[Début d'année] - What happened to make you smile like that ? (feat Kathleen)

What happened to make you smile like that ?

La volière était emplie d'hululements de hiboux, un bruit infernal pour certains, mais pour Shayne non. Il aimait bien le bruit des ailes de ces volatiles lorsque ceux-ci les déployaient, et il se demandait avec fascination ce qui pouvait bien leur passer par la tête, eux qui avaient la capacité de voler où ils souhaitaient et de surplomber les environs pour admirer une belle vue d'en haut. Parfois, lorsqu'il était petit, chaque fois qu'il voyait son père Matthew dans son bureau écrire des lettres puis les donner au bec d'un hibou avant que celui-ci n'ait emporté le courrier dans l'horizon, il était si émerveillé que la nuit, il rêva d'être à sa place, pour s'envoler et vivre des aventures incroyables, car pour lui voler était déjà une belle aventure. C'est d'ailleurs pour cela qu'il aimait tant le Quidditch : le balai l'aidait à s'évader, à se ressourcer dans les moments difficiles.

Ce jour-là, comme à chaque début d'année, Shayne souhaitait envoyer une lettre à sa mère Catherine qui devait se faire un sang d'encre, elle qui était à nouveau séparée de son fils aîné et qui devait encore une fois souffrir les caprices de son petit dernier Siggy, de plus en plus pressé d'aller à Poudlard. Alors le jeune Gryffondor monta à l'étage où se trouvait Daryll son hibou, un volatile aux plumes grises et aux reflets argentés, qui poussa des hululements de joie en voyant son propriétaire, tapant des pattes sur sa perche avant de voler jusqu'à l'épaule de Shayne. Attendri par cette réaction, il tendit le doigt pour caresser le plumage au dessus des yeux du hibou.

« Toi aussi, tu m'as manqué, gros béta, ria Shayne. Je t'ai d'ailleurs apporté une petite surprise. »

A ses mots, il sortit un grand morceau de viande, le hibou le regardant de ses grands yeux jaunes, la tête inclinée sur le côté. Shayne roula des yeux de lassitude face à la réaction de Daryll.

« Me regarde pas comme ça, c'était mon déjeuner. Si t'es pas content, plains-toi aux elfes de cuisine. »

La volière n'était pas non plus une simple tour à hiboux. C'est aussi le lieu de rencontre rituel entre lui et Kathleen, une élève de troisième année qui était aussi sa confidente et son amie de longue date. Elle aurait pu ne pas l'être d'ailleurs : lors de leur première rencontre, en deuxième année, Shayne s'était montré - comme à son habitude - moqueur, mais pas méchant. Il avait juste trouvé la jeune Poufsouffle assise tout près de lui dans un coin de la Grande Salle accompagné d'un chaton blanc qu'elle appelait "Snow" à l'oreille du Gryffondor, et le garçon avait fait une remarque sur la banalité de ce nom donné à un animal. Généralement, les personnes qui avaient un animal de compagnie détestaient que l'on s'obstine à leur faire la morale sur les noms choisis pour leurs créatures. Mais elle au contraire n'avait pas flanché et s'était contentée d'un haussement d'épaules avec pour réponse que c'était la première chose qui lui était venue à l'esprit en voyant le pelage de son chaton. Alors qu'il tenta de lancer d'autres petites remarques - comme à chaque fois qu'il sentait la situation lui échapper - elle n'en était pas remontée, au contraire. Elle en devenait même de plus en plus ouverte et donnait l'impression qu'elle s'amusait plus que Shayne de la situation. Petit à petit, au fil du temps, leurs conversations passèrent de l'école à la vie personnelle, et ce fut comme cela que Shayne, au cours d'une discussion autour d'un devoir de potions, évoqua le cas de son père. Etrangement, il n'avait pas tilté lorsque Kathleen posa des questions sur son patriarche. C'est comme ça qu'il sut qu'elle était différente des autres, et qu'il finit par se confier plus facilement à elle.

Shayne entendit de loin des bruits de pas précipités, comme quelqu'un qui pénétrait dans la volière. Lorsqu'il se retourna, Daryll toujours sur son épaule, il vit une tête rousse qu'il reconnut de suite. Tiens, quand on parle du loup... Elle arborait curieusement une mine enjouée, très enthousiaste, ce qui eut don d'intriguer Shayne.

