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(#) Sujet: Tracking the beast ☼ Erin & Finnbjörn Ven 9 Juil - 17:53
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(#) Sujet: Re: Tracking the beast ☼ Erin & Finnbjörn Dim 11 Juil - 18:48
( tracking the beast | ERIN ♚ FINNBJÖRN )
Finnbjörn avait frappé fort et visé juste. Il était venu me trouver hier soir alors que le soleil déclinait — sans jamais disparaître complètement, nous offrant des nuits diurnes qui n’étaient pas au goût de tout le monde — pour m’inviter à le retrouver à l’entrée du château, demain après le petit-déjeuner, suffisamment vêtue pour une longue marche. Il n’en fallait pas plus pour réveiller ma curiosité et la faire flamber d’une centaine de spéculations, toutes aussi vaines les unes que les autres. Mon tendre frère aimait plus que tout pouvoir faire son petit effet et, dès lors que j’avais la certitude d’obtenir bientôt le fin mot de l’histoire et qu’on ne laisserait pas ma curiosité sans rien à se mettre sous la dent, j’étais sa première spectatrice. Les quelques heures de sommeil que m’avaient laissé mes échanges nocturnes avec Junior m’offrirent un sommeil de plomb dont je n’eus pourtant aucune peine à me tirer quand le début de cette nouvelle journée s’annonça. Un petit-déjeuner frugal — à l’image de l’austérité ambiante — rapidement englouti et j’étais fin prête, habillée comme mon frère me l’avait préconisé. Ma cape la plus chaude, mes gants en peau de dragon, ma baguette précieusement placée sous la manche d’un pull en cachemire et mes bottes de cuir dont les lacets m’étreignaient de la cheville jusqu’au genou. Je n’avais plus qu’à le suivre.
Le sol gelé craquait sous nos pas qui avalaient les mètres et le dénivelé. Un vent froid soulevait mes cheveux longs à intervalles réguliers mais nous marchions depuis quelques heures déjà et mon corps entier se complaisait d’une douche chaleur. L’effort ne me faisait pas peur mais la marche était un exercice bien différent d’un match de Quidditch — ce à quoi j’étais bien plus habituée — et ma respiration s’était faite sifflante depuis plusieurs dizaines de minutes déjà. Rien d’incapacitant ou de suffisant pour me faire ralentir. Au bout de notre chemin, il y aurait un Troll des montagnes et la perspective d’une traque palpitante. La silhouette de mon jumeau s’agite et son index se tend à la verticale tandis que son profil me dispense quelques précieux conseils. Mon assentiment porté par le vent lui parvient et nous poursuivons notre marche. Le ciel se déchire sans préavis, laissant quelques rayons de soleil percer la couche grisâtre qui l’avait envahi. Par delà les flancs escarpés de cette montagne que nous gravissons, nous pouvons apercevoir le domaine de Durmstrang se dessiner sous nos yeux clairs. Son lac immense, sa forêt touffue, ses tours sévères… Même de là-haut, je perçois toute la dureté des lieux, une dureté capable de forger des sorciers éminents et non pas les pleutres qui encombrent les couloirs de Poudlard. Les lieux correspondent à cet idéal que nous approchons, pas à pas — maintenant que Grand-Père est à la tête de l’école, ce n’est qu’une question de temps avant que son influence ne s’étende, que le Ministère ne retrouve sa gloire et que la société sorcière ne suive le même chemin —, mais l’absence de mon meilleur ami et l’éloignement forcé dont nous sommes les prisonniers m’empêchent de jouir pleinement de cet endroit empreint d’une beauté violente. Néanmoins, en cet instant précis, alors que nous dominons tous deux un paysage dont nous sommes les maîtres légitimes, la satisfaction est pleine et sauvage. Oui, mon jumeau avait frappé fort et visé juste.
