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Isn't it romantic ? - Erin & Maxton
Vesper L. Corvere

Vesper L. Corvere



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Arrivé(e) le : 18/05/2020
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Message(#) Sujet: Isn't it romantic ? - Erin & Maxton Isn't it romantic ? - Erin & Maxton  EmptySam 12 Fév - 7:34

Isn't it romantic ?


@Erin B. Sørensen

Alors qu’il descendait les marches qui menaient de sa salle commune à la salle sur demande, Maxton arborait un léger sourire qui, sur son visage, semblait dénoter. Moue arrogante, air railleur, il avait à sa disposition une palette d’émotions et n’avait rien de l’impassibilité légendaire de Finnbjörn, mais habituellement, ni sa sœur, ni lui-même ne semblait réellement joyeux. Ou juste satisfait. Et pourtant ce soir, il avait la sensation de ressentir les effets de l’Exmalum sans en avoir pris une goutte. Voir Erin lui faisait généralement cet effet là. Il ne s’expliquait pas réellement comment son amie avait fini par prendre une place aussi importante dans ses humeurs, mais force était de constater que c’était désormais un fait établi et accepté. Il était heureux de la voir et il recherchait sa compagnie. Et parce qui était acquis qu’elle était importante pour lui, cette soirée avait pris un sens tout particulier dans son esprit.

Elle avait accepté de l’aider à détruire le stock de potions de Mills. Connaissant le talent et le goût d’Erin pour la destruction, ce n’était guère une entreprise déplaisante, mais elle lui avait accordé son temps pour cela. Elle l’avait écouté quand il en avait besoin, l’avait encouragé et là, elle lui prêtait son concours pour semer la panique. Cela n’avait l’air de rien à l’extérieur, mais pour lui, cela revêtait une tout autre signification. Si elle l’aidait, c’était qu’elle tenait à lui. Et sans elle, il n’aurait jamais détruit que les ingrédients. Etre exposé au stock de potions était un risque bien trop grand s’il n’était pas certain d’être en mesure de résister. Avec elle et pour lui être agréable, il pouvait résister à tout. Après tout, avec elle, il n’avait pas besoin de ça. Il pensait qu’elle l’avait en partie compris et que c’était pour cela qu’elle lui avait proposé de cibler le précieux breuvage. Un raccourci un brin naïf quand on connaissait Erin. Mais, elle lui avait accordé sa soirée du 13 février, soir où toute l’école fêtait la Saint-Valentin. Elle n’allait pas à ce stupide bal en compagnie de Junior qui devait s’y rendre avec Thaddeus de ce qu’il en avait saisi, si bien qu’elle n’avait pas non plus organisé de contre soirée avec le Serpentard. Non, elle passait cette nuit là avec lui. Ce qui avait nécessairement un sens à ses yeux.

Evidemment, il s’était bien gardé d’en toucher le moindre mot à qui que ce soit, y compris à sa jumelle. Il connaissait parfaitement le point de vue de sa sœur sur la question, elle ne lui avait jamais dit frontalement, mais elle savait se faire comprendre. A grands coups d’insinuations et de mise en garde, elle avait sous-entendu qu’il pouvait avoir un faible pour la Poufsouffle. Et s’il s’était défendu en se drapant dans sa dignité, il devait admettre que depuis le mois de juillet, l’idée avait eu le temps de faire du chemin dans son esprit et que ce n’était pas foncièrement faux. Il ne savait pas vraiment si c’était un vrai penchant pour la jeune fille, mais il était certain d’avoir envie qu’elle soit à lui, pour qu’il puisse passer l’essentiel de son temps en sa compagnie. Et preuve que Bluebell se trompait quand elle essayait de lui dire qu’Erin était et serait toujours à Junior, elle passait sa soirée avec lui, pas avec d’Archambault. Ma foi, il lui raconterait demain. Juste pour lui dire qu’elle avait tort. Cela arrivait si peu souvent que ce serait un plaisir de lui faire remarquer.

Arrivant devant le mur de pierres encore vierge, il jeta un coup d’œil autour de lui pour s’assurer qu’il était seul, ce qui était le cas puisque la moitié des élèves étaient à Pré au Lard, et passa trois fois devant cette espace en songeant qu’il cherchait un endroit pour fabriquer et cacher une potion. A son dernier passage, une porte apparut.

Il lui avait fallu des mois avant de trouver cette cachette. Il avait même ratissé les trois quarts du château. L’endroit regorgeait de recoins généralement inutilisés, mais il savait que Skyler n’était pas du genre à prendre des risques inutiles. Néanmoins, il n’avait pas deviné ce qui était le plus sûr jusqu’à ce qu’il songe enfin à la salle sur demande. C’était brillant. Il ne lui concéderait jamais oralement, mais ça l’était. Là, il lui avait fallu deviner ce qu’elle avait pu solliciter comme pièce avant d’avoir enfin accès à la salle en question. Là encore, elle lui avait donné du fil à retordre. Elle n’avait jamais demandé de cacher quelque chose de manière générale, pour être certaine que ses précieuses affaires ne soient pas découvertes par une adolescente stupide cherchant à dissimuler son journal intime. Elle avait pensé à un lieu spécialement conçu pour l’usage qu’elle en avait et auquel donc personne ne songerait sans avoir connaissance de l’Exmalum. Ce qui limitait énormément les chances d’être découverte par inadvertance. Mais il avait fini par réussir. Mills croyait, à raison, que sa sœur était dangereuse. Lui l’était aussi, dans un autre genre. Il était patient. Infiniment patient.

Un pas léger retentit dans le couloir de pierre et il se tourna en direction du bruit pour accueillir sa complice de la soirée, sans réaliser qu’il guettait tellement sa démarche qu’il était en mesure de la reconnaître. Bluebell aurait trouvé ça pathétique. Dieu merci, elle n’était pas là pour le lui signifier.

Erin était toujours aussi fascinante. Parfait mélange entre violence et beauté. Parfaite tout court d’ailleurs. C’était à se demander comment les autres pouvaient y être aveugles. De même que l’obstination de son grand-père à encenser Finn était incompréhensible. Erin aurait rallié les foules. Elle avait une sorte de charme de l’interdit que n’aurait jamais son frère.

- Erin.

Il ne chercha pas à dissimuler le plaisir dans sa voix. Il était content de la voir, pourquoi aurait-il dû conserver cette information pour lui ? Ne lui avait-il pas clairement écrit ? Il désigna la porte d’un léger signe du menton et esquissa un sourire satisfait

- La tâche a été plus chronophage que prévue, mais j’ai fini par trouver. Entrons.

Il n’y avait pas d’intérêt à s’attarder dans le couloir, à moins de vouloir être vus. Il lui ouvrit la porte et lui fit signe de passer la première. Puis il la suivit et ferma derrière lui.

La pièce était l’exacte réplique d’une salle de potion, si ce n’était qu’il n’y avait qu’une salle table en son centre où se trouvait un chaudron où une potion était manifestement en cours d’élaboration. Une partie des étagères était remplie de petites fioles pleines, tandis que leur exact opposé était plein d’ingrédients en tout genre. La vue de cette fameuse potion en aussi grand stock le laissa un moment silencieux et une étincelle de convoitise brilla dans son regard. Cela aurait été si simple d’en prendre juste une et de la glisser dans sa poche. Personne n’en aurait jamais rien su.

lumos maxima
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Message(#) Sujet: Re: Isn't it romantic ? - Erin & Maxton Isn't it romantic ? - Erin & Maxton  EmptySam 12 Fév - 18:02



( isn't it romantic | MAXTON ♚ ERIN )
Vers la fin de l’après-midi, Junior m’abandonna. Mes yeux clairs — habillés de la même humeur sombre qui régnait en despote depuis quelques jours déjà — croisèrent une dernière fois les siens, mes lèvres s’agitèrent avec sarcasme pour lui souhaiter de passer une délicieuse soirrrée sans en penser le moindre mot, sa silhouette s’effaça de la tour où nous avions passé ces quelques heures. Il oublia d’emporter avec lui cette tension qui ne nous avait pas lâché de la journée et son départ habillant mes traits d’une moue profondément contrariée. Je restai allongée sur ce canapé de longues minutes encore, à le détester de tout mon être pour le choix qu’il avait fait. Ce n’était pas tant qu’il perde son temps à accorder sa présence à quelqu’un qui n’en méritait pas une seconde, mais plutôt qu’il le fasse ce soir, alors qu’une bonne moitié de la plèbe s’en allait aux Trois-Balais, offrant à ceux qui restaient une tranquillité appréciable. Idéale pour prendre possession d’un bout de Poudlard et en faire une bulle intime qui seyait à merveille à cette période de l’année. Un sifflement agacé résonna dans le silence de la tour. D’un mouvement souple, je m’extirpai d’entre les coussins où flottait encore vaguement l’odeur de mon traître de meilleur ami et pris la direction de mon dortoir.

Pendant que la Grande Salle vibrait au rythme du dîner, je ruminai mon mécontentement sous une eau brûlante qui parvint, peu à peu, à l’emporter avec elle dans l’oubli. Mes plans pour ce soir étaient bien plus intéressants que des festivités minables dans un bar sordide. Il avait fallu du temps à Maxton pour trouver l’endroit où Mills cachait ses précieuses réserves mais cela tombait finalement à point nommé. Un divertissement des plus appréciables alors que l’agacement accumulé ne demandait qu’à exploser. Littéralement. Les moments avec le Gryffondor se paraient souvent de cette violence merveilleuse qui teintait le monde d’un rouge sang agréable à contempler. La cascade cessa de ruisseler sur ma peau bientôt recouverte d’une épaisse serviette. Rien ne pouvait être plus alléchant qu’une soirée placée sous le signe de la destruction. Peut-être quelques heures de duel en compagnie de mon tendre frère, à la rigueur, mais j’en voulais toujours à ce dernier pour avoir préféré quelques tâches administratives — que je soupçonnais fausses, sans en avoir la moindre preuve — à notre anniversaire. Décidément, que ce soit lui où le Serpentard, ils étaient tous deux le pire entourage que la terre ait porté.

