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We are family no matther what – Maxton & Blue
August P. Rowle

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Message(#) Sujet: We are family no matther what – Maxton & Blue We are family no matther what  – Maxton & Blue EmptyMar 30 Nov - 12:42

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We are family no matter what
@Maxton E. Sherwin

Bluebell apprit à ses dépens que si elle s’était fort bien accommodée de son titre d’orpheline, elle était en revanche incapable de gérer le rôle d’enfant. Elle avait attendu toute sa vie de trouver un nom à coller derrière l’ombre de ses parents et elle se retrouva ainsi démunie dans le reflet coloré des visages qu’elle avait dessinés. La névrose de l’un et la folie de l’autre contribuaient certainement à rendre cet exercice plus difficile qu’il ne l’était, d’autant plus quand on avait passé son enfance à se figurer des héros en réalité décharnés par des vices au moins aussi dérangés que ceux de ses ennemis, au point qu’elle s’était demandée si sa mère n’était pas plus qu’un démon qu’il lui convenait d’enterrer derrière les cendres de ses espoirs. En vain. Angus était mort, mais Blair faisait encore partie du monde des vivants. A ce titre, elle ne pouvait pas la hanter comme il lui arrivait encore de revoir les contours incertains de leur géniteur dans ses plus sombres cauchemars évaporés à la lueur du jour. Non, leur mère la suivait comme une véritable présence ; elle revoyait la fierté de son regard dans ses propres pupilles, elle retrouvait sa mâchoire fuselée dans ses crispations, elle apercevait ses larmes silencieuses dans la colère qui l’animait. Plus important encore, elle devinait un royaume au-delà de sa frêle condition. Aussi détruite soit-elle, cette femme était la digne héritière d’une richesse qu’ils méritaient, maintenant plus que jamais. Les secrets avaient un prix et, par tous les dieux, la fortune à laquelle ils avaient droit de par la moitié de leur sang était résolument en capacité d’acheter ce prestige. Alors, entre ses cours, ses rencontres avec son frère et quelques autres fantaisies de son âge, Bluebell s’était surprise à attrapper une plume au début du mois d’octobre, par une nuit particulièrement blanche, pour adresser une lettre non signée à sa mère qui lui avait répondu dès le petit matin. S’en était suivie une correspondance aussi hésitante que nécessaire, nourrissant les interrogations de la Serpentard et paradoxalement, creusant en elle une cupidité d’autant plus insatiable. Puisqu’elle n’était plus orpheline, elle se devait de saisir absolument toutes les conditions à la descendance qu’elle incarnait. Les mystères avaient consumé sa vie ; désormais, il lui fallait tout connaître pour maîtriser le nouveau monde qui s’offrait par-delà les Enfers qu’ils avaient traversés.

Et c’était précisément parce qu’ils venaient de s’en sortir que Bluebell n’en avait guère touché un mot à son frère. Comment aurait-il pu entendre cette obsession alors qu’ils avaient frôlé la déraison en raison d’une autre ? Pour Bluebell, il était évident que c’était justement cette ambition frénétique qui lui avait permis de survivre - pour Maxton, il était probable qu’il n’y perçoive qu’une nouvelle menace. De fait, Bluebell avait repris de sa propre initiative des échanges épistolaires avec leur mère, cachant soigneusement ce détail à son jumeau. Étonnement, rien n’avait été plus facile, car en dépit de leur fraîche réconciliation qui se voulait transparente et franche, subsistait entre eux un véritable déni. Un tabou si grossier, si pesant, qu’il n’en était que plus aisément contournable - comme il est bien plus facile de tourner autour d’une montagne que d’éviter une petite pierre. En l’occurrence, disposer d’un sang-mêlé pour père, conférant à leur propre sang une immonde souillure, et d’une sang-pure déséquilibrée pour mère, laquelle avait doublement trahi la noblesse de sa lignée, représentait un obstacle si évident que les jumeaux avaient décidé de se taire. Mais Bluebell ne cogitait pas moins. Au contraire, escalader ce sommet lui paraissait l’étape naturelle à poursuivre pour s’approcher un peu plus de ses rêves qui, après quelques mois de latence, s’étaient consolidés d’une plus farouche volonté. Gravir ce mont semblait impossible et c’était résolument ce défi qui avait permis à l’étincelle que Maxton avait fait jaillir en elle de se consumer en un grandiose incendie.

Caressant du bout de son index et majeur gauches l’élégante chevalière d’or qui ne quittait plus son annulaire droit, Bluebell esquissa une curieuse grimace à l’idée d’ainsi invoquer son frère. Réchauffée par les flammes ardentes qui cuisaient ses ambitions d’une lueur sacrée, elle redoutait de se confronter aux eaux glaciales qui onduleraient dans le regard de son jumeau.. D’un autre côté, elle n’en avait plus le choix - ses correspondances avec leur mère devenaient trop régulières et trop précieuses pour le détacher de ces révélations. En outre, et de manière beaucoup moins consciente, Blair avait évoqué l’état de Maxton - et Bluebell l’avait insidieusement pris comme une annonce prophétique. Il était temps de cesser de baisser le regard devant le monticule de honte qui s’était érigé entre eux et de lever les yeux vers l’horizon souverain qui les attendait à la cime. “J’espère que tu me comprendras” susurra-t-elle en serrant ses mains à mesure que la chevalière se réchauffait face à son incantation. Un espoir naïf et vain… Mais si lui n’était pas en mesure de saisir ses aspirations, personne ne pourrait jamais la soutenir ; et dans une quête si vitale pour sa santé mentale, car jamais elle ne pourrait tout à fait guérir de ses blessures si la seule question qui lui avait permis de se relever ne trouvait pas réponse, il lui était nécessaire de savoir que les larges épaules de son frère protègeraient les siennes. Il n’était désormais plus question de le laisser guider leur quête et encaisser tous les coups - non, elle voulait seulement savoir qu’il se tiendrait prêt, derrière elle, pour la retenir avant d’être happée par les Enfers. Maintenant qu’ils gravissaient les marches conduisant à la sortie promise, elle ne devait surtout pas se retourner comme une Eurydice maudite pour être rattrapée par les vicieuses griffes d’un passé qu’elle cherchait seulement à dompter.

Aussi se montrait-elle impérieuse en parcourant les escaliers enchantés du château jusqu’à la tour du sommet réservée à l’élite. Un rictus vaniteux se renforçait sur ses lèvres à mesure que les couloirs se vidaient d’impures présences, témoignage d’une ascension sociale permise par son statut qu’il lui incombait plus que jamais de préserver. Le château était glacial et sombre en ce début de soirée et le réconfort de la laine de son col-roulé lui permit de ne pas frissonner jusqu’à l’entrée de la tour où l’attendait un feu crépitant. Fort heureusement, la pièce était vide - d’un autre côté, il était évident que la plupart de leurs semblables favoriseraient le dîner au silence secret d’une tour qu’ils pourraient occuper pendant leur digestion… Là où Bluebell et à fortiori Maxton avaient bien plus à gagner en sautant un repas pour mieux étouffer les ombres de leurs confidences. Contournant les fauteuils et canapés molletonnés, Bluebell s’approcha d’un pas décidé de l’ample cheminée face à laquelle elle s’installa aussitôt, jetant son sac contre le marbre pour offrir ses deux paumes de main à la chaleur des flammes. La chevalière irradiait toujours, presque plus prenante que le feu, mais la jeune fille ne doutait guère que son jumeau arriverait d’ici peu. Il savait bien où la trouver, eux qui adulaient les rencontres en hauteur, à la taille de leurs aspirations démesurées. Aussi n’avait-elle plus beaucoup du temps pour tisser un début de discours à peu près pertinent pour faire avaler une dure pilule dans le gosier de Maxton… Son regard, fermement fixé sur les lueurs dorées du feu de cheminée, s’habilla d’un voile d’appréhension. Elle se doutait qu’il serait délicat d’annoncer tout ce qu’ils s’étaient fièrement employés à ignorer et qu’il n’existait ainsi aucun début de phrase convenable, mais en ce bref moment de temps suspendu où seuls les crépitements de bois semblaient peupler Poudlard, le poids de la vérité lui parut d’autant plus suffocant. Tirant un instant son col comme pour mieux respirer, Bluebell se racla finalement la gorge afin de se donner un semblant de contenance face à la montée d’angoisse qui s’insufflait dans son corps à peine remis de son précédent traumatisme ; et c’était précisément le souvenir de leurs tensions passées qui la mettait dans un tel malaise avant l’entrevue avec son frère. Elle ne voulait pas d’une nouvelle dispute ou plutôt, elle serait incapable de s’en remettre, au même titre qu’elle ne pouvait plus se permettre de continuer à lui mentir sur ses intentions et ses correspondances. Alors, Bluebell se résolut à chasser les chimères qui avaient brillé dans le feu, se penchant sur le côté pour s’emparer de la hanse de son sac en cuir duquel elle extirpa un ensemble de parchemins soigneusement pliés. Parmi ses notes d’histoire de la magie figurait la dernière lettre de Blair, qu’elle parcourut d’un regard de plus en plus assuré.

Oui, elle se devait d’en parler à Maxton avant de replonger dans un cercle vicieux de non-dits, de rage et d’abandon.

Chère enfant,

Je me réjouis de vos courriels, et mes joies sont rares. Je ne sais pas si mon existence s’apparente à une vie qui vaut la peine d’être vécue, mais il est certain que désormais, mes journées se parent du souvenir de vos traits.

Naturellement, tout ceci restera entre nous. D’abord parce que les infirmières me penseront plus folle que je ne le suis si elles me surprenaient à adresser un courriel à un hibou… Ensuite parce que je ne compte plus vous reperdre. Ces derniers mois de silence après votre apparition étaient plus durs qu’en ces années d’absence. Je…


Des taches d’encre ponctuent le milieu du parchemin.

Vos questions demeurent légitimes et je m'engage à y répondre à la condition que vous répondiez à mes propres interrogations. J’en ai tant, rassurez-vous, que nous aurons amplement le temps de traiter les vôtres.

Ma famille m’a tourné le dos. Je n’ai jamais reçu de nouvelles. Je suis seule, à vrai dire. Même Angus ne me rend plus visite…



D’autres taches d’encre, encore plus épaisses, figurent à la suite de ces lignes.

J’ai grandi dans la domaine d’Abbotsford, non loin d'Edimbourg où vous êtes nés. A vrai dire, nous n’avons quitté l’Ecosse qu’à la suite de votre naissance. Mes parents se fichaient bien de vous et nous ne supportions plus de vivre dans le territoire qu’ils dominaient. Ils nous ont…

Comment va votre frère ? Il avait l’air d’un Prince, quand je l’ai vu. Vous avez tant grandi… Quel âge avez-vous, désormais ? Douze ans ? Treize ans ? Je perds la notion du temps. Je crois qu’il s’agit de mon pire ennemi.



Des gouttes d’eau semblent avoir séché.

Aujourd’hui, j’ai pris l’air dans la cour intérieure. Il y a un haut tilleul qui commence à jaunir. La lumière du soleil semblait le vêtir d’or. J’aime à croire qu’il s’agit de la toison d’or… Je me dis qu’elle rétablit ma souveraineté et vous confère à fortiori l’aura que vous méritez.

Mes meilleurs vœux accompagnent cette lettre. Il me tarde de recevoir la vôtre.

