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Jamie & Libre

Initialement, il n’était rien sensé se passer de discutable. Une bièreauxbeure devant lui, c’était comme cela qu’il avait envisager de passer le restant de sa journée calme avant le retour des étudiants. Après avoir passer quelques jours au chevet de sa mère à Ste-Mangouste à attendre que son père rentre d’Amérique pour reprendre le relais, Jay était en paix pour prendre son temps avant de retourner à l’école pour assumer pleinement ces fonctions. Voilà comment s’était passé ses derniers jours. Après une missive urgente, il avait pris passage par poudre de cheminette pour joindre Londres aussi rapidement que possible. Sa mère gisait dans un état grave après avoir subi un ensemble de sortilèges qui visait à protéger un objet qui s’était finalement révélé pas trop dangereux mais dont l’ensemble des protections mal adapté et cumulé l’avait blessé gravement et mis KO. Ce n’était pas la première fois qu’il revenait arpenter les couloirs de Ste-Mangouste et à chaque fois, un fort sentiment de malaise venait se pendre à sa carcasse. Le travail de ses parents était simple, ils inspectaient et s’assurait des mises en place adéquates et application des différentes lois magiques. Habituellement, ils travaillaient en duo mais un travail avait exigé que père s’éloigne quelques semaines et … comme le karma frappait, voilà que mère se retrouvait en mauvaise disposition sur un lit d’hôpital.

Les mains se tenant le front, assis à une table la suite des ces souvenirs s’encastrait dans l’instant présent. Vous avez besoin de quelques choses ? Enchaîna la tenancière passa à sa table. C’était exactement ce que l’infirmière lui avait demandé après sa première nuit qu’il avait passé assis sur la chaise droite à côté du lit. Il fit signe de non de la tête, tout comme il l’avait fait plusieurs heures avant. Il n’avait besoin de rien de précis, ne serait-ce que d’avoir les idées plus claires et moins de remords qui le prenait à chaque fois qu’il songeait le temps qu’il investissait dans sa carrière plutôt que dans sa famille. Mais le regard compatissant de son père lorsqu’il était arrivé et mélangé avec une fierté non dénudée lui rappelait qu’il n’en était pas moins un bon et merveilleux fils. Joignant une chaise à la sienne, ils passèrent un long moment à parler, de tout et de rien, avant d’être attiré par le bruit étouffé et tiraillé de mère qui s’était animée. La réunion fût de courte durée, et serrant la main de sa mère de peur qu’elle ne disparaisse, il émit un Je reviendrai te voir dès que j’ai un moment. Après tout, il n’avait qu’à prendre ce temps. Le travail c’était important, mais sa famille l’était tout autant.

Il but une gorgée. Était-il trop sérieux au travail ? Était-il déjà devenu l’être rabougri qui n’éprouvaient plus de plaisir ? Un van Aken dans la vingtaine ? Il n’en avait pas l’impression ; et pourtant il s’était fait racler la tête par Jane pendant le bal au point ou il en avait terminé un peu amère et définitivement très loin de l’état d’esprit festif qu’il avait eu en décidant de l’inviter à se joindre à lui pour s’y rendre. Rajoutons un peu de drame à tout ceci en quittant en grande vitesse et annulant la soirée de Noel quelques jours plus tôt. Non, il n’était pas dans son assiette. Il avait passé quelques temps à s’occuper des élèves seuls avant de prendre le chemin vers Pré-au-Lard, question de sortir de son contexte, et finalement il ne s’était rien passer de ces jours de fêtes. Qu’un mélange de drame et de solitude. La barbe naissante, l’enseignant frictionna son pouce sur celle-ci, songeur. Parachevant son assiette, sa bière ainsi que la seconde, il quitta l’établissement un peu plus serein. L’ambiance avait eu un effet positif sur son humeur, ainsi qu’une œillade qu’il avait échangé plus prometteuse avec une jeune femme qui semblait de passage, au comptoir du bar. Ne cherchant pas à l’accoster, il lui souhaita la bonne soirée avant de passer par la porte le menant à l’extérieur.

Serrant son foulard au cou, ajustant son manteau et son bonnet, il s’engouffra dans l’obscurité vers l’aire centrale puis attirer par un cri, il bifurqua pour porter assistance. Un peu d’action ne lui ferait pas de tords.

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Avec Jaimie Alexander

Eléonore ne manquait jamais une occasion de se rendre à Pré au Lard quand elle se présentait à elle. Elle aurait dû s’habituer à ce petit village perdu, mais elle éprouvait toujours autant de fascination devant la magie qui imprégnait les lieux. Tout était merveilleux, les boissons, les bonbons, les objets …. Elle n’avait jamais assez de temps ou juste d’argent pour essayer tout ce qu’elle aurait aimé. Il fallait dire que le dilemme était généralement cruel : confiseries ou farces et attrapes ? La gourmandise gagnait plus souvent que son envie de faire des bêtises, même si elle devait reconnaître avoir fait l’acquisition de quelques petites choses pour le moins intéressantes dans le passé. Elle aurait sans doute recommencé si elle n’avait pas eu l’anniversaire de sa sœur en décembre qui avait porté un coup significatif à ses économies. Ses parents ne la privaient pas, mais son argent de poche n’était pas illimité et elle n’aurait demandé de rallonge pour rien au monde. Louise allait dans une école privée qui leur coûtait les yeux de la tête et ses frais médicaux avaient été un temps un gouffre financier qu’ils avaient enfin fini par absorber. Non définitivement, elle ne pouvait pas. Elle réajusta son écharpe pour mieux protéger sa gorge de la morsure du froid tout en faisant la liste mentale de ce qu’elle achèterait une fois riche.

Jetant un dernier regard mi déçu, mi envieux à la devanture du magasin, elle resserra sa prise sur le sachet contenant les sucreries qu’elle venait d’acquérir et regarda rapidement l’heure pour conclure qu’elle avait tout intérêt à regagner paisiblement le château si elle ne voulait pas être en retard. Peut-être qu’elle croiserait ses amis en chemin d’ailleurs. Ils s’étaient séparés quand elle avait voulu continuer à flâner alors qu’ils voulaient boire une bièraubeurre. Sur le principe, s’ils avaient juste emporté le breuvage pour continuer le tour du village, elle en aurait volontiers pris une, mais passer deux heures enfermées dans un bar, non merci. Il y avait bien trop de choses à faire et à voir pour se cloîtrer quelque part avec des gens qu’elle voyait tous les jours et qui auraient exactement les mêmes discussions que dans l’enceinte du château. Elle pressa le pas tout en chantonnant, la tête dans les nuages, quand elle marcha sur une plaque de verglas. Les températures n’étaient pas clémentes à cette époque, la nuit était tombée et la flaque d’eau au sol avait tout simplement gelée. Si elle avait regardé ses pieds au lieu de rêvasser, sans doute l’aurait-elle vue. Elle aurait peut-être essayé de glisser dessus pour rire, mais elle aurait été sur ses gardes. Là, elle n’eut pas le temps de comprendre ce qu’il se passait que le sol se déroba sous ses pieds dans une chute plus drôle que spectaculaire.

- AAAAH !