« Ah salut Kathleen, tu dates !... Dis-donc, tu as une bonne mine aujourd'hui. Qu'est-ce qui te fait autant sourire ? »

Codage par Libella sur Graphiorum

What happened to make you smile like that ?

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Kathleen avait beaucoup d’amis, mais ils n’étaient pas tous aussi proches d’elle les uns que les autres, même si elle était invariablement là pour tout le monde. Il était surprenant de constater qu’elle n’était pas si proche de Zeynep, qui dormait dans son dortoir, que de Sarah, qui était plus jeune, ou de Shayne, qui était plus vieux. Mais Zey était un peu trop préoccupante à son goût, et la façon qu’elle avait de foncer dans le tas sans penser aux conséquences lui faisait un peu peur. Kathleen avait toujours préféré se tenir à carreaux et ne pas faire de vagues, infiniment plus sûr.

On ne pouvait pas dire que Shayne faisait vraiment profil bas au quotidien. Il était plutôt du genre à chercher les gens pour le plaisir de la provocation. Mais il n’allait pas jusqu’à brandir un panneau pour la protection des Nés-Moldus devant des pro sang-pur revendiqués et puissants. Zeynep aurait sûrement cherché à se battre si elle avait à la place de Kathleen quand le pose de batteur lui avait échappé pour de fausses raisons. Kathleen avait préféré la jouer tranquille pour pouvoir continuer de fréquenter qui elle voulait. Jamais elle ne ferait du mal à un Né-Moldu, ou ne trahirait qui que ce soit.

Shayne avait joué son petit jeu avec elle, se moquant du nom de Snow. C’était un chat blanc et elle adorait la neige, alors elle l’avait appelé comme ça. Pour Kathleen, il n’y avait pas matière à rire, et c’était très anodin comme fait, ce qu’elle n’avait pas manqué de lui faire remarquer, d’un ton égal. La non réaction de la fillette avait intrigué le Gryffondor, qui avait ouvert les hostilités en essayant de la taquiner pour la faire réagir. Constatant son petit jeu, Kathleen n’avait pas voulu y entrer, et au lieu de se braquer, cela avait semblé intriguer, voire amuser Shayne.

Résultat des courses, au lieu de se chamailler, ils étaient devenus amis. Quand elle avait appris que c’était compliqué avec sa famille, Kathleen l’avait soutenu et lui avait prêté une oreille attentive chaque fois qu’il en avait eu besoin. Il lui avait retourné cette gentillesse et ils avaient fini par devenir les meilleurs amis du monde. Kath savait qu’elle pouvait compter sur lui et elle devait avouer qu’elle avait passé beaucoup de temps à la volière après le début de l’année et les sélections de Quidditch, juste dans l’espoir de le voir, de lui parler, de se confier sur l’injustice dont elle était la victime.

Aujourd’hui, elle allait à la volière dans l’espoir de le voir, non pour pleurer dans son giron ou râler sur la bêtise de Erin Sorensen, mais pour passer du temps, simplement en sa compagnie. Cela faisait un moment qu’elle n’avait pas vu son meilleur ami et elle avait bien envie de passer un peu de temps avec lui. Banco, elle le vit à-peine la porte de la volière poussée et se précipita vers lui, tout sourire aux lèvres. Il l’accueillit en lui demandant ce qui la faisait sourire à ce point. Il était vrai qu’elle avait le cœur particulièrement en fête depuis peu.

« Rien de spécial, je suis seulement contente de te voir. Ca fait longtemps. Je me disais bien que je te trouverais ici ! »

Elle le prit dans ses bras avec douceur avant de s’installer près de lui. Une chouette hulula, attirant l’attention de Kathleen, et pencha la tête dans sa direction. En lui grattant la tête, tout sourire, Kathleen pensa à une nouvelle qu’elle pouvait partager avec son ami et qui lui mettait particulièrement le cœur en fête, en ce moment. Après, Florent lui avait peut-être déjà dit puisqu’ils dormaient dans le même dortoir. Kathleen ne savait pas s’il l’avait annoncé à ses amis et à ses proches. Pour sa part, elle l’annonçait un peu au compte-gouttes. Elle n’était pas du genre à faire une grande annonce en grandes pompes.

