Le silence de l'agneau

Jamie & Professeur Alice Cooper

Cela faisait environ une heure qu’il corrigeait des copies. Une heure pendant lequel il notait que grand nombre de ces étudiants n’avait pas tout à faire compris la matière qu’il avait donné, il y avait quelques jours. Certains se démarquait admirablement, d’autre donnait l’impression de n’avoir été là dans la foule que pour … dormir. Il ignorait ce qui les avait décidés de prendre cette option, mais il devait s’empresser de redresser le tir avec eux pour comprendre pourquoi leur score était si misérable. Un hibou entra déposer un courrier dans sa boite juste à gauche de son pupitre. Tendant la main, il le prit et le déplia d’une main assurée.

Premier réflexe, regarder la signature ; c’était un mot d’Alice. Le premier réflexe fût de se demander s’elle avait eu vent de ces tentatives d’informations auprès du Directeur. Elle lui avait conseillé la retenu et de faire attention aux choses qu’ils pouvaient dire; force était de constaté qu’il n’avait pas retenu son conseil plus qu’il ne le fallait. Il s’attendait à ce qu’elle lui dise de se taire ou quelque chose du genre. Après tout, tout le château était en émoi depuis la bombe qui avait sauté dans la tour privilège. Même les enseignants ne devaient pas s’en approcher à la demande du Ministère, le temps que l’enquête soit conclue. Des rencontres individuelles avaient même débuté dans le but de sonder les élèves ; et les professeurs n’étaient pas exclus du topo, bien qu’aucun d’entre eux, n’eut été sur les lieux. Il gardait un vague souvenir du carnage et s’était activé à aller chercher, pour sa part, de l’aide à Ste-Mangouste. Il avait fait aussi vite qu’il avait pu pour revenir avec les secours et avait assister au rapatriement des élèves blessés. Depuis, c’était la chasse au sorcier malfaiteur qui avait fait sauter une bombe et la scission d’une partie des élèves de l’école vers un nouveau dortoir, au 2e, les aciers. Il n’aimait pas vraiment la tournure des choses. Pris entre son envie que les choses restent calmes et celui de sa propre révolte, il balançait sur un fils pour tenir son propre équilibre. Décidément être professeur à Poudlard n’était pas de tout repos.

Le pli parlait de Mlle Davenport. Il se souvenait très clairement de la jeune fille, pleurant à chaude larmes dans les bois. Elle avait eu l’air tellement désemparé, tellement fragile et restait obstinément fermé à lui raconter dans plus ample détails. Il n’était pas là pour la juger ou la brusquer, ainsi son premier réflexe fût de se sentir un peu trahie qu’elle ait ouverte la porte plus grande à Alice et non à lui. Peut-être était-ce parce que c’était une femme. Il devait se rabattre sur se fait pour combler le sentiment amer qui le prenait alors qu’il écrivait à l’enseignant d’arithmancie qu’il passerait avant sa ronde en soirée. Mais force était de constaté qu’il ne pouvait pas rester sur cette position, cette gamine avait besoin d’aide et la rancune ne serait d’aucune utilité pour l’aider.

Le souper passa vite, et alors qu’il notait que la Directrice de Pouffsoufle s’éclipsait rapidement. Il prit le temps de finir de manger avant de rejoindre ces quartiers. Toqua trois coups à la porte et attendit qu’elle accorde son accord avant d’entrée.

Bonsoir Alice.

Il referma la porte derrière lui, et jeta un coup d’œil autour de lui. Hésitant entre s’asseoir ou rester debout. Il n’était pas souvent venu dans son bureau. Deux fois peut-être ? Et ne s’y était clairement pas attardé plus qu’il le fallait. Par habitude, il voyait ces collègues dans le salon des professeurs ou encore dans la grande salle, les rejoignait directement dans leurs classes après leur cour pour traiter d’un sujet urgent. Mais bon. Cette conversation se devait de se faire seul à seul et sans distraction. La jeune fille était plutôt hermétique en information et il se doutait que la situation était assez grave pour qu’il verrouille la porte derrière lui et s’assure que personne n’aurait la possibilité d’entendre les échos de leur parole.

