(terminé) 6ème & 7ème années ♦ la prophétie dit que…

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la prophétie dit que...

Siwan & ses élèves

Elle en avait perdu trois. Trois noms sur sa liste d’élèves avaient disparu entre la fin de l’année et la rentrée scolaire. Siwan n’était pas particulièrement surprise, juste un peu triste de ne pas avoir réussi à les convaincre de rester en six mois. Elle allait devoir apprendre à faire mieux. « À fidéliser ses clients », si c’était son père qui parlait. Mais une fois la BUSE passée, il n’y avait plus grand monde à fidéliser. Les deux derniers niveaux étaient là pour durer. Ils avaient signé pour faire partie du voyage jusqu’à la fin, et elle s’en voyait ravie. C’était avec eux que la divination commençait réellement. Les trois premières années n’étaient qu’une préparation, en quelque sorte, une découverte à travers les pratiques les plus simples pour affiner l’intuition que demandait la matière. Vers la fin de la cinquième année, on commençait à vraiment entrapercevoir la partie immergée de l’iceberg. Et après ça, on entrait vraiment dans le vif du sujet. Siwan accordait déjà plus d’autonomie et de confiance à ses élèves de sixième et septième années ; elle pouvait leur parler franchement, leur présenter des pratiques divinatoires moins… orthodoxes, pourrait-on dire, comme celle qui utiliser les entrailles ou encore les cordons ombilicaux - car, oui, cela existait, mais maintenant qu’ils étaient partis à la découverte du monde de la divination de leur plein gré, l’adulte n’avait plus peur de les effrayer.C’était trop tard pour eux, et elle en prenait grand plaisir. Du reste, les septièmes années faisaient souvent le cours à sa place. Elle avait grande hâte d’arriver à la fin de l’année où, quand tous les cours auraient été passés en revue et laissant les révisions pour l’ASPIC à la toute fin, elle pourrait les laisser décider la pratique qu’ils voulaient étudier plus qu’une autre et qu’ils n’avaient pas pu voir, faute d’apparaître aux examen, ou de débattre sur un sujet en particulier de leur choix, ou tout simplement de les laisser s’exiler pour qu’ils puissent s’entraîner seuls de leur côté. En deux heures, en si petit groupe, ils pouvaient accomplir bien des choses. Mais la fin de l’année était encore loin d’être là.

Quitte à mettre en commun les autres classes, Siwan avait pris la décision de faire la même chose avec ses plus âgés. Les emplois du temps de tout le monde avait été passé au peigne fin pour trouver le créneau horaire du vendredi, de 17h à 19h, juste avant le dîner. Si elle n’avait pas fait erreur, personne n’avait cours à cet instant-là, dans les deux classes, car les options normalement situées à cette plage horaire n’étaient pas suivies. Et puis, cela voulait également dire pas de cours d’étude des moldus. Elle faisait d’une pierre deux coups. Son plan était parfait.

Son plan consistait également à ne pas se fatiguer, aujourd’hui. Elle avait bossé, bien sûr, mais en fin de semaine et aussi tardivement, le professeur Kendrick préférait ne pas hausser la voix. C’était pourquoi elle avait fait léviter deux tables rondes tout en bas de son « mini-amphithéâtre » afin qu’ils puissent tous si asseoir. Normalement, vu le peu d’élèves qu’elle avait, tout le monde pourrait s’attabler et personne ne serait suffisamment éloigné. Ils allaient tous pouvoir s’entendre ! Ses notes étaient déjà posées à sa place quand les premiers élèves arrivèrent, ainsi qu’une tasse de thé et une théière qu’elle faisait déjà chauffer. Elle leur lança un sourire tout en leur faisant signe de venir s’asseoir ici-bas et pas en haut, tout en continuant de faire ses préparations. Il fallait encore amener les dernières chaises, et tout serait parfait. Ils allaient pouvoir avoir une vraie discussion tous ensemble.

— J’espère que l’horaire ne gêne personne, fit-elle en se servant une tasse et en s’installant. Si je dois refaire un cours groupé, l’horaire sera le même, donc dîtes-moi tout de suite si ça vous pose problème.

La galloise les laissa tous s’installer chacun leur tour, prenant pour une fois le temps de se réchauffer les mains avec sa tasse fumante au lieu de démarrer sur les chapeaux de roue comme à son habitude.

— Si quelqu’un veut également une tasse, que ce soit pour un simple thé ou pour nous faire une lecture à la fin du cours, surtout n’hésitez pas. En tout cas, j’espère que votre rentrée s’est bien passée, même si vous finissez votre semaine en ma compagnie.