B.F.M

Les bruits de pas qui grincèrent sur la vieillesse du plancher manquèrent de la faire sursauter. Comme s’ils étaient désaccordés depuis leurs différends, Bluebell avait du mal à anticiper les mouvements de son frère là où elle les devinait aisément par le passé. A moins que cet éloignement ne provienne que des directions opposées vers lesquelles ils souhaitaient avancer… L’un vers la résilience et l’autre vers l’incandescence. “J’avais fini par croire que tu avais préféré perdre ton doigt plutôt que de m’honorer de ta présence” lança-t-elle, railleuse, en tournant son visage par dessus son épaule pour accueillir son frère qui approchait d’elle dans tout le flegmatisme que son corps savait exhiber. La pénombre de la pièce cachait encore le détail fin de ses traits sculptés, mais à mesure qu’il avançait vers la cheminée, des reflets d’or venaient couvrir le creux de ses joues d’une lueur impériale, en écho avec la royauté de son regard posé dans le sien. Il avait repris des forces. Ses cernes s’étaient estompées et sa mâchoire desserrée en gage d’une santé recouvrée. La fièvre avait définitivement quitté son corps, plus droit, plus large et plus assuré que cet été, tant et si bien que parfois, il lui prenait de croire que c’était bien son jumeau d’avant qui lui faisait face… Avant que leur déni ne rappelle le fossé qui les avait séparés. Lui faisant signe de s’installer près d’elle, sur le doux tapi blanc où elle-même était installée pour mieux accueuillir la chaleur du feu, Bluebell consulta un long moment le visage de son frère avant de poser sa liasse de parchemins un peu plus loin derrière elle. D’abord, le confort de sa présence et ensuite, les affaires. “Comment sont tes nuits ?” demanda-t-elle en invoquant d’un mouvement désinvolte de la main un elfe de maison auquel elle requit deux verres de vin rouge. C’était la question redondante qu’elle lui posait chaque jour, comme une furieuse rengaine. Après avoir partagé un été de sommeil à ses côtés, il lui semblait presque d’ordre vital de s’enquérir des rêves et cauchemars de son jumeau, aussi bien pour connaître l’état de ses songes après l’effervescence addictive de la potion que pour se rassurer elle-même de leur proximité en dépit de leur retour à Poudlard. L’elfe revint aussitôt avec deux verres de cristal qui tintèrent doucement à leur trinquée. Ils n’avaient potentiellement qu’une petite heure de répit avant que les autres de la brigade ne débarquent, et si elle ne pouvait que se réjouir de l’arrivée d’un Finnbjörn ou d’un Thaddeus, elle redoutait l’avancée des minutes qui lui imposaient de rapidement évoquer ses échanges épistolaires avec leur mère. Qu’il était inquiétant de savoir qu’elle disposait d’une bombe à retardement derrière ses épaules… Et qu’il était également excitant d’enfin faire tomber cette montagne érigée entre eux. Il s’agissait autant de retrouver sa famille que celle qui l’avait toujours accompagnée : Maxton, dans toute son entièreté, dans toute sa férocité, sans aucune confidence, sans aucun jugement. Juste lui, son intelligence et son inexorable soutien.
code by EXORDIUM.



BORDERLINE
Are you too terrified to try your best? Better ascend into the sky, dangerously fine and unforgiven, relentless, zealous: inspired by the fear of being average.

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Vesper L. Corvere

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Message(#) Sujet: Re: We are family no matther what – Maxton & Blue We are family no matther what  – Maxton & Blue EmptySam 4 Déc - 22:18

We are family no matter what


Avec un plaisir indiscutable et un certain étonnement, Maxton dut admettre que le début de cette année à Poudlard était prometteur. Bien évidemment qu’il avait toujours des motifs de contrariété, mais qui n’en avait pas ? L’essentiel était tout de même majoritairement positif. La direction était enfin exercée par une personne qui méritait ce titre, la relation avec sa sœur était apaisée et le spectre de l’Exmalum s’éloignait un peu plus chaque jour. Encore un mois ou deux comme cela et l’année précédente ne serait qu’un mauvais souvenir qu’il pourrait faire le choix de reléguer dans les tréfonds de sa mémoire. Il ne souhaitait que cela, sombrer dans une forme de déni salutaire. Le rôle d’enfant adopté lui convenait bien mieux qu’il ne l’aurait jamais cru possible et il avait envie de se complaire dans le statut de Sherwin. Le reste n’avait aucune importance. Peut-être que si ses parents biologiques n’existaient pas pour lui, ils finiraient pas disparaître pour le reste du monde. Il n’aspirait qu’à cela. Ses espoirs d’enfant déçus, il ne voulait plus en entendre parler. C’était peut-être une preuve de son ego, mais c’était surtout un mécanisme de défense soigneusement ancré. Tout comme il s’était dérobé dans la chambre de la mère, imposant une distance et une froideur vitales pour sa santé mentale, il mettait à distance le reste des difficultés qui couvaient. Une part de lui, la plus réaliste, lui murmurait que ce répit était nécessairement de courte durée, mais comme sa sœur semblait également se contenter de statu quo, il avait bêtement commencé à baisser sa garde.

Alors qu’il était en train de lire dans son dortoir, la chevalière à son doigt tiédit dans un premier temps sans qu’il n’y prête attention, avant de se mettre à chauffer de manière plus franche. Il abandonna le grimoire pour observer le bijou, avec une forme d’appréhension. D’un commun accord, ils n’usaient ni n’abusaient de ce cadeau. L’appel en était toujours d’autant plus pressant. Si sa jumelle sollicitait sa présence, c’était nécessairement qu’elle en avait besoin et par instinct, la peur qu’il ait pu lui arriver quelque chose prit automatiquement le dessus. L’an dernier, elle lui avait renvoyé que ce n’était pas son rôle et que cette façon qu’il avait de la mettre sous cloche avait sans nul doute contribuait à leur situation. Mais ce qu’elle ne comprenait pas, c’était qu’il s’était tellement construit autour d’elle que cela en était devenu un trait de caractère profond. Il bondit pour la rejoindre, avant de s’arrêter, agacé. Elle voulait qu’il vienne, certes, mais il n’avait strictement aucun indice sur sa localisation, ce qu’il supposait qu’il la devine. Son esprit élimina rapidement l’essentiel du château pour restreindre sa recherche à deux lieux logiques, les deux qui ne comprenaient pas de tableau. Peu importait le problème, elle se mettrait à l’abri des oreilles indiscrètes, elle était assez maligne pour y penser. Après une hésitation entre la salle sur demande et la Tour privilège, il se précipita pour monter les marches quatre à quatre. Une fois arrivé au point le plus haut de l’école, il se glissa dans la salle, cherchant des yeux la silhouette de sa jumelle. Elle était là, devant le feu, son visage illuminé par les flammes qui dansaient dans l’âtre. Elle l’accueillit avec raillerie, ce qui était chez elle une forme de chaleur. Il la dévisagea, dans une quête silencieuse de ce qui avait motivé son appel. Elle semblait aller bien. Elle ne fulminait pas contre un quelconque ennemi dont il aurait dû avoir connaissance. En bref, il n’y avait rien à première vue qui expliquait son geste. Cela l’intrigua et il faillit lui demander des explications, avant de se raviser pour une approche moins frontale. Après tout, c’était ce qu’il faisait de mieux depuis leur réconciliation, ménager l’autre de peur d’une nouvelle querelle. Il lui rendit donc son sourire et répliqua avec nonchalance, tout en s’installant là où elle lui indiquait

- Alors tu aurais perdu également le tien dans la bataille, le métal chauffe autant pour celui qui exige la présence de l’autre. Que me vaut l’honneur ?

Comme à chaque fois qu’ils étaient en présence de l’autre, elle le détailla sans chercher à s’en cacher, comme si son apparence pouvait lui donner toutes les réponses qu’elle souhaitait sur son état. Cela n’était jamais entièrement faux, il savait qu’il avait meilleure mine, mais l’image qu’il renvoyait n’était jamais que ce qu’il voulait renvoyer au monde et ne lui apportait que des informations parcellaires. Ce dont il était secrètement satisfait.

Quand Bluebell sollicita du vin rouge, son visage n’exprima aucune émotion mais il hésita intérieurement à le refuser. Depuis qu’ils avaient rencontré leur géniteur, l’alcool lui semblait une substance passablement dangereuse, encore plus depuis qu’il avait admis être incapable de se passer de l’Exmalum. Il n’avait aucune intention de remplacer une addiction par une autre et encore moins un vice aussi vulgaire de l’alcool. Il avait donc mis à un point d’honneur à se dérober dès qu’il avait été question d’en boire, dans une forme de peur irrationnelle d’une nouvelle perte de contrôle. Mais il sembla que ce raisonnement était bien trop personnel pour être partagé avec sa sœur. Trop intime en un sens. Elle n’aurait pas compris, il le pressentait. Elle n’y aurait vu qu’une preuve de plus d’une prétendue vulnérabilité de sa part alors qu’il s’agissait plus de réminiscences du traumatisme qu’autre chose.

- Tu as mandé ma présence pour savoir comment se passent mes nuits ?

Il y avait une arrogance railleuse dans sa voix, mais également une pointe curiosité. Son interrogation était de pure rhétorique, elle n’aurait jamais usé de la chevalière pour un motif aussi trivial que de savoir si soirées étaient dominées par les insomnies, les rêves ou les cauchemars. Sa sollicitude le touchait, autant qu’elle l’agaçait. Il n’était pas en sucre. L’été était désormais loin et même si elle avait été témoin de bien des songes désagréables créés par le manque, il y avait prescription désormais. Ses attitudes maternantes, preuve qu’elle tenait à lui étaient aussi douces qu’amères. Douces parce qu’il continuait de rechercher avec avidité tout signe qui le rassurait sur l’état de leur relation, amères parce qu’il aimait profondément sa liberté. Avant, sa relation avec sa jumelle ne lui avait jamais donné la sensation d’en être un frein. Il faisait ce qu’il voulait, profitait de son temps libre comme bon lui semblait, à charge pour lui de la prévenir de tout élément important. Généralement, il n’y en avait pas d’autre que son plaisir égoïste d’exister en tant que Maxton et non comme jumeau de Bluebell. Voilà pourquoi il aimait secrètement ses frasques avec Erin, ses heures d’exploration du château alors que tout le monde dormait, parce qu’il pouvait faire passer ses envies avant celle de sa précieuse sœur. Quand elle était avec lui, consciemment ou non, il ne se le serait jamais autorisé. L’espace d’un instant, par pure esprit de contradiction et volonté de se rebiffer, il envisagea de lui répliquer que ses soirées étaient nettement plus agréables quand elles étaient en compagnie d’Erin et qu’il espérait que les siennes étaient avec Finnbjörn, juste par curiosité de voir sa réaction et envie de la contrarier. Il avait des accès d’ambivalence depuis leur dispute parfois, des envies de repousser sa bienveillance pour la tester. Voir si elle continuait de rester quand il était autrement que docile. Il n’y cédait jamais. Il n’était plus l’enfant en colère de ces vacances qu’il fallait rassurer. Bluebell lui avait promis d’être là et il avait confiance en elle. Ou plutôt, il devait avoir confiance en elle. Il but une gorgée de vin et sentant le regard insistant de la jeune fille, il céda à ces yeux grands bleus identiques aux siens et soupira, reprenant plus doucement

- Mes nuits vont parfaitement bien, cesse de t’inquiéter Blue. Nous ne sommes plus cet été et tu n’as pas à te transformer en substitut maternel.

C’était la première fois qu’il exprimait aussi clairement sa pensée. Il n’y avait aucune animosité dans sa voix, juste une forme de tendresse envers sa jumelle. Il avait œuvré comme il pouvait pour qu’elle souffre le moins possible de leur situation. Il avait voulu qu’elle se comporte comme une enfant, puis comme une adolescente, du moins autant que cela était possible pour leurs personnalités. S’il regrettait parfois les parcelles de sa liberté qu’il avait hypothéquées, il n’avait jamais souhaité qu’elle en fasse de même pour lui, tout comme il ne l’en avait jamais rendue responsable. Tout était de la faute de leurs géniteurs. Le reste n’avait été que survie et choix du moindre mal. Mais à la minute même où les mots quittèrent ses lèvres, il sut qu’ils étaient viscéralement faux. Ils n’étaient plus cet été, certes mais il avait été à deux doigts d’accepter n’importe quoi en échange de la fiole que Skyler avait agité sous ses yeux. L’espace d’une interminable seconde, il avait même trouvé attirante la potion gisant l’herbe. Le cours de Thorstein et le changement de son épouvantard l’avait profondément ébranlé et il avait cauchemardé des jours durant sur le cadavre de sa sœur se relevant de son cercueil juste pour lui dire qu’il était responsable de son état. Il avait toujours craint sa disparition si bien que cela n’avait absolument pas été surprise lors de leur premier cours avec cette créature. Mais avant ce maudit jour de décembre, il n’avait jamais imaginé que la question de son intervention se poserait un jour. Leurs prunelles se croisèrent à nouveau et avec une pointe d’appréhension, il se demanda ce qu’elle pouvait bien y lire. Entendait-elle les mensonges quand il les proférait quand ils n’avaient que pour but de le rassurer ? Mais étonnamment la pointe d’appréhension se refléta en miroir dans le regard de sa jumelle, mêlée pour elle à un certain agacement. Comme s’il y avait eu dans ses paroles un mot malheureux. Le silence resta suspendu entre eux quelques secondes, comme un aveu muet des blessures qui subsistaient. Il en profita pour la détailler avec plus d’acuité et se maudit d’avoir été aussi peu attentif. Il la connaissait bien trop pour ne pas voir la tension à peine perceptible dans la manière dont elle tenait son dos droit, l’impatience dans sa façon de se saisir de son verre. Evidemment qu’elle ne comptait pas épiloguer sur ses nuits. Elle agissait comme elle le faisait quand elle ne savait pas comment se comporter. Elle prenait un air naturel, comme si elle allait réussir à convaincre son interlocuteur en même temps qu’elle que toute la situation était parfaitement normale et logique. Il était meilleur qu’elle au jeu de la conversation, il l’avait toujours été

- C’était maladroit, tu m’en vois désolé. Commence sur ce qui te préoccupe, je prendrai ta suite.

