Emergency meeting ▬ Michaela & Hayden

Emergency meeting

Mission sauvetage d'urgence

Si Hayden avait nourri quelques appréhensions concernant ce voyage dans les contrées nordiques, d’autant plus en découvrant que le collège Durmstrang serait leur destination finale, et que le tout était orchestré par le vieux Sørensen, son arrivée lui avait permis de relativiser. Certes, il n’était guère aisé de s’habituer à ce froid polaire qui régnait dans les chambres, et au manque de confort… sans parler des premières nuits au cours desquelles il n’était pas parvenu à trouver le sommeil, se tournant et se retournant dans son lit. Il regrettait bien souvent l’atmosphère chaleureuse des dortoirs de Poudlard, et notamment les traces de civilisation encore présentes en Écosse, qu’il avait bien du mal à retrouver sur cet archipel. Et ce n’était même pas comme s’il avait des occasions de se métamorphoser… Heureusement, se savoir entouré de quelques amis le conforta dans cette initiative de s’éloigner de la maison quelques semaines, et dès lors qu’il découvrit l’immense étendue du parc, il se mit en tête de le traverser. Alors, après avoir revêtu un cardigan en laine beige tricoté par sa tante Jo pour l’occasion, et enfilé des bottes fourrées en cuir suédé, il plongea ses mains dans ses poches, et passa la grille du château. L’horizon qui s’offrait à lui semblait infini ! La clarté d’un ciel presque blanc, donnait l’impression qu’il avait changé de dimension, et ses pas firent craquer les quelques fines couches de glace qui recouvraient l’herbe pâle. Un léger nuage de vapeur s’extirpa hors de sa bouche tandis qu’il accélérait la cadence, afin de ne pas laisser d’occasion à ce froid sec de le paralyser au beau milieu des steppes… Le regard rivé sur les hauts pics qui le surplombaient, il poursuivit sa route, sourire aux lèvres tout en soufflant sur l’extrémité de ses doigts pour les réchauffer. Il faudrait absolument qu’il revienne avec Noah pour prendre quelques clichés ! Le panorama dépaysant que leur offrait ce biome inconnu n’avait rien à voir avec ce qu’il connaissait. Et si quelques désagréments pouvaient le faire grincer des dents, cette balade en solitaire avait quelque chose de plutôt plaisant. Et pour autant, hormis les quelques rares silhouettes qui se dessinaient à quelques dizaines de mètres de lui, de part et d’autre au sein du parc, il avait cette impression d’être seul au monde. Et cette simple idée lui en donna presque le tournis…

Ouvrant son sac pour sortir la petite carte du territoire qu’il était parvenue à dénicher, animée par un sortilège de repérage, il lança un sortilège des quatre-points afin de s’assurer qu’il ne s’éloignait pas du périmètre imposé. Puis, il prit un peu à l’Ouest, hésitant devant la petite côte qui montait dans les bruyères, juste au pied de la montagne… Sans rechigner à prendre un peu de hauteur, il inspira longuement entre chaque pas afin de s’assurer de ne pas être sujet à un point de côté. Grimaçant à chaque fois qu’il sentait une légère tension dans ses abducteurs, qui n’étaient guère accoutumés à la randonnée, il ferma les yeux en s’imaginant être capable de mille prouesses physiques, comme si sa seule volonté avait pu le porter jusqu’aux vertigineux sommets de la montagne en face de lui. Puis finalement, il stoppa aussitôt son cheminement en apercevant l’un des buissons bouger… Après quelques secondes au cours desquelles il retint prudemment sa respiration, il vit quelques piquants bouger, et une petite tête sortir du feuillage. Un sourire naquit aussitôt sur les lèvres du jeune garçon… Quand il parlerait de sa découverte à Noah ! « Salut toi » murmura-t-il en direction de l’animal, s’écartant d’un pas afin d’être certain de ne pas le brusquer. Une fois que le petit hérisson se fut immobilisé, et que son regard sembla croiser le sien, il osa finalement descendre la fermeture de son sac à dos pour extirper un petit paquet. « Tu veux des raisins secs ? » demanda-t-il, comme s’il attendait de la part du petit mammifère une réponse orale. Devant cette absence évidente de réponse, il fit tomber dans le creux de sa paume quelques fruits, avant d’avancer sa main pour les proposer au hérisson… Et sans crier gare, ce dernier s’agita soudainement, avant de se mettre à courir dans la bruyère. Hayden retira aussitôt sa main, s’interrogeant sur cette étonnante réaction de la part du petit animal, avant de se mettre à ravager toute la végétation environnante ! Ebahi en observant la scène, l’adolescent demeura donc de marbre tandis que l’animal saccageait les fleurs et réduisait en lambeaux les branchages devant ses yeux. Quelle mouche avait bien pu le piquer ? Il se demanda s’il devait rebrousser chemin, avant d’entendre un gémissement s’échapper de l’un des buissons.