Comme dans un mauvais dessin animé, elle battit des bras dans l’espoir de se rétablir, mais engoncée dans son manteau et son écharpe, elle n’arriva qu’à se déséquilibrer un peu plus. Ses fesses rencontrèrent le sol dans un boum étouffé, elle eut presque l’impression de rebondir, et les bonbons volèrent autour d’elle. Elle resta assise là, clignant des yeux d’un air surpris. Ses mains gantées tapotèrent le sol pour rencontrer la glace fautive et elle leva les yeux au ciel. Elle aurait dû s’en douter. Puis un léger rire la parcourut et elle regarda d’un air désolé le carnage qui s’étendait autour d’elle. Chocogrenouilles, sachets de plumes en sucre et dragées surprises étaient éparpillés. Elle allait se relever quand un adulte qu’elle n’identifia que plus tard comme le professeur d’études des moldus débarqua avec un air de Saint Bernard prêt à sauver le monde. Elle eut juste le temps de relever le bras pour tenter de le prévenir

- Attention !

S’il ne s’arrêtait pas immédiatement, lui aussi allait poser le pied sur la partie verglacée de la rue. Et là, dieu seul savait s’il n’allait pas finir comme elle les quatre fers en l’air …

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Il aurait été clairement plus prudent de ne pas courir dans l’allée gelé de Pré-au-Lard, mais ne faisant jamais les choses à moitié, Jay avait pris un bon pas, à deçà de courir, et pour le reste son envie de porter secours lui avait pomper la tête au point de ne pas vraiment porter attention à ce qu’il l’encourait. Pour sa gouverne, il l’avait bien cherché. Mais, c’est ce qui lui arrivait presque tout le temps ou son cœur était mis à mal et que son envie de défendre la veuve et l’orphelin prenait le dessus. Combien de fois avait-il défendu sa meilleur amie Taylor des ravages de mauvais commentaire que certains lui lançait. Et ce, sans pensée à ce que cela pouvait bien lui arriver par la suite. Quelques fois, il se demandait si Matthew avait ramassé des pots cassés autour de lui et qu’il ne s’était pas rendu compte, mais ça aurait été de lui donner beaucoup trop de crédit alors que ce dernier était plus en quête de … et bien profiter de sa jeunesse, de son titre de préfet et … des filles. Non, il avait été tout bonnement chanceux. Personne n’avait cherché à le mettre à mal et, pour le reste, il restait un beau gosse qui passait pour un preux chevalier pour les demoiselles qui était intéressée. Et elles avaient plu pendant ces dernières années à Poudlard !

Ainsi donc, le jeune enseignant ne remarqua qu’à la dernière seconde la jeune fille au sol, qui après un grand cri s’était mis à rire et qui l’informait de faire attention. Trop tard. Est-ce la glace ou le combiné avec les dragées au sol, il glissa lamentablement un très court instant avant de s’effondrer lui-même au sol. À gauche, pensa-t-il très fort avant de pousser son corps vers l’opposé de la demoiselle. Non, il ne fallait pas qu’il tombe sur elle quand même. Et, force de croire que sa volonté l’emporta car il ne l’écrasa pas de toute sa personne. La chute s’accompagna d’un wah-ho-ooh-ho-o-a-ouu qui n’avait rien de particulièrement sexy. Bizarrement, il n’avait qu’une image en tête, celle de Taylor qui riait comme un ange sur son épaule et qui lui lançait des T’es sérieux, Jay en riant avec une ampleur démesurée. La réalité percuta, ou plutôt le sol, et il s’affala mains devant pour au moins, absorbé sa chute. Avec le peu de dignité qu’il lui restait, il s’enquit de l’état de la jeune fille avant de noter lui-même s’il s’était fait mal. Preux chevalier 2.0 avec autant de maladresse qu’il n’en avait montré au courant des dernières semaines depuis le début de l’année scolaire. Rien de casser ? dit-il d’une voix de baryton alors qu’il passait de son état de ‘’tomber au combat’’ à celui de ‘’assis sur les fesses et n’a pas l’intention de se lever dans la seconde ‘’ qui lui convenait mieux et qui lui permettrait de prendre un temps de recul sur la situation autour de lui.

L’enseignant leva les yeux au ciel après avoir dénoté le désordre autour de lui. Il champs de mine composé principalement des sucreries semblaient un décor complètement hilarant à quiconque les trouverait ainsi. Et dire qu’il avait vécu certaines des heures noires de Poudlard de son temps, et le voilà mis au sol par des petites billes sucrés. Il avait la vague impression que les étoiles clignotaient en haut de sa tête, se moquant de lui et pour une des très rare fois depuis son retour à Poudlard, il éclata tout bonnement de rire. Pas pour se moquer, mais plutôt à se joindre à l’hilarité de la jeune fille et relâcher le petit ressort qui le mettait si mal depuis quelques temps.

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Éléonore était en train de songer que la scène déjà cocasse quand un visage familier, celui du professeur d’études des moldus, surgit de nulle part. Il avait certainement été attiré par son cri. Cela l’amusait de voir qu’un adulte se précipitait dès qu’un élève chouinait. Il n’y avait pas de quoi s’inquiéter pourtant, cela faisait bien longtemps que le monde des sorciers était relativement sûr. Elle eut beau le prévenir, il ne s’arrêta pas. Ce fut donc à son tour d’effectuer une splendide glissade pour finir sur les fesses. Pas de chance pour lui, alors qu’il était normalement plutôt joli garçon, la chute acheva de lui ôter tout charisme. Elle ne se rendit pas compte à quel point cette pensée était injuste alors que le pauvre avait dirigé sa chute autant que possible pour ne pas la heurter. Si elle avait été moins téméraire, elle l’aurait sans doute remarqué. Éléonore écarquilla les yeux et hésita une seconde, juste le temps de vérifier qu’il allait bien, avant de repartir dans un fou rire. S’il n’y avait pas eu un risque réel qu’elle se casse le coccyx, elle aurait certainement essayé de recommencer. Après quelques secondes d’hilarité, elle se décida tout de même faire preuve d’un peu plus d’amabilité et se redressa à quatre pattes pour s’avancer vers son professeur. Pas question qu’elle se met debout, à tous les coups, elle allait retomber.

- J’ai essayé de vous prévenir. Ca va ?

Elle haussa les épaules du monde quand il lui demanda si elle n’avait rien de cassé. En l’occurrence, elle n’avait mal nulle part, elle aurait juste un bleu demain. Mais dans le cas contraire, elle n’aurait rien dit. C’était déjà suffisamment humiliant pour ne pas rajouter le fait d’être une pauvre blondinette fragile. Et puis de toute façon, elle détestait l’infirmerie. N’importe quel mensonge était bon pour éviter de s’y rendre. Ce ne serait pas le premier adulte qu’elle arriverait à embobiner dans son existence, ni le dernier d’ailleurs.

- Je ne suis pas en sucre. Contrairement aux bonbons qui jonchent le sol.

Son professeur observa la scène autour de lui et se mit à son tour à rire, preuve qu’il commençait à voir le potentiel comique de la situation. Elle lui offrit son plus joli sourire, plus détendue à l’idée que cette rencontre se finisse sur cette note joyeuse que par une rencontre avec Jane. Toujours avec prudence mais sans aucune grâce, elle avança toujours à quatre pattes jusqu’à sortir de la plaque de verglas et se releva quand elle estima être sur un sol plus clément. Elle tangua légèrement puis se rétablit et tendit la main vers son compagnon de fortune.

- Un coup de main ?

Tandis qu’il se relevait, elle réalisa qu’elle avait agi avec une forme de familiarité pas nécessairement très adaptée et elle essaya de se rattraper en reprenant un peu plus cérémonieusement

- Je suis Eléonore Wright, professeur. Si vous étiez venu pour m’aider, c’est gentil mais je ne voulais pas vous déranger.

