Caleb avait l’air de mauvais poil. Rien qu’un peu de boisson et de petites blagues ne pouvaient réparer, pensait-il. En effet le vert et argent lui avait proposé un rencard dans le parc. Il était vrai que cela faisait maintenant quelques semaines qu’il avait été compliqué de trainer ensemble, notamment à cause des nouvelles règles qui interdisaient les grades de se mélanger. Encore une connerie de la direction de cette école pourrie. Max était ravi cependant que Caleb veuille bien balancer les règles pour trainer avec lui. De toute façon, tout lui allait plutôt que de trainer dans ce dortoir miteux avec les autres grades aciers, qui étaient, pour la plupart, un peu relou sur les bords, il fallait quand même l’avouer. Sky n’était même pas là cette aprem, alors sans elle c’était encore pire. Ainsi Max attrapa son sac à dos et fourra dedans un peu de matos avant de se diriger vers le parc pour rejoindre son pote.

Le pauvre avait quand même un peu morflé avec l’explosion. Tout comme Carla, il avait été au mauvais endroit au mauvais moment. Mais heureusement, il ne s’était pas fait défoncé comme d’autres, donc c’était déjà ça. Peut être même allait-il avoir des cicatrices sexy. Et ce genre de blessures de guerre faisait chavirer le cœur des nanas. Heureusement qu’il n’avait pas besoin de ça, parce qu’il aimait pas avoir mal, alors hors de question de s’en faire une exprès. Il poussa les grandes portes pour arriver dans le parc. La journée était plutôt sympa, le soleil était de sortit. Et évidemment avec ce temps plutôt doux, de nombreux élèves avaient décidés de se prélasser dans l’herbe. Mais Max ne se faisait pas d’inquiétude. Ils avaient un endroit bien à eux au fond du parc, à l’abri des regards, près d’un arbre, où ils trainaient depuis la première année, et où ils étaient rarement dérangés. L’année dernière, ils étaient plus nombreux là-bas puisqu’il y avait d’autres potes genre Fitch ou Abercrombie par exemple, mais eux, comme une bonne partie des autres, avaient quitté l’école à la fin de l’année dernière, contrairement à lui, Cab, ou encore Carla qui avaient redoublés. Dans un sens Max ne regrettait pas, il aimait bien Poudlard au fond. Il considérait le château comme son grand terrain de jeu. Mais bon ce terrain de jeu était un peu chiantissime avec les nouvelles règles sans queue ni tête.

Le sourire aux lèvres, le poufsouffle arriva dans le fond du parc, et aperçut la silhouette de Cab. Bon au moins il n’était pas trop en avance, et n’aurait pas à attendre avant de commencer à se fendre la poire, c’était un bon point. Il lui fit un signe de la main, tout en arrivant à sa portée. Bon, visiblement Cab continuait à faire un peu la gueule. Il se demandait bien quelle mouche l’avait piqué aujourd’hui ? Il haussa les épaules, pensant (probablement à tord) que ce n’était rien de grave, comme d’habitude. Il avait déjà allumé une clope cependant, et Max fit glisser son sac vers l’avant histoire d’avoir accès à son paquet pour l’accompagner. Mais au lieu d’être accueilli comme un roi, il fut confronté à une belle insulte. Il s’était déjà fait traité de connard par pleins de meufs, c’était pas nouveau, mais bon toujours surprenant de se recevoir ce genre de salutations. Il plissa les yeux un peu confus.

– Alors on me l’a déjà dit. Mais c’est généralement après une mauvaise baise, ou après avoir tej une bimbo une fois qu’elle a raconté à toutes ses potes qu’elle m’avait transformé, tu vois le délire ?

HA HA HA ah … Nan visiblement sa petite tentative d’humour n’avait aucun effet sur son public puisque Caleb lui lançait un regard noir. Okie dokie, qu’est-ce qu’il avait fait comme connerie pour mettre en rogne son pote ? Qu’on soit en colère contre sa personne n’était pas une première … mais cette haine ne venait jamais, généralement, de Caleb d’où la surprise du poufsouffle. Clairement il ne comprenait pas l’agressivité de son pote pour le coup. Car pour lui, tout ça avait l’air de venir de nulle part. D’ailleurs pour bien montrer qu’il n’était définitivement pas prêt à se marrer avec lui, il lui fit un autre commentaire tout aussi agressif.