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Alice était préoccupée et elle savait qu'elle ne résoudrait pas ce problème toute seule. Depuis qu'elle avait rencontré Sarah Davenport, à l'aube de sa première année, elle avait eu conscience qu'il y avait quelque chose à découvrir de particulièrement peu plaisant. Ce n'était pas compliqué de le deviner il suffisait de connaître son nom. Elle savait que c'était une famille connue pour être pro sang-pur et pour haïr les moldus au point oui il pouvait être dangereux pour un membre de la famille de ne pas être en accord avec cela. Il ne lui avait pas fallu longtemps pour comprendre que Sarah était dans ce cas.

La petite ne parlait pas facilement. Elle avait réussi à avoir quelques confidences sur une peur panique de l'enfermement dont elle lui avait parlé en cas de problème à la retenue globale, l'année précédente, mais n'avait pas réussi à lui desserrer les lèvres sur le chapitre de sa vie familiale. Elle n'avait pas poussé sur cette voie, consciente que des aveux obtenus de cette façon n'aurait pas fait de bien à la jeune Gryffondor. Mais maintenant qu'elle avait décidé de se confier à elle, et qu'elle avait conscience de la gravité de la situation, Alice se retrouvait poings liés parce que parler, c'était possiblement condamner Sarah si cela entrait dans de mauvaises oreilles.

Ne sachant comment agir, elle avait décidé de demander conseil à l'un de ses collègues à qui Sarah avait avoué avoir déjà fait un peu de confidences. Elle ignorait ce que Jaimie savait mais elle avait suffisamment confiance en lui pour savoir qu'elle pouvait lui parler de ses découvertes sans prendre le risque de compromettre la fillette. Ce n'était pas lui qui irait rapporter ses aveux aux sang-purs. Elle lui avait donc demandé s'il accepterait de venir afin qu'ils puissent en discuter et qu'il puisse lui prêter main-forte. Quand il frappa à la porte, elle se demandait encore comment il allait prendre le fait qu'elle n'avait absolument aucune solution à lui apporter.

« Entrez. Bonsoir, Jaimie. Merci d'avoir accepté de venir. »

Elle lui offrit un siège et lui proposa une tasse de thé. Elle ne savait pas encore comment la situation allait évoluer et boire quelque chose de chaud pourrait l’aider à mettre ses idées en place. Elle attendit qu'il se soit installé avant d'aborder le sujet pour lequel elle lui avait demandé de venir. Elle ne se doutait pas le moins du monde qu’il fût jaloux puisqu'elle-même ne l'aurait pas spécialement été que la jeune fille décide de se confier à lui plutôt qu’elle. L’important pour elle était qu'elle ait trouvé un interlocuteur à qui parler et l'important était maintenant que ces confidences ne tombent pas dans l'oubli.

« Voilà ce qui s'est passé. Je suis tombée sur miss Davenport alors qu'elle semblait troublée dans le parc du château et je lui ai proposé mon aide. Ce n'était pas la première fois. Je l'ai rencontré avant sa première année, en vacances, par hasard, et je me doutais déjà qu'il y avait quelque chose de difficile derrière son sourire, mais elle est difficile à apprivoiser, comme tu le sais. Elle avait déjà commencé à s'ouvrir un peu à moi mais ce qu'elle vient de m'apprendre est très grave et autant je ne suis pas surprise qu'elle ait été choquée par ce à quoi elle a assisté, autant je ne suis pas tout à fait sûre de la manière idéale de réagir, compte tenu de la puissance des personnes impliquées. Elle m'a dit qu'elle en avait parlé avec toi et j'ai pensé que tu pourrais peut-être m'aider. »

Le plus dur allait encore être de lui raconter toutes les horreurs que ces ordures faisaient subir à de pauvres moldus. Alice n'en était pas revenue elle-même et elle était indignée que des enfants comme Sarah ait pu assister à de tels spectacles. Mais elle n'aurait pas le choix si elle voulait l'aide de Jaimie, elle allait avoir besoin de tout lui raconter.

