Camping, chevreuil, chamallow

Camping, chevreuil

Chamallow

Feat.
@Professeur S. Kendrick, @Professeur A. Thorstein & @Wayde T. Bradford

J'avais lancé l'idée d'une petite semaine de camping début juillet pour nous remettre de notre année…et nous préparer psychologiquement à la suite au cas où certains d'entre nous se joignent à la colonie de vacances de Poudlard.

Un break entre potes loin de tout, dans la nature…j'avais réussi à convaincre Siwan, Thor et Wayde sans trop sortir les rames, d'autant qu'ils n'auraient qu'à me rejoindre dans le parc national du Triglav en Slovénie. Je m'étais chargé de toutes les réservations avec plaisir.

Nous aurions donc le droit à un sublime chalet au milieu de la forêt à flanc de montagne, avec jacuzzi extérieur, un sauna pas trop loin, chambres confortables… la vie de château avec le barbecue en plus.
Enfin, en théorie. Quand je me pointe à l'accueil, le réceptionniste semble confus.
J'ai l'impression qu'il joue aux cartes en s'embrouillant dans les duos, twin, simple, double et autres suites numériques. J'insiste et compte bien jusqu'à quatre, lui colle la réservation en VO sous les yeux. Et je finis par comprendre qu'il y a eu une erreur et qu'il ne reste qu'un chalet avec deux chambres. Bon, ce sont des lits séparés, les apparences sont sauves. Ou alors il faudrait se séparer de ce magnifique bain de bulles chaudes et renoncer au plaisir de se faire réchauffer la couenne après un plongeon dans la rivière. Nope. On supportera bien l'ambiance dortoir non ? ça nous rappellera notre jeunesse égarée!

J'emporte mes quelques bagages, dépose mes fringues et ma guitare sur l'un des lits, remplit le frigo de quelques bières et le placard avec du café… pour le reste la supérette du coin nous pourvoira. A moins que le reste de l'équipe est amené des victuailles.
Comme le réceptionniste me l'a indiqué, j'allume une lanterne sur la cheminée pour activer le passage vers notre petit havre de paix : la cabane est maintenant connectée au réseau des cheminées magiques.

Alors que mes camarades arrivent, je les accueille chaleureusement et lance les hostilités :

- J'espère que vous avez fait bon voyage ! J'ai deux bonnes et une mauvaise nouvelles les gars. La bonne c'est que le jacuzzi a la meilleure vue du pays. La mauvaise, c'est qu'on nous a sucré deux chambres. Mais bonne nouvelle, rassurez-vous, les bières sont au frais, c'est déjà ça de pris. Je vous laisse visiter !

Je suis plein d'entrain et j'ai l'impression d'être un gamin en colo. J'espère que la cabane leur plaira.

@elfyqchan - Never Utopia

“The ache for home lives in all of us. The safe place where we can go as we are and not be questioned.”― Maya Angelou

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Camping, chevreuil, chamallow

L’invitation avait dû être aussi inattendue pour Thor que ne l’avait été la proposition de s’en mettre plein la gueule qu’avait reçu Fergal quelques semaines plus tôt. Ils formaient un drôle de duo, la grande asperge et elle. Mais elle l’appréciait. Beaucoup même. Il avait compris facilement comment faire avec elle, il était simple, conciliant. Prévoyant également. Il était l’idée parfaite qu’elle se faisait d’un partenaire, d’un camarade. En lui, elle pouvait avoir confiance. Et il était différent de Siwan. Elle était ce qui se rapprochait le plus d’une amie. Mais elle parlait beaucoup, Fergal n’avait pas ce défaut. Il laissait la blonde lui mettre des coups, les lui rendant sans sourciller. Une autre chose que Siwan ne pouvait pas faire avec elle, Thor l’aurait certainement cassée en deux, sous sa tonne de châles il n’y avait pas grand-chose. Elle aurait pu avec Wayde. Elle aurait vraiment pu. Mais… Non. Le lien était particulier, bien qu’ils se soient rapprochés depuis plusieurs mois, ils n’étaient pas encore assez proche pour en arriver à ce niveau de familiarité. Pourtant elle le connaissait depuis longtemps. Il l’avait longtemps agacé, avec ses cheveux parfaitement coiffés et sa tête de nœud qu’elle aurait bien eu envie d’écraser sous son poing.

