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Le dessein de l'art (Alys & Dmitri)
Dmitri D. van Aken

Dmitri D. van Aken



À SAVOIR
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Pouvoirs spéciaux: Chiffre supplémentaire à tous les dés (tombola), fourchelang, peintre de talent en devenir et sale gosse accompli
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Message(#) Sujet: Le dessein de l'art (Alys & Dmitri) Le dessein de l'art (Alys & Dmitri) EmptyMar 25 Mai - 17:44

Le dessein de l'art

‟ Alys & Dmitri „


Aujourd’hui était un grand jour pour serdaigle. Le dernier match de quidditch de l’année, qui opposait l’équipe des bleus et bronze à celle des lions, s’apprêtait à commencer. Peut-être même que le coup de sifflet, sonnant le début des hostilités, avait déjà retenti dans le stade, provocant acclamations et déceptions. Quoi qu’il arriverait dans les prochaines minutes de match, les serdaigles n’auront pas la première place de la coupe. Il leur faudrait marquer bien trop de points pour rattraper l’avance des poufsouffles : ils se battaient seulement pour conserver leur seconde place. Éternel seconds, pour la coupe de quidditch tant que pour celle des quatre maisons. Une bien piètre conclusion pour une année passée à amasser des points et à s’entraîner sur le terrain de quidditch. Mais le tchèque se moquait bien de ces choses. Il n’avait jamais réellement participé à cette course entre maisons et ne se sentait pas mu par un quelconque esprit de groupe qui le rendrait joyeux à l’idée de remporter des points pour les siens, ou triste s’il en perdait. Ainsi, comme à son habitude, Dmitri ne rejoignit pas les gradins pour assister au match ; le quidditch ne l’intéressait pas plus que cela – en réalité, ce sport était pour lui source de mauvais souvenirs impliquant ses frères – mais en ce jour, ce qui justifiait surtout son absence parmi le public était tout autre. L’importance de cet ultime match était telle que tout le monde, ou presque, y assistait, délaissant ainsi la salle commune. Même les plus âgés qui, en d’autres temps, auraient pu rester dans leur antre afin de réviser semblaient avoir désertés les lieux pour l’occasion. Une opportunité que le garçon ne pouvait laisser passer.

Il appréciait tout particulièrement la salle commune lorsqu’elle était peu occupée. Calme et agréablement décoré avec son ciel étoilé peint au plafond, c’était un lieu propice au repos ou au travail. Pour l’heure, c’était bien la seconde alternative qui était la bonne ; mais il s’agissait d’un travail un peu particulier, qu’aucun de ses professeurs ne lui avait demandé d’effectuer. Le seul qui eut été susceptible de le faire, son grand-oncle, ne savait rien de ses projets. Il se permettait quelques extras sur les enseignements de son aïeul, préférant garder ce dernier dans l’ignorance, les desseins de l’enfant n’étant guère de ceux qui trouveraient son approbation.

Il était seul, assis en tailleur à même le sol, juste à côté de l’âtre encore brûlant de la cheminée. Un petit pot en terre cuite était positionné devant lui, à l’intérieur duquel dansait une peinture bleutée, tournoyant dans le récipient d’une façon presque hypnotique. Un livre était ouvert juste à côté. L’ouvrage, intitulé « Pigments et couleurs, traité sur la fabrication des peintures », était une trouvaille qui revêtait bien des aspects salutaires pour les projets de l’aiglon, car si la bibliothèque de l’école était plutôt bien garnie, elle n’en restait pas moins très limité dans un domaine aussi spécifique et secret que pouvait l’être celui de la peinture vivante. Ainsi bien entendu, il aurait été impossible de trouver pareil manuel dans les rayons de Poudlard. Peut-être la réserve de la bibliothèque réservait-elle quelques surprises, mais en la matière, il était certain que cela restait relativement limité : l’art de la peinture vivante n’était pas connu de tous et les van Aken, ancestraux détenteurs de ce savoir, gardaient jalousement leurs connaissances loin de l’attention des étrangers. Le seul endroit où Dmitri pouvait espérer trouver de quoi satisfaire sa curiosité – et ses plans quelques peu sournois – se trouvait sur l’île des Hébrides qui servait de fief aux van Aken. Jamais il n’avait eu le nez aussi fin que lorsqu’il avait glissé le livre dans sa valise, avant de retourner à Poudlard après les vacances d’hiver. Le traité avait occupé quelques-unes de ses soirées au manoir, l’éclairant sur le processus de cette si particulière peinture qui l’avait presque envouté le jour où il avait donné son premier coup de pinceau sous la houlette de son grand-oncle. Désormais, ce même traité l’aidait dans ses essais, plus ou moins fructueux, de fabrication. Le peintre amateur avait conscience des nombreuses lacunes de l’ouvrage – il manquait de détails et n’abordait qu’en surface la question de la confection des peintures, sans compter évidemment le fait qu’il demeurait silencieux quant aux techniques propres aux van Aken – mais il demeurait une première approche relativement respectable et suffisait pour donner un cap au jeune tchèque.

Le voilà donc, profitant du calme inhabituel de l’antre de la maison des érudits : il avait besoin d’un feu et celui de la cheminée était bien plus propice à son travail que celui qu’il pourrait éventuellement créer dans une salle inoccupée du château. Sans compter qu’un éventuel échec de sortilège risquait de causer quelque désagrément qui lui vaudrait une expulsion immédiate de Poudlard. Maintenant plus que jamais, il ne pouvait se permettre de telles choses. Alors il profitait de la cheminée de la salle commune lors d’un de ces rares moments où il savait être peu observé. Et puisque ce samedi, nul ne pouvait se rendre à Pré-au-Lard, les élèves avaient pu récupérer leurs baguettes respectives. Merlin soit loué, les conditions de tranquillité et de magie étaient donc réunies, chose rare et précieuse qu’il savourait avec plaisir.

