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[TW : Violence] Watch my fears unravel (Michaela & Bluebell)
August P. Rowle

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Message(#) Sujet: [TW : Violence] Watch my fears unravel (Michaela & Bluebell) [TW : Violence] Watch my fears unravel (Michaela & Bluebell) EmptyDim 21 Aoû - 14:19

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Watch my fears unravel
@Michaela O'Delee

Elle avait envie de vomir. De fait, les ballottements du train ne faisaient qu’entretenir une virulente nausée qui se reflétait jusque dans la pâleur de son visage fermé. Bluebell n’avait pas lâché un mot depuis le quai, enfermée dans un silence obstiné dans la vaine tentative de retenir les hauts-le-cœur qui lui pressaient le ventre et, quelque part, de faire céder son frère pour un premier pas vers elle. Il l’ignorait délibérément depuis trois jours désormais, blessé dans son égo, meurtri dans leur alliance. Elle aurait voulu lui rappeler encore une fois qu’elle était désolée, pire, qu’elle se sentait pitoyable d’avoir suivi Erin sans se contenter de la loyauté qu’elle lui devait. Elle aurait pu lui réitérer toutes les excuses qu’elle avait déjà répétées en boucle jusqu’à obtenir grâce. Elle aurait dû mettre un mot sur la bile qui oscillait dangereusement dans son estomac, sur l’acidité qui rongeait sa gorge, sur la crispation de ses membres - sur son corps qui semblait couvrir une fièvre noire ; peut-être qu’avertir Maxton lui aurait permis de mieux respirer dans ce wagon toujours plus secoué par les rails. Néanmoins, ses lèvres demeurèrent résolument scellées, lasses de s’articuler dans le vide, épuisées de cet effort de tout évidence inutile. La main posée sur son front comme pour se soustraire au monde autour d’eux, Bluebell fixait le plissé de sa cape, se perdant sur les dunes de tissu qui s’étendaient jusqu’à ses chevilles pour ne pas faire face aux murmures qui soufflaient dans ses oreilles. Scélérate. Elle avait délibérément trahi son jumeau, là où il n’avait toujours témoigné qu’un soutien désintéressé. Elle lui avait planté un couteau dans le dos, lui qui se remettait à peine d’une blessure au cœur. Elle l’avait rejeté, encore une fois, malgré ses promesses de ne plus jamais se séparer de lui. Misérable. Que lui restait-il, désormais ? Ce train pour une énième année scolaire, ce voyage pour la poussière et l’humidité de Poudlard, pour la solitude, pour la bassesse. La misère qui dégoulinait le long de son échine commençait à coaguler en une répugnante couche que même son trouble ne parvenait à distiller. Imposteure. Inutile de se leurrer, rien de tout ceci ne faisait sens. Maxton ne devrait pas observer le paysage défiler dans un mutisme acharné, il devrait au contraire énoncer quelques frivolités pour lui arracher de nouveaux rires capables de lui faire passer la nausée ; elle ne devrait pas être ainsi transparente, non, elle était censée relever le menton pour cette dernière année qui signerait le début de sa brillante carrière ; et d’ailleurs, que faisaient ses aspirations à giser sur le sol de sa conscience, pourquoi ne voyait-elle plus rien ? Et pourquoi sa mère ne s’était souvenue de son nom qu’à la fin, pourquoi n’avait-elle pris la parole qu’en la voyant s’éloigner ? Était-elle vraiment si peu méritante qu’on lui préférait le silence ? Etait-ce pour cela que Finnbjörn avait planifié sa mort sans daigner la prévenir ? Elle l’aurait accompagné jusqu’au bout s’il l’avait fallu, mais il avait délibérément choisi de la tenir écartée de ses projets - et pourquoi ressasser tout cela encore, n’avait-elle donc rien guéri en deux mois de langueur ? Incapable. Tout était trop compliqué, trop difficile, trop lourd, elle n’était qu’une vaste indolence incapable de serrer les dents, d’être noble, d’être à la hauteur, certainement parce qu’elle était de toute évidence condamnée depuis le début, souillée de naissance. Faible. C’était donc ce qu’ils pensaient tous. Faible pour Maxton de lui avoir si facilement préféré Erin. Faible pour Blair de ne pas avoir essayé de comprendre ses choix.  Faible pour Finnbjörn de s’être si naïvement attaché à lui. Ils avaient tous préféré se couper d’une telle fragilité. Minable. Un vide sans fond se creusa en elle, lui donnant une brutale sensation de vertige. “Je dois m’absenter un instant” souffla-t-elle en se relevant brusquement, une main sur la vitre pour ne pas tituber dans son mouvement. Elle sentit son visage brûler sous les prunelles inquisitrices de son jumeau. Elle était pourtant diaphane.

D’un pas chancelant, elle quitta le wagon pour rejoindre le couloir où courraient des hybrides, des impurs, toute cette infâme race qui déambulait comme si ce monde de feu et de sang lui appartenait. “Dégueripissez” susurra-t-elle d’une voix faiblarde en s’y frayant un chemin, à peine retenue par des jambes qui tremblaient dangereusement. Quelques élèves s’écartèrent, d’autres demeurèrent impassibles, observant avec curiosité cette énergumène qui s’éloignait, pressée, en direction d’un wagon plus loin. Bluebell rabattit sa capuche sur son crâne comme pour mieux disparaître de leurs yeux globuleux, craignant qu’ils lui vaillent des cloques. De fait, la moindre attention lui était révulsante ; elle n’avait pas envie qu’on la voit, non, elle voulait au contraire se fondre parmi les ombres pour échapper de ce cauchemar qui la poursuivait. Elle n’était pas folle, elle était même très lucide, si bien qu’elle les distinguait nettement, toutes ces créatures chimériques qui rampaient à ses talons avec leur gueule vorace, d’où s’émanaient des vapeurs nauséabondes. Se mordant violemment les lèvres pour contenir son dégoût, Bluebell parvint enfin aux toilettes du train. Elle ouvrit la porte à la volée, constatant que toutes les cabines étaient miraculeusement disponibles. Elle ignora son reflet cadavérique dans le miroir pour se jeter dans l’une d’entre elles et y déglutir tout son écoeurement. Son estomac vidé, il lui sembla être prise d’un engourdissement croissant. Elle se laissa retomber sur le sol, la tête posée contre la porte de la cabine, les tempes battant furieusement contre son crâne. Fermant les yeux un instant comme pour essayer de chasser ce tambourinement qui secouait son corps entier, elle se demandait comment Diable elle pourrait jamais se relever de toute cette insidieuse douleur quand la porte du wagon grinça. Bluebell rouvrit aussitôt les paupières. Ne pouvait-elle donc pas être laissée en paix ? Pourquoi devait-elle être ainsi suivie ? Retenant un juron en réalisant de fait qu’elle ne pouvait dignement pas rester là, Bluebell parvint à se relever sur ses jambes de coton dans une grimace tandis que l’inconnue dans le wagon prenait possession de la cabine voisine. Elle en profita pour s’extraire de la sienne, rejoignant aussitôt le lavabo duquel elle fit couler de l’eau glaciale. Elle en but de longues gorgées avant d’asperger son visage, essayant de laver ses peurs, de frotter ses délires, quand elle consentit enfin à consulter son reflet dans la glace. Jamais son double dans le miroir ne lui inspira tant de pitié. Les yeux percés de sang, les lèvres tremblantes, le teint translucide, il lui semblait faire face à Blair. Contrairement au sien, son propre regard était encore animé ; mais combien de temps avant qu’elle ne sombre à son tour ? Les voix qui lui chuchotaient à l’oreille étaient toujours plus asphyxiantes, les secousses dans ses muscles toujours plus menaçantes. Ce n’était qu’une question de temps avant qu’elle ne soit rattrapée par ses angoisses, celles-là même qui l’attendaient, avides, de l’autre côté de la porte. "Ressaisis-toi" se chuchota-t-elle avant de passer à nouveau de l’eau sur son visage. Il n’y avait rien à faire ; elle ne reprenait aucune couleur, pire, il lui semblait que son état ne faisait que s’aggraver, si bien qu’elle dut se retenir au lavabo pour compenser la légèreté de ses jambes. Elle avait cru que la nausée l’avait paralysée quand finalement, l’acidité lui avait au moins permis de tenir. Débarrassée de sa bile, il ne lui sembla plus qu’être une horrible coquille vide, sans volonté, sans détermination. Qui deviendrait-elle sans combativité ? “Trrrouve cette chose qui te galvaniserrra au point que tu serrras prête à lui sacrrrifier ton âme.” Un sourire sans joie souleva ses commissures - que son fantôme devait rire de son état, que tous ses ennemis devaient se moquer de son découragement. La grande Bluebell Sherwin ne tenait même plus debout, armes à terre, s’empêchant à grande peine de ramper sur le sol pour quitter au plus vite le champ de bataille. D’un autre côté, avait-elle un autre choix ? Pouvait-elle rester sur un front déserté, pouvait-elle continuer à se battre en étant ainsi abandonnée ? Relevant mollement le visage pour confronter une nouvelle fois le spectre qui lui faisait face, dans un regard dédaigneux qui ne toisait que sa propre vulnérabilité, Bluebell distingua une silhouette derrière elle qui la scrutait avec étonnement. Une Gryffondor, à en juger son accoutrement, et une impure, à en juger sa pestilence. “Tu vois bien que le lavabo est occupé” lança-t-elle d’une voix rauque. “Aussi te prierais-je de passer ton chemin.” Il n’y avait absolument rien de menaçant dans son allure au contraire déchirée de fatigue, et pourtant, son ton était sans appel, peut-être précisément parce qu’il tremblait de lassitude. Bluebell pensait tirer sa force de sa pugnacité quand en réalité, elle n’avait jamais été plus violente que dans sa sensibilité. Mills en avait déjà payé les frais, vidée de ses hémoglobines. Mansfield, aussi, pendu par les pieds, écorché comme un animal. Toucher ses nefs était plus risqué que de s’attaquer à sa carapace vindicative et cette inconnue aurait bien mieux fait de contourner la Serpentard ainsi offerte dans toute sa fragilité.