Peut-être que certains auraient préféré finir avec un autre cours, aussi essayerait-elle de rendre ça le plus agréable possible pour eux. S’ils y mettaient tous du sien, tout se déroulerait correctement. En fait, elle pourrait même faire passer ce cours pour une session de soutien entre amis et ne pas regretter d’avoir groupé les deux classes. Siwan les regarda chacun leur tour, les connaissant tous un peu plus qu’un simple prénom : de ce qu’elle avait compris, Phoenix et Caleb étaient fiancés ; elle aidait Brooklyn avec son don de Voyance ; connaissait Junior depuis bien longtemps ; et avait déjà confisqué ses cartes chocogrenouille à Maxwell. Une belle petite bande, vraiment.

— Ce premier cours va servir « d’espace discussion », si je puis dire, afin de reprendre doucement, annonça-t-elle d’une voix moins forte qu’à l’habituel. Je veux que tout le monde prenne la parole, bien sûr, mais pas seulement pour répondre à mes questions. Écoutez-vous et répondez-vous. Rebondissez sur la réflexion d’un, soyez contre l’argument d’un autre… C’est compris ? Bien.

Elle but une gorgée avant de la mettre de côté, de jeter un coup d’oeil à ses notes pour une simple question de suspens, puis les regarda franchement, tout sourire.

— Les prophéties. Quel est votre avis ? Se réalisent-elle toujours ? Pas tout le temps ? Pourquoi ? Est-ce que tout le monde peut en faire ou non ? En connaissez-vous ?

Et elle s’enfonça dans son siège pour les laisser prendre la parole. Pour le moment, il n’y avait pas de bonnes ou de mauvaises réponses. Siwan attendait juste qu’ils en débattent.

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cours de divination

PRÉNOM NOM PERSO1 ⊹ PRÉNOM NOM PERSO2

Tight like a rope, try to not reach for memories. Lover, lover, what have we done ? We made our heart leap, then it gave up. Lover, lover, let me in. You came in the door like thunder, then hit the floor like thunder. Laying me down you wonder. You came towards like thunder.

Cette fois-ci c’était cours de divination. Les jours se ressemblaient terriblement maintenant que le poufsouffle avait regagné le chemin de l’école. Un cours après l’autre tandis que sa daronne lui envoyer plein de lettres pour savoir comment tout se passait … En divination, il n’avait jamais été très très bon, mais il se débrouillait la plupart du temps. MAIS le problème était bien l’horaire. A quelle heure on foutait un cours le vendredi de 5 à 7 juste avant le week end et avant de bouffer. La grosse blague de l’année … Max était complètement dégouté, lui qui aurait clairement préféré se pavaner dans le parc tranquillement plutôt que de faire marcher son cerveau pendant ce créneau particulier. Maxwell arriva finalement dans la salle, peu enclin, et même un petit grognon. Il prit place là où lui indiquait, à l’une des grandes tables rondes au centre de la pièce. Il balança son sac à ses pieds, puis attendit que les autres se pointent … Le professeur commença immédiatement en parlant de l’horaire, leur laissant même le choix de dire si ça leur allait pas. Etait-ce un piège ou non ? Peu importe au pire, il fallait faire entendre sa voix, non ?

– Le vendredi soir m’dame, c’est chaud, c’est dur de se concentrer en vrai, répondit le jeune homme de sa voix forte et compréhensible.

Bon leur professeur continua donc. Elle était arrivée l’année dernière donc ils étaient tous habitués au personnage et à sa façon d’enseigner. Le début fut simplement des paroles sans grande importances pour introduire ses propos. Elle annonça qu’ils allaient passer ce premier cours à discuter ? AH. Donc ils se tapaient un cours le vendredi soir à l’heure où tout le monde s’amusait, pour quoi ? Pour taper la discut entre eux ? C’est une blague non ? Maxwell n’y mettait pas réellement du sien en ce début de cours, trop dégouté à imaginer ce que faisait les autres au même moment.

Mais finalement son attention fut à nouveau concentrée sur son professeur. Caleb n’était pas loin, mais ils étaient définitivement trop prêt les uns des autres pour parler sans se faire remarquer par tout le monde. C’était le premier cours de l’année, autant ne pas se faire remarquer plus que nécessaire. Ainsi, Kendrick commença donc à leur parler d’un thème en particulier : les prophéties. Pleins de questions qu’elle lança comme cela, et c’était donc désormais à eux de les attraper au vol et d’y répondre. Maxwell regarda autour de lui. Ils n’étaient pas beaucoup quand même … avec une majorité de serpentard d’ailleurs entre Caleb, Brooklyn et Junior. Sinon en dehors de ça, il n’y avait que cette pouf de Phoenix qui avait été désigné comme future meuf fiancée de son meilleur pote. Et clairement, il méritait bien mieux que cette sangsue. Mais chaque chose en son temps, et son plan de faire disparaitre la gryffondor n’était pas encore totalement au point … Alors il tourna à nouveau sa tête vers la prof. avant de commencer à parler pour donner une réponse.