Pendant qu’il laissait la petite mixture contenue dans le pot refroidir doucement – il ne fallait pas se hâter avec ce genre de choses et il était parfois nécessaire de laisser le froid faire son œuvre dans le liquide en préparation – il s’entraînait comme d’accoutumée à transformer le bout de sa baguette en un pinceau. « Peniculus ! » murmura-t-il, le bout de la baguette entre son pouce et son index. Depuis le début de l’année, il avait appris à correctement maîtriser le sortilège qu’Alexander lui avait enseigné ; à présent, il s’efforçait d’en perfectionner la pratique afin d’obtenir des têtes de pinceaux de différentes tailles ou de différentes consistances. Du moins était-ce ce qu’il désirait, mais trop accaparé par son premier travail – il surveillait toujours du coin de l’œil la peinture bleutée – et déconcentré par le bruit – quelqu’un venait d’entrer dans la pièce – il ne parvint pas au résultat escompté et le bout de sa baguette resta muet à son incantation.

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Message(#) Sujet: Re: Le dessein de l'art (Alys & Dmitri) Le dessein de l'art (Alys & Dmitri) EmptyLun 14 Juin - 17:24

Le dessein de l'art (Alys & Dmitri) J8gserlin bénisse le Quidditch.

Et sans la moindre ironie.

Alys n'est pas ce qu'on pourrait appeler une fan de Quidditch, mais on ne peut pas dire que c'est quelque chose qui la rebute. Elle a assisté à quelques matchs pendant ses premières années, mais elle était toujours davantage intéressée par l'exercice même du vol, ou plutôt de la voltige, des figures, que par le match en lui-même. Vraiment, si elle voulait regarder des gens taper dans un ballon, elle pouvait tout aussi bien regarder les gamins à côté de chez ses parents quand ils font leur foot. Au-delà de ça, le tournoi de Quidditch avait l'art et la manière de raviver les rivalités entre les maisons, et pas toujours avec fair-play. Et avec ou sans fair-play, les rivalités, qu'elles soient de maisons ou pas, ça ne branchait pas du tout, mais alors pas du tout Alys. Pas exactement comme si elle jugeait les décisions du choixpeau magique, ou l'existence même du choixpeau magique comme la meilleure invention sorcière de tous les temps. Euphémisme, quand tu nous tiens.

Mais le tournoi de Quidditch, et les matchs qu'ils entrainent, avaient une conséquence qu'Alys profitait égoïstement et sans le moindre scrupule : le château était vide. Bon, peut-être un peu exagéré. Certains élèves ne regardaient pas les matchs des autres maisons par exemple et elle n'était certainement pas l'élève qui aimait le moins regarder ce sport. Mais quand Serdaigle jouait, la tour était vide ou quasiment, et son dortoir l'était clairement, et ça, ça, c'était vraiment le pied. Le seul espoir qu'elle cultivait pendant ces moments-là, c'était que les attrapeurs soient nuls. Les deux. Et s'il pleut, c'est encore mieux. Avec de l'orage ou de la grêle pour que le vif d'or soit encore moins visible. Si quelqu'un peut lancer un sortilège de confusion sur leurs balais, c'est encore mieux. Bon, on évite les meurtres, mais ça va, on peut survivre à un bras cassé. Quand la récompense pour elle était du temps dans la tour déserte, ça valait le coût. Pour elle, bien sûr, pas pour les pauvres attrapeurs. Personne ne semblait s'être abaissé à ça cependant, bien dommage. Pour elle, bien sûr, toujours.

Elle n'avait pourtant pas vu le temps passé. Assise sur le sol d'une classe vide, elle avait travaillé sur son mp3 pendant une bonne partie de la matinée, avait évidemment sauté le déjeuner -non pas qu'elle y ait fait attention- et n'avait émergé de son bricolage que lorsque son MP3 se révélait fonctionnel. Certaines chansons passaient beaucoup moins bien, celles qui relevait davantage d'une mélodie qu'une accumulation de bruit. Ou plutôt, les petits sauts qu'elle percevait y était moins reconnaissable, mais ce détail mis à part, le capteur d'onde magique qu'elle avait retiré du scrutoscope pour le mettre dans son MP3 avait parfaitement rempli son office. Elle aurait surement l'occasion de perfectionner ça cet été, quand elle ne serait pas obligé de justifier l'utilisation de sa baguette, ou justifier même sa seule possession. Mais c'est donc bien plus tard que prévu qu'elle retourna à la tour. Elle avait prévue d'y passer tout le temps du match et de s'enfuir dès que les bruits venant du stade s'arrêteraient avant que la salle commune ne soit occupée et voilà qu'elle avait perdue un bon quart d'heure de profit des lieux.

C'est sans le moindre scrupule qu'elle fourra ses écouteurs dans ses oreilles, se satisfaisant du son d'un morceau de Senser, qu'elle rangea ses affaires et se dirigea prestement vers la tour, fredonnant maladroitement occasionnellement. Ce n'était pas son style de chanter, ni même de fredonner. Il était encore moins utile de le faire ici à Poudlard, autant parce qu'elle n'était probablement censée avoir un MP3 fonctionnelle que parce qu'elle ne voulait pas attirer l'attention. Ce n'était donc pas exactement des fredonnements. Plutôt comme des sons qui étaient arrachés de sa gorge contre sa volonté. Comme si elle combattait l'envie de vocaliser son enthousiasme liée à sa réussite, et la musique l'encourageait beaucoup trop à vocaliser. Des vocalises qu'elle ne pouvait retenir mais qu'elle étranglait férocement dès qu'ils franchissaient ses lèvres avant qu'elle ne retombe dans le mutisme.