Le jeune homme le regarda totalement confus, parce qu’il n’avait pas la moindre idée de ce qu’il voulait dire. Il ne savait pas de qui il parlait non plus. WTF. Il avait loupé un épisode ou quoi ? Parce que pour le coup rien n’était clair : ni sa colère, ni ce qu’il était censé se reprocher maintenant.

– Excuse mais je suis censé avoir quelque chose à me reprocher ?

Genre il voulait bien être sympa avec son pote mais s’il ne savait pas de quoi il parlait, il ne pouvait clairement ni discuter, ni argumenter, ni se défendre, donc Caleb allait devoir être plus clair et plus direct s’il voulait des réponses de la part de Maxwell.

Grosse ambiance avec Caleb dans le parc. Déjà la conversation avait commencé par une belle petite insulte. Heureusement pour Maxwell, il n’avait jamais été du genre très susceptible. Mais peut être prenait-il un peu trop tout à la rigolade, comme il le prouva immédiatement avec sa réponse. Il savait, il sentait que son meilleur pote n’était pas content, mais pourtant il pensait pouvoir détendre un peu l’atmosphère avec son humour légendaire. Erreur. Grosse erreur. Le serpentard ignora brutalement sa blague et continua de lui lancer un regard noir. Ok. Bon, Max décida d’abord de s’allumer une cigarette, visiblement la conversation allait être intense. Pour dire vrai, il n’était pas un grand fan des disputes, ou des règlements de compte. Il ne l’avait jamais été. Il préférait vivre dans son monde rempli de fun. Et puis généralement s’il y avait engueulade c’était avec Carla, pas avec lui, d’où sa surprise. Au bout de sa deuxième pique, le poufsouffle comprit qu’il n’allait pas réellement pouvoir ignorer l’humeur de son ami, et allait devoir y faire face. Mais pourquoi tant de colère ? Qu’avait-il bien pu faire pour le mettre autant en rogne ? Ce fut sa prochaine question. Car clairement il ne pouvait pas se défendre sans avoir un minimum d’information sur les faits qui lui étaient reprochés. A peine sa cigarette terminée que Caleb en allumait une nouvelle. Ca ne pouvait pas non plus être un bon signe. « A toi de me dire » qu’il se prit en pleine face. Le garçon fronça les sourcils toujours confus. S’il lui posait la question c’est qu’il ne savait pas. Ce petit jeu pouvait donc encore durer longtemps si Caleb ne se décidait pas enfin à lui dire ce qu’il avait dans la tête. Maxwell prit une taff, restant calme, et silencieux, attendant que les langues se délient et qu’il puisse apporter quelque chose à la conversation.

Il se décida enfin à parler, et laissa échapper les raisons de sa colère. Tout d’abord il semblait être vexé que Maxwell n’ait pas pris assez de nouvelles de lui après l’incident. Il avait immédiatement demandé de ses nouvelles à Carla lorsqu’il avait appris, puis lui avait envoyé un hibou quelques jours plus tard, mais soit, il pouvait comprendre ce reproche. Il allait ouvrir la bouche, mais Caleb n’avait pas fini et continua donc sur sa lancée. Il lui parla de ses plans avec des ingrédients toxiques. Il lui fallu une seconde pour comprendre à quoi il faisait référence, avant de se souvenir de son échange d’hibou avec Dimitri. Mais quelle grosse balance ce type mon dieu. Il avait été con de lui demander à lui pour le coup. Et dernier reproche pour le moment, celui de participer à des réunions contre le système. Ah. Ca par contre, on put immédiatement lire sur le visage de Max qu’il ne s’y attendait pas du tout. Maxwell n’a pas baissé les yeux, encaissant les divers reproches qu’on lui faisait. Caleb semblait avoir fini, du moins pour le moment, lui laissant un peu de répit pour pouvoir commencer à lui répondre.

– J’pensais pas que tu m’en voulais à c’point pour l’histoire de prendre des nouvelles mais d’acc, j’aurais du-pu prendre plus de nouvelles. Désolé.

Ca suffirait ? Pas sûr. Mais c’était vrai. Pour le coup, il ne pouvait pas se défendre sur le sujet. On parlait de faits et de ressentis. Et si Caleb s’était senti abandonné après son accident, il ne pouvait pas remettre en cause ses sentiments et ne pouvait que s’excuser. Maxwell avait tendance à ne pas assez prendre les choses au sérieux, et le fait que Caleb aille assez bien lui avait suffit pour être rassuré. Mais si la même chose lui était arrivé, il en aurait fait des tonnes et aurait fait son mourant à l’infirmerie – et pour le coup il aurait voulu que la terre entière (et en particulier son meilleur ami) le plaigne et le dorlote. Leçon comprise.