C’en était presque inquiétant : depuis quand Finnbjörn était-il sentimental, doué d’empathie, capable de percevoir les affects de ceux qui l’entouraient pour tenter de les apaiser ? Non pas que je m’en plaigne, son geste me touchait plus que je ne saurais le reconnaître. En tête-à-tête avec mon frère, sur les pistes d’un mont vierge de toute présence humaine, je prenais grand plaisir à renouer avec toute notre supériorité et ce lien qui traverserait les âges et les épreuves. Son accent me tire de mes pensées et réveille un sourire enflammé. « En théorrrie, je devrrrais savoirrr le manier malgrrré les conditions » mentis-je pour le seul plaisir de le voir peser le pour et le contre en se demandant si je suis sérieuse ou non. Il aura vite fait de trancher, bien évidemment, mais nul plaisir n’est jamais petit quand il s’agit de l’embêter. Après ce bref échange, nous reprenons notre cheminement à travers les quelques flocons que les nuages lourds égaraient autour de nous.
Face à nous se dresse une pointe immense, qui semble tutoyer les hauteurs les plus élevées. Véritable statue de glace qui nous domine et rajoute une dimension farouche à ce désert de rochers et de neige. Je me demande combien de temps il faudrait pour voler jusqu’à son sommet : est-ce qu’il y a seulement encore de l’air, si loin du sol, si proche des étoiles ? La curiosité me dévore mais les chances de la satisfaire un jour sont minces. M’envoler si haut ne me fait pas peur, mais la raréfaction de l’air pourrait entraîner de plus graves conséquences. J’étais certes impulsive, mais pas suicidaire. Pas aussi franchement, du moins. Cette espèce de sentier sur lequel nous évoluons serpente le long de la montagne, nous entraînant toujours plus profondément dans les tréfonds de ce royaume inhumain. D’un côté, le flanc rocheux dressé à la verticale ; de l’autre, le vide vertigineux. Et soudainement, devant nous, une falaise séparée de notre position par un vide dont on ne distinguait même pas la fin. Des abysses de brume dans un territoire glacé. Je savoure en silence toute la majesté de cet endroit : dangereux et hostile, tout le monde n’était pas apte à en venir à bout, mais je ne doutais pas un seul instant que nos efforts conjugués et nos capacités bien supérieures au commun des sorciers étaient à même de triompher.
Tandis que le silence souligne toute l’immensité qui nous englobe, que le vent forcit et se lance à l’assaut de nos cheveux bruns avec plus de véhémence, que nos cils gelés cristallisent un peu plus nos regards opalins, une excitation brûlante me submerge, coulant dans mes veines comme un feu liquide incapable de me faire du mal, et mes doigts se glissent le long de ceux de mon jumeau, partageant l’émotion de l’instant d’une brève pression. Je constate que, comme à son habitude, il a minutieusement préparé chaque étape de cette expédition. Il sort une version miniature de mon balai et l’agrandit avant de refermer son sac pendant que j’enroule mes doigts autour du manche soigneusement poli. « Surrrtout accrrroche-toi bien » je lui susurre tandis que je le sens s’accrocher à moi. « Ça pourrrait secouer. » Je ne cache même pas le plaisir que je prends à le taquiner. Il avait trouvé la plus belle façon de réveiller cette flamme qui s’ennuyait ferme, mais jouer avec le feu signifiait bien souvent se brûler. Heureusement pour lui, mon humeur réjouie me rendait tout à fait charmante.