Ce que nous nous apprêtions à faire ce soir, Maxton et moi, revêtait quelqu’aspect cérémonial. Pour cette raison, mes doigts jetèrent leur dévolu sur un tissu écarlate qui seyait parfaitement aux intentions que nous partagions. Je n’ignorais rien de ce qui le liait à la potion créée par Mills et nous avions effleuré, il y a quelques semaines de cela, la place qu’elle occupait aujourd’hui dans sa vie. La poigne de fer de Bluebell avait eu raison de l’addiction de son jumeau mais certains éclats ne trompaient pas. Je le croyais lorsqu'il affirmait ne plus avoir pris une goutte de cet opium, je ne pouvais pas en dire autant de son envie. Enfin, cela ne me concernait guère, c’était une bataille que les Sherwin menaient entre eux. Pour ma part, que le Gryffondor anesthésie ses sens ou qu’il me les offre tout entiers pour de telles soirées… J’avais ma préférence, assurément, sans que cela ne signifie que je me battrai comme le faisait sa sœur pour lui faire retrouver la raison. Je l’avais trouvé parfaitement lucide au bord de ce lac étranger, au carrefour de tous ces secrets dévoilés. Et je préférais déployer mon énergie à détruire ce qui pouvait l’être plutôt qu’à reconstruire des réalités qui ne concernaient que de très loin.

L’heure de retrouver Maxton approchait. La Salle Commune, vide, enveloppée de son silence, hurla sur mon passage un rappel douloureux. Celui du lieu où se trouvaient ceux qui brassaient d’ordinaire des conversations insipides et des existences qui l’étaient tout autant. Un claquement de langue dédaigneux chassa ces pensées importunes, mon pas se fit impétueux, mais mon visage ne se dérida réellement qu’au moment où mon regard opalin se posa sur la silhouette féline du Gryffondor. Un sourire brûlant, presque féroce. « Maxton. » fis-je avec un amusement palpable en parvenant à sa hauteur. Dans son dos, une porte se découpait déjà sur ce mur habituellement lisse. Sans perdre une seconde plus, le jeune homme appuya sur la poignée et m’invita à pénétrer les lieux la première, me suivant promptement. Nous avions devant nous une salle de potions des plus classiques : un chaudron, un plan de travail, des étagères lourdes de fioles remplies de choses et autres. Mes doigts glissèrent sur ces lieux, imaginant ici la silhouette de Mills penchée sur ses ingrédients, ici son air confiant, ici la conviction d’être intouchable… Un petit rappel de sa condition réelle ne pouvait décidément pas faire de mal. J’effleurai quelques flacons, la main légère, presque imperceptible, savourant pleinement le contact du verre froid sur ma peau. Puis avec à peine plus de force, suffisamment pour que quelques unes s’écrasent au sol, répandant un liquide qui ne m’était pas inconnu en même temps que la douce mélodie de ce qui se brise sur le sol.

Sans le moindre égard pour ce travail assassiné, je pivotai sur moi-même, gracieuse et dangereuse à la fois. « Comment veux-tu prrrocéder ? » La destruction était un art que nous manions tous les deux fort bien, mais les choses étaient plus personnelles pour lui que pour moi, ce soir. Je penchai légèrement la tête en étudiant ses traits qui retenaient quelque chose proche de l’ivresse. Une passion peu commune, certainement dangereuse. « Tu es sûrrr de ne pas le rrregrrretter ? » lui demandai-je avec un sourire indéfini et une note railleuse dans la voix.

@Maxton E. Sherwin

( Pando )
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Vesper L. Corvere

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Message(#) Sujet: Re: Isn't it romantic ? - Erin & Maxton Isn't it romantic ? - Erin & Maxton  EmptyDim 27 Mar - 6:35

Isn't it romantic ?


@Erin B. Sørensen

Le pas assuré que Maxton avait pu avoir en entrant dans la salle se fit plus prudent. A l’instant où il avait découvert cet endroit, il s’était formellement interdit de franchir le pas de la porte, une limite intérieure qu’il avait soigneusement respecté jusque là. Ils n’en avaient jamais reparlé avec Bluebell, lui parce qu’il ne voulait pas verbaliser ses faiblesses, elle parce qu’elle ne voulait pas entendre sa réponse, mais sa guérison était fragile. Donner le change n’était guère compliqué et il avait bien assez de maîtrise pour ne pas quémander la moindre goutte de potion, mais il ne dirait jamais que cela ne lui manquait pas. La moindre de ses colères asséchaient sa bouche d’envie pour un remède qui était en réalité un poison. Et si ne pas s’abaisser à en redemander à Mills était une chose, se tenir volontairement dans une pièce où il aurait pu en dérober une gorgée sans que personne n’en sache jamais rien en était une autre. S’il ne pouvait être garant de sa conduite, il pouvait au moins s’empêcher de s’exposer à la tentation.

Entouré de ces fioles, son corps lui rappela douloureusement qu’il existait bel et bien une différence entre sa résolution et le besoin qu’il s’était créé de cette potion. Le pire était sans doute que bien qu’il se soit méfié de lui-même, force était de constater que l’on ne prenait la mesure de son addiction avant qu’elle n’ait déjà cinq mètres d’avance, prête à gagner a course. Prête à tout gâcher aussi. S’il se saisissait du verre qui était porté de ses doigts devant Erin, pourquoi resterait-elle alors qu’il lui offrirait son pire visage ?

Cette pensée l’ancra brutalement dans la réalité et son regard abandonna le décor qui les entourait pour se concentrer sur la jeune fille. Son pouls bondit quand ses yeux s’égarèrent sur sa silhouette et il fut incapable de comprendre pourquoi il avait mis tant de temps à la voir convenablement. Ils avaient passé des milliers d’heures ensemble et il lui semblait que pourtant, il n’avait jamais été aussi conscient de sa présence. Elle était là, féline, à déambuler dans cette pièce, effleurant le contenu des étagères du bout des doigts, lui offrant la possibilité de la dévorer des yeux sans qu’elle ne le sache, de laisser son regard s’attarder une seconde de trop, assez pour conclure que cette robe rouge avait dû être faite sur elle tant son drapé épousait parfaitement sa silhouette. L’idée de l’Exmalum reflua aux confins de son esprit, brusquement remplacé par des envies bien plus douces. La solution était simple et elle lui était connue depuis longtemps pour qu’il lui demande son aide à elle. Il fallait remplacer un désir par un autre et elle était le sien. Mais celui là, il ne le regrettait pas un quart de seconde. Qui aurait pu avoir honte de s’incliner face à elle ?

De caresse légère, les doigts de la Poufsouffle se firent plus insistants sur le verre, poussant les fioles à s’écraser sur le sol dans un son aigu étonnamment musical. Lui continuait de la fixer sans esquisser le moindre geste, trop fasciné par sa présence et ses gestes faussement négligents. Avec elle, la destruction avait quelque chose d’attirant, comme un murmure l’invitant à se perdre en sa compagnie.

A sa question de savoir comment procéder, il haussa légèrement les épaules. Tout détruire rapidement était sans doute l’option la plus évidente, mais cela aurait voulu dire perdre du temps qu’elle lui consacrait. S’il faisait durer le carnage, elle resterait avec lui. Or, c’était tout ce dont il avait envie à cet instant, peut-être même plus que de pourrir la vie de Mills ou que de détruire cette potion.

Puis comme toujours, elle l’interrogea avec son air railleur et son sourire presque calculateur. S’il aimait sa violence, il ne comprenait jamais l’ambivalence dont elle faisait preuve. Elle avait envie de détruire cet endroit, il le sentait à sa manière d’occuper l’espace. Elle se délectait du carnage à venir. Mais elle appréciait autant, si ce n’était plus, de contempler les conséquences sur la psyché du Gryffondor. Quand elle le questionnait ainsi, il ne savait jamais ce qu’elle voulait entendre de sa part exactement. S’il lui répondait qu’il ne regretterait rien, il la priverait d’une part de pouvoir qu’elle semblait rechercher, s’il lui répondait que oui, elle le jugerait faible. Chacune de ses questions contenait des choix dont aucune réponse n’était réellement satisfaisante. Et pour ce soir, il n’avait pas envie de lui concéder plus pouvoir qu’elle n’en avait déjà sur lui. Il voulait jouer sur un pied d’égalité.

- Pourquoi veux-tu toujours savoir si je vais regretter ?

Sa voix était tout aussi moqueuse que celle de la Sorensen mais l’interrogation était réelle. Quel mécanisme était à l’œuvre quand elle agissait comme un soutien alors que ses mots brûlaient d’une curiosité non dissimulée de savoir à quoi pourrait bien ressembler sa déchéance ? Il se rapprocha d’elle jusqu’à ce qu’elle se retrouve dos à l’une des étagères alors qu’elle continuait de le fixer de cet air railleur de celle qui attendait de le voir craquer, le même qui l’empêchait plus sûrement que toutes les résolutions du monde de le faire, assez pour être séparé d’elle de seulement quelques centimètres. Assez pour sentir son parfum lui tourner un peu plus la tête, pour se perdre dans ses yeux clairs, assez pour avoir envie de l’embrasser. Ses lèvres n’étaient pas si loin et elle n’avait pas manifesté le moindre désaccord jusque là. Remplacer un désir par un autre. Expérimenter une autre forme d’ivresse. Ce qu’il aurait sans doute fait s’il n’avait pas eu envie d’avoir le dernier mot dans cette dynamique étrange qui les liait depuis qu’il lui avait parlé de l’Exmalum.

- Je n’ai aucun regret.

Il se pencha légèrement vers elle pour atteindre le contenu de l’étagère qui se trouvait derrière elle et poussa du même geste négligent quelques fioles qui s’écrasèrent à quelques centimètres d’eux dans le même fracas, comme pour illustrer ses propos.

- Tu es bien plus intéressante que cette potion.

Aveu à mi voix que ce n’était plus réellement le précieux liquide qu’il convoitait le plus dans cette salle. Mais elle le savait déjà, non ? Ce n’était pas comme s’il avait caché la fascination qu’il lui portait.



lumos maxima
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Message(#) Sujet: Re: Isn't it romantic ? - Erin & Maxton Isn't it romantic ? - Erin & Maxton  EmptyDim 3 Avr - 11:02



( isn't it romantic | MAXTON ♚ ERIN )
Sous mes doigts, le verre des flacons est froid. Personne n’est venu ici les caresser depuis un certain temps, suffisamment pour qu’ils perdent toute chaleur et qu’ils ne deviennent que des contenants dotés d’un certain pouvoir de séduction. Pour la première fois depuis celle où Maxton avait agité cette fiole devant mes yeux, ceux-ci s’ancrent profondément dans le liquide qui sommeille, inconscient de notre arrivée. Une goutte pour annihiler les émotions les plus tenaces. Deux gouttes pour transformer la peine en quelque chose de plus suave. Combien pour devenir complètement dépendant ? Le Gryffondor devait en avoir une petite idée. D’une poussée légère, aérienne, le premier flacon s’écrase au sol, rapidement suivi de quelques autres. Le bruit est satisfaisant, de même que la certitude de briser quelque chose. J’en avais bien besoin, après avoir été lâchement abandonnée par le pire des meilleurs amis. S’il préférait aller roucouler au bras d’un imbécile qui ne lui arrivait pas à la cheville, je préférais occuper ma soirée à détruire en bonne compagnie.