L’invitation avait été acceptée. Ils seraient quatre, ce n’était pas la première fois qu’ils se retrouvaient à passer du temps ensemble. Mais une semaine… Une semaine ensemble, ça promettait d’être long pour la solitaire qu’elle était. Heureusement, elle pouvait compter sur ses comparses pour apporter de quoi se désaltérer en toute tranquillité. Aucun doute que la bière coulerait à flot sans problème. Fergal s’occupait de tout, ce qui ne tranquillisait pas vraiment la Nordique. Elle aimait avoir le contrôle des choses. Mais elle avait tout prévu, ses affaires étaient prêtes, elles avaient été revérifiées deux fois. Son sac de voyage sur le dos, elle avait quitté son appartement pour prendre un portoloin qui l’emmènerait directement au point de rendez-vous fixé par le concierge. La Slovénie. Ca lui convenait très bien. Et elle préférait de loin les portoloins aux cheminées, c’était moins salissant.

A peine avait-elle touché le sol qu’elle s’était remise sur ses deux pieds, droite comme un i, comme toujours. Elle fit un tour sur elle-même, doucement, pour admirer la vue. Pas de doute, l’endroit était parfait, bien que la présence des chalets gâche un peu le tout. Mais c’était normal, l’homme gâchait toujours tout. Le temps que son estomac se remette sur pied, et elle fila à l’accueil pour demander les informations. Elle se fit comprendre aussi bien que possible mais ce ne fut pas une mince affaire. Elle arriva donc devant la porte avec la ride du lion entre les deux yeux. C’est Fergal qui lui ouvrit et qui, au passage, lui expliqua les bonnes nouvelles du jour. Deux chambres. Deux chambres de deux. Quelle solution était la moins pire ? Partager encore une fois sa chambre avec la pie bavarde sous son amas de châles et de couvertures ? Au risque qu’elle lui sorte encore une fois les cartes et les prédictions ? La dernière fois, ça avait mal tourné cette histoire. Partager avec Wayde ce n’était même pas la peine. Et avec Fergal… Ca restait le moins pire. Mais il était l’ami de Wayde, il y avait peu de chance de pouvoir envisager cette option.

« J’ai prrris une tente. Je dorrrmirrrai devant le chalet. C’est ça, le camping. »

Elle n’avait peur de rien en matière de camping, elle avait déjà fait des bivouacs avec moi que ça. Et que pouvait-elle bien craindre ? C’était aux autres de la craindre.
De son sac, elle sort tout de même deux bouteilles de whisky. Celui-là même qu’elle avait partagé avec Wayde dans son bureau, un soir. Le fameux soir. Mais ils sont les seuls à le savoir, ça. La blonde les pose sur la table non sans glisser, sans le vouloir, un regard vers son adversaire de toujours. Ca ne dure qu’une poignée de secondes avant qu’elle ne détourne le regard vers Fergal.

« Sais-tu si la chasse est autorrrisée ? »

C’était sa conception du camping. Le confort, ce n’était pas tellement son truc. Trop superflu.

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Camping, chevreuil, chamallow