– Askip comme c’est des visions faites à un moment T, elles se réalisent pas tout le temps, fin j’crois. Mais il y a que les sorciers qui ont un don de voyance qui peuvent faire des prophéties. Genre vous pouvez vous ?

Demanda le jeune homme curieux. Après tout, elle enseignait la divination, elle devait bien avoir un semblant de don caché quelque part, non ?

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la prophétie dit que...

ft. C. Junior d’Archambault et les autres

Il y avait des années, comme celle-là, on ne savait pas vraiment ce que l’on faisait à Poudlard… Ces histoires de tolérance exacerbée, cette volonté ridicule de nous faire perdre plus de temps que nous n’en avions dans l’apprentissage d’une sous-race dont nous nous fichions bien ou encore l’existence de cours qui s’accrochait encore, à l’instar de la Botanique, à montrer au monde à quel point un impur ne pouvait gérer qu’une matière de seconde zone… J’aurais aimé dire que j’aurais préféré rester à la maison, bien sûr, mais il n’en était même rien. L’ambiance lourde et pesante qui y avait régné toutes les vacances ne me donnait guère envie de réitérer l’expérience avant d’y être parfaitement obligé… Je m’étais contenté de prévenir mes parents de ce qui se passait ici, hurlant au scandale autant qu’il était possible de le faire, mais sans jamais laissé entendre, contrairement aux autres années, qu’il serait de bon ton de m’envoyer rapidement finir ma scolarité à Beauxbâtons. Je crois que je craignais, cette fois, qu’ils puissent se décider à le faire… Heureusement qu’il restait des moments potentiellement moins désagréables dans ce quotidien qui s’était déjà élancé à grande vitesse et, parmi eux, le cours de Divination. J’y avais toujours trouvé mon compte, peu importait les résultats plus ou moins hasardeux qu’on en obtenait parfois et les professeurs plus hasardeux encore… C’était un moment tranquille, loin du jugement palpable des autres heures et dans lequel je me sentais légitime. Et il fallait bien reconnaître que le Professeur Kendrick rendait tout ça plus enthousiasmant encore. La sensation inexpliquée de la connaître alors que nous nous étions croisés qu’une seule fois bien des années plus tôt, les souvenirs forts et communs… Je n’étais pas du genre à apprécier grand monde, c’était un fait, mais avec elle, ça avait été particulièrement naturel. Lorsque j’arrivai dans la salle, Carter, si ma mémoire était bonne, se tenait déjà là, installé au coeur de la salle, autour de tables qui avaient l’air bien gauche si loin de leur place habituelle. Je suivis les instructions et marchai dans ses pas, rejoignant mon camarade sans lui accorder plus d’importance qu’un regard vague et un signe de tête cordial. Je gratifiai notre enseignante d’un sourire plus grand et me laissai lassement tomber sur une chaise. La journée avait été longue et savoir que nous avions cours jusqu’à dix-neuf heures me fatiguait bien davantage encore mais peu importait… C’était toujours mieux qu’un cours de huit à dix, ou pire, deux cours de huit à neuf pour réussir à caser toutes les heures…

— J’espère que l’horaire ne gêne personne. Si je dois refaire un cours groupé, l’horaire sera le même, donc dîtes-moi tout de suite si ça vous pose problème.

Je jetai vaguement un oeil à mes camarades… et il fallait bien avouer que j’espérais très sincèrement qu’elle referait des cours groupé, ils auraient au moins le mérite de m’éviter les têtes-à-têtes avec Reyes. Juste pour ça, je voulais bien supporter de voir mon vendredi être rallongé un peu plus… Mais bien sûr, tout le monde n’était pas de cet avis…

— Le vendredi soir m’dame, c’est chaud, c’est dur de se concentrer en vrai.
— Il y a tout le week-end pour se reposer après ça, on est tout de même pas à deux heures près.