    ~ Qu'est-ce qui a des mots mais ne parlent jamais ?
    ~ Un livre.


Le heurtoir s'immobilisa alors que la porte s'ouvrait sur la salle commune manifestement déserte. Elle se dirigea automatiquement vers l'une des fenêtres pour pouvoir l'ouvrir et percevoir le brouhaha du stade de Quidditch. Quand il s'abaisserait, ce serait le signal du départ. Son regard se perdit sur une partie de la forêt interdite percevable d'ici. La salle commune de sa maison n'était pas si haute dans le château, mais la vue était toujours agréable. Et agréable, c'était d'avoir un juste milieu entre une vue à ras du sol, ou pire, sous terre, et celle qui promettait un vertige à quiconque regardait le sol même quand il n'était pas sujet à une telle peur. Une hauteur confortable, bien qu'indigne de l'emblème de Serdaigle sans doute. Que le lion atteigne des hauteurs supérieures aux aigles la surprendrait toujours. Même chose pour le blaireau et le serpent. Quel intérêt pouvait-il y avoir à choisir des animaux totems si ce n'était même pas pour respecter une certaine cohérence, cela la dépassait. Pas comme si elle était plus intéressée par le symbolisme que par la magie pratiquée par les fondateurs cela dit.

Laissant la fenêtre grande ouverte, Alys se retourna, faisant un pas en direction du foyer.

Et s'immobilisa.

Pas... désert. De toute évidence.

Cheveux bouclés, bruns, courts, organisé dans une sorte de... broussaille. Pas exactement organisé à première vue. Peut-être fait exprès. Le visage était juvénile et des yeux bleus. On ne regarde jamais les yeux. On note jamais leur couleur. Jamais. Mais des perles pareils sont difficiles à rater. Il y a bien d'autres choses difficiles à rater cependant. Le fait qu'il est à même le sol par exactement. Le fait qu'il tient sa baguette. Le fait qu'elle l'ait manifestement interrompu dans une activité où il profitait clairement de la tranquillité d'une salle commune désertée. Et la peinture.

Son regard lâche facilement, presque trop facilement, le garçon pour s'attarder sur tout ce qui traine par terre. Le garçon n'est pas important, pas intéressant, à l'inverse de son activité, ça la captive, la saisit presque involontairement, comme s'il n'existait que le matériel sur le sol et pas le garçon à côté. Son approche se fait presque contre sa volonté, comme si elle voulait tout voir mais aurait préféré le faire sans s'avancer. Elle enregistre la présence d'un petit pot en terre cuite, le croit vide jusqu'à ce qu'elle soit assez proche pour apercevoir un éclat bleuté. Elle enregistre la présence d'un livre grand ouvert. Pas un livre, un grimoire. De ceux qui ne ressemblent en rien aux manuels de cours, ceux qui semblent plutôt vivants, renfermant des secrets, des pratiques, des choses qu'on écrivait autrefois mais plus aujourd'hui, quelque chose qui n'a rien de contemporain. Elle aurait presque parié que la couverture était faite de cuir si elle avait pu la voir, mais ça ne faisait rien si ce n'était pas le cas. Elle aimait juste la texture des vieux grimoires, rien d'important. Ce qui l'était, en revanche, c'était la peinture. Elle ne pouvait rien lire à l'envers sur le livre, mais elle se doutait que c'était sérieux. Son regard naviguait entre les deux, avant de remonter soudainement sur le garçon.

Elle ignora complètement la baguette que le gamin avait dans la main. Il pratiquait manifestement la magie. Personne n'avait sa baguette à la main, pas de cette manière, sans vouloir l'utiliser, ni même faire semblant. Mais cela ne la touchait pas. Cela n'avait pas la moindre importance. Ce qui l'était, en revanche, c'était pour quoi il l'utilisait. Elle ne voulait pas de raison, elle voulait savoir quelle utilisation. Pour quoi faire. Qu'essayait-il d'accomplir ? Et cela, sa baguette ne pouvait pas lui répondre. En revanche, les yeux du garçon pouvaient la regarder, sa bouche pouvait lui fournir une réponse, et son cerveau la contenait. C'était lui qui pouvait satisfaire sa curiosité. Son regard transperçait presque le garçon alors qu'elle comprenait ce que ça voulait dire. Comme si elle considérait soudainement qui elle avait sous les yeux.

Van Aken lui souffla sa conscience.

Son Mp3 n'avait aucune importance. D'ailleurs, il ne diffusait plus la moindre note dans ses oreilles. Ses doigts, très obligeamment, l'avaient débarrassé de cette distraction de toute évidence, retirant ses écouteurs sans même qu'elle ait conscience de ses propres mouvements. Enroulés, ils se retrouvaient enfermés dans le poing de sa main droite alors même que ses doigts éteignaient son MP3 aussi facilement qu'avait été éteint sa fierté, son sentiment d'accomplissement. Oublié. Reléguer dans un coin de sa tête, avec la multitude de pensées qui s'agitaient comme un brouhaha constant aux abords de sa conscience.

Le match de Quidditch n'avait aucune importance. Ses oreilles semblaient avoir décidé de ne plus entendre le bruit qui s'élevait du stade pour lui permettre de percevoir plus clairement les crépitements irréguliers d'un feu mourant, comme un sursaut dans son agonie, soulignant avec cruauté le battement furieux de son sang dans ses propres tempes. Le match n'avait aucune importance parce que rien ne l'a ferait quitter la salle commune sans avoir eu ce qu'elle voulait. C'était une chance unique. Comme un clin d'oeil du destin. Une opportunité en or. Le genre qu'on espère qu'il va se passer un jour mais sans vraiment chercher à ce qu'il se produise. Trop important pour l'ignorer s'il passe, mais pas assez pour chercher à le provoquer.