Siwan, @Fergal Armitage, @Professeur A. Thorstein & @Wayde T. Bradford

Si son enthousiasme l’avait poussée à accepter ces vacances en Slovénie en moins de cinq secondes, Siwan se voyait reconsidérer la chose à peine revenue dans le comté d’Anglesey à la fin de l’année scolaire. Il lui avait suffit de poser son regard sur ses meubles et ceux de sa tantes, sur toutes ses affaires qui avaient attendu son retour et celles qui patientaient joyeusement dans sa valise de rejoindre le reste sur les étagères et la table et la chambre et… Siwan avait dû mal à se dire qu’elle allait devoir empaqueter une nouvelle fois une partie de ses biens pour un endroit avec lequel elle n’était pas familière pour un pouce. Honnêtement, elle eut beaucoup de mal à se décider à faire sa valise pour le jour J - d’autant plus que les vacances avaient été programmées très tôt pour ne pas empiéter sur les vacances scolaires. Vacances scolaires auxquelles… elle comptait participer également. La Galloise s’en voulait terriblement de prendre des décisions pareilles s’en s’être consultée au moins trois mois à l’avance. Qui avait accepté une telle chose ? Pourquoi l’avoir fait ? Les dernières vacances s’étaient faites au Pays de Galles, alors il n’y avait eu aucun problème pour elle : la maison n’était pas si loin et, si elle en avait eu l’extrême nécessité, il lui aurait fallu deux petits transplanages, ni vu ni connu, et hop ! Sa sédentarité n’en aurait pas trop souffert. Mais là ? Il lui fallait laisser son cottage loin derrière elle pour une semaine puis pour un mois ! Siwan pensait avoir perdu la tête, et se répéter sans cesse les raisons de ses choix n’arrivaient pas à la détendre. L’idée de quitter ses terres trop longtemps l’angoissait. À Poudlard, ce n’était pas la même chose : c’était une autre maison, quelque part, et il y avait toujours de quoi faire pour s’occuper l’esprit, avec la certitude qu’elle finirait par revenir à la fin de l’année et pour les vacances entre. Là… Ce n’était pas la même chose, par Myrddin ! Ce n’était tout simplement plus les mêmes pays ! Rien que de visualiser la chose, Siwan avait l’impression de s’asphyxier sur son lit. Elle avait demandé à Rose de venir s’occuper des plantes en son absence, pourtant, et elle avait donné sa parole à Fergal, alors elle ne pouvait plus faire machine arrière… Et encore heureux qu’il était là, lui, ainsi que les deux autres loubards, sinon elle n’aurait pas hésité bien longtemps avant d’annuler. Mais une sortie entre amis, c’était trop beau pour louper la chose. La sociale qu’elle était avait bien besoin de ça ! Et puis, ce serait un bon entraînement avant… Durmstrang. Pour ça aussi, elle allait devoir prendre sur elle. C’était une occasion trop belle de faire des recherches sur les Völva et d’aider des universitaires en étant sur le terrain pour annuler sa venue. Tout de même, les froides températures qui l’attendraient étaient sûrement une raison suffisante pour…

Pour l’heure, en tout cas, c’était cette semaine en Slovénie qui était son principal problème. La Galloise avait truqué son sac pour y faire rentrer une bonne partie de son cottage à l’intérieur - ce qui était ridicule, elle en conviendrait fort bien, mais cela la rassurait grandement. Si elle avait pu faire rentrer son cottage entier à l’intérieur, elle ne serait pas gênée ! Mais, la métamorphose et le changement de forme des choses, ce n’était pas son fort… Elle n’irait pas se risquer à une telle expérience. L’enseignante de divination pouvait avoir des airs de grande cinglée, elle ne l’était pourtant pas - ou pas encore. Il fallait croire que tout dépendrait de la distance avec la maison, finalement ! Deviendrait-elle folle ? Ne le deviendrait-elle pas ? Pas le temps de se poser plus de questions au risque de prendre la poudre d’escampette… Siwan se positionna dans sa propre cheminée, prit une poignée de poudre de cheminette, énonça l’adresse et elle fut prise dans un tourbillon de sensation, une compression de l’être afin de pouvoir se glisser dans ce réseau de cheminée, et en quelques secondes à peine, elle était arrivée. Une cheminée pour une autre, certes, mais d’un pays à l’autre malgré tout. Siwan eut un frisson qui la secoua toute entière avant de sortir de là où elle était.

— Elle manquerait à être un poil plus grande, cette cheminée, rigola-t-elle en guise de salut, époussetant sa robe et faisant le premier pas dans ce qui serait leur chalet pendant une semaine.

Siwan prit une grande inspiration pour s’ancrer dans ce nouveau lieu et ne rien laisser paraître. Eh ! Il y avait au moins Fergal et Thor, et Wayde qui ne devrait plus tarder à sa suite. Cela faisait tout de même de sacrés repères dans cet endroit : elle ne serait pas totalement dépaysée. Surtout quand il y avait un homme qui connaissait vos faiblesses et un autre qui… devenait votre faiblesse. Heureusement qu’il restait Thor comme pilier central et solide pour tous les protéger de… disons des ours. Si la Galloise avait construit de bonnes relations avec les deux hommes au fil des mois, c’était sa relation avec Thor qui semblait faiblir sans qu’elle ne sache trop quoi faire. La bibine avait été un bon départ, certes, et elles vivaient énormément de choses ensemble - surtout à cause d’elle, ne nous mentons pas -, mais cela suffisait-il… ? Se retrouver en sa compagnie de cette façon, pour les vacances qui plus est, cela reprenait dangereusement un schéma similaire avec ce qu’elles avaient vécu il y a un an ou presque. Siwan se doutait bien qu’elle avait touché une corde sensible sans le vouloir, et même si sa nature la poussait à creuser un peu plus ce filon, elle se retenait fort bien d’aborder à nouveau le sujet. Peut-être leur relation n’était-elle pas encore arrivée au stade adéquat ? Peut-être serait-il bon, d’ailleurs, que Siwan s’excuse enfin - pour une chose qu’elle n’avait pas fait exprès, bon, mais tout de même. Après tout, elles partageraient probablement la même chambre, alors…

