Mystérieuse lettre, personne mystérieuse (ft. Zeynep)

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Mystérieuse lettre, personne mystérieuse
Ft. @Zeynep J. Özdemir

Cela faisait maintenant deux mois que j’avais reçu, comme mes camarades d’école, une lettre d’une Zeynep Özdemir, élève en 2ème année de Poufsouffle, demandant à briser le secret magique. J’ignorais tout de cette fille mais le contenu de la lettre m’avait perturbé et quelque peu chamboulé. Étant né-moldu, je me sentais plus que tout concerné par ce qu’elle écrivait et dans le fond, elle avait totalement raison !

Nous, les nés-moldu ou les « sang de bourbe » comme ils aiment nous appeler, sommes totalement exclus de la communauté des sorciers. On veut nous faire croire que nous sommes égaux, mais comme le dit la lettre, le fossé se creuse de plus en plus et rien n’est fait en notre faveur.

La colère que je ressens depuis des années maintenant envers les Sang Purs ne fait qu’accroitre et cette lettre tombe à pique pour mon idée de révolte. Il est grand temps de faire quelque chose. Malheureusement je manque clairement de soutien, pourtant nous sommes nombreux à avoir subit ces atrocités. Mais beaucoup ont peur de se rebeller et je les comprends. Et pour autant, je ne peux laisser passer cela.

La lettre est donc parfaite mais il faut revoir la méthode. Je suis pour cette révélation mais les moldus ne sont pas prêts pour cela. Il faut les préparer, faire les choses correctement si on veut espérer du soutien à notre cause. Et pour discuter de ça, je dois trouver cette Zeynep et discuter avec elle. De ce que j’ai cru comprendre, on pourrait avoir les mêmes projets concernant nos cher compatriotes Sang Purs.

À défaut de savoir où la trouver, je décide de lui transmettre un hibou express lui demandant de me rejoindre dans le parc du château. Je l’ai envoyé hier après-midi, j’espère qu’elle l’a bien reçu. Dans le pire des cas de toute façon je profiterai du soleil de fin d’hiver dans le Parc. Mais j’aimerai quand même vraiment lui parler de ses plans. Qu’est-ce qu’elle envisage concrètement. Et je ne suis pas spécialement populaire, mais je sais que je suis connu pour être très vindicatif concernant les sorciers dits « purs » alors aucun doute sur le fait qu’elle me connaisse surement déjà, au moins de nom. Et surement qu’elle sera intéressée qu’on s’allie éventuellement ensemble.

En tout cas, c’est une belle journée et ça, c’est un bon présage …

Et voilà que j’en viens à me parler tout seul, clairement il n’est pas bon pour ma santé mentale d’être aussi impatient. Il faudrait que je me trouve une activité pour me défouler de temps en temps, ça me ferait surement du bien pour éliminer un peu toute cette rancoeur qui me consume et en attendant de pouvoir passer à l’action.

« Austin ? »
Je ne savais pas qui était le garçon devant moi, mais j’espérais qu’il s’agissait bien de celui qui m’avait envoyé ce hibou mystérieux. Je l’espérais, et je le craignais en même temps. Austin, je le connaissais à peine, mais il avait une vague réputation qui m’avait longtemps espérer qu’il m’envoie un tel message. Pourquoi avait-il laissé passé deux mois ? Je ne le savais pas et je n’étais pas sûre de vouloir le savoir. Tout ce qui comptait était qu’il avait fini par me joindre. Ma lettre n’avait donc peut-être pas servi à rien. Et c’était cela qui m’inquiétait. Maintenant, par ce hibou, ma lutte devenait peut-être réalité. Et ça avait un côté effrayant. Être seule, assumer seule la conséquence de ses actes, se faire convoquer par la directrice, frapper Finnbjörn… cela n’avait de conséquences que sur moi-même. Là, j’embarquais quelqu’un d’autre dans ma lutte et peut-être, à terme, dans ma chute. Quand on connaissais Austin, sa haine des sangs-purs, ce qu’il avait déjà vécu, on pouvais se dire qu’il était conscient, plus que moi, de ce qu’il faisait. Et pourtant, je me sentais un peu responsable de lui, sans lui avoir encore parlé.
Mais un doute faisait jour dans mon esprit : et s’il était comme les autres ? Et s’il me trouvait trop extrémiste, et s’il cherchait à me convaincre de me ranger, de baisser la tête, d’accepter une situation inique… S’il faisait ça, je désespérerais, j’aurais peut-être perdu le seul allié potentiel qui me restait. Je n’aurais plus qu’à assumer lutter seule, jusqu’au bout, jusqu’à la fin.
« J’ai eu ta lettre. »
Phrase banale, qui masquait tellement de choses que je voulais dire, que j’aimerais qu’il entende. Il devait s’en douter que j’avais eu son message, sinon je ne serais pas là. Mais déjà, je continuai…
« Tu en as pensé quoi ? »
De la mienne bien sûr, puisque c'était le sujet qui devait nous préoccuper tous les deux. J’aurais aimé être plus direct, lui dire que j’espérais qu’il lutte à mes côtés, lui dire qu’il était peut-être le dernier espoir que j’avais de mener un combat collectif contre tous les sangs-purs que je m’étais mis à dos. Je respirais le plus calmement possible, luttant contre la nervosité qui enserrait ma poitrine, attendant fiévreusement, avidement, une réponse que j’espérais positive.