L’animal avait cessé de bouger, et Hayden osa finalement s’approcher de sa position, non sans quelques précautions, dès fois que le hérisson se retrouve à nouveau pris d’un accès de folie. Mais à bien l’observer, il semblait coincé dans des branches de ronces sauvages, et certaines épines semblaient profondément enfoncées dans son épiderme… « C’est pas vrai… » lâcha Hayden, désemparé, en tentant manuellement de sectionner les branchages. Seulement, à part se faire saigner l’extrémité des doigts, il ne parvint pas à grand chose : ni à créer une ouverture pour libérer le petit animal, ni à le soulager en retirant les épines pointues. Jetant quelques coups d’oeil paniqués autour de lui, nerveux lorsque les petits couinements du hérisson s'intensifiaient, il sortit finalement sa baguette, hésitant, cherchant une incantation adéquate. Seulement, il savait ses connaissances en botanique et en médicomagie suffisamment limitées pour faire probablement plus de mal que de bien… Alors, il arracha une page de son guide de la faune locale, et se hâta d’attraper de quoi écrire. Son idée première était de s’adresser à un enseignant… mais quel professeur daignerait traverser le parc pour soigner un hérisson ? En revanche, il connaissait très bien quelqu’un qui se déplacerait sans réfléchir pour ce motif… Alors, sans tarder, il rédigea rapidement le nom de Michaela O’Delee, souligna plusieurs fois le mot "urgence", la pria de le rejoindre le plus tôt possible en recopiant soigneusement les coordonnées indiquées par la carte magique. Puis, il plia la page, et l’ensorcela de manière à ce qu’elle prenne la forme d’un petit avion, et file vers le château… Maintenant, il ne restait plus qu’à attendre qu’il trouve sa destinataire, et qu’elle le retrouve sans attendre !

@Michaela O'Delee

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ft. @Hayden W. Lynch & Michaela O'Delee

Finalement, les vacances à Durmstrang, ça n’était pas si mal que ça. Bien sûr, il faisait froid, bien sûr leurs uniformes avaient de la fourrure, bien sûr c’était bizarre de devoir se lever le matin pour suivre des cours… Mais Michaela avait fini par se prendre au jeu. Enfin, à l’exception de la cape rouge qu’elle refusait catégoriquement d’enfiler, préférant mourir de froid que de cautionner le port d’animal mort pour son confort personnel. Ça n’était pas Poudlard, c’était moins bien que Poudlard, mais c’était plutôt cool. Et puis c’était stimulant, mine de rien ! Il y avait tant de choses qu’elle ne connaissait pas ! Bon, par contre, il y avait pas trop d’efforts de faits pour qu’ils se sentent comme à la maison… La veille, elle avait été emprunté un manuel de botanique à la bibliothèque, bien décidée à trouver de nouvelles plantes qui pourraient remplacer les ingrédients d’origine animale dans les potions, prête à revenir à Poudlard avec les poches pleines pour pouvoir éviter d’avoir des trop sales notes et montrer qu’elle n’était pas la pire des quiches dans cette matière, mais manque de chance, le bouquin était en norvégien. Et c’était pas avec le peu qu’elle avait appris — concrètement « bonjour, s’il vous plaît, merci » — qu’elle était devenue bilingue… Elle avait bien pensé à demander à Dmitri de lui filer un coup de main… ou à Judith… mais l’idée lui avait semblé mauvaise au moment-même où elle lui avait traversé l’esprit. Alors, plan B : emprunter un dictionnaire norvégien-anglais. Elle avait mis une éternité à le trouver mais ce fut glorieuse et satisfaite que la rouquine était revenue dans sa chambre, prête à passer la journée à déchiffrer des informations sur des plantes qu’elle passerait le reste du voyage à chercher dans les environs. Ça promettait d’être intéressant. Avec un peu de chance, ses copains accepteraient de l’aider dans ses recherches. À plusieurs, ce serait plus amusant… et plus rapide également.

Manque de chance, elle n’eut même pas le temps de grimper sur son lit qu’un avion en papier se mit à lui tourner autour. Elle le chassa machinalement une première fois, peu habituée à recevoir du courrier ici, mais lorsqu’il revint à la charge, elle finit par l’attraper et le déplia sans trop se presser. Son sang se glaça alors qu’un « URGENCE » se dessinait tout en haut, immense et souligné. L’écriture d’Hayden ne mit pas longtemps à suivre. Il avait un problème ! Il était blessé, en plus ! Pas mourant mais quand même ! Elle ne prit même pas le temps de réfléchir deux secondes à s’il fallait appeler un prof à la rescousse ou pas qu’elle récupérait son blouson et son écharpe, fourrait sa baguette dans sa poche et filait en direction des douches. Elle, elle n’avait pas de bandages mais peut-être que… Elle ouvrit les quelques trousses de toilettes qui traînaient là dans l’espoir de trouver ce qui l’intéressait… C’était mal mais personne ne lui en voudrait, c’était une urgence ! Mais le hasard n’était pas de son côté et à part du maquillage et du dentifrice, il n’y avait pas grand chose à dénicher ici… Alors sans se démonter, le coeur battant d’inquiétude, elle se glissa avec une discrétion toute relative dans l’infirmerie et alla directement se servir dans les stocks en priant pour que personne ne la remarque ou, au moins, qu’on la laisse continuer son chemin. Elle fourra les bandages dans son autre poche et disparut aussi vite qu’elle était arrivée.