Par contre pour le reste ce n’était pas le même délire. Cela reposait sur la trahison de deux personnes finalement, une qui comptait un peu plus que l’autre d’ailleurs. Deux nouvelles qui n’auraient jamais du atteindre ses oreilles techniquement si tous les partis avaient respectés les accords.

– J’savais pas que le gosse van Aken te répondait et v’nait te balancer tous les trucs qu’on lui demande. Vous êtes proches depuis quand au juste ?

Pour le coup, il ne niait pas les faits mais ne s’en excusait pas non plus cherchant à comprendre pourquoi le gosse était allé immédiatement tout balancer à Caleb. Son plan n’était même pas encore totalement créé, et c’était bien pour ça qu’il ne lui en avait pas encore parlé. Il attendait de voir s’il y avait moy’ de se procurer les ingrédients avant tout. Ne pas mettre la charrue avant les sombrals, en bref.

Mais par contre, ce qui le rendait hors de lui était le fait qu’il sache pour les réunions. Pas qu’il ne lui faisait pas confiance, mais le fait qu’il soit au courant laissait entendre que quelqu’un lui avait dit. Etait-ce Carla après lui avoir promis de ne rien dire à personne ? Il espérait que non parce que ça allait sérieusement le souler pour le coup.

– Mais mec, on a pas pu trainer ensemble depuis toutes les nouvelles interdictions. Je suis censé te parler de ça par hibou en fait ?

Encore une fois, il ne niait pas les faits, mais ne s’en excusait pas pour autant.

Maxwell n’aimait pas les embrouilles. Si certaines personnes se complaisaient dans l’idée de s’énerver, ce n’était pas son cas. S’il pouvait les éviter, il le faisait avec beaucoup de plaisir. Parfois ce n’était pas si simple, et il avait vécu de nombreuses disputes avec Carla qu’il n’avait malheureusement pas pu esquiver. Mais s’il y avait bien une personne avec qui il n’y avait pas de problème du genre, c’était Caleb. Le serpentard lui ressemblait fortement dans la personnalité. Tout deux vivaient plus à la cool, et n’avait jamais grand-chose à se reprocher. Du moins, c’était ce qu’il pensait avant que son meilleur pote ne lui envoie une invitation dans le parc pour se décharger de sa haine. Il n’avait pas été inquiet, pensant qu’il n’y avait rien qu’une bonne blague ne puisse désamorcer. Mais aujourd’hui Maxwell avait eu tord. Ses blagues ne faisaient aucun effet, pas un sourire sur le visage de Caleb, mais surtout un regard rempli de colère. Comment en était-il arrivé là ? Pourquoi autant de ressentiments, alors qu’il avait l’impression que les choses allaient bien entre eux ? Le poufsouffle pouvait encaisser de se faire traiter de connard, mais il aimerait tout de même en savoir les raisons, ne serait-ce que pour comprendre. Ni une ni deux, Caleb ne se fit pas prier pour lui envoyer plein la gueule sur divers sujets. Wow. Impressionnant de se rendre compte de la liste de « fautes » dressés par son meilleur ami. S’il y avait tant de choses qui le dérangeaient, pourquoi n’était-il pas venu le voir avant, ou directement, au lieu de tout accumuler ? Premier point dérangeant était le fait qu’il n’ait pas pris assez de nouvelles de lui après l’incident. D’accord, il prenait. Peut être aurait-il dû en prendre plus, lui montrer qu’il s’inquiétait réellement pour lui. Caleb avait le sentiment d’être abandonné par son meilleur ami, et même si ce n’était pas ce que ressentait Max, il ne pouvait pas invalider ce que lui ressentait par égo. Il reconnait ainsi sa faute, s’excusant de ne pas être venu le voir plus rapidement, ou d’avoir pris un peu trop à la légère la situation. Caleb le connait, il sait que Max est de nature à prendre les choses légèrement, mais face à cette situation, il avait besoin de plus de soutien de la part de son ami, chose qu’il n’avait pas eue. Il était en faute. Si les rôles avaient été inversés, Max aurait surement aimé qu’on le traite comme un roi, comme la pauvre victime qui avait survécu. Mais il était plus dramatique que son pote de base.