« Les Davenport et leurs amis organisent des séances ludiques où ils torturent des moldus. Leurs enfants ne sont pas censés le voir mais Miss Davenport y a assisté par accident il y a déjà plusieurs années, et ça s'est reproduit cet été. Elle m'a aussi appris qu'une amie qu'elle s'était faite, moldue, avait été tuée par son père. Ma première réaction serait de prévenir les autorités, évidemment. Mais s’ils apprennent qu'elle a parlé, Miss Davenport risque très gros. J’ai besoin de ton aide. Je ne peux pas rester complètement sans réagir. »

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Jaimie entra, referma la porte derrière lui prestement avant de jeter un coup d’œil dans le bureau d’Alice. La pièce était assez différente de son propre bureau, ne serait-ce que par le fait qu’il n’y avait aucun modèle à coller en cours de montage sur une de ces armoires. Il s’était attelé à un projet particulier dernièrement avec une élève qui affectionnait tout particulièrement l’espace et le ciel et avait monter une petite fusée en démo pour réviser pour lui-même les pièces de l’appareil qu’il allait lui présenter lors d’un lancement spatial sur le balcon monde. Les recherches et la révision lui avait été nécessaire pour ne pas être totalement pris au dépourvu et traiter ces réponses avec le plus de justesse possible. Le bureau de Cooper était agréable même chaleureux.

C’est normal, Alice.

La blonde avait un air très préoccupé, et alors qu’elle se mit à leur servir à tous les deux du thé, il décida de prendre place au fauteuil. Ça ne lui servait en rien de lui opposer sa frustration et ça serait très peu délicat vu la mine qu’elle affichait. L’accablé de reproche et de son propre ressentit n’était nullement approprié, ni attentionné et il restait quand même sensible au ressenti d’autrui même s’il avait ressenti une vague de jalousie enflé alors qu’il avait parcouru le chemin jusqu’à son bureau. Il était conscient que la jeune Davenport avait un problème, en mai dernier, il l’avait trouvé en pleur, et pas qu’un peu - du genre un torrent tumultueux et violent, dans la forêt interdite. S’il avait pensé la gronder un très bref instant, il avait noté qu’elle se grondait elle-même et pour beaucoup d’autre raison que sa présence dans cet endroit dangereux; il n’était pas nécessaire de rajouter une couche à sa culpabilité.

Merci. Dit-il en portant sa tasse à ces lèvres, soulignant qu’il appréciait l’attention.

Il écouta tranquillement l’enseignant d’Arithmancie lui détaillé la situation avec beaucoup plus de clarté. Il n’avait pas pu aller bien loin avec la petite qui était si bouleversée et qui se sentait si mal lors de sa première rencontre. À ce moment-là, il n’était que le dernier professeur arrivée, jeune d’autant plus; personne ne pouvait voir en lui une image paternelle et elle avait beaucoup trop peur des conséquences pour ne pas parler franchement. Il ne lui en avait guère voulu. La gamine avait l’impression de devoir garder un masque constant sur le visage et faire comme si son amie n’était pas morte, comme si cela ne la dérangeait pas. C’était bien évidement tout le contraire, et ce petit cœur d’enfant était bouleversé, brouillé et écrasé sous la souffrance, la crainte et le chagrin.

Il resta coi, ouvrant grand les oreilles. Ludique… comme si torturer des êtres humains étaient un quelconque sport. Il était outré et fort en colère. Il comprenait mieux pourquoi elle ne voulait pas tout lui raconter. Lui qui était habituellement assez sanguin sur ce genre d’absurdité avait l’impression de broyé le rebord de son fauteuil avec sa main posé.

Si j’avais su, cela ferait très longtemps que j’aurais agi. Par Merlin, ça fait un an. Combien d’autres innocents ont…

Ces traits étirés tirés et il mordit et pestait contre lui-même, bien qu’il n’eût été jamais en position jusqu’ici pour régler quoi que ce soit. Il ne pouvait pas continuer sa phrase sans noter les répercussions à jours. Il fallait qu’il trouve une manière de procéder qui ne la mettrait pas en danger. Ce n’était guère facile en connaissant toutes les possibilités des risques qui pouvaient arriver. Et puis, l’école n’était clairement pas sécuritaire actuellement et il n’avait aucune idée à savoir comment réagirait le directeur. Ses attentes et manières élitiste laissaient penser à un pro sang-pur à demi-déguisée.