Rejoindre le parc ne fut qu’une mince affaire, le reste, en revanche… Elle n’avait pas de carte, elle ! Et les coordonnées, ça ne lui disait rien du tout ! Il fallait juste suivre les indications et croiser les doigts très fort. Presque au pas de course, elle traversa la plaine en direction du lac, lançant de temps en temps des pointes au nord pour s’assurer qu’elle restait bien vers l’Ouest… Elle était loin d’être convaincue et, mine de rien, elle ne pouvait s’empêcher de s’attendre au pire. Puis elle monta en direction des montagnes jusqu’à ce que la bruyère apparaisse. Son coeur battait à tout rompre, elle avait du mal à rester à peu près calme et rationnelle... Hayden avait besoin d'elle et elle... elle état là, en train de tourner en rond ou quelque chose comme ça et il aurait le temps de se vider de son sang avant qu'elle n'arrive... Elle aurait dû appeler un professeur ! S'il lui arrivait quelque chose ce serait entièrement de sa faute et... Il pouvait vraiment lui arriver quelque chose ?! Elle accéléra la cadence, ignorant la brûlure de l'air dans ses poumons et l'appel au secours de tous les muscles présents dans son corps. Elle avait l’impression que ça faisait une éternité qu’elle avait reçu le message, il aurait pu être mort dix fois depuis ! Alors qu’en réalité, ça faisait peut-être une vingtaine de minutes, vaguement plus… mais rien qui soit particulièrement long quand on voyait le trajet à parcourir ici… Poudlard, c’était quand même plus pratique ! Fort heureusement, la silhouette du Serdaigle finit par se dessiner. Elle l’avait trouvé ! Sans même prendre la peine de dire bonjour, elle lui sauta au cou, soulagée de le voir en pas trop mauvais état.

— Ça va ? haleta-t-elle, essoufflée d’avoir marché si vite pour venir jusque là. T’es blessé ? Il s'est passé quoi ?

Il n’avait pas l’air si mal que ça, en réalité… Elle s’était attendue à bien pire… Elle recula d’un pas et sortit le rouleau blanc de sa poche avant de le lui tendre machinalement. Elle ne voyait pas trop l’urgence, il fallait bien le reconnaître, mais s’il avait dit que c’en était une… C’est que c’en était une.

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Mission sauvetage d'urgence

Une fois le petit avion de papier parti, le temps parut anormalement long à Hayden, qui s’efforçait d’ignorer les couinements à peine perceptibles du hérisson se débattant entre les épines. La chaleur brève qui avait coloré ses joues lorsqu’il était monté dans la bruyère n’était plus qu’un lointain souvenir… Le froid sec commença à se faire ressentir jusque dans ses articulations, si bien qu’il fut contraint de frotter ses mains l’une contre l’autre pour patienter, tout en s’accroupissant de temps en temps pour vérifier l’état de l’animal. Mais plus les minutes s’écoulaient, plus ce dernier cessait progressivement de bouger, comme si gagné par l’épuisement il avait décidé de renoncer à affronter les branches roncières. Légèrement anxieux, l’adolescent mit sa main en visière, guettant à travers l’horizon la forme brumeuse du château, espérant voir une silhouette s’en détacher pour le rejoindre. Il crut distinguer quelqu’un au loin, espérant qu’il s’agirait de Michaela… Mais ses espoirs furent bien vite balayés lorsqu’il réalisa que c’était un couple d’élèves, qui prenait un chemin bien éloigné du sien. Soupirant, il fit les cent pas sur le sentier, jetant quelques coups d’oeil tout en se demandant s’il était bien sûr que son incantation avait fonctionné correctement… Au vu de son niveau discutable en sortilège, le courrier avait bien pu se planter dans un tronc d’arbre, ou atterrir entre les mains d’un autre élève dans le meilleur des cas. Il hésita à réitérer sa tentative, avant de finalement se décourager, essayant à nouveau de dégager le petit animal en s’attaquant à la plante. Rien à faire, elle résistait sacrément bien, et abîmait encore bien davantage l’extrémité endolorie de ses phalanges lorsqu’il tirait sur les branchages… Le hérisson ne réagissait presque plus, et Hayden commença à prendre peur de l’avoir malencontreusement tué. Il n’avait rien voulu faire d’autre que le nourrir, mais force était de constater que c’était bien la dernière des bonnes idées ! Il s’apprêtait presque à se résoudre à ce triste sort, à renoncer à un sauvetage qui semblait perdu d’avance pour rebrousser chemin vers le château… Lorsqu’un léger bruissement dans le feuillage l’avertit de l’arrivée d’une présence extérieure : c’était Michaela ! Intimement soulagé, l’adolescent ne masqua pas sa joie de la voir.