Mon pied frappe le sol avec la force de l’habitude et nous nous élevons lentement au-dessus de ces étendues de neige édentées et escarpées. Je sens que Finn se crispe et mon sourire se remplit d’une insolence amusée. Une légère pression et nous avançons plus franchement. Sous nos pieds, le gouffre sans fin nous promet une chute mortelle si je commets la moindre erreur. Ça n’en est que plus excitant. « N’est pas magnifique ? » criai-je d’une forte pour surpasser le bruit du vent, nous immobilisant au-dessus de ce précipice que le brouillard masque en partie. Peut-être bien que j’éprouvais un plaisir sadique à planer un peu plus longtemps que nécessaire au-dessus du vide. Le moment prit probablement les allures d’une éternité pour mon tendre jumeau, il s’évapora en un clin d'œil pour moi. Je me remis en mouvement, observant avec une attention accrue les reliefs de cette falaise qui n’attendait que nous, à la recherche d’un endroit stable pour nous poser. Le vent était vicieux et venait d’un côté après l’autre, soulevant nos deux silhouettes avant de les rabattre dans un sens, puis dans l’autre. Une véritable tempête nous aurait simplement ballotté comme deux fétus de paille sans que je ne puisse rien y faire, mais je bandais toutes mes forces pour que, malgré les secousses, notre trajectoire soit la plus fluide et la plus directe possible. Notre atterrissage ne fut pas parfait, mais nous posâmes le pied à l’endroit que je visais et sans chute d’aucune sorte. Je dénouai mes doigts un à un, les agitant pour permettre à mon sang de circuler de nouveau correctement, tant j’avais serré fort le manche. Puis mon regard parti à la recherche de celui de Finn, cherchant à distinguer si sa pâleur habituelle masquait une quelconque nausée. « Il me tarrrde de rrremettrrre ça au rrretourrr. » D’un mouvement souple, je réduisis le balai à une taille de jouet et le tendis à mon frère. « Parrr où allons-nous maintenant ? » lui demandai-je, la voix vibrante d’enthousiasme.
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Le précipice nous nargue de toute sa profondeur, ses brumes opaques nous défiant de les traverser. Vertigineux. Les vents sont capricieux mais il en fallait bien plus pour me faire hésiter — alors que dire de reculer. Si cette nature brutale nous nargue, nous la toisons, certains de notre supériorité, considérant les abysses comme un simple contre-temps dont nous ne pouvons que triompher. Je passe une jambe par-dessus mon balai tout en gratifiant mon frère adoré de quelques railleries qui le raviront, sans aucun doute. Lui qui n'a jamais aimé voler doit se sentir impatient de m'accompagner sur ce qu'il ne voit que comme un bout de bois à peine capable de ramasser la poussière. Plus vraisemblablement, il doit déjà se languir de l'instant où ses bottes s'enfonceront dans la neige qui nous attend, de l'autre côté. Il n'empêche, l'air de Durmstrang rendrait Finnbjörn presque… jovial. L'espièglerie n'est certes pas l'une de ses qualités, mais le temps passé ici additionné aux succès qui accompagnent notre famille et nos idéaux depuis la fin de l'année n'ont pas eu pour seul effet de le faire se pavaner comme un paon au milieu de sa cour, non : ils auront également eu le mérite de lui instiller quelques degrés d'un sens de l'humour encore frileux mais qui avait le mérite de vivoter après toutes ces années d'absence. Dès que je sens les mains de mon jumeau se poser sur mes hanches, je resserre les miennes autour du manche. Et je lève les yeux au ciel en l'entendant parler de sa baguette magique. « Concentrrre-toi plutôt pourrr bien te tenirrr à moi. » J'avais toutes les capacités et le talent requis pour l'emmener de l'autre côté de ce ravin sans fin ; alors qu'il me fasse confiance plutôt que de s'accrocher fébrilement à sa baguette. Bien entendu, il ne serait pas là si ça n'était pas le cas et je le savais, mieux que personne. Mais pour bien lui prouver que nos baguettes ne nous seraient pas d'une grande utilité, je pris un malin plaisir à frapper le sol avec une certaine violence qui n'était pas nécessaire, emportant nos deux silhouettes vers les hauteurs laiteuses d'un ciel nuageux.
Le vol n'est que pur plaisir. Une satisfaction pleine plane sur mes lèvres mordues par le froid. Plus je nous élève et plus la force du vent se fait sentir, donnant à cette traversée des allures d'équilibriste qui flattent mon amour pour les sensations de ce genre. Au-dessus du vide, nous défions toutes les lois de la nature et ses forces qui s'échinent à rendre notre route difficile. Droite sur mon balai, les cheveux balayés par le vent, les joues qui me brûlent à force de sourire autant, j'essaie d'initier mon frère adoré à toute la magnificence de ce que nous pouvons observer de nos yeux clairs. Le profane qu'il est n'en a que faire et un claquement de langue réprobateur accueille son manque d'enthousiasme qui vient restreindre le mien tandis que son emprise se resserre autour de ma taille. Qu'il savoure donc la scène plutôt que de s'en plaindre, par Salazar ! On ne pouvait même plus profiter des panoramas comme bon nous semblait : les randonnées avaient perdu de leurs charmes. « Je peux fairrre deux choses à la fois. » Mon ton cinglant noyé dans tout l'amusement que j'éprouve marque la fin de cette brève contemplation aérienne. Nous reprenons un peu de hauteur et subissons les couloirs créés par le vent qui nous ballottent quelque peu, malgré le fait que je mette toutes mes forces à nous stabiliser. Nous atteignons l'autre rive de glace sans trop de difficulté — n'est-ce cette lenteur affolante due aux vents contraires — et l'atterrissage, quoique brouillon et malmené, nous offre un sol ferme sous nos pieds souverains.