Alys n'était, de toute façon, pas du genre à s'imposer.

    ~ Salut.

Même à ses oreilles, sa voix lui paraissait étranglée. Comme si elle venait d'avaler de travers. A moins que ce ne soit un réflexe née de l'étranglement de ses fredonnements. Un raclement de gorge, le MP3 disparait dans la poche de sa robe de sorcière, son regard passant du petit pot au garçon. Ne pas lui faire peur. Essayer d'être aimable. Les instructions paraissent insurmontables, mais... Le gamin est un première année. Alys a entendu parler de lui quelque fois. Un sang-pur comme son parent, celui qui enseigne les potions, potions qu'elle a abandonné sans scrupules après ses BUSE. Mais pas un sang-pur comme les autres. Intéressé par les moldus. Elle ne l'a pas vu se pavaner. Ne l'a pas vu écraser quiconque de son importance. Ne l'a pas vu essayer de profiter de son statut pour humilier des nés-moldus. Et pourtant, quand elle avait eu vent de qui il était, elle l'avait gardé à l'oeil pendant des semaines. Non pas que ce soit fructueux puisqu'elle ne passait que peu de temps avec le reste de la population estudiantine. Différent, mais à quel point ? Elle n'avait pas cherché la rencontre, elle ne s'imposait pas, ne le voyait pas sans qu'il soit accompagné.

Pas jusqu'à maintenant, en tout cas.

Son regard se posa, pour la seconde fois, sur la baguette, avant de remonter sur le garçon.

    ~ Navrée. Je ne voulais pas te déranger.

Presque instinctivement, son dos se crispa alors que sa colonne se redressait. Typiquement le genre de phrases qui ressemblaient à un bâton doré posé sur un plateau d'argent. Après tout, n'était-elle pas exactement en train de le déranger ? N'allait-elle pas poursuivre ce dérangement de manière volontaire et invasive ? Etait-il possible de paraitre aimable sans invité à une réponse cinglante ? Alys cherchait encore. Mais il lui semblait important de ne pas s'aliéner le garçon en étant trop directe. Elle était, de toute évidence, en train de l'interrompre dans... quoi qu'il essaye de faire avec la peinture. Aussi peu rempli que soit la bibliothèque au sujet de la peinture magique, Alys se doutait que ce n'était pas un art qui s'accomplissait en claquant des doigts.

...

Manière de dire, évidemment.

Alys s'approcha d'un autre pas, laissant son sac glisser de ses épaules pour l'abandonner au pied d'un fauteuil dodu, fourrant ses mains dans ses poches dans une tentative de faire taire dans l'oeuf son envie de prendre le livre, d'en étudier le titre et son sujet. Ce n'était pas à elle. C'était impoli. Invasif. Elle allait l'être, évidemment. Et s'imposer. Et directe. Et peu subtile. Mais ce n'était pas important. Ce qui l'était, en revanche, c'était de s'approcher assez du garçon, de l'inviter à parler suffisamment pour en savoir plus. Et cela commençait par une question incroyablement stupide, mais nécessaire dans les conventions sociales.

    ~ Dmitri Van Aken ?

Ce n'était pas exactement une question. Pas exactement une affirmation. Plutôt une... vérification. Avant d'aller plus loin. Son regard ne cessait d'étudier le livre, allant au pot régulièrement, mais quand elle prit la parole, elle affronta sans hésitation, sans agressivité ni timidité le regard du garçon. Un regard franc bien que son attitude dénotait une certaine curiosité. Son âge importait peu. Sa maison importait peu. Son sang importait peu. Son sexe importait peu. En fait, cela n'importait pas du tout. Ce qui l'était, en revanche, c'était les connaissances qu'il possédait. Quelqu'un savait des choses qu'elle ignorait. Quelqu'un qui pouvait potentiellement les lui offrir. Lui apprendre. Lui donner quelques lumières pour éclairer sa lanterne. Et elle prendrait tout. Les flammèches, la lanterne, le soleil s'il le lui offrait. Tout ce qu'il serait disposé à lui donner.
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Dernière édition par Alys A. Reeze le Jeu 17 Juin - 2:15, édité 1 fois
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Message(#) Sujet: Re: Le dessein de l'art (Alys & Dmitri) Le dessein de l'art (Alys & Dmitri) EmptyMer 16 Juin - 12:30

Le dessein de l'art

‟ Alys & Dmitri „


La solitude n’était plus. Le pan de la porte de la salle commune s’était effacé pour laisser entrer un camarade, causant un léger désagrément qui venait titiller l’attention du garçon, comme pour le narguer d’être incapable de plus de concentration. Si une seule personne suffisait à le troubler dans son travail, que serait-ce lorsqu’une horde d’élèves qui venaient de perdre la coupe de quidditch – car il faudrait bien une intervention divine pour parvenir à rattraper l’avance des poufousffles – pénétrera dans la pièce ? Au fond, la question ne méritait pas d’être posée : il ne comptait pas demeurer ici dès lors que le match touchait à sa fin. Il ne valait mieux pas, de toute façon. Au-delà du bruit que causerait l’invasion intempestive de ses camarades, il n’était pas censé faire de la magie dans sa salle commune ; ils avaient beau avoir récupéré leurs baguettes, ils n’en étaient pour autant pas totalement libres de faire ce qu’ils voulaient. Dmitri, plus que quiconque, risquait gros à se faire dénoncer : l’exclusion pure et simple n’était guère enviable. Même son aïeul ne pourrait rien faire pour lui venir en aide ; à moins bien sûr que le procès qui se tramait soit un succès retentissant. Jamais il n’avait autant espéré voir un projet du patriarche des van Aken être une réussite. La seule ombre à ce tableau qui se dessinait peu à peu était le départ de Colin : l’aiglon avait été triste d’apprendre que les parents de son camarade et ami l’aient rappelé à eux. Sa silencieuse présence manquait à la classe ; qui contesterait les mesures de sécurité de Thorstein s’il n’était plus là pour le faire ? La perspective, qu’ils avaient imaginée ensemble, d’allier magie et technologie pour créer un bateau était désormais plus loin. Ce projet n’avait plus de sens sans le serpentard, du moins par pour l’heure.