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Dernière édition par Bluebell E. Sherwin le Mer 24 Aoû - 0:42, édité 2 fois
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Message(#) Sujet: Re: [TW : Violence] Watch my fears unravel (Michaela & Bluebell) [TW : Violence] Watch my fears unravel (Michaela & Bluebell) EmptyDim 21 Aoû - 15:31

Watch my
fears unravel

fin du voyage
ft. @Bluebell E. Sherwin & Michaela O'Delee
Le voyage touchait bientôt à sa fin, à en croire le soleil qui commençait à décliner et les montagnes qui entouraient les rails, comme un piège dans lequel ils se faisaient tous prendre chaque année. Le train s'agitait doucement, les rideaux qui pendaient à l'unique fenêtre du compartiment dansaient bizarrement. C'était toujours un moment étrange, comme un sas entre la vraie vie et celle qui les attendait au château... encore qu'il était difficile, en tant qu'élève, de vraiment savoir ce qui était « la vraie vie » et ce qui ne l'était pas. Les mois passés dans les couloirs donnaient à Poudlard des airs de « chez soi » que la maison familiale n'avait plus depuis un moment... Oh, Michaela ne se faisait aucune illusion, si elle avait été dans une école moldue, elle se serait toujours sentie chez elle parfaitement comme à la maison mais puisqu'il avait fallu finir coincée dans un internat, il était évident que sa véritable vie de famille se tenait là-bas... et Hayden, assis en face d'elle, en était sûrement la preuve la plus parlante. Un faux frère mille fois plus digne de ce nom que le vrai, un allié dans les meilleurs comme dans les pires moments... sa meilleure rencontre entre ces murs, si elle avait osé l'avouer sans craindre de froisser Rosalie qui récupérait tout de même la deuxième place les yeux fermés. Et dire que c'était la dernière ligne droite. Les BUSEs étaient passés, il ne restait plus désormais qu'à viser les ASPICs. Deux ans. Ça allait passer vite... il allait falloir en profiter. L'adolescente s'étira, Manny qui était en train de faire sa vie sur le siège d'à côté sursauta avant de darder sur elle ses petits yeux noirs.

Dis, tu penses que le banquet ça va être un genre de bal finalement ? Parce qu'il a demandé ce qu'on voulait écouter et tout... Ce serait cool, ça changerait, au moins. Parce que la Répartition, sérieux, c'est toujours d'un ennui mor-tel...

Sur quoi elle fit mine de se pendre en ricanant. Elle mettait tous les espoirs du monde dans la nomination de Fergal Armitage. D'accord, ils n'avaient pas toujours été d'accord et ses méthodes avaient eu l'air un peu trop conventionnelles pour être efficaces... mais ça avait été le meilleur directeur de maison que Gryffondor n'avait jamais eu depuis qu'elle y avait mis les pieds alors... pour un peu qu'il réitère cet exploit avec l'école toute entière, ce serait sûrement le feu ! Il fallait croiser les doigts. Un peu de renouveau, un vent frais... plus de racisme, d'injustice, de débilité profonde. Une école normale, où ils pourraient avoir une vie normale, avec des problèmes d'ados normaux... Elle avait hâte. Juste les cours, ses amis et son petit-copain quoi. Le rongeur couina comme s'il suivait le fil de ses pensées. Oui, et Manny, évidemment.

Et puis comme ça, on serait pas obligés de rester qu'entre maison... ce serait bien d'arrêter ça, aussi, parce qu'ok c'est cool pour la compet' des points, c'est bon enfant tout ce que tu veux mais c'est assez sectaire aussi... Genre t'as remarqué que les Serpentard restaient souvent entre Serpentard, genre « déso, on est trop bien pour vous » ? Alors que si on nous apprenait tout de suite que la mixité c'était la baaaase, bah ça arriverait pas... fit-elle remarquer alors qu'elle retirait un peluche sur son pull d'uniforme. Et puis au moins je pourrai te harceler jusqu'à ce que tu acceptes de m'inviter à danser et ce serait la meilleure rentrée de l'univers.

Son regard s'attarda sur lui, un sourire faussement diabolique sur les lèvres, lui promettant qu'il n'y échapperait pas sans avoir à prononcer le moindre mot. Et sans laisser à la conversation le temps de se poursuivre bien longtemps, elle quitta sa place, les jambes rendues un peu molles par l'absence prolongée de mouvement. Un cahot et elle manqua de retomber sur le siège, ce qui eut le don de la faire pouffer comme une idiote. Elle ouvrit la porte du compartiment et s'apprêta à sortir avant de se retourner en direction d'Hayden :

Si je suis pas revenue d'ici quinze/vingt minutes, tu pourras mettre Manny dans sa cage, s'il te plaît ? Tu serais trop génial.

Et elle l'abandonna là, disparaissant dans l'unique couloir. Normalement, elle ne mettrait pas tout ce temps, l'idée était juste de se dégourdir les jambes deux secondes avant de passer aux toilettes mais pour un peu que tout le wagon ait eu la même idée qu'elle, il y avait un monde dans lequel ça prendrait une éternité. Ses doigts glissèrent sur la rampe qui couraient sous les fenêtres alors qu'elle traversait la voiture sur toute sa longueur. Quelques élèves de première année attendaient devant les toilettes qui se dessinaient déjà, aussi l'adolescente décida-t-elle de pousser un peu plus loin, juste au cas où les autres seraient libres. Attendre ici ou là-bas n'y changerait pas grand chose et elle aurait peut-être la chance de pas poireauter dix minutes avec envie de faire pipi... Ce fut ainsi qu'elle entra dans les toilettes deux wagons plus loin, toujours poussée par cette logique approximative mais qui, quand elle s'enferma dans la cabine, lui sembla être d'une  efficacité remarquable. Elle avait mis quoi...? trois ou quatre minutes à tout traverser ? alors qu'il y avait fort à parier que la queue du début n'avait quasiment pas avancé... Elle se serait bien remis la palme de l'intelligence et du bon sens mais ça lui parut quand même un peu exagéré pour ce qui était finalement qu'une envie pressante. Lorsqu'elle ressortit, soulagée et prête à faire le chemin en sens inverse après s'être lavée les mains, son regard accrocha celui de Bluebell Sherwin dans le reflet du miroir. Avec n'importe qui d'autre, elle se serait sûrement fendue d'un sourire et se serait risquée à entamer la conversation le temps que leurs routes se séparent mais avec la sœur de Maxton le raciste et l'amie de toute la famille d'arriérés Sørensen, il en était juste hors de question. D'accord, elle avait pas l'air bien... d'accord, elle était habituée à faire un peu dans le social... d'accord, ça se faisait pas de même pas demander si elle voulait qu'elle aille chercher un adulte... mais si c'était pour s'entendre dire qu'il fallait qu'elle aille brûler en Enfer avec tous les gens de son espèce ou que même les scroutt méritaient plus de droit que les sang-de-bourbes (alors qu'en soi, elle n'était même pas vraiment une née-moldue, juste un truc pire aux yeux des abrutis d'un autre siècle) c'était  pas la peine. Et, comme si elle avait lu dans son esprit, Sherwin lui donna raison de faire comme si elle n'avait rien remarqué :

Tu vois bien que le lavabo est occupé. Aussi te prierais-je de passer ton chemin.

La rouquine croisa les bras et s'adossa au mur derrière elle, comme pour bien faire comprendre qu'elle n'avait pas l'intention de bouger.

Tu vois bien qu'il n'y a pas que toi qui en as besoin. Aussi te prierais-je de te grouiller un peu.

Un sourire exagérément hypocrite et un brin agacé ponctua sa caricature avant qu'elle ne lève les yeux au ciel. Non mais il fallait leur apprendre la vie en société à ces crétins élitistes, c'était plus possible...
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August P. Rowle

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Message(#) Sujet: Re: [TW : Violence] Watch my fears unravel (Michaela & Bluebell) [TW : Violence] Watch my fears unravel (Michaela & Bluebell) EmptyDim 21 Aoû - 16:37

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Watch my fears unravel
Bluebell ne sut dire ce qui l’agaçait davantage ; le pathétisme de son reflet qui essayait tant bien que mal de se donner une contenance en dépit de la crispation de ses traits et de la rougeur de ses yeux, ou l’indécence de cette inconnue qui se permit une réplique comme si derrière son crâne se cachait une quelconque forme d’esprit. Quoiqu’il en soit, elle n’en avait pas la patience. Ni de gérer son état désastreux, ni de jouer à qui aurait le dernier mot. Tout ce qu’elle souhaitait, c’était le silence, un long et agréable silence comme celui qui l’avait enveloppée tout l’été dans son gazébo, ce vide sonore où aucune voix pernicieuse ne sifflait à ses oreilles combien elle était lamentable, où aucun démon ne rappelait à son ventre le précipice qui l’attendait en contrebas de ses rêves. Elle se tenait si haut, sur un fil si mince, et elle était si vacillante, petite flamme menacée par un effroyable vent de malfaisance, qu’une chute aurait pu survenir à la moindre inattention. Une décadence brutale qu’espéraient tous ses ennemis derrière l’opacité de ses prunelles anxieuses. Un nouveau vertige la saisit et elle rompit un instant le contact oculaire avec le reflet de la gamine derrière elle pour vainement reprendre ses esprits dans le noir de ses paupières. Non, elle ne devait pas tomber, qu’importe si elle n’avait plus de force, qu’importe si elle n’avait plus d’attache. Mieux valait continuer à avancer, chancelante au bord du ravin, que de s’y jeter et ainsi contenter tous les cadavres qui l’y attendaient. Tant que ses yeux pouvaient toiser le monde, ils demeureraient plus dignes que ceux de sa mère. Dans un retroussement de lèvres comme pour retenir un gémissement, Bluebell rouvrit les yeux sur son visage, défiant son propre reflet de faillir à nouveau. Ce ne fut qu’après quelques secondes qu’elle distingua le visage effronté de la Gryffondor dans son dos, qui n’avait toujours pas bougé d’un pouce. Ses chimères n’étaient pas qu’imaginaires, elle en avait désormais la preuve ; non, elle n’était pas prise de démence, ni d’angoisse, elle n’était pas affectée de la plaie qui serrait son ventre, bien au contraire, elle était parfaitement légitime dans ses insidieuses peurs. Ils s’attendaient tous à son déclin, de son reflet malveillant qui jubilait à la voir ainsi retenue au lavabo, à cette garce derrière elle qui ne voulait pas quitter ces maudites toilettes. “Je n’ai pas le temps pour tes pitreries” reprit-elle alors en crachant ce dernier mot. “Sors d’ici avant que je ne t’y contraigne.” Mais l’ombre dans le coin de ses yeux ne bougeait pas, insensible à ses avertissements, ni à son état.