Ou plutôt, elle ne voulait pas avoir sa mort sur la conscience s’il s’était rompu le cou. Nul doute qu’avec leur directeur, elle aurait été immédiatement désignée coupable. Skyler avait raison sur ce point, selon leur sang, il y avait une vraie justice à deux vitesses. Quoi le professeur d’études des moldus, il y aurait peut-être eu le moyen de faire porter cela à un sang pur. Un léger silence flotta et elle reprit, un sourire plus rêveur sur le visage.

- Ca fait du bien, hein ?

Il la dévisagea, à raison, comme si elle était folle, ce qui lui fit secouer la tête. Non, la chute, ça ne faisait de bien à personne, elle ne parlait évidemment pas de cela. Elle reprit donc, tentant d’expliciter sa pensée.

- De rire, je veux dire.

Elle ne voyait jamais ses professeurs rire. Cela devait sinistre d’enseigner à Poudlard en vrai. Peu d’adultes de leur âge, beaucoup pas très sains et aucune possibilité de s’amuser. Cela lui faisait presque de la peine pour eux. Presque. Elle observa le sol et soupira avec une pointe de frustration. Bon, clairement, elle ne sauverait pas les dragées surprises de Bertie Crochus. Tristesse. Elle avait promis d’en ramener à sa sœur aux prochaines vacances. Pour une raison mystérieuse, Louise aimait ces étranges confiseries aux parfums pour le moins discutables.

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Certes, elle avait effectivement tenté de le prévenir. Mais bon. C’est pas comme si la chance était de son côté ces temps-ci. Le karma était définitivement à s’acharner sur sa pauvre personne. Au moins, pensa-t-il, il ne finirait pas à Ste-Mangouste dans un lit à côté de celui de sa mère. Et au pire, il finirait avec un air un peu idiot et son armure qui aurait mangé un coup sur le vernis. Il lança un ‘’Oui. Oui.’’ Pour confirmer à l’élève qu’elle n’avait pas un adulte à trimballé jusqu’à l’école avec des blessures en bonus. Et il s’enquit de son état à elle, qui semblait être assez en forme pour lui énoncer avec répartie que sa collecte de bonbon était ce sur quoi il avait eu tant de mal à rester sur ces deux pieds.

Il nota les boules un peu partout et quelques pièces en sucres à quelques pouces de ces mains au sol ; puis se retourna pour s’asseoir et contempler le spectacle dans toutes sa grandeur, lâcher un regard au ciel et finalement s’esclaffer d’un rire plutôt libérateur. Il ne remarqua nullement la familiarité avec laquelle la demoiselle lui parlait, et se rappela qu’au moment ou il énonça son statut de professeur que bien qu’il ne fût pas dans l’école, le décorum se poursuivait malgré tout. Jane… pourquoi devait-elle le hanter de cette manière alors qu’elle n’était même pas là. À croire qu’il était voué à devoir équilibrer sa vie avec certains des ces commentaires qui se trahissait comme intemporel dans sa tête. Elle lui proposa quelques instants auparavant sa main pour se relever et soudaine le voilà qu’elle lui disait qu’il était tombé sans bonne raison et avait eu l’air tout bonnement ridicule, le pire aurait été d’accepter cette main tendue. Puis il se mit à rire à nouveau, après tout qu’avait-il à perdre ? Et puis, il en avait assez de jouer à être guindé tout le temps. Ce n’était ni drôle et ça n’avait même pas le mérite d’être à son avantage. Non, il allait accepter cette main tendue, pas parce qu’il en avait besoin, mais plutôt parce qu’être hautain, ce n’était pas du tout lui. Il la dévisagea un dernier instant avant de s’assurer que sa décision était bel et bien prise dans sa tête.

Je pourrais probablement me relever sans votre aide, mais je préfère ne pas tenter ma chance. Mlle Éléonore.

Car finalement, il n’avait pas très bien compris son nom de famille, et n’avait retenu que son prénom. Signe qu’il était tard et qu’il avait clairement sa journée dans le corps ; ça mais aussi quelques bières qu’il avait ingurgité à l’auberge avant de sortir pour retourner à l’école.

Et oui, ça fait un bien fou !

C’était peut-être le fait d’être dans une position ridicule, l’alcool, un vif retour à ces priorités ou tout simplement sa vraie personnalité, mais il se sentait vraiment plus léger. Il s’était enquiquiné de sornette depuis près de 2 ans ; il serait vite vieux et rabougris alors pourquoi perdre son temps à l’être avant l’heure.

Mais avant de me lever, je vais ramasser ce que je peux ici.

Et il s’élança à ramasser quelques plumes en sucre qui n’avaient pas été broyés par leur chute commune. À défaut des dragées qui étaient partis dans tous les sens, il pouvait au moins essayer d’en sauver quelques-unes pour l’étudiante malchanceuse. Ça le désolait un peu de voir autant de victuaille perdue. Dans son jeune temps, Taylor et lui se lançait des dragées dans la salle commune. À la deuxième St-Valentin, il s’était échangé des paquets de dragées les plus dégoutantes qu’il ait jamais trouvé en espérant être bien tombé. Lui et elle n’avait jamais été amoureux, juste ami, mais quelle amitié des plus épique leur petit trio avait-il formé. Elle lui en aurait vraiment voulu de gaspiller des friandises sans tenter d’en sauver au moins quelques-unes. Après un très court instant, il enfouit ces mains dans les poches de son manteau pour y glisser le peu de ce qu’il avait sauvé, soit 3 pauvres plumes en sucres. Avant de tendre sa main vers celle de l’étudiante pour s’aider à se relever.

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Cela l’amusa d’entendre son prénom complet. Elle l’appréciait et elle se présentait généralement sans mentionner le moindre surnom, mais les gens le faisaient par réflexe. Léo ou Ellie, peu lui importait, la réalité était qu’elle n’entendait pas toujours son patronyme dans son entièreté. Et pas toujours extrêmement bien prononcé. Sa mère était française et elle le disait à la perfection, mais pour tout anglophone qui se respectait, cela sonnait plutôt comme un piège.

Le sourire de la blonde s’élargit franchement quand son professeur lui confirma que cela était salutaire de rire un peu. Il avait suffi de ces quelques mots pour qu’elle décide qu’elle l’aimait bien. La plupart des autres se seraient contentés de la regarder sévèrement en lui disant que s’amuser n’était pas un but dans la vie. Enfin, s’ils avaient été en mesure de répondre, après une chute pareille, elle estimait que van Aken et ses vieux os seraient plutôt en train de se faire transporter vers Ste Mangouste. S’enhardissant face à ce qui était finalement le comportement d’un être humain plutôt sympathique et non plus d’un enseignant, elle reprit avec légèreté

- Vous êtes le premier professeur que je vois rire, je crois. Vous devriez le faire plus souvent, ça vous va bien.

Puis elle se rendit compte de la portée de ses propos et le rouge envahit ses joues. S’il avait été âgé et croulant, elle ne se serait pas inquiétée de ses paroles, mais là, on aurait réellement dit qu’elle faisait référence à ses jolis traits alors que pour être honnête, elle s’en moquait. Elle était capable de le trouver mignon, elle avait des yeux, mais elle ne s’intéressait pas aux adultes. Elle n’avait aucune faille narcissique qui aurait pu nécessiter qu’elle tienne aux faveurs d’un homme plutôt que d’un adolescent de son âge. Et pour ce qui était de ses condisciples, elle n’était pas encore au stade où elle avait envie qu’ils soient plus que des amis. Elle bafouilla, mortifié

- Enfin, je … Ce n’est pas ce que vous cro… J’voulais pas ….

