichu balai si c’était la seule chance qu’elle avait de lui dire sa façon de penser après plus de six mois. Quitte à ce qu’elle en dégringole comme une feuille qui tombe à l’automne. Le plus ironique dans l’histoire, c’était qu’avant des cours combinés avec les élèves plus vieux et plus jeunes assez régulièrement, il pourrait clairement identifier qu’elle n’était pas en classe de vol et ne l’avait jamais été depuis sa 2e, pour autant qu’il ait été un peu observateur sur la masse d’élève. Mais encore là, c’était à prouver, vu que … elle avait l’impression de s’être transformé en fantôme pour lui à la seconde ou elle lui avait remis ce livre de rune qu’il avait laissé traîner dans le canapé.

Allait-il faire semblant qu’elle n’était pas là ? Ça serait une première, et elle s’en souviendrait assez longtemps pour lui faire des misères.

@Shayne T. Williams

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Se dirigeant vers le Terrain de Quidditch, Shayne, à l'allure nonchalante comme à chaque fin de matinée, marchait en arborant un air pensif. En allant à l'extérieur du château, il pensait pouvoir se vider la tête en observant les autres personnes s'entraîner pour la sélection des équipes, lui-même souhaitant en faire partie très prochainement. La cinquième année semblait se dérouler tout doucement après les récents épisodes qui avaient bouleversé le quotidien des élèves, à savoir la disparition d'une élève de Gryffondor qui n'était pas complètement étrangère aux sorciers de l'école. Malgré le fait qu'ils partageaient la même classe et la même Maison, Shayne ne la connaissait que très peu voire pas du tout, et il n'avait pas eu le temps de la connaître davantage. Il savait seulement par l'intermédiaire de quelques amis que c'était une élève déterminée et engagée dans les causes qui lui tenaient à coeur : si ses souvenirs étaient exacts, c'était elle-même suivie par quelques autres élèves qui s'était révoltée contre les sanctions établies par la Direction après les différents incidents déroulés à Poudlard. Elle avait l'air d'être une chouette fille et Shayne soupira en pensant qu'il aurait pu la connaître davantage s'il avait fait un pas vers elle et s'il avait voulu passer la limite de la camaraderie.

Mais ce qui troublait le jeune Gryffondor lui était plus propre : en effet il avait passé l'été à être sermonné par sa mère Catherine qui par il ne savait quels moyens s'était informée des résultats corrects mais sans plus de l'année précédente de son fils aîné. Elle voyait bien que ce n'était pas normal, que certes il n'était pas un très bon élève mais que cela dépendait des matières dont certaines lui plaisaient. Et maintenant que son autre fils Siggy entamait sa première année, elle décida de garder un œil sur le travail de Shayne et du petit dernier. Avec Siggy, elle n'avait rien à craindre car il ne lui arrivait jamais rien qu'il ne racontait à sa mère. De plus maintenant qu'il était loin d'elle, le connaissant il n'hésitera pas à lui envoyer quotidiennement des lettres. Maintenant le Gryffondor avait une double pression sur les épaules, et rien que d'y penser il grinça des dents, toujours en chemin vers le terrain de Quidditch.

Shayne aurait pu tenter de les amadouer, de leur faire croire des choses et d'autres sachant qu'elle ne comprenait pas grand-chose du monde des sorciers et que Siggy étant nouveau ne connaissait rien aux règles de Poudlard. Mais avec sa fouine de père qui, lui, avait passé plusieurs jours d'été en compagnie de son cher petit dernier – enfin petit dernier avec Catherine, l'existence de ses autres enfants conçus d'une autre union n'étant pas une découverte pour Shayne – et lui avait appris pas mal de choses sur le règlement et les différents cours ainsi que les lieux autorisés et interdits de l'école... Il n'était pas près de passer une année tranquille. Il savait à quel point ses notes et ses résultats étaient importants, combien gagner des points pour sa Maison était primordial. Seulement plusieurs événements se sont produits tout récemment dans sa vie, notamment au printemps dernier : la distance soudaine avec quelques-uns de ses amis, notamment Katherine qui depuis qu'elle sortait avec Florent allait moins de fois à la Volière où ils avaient l'habitude de se retrouver, ou Lilith qui depuis l'attaque à la Tour Privilège s'était murée dans un silence après être sortie de l'Infirmerie, avant leurs retrouvailles maladroites au Balcon du Monde.

Et Azure... Il n'avait pu oublier malgré tous ces mois passés l'incident produit entre eux. Enfin, pour "incident" on pouvait dire que c'était un agréable incident... mais qui n'avait pas lieu d'être. Voilà pourquoi il songea en retournant à Poudlard qu'il était préférable de faire semblant, comme si rien ne s'était passé. Même s'il n'était pas sûr de garder le contrôle longtemps, et il sentait bien qu'Azure ne le laisserait pas se défiler. Peut-être pour l'insulter, lui hurler dessus, le traiter de tous les noms, peu importait car Shayne savait qu'il le méritait puisque c'était lui qui lui avait littéralement sauté dessus.

« Shayne ! »

Tiens ! On l'appelait ? En arrivant près de l'entrée du stade, il était tellement plongé dans ses pensées qu'il n'avait pas fait attention au monde autour de lui. Et à en juger la manière dont on l'interpellait, il était fort probable que ce soit une personne proche de lui, ou bien qu'il ait déjà fréquenté dans un de ses cours. Alors qu'il arrêtait sa marche et se retournait pour voir de qui il s'agissait, ses yeux s'écarquillèrent et ses traits de visage se tendirent lorsqu'il reconnut la silhouette près de lui. Oh non...

« A-Azure ? »

Enfin mais pourquoi de tous les endroits de Poudlard fallait-il qu'il la retrouve ici ! A sa connaissance, il ne se souvenait pas l'avoir vu à un quelconque match de Quidditch auparavant ni même à un cours de Vol alors que parfois ce cours était mélangé avec la classe antérieure. De plus, il faudrait qu'elle ait assisté à quelques cours pour pouvoir intégrer le Quidditch. Est-ce que par hasard... elle m'aurait suivi ? Ah, Shayne! Pitoyable, pensa-t-il. Bien sûr que non, d'ailleurs pourquoi le suivrait-elle ? Il se maudit de s'être retourné si rapidement et naïvement et d'avoir prononcé son nom, maintenant qu'elle l'avait en face d'elle il ne pourrait plus l'ignorer. Il ne fallait absolument pas lui montrer une once de faiblesse ou une faille qui pourrait le piéger. Se sentant pris au piège et ne sachant que faire pour sortir de cet embarras, il se reprit comme il put et afficha son air habituel, les yeux plissés et le menton levé, son regard se posant sur la jeune brune devant lui avant de reprendre sa marche vers les gradins, se doutant bien qu'elle le suivait de près.

« Ah c'est toi, je ne t'avais pas vu. Tu fais quoi ici ? Tu n'as pas cours de Vol d'habitude, je me trompe ?... Tu as un souci ? »

Codage par Libella sur Graphiorum

Azure & Shayne

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Elle l’avait rejoint avec une nonchalance bien mesurée et en l’appelant par son nom, il s’était retourné. En analysant bien ses traits, la petite avait vraiment l’impression de lui avoir fait avaler une couleuvre, bien, au moins il serait peut-être assez mal pour noter qu’il avait mal agi. Si seulement, elle pouvait l’en vouloir d’avoir été si prompt avec elle! Si seulement. Mais ce qu’elle détestait plus que tout c’était d’avoir été invisible ou snobé comme si elle avait été un fantôme.