Pivotant sur moi-même, j’abandonnai les premières notes de cette douce mélodie pour poser mon regard sur Maxton. Nous étions là pour lui ce soir, c’était sa boîte de Pandore, celle qu’il m’avait entrouverte voilà plusieurs mois déjà, presque une année maintenant. Ces lieux étaient son Enfer personnel, ou du moins quelque chose d’approchant, aussi était-ce tout naturellement que je lui cédai toutes les décisions le concernant. Qu’il veuille procéder avec lenteur ou en finir le plus vite, je me plierai à ses exigences. Néanmoins, les maux contenus dans ce coffret ne pouvaient me laisser indifférente. J’en étais trop détachée pour ne pas m’en amuser. Pour certain, source de problèmes, pour d’autre source infinie de questionnements railleurs. Ce que nous allions détruire, ce soir, le faisions par vengeance ou par précaution ? C’était une question intéressante, à laquelle je n’étais pas certaine que Maxton consentirait à répondre. S’il s’était incroyablement livré, plus que je ne l’avais fait d’ailleurs, il semblait toujours réticent à partager certaines faiblesses. N’était-ce pas parfaitement compréhensible ?

D’un haussement d’épaules, je soupesai sa question. « N’est-ce pas quelque chose dont on s’inquiète avant de se lancer dans une telle entrrreprrrise ? » Mais mon sourire se dessina plus fermement. « Je m’assurrre que tu aies bien envie de fairrre… ceci. Tu pourrrais vouloirrr détrrruirrre tout ce qu’il y a ici parrrce que Bluebell t’y incite. Tu sembles tellement détaché et en même temps… tout l’inverrrse. » Quelque part au milieu de mes explications et du geste vague qui engloba ce qui nous entourait, Maxton se rapprocha de moi. Cherchait-il à mieux comprendre ce qui était à l'œuvre dans cette forme de curiosité malsaine ? Ce n’était pas par la proximité qu’il allait trouver les réponses. Mon sourire s’agrandit imperceptiblement alors que je terminais, sans que ma voix ne flanche ni ne vacille, mon regard suivant l’avancée du sien, prise entre sa silhouette et la bibliothèque dans mon dos, sur laquelle quelques flacons n’avaient toujours pas conscience du sort inexorable qui les attendait.

Quelque chose, dans l’air, avait changé. De manière indéfinie, sans que je ne puisse poser le doigt dessus. La conscience vague de quelque chose qui ne devait pas mériter mon attention. Les affirmations de Maxton étaient bien plus dignes d'intérêt. Ainsi, il n’avait pas de regrets ? Comme pour me le prouver — ou se le prouver, à lui-même —, il fit s’écraser à son tour une flopée de fioles. « Bien. Alorrrs, si tu es sûrrr de toi, je te laisse décider de ce que tu souhaites fairrre de cet endrrroit. Je serrrais une fidèle exécutrrrice. » répondis-je avec la même moquerie qui habillait la plupart de nos échanges. Lorsque nous avions détruit la salle de classe d’études des moldus, nous l’avions fait sous forme de paris. Lorsque nous nous étions envolés sur les Sombrals invisibles pour la plupart, nous l’avions fait poussés par une terrible envie de s’abîmer. Ce soir, les détails seraient agencés de sa main. Je lui concédais ce plaisir sans trop rechigner. Ne l’avais-je pas formulé ainsi, en mon for intérieur ? Nous étions ici pour assouvir sa catharsis, non la mienne.

Néanmoins, son attention semblait me revenir, plus qu’à ces fioles qui n’attendaient que leur fin ou ce chaudron dans lequel mijotait les prochaines doses produites par Mills. Mes yeux clairs scrutèrent les siens, se plissant très légèrement sous l’impulsion d’un rictus à l’écoute de ses mots. « Plus intérrressante qu’une potion qui ôte toute émotion pourrr la rrremplacer parrr une forrrme d’apathie ? J’espèrrre bien. » fis-je avec une arrogance qui n’était pas exempte de véracité, bien au contraire. Enfin, sauf erreur de ma part, il venait de lier son absence de regret à ma présence. J’étais loin d’y voir plus qu’une flatterie dont nous enrobions parfois nos conversations, avec une facilité acquise par l’habitude. « Mais ce ne sont pas des compliments qui nous ferrrons toucher au but. » Et, d’un mouvement souple, je fis glisser quelques flacons en direction du sol, mes pas faisant crisser le verre qui le jonchait déjà alors que je m’approchais du chaudron fumant.

@Maxton E. Sherwin

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Message(#) Sujet: Re: Isn't it romantic ? - Erin & Maxton Isn't it romantic ? - Erin & Maxton  EmptyDim 15 Mai - 19:03

Isn't it romantic ?


@Erin B. Sørensen

Quand il repenserait à cet instant en se traitant d’imbécile, Maxton ne comprendrait jamais comment il avait pu être aveugle au point de ne pas comprendre qu’Erin occupait sa solitude loin de Junior plus qu’elle n’était ici pour lui. Pour être exact, il finirait par croire que sa présence était due à tout sauf à lui. Il y avait son goût immodéré pour la destruction, le plaisir qu’elle tirait du pouvoir qu’elle avait sur lui, la promesse de chasser de l’ennui de la soirée, mais jamais, à aucun moment, l’envie qu’il avait de passer chaque seconde en sa compagnie n’avait trouvé le moindre écho en elle. Mais il était tellement obnubilé par elle qu’il ne se rendit pas compte qu’il était le seul à la dévorer du regard. Elle était tout à son jeu fait de casse et de verre brisé alors que lui était captivé parce que tout ce que le tissu carmin de sa robe laisser imaginer.

- Bluebell ne connait pas l’existence de cet endroit.

Les mots sortirent de sa bouche avant qu’il ne songe réellement à leur implication. Quand il les prononça, il avait pour unique désir de lui démontrer qu’il était un individu distinct de sa sœur et que si sa jumelle lui était précieuse, il avait toujours eu son libre arbitre. Une fois que cet aveu flotta entre eux, il lui apparut leur sens réel était bien différent de celui qu’il avait souhaité. Cela signifiait qu’il ne voulait partager cet instant qu’avec elle alors qu’ils étaient parfaitement conscients d’à quel point il pouvait être intime. En gage de confiance, il lui abandonnait ses secrets les uns après les autres, comme des offrandes dont elle ne prenait jamais la mesure. Au contraire, ses questions en réclamaient toujours plus, prêtes à disséquer ses pensées. La destruction était-elle un soulagement ou un regret ? Saccageait-il cet endroit par vengeance, par ennui ou pour se détruire lui-même ? Etait-il capable de se regarder dans une glace maintenant qu’il était conscient de ses plus viles faiblesses ou la honte l’obligeait-elle à détourner le regard ? Si elle avait pu, elle l’aurait interrogé ainsi, sans délicatesse, jusqu’à ce qu’il n’ait plus de mots ou d’émotions à lui offrir. Cela aurait dû l’inquiéter. Mais le plus effrayant était sans doute qu’une part de lui brûlait de lui donner ce qu’elle voulait. Désir de lui plaire mais aussi envie de croire que cet intérêt qu’elle lui portait traduisait des sentiments plus profonds.

Un léger rire lui échappa quand elle lui fit remarquer qu’il avait l’air détaché sans l’être. La description était relativement proche de la réalité. Il était à mille lieues de l’Exmalum. Un désir par un autre. Il la voulait elle. Etait-ce très sain de comparer une fille à une addiction ? Il n’y avait guère besoin d’être un spécialiste des émotions pour être conscient que non. Pourtant, qui avait-il de plus approchant pour décrire sa nouvelle obsession au potentiel si destructeur ? De toute façon, Erin ne lui en aurait pas voulu. Elle aimait trop les extrêmes pour souhaiter qu’on l’envisage comme une amourette.

- Parce que je ne suis pas détaché. Je suis juste concentré sur autre chose que l’Exmalum.

S’il l’avait été, il se serait rendu compte que faire voltiger les fioles sur le sol était une idée aussi satisfaisante que dangereuse. Plus le liquide jonchait le sol, plus son odeur lui faisait tourner la tête. Ce n’était pas un parfum capiteux, plutôt quelque chose de subtil qu’il détectait uniquement parce qu’il connaissait le breuvage par cœur. Heureusement pour lui, l’odeur sucrée d’Erin recouvrait le produit. Encore une excuse pour ne jamais laisser plus que demi-douzaine de centimètres entre eux. Tandis qu’elle promettait d’être la fidèle exécutrice de ses projets, il ne put s’empêcher de relever

- Tout ce que je souhaite, vraiment ?

Sa voix s’était faite plus enjôleuse sans qu’il ne le recherche. Pourtant, il entendait la pointe perpétuellement moqueuse de la voix de sa condisciple, il discernait la lueur nonchalante dans ses yeux clairs. Mais elle releva à peine, guère perturbée par l’intérêt qu’il lui portait. Cela n’était guère surprenant à la réflexion, Erin était si fascinante qu’elle devait être habituée à charmer les foules. Il n’était qu’une victime supplémentaire, mais guère étonnante. Si cela lui déplaisait, elle ne manifesta rien qui lui permit de s’en rendre compte. Au contraire, elle renchérit entre insensibilité à sa flatterie et satisfaction de l’entendre la complimenter.

- Rien ne souffrirait ta comparaison.