Ces pensées tourbillonnaient dans son esprit à l’instar de la peinture dans son pot en terre cuite. Si le bruit de l’arrivée d’une autre personne avait insinué chez lui des idées bien loin de ses projets du moment, il n’en restait pas moins assidu dans sa tâche, travaillant à transformer le bout de sa baguette avec toujours plus de finesse et de détails. Mais une pointe de déception commençait à se faire jour en lui alors que sa baguette restait résolument normale. Son oreille captait quelques bruits autour de lui, ou plutôt du côté de l’une des fenêtres. Une vague clameur discrète parvenait jusqu’à lui depuis ce qu’il pouvait imaginer être le terrain de quidditch. Le match battait sûrement son plein.

Les pas du nouvel arrivant s’approchèrent finalement de Dmitri. Pas d’une manière brusque et désagréable, comme souvent lorsque d’autres élèves venaient s’affaler dans un fauteuil, mais plus lentement et discrètement. Avec hésitation, peut-être ? Ou délicatesse ? À moins que ce ne soit de la timidité, mais en tout état de cause, un garçon de onze ans n’imposait pas assez de présence pour qu’une telle attitude soit justifiée chez ses aînés ; il était le plus jeune élève de sa classe et, par conséquent, le benjamin de toute l’école. Personne ne pouvait être intimidité par un enfant tel que lui. Il n’était pas grand et imposant, et pour l’heure, se révélait être calme et effacé. C’était, certes, aux antipodes de ce qu’il avait été pendant la conférence sur le secret magique, mais s’il avait marqué les esprits par son action, ce n’était certainement pas par sa majesté. L’on se souvenait bien plus de lui comme du responsable du retrait des baguettes, ou comme le gamin qui avait dû présenter des excuses devant toute l’école. À cette pensée, sa gorge se noua alors qu’il relevait les yeux en direction de la silhouette qui se tenait désormais dans son champ de vision.

Une fille. Manifestement bien plus âgée que lui, sûrement même plus que Judith ou Mary. Elle semblait plus avoisiner l’âge d’Erin, encore que ce fut difficile à dire compte tenu de l’attitude fort différente. Qu’est-ce qu’elle lui voulait, à le regarder ainsi ? Un instant, il crut qu’elle escomptait qu’il déguerpisse, mais ça n’avait pas de sens ; il y avait bien assez de place pour eux deux et elle ne donnait pas l’air d’être de ces élèves qui s’amusent à intimider leurs benjamins. La raison lui souffla qu’il dût paraître bien étrange aux yeux d’autrui à être ainsi prostré au sol, assis en tailleur à côté d’un attirail peu commun pour un élève de première année. « Salut » répondit-il aussi sobrement qu’elle, sa voix laissant transparaître l’hésitation qui était la sienne. Il y avait comme un flottement dans l’air, une impression de malaise qu’il semblait partager avec elle.

Cette étrangère tension s’accentua dans l’esprit du garçon alors qu’il voyait son regard se baisser vers ses mains... ou en tout état de cause, ce qu’elles tenaient, à savoir sa baguette. Elle ne fit pourtant aucune remarque dessus, se contentant d’une excuse qui le laissait pour le moins indifférent. « Tu ne me déranges pas... » Simple question de politesse, cette phrase n’était rien de plus qu’un réflexe, agrémenté d’un soupçon de miracle, puisqu’il l’avait bel et bien prononcé en anglais et non dans sa langue natale. Plus les semaines passaient moins il était tenté de répondre en tchèque ; entendre la langue de Shakespeare au jour le jour commençait à lui donner un sentiment d’habitude. Son accent n’en était pas moins présent, mais il lui était désormais plus naturel de parler en anglais que ce pouvait être en août, lorsqu’il foulait pour la première fois le sol écossais. En viendrait-il pour autant à satisfaire les attentes de son grand-oncle, qui espérait de lui qu’il n’ait plus d’accent ? Rien n’était moins sûr. Il ne faisait aucun effort en ce sens et demeurait trop attaché aux intonations chantantes de son tchèque natal pour daigner les gommer de son phrasé anglais.

Le dérangeait-elle vraiment ? Il n’était pas tout à fait certain que ce soit le cas. Au mieux, elle le déconcentrait, mais pas assez pour qu’il se sente réellement agressé dans son espace vital. Il fallait beaucoup de patience pour que la peinture et le soupçon de magie qu’il avait tenté d’y inclure fassent corps, aussi n’avait-il pas besoin d’être particulièrement attentif. S’il n’avait eu besoin de l’âtre brulant de la cheminée, il se serait sûrement posé dans son dortoir pour être certain de ne pas être dérangé, mais tant qu’il n’y avait pas foule dans la salle commune, il pouvait se satisfaire de la présence de quelques personnes. La jeune femme qui venait de troubler la quiétude des lieux n’était guère des plus invasives, qualité qu’il fallait au moins reconnaître aux serdaigles qui avaient, en général, une certaine capacité à la discrétion et au calme même dans la salle commune. Pour l’heure, les personnalités les plus exubérantes devaient trouver fort à faire dans les gradins du terrain de quidditch, ou sur les balais. Sa présence ne lui était pas incommodante, bienfait que lui procurait un simple préjugé, basé sur l’allure calme de son aînée et sa présence devant lui plutôt que devant le match.