« Enfin si, y’a un truc quand-même », dit-elle en tournant la tête vers elle, sans cesser de frotter la tête du volatile. « Florent et moi, on sort ensemble ! »

What happened to make you smile like that ?

Voir Kathleen devant lui, alors qu'ils s'étaient perdus de vue depuis la fin de l'année précédente, fit sourire Shayne qui répondit à sa vive étreinte, la rattrapant de justesse et tapotant doucement son dos. Bien que la venue de sa meilleure amie lui fît plaisir, il fallait reconnaître que Shayne n'était pas particulièrement à l'aise au contact physique, en tout cas il réagissait avec assez de maladresse devant tant d'affection, même s'il s'agissait de ses proches. Si ce n'était pas Kathleen ou Catherine sa mère, ces dernières étant particulièrement tactiles et affectueuses, il aurait habituellement repoussé – mais gentiment – la personne qui l'étreignait.

Bien que Kathleen et lui avaient un an de différence, Shayne n'avait jamais vu de problème à fréquenter les plus jeunes que soi. Témoin sa cousine éloignée Sarah qui avait deux ans de moins que lui, avec qui il partageait la Maison Gryffondor, mais aussi Kathleen qui était leur amie commune. Cette dernière aimait fait part au jeune Gryffondor de ce qui se passait dans sa vie et de ses envies et projets, et Shayne n'eut jamais de mal à écouter ses discours d'une oreille attentive. Néanmoins, la jeune fille était habituellement très loquace et il y avait des moments où, étant de mauvaise humeur ou ayant eu une altercation qui lui aurait bousillé sa journée, Shayne ne pouvait décemment pas en entendre davantage. Mais il en faisait toujours part à Kathleen, lui expliquant très simplement qu'il n'était pas d'humeur, et celle-ci s'arrêtait instantanément. Shayne n'avait pas besoin d'hausser la voix pour se faire entendre ou pour demander le silence, d’ailleurs il détestait cet excès de colère : il ne comprenait pas les personnes – magiques ou non – accoutumées aux cris et au haussement de ton, tout cela uniquement parce qu’elles ne se sentaient pas suffisamment écoutées. Il en fallait beaucoup pour le faire sortir de ses gonds, car pour lui crier n'était pas une solution, mais plutôt un signe de défaite et ce dernier mot ne faisait pas partie du vocabulaire de notre Gryffondor.

Alors qu'ils se séparèrent de leur précédente étreinte, prenant place sur le petit banc de pierre près d'une des fenêtres, Shayne sentit le regard de Kathleen se poser sur son épaule droite, souriant et tendant la main vers cette partie de son corps. Intrigué, il fit un mouvement de la tête et le jeune garçon constata que son hibou Daryll n'avait pas quitté son épaule depuis le début, attirant l'attention de la jeune Poufsouffle qui se mit à lui gratter affectueusement la tête. Bien que les pattes de l'animal possédait des griffes, son poids pour Shayne était si léger qu'il ne s'était pas rendu compte de sa présence. Peut-être était-ce l'habitude, et le fait qu'il aimait tellement la compagnie des animaux qu'il ne se souciait guère ou bien tout simplement ne pensait pas à l'infime douleur que pouvaient lui infliger ces créatures. Tandis que Kathleen cajolait le hibou, celui-ci poussait de petits hululements de satisfaction.

« On dirait que je ne suis pas le seul à t’avoir manqué, fit le jeune garçon avec un rictus, en voyant l’intérêt que portait son amie sur son animal de compagnie. »

Il sourit à la réponse de son amie. Le fait que Shayne ait manqué à Kathleen lui faisait plaisir, d'autant que c'était réciproque de son côté. Les deux amis ne s'étaient pas revus depuis le début de l'été, bien qu'ils s'étaient beaucoup envoyés de lettres durant ces vacances scolaires. D'ailleurs cette période de l'année ne l'enchantait pas tellement puisqu'il devait se résoudre à quitter pendant un moment ses amis, mais aussi Poudlard, le seul endroit dans lequel il se sentait à sa place et en paix avec lui-même. Puisqu'il ne pouvait pas utiliser la magie en dehors du cadre scolaire ou même aller du côté sorcier de Londres lorsque Catherine travaillait, car mère-poule comme elle était, elle ne pouvait se résoudre à laisser son fils mineur flâner dans des lieux dont elle ne connaissait pas le monde, sauf par ancienne alliance. Ainsi Shayne comptait les jours qui lui restaient avant chaque nouvelle rentrée.