Elle soupira devant ses bégaiements pathétiques et reprit piteusement

- Je veux dire que vous avez l’air plus joyeux et que ce n’était pas le cas avant.

Voilà, cette explication semblait bien plus adulte, mature et adaptée. A condition d’oublier qu’elle s’était passablement ridiculisée dans la seconde précédente. Comme pour lui rappeler qu’il n’y avait que dans son esprit que cette conversation était menée par une personne sensée et non par une enfant, il proposa le plus gentiment du monde de sauver ses bonbons. C’était adorable tout comme cela la ramenait directement au fait que du haut de ses seize ans, elle en paraissait physiquement et mentalement treize tout au plus. Le rouge de ses joues ne s’estompa pas

- Ne vous embêtez pas, ce ne sont que des bonbons.

Elle s’était voulue drapée dans sa dignité, il lui sembla que sa voix tenait plus du couinement qu’autre chose. Classe. De toute façon, il n'y avait pas grand chose à sauver et dans l'absolu, elle n'avait pas menti, ce n'était pas très grave. Il valait mieux qu'ils s'en sortent tous les deux sans la moindre blessure à part un bleu que d'avoir une boîte de dragées intacte. Il attrapa sa main et elle l’aida à se relever. Une fois sur ses deux jambes, il était nettement plus impressionnant. En tout cas, il dépassait sans peine ses 1m62. Elle cligna des yeux et releva la tête pour l’observer

- Toujours mal nulle part ?

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S’il avait pensé à sa dignité un bref instant, il l’avait bien vite oublié en révisant la position dans laquelle il se tenait. Après tout, il avait accouru attiré par le bruit et avait fini aussi désastreusement au sol que la jeune demoiselle ici présente. Pour la gouverne de tous, il fallait néanmoins soulever qu’il y avait été en position plutôt délicate face au défi de taille que représentant une surface gelé clairsemés de dragées généralement au goût des plus étonnant. Non, il avait eu peu de chance de s’en sortir glorieux et alors que le rire traversait sa gorge, il eut l’impression d’avoir tenu le rôle d’un autre trop longtemps. Il avait toujours été quelqu’un qui aimait s’amuser, rire et faire des blagues. Son statut de professeur lui avait fait oublier qu’il n’avait pas besoin d’être bête comme les deux pieds de van Aken pour être néanmoins respecté par ces pairs et les élèves. Le commentaire de la demoiselle le fit sourire de toutes ces dents. C’était un commentaire qu’on lui avait souvent dit. La mine sinistre ne lui allait vraiment pas ; soit on n’y croyait pas, soit on savait que ce n’était qu’une phase temporaire. Mais il fallait aussi se l’avouer, les enseignants de Poudlard avait toujours eu ce genre d’expression. Malgré tout le charisme que la Directrice McGonnagall avait et bien qu’elle pût se montrer sévère, elle avait toujours eu une approche qui démontrait que malgré tout, elle nous aimait bien. Et bizarrement, le souvenir de sa propre Directrice de Maison de l’époque le ramenait à une personne triste et seule… devait-il en conclure que le poste était résolu à influencer les enseignants, il espérait bien que non. Mais il n’avait pour le moment, rien eu à combattre, pas subi de destruction du château au courant des derniers mois, ni subi une attaque de Mangemort comme McGonagall. Il aurait un temps ou il pourrait se faire du sang d’encre, mais ce n’était clairement pas maintenant dans cette ruelle.

Miss Éléonore finit par cafouiller un brin, clairement mal à l’aise, avant de se reprendre avec un peu plus d’aplomb. Son rire s’arrêta pour lui sourire avec gentillesse. Elle n’était pas la première a tombé dans le piège. Jay n’avait jamais eu de problème avec les filles, ni les femmes en général ; on l’avait bien prévenu par contre de faire attention à l’école. De faire très attention, car la couche était très mince entre être gentil et donner l’impression de flirter. Et bien qu’il n’avait aucun attrait pour les étudiants, il savait que l’âge qui les séparaient pouvaient sonner comme un défi. Professeur Hooper lui avait d’ailleurs suggéré lorsqu’il était stagiaire en Amérique, de bien fermer à clé sa chambre dans l’enceinte de l’école, ayant lui-même eu la visite d’une étudiante un peu trop intéressée par sa personne. Il avait bien retenu la notion, et barrait sa chambre adjointe à son bureau systématiquement en sortant le matin. Il s’attela à ramasser quelques plumes en sucres qui traînait autour de lui avant de les glisser dans sa poche. Après tout, c’était la moindre des choses et puis, il savait qu’elle serait probablement heureuse de ne pas avoir tout perdu dans sa chute.

Des bonbons qui étaient à vous et qui n’était pas destinés à me catapulter dans les airs. Et puis, j’ai déjà fini. Malheureusement, il n’y en a très peu que j’ai pu sauver.

Il prit la main tendue de Mlle Wright et se mit sur ces deux jambes sans problème. L’homme la regarda et sortit les bonbons dans sa poche.

Tenez. Gardez-les précieusement, celle-ci. Je vais très bien, ne vous inquiétez pas. Je dois m’occuper de m’assurer que personne d’autre ne tombe par contre.

Il posa alors son regard sur le chemin. Il ne pouvait pas laisser les dragées à même le sol, ça n’aurait pas été très bien de leur part d’envoyer quelques individus consultés des médecins ou infirmière par suite de chutes. Attirer une à une ces fichues dragées serait très long et pénible. Combien en voyait-il rapidement ? Plus d’une trentaine, sinon plus qu’il ne voyait pas. Le mieux était de les poussées sur le côté des bâtiments ou elle ne gênerait pas. Il sortit sa baguette avant de la camper bien en main. Le but premier était de créer une bourrasque qui les ferait se déplacer. Après, il ne restait qu’à espérer qu’elle suivre la direction donnée et finisse dans le talus de neige sur le bord du commerce. Bon ! Ce n’était pas aussi chic que les ramaser une à une, mais dans le noir c’était mieux que rien.

Ventus.

Et il regarda les petites boules faire leur chemin poussé par la brise et se loger contre le bâtiment. Il posa un pied prudent cet fois sur la glace pour s’assurer de dégager le passage avant de porter une attention très particulière à l’aboutissement de son premier plan. Il se retourna pour observer les alentours et en même temps pour voir si la demoiselle était en train de le suivre ou si elle attendait qu’il ait terminé.

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Avec Jaimie Alexander

Heureusement pour elle, alors qu’elle était en train de s’enfoncer dans ses explications qui justifiaient qu’elle ait commenté le sourire de son professeur, ce dernier lui en offrit un nouveau, l’air plutôt satisfait. Léo pencha légèrement la tête, surprise. Elle avait pensé que le manque de solennité allait le gêner, mais en réalité, il semblait assez ravi de savoir qu’il n’avait pas l’air sinistre. Tant mieux, si cela lui évitait de finir grade acier avant la fin de la soirée, elle appréciait.

Drapée dans ce qui lui restait de dignité, c’est-à-dire pas grand-chose, elle récupéra les bonbons qu’il lui tendait avant de les glisser dans la poche de son manteau.

- Merci beaucoup, c’est très gentil à vous d’avoir pris le temps de les sauver.

Ses parents auraient été fiers d’elle, elle avait été suffisamment polie pour démontrer qu’elle n’avait pas été élevée chez les loups. C’était tout de même la moindre des choses. Elle regarda les dragées qui jonchaient le sol et haussa les épaules.

- Les dragées étaient pour ma sœur, Louise, je lui en rachèterai. Elle doit encore avoir des réserves de toute façon.