A l’instant où elle s’éloigna pour se rapprocher du chaudron, le manque rampa sous sa peau, comme des milliers de picotements désagréables, et son premier réflexe fut de la retenir, sa main entourant son poignet. Le geste vint plus vite que ses pensées, trop pour qu’il ne puisse autre chose que regarder ses doigts se refermer autour d’elle et s’horrifier qu’elle puisse se dégager face à son comportement si cavalier. Mais elle se contenta de le fixer, un air moqueur et interrogateur sur le visage. Son impatience profita de cet instant pour lui souffler d’agir. Puisqu’elle n’était pas partie, puisqu’elle était là alors que tout le monde fêtait la St Valentin et dans cette robe rouge comme un appel, n’était-elle pas à lui ? S’il la laissait filer, elle n’appartiendrait jamais qu’au souvenir de cette salle, mais elle ne serait pas à lui. Ce jeu étrange ne pouvait durer toute la soirée et la situation le rendait bien trop nerveux pour qu’il ne succombe pas à l’une de ses envies. Il lui suffisait juste de choisir la meilleure. Ses yeux glissèrent sur son visage, s’arrêtant un instant sur ses lèvres entrouvertes sur un début de question et avant d’avoir pu réellement y songer, il se pencha vers elle pour l’embrasser. Juste un effleurement l’espace d’une seconde avant que l’un comme l’autre ne réalisent ce qui était en train de se passer.

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Message(#) Sujet: Re: Isn't it romantic ? - Erin & Maxton Isn't it romantic ? - Erin & Maxton  EmptyMar 31 Mai - 21:13



( isn't it romantic | MAXTON ♚ ERIN )
Existait-il une sensation plus agréable que de caresser du bout du doigt les vices les plus profonds de l’autre ? que de câliner ces ombres qui menaçaient de tout engloutir, au moindre faux pas ? que d’embrasser le plein pouvoir que l’on tire d’une telle situation ? En réalité, la réponse était affirmative. Sauf que le seul capable de surpasser ces délicieuses émotions pour des sentiments plus forts encore préférait passer cette soirée en compagnie d’un ersatz d’ami plutôt qu’avec moi. Nulle caresse, aucune étreinte, pas non plus de ces baisers qui en appelaient d’autres et qui tissaient des désirs nouveaux. Quelque part, à Pré-au-Lard, Junior se prélassait avec la plèbe, tandis que j’occupais mon temps autrement et — j’en étais convaincue — d’une façon bien plus agréable que la sienne. Les élans amoureux d’adolescents ridicules étaient bien pitoyables à contempler en comparaison de ce que ces fioles renfermaient, de palpable et d’induit.

D’un rictus, j’étudiai sa confidence tandis que ses pas le rapprochaient de moi.Ainsi, sa jumelle n’était pas au courant qu’une telle boîte de Pandore existait en ces lieux et que le Gryffondor avait judicieusement choisi de s’y rendre ce soir. Intéressant. Amusant, la façon dont il avait de me présenter la chose, comme s’il essayait de me faire croire que tout ne tournait pas autour de Bluebell. N’était-ce pas par sa faute qu’il avait plongé dans les promesses trompeuses de cet élixir addictif ? Pour elle qu’il avait cessé toute consommation ? Il voulait me prouver quelque chose. Ou peut-être se le prouver à lui. L’un était probable, l’autre n’était pas impossible, les deux pouvaient très bien ne faire qu’un. M’humectant les lèvres, j’essayai de saisir le subtil changement qui s’était opéré, d’en goûter les tenants et les aboutissants, sans parvenir à déterminer avec exactitude ce que cherchaient les prunelles de Maxton. Il n’était pas idiot : il avait bien compris tout l’amusement dont j’habillais cette destruction. Ce n’était pas la première fois qu’il la voyait à l'œuvre. Et, plus le temps passait, plus les occasions se présentaient, plus il s’insurgeait contre ces interrogations indécentes que je lui opposais avec un plaisir teinté de cruauté. Ce n’était pas foncièrement méchant, bien que d’une violence certaine. C’était un jeu, rien de plus qu’un jeu.

Son détachement cachait quelque chose de plus profond, et j’étais curieuse de découvrir quoi. De décortiquer cette nouvelle facette de ses élans les plus obsessionnels. La lueur folle qui brillait au fond de ses prunelles claires tranchaient admirablement avec le calme qu’il affectait en toutes circonstances. Je l’avais toujours préféré quand il abandonnait sa retenue. Il me faudrait quelques minutes de plus pour me rendre compte des sous-entendus qui se glissaient ici et là, dans son sourire comme dans ses mots, et de ce qui appelait présentement tous ses sens. Finalement, des deux, j’étais celle qui était le plus intéressée par l’objet de notre venue ici. Il le souligna, sans que je ne prenne la pleine mesure de ces mots. Haussant un sourcil, je le jaugeai, une étincelle goguenarde au fond de mes prunelles opalines. « Je crrroyais pourrrtant que c’était l’objectif de cette soirrrée. » répliquai-je avec une raillerie qui l’invitait à m’en dire plus ses réelles intentions. Souhaitait-il que nous fomentions une vengeance plus brutale à l’encontre de Mills ? Il n’avait que très peu de mots à dire, si c’était le cas, pour que je me joigne à lui. Qu’il décide de la direction que prendrait les prochaines heures — détruire des potions, détruire Mills, peu m’importait — je pouvais endosser le rôle d’exécutrice aussi longtemps qu’il me laisserait fouler les frontières de la violence pour tester ses limites. N’était-ce pas un pacte équitable ?

Maxton avait toujours eu — du moins, cela faisait suffisamment longtemps pour que je ne sois plus capable de discerner l’avant de l’après — cette fâcheuse tendance à la flatterie. Un compliment après une rebuffade, lorsqu’il trouvait que je m’amusais un peu trop de ses révélations et que ma curiosité se révélait un peu trop malsaine. Cela faisait partie du jeu. Pourquoi aurait-ce été autre chose ? Tout son monde ne tournait qu’autour de sa chère sœur et le mien n’était rien sans mon meilleur ami. Cette alliance forgée par les années se plaçait sur un cercle différent. Il n’avait jamais fait le moindre doute que d’autres se plaçaient bien avant dans la liste de nos intérêts et qu’elle ne tenait que parce que nous n’avions pas de divergences fondamentales. « Que de flatterrries, Maxton. » Mon ton moqueur et ses boniments n’allaient pas venir à bout de cette mission qui dégageait une odeur prenante depuis que j’avais fracassé quelques flacons au sol. Ils n’étaient pourtant pas la cause de cette insensibilité qui ne pouvait percevoir ce que la silhouette du Gryffondor hurlait pourtant.

Mon mouvement amorcé pour m’éloigner du chaudron fut assassiné par les doigts de Maxton qui s’enroulèrent autour de mon poignet. Mes yeux clairs glissèrent de cette étrange énergie au visage du responsable, un air toujours aussi railleur cette fois empreint d’interrogations. Je pouvais sentir que l’atmosphère était encore plus lourde, chargée de non-dits qui sommeillaient sur la langue du jeune homme. Allait-il déposer à mes pieds encore plus de ses secrets ? C’était tentant, vraiment tentant. Mais trop facile. J’en vins presque à me demander s’il n’avait pas pris quelque chose. Pas de l’Exmalum, mais un opiacé qui expliquerait cette fébrilité qui habillait toute sa personne. La question, narquoise, n’eut jamais l’occasion de franchir mes lèvres, scellées par celles qui s’y posèrent.

L’évidence déploya ses pétales comme une chrysanthème entrain d’éclore. Ce n’était pas une simple folie qui habillait le regard de Maxton Sherwin mais un aveuglement qui obscurcissait tout jugement. Le feu rampa sous ma peau et ma main libre le repoussa violemment, tandis que j’arrachai brusquement mon poignet à son étreinte, l’envoyant heurter le chaudron qui dansa dangereusement sous l’impact. « J’espèrrre pourrr toi que tu es saoul, drrrogué ou sous l’influence d’un sorrrtilège. Sinon, c’est que tu as complètement perrrdu l’esprrrit. » fis-je d’une voix trop calme pour être naturelle, un éclat mauvais au fond de mes prunelles froidement ancrées dans les siennes.

@Maxton E. Sherwin

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Message(#) Sujet: Re: Isn't it romantic ? - Erin & Maxton Isn't it romantic ? - Erin & Maxton  EmptyJeu 9 Juin - 16:40

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@Erin B. Sørensen

Sourire moqueur à l’évocation de Bluebell, elle consciente de ses contradictions alors qu’il prit pour cela pour un énième encouragement dans cette soirée dénuée de sens. Dans le passé, quand il lui avait dit que Finnbjörn et elle ne partageaient pas le même lien que Bluebell et elle, il avait été particulièrement juste. Aussi, elle ne comprit pas la valeur de l’information. Lui offrir l’exclusivité sur une information, bien avant sa sœur était une marque d’attachement certaine, mais elle ne la vit pas. De toute façon, cet instant n’était qu’une succession de signes mal interprétés. Tout comme elle n’entendit pas l’évidence dans sa réponse

- Ta présence était l’un des objectifs.

Elle sourit à nouveau, toujours aussi arrogante et recommença son jeu, subtil mélange de curiosité réelle et de fascination presque morbide pour ses secrets. Même après cette soirée, il ne comprendrait jamais si cet intérêt, puisqu’il n’était pas amoureux, était une forme de moquerie face à sa faiblesse ou si elle éprouvait une forme d’envie face à la perte de contrôle. Se moquait-elle de lui ou était-elle jalouse de l’oubli et des sensations promises par l’Exmalum ? Pourtant, il avait pris soin de ne jamais parler de cette potion en termes élogieux, malgré l’expérience qu’il en avait. Mais s’il avait dû décrire la phase montante des effets, il aurait nécessairement aiguisé son envie. Tout comme y penser éveillait nécessairement la sienne. Alors il retint la jeune fille et la soirée dérapa.

Ce ne fut pas vraiment un baiser. Ou plutôt, ce fut un baiser, mais fugace. Une question de secondes, d’effleurement, rien de réellement appuyé parce qu’il était maladroit et qu’elle était profondément prise au dépourvue. Ce serait mentir que de dire que cette seconde ne fut pas agréable selon lui. Ce fut l’enchaînement qui suivit qui fut bien plus déplaisant. Erin le repoussa vivement et il recula de plusieurs pas, son dos heurtant le chaudron. Son poignet lui glissa entre les doigts, rompant le contact et le parfum de la jeune fille disparut pour laisser l’odeur de la potion l’entêter. S’il avait fallu être exact, elle avait de la force, mais la différence de taille et de poids qui existaient entre eux faisait qu’il aurait pu opposer plus de résistance. Au contraire, il la laissa se dégager et mettre de la distance entre eux, un peu par surprise de sa réaction, mais surtout conscient qu’il n’aurait pas dû l’embrasser sans lui en laisser le choix. A sa décharge, ce n’était pas réellement prémédité. A charge contre lui, il était désormais évident qu’elle ne l’aurait pas laissé faire.