Même si Kathleen prétendait que tout allait bien, qu'il n'y avait rien de spécial à dire, Shayne n'était pas dupe : il voyait bien à l'air euphorique de son amie qu'il s'était passé quelque chose de nouveau dans sa vie – ou dans la journée – qui lui faisait autant sourire. Qu'avait-il bien pu arriver pour la mettre dans un état pareil ? Car il était vrai que les deux amis avaient manqué mutuellement à l'autre, mais de là à afficher une telle joie ce n'était pas commun chez Kathleen. Mais Shayne, bien que curieux, ne souhaita pas s'imposer davantage et mettre son amie mal à l'aise. Alors il reporta son attention sur une des poches de sa robe de sorcier pour en ressortir la lettre qu'il devait envoyer à sa mère et pour relire cette dernière. Car après tout, c'était pour cette raison qu'il était à la Volière, non ? Un silence s'installa durant lequel Kathleen grattait encore la tête du volatile au plumage gris qui ne semblait pas vouloir quitter l'épaule de son propriétaire. Après un petit moment, la jeune fille se décida enfin à parler et, en tournant la tête vers lui, fit part à Shayne d'une nouvelle à laquelle il ne s'attendait pas et qui le laissa abasourdi. Tellement abasourdi que sa réaction en fut plus qu'étrange :

« Florent et toi… Vous sortez ensemble ? Tous les deux ? Je veux dire… Ensemble-ensemble, ou…, balbutia-t-il, clairement surpris par ce qu’il venait d’entendre. »

Non Shayne, ensemble ça va dire qu'ils gambadent dans les champs ensemble, qu'ils font les courses ensemble... Mais bien sûr qu'ils sont "ensemble-ensemble", abruti ! Mais on parlait bien de Florent Kane, le joueur de Quidditch et son ami de longue date ? Mais depuis quand ? Shayne connaissait pourtant les deux concernés, et aucun d'entre eux jusqu'à présent ne lui avait fait connaître la nouvelle. Pas même Florent avec qui il partageait le dortoir et dont le lit se situait à la droite du sien. Ce n'était pas comme si Shayne et lui ainsi que leurs camarades de chambre n'avaient jamais eu de conversations sur les filles, c'était naturel entre garçons. Mais non, il n'était au courant de rien. Mais comment pouvait-on ne pas lui en avoir parlé, alors qu'il s'agissait de sa meilleure amie et que donc il se sentait quelque peu concerné ? Combien d'épisodes avait-il raté ? A moins qu'ils ne sortent ensemble que depuis peu, voilà pourquoi ils ne l'avaient pas révéler aussi vite. Néanmoins, quand il y pensa, Shayne devait bien avouer qu'il y avait des signes qui ne trompaient pas : puisqu'ils traînaient souvent ensemble les trois, il lui arrivait parfois de surprendre Florent laisser un peu trop traîner son regard sur Kathleen lorsque celle-ci ouvrait la bouche, le poussant à donner à son ami un coup de coude discret en lui murmurant quand celle-ci avait le dos tourné "Ferme la bouche, tu vas attirer les mouches". Mais Florent n'étant pas habitué aux expressions moldues finissait toujours par le regarder avec des petits yeux curieux pas très discrets, ce qui avait le don de faire rouler des yeux Shayne.

« Je me disais bien que ce n’était pas seulement le fait de me voir que tu souriais. Eh bien, je suis content pour vous, dit-il en reprenant un air calme. De toute façon ça devait bien arriver un jour… Vous n’avez pas arrêté de vous manger du regard tout ce temps, ajouta-t-il un rictus aux lèvres. »