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La situation était grave et, même si Alice accueillait son collègue avec le décorum qui convenait, l'heure n'était tout de même pas aux mondanités. En fait, et bien qu'elle soit convaincue que son collègue était la personne idéale pour lui venir en aide, elle savait que la façon exacte dont cette aide allait devoir être apportée n'était pas encore claire et ne le serait peut-être pas. Il était dangereux de se frotter à ce genre de personne et si Alice et Jaimie tenaient à partir dans cette direction, il allait leur falloir faire les choses avec prudence, tout en préservant autant qu'il était possible l'innocence de celle qui les avait appelés au secours.

Elle ignorait encore exactement de quelle façon Sarah Davenport avait demandé son aide à son collègue, mais il fallut bien qu’elle lui expose toute la situation, dont elle savait pertinemment qu'il n'avait qu’une partie. Elle ignorait tout de la façon dont l'adolescente en était venue à communiquer ses peurs et ses craintes à l'un ou à l'autre, mais en ce moment, peu lui importait. Comprendre le pourquoi était concrètement le dernier de ses soucis. Elle voulait trouver des solutions pour pouvoir aider la petite fille à s'en sortir, même si elle savait que cela pouvait être compliqué. C’était la raison pour laquelle elle avait besoin de son collègue.

Il écouta attentivement sans l'interrompre, et elle lui en fut reconnaissante. Elle aurait eu infiniment plus de mal à tout lui expliquer si elle avait dû le faire en plusieurs fois. Mais à l'horreur qui se peignit sur son visage au fur et à mesure qu’elle lui expliquait tout ce que lui avait raconté la jeune fille, Alice sut qu'elle n'était pas la seule avoir du mal avec ce qu'il se passait dans les grandes familles de sang-pur. Elle avait la certitude que beaucoup de secrets étaient bien gardé et que seul le fait qu'une petite fille avait été impliquée contre son gré avait permis qu'il soit éventé.

« Depuis un an ? » fit la directrice de Poufsouffle avec un rire jaune. « Non cela fait infiniment plus de temps que ça dure. Elle m'a dit que la première fois qu'elle avait été confrontée à ça, c'était son frère qui avait pris soin d'elle, à l'époque où il avait l'âge qu'elle a maintenant. Douze ans. S’il avait douze ans, elle en avait peut-être cinq ou six. être témoin de ce genre de chose à un âge si jeune. J’étais déjà choquée en apprenant ce qu'il se passait, mais encore plus quand j'ai compris que les parents ne font même pas attention à ce dont leurs enfants peuvent être témoins. »

Le directeur des Gryffondor se reprochait de ne rien avoir fait au moment ou la fillette s'était tournée vers lui, et Alice le regarda d’un air mêlé de compassion et de tristesse. Elle était persuadée qu'il avait autant conscience qu'elle de la réalité de la situation et que ce qu'elle était sur le point de lui dire, il le savait plus ou moins déjà, mais c'était comme si elle avait besoin de le formuler à voix haute, de rendre le problème réel et comme de l'appeler au secours pour y trouver une solution. S’il ne le faisait pas, c'était être bien cruel envers cette jeune fille qui les avaient appelé au secours. Mais s'ils le faisaient de la mauvaise façon, c'était la condamner à un sort encore pire. Il ne serait pas facile de trouver la bonne mesure et d'arriver à trouver quelle solution mettre en place.

« Il vaut sans doute mieux que vous n'ayez rien fait pour le moment. Je ne sais même pas ce qu'il serait possible de faire sans mettre en danger La vie de cette jeune fille. »

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Il s’était exclamé que cela faisait un an et clairement il devait avoir mal énoncé son propos car Alice le reprit en lui soulignant que l’existence de cette pratique devait être depuis vraiment plus longtemps. Je veux dire que j’ai eu une vague idée d’un problème depuis un an. Pour ne pas donner l’impression à son aînée qu’il ne s’en était pas occupé comme il aurait dû. Il resta attentif à l’échange mais sa mine se faisait de plus en plus grave et ces pensées de plus en plus sombre. Il y avait toujours eu des comportements étranges chez les familles sorciers de sang pur, il en avait vaguement eu écho pendant toute sa vie; mais n’avait jamais été aussi prêt d’un contexte catastrophique comme aujourd’hui. De nombreuse année s’écoulait depuis le premier incident qui avait été apporté à leur oreille, du moins selon les calculs de Cooper; mais intérieurement Jaimie se doutait, avec rancœur, que le problème n’était probablement pas uniquement de cette génération de sorcier.