Pour autant, il ne s’était pas attendu à ce qu’elle se montre aussi démonstrative ; peu habitué à ce genre de contact physique, Hayden lui tapota le dos en souriant, se laissant étreindre avec un certain étonnement. Ce n’était pas forcément désagréable, mais surtout surprenant ! Mais il s’agissait de ne pas oublier la raison essentielle de sa venue… « T’es venue ! T’es tellement géniale, merci ! » s’exclama-t-il avec sincérité. Elle l’interrogea sur son état, et il la fixa sans comprendre avant de faire le lien… oh. Oui, à vrai dire, en y réfléchissant bien, il comprenait que son mot pouvait porter à confusion ! Dans l’urgence, il ne s’était pas embarrassé à songer à la formulation, pressé de transmettre l’information… « Hein ? C’est pas moi le problème, j’voulais pas te faire peur… » lui répondit-il, un peu gêné, avant d’avouer à mi-mots : « … mais j’ai blessé un hérisson. » Se mordant la lèvre, il baissa les yeux, affichant une mine coupable. Il ne se faisait pas d’illusions sur ce qu’elle en penserait, elle qui défendait la nature bec et ongles, mais il fallait qu’elle comprenne que c’était un accident… Michaela ne l’avait jamais vraiment jugé sur quoi que ce soit, malgré ses craintes, mais aujourd’hui cela pourrait bien changer : parce que jusqu’alors, il n’était jamais allé à l’encontre de son engagement envers la protection animale… « Sans faire exprès, c’était pas voulu… » se justifia-t-il malheureusement, avec l’impression pathétique d’être un enfant pris en faute, qui reconnaitrait ses crimes. Il l’invita d’un geste du bras à se diriger vers le buisson dans lequel l’animal était toujours pris au piège, en proie aux ronces pointues qui lui déchiraient la peau, s’enfonçant à travers ses petites épines… Toujours embarrassé, il tenta de lui décrire la scène afin qu’elle se fasse une idée concrète de ce qui s’était produit. « J’ai voulu lui donner des raisins secs et… je sais pas… il est devenu complètement fou, il s’est agité dans tous les sens, et il s’est coincé dans les ronces, et il arrive plus à sortir ! En plus, il se fait encore plus mal en bougeant… ». C’était encore plus débile en le racontant… Elle ne le croirait probablement même pas ! Les hérissons étaient rarement connus pour leur caractère nerveux, et elle risquait juste de croire qu’il essayait maladroitement de se dédouaner en accusant l’animal. Le rouleau de bandages dans la main, il le fit tourner entre ses doigts tout en tirant à nouveau sur l’un des branchages afin de rendre meilleure leur visibilité… Puis, il s’adressa à Michaela : « Tu crois que tu pourrais faire quelque chose pour lui ? ». Pour le coup, elle était un peu son dernier espoir. Il n’avait rien pu faire pour empêcher la petite créature de se coincer, mais ils pouvaient peut-être encore l’aider en s’y mettant à deux.

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Michaela n’avait pas pris la peine de réfléchir à la réception du mot d’Hayden. Elle n’avait pas cherché à lire entre les lignes ou à se rassurer du fait qu’il était en mesure d’écrire, non, elle avait juste vu l’urgence et le danger qui en émanaient avant de se lancer à sa recherche comme si sa vie en dépendait. Pourquoi l’aurait-il appelée elle plutôt qu’un professeur si c’était une question de vie ou de mort ? Il avait bien vu cette année qu’elle n’était pas un génie de quelque manière que ce soit et que le mieux qu’elle pouvait lui faire c’était une bonne dissert’ en Histoire ou en Métamorphose… S’il fallait le tirer d’un mauvais pas ou lancer des sorts de premiers secours, ça risquait d’être un échec… surtout s’il était mal en point ! Mais à aucun moment cette réflexion ne lui avait traversé l’esprit. C’était plus simple que ça, plus primitif aussi : il avait besoin d’elle, elle accourait. Peu importe ce dont il s’agissait, peu importe le danger qu’elle pourrait potentiellement courir en y allant ou le traumatisme qui flottait au-dessus de l’urgence. Comme elle l’avait dit à Marlon, on abandonnait pas un allié, quoi qu’il en coûte… Et Hayden était probablement le plus précieux de tous, qu’importe s’ils n’étaient pas toujours d’accord ou s’ils s’étaient un peu éloignés depuis la révolution ratée. C’était son plus proche ami dans cette classe, pour ne pas dire dans l’école toute entière. Un menu larcin dans l’un des tiroirs de l’infirmerie et un marathon à deux doigts de la panique plus tard, la rouquine retrouvait enfin le Serdaigle qui, malgré son message alarmant, avait l’air d’aller plutôt bien. Elle ne se posa pas la moindre question et lui sauta au cou, soulagée qu’il ne l’ait pas attendu dans une marre de son propre sang ou étalé sur le sol comme un pantin désarticulé. Elle ne prolongea pas bien longtemps ce contact, lui rendant rapidement sa liberté.

— T’es venue ! T’es tellement géniale, merci !

Bah c’était la moindre des choses ! Il l’avait appelée au secours ! Qu’est-ce qu’elle aurait pu faire d’autre que venir ? Son regard clair se mit alors à le détailler soigneusement mais en dehors de quelques égratignures à la main qui auraient sûrement pu attendre un retour à Durmstrang pour être soignées, il n’y avait rien qui puisse justifier sa présence ici. C’était une blague…? Parce que si c’était le cas, franchement, elle était pas drôle du tout ! Elle avait été morte d’inquiétude et s’était imaginée le pire tout le long du chemin ! Mais ça ressemblait pas à Hayden de faire semblant d’être à l’article de la mort juste pour plaisanter… Il y avait un truc qui lui échappait et elle détestait clairement ne pas savoir quoi.