Ah tiens. Tu te souviens de mon nom!

Voilà qui était très peu rassurant pour la suite car déjà elle avait l’impression de bouillir d’émotion contradictoire. Elle marchait à côté de lui, un balai d’entraînement à la main, dans une tenue plutôt décontractée et ces cheveux remontés en une très haute couette. Elle avait envie de dire quelque chose de choquant comme : je te chercher depuis 6 mois, crétin, ou encore, j’fais du tourisme. Alors que c’était assez clair qu’elle allait s’envoler elle-même dans le ciel dans un moment; seule ou accompagné, à la place elle répondit tout naturellement à la question qu’on lui adressait.

Non. Je n’ai pas Vol.

Elle lança un regard par la suite vers lui; un souci. Ce n’était clairement pas lui qu’elle prendrait comme référence si elle avait un ennui; 6 mois pour le régler c’était assez long quand même côté fiabilité.

J’allais te poser la même question. Est-ce que je TE pose un souci…

Elle tourna la tête d’un air digne, évitant soigneusement de ne pas regarder sa réaction pour ne pas moduler son émotion plutôt négative à cet instant. Elle avait beau essayé, clairement elle l’aurait découpé au couteau si cela pouvait la soustraire à sa frustration. Elle clarifia après avoir laissé en suspens sa question laissant court à une interprétation variable.

… d’être ici ?

Elle se sentait assez faussé de continuer à sourire et faire comme si rien n’était; elle ne tiendrait pas très longtemps, vraiment pas très longtemps. Elle avait voulu éviter qu’il lui réponde franchement qu’elle était la pire erreur de son existence, non seulement parce que cette réponse la blesserait. Elle voulait que cette année se passe bien; quitte à ce qu’elle mette carte sur table avec lui et passer à autre chose. Elle n’allait pas se complaire dans un désespoir, mais n’en pouvait plus d’avoir l’impression d’être ghosté, c’était même plus amusant depuis le temps. Si seulement, il était revenu vers elle, une fois, que ce soit pour juste discuter, flirter ou même s’excuser. Non, six mois d’évitement, après lui avoir pris son premier baiser. Elle avait droit d’être peu encline à lui sourire maintenant. Elle dévala les marches avec aisance en direction du terrain, s’assurant qu’il ne pourrait plus s’enfuir. Non, la course et la fuite, c’était terminer.

@Shayne T. Williams

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Il espérait en continuant son chemin vers les gradins de ne pas croiser son regard qu'il imaginait plein de reproches et qu'il n'aurait ni la force ni l'envie de surmonter. Il sentait bien qu'elle ne resterait pas longtemps à le suivre ainsi, il ne souhaitait pas non plus qu'il la suive, même si dans son for intérieur il était agréablement surpris de la voir – ou plus de la sentir – marcher près de lui : cela prouvait peut-être qu'elle n'était pas en colère, ou cela prouvait l'inverse, peu importe. Malgré la tension palpable, il osa quelques coups d'oeil sur sa tenue vestimentaire : contrairement à leur dernière rencontre, elle était habillée de manière décontractée, avec un balai à la main. Ses cheveux retroussés en une couette en haut de sa tête laissaient quelques mèches virevolter au vent. Ennuyé, il roula des yeux à la réplique ironique de son interlocutrice, soustrayant l'envie de répondre du genre "On s'est embrassés, bien sûr que je me souviens de ton nom". Au lieu de ça, il lâcha tout naturellement sans tourner le regard :

« Je pourrais te dire la même chose... »

Eh oui, mais c'était pourtant elle qui l'avait interpellé au départ. Lequel d'entre eux n'avait pas oublié le nom de l'autre ? En même temps, Shayne aussi se souvenait de son nom. D'ailleurs comment pouvait-il l'oublier : il n'arrivait déjà pas à oublier ce baiser qu'il lui avait volé dans la Salle Commune alors son nom...

« Je l'avais remarqué, en effet. »

Il finit sa phrase avec un petit rictus aux lèvres, l'observant du coin de l'oeil. Bien qu'il savait qu'elle n'avait pas de cours de vol, un autre comme lui n'aurait pas besoin de lunettes pour comprendre qu'elle ne montait pas sur un balai. Rien que la manière dont elle tenait le sien – la main tenant le bout du manche et non le centre – prouvait son incompétence ou plutôt son manque d'expérience. Cette remarque intérieure amplifia son sourire sans qu'il ne s'en aperçoive. Elle l'amusait bien, cette fille... Il l'entendit retourner la question pour savoir si lui-même avait un souci avec elle. Troublé, il fronça les sourcils comme pour réagir à cette vive question avant de se tourner finalement vers elle. Elle en face ne le regardait plus.

Il se demandait pourquoi elle croirait une chose pareille, et si elle ne faisait pas allusion au baiser volé du printemps dernier. Probable, sachant qu'il était responsable de ce – doux – incident, bien qu'il ne comprenait toujours pas la réaction d'Azure lorsque celle-ci au lieu de l'insulter y avait répondu puis lui avait souri après l'avoir rattrapé pour lui rendre son livre. Mais lorsque la brunette compléta sa phrase quelques secondes plus tard, il détendit ses sourcils, mi- soulagé par la réelle raison de sa question, bien qu'il doutait un peu après ce soudain rattrapage de mots, et il haussa les épaules, cherchant un moyen de détourner les soupçons de la jeune fille sur cette distance qu'il avait jugé bon d'établir entre eux.

« Pourquoi en aurais-je ? Tu es élève à Poudlard comme moi. Si tu souhaites venir au terrain ou non, ça te regarde... Même si j'avoue que s'entraîner sans avoir fait de cours au préalable, c'est bien la première fois que je vois ça. »

En arrivant au terrain, Azure le suivait toujours mais à un certain moment elle se posta devant lui pour lui faire face, et pour éviter sans doute qu'il ne fuie une nouvelle fois. Il souffla en arrêtant de marcher, roulant des yeux avant de reporter son attention sur elle. Pourquoi cherche-t-elle à avoir une discussion avec lui ? Il l'avait embrassé sans prévenir – même si bon elle avait fini par y répondre – et s'était excusé pour ce comportement peu galant de sa part avant de partir, pourquoi remuer le couteau dans la plaie ? Alors il pouvait comprendre que ce geste ait été déplacé et peut-être humiliant et choquant pour la jeune femme, qu'elle avait toutes les raisons du monde de lui en vouloir mais ce qui était fait était fait. Puisque dorénavant, après cela, il était clair qu'ils ne pouvaient être des amis ou des camarades de travail, tant la situation toujours récente était ambiguë. Lui qui lui tendait une perche pour le haïr de loin afin de mieux l'oublier, elle au contraire souhaitait une plus ample et propre discussion avec lui. Que cherchait-elle ? Ce n'était pas comme si personne ne l'avait embrassé avant lui...

