Vous pourrez me considérer comme un homme superficiel après ça, mais je vais être honnête, la première chose qui m’a frappé en mettant les pieds dans ce chaleureux pays, c’est le confort, la praticité et le style irréprochable des capes et robes de sorciers. Sérieusement, que ce soit en France ou au Royaume Uni, si on veut quelque chose qui ne rappelle pas la tradition de nos grands-pères, les fanfreluches de grand-mère, ou la tristesse d’un rideau de morgue, il faut se lever tôt. Et quand comme moi, on passe la plupart de sa journée et de sa nuit à arpenter les couloirs pas toujours chauffés et les extérieurs, on a besoin de vêtement de qualité, pas d’apparats… Mais j’aime quand même ne pas ressembler à un gros épouvantail.

J’ai donc saisi l’occasion d’une excursion organisée à Oslo pour faire mon « petit » shopping. Objectivement, mon sac est énorme. Enfin, mes sacs sont énormes. Puisqu’il y a le mien, et celui avec les cadeaux. Que voulez-vous, je suis passé devant la devanture d’une boutique femme & enfant, et il y avait un sublime manteau* pour mon chaperon rouge préféré, j’ai nommé Lizzie, ma nièce. Et en allant régler mon petit craquage, je suis passé devant une de ces capes de plaid, fermée par une fibule*. Dans les tons que porte habituellement Siwan… qui actuellement n’émerge pas de ses 10 gilets, 25 châles et 12 écharpes, telle la princesse au petit pois. Elle a l’air lourde, très chaude, je reconnais immédiatement la qualité de la laine. Mérinos et Alpaga, m’annonce la vendeuse dans un anglais parfait pour qui a l’habitude des R marqués de l’écosse par exemple. Allez, vendu, peut-être qu’on reverra son joli sourire une fois l’acclimatation passée.

Comme je ne suis pas seulement une tête aussi vide que mes poches, et que j’aspire à remplir un peu ma caboche, je rejoins discrètement les élèves qui déambulent dans les rues. Discrètement, c’est vite dit vu ma carrure, disons que je me contente de me mettre en bout de file le plus silencieusement possible. J’aperçois miss Davenport juste devant moi. Une gryffondor assez réservée, à qui j’ai adressé la parole quelque fois, mais pas vraiment une fauteuse de trouble.
« Psst ! Miss Davenport ! Je prends la visite en cours de route, quel est le programme ? » je lui lance à voix basse. « Visiblement, quand ce n’est pas moi qui guide le troupeau, je suis un peu dissipé. » dis-je avec un sourire amusé.