— Hein ? C’est pas moi le problème, j’voulais pas te faire peur…

Elle allait pour croiser les bras d’un air aussi boudeur que réprobateur, prête à lui signaler qu’il n’y avait qu’eux deux et qu’il fallait arrêter de la prendre pour une dinde quand il reprit, visiblement gêné, et la coupa sans le vouloir dans son élan.

— … mais j’ai blessé un hérisson.
— Tu… quoi ? répéta-t-elle, incrédule.

Il venait vraiment de lui envoyer un mot paniqué et de lui faire traverser tout le parc au pas de course pour un hérisson ? Une bouffée d’affection pour l’adolescent lui tomba dessus sans prévenir. Il n’y avait probablement que lui pour faire ça ! Et il avait l’air au bout de sa vie en plus… Elle se sentit fière de le compter parmi ses amis. Ça n’était vraiment pas tout le monde qui se prenait à ce point la tête pour une petite bête sauvage ! La plupart aurait sûrement tracer leur route l’air de rien en se disant qu’il s’en sortirait tout seul.

— Sans faire exprès, c’était pas voulu…

Elle s’en doutait bien, oui ! Il aurait fallu être sacrément stupide pour lui faire volontairement du mal et l’appeler à la rescousse après alors qu’il aurait pu l’abandonner à son triste sort sans que personne ne soit jamais au courant de rien. À moins qu’il ait changé d’avis en cours de route et ait été frappé par le regret mais elle avait du mal à y croire…

— Je sais, t’inquiète. Il est où ?

Hayden lui indiqua un buisson un peu plus loin et elle n’eut qu’à se pencher un peu pour observer le pauvre hérisson blessé, coincé dans les ronces. Il bougea un peu en l’apercevant, sûrement pour s’échapper, mais il finit par abandonner, pris au piège. Un couinement attristé lui échappa tandis que son coeur se serrait brusquement face à ce triste spectacle. Comment il avait pu se bloquer à ce point ? C’était son territoire, non ? Il aurait dû savoir que c’était pas une bonne idée de passer par là…? Ou alors il était perdu en plus du reste…? Elle imagina une famille hérisson en train de l’attendre et dut se retenir de pleurnicher.

— J’ai voulu lui donner des raisins secs et… je sais pas… il est devenu complètement fou, il s’est agité dans tous les sens, et il s’est coincé dans les ronces, et il arrive plus à sortir ! En plus, il se fait encore plus mal en bougeant…

Il était devenu fou parce qu’il voulait lui donner des raisins secs…? Sérieusement…? Elle avait déjà vu des hérissons dans sa vie, pas beaucoup mais genre un ou deux, et aucun avait fait quoi que ce soit à part prendre la fuite comme un hérisson normal ou s’arrêter pour jeter un oeil à ce qui se passait dans le pire des cas. Rien qui ressemble à aller se coincer dans des ronces en proie à une crise de folie en tout cas… Pourtant, il ne lui vint pas à l’idée de remettre en question la version de son camarade. C’était bizarre, oui, mais s’il le disait, c’était la vérité. Il alla tirer sur les branches pour qu’elle puisse mieux se rendre compte de la situation.

— Tu crois que tu pourrais faire quelque chose pour lui ?
— Il va bien falloir, on va pas pouvoir le laisser comme ça, avoua la Gryffondor alors qu’elle s’accroupissait devant le buisson.

Elle observa de longues secondes l’enchevêtrement de ronces à la recherche d’un passage. Elle avait les mains plus fines et plus petites que son camarade, peut-être qu’elle pourrait passer plus facilement pour le dégager de là… Elle n’eut pas le temps d’essayer que son cerveau lui agita sous le nez un souvenir qui lui avait échappé. Une créature-hérisson qui faisait accuser des enfants en saccageant des jardins. Elle s’en rappelait parce que ça l’avait fait rire… mais elle ne se souvenait de rien d’autres. Pas de nom, pas même la classification du Ministère… Si ça se trouvait, c’était une bestiole sanguinaire et ils étaient pas au courant.

— Je crois pas que ce soit un hérisson… J’ai lu un truc dans mon bouquin de Soins l’année dernière… Je suis sûre que c’est une créature magique… mais je sais plus laquelle. Ça te dit rien des hérissons qui foutent le bazar dans les parterres de fleurs ?

Elle n’attendit pas vraiment de réponse qu’elle plongea les bras dans le buisson, ignorant les épines qui lui éraflaient la peau. Au pire, même s’il lui disait que le hérisson risquait de lui bouffer les doigts, il allait bien falloir faire quelque chose. Elle parvint à atteindre la pauvre bête mais elle eut beau essayé de le libérer de son piège, rien n’y fit… Un petit cri de douleur la fit battre en retraite, un air profondément désolé sur le visage. Elle se laissa tomber les fesses dans la terre et releva les yeux en direction d’Hayden.

— Imagine on se loupe en coupant les branches et on lui fait encore plus mal…?