– J’pensais qu’un peu d’humour aiderait dans ce genre de situation. Désolé si ça t’a blessé.

Répondit-il simplement. Il n’y avait pas grand-chose à dire de plus sur la question. Il s’était excusé, mais ce qui était fait était fait, et il ne pouvait pas revenir dans le passé pour le changer. Le deuxième reproche le prit de cours. Clairement il ne s’attendait pas à ce que Caleb soit au courant pour cela. Pas qu’il voulait garder le secret face à son meilleur ami, mais il ne voyait pas la connexion entre le gosse et lui. Pourquoi est-ce que mini-serdy était allé cafter à Caleb, au juste ? Ca n’avait absolument aucun sens. A son oncle, à la limite ? Mais à son pote, WTF ? Le serpentard lui répondit clairement. C’était son cousin. Première nouvelle. Max se demandait pourquoi il ne savait pas cela. Mais à vrai dire, ça n’était surement jamais venu dans la conversation. Parce qu’il ne voyait pas totalement Caleb comme un sang-pur. Il savait évidemment qu’il en était un, mais il avait tendance à l’oublier. Il n’était pas comme les autres. Il ne prenait pas les gens comme des sous-merdes. Il trainait plus souvent avec lui qu’avec d’autres SP. Alors non il n’avait pas fait le lien avec les autres SP, avec le fait que la plupart des grandes familles étaient reliés d’une manière ou d’une autre.

– Ah ok. Bon bah faut que je fasse gaffe aux gosses, parce que clairement il sait pas garder un secret non plus celui-là. Après détend hein, je cherchais à tuer personne avec ces ingrédients.

Dit-il d’un ton qui se voulait rassurant. Il voulait faire une petite expérience rien de plus, ça ne valait pas le coup de s’engueuler pour si peu selon lui.

Mais finalement ce fut le dernier reproche qui l’embêta le plus. Caleb était au courant pour les réunions secrètes des indignés, donc quelqu’un lui avait dit, avait craché le morceau, quelqu’un en qui il avait confiance. Il tombait de haut, ne s’attendait clairement pas à se recevoir ce genre de truc en pleine face. Le garçon laissa échapper qu’ils n’avaient pas pu trainer ensemble depuis les dernières interdictions. Et ce n’était clairement pas quelque chose à dire par hibou. Mais Caleb avait raison. Il avait tout le temps pour lui dire. Cette réunion ne datait pas des dernières interdictions. Il ne lui avait pas dit. Et si le jeune homme n’avait pas finit par le savoir, lui aurait-il réellement confié qu’il participait à ce genre de réunion ?

– Qui t’a parlé de ça ?

Demanda-t-il d’un ton clair. Si Caleb avait ses questions, lui aussi en avait quelques unes, et notamment le nom de celui qui avait balancé. Il n’en avait parlé qu’à Carla, alors c’était sans doute elle. Ou alors Skyler qui était peut être encore proche de Caleb ? Il avait besoin de savoir d’où venait cette petite trahison pour prendre des dispositions.

– C’est une réunion secrète, je ne pouvais en parler à personne.

Le gosse van Aken était donc le cousin de son meilleur pote. Il en était surpris évidemment, n’ayant jamais été mis au courant de cette parenté. Dans un sens, il comprenait que ça n’ait jamais été porté à sa connaissance. Pourquoi diable aurait-il eu besoin de le savoir ? Caleb semblait un peu trop protecteur de celui-ci. Heureusement pour lui, il ne savait pas que Maxwell avait tenté de faire chanter le jeune homme l’année passé. Le serpentard lui demanda simplement de ne plus le solliciter pour ce genre de choses. Qu’il ne s’inquiète pas, il n’y avait absolument aucune chance que le poufsouffle demande à nouveau un truc à ce gosse. En effet, il lui avait bien prouvé qu’il ne savait pas garder un secret, et qu’il était prêt à le balancer directement. Ce n’était donc pas quelqu’un sur qui il pouvait compter pour quoi que ce soit. Autant se trouver un autre pigeon pour son sale boulot, quelqu’un qui pourrait se la fermer plus d’une demi-heure au moins. Maxwell hocha la tête, comme pour accepter. Même s’il se doutait bien que venant de Caleb, ce n’était pas réellement une question mais plutôt une affirmation.