Penser à Louise la fit sourire, mais avec une réelle tendresse cette fois. Elle aimait sa petite sœur, c’était évident. Leur écart d’âge ne leur permettait pas d’être réellement proches, d’autant plus qu’elles n’avaient pas vécu énormément ensemble, mais cela n’empêchait pas Léo d’y être très attachée. Elle lui était aussi reconnaissante d’une certaine façon parce que tant que Louise était là, ses parents avaient une autre enfant sur laquelle se concentrer et ne souffraient pas trop de son absence.

- Vous avez des frères et sœurs ?

Eléonore regarda les bonbons s’éparpiller aux quatre coins du village avec un air presque nostalgique. Ce n’était pas qu’elle regrettait à ce point les sucreries, elle était capable d’un peu plus de mesure, mais la scène avait été tellement drôle dans une certaine mesure qu’en voir toutes les preuves disparaître d’un simple coup de baguette magique avait quelque chose de déprimant. Cette place avait été nettement plus sympathique avec une partie de la devanture de chez Honeydukes par terre que maintenant qu’elle était redevenue un simple endroit du village, seulement éclairé par la nuit. Cela voulait dire que son interlude était terminé et qu’il allait falloir rentrer au château. Son professeur mit un premier pied sur la glace d’un air prudent, comme s’il tâtait le terrain et elle le suivit d’un pas plus léger même si ses gestes démontraient qu’elle avait effectivement conscience qu’elle pouvait à nouveau se retrouver sur les fesses à tout instant. Elle l’observa un instant, puis demanda d’un air songeur

- Je croyais être la seule à rentrer par cette partie du village, l’allée centrale est plus fréquentée. Vous vouliez être seul ?

Si c’était le cas, elle pouvait emprunter un autre sentier, plutôt que e continuer à lui coller aux basques. Elle avait décidé qu’elle l’aimait bien parce qu’il avait ri avec elle et qu’il avait sauvé certains de ses bonbons, mais ce n’était pas une raison pour lui imposer sa présence si ce dernier n’en voulait pas.

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Il n’y avait que quelque plume en sucre et leur préservation lui avait semblé toute naturel avant de se lever et de les remettre à la jeune fille. Le remerciant, il hocha la tête et répliqua. Y’a pas de quoi! Car effectivement, c’était le peu à faire compte tenu des circonstances. C’est vrai que plusieurs auraient pu juste oublier les bonbons, les damnés pour l’avoir fait tomber et écrabouiller avec leur semelle de botte ce qu’il en restait, mais lui avait une nature plus noble.

Elle lui raconta que les biles qui avait causé sa chute était en théorie un présent qu’elle souhaitait offrir à sa sœur Louise, et il fût désolé de ne pas être en mesure de toutes les ramasser dans proprement. Éparpillé à gauche et à droite, c’était un véritable gâchis; il y passerait beaucoup de temps juste à essayer de les mettre ensemble, ainsi donc, il ne lui restait qu’à les éparpillés pour éviter la chute d’autrui.

Non. Je suis enfant unique. Et n’empêche que ces dommages pour les dragées.

Il s’organisa pour les souffler le long des bâtiments pour qu’il ne gêne pas les passants. Au printemps, ils couleraient dans la boue tout bêtement ou finirait déguster par des animaux de la région. Il décida de se remettre à bouger et tâta avec précaution le sol devant lui. Sans les bonbons, il n’en restait pas moins glacé et donc, la risque de chute bien que mineur persistait. Elle souligna qu’elle ne pensait pas ce chemin très utilisé et lui demanda si sa compagnie le gênait. Le jeune enseignant hocha la tête à la négative, et puis souligna.

Je rentrai moi aussi. Si vous voulez, faisons le chemin ensemble. Ma soirée était bien terminée pour aujourd’hui.

Le grand enfila ces mains dans sa veste, bien que gantés, et initia le mouvement sur la surface glacé. Après quelques pas dans le calme, il leva les yeux vers le ciel tatoué d’étoile étincelante, songeur et ne cherchant pas systématiquement à obliger une conversation avec la blonde. Après tout, il ne cherchait pas à meubler un échange de courtoisie et était d’humeur plus à être dans une plus grande introspection; néanmoins, il restait réactif à toutes questions ou échange de sa part; ne voulant pas paraitre bête ou renfermé.

Sa tête songeait à Taylor et Matthew, tout deux beaucoup trop loin. Il se devait de leur écrire pour organiser quelques choses prochainement, ça lui remontrerait le moral et il n’aurait plus l’air si mal en point. Après tout, c’était un peu comme avoir eu un frère et une sœur. Bien qu’il n’eût pas le même sang, il avait tout partagé depuis son entrée à Poudlard, leur absence lui manquait d’autant plus qu’il avait l’impression d’être revenu à la maison; à Poudlard. Mais ou donc était les deux têtes brunes qui avaient fait de sa vie scolaire une vraie épopée ? Il ne pouvait que penser à eux et se débattre dans la mouise jusqu’à ce que tout reprenne leur place adéquate. En parlant de chose qui devait reprendre sa place.

Navré. Je suis un peu dans ma tête. Comment se passe votre année ? Était-ce ce qui était le plus simple à demander à une étudiante, oui. Mais c'était aussi très efficace.

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These are the nights that never die, full of memory

Avec Jaimie Alexander

Léo essaya d’imaginer un instant ce que ce serait d’être enfant unique, sans parvenir totalement à un résultat convenable. Elle l’avait été jusqu’à ce que sa petite sœur naisse, mais elle se souvenait finalement assez peu de cette période. Quant à l’après, elle n’avait pas eu l’enfance la plus classique du monde ce qui l’avait empêchée de nouer des liens excessivement profonds avec Louise, mais elle était incapable d’imaginer sa vie sans elle. Cela lui était naturel de penser à elle. Elle était même rassurée de la savoir avec leurs parents. Egoïstement, elle avait toujours considéré que l’existence de Louise lui permettait d’avoir plus de liberté. Elle était l’enfant parfaite, elle pouvait donc s’employer à être ce qu’elle voulait. Cela l’avait même rassurée à une époque de savoir qu’elle serait là pour que ses parents se concentrent sur elle s’il lui arrivait quoi que ce soit. Et c’était justement parce que ses pensées étaient sinistres et son amour finalement en partie due à des raisons très autocentrées qu’elle finissait par culpabiliser et gâter la petite fille.

- C’est comment d’être enfant unique ? Vous ne vous sentez pas seul ?

Léo lui offrit un nouveau sourire quand il lui proposa de faire le chemin ensemble. C’était gentil de sa part de ne pas dire qu’elle le dérangeait et c’était également prévenant de ne pas la laisser rentrer seule de nuit. Pas qu’elle ait besoin d’un chaperon, elle était tout à faire capable de se débrouiller seule, mais elle appréciait de connaître un peu plus un professeur. C’était une forme de curiosité inexplicable. Il y avait quelque chose de fascinant à les voir évoluer dans un autre monde que le château et savoir qu’ils avaient une vie relativement normale. Enfin en tout cas pour ce prof là. Elle n’était pas certaine que l’on puisse en dire autant de tous. Van Aken ne pouvait pas avoir de vie tellement il hantait le château selon elle.

Elle n’apprit cependant pas grand-chose durant les premières minutes. Son interlocuteur marchait avec un air songeur, comme s’il était à dix mille lieues d’ici et elle n’osa pas l’interrompre dans sa réflexion. Ce ne fut que quand il prit la parole qu’elle se sentit autorisée à lui parler sans le déranger.