Elle n’avait clairement pas envie d’être à l’origine de l’amputation du hérisson, et ça se voyait, mais il n’y avait sûrement pas vraiment de plan C, de toute façon… S’ils ne faisaient rien, il s’en sortirait pas…

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Avouer qu’il était principalement responsable de cette situation inédite n’était guère chose aisée… Pourtant, Michaela ne sembla pas s’en formaliser, et s’affaira aussitôt à l’aider. Reconnaissant, Hayden leva un pouce dans sa direction, avant de plonger à nouveau ses doigts déjà bien abîmés dans le bosquet, ignorant les picotements désagréables. Malheureusement, ils ne faisaient que répéter inlassablement les gestes qu’il avait effectués sans succès, durant une bonne dizaine de minutes avant qu’elle n’arrive… « J’ai essayé, hein, j’t’assure… Mais j’ai pas envie de le blesser encore plus, tu vois ? » se justifia-t-il en se mordant l’intérieur de la joue, s’accroupissant à nouveau pour surveiller l’état du petit hérisson. Il ne sut exactement s’il devait se sentir rassuré ou non du fait qu’il ait cessé de bouger. Ça pouvait être bon signe, au moins ses plaies ne s’ouvraient pas davantage… Mais cela pouvait également signifiait qu’il perdait des forces, et qu’il ne serait plus longtemps capable de se mouvoir. Seulement, l’hypothèse formulée par Michaela attira son attention : une créature magique… ? Il fronça légèrement les sourcils, d’un air interrogateur, se baissant davantage pour observer attentivement le petit animal, toujours aux prises avec les branchages. Rien ne semblait le différencier d’un petit hérisson commun, comme l’un de ceux qu’ils retrouvaient de temps en temps dans le potager… Mais cette histoire de désordre dans les jardins pouvait bien corréler avec ce qui venait de se dérouler lorsqu’il lui avait tendu sa main pleine de raisins. « Les parterres de fleurs ? Non, pas vraiment… j’suis pas inscrit au cours de soins. » répondit-il, un peu embarrassé, tout en réfléchissant à une hypothétique solution, si toutefois il était encore possible d’en trouver une. « Mais comment ça pourrait être une créature magique ? Il ressemble vraiment comme deux gouttes d’eau à un hérisson, regarde-le bien. Il aime peut-être juste pas trop les raisins secs… » supposa-t-il à voix haute, en se massant la nuque. Cependant, il faisait bien volontiers confiance à Michaela et ses connaissances théoriques certainement plus solides que les siennes… Et il était plutôt bien placé pour savoir que les apparences étaient souvent bien trompeuses.

L’effort collectif ne leur permit pas de venir à bout des féroces végétaux, et Hayden adressa un regard contrit à son amie qui s’asseyait sur la terre du sentier. Elle évoqua la possibilité que les branches puissent le blesser davantage, et il secoua aussitôt la tête, se mordillant légèrement la lèvre inférieure. Les possibilités de le sortir de ce guet-apens s’annonçaient finalement bien peu nombreuses… « Ouais, non, mauvaise idée. » conclut-il en soupirant, avec un regard un peu triste pour la petite bête, dont les couinements se faisaient plus faibles. « Tu connaitrais pas un sort qui pourrait le sortir de là ? T’es la meilleure de la classe, c’est pas un buisson pareil qui te résistera, j’suis sûr… » demanda-t-il avec une petite moue, espérant qu’elle aurait soudainement un éclair de génie. Certes, il était bien conscient de reporter ses espoirs sur elle, alors qu’il possédait bel et bien sa baguette sur lui, mais il connaissait suffisamment son niveau pour savoir qu’il risquait de faire plus de mal que de bien. Mais Michaela, elle, pouvait peut-être parvenir à quelque chose ! Au moins une incantation qui puisse le soulager un peu, quelle qu’elle soit… Dans une ultime tentative, il joignit ses efforts aux siens, tentant à nouveau d’écarter les branchages épineux qui retenaient le petit animal, toujours sans succès. N’empêche, il en avait, de la chance, qu’elle soit venue… Certes, il n’avait pas réellement douté qu’elle prendrait sa requête au sérieux - ce serait même sûrement bien la seule - mais à ses côtés, elle était une présence rassurante. Dépourvue de jugement à son égard, elle semblait réellement concentrée sur la quête d’un moyen de sortir le hérisson - ou la créature mystérieuse, peu importait - des ronces dans lesquelles il était piégé. Si ça se trouvait, même s’ils parvenaient à l’en sortir, il ne survivrait pas à ses blessures, et mourrait un peu plus loin dans la montagne… Le poids des remords commença à peser sur Hayden, qui se dit que s’il n’était pas passé dans les environs, s’il n’avait pas cherché à établir un contact avec la petite bête, elle irait toujours bien. Michaela était son seul espoir, comme dans malheureusement beaucoup de situations… Il fut bien tenté de lui demander si elle passait un bon après-midi, avant qu’il ne le lui sabote, mais conclut qu’au vu des circonstances, il valait mieux attendre un peu. Sans elle, il n’irait décidément pas bien loin !