Dans un claquement de langue, Bluebell se retourna, toujours retenue contre le lavabo qui lui pressait désormais les reins, les phalanges blanchies d’en serrer le rebord. Ses longs cheveux coulaient autour de son visage, obstruant le reste du décor de son regard désormais collé à cette impertinente. Il n’y avait plus de cabine, ni de porte, rien d’autre qu’un visage animé d’un sourire moqueur qu’elle avait envie de pourfendre de son propre dédain. Retourner à Poudlard était une épreuve, mais devoir coexister avec tous ces impurs incapables de la moindre diligence face à leurs supérieurs naturels relevait d’un véritable fardeau. “Qu’espères-tu, au juste ? Questionner l’autorité ? Me défier ?” Un rictus glacial souleva ses lèvres alors qu’un ricanement mourut dans sa gorge. “Sais-tu seulement qui je suis ? Tout ce que tu fais en me confrontant, c’est te mettre en danger, petite sotte.” Peut-être ne s’en rendait-elle tout simplement pas compte et dans le fond, cette inconscience était plus qu’objective. Bluebell n’avait l’air de rien, se tenant à grande peine debout, consumée par une fièvre qu’elle nourrissait elle-même. La vipère crevait de mordre, de relâcher le venin qu’elle entretenait contre le monde ; mais ils étaient tous hors de sa portée, les proies qui lui avaient requis de fomenter ce mal étaient parties à la suite les unes des autres. Et cette imbécile, avec son air insolent, qu’aurait-elle pu y comprendre ? Quels étaient ses pitoyables problèmes ? Un garçon qui n’avait pas répondu à ses messages, une amie qui avait critiqué sa tenue, un parent qui ne lui avait pas offert le cadeau qu’elle avait exigé ? Toute la bassesse de sa vie l’entourait comme une aura. Elles n’appartenaient pas au même monde, qu’importe qu’elles soient obligées de fréquenter la même école. Cette Gryffondor était à des lieux de comprendre la malédiction qui la poursuivait, la noblesse de son existence, la valeur de son rang ; la courtoisie, l’honneur, le respect ; l’extrémisme comme réponse à une époque décadente, l’intransigeance comme solution au relâchement, la violence comme seul dogme. Il lui aurait mieux valu fuir, car cette pauvre idiote n’aurait de toute évidence pas les épaules pour tenir les démons qui dansaient sur les siennes en guise de punition pour chacune de ses faiblesses. Cette brutalité n’appartenait qu’à elle... Tant qu’elle ne pouvait être expiée.

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Dernière édition par Bluebell E. Sherwin le Dim 21 Aoû - 18:10, édité 1 fois
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Message(#) Sujet: Re: [TW : Violence] Watch my fears unravel (Michaela & Bluebell) [TW : Violence] Watch my fears unravel (Michaela & Bluebell) EmptyDim 21 Aoû - 17:13

Watch my
fears unravel

fin du voyage
ft. @Bluebell E. Sherwin & Michaela O'Delee
Persuadée d'être dans son bon droit, Michaela ne bougea pas. Après tout, elle ne faisait rien de mal, elle voulait juste utiliser le lavabo des toilettes publiques pour se laver les mains. Sherwin avait beau être là avant, elle n'avait aucune légitimité à l'en empêcher, aussi attendit-elle simplement qu'elle décide enfin à se bouger. Elle n'allait pas rester là jusqu'à ce que le train n'arrive en gare, de toute façon... encore qu'elle était à peu près certaine qu'elle ne serait capable, juste pour lui montrer qui commandait ou elle ne savait quel délire douteux du genre. Dans la glace, elle ne la lâchait pas des yeux. C'était étrange de voir l'une des harpies puristes de l'école loin de la superbe qu'on lui connaissait. Elle n'était pas assez cruelle pour trouver le spectacle agréable mais savoir que la roue pouvait finir par tourner se révélait étrangement rassurant. Elle ne lui souhaitait pas de mal, à cette fille, elle ne la connaissait que par les rumeurs qu'on avait pu entendre sur elle et la réputation qui la précédait – elle ne lui souhaitait pas de bien non plus, en réalité, elle lui souhaitait rien du tout, dans une indifférence parfaite – mais peut-être que, finalement, le monde recommençait à tourner correctement. Elle ne prit pas la peine de détourner le regard quand celui de la Serpentard croisa le sien. Est-ce qu'elle allait finir par lui laisser la place, à la fin...? C'était fou de voir à quel point les gens pouvaient être des gamins parfois... Affligeant. Quand elle allait raconter ça à Hayden, il allait halluciner !

Je n’ai pas le temps pour tes pitreries. Sors d’ici avant que je ne t’y contraigne.

L'adolescente leva un sourcil interrogateur. C'était des menaces ? Sérieusement ? Elle croyait faire peur à qui ? Il fallait qu'elle redescende sur Terre deux secondes et qu'elle calme ses nerfs parce que ça devenait légèrement disproportionné comme réaction ! Ça frisait le ridicule, vraiment. Loin d'avoir envie de mettre le feu au poudre mais pas décidée pour autant à lui obéir sagement, elle ne répondit rien mais ne bougea pas pour autant. Elle allait finir par se lasser et quitterait les toilettes ou au moins lui laisserait se laver les mains. Abusé d'avoir à négocier pour ça, quand même... ça tirait des bases de la vie en communauté... Elle avait été élevée où ? Dans un zoo ? Encore que c'était méchant pour les animaux, ils s'en tiraient sûrement mieux qu'elle niveau politesse.

Qu’espères-tu, au juste ? Questionner l’autorité ? Me défier ? Sais-tu seulement qui je suis ? Tout ce que tu fais en me confrontant, c’est te mettre en danger, petite sotte.
Non mais franchement tu t'entends...? « Questionner l'autorité » ? Parce que t'as de l'autorité, même ? Les Sørensen sont plus là, je sais pas si t'as remarqué, votre petit manège d'idéologie moyenâgeuse, là, c'est fini. Alors arrête de prendre tes grands airs et décale-toi trois secondes, ça devient pénible.

Elle finit par abandonner son mur et remonta les manches de son pull aux couleurs de Gryffondor tout en s'approchant du lavabo. C'était plus marrant, s'il fallait la pousser pour qu'elle puisse enfin se laver les mains – c'était du délire ! – elle allait le faire, tant pis.

Pardon, lâcha-t-elle par principe tandis qu'elle jouait des coudes pour se frayer une place près du robinet, mais y'a des gens qu'ont pas que ça à faire de pleurnicher dans les chiottes...
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Message(#) Sujet: Re: [TW : Violence] Watch my fears unravel (Michaela & Bluebell) [TW : Violence] Watch my fears unravel (Michaela & Bluebell) EmptyDim 21 Aoû - 18:09

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Watch my fears unravel
Et c’est tout insidieusement que se glissa en elle un lugubre dessein. Poussée par les vents furieux qui s’abattaient sur sa destinée, titubant sur une petite corde qui menaçait de la faire flancher, Bluebell n’était plus mue que par un instinct de survie qui lui permettait de tenir droite en dépit de la lâcheté de son corps. Naturellement, ses pensées ne suivaient plus que cette dictée sauvage qui la retenait dans toute cette affreuse cacophonie. Nauséeuse, ravagée, épuisée, elle n’avait que le sang dans ses veines pour se réchauffer de la glace qui gelait ses membres. Et celui-ci s’échauffa de l’impertinence de qui n’avait pas le droit d’ainsi s’imposer. Elle se doutait bien que le même tempérament secouait l’autre incapable à en juger ses pitoyables tentatives d’invectives. Seulement, une idéologie entière séparait leurs hémoglobines. L’une était impure et misérable, l’autre, souillée mais vindicative. Elle n’avait plus aucune force, mais est-ce que cela insinuait qu’elle devait se laisser traiter de la sorte ? Même au bord du plus profond ravin, elle n’abandonnerait pas ses manières, celles-là même qui la distinguaient des rats grouillant à ses pieds. Si elle devait tomber, elle embrasserait le vide sans sourciller, pourvu que la dignité réhausse sa dernière expression. De fait, malgré toute l’instabilité de son visage dont le masque hautain menaçait de s’effondrer sous ses plus insupportables doutes, Bluebell parvint à arquer un sourcil de défiance qui souleva au passage ses commissures dans une moue de dégoût. Oh, oui, elle se retenait misérablement au lavabo pour compenser des jambes précaires, mais jamais elle ne lâcherait le mépris qui battait dans ses veines. C’était cette hargne qui lui avait permis d’endurer tous les coups, même ceux qui l’avaient réduite au silence. C’était cette même furie qui lui permit de garder des yeux animés, retenant la démence qui avait déjà rongé ses traits. Elle tenta d’avertir son interlocutrice du danger dans lequel elle se noyait, petit animal pris au piège face à un torrent de colère qu’il ne pourrait jamais supporter, mais dans un stupide excès de rébellion, la brebis galeuse fonça dans la vague divine. Elle commença par remettre en cause l’autorité pourtant évidente dont elle la frappait, avant de sortir une arme acérée qui déchira la houle vers un chemin tortueux. “Les Sørensen sont plus là, je sais pas si t'as remarqué, votre petit manège d'idéologie moyenâgeuse, là, c'est fini.” Bluebell tiqua, comme une craquelure aurait percé son assurance. Le monstre contre lequel elle luttait, celui-là même qui lui chuchotait d’outrancières remarques depuis le début du voyage, se retourna pour considérer, avide, la Gryffondor qui venait d’ainsi troubler sa pitance. “Quoi ?” susurra-t-elle d’une voix tremblante, ses lèvres ayant à peine remué pour sortir cette interrogation sourde. Ses yeux étaient encore rouges, mais ils s’allumèrent d’un éclat brillant qui en vivifia la lueur. Bluebell n’avait plus seulement des prunelles ensanglantées, elle voyait également en écarlate, distinguant clairement, par-delà la frêle carrure de son assaillante, le cercueil de Finnbjörn à ses funérailles, la silhouette fantomatique des piteux souvenirs qu’il lui avait laissés en guise d’adieu - elle identifiait précisément les courbures d’Erin, drapées d’une élégante robe alors que Maxton lui répétait férocement qu’elle avait été indigne de sa personne en le trahissant de la sorte. Oui, elle avait très bien remarqué que les Sørensen n’étaient plus là, dans la mesure où leur absence entachait précisément sa vue désormais trouble. Bluebell se fendit alors d’une large grimace, le regard toujours porté dans le vide alors que la Gryffondor s’immisçait près d’elle pour lui imposer sa décision.