Elle le toisait de toute sa hauteur, d’un calme aussi artificiel qu’inquiétant, les propos toujours aussi acérés. A l’humiliation cuisante du rejet, elle se sentit obligée d’être insultante, ce qui le crispa aussitôt. Tout n’était pas une question de substance plus ou moins légale ! Pourquoi n’aurait-il pas pu l’aimer juste parce qu’elle était fascinante et parce qu’il était dopé avec n’importe quoi ?

- Et toi, j’imagine que tu te targues de lucidité alors que tu viens passer le soir où toute l’école fête la St Valentin avec moi et après que je t’ai répété d’au moins dix manières différentes que tu étais le sujet de mon attention ?

Il aurait préféré qu’elle fasse semblant qu’il ne s’était rien passé, la blessure d’ego était douloureuse. Ce n’était qu’il ne s’était jamais confronté au rejet, mais celui-ci était, à ses yeux, inattendu et surtout, il devait admettre qu’il était plus qu’une atteinte narcissique. Il était sincèrement triste de la situation. Ce constat le consterna autant qu’il l’emplit d’effroi. Il avait toujours mis un point d’honneur à ne dépendre de personne d’autre que de Bluebell ou lui-même et il suffisait d’un râteau pour comprendre qu’il avait conditionné une partie de son équilibre à cette fille qui s’en moquait profondément. Exactement comme une première déception amoureuse adolescente, cette idée lui parut brusquement insurmontable. Impossible de passer outre humiliation, impossible d’envisager comment remanier son monde avec cette donnée qu’elle ne partageait pas son attirance. Tout était violent.

- Penses-tu que je raconte avec plaisir mes secrets à n’importe qui ?

Comme pour se dédouaner, une part de lui voulait la convaincre qu’elle lui avait envoyé des signaux pour le moins contradictoire, l’encourageant peut-être malgré elle, mais l’encourageant tout de même. Une autre part de lui aurait aimé savoir pourquoi est-ce qu’elle le repoussait. Etant donné son regard, il n’était pas assez stupide, ni assez aveugle pour croire que c’était uniquement l’étonnement qui parlait. Mais il était indéniable qu’ils avaient un lien privilégié, non ? Il la comprenait mieux que le reste du monde ne le ferait jamais, elle et ses envies de destructions. Parce qu’il était le seul à voir le même charme qu’elle à la violence. N’était-ce pas une preuve qu’ils étaient faits pour s’entendre au-delà d’une alliance d’enfants ?

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Message(#) Sujet: Re: Isn't it romantic ? - Erin & Maxton Isn't it romantic ? - Erin & Maxton  EmptyDim 12 Juin - 14:07



( isn't it romantic | MAXTON ♚ ERIN )
Le baiser ne dura qu’une seconde ; c’était une seconde de trop. Une seconde dont il s’était arrogé la propriété, habité par une folie qui le laissait croire qu’il en avait le droit. Je me dégageai de son étreinte avec une brutalité accentuée par une colère brûlante ; il n’opposa aucune résistance, comme s’il était surpris. De ma réaction ou de son inconscience, je n’en savais rien. Dans son dos, le chaudron se balança dangereusement et le liquide qu’il contenait en fit de même, mais ni Maxton, ni moi n’y prêtâmes attention. Il y avait dans mon regard un feu qui transforma mes paroles en une glace aussi tranchante que dénuée d’affection et dans le sien une intensité qui se durcissait à chacun de mes mots. Était-il drogué ? Mieux valait qu’il le soit. Car si son geste était pleinement lucide, sa folie ne faisait plus aucun doute.

Arrogance et mécontentement dansaient ensemble au creux de ma poitrine. Ses mots acerbes déposèrent un peu de sel sur des doutes qui n’existaient pas jusqu’alors. Mon regard se figea un peu plus et je sentis un poids tomber au fond de mon estomac, l’alourdissant de questions sans réponses. Déjà mes pensées étaient loin de Maxton, rejoignant celui qui m’avait délaissée ce soir pour passer cette soirée avec un être détestable. Et les mots du Gryffondor rendaient la situation plus douloureuse encore. Si même lui accordait de l’importance à cette date et à ce qu’elle impliquait, qu’en était-il de Junior ? Une jalousie rare — mais d’autant plus implacable — se décida d’orienter cette vision des choses sur une situation qui n’avait rien à voir. Qui savait… Rowle rôdait dans l’ombre de Junior depuis tellement longtemps et il détestait ce lien qui m’unissait à lui, alors, qui savait… Tout ce que je connaissais de mon meilleur ami rejeta en bloc cette possibilité insufflée par des sentiments venimeux. Malheureusement, l’idée était plantée et ses ramifications commençaient déjà à germer.

Un ricanement cruel s’échappa d’entre mes lèvres relevées en un sourire sans joie. Le ménagement et la compassion ne faisaient pas partie de mon éventail d’interactions. Présentement plus que jamais. Pauvre Maxton allait en faire les frais. C’était vraiment fascinant de voir comme les situations pouvaient basculer en un rien de temps. La certitude stupide de sentiments partagés pouvait mettre fin à une alliance qui s’était révélée agréable jusqu’alors. « Je ne suis pas n’imporrrte qui, voilà tout. » Que savais-je des raisons qui l’avaient poussé à m’ouvrir des pans bien sombre de son esprit et de son cœur. « Je pensais que tu cherrrchais à prrrouver que Bluebell ne rrrégissait pas ta vie ou que sais-je encorrre. Pas que tu te berrrçais d’illusions concerrrnant mes sentiments à ton égarrrd. » Mes yeux clairs fouillèrent les siens, dénués de toute empathie, alors que mon rictus s’affermissait. «  Si tu parrrtageais tes secrrrets avec moi pourrr me prrrouver ton amourrr, » Ce mot dégoulinait d’un sarcasme évident. « tu ne t’es jamais demandé pourrrquoi je n’en faisais pas de même ? » Ce n’était pas une flagrance que j’avais contemplé avant cet instant, mais elle n’en était pas moins pleine de vérité. Le Serpentard avait en sa possession le moindre de mes secrets, savait tout de ce que j’avais pu faire ou de mes aspirations, était même au courant d’éléments qui pouvaient mettre en danger tous les miens. Maxton n’avait rien de tout ça. Ne l’avait-il jamais compris ?

Délaissant celui qui me faisait face, mon regard opalin glissa jusqu’à l’anneau qui ornait mon annulaire. Cela ne lui suffisait-il pas, comme preuve de mon engagement auprès d’un autre ? Est-ce que ma parole avait si peu d’importance qu’il pensait qu’une pauvre soirée en sa faveur supplantait une promesse plus grande que ce qu’il pouvait se figurer ? C’était là, que résidait cette inconscience. « Saint-Valentin ou non, je suis fiancée. » Était-ce la première fois que je l’affirmais à haute voix ? C’était depuis longtemps une vérité que mes pensées chérissaient, mais le Gryffondor était le premier à l’entendre. Il ne méritait pas cet honneur. « Que tu oses imaginer que porrrter une telle bague ne signifie rrrien et que je suis aussi frrrivole… Ah, c’est que tu connais bien mal le sujet de ton attention. » Mon ton cinglant ne cherchait pas à l’épargner ; pourquoi l’aurais-je fait ?

Finalement, je lui lançai un dernier regard empreint de plus qu’il ne serait possible de le dire et cessai de jouer avec l’anneau doré en forme de couronne. « Cette alliance aurrra été amusante. » L’emploi du passé en marquait la fin. Mon attention survola les lieux qui avaient, en fin de compte, abrités un saccage différent de celui escompté. « Amuse-toi bien avec cette potion. » Et mon ton n’était pas clair sur ce qu’il sous-entendait : que je lui souhaitais de la détruire avec joie ou de s’y noyer dedans  ? Moi-même, je ne le savais pas exactement. Quittant mon immobilisme, je m’approchai de la porte, laissant mes yeux clairs croiser une dernière fois ceux de Maxton Sherwin alors que je passais à côté de lui pour atteindre la sortie.

@Maxton E. Sherwin

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Message(#) Sujet: Re: Isn't it romantic ? - Erin & Maxton Isn't it romantic ? - Erin & Maxton  EmptyDim 12 Juin - 16:37

Isn't it romantic ?


@Erin B. Sørensen
@Bluebell E. Sherwin

Loin de convenir qu’elle avait été moins claire que ce qu’elle le souhaitait, elle attaqua, presque venimeuse. Croisant les bras contre sa poitrine, il encaissa une partie de ses remarques silencieusement, sans réellement savoir s’il devait aussi s’emporter ou tenter de s’expliquer.

- Parce que tu as partagé tes émotions.

Il n’épilogua pas, sachant qu’elle n’était pas prête à l’entendre vu sa fureur, mais elle ne pouvait nier qu’elle n’avait pas fait que jouer à l’écouter parler. Elle lui avait donné à voir des facettes d’elle qu’elle ne partageait pas avec tout le monde et dont il supposait même que l’immense majorité de monde ne connaissait pas l’existence. Il y avait eu son désarroi qu’elle avait chassé avec les sombrals en sa compagnie, il y avait cette recherche de la beauté dans la violence, son écoute, sa joie sauvage dans la destruction … Il y avait des aspects d’elle qu’il était capable d’aimer et que d’autres ne comprendraient jamais. Pourquoi ne voulait-elle pas le voir ?

Le regard de la jeune fille glissa sur l’anneau à son doigt et il remarqua réellement le bijou pour la première fois. Il l’avait vu, il n’était pas aveugle, mais il n’avait jamais voulu le considérer. C’était évidemment stupide et elle ne le croirait sans doute pas, mais comme il n’avait pas voulu le voir, il n’avait pas été en mesure de l’identifier. Elle continu, folle de rage qu’il puisse la penser frivole et il s’en défendit aussitôt

- Je n’ai jamais dit cela ! Je ne l’avais pas réalisé !

Fiancée, mais depuis quand ? Il essaya de se souvenir, sans réellement y parvenir. La seule chose qui était certaine, parce que sa sœur le lui avait dit et parce qu’il était certes aveugle, mais stupide, c’est que Junior était l’heureux élu. Ce garçon si fade pour elle si flamboyante. Il blêmit quand elle déclara avec toute la hauteur dont elle était capable que cette alliance avait été amusante, sonnant dans le même temps le glas d’une chose à laquelle il tenait désespérément. Non, non, non, elle ne pouvait pas faire cela. Qu’elle ne l’aime pas été douloureux, l’humiliation était douloureuse, mais leur alliance ne reposait pas sur la condition qu’il ne s’entiche pas d’elle ! Il secoua légèrement la tête

- Erin, attends !