Le poufsouffle n’est pas stupide, il sent l’énervement de son ami. Une colère qui ne semble pas s’éteindre au cours de la conversation, pire, il semblerait que chaque mot prononcé par Maxwell le tende un peu plus. Les deux premiers reproches, bien que réels, étaient plutôt superficiels par rapport au dernier. La colère de Caleb résidait dans le fait d’avoir été tenu à l’écart de sa participation aux réunions secrètes de Skyler. Comment cette information avait-elle pu arriver jusqu’à ses oreilles ? Il l’ignorait. Bien sûr, il avait quelques prénoms en tête : Carla ou Skyler. La première puisqu’il avait eu une conversation avec elle sur le sujet quelques jours auparavant, et que depuis quelques temps, elle parlait apparemment avec son meilleur pote en secret. La deuxième car il fut une époque où les deux serpentards se côtoyaient. Si la deuxième avait une excuse : c’était son combat et elle pouvait choisir qui elle mettait dans la confidence ou non, la première n’en avait pas. Carla lui avait promis de ne rien dire à personne. Et peu importe qui il avait en face de lui, même si c’était son meilleur ami, il était la preuve qu’elle n’avait peut être pas respecté la parole qu’elle lui avait donné. Un coup dur pour Maxwell qui avait du mal à chasser ce sentiment de trahison de sa tête. Pourquoi après lui avoir promis, elle avait accouru pour tout répéter à Caleb ? Pourquoi l’avoir fait passer avant sa promesse ? Jamais il n’avait imaginé que Carla ne puisse pas être totalement loyale envers lui. Et cette idée lui laissait un gout assez amer dans la bouche. Mais pour le moment, ce n’était que des spéculations. Caleb ne lui avait pas donné de nom. Et il se doutait qu’il n’avait aucunement l’intention de le faire.

Maxwell expliqua de manière claire et calme que cette réunion était secrète, et qu’il ne pouvait en parler à personne. Loin de le calmer, le serpentard semblait se tendre à chaque parole prononcé par le poufsouffle. Il lui fit comprendre qu’il avait perdu le droit de lui poser des questions sur l’identité du traitre en lui cachant une telle chose. Il s’en doutait. Max n’avait pas l’intention d’insister. Il irait voir Carla plus tard pour confirmer ou dissiper ses doutes sur la question. Il laissa Caleb continuer. Celui-ci n’avait pas encore craché tout ce qu’il avait en lui. Il était clair qu’il prenait son silence pour une trahison. Et Maxwell, silencieux, le regardait finir de former ses propos. Il ne lui avait rien dit, pendant des semaines. Et il pouvait comprendre que ça le blesse, d’être mis de côté de cette manière, d’être tenu à l’écart d’une chose aussi importante.

– Je pensais que vous pourriez m’en dissuader.

Laissa-t-il échapper. Vous … lui et Carla. Et il avait compris que c’était le cas lorsque Carla lui avait fait part de ses pensées sur la question, lorsqu’elle l’avait presque accusé d’être au courant des plans qui avait mené à une explosion dans la tour des privilégiés. Et s’ils avaient voulu l’en dissuader avant que ces réunions se produisent, il les aurait surement écouté d’ailleurs. L’avis de son meilleur pote était très important et avait beaucoup de poids dans sa manière de prendre des décisions. Bien plus qu’il ne se l’imaginait surement. Cette explication ne lui conviendrait surement pas, mais il y avait au moins une part de vérité dedans.

Caleb arriva finalement à une conclusion : le fait qu’il ne lui aurait jamais dit. Maxwell le regarda dans les yeux. Si aucun son ne sortait encore de sa bouche, ses yeux le trahissaient surement déjà. Non, il ne pouvait surement pas cacher le fait qu’il n’avait pas eu l’intention de lui en parler, ni à lui ni à Carla. Et la seule raison pour laquelle les deux étaient au courant aujourd’hui, était parce que quelqu’un d’autre que lui les avait mis dans la confidence.

– Elle prenait déjà trop de risques avec cette réunion, je ne pouvais pas la mettre en danger en révélant ça. Tu ne faisais pas parti de la liste, au même titre que Carla, ou tous les grades ors, parce qu’elle pensait surement qu’on ne peut pas se battre contre un système qui nous avantage. Peu importe ce que j’en pense, ça me donne pas le droit de mettre en péril le secret du mouvement. Crois moi, je suis désolé que tu te sentes trahis, et je te demande même pas de comprendre …

Est-ce que ce genre d’explications allait le satisfaire ou au contraire le tendre encore plus ? Il n’en savait rien. A vrai dire, il ne pensait pas un jour en arriver là avec son meilleur ami, alors tout était possible.