Codage par Libella sur Graphiorum

Azure & Shayne

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DDonc, s’il était capable de la reconnaître, alors c’était qu’il n’avait pas voulu d’elle dans les parages. Charmant! Complètement charmant! Qu’avait-elle fait pour s’assurer son mépris aussi simple et net, bien que maintenant elle était sûr que cette incartade n’avait été qu’un simple jeu bête dans lesquels les deux étaient tombés à cet instant précis; un de ces évènements inévitable qui se passe et qui se terminer en queue de poisson. À moins qu’à quelque part, elle ait été victime d’un jeu plus grand, d’une conspiration dont elle n’aurait pu se soustraire. Elle le suivait ou plus tôt, elle avait juste décidé de passer le pas de l’entrée en le poursuivant. Elle avait décidé de remonter sur un balai, par curiosité, pas parce qu’elle avait cherché Shayne et coordonné son attaque à l’heure précise ou il entrerait dans le stade. Les guet-apens ce n’était pas trop son genre; elle était spontanée et impulsive c’est tout. Il semblait étonné qu’elle se lance à faire de la voltige sans avoir fait des cours et honnêtement ce qu’il en pensait lui passait très haut au-dessus de sa tête pour le moment. Comme si les élèves qui ne suivait pas vol ne pouvait pas se mettre sur un balai eux aussi. Après tout, ça avait été son cas pour la 1ère et 2e année; on ne pouvait pas dire qu’elle partait avec une absence de notions, jusque lorsqu’on lui avait fait part de la principale utilité du cours, l’idée de se lever aux petites lueurs du matin était tout simplement impensable pour elle. Ça lui frisait les cheveux d’être une parmi toute l’école selon ces propos.

J’ai fait cours 2 ans. Le Quidditch et moi c’est incompatible à cause de l’heure des matchs, pas à cause du vol.

Elle s’était positionnée devant lui un peu pour l’empêcher de s’enfuir encore et de lui fausse compagnie; quoique c’était pas particulièrement brillant vu qu’il pouvait aussi tout aussi bien s’envoler et la laisser au sol dans une fureur contenu.

Tu donnes l’impression d’avoir un problème avec moi. Pas que je sache pourquoi, honnêtement, après tout, c’est pas moi qui ait volé le premier baiser de quelqu’un avant de s’enfuir en courant comme un voleur en s’excusant! Je devrais pas avoir l’impression d’avoir trahi quelqu’un ou de me sentir embarrassé. Ah non, tiens! Je suis juste dans la plus grande incompréhension. C’était un pari ? Dis-moi. Ça me rassurerait peut-être de savoir que c’était amusant pour toi et d’autre; et que me fuir comme si je n’existais pas ça faisait aussi parti du plan tordu pour me donner l’impression d’être la fille dont on doit se moquer.

Elle sourit, mais au fond, c’était pas vraiment un sourire, c’était de l’ironie et sa figure de guerrière. Elle balança la tête sur le côté, balayant ces cheveux de gauche à droite avant de se remettre à marcher sans le regarder derrière.

Mais comme tu dis, je suis juste une élève qui va à la même école que toi. Ce fût vraiment très plaisant de te connaître! Bon vol Shayne! Essaie d’éviter les cognards!

Avait-elle un plan qui incluait une batte ? Dit comme cela, ça pourrait peut-être passer sa frustration. Maintenant, il fallait qu’elle en trouve une; c’était nécessaire à sa santé mentale. Elle continuait son chemin vers le centre du terrain à pied, visant les différents coffres contentant souaffle, cognard, des vif d’entrainement et autre. N’importe quoi pour prendre focus et éviter de se retourner. Elle se mordait les lèvres, furieuse mais honnête avec elle-même. Voilà, c’était dit. C’était fait. C’était juste un idiot. D’ailleurs, ça donnait le pas sur à peu près toute ces relations avec les garçons en général; soit c’était des idiots, soit il était complètement sur une autre planète et ne la voyait pas autre que comme une amie. C’était peut-être mieux ainsi après tout.

@Shayne T. Williams

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Il ne s’attendait pas à une telle réaction. Lorsqu’elle l’avait devancé pour contrer toute tentative de fuite de sa part, il avait croisé les bras en attendant de voir ce qu’elle souhaitait lui dire, haussant les sourcils. Ce n’était pas une intention méchante mais il préférait que la discussion ne tarde pas car au fond de lui-même il ne se sentait pas le courage d’affronter le regard d’Azure longtemps sans rien tenter… Rien tenter ? A quoi pensait-il au juste ? Comme si cela ne suffisait pas d’avoir embrassé cette fille seulement quelques instants après leur rencontre, il voulait empirer la situation ?! … Quoi que ce serait mentir que de dire qu’il n’était plus affecté par le charme de la brunette.

Il l’avait laissé s’expliquer sur les raisons de son manque d’expérience en vol, sans savoir quoi ajouter, ne voulant point la froisser davantage qu’elle ne semblait être par sa question sur sa présence sur le terrain. Mais il ne s’attendait pas à une telle exclamation de sa part : à peine eut-elle le temps de lui reprocher indirectement son manque de tact quant à la possibilité de voler ou non, il l’entendait à présent employer l’ironie pour exprimer son sentiment d’embarras et d’incompréhension vis-à-vis de leur situation depuis la scène du baiser, n’hésitant pas à le considérer comme un lâche fuyant, ce qui eut le don de l’énerver car il n’aimait pas que l’on lui parle sur ce ton, surtout lorsqu’il n’était pas en mesure de comprendre cette réaction. Elle semblait plus qu’irritée bien qu’elle affichât un sourire – faux sans nulle doute – les mains sur les hanches tandis qu’elle poursuivait son discours. Le plus étonnant encore était qu’elle soupçonnait que ce baiser échangé n’ait été qu’un vulgaire pari avec d’autres camarades de la gent masculine ! Mais comment pouvait-elle croire une chose pareille ? Se sous-estimait-elle tant que cela pour insinuer de telles stupidités ? Il eut envie de rire mais il s’abstint car voyant l’expression faciale qu’elle affichait, elle semblait on ne peut plus sérieuse dans ses propos malgré l’ironie facilement perceptible au ton de sa voix. Et il voyait bien que le but de ses paroles n’était pas principalement de se dévaloriser mais de lancer une offensive au brun, insinuant sa lâcheté, sa grossièreté et son manque de tact.

Alors qu’elle reprenait son souffle suite à son long monologue, il fut tenté d’y répondre, mais elle l’interrompit net en lui tournant le dos et se dirigeant vers les équipements d’entraînement tout en lui souhaitant, avec une telle aigreur dans le ton que Shayne pensait ne plus la reconnaître, un bon vol. Non… C’est lui ou elle l’avait clairement menacé de lui jeter un cognard ? Shayne était interloqué, et commençait à fulminer en la regardant s’éloigner : comment osait-elle le laisser en plan comme cela ? Croyait-elle qu’avec toutes les piques qu’elle lui avait lancé il la laisserait partir comme ça sans se défendre en retour ? Elle pouvait rêver ! Il avait au départ pour dessein dans cette conversation de ne rien laisser paraître, mais il était clair que c’était perdu d’avance. C’est donc avec colère et incompréhension qu’il accourut vers elle et que d’une rapidité qu’il ne songeait pas avoir il se tint devant elle comme elle l’avait auparavant pour l’empêcher de fuir.