Il était profondément choqué de n’avoir rien fait. En même temps, il savait se montrer compréhensif et attentionnée, jamais il n’aurait cru à une situation aussi grave alors qu’il essayait de se remémorer la discussion qu’il avait eu avec la jeune Sarah. C’était assez loin dans sa tête; pas moins important, juste enseveli. Ce qui se passait à l’extérieur de Poudlard était loin d’être à leur porter; d’autant plus si c’était quelque chose qui se passait dans une ancienne famille de sorcier. L’affaire serait bien vite tue. Autant dire que s’il apprenait que l’info aurait fuité, la gamine aurait droit à une bon lavage de cerveau ou simplement d’être engagé à ne rien dire. C’était déjà en soit, un exploit qu’elle puisse s’ouvrir sur le sujet.

Il est certain que peux importe ce que nous ferons, les traces de sa participation resteront visibles. Je me questionne à savoir si un psycho-mage de Ste-Mangouste pourrait l’aider. Elle est, avec raison, perturbé par ce qu’elle a vécu et qu’elle vit encore. Nous ne pouvons pas décemment lui effacer la mémoire mais peut-être pouvons-nous lui trouver une oreille confidentielle qui saura la guider plus que nous-même à surmonter tout cela. Mes contacts aux ministères ne nous seront d’aucune utilité dans cette affaire. À moins qu’il ne brise le secret magique et qu’une équipe d’Oubliator ne soit dépêché pour contrer une catastrophe que ces parents auraient causés ou encore qu’il se mette à vendre des objets moldus trafiqués … Ce n’était pas aisé de se savoir avec très peu de ressources. En même temps, qui pouvait reprocher à un jeune homme de 25 ans de pouvoir tirer une myriade de ficelle pour régler ces problèmes. Personne. Du moins, personne à sa connaissance.

Il posa sa tasse sur le bureau de sa collègue. Sa jambe donnait des coups, nerveux et impatients, signe de son agitation. Il frottait son menton d’un air pensif tout en ayant une mine sinistre.

@Professeur A. Cooper

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Un instant d'incompréhension n'était jamais grave, et Alice hocha la tête sans répondre à la remarque de son collègue sur ce qu'il avait vraiment voulu dire. Et que tout ceci ait commencé il y a un an ou dix, le problème était exactement le même. Il fallait agir sans savoir exactement les conséquences que cela pourrait avoir. Si la jeune femme avait demandé l'aide de son collègue, c'était justement parce qu'elle était incapable de savoir exactement ce qu'il convenait de faire pour aider la petite Sarah. Elle espérait que le jeune homme aurait davantage d'idées, sinon il y avait peu de chance pour qu'ils obtiennent un résultat satisfaisant dans cette affaire.

Même si son agitation n'était pas visible au premier abord, Alice sentait bien ce que l'homme était profondément touché par ce qu'il avait appris. Si on ne s'en rendait pas compte au premier regard, il semblait pourtant évident que Jamie se faisait des reproches pour n'avoir pas réussi à aider la jeune Gryffondor quand elle avait eu besoin de lui. Mais ce n'était pas de sa faute. Alice elle-même était complètement perdue et ne savait absolument pas comment remédier à cette situation complexe et, au minimum, comment aider la fillette à vivre avec tout ce qu'elle avait vécu.

La première idée qui vint en tête du directeur de Gryffondor, Alice l’avait déjà eue et elle en avait parlé à l'adolescente comme d'un moyen pour s'efforcer d'aller mieux, même si elle ne pourrait pas totalement oublier ce qui s'était passé. C’était parce que la fillette avait refusé sa proposition que la directrice des Poufsouffle secoua aussitôt la tête de gauche à droite pour lui exprimer que ce n'était pas une idée que l'on pouvait retenir. Elle aurait pourtant bien voulu car ça aurait été un soulagement pour elle de savoir et que la jeune fille était prise en charge et qu'on s'occupait d'elle.