– Mais je n’ai rien à voir avec l’explosion, si toi aussi tu en doutes.

Ce n’était pas la question maintenant, mais si Carla avait douté de lui, peut être que les mêmes doutes s’étaient installés chez Caleb et il tenait à rétablir sa vérité. Il n’avait rien à voir dans cette histoire, et peu importe les décisions qu’il avait pris, jamais il ne ferait quelque chose qui puisse lui nuire.

Il avait dit « elle » sans réfléchir, sans tourner sa langue dans sa bouche. Ca lui avait échappé naturellement. Mais Caleb n’était certainement pas passé à côté. Il se tut, ne voulant pas dire un mot de plus. Pas qu’il ne faisait pas confiance à Cab comme celui-ci le pensait, mais parce qu’il avait fait une promesse à Skyler. Et qu’il voulait la protégeait. Elle était son amie également, et sa loyauté envers elle était présente et persistante. Ce n’était certainement pas à lui de révéler ses plans concernant les indignés. Il n’en avait aucun droit. Alors il le laissa continuer, sachant pertinemment que son silence allait continuer de l’énerver. Il lui reprocha clairement de mettre en péril leur amitié à cause de ses cachotteries et de ses coups en douce. Lui ne l’avait pas perçu de cette manière. Il n’y avait pas pensé. Dans sa tête, son amitié avec le serpentard était au dessus de tout, et ne pouvait pas s’abimer à cause d’une réunion aussi stupide. Mais maintenant que le jeuen homme était hors de lui, il commençait à douter. Il était frustré de cette situation, ne sachant pas comment avancer pour arranger les choses. Comment était-ce possible que leur duo inséparable puisse s’effriter de la sorte ? Il ne cachait plus sa colère, laissant des cris sortir de sa bouche, lui reprochant son silence … Silence que le jeune homme continuait de laisser s’installer au lieu de réagir. Il ne voulait pas dire quelque chose qu’il regretterait, et il ne tenait pas non plus à envenimer la situation. Et pourtant les deux adolescents semblaient être à un point de non retour. Chacun était enfermé dans leur perception de la situation.

Maxwell retrouva finalement la parole pour lui assurer qu’il n’avait rien à voir avec l’explosion. Après tout, Carla avait été l’une des premières à douter de lui sur la question. Alors il pensait peut être que Caleb pouvait partager son avis. Mauvaise stratégie de la part du poufsouffle puisque cette phrase eut le don de finir Caleb. Le jeune homme balança rageusement sa cigarette sur le sol, avant de se casser sans retourner les talons. La conversation était finie. Maxwell laissa échapper un cri de colère. Putain. Mais comment est-ce que tout cela pouvait bien arriver ? Pourquoi ne pouvaient-ils pas trouver un terrain d’entente et se rabibocher. Il était fou de rage de s’imaginer qu’il puisse perdre son frère pour une histoire aussi stupide. Mais la réalité était dure à avaler. Caleb était parti pour mettre fin à cette conversation, et possiblement à leur amitié. Rien n’était résolu, et les deux garçons étaient tout deux plus frustré et énervé que jamais.

Maxwell shoota dans un caillou avec son pied, comme pour laisser sortir sa frustration qui l’étouffait. Puis il se laissa tomber sur le sol, contre l’arbre qui se trouvait à côté. Il mit sa tête entre ses bras, perdu. Pour la première fois, il ne savait pas comment agir avec Caleb. Sa dispute avec le jeune homme lui faisait bien plus de mal qu’il n’ait laissé paraitre lors de leur discussion … C’était trop. Trop de pression, trop de frustration, trop de tristesse à l’idée de réellement le perdre … Il était en colère contre lui …. Mais surtout contre sa propre personne. Il y avait surement des dizaines de manières qui aurait pu éviter d’en arriver jusque là, mais il s’en était rendu compte bien trop tard … Après de longues minutes seul, le jeune homme essuya ses yeux et se releva. Il était hors de question que Caleb disparaisse de sa vie pour une connerie pareille. Et peu importe le temps ou les efforts que ça prendrait, il refusait catégoriquement que cette discussion marque la fin de leur duo.