- Comme une année scolaire lambda j’imagine. Quoi que ces histoires de grade sont bizarres, non ?

Elle ne vivrait pas deux fois une période Blackman, même si elle devait admettre que pour l’instant les manœuvres étaient bien plus subtiles. Elle passa une main dans ses cheveux avant de reprendre, hésitante

- Vous avez l’air préoccupé.

Ce n’était pas une question parce qu’elle n’avait aucun doute sur le sujet. Il avait l’air bien perdu dans ses pensées depuis qu’ils s’étaient croisées et elles n’avaient pas l’air d’être particulièrement joyeuses. Elle ne pouvait guère l’interroger frontalement sans se montrer intrusive et en même temps, elle n’avait pas envie de le laisser perdu dans sa mélancolie. Parfois, elle avait l’impression qu’elle avait besoin de materner le monde entier pour exister, ce qui n’était jamais une bonne idée.

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Jamie & Éléonore

These are the nights that never die, full of memory

L’enseignant était bien embêté de répondre à Éléonore. Après tout, il avait toujours été enfant unique. Peut-être que s’il avait été un gamin et que ces parents avaient eu un enfant alors qu’il était adolescent la question aurait été plus simple, comme un avant et après, mais il n’en était rien. Ce qui lui avait semblé être le plus proche d’avoir des proches comme cela était ses liens très solides qu’il avait tissé avec Matthew et Taylor. Pouvait-il décemment les propulser comme frère et sœur pour faire une comparaison logique? Certes, c’était assez vrai qu’il avait découvert une nouvelle facette de sa personnalité en arrivant à Poudlard, non seulement il n’était plus entouré d’adulte qui lui accordait toute attention, mais il s’était créer un réseau d’ami et avait son temps bien occupé par ces études et par, ô merlin, la découverte de la gent féminine. Si sa mère avait toujours été un peu malade et qu’il avait toujours été très attentionné face à elle, il avait découvert aussi des jeunes filles fortes de caractère et de beauté autant intérieure qu’extérieur. À côté, sa mère avait fait un peu pâle figure mais n’était néanmoins irremplaçable.

Seul. Pas vraiment. J’ai beaucoup voyagé étant enfant. Mes parents ne restaient que très rarement au même endroit pour le travail. Je crois que j’étais tellement occupé par tous ce que je voyais et encadrer par des adultes qu’ils ne m’ont même pas laissé le temps de penser que j’étais seul. Ce n’est qu’à Poudlard que je me suis rendu compte que la compagnie d’enfant de mon âge m’avait… manqué.

Il ne pouvait pas reprocher à ces parents leur décision de le trimballer avec eux. Il ne se serait jamais senti aussi à l’aise avec ces grands-parents paternels qui avaient des idées très arrêté et vraiment pas très ouverte sur une tonne de sujet. C’aurait été très à l’opposé de l’éducation que ces parents tentaient de lui donner; ouvert sur la culture et sur les gens. Sinon, il aurait été aussi possible qu’il quitte pour le nouveau continent pour aller chez les grands-parents maternels, mais la distance l’aurait trop éloigné de ces parents et à ce moment-là, ils étaient vraiment tout pour lui. Ça aurait été un choix déchirant que sa mère n’aurait probablement pas été capable d’accepter, trop concerné à couver son fils unique.

À force de pensée, et ayant convenu d’un sourire qu’il l’accompagnerait jusqu’à Poudlard, Jaimie gardât un silence pris entre ces souvenirs et ses réflexions. Il s’excusa se rendant vite compte que marcher en silence pourrait paraitre pesant pour l’étudiante qui déambulait à ces côtés. Le premier réflexe fût de s’informer sur l’année qu’elle avait actuellement. La blonde n’était ni dans sa classe, ni dans sa maison. C’était un bon point pour commencer!

Je ne sais pas si je dirais bizarre à priori, mais j’opterais plus pour dire contre-nature.

Après tout, Poudlard n’avait jamais vraiment visé pour ce genre d’attention. Si les gens se démarquaient, il permettait à leur Maison de brillé. Mettre l’individus devant le groupe, n’était pas vraiment l’approche prévu par le système établi. En plus, considéré que le contrôle n’était pas accordé au Professeurs, Directeurs de Maison, supporter par les préfets lui semblait ne faire absolument pas de sens. C’était l’ordre établit depuis … Non, il n’était pas satisfait, ni même heureux de la direction que prenait les choses. Il voulait ostraciser certains individus, cela les empêchait aussi de se concentrer sur les études, sur l’amélioration et créait des groupuscules avec des idées anarchiques. Car, il était certain que personne n’était très heureux d’être un grade acier.

Oui, je le suis. Par beaucoup de chose. Il tenta un sourire compatissant. Le jeune Directeur de maison avait beaucoup de travail, peu de compagnie et tant de chose à apprendre. La montagne était énorme et si parfois il se sentait glisser, il s’agrippait de toutes ces forces pour reprendre le cap. Il n’aimait pas vraiment la direction que prenait son école, ni même les idées qui les éloignaient l’harmonie que ces parents lui avaient inculqué. Il avait conscience du ciel orageux dans l’école en haut de sa tête et s’attendaient à tout moment que quelque chose éclate, mais il ne savait pas quoi. Ces collègues étaient plutôt … distant, peu actif et ne communiquait pas vraiment avec lui. Considérait-il qu’il était un individu indique de considération ou avait-il des doutes sur sa propre réaction et perception des choses. Il n’en savait rien. Mais c’était aussi en partie sa faute, il ne passait pas assez de temps avec eux pour qu’il se sente à l’aise avec sa jeunesse, ces opinions et ces principes, il travaillait beaucoup et essayait toujours de faire au mieux à gérer toutes sortes de situations avec les rouges et or. C’était quelque chose qu’il devrait potentiellement rattrapé sinon autant dire qu’il ne saurait jamais rien de leur attente et de leur perception personnel de ce qui se passait dans l’école.

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Avec Jaimie Alexander

Eléonore resta silencieuse tout en marchant, un brin jalouse. Il avait voyagé, elle n’avait jamais pu réellement le faire. Enfant, elle n’en avait pas eu l’occasion et quand elle avait été plus grande, ses parents s’étaient toujours opposés à ce que la famille s’éloigne trop, de peur qu’il ne se passe quelque chose. Parfois, elle avait envie de leur dire que leur prudence les tuerait d’ennui avant le moindre problème de santé. Puis, magnanime, elle ne se rebellait pas. Elle avait son année scolaire de liberté pour prendre des risques.

- Je n’ai jamais voyagé. Enfin, sauf pour venir à Poudlard.

Au début, l’adjectif de contre nature surprit agréablement Eléonore. Elle appréciait que l’enseignant n’encourage pas les grades et qu’il ne se cache pas derrière une quelconque velléité pédagogique. Après tout, c’était bien l’argument majeur qui avait été exposé alors qu’il fallait être particulièrement aveugle pour ne pas voir les raisons autres qui poussaient à une telle organisation. Elle apprécia également qu’il lui fasse confiance, elle aurait pu être versée dans la délation après tout. Néanmoins, passée cette seconde de satisfaction, elle se rembrunit en se rendant compte de ce que confirmait le constat de son professeur. Elle lui jeta un regard outré

- Mais si vous le pensez, pourquoi est-ce que vous ne faites rien ?