« C’est plutôt à moi de me plaindre que tu aies un problème avec moi ! Non mais sérieusement, tu crois que ça m’amuse ce genre de situation ? Tu crois que c’est facile pour moi de faire comme si rien ne s’était passé, alors que même après plusieurs mois c’est à peine si je peux penser à autre chose ? Excuse-moi si je ne voulais pas rendre les choses plus compliquées qu’elles ne le sont, si j’ai voulu t’épargner. Tu t’attendais à quoi ? A ce que je dise que tu me plais ? Que je te dise « Viens, essayons » pour qu’au final après réflexion j’arrête tout du jour au lendemain, sachant que là je ne sais absolument pas ce qu’il y a et ce que je veux ? Parce que si j’étais aussi immature et aveugle comme tu me précises depuis tout à l’heure, je l’aurais fait sans remords. Et sérieusement, tu n'as rien trouvé de plus stupide comme idée qu’un pari ? On vient à peine de se connaître, comment voulais-tu que je sache qui tu étais ? Je ne sais pas si tu es complètement idiote ou si tu le fais exprès… »

Il n’avait pas pour option de faire un monologue, et s’il avait réfléchi à ses paroles, il n’aurait pas précisé à Azure qu’il peinait à l’oublier. Mais il était tellement blessé par ses piques et ses insinuations qu’il ne savait sur quel pied danser avec cette fille. D’un côté elle pouvait être la fille la plus intrigante, de l’autre elle pouvait s’avérer plus qu’incompréhensive. Alors qu’il allait reprendre sa parole, une chose lui vint à l’esprit et ses traits se détendirent pour afficher un air interloqué et stupéfait. Il aurait pu y penser avant mais sur le moment il était tant en colère qu’il avait oublié l’essentiel des paroles d’Azure. Cet essentiel, lorsqu’il l’apprit, anima en lui une certaine surprise, et quelque part… l’emplit de regrets. Comment avait-il pu ne pas s’en apercevoir plus tôt ? Il comprit petit à petit les réelles raisons des piques lancées, et il en avala difficilement sa salive.

« Attends une minute… C’était ton premier baiser ? »

Codage par Libella sur Graphiorum

Azure & Shayne

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Azure avait lancé d’a à z tout ce qu’il lui avait passé par la tête depuis des mois, sans arrière-pensée et dans l’optique qu’elle serait mieux après. Mais alors qu’elle s’était élancée vers le coffre de Quidditch au centre du terrain, force était de constaté que ça n’avait rien amélioré. Était-ce simplement son envie de se venger ou simplement parce qu’à sa réaction tout s’était empiré ! Il avait cet air indolent qui n’arrangeait absolument pas ces sentiments ; entre je m’en fou et agacé ; tout comme vu de près elle ne pouvait nier son attirance physique qu’il l’avait poussé à jouer avec un inconnu au départ et attirer son regard vers ces lèvres par curiosité. Quand il se replaça devant elle, stoppant net sa marche d’un pas énergique, elle s’arrêta net les mains à nouveau sur les hanches avec une expression outré sur le visage. C’était dit, qu’avait-il d’autre à y répliquer ? D’ailleurs, c’était bien lui qui donnait l’impression de ne pas vouloir rester dans la pièce à sa proximité ! Alors pourquoi soudainement état-il question que monsieur se fasse passer pour un chevalier en armure de la sauver de lui-même. Elle était vraiment fermée à entendre ce qu’il pouvait lui raconter ; convaincue que c’était une très mauvaise blague de sa part depuis un petit moment. Elle ne voyait rien d’autre vraiment, rien d’autre de plausible pour qu’il la fuit comme si elle avait la peste. Il devait vraiment lui dire n’importe quoi ! Juste pour pas qu’elle lui balance tous les cognards de la boîte. Il la fuyait parce qu’il l’appréciait ; il était vraiment près à inventer n’importe quoi pour s’en sortir, Shayne. Elle n’avait jamais vu personne qui voulait devenir ami avec elle et que sa réaction était de faire le coin et s’enfuir dès qu’elle entrait dans la pièce. Non, elle ne pouvait pas vraiment croire tout ce qu’il sortait de sa bouche et elle oblitéra tout comme un tout nouveau mensonge encore plus éhonté.

COMPLÈTEMENT IDIOTE ! Elle s’était mise à crier. Ah oui, il avait un don celui-là ! J’t’aime bien - donc je te fuis et en bonus, je vais t’insulter pour vraiment faire en sorte que pas me faire tabasser à grand coup de cognard. Non, elle allait clairement le tabasser avec la batte ; ça serait plus rapide, plus efficace et surtout plus exutoire. Il ne lui manquait plus qu’elle l’attrape et qu’il en ait une encore de disponible pour s’exercer. Au moins, toutes ces années avec son beau-père à lui apprendre à jouer au Baseball allait payer ! Complètement idiote… Les prochains mots de Shayne se questionnant sur son tout premier baiser ne lui donna même pas envie de lui répondre, surtout qu’il venait de l’insulter. Elle le contourna, le repoussant de sa main libre pour s’extirper de cette conversation qui ne faisait aucun sens et de ce garçon qui ajoutait au lot le nombre d’excuse qu’il lui devait de minutes en minutes. Puis alors qu’elle avait fini par le contourner, et se mettre du bon côté pour se rendre sans obstacle au coffre ; elle posa sa main sur son torse pour l’empêcher d’avancer ou de lui refaire le même coup. Son ton était d’un calme furieux et surtout se voulait terriblement tranchant.

Ce n’est pas moi l’idiote. Tu fais erreur. C’est plutôt toi ! La seule chose stupide que j’ai pu faire c’est d’avoir pu penser à toi pendant 6 mois. ÇA s’était vraiment idiot ! Et oui, p’tit génie, tu me prends aussi pour une menteuse par-dessus le marché ?

Elle leva un regard de fureur sur lui mais s’était indéniable qu’elle ressentait encore cette alchimie volcanique maintenant qu’il était à proximité. Elle était si fâchée et si contente qu’il lui parle actuellement que sa tête avait beaucoup de mal à capter ce qui était le plus important. L’intensité de ces émotions contradictoires toutes les deux très fortes lui donnait l’impression qu’elle ferait pas mal n’importe quoi et que son comportement suivant serait tout aussi erratique et imprévisible. Si les cognards lui sonnait encore comme une bonne idée de plus en plus elle se disait que pour cela, il fallait qu’elle arrive à retirer sa main de sur son corps. Rapidement ! Il ne lui fallait que se retourner, briser cette proximité, peut-être courir ! Oui, courir ! Il faudrait qu’elle coure très loin de cet individu qui la mettait dans tous ces états. Jamais elle n’aurait eu l’idée de le gifler, ni même de lui donner un coup de balais, non courir était plus dans sa mesure. Courir après s’être précipité vers lui, quelle ironie !

J'dois avoir clairement loupé un épisode, car fuir quelqu'un qu'on apprécie est clairement pas dans le guide. À moins que...

Punaise avait-elle raté aussi cet épisode ? Shayne était en couple avec une fille et il l'avait embrassé malgré tout. Ce qui faisait de lui non seulement un balourd mais un coureur de jupons. Qui était cette pauvre fille qu'elle aille s'assurer de son état à elle ? Elle avait réussi à retirer sa main en la plaçant devant sa bouche de manière outrée.