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Mystérieuse lettre, personne mystérieuse
FT. Zeynep J. Özdemir

J’étais en train de profiter de la timide chaleur du début du printemps lorsque j’entendis quelqu’un s’approchait. J’ouvris les yeux et découvris une jeune fille devant moi.

Austin ?

Il s’agissait apparement bel et bien de Zeynep. Je l’avais sûrement croisé régulièrement car son visage ne m’étais pas si inconnu. Je lui fis signe de s’assoir à côté de moi.

Oui c’est moi. Zeynep je présume ?

Je lui souris, c’était surtout une forme de politesse car je n’avais donné rendez-vous à personne d’autres et il n’y avait presque personne dans le parc à l’heure actuelle. Elle avait donc bien reçu mon hibou, je donnerai une friandise à Picket en rentrant dans mon dortoir tout à l’heure. Pour le moment, le sujet principal restait la lettre de Zeynep et ses projets concernant nos chers « amis » sang purs.

Tu en as pensé quoi ?

Ce que j’en avais pensé ? J’étais d’accord avec Zeynep sur un point : le fossé se creuser de plus en plus car nous, les nés moldus, étions laissé sur le côté. En revanche, dévoiler notre secret n’était, à mon avis, pas la solution. Beaucoup trop de moldu sont effrayés du moindre fait inexplicable. Cela pouvait être beaucoup trop dangereux, autant pour eux que pour nous.

L’idée de base est bonne. Ce fossé dont tu parles dans ta lettre est de plus en plus présent c’est certains. Mais révéler aux moldus que nous sommes des sorciers feraient de nous des cibles pour des personnes ignorantes qui, par la peur, pourraient nous faire toutes sortes de choses dont je ne préfère même pas imaginer. Je pense que nous avons tous assez souffert de ce côté là. En revanche, il est temps que nos chers Sang Purs apprennent à qui ils ont affaire et ce dont on peut réellement être capable pour des « Sang de bourbe ».

Ma haine revenait. Je la sentais au plus profond de mon être, elle commençait à reprendre possession de mes pensées et je me fis violence pour rester lucide et penser correctement. Si nous devions nous venger, et il était certains que nous allions le faire, il fallait le faire correctement et de manière réfléchis.

Il faut que l’on fasse les choses biens. Hors de question de leur donner une énième victoire sur nous. Cela anéantirait notre seule chance de leur prouver qu’on vaut tout autant qu’eux, voir même mieux !

Je regardais Zeynep, cherchant un aval ou une quelconque réaction de sa part concernant ma vision de son projet. J’espérais ne pas l’avoir effrayé avec ma façon de parler un peu directe et dure.

Je buvais presque les paroles d'Austin alors que je le connaissais à peine depuis une minute. Ses mots faisaient écho à ma révolte, ses constats étaient les miens. Et si ses perspectives pouvaient sembler moins impatientes que les miennes, il avait l'air d'y avoir réfléchi. Je savais qu'il avait vécu bien des choses que j'imaginais à peine. Il avait connu les sangs-purs au pouvoir, Blackman, les cachots, les Doloris... Des choses qui se murmuraient encore dans les couloirs comme un souvenir lointain. Lointain mais qui pouvait redevenir réalité. Les bruits de bottes de la dictature sang-pure raisonnaient encore parfois au détour d'un couloir, j'en avais fait l'expérience. Appleton ne résolvait pas le problème, même si elle semblait de bonne volonté. Aujourd'hui les sangs-purs n'agissaient pas ouvertement mais j'étais convaincu qu'ils complotaient dans notre dos. C'était le sens de ma lettre. La méthode était peut-être un peu brutale mais elle avait eu le mérite d'exister. Et si elle me faisait rencontrer un camarade de combat, elle n'avait pas été si mauvaise.
Mon père m'avait toujours dit « il faut être entouré, une grève ne se fait pas toute seule. » Il savait de quoi il parlait mais c'était long d'apprendre les autres. C'était long de subir les humiliations, le mépris. Je voulais agir. Et maintenant j'avais potentiellement un allié. On était deux. C'était peu mais notre effectif doublait. Il fallait le voir comme cela, plutôt que de se dire que deux contre je-ne-savais combien de familles de sangs-purs, c'était bien peu. De deux, on passerait à quatre et puis encore plus.
« Oui, on vaut mieux qu'eux ! »
Je reprenais ses mots, parce que je voulais lui montrer que j'avais les mêmes idées que lui. J'étais jeune mais je ne voulais qu'il me pense faible ou inconsciente, inconséquente. Je n'avais rien vécu, j'avais pour seule arme les idées d'un père qui m'avait abandonné. Mais j'avais ma rage comme moteur, mon envie de tout changer comme boussole. C'était peu, mais c'était le début et j'espérais qu'il m'apporterait ce qui pouvait me manquer.
« Alors, on fait quoi ? »

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