Je plie et déplie mes doigts, savourant autant le craquement léger du cuir de dragon que l’afflux de sang qui se propage, presque douloureusement, assouplissant sur son passage mes articulations que le vol a mises à rude épreuve. Un regard en arrière m'offre une toute autre perspective sur ce que nous venons de traverser : d'ici, l'à-pic semble plus démesuré encore, le ravin plus dangereusement escarpé. Dans mon dos, Finn peste à propos des conditions et du vol que nous venons de réaliser, m'arrachant un ricanement moqueur. « Si tu y tiens, nous pouvons voler jusqu'à la lisièrrre du terrritoirrre de la bête : je me ferrrais un plaisir de de t'y conduirrre. » Une telle chose n'est évidemment pas dans ses plans et le balai miniaturisé retrouve bien vite sa place au fond de son sac. J’aime les hauteurs, le vide vertigineux, la conscience aiguë qu’au moindre faux pas nous pourrions chuter vers une fin peu propice aux légendes et aux chants victorieux. Je me délecte de cette immensité de glace et de la brutalité immaculée qui s’en dégage, celle-là même qui nous offre un écrin jamais ouvert auparavant, celle-là même qui nous fait nous sentir tout-puissants. Comme si nous étions les premiers hommes à fouler de nos pas ces neiges éternelles. Pureté et sauvagerie qui se mêlent et s’entremêlent, flattent nos orgueils inconscients et font pulser nos cœurs d’une excitation débridée. Nous n’étions pas seulement seuls au monde, nous étions les premiers à franchir des barrières infranchissables, les premiers à explorer l’inconnu, les premiers à affronter des dangers que d’autres n’imaginaient même pas, hormis quand les cauchemars prennent forme une fois le conscient endormi. Lui et moi, moi et lui, deux silhouettes pâles couvertes de brun à la chevelure tranchant douloureusement au milieu de tout ce blanc. Excitation, orgueil, la fièvre de la folie des grandeurs rendaient mon souffle haché autant que l’avait fait notre ascension. Nous étions au sommet. Littéralement. Après des années à voir notre supériorité piétinée par des décisions écoeurantes, nous retrouvions notre grandeur et l’emmenions plus loin, par-delà les limites du commun des mortels. Que la vermine reste entre les murs froids de Durmstrang, nos ambitions et notre gloire s’élevaient bien au-delà de leurs esprits étriqués.