@Shayne T. Williams

L'espoir peut créer une chute brutale ou une envolée inspirante

Tant de pensées se bousculaient dans sa tête. Tandis que son oreille prêtait attention au cri de révolte de la brunette à la suite de sa question, son cœur battant jonglait à présent entre deux sentiments contradictoires. Car d’un côté, il devait l’admettre, entendre de la bouche d’Azure qu’il avait été son premier baiser et qu’elle avait l’impression qu’il s’était enfui comme un voleur le mettait mal quelque part puisqu’il avait bien conscience que s’il s’était contrôlé, rien de cela ne serait arrivé : il n’aurait pas quitté la Salle Commune aussi vite, n’aurait pas eu à éviter la jeune fille et celle-ci ne se serait pas mise à le traiter de tous les noms plusieurs mois plus tard et à ne pas croire en son récit qui pourtant était le plus sincère qu’il ait dit depuis si longtemps. Mais de l’autre, Shayne n’apprécia pas sa colère continuelle qui semblait tant l’animer qu’elle ne voulait rien entendre : elle l’avait même ignoré lorsqu’il lui avait demandé s’il avait réellement été le premier garçon qui l’avait embrassé, et cette attitude – peut-être non calculée – blessait Shayne dans son égo, lui qui n’aimait pas qu’on lui manque ainsi de respect alors qu’il avait été franc dès le départ.

« C’est moi l’idiot maintenant ? » murmura-t-il hochant frénétiquement la tête, les yeux plissés vers Azure. En plus, elle le traitait d’idiot à son tour alors que c’était bien elle l’auteure des insultes et des menaces en premier lieu. Et comme si ça ne suffisait pas, elle avait clairement exprimé son regret d’avoir pensé à lui pendant tout ce temps. Cette phrase s’infiltra dans ses veines comme un poison, à un tel point qu’il en oubliait presque ses propres remords et laissait place à de la légitime colère. Il est vrai, il avait fauté, il avait été aveugle au point de ne pas se douter qu’elle n'avait jamais embrassé quelqu’un avant lui ; il l’admettait car embrasser une fille sans prendre les précautions de politesse qu’il fallait n’était pas dans le guide. Mais comment pouvait-il savoir sur le moment ? Elle ne l’avait en plus pas repoussé et avait même entrepris de prolonger ce moment. Et si sa mémoire était bonne, c’était elle qui l’avait surpris en attirant son fauteuil d’un coup de baguette magique pour se rapprocher de lui.

Certes, embrasser une fille en brûlant les étapes n’était pas normal, mais pouvait-on parler de normalité dans le comportement d’Azure pour autant ? En y réfléchissant, n’importe quel autre garçon l’aurait pris pour une folle et l’aurait éconduite. Après tout, la seule erreur qu’avait pu commettre Shayne fut de s’être prêté à son jeu. Cependant, malgré toutes ces pensées résultant de l’indignation qu’il éprouvait à la façon dont le traitait Azure, il préférait ne rien dire de cela. Même si d’ordinaire il n’hésiterait pas à renvoyer la balle à celui ou celle qui le faisait passer pour quelqu’un qu’il n’était pas, cela ne résulterait qu’à paraître pour le méchant dans l’histoire alors qu’il n’était rien de tel. Et puis rien qu’en voyant la réaction d’Azure à chacune de ses tentatives pour se défendre, la sincérité ne menait plus à rien – en tout cas avec elle – car il avait l’impression que Merlin le punissait pour avoir dit la vérité. Comme le disait si bien Maître Jacques dans la pièce de Molière L’avare (Catherine sa mère lui avait lu quelques extraits du livre étant petit) « Peste soit la sincérité ! c’est un mauvais métier ! Désormais j’y renonce, je ne veux plus dire vrai. »

Et même si Azure semblait regretter l’avoir embrassé et avoir pensé à lui, il ne pourrait jamais en dire autant car ce serait faux, et que quelque part il se fichait dorénavant de lui révéler la réciprocité de leurs tourments. En temps normal, si le climat était plus paisible entre eux et si aucun d’entre eux ne se sentait lésé par l’autre, Shayne aurait pu accueillir cette confidence avec joie et révéler la réciprocité de ses pensées. Mais maintenant, elle était plutôt formulée de sorte à poignarder le jeune homme en plein cœur comme pour le punir de l’avoir soi-disant bernée à son tour. Ainsi il jugea bon de ne rien lui révéler de tel. D’ailleurs méritait-elle ces explications en fin de compte ? Non. Mais blessé dans ses sentiments, il ne pouvait s’empêcher de lâcher une dernière phrase en signe de ras-le-bol.

« Je suis peut-être idiot, mais au moins je sais tôt ou tard distinguer la limite à ne pas franchir… » dit-il en regardant la main posée sur son torse, les yeux plein de reproches.

Eh oui ! Parce qu’en plus de le prendre pour un idiot, elle n’hésitait pas à poser ses mains sur lui comme cela lui chantait. Et après c’est lui qui brûlait les étapes ! Qu’importe si elle souhaitait qu’il ne s’approche davantage, elle aurait pu songer à un autre moyen, mais non : elle avait choisi de le toucher, encore une fois ! Il roula des yeux, commençant à ne plus apprécier son petit manège. Il est vrai qu’elle lui plaisait, qu’il n’avait jamais ressenti une telle attraction vis-à-vis de quelqu’un d’autre, et ce serait mentir que de nier l’effet que cette soudaine proximité lui faisait. Mais en cet instant précis Shayne ne savait plus du tout sur quel pied danser avec elle. Lorsqu’elle daigna enfin retirer sa main – le cœur de Shayne ratant un battement malgré lui ainsi privé de chaleur corporelle – il se prit à souffler pour exprimer un soulagement exagéré. « Ah, je me demandais quand tu allais enfin enlever ta main. » Mais en voyant par la suite le visage d’Azure affichant une mine choquée, sa main auparavant sur son torse couvrant maintenant sa bouche, il fronça les sourcils une nouvelle fois devant cette expression exagérée qui aurait pu lui arracher un rire ou un sourire s’il n’était pas aussi frustré par la conversation.

« Quoi encore ? »

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Azure & Shayne

L'espoir peut créer une chute brutal ou une envolée inspirante!

Azure avait posé sa main sur lui pour l’empêcher d’aller plus loin. Il n’avait certes pas besoin de se rendre au centre du terrain pour s’envoler tout bonnement et le contournant elle avait voulu aussi s’assurer de garder une certaine distance entre son corps à elle et le sien. Pendant que sa tête partait en vrille imaginant que Shayne était juste quelqu’un de particulièrement spontané et qui ne savait que faire de ses mains et sa bouche, il s’avéra que le toucher était une limite à ne pas franchir. La main à la bouche, additionnant 1 + 2 avec résultat de 5, elle enchaîna en lui lançant un regarde perplexe. Quoi encore ? Comme si c’était elle la fautive dans cette histoire! Comme si elle en rajoutait une couche de plus, comme si c’était un manège et qu’elle préparait un second acte d’une comédie lubrique et cynique. Ça la choqua assez pour se rendre compte que sa tête était prête à s’inventer n’importe quoi plutôt qu’assumer de l’indifférence de la part du premier garçon à l’avoir embrassé. C’était cela la cruelle vérité! Et cela lui faisait un mal de chien.

C’est quoi ? C’était sa faute ? Voilà qui résoudrait à peu près tout pour lui du moins. C’était sa faute, finit les remords, finit l’insécurité et qu’il ne sache pas ce qu’il veut ou non. C’était uniquement la faute d’Azure si ça s’était passé ainsi dans la Salle Commune. C’était elle qui l’avait poursuivi et elle qui le martyrisait à l’accostant alors qu’il allait s’entraîner. Elle n’avait certainement pas assez de maturité pour déceler le vrai, du faux. Elle n’avait certainement pas assez de connaissance des garçons à ce titre pour savoir s’ils étaient tous ainsi, à remettre tout à demain, démontrer autant d’attirance et autant de répulsion quinze minutes plus tard, tout comme lui donner l’impression d’être méprisée.