Elle connaissait son nom. Était-ce étonnant ? Non. Dès sa répartition, plusieurs de ses camarades avaient noté l’existence d’un van Aken. Le lien entre le maître des potions et lui n’avait pas tardé à soulever quelques murmures, mais la plupart n’avaient retenu que son patronyme. Un van Aken. Son prénom n’avait guère d’importance, son identité propre n’intéressait pas les gens. Seule son ascendance soulevait des commentaires. C’était tout du moins le cas jusqu’à la conférence et la petite révolution qui l’avait accompagnée. Désormais, celui que l’on percevait auparavant comme le membre de la famille d’un professeur, réputé tant pour sa rigueur que pour les idées puristes qu’il prônait à demi-mots, devenait une personne autonome, ou presque. L’on parlait à présent du van Aken qui avait attaqué un autre professeur. Son prénom avait pu marquer quelques esprits... mais nombreux étaient ses camarades à ne pas prêter d’attention à ces détails. Elle avait pourtant retenu qui il était. Cette évidence avait le mérite d’attiser l’intérêt du garçon, tout autant que la méfiance. Elle avait peut-être quelque chose à lui reprocher ? Il n’en serait guère étonné. « Oui » confirma-t-il, aussi curieux que prudent. À moins qu’ils n’aient un quelconque lien de famille ? Elle ne serait pas la première. Depuis son arrivée aux Hébrides, il avait rencontré la branche dominante des Avery, dont il était issu par le biais de son arrière-grand-mère. « On se connait ? » Mieux valait demander, à tout hasard. La question était abrupte, presque malpolie. Sa mère lui aurait fait les gros yeux pour tant de familiarités, mais pour l’heure, il ne s’en préoccupait pas le moins du monde. Elle était, après tout, celle qui était venu vers lui ; il ne lui avait rien demandé aussi pouvait-il se permettre d’être plus cavalier.

Ses yeux se posèrent un instant sur l’une des mains de la serdaigle qui, quelques instants plus tôt, tenait un objet. Il n’avait su identifier ce dont il s’agissait ; de toute façon, elle n’avait pas tardé à le glisser dans la poche de sa robe, ainsi que ses mains, lui ôtant toute possibilité d’en savoir plus. Mais il ne s’agissait pas de sa baguette, à l’inverse de lui, qui tenait toujours la sienne entre ses doigts.

La montre à son poignet le rappela à l’ordre, sonnant le quart d’heure qu’il attendait patiemment. Presque sans crier gare, si ce n’était le sifflement de l’objet, son attention quitta la nouvelle venue pour se porter sur le pot qui contenait son semblant de peinture. D’un geste de la baguette, à quelques centimètres au-dessus du liquide, il fit tournoyer lentement ce dernier, observant ce qui était désormais devenu une pâte aqueuse. Ce faisant, il releva les yeux vers la jeune femme. « Je peux faire quelque chose pour toi ? » demanda-t-il. Son ton était calme, ses paroles polies. Cette apparente sollicitude cachait toutefois une autre question : pourquoi le regardait-elle ainsi ? Elle devait lui vouloir quelque chose. Peut-être était-ce une simple indiscrétion, de la curiosité derrière les actes de l’aiglon qui, indéniablement, étaient singuliers. Ou alors l’ennui l’incitait à venir lui parler. À moins que ce ne soit simplement des reproches qu’elle voulait lui asséner depuis fort longtemps. Cette pensée revint à lui, provoquant une crispation naturelle de ses muscles ; son dos se redressa légèrement, les traits de son visage se tendirent. Depuis la mascarade des excuses publiques, il se méfiait de ce que ses camarades pouvaient penser de lui ; non qu’il soit particulièrement intéressé par l’image qu’avaient des élèves inconnus de lui, mais plutôt qu’il craignait de devoir à nouveau affronter une adversité qui risquerait de lui couter sa place à Poudlard. Il avait suffisamment à faire avec Maxwell et son insupportable chantage pour craindre légitimement que d’autres viennent à lui causer du tort. Peut-être escomptait-elle le dénoncer pour faire de la magie en dehors des salles prévues à cet effet, mais dans ce cas, pourquoi perdait-elle du temps à venir lui parler ? La proposition d’aide de Mary flottait quelque part dans son esprit, garantie discrète mais non moins utile qui lui permettait d’espérer contrer quelque projet malveillant d’un élève dénonciateur.

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Message(#) Sujet: Re: Le dessein de l'art (Alys & Dmitri) Le dessein de l'art (Alys & Dmitri) EmptyVen 18 Juin - 17:13

Le dessein de l'art (Alys & Dmitri) J8gserlin...

... ne pourrait pas lui venir en aide. A supposer que son aide lui soit d'une quelconque utilité, bien entendu. Surtout dans la situation actuelle. Sérieusement, qui appelait à l'aide pour une simple situation de socialisation ? Il fallait bien admettre que sur ce coup-là, Alys accepterait tout conseil potentiellement non destructeur. Faire un effort conscient pour ne pas être désagréable, pour ne pas laisser le naturel revenir au galop, et ne pas faire de gaffe involontaire. Elle aurait presque préféré affronter un voyage scolaire. Au moins, elle aurait sûr à quoi s'en tenir : du sang & des larmes.