Mais elle fila aussi rapidement que possible, lui souhaitant de bien s’amuser avec la potion. Oh, il la savait cruelle, mais pas à ce point. Elle savait parfaitement le double sens de son propos. Elle se doutait qu’il y résisterait difficilement. Ou qu’il n’y résisterait pas.

La colère de la situation dura à peine une dizaine de secondes. Il ne pensa à rien d’autre qu’Erin et à son comportement odieux. Parce qu’elle avait été violente au-delà de ce qui était nécessaire, n’est ce pas ? Ce fut cette rage qui le fit détruire encore une volée de flacons d’un geste brusque agrémenté d’un juron d’une vulgarité qu’il ne se connaissait pas spécialement. Puis ses doigts s’arrêtèrent sur le verre et au lieu de précipiter les fioles à terre, son mouvement se transforma en un effleurement tandis que son estomac se serrait. Elle avait mis fin à leur alliance. Il pouvait accepter son rejet avec du temps, mais perdre son amitié lui ravageait le cœur d’une façon inédite. Il avait cru que seule sa sœur avait le monopole quand il s’agissait de lui faire mal. Là, il avait la sensation totalement fausse mais douloureuse d’être physiquement blessé. Mais pourquoi diable avait-il voulu s’attacher à quelqu’un ? Il le savait bien que cela était un risque inconsidéré, qu’il allait en souffrir. Il l’avait vécu enfant avec leurs parents, adolescent dans une moindre mesure avec Bluebell puisqu’elle était revenue, mais il le savait.

Sous yeux, le liquide bleu sembla onduler comme pour l’appeler. Il y avait des promesses d’oubli dans le liquide dont il ne parvenait pas à se détourner. Mais plus que le chagrin réel qu’il éprouvait et qui lui nouait la gorge, ce fut son esprit qui décida de l’acheva. Passé cet apitoiement de quelques instants sur ses émotions, l’angoisse se disputa à la tristesse avec une force qu’il n’attendait pas. Si l’alliance était finie, Erin allait parler. Elle allait vendre ses secrets un par un, ceux qu’il avait été bien trop bête pour lui confier. Il y avait l’humiliation quand elle raconterait ce qui venait de se passer cette nuit dont il se souciait bien plus qu’il ne l’aurait dû, la peur de devoir subir toute sa vie l’image d’Erin mariée avec un autre si Bluebell finissait dans les bras de Finnbjörn, mais surtout il y avait cette histoire de meurtre et de potion. La bile lui remonta de l’œsophage alors qu’il voyait toutes les implications de ces éléments. C’était une chose d’avoir tué, c’en était une autre d’en informer la terre entière. C’était une chose d’avoir succombé à l’Exmalum, c’en était une autre de devoir sa vie entière vivre avec une image de faiblesse et d’addiction. Il s’était tiré une balle dans le pieds et la solution lui paraissait tellement inextricable en cet instant qu’il eut presque la sensation de manquer d’air.

Machinalement, sa main se referma sur la fiole devant lui et ses yeux se tournèrent vers le chaudron qui semblait maintenant le narguer. Il y avait de la potion à s’en étouffer, à s’en noyer dedans. Etait-ce une solution ? Non, il savait parfaitement que non depuis cet été mais la panique qu’il ressentait l’empêcher de réfléchir. Il fallait faire taire ce cocktail détonnant, l’anesthésier. Il savait parfaitement comment faire et il en avait désormais tellement en envie que sa main serrait convulsivement la fiole, comme pour communiquer à son esprit que ce flacon ne finirait pas brisé au sol. Il avait voulu détruire cette pièce avec elle. En son absence et comme pour se punir de sa bêtise, il pouvait se détruire lui. De toute façon en cet instant, il se détestait. Alors il avala la fiole d’un trait, dépassant allégrement les doses recommandées. Il s’en moquait, il voulait de l’effet, maintenant, vite, tout de suite et faire taire le reste.

Il n’eut guère à attendre, bien que le résultat soit en partie différent des autres fois. Quand il était malheureux avec Bluebell, la quantité de tristesse était si astronomique que le carburant fourni à la potion était de premier choix. Là, il était aussi malheureux, mais d’une autre manière. Moins profonde peut-être ou plus soignable à long terme. La phase de synthétisation fut particulièrement désagréable, lui arrachant un haut le cœur tandis que l’effet d’euphorie sembla dura à peine trois secondes. Heureusement, la brume cotonneuse était là, fidèle au poste. Il ricana en songeant que c’était le genre d’amie qui ne vous quittait pas, dans un dernier instant de gaité aussi factice que malsaine, avant que le détachement ne le rattrape. Il contempla le carnage et songea sans aucun affect qu’il venait de commettre tellement d’erreurs à la suite que cela en devenait presque ridicule. Il regarda le chaudron et son premier réflexe fut de tendre le bras pour remplir le récipient qu’il avait encore dans la main pour plus tard, avant de se rendre compte du cercle vicieux dans lequel il envisageait de replonger. Tout comme il ne se sentait pas de détruire la potion qui l’entourait et qui le sauvait de sa panique. Alors dans un élan de lucidité, il fit la seule chose intelligente de sa soirée et porta la chevalière à sa bouche pour murmurer

- Bluebell.

Il aurait dû craindre sa réaction, il n’y parvint pas, complètement dopé à l’Exmalum. Il était uniquement conscient que son instinct de survie lui soufflait qu’il avait besoin d’elle en urgence. Elle allait tout résoudre, comme cet été. Son addiction protesta à cette pensée, elle n’allait rien arranger, elle allait encore le priver de son précieux breuvage ! D’ailleurs pourquoi ne pas en prendre une autre fiole pour quand elle ne le regarderait pas ? Juste une. Pour les coups durs comme ce soir. Il secoua la tête. Non, il devait attendre Blue. Il s’accrocha à cette idée, de toute façon, son esprit était trop embrumé pour gérer une autre information et il s’assit à côté de la porte, le plus loin possible de l’Exmalum. Attendre Bluebell.

L’heure tardive dut l’inquiéter suffisamment pour qu’elle retourne le château puisqu’elle arriva largement assez vite pour que l’effet de la potion soit toujours actif. A moins qu’il n’ait plus la notion du temps ? Elle entra dans la pièce, resta figée face au massacre, puis se tourna vers lui pour voir ses pupilles dilatées et son air beaucoup trop calme. Il l’avait déçue, il le savait bien. Elle fut assez délicate pour ne pas le laisser transparaître dans ses yeux bleus, mais il n’y avait guère besoin d’être devin pour savoir qu’elle avait fini par le croire tiré d’affaire alors que la rechute était inéluctable. S’il n’avait pas bu de l’Exmalum, sa déception lui aurait fait l’effet de sel jeté sur ses blessures. Parce que la potion lui faisait encore de l’effet, il observa la situation avec une froideur clinique. C’était justement parce qu’il l’avait déçue qu’il avait autant besoin d’elle. Si elle restait, si elle ne se fâchait pas, il était pardonné. Sinon …

Sinon, il restait encore des litres de potions, après tout.

Il s’éclaircit la gorge et constata comme s’il ne parlait pas réellement de lui

- Tu avais raison, elle aimera toujours Junior, alors il n’y avait plus de raison de détruire cet endroit. Et …

Son regard s’anima légèrement tandis qu’il admettait plus doucement


- … Je crois que j’ai besoin d’aide. Détruis le pour moi, Blue.

Empêche moi d’en reprendre, casse tout pour que je ne sois plus tenté, sauve moi de ma propre bêtise … Il y avait un millier de supplications dans sa demande. Surtout celle de ne pas lui en vouloir aussi, même s’il ne le demanda pas. Il n’en avait pas le droit vu les circonstances.

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August P. Rowle

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Message(#) Sujet: Re: Isn't it romantic ? - Erin & Maxton Isn't it romantic ? - Erin & Maxton  EmptyLun 13 Juin - 7:33

Isn't it romantic ? - Erin & Maxton  Fxo9

Isn’t it dramatic ?
Vingt-neuf minutes et dix-huit secondes, ce fut le lapse de temps exact qu’il lui fallut pour remuer ciel et terre, dans la lubie olympienne de retrouver Maxton. Neuf secondes - son annulaire gauche chauffait curieusement pour une simple soirée passée dans le calme de son lit à parcourir quelques ouvrages d’histoire magique. Bluebell reposa le livre ouvert sur ses genoux, sourcils froncés d’incompréhension sous l’incandescence de sa peau qu’elle observait comme si elle s’attendait à voir le bijou rougeoyer. Vingt-six secondes - elle n’hallucinait pas, il ne s’agissait pas non plus d’un dysfonctionnement de l’incantation. Maxton exigeait réellement sa présence. Deux minutes et quarante-trois secondes - elle avait précipitamment quitté son lit, laissant les draps défaits, sa lecture en suspens au cours d’une phrase alambiquée, à la recherche furieuse parmi l’éventrement de son armoire de sa lourde cape noire qu’elle enfila aussitôt dans un bruissement. Cinq minutes et trois secondes - ses talons claquaient assidûment sur le sol de pierre des cachots qu’elle parcourait comme s’il s’agissait de son domaine, le menton levé, la capuche abaissée pour se fondre parmi les ombres qui ondulaient par delà les torches. S’aventurer à une heure aussi tardive dans les boyaux du château pouvait se révéler particulièrement suspect et de fait, si elle n’avait pas elle-même été membre de la brigade, Bluebell aurait craint d’être arrêtée pour enfreinte flagrante du règlement… Que Diable faisait donc son frère en libre circulation ? Il avait tout intérêt à avoir un bon motif pour se soustraire de la sorte au code qu’ils incarnaient. Une trouvaille fructueuse dans le dortoir des grades bronze. Un tableau récalcitrant qui avait quelques secrets à leur confesser. Une piste sérieuse sur l’origine des Melrose. Toutes les fantaisies étaient permises dans l’intimité nocturne de Poudlard que Bluebell sonda d’un regard vif ; le Hall désert, le premier étage silencieux, les escaliers immobiles dans un rare moment de repos. Vingt-et-une minutes et cinq-sept secondes - Bluebell pressait le pas dans le quatrième étage où il lui semblait avoir deviné quelques foulées lointaines. A moins qu’il ne s’agissent que de ses propres échos ? Rares étaient les âmes encore éveillées, ou plus exactement, autorisées à déambuler dans les recoins où son inspection minutieuse procédait. Pourtant, il lui semblait que les murs grouillaient de murmures et de regards. Une paranoïa nocturne ou un sentiment d’urgence de plus en plus pressant, ses certitudes se bousculaient dans des pensées graduellement figées sur son doigt qui ne cessait de s’échauffer. “Où diable te caches-tu donc” marmonna-t-elle sèchement, sa main valide serrée autour de sa phalange endolorie. Il est toutefois important de signaler que la brune n’avançait pas à tâtons, mais selon un processus parfaitement orchestré. Les jumeaux avaient eu l’intelligence de définir en amont quelques repères où se rejoindre lorsque l’un décidait d’invoquer l’autre. Les cachots, déjà passés au crible ; le hall, sans âme qui vive ; les couloirs adjacents à la bibliothèque du premier étage, emplis des ronflements des tableaux ; le quatrième étage pour quelques salles abandonnées, qui demeurèrent de fait vides. Il ne lui restait donc que deux options : la salle-sur-demande, ou la tour située au nord-est de celle dédiée aux cours d’astronomie. Vingt-sept minutes et trois secondes - le souffle haletant d’avoir monté les escaliers en quelques bonds, la Serpentard approcha à grandes foulées du couloir longeant la salle-sur-demande. Elle n’y croisa personne, bien entendu, mais se surprit de distinguer une forme fuselée sur le mur de pierre. “Te voilà enfin.” Sa voix triomphait sous un rictus de satisfaction. Sans l’ombre d’un doute, c’était son frère qui l’y attendait. Au-delà de simples statistiques selon les lieux déjà fouillés, son doigt la démangeait moins. Alors, que lui voulait-il dans cet espace reculé ? Avait-il la main sur quelques rebelles en plein complot ? Avait-il préparé une surprise, profitant de l’heure avancée et de la soirée qui se tenait à Pré-au-Lard pour s’assurer une pleine confidence ?