Le contact de son coude contre ses côtes la ramena dans le wagon, dans une réaction épidermique d’être effleurée par une telle vermine. “Pardon, mais y'a des gens qu'ont pas que ça à faire de pleurnicher dans les chiottes…” Sans même écouter les murmures du démon auquel elle avait pourtant prêté tant d’attention jusqu’alors, qui lui intimait d’exécuter ce qu’elle s’apprêtait justement à faire, Bluebell attrapa l’impertinente par la gorge qui, sous la surprise, se laissa manipuler comme une poupée de chiffon. Elle la poussa ainsi contre la porte de l’une des cabines, projetant son dos contre le métal dans un claquement qui recouvrit son cri de rage. “Sale garce, tu ne comprends donc rien, n’est-ce pas ?” siffla-t-elle en sortant d’un geste sa baguette qu’elle pointa contre sa gorge, enfonçant l’extrémité dans sa peau pour l’empêcher de déglutir et de cracher d’autres inepties. “Ce sont les gens de ton espèce qui sont archaïques, arriérés, profanes. Vous êtes une honte pour le genre sorcier, une race qui ne peut être purifiée que par le feu. Que des noms qui te sont indignes franchissent encore une seule fois tes sales lèvres, et tu pleurnicheras la première en me suppliant de t’épargner.” Les chimères dans son dos jubilèrent. Jamais l’équilibre sur sa corde n’avait été aussi menacé, jamais la faible flamme qui l’animait n’avait autant vacillé. Mills avait suscité en elle des vents ténébreux, Mansfield des tempêtes noirâtres. Cette gamine, en dardant sur elle son audace en plein cœur d’un raz-de-marée déjà sinistre, venait de déferler en elle un tourbillon prête à l’ensevelir. Dans ses prunelles dansaient déjà des vagues de violence, attisées par l’orage qui engourdissait son crâne. Ne voyait-elle pas ce déluge de haine, ne remarquait-elle même pas la créature visqueuse qui lui collait l’échine, qui la pressait contre elle, qui secouait ses bras ? Une force supérieure, divine, ou au contraire infernale, rageait en elle. La vipère venait de capturer sa proie, les crocs étaient prêts à mordre, le venin allait sortir, il montait, il éclaboussait ; le poison battait furieusement dans son ventre et Bluebell se demanda dans un éclair de lucidité si elle avait la nausée du poids de sa léthargie, de l’affront de sa colère ou de la pestilence de cette impure. A nouveau, elle eut envie de vomir. Mais désormais, elle n’avait nullement l’intention de se vider de ce fiel. Elle comptait le lâcher de sa baguette pour enfin marquer ce monde, lui retournant toutes les cicatrices sanglantes qu’il avait marquées dans la pâleur de sa peau.

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Message(#) Sujet: Re: [TW : Violence] Watch my fears unravel (Michaela & Bluebell) [TW : Violence] Watch my fears unravel (Michaela & Bluebell) EmptyDim 21 Aoû - 18:41

Watch my
fears unravel

fin du voyage
ft. @Bluebell E. Sherwin & Michaela O'Delee
Si elle avait su que les choses se passeraient aussi mal que ça, il était évident que Michaela se serait contentée de faire la queue dans son propre wagon, quitte à perdre quelques minutes... parce que là, non seulement elle perdait du temps mais, en plus, elle perdait patience. C'était assez incroyable comme les gens dans son genre – prétentieux, hautains, coincés dans une époque révolue et cherchant à la leur imposer avec une stupidité effarante – avaient le don de jouer avec ses nerfs. Normalement, elle faisait en sorte de les éviter... quand elle n'avait pas le choix, elle jouait souvent les idiotes qui comprenaient rien pour se mettre à leur hauteur mais là... il fallait pas déconner, elle lui avait juste demandé de lui laisser accéder au lavabo, pas d'admettre à quel point la pureté du sang ne valait rien. Bon, peut-être avait-elle dit vaguement plus que ça... vaguement trop, à en croire la réaction de son interlocutrice. Elle avait fait mouche, apparemment. Peut-être n'avait-elle pas réfléchi à tout ce que ça pouvait impliquer, pas très concernée par la perte « immense » dont on avait parlé dans les journaux. Sûrement que dans une autre situation, elle se serait trouvée bien bête et aurait essayé de s'excuser, lui laissant même ces maudits toilettes pour se faire pardonner, mais là... Eh ! C'était pour toutes les merdes qu'eux balançaient à la figure de tout le monde en permanence !

Quoi ?

Elle haussa les épaules. Elle était sûre qu'elle l'avait très bien entendu. Et elle n'était pas assez cruelle pour appuyer davantage là où ça avait l'air de faire mal pour une histoire de robinet. Alors, à la place, elle décida de récupérer son droit à l'utiliser, que ça lui plaise ou non. Elle voulait bien être gentille, là n'était pas le problème, mais il fallait qu'elle comprenne qu'elle ne valait pas mieux que les autres et qu'elle n'était personne pour décider de qui avait le droit ou non de partager les espaces publics. Mais peut-être aurait-elle dû s'en abstenir puisqu'elle n'eut même pas le temps de poser la main sur le bouton de métal que celle de la Serpentard se refermait sur son cou et la plaquait contre la porte des toilettes en la faisant hoqueter de surprise. Tout avait été très vite. Trop vite. La situation était légèrement en train de lui échapper.

Sale garce, tu ne comprends donc rien, n’est-ce pas ?
Je comprends surtout que t'es complètement folle, couina-t-elle d'une voix rendue suraiguë par la pression qu'elle exerçait du bout de sa baguette sur sa gorge et la panique qui s'était malgré tout immiscée.

L'adolescente n'avait jamais été d'un naturel craintif ou impressionnable, elle n'avait pas peur de grand chose ni de grand monde... mais elle avait appris qu'il y avait des gens dont le cerveau était monté à l'envers et dont il fallait se méfier... Et de toute évidence, Bluebell Sherwin était aussi timbrée que Maxton le raciste. La génétique faisait des ravages, et elle s'en voulait un peu de pas y avoir pensé plus tôt. … et peut-être de jouer la carte de la provocation jusqu'au bout. Elle refusait de faiblir devant elle. Au nom de quoi ? De « son sang pur » ? De la souillure du sien ? À d'autres ! Elle s'agita dans l'espoir de se libérer, sa propre baguette étant restée dans la poche de sa cape pendue dans le compartiment qu'elle occupait avec Hayden, mais la seule chose qu'elle parvint à faire fut de pousser Sherwin à la coincer davantage.

Ce sont les gens de ton espèce qui sont archaïques, arriérés, profanes. Vous êtes une honte pour le genre sorcier, une race qui ne peut être purifiée que par le feu. Que des noms qui te sont indignes franchissent encore une seule fois tes sales lèvres, et tu pleurnicheras la première en me suppliant de t’épargner.

Le regard clair de la Gryffondor se planta dans celui de son bourreau, se drapant d'une impertinence qu'on lui connaissait bien. Elle n'en menait clairement pas large en réalité mais ne se sentait pas véritablement en danger. Elles étaient dans le Poudlard Express, il y avait des gens partout à un mur d'ici, n'importe qui pourrait rentrer... Et puis, au pire, elle lui ferait quoi ? Elle lui foutrait la tête dans les toilettes ? Elle la bafferait pour avoir osé prononcer le nom de la sacro-sainte famille des dégénérés ? Elle devrait pouvoir supporter... et se vengerait plus tard, quand elle serait pas coincée  contre une porte, par exemple. Elle n'était pas particulièrement rancunière mais ne se laisserait pas faire sur ce coup-là !

Je connais la chanson, ton crétin de frère la chante aussi. Vous vous renouvelez jamais, hein ?

Le moindre son devenait douloureux mais ce serait lui fait trop d'honneur que de se réduire au silence pour si peu.