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ft. @Hayden W. Lynch & Michaela O'Delee

Pour beaucoup de monde, la situation aurait été rassurante. Après tout, ça n’était « qu’un hérisson » qui était blessé et pas Hayden… et dans un sens, même pour Michaela, ça l’était un peu. C’était injuste et méchant mais elle savait pertinemment qu’avoir la mort d’un animal sur la conscience serait plus vivable que d’avoir celle de son ami… et puis même, Poudlard sans lui, ça aurait été une horreur. Mais ça ne voulait pas dire ne rien faire du tout pour autant ! Tant qu’il serait vivant, elle s’échinerait à le libérer, même s’il fallait y passer la nuit ou le reste du voyage ! Ni une ni deux, l’adolescente plongea les mains dans le buisson, rapidement rejointe par le Serdaigle. Elle voulut tout d’abord le virer, il s’était déjà tout égratigné, ça servait à rien qu’il se fasse encore plus mal, mais elle n’avait pas envie qu’il pense qu’elle lui en voulait de la situation ou quoi que ce soit d’autre dans le genre alors elle renonça rapidement… Et puis, peut-être qu’à deux…

— J’ai essayé, hein, j’t’assure… Mais j’ai pas envie de le blesser encore plus, tu vois ?

Oui, elle voyait… mais elle ne voyait pas mille et une solutions non plus… S’ils voulaient le dégager de là, il fallait bien essayer de virer les branches pour lui laisser un petit espace… Parce que s’ils s’amusaient à jouer de la baguette pour le faire, peut-être qu’ils se louperaient et que ce serait pire encore… Enfin, pendant qu’ils s’affairaient dans le vide à essayer de le libérer, son camarade s’appliqua à lui raconter toute l’histoire, de sa rencontre avec l’animal à sa crise de folie trop bizarre. Et, petit à petit, quelques souvenirs remontèrent. Elle avait déjà entendu parler d’une créature magique du genre hérisson qui saccageaient des jardins moldus… C’était à peu près tout ce dont elle se rappelait, honnêtement, et ça ne les aiderait en rien mais c’était toujours ça… Peut-être que de savoir que c’était une créature magique changerait leur approche ou elle ne savait trop quoi…

— Les parterres de fleurs ? Non, pas vraiment… j’suis pas inscrit au cours de soins.

Elle se contenta de hausser les épaules. On prenait tellement vite l’habitude des sorciers d’origine sorcière qui prenaient un malin plaisir à rappeler au monde qu’ils savaient tout sur tout…

— Mais comment ça pourrait être une créature magique ? Il ressemble vraiment comme deux gouttes d’eau à un hérisson, regarde-le bien. Il aime peut-être juste pas trop les raisins secs…
— Franchement, j’sais pas. J’ai même pas pris mon livre en plus, et ceux qu’il y a ici, ils sont tout en norvégien, j’y comprends que dalle, soupira-t-elle alors que son regard clair s’attardait sur le museau du hérisson qui ressemblait vraiment vraiment à un hérisson. Au pire, tant qu’on lui donne plus de raisin sec, ça devait aller non…?

En même temps, le pauvre, il n’était pas vraiment en état de faire quoi que ce soit. Il fallait juste éviter de l’énerver davantage pour pas qu’il se fasse encore plus mal… Du reste, hérisson ou hérisson magique, c’était la même. Ils n’auraient pas pu faire de miracle parce qu’ils s’étaient soudainement souvenu d’un nom ou d’une spécificité quelconque… Quoi qu’il en soit, leur tentative de libération ne donna pas grand chose. L’animal couina, aussi la rouquine lâcha l’affaire et se laissa tomber à côté du buisson. Ils ne pouvaient pas le laisser comme ça, le pauvre ! Il ne pouvait pas finir sa vie coincé dans un buisson… Mais en même temps… C’était dangereux d’utiliser des sorts avec si peu d’espace pour le faire…

— Ouais, non, mauvaise idée. Tu connaitrais pas un sort qui pourrait le sortir de là ? T’es la meilleure de la classe, c’est pas un buisson pareil qui te résistera, j’suis sûr…

Un rire nerveux lui échappa. Il mettait vraiment trop d’espoirs en elle, c’était pas bon, il allait finir par se rendre compte qu’elle n’était ni plus ni moins qu’une grosse quiche. Ils essayèrent une dernière fois d’écarter les branchages mais sans plus de succès que les fois précédentes. La gorge de Michaela se serra un peu. C’était vraiment une situation pourrie… Elle en avait mal pour lui. Combien de temps il pourrait tenir s’ils n’arrivaient pas à le libérer…? Tout en lâchant un soupir à fendre l’âme, elle tira sa baguette de sa poche et la glissa dans le buisson. C’était une mauvaise idée, même Hayden le disait, mais très clairement, elle n’en avait pas d’autres alors il faudrait faire avec… Elle tâcha de repérer une branche qui blessait le hérisson et s’appliqua à viser un peu au dessus de lui pour ne pas lui faire plus mal encore. Elle était loin d’être sûre de sa manoeuvre et ça se voyait plus que bien. Mais il fallait bien tenter quelque chose, non ? Elle s’éclaircit la gorge pour éviter d’avoir une petite voix désespérée et se lança enfin :

— Diffindo !

Sans surprise, son manque de confiance et d’envie de faire ça ruina ses chances de réussite et sa baguette crépita à peine, sans qu’aucun sort n’en jaillisse… Super ! Bravo les secours ! Le regard qu’elle lança en direction de son ami se fit désespéré.

— J’ai trop peur de lui faire mal, couina-t-elle, sincèrement désolée. Essaye, toi ?