« Je lui en ai parlé, mais elle refuse totalement. Elle semble penser que ses parents l’apprendraient d'une manière ou d'une autre. Peut-être que si nous trouvions le moyen de lui faire voir quelqu'un dont nous pouvons nous porter garant et en toute discrétion, cela pourrait se faire. mais je n'ai pas de psychomage parmi mes contacts. Et toi ? »

Cela la démolissait de n'avoir aucun moyen efficace pour arrêter ceux qui s'adonnaient à des jeux si cruels, mais sur ce plan-là, elle n'avait pas la moindre solution, à moins de faire débarquer des Aurors au milieu d'une de leurs parties de torture. Cela dit, il était probable que le fait que ce soit l’un de leurs enfants qui ait donné l'information leur apparaisse aussitôt évident. La seule chose donc ils étaient certains, c'est qu'il y en aurait toujours d'autres pour agir de cette même façon insensée et irrespectueuse envers d’innocents moldus.

« J'aimerais tellement arrêter tout cela, mais est-il seulement possible de faire condamner tout ceux qui s’adonnent à ces jeux monstrueux ? J'en doute fortement. »

D’ailleurs, le directeur lui-même ne devait pas être étranger à ce genre de pratiques, elle en était persuadée.

Jamie & Professeur Alice Cooper

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Jaimie assis dans son fauteuil n’était guère préparé à une marée pareille. Il avait toujours sur que la Davenport avait un problème, et probablement un gros, mais n’avait pu se porter à son secours jusqu’à maintenant ne connaissant guère l’étendue du problème. Dans les ramifications de la situation et dans la recherche d’une solution, il avait proposé qu’elle rencontre un psycho-mage pour la soutenir. Il hocha de la tête de manière négative. Il connaissait quelques personnes ayant pris des postes aux seins de Ste-Mangouste, mais il n’aurait pas été jusqu’à leur confié ce genre d’information problématique et sensible, du moins il ne les connaissait pas assez pour assurer d’une garantie.

J’imagine que nous n’avons pas vraiment le choix d’aspirer à ce que le système les condamne pour des actes qui sont tout bonnement illégal. Après tout, s’il ne pouvait se fier au travail au Ministère de Appleton comme Premier Ministre de la Magie alors ou allait le monde. N’était-ce pas à la structure de les protéger dans l’ensemble ? Du moins, c’était ce à quoi ces propres parents avaient mordus en joignant le Ministère. Ils ne pourraient pas faire la loi par eux-mêmes; déjà qu’il avait l’air assez paumé assez dans le bureau de Cooper avec cette situation tout bonnement tordu. Peut-être était-ce parce qu’il avait toujours eu cette saine curiosité pour les moldus qu’il en était encore plus atterré, mais il trouvait outrageant cette conception de s’attaquer à des pauvres gens et plus particulièrement à des enfants. Il était assez positif sur le fait que l’amie de Sarah ne devait être guère plus vieille qu’elle et qu’elle n’avait guère mérité un tel sort. Personne ne méritait d’être torturé et surtout par les innocents. Cette conception de jeu le dépassait tellement. C’était un peu comme faire fumée une grenouille pour qu’elle explose. À quoi bon ? Il y avait tellement d’autre chose à faire. Les sorciers blasés devraient clairement se trouver quelques choses d’utile à faire au lieu d’acte aussi barbare.

Pour le moment, je pense qu’il faudrait au moins s’assurer qu’elle s’éloigne assez de ces parents pour mettre en place un plan d’action. Je ne me rappelle pas si elle avait l’habitude de venir en vacances scolaire. Cela pourrait être un bon moment pour la garder avec nous en sécurité. Jaimie n’avait rarement quelque chose d’autres à faire de son temps pendant l’été; ainsi il prévoyait se rendre peu importe ou ça serait avec les étudiants cet été, pour une deuxième année consécutive. Je crois que je pourrais demander à son cousin Orion de passer à l’école, pour discuter. Nous avons fait nos études ensembles. C’était un type gentil, je suis assez certain qu’il n'aurait pas soutenu son oncle et sa tante dans leur action. Après tout, j’ai eu 7 ans pour voir qui il était, ainsi que sous Blackman. Disons, que j’en serait très fortement étonnée.

Les deux hommes n’avaient pas partagé leur dortoir, mais étant de la même promotion et de la même année, il avait des réseaux sociaux qui communiquaient les uns aux autres. L’ignorer était même impossible dans ces circonstances. Si elle ne veut pas parler, j’imagine que son cousin pourra la soutenir d’une manière que nous ne pouvons pas et les barrières finiront bien par tomber si elle se sent protégé. Je doute que Sarah désire avoir cela en elle pour tout sa vie. Personne ne le voudrait. Elle a peur. Et je la comprends. Mais vivre dans la peur et avec des remords de n’avoir pas agir était probablement les deux sentiments les plus hypothéquant.