Par pitié, il fallait que ça reste ainsi jusqu’à la fin de l’année ! Supporter la face de troll de Reyes toutes les semaines en tête à tête, c’était beaucoup trop me demander. Je préférais encore Reyes au milieu de la plèbe, quand bien même ça n’était pas plus brillant. Après quoi je ne me fis pas prier pour remplir une tasse de thé, comme si gentiment proposé. D’un regard, j’interrogeai les autres pour savoir si quelqu’un d’autre en voulait, prêt à faire le service sans broncher. Des impurs (ou pire) pour la plupart, peut-être, mais il fallait bien garder ses bonnes manières malgré tout. Alors que je reposai la théière en prenant soin de ne pas en mettre partout, Siwan nous faisait savoir que nous étions là pour discuter… Bon… Ça n’était pas exactement la façon dont j’avais espéré terminer ma semaine, pour être honnête… Discutailler avec ce que Poudlard faisait de moins avenant n’avait jamais fait partie de mes espoirs pour cette nouvelle année… Mais peu importait, il n’était question que de deux heures… Deux pauvres heures… Après quoi je rejoindrais Erin et m’en plaindrais pendant tout le dîner. J’étais certain qu’elle compatirait et mettrait du sien pour trouver des idées plaisantes afin de réduire cette classe au strict minimum d’ici la semaine prochaine… Le programme était plutôt alléchant. …bien plus que le sujet du cours…

— Les prophéties. Quel est votre avis ? Se réalisent-elle toujours ? Pas tout le temps ? Pourquoi ? Est-ce que tout le monde peut en faire ou non ? En connaissez-vous ?

Ce fut Carter qui reprit la parole, presque aussitôt. À croire qu’il voulait rentabiliser sa présence ici puisqu’il y était coincé jusqu’à l’heure du dîner…! Je trempai mes lèvres dans ma tasse, et l’écoutai d’une oreille distraite.

— Askip comme c’est des visions faites à un moment T, elles se réalisent pas tout le temps, fin j’crois. Mais il y a que les sorciers qui ont un don de voyance qui peuvent faire des prophéties. Genre vous pouvez vous ?

Le regard rivé à notre enseignante, j’attendis un instant qu’elle réponde. J’avais toujours supposé que non, en réalité, sans trop savoir ce qu’il en était réellement.

— Si elles ne se réalisent pas tout le temps, pourquoi le Ministère s’emploierait-il à les garder ? Tout le monde se fiche ouvertement de la divination, c’est une pratique largement discréditée par le monde magique or personne, ou presque, ne remet en cause l’existence et la légitimité des véritables prophéties. Si ça ne se réalisait pas, est-ce qu’on se contenterait pas plutôt de les ranger avec toutes les autres prédictions qui pourraient être faites : comme l’oeuvre de charlatans ou de vulgaires croyances de bonnes femmes ?

C’était du moins l’idée qu’en avait mon père et le peu que nous étions ici alors que d’autres options faisaient salle comble laissait largement penser qu’il n’était pas le seul à n’y accorder qu’un intérêt limité…

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Cours de Divination

L’horaire n’était pas habituel pour un cours et c’était d’autant plus chiant que c’était le vendredi soir. Il est clair qu’il aurait préféré faire autre chose de sa soirée que d’aller au cours de Divination, quand bien même il appréciait la matière. La semaine avait été longue et n’avait pas encore réussi à redonner complètement le moral à Caleb. Et ce n’était pas dans ce cours qu’il allait le retrouver étant donné qu’il le partageait avec les 6ème année qui l’avait pris en option, soit Phoenix. La voir ne faisait que raviver la soirée passée en fin de vacances d’été pour son plus grand malheur. Il fallait absolument qu’il trouve une solution pour éviter ce mariage et ce n’était pas en négociant avec son père qu’il allait y arriver. Après tout, ne lui avait-il pas dit qu’il n’y échappera lors de leur dispute le soir même ? Son père était du genre buté et ne lâcher pas facilement ce genre de combat.

Arrivé 17h, il se faufila dans la tour où se déroulait le cours de divination et sans surprise vint s'asseoir non loin de Maxwell, qui, tout comme lui, n’était pas des plus heureux de participer à un cours en début de soirée veille de week-end. Il salua rapidement les autres tout en ne portant que très peu attention à la Gryffondor. Leur professeur leur demanda si l’horaire leur convenait, faisant lever un sourcil à Caleb. C’était nouveau qu’on leur demande ça. Son meilleur ami ne se gêna pas pour faire remarquer que c’était pas facile de se concentrer un vendredi soir, provoquant l’étirement d’un sourire amusé sur le visage du Serpentard tandis que Junior ne fasse remarquer que ce n’était que deux heures, pas de quoi s’en formaliser. Cab lui jeta un regard un biais tout en restant silencieux alors qu’il se servait une tasse de thé. Il ne se fit pas prier pour répondre à son interrogation et l’informa d’un geste de la main qu’il en souhaitait également un.

La tasse fumante entre les mains, il se concentra à nouveau sur leur professeur de divination et le programme du cours de ce soir. Juste un espace de discussion où tout le monde devrait prendre la parole. Ouai donc c’était pas vraiment un cours divination mais plutôt un cercle de discussion. Sur le coup Caleb ne sut pas s’il trouvait ça ennuyeux ou intéressant. Tout dépendra de l’avancée du cours. Portant sa tasse à ses lèvres, il resta attentif aux premières questions qui concernaient les prophéties. A nouveau ce fut Max qui prit la parole en premier en terminant par demander à leur professeur si elle pouvait faire des prophéties. Intéressé, il riva son regard sur cette dernière attendant également la réponse.