C'est bon, arrête ton délire et lâche-moi.
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August P. Rowle

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Message(#) Sujet: Re: [TW : Violence] Watch my fears unravel (Michaela & Bluebell) [TW : Violence] Watch my fears unravel (Michaela & Bluebell) EmptyDim 21 Aoû - 20:23

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Watch my fears unravel
Aussi susceptible soit-elle, Bluebell n’était en réalité que peu sensible aux insultes sur son état. Dans le fond, qu’elle soit considérée folle ou démente par le commun des mortels n’avait que peu d’incidence sur son intégrité. Il fallait dire que Bluebell avait eu le temps de faire la paix avec ses tares, desquelles s’étaient même souvent extraites de prodigieuses forces. En revanche, toucher à ses proches, ces rares personnes suffisamment exceptionnelles pour s’être dégagées de la masse insalubre jusqu’à décrocher son estime, relevait d’un terrible affront. Finnbjörn, aussi mort et enterré soit-il, aussi furieuse envers sa lâcheté soit-elle. Elle pouvait cracher sur son cadavre si cela lui chantait, mais elle ne supportait pas de son vivant que d’autres entachent son souvenir. Blair aussi, curieusement - et par extension, tout ce qui relevait de sa famille. Bluebell méprisait son ascendance et refusait obstinément de qualifier sa génitrice de mère, et pourtant, l’insulte désormais ancienne d’Erin qui s’était appliquée à la qualifier de bâtarde aurait encore eu un pouvoir dévastateur sur elle. Et enfin, il y avait Maxton. Ils pouvaient être en froid, distants, ils pouvaient se regarder en chien de faïence comme presque deux ans plus tôt ; ils pouvaient même s’autodétruire, appuyer chacun sur les plus profondes faiblesses de l’autre et susciter dans leur alter ego de scandaleux tourments ; ils pouvaient se mettre à feu et à sang, jamais personne n’aurait le droit de s’en prendre à l’un ou à l’autre. Et à bien y réfléchir, c’était même de lui seul qu’avaient éclaté ses précédentes frasques. Son visage s’était amaigri de la substance que lui procurait Mills, alors, elle l’avait saignée jusqu’à l’inconscience. Sa joue s’était salie d’une petite griffure sous un coup de Mansfield et de fait, elle l’avait torturé d’un doloris cathartique. Son nom était une excuse pour ses plus affreux crimes, parce que son identité était de l’or pour ses gloires. Sans lui, elle serait pathétique, misérable, comme elle l’était à présent, poisseuse de son rejet. Sans lui, elle n’était qu’une insignifiante poussière, ballottée dans le noir, comme elle l’avait été lors de leur conflit. Elle se demandait souvent comment diable il pouvait être aussi lumineux sans que personne d’autre ne distingue l’aura solaire qui brillait de son regard. Un roi qui avait fait de son territoire une zone fertile pour faire grandir ses aspirations.

Frappée d’animosité sous le coup que lui valut le nom des Sorensen, Bluebell repoussa violemment cette misérable qui rétorqua combien elle était folle, ne lui arrachant guère plus qu’un rictus de répugnance. Ses insultes ne valaient rien, pas plus que sa lamentable condition. Pourtant, la Gryffondor ne se montra en rien intimidée, quand bien même sa voix couina piteusement sous la pression exercée sur sa gorge. La tentation de retirer sa baguette pour serrer son gosier de ses seules griffes était tentante, mais il s’agissait là de lui inculquer la supériorité des sorciers de leur rang - et celle-ci ne passait certainement pas par une violence physique. Il existait une autre forme de brutalité, bien plus vaillante, nourrie par le talent, exacerbée par la noblesse. De fait, Bluebell lui rappela qu’elle était pitoyable et qu’elle aurait mieux fait de ne jamais plus citer aucun nom souverain, qui sonnait si effroyablement mal dans sa langue. La gamine soutint son regard sans ciller, se pavanant même d’une impertinence qui divertit le démon accolé à Bluebell. Vorace, il en voulait toujours plus - cette insolence était délicieuse, beaucoup plus nourrissante que les doutes qu’il rongeait chez les Serpentard. La faiblesse n’avait pas de saveur par rapport à une assurance aussi obtuse. “Je connais la chanson, ton crétin de frère la chante aussi.” Le nom de son frère associé à une si vilaine injure tonna violemment dans son crâne, si bien qu’elle sentit la couche de honte sur sa peau s’incendier, finissant de chasser toutes les ombres qui la poursuivaient ainsi éblouies par l’incandescence de sa peau. Mais alors, si ces chimères ne soufflaient plus sur sa fragile avancée au-dessus du vide, si ce monstre ne dirigeait plus la tempête dans son regard, cela signifiait-il que Bluebell était libre ? Délivrée des ennemis qui pariaient sur sa chute, détachée des fonds marins où elle se noyait ? Un déclic sembla éclairer son visage, soudainement conscient, comme si l’ombre qui l’avait voilé jusqu’alors avait coulé le long de ses jambes qui se raffermirent en conséquence. Bluebell était à nouveau maîtresse d’elle-même, forte, puissante, impétueuse. Elle ne risquait plus rien, rien du tout maintenant que les voix caverneuses s’étaient tues, maintenant qu’elle voyait à nouveau l’avenir, resplendissant, de l’autre côté de la falaise qu’elle longeait en toute tranquillité. Plus de vertige, rien qu’une gigantesque suffisance qui déchira le ciel tempétueux en une aveuglante éclaircie. Et peut-être parce qu’elle fixait, euphorique, victorieuse, cette brutale ascension qui s’offrait à elle, elle s’approcha du précipice sans le voir, et elle y perdit l’équilibre, et elle y sombra. “Diffindo” marmonna-t-elle, livide, sauvage, délirante.

Et tout alla très vite. Une coupure cisela soudain le cou de son adversaire, d’abord mince, ensuite profonde, finalement ensanglantée. De fait, la baguette de Bluebell appuya bientôt sur une franche entaille de laquelle glissaient de longs filets de sang. Elle leva les yeux sur le regard de la jeune fille qui était devenue aussi blanche qu’elle - en revanche, son regard commençait à s’assombrir, fuyant ses prunelles pour se porter derrière son épaule dans un soubresaut que Bluebell ne comprit même pas. Pourquoi cette lueur vitreuse, pourquoi tout ce sang, et pourquoi cet affaissement soudain ? En effet, après quelques secondes de suspension, sa victime se laissa glisser le long de la porte de la cabine, à peine retenue par la main tremblante de Bluebell qui lâcha aussitôt prise. La gamine tomba à terre, le dos à peine retenu par le métal derrière elle, dans une tache de sang qui n’avait de cesse de s’écouler de sa jugulaire ouverte. Bluebell recula d’un pas, puis d’un second, sans parvenir à se défaire de la vue obnubilante du corps ainsi entaillé. C’était comme si cette sombre idiote s’était transformée en une vulgaire poupée. Vidée de sa hargne, vidée de son impertinence, elle n’était plus qu’un pantin désarticulé qui semblait lutter en silence pour se rattacher au fil de sa vie. Un ricanement nerveux parcourut la brune, puis un deuxième tandis qu’elle se reculait encore jusqu’à percuter le mur du fond contre lequel elle se retint, une main sur son front qui perlait. C’était ridicule, absurde. Cette garce avait tellement de mordant, pourquoi était-elle soudain silencieuse ? Et pourquoi n’entendait-elle plus rien, comment le monstre s’était-il ainsi détaché d’elle, qu’avait-il fait ? Elle ne l’avait pas vu venir, et voilà qu’il s’était exorcisé de son corps pour dévorer une nouvelle cible. Dans une affolante clairvoyance, Bluebell songea que c’était bien fait. Elle avait tenté d’avertir cette imbécile du danger qu’elle encourait en la confrontant, elle avait essayé de lui stipuler qu’elle n’avait pas les épaules pour ce démon assoiffé de haine. Bluebell avait été capable de le retenir tout ce temps, supportant ses crocs avec une simple nausée, mais elle, dans la fragilité de son sang, n’avait pas tenu une seule minute face à sa voracité. Elle s’était laissée déchiqueter, c’était mérité, c’était tant mieux. Car Bluebell pour sa part se sentait désormais infiniment soulagée, si bien qu’un troisième rire nerveux la transperça, plus long, plus affirmé.

Mais il lui fallait réfléchir, maintenant qu’elle était à nouveau en pleine possession de ses moyens. Réfléchir, agir, trouver une solution. Elle ne pouvait pas laisser la Gryffondor là, gisant sur le sol dans une marre d’hémoglobines, aussi satisfaisante soit cette vision puisqu’ elle goûtait désormais à la pestilence du sang dont elle s’était presque vanté - peut-être pouvait-elle désormais s’apercevoir combien elle empestait, certainement, puisqu’elle était si pâle, si frêle, si éteinte. Retenant ses pensées qui commençaient déjà à divaguer, Bluebell se ressaisit à nouveau, se demandant comment Maxton gèrerait cette situation, lui qui était capable des meilleures stratégies en s’échappant toujours indemne de ses plus cruelles combines. Maxton. Maxton. Son nom relâcha en elle une franche allégresse, aussi bien parce qu’elle avait rétabli la noblesse de ces lettres en faisant taire celle qui les avait profanées que parce qu’elle réalisait toute la chance qu’elle avait de l’avoir dans sa vie. Elle eut envie de le serrer dans ses bras en lui assénant toute sa loyauté, galvanisée par une excitation irrationnelle. Mais qu’importe qu’ils soient en froid, quelle grossièreté même, ils n’avaient pas le temps pour de tels enfantillages ! Ils avaient tant d’affaires à régler, tant de merveilleux plans à élaborer, tant de triomphes à célébrer. “Maxton, dépêche-toi” chuchota-t-elle à la chevalière d’or qui ornait son annulaire. Son frère était un génie - il avait pensé à ce bijou, celui-là même qui allait certainement la sauver in extremis, tout comme il allait probablement réparer ce malentendu d’un seul coup de baguette. Il était prometteur, grandiose, royal. Il y parviendrait, c’était certain, alors pourquoi cette nervosité croissante, pourquoi ces tremblements féroces ? Elle ne se sentait plus nauséeuse, plus du tout, et pourtant, l’effervescence de ses pensées se fit de plus en plus pressante. Dans une paranoïa soudaine, la jeune fille se tourna vers la porte des toilettes en y pointant sa baguette pour s’y enfermer d’un geste avec son assaillante, laquelle n’avait toujours pas émis le moindre son. Non, personne d’autre que Maxton ne devait franchir cette porte, au risque de totalement se méprendre sur la situation. Comment faire entendre à qui que ce soit qu’elle avait agi par légitime défense, en digne réponse à une terrible insulte ? Seul son jumeau pouvait entrevoir la vérité qui brillait dans ses prunelles à nouveau reportées sur le désastre de l’autre côté des toilettes. La gamine ne bougeait même plus, guère animée du moindre sursaut, du moindre regard. Et tout ce sang, noirâtre, combien de temps avant qu’il ne coagule, qu’il ne puisse plus être ramené dans sa jugulaire ? Dans tout son emportement, toute sa frénésie, toute sa folie, Bluebell n’avait même pas songé un seul instant à lancer un sort pour la sauver. Elle ignorait même son identité. Quelle étourderie. A défaut de sauver cette inconnue, pourvu qu’il soit encore temps de tout nettoyer.