Je tourne un regard enfiévré en direction de mon jumeau, les lèvres entrouvertes prêtes à lui rappeler qu’il n’y avait rien de trop prétentieux pour nous, avant qu’un sourire ne prenne la place de ce sermon, cisaillant mon visage d’une insolence royale. « Évidemment que j'ai rrraison » fis-je d'un air arrogant. La suite de notre périple se dessine sous le bras tendu de mon jumeau : un mont dont la forme pouvait évoquer une canine comme point de repère, nous reprenons notre marche sans attendre. Je ne me trompais pas en pensant que nous brûlions tous deux du même feu surexcité. « Le diverrrtissement est sans égal. » Je prends la tête de notre petit binôme, traçant notre route à mesure que la neige se fait plus profonde. Quelle idée éclairée ais-je eue en laçant mes bottes hautes ! Mon regard opalin fouille les alentours, étudiant les paysages qui nous enveloppaient de toute part, tandis que mes doigts se glissent dans mon sac pour en tirer une gourde dont le liquide est tenu bien au chaud. Je laisse un peu de cet onctueux breuvage chocolaté glisser entre mes lèvres et la rend à Finn, dont l'intérêt quant à mes états d'âme ne me surprend guère. Il est dans ses habitudes de s'inquiéter de ce qui pourrait me détourner de nos objectifs et, à ses yeux, les sentiments en sont. Du moins, ceux qui me rendent moroses au point qu'il le remarque. « C'est que l'été s'avérrrait ennuyant, jusqu'à aujourrrd'hui. » Pour ne pas dire qu'il souffrait cruellement de l'absence de mon meilleur ami. « Malgrrré un cadrrre glorrrieux. » Nous n'en étions pas moins en petit comité dont les membres étaient parmi les plus fades et les moins intéressants. Heureusement, chaque pas nous en éloignait un peu plus. « Ta sollicitude me touche, min Brrrorrr » rajoutai-je avec une ironie aussi mordante que la bise glacée. « Là, des traaaces de pas. » J'avance lentement mais avec détermination dans la direction que je viens de pointer du doigt, suivie par mon jumeau qui pose ses yeux clairs sur les traces profondes et larges en même temps que les miens. Un Troll était passé par ici.
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(#) Sujet: Re: Tracking the beast ☼ Erin & Finnbjörn Mar 13 Juil - 0:36
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(#) Sujet: Re: Tracking the beast ☼ Erin & Finnbjörn Jeu 15 Juil - 12:27
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Contre toute attente, mon frère adoré déclina l’aimable proposition de l’emmener jusqu’au sommet en volant que je venais de lui faire, me causant au passage une profonde tristesse, une plaie brûlante que seul le temps saurait guérir. Je ne lui cachai pas le chagrin que me causait son dédain, main sur le cœur et air exagérément triste. « Tu me blesses. » Puis le temps fit son œuvre et un ricanement moqueur chassa la peine de mes traits. Je le savais bon comédien — sa petite histoire comique avec Yaxley avait dévoilé ses talents dans le domaine — mais il continuait de me surprendre : à bien l’observer, on avait l’impression qu’il venait de vivre une terrible épreuve et qu’il n’en avait réchappé que de justesse. Si je n’avais pas eu la plus grande confiance en mes talents, j’aurais pu en être profondément offusquée, meurtrie même ! Il termina de s’étirer — son corps devait être fourbu d’avoir volé sur une telle distance — et, dans la foulée, je lui tendis ma gourde pleine de ce savoureux chocolat chaud aux épices après en avoir moi-même bu une gorgée. C’est qu’il fallait que je prenne soin de sa précieuse personne si je voulais qu’il soit à mes côtés jusqu’au bout de cet excitant périple. Toute la raillerie du monde brillait au fond de mes yeux clairs posés sur les nobles traits de mon jumeau. Un délicat mouchoir — certainement fait de soie — effaça les gouttes de chocolat qui avaient eu le malheur de perler aux coins de ses lèvres avant de disparaître dans l’une de ses poches. Nous pouvions reprendre notre route.