Junior enchaîna, reprenant la réponse de Max mais en précisant qu’il ne voyait pas pourquoi le Ministère garderait les prophéties si elles ne se réalisaient pas toutes.

J’pense que c’est plus compliqué que ça. D’abord faudrait qu’ils sachent lesquelles se réalisent ou non, puis quand. Ils sont incapables de le savoir donc c’est bien plus simple de toutes les conserver, non ? Puis, celles qui se réalisent quoi qu’il arrive ne doivent pas être dite par quelqu’un qui possède le don ?

Il n’y connaissait pas grand chose sur les dons de voyances. Aucun membre de sa famille, sur divers générations, n’avait eu ce don. Mais il avait souvent entendu que seules les prophéties énoncé par une personne ayant ce don se réalisaient toujours, qu’importe quand, on ne pouvait pas y échapper. Son regard dévia rapidement sur Phoenix à cet instant, espérant au plus profond de son être que personne n’avait prophétiser le fait qu’ils allaient se marier.

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la prophétie dit que...

Siwan & ses élèves

Peut-être qu’appeler ses premiers cours de l’année des « espaces de discussion » était plutôt trompeur pour ses élèves, mais Siwan ne voyait pas comment appeler cela autrement. Pour les plus jeunes, cela consistait à un cours magistral, purement et simplement, tout en théorie et flot d’informations qu’en pratique. Pour les plus vieux, c’était à peu près la même chose, à la différence qu’ils aborderaient des sujets plus controversés, possédant encore peu d’informations et qui étaient sujets à des recherches de la part des spécialistes, et par Myrddin qu’il y en avait peu, des spécialistes ! Elle n’avait pas l’ambition de les transformer en spécialiste eux-mêmes et à les pousser vers la recherche, mais après avoir développé leur intuition, développer leur esprit ne leur ferait que du bien. Oh, ils allaient travailler, bien sûr ! Siwan avait toutes ses notes de prêtes, avec les points importants à aborder s’ils ne le faisaient pas eux-mêmes, l’exercice de la séance et le devoir à rendre pour la prochaine fois. Mais, avant ça, il y aurait discussion, histoire de rentrer dans le vif du sujet de façon plus calme. S’ils réfléchissaient eux-mêmes au sujet et qu’elle ne faisait pas tout le boulot à leur place, ça les obligeait à y réfléchir vraiment et à soumettre leur avis véritable. Tout cela autour d’une petite tasse de thé ! Kendrick n’y voyait que des avantages, vraiment. Et l’horaire du cours était idéal pour ça.

L’enseignante accueillit un par un ses derniers élèves de la semaine : d’abord Maxwell, puis Junior - qu’elle gratifia du même sourire que celui du Serpentard -, Caleb, Phoenix et Brooklyn. Tout ce beau petit monde prit place autour des deux tables rondes qu’elle avait rassemblées où ils prenaient tous plus l’apparence d’un groupe de soutien ou d’une séance de tutorat que d’un véritable cours, sérieux, fait pour apprendre. Pourtant ils allaient apprendre ! Si la BUSE laissait passer à peu près n’importe qui, bizarrement, l’ASPIC était bien plus compliqué et demandait des connaissances dans énormément de domaines : pratiques, grandes figures, analyses, et - bien sûr - faire sa propre prédiction qui pourra être vérifiée dans la semaine avant d’attribuer la note. Il était bien plus possible de parier sur la théorie que pour la BUSE, évidemment, mais même Siwan ne parierait pas là-dessus. Elle avait deux ans pour les former efficacement là où elle aurait préféré en avoir trois… Mais soit. Elle relevait le défi, comme d’habitude. Et cela commençait par savoir s’ils étaient tous d’accord avec l’horaire actuel.

— Le vendredi soir m’dame, c’est chaud, c’est dur de se concentrer en vrai, commença Maxwell et l’enseignante le regarda avec un air faussement peiné.
— Il y a tout le week-end pour se reposer après ça, on est tout de même pas à deux heures près, fit ensuite Junior, mettant sur la table un avis différent.

Siwan proposa du thé à ses élèves avant de répondre et fut heureuse de voir que Junior et Caleb acceptaient l’offre avec plaisir. Elle se prit elle-même une gorgée dans sa tasse avant de répondre.