@Maxton E. Sherwin

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Message(#) Sujet: Re: [TW : Violence] Watch my fears unravel (Michaela & Bluebell) [TW : Violence] Watch my fears unravel (Michaela & Bluebell) EmptyMar 23 Aoû - 8:27

Watch me unravel




Dire que les aveux de sa sœur l’avaient contrarié était encore en dessous de la réalité. Il avait oscillé entre une forme de colère et de déception dont il avait perdu l’habitude depuis leur réconciliation de l’année passée et le goût amer ne l’avait toujours pas quitté. Pourtant, comme il le lui avait dit, il lui pardonnerait – il lui pardonnait toujours tout – mais il lui faudrait quelques jours pour se calmer. Ce n’était pas réellement sa faute, ils retombaient sur de vieilles problématiques maintes fois explorées. Elle s’était construite en princesse, il avait grandi pour prendre soin d’elle. Forcément, cela modelait leur façon d’être, même dans ses pires moments, il pensait généralement à elle, dans les siens, elle pensait à sa peau. Il n’aurait pas dû être surpris et pourtant, la trahison avait été étonnamment douloureuse. Plus le temps passait, plus il se surprenait à l’envier. Quoi qu’elle fasse, le monde tournait toujours autour d’elle. Elle pouvait se comporter comme la pire des pestes, faire preuve d’égoïsme, les gens se souciaient toujours qu’elle aille bien. Lui y compris. A l’inverse, il pouvait se démener pour faire de son mieux, c’était ses erreurs qui étaient retenues. Et leur entourage lui préférait sa sœur. Oh, il les comprenait, lui-même pensait qu’elle valait mieux que lui mais en ce moment, il aurait eu besoin de croire l’inverse. Voilà pourquoi à la contrariété s’était ajoutée une étrange douleur cuisante.

Trois jours plus tard, il était toujours poli, mais distant. Il n’avait pas digéré et s’il ne comptait pas lui infliger sa bouderie éternellement, il s’était laissé environ un délai d’une semaine. Après cela, il faudrait ravaler sa bile, il aurait assez fait l’enfant. Puis il n’était pas réellement méchant puisqu’il maintenait avec elle les interactions de base, non ?

Dans le train comme avant au manoir, elle avait arboré un visage défait et un teint translucide, comme si elle était réellement touchée. Avec mauvaise humeur, il estimait qu’elle n’était pas désolée de son acte, mais plutôt désolée qu’il l’ait découvert et qu’il se rebelle. Elle n’était pas habituée à ne plus être le centre du monde, encore moins depuis cet été où il s’était plié en quatre pour elle, et elle pleurait sans doute plus son ancienne condition qu’elle ne comprenait ses sentiments. Si elle les avait compris, elle y aurait pensé avant. Il était donc assez peu content de la voir ainsi, mais considérait qu’il s’agissait en partie de larmes de crocodile. Voilà pourquoi il acquiesça poliment quand elle quitta le wagon, sans se formaliser. Il avait un livre à terminer.

De longues minutes plus tard, sa chevalière se mit à chauffer et il leva le nez de ses pages pour observer le bijou, un pli d’anxiété lui barrant le front. Vu les circonstances, elle devait être dans de sales draps pour faire appel à lui. Et s’il était fâché au-delà des mots, il ne l’aurait jamais laissée dans l’embarras. Posant son livre, il fila en direction des toilettes. Après vérification qu’il n’y ait personne et un soupir clairement désespéré, il se glissa dans les toilettes des filles en priant pour ne pas tomber sur une condisciple outrée par son intrusion. Elle en aurait eu le droit, mais il avait assez peu envie d’un scandale avec lui dans le rôle de l’agresseur.

Finalement, vu le spectacle qui s’étalait sous ses yeux, il comprit rapidement qu’il aurait de très loin préféré l’option de l’esclandre. La rouquine de sa maison – comment s’appelait-elle déjà, Mina ? – gisait sur le sol, dans une mare de sang suffisante pour comprendre qu’une artère avait été touché. A y regarder de plus près, il pouvait apercevoir une vilaine coupure près de la jugulaire au milieu de cette débauche de carmin. Exactement comme pour leur père, elle était là sans vie, exsangue, son corps figé dans une position incongrue. Blue était au milieu, le regard fiévreux, comme si se disputaient en elle satisfaction et terreur de ce qu’elle avait fait.

En un mot, c’était un carnage.

- Putain …

Le juron lui échappa, mais il estima que c’était pardonnable. Un cadavre sur les bras, cela méritait toute la vulgarité du monde. Il enjamba la flaque de sang qui continuait de prendre de l’ampleur et tourna brutalement sa sœur sous toutes les coutures.

- Tu vas bien ? Tu n’as rien ?

Il fallait se rendre à l’évidence, elle n’avait aucune trace de coup, de blessure ou du moindre dommage. Il laissa échapper un soupir de soulagement avant qu’un pli inquiet ne barre son visage. C’était une chose d’agir en état de légitime défense, mais tuer sans être en danger, au milieu d’un train rempli d’élèves et de possibilités de se faire attraper, c’était bien la preuve que sa sœur était en train de décompenser. Et à cette idée, il ne put s’empêcher de ressentir une immense culpabilité. Il avait échoué à la préserver de tout et elle était en danger par sa faute. S’il avait été plus attentif, s’il n’avait pas boudé comme un enfant, elle n’aurait jamais échappé à son contrôle ainsi. Et elle qui le regardait toujours, ses grands yeux bleus presque satisfaits du spectacle alors que lui ne voyait qu’un chaos innommable dont il allait avoir toutes les peines du monde à se sortir.

Il regarda sa montre et grimaça. Il n’avait pas le temps de faire dans la dentelle. Il détailla la scène autour de lui, tentant de trouver une idée logique sans y parvenir. C’était le risque de trop, celui là ne passerait que par miracle. Et vu comme le destin leur jouait des tours depuis leur naissance, il avait toutes les raisons du monde de douter de leurs chances de réussite. Ils n’avaient pas assez de temps pour maquiller cela en suicide, pas assez également pour prendre le temps de faire disparaître le corps. Il n’y avait pas de fenêtre pour le balancer dehors. De toute façon, elle avait bien des amis qui savaient qu’elle était montée en gare de Londres. Regardant sa sœur, il lui attrapa les poignets pour réclamer toute son attention et débita sur un ton précipité

- Tu vas faire exactement ce que je dis. Je vais lancer un sort de désillusion, tu vas partir et regagner le wagon sans te faire voir. Sur ton passage, tu choisiras un ou deux compartiments maximum particulièrement remplis et tu feras tomber les valises ou bouger les malles sur les élèves avec un informulé pour qu’ils soient concentrés sur autre chose. Si je ne suis pas revenu au moment de descendre du train et qu’on t’interroge en descendant, nous sommes fâchés, tu ne sais pas où je suis allé, tu pleures et tu dis que je suis perturbé. Tu te désolidarises au maximum de moi et tu m’envoies Elisabeth. Pas Wendell surtout. Tu as compris ?

Les yeux de sa jumelle s’écarquillèrent quand elle commença à comprendre ce qu’il lui demandait. Créer une diversion était une chose, l’entendre lui dire à demi mots que s’il se faisait attraper en compagnie d’un cadavre, elle devait l’enfoncer pour sauver sa peau lui tira pour la première fois l’émotion de peur qu’elle aurait dû avoir depuis le début. Elle tenta d’ouvrir la bouche pour protester et il la secoua légèrement

- On n’a pas le temps pour tes états d’âme, fallait y penser avant d’avoir un cadavre sur les bras dans un train en marche et sans porte de sortie. Maintenant tu m’obéis.

Il n’avait pas l’habitude de la brusquerie avec elle. Habituellement, il enrobait ses propos et faisait en sorte que les ordres qu’il pouvait lui donner aient l’air de demandes polies. Mais à situation exceptionnelle, comportement exceptionnel. Il aurait le temps de s’en repentir après. Enfin, il l’espérait. Trop surprise pour lutter indéfiniment, elle finit par acquiescer et il pointa sa baguette sur elle. Sa silhouette s’effaça pour ne plus laisser paraître qu’un léger miroitement et il lui souffla

- Déguerpis.

Dès qu’elle fut partie, il regarda à nouveau autour de lui et laissa échapper une plainte

- Bordel !