Et si vraiment ça ne marchait pas, il faudrait trouver un autre plan… et vite, parce que le pauvre bougeait quand même de mois en moins…

code by bat'phanie

Emergency meeting

Mission sauvetage d'urgence

Son appel à l’aide avait été entendu : son amie s’était empressée de le rejoindre, et un malentendu l’avait conduit à croire que c’était lui qui était en mauvaise posture. A vrai dire, ce n’était pas vraiment le cas…Mais il était certain qu’il serait bien soulagé dès lors que la petite créature, quelle qu’elle soit, pourrait retrouver sa liberté hors de sa prison végétale. Décidément, Michaela était vraiment la meilleure… ! Elle avait pris au sérieux sa requête, et se sentait visiblement aussi investie que lui dans cette mission de sauvetage. Intérieurement, il ne put s’empêcher de se sentir profondément fier qu’elle soit à ses côtés… Ça n’avait l’air de rien, mais pourtant elle venait de faire tant par sa simple venue ! Et il se réjouit intérieurement qu’ils puissent faire face à cette difficulté ensemble, persuadé qu’à deux, ils finiraient par trouver une solution. « Bon, c’est pas grave, on va essayer de se débrouiller autrement. Si on l’aide, à force, il devrait arriver à se dégager ! » lança-t-il, l’air concentré. Si la vision du petit animal coincé au sein du bosquet l’avait quelque peu paniqué au premier abord, la présence de Michaela à ses côtés le rassurait pleinement. Par sa fiabilité, son savoir-faire et sa pugnacité, elle était décidément une personne de confiance… Seul, il avait bien des doutes à propos de ses capacités, mais il était toutefois certain qu’à deux, ils parviendraient à unir leurs forces pour venir à bout de cette situation inédite… Dès qu’ils auraient sorti l’animal des épines qui le maintenaient immobile; ils pourraient prendre le temps de l’examiner et de le soigner avant de le relâcher dans la nature… Oui, il suffisait simplement d’être un peu optimiste !

Il courba le dos et s’agenouilla sur le sol caillouteux, baissant la tête pour avoir un meilleur angle de vue sur le piège épineux qui maintenait coincé le petit hérisson. Les yeux pleins d’espoir, il dirigea son regard vers Michaela, qui, lui semblait-il, était la seule à pouvoir l’aider… Mais alors qu’elle brandissait sa baguette, et prononçait la formule qui aurait pu le délivrer de cette douloureuse emprise, aucun éclair lumineux ne jaillit. Il attendit quelques secondes, comme si, dans le doute, quelque chose pouvait encore se produire ; comme si le sortilège pouvait agir à retardement, et que les branches se flétriraient aussitôt, offrant une issue au petit animal qui avait déjà suffisamment pâti… Mais rien ne se passa. Le buisson de ronces demeura parfaitement intact, et le hérisson avait presque cessé de bouger… Il eut bien du mal à camoufler son amertume, tentant d’adresser à la Gryffondor un sourire encourageant. Malgré la frustration qu’il nourrissait, il savait pertinemment que ce genre d’incident se produisait, que cela était habituel… Et tandis qu’il s’apprêtait à lui proposer de réessayer, ce fut elle qui l’incita à brandir sa baguette à son tour.

Perplexe, il hésita quelques instants, peu enclin à utiliser la sorcellerie sur un animal blessé alors que sa pratique était loin d’être toujours très bonne… Mais quelques coups d’œil en direction du buisson épineux achevèrent de le persuader : il devait essayer. Il finit par hocher la tête, sans grande conviction, en direction de son amie, comme s’il espérait pouvoir bénéficier de son soutien moral pour passer à l’action… Et puis, il finit par se dire que si par malheur quelque chose se passait mal, elle prendrait le relais pour rattraper ses potentielles erreurs. La main légèrement tremblante, il avança l’embout à travers les branches avec une certaine réserve, et lorsqu’il s’estima suffisamment proche, il prononça « Amplificatum ». Une petite lumière naquit à l’extrémité de sa baguette, et illumina brièvement le végétal, avant de fuser vers sa cible… Et il s’écarta, un peu par réflexe, s’attendant à ce que d’une seconde à l’autre, le hérisson prenne une taille gigantesque… Mais le phénomène attendu ne se produit pas. Il attendit, la gorge serrée, les doigts fermement refermés autour du petit morceau de bois jusqu’à imprimer son empreinte sur sa paume… Et rien ne venait. Le temps lui parut anormalement long, et la température sembla baisser tout à coup. « Mika… ? » demanda-t-il timidement à son amie, guettant sans espoir un signe de vie à travers les branchages. Mais ça ne venait pas… La petite bête avait cessé tout mouvement, et donnait l’impression de faire désormais partie de la végétation. « Mika, je crois qu’il bouge plus… » lâcha-t-il finalement, n’osant aller investiguer davantage, de peur de faire une bien triste constatation. Il se hâta aussitôt de ranger sa baguette dans sa poche, se demandant si ce dernier sortilège, qui aurait simplement dû l’aider à échapper à l’emprise des ronces, ne lui avait pas été fatal… Et ce fut comme si un souffle froid lui parcourut tout le corps, tandis qu’il prenait lentement conscience qu’il ne pourrait plus aider le petit animal à s’extirper de ces épines. Et que, pire encore, il était peut-être responsable de son funeste sort…

Hasard:

rainmaker

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