Façon délicate de la laisser s’exprimer tout en lui sous-entendant qu’elle n’était pas seule dans cette forme de maladresse qui les empêchait de communiquer avec autant de facilité qu’autrefois. Peut-être était-ce sa faute si elle se sentait contrainte de procéder à de telles circonvolutions avant de pouvoir lui parler. Pour préserver ce qu’ils avaient sauvé avec leur réconciliation, il avait habilement éludé tout ce qui constituait un danger et lui avait donné une impression de fragilité. C’était stupide, ils avaient toujours été plus forts à deux et tant pis si pour cela il devait faire violence à son ego. Il pouvait bien lui parler de Skyler. A vrai dire, il était en mesure de lui parler de n’importe quoi si cela réparait les failles qui lui crevaient les yeux en cet instant. Il reposa son verre de vin à peine entamé sur le bord de la desserte devant lui, pour lui indiquer que sa concentration lui était entièrement acquise.


lumos maxima
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Message(#) Sujet: Re: We are family no matther what – Maxton & Blue We are family no matther what  – Maxton & Blue EmptyMer 15 Déc - 15:54

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We are family no matter what
L’ambiance était sereine ; le feu de cheminée crépitait silencieusement dans quelques délicates flammes, le tapis de tissu blanc était confortable, caressant leurs paumes appuyées derrière leur dos, le vin était bon, dans une savoureuse épaisseur qui titillait d’autant plus la langue qu’ils étaient à jeûn. De fait, une curieuse intimité nappait l’atmosphère tranquille de ce début de soirée qui leur était entièrement dédiée. Bluebell scrutait les traits de son frère, aussi bien par habitude d’y lire ses émois que par volonté d’y deviner leur familiarité passée. Oui, l’ambiance était sereine, mais Bluebell ne le savait que trop bien désormais : ces chétifs moments de paix n’étaient guère destinés à perdurer. Malgré elle, car somme toute les traumatismes ne demandaient jamais la permission de s'insuffler dans les mémoires, la douce matinée de leur tragédie s’envola sous son regard. La poussière de la chambre, flottant dans la lumière dorée du soleil qui transperçait par les rideaux ; la chaleur voisine du corps de Maxton, encore assoupi ; les rêves lourds et chargés d’espoir, entre le sommeil réparateur et l’annonce d’une journée prometteuse. A cette quiétude s’était supplantée une odieuse découverte, un violent dégoût, une effroyable honte. Clignant des yeux comme pour mieux chasser ce souvenir intempestif, Bluebell recouvra la vue et le visage interrogateur de son jumeau. Celui-ci lui soumit une demande rhétorique railleuse et pourtant couverte d’une curiosité à laquelle elle ne voulait désormais plus répondre. Sans rien préciser, elle se cacha derrière son verre pour en siroter une gorgée. Si elle s’était écoutée, elle aurait tout arrêté à cet instant précis. Elle aurait toléré la montagne qu’elle voulait dynamiter pour se contenter de l’ombre, du silence, du déni. Oh, qu’elle aurait préféré prendre les parchemins derrière elle et les jeter dans les flammes à leur côté. Finies, ces absurdes histoires de gloire et de richesse - elle aurait alors pu faire mine de seulement solliciter une entrevue privée avec son frère pour s’enquérir d’Erin, du bal de solstice d’hiver dont lui avait parlé Finnbjörn. Au lieu de quoi, l’âpre gorgée de vin lui fit retrousser les lèvres puis claquer la langue. Allons, quand bien même elle aurait souhaité jouer l’innocente et l’enfant candide, elle en aurait été incapable. Il n’était pas courageux d’admettre ses plans et ses ambitions à son frère, de lui admettre qu’elle avait entrepris une correspondance avec leur mère et qu’elle aspirait à reprendre cette quête suspendue. Non, il aurait été bien courageux d’au contraire continuer à feindre le désintéressement, à faire croire que ses plaies béantes avaient cicatrisé et que plus rien ne saignait au fond de ses tourments. Et il s’avère qu’hélas, Bluebell était faible et incapable de cette audace. Détournant le regard sous cette prise de conscience, laquelle éveilla en elle un soubresaut gastrique qu’elle n’avait plus ressenti depuis leurs échanges nocturnes sur la balancelle, elle écouta d’une oreille distraite la réponse de son frère, les yeux plongés dans les flammes. Elle ferma un instant les paupières, profitant de la tonalité bienveillante de sa voix comme elle aurait voulu la retenir avant de retrouver le conflit auquel elle s’attendait résolument, lorsqu’il eut l’indélicatesse de lui attribuer un rôle maternel. Ce dernier mot lui fit aussitôt rouvrir les paupières et retrouver les prunelles de son jumeau. Pendant un fugace instant, elle y lut le même malaise qui s’était emparé d’elle, si bien qu’en cette fraction de seconde, il lui parut que la montagne de tabou qu’ils contournaient habituellement frémit - mais déjà, une vague d’agacement la happa, l’empêchant de s’attarder plus longtemps sur le sujet. Non, elle ne voulait pas jouer le rôle de mère, d’abord parce qu’il aurait été difficile de porter un second masque là où elle ne parvenait même plus à endosser le premier de soeur ; ensuite parce que la perspective de compenser une telle lacune dans leur éducation était d’une certaine manière terriblement angoissante. Comment l’orpheline abandonnée qu’elle était aurait jamais pu réclamer un titre qui lui avait toujours manqué ? A nouveau, Bluebell détourna le regard, mais cette fois-ci par-dessus son épaule pour consulter un instant le tas de parchemins. Il lui fallait connaître leur génitrice avant de s’affubler d’un rôle aussi flou. L’excuse de Maxton, surprenament douce pour eux qui n’avaient jamais été habitués à la demi-mesure, lui fit autant de bien dans l’agitation qu’il lui avait suscitée qu’elle renforça sa volonté initiale de lui parler de ses échanges épistolaires. Quelque chose clochait férocement dans leurs rapports. S’il n’était pas agréable de s’employer à réparer leurs fissures, il était en fin de compte pire de laisser ces plaies sanguinoler. La douleur avait été trop forte pour qu’ils continuent d’y toucher, mais enfin, il était temps de mettre un terme à leur hésitation et un point de suture final à leur souffrance mutuelle.

“Et bien”, commença-t-elle, le timbre hésitant, mais les mots assurés pour se donner une contenance, “j’ai pris une certaine décision qu’il me faut te partager.”. Se raclant la gorge, elle posa à son tour son verre sur la desserte à proximité et, continuant à fuir le regard de Maxton rivé sur son profil, se retourna pour s’emparer du tas de parchemins dans son dos, qu’elle posa lourdement entre eux. “Après tout, nous avons promis de ne plus rien nous cacher, n’est-ce pas ?” Un beau prétexte pour un vilain secret. Effleurant du bout des doigts le parchemin sur le haut de la pile, replié et donc encore illisible, Bluebell fut prise d’un dernier cas de conscience qui revêtait en réalité la seule volonté de profiter d’une seconde de répit de plus. Elle n’avait pas entièrement retrouvé son frère, elle le savait pertinemment dans la rondeur tiède de leurs échanges qui n’avait plus rien de leurs rapports antérieurs. Mais Noël approchait et avec lui, les réminiscences du passé. Il était temps de l’enterrer définitivement, même si malheureusement, les condoléances devaient passer par la mort de l’illusion qui subsistait entre eux. Un décès pour une meilleure renaissance. “Soit” soupira-t-elle à voix basse d’un ton contrit alors qu’elle suspendait le mouvement de ses doigts pour les resserrer autour du parchemin. Ses yeux se levèrent pour consulter ceux de son frère, non pas dans la tentative d’anticiper ses humeurs, mais dans la spontanéité de qui aurait besoin de plus que des mots pour faire entendre son avis. “Nous sommes tous les deux très différents, Maxton, tu en conviendras aisément” fit-elle en guise d’introduction alors qu’elle rapportait le parchemin vers elle, le dépliant précautionneusement sans pour autant se défaire du visage attentif de son jumeau. “Si j’ai commis l’erreur de penser que cette différence faisait de nous des étrangers, j’ai fini par m’apercevoir qu’au contraire, il s’agit de ce qui nous lie le plus.” Inextricablement. “Ton attitude cet été m’a poussé à revenir vers toi et j’ai l’espoir, peut-être un peu naïf, que nous nous sommes retrouvés.” Un faible sourire parcourut ses lèvres. “Mais je n’en demeure pas moins réaliste. Tu n’es plus tout à fait toi-même, et moi non plus.” Son sourire s’estompa alors que son regard glissa finalement sur la lettre qu’elle avait entretemps ouverte de manière à ce qu’elle demeure invisible pour le regard de plus en plus interrogateur de son frère. Un affaissement d’une bûche dans la cheminée se fit entendre avant qu’elle reprenne le fil de son discours, suivant la franchise de ses pensées sans aucun détour - l’honnêteté avait été la seule arme probante dans la reconquête de son jumeau. “La vérité, c’est que j’ai essayé de te ressembler. J’ai voulu prendre du recul, j’ai tenté de me désintéresser de toute cette histoire, je me suis parée de la même nonchalance assurée que tu figures pour avancer.” L’un de ses sourcils s’arqua, comme dans une esquisse de mépris envers cette attitude inadaptée à ses ravages, à ses fureurs, à ses besoins. “Une bien stupide idée, car ce faisant, j’ai oublié que je n’étais justement pas comme toi. Alors à quoi bon continuer de faire semblant ?” souffla-t-elle en relevant ses prunelles. Le miroir de son frère reflétait une appréhension croissante qui semblait sur le point de glisser de ses lèvres, si bien qu’elle leva la main pour lui demander de ne pas encore récupérer la parole. “Je n’ai pas la même force que toi, mon frère. J’aurais tort de le nier, d’autant que cette ridicule mascarade ne m’a guère rapproché de toi comme je l’escomptais” admit-elle non sans une singulière lueur dans son regard, quelque part entre de la honte, du regret et de la colère. “Alors, il y a deux mois, j’ai décidé de poursuivre ce dont j’avais véritablement besoin. Loin de moi l’idée de croire que cela résoudra tout, bien au contraire… Mais, Maxton, c’est mon seul réconfort” conclut-elle en lui tendant aussitôt le parchemin, d’un geste plus raide que la grâce contrôlée de sa gestuelle ordinaire. Il fallait qu’il s’empare du document, vite, avant qu’elle n’ait la curieuse envie de le jeter dans les flammes à leur côté. “Je lui ai écrit.” Cette confidence appuya le mouvement de Maxton pour récupérer la lettre, si bien que son regard courra du parchemin à sa sœur, de sa sœur au parchemin dans une forme d’hésitation. D’un mouvement du menton, Bluebell lui intima de considérer plutôt le document. Elle se réfugia alors dans son verre de vin qu’elle récupéra la main tremblante pour avaler de longues gorgées presque aussi âpres que ses joues qu’elle mordait. Ce soir, la vipère ne cracherait son venin sur personne. Il lui était entièrement réservé, dans une volonté de se punir de ce sentiment de culpabilité qui paradoxalement, la réjouissait au tréfonds de ses plus absurdes hontes.
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Vesper L. Corvere

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Message(#) Sujet: Re: We are family no matther what – Maxton & Blue We are family no matther what  – Maxton & Blue EmptyJeu 13 Jan - 22:56

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Maxton s’installa comma sa sœur le lui demandait, de plus en plus intrigué par la situation, mais également inquiet. Il connaissait trop bien sa jumelle pour ne pas ressentir sa fébrilité. Or, Bluebell n’était que fort rarement dans ce genre d’état. Sa palette d’émotions était aux extrêmes et non à l’anxiété larvée. Elle était soit confiante à en frôler la toute puissance, soit d’une colère sans limite, détruisant tout sur son passage. L’intermédiaire traduisait une forme de culpabilité dont il ne tenait pas à connaître la cause. Preuve que le monde ne semblait pas fonctionner convenablement, elle ne releva ni son erreur, ni ses excuses, préférant faire mine que les mots prononcés n’avaient pas existé, pour continuer vers cet objectif qu’elle était manifestement la seule à connaître. Il arqua un sourcil de plus en plus dubitatif à mesure qu’elle poursuivait, se demandant de quelle décision elle pouvait bien parler. Le cadre douillet, le vin … Après une fugace réflexion, il en déduit qu’elle essayait d’endormir sa méfiance et il était plus étonné qu’agacé par la grossièreté du mécanisme. Avait-elle si peu de crédit pour son intelligence ? Si c’était le cas, c’était vexant.