Je prends la tête et trace un chemin dans la neige qui se fait de plus en plus épaisse au fur et à mesure de notre avancée. Portée par le vent, la voix de Finnbjörn me parvient aussi nettement que si je lui avais fait face. Il s’interroge sur mes états d’âme de ces derniers temps et je ne peux pas dire que j’en suis vraiment surprise. Je n’ai pas franchement cherché à cacher la lueur maussade que l’absence de mon meilleur ami avait déposée au fond de mon regard, pas plus que je n’avais essayé de faire battre en retraite ma mauvaise humeur d’une quelconque manière. Les journées s’étaient faites longues, teintées d’un ennui mortel, et je m’en étais complue sans autre forme de procès. Il me fallait tenir toutes les vacances, cette seule perspective suffisait à me rendre plus morose encore. Néanmoins, face à la sollicitude de mon frère — qu’importe qu’elle soit des plus intéressées et qu’il se soucie plus des conséquences sur nos objectifs que de mes réelles émotions — je ne boude pas le plaisir que m’inspire notre virée fraternelle. Il prouve qu’il me connaît parfaitement, pas seulement parce qu’il ne s’est pas trompé concernant mon humeur récente, mais surtout parce qu’il a mis en place le divertissement idéal pour me tirer des mes sombres pensées. Il surenchérit, me partageant son incompréhension et un sourire aux accents absents étire mes lèvres. Comment pourrait-il comprendre ? Mon regard clair se perd sur les contours des sommets qui nous entourent de leur immensité et le silence marque la mesure des secondes. Nous avions tout, en effet. Et cela m’emplissait d’un plaisir sauvage qui me donnait encore plus envie de reprendre à ces mains impures ce qui nous avait été ravi. Mais il me manquait quelqu’un. Pourquoi le lui dire ? Le souvenir des lettres que nous avions échangées à ce sujet s’inscrivait en noir sur blanc dans mon esprit : il n’avait pas saisi toute l’importance que pouvait avoir une seule présence, il en serait tout aussi incapable aujourd’hui. Pour autant, lui mentir ou biaiser la vérité serait une dépense d’énergie inutile. « Ah, ça n’a rrrien à voirrr avec Durrrmstrrrang : l’endrrroit est parrrfaitement charrrmant, Poudlarrrd devrrrait s’en inspirrrer. Nous le savons depuis toujourrrs. » Ma main balaye le vide comme pour repousser les incompréhensions de mon frère. Qu’il ne se tracasse pas avec mes sentiments : certes, nos cœurs battent de la même façon mais les différences sont pourtant bien nombreuses. Je jette un regard éclairé d’une étincelle inexplicable par-dessus mon épaule, jusqu’à la silhouette pâle enveloppée de brun de mon tendre jumeau. Ses sourcils froncés cherchent une logique qui lui échappe et me tirent un petit rire. « Tu ne pourrrais pas comprrrendrrre. Mais rrrassurrre-toi : les sommets me comblent de bonheurrr. Encorrre que je ne les trrrouve pas assez hauts. » Ce qui avait été accompli à Poudlard devait maintenant s’étendre à toute la société sorcière, anglaise, d’abord, puis s’étendre au monde entier. Nous ne méritions rien de moins. Nous avions l’ambition de bien plus. Peut-être était-ce là qu’il me fallait chercher de quoi combler l’absence de Junior : de nouvelles aspirations… ou bien des anciennes avec lesquelles renouer.
Pour l’heure, mes élans fougueux ont largement de quoi faire. La traque n’est pas encore arrivée à son apogée, nous sommes encore aux prémices de cette chasse, ce qui nous laisse le temps de bavarder au sujet de tout et de rien, mais nous nous rapprochons invariablement de l’instant où l’excitation allait reprendre tous ses droits et où toute notre concentration serait dirigée vers le Troll qui était notre cible. Mon bras se tend alors que mes yeux distinguent des traces de pas et, d’un doigt, j’en indique la présence à Finnbjörn. Son sens de l’observation et ses connaissances pointues nous donnent de précieuses indications. Mon regard suit le sien, vers les flancs brumeux de la montagne. Une heure à peine… nous nous rapprochons. Un sourire sauvage illumine mon visage. « Parrrfait. » Je n’avais aucune envie de me mesurer à un gringalet. Quitte à poursuivre un Troll, autant que celui-ci soit à la hauteur. Ses yeux clairs croisent les miens, illuminés de la même fièvre. Finn n’est pas homme à se laisser aller à une quelconque impulsivité, mais dans des moments comme celui-ci, nous partageons les mêmes élans fiers et féroces. Ses mots dessinent deux voies potentielles qui s’ouvrent à nous. Suivre les traces et arriver au plus vite, ou bien le prendre par surprise… La prudence voudrait que nous prenions notre temps : les Trolls des montagnes étaient réputés puissants et violents, mais guère