Il se força à inspirer par le nez tandis que l’odeur âcre, presque ferreuse du sang l’écoeurait pour tenter de se calmer. Puis il se mit au travail. Si Bluebell suivait ses ordres, le dernier sortilège de sa baguette ne serait rien en lien avec cette scène si quelqu’un l’examinait. Pour le reste, il allait juste essayer de gagner du temps. Il ouvrit l’une des cabines rapidement et d’un geste de baguette précis, déplaça la rouquine

- Mobilicorpus.

Elle ne tint évidemment pas assise mais s’effondra à moitié dans un spectacle grotesque. Tant pis, il n’y avait pas le temps de faire mieux et il s’écoulerait plusieurs heures avant que la moindre rigidité cadavérique ne lui vienne en aide. Il ferma la porte et marmonna

- Collaporta

Ca serait toujours deux minutes de gagnées le temps que quelqu’un ouvre cette porte. Il pointa ensuite sa baguette sur la flaque de sang

- Recurvit.

Le résultat fut clairement en dessous de ses espérances, mais il n’avait jamais été bon en sorts ménagers. Pas son domaine. Nouvelle idée, nouvelle idée … Vite.

- Reducio. Recurvit.

La faire diminuer d’abord pour que ce soit à la hauteur de ses capacités. Le plus gros disparut et pour le reste, c’était à peine remarquable à l’œil nu. De toute façon, tout le monde se douterait bien qu’il y avait dû y avoir du sang par ici. Il jeta un coup d’œil autour de lui et pointa sa propre baguette sur sa tête pour marmonner un sortilège de désillusion. A son tour de rejoindre leur compartiment.

Le retour fut mouvementé. Il manqua par trois fois de bousculer quelqu’un, de se faire marcher dessus et il ne dut son salut qu’à une succession de chances insolentes. Néanmoins, quand il rentra dans leur wagon et ôta le sort, il était livide, les traits crispés et chacun de ses muscles étaient si tendus qu’il avait l’impression que cela était douloureux. Il se laissa tomber près de sa sœur et l’observa silencieusement avant de soupirer

- J’ai fait ce que j’ai pu. Maintenant, explique moi ce qu’il s’est passé.

Histoire de savoir à quel point il avait échoué.

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August P. Rowle

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Message(#) Sujet: Re: [TW : Violence] Watch my fears unravel (Michaela & Bluebell) [TW : Violence] Watch my fears unravel (Michaela & Bluebell) EmptyJeu 25 Aoû - 12:22


WATCH MY FEARS UNRAVEL
Une éternité et un litre de sang plus tard, un toquement perfora le silence des toilettes. “C’est toi ?” chuchota-t-elle en s’approchant prudemment de la porte. Une nouvelle bouffée paranoïaque la saisit : n’importe qui pouvait répondre que oui, revêtir son prénom, la pousser à ouvrir cette porte et à contempler son crime… Mais ce n’était pourtant pas un crime, seulement une juste réparation du préjudice subi ! Bluebell tourna son visage pour considérer à nouveau la Gryffondor, pâle comme un linge. La mort d’Angus l’avait tant retournée qu’elle en avait développé une certaine crainte du sang. Or, la vue du carnage ne la dégoûta pas, au contraire, elle se sentait insidieusement appelée par cette mare noirâtre qui semblait l’inviter à contempler la sentence divine ainsi appliquée. Il fallait croire qu’à défaut d’être entièrement réparée, Bluebell était au moins pansée. Le toquement à la porte se fit plus pressant et la Serpentard reporta son attention sur l’inconnu de l’autre côté. Elle s’approcha encore jusqu’à apposer son oreille contre la porte, comme pour essayer de reconnaître le souffle de son frère. Sa propre respiration était trop forte pour lui permettre de distinguer quoi que ce soit, mais à défaut, elle s’aperçut que la brûlure de sa chevalière s’était estompée. Bluebell s’empressa aussitôt d’ouvrir la porte sous ses doigts, tombant nez à nez avec le visage rassurant de son jumeau. Celui-ci lui arracha un franc sourire qui s’évanouit à son juron. Claquant la porte derrière lui pour que personne d’autre ne puisse pénétrer au sein de son secret, Bluebell resta collée contre la porte, les deux mains dans son dos, comme une enfant punie attendant le verdict de l’adulte venu la sermonner. “Je peux absolument tout t’expliquer” annonça-t-elle alors d’une voix étrangement sereine. En effet, elle n’avait plus peur, elle ne craignait plus rien. Elle était exorcisée à présent, et puis, Maxton était là, il avait pris connaissance de la situation et, malgré sa surprise, il ne semblait pas dégoûté. Mieux, il revint vers elle pour analyser son état, levant ses bras pour contrôler sa peau, rejetant ses cheveux pour vérifier sa nuque. Il ne lui requit aucune justification, se contentant de s’enquérir de son état. Bluebell secoua la tête à sa demande. Non, elle n’avait rien, bien évidemment, elle avait agi avant que l’autre ne pose ses sales pattes sur elle. Un nouveau sourire franchit ses lèvres. Voyait-il combien elle avait réussi, combien elle était victorieuse ? Elle s’était vengée sans en retirer la moindre égratignure et maintenant, il allait la sortir d’affaire comme s’ils n’avaient jamais été en froid. Peut-être ne l’avait-il pas pardonnée pour son erreur, mais au moins était-il là, excédant d’assurance. Son grand frère adoré était revenu vers elle.

Dans une secousse mécanique, le train sembla ralentir. Bluebell avait complètement perdu la notion du temps. Se pouvaient-ils qu’ils entrent déjà en gare ? Comme en mimétisme à ses songes, Maxton consulta la montre à son poignet. Il grimaça et Bluebell fronça les sourcils. L’embarras n’était pas une expression qui le mettait en valeur. “Tu vas faire exactement ce que je dis” fit-il en attrapant ses bras, soudain pressant. Bluebell baissa les yeux sur ses mains ainsi serrées contre elle, une lueur désarçonnée dans son regard. Tout allait déjà si vite, pourquoi vouloir ainsi accélérer les choses ? Ne pouvait-il pas d’abord prendre le temps de la féliciter ? Oh mais, n’avait-il toujours pas compris qu’elle était dans son plus grand droit ? Qu’elle était même parvenue à expier sa nausée, sa rage ? Ne voyait-il donc pas qu’elle avait agi avec la plus grande lucidité ? Il la secoua doucement, comme pour lui intimer de lever les yeux. Elle ne distingua aucune forme de fierté dans son regard, mais il n’était pas non plus furieux. Un timide sourire souleva ses commissures. Elle n’avait pas encore réussi à lui faire entendre la justesse de son acte, mais au moins l’abcès entre eux était-il définitivement crevé. “Tu as compris ?” Bluebell acquiesça lentement, se répétant mentalement le plan d’action proposé. Attirer l’attention dans un wagon. Sangloter s’il ne descendait pas du train avec elle. Se désolidariser de lui à la moindre interrogation. Ce ne fut qu’à cet instant qu’elle comprit ce qu’il était en train de lui demander - une trahison ? Ses yeux s’écarquillèrent de terreur. Tout, absolument tout ce qu’il voulait, d’autant que plus rien n’était en mesure de l’arrêter désormais au regard de la légèreté extatique qu’elle ressentait en l’absence de ses chimères ; mais pas un acte délibéré de déloyauté, pas un poignardement de son intégrité. Entrouvrant les lèvres dans une riposte, Bluebell fut interrompue dans son élan par une nouvelle secousse de son frère, plus ferme que la précédente. “On n’a pas le temps pour tes états d’âme, fallait y penser avant d’avoir un cadavre sur les bras dans un train en marche et sans porte de sortie. Maintenant tu m’obéis.” Non. Elle n’avait pas envie de le dénoncer à qui que ce soit et à dire la vérité, elle n’était même pas certaine de savoir mentir un seul instant à son sujet. Toutefois, en ces quelques secondes de silence, plus rien d’autre n’importait que le sérieux du regard planté dans le sien. Ferme, intransigeant, et pourtant si bienveillant, elle aurait tout affirmé pour le contenter, pour n’y distinguer aucune lueur de déception. Elle aurait tout encaisser pourvu qu’il s’affranchisse de l’ombre qu’elle craignait de voir émerger. “D’accord” répondit-elle finalement, docile. Maxton se recula d’un pas en pointant sa baguette sur elle. Il lui jeta un sort de désillusion tandis qu’elle continuait de le scruter, cherchant vainement à deviner le fond de ses pensées. Il lui intima de déguerpir et Bluebell eut un instant d’hésitation, se demandant si elle devait vraiment le laisser là, endosser cette responsabilité à sa place, prendre le risque de ne plus le revoir. “Je peux vraiment tout t’expliquer, tu sais” crut-elle alors bon de préciser, comme pour rendre cette terrible méprise un peu plus tolérable. Une nouvelle embardée secoua le wagon, remuant au passage le cadavre derrière eux. Ils n’avaient plus le temps. Alors, dans un mordillement de lèvres, Bluebell décida d’obtempérer en quittant la voiture. Si Maxton devait lui être arraché, elle se consolerait au moins d’avoir respecté son souhait.