- Blue, quelle faveur veux-tu m’extorquer ?

Le ton était railleur, mais le regard étonnamment sérieux. Il était capable de sentir le problème. Et d’en éprouver de l’appréhension. Ce n’était pas un sentiment très clair, plus un malaise diffus. Il était incapable d’identifier ce qu’il lui refuserait et qui mériterait une telle opération de séduction. Elle continua en lui indiquant qu’ils étaient différents et il eut aussitôt pour réflexe de croiser les bras, dans un mouvement instinctif de protection. Il n’appréciait pas la tournure que prenait cette discussion. La dernière fois qu’ils avaient énoncé ce fait, c’était lors de la dispute de la chambre d’hôtel et cela ne leur avait guère réussi. Si les plaies n’étaient plus infectées, elles n’étaient pas cicatrisées pour autant. Il essaya de parler, mais se tut dès qu’elle lui fit signe, une pointe de méfiance dans les yeux mais aussi d’indignation quand elle précisa que cette mascarade obscure dont elle parlait ne les avait pas rapprochés. Ils étaient proches, non ?

Puis elle dévoila enfin son jeu et il pensa avec amertume que les efforts de sa sœur étaient en réalité bien insuffisant au regard du sujet de la conversation. Son seul réconfort ? Ce dont elle avait besoin ? Mais comment ne pouvait-elle pas réaliser que tout tournait toujours autour d’elle, sans qu’elle ne mesure jamais ce qu’elle détruisait au passage ?

Dans un premier temps, Maxton observa la lettre que sa jumelle lui tendait sans esquisser le moindre geste pour s’en saisir. Plus qu’un manque d’intérêt, il n’avait aucune envie de lire la fameuse missive. A quoi bon lire les mots d’un fantôme, si ce n’était pour leur permettre de le hanter ? Sa mère avait beau être vivante, ce n’était qu’une apparence. Ombre d’elle-même, son esprit errait dans des limbes dans lesquelles il n’était pas bon de s’aventurer. Ce n’était pas la faute de leur génitrice et en cela il se savait injuste. Mais son existence pour le moins abîmée avait tué la représentation parfaite qu’il s’était figuré pour grandir et il était incapable de le lui pardonner. Pour justifier l’abandon, il avait fallu romancer leurs parents et il n’était pas prêt à oublier cette image là. Bluebell lui présentait toujours la liasse de papiers et il envisagea de se lever pour quitter d’un bond la pièce. Il bouillait de rage et il mourrait d’envie de sortir pour être seul. Il savait bien qu’elle aurait un jour besoin de leur mère. Il avait tout organisé en fonction, tenant compte de ce qu’il connaissait de sa jumelle pour anticiper ses désirs. Mais en échange, elle n’avait pas le droit de lui imposer. Elle ne pensait qu’à elle en agissant ainsi. Et dire qu’il avait cru que les rôles s’étaient inversés pour qu’elle se montre pleine de sollicitude de son égard, comme pour le protéger ! Elle l’était, mais elle ne cesserait jamais de revenir à ses tendances égoïstes.

L’envie de fuir ne fut étouffée que par la peur, encore plus grande, de la perdre. Est-ce que leur réconciliation fragile pouvait supporter un nouveau coup d’éclat de sa part ? Il ne le pensait pas. Leur relation était trop profonde pour qu’une nouvelle colère y mette fin, mais ils seraient en difficulté pour combler une nouvelle distance. Voire, ils finiraient par contempler les ruines de leur relation sans rien pouvoir sauver. Cette perspective était bien plus terrifiante que tous les fantômes du passé. Alors, il se força à prendre le parchemin, les lèvres pincées. Son regard parcourut rapidement les quelques lignes et ce qu’il y vit ne fit que confirmer ses craintes. Le contenu, l’écriture, les taches d’encre … Tout plaidait en faveur d’un écrivain pour le moins diminué et ce n’était pas ce souvenir qu’il souhaitait avoir d’elle. De manière irrationnelle, ce qu’il considérait comme un intérêt feint pour sa personne le mit en colère. Il ne voulait pas qu’elle le trouve beau ou juste qu’elle passe ses journées à l’imaginer, il voulait qu’elle reste dans son monde et lui dans le sien. S’il lui avait manqué, elle aurait dû revenir avant, les protéger d’Angus ou tout simplement ne pas le choisir lui, cet homme aux multiples vices. Tout ce qui dysfonctionnait dans sa vie était de sa faute ou presque. Comment ne pas voir son immixtion dans sa vie avec anxiété dans ces conditions ? Il s’autorisa uniquement deux mots comme commentaire

- Je vois.

Il y avait une acidité à ronger de l’acier dans sa voix. Treize ans ? Elle ne se rappelait même pas de leur âge et il devait s’en réjouir ? Combien de parent fou devait-il subir pour que sa jumelle le laisse en paix ? Ce n’était plus une quête, mais un véritable sacerdoce de supporter son besoin de connaitre leurs origines. Un long voyage dans les Enfers où elle essayait de le pousser dans le Styx pour ponctuer convenablement la balade. Mais quelle folie. Pourquoi courir après les morts quand il était encore possible de réparer les vivants ?

Son venin lui brûla la gorge et, tandis qu’il le ravalait, il rendit les documents à sa sœur, un masque d’indifférence plaqué sur le visage. Il savait qu’elle avait dû y lire des émotions, il n’avait pas été assez rapide pour reprendre contenance, mais pour le reste de la conversation, il lui refusait l’accès à ses pensées. C’était elle qui choisissait de mettre de la distance entre eux en lui imposant ce qu’il vivait comme une agression, alors il allait lui offrir de la froideur en retour. Histoire qu’elle comprenne que leur proximité passée était enviable.

- Tu es libre de tes courriers.

Gardant obstinément les yeux sur la cheminée, il ajouta, imposant toujours autant de distance à sa sœur par cette forme de désinvolture insupportable pour laquelle il avait opté

- Une autre révélation ?

C’était inutilement piquant et donc absolument nécessaire en raison de sa rancœur. Quand elle agissait ainsi, plus par caprice que par impérieuse nécessité, il avait toujours envie de lui hurler que l’amour gémellaire avait ses limites et qu’il ne l’aimait plus. Qu’il en avait sa claque de sa volonté perpétuelle de vivre dans une tragédie, écrasée par un destin qu’elle ne cessait de provoquer. Il lui laissait la scène, l’agonie aussi. La protéger demandait trop d’efforts. Il l’avait tellement habituée à tout accepter qu’elle ne comprendrait pas qu’il se défausse ainsi, mais il n’était pas invincible. Il avait essayé de l’être, sincèrement. Mais il savait aussi qu’il ne dirait jamais rien qu’il pourrait regretter. Rien qui la blesserait trop profondément. Il enchaîna aussitôt pour ne pas lui laisser le temps de répondre, toujours avec un air détaché qu’il était loin de ressentir en réalité

- J’ai croisé Mills lors des premières semaines. Enfin, elle est venue me voir. Elle souhaitait me proposer de l’Exmalum, j’ai refusé.

Formulé ainsi, il n’y avait pas réellement de difficulté, au mieux une vague contrariété. Mais sa sœur était intelligente, elle savait parfaitement que ce qui importait était tout ce qu’il s’évertuait à taire. Rien n’était anodin, ni le laps de temps qu’il avait mis à en parler, ni la minimisation qui suintait de ses mots. Il savait parfaitement qu’il avait failli accepter. Résister avait été une entreprise presque surhumaine et il n’avait jamais cessé de redouter qu’elle réitère son offre. Selon le moment, il conservait un doute réel sur sa capacité à tourner les talons. Après le cours de Thorstein impliquant l’épouvantard, il aurait sombré avec délices. Aujourd’hui quand Bluebell remuait le couteau dans une plaie qui n’était finalement pas cicatrisée, il mourrait d’envie de se ssoustarire à sa présence pour rejoindre une brume cotonneuse. Les questions et implications que son comportement soulevait généraient trop d’anxiété pour son état qui n’était pas consolidé. Il refusait de verbaliser cela par pur égo. Il avait avoué bien des faiblesses à sa sœur pour taire les suivantes maintenant qu’il estimait ne plus avoir besoin d’elle comme béquille. Ce n’était pas une preuve de défiance, seulement de fierté mal placée.

Maxton saisir le verre de vin et fit tourner le liquide sans le boire, tout en prenant soin de ne toujours pas croiser les prunelles de sa sœur. Il n’avait même pas besoin de l’observer pour sentir sa colère. Il soupira et ajouta placidement

- Cela n’a aucune importance.

Tous deux savaient que ce fut justement parce qu’il prononça ces mots que l’événement prenait son intérêt. Dans une forme d’ambivalence malsaine, il voulait qu’elle s’inquiète, tout en conservant ses secrets et sa liberté. Ce n’était pas réellement conscient, plutôt un besoin incompréhensible de la faire culpabiliser pour raviver de vieilles blessures inutilement avec ces courriers. De lui renvoyer en pleine figure que le choix qu’elle venait de faire en lui présentant ces parchemins était particulièrement destructeur.