Ma main fait ce qu’elle veut. Ce sont tes limites sont terriblement aléatoires.

Alors qu’elle disait ces mots tous haut, elle ferma fermement les yeux comme prise d’un sentiment de déjà-vu, avant de les ouvrir pas plus éclairé qu’elle ne l’avait été. Était-elle en plein milieu d’un cauchemar ? Si oui, elle avait très hâtes de se réveiller car cet instant lui semblait se distordre dans son esprit combatif. Ça la choqua et elle recula d’un pas sans pourtant pouvoir vraiment répondre à la question du Gryffondor avant quelques secondes.

Rien. Encore!

Ce qui était un mensonge, car clairement son expression n’était pas venue toute seule. Mais elle le trouvait indigne de savoir ce qui se passait dans sa tête et s’il y avait bel et bien une autre fille, ça ne serait clairement pas lui qui allait lui donner docilement le nom de sa chérie. Elle n’aurait qu’à le suivre incognito sous sa cape d’invisibilité et … hop… trouver la dite personne. Mais avant, elle s’assurerais de faire du prochain vingt quatre heure un enfer sur terre, à commencer par cette période de vol.

Comme si j’allais te dire!

Mais au fond, elle était convaincue qu’il ne voulait pas vraiment savoir; il voulait prévoir. Prévoir les conséquences de cette discussion qu’il avait repoussé pendant 6 mois. Comme… s’il avait encore une robe de sorcier encore en état d’être porté demain, ou encore si elle irait l’ensorceler dans les prochains jours, lui faire prendre une potion pour le voir enfler de partout, ect. Il voulait prévoir ce qui se passerait après sa querelle avec elle. Devrait-il protéger quelqu’un d’elle ? Azure avait démontrer être une jeune femme impulsive et spirituelle par le passé; sa colère serait particulièrement difficile à calibrer. La colère laissait tranquillement à un sentiment particulièrement plus douloureux. Sous la colère, Azure se sentait forte, indestructibles et ne redoutait aucune de ces paroles car elle était honnête en toute circonstances. Mais maintenant qu’elle semblait avoir clarifier son point primaire; soit qu’elle avait bien raison; il l’avait ghosté pendant 6 mois et qu’elle l’indifférait ou ne l’intéressait pas assez pour prendre la chance de venir lui reparler; la douleur commençait à enfler en elle. Elle avait l’impression qu’on pressait son cœur tranquillement et surement avec pour seul objectif de le transpercer de part en part. Elle la sentait cette pression; ce sentiment d’oppression, ses pensées qui lui donnait la certitude qu’elle avait été jetée avant même d’avoir eu une chance de pouvoir dire quelque chose. Elle détestait ce jugement qu’elle ne supportait pas d’elle-même. Elle serrait fort son balai comme seule bouée disponible. Il fallait qu’elle retrouve cette colère rapidement car jamais elle n’arriverait à tolérer son visage si elle finissait par craquer de se mettre à pleurer pour elle-même.

Ça ne t’a jamais intéressé par avant de savoir ce que moi je voulais ou ce que moi je pensais...

Ah voilà, un peu de colère, finit-elle en levant secouant la tête très légèrement. C’était du gros n’importe quoi! En bref, il ne lui avait laissé aucune chance et elle n’avait aucune voix au chapitre. C’était un sujet clos dans sa tête, et c’était lui qui démontrait la maturité et la sagesse en ne lui adressant plus jamais la parole. Y'avait qu'elle pour se faire embrasser par un mec qui voulait rien savoir d'elle. C'était toute l'histoire de sa vie! Elle allait clairement faire quelque chose qu'elle regretterait, elle posa un doigt inquisiteur sur lui, sachant pertinemment qu'il avait signifié de ne pas le toucher. Elle était fâchée et s'il fallait qu'elle entretienne son sentiment pour ne pas s'effondrer, elle devait aussi s'assurer que lui ne commence par à devenir gentil avec elle.

...mais maintenant tu veux savoir ce qui se passe dans ma tête?

Mais sa voix cassa et elle serra des dents; consciente que la dernière chose qui lui restait c'était la fuite soit vers les vestiaires, soit sur son balais; mais il fallait qu'elle s'arrache vite de cet endroit.

@Shayne T. Williams

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Shayne ne souhaitait pas en arriver là. En la voyant venir vers lui, il n’avait pas pour dessein de parler aussi sèchement à Azure comme il le faisait à présent. Mais il était ainsi : lorsqu’il se sentait visé, il attaquait, c’était plus fort que lui. Il avait horreur de l’injustice, et il ne pensait pas avoir mérité toutes ces piques lancées : elle ne lui laissait même pas le loisir de se défendre, et lorsqu’il saisissait l’occasion pour le faire, elle continuait son récit insultant comme indifférente à ses paroles. Néanmoins, contrairement à la jeune fille, il jugea bon de ne pas jouer la carte du regret et de l’injure. Était-ce parce qu’il était un garçon et qu’il s’agissait des sentiments d’une fille ? Ou faisait-il le sérieux responsable pour l’épargner étant l’aîné des deux ? Il ne pouvait se dire qu’il appréciait la jeune fille car il ne la connaissait pas, mais elle n’était désormais plus étrangère à ses yeux. Était-ce le baiser ou sa réaction purement juvénile qui le confortait dans l’idée qu’elle n’allait sûrement pas accepter un rejet ou une insulte de sa part sans se sentir mal ? Qu’importe si elle l’avait blessé de par ses mots, il préférait battre en retraite, la laisser croire ce qu’elle voulait entendre car au final tout ce qu’il lui disait semblait lui entrer dans une oreille et sortir de l’autre. Elle paraissait ne retenir que les mauvaises choses de la discussion, et Shayne en avait assez de parler dans le vide.

Pendant un instant, il se mit à la prendre en pitié lorsqu’il vit ses yeux se refermer étroitement comme si elle désirait secrètement qu’il disparaisse. Cette vision lui tordit le cœur pendant quelques secondes tant il ne souhaitait pas la voir dans un état pareil. Il préférait largement la voir arborer un sourire fier et confiant que l’imaginer se tourmenter comme ça. « Tu n'as pas à te mettre dans cet état. », dit-il calmement. Il n’était pas son amie à proprement parler et en vue de leur dur échange il paraissant clair que tel ne serait jamais le cas. Mais il la connaissait assez pour comprendre qu’il ne supporterait pas de la voir souffrir. Ainsi se préparait-il mentalement à ce qu’aucune expression ne paraisse sur son visage qui pourrait trahir ses sentiments. Pourquoi se mettait-elle dans cet état d’ailleurs ? N’avait-elle pas dit qu’elle regrettait de l’avoir connu et pensé à lui ? Si c’était si douloureux de continuer, voilà une bonne raison pour Azure de tirer un trait sur ce qui s’était passé plutôt que de rendre les choses plus compliquées qu’elles ne l’étaient déjà.