Nous n’avons pas le choix de déclarer l’incident, Alice. Ils iront chercher son souvenir comme preuve de leur agissement, mais nous serions coupables de ne pas agir en ayant été mis dans la confidence.

Il n’était guère enchanté à l’idée de tramer dans cette histoire, mais en avait-il le choix ? C’était lui l’adulte maintenant, il ne pouvait pas la laisser sans protection. Tout comme il ne pouvait faire la soudre oreille et fermer les yeux face à ces évènements. Ce qui le décontenançait c’était qu’Alice n’ait jamais eu une situation épineuse à gérer. L’avait-elle mis dans la confidence pour obtenir des solutions de sa part, était-ce un test ou avait-elle vraiment de piste d’idée ? La question prenait place dans le fond de son esprit mais il n’était pas sûr de vouloir l’adresser à Cooper. Non, pas encore. Un problème à la fois.

@Professeur A. Cooper

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Alice était vraiment inquiète pour la petite Sarah et quel que soit le choix qu’elle allait faire, elle était certaine d’une chose. Elle n’avait aucune idée des conséquences qui en résulteraient. Si elle ne disait rien, la petite allait continuer de vivre dans une famille dans laquelle il était commun de voir des gens se faire torturer. De plus, elle couvrirait les agissements de personnes néfastes qui pourraient poursuivre allégrement la torture de moldus. Peut-être sa mère en serait-elle victime un jour ? Tout cela lui était proprement intolérable. Elle ne pouvait pas accepter que cela se produise à nouveau.

Et elle n’était pas la seule. Jaimie semblait tout autant qu’elle vouloir que les parents Davenport paient pour ce qu’ils avaient fait. Il étaient vrai que le gouvernement actuel ne faisait pas autant de facilités avec les membres de la communauté sang-pure. Il y avait moins de passe-droits et la présence de Sorensen à la tête de l’école lui avait fait oublier ce détail. C’était peut-être le bon moment pour agir, le seul en fait. Elle inspira profondément et elle hocha la tête aux propos de Jaimie. Il avait raison et elle ne devait pas se voiler la face ou avoir peur à-cause de ce qu’il pouvait se passer.

« Il faut empêcher ces gens de continuer à torturer des innocents. Et il faut protéger cette enfant, Jaimie. »

Elle ignorait complètement que Jaime ait connu le frère de Sarah. Mais s’il disait qu’il n’était pas dangereux et qu’il était différent de ses parents, elle le croyait. Si ce garçon pouvait être la clef pour que la petite soit en sécurité, elle ne demandait pas mieux. Elle était convaincue que c’était la meilleure idée qu’ils aient eu jusque là, mais il n’y avait pas que la partie technique. C’était une bonne chose que le jeune homme emmène sa sœur, mais il serait encore mieux qu’il en ait la responsabilité légale. Si le gouvernement suivait, Sarah aurait davantage l’esprit libre.

« Il faut qu’on aille jusqu’au bout, Jaimie. »

Il était d’accord. Il affirmait tout comme elle qu’ils n’avaient pas d’autres choix. Ils devaient dénoncer les agissements de ses parents et trouver le moyen pour que justice soit rendue, ils devaient faire les choses et se bouger. Il n’était plus question de rester spectateurs et de laisser le monde avancer sans en influencer certaines choses. Justice devait être faite et pour qu’elle le soit, Alice et Jaimie allait porter au clair et à la vue de ceux qui pouvaient agir contre les agissements nocifs de ces gens.