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Message(#) Sujet: Re: We are family no matther what – Maxton & Blue We are family no matther what  – Maxton & Blue EmptyDim 6 Fév - 16:13

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We are family no matter what
La liberté n’a de sens que pour ceux qui n’ont rien à perdre. Bluebell, en revanche, venait à peine de reprendre droit sur son corps, sur ses ambitions, sur son frère. Aussi n’était-elle nullement libre, bien au contraire. Elle se sentait acculée, quelque part entre le devoir fraternel, les responsabilités de leurs secrets, l'anxiété permanente de ne plus être à la hauteur. Après avoir péniblement rebâti un royaume en perdition, à la seule force d’une volonté pourtant frêle et sans cesse remise en question, il était bien évident que la Serpentard avait de fait absolument tout à perdre - une perspective effrayante qui s’ajoutait à la liste de ses appréhensions. Alors, naturellement, elle ne se sentait guère libre ou du moins, pas encore, pas en cette période bancale, pas en ces conditions chancelantes. Il lui fallait encore un peu de temps pour tout ajuster, méticuleusement, une résolution à la suite de l’autre. Non, pour l’heure, Bluebell n’était pas libre, raison pour laquelle la première remarque de son frère à sa découverte de la lettre la surprit. “Tu es libre de tes courriels.” Absolument pas. Elle lui avait donné cette lettre précisément parce qu’elle avait besoin de son assentiment, parce qu’elle ne serait jamais légère sans l’approbation de son jumeau quant à la direction qu’elle poursuivait. Assentiment qui n’arriva pourtant jamais. Perdues dans les flammes, les prunelles de son jumeau étaient obstinément fixées sur la danse ondulante du feu comme pour mieux y refléter les ardeurs qu’il tentait de couver sous un masque d’apathie. “Au contraire, Maxton, je…” Lui expliquer, lui préciser, lui détailler. Au contraire, Maxton, je suffoque ; je n’ai aucune idée de ce que je fais ; j’essaie seulement de me raccrocher à quelque chose ; soutiens-moi ; dis-moi que j’ai bien fait. “Une autre révélation ?” Sec, cassant, brutal, son ton lui dressa l’échine et retint ses lèvres qui demeurèrent suspendues par une cuisante déception. Il n’avait rien à lui dire. Il ne comprenait pas, ne souhaitait pas entendre, préférait le déni, se confortait de l’illusion qu’elle voulait pourtant détruire. “Non” s’entendit-elle alors répondre dans un souffle sans ne plus afficher aucune expression, en miroir à l'impassibilité de son jumeau. Elle n’avait jamais été reconnue pour son calme, mais le désarroi mêlé d’humiliation qu’elle ressentait face à la désobligeance de son frère lui parut trop lourd pour élever la voix. Peut-être également que la propre posture du Gryffondor, froide et indifférente, asphyxiait davantage les quelques braises qui auraient pu l’enflammer, dans l’écho de leurs dernières disputes qui avaient conduit à des incendies desquels ils ne s’étaient guère remis… Alors, aussi douloureux soit ce silence résolu qui muait ses lèvres pincées, aussi rougis soient ses yeux de la honte d’être ainsi tournée en dérision sur un sujet sensible, Bluebell convint pour la première fois de sa vie de ne pas insister. Et puis, elle n’avait déjà pas le courage de tenir la désinvolture impertinente de son frère ; qu’aurait-elle fait si elle avait de surcroît attisé sa fureur ? Qu’aurait-elle dit en lisant rage et souffrance dans ses yeux ? Plus jamais, non, l’exercice de cet été lui avait été trop fastidieux. Son désintérêt valait résolument mieux que toute opposition frontale… Et ravaler son amertume était bien plus sage que de l’envenimer, lui qui se remettait à peine des pires poisons. “Non, rien de plus” répéta-t-elle dans un murmure. S’attardants quelques longues secondes sur le profil fermé de son frère, dans un ultime espoir qu’il lui concède un fragment d’empathie pour panser la plaie qui l’obnubilait depuis des mois, Bluebell comprit qu’elle n’obtiendrait pas plus ; pas un regard, ni un rictus. Elle décida donc de rabattre son regard sur la cheminée à son tour.

Ce fut peut-être pour cette raison qu’elle sentit soudain une telle bouffée de chaleur. Il n’est en effet guère aisé d’accepter que son frère est peu enclin à entendre ses lubies, mais qu’il est ravageant d’apprendre que ses pires démons le suivent de près, si près qu’ils valsèrent l’espace d’un instant entre eux, profitant des notes détachées de la voix de Maxton pour un bal fantomatique. “Je te demande pardon ?” Sa propre voix fut spectrale, quelque part entre un fragile chuchotement et une menace grondante. Posant son verre de vin sur la console à leur côté afin de ne pas prendre le risque de le renverser sous les fourmillements qui venaient de prendre possession de ses doigts, Bluebell pencha légèrement la tête sur le côté, comme accusant le coup derrière un regard momentanément absent. Elle se figurait Mills, le visage resplendissant d’une fierté nauséabonde, soumettre à son tendre et cher frère la potion qui l’avait ravagé pendant des mois et qu’il avait abandonnée après un laborieux exercice de sevrage. Elle en eut la nausée. “Elle souhaitait te proposer de l’Exmalum ?” répéta-t-elle en revenant d’entre les morts pour consulter à nouveau le visage de Maxton devant elle. En vain, son frère continuait de jouer aux distants, aux désintéressés, aux nonchalants, comme s’il n’avait jamais été d’une quelconque façon addict à cette substance et que cette nouvelle ne valait guère mieux qu’un ragot de bas étage. Pire, il s’empara de son verre pour faire tournoyer le liquide entre ses doigts, préférant vraisemblablement la boisson rougeoyante à la lueur cramoisie qui brillait dans les yeux de sa jumelle. “Cela n’a aucune importance” enchérit-il. Ce fut le coup de grâce. A ce moment, ou quelques secondes avant, ou quelques secondes après, Bluebell flancha, sévissant à une rage telle qu’il lui fut impossible de savoir si elle en voulait davantage à Mills d’être une si sombre garce ou à son frère d’être aussi exécrable. Il ne lui avait pas admis cette rencontre par pure coïncidence advenue au détour d’une conversation, non - il était trop éloquent, trop fourbe pour se risquer à de tels hasards. Il le lui avait précisé à ce stade précis de leur discussion justement pour lui renvoyer le coup de son propre aveu. Dans un éclair d’entendement, qui épaissit l’incendie qui avait déjà commencé à consommer ses pensées, Bluebell laissa échapper un rire jaune. Qu’elle avait été sotte. Elle avait toléré son absence de réaction, elle avait même pris sur elle pour ne pas insister afin de le préserver et ne pas aggraver la situation à peine rétablie ; et lui préférait s’amuser de ce déséquilibre pour la faire basculer, dans une immaturité lamentable. Par tous les dieux, leur relation s’était véritablement inversée. Elle était devenue l’adulte raisonnée et protectrice d’un enfant vindicatif et irréfléchi. “Mills t’a trouvé lors des premières semaines, et tu ne me l’admets qu’aujourd’hui ?” résuma-t-elle finalement en fermant ses poings sur les poils de la fourrure du tapis. “Si cela n’avait réellement aucune importance, tu n’aurais pas attendu si longtemps. A moins que… As-tu hésité ? Non, m’as-tu menti ? En as-tu repris ??” Ses interrogations croissantes la poussèrent progressivement à se pencher en avant, comme cherchant dans le regard fuyant de son frère les réponses qu’elle exigeait. Elle avait envie de s’emparer de son visage d’ange, de le forcer à contempler son œuvre - la colère qu’il avait sculptée dans ses traits inquiets - et d’arracher au passage l’imprudence résignée qui le figeait. Elle avait envie qu’il lise en elle comme par le passé, pour qu’il devine sa hargne et qu’il comprenne son appréhension, tout le paradoxe de haine et de tendresse qui engourdissait ses muscles. Au lieu de quoi, elle demeura penchée un instant, raccrochée seulement par ses poings scellés autour du tapis. Elle se retenait aussi bien de se jeter sur lui que de dériver dans ses plus insidieuses peurs ; Maxton, de retour dans son addiction ; Maxton, enveloppé dans ses délires ; Maxton, paralysé d’une consommation excessive… “C’est une chose de m’en vouloir pour ces lettres, mais c’en est une autre de te jouer de moi” siffla-t-elle alors en retrouvant sa position initiale, comme elle aurait été blessée d’une frappe invisible de son jumeau. La seule constante dans ses mouvements fut son regard braqué sur lui, qu’importe la douleur qu’il lui causait. Qu’il était injuste que ses prunelles reflètent les flammes qu’il contemplait là où les siennes cachaient de pires feux intérieurs. “Je viens de te le dire : tu n’es plus toi-même. Alors, au lieu d’éviter mon regard, tu ferais peut-être mieux d’y contempler le gamin immature qui nie la réalité et préfère son stupide monde d’effluves que j’observe” invectiva-t-elle avec tout le venin qui perlait sur ses gencives.

Et peut-être n’était-elle pas non plus l’adulte éclairée qu’elle se figurait. Ces derniers mots à peine admis, Bluebell mesura l’ampleur démesurée dans laquelle elle s’était réfugiée, mue par son aversion pour son frère de laquelle son amour se stupéfia aussitôt. Lâchant un râle d’énervement, elle plongea son visage entre ses mains dans la tentative ridicule de fuir ce cauchemar. Elle ne voulait plus de ces disputes et de ces insultes, surtout pas maintenant qu’ils étaient de retour à Poudlard, et qu’ils venaient à peine de se retrouver après presqu’un an de défiance ; et pourtant, elle venait d’abattre sur lui une violence qui n’aurait jamais dû lui être dirigée. “Je suis désolée” gémit-elle. Mills, c’était elle qui méritait sa fureur, c’était elle qui devait souffrir. Mais c’était son propre jumeau qui avait, encore une fois, encaissé ses émois. “Ce n’est pas ce que je voulais dire” reprit-elle en sortant son visage des ténèbres. Ses yeux ne brûlaient plus d’animosité et pourtant, ils étaient tout aussi rouges, peut-être de honte, peut-être de crainte, peut-être d’égarement. Son inquiétude la rongerait à jamais, jusqu’à la dernière moëlle qui tenait encore son échine droite. “Seulement…” Seulement, leur communication était rompue, empreinte de maladresse, et leurs propres angoisses ne parvenaient à s’entendre qu’à travers reproches et répliques cinglantes. Aussi Bluebell ne parvint-elle guère à conclure sa phrase, préférant récupérer d’une main tremblante la lettre qu’avait laissée Maxton. Parcourant sommairement les lignes inscrites, qu’elle savait déjà pourtant par cœur de les avoir relues, la Serpentard se résolut soudain à froisser le parchemin qu’elle jeta immédiatement dans les flammes sans aucun mot. Le papier disparut bien plus vite que le cataclysme qu’il avait déclenché, un fascinant spectacle qui tirailla le visage de la jeune fille d’une expression indéchiffrable. Elle connaissait toutes les subtiles nuances de peine et de colère, née dans l’ivresse de la furie, blessée par des chagrins suffocants. Pourtant, en cet instant, il lui parut découvrir une énième teinte. L’envie de détruire Mills. La nécessité de rétablir le lien avec son frère. L’impuissance de parvenir à ces deux objectifs, à moins d’un meurtre. A moins d’un meurtre… Cette pensée lui arracha un inquiétant rictus. Supprimer la cause de la folie de son jumeau, se rapprocher de lui en commettant le même acte. “Je la tuerais” marmonna-t-elle alors avant de retrouver les yeux de Maxton. Quelque part entre une curieuse lubie et une simple exagération, il fut difficile de déterminer le conditionnel du futur, son regard lui-même enseveli de doutes. Elle était arrivée jusqu’ici ferme et résolue, il lui avait fallu quelques minutes pour être déroutée et hagarde. L’envie de connaître sa mère était dorénavant rongée par les flammes, si bien qu’il ne subsistait de ce désir qu’une cendre qu’elle aurait aimée couvrir des restes de Skyler dans l’âtre. Alors, peut-être que la fumée qui tournoyait dans la cheminée, noire de brutalité, noire de folie, aurait enfin expié toutes les ombres qui polluaient encore les jumeaux.
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Vesper L. Corvere

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Message(#) Sujet: Re: We are family no matther what – Maxton & Blue We are family no matther what  – Maxton & Blue EmptyDim 6 Fév - 18:00

We are family no matter what



Alors que Maxton la battait froid pour ses révélations, elle ne manifesta guère plus d'émotions que lui. Oh bien sûr qu'il entendit la demande silencieuse dans sa oix de lui donner son approbation, tout comme il choisit de volontairement de ne pas le faire. Dans le passé, elle lui aurait extorqué. Dans leur nouvelle et fragile dynamique, elle se rangea à son mutisme. Est-ce qu'ils protégeaient leur réconciliation ou est-ce qu'ils saupoudraient joyeusement du sel sur la plaie ? Cela faisait assez mal pour pencher pour la seconde option et en même temps, elle était toujours assise à ses côtés, sans un mot plus haut que l'autre. Chacun aussi seul que l'on pouvait l'être à deux.

Dès que Maxton aborda le sujet de Mills, le grondement menaçant qui s’échappa de la bouche de sa sœur fut aussi agréable qu’inquiétant. Oui, il voulait qu’elle s’inquiète, il avait envie qu’elle s’énerve. Et à la fois, il pressentait sans peine le pugilat qui allait en découler.