Poussant la porte sans y réfléchir davantage, Bluebell se figea sur le seuil, prise d’une violente nausée qui lui fit porter la main à son nez. Cette odeur, elle la reconnut immédiatement ; une sorte de chimie boisée, très prenante, qui glaçait les nasaux et annihilait toute autre sensation olfactive. Le même nauséabond parfum qui l’avait entêtée lorsqu’elle avait vidé toutes les fioles de Maxton dans les bains, cette nuit où il lui avait admis son addiction et confessé la cachette où il entreposait ses secrets. Ce soir-là en revanche, il ne s’agissait pas de quelques nouveaux flacons à débarrasser - non, elle faisait face à des étalages entiers qui s’étendaient jusqu’au plafond voûté, elle se tenait devant un chaudron béant où bouillonnaient quelques obscurs ingrédients, elle affrontait d’innombrables parchemins annotés où dansaient des lettres empoisonnées. Exmalum. Sonnée, elle avança d’un pas dans un crissement strident qui attira son regard sur ses pieds. Les pierres étaient jonchées de morceaux de verre, tranchants, acérés, parmi de sombres tâches suintantes. Maxton. Il lui fallait Maxton. Rabattant sa capuche, Bluebell tourna son visage à gauche, à droite, avant de se retourner tout à fait. Il était là. Assis à même le sol, recroquevillé, misérable. Son regard était méconnaissable, d’une méprisable indolence qui n’avait rien des houles habituelles qu’elle y devinait. Son frère était un océan de potentiel, pas un insipide étang comme celui qu’il miroitait à présent. “Maxton” appela-t-elle dans un murmure sans pour autant bouger d’un pouce. Elle n’avait pas envie de se ruer vers ce sombre reflet de lui, tout comme elle n’avait pas envie d’être là, dans l’antre de ses cauchemars ; elle n’avait pas non plus envie de gérer ses propres émotions bourdonnantes qui engourdissaient ses jambes, secouaient ses lèvres, noircissaient ses songes ; elle ne voulait surtout pas affronter l’apathie de son jumeau, cette stérilité anonyme comme si elle n’était rien pour lui. Pas encore, pas à nouveau, pas après si longtemps. “Tu avais raison, elle aimera toujours Junior, alors il n’y avait plus de raison de détruire cet endroit. Et…” Erin Sørensen. Bien sûr, qui avait-il d’autre pour dévaster de la sorte son assurance ? Pourtant, elle avait essayé de le mettre en garde, de lui rappeler qu’elle ne lui appartenait pas, de lui signifier qu’elle était dévouée à un autre. Sûrement aurait-elle dû se montrer plus virulente, plus inflexible. Sa négligence l’avait évidemment mené à rechuter. Aussi les yeux de la Serpentard ne refletèrent-ils aucune déception, aucune honte, rien d’autre qu’une cuisante culpabilité sous la violence d’un échec dont elle était la seule responsable. "Ça va aller, tout va s’arranger” répondit-elle presque par automatisme, rengaine apprise par cœur, mots prémachés, mécanique indéfectible. Sûrement ne la crut-il pas plus qu’elle n’avait mis d‘entrain à ses mots, puisqu’il reprit aussitôt la parole, les prunelles essayant tant bien que mal d’exprimer l’émotion que son intonation retenait froidement. “Je crois que j’ai besoin d’aide. Détruis-le pour moi, Blue.” Elle hocha la tête. Elle n’avait pas envie d’obtempérer à cet inconnu qui l’appelait de son surnom autant qu’elle brûlait de réparer sa propre erreur. Le choc n’était pas passé, mais les secondes s’écoulaient, implacables. Il lui fallait réagir, reconnaître son frère, détruire cette antichambre des Enfers, reprendre les soins de Maxton, attiser les braises qui piquaient sa gorge, entretenir le feu de vengeance qui s’en dégageait, enflammer Mills, brûler Mills, calciner Mills. “Je suis là, à présent. Tout va s’arranger” réitéra-t-elle comme un credo vide de sens avant de s’agenouiller devant son frère. Elle porta une main tremblante à son visage pâle, cherchant dans les tréfonds de son regard une ressemblance avec le Maxton guéri, le Maxton plein de bonne volonté, le Maxton prometteur qu’il avait laissé de l’autre côté d’une fiole.

Ainsi, elle suivit le contour de ses joues creusées du bout de l’index avant de pincer son menton sous son pouce, l’incitant à ne pas détacher son regard vitreux du sien. Elle ne l’avait jamais vraiment contemplé en pleine action. Elle n’avait que deviné son comportement de loin, l’année passée, alors qu’il consommait l’exmalum au moment où elle l’évitait de crainte. Par la suite, il s’était retenu d’en boire au manoir, et elle n’avait alors qu’été témoin de quelques réminiscences. De fait, c’était la première fois que Bluebell observait vraiment cette version de lui-même, où elle ne reconnaissait rien d’autre que la familiarité superficielle de son visage. Mêmes yeux, même nez, même fossette. Néanmoins, elle ne retrouvait pas cette lueur de fierté, ce plissement de ruse, ce creux de malice. Un sourire sans joie souleva ses commissures de lèvres. “Je vais tout détruire, je te le promets. Il n’en restera rien, pas une goutte, pas une trace. Pas un souvenir de ce malencontreux accident, d’accord ?” Sans savoir qui d’eux elle essayait ainsi de berner, Bluebell se laissa progressivement aller à un sourire marqué qui tranchait avec la rougeur de ses yeux. “C’est fini, désormais. C’était la dernière fois. La toute dernière fois.” Elle posa sa deuxième main de l’autre côté du visage de son jumeau qu’elle pressa quelques instants en noyant ses pupilles dans les siennes, penchée à quelques centimètres de lui. Sa posture tremblante, ses mots faciles, son expression brute, tout laissait entrevoir une réaction enfantine qui n’avait strictement rien de la noblesse qu’elle affichait usuellement. A sa décharge, il n’existait probablement aucune réponse digne à l’impuissance lancinante qu’elle ressentait, au déshonneur qu’elle avait provoqué. Quelle idiote de l’avoir laissé vaquer à ses occupations sans plus prendre soin de lui. Elle avait cru pouvoir se décharger de cette responsabilité, à présent que six mois s’étaient écoulés depuis son sevrage forcé, mais n’avait-elle pas appris que les illusions ne devaient pas être entretenues, qu’elle devait porter un regard intraitable sur la réalité ? Qu’il était cohérent d’encore protéger Maxton de lui-même ? Qu’il était nécessaire d’être constamment là pour lui, que si elle n’était pas son ombre, il s’emploierait à en devenir une ? Avant qu’une larme scélérate ne roule de ses yeux, Bluebell se serra fermement contre lui, glissant ses doigts à l’arrière de crâne, enfouissant son visage dans sa nuque. L’obscurité était réconfortante et familière, son odeur, retenue par les relents de potion qui se dégageaient autour de leur bulle. “Attends-moi dehors, veux-tu ? Je n’en ai que pour quelques instants.” Le chuchotement de sa voix se révélait presque contradictoire avec la brutalité qui pulsait dans son cœur. Bluebell se releva de leur étreinte en tirant doucement sur les bras de Maxton pour l’inviter à faire de même avant de le conduire jusqu’à la sortie, le soutenant sans même savoir s’il avait réellement besoin d’aide pour marcher. “Je fais vite” promit-elle en le laissant contre le mur de l’autre côté de la porte, un sourire assuré et pourtant fébrile sur les lèvres. Elle se recula lentement, comme pour ne pas l’effrayer, avant de refermer précautionneusement la porte entre eux dans un claquement qui fit écho à celui de son esprit. Se retournant pour contempler à nouveau le champ de bataille qui ravageait la préparation, Bluebell songea dans un sursaut de lucidité que dans le fond, il ne s’agissait que de prendre part au combat à son tour ; rien de cruel, rien de dévastateur, rien de dément. Une simple participation à une guerre qui avait déjà commencé depuis longtemps. “Lincarnum Inflamare” s’écria-t-elle aussitôt en levant sa baguette sur les étagères du fond. Un jet de feu rougeoyant jaillit sur le bois qui commença aussitôt à s’enflammer. Les flammes consumèrent d’abord le point de chute avant de s’étendre en de menaçants crépitements sur les extrémités et, bientôt, les étagères aux alentours ; mais Bluebell n’y prêta guère plus d’attention, visant déjà le chaudron bouillonnant au centre de la pièce. “Repulso !” ; et dans une onde de choc, l’ustensile bascula avant de s’effondrer lourdement sur le sol qui s’inonda du liquide en préparation. L’odeur fut révulsante, si bien que Bluebell remonta sa cape sur son nez pour se protéger des émanations qui explosaient également des les fioles prises entre les flammes. “Reductio” cracha-t-elle sans relâche en visant une étagère adjacente, encore préservée - les quelques flacons survivants explosèrent alors en un millier de morceaux de verres qui s’ajoutèrent au sol de glace crissant sous chacun de ses pas. “CONFRINGO” explosa-t-elle en tournant sa baguette vers la table centrale ; le bois se fractura, renversant les recettes dont les parchemins se déchirèrent sous l’impact, morceaux de papier parmi les décombres fumants. La destruction avait quelque chose de poétique, Bluebell s’en aperçut maintenant que la pièce était ravagée par les flammes, par les explosions, par le verre, par le bois ; une lourde cacophonie d’éléments et de bruits, d’odeurs chimiques et de fumée qui valsait sous son regard enragé. Elle avait presque déjà tout détruit, mais ce n’était pas assez. Elle aurait voulu réduire chaque parcelle en cendres pour purifier davantage la misère qui battait à ses tempes. “Bombardia Maxima !” Mais enfin, ou déjà, le désarroi eut raison de son ardeur. Bluebell fut rattrapée par son propre chagrin qui éteignit l’extrémité de sa baguette, inerte. Elle avait évacué la rage qui coulait désormais dans un lent fleuve de pathétisme qu’elle sécha d’un coup de bras rageur sur ses joues. Alors, sans un regard de plus pour l’incendie qui atteignait les derniers étalages, pour les explosions de verre qui avaient abîmé ses chaussures, pour la substance poisseuse qui serpentait entre les jointures des pierres, Bluebell quitta la salle-sur-demande pour rejoindre son frère sans un mot. Sa frêle copie l’attendait sagement là où elle l’avait laissée quelques minutes auparavant.