« Tu penses ce que tu veux… Pas besoin d’user ta salive pour rien, c’est pas comme si je méritais une explication non ? » dit-il calmement mais du tact au tact. La voir écarquiller ses yeux d’une manière presque burlesque auparavant l’avait exaspéré car il pensait vraiment qu’elle allait lui sortir une nouvelle raison abracadabrante du choix de son évitement, rejeter de nouveau entièrement la faute sur sa personne et le faire passer pour quelqu’un qu’il n’était pas. Elle planta ses iris froides sur lui comme s’il était le dernier des derniers, chose qu’il n'aurait jamais accepté sans rien faire s’il ne voyait pas la situation lui échapper et sentir son contrôle le lâcher au fur et à mesure qu’elle l’attaquait de ses termes. Il ne le pensait pas au départ lorsqu’elle l’avait abordé, mais à présent il se demandait si elle ne faisait pas exprès de rugir ainsi pour le faire sortir de ses gonds et l’obliger à faire quelque chose qu’il regretterait plus tard, ainsi elle aurait la conscience tranquille et la preuve que rien de tout cela n’était finalement de sa faute.

Alors qu’elle lui demandait de manière indirecte s’il ne lui était jamais arrivé de s’intéresser à ce qu’elle voulait, il ne se sentit pas le cœur à répondre car la réponse était claire comme de l’eau de roche : elle savait que c’était faux ! Qu’elle arrête de faire la sourde oreille et prétendre qu’elle ne l’avait pas entendu auparavant expliquer qu’il voulait l’épargner car il ignorait ce qu’elle voulait vraiment. Il lui avait lancé et lui avait pourtant dit – de manière indirecte certes – qu’il se préoccupait d’elle et de ce qu’elle pouvait ressentir à son égard après tout cela. Il opta pour un haussement d’épaules, mais elle ne s’arrêta pas là. Azure ne semblait plus vouloir respecter la distance qu’il souhaitait garder entre eux – disons-le, l’idée de ne plus l’approcher ne l’enchantait guère mais il le fallait pour garder un minimum de sang-froid, terminer cette conversation sur de plus ou moins bonnes bases et éviter que la colère d’Azure ne monte en flèche plus qu’elle ne l’avait fait jusque-là –. En effet, la jeune femme posa un doigt menaçant sur son camarade de Maison, et il avait la nette impression qu’elle le faisait exprès pour le mettre en rogne. Et en l’écoutant lui reposer la question, il crut percevoir la voix de la jeune fille craquer sous l’émotion. Mais il se reprit vite, car elle ne lui avait pas laissé la moindre occasion de se défendre, lui qui avait pourtant été sincère dès le départ. Il ne voulait plus tomber dans son piège. Pas cette fois.

« Je ne vais pas répondre à cette question, tant j’ai l’impression que c’est un piège. »

Que voulait-elle lui dire vraiment ? Et était-ce réellement important ? Ou serait-ce une tentative de plus de l’injurier et lui rejeter la faute parce qu’elle était complètement étrangère à l’auto-critique ? Qu’importe, elle ne voulait pas connaître son avis, elle voulait juste l’utiliser pour soulager sa conscience et se dire qu’elle avait raison.

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Azure & Shayne

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S'accrocher à cette vive colère était comme faire un tour de manège; un jour, on voyait l’arriver et on savait qu’on devrait en débarquer à un moment ou un autre. Quand sa voix craqua, elle sut. Oh qu’elle sut! Elle n’était pas taillée pour un combat éternel; elle n’aurait jamais pu durer des heures. Cependant, elle pleurerait. Ah pour cela, elle allait en pleurer un moment. Car à l’arrivée, elle ne voyait plus que la douleur qu’elle ressentait à cet instant. Lui continuait à lui dire qu’elle n’avait pas à se mettre dans cet état; c’était bien un garçon de juger les sentiments d’autrui comme définitivement trop intense pour être gérer. Elle retira son doigt et serra le poing dans un mouvement qui lui donna l’impression d’être au ralenti.

Bien!

Soutenant le peu de contenance qu’elle pouvait encore avoir pour elle-même, avec une impression totalement faussée que c’était bien. Non, rien n’allait bien. Rien n’était bien. Et rien dans tous cela lui plaisait. Même être en colère ne lui donnait plus assez de bien-être pour tenir en place. Aurait-elle l’air d’une gamine si elle se mettait à courir dans les estrades ? Aurait-elle l’air stupide de juste rebrousser son plan de vol, de crainte d’être moins vigilante ?

J’ai vraiment tous les talents.

Elle avait l’air d’avoir prévu tout cela ? D’avoir préparer un monologue près à emporter ? Elle finissait son tour de manège toute seule dans un tourbillon qui lui donnait le tournis; alors que lui égal à lui-même, avait l’air de se tenir aussi droit qu’un chêne. Mais ce qu’elle n’avait pas comme talent c’était la modération actuellement. Sa colère la quittait peu à peu alors que son cœur se serrait. Il n’y avait rien à faire; et elle ne savait pas quoi faire. Il n’y avait qu’un vide et un froid. Elle qui détestait les conflits ne savaient nullement comment se gérer elle-même dans ce cas de figure. Habituellement, elle se rétractait avant l’orage ou l’opposition, là, elle s’y était jeté dedans comme une furie.

Deux étudiants de Poudlard. C'est mon rôle. Je vais m'y tenir! Sache que je déteste vraiment tout cela! C'est vraiment pire que tout. Ça se serait vraiment mieux passer si tu avais pas fini par me traiter d'idiote! Moi j'arriverais jamais à oublier mon premier baiser, et toi! J'aspirais tellement autre chose; j'espérais tellement que c'était juste une mauvaise blague pour pouvoir bien te détester. J'ai même pas droit à cela! Je sais pas si je suis plus fâché après moi ou après toi! J’aurais dû mérité une explication ; oups j’ai une copine, oups n’importe quoi? Y’a fallu que je t’intercepte. Serais-tu au moins venu me parler un jour sinon? Je sais même pas pourquoi je me querelle. J’ai jamais été doué, j’fais jamais cela. C’est tellement frustrant! Pourquoi faut-il que … que …

Elle finit par se retourner, subliminer par un sentiment d’impuissance et d’incompréhension, et se remettre à marcher vers le coffre de Quidditch; elle ne savait plus trop ce qu’elle voulait faire. Allait-elle se retirer dès qu’elle le pourrait ? Allait-elle se laisser tenter par les cognards ? S’envoler ? Elle était perdue et n’arrivait même plus à se comprendre elle-même. Elle n’avait que voulu savoir pourquoi il la fuyait comme cela; et elle l’avait su. Il ne savait pas ce qu’il voulait. Voilà l’ultime vérité! Et comme elle était décevante, cette vérité. Elle s’arrêta un bref instant dans son mouvement, prit une grande respiration pour s’assurer de ne pas succomber à se retourner et continua à marcher; comme si c’était l’unique porte de sorti qu’elle pouvait prendre. Elle n’espérait qu’une chose, qu’il s’envole très vite. Après tout, rien ne le retenait et jamais rien ne l’avait retenu.

Elle avait tant de mal à s’imaginer le mépriser pour autant. Elle était certes en colère. Mais elle était aussi en colère après elle-même d’avoir tant attendu et d’avoir laissé tout s’envenimer dans sa tête. Ça n’aurait jamais dû prendre cette proportion. Elle aurait dû le laisser tout petit dans un recoin de sa tête, et ne plus jamais y penser. Mais elle était un peu fleur bleue comme fille et définitivement s’emballait pour un tout et un rien. Et là, c’était dit; c’était un rien. C’était son rien à lui; bien qu’au fond, elle savait qu’elle ne pourrait jamais le classer à autre chose que son premier baiser; ce qui le rendait clairement spécial même si lui ne voulait pas être spécial.