intelligents et leur idiotie jouait en notre faveur. Mais avais-je déjà été raisonnable ? Je me redresse et époussette mes genoux où la neige s’est accrochée, balayant l’horizon d’un regard assuré. « Contourrrnons » tranchai-je finalement. Bien loin de toute prudence, c’était l’ardeur de la traque qui m’avait fait pencher en faveur de cette solution. Marcher à découvert droit sur la tanière de la créature était d’une stupidité élémentaire : quel intérêt de chasser si c’était pour se faire repérer à des centaines de mètres à la ronde ? « Je suis currrieuse de voirrr ce qui nous attend. Nous trrrouverrrons peut-êtrrre de quoi lui tendrrre un piège. » Mon frère n’émet pas la moindre objection et nos pas longent les traces du Troll pendant quelques minutes encore, avant que celles-ci ne bifurquent vers la droite pendant que nous nous éloignons sur la gauche. « De plus, il serrrait dommage d’écourrrter notrrre plaisirrr. » Nous étions sur le territoire de la bête : tôt ou tard, nous allions la trouver et l’abattre. En attendant, cette singulière promenade était des plus vivifiantes et nous offrait des retrouvailles agréables, loin de la vermine et de nos pairs. « Que voudrrrais-tu fairrre du Trrroll, une fois vaincu ? » fais-je tout d’un coup, brisant le silence qui accompagne nos pas, le ton ardent. Nous nous approchons du flanc de la montagne : sur notre droite, invisible à nos yeux de là où nous nous trouvons, une grotte abrite certainement la créature que nous chassons. Je le visualise, grognant bêtement dans son antre puant, et me délecte par avance de l’instant où nous lui tomberons dessus, apportant avec nous sa fin imminente.
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(#) Sujet: Re: Tracking the beast ☼ Erin & Finnbjörn Ven 16 Juil - 21:36
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(#) Sujet: Re: Tracking the beast ☼ Erin & Finnbjörn Mar 27 Juil - 18:56
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Notre marche reprend en direction des sommets enneigés qui nous narguent de toute leur hauteur. Ils annoncent de terribles dangers et des épreuves probablement mortelles dont nous n’avons pas à nous inquiéter. Notre talent est indéniable, notre force est décuplée par la présence de l’autre. Il faudrait plus qu’un Troll des Montagnes pour me faire frémir, encore plus quand Finn est à mes côtés. Ces préoccupations sont bien loin de nos esprits et nous en profitons pour continuer à converser de tout et de rien. Badiner tout en poursuivant notre ascension sur le flanc de cette montagne est la chose la plus naturelle qui soit. Aussi naturelle que notre supériorité qui a conduit nos ambitions jusqu’à cette expédition. Je ne peux contempler l’air profondément désabusé de mon frère puisque mes yeux clairs sont trop occupés à parcourir l’hoziron blanc, mais je devine ses expressions comme si je lui faisais face, d’autant que son ton ne laisse guère de place au doute. Qu’il ne comprenne rien à ces sentiments qui tourbillonnent dans ma poitrine ne m’étonne guère : il n’en possède aucun de cet acabit. Qu’il cherche à saisir la cause de mes humeurs récentes est déjà plus surprenant. Heureusement, il revient bien vite à ses habitudes et un rictus mauvais me tord les lèvres à l’entente de ses mots. Une flamme agacée éclaire brièvement le regard que je lui jette, par-dessus mon épaule. « Prrréoccupe-t-en si ça te chante, mais garrrde-toi de te montrrrer insultant. » Comme si c’était seulement possible. Le mépris faisait partie de nos gènes mais mon jumeau en avait fait un art de vivre. Qu’il qualifie ce lien si particulier de marivaudages jetait un discrédit offensant sur ce que je partageais avec mon meilleur ami et cela avait le don de me fâcher profondément. « Tes rrroucoulades rrridicules avec Bluebell t’ont fait perrrdrrre la rrraison. Au moins, je conserrrve la mienne. » Pour les beaux yeux de la Serpentard, il était allé badiner avec une autre. Souhaitait-il que nous comparions nos comportements ? Car il y avait bien plus à dire des siens que des miens. Qu’il me dise apathique n’arrangeait rien à ce mécontentement et j’allongeai le pas, irritée par ses propos. « Impossible, ils sont juste ici » fis-je en tendant le bras en direction des monts les plus hauts, un sourire sardonique aux lèvres. Je n’étais plus d’humeur à subir ses reproches à peine voilées. S’il souhaitait continuer cette conversation, qu’il le fasse avec les flocons qui dansaient devant nos yeux et se posaient délicatement sur notre peau pâle car je n’allais plus lui donner matière à me juger insatisfaisante. J’étais là pour chasser un Troll, pas pour subir ses critiques.