« Faisons-le, Jaimie. Faisons ce qu’il faut. »

Jamie & Professeur Alice Cooper

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Rétrospectivement, Jaimie n’avait jamais eu l’impression d’être plus adulte qu’au moment où agir pour sauver une gamine de la folie de ces parents. Ça n’avait rien à voir avec le fait d’avoir un travail, de boire, de faire la fête ou encore de voyage seul sans ces parents. On parlait de se positionner comme adulte, malgré son jeune âge, pour faire une barrière de protection face à de la maltraitance. Il n’avait rien du tempérament que certains élèves avaient de revendication, il agirait pour le bien-être de tous. Il ne savait même pas trop comment procéder, mais une chose était certaine Orion serait de la partie. Il lui écrirait ce soir-même après sa ronde de garde. Ce n’était même pas une question de savoir qui était à la tête du Ministère, ni que sa famille était des sangs purs ont non; c’étaient tout simplement des actions ignobles qui méritaient d’être combattu. Ils avaient détruit combien de vie ainsi ? Alice avait raison, il était certain qu’il n’y avait jamais eu que la feu amie de Sarah. À vouloir agir ou plutôt détruire avec discrétion, il aurait pris toutes les dispositions pour ne pas être vu; ce laxisme était le fruit d’une aisance de pratique qui était consternante.

Oui. Il le faut. Pour le bien de Sarah; mais aussi pour les innocents qui pourraient tomber entre les mains de ces parents.

D’ici là, il fallait agir avec beaucoup de tact mais sans alerter un changement de leur part que ça soit d’avec Sarah ou avec ces parents. Quand bien même, si l’un des deux les croisaient, ce qui était fort peu probable. Il regarda sa montre à son poignet.

Je vais te laisser. Je vais essayer d’écrire tout de suite à Orion. Le mieux, je pourrai le rencontrer, le mieux nous pourrons prévoir un plan plus complet.

Il toussa, se rendant soudainement compte combien il avait été idiot lorsqu’il était entrée dans le bureau avec des revendications et une attitude pourrie et envieuse. Ça avait été plus fort que lui. Alice ne le saurait jamais mais quand même.

Merci de m’avoir avisé. Désires-tu que je te fasse savoir le moment de ma rencontre avec Orion, ou tu me fais confiance pour mettre tout en place pour cet été ?

Après tout, peut-être son aînée aimerait avoir quelques informations au fur et à mesure. Il préférait éviter de donner rien par écrire et diminuer le plus possible les rencontres étrangement nocturnes mais l’avantages étaient qu’étant tout les deux des Directeurs de Maisons, se rencontrer pour régler des situations problématiques entres les élèves pouvaient se révélé beaucoup plus courant qu’avec disons, le professeurs de Botanique.

@Professeur A. Cooper

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Ils étaient d’accord sur le fait qu’il fallait prendre des mesures. Il n’était pas question de laisser ces choses arriver, alors qu’ils en avaient connaissance, sans agir. Ce serait la certitude que d’autres crimes se produiraient alors qu’ils auraient pu l’éviter. Alice ne pourrait certainement pas vivre avec ce poids sur la conscience et elle était convaincu que Jaimie non plus. Ils devaient agir, même si c’était malgré tout plus facile à dire qu’à faire. Mais il n’était pas question de laisser faire en opposition à tout ce en quoi elle croyait. Ce n’était plus envisageable, désormais. Il était temps d’agir.

Jaimie allait prévenir son ami et voir avec lui ce qu’il serait possible de faire pour préserver la petite Sarah. Il demanda à Alice si elle désirerait un compte-rendu de ce qui s’était passé. Même si Alice avait envie de savoir ce qu’il pourrait obtenir et constater l’évolution de la situation, elle ne voulait pas que son collègue pense qu’elle ne lui faisait pas confiance. Elle décida donc de le lui faire savoir et de le laisser décider de ce qu’il avait envie de lui communiquer. Elle espérait qu’il continuerait de l’impliquer dans le développement de cette affaire et la protection de la petite gryffondor toutefois.

« J’ai totalement confiance en toi, Jaimie. Cela dit, si tu as envie de me tenir au courant, j’avoue que cela me ferait plaisir. Mais ça peut parfaitement attendre que tu aies tout mis en place. »

Il se leva pour prendre congé, et elle se sentit contente de lui avoir partagé ses difficultés. Ils allaient pouvoir être alliés pour obtenir les résultats souhaités et avec un peu de chance, à la rentrée, les Davenport seraient mis hors d’état de nuire. La professeure d’Arithmancie espérait que leurs appuis ne les soutiendraient pas trop au moment où il faudrait faire la différence. Pour sa part, elle était prête à aller jusqu’au bout. Et elle sentait que son allié en était arrivé au même point. Ils surmonteraient les choses ensemble ou pas du tout.

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