C'était bien commun chez Shayne : il ne pouvait résister au bonheur de taquiner gentiment les autres, surtout sa meilleure amie. C'était une habitude maintenant depuis leur rencontre. Malgré le fait qu'il soit surpris, il n'était pas moins heureux d'apprendre la nouvelle. Il était certes déçu de ne pas avoir été prévenu avant, surtout par Florent, mais il avait tout de même le cœur en fête pour ses amis. D'ailleurs, il n'aurait pas trouvé meilleur parti que Florent pour Kathleen. C'était un garçon brave et sympathique qui derrière son aspect maladroit cachait un certain courage admirable. Les deux garçons se connaissaient déjà par l'intermédiaire de leurs pères respectifs, Matthew Williams ayant souvent eu l'habitude d'inviter Mark Kane, sa femme et son fils à dîner lorsqu'il était toujours marié à la mère de Shayne. Néanmoins ce dernier après le divorce de ses parents avait eu du mal à sympathiser avec le fils du meilleur ami de son père avec qui il était en froid au moment d'entrer à Poudlard. Et lorsqu'il apprit qu'il devra partager le dortoir avec Florent, il préférait se tenir à distance de tout ce qui lui rappelait son géniteur. Ainsi ils se voyaient, se respectaient mais Shayne ne souhaitait pas aller plus loin.

Tout changea lorsqu'en première année l'attaque d'un Selma sema la terreur à l'école : Shayne avait eu le malheur de se trouver sur le champ de vision de la créature qui le propulsa à l'aide de sa queue contre un mur, lui brisant une côte et l'épaule droite à cause de la force qu'avait exercer la créature pour l'éjecter. Le Selma aurait pu en finir avec lui et l'achever si Florent, situé à quelques pas, n'avait pas distrait la créature vers une direction opposée pour l'emmener loin du blessé. Aux yeux ébahis de ce dernier, Florent avait réussi à se sauver et s'en sortir sans aucune égratignure. Son camarade de dortoir, qui était réputé pour être un grand maladroit, lui avait sauvé la vie, et après l'attaque avait même demandé de ses nouvelles à Sainte-Mangouste. Cette attaque les avait rapprochés, les deux finissant par devenir de bons amis, et Shayne en repensant à cet épisode ne put qu'approuver une nouvelle fois dans sa tête la relation qu'il entretenait dorénavant avec sa meilleure amie.

« Sinon, Kathleen... Non pas que cela me regarde, mais serai-je quand même obligé d'assister chaque jour à vos dévorations de bouche ? dit-il d'un ton calme et doucereux, cherchant encore la taquinerie. Parce que sinon je préfère vaquer à mes occupations. »

Codage par Libella sur Graphiorum

What happened to make you smile like that ?

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Kathleen n'avait jamais eu de problème avec les animaux. Ce n'était pas vraiment qu'elle ait un don pour les comprendre, genre pouvoir leur parler et savoir clairement ce qu'ils étaient en train de dire, mais sa nature de guérisseuse comprenait instinctivement leurs maux et leurs troubles et son éducation faisait qu'elle savait les approcher en toute sécurité. La plupart des créatures comprenaient sa bienveillance instinctivement et cela lui permettait généralement de s’en faire des amis. Il était rare qu'elle provoque l’hostilité d’une créature. De plus, elle n’avait pas peur et cela permettait que les oiseaux ne se mettent pas sur la défensive. Entre ça et le fait que sa besace contenait généralement la nourriture idéale pour chacun des différents types d'animaux ou de créatures qu'elle pouvait rencontrer à l'école, le contact était facile.

L'oiseau de son meilleur ami ne faisait pas exception à la règle et c'était toujours avec un vif enthousiasme qu’il se manifestait par une série de piaillements qui lui souhaitaient la bienvenue dans la volière. Shayne n'avait pu s'empêcher de remarquer à quel point le volatile était ravi de se faire cajoler par l'adolescente et il en profita pour lui faire une gentille remarque à ce sujet. Elle se contenta d'un sourire à son ami, parfaitement consciente que ses facilités étaient un atout dont elle pouvait être fière. Elle avait beaucoup travaillé pour être proche des créatures et cette réussite était donc en véritable succès.

Elle savait que le Gryffondor ne se moquait pas d'elle. Il était sincèrement ravi que son oiseau s'entendre bien avec la jolie demoiselle qu'il avait pour meilleure amie. Shayne était un garçon génial et s'il avait parfois la remarque facile, c'était la réaction de la personne qui déterminait le plus souvent si cela allait finir en dispute ou en partie de rigolade. La Poufsouffle n'avait jamais voulu se laisser emporter dans un jeu hostile et le résultat, c'était qu'ils avaient pu développer une amitié. Une preuve élémentaire si cela était nécessaire que la tolérance était la clé pour des relations réussies.