Dé lancé ici
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Message(#) Sujet: Re: Isn't it romantic ? - Erin & Maxton Isn't it romantic ? - Erin & Maxton  EmptyLun 13 Juin - 16:57

Isn't it romantic ?


@Bluebell E. Sherwin

S’il pressentait le spectacle pathétique qu’il offrait, Maxton ne réalisa pas à quel point sa physionomie sous Exmalum pouvait être différente. Il avait tenu des mois sans qu’elle ne le remarque particulièrement. Evidemment, il savait que ce soir était particulier. Il ne s’était jamais senti aussi stone de toute l’année dernière. Peut-être que boire la fiole entière avait été une mauvaise idée, mais une idée furieusement salutaire. Il ne se rendit réellement compte de sa présence que quand elle l’appela et ce fut l’hésitation de sa sœur qui l’obligea à se confronter au réel. S’il n’y avait pas de trace de reproche, elle était déstabilisée parce qu’elle voyait. Et maintenant qu’il y pensait, il savait pourquoi. Il imaginait sans peine le détachement affiché, les pupilles dilatées, sa façon d’agir mécanique, comme en contretemps. Une humiliation supplémentaire qu’elle le voie ainsi alors qu’il avait ouvré pour l’éviter mais avait-il le choix ? Quand ses émotions le heurteraient à nouveau de plein fouet, il se détesterait de lui avoir imposé cela. A vrai dire, c’était un cercle vicieux. C’était parce qu’il se serait volontiers arraché la peau qu’il était capable de se faire du mal, même de manière indirecte. Et plus il subissait les conséquences de ses actes, moins il avait assez d’estime pour ne pas y replonger.

Malgré le qu’il l’entraîne dans son cauchemar, elle fut irréprochable. Digne d’éloges même. Elle masque parfaitement le dégout que la situation lui inspirait puisqu’il ne lut rien de plus que de l’inquiétude dans ses yeux. Elle ne tempêta pas, ne lui fit aucun reproche. Au contraire, elle tenta de le rassurer. Si elle avait été là avant qu’il ne boive la potion, peut-être que ses promesses l’auraient rassuré. Il aurait eu besoin d’une illusion, elle lui en aurait donné une. Mais il était plus lucide qu’elle ne le pensait. La potion n’émoussait pas ses sens, elle déconnectait les émotions. C’était si agréable. Comme vivre protégé dans du coton.

- Rien ne va s’arranger. Elle a mis fin à notre alliance et elle détient mes secrets.

Il n’essayait pas d’être pessimiste ou de s’apitoyer sur son sort. D’ailleurs, il prononça ces mots sans le moindre atermoiement, plutôt sur le ton de la constatation. N’était-ce pas pour cela qu’il s’était jeté sur l’Exmalum de toute façon ? Quitte à prendre la fin du monde en plein visage, autant anesthésié la douleur. Maintenant qu’il ne ressentait plus grand-chose, il pouvait se permettre une analyse froide de la situation. Et il fallait admettre que ce n’était guère glorieux. Il les avait mis en danger et il se détestait pour cela. Il vivait extrêmement mal l’humiliation supposée qu’il allait vivre mais faire courir un risque à Bluebell était pire, cent fois pire. D’un autre côté, il venait de l’obliger à quitter son lit pour le trouver dans cet état, ce qui était nécessairement une image pitoyable. Il n’y avait décidément rien qui convenait.

Elle était perturbée. Même si elle avait accepté d’un hochement de tête de terminer le travail, elle restait immobile et silencieuse. Puis brusquement, sans qu’il ne s’y attende vraiment, elle s’agenouilla devant lui. Son esprit lui souffla de détourner les yeux, mais c’était une réaction instinctive de peur face à la réponse qu’elle pourrait avoir et il avait annihilé ce qui lui restait d’instinct. Il soutint donc son regard tandis qu’elle l’observait, acquiesçant docilement

- Tu es là, oui. Je savais qu’il fallait que je t’appelle.

Ses doigts sur sa peau étaient d’une tiédeur agréable. Il n’avait pas réalisé à quel point sa propre température corporelle avait baissé alors qu’il restait assis sur la pierre glacée. Elle continuait de le bercer de mots doux et s’il avait très envie d’y croire, il ne put s’empêcher de la corriger d’une voix morne

- Ce n’est pas un accident, c’est ma faute.

S’il l’avait écoutée s’agissant d’Erin, s’il avait fui cette pièce … Tant d’erreurs qui avaient abouti à ce carnage. Demain, ils pourraient prétendre que c’était un accident pour sauver son ego, mais tant que la vérité n’avait pas de prise sur lui, il n’avait pas de souci à énoncer sans fard la réalité. Il avait tout gâché. Tout seul, comme un grand. Et ce constat aurait dû faire aussi mal que tout à l’heure, mais il éprouvait seulement une sorte de pincement lointain de contrariété. Quelle potion merveilleuse. Que la descente allait être violente. Mais elle, elle ressentait tout et elle tremblait. Etait de la colère ? De la tristesse ? Est-ce qu’elle pouvait regretter qu’il se montre si peu digne d’être son frère ? La pensée était sombre, elle n’entacha en rien son humeur froide. Il savait seulement qu’il ne devait pas la rendre triste parce que ce serait ce qui lui écorcherait le plus le cœur le lendemain.

- La dernière.

C’était une promesse qu’il souhaitait tenir. Il se moquait de se faire du mal, il n’avait pas le droit de lui en faire. Preuve qu’elle n’était pas dans son état normal, elle le serra contre lui, eux qui n’étaient pas vraiment friands d’embrassades. Et avant qu’il ne réalise réellement ce qu’il faisait, lui qui n’était pas particulièrement tactile, ses bras entourèrent sa sœur pour lui rendre son étreinte et il la laissa l’enlacer. Dans d’autres circonstances, il aurait regardé avec une forme de mépris ce geste pour le moins enfantin, là il fut surpris de se rendre compte à quel point sa présence était réconfortante. Son parfum couvrit celui de l’Exmalum qui l’entêtait depuis un moment et il respira plus facilement. Elle lui servait de point d’ancrage.

- Pardon.

Tellement de regrets dans ce seul mot. Elle l’entraîna pour qu’il se lève, ce qu’il fit pour ne pas lui poser de difficulté, mais il n’avait pas envie de la laisser. Il voulait encore qu’elle étreigne en lui jurant n’importe quoi. Il avait beau lui dire qu’elle n’était pas sa mère, son maternage était si rassurant ce soir. Il était injuste de la mettre dans cette position, il le savait.

Sortir de la salle fut un déchirement, plus que Bluebell ne pourrait jamais le comprendre. Il n’avait pas envie de la laisser seule pour effectuer le sale boulot, il n’avait pas envie de la laisser détruire cette potion à laquelle il tenait tant. D’ailleurs, alors qu’il lui avait demandé de l’aider, il imagina immédiatement le moyen de contourner la destruction du stock. Il pourrait dérober une fiole rapidement, il pourrait peut-être arriver à recréer la potion mais sans accoutumance … Impossible d’expliquer son mode de fonctionnement tant il était paradoxal. Il était à la fois convaincu qu’il fallait se débarrasser de la substance et qu’il pourrait s’en passer à l’avenir, tout comme il cherchait déjà instinctivement le moyen d’en re-consommer en toute impunité. Il était parfaitement conscient des effets délétères, totalement informé du mal qu’il s’infligeait et qu’il infligeait à sa sœur par la même occasion, mais c’était presque plus fort que lui. Presque comme dans les étapes d’un deuil, il fallait qu’il en passe par cette phase de négociation avec lui-même avant d’arriver à atteindre l’acceptation. Adossé contre son mur à l’extérieur, il avait l’impression que son corps était plus léger qu’à l’accoutumée, presque éthéré. Il observa sa main avec une forme d’intérêt. Il n’avait jamais eu cet effet. De même qu’il n’avait jamais ressenti la nausée qui commençait à apparaître par vagues. Demain allait être compliqué.

La porte s’ouvrit et il releva la tête pour accueillir sa sœur. Elle avait l’air décidé, plus qu’elle ne l’était quelques secondes, non quelques minutes avant. Cela faisait déjà quelques minutes d’ailleurs ? Le temps s’écoulait bizarrement. Elle le rejoignit sans un mot et il détourna les yeux

- Merci.

Y avait-il quoi que ce soit d’autre à dire pour ce soir ?


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