- Oui. Prévisible n’est-ce pas ?

Oh il se délectait des éclairs dans sa voix. S’il la poussait encore un tout petit peu, elle allait flancher tout comme le courrier lui avait porté le coup de grâce. Elle était comme une grenade dégoupillée. Elle allait exploser. Il n’eut guère à attendre. Alors qu’il prenait soin de ne plus la regarder, la tension dans ses mots lui indiquait qu’il avait gagné cette manche. Pauvre idiot, s’il avait été assez intelligent pour se rendre compte qu’il n’y avait ni jeu, ni victoire. Il resta parfaitement immobile quand elle lui demanda s’il avait hésité, bien décidé à ne pas répondre. Qu’elle se pose la question était légitime et la réponse tellement logique qu’il ne voyait aucun intérêt à la verbaliser. Bien sûr qu’il avait hésité, cela aurait été si simple de prendre la fiole. Elle ne pouvait le surveiller partout ici, elle n’avait pas accès à son dortoir. Evidemment qu’il avait hésité pour ne lui avouer que maintenant. Mais la suite, bien qu’il ne consentît toujours pas à poser les yeux sur elle le fit tressaillir comme si elle l’avait frappé. Métaphoriquement, c’était le cas. Lui mentir ? Replonger ? Il lui aurait dit. C’était lui faire offense que de penser qu’il l’aurait abreuvé de mensonges pour achever de saccager leur fragile relation. Il détestait qu’elle puisse penser cela, de se rendre compte que sa confiance était si fragile, presque inexistante. C’était parce qu’elle lui avait fait confiance qu’il avait résister, afin d’être certain de ne pas la décevoir. Il pouvait se pardonner d’être le dernier des idiots, pas celui de porter atteinte à leur confiance. Il secoua la tête et répondit froidement

- Bien sûr que non.

Mais elle ne l’écouta pas réellement, emportée par le courroux qu’il avait créé et il ne lui en voulut que plus. Il avait voulu la contrarier, elle le blessait. Comment ferait-elle quand son énième estocade serait en réalité un coup mortel ? Il releva la tête pour plonger ses yeux dans les siens quand elle lança que c’était une chose de lui en vouloir et une autre de se jouer d’elle. Bleu tempête contre bleu de glace, sa colère à elle contre sa violence froide à lui. Il y avait tous les aveux du monde dans son regard, évidemment qu’il avait fait exprès de lui en parler à ce moment, bien sûr qu’il avait voulu la blesser comme cette histoire de lettres l’agressait. Elle le savait, tout comme elle avait toujours su à quel point son comportement était égoïste. Et puisque l’opération cajoleries était terminée et qu’elle frappait désormais pour atteindre ses fondations fragiles, l’instinct de survie reprit le dessus. Fais moi mal et je me défendrai. Dis que je le fais exprès et j’acquiescerai juste pour te contrarier. Leurs démons n’étaient pas encore assez loin pour ne pas se rappeler à eux à la moindre faiblesse. L’étincelle qu’elle créa fit flamber l’incendie qui couvait. C’était toujours aussi inconscient, mais pour se protéger, si elle le repoussait, il jetait automatiquement de l’huile sur le feu pour protéger son esprit. Si la dispute devait mal tourner, ce ne serait pas elle qui serait partie alors qu’elle avait promis le contraire, ce serait lui qui aurait poussé le vice à la faire fuir. Si elle restait après qu’ils se soient hurlés des horreurs, alors elle l’aimait de manière inconditionnelle. Tellement malsain. Tellement logique.

Mais à ce jeu là, elle fut meilleure que lui. Il avait pensé qu’elle lâcherait avant. Parce qu’elle le traitait tellement comme s’il était en sucre depuis cet été qu’il n’avait pas envisagé qu’elle se jetterait dans la dispute avec la même énergie du désespoir qu’auparavant, les mêmes mots tranchants et affutés. Peut-être même pire puisqu’elle savait désormais sa faiblesse, tout comme elle savait qu’il craignait son regard au-delà de ce qu’il était capable de verbaliser. Ses yeux s’écarquillèrent sous l’effet du coup et ses traits perdirent l’indifférence moqueuse censée la rendre folle pour afficher un mélange réel de fureur et de tristesse. Haussant la voix autant qu’elle, il protesta

- Il n’y a pas d’effluves si je ne touche à rien ! Tu n’écoutes pas ! JE N’AI RIEN PRIS !

Tandis qu’il lui criait ces mots, il avait bondi sur ses pieds pour quitter cette pièce et cette querelle ingérable. La fuite était la meilleure des solutions dans leur cas. Mais ses mouvements brusques et désordonnés eurent pour unique effet de faire vaciller la table basse qu’il heurta dans la foulée. Les verres tanguèrent dangereusement, avant de s’écraser sur le sol avec pertes et fracas. Le bruit créa un léger mouvement de recul chez lui, mais fit sursauter sa sœur dans une réaction totalement disproportionnée. Etait-ce le bruit ou les taches d’un sinistre rouge carmin qui s’épanouissaient sur le tapis et le parquet qui lui fit peur ? Impossible de le savoir sans lire dans son esprit. Son air affolé souffla toute trace de colère en lui pour laisser place aux regrets et à la honte.

- Ce n’était pas volontaire. Pardon, je …

Il ne cesserait jamais de l’effrayer. Observant le carnage durant deux secondes, il recula vivement pour se lover dans un fauteuil éloigné, comme si la distance était une solution. Comme durant l’été. Elle ne pouvait craindre ses réactions si elle était hors de sa portée. Elle aussi semblait contrite mais cela n’effaçait rien finalement. Des mois de défiance ne disparaissait ainsi, ni pour elle, ni pour lui. Il déglutit péniblement, étouffé par une impression d’immense gâchis. Il secoua doucement la tête et murmura

- Je suis désolé aussi.

Si seulement il avait été capable de la comprendre pour ces lettres. S’il avait pu être comme elle, résistant à tout, prêt à pardonner des années de griefs à leur mère … Si seulement il ne s’était pas non plus emporté. Il avait l’impression d’être redevenu l’enfant de six ans agressif qu’il avait été jusqu’à ce qu’il comprenne que la froideur était une arme bien plus létale.

Elle lui offrit que ce n’était pas ce qu’elle voulait dire et regarda ses yeux rougis en silence. Après leur éloignement, leur complaisance à outrance avait été leur nouveau poison, continuant d’envenimer leur rapport de manière insidieuse. Ce fut sans doute pour cela qu’il ne choisit pas de se taire mais haussa les épaules pour commenter avec fatalisme

- Mais c’est ce que tu as dit. Je n’aurais jamais dû t’en parler.

Il n’y avait pas d’animosité, juste un constat dépourvu d’émotion. Il ne lui en voulait pas pour cela. Elle avait raison. Il avait été immature. Elle avait tous les droits de ne pas avoir confiance en ses capacités, lui-même n’en était pas certain. Il ne lui reprochait pas ses mots, ni même sa réaction. L’erreur avait été de la mêler à nouveau à ce désastre. Ne lui avait-il pas dit ? Elle n’était pas sa mère, elle n’avait pas à subir cela. Il pouvait régler seul désormais. Elle lui en avait donné les armes cet été. Elle jeta les lettres au feu et il n’eut pas le temps d’esquisser un geste pour les sauver.

- J’ai toujours su que tu lui écrirais. Je crois que je suis presque surpris que tu ne l’aies pas fait immédiatement. Mais je ne suis pas obligé de le savoir, Blue, parce que je ne suis pas capable de le gérer. Quand j’y arriverai, je t’écouterai.

Mais avant, il devait se sauver lui-même. Voilà les sous-entendus qui se dessinaient dans ses propos.

- Si nous sommes la moitié d’une même âme, alors tu es celle qui a la résilience. Moi j’ai gardé la rancœur et contre notre mère, j’en ai pour deux.

Après quelques secondes, elle murmura une menace de mort que Maxton mit une seconde à comprendre. Evidemment qu’elle parlait de Mills. Il se redressa vivement et lui imposa fermement

- Non.

Les raisons qu’il avait de s’opposer au meurtre de Mills étaient multiples et toutes n’étaient pas bonne à dire. La plus raisonnable était qu’ils ne réussiraient pas à cacher un nouveau corps ou à justifier sa disparition. Elle avait certes peu d’amis, mais il ne doutait pas un quart de seconde que Mansfield retournerait le château, pas tant pour les beaux yeux de sa dulcinée, mais la volonté de résoudre l’énigme. L’explication la plus sentimentale était qu’il ne souhaitait pas que sa sœur puisse être en proie aux mêmes tourments que lui. Avant de poignarder Angus, il avait toujours cru que tuer quelqu’un ne lui causerait guère plus d’émotions que d’écraser un cafard. Après tout, en dehors de sa sœur, personne au monde ne lui importait réellement. Sauf Erin, mais c’était encore une autre question. Alors pourquoi aurait-il ressenti quelque chose à la mort d’un de ces autres, ces individus peuplant un monde dont ils ne faisaient pas partie ? La réalité était plus désagréable. Il n’avait aucun regret pour son geste, mais des questions éthiques par dizaines. Sur sa violence larvée, sur son sens de la famille, sur sa stabilité mentale … La plupart des gens pouvait traverser une existence sans tuer et accéder au pouvoir. Pourquoi lui avait-il été incapable d’en faire de même ? Il ne souhaitait ces pensées parasites à personne. Surtout pas à sa précieuse jumelle. Il n’avait pas fait tout cela pour la protéger pour qu’elle se mette en danger pour lui.

- Je n’ai pas fait tout cela pour que tu prennes le moindre risque. Pas de mort. Nous avons trop de secrets en péril désormais. Promets-le moi, Blue.

Et il avait la plus inavouable de toutes ses motivations. Ce murmure qui tournait comme un leitmotiv dans son esprit, terrifiant de conséquences. Si elle mourait, elle emporterait le secret de l’Exmalum avec elle.

lumos maxima

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August P. Rowle

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Message(#) Sujet: Re: We are family no matther what – Maxton & Blue We are family no matther what  – Maxton & Blue EmptyDim 6 Fév - 19:46

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We are family no matter what
Les démons de Maxton ne furent pas les seuls à se tenir derrière leurs épaules, fixant de leurs orbites la scène qui se jouait sous leurs claquements de langue avides. Persuadée que la faiblesse de Maxton était la seule rescapée de leur été, dans un accent de rage de le voir si peu sensible à sa propre peine, Bluebell omit ses propres fragilités, celles qui l’avaient pourtant tenue éveillée des nuits entières et qui la réveillaient parfois encore dans l'intimité de son dortoir. Aussi ne s’attendit-elle guère à la suite des évènements ; tout d’abord, la brutale colère de Maxton qui fendit aussitôt son masque de froideur ; ensuite, ses mouvements saccadés pour s’échapper d’elle et de ses insultes ; enfin, la chute de la console qui renversa leurs verres dans un fracas ensanglanté. La cacophonie lui arracha un frisson de surprise, le liquide poisseux une pâleur cadavérique. Les monstres derrière son dos éclatèrent de rire, opacifiant la salle et étendant le sang qui se répandait sur le tapis, sur le parquet, sur ses genoux à même le sol. Bluebell resta pourtant immobile, le regard macabrement braqué sur le liquide, incapable de se mouvoir jusqu’à ce que Maxton reprenne la parole pour de plates excuses. Ce ne fut qu’à sa voix qu’elle parvint à relever le regard, interrompant aussitôt sa phrase et laissant ainsi un curieux silence flotter entre eux. Alors, enfin, Bluebell reprit à respirer, s’apercevant qu’elle manquait d’air ; et elle tira le col de son pull pour laisser davantage d’espace à sa gorge avant de se reculer précipitamment de manière à fuir l’avancée du vin qui avait déjà imbibé son pantalon. Dans sa frénésie, elle se heurta aux pieds du fauteuil qui s’enfoncèrent violemment dans son dos. Lâchant un juron, elle se recroquevilla à même le sol comme pour mieux rassembler les fragments de son esprit disséminés sur la tache, disséminés dans le feu, disséminés dans les ténèbres.