@Shayne T. Williams

L'espoir peut créer une chute brutale ou une envolée inspirante

Il n’aimait vraiment pas la voir comme ça. Il ne pensait pas que la situation l’affecterait autant. Son sourire en coin commençait à lui manquer terriblement, car il n’appréciait pas son absence sur son visage. Fini la jeune fille joviale aux yeux emplis de défis qu’il avait connu assise sur le divan de la Salle Commune. A en juger son expression, tendue et crispée comme si elle était prête à exploser plus qu’elle ne l’avait fait jusqu’à cet instant, elle semblait être à bout. Shayne le constata avec peine, sans pour autant le montrer physiquement. Il pensait tout au long de cet entretien plus qu’explosif qu’il ne pouvait rien lui arriver de pire après s’être fait insulter et rabaisser comme aucune fille ne l’avait fait en l’espace de quelques minutes. Il pensait qu’après cela plus rien ne compterait et qu’il ne voyait pas l’utilité de laisser paraître ses sentiments davantage, qu’au contraire il se montrerait plus faible car elle semblait ne rien voir d’autre que de la faiblesse en lui.

Seulement voilà, il avait croisé ses yeux. Ses doux yeux vert absinthe qu’il se plût à contempler auparavant. Ses yeux qui l’avaient tant bouleversé en l’espace de quelques secondes. Ses yeux qui lui avaient tant troublé l’esprit par leur éclat. Et en cet instant précis que Shayne les avait croisés pour la énième fois, cet éclat ne s’y trouvait plus. A la place résidait un mélange de reproche et de remords, et qu’importe si Shayne se sentait fautif ou non, ce regard en disait long sur ce qu’Azure ressentait après son échange avec lui. Il voyait bien qu’elle se contenait, qu’elle cherchait à se contrôler, à garder son calme et à ne pas montrer son désarroi. Était-ce après avoir jugé la démonstration émotive de Shayne trop faible qu’elle cherchait à tout prix à ne pas descendre à son niveau ? Malheureusement pour elle, sa voix la trahit : tremblante, elle bafouillait des phrases qui se voulaient pleines de reproches mais qu’elle ne finissait presque jamais. Et bien qu’elle l’ait une nouvelle fois reproché de l’avoir traitée d’idiote, – alors que c’était elle, disons-le, qui l’avait traité de lâche et de tordu – en analysant son monologue, Shayne jugea celui-ci bien moins blessant que le précédent. Serait-ce le trop plein d’émotion qu’elle ressentait qui agissait sur sa parole et sur son ton ? Car elle n'avait plus l’air d’en vouloir à Shayne seulement, mais aussi à elle-même. Elle cherchait dans ses phrases à justifier la situation et à justifier leur comportement à eux deux.

On ne pouvait pas dire que c’était ce que souhaitait Shayne. Bien sûr qu’il voulait qu’elle prenne conscience de son erreur tout comme lui s’était remis en question. Mais ce n’était pas dans ses souhaits de la voir souffrir intérieurement comme cela. Sinon pourquoi aurait-il cherché à lui épargner ce genre d’interaction en passant autant de temps à l’éviter ? Il savait que lui ne pourrait pas l’oublier aussi facilement, mais il s’était pris à espérer qu’en l’ignorant, elle aurait vite compris que le mieux serait de ne pas se fréquenter davantage, au moins pendant un moment, et elle aurait pu facilement l’oublier. Ne brisant pas le contact avec son regard, en la voyant reculer d’un pas comme pour se préparer à fuir, il se sentait impuissant. Il se prit à penser qu’il aurait aimé la rassurer pour empêcher qu’elle ne s’en aille, qu’il aurait aimé prendre ses mains pour les détendre, passer ses doigts entre les siens et sur ses paumes de main, voire même la prendre dans ses bras s’il sentait qu’elle craquerait. Mais en se rappelant de l’épisode du baiser, il craignait d’abuser de la situation et de l’état peu conscient de la jeune brune face à lui. Et il était certain qu’après cela elle le détesterait tellement que toutes ses chances de gagner une place dans son entourage proche et dans son cœur s’envoleront… Que- Une place dans son cœur ? Il balaya cette pensée d’un mouvement de tête.

Il ignora son insinuation qu’il pourrait avoir une copine, bien qu’en temps normal il pensa que cela l’aurait amusé mais il n’avait vraiment pas envie de rire pour le moment. Mais lorsqu’Azure lui demanda – sans vraiment chercher une réponse en retour – s’il aurait fini par l’intercepter un jour ou l’autre si elle ne l’avait pas fait –, il prit comme un grand coup en pleine poitrine. Cela prouvait une nouvelle fois qu’elle ne le comprenait pas et qu’elle ne connaissait pas le quart de ce qu’il était et ce qu’il ressentait. Car oui, il l’aurait fait : certes, ce jour-là il l’aurait encore évité si elle ne l’avait pas appelé au loin, il se serait contenté de continuer son chemin sans un regard vers la jeune femme. Mais s’ils s’étaient croisés un autre jour, au bout d’un moment Shayne aurait cédé. L’année précédente, c’était au milieu du printemps qu’il l’avait embrassé après l’avoir quittée, et les vacances scolaires l’ont aidé à tenir car il ne la voyait plus quotidiennement. Et en ajoutant septembre, il avait réussi à résister mais il ne savait jusqu’où il pouvait.

Il n’eut pas le temps d’ouvrir la bouche pour tenter de détendre l’atmosphère qu’Azure tourna les talons et se dirigea vers le coffre d’entraînement, l’allure furibonde et les poings serrés à en blanchir ses phalanges. Shayne, quant à lui, était toujours à sa place initiale, sans mouvement, le regard toujours posé sur Azure et le cœur serré malgré lui alors qu’elle s’éloignait de lui. Il pourrait la rattraper, la retourner et la mettre face à lui… Mais pour lui dire quoi ? Lui crier qu’elle se trompe et que cela ne servait à rien de se mettre dans un état pareil ? Lui dire qu’il ressent le même désarroi qu’elle et qu’il ne sait comme y remédier et oublier ? Et sinon, faire quoi ? La prendre dans ses bras et l’embrasser une nouvelle fois pour l’obliger à le détester et apaiser une bonne fois pour toute son tourment, pour au final qu’elle le gifle et le déteste jusqu’au bout ? Alors qu’il avait passé tout ce temps à l’ignorer pour lui épargner une telle interaction ?

Il lui sembla la voir arrêter un moment sa marche, et il se prit à penser qu’elle pourrait se retourner à nouveau. Alors, pour ne pas lui montrer qu’il la regardait encore, il détourna vite le regard et marcha doucement dans une autre direction, doucement pour pouvoir observer du coin de l’œil au moment opportun la réaction de la jeune brune. Mais alors qu’il attendait sentir son regard, il ne vint jamais et Shayne entreprit une dernière fois de reporter son regard sur Azure, mais celle-ci était toujours de dos, allant vaquer à ses occupations sans un regard pour son aîné. Shayne reprit son chemin en soufflant d’exaspération… et quelque part de désespoir. Voilà sa chance de pouvoir rectifier la situation dans laquelle il les avait mis tous les deux perdue…

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