Elle connaissait ces gens là, plein de bons sentiments, mais qui ne bougeaient pas le petit doigt. Elle avait vécu, ou plutôt survécu, à la période Blackman, elle en connaissait les mécanismes. Elle ne les estimait pas, tous ces individus de la majorité silencieuse. Se taire ou ne pas prendre position n’était qu’une façon lâche d’encourager celui qui parlait le plus fort. La neutralité n’avait jamais été qu’une vision de l’esprit. Ne rien faire, c’était toujours soutenir le plus fort. Elle lança, amère

- Vous attendez que ce soit les enfants qui fassent la révolution ?

C’était si simple de les envoyer comme de la chair à canon. Comme pour Blackman, comme pour Appleton, il suffisait d’attendre que les premiers d’entre eux soient punis, que tout le monde s’en indigne et là seulement les adultes entraient dans la danse. Elle se moquait bien qu’il s’insurge de son insolence, elle était trop entière pour museler ses réactions. C’était un peu injuste, il n’était pas le seul coupable. Elle expira doucement par la bouche pour se calmer, de la vapeur se formant dans l’atmosphère glacée qui les entourait. L’air était lourd, comme si un orage se préparait. Elle jeta un nouveau coup d’œil au professeur, plus critique cette fois. Il était jeune. Est-ce qu’elle devait le tancer ou au contraire compatir ? Sa situation n’était guère enviable, il devait être assez seul au milieu de ses collègues. Et il enseignait l’étude des moldus, ce qui ne le mettait pas par définition dans les petits papiers de la direction. Oui, elle pouvait comprendre qu’il soit préoccupé. Elle en éprouvait même une forme d’empathie.

- Commencez par les choses sur lesquelles vous pouvez agir, le reste, lâchez prise.

Conseil nul de sa psy quand elle était enfant. Adolescente, elle commençait à y voir une logique, ce qu’elle jugeait plus terrifiant que rassurant. Est-ce que cela signifiait qu’elle était vieille ? Sans doute un peu. Et elle n’avait guère envie de ressembler aux adultes qui l’entouraient. Trop sérieux, trop lâches, trop distants …

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Jamie & Éléonore

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Peut-être devriez-vous considéré venir en voyage scolaire cet été, cela vous permettrait de voir un peu de pays ?

Les voyages scolaires avaient cela de bon. Les parents laissaient plus facilement aller leur enfant s’ils les savaient sous bonne garde et en sécurité. En même temps, ce n’était pas tous les parents qui pouvaient se permettre de se libérer tout l’été pour passer du temps avec leur progéniture, ni même quitter le domicile familial. L’idée semblait couler de source et c’est de très nombreuses semaines avant qu’elle pourrait voir si c’était une option plausible pour elle et la faire considérer pour ces proches.

Jaimie n’avait jamais été prompt aux mensonges, s’il croyait à quelque chose c’était comme fer et il était assez téméraire pour ne pas envelopper ces propos pour ne laisser rien transparaître alors quand elle lui demanda se qu’il pensait des grades, il n’eut même pas un cran d’arrêt en lui soulignant que c’était une situation contre-nature. L’école n’avait pas été bâti sur ces principes, on y encourageait la solidarité et l’esprit de groupe, les bons comportements et l’excellence académique, les grades n’étaient pas vraiment à l’encontre de tout, sauf ce qui attrayait à son côté individualiste. Elle semblait penser que c’était à lui d’agir, et il n’était pas forcément contre l’idée d’aider mais en même temps, il venait d’arriver à Poudlard il y a moins d’un an et n’était pas vraiment la première personne d’autorité présente.

Il faudrait que vous m’éclairiez sur mon réel potentiel à contrevenir aux prises de direction du nouveau Directeur de Poudlard.

Il ne se voulait pas méchant, juste réaliste.

Tant que le conseil d’administration aura confiance en lui, que l’école ne subira pas une révolte comme Mme Appleton ou encore des problèmes quant à la légitimité de ces actions, nous sommes tous plus ou moins poings et pieds liés. S’il avait été un membre du personnel de Poudlard depuis de nombreuses années, peut-être pourrions-nous considéré que notre opinion, et par là je parle des plus anciens professeurs, sur sa prise de direction exercerait une moindre influence sur la question. Vous êtes consciente qu’il est plus vieux même que mon propre père ?

Elle se lança à lui demander s’il attendait que ça soit les enfants qui mènent le combat.

Absolument pas. Et je n’ai pas l’intention de me retirer de l’équation et de ne rien faire. J’ai l’air de quelqu’un qui ne dit pas ce qu’il pense ?

Il jeta un œil sur l’étudiante, se questionnant réellement si elle estimait qu’il pensait réellement ce qu’elle avait dit à l’instant. Il n’était pas fâché, bien que ce genre de discussion eût tendance à ramener beaucoup de souvenir déplaisant et qu’il était du genre à s’enflammer. Certains auraient pu dire que c’était tout simplement son charisme naturel qui ressortait, d’autre qu’il était un peu fêlé. Elle lui dit de commencer par agir sur ce qu’il pouvait, et c’était d’ailleurs ce qu’il avait toujours eu l’intention de faire. À un détail près! Les élèves de sa propre maison semblaient ne pas encore lui faire réellement confiance. Après l’incident de Takeda, Jaimie avait vite compris qu’il n’aurait pas aisément leur confiance, elle avait toujours été donné à un autre et globalement, appart les 1ères, personnes ne le voyaient réellement comme une figure d’autorité. En bonus, il était jeune et très direct. Loin de l’attitude secrète qu’avait toujours eu McGonagall; après tout, pour lui cette vénérable Directrice était un peu comme un modèle.

Je ferai de mon mieux. En espérant que cela sera assez pour éviter un nouveau désastre à cette école.

Il eut un sourire en coin, un peu penaud après tout ce qu’il avait accepté de lui dire. Elle aurait pu aller raconter à qui elle voulait, mais en soit, il n’aurait pas été particulièrement choqué que le véritable fondement de sa pensée parcours les rangs des élèves. Peut-être cela donnerait-il plus de poids aux soutiens qu’ils voulaient leur accorder.

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Avec Jaimie Alexander

Eléonore acquiesça doucement quand il lui conseilla de venir au voyage cet été. Elle y avait souvent pensé. Enfin, pour aller à Durmstrang l’année précédente, elle devait reconnaître que ce n’était pas une grosse perte, mais elle avait songé à s’inscrire une année. Jusque là, elle avait été freinée par l’idée de décevoir ses parents en les voyant moins durant une partie des vacances et surtout, elle avait eu quelques examens de contrôle à faire les premières années. Sa mère serait venue la chercher par la peau du cou si elle ne s’y était pas rendue. Mais cette année semblait être la bonne, à condition de ne pas craindre de finir comme esclave dans le manoir Sorensen à travailler aux côtés des elfes de maison. Remarque, si cela lui permettait de découvrir la Norvège …

- Je vais essayer. Jusque là, mes parents n’étaient pas forcément pour.

La perspective commençait déjà à la faire rêver. Poudlard était un immense terrain de jeu et elle en était déjà ravie, mais il avait pour principal inconvénient qu’elle devait travailler. Or, elle n’avait jamais été du genre à s’infliger un rythme particulièrement soutenu, ni même à être inspirée par sa scolarité. Le voyage organisé par l’école lui permettrait de conserver un pied dans le monde magique et cette fois, il n’y aurait aucune contrainte de notes ou de devoirs. Juste le plaisir d’être avec des amis et de s’amuser.