Le gamin semblait bizarrement aussi incertain qu'elle. A la différence qu'il semblait plutôt s'observer en se demandant ce qu'elle pouvait bien lui vouloir que parce qu'il craignait de la vexer sans doute. Pas comme si elle était facile à vexer non plus. Hum. Okay, il était très facile de la faire fuir. Mais c'était de la lâcheté, pas de la susceptibilité. Un soupçon de fierté, au mieux. D'orgueil. Difficile de ne pas voir son orgueil en prendre un coup si elle parvenait à se faire humilier par un môme de onze ans, il fallait bien l'admettre. Non pas que le gamin paraisse condescendant ou hostile. Et elle allait tâcher de le garder dans cette humeur-ci aussi longtemps possible. Elle n'avait certainement pas pour projet de s'en faire un ami -non vraiment, survivre aux voyages scolaires de Poudlard était plus réaliste- mais si elle pouvait juste ne pas se l'aliéner, elle en serait satisfaite. Bordel, c'était vraiment pas son domaine les conversations civiles et conventionnelles. Au moins pouvait-elle se réjouir que son cerveau ne l'avait pas encore distraite avec une réplique cinglante potentielle. En même temps, le gamin était un exemple de politesse et de retenue. Difficile de tirer quelque chose de vexant de son attitude. Pas qu'elle le veuille, bien entendu.

Elle ne le dérangeait pas.

Alys combattit très fort son envie de hausser un sourcil. Le gamin était de toute évidence en plein travail, quoi qu'il fasse ou essaye de faire, et il jouait avec sa baguette, ici, dans la salle commune déserte un jour de match de Quidditch où Serdaigle jouait. Il ne fallait pas être sorcier -sans mauvais jeu de mots- pour deviner qu'il avait parier sur la solitude pour mener ses expériences colorées. A moins qu'il ne soit en train de préparer une farce. Peut-être du matériel pour Mansfield. Mais bizarrement, Alys ne pariait pas dessus. Trop tirer par les cheveux. Le gamin était un Van Aken et il avait un pot de... peinture devant lui. Pourquoi son cerveau cherchait des idées tordues pour éloigner l'évidence de la situation ? Ah oui. Pour passer sous le silence le fait que sa présence dérangeait probablement le garçon. Sa réponse était toujours d'une politesse impeccable. Alys y reconnut presque le ton automatique qu'elle utilisait pour répondre aux questions civiles. Elle aurait presque pu lui en être reconnaissante de ne pas sauter sur l'occasion pour lui balancer une gentillesse cinglante au visage. Il aurait pu. Largement. Et il avait laissé passer l'occasion. Sciemment ou non. Le dos d'Alys se détendit juste un peu.

Le gamin semble toujours prudent. Une attitude qu'Alys ne pouvait lui reprocher. Pas quand elle était également du genre réservée si un inconnu venait l'aborder. Pour être franche, elle aurait été bien plus désagréable qu'il l'était. Mais c'était toujours plus étrange de lire la méfiance, la prudence, chez un enfant de 11 ans que chez quelqu'un de son âge, qui, ayant vécu les mêmes choses qu'elle, était compréhensible. Pendant une seconde, Alys comprit l'inquiétude de sa grand-mère, son discours de "grandir trop vite". Sans aucun doute qu'un certain cynisme chez elle pouvait paraitre choquant pour quelqu'un de son âge. Elle ne l'espérait pas plus chez le môme que sa grand-mère le souhaitait chez elle. Mais si la survie était une question de souhait, nul doute que la face du monde en serait changé, et pas seulement sa vie.

Dmitri Van Aken.

Alys laissa échapper un petit ricanement, un léger sourire ironique en coin. S'ils se connaissaient ? Et bien, elle savait quelques trucs sur lui, mais de là à dire qu'elle le connaissait, il y avait un pas qu'elle ne ferait pas l'erreur de franchir. Elle ne manquait pas de confiance en sa propre perspicacité et ses observations, mais il était plus difficile de se fier aux rumeurs même si on ne pouvait s'empêcher de leur donner un certain crédit. Quelque chose comme le bénéfice du doute. Autant pour les bruits de couloirs que pour le gamin. Elle était bien sûr là quand il avait attaqué Hatwell, mais ce sont les discussions de ses camarades qui l'avaient informé de ses excuses publiques. Pour une fois, elle aurait presque regretté de ne pas manger comme tout le monde, juste pour pouvoir se faire un avis fiable. Dans le doute... bénéfice du doute. Mais est-ce que lui la connaissait ? Elle n'avait rien fait de spectaculaire. N'avait rien fait du tout, si on voulait être franc. Son dernier exploit en date était d'envoyer Asquith sur les roses, et elle ne l'avait fait qu'avec un public limité et à voix basse. Avant de se barrer. Sincèrement, on avait vu plus intéressant et/ou plus marquant. Et qui était-elle, hum ? Oh, elle était sûre que les plus vieux Rowle, s'ils avaient jamais été au courant, se souviendraient du nom de Reeze, mais tout compte fait, valait mieux pas. Non, elle était personne. Personne dans un monde d'anonyme. La seule reconnaissance reçue était celle d'être indésirable et évitée. Non pas qu'elle s'en plaigne, remarquez, elle ne cherchait pas exactement la compagnie des autres. Sauf exceptions. Comme aujourd'hui. Mais c'était justifié.

    ~ Aucune chance. Alys.

Elle aurait pu tendre la main. Elle ne le fit pas. Elles étaient toujours sagement enfoncés dans ses poches. Une pensée l'accrocha une seconde avant qu'elle n'envisage de le faire. Après tout, elle connaissait le prénom Et le nom du gamin. Alys n'était pas une grande fan de l'équité ou de l'égalité, surtout parce que la vie lui avait appris que c'était souvent l'occasion d'offrir le bâton pour se faire battre, mais... Et bien, elle ne cherchait pas à faire plier le gamin, juste à discuter. Terminer les présentations ne ferait pas de mal. La pause dans sa voix n'avait duré qu'une seconde avant qu'elle complète :

    ~ Reeze. Inutile de chercher, mon nom ne veut rien dire.