« Ce petit oiseau est un amour, tu sais, et il est toujours gentil avec moi, lui. Pas un seul mot de travers. Qui peut en dire autant ? » lança-t-elle en donnant une croquette pour hibou provenant de celles données par sa mère, qu’elle préparait elle-même, à la petite créature à plumes.

Elle devait bien s'attendre à ce que la nouvelle de sa relation avec Florent surprenne son meilleur ami. Il n'y avait pas vraiment eu de signes avant-coureurs au sein de leur relation. Florent et Kathleen avaient commencé à ressentir des choses et à se le dire, mais ils n'en avaient pas vraiment parlé autour d'eux. En conséquence, la nouvelle tomberait probablement comme un cheveu sur la soupe pour la plupart de leurs camarades et de leurs amis, mais elle n'aurait jamais douté du fait que son meilleur ami serait content pour elle. Florent était quelqu'un de génial et il le savait bien puisqu'ils partageaient leur dortoir. Il ne pouvait avoir aucun doute sur le fait qu'il prendrait bien soin d'elle.

« Oui je sais, il n'y avait pas trop de quoi s'en douter. En vrai, on a été touchés par les cupidons à la Saint Valentin l'année dernière, et c'était un peu malaisant, enfin après coup. Mais cet été, on a commencé à ressentir vraiment des choses pour l'autre, mais on savait pas comment se le dire. Et puis finalement, quand Florent est venu me le dire, je lui ai dit que je ressentais pareil que lui et on s'est mis ensemble comme ça. Parfois, il faut que ça soit simple, pas vrai ? »

Si elle pensait qu'ils avaient été discrets, elle en était pour ses frais. Visiblement, le Gryffondor prétendait qu'ils se mangeaient du regard depuis longtemps. Kathleen ne s'était pas du tout rendu compte de ça et l'information la surprit. Ainsi, d'autres avaient vu bien avant eux ce qui se préparait à l'horizon, mais ils n'avaient rien dit. C’était probablement mieux comme ça. Il valait mieux que ce soit venu d’eux et qu'ils soient sûrs de ce qu'ils avaient envie de construire plutôt que de dépendre de ce que d'autres auraient pu avoir comme influence. Ça s'était fait plus naturellement. Ça leur ressemblait davantage. Et ils se sentaient bien de cette façon-là.

« Tu l'avais remarqué ? Ca alors ! Moi qui ne me rendais compte de presque rien. Finalement, tu me connais peut-être mieux que je ne me connais moi-même. »

Cela ne lui déplaisait pas comme constat. Un meilleur ami c'était celui qui vous connaissait par cœur, presque un frère. Et c'était parce qu'il la connaissait aussi bien qu'il était capable de la soutenir quelles que soient les difficultés qu'elle rencontrait. Au fond, la seule chose que ça lui disait, c'était qu'elle avait bien choisi son meilleur ami. Cela dit, était-ce vraiment un choix ou la vie vous offrait elle des amis comme elle pouvait vous offrir un amoureux ? Ce serait une discussion philosophique intéressante à aborder avec certains de ses amis mais, en l'occurrence, tout ce qui est importait, c'était l'idée que son ami la connaissait vraiment bien.

Il se mit soudain à s'inquiéter du fait que la jeune fille et son nouveau petit-ami allaient maintenant passer leur temps à se bécoter sans arrêt. Ce n'était vraiment pas le genre de la petite Poufsouffle qui ne voyait pas grand intérêt à ces débordements de mièvreries. Elle ne pouvait pas dire qu'elle n'avait pas un côté un peu princesse, mais il y avait autre chose à faire avec son petit-ami que de, sans arrêt, s'embrasser tout le temps. Elle savait qu'il y avait des couples qui faisaient ça, mais l'intérêt lui échappait complètement et cela devait être particulièrement ennuyeux.

« Ah non alors ! Tu me vois, moi, la bouche constamment collée sur celle de quelqu'un d'autre ? On a bien d'autres choses à faire avec Florent ! L'autre jour, on a fait du Quidditch. C’est bien ça le Quidditch. »

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