Ma brusque accélération amène quelques sifflements malvenus dans mon souffle que je veille à garder régulier. Je ralentis et l’apparition de traces de pas nous réunis autour de notre objectif premier : bien loin des remontrances quant à mes émotions, il s’agit d’une créature que nous sommes venus tuer. Nous avons enfin les premières preuves de sa présence ici et cela suffit à réveiller une impatience brûlante en moi. « Quelle idée affrrreuse. Enfin, je suis d’accorrrd pourrr l’empailler et en fairrre un trrrophée, c’est le minimum pourrr garrrder une trrrace de nos efforrrts. Mais surrr la porrrte du salon ? C’est une faute de goût. Que penses-tu du cabinet de toilettes pourrr les invités ? » Je n’avais guère envie de grimacer à chaque fois que j’irais m’installer dans notre salon pour déguster une tasse de chocolat chaud aux épices, mais il était indéniable que nous devions afficher fièrement la preuve de nos exploits supérieurs ; ainsi, les toilettes semblaient être la place adéquate pour cette bête à la laideur incomparable. « Comme si nous pouvions échouer » ricanai-je en haussant les épaules avec désinvolture. La montée s’accentue et le chemin se transforme peu à peu en un sentier parsemé de rochers qu’il nous faut passer sans trébucher, sans glisser non plus. La chute pourrait être douloureuse. Les arêtes se font plus tranchantes, les ravins plus profonds, l’air plus rare, mais je ne ralentis pas le pas, l’excitation de la chasse m’insufflant une énergie pleine de fougue qui se débarrasse de ce cœur malmené et de cette respiration hachée comme on le ferait d’un moucheron insignifiant. Nos efforts et notre détermination paient : devant nous, la montagne se déchire en deux, les pans écartés par une crevasse immense. Suffisamment grande et suffisamment large pour laisser passer un Troll des Montagnes, alors nous pénétrons sans peine dans l’antre de la bête.
Je m’arrête pour contempler notre but qui approche, les joues rougies par le froid autant que par cette fièvre ardente. Finn se place à mes côtés et nous restons quelques secondes plongés dans un silence qui n’est que le préambule de ce qui nous attend. Sa voix m’intime de ne pas bouger et une sensation froide, comme un filet d’eau glacé, se répand le long de ma nuque. Un sourire invisible s’empare de mes lèvres tandis que mon frère réitère l’opération sur sa propre personne. « Je devrrrais penser plus souvent à ce sorrrtilège quand il me prrrend l’envie de ne plus te voirrr » fais-je, moqueuse, en agitant mes doigts sans rien voir d’autre qu’un léger flottement dans les airs. Le vent s’amuse toujours avec nos chevelures brunes mais plus personne ne peut le constater. C’est comme si rien n’existait sur cette arête rocheuse que la neige et les éléments mécontents. « Sanglante. » J’ai répondu du tac au tac avant qu’un petit rire ne vienne ponctuer mes dires. En vérité, l’idée d’un piège était née sans que le stratagème ne se développe plus précisément. J’observe les alentours escarpés tout en laissant les lieux m’imprégner des possibilités qui s’en dégagent. « Nous pourrrions l’attirrrer horrrs de sa grrrotte et l’accueillirrr avec un rrrocher en lévitation. Pénétrrrer dans sa tannièrrre et y mettrrre le feu. Les choix sont infinis… Tu es le plus rrretorrrs de nous deux, tu dois bien avoirrr une solution plaisante ? » Le but n’est pas non plus de le tuer sur le coup : quel dommage cela serait si nous ne pouvions pas nous amuser un peu.
( Pando )
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(#) Sujet: Re: Tracking the beast ☼ Erin & Finnbjörn