— Si ce n’est que ça, je vais y réfléchir, fit-elle en laissant planer un moment. Vous ne suivez pas le même programme, mais vous gagneriez beaucoup à échanger… Je vais y réfléchir et je vous recontacterez. Pour le moment, partez du principe que ce sera le cas une semaine sur deux. S’il y a le moindre empêchement, on se tiendra au courant.

Elle ne disait pas que leur programme n’était pas chargé, loin de là ! Mais ils pouvaient se recouper à certains endroits. Le programme des septième années était une véritable synthèse de tout le reste, après tout. Et puis, pour discuter, c’était toujours agréable d’être plus nombreux, pour avoir des avis variés et divergents. Mais pas trop nombreux non plus. Une classe au même effectif que celle d’aujourd’hui, en somme. Siwan était déjà impatiente d’entendre les idées qu’ils auraient tous à lui exposer sur le sujet du jour. Et, à ce propos, après leur avoir expliqué ce qu’elle attendait d’eux, elle le leur donna, ce sujet : les prophéties. Un sujet passionnant, de son point de vue, mais peut-être était-elle trompée à cause de ses études et de ses anciens professeurs d’université. Ils n’avaient pas tous été férus de divination comme elle, mais ceux qui avaient donné le cours de traduction de texte runique divinatoire, eux, étaient de vrais chercheurs en la matière. De toute façon, les prophéties étaient un véritable paradoxe de la divination ; ils ne pouvaient pas y couper. Quand on voyait à quel point les sorciers accordaient de l’importance aux prophéties mais dénigraient la divination, il y avait de quoi se poser des questions.

— Oh ! fit-elle rapidement avant que quelqu’un n’ait pu ouvrir la bouche. Plume à papote. Pour garder une trace. Et elle se réinstalla dans son siège, laissant la voie libre à qui voudrait commencer.

Ce fut Maxwell qui prit la parole le premier pour ouvrir cette discussion.

— Askip comme c’est des visions faites à un moment T, elles se réalisent pas tout le temps, fin j’crois. Mais il y a que les sorciers qui ont un don de voyance qui peuvent faire des prophéties. Genre vous pouvez vous ?

La galloise garda son sourire mais riva son regard sur la plume à papote qui avait arrêté de s’activer. Elle devait être habituée à ce genre de questions, depuis le temps, mais ce n’était pas le cas. Alors, noyant un soupir en prenant une gorgée de thé, elle répondit simplement :

— Non.

L’adulte s’assura que la plume à papote prenait tout en note sans sortir du parchemin, sans faute et sans faire de fantaisies comme elle pouvait parfois en faire avant et de reporter son attention sur ses élèves. Qui voulait prendre la parole ens… Ah ! Junior.

— Si elles ne se réalisent pas tout le temps, pourquoi le Ministère s’emploierait-il à les garder ? Tout le monde se fiche ouvertement de la divination, c’est une pratique largement discréditée par le monde magique or personne, ou presque, ne remet en cause l'existence et la légitimité des véritables prophéties.

Ce garçon lisait dans ses pensées. Siwan ne put s’empêcher d’hocher la tête alors qu’il parlait.

— Si ça ne se réalisait pas, est-ce qu’on se contenterait pas plutôt de les ranger avec toutes les autres prédictions qui pourraient être faites : comme l'œuvre de charlatans ou de vulgaires croyances de bonnes femmes ?
— J’pense que c’est plus compliqué que ça, rebondit Caleb et Siwan écouta attentivement tout ceci. D’abord faudrait qu’ils sachent lesquelles se réalisent ou non, puis quand. Ils sont incapables de le savoir, donc c’est bien plus simple de toutes les conserver, non ? Puis, celles qui se réalisent quoi qu’il arrive ne doivent pas être dites par quelqu’un qui possède le don ?

Siwan laissa passer quelques secondes, au cas où quelqu’un voudrait reprendre la parole, mais personne ne se décida, et alors qu’elle pensait voir la plume à papote pencher sur le côté, l’enseignante se leva et reprit la parole. Tout ce qui avait été dit était très intéressant, aussi reprit-elle point par point :

— Donc, si je reprends : les prophéties ne se réalisent pas toujours selon Maxwell, mais Junior tend à dire le contraire. Quant à vous, Caleb, vous avez un avis plus nuancé. Toutefois, vous êtes tous d’accord pour dire qu’elles doivent être prononcées par un Voyant. Et je suis d’accord également sur ce point.

Elle sortit sa baguette afin de prendre en notes le plus important sur le tableau, que tout le monde puisse s’y retrouver et noter de leur côté s’ils en ressentaient le besoin.