Une élève approchait dangereusement dans le couloir. Dans un sursaut, Bluebell se demanda si elle n’était pas couverte de sang, si le meurtre qu’elle venait de commettre n’était pas inscrit en lettres d’or sur sa peau ; mais la gamine ne sembla même pas prêter attention à sa personne. Le sortilège de désillusion. Elle manqua de ricaner de soulagement, de plus en plus galvanisée par toute cette indécente impunité, avant de réaliser que l’élève essayait peut-être d’aller aux toilettes. Dans une montée de panique, elle retint la seule idée qui lui vint à l’esprit et d’un mouvement du pied fit trébucher la Serdaigle. La chute fut mauvaise, si bien qu’elle lâcha un grognement de douleur  en se recroquevillant au sol. Mais ce n’était pas assez, il fallait qu’elle s’éloigne. Bluebell courut dans la direction opposée pour ouvrir à la volée l’une des fenêtres du train, laissant s’engouffrer une violente brise qui remua la cape de la malheureuse. Celle-ci s’exclama d’agacement, vraisemblablement dépassée par ces malchances successives, avant de se redresser pour approcher, boitante, de la vitre ouverte. Ce ne fut qu’au claquement du verrou qu’une nouvelle tête apparut au loin, lui demandant si tout allait bien. La blessée signala sa chute et l’autre, qu’elle semblait connaître, lui proposa d’approcher pour lui prodiguer quelques soins. La Serdaigle acquiesça et s’éloigna en clopinant. Bien, l’inconvénient éloigné, il lui fallait désormais mettre en œuvre le plan de son frère. S’empressant de rejoindre leur wagon, elle s’arrêta en chemin à la vue d’un compartiment chargé de premières années. “Flipendo” marmonna-t-elle en visant le tas de valises au-dessus d’eux. Celles-ci rebondirent sous le sort, tombant au milieu du wagon sous les cris de peur des enfants qui s’agitèrent de toute part. Sans perdre davantage de temps, Bluebell pressa à nouveau le pas jusqu’à parvenir au compartiment vide qui l’attendait.

S’en suivit une longue attente, une terrible attente, alors que le train ne roulait plus que pour glisser dans la gare de Pré-au-Lard. Une seule obsession tournait dans son esprit : et s’il ne revenait pas ? Survivrait-elle à son absence ? Pire, se pourrait-il que la garce ne soit en réalité pas morte et ait profité de son départ pour s’en prendre à son frère ?? Bluebell hésita de longues secondes entre l’impérieux désir de revenir aux toilettes et l’obligation morale d'obéir à son jumeau. Et ce ne fut qu’une fois tout à fait arrêté, les premiers élèves s’extirpant de sa masse métallique, que Maxton réapparut enfin dans le wagon, ôtant le charme de désillusion. Le visage de Bluebell s’éclaira d’une violente joie tandis que celui de son jumeau ne reflétait qu’une extrême fatigue. Il se laissa tomber à côté d’elle et la jeune fille se jeta aussitôt dans ses bras, serrant fort son héros. Il lui demanda de s’expliquer, réticent à lui rendre son étreinte, mais Bluebell ne perdit guère sa verve, restant blottie contre lui, les bras autour de son cou. Il était sain et sauf. “Elle m’a défiée. Elle a insulté les Sørensen. Elle t’a traité de crétin” lista-t-elle en rouvrant les yeux, observant un point invisible derrière son frère. “J’ai essayé de l’avertir, je te le jure, mais elle ne voulait rien entendre. Je n’ai pas eu le choix.” C’était une évidence : comment la laisser fanfaronner alors qu’elle n’avait strictement aucune légitimité ? Il avait fallu la réprimander, lui faire payer le prix de ses inepties. “Tu me crois, n’est-ce pas ? Tu sais que je n’ai pas eu le choix ?” fit-elle en se détachant enfin pour consulter ses yeux. Ses propres traits ne reflétaient qu’un immense besoin d’approbation, certainement parce que dans toute sa conviction subsistait un fragile déséquilibre. Elle ne réalisait pas vraiment l’ampleur de la situation, incapable de comprendre qu’elle avait bel et bien tué. Elle l’avait vue tomber à même le sol dans une flaque de sang, elle l’avait vue se désarticuler mais, était-ce si radical, était-ce vraiment fini, irréparable ? Tout en sachant pertinemment la réponse, Bluebell  ne parvenait pas à pousser son raisonnement plus loin. Oui, elle avait tué. Mais elle ne voyait cela que comme un mal nécessaire. Du reste, elle demeurait innocente, emportée par un impérieux besoin de rétablir une noblesse que cette garce avait essayé d’entacher. Maxton finit par briser le silence en se relevant, lui tendant son bras pour l’inviter à sortir du train. Celui-ci était désormais presque vide et ils devaient se dépêcher avant d’être retrouvés en dernier à proximité d’un cadavre. Assurés et pourtant tremblants, ils gagnèrent ainsi le quai dans la fraîcheur de la nuit. Maxton observait les élèves s’aligner les uns à la suite des autres pour avancer vers les calèches un peu plus loin, Bluebell considérait un banc vide de l’autre côté. Eclairé par un lampadaire, il semblait profondément anecdotique, tout au mieux dérisoire. Il lui valut pourtant une vague de regrets. Elle n’était pas coupable d’avoir tué. Elle était responsable de n’avoir pas su protéger les siens plus tôt.

Dé lancé ici.
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Watch me unravel




Durant l’interminable trajet qu’il avait dû faire pour revenir à leur wagon, Maxton n’avait cessé de rejouer en boucle les réactions de sa sœur, comme pour tenter d’y trouver la moindre logique. Il n’y parvint pas. Evidemment. Il n’y en avait à première vue aucune et elle avait eu beau scander qu’elle pouvait tout expliquer, une petite voix railleuse lui soufflait qu’il risquait de ne pas apprécier la justification. Peut-être aurait-il dû se réjouir de voir que la vue du sang ne l’affectait plus comme avant, mais il n’était même pas certain que ce soit une réussite en soi. Quand elle en avait peur, elle se tenait loin des ennuis. Là, il avait eu l’impression que les rôles étaient inversés. C’était lui qui avait tremblé devant le spectacle carmin.

Au moins, quand il arriva dans le wagon, elle eut le mérite de paraître soulagée. Heureuse de le voir même. Il en était absolument sûr puisqu’elle ne chercha pas à masquer les émotions qui se dessinaient sur son visage, comme pour lui laisser un accès direct à ses pensées. Un privilège dont il ne profita qu’une demi seconde avant qu’elle ne se jette dans ses bras, dans un élan d’expressivité presque incongru. Elle n’était pas câline et les circonstances n’induisaient pas une étreinte. Mais il ne la repoussa pas, profitant de son contact pour essayer de se raccrocher à la réalité. De manière plus sinistre, pour en avoir aussi le souvenir s’il devait finir cette rentrée à Azkaban. Sans lâcher son cou, elle se lança à lui expliquer comment le drame avait eu lieu et il fut presque content d’être tellement tendu qu’aucun de ses muscles n’étaient encore en capacité de tressaillir face à ses explications.

Maxton l’observa silencieusement, atterré par sa réponse. Là encore, avec ses grands yeux bleus presque candides, elle ne se rendait pas compte qu’elle arrivait encore à ne penser qu’à elle. Comment expliquer sinon qu’elle lui fasse risquer Azkaban pour de telles futilités ? Bien sûr qu’elle avait le choix. Blaze avait fait pire et il ne l’avait pas tué. C’était elle et sa rage latente qu’elle avait essayé d’apaiser, lui n’avait pas besoin de cela. Il n’avait pas besoin de nouveaux cadavres, de secrets, de sang sur les mains. Il ne comprenait même pas qu’elle ne voie pas la difficulté. Et à la fois, il n’avait aucune envie qu’elle prenne conscience de ses pulsions de destruction pour s’en servir à tout va. Comment pouvait-il lui reprocher des émotions d’enfant alors qu’il avait souhaité la maintenir dans ce rôle ? Il se souvenait parfaitement de la solitude atroce qu’il avait ressentie à la mort de leur géniteur, de ce qu’il aurait aimé entendre pour être rassuré à cette époque. Si elle avait l’impression qu’il lui en voulait, il lui ferait vivre exactement l’enfer qu’il avait enduré plus d’un an avant. Elle s’effondrerait comme il s’était effondré. Parce que c’était elle et lui contre le monde, même si elle avait tort, même si elle les mettait en danger. Voilà pourquoi il soupira et se contenta de relever sobrement

- Elle m’a traité de crétin et alors ? Elle ne valait rien. Son avis ne valait rien. Tu ne peux pas éliminer tous les gens qui ne nous aiment pas. Cela ferait trop de corps, ce n’est pas assez discret.

La mine de sa sœur s’assombrit. Il ne lui avait pas confirmé qu’elle n’avait pas le choix et il ne le ferait pas. Le mensonge était trop gros pour être crédible. Il esquissa plutôt un très léger sourire, certainement un brin factice, et changea l’angle de la discussion

- Je n’ai pas besoin que tu défendes mon honneur, je m’en charge.

Les secondes s’égrainèrent et un nouveau soupir lui échappa, cette fois-ci presque triste. Maintenant que l’adrénaline retombait, la culpabilité revenait, dévorante. S’il ne l’avait pas battue froid alors qu’elle était fragile, s’il avait été suffisamment intelligent pour être un minimum résilient, tout cela ne se serait pas produit. Quel idiot, il l’avait poussée à bout, jusqu’à ce qu’une ultime goutte d’eau ne fasse déborder le vase. C’était bien normal qu’il la protège en endossant le meurtre, puisqu’elle avait décompensé à cause de lui. Ce fut à ce moment là qu’il lui rendit son étreinte, comme pour lui exprimer ses excuses, même s’il doutait sincèrement qu’elle puisse les comprendre.

- Ca va aller, ça ne change rien, c’est toujours toi et moi.

C’était ce qu’il aurait aimé entendre quand les rôles avaient été inversés, alors il lui avait énoncé ces mots, sans réfléchir qu’ils étaient trop différents pour avoir les mêmes besoins. Elle aurait besoin qu’il lui dise qu’il était fier d’elle, ce qui n’était pas le cas. Une mort sans but et sans préparation, elle valait mieux que cela. Elle l’observa d’ailleurs sans comprendre, comme s’il venait de répondre totalement à côté de sa question. C’était le cas, d’ailleurs. Pour le reste, il fallait rejoindre les autres.

- Allons sauver les apparences, ma chère.

Il n’y avait pas encore de hurlement, donc le corps n’avait pas été découvert pour l’instant. Autant s’enfuir tant que cela était possible.


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