Ni pouvoir, ni sang-pur, ni politique, ni artistique. Au mieux Reeze était connue pour les spécialistes en magizoologie car sa mère avait une petite réputation, mais elle n'était pas une grande chercheuse, pas une grande écrivaine, c'était une réputation liée à un milieu restreint où se trouvaient des centaines d'autres noms de magizoologistes reconnus. Les probabilités que le gamin le connaisse étaient tellement infinitésimale que ça ne valait pas le coup de l'envisager. Elle n'avait d'ailleurs jamais envisager que son nom parle à qui que ce soit avant l'arrivée du professeure Taylor. Mais c'était un cas à part, elle connaissait directement sa mère, ça aidait. Non, le nom de Reeze était à des années lumières des van Aken.

Alors que le gamin retournait avec une promptitude confondante à sa tâche, après que sa montre ait presque fait sursauter la Reeze, cette dernière décida de s'asseoir sur le canapé, à distance respectable du garçon pour ne pas le déranger mais assez pour l'observer confortablement, marquant là son intention de rester. Dans le mouvement, elle en avait sortit les mains de ses poches, entrecroisant ses doigts alors que ses coudes étaient posées sur ses cuisses. Elle l'observa en silence pendant qu'il agitait sa baguette, ne souhaitant pas l'interrompre ou briser sa concentration. Soit il avait décidé qu'elle ne le dénoncerait pas ou ne le fustigerait pas pour l'utilisation de la magie, soit il avait décidé que ses projets étaient bien importants que des ennuis éventuels. Les deux cas lui convenaient pour être honnête. Du moment, en fait, qu'il continuait ce qu'il faisait, il pouvait bien utiliser toute la magie qu'il voulait en ce qui la concernait.

Ses yeux remontèrent de la peinture tourbillonnante au garçon quand il reprit la parole. Hum. Il était vrai qu'elle n'avait pas encore exprimé clairement ses intentions. Elle qui avait tablé la rigide politesse du gamin comme quelque chose de naturel, devrait peut-être l'attribuer à une prudence particulière la concernant. Une nouvelle fois, elle imagina les places échangées et grimaça intérieurement. Bordel. Elle avait déjà l'impression de faire des efforts incroyables et ce n'était pas suffisant. En même temps, ne pas faire de mal ne signifiait certainement pas faire les choses biens, et elle était bien placée pour le savoir. Faisant fi des options subtilités, gentillesse et sollicitude, Alys décida d'être directe. Après tout, jusqu'ici, ça n'avait pas si mal fonctionné. Et ce n'était pas exactement comme si elle avait la patience, l'envie et les compétences de caresser le gamin dans le sens du poil pour satisfaire sa curiosité. Au moins, s'il disait non, elle pourrait continuer sa route au dortoir et mieux employer son temps qu'à tourner en rond pour quelque chose qu'il refuserait.

    ~ J'aimerais bien. A toi de me dire.

Ce n'est qu'en s'arrachant de la contemplation du un peu trop joli bleu tournoyant qu'Alys se rendit compte qu'elle avait de nouveau détourner les yeux du garçon. D'accord, c'était révélateur de son intérêt mais elle n'était pas exactement sûre que lui parler comme s'il n'était pas là était une bonne idée. Elle soutient son regard sans la moindre hésitation, le regardant avec ce que les adultes auraient vu pour de l'affront, trop direct sans doute, mais Alys ne savait que simuler l'humilité. Son regard, lui, en était incapable.

    ~ Arrête-moi si je me trompe, mais ta famille semble avoir une certaine réputation dans le domaine de la peinture et... manifestement tu en partages un minimum l'intérêt.

Son regard était redescendu sur la peinture dans le petit pot, sciemment cette fois-ci. Il était certain qu'il était difficile de nier, même un intérêt minime, pour l'art de la peinture magique dans la situation actuelle. Ses yeux remontèrent au visage du garçon une seconde après. Bien trop joli bleu. Pas ses yeux, la peinture.

    ~ Alors, je me demandais si tu voudrais...

Grimace. Bien sûr que non, il ne voudrait pas. Qui voudrait. Demande à Ollivander s'il veut offrir les secrets de fabrication des baguettes magiques directement dans la rue tant que tu y es. Reformulation s'il vous plait.

    ~... Si tu accepterais d'éclairer ma lanterne sur le sujet. Pas des secrets de famille en terme de savoir-faire, je me doute qu'il y en a et ce n'est pas ce que je demande. Juste plus que...

Alys fit le signe des guillemets avec ces doigts en prononçant les mots suivants :

    ~ "Bah, les tableaux sorciers sont fait par magie", ce serait pas mal.

Sa voix s'était tordue en une sorte d'étranglement aigu en prononçant la citation d'une de ses camarades de classe en première année. Conseil, ne jamais poser de questions sur la magie à des sorciers. "C'est de la magie" semble être la réponse universelle, et ce n'est pas éclairant. Autant dire que la camarade en question faisait partie de ses nombreuses connaissances avec qui Alys n'avait plus aucun lien. Se faire parler comme si elle était trop stupide pour comprendre un truc simple alors que, de toute évidence, elle était la seule de conversation à se douter qu'il y avait un peu plus que "c'est magique", ça pouvait vous faire vriller la tête.

Un sourcil interrogateur relevé, Alys tâcha de ne pas faire dériver ses yeux jusqu'à la peinture. Quelque chose lui disait que ce n'était pas une bonne idée. L'avenir lui dirait si son instinct était bon.
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