Après une seconde, ou une minute, elle releva le visage et s’aperçut ainsi que Maxton s’était lui-même reculé dans le fauteuil d’en face. Séparés par le silence et par la flaque de vin, les jumeaux se toisèrent un long moment que Bluebell essaya de briser, en vain. Son regard était raccroché à la culpabilité des prunelles de Maxton, mais ses lèvres, suspendues à une voix qui ne parvenait pas à s’exprimer. Ce n’était même pas un manque de volonté, c’était une pure appréhension d’être à nouveau muette, glacée, éteinte. Enfin, une pénible excuse franchit sa gorge, à laquelle s’ajoutèrent aussitôt les excuses de son frère. Sa capacité à parler, ou simplement la sincérité de son jumeau, insuffla en elle un apaisement absurde. Non, elle n’était pas à nouveau mordue de terreur. Non, elle n’était plus cette idiote coquille vide. Non, Maxton n’était pas brutal. D’ailleurs, il était toujours là. Distant, mais là. “Je n’aurais jamais dû t’en parler.” Bluebell hocha négativement la tête. C’était elle, qui n’aurait jamais dû lui exposer ces lettres. Aussi récupéra-t-elle les parchemins pour les jeter au feu, les observant se consumer dans une expression indéchiffrable. Tout cela était chaotique. Pitoyable. Elle avait convié son frère dans l’espoir absurde de lui partager sa nouvelle lubie, sans même s’apercevoir qu’elle se contentait de réitérer un schéma malsain. Elle l’avait elle-même admis : elle n’était pas encore libre. Alors pourquoi entreprendre une telle quête ? Pourquoi se leurrer de telles illusions ? Son lien avec son frère devait être prioritaire. Un rictus couvrit ses lèvres. Elle avait écrit à leur mère sans même avoir entièrement repris confiance en son jumeau. Qu’il était osé de le blâmer d’avoir changé, quand elle même n’était plus capable d’être celle qu’elle devait pour lui.

De fait, Bluebell accueillit ses aveux d’un haussement d’épaules vaincu, sans parvenir à détacher ses pupilles des flammes qui venaient de dévorer sa correspondance. “A quoi bon” répondit-elle. “A quoi bon m’écouter. Je ne dis que des absurdités... C’est toi qui as raison. La rancœur vaut mieux que la résilience. Tu es réaliste, je suis candide. C’est juste que…” Elle marqua un instant de pause avant de retrouver le regard de son frère. La distance entre eux était aussi douloureuse qu’elle était métaphorique. Elle aurait pu accourir sur l’accoudoir de son fauteuil, cela n’aurait rien changé. Ils auraient continué à sentir cet écart entre eux. “C’est juste que, il est bien plus aisé de se berner d’illusions que d’affronter la vérité. Notre mère est folle à lier” reprit-elle dans un rire sans joie. “Notre père était misérable. Nous avons hérité de leur démence… Et nous sommes impurs” ajouta-t-elle dans un murmure difficilement audible, en contraste avec l’acidité que lui valait ce secret. “Je devrais arborer ta colère au lieu de me raccrocher à de futiles espoirs. Seulement, je n’ai pas ta force.” Sa conclusion mourut dans ses yeux brillants. Il était capable d’avancer grâce à sa rage, mais elle n’avait pas les épaules pour ces ardeurs, préférant nourrir de nouvelles ambitions dans un royaume imaginaire qui l’éloignait chaque jour un peu plus de son jumeau. Oui, elle s’était persuadée qu’elle avait embarqué sur un navire la portant vers de nouveaux horizons, mais à quoi bon si celui-ci l’éloignait du rivage où l’attendait Maxton ? Il n’y avait rien pour eux, là-bas. Tout ce qu’ils possédaient était là, entre eux. “Relâche ton venin, veux-tu ? Tu n’as pas à t’empoisonner pour deux. Sinon, quel intérêt d’avoir sacrifié mon été pour te sevrer” fit-elle sur le ton de l’ironie, cherchant une issue légère à ces aveux pesants. Un sourire se dessina en filigrane sur ses lèvres, lequel s’étira ensuite en un curieux rictus à la pensée de supprimer Mills.

Dans toute sa glorieuse quête d’or, Bluebell avait minimisé le risque que représentait son ennemie. Sa prétention n’avait de limite que sa stupidité : croyait-elle réellement qu’elle pourrait ainsi se moquer de son frère sans en payer les conséquences ? Certes, Maxton venait de lui affirmer par deux reprises qu’il n’avait pas replongé, ce qui était en réalité aussi soulageant qu’anxiogène. A la manière d’une appréhension, tant qu’elle n’était pas réelle, elle demeurait possible, un paradoxe qui ne trouverait une solution qu’en coupant sa racine. Mills. Cette mauvaise herbe, cette gueuse, cette catin. Laissant ses pensées rouler sur ses lèvres, Bluebell arqua des sourcils à la riposte ferme de son jumeau. Si elle se doutait qu’il ne la laisserait pas si aisément ôter une vie, elle eut en vérité du mal à en comprendre le motif. Elle se demanda même l’espace d’une lourde seconde s’il ne s’était pas opposé à cette possibilité pour la seule perspective d’ainsi continuer à trouver de l’Exmalum… Ce qu’il démentit aussitôt en précisant sa pensée.“Certes” consentit-elle avec une véritable déception malgré l’incertitude de sa volonté. Son dégoût pour Mills ne se laisserait pas dompter avec le seul argument des secrets. Non, Mills ne s’en tirerait pas de la sorte. On ne mettait pas en péril la santé de son frère sans une quelconque condamnation… Et puisque la mort n’était pas une option viable pour le moment, la torture serait un bon prix compensatoire. Bluebell garda ainsi le silence en reportant son attention sur la marre de vin rouge entre eux. La tache avait commencé à sécher, son angoisse, à s’évaporer. De fait, la vue de cette substance sanguinolante ne lui valut plus rien d’autre que de sordides aspirations. Non, elle ne pourrait pas l’assassiner. Mais verser un peu de sang vaudrait bien une redevance. Celui de Skyler contre celui de son frère, qu’elle avait sali de sa bêtise. “Je te le promets” chuchota-t-elle en caressant déjà bien d’autres hypothèses. Après tout, elle venait d'admettre ce qu'elle tentait vainement de fuir depuis des mois. Ils étaient nés de la folie, de l'ire, de la rancune et n'avaient survécu que par leur géméllité. Ils étaient déments, mais l'un pour l'autre. Plutôt que de courir après la droiture, mieux valait se laisser aller dans la fibre même de leur nature. Déjà, son sang se réchauffait. Son rôle n'était plus de courir après un Eldorado, son rôle était de défendre férocement les reliques de sa famille. Maxton. Et Bluebell se jura, outre la promesse à son frère, de ne plus dévier de ce chemin qui commençait par son dortoir.
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Message(#) Sujet: Re: We are family no matther what – Maxton & Blue We are family no matther what  – Maxton & Blue EmptyDim 6 Fév - 22:41

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La réaction de sa sœur fut si violente, si viscérale que la culpabilité lui donna envie de vomir. Elle pouvait bien l’agonir d’injures, elle ne le détesterait jamais en cet instant comme il se haissait. Elle heurta le canapé derrière elle en essayant de se soustraire à maladresse brutale et au liquide dangereusement rouge. Lui-même tenta de s’y soustraire comme il le pouvait sans l’abandonner dans cette pièce déserte.

Lové dans son fauteuil, il l’observa s’avouer vaincue. Ses épaules baissées, son regard fixant les flammes et ses murmures presque inaudibles, tout dans la posture de sa sœur lui brisait le cœur aussi sûrement que leur dispute précédente. Peut-être même plus. Ses accès de colère étaient toujours blessants, mais rien ne faisait autant saigner son cœur que de la voir malheureuse. C’était viscéral, une émotion dont il était totalement incapable de se couper. Même dans leurs pires instants, il avait senti son estomac se tordre en la voyant triste. Et exactement comme l’an dernier, il ne savait plus ce qu’il avait le droit ou non de faire. Avant, quand toute leur relation était naturelle, il serait allé la consoler. Aujourd’hui et après lui avoir fait peur, il ne se sentait pas le droit de lui imposer sa proximité et pourtant … Elle conclut sa tirade, ses grands yeux brillants dans les siens et il se leva pour aller s’asseoir près d’elle. Il prit soin de s’approcher lentement, guettant un geste de recul de sa part qui ne vint jamais. Peut-être que c’était la preuve que tout aussi fragile qu’il était, leur lien était toujours bien réel. Il soupira et resta quelques instants silencieux, réfléchissant à la manière de formuler les choses. Entre sa colère légitime mais disproportionnée et le tableau apocalyptique qu’elle peignait, il devait exister une juste mesure, une vérité dont ils pouvaient se rapprocher à défaut de pouvoir l’atteindre. Il voulait protéger son esprit encore vulnérable, pas fragiliser celui de sa sœur en retour. Il n’avait pas besoin qu’elle soit au plus bas pour se protéger.

- Tu as dit que nous étions différents au début de cette conversation. C’est vrai et je pense qu’il n’y a pas une version meilleure que l’autre. Si tu n’étais pas résiliente, tu ne m’aurais jamais pardonné tout ça. Et c’est parce que tu sais voir l’espoir quand il n’y en a presque plus que nous nous sommes retrouvés cet été. Tu l’avais sans doute dit pour me rassurer, mais tu avais raison. Nous ne ressemblons pas nos parents. Nous nous sommes construits sans eux, bien trop loin de leurs démons pour qu’ils nous affectent. Ta personnalité ne vaut pas mieux que la mienne et j’en aime chaque facette. Je suis désolé si tu as cru le contraire. J’ai juste besoin de plus de temps que toi.

Après avoir esquissé un geste qu’il avait arrêté, il finit par poser délicatement sa main sur celle de sa sœur, toujours dans l’attente d’une réaction où elle se dégagerait pour fuir en hurlant de peur. Cette crainte l’avait presque quitté avant de la voir sursauter ainsi devant les verres brisés. Maintenant, il commençait à se dire que ce doute précis ne le quitterait jamais. C’était plutôt douloureux que toutes les missives du monde envoyées par des fantômes aux traits de leur mère. Peut-être même qu’il n’aurait pas dû lui quémander ce geste de tendresse. Mais ils en avaient besoin, non ? Comme si les excuses et les mots n’atteignaient jamais entièrement leur but. Depuis leur dispute, quoi qu’ils disent, il y a une dissonance, un contretemps dans la mélodie. Mais les gestes eux, ne mentaient pas. Il y avait la main qu’elle passait dans ses cheveux pour le recoiffer qui était l’assurance muette qu’elle souhaitait sa proximité, la façon qu’elle avait eu de le subir cet été mais aussi son geste pour des excuses muettes et sincères.

- Quant à notre sang … Jusqu’à preuve du contraire, nous sommes des Sherwin et il n’y a aucun doute supplémentaire à émettre.

Sur ce point en particulier, sa voix ne souffrait aucune contestation. Elle pouvait bien s’interroger sur ce qu’ils étaient, ils n’avaient aucun autre choix que d’enterrer ce problème avec Angus six pieds sous terre. Au-delà de préserver le train de vie, lui était bien plus conscient que sa sœur que c’était une nécessité pour leur sécurité. Ils seraient livrés à eux-mêmes dans un monde qui leur serait hostile si leur secret s’ébruitait un jour. Bien trop pour qu’il la protège, trop pour qu’il puisse sauver quoi que ce soit de leur situation. Alors elle devait apprendre à se taire, à refouler cette vérité si profondément dans son esprit qu’elle aurait des allures de cauchemars sans fondement. C’était au-delà d’important. C’était vital. Après de nouvelles secondes de silence, il murmura avec bien moins d’assurance

- Moi, je n’ai pas envie de lui écrire. Je lui en veux. Je lui en veux de l’avoir choisi lui comme géniteur, je lui en veux d’être partie et je crois que je lui en veux par-dessus tout d’être trop diminuée pour revenir. Tant mieux si tu as fait ton deuil, j’aimerais que tu me laisses le temps de faire le mien

Comme toujours quand il réagissait violemment, les raisons qui se cachaient derrière son mouvement d’humeur incontrôlable étaient étonnamment enfantines. Ce qu’il décrivait n’était rien de plus qu’une rancœur classique d’un enfant abandonné, tiraillé entre sa colère et son envie de retrouver son parent. Il n’avait jamais compris qu’il avait investi l’imaginaire de leurs parents bien au-delà de sa jumelle. Au contraire, elle était celle qui en parlait alors il avait cru un temps que leur existence l’indifférait. Rien n’aurait pu être plus faux.