Si son accusation indignée fusa rapidement, sa réponse fut tout aussi prompte. Et elle n’était pas dénuée de sens, même si cela lui arrachait la bouche de le dire. Evidemment, son premier réflexe fut de relever légèrement le menton, comme dans un geste de défi, comme pour indiquer qu’elle se moquait bien de savoir s’il y avait besoin ou non du moindre potentiel, l’essentiel était de cesser cette situation. Puis elle s’adoucit en entendant les arguments de son interlocuteur. Ils étaient pertinents. Assez pour mériter qu’elle s’y penche un instant.

Il termina sa démonstration sur une question et elle prit un instant pour y répondre, le temps de le dévisager. Elle l’observa quelques secondes, à la recherche d’une trace de mensonge sur son visage et finit par admettre, avec un léger sourire.

- Non … Non, vous êtes franc et c’est tout à votre honneur.

Il lui avait répondu sans détour, avec certainement plus d’égards que d’autres professeurs qui l’auraient soit tancée, soit prise de haut. Il lui avait parlé comme à une égale. Evidemment, vu son âge, elle était plus près de la fin de sa scolarité que du début, mais avec son air enfantin et son redoublement, il n’était pas rare qu’on la juge plus jeune que ce qu’elle n’était. Elle rétablissait rarement la vérité, d’abord pour ne pas avoir à expliquer qu’elle était au château durant la période Blackman, ce n’était pas de bons souvenirs, et ensuite parce que le monde entier était plus indulgent en la pensant plus pitchoune que ce qu’elle n’était. Cela aurait été une mauvaise idée de s’en priver.

- J’suis désolée, j’ai tendance à être directe. Je sais que ce n’est pas votre faute, mais comme vous avez dit, j’aimerais bien éviter un nouveau désastre. Normalement, une scolarité ne doit pas comprendre un drame par année.

C’était un vœu pieux. En n’ayant pas un système éducatif clairement distinct du ministère, bien des membres du conseil d’administration travaillaient également dans les administrations après tout, l’école devenait un lieu plus politisé qu’éducatif. Il se jouait des choses ici qui dépassaient la simple volonté d’éduquer les enfants. Les familles sorcières bien installées, sang-pur ou en tout cas assez anciennes, y contribuaient à leur façon. Leur microcosme était trop petit, les rancoeurs se transmettaient, les luttes de pouvoir également. C’était à la fois une bouffée d’air frais de ne pas y être mêlée en tant que née moldu et à la fois un handicap. Elle n’avait jamais aucune chance de gagner si elle n’était pas invitée à jouer.

- Si tous les professeurs font de leur mieux, nous avons une chance, j’imagine.

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Jamie & Éléonore

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Si Jaimie aurait pu, il aurait aimé soulager la conscience de la jeune fille pour lui dire que tout allait bien aller, qu’elle n’avait pas à s’en faire et qu’il se chargerais de tout. L’enseignant n’avait rien contre la franchise qu’elle lui témoignait et lui rendit l’appareil bien que ce n’était clairement pas un usage habituel de la part des professeurs. Il se retrouvait dans une position délicate, ou finalement, il n’avait aucun réel pouvoir de persuasion face au Directeur de l’école. Si quelques enseignants le regardaient de la même manière qu’un élève, il avait la volonté de leur faire ravaler leur chaussette et leur prétention dû à leur âge en ce qui concernait d’offrir une bonne éducation et un bon encadrement aux élèves de l’école. Ce n’était certes pas aisé quand on avait une gueule comme la sienne, des ambitions et un cadre peu avantageux; mais c’était la voie qu’il avait choisie, une passion qui l’avait toujours mené à découvrir beaucoup plus sur son univers que s’il se serait enfermé dans un cachot à préparer des potions. Ils aimaient les gens, était ouvert à la culture d’autrui, magique ou non. Mais dans un monde de sorcier, ces qualités n’étaient pas vraiment valorisées dans le cadre ou beaucoup de famille sang-pur avait un œil plutôt méfiant face à l’éducation qu’il perpétrait. Les Sorensen n’étaient pas exclus de l’équation malheureusement. Du moins, c’était toujours l’idée qu’il s’était fait dès lors ou la majorité des élèves qui avait tendance à descendre dans le classement de sa brigade était lié à leur ascendance moldu.

J’apprécie votre franc parler et tout comme vos excuses, bien qu’elle ne soit pas nécessaire. Je suis conscient qu’il y a des problèmes, si on m’en parlait cela aiderait beaucoup, mais je n’ai clairement pas la faveur des élèves de la maison dont je suis Directeur. Alors ce n’est pas par manque d’intérêt que je n’agis pas mais plutôt parce qu’ils sont tous trop concentré à retourner à la conciergerie voire Monsieur Armitage, et que je reste en général avec très peu d’information. Reste que c’est beaucoup moins désagréable cela que de voir son nom sur le panneau d’affichage avec une motion pour me faire destituer de mon rôle de Directeur de Maison, comme ils l’ont fait avec Takeda à mon arrivée. S’ils avaient l’ouverture d’esprit de venir discuter avec moi, je pourrais me positionner plus facilement et apporter des solutions que ça soit dans leur cas précis ou en tant que représentant devant le Directeur. Mais ce n’est pas ce qui arrive actuellement.

Les mains dans les poches, Jaimie continuait son chemin. Des volutes de brumes s’échappaient de sa bouche, signe que le froid commençait à s’imposer plus lourdement sur le sentier. De part et d’autre, les arbres donnaient l’impression d’être dans un corridor pendant la moitié de leur trajet. Il sortit de sa poche, sa baguette et l’alluma sans problème pour les éclairer à travers l’obscurité et les quelques petits flocons valdinguant dans tous les sens.

Mais oui, essayons de faire en sorte que l’année se termine sans trop d’incident ou catastrophe. Pour vous et tous les autres.

Et c’était très senti. Il ne souhaitait pas qu’il ait plus de contrainte face aux étudiants; non seulement ça ne leur permettait pas de se concentrer sur leurs études mais ça leur donnait l’impression d’être seul et ostracisé. Le système de maison avait quelque chose de bien en comparaison, tu perdais ou gagnait en équipe; pas seule face contre quelques étudiants triés avec des critères tout à fait contestable.

Souhaitons-le. Je ne peux malheureusement que parler pour moi-même. C’est promis, je ferai de mon mieux. En espérant que ça soit suffisant et fasse la différence.

Il avait un sourire un peu penaud sur les lèvres, malgré qu’il mesurât avec une grande fierté de se sentir utile et de se démarquer. C’était des sentiments particulièrement contradictoires qui le hanteraient probablement pendant un moment. Avait-il l’impression que les autres voulaient faire quelques choses ? Il ne se sentait pas particulièrement inclus dans leur initiative depuis son arrivée. Rien ne l’empêchait pour autant d’agir de son côté. Absolument rien, sauf la connaissance des situations. Et cela n’était ni de son registre, ni de celui de la petite élève qui n’étaient même pas de sa Maison. Un à un, il finirait bien par se faire connaître. Car il croyait fermement qu’il était digne de la confiance qu’on mettait en lui.

Les arbres semblèrent s’écarter devant eux pour s’ouvrir sur une barrière et la clairière du terrain entourant l’école. Elle était dans un endroit connu et commun et ne risquait absolument plus rien sur le terrain de Poudlard. Il se dit qu’il prendrait un moment pour aller saluer le garde-chasse dont les lumières de la chaumière était allumé. Il n’était pas particulièrement loquace, mais s’il ne se parlait jamais, il ne finirait jamais par apprendre un peu plus sur ce collègue.

Je vous laisse ici. Rentrez bien! Profitez bien des quelques plumes que nous avons réussi à sauver. Dit-il d’un ton amusé.

Après tout, tout avait débuté avec une chute et des confiseries.

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