— J’ai prrris une tente. Je dorrrmirrrai devant le chalet. C’est ça, le camping.

Voilà quelle était la réponse de Thor face à la mauvaise nouvelle annoncée par Fergal. D’un côté, ça la faisait franchement rire car c’était là Thor toute crachée comme ils auraient pu s’y attendre, mais de l’autre côté, elle leur gâchait fortement le plaisir de se départager les chambres et les lits. Ce n’était pas souvent que ces deux émotions s’affrontaient pour prendre l'ascendant sur le visage de Siwan, et pourtant ! La Nordique venait de réussir cet exploit. Honnêtement, la Galloise abandonna bien vite ses idées de courte paille et autres malices - puisque tout tombait à l’eau - et elle passa à la seconde chose la plus importante après l’amusement dans sa vie : son bien-être personnel.

— Je prends le lit le plus confortable. Je vous… laisse vous battre pour savoir qui dort où, fit-elle aux deux hommes avec un rictus sur les lèvres avant de partir en direction des chambres.

Il semblait que Fergal avait déjà déposé certaines de ses affaires sur l’un des lits et Siwan remarqua avec une agréable surprise une guitare parmi les vêtements. Une autre qualité à ajouter à la liste de cet homme qui commençait à en accumuler déjà pas mal, donc… Il avait intérêt à les faire profiter de ses petits talents ou leur voyage risquait d’être gâché par la différence entre l’attente et la réalité des choses. Dans tous les cas, Siwan partit dans l’autre chambre pour y déposer ses affaires et commencer à déballer son sac. Qu’elle ait la chambre pour elle toute seule ou qu’elle la partage avec quelqu’un, elle comptait bien faire de cette pièce sienne pour la semaine à venir, et cela débutait par ouvrir la fenêtre afin d’aérer le tout et faire brûler un peu d’encens… La vue qui s’offrait, la forêt et l’odeur de la nature toute autour… Si ce n’était plus le Pays de Galles, cela restait un endroit perdu au milieu de nulle part, où la nature prenait une place bien plus importante qu’en ville, et ce détail seul apaisa ses angoisses d’un cran supplémentaire. Ce n’était pas la maison, mais la nature avait la même essence partout. Et cela lui suffirait pour le temps qu’ils passeraient ici.

Siwan revint dans la pièce principale avec les boîtes de thé qu’elle avait spécialement emmené pour le voyage - ou, autrement, absolument toutes les boîtes qu’elle possédait chez elle. Rien ne disait qu’elle buverait l’intégralité de ces boîtes en une semaine, mais rien ne garantissait qu’elle puisse trouver les marques qu’elle aimait tant dans ce pays. On n'était jamais trop prudents. Et on avait jamais trop de provisions, hors, tout de suite, ils n’avaient rien à manger.

— Sais-tu si la chasse est autorrrisée ? demanda Thor, fidèle à elle-même en toutes circonstances.
— Et tu penses pouvoir nous trouver du gibier d’ici ce soir ? Ou la grande Thor nous autorisera à aller faire des courses comme des personnes civilisées au moins pour aujourd’hui ? fit Siwan dans l’encadrement de la porte sur un ton léger.

Même s’ils étaient perdus au milieu de nulle part, Siwan doutait que la faune soit restée très proche du chalet avec les passages qu’il devait y avoir. Si ce n’était pas aux alentours, ce serait plus loin que Thor risquait de trouver quoi que ce soit. En partant du principe que la chasse était autorisée, bien sûr. C’est qu’ils avaient tous pensé à prendre de quoi boire, mais pour se remplir la panse, il n’y avait plus personne !

(c) DΛNDELION

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