Il poussa un soupir de soulagement quand elle lui promit de ne pas tuer Skyler. Un problème en moins. Il ne pouvait pas tous les gérer. Oh, il n’était pas fou, elle avait lâché ce serment bien trop facilement. Elle avait un plan en tête où Mills serait la victime toute désignée mais il n’allait pas l’arrêter pour cela. Exiger un pacte de non-agression aurait été aussi impossible que contreproductif. Elle aurait compris que c’était l’addiction qui parlait à travers sa bouche. Là, c’était encore le bon sens. Fixant la tache de vin qui séchait, il se releva et lui tendit la main

- Allons prendre l’air.

Fuyons le sang, qu’il soit réel ou qu’il soit un simple verre de vin renversé.

lumos maxima

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Message(#) Sujet: Re: We are family no matther what – Maxton & Blue We are family no matther what  – Maxton & Blue EmptyMar 8 Fév - 22:11

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We are family no matter what
Reflets d’un même miroir. Bluebell ne parvenait pas, ou plus, à s’ôter cette image lorsqu’elle contemplait les fins traits du visage de son frère. Ses prunelles miroitaient les mêmes nuances bleutées que les siennes, quelque part entre l’azur et le saphir, tout en exhibant des tonalités opposées, à la manière d’une glace qui inverserait les perspectives. Elle éclatait comme une étincelle, captivante dans son ardeur, dangereuse dans ses extrêmes. Il brillait comme la surface de l’eau, envoûtant dans ses manières, menaçant dans ses profondeurs. Cette différence s’avérait parfois effrayante, dans la mesure où ils représentaient l’un pour l’autre le seul véritable ennemi qu’ils pourraient jamais craindre. Les flammes pouvaient mourir sous les eaux et les houles se dissiper sous le feu. Pourtant, ils avaient su en tirer une force aussi sauvage qu’assurée ; Bluebell détruisait, Maxton apaisait - Maxton glaçait, Bluebell réchauffait. Une synergie qu’ils n’avaient jamais remise en cause, au contraire ; ils s’étaient chacun bâti à travers le potentiel de l’autre sans même considérer le risque de fracture avec lequel ils jouaient naïvement. Et puis, un jour, le miroir se fissura, avant de tomber en un millier de morceaux tranchants qui mutilèrent leur corps, leur gémellité, leurs rêves. Les flammes avaient péri par noyade et l’océan s’était vidé. Après des années d’équilibre, leur monde avait cessé de tourner et chacun avait essayé de réapprendre à vivre sans le repère de l’autre, dans une terrifiante obscurité qui avait suffisamment rongé leurs songes pour encore s’immiscer de manière parasitaire dans leurs derniers cauchemars. Et enfin, à force d’avancer dans le noir, ils parvinrent à retrouver l’image de l’autre, récupérant chaque éclat laissé au sol, quitte à se blesser et à verser quelques gouttes de sang, pour reconstituer progressivement le miroir brisé. Alors, naturellement, le reflet avait changé. Maxton avait toujours les mêmes yeux azur, ou saphir, tout comme ses délicates paroles ondulaient toujours dans sa gorge. Seulement, quelques fêlures et imprécisions fragmentaient désormais une perception autrefois lisse et immaculée. Il leur faudrait des années pour parvenir à nouveau au travail d’orfèvre qui avait sculpté leurs rapports. Mais la main sur la sienne semblait prête à la tâche. “Moi aussi, j’en aime chaque facette” chuchota-t-elle d’une voix enfantine en réponse à son frère. Il avait entièrement raison. Leurs différences étaient aussi inquiétantes que bienvenues. Jusqu’alors, elles les avaient conduits à travers les Enfers ; un seul égarement, aussi sombre soit-il, ne devait pas remettre en cause cet état de fait duquel ils se nourrissaient. Bluebell avait besoin de sa rancœur pour appuyer sa détermination et de la même façon, c’était le désoeuvrement de son jumeau qui avait insufflé en elle la force de le retrouver. Posant son regard sur le visage de son jumeau désormais à ses côtés, Bluebell accueillit cette proximité avec une facilité qui balaya son soubresaut précédent à la vue de la tache de vin. La chaleur de ses doigts réchauffa ses phalanges, autant que le discours de son frère rassura ses plus irrationnelles craintes. Alors, elle laissa tomber son crâne contre l’épaule du Gryffondor, portant son attention dans le vide, loin de la substance retenue dans le tapis, loin du désordre de ses pensées, loin de ses lubies familiales. La présence de Maxton suffisait à bâtir un royaume, même dans la boue.

De fait, il eut également raison sur le fait que les impuretés de leur sang ne comptaient guère. Ou plus exactement, qu’il ne s’agissait que d’un grossier détail largement estompé par les valeurs inculquées qu’on leur avait inculquées. Des souvenirs éparses qu’avait conservés Bluebell de leur expédition l’année passée, la voix rassurante d’Elisabeth lui rappelant qu’ils avaient hérité de leur lignée qu’importe leur origine martelait régulièrement ses peurs, comme un marteau redresserait les fers les plus dissidents. Oh, certes, il n’était pas aisé de se contenter d’une famille adoptive pour taire la réalité, mais au moins Bluebell se consolait-elle de la vérité, bien différente. En l’occurrence, elle était la digne héritière d’une noblesse ancestrale et oeuvrerait en conséquence, à la hauteur des attentes exigées par sa posture. Une mission qu’elle poursuivrait avec délice, aussi bien parce qu’elle collait à son éthique que parce qu’elle lui promettait la survie de son secret. Qui irait jamais remettre en cause les origines de la plus fervente recrue ? “En effet. Nous avons tenu jusque là, et nous tiendrons jusqu’au bout” ajouta-t-elle à la remarque de son frère, sans chercher à raccrocher son regard encore perdu dans le vide. Il n’y avait même pas à arguer une preuve du contraire. Il n’y aurait jamais de contraire. Ils n’avaient pas vécu seize ans de la sorte pour qu’une simple révélation, enterrée avec la cause même de leur tare, balaie les années qu’il leur restait à vivre. Personne n’avait jamais douté de leur sang et il convenait d’avancer en ce sens, ce qui ne serait possible que si la brune elle-même consentait à reprendre sa route comme si elle n’en avait jamais dévié. La voix de Maxton interrompit son orgueil comme une brise aurait soufflé sur une brindille ; dans un murmure, il admit son besoin de temps pour faire son deuil. Bluebell releva son visage pour consulter le regard peiné de son jumeau, qu’elle eut du mal à saisir… En quoi lui fallait-il plus de temps ? Elle-même n’avait toujours pas franchi la première étape, vivant encore à travers un déni que les flammes venaient à peine de dévorer. De toute évidence, sa correspondance ne relevait que de son désir de fuir les faits. Leur mère était alitée d’une déplorable folie, bien loin des épopées chevaleresques qu’ils avaient tissées dans leurs nuits infantiles sans sommeil. “Je suis loin d’avoir fait mon deuil, tu sais” glissa-t-elle dans un même chuchotement. Ils n’avaient plus rien des deux adolescents assertifs qu’ils montraient le jour. Le soir était tombé sur le château, et avec lui, les réminiscences de leur enfance qui brillait jusque dans leurs prunelles blessées raccrochées les unes aux autres. “Seulement, je ne lui en veux pas comme toi. En vérité, je n’en suis même pas encore à ce stade. Non, au contraire, je me raccrocherais à n’importe quoi pour ne pas tomber dans cette colère.” Comme des lettres. Ne lui avait-elle pas déjà rappelé à deux reprises qu’elle n’avait pas sa force ? “Prends tout le temps qu’il te faudra. Je serai quoiqu’il en soit derrière toi.” Figuré comme propre, le sens de ses paroles demeura suspendu entre eux un instant où seules les bûches de la cheminée se surprirent à craqueler. Le silence était d’or à Poudlard, et celui de cette seconde sembla couvert des plus beaux apparats.

Mais déjà, le corps sans vie de Skyler siégea au cœur de la salle, laissant Bluebell pensive, les sourcils froncés. Pourquoi cette promesse ? Oh, bien sûr, elle avait entendu les arguments parfaitement raisonnés de son frère, mais ce faisant, il faisait fi des motifs plus insidieux, plus courtois, plus moraux. Toutes les erreurs doivent donner lieu à une correction afin de s’assurer qu’elles ne se réitèrent plus. Une vilaine plaisanterie aurait pu suffire, mais Mills avait choisi d’aggraver son cas dans l’attente de sa sentence en allant jusqu’à provoquer les nerfs de Maxton à l’insu de sa jumelle… Une terrible faute qui n’appelait plus seulement une sanction, mais un châtiment. Si tout ce raisonnement ne tenait qu’à elle, Bluebell aurait déjà dévalé les escaliers la menant aux cachots pour supprimer cette vie impertinente. Hélas, Maxton avait également son mot à dire, non pas en qualité de victime des inepties de la Serpentard, mais en guise de jumeau de Bluebell. Il était le seul qu’elle écouterait jamais quand les pires tempêtes arrachaient les voix des autres. En l’occurrence, son sermon sonna comme une obligation qu’elle devait considérer à l’approche du cataclysme. Détournant le regard afin de ne pas montrer sa déception de ne pas commettre ce meurtre légitime, qui sonnait par ailleurs comme une évidente opportunité de rétablir l’équilibre entre eux, Bluebell considéra un instant la flaque de vin rouge étendue dans le tapis. Du sang. C’était le seul compromis en capacité de respecter la demande de son frère et sa farouche volonté de meurtrir cette catin, comme elle avait blessé Maxton. L’entailler, afin qu’elle exhibe une trace de sa lâcheté, afin qu’elle soit aussi déformée que le délicat minois de son jumeau l’avait été au cours de l’été en raison du manque. Ce seul souvenir raviva la pulsion qu’elle avait étouffée en acceptant de ne pas tuer. Le venin glissa entre ses veines, s’immisça dans ses membres, recouvrit son regard progressivement teinté du rouge du vin renversé. “Tu m’excuseras, mais j’ai un devoir à rendre” fit-elle d’une voix étrangement mécanique, comme débitant une excuse préconstruite. Il ne s’agissait pas d’un devoir scolaire, mais d’un devoir moral en réparant le préjudice subi. “Nous nous aérerons l’esprit une prochaine fois” ajouta-t-elle en retrouvant les iris de son frère. Un bref rictus couvrit ses lèvres, quelque part entre de la douceur et du fatalisme, lorsqu’elle se leva précipitamment pour rassembler ses affaires. Claquant des doigts, elle pria l’elfe de maison qui était réapparu de s’occuper du tapis et des morceaux de verre éparpillés avant de se redresser pour faire une dernière fois face à son frère, encore sur le sol, quelque peu surpris de son empressement soudain. “Navrée de te quitter si vite” fit-elle alors en réhaussant la hanse de son sac sur son épaule. Sa voix soulevait une délicate sincérité là où ses traits semblaient retenir une furieuse expression. “Je te retrouverai demain, au petit-déjeuner. D’ici là, repose-toi bien, comme tu l’as fait jusqu’à présent. Tâche de noter tes rêves afin de me les raconter.” S’approchant de lui, Bluebell s’accroupit pour parvenir à sa hauteur. Elle posa alors sa main sur sa joue, dans une caresse qui, curieusement, éveilla dans son regard une folie douce. Les joues de son frère étaient moins creuses que cet été, une excellente nouvelle qui ne retirait en rien l’aversion que lui valait ce souvenir. Ses lèvres s’entrouvrirent, comme pour un aveu, comme pour une confidence, avant de se refermer aussitôt. Puis, Bluebell se redressa et quitta sans autre mesure la tour privilège en direction des cachots. A sa grande surprise, le château avait changé de couleur. Elle ne voyait plus que du rouge.
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