— Ce qui est intéressant, c’est qu’aucun de vous n’a insisté sur la différence entre une prophétie et une prédiction. Les deux peuvent prédire le futur, alors pourquoi l’une est appelée prophétie et pas l’autre ? Il y a le facteur du don à prendre en compte, évidemment, mais pas que. Les Voyants ne produisent pas des prophéties à chaque fois qu’ils ont une vision. Les chercheurs en la matière, dont Dew Riddle - et je vous encourage à lire ses travaux si le sujet vous intéresse -, tendent à penser que la plupart des prophéties se réalisent. « Tendent à penser » seulement car vous n’êtes pas sans savoir que les prophéties sont gardées précieusement au Ministère et interdites d’accès, ce qui est, vous en conviendrez, problématique pour faire des recherches. À ce moment-là, la seule possibilité restante est de se tourner vers les prophéties qui ont déjà été faites. Et, de là, on analyse tout : la forme, le fond, le contexte, les mots utilisés, l’avant-prophétie et l’après-prophétie. Siwan fit une petite pause et termina son thé. On dit également que les Voyants ne se souviennent pas des prophéties qu’ils font : un autre moyen de les identifier, mais, là encore, ce n’est pas un facteur dont il est possible de s’assurer systématiquement. Être au bon endroit au bon moment n’est pas donné à tout le monde, n’est-ce pas ?

Siwan fit une petite pause pour regarder elle-même ce qui avait été noté.

— Une prophétie est une prédiction dite par un Voyant qui ne s’en souviendra pas et qui, généralement, se réalise. Est-ce que cette définition vous convient ?

Elle laissa un temps de pause pour d’éventuelles remarques avant d’avancer sur le programme qu’elle avait pour ce cours. Aussi fit-elle venir différents parchemins où elle avait recopié elle-même différentes prophéties dont on avait retrouvé la trace d’une façon ou d’une autre.

— Voilà ce que je vais vous demander : une analyse de prophétie. Alors, je vous passe la phase de recherches qui consiste à savoir si le devin était véritablement un Voyant ou non, les vrais chercheurs s’en sont occupés pour nous. En partant ensuite du postulat où une prophétie se réalise toujours, ce que je vais vous demander, c’est d’analyser la forme et le fond d’un côté et le contexte de l’autre. Et avant que vous me demandiez à quoi ça peut bien vous servir de savoir tout ça, je vous dirai que mieux comprendre une prophétie vous aidera à mieux comprendre vos prédictions. Quelque part, ce sont les mêmes ficelles que vous tirez.

Siwan se décida enfin à se rasseoir.

— Enfin, ça, ce sera le devoir pour… dans deux semaines, du coup. Tout de suite, je veux que vous jetiez un oeil à ces prophéties et que vous lui attribuiez le bon devin. Normalement, après la BUSE, nous sommes censés nous concentrer sur les grands noms de la divination, alors c’est ce que nous allons faire. Vous avez le droit d’en discuter entre vous si vous n’êtes pas certain. Et ! N’hésitez pas à donner autant d’informations que nécessaires sur le contexte si vous en avez, voire à commencer à faire des remarques sur la forme, sur le fond, sur la façon dont sont présentées les choses… Ça vous fera gagner du temps sur votre devoir, croyez-moi.

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Consignes:

Prophéties:

Réponses:

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6ème & 7ème annéesDivination

Marlon trouvait toujours les cours de divination intéressants. En réalité, il n’y avait pas beaucoup de matière qu’il n’appréciait pas. Voir plus aucune puisqu’il les avait choisies. Il avait donc rejoint la salle du professeur Kendrick avec le sourire. Voilà comment terminer la semaine sur une note positive. Un cours qui était léger et plaisant juste avant le week-end, même s’il était vrai qu’il finissait un peu tardivement. Le sixième année s’était assis en bas comme l’avait demandé l’adulte. Il refusa le thé d’un discret signe de la main et se garda bien d’exposer son avis sur l’heure du cours.

L’enseignante demanda leurs avis sur les prophéties. Un truc passionnant, mais est-ce que c’était réellement fiable ? Pas sûr… Un échange débuta entre Maxwell, Junior et Caleb. Clairement, tout ça était discutable. Marlon en savait si peu sur les prophéties qu’il ne savait pas quoi en dire. Il se contenta d’écouter attentivement. De façon à s’imprégner le plus possible des informations divulguées. Il but littéralement les paroles de la prof. Il se mit également à noter les informations clés et surtout la définition. Au moins c’était clair, les prophéties se réalisaient. Normalement.

Les consignes suivantes arrivèrent. Ils allaient devoir analyser une prophétie. Maintenant que Marlon était certain d’avoir compris la nuance avec une simple prédiction, il se sentait un peu plus confiant. Et puis ça pouvait être un exercice amusant. Enfin ce serait en devoirs parce que finalement, ses camarades et lui allaient devoir rattacher des prophéties à des noms. Ça, ça n’allait pas être simple.
Le Gryffondor se pencha sur les textes. Profondément concentré, il chercha le moindre indice qui pourrait le mettre sur telle personne plutôt qu’une autre. Il connaissait certains devins mais il allait surement lui en falloir un peu plus que ça.

Il les lut toutes. La vache. Elles n’étaient pas faciles. Il se gratta machinalement le cuir chevelu. Il devait procéder par élimination. La première était bien connue. Celle entre le célèbre Harry Potter le seigneur des ténèbres. La deuxième concernait forcément le cheval de Troie. Un piège dans un cheval il n’y en avait pas cinquante. Il hésita donc entre deux auteurs possibles. La troisième le fit hésiter de la même manière. Ithaque c’était aussi la mythologie grecque. La quatrième le laissa perplexe. Elle ne lui inspirait rien du tout. Et la dernière était plutôt belle. Il se repencha sur les prophéties qui concernaient la mythologie grecque. C’était là où il avait le plus d’indices. Au bout de quelques minutes, il demanda à prendre la parole.

"Professeur ? Je dirais que la deuxième a été faite par Tirésias ou Cassandre. Je ne connais pas assez la mythologie grecque pour deviner… Du coup, *au pif* je dis Cassandre. La troisième Tirésias."

Au pire il serait corrigé par Junior ou Caleb. Maintenant qu’il avait parlé des auteurs, il voulut rentrer un peu plus dans la prophétie en elle-même.

"La deuxième prophétie on a l’impression que le devin est persuadé de ce qui va arriver. On sent bien qu’il est paniqué et qu’il essaye d’empêcher l’inévitable. Limite on sent un contexte pesant. Alors que la troisième prophétie on a l’impression que le devin explore plusieurs possibilités. « Si tu laisses… Si tu ne songes… Si vous leur nuisez… » Que des « si ». On pourrait donc croire que l’autre est plus fiable du coup. Que le devin l’a eu de façon instinctive et qu'il est sur de lui. Parce qu'il veut sauver ses compagnons. Parce qu’avec des « si » il peut se passer plein de choses. Perso j’ai plus confiance dans celle avec le cheval de Troie."

C’était ce qu’elles lui avaient inspiré. C’était toutes les deux des prophéties, mais elles semblaient tout de même bien différentes. Pas faites de la même manière. Marlon avait hâte de savoir ce que Kendrick en pensait et comment elle décortiquait la chose.

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cours de divination

PRÉNOM NOM PERSO1 ⊹ PRÉNOM NOM PERSO2

Tight like a rope, try to not reach for memories. Lover, lover, what have we done ? We made our heart leap, then it gave up. Lover, lover, let me in. You came in the door like thunder, then hit the floor like thunder. Laying me down you wonder. You came towards like thunder.

La discussion autour des prophéties était désormais ouvertes, et ce fut lui qui se lança en premier histoire de donner son avis, avant que les intellos ne rappliquent et disent exactement ce qu’il venait de dire mais de manière beaucoup plus sophistiqués. D’ailleurs alors qu’il exprimait sa réponse, une question lui vint en tête. Est-ce ce que son professeur était elle-même capable de faire des prophéties ? Elle lui répondit simplement et clairement non. Ok, il n’allait donc pas poser plus de questions sur le sujet. Junior prit la parole après lui pour faire son grand show, le prenant par la même occasion pour un débile. Maxwell se retourna vers lui pour lui faire un doigt, en se cachant bien évidemment de son professeur pour ne pas se faire engueuler. Qu’est-ce qu’il pouvait être chiant quand il s’y mettait franchement. Caleb arriva ensuite dans la conversation, remettant en cause quelques dires de Junior. Bon pour le moment cette conversation n’allait pas très loin. Après il était vrai que la divination n’était pas la branche de magie la plus respectée au sein du monde magique, puisqu’elle était sans cesse remise en question par des grands magiciens. Pour ce qui était de Maxwell, il trouvait la matière plutôt intéressante, et puis sa mère avait de toute façon beaucoup insisté pour qu’il prenne cette option en troisième année.

Siwan reprit donc la parole et le contrôle de sa classe, confirmant que tout ce qu’ils avaient dit avait été intéressant. Cependant elle attira très vite leur attention sur la différence entre prédiction et prophétie. Clairement, Maxwell était passé à côté de quelque chose, et maintenant qu’elle leur en parlait, cela semblait plutôt évident. La divination n’avait jamais été une matière très facile de toute manière, et chacun avait son avis sur la question. Elle leur proposa donc une définition à la fin de sa petite analyse. Sa définition était bien, mais soulignait le point que personne ne savait exactement ce qui se passait pour les prophéties. Personne n’était sûr qu’elles se réalisaient à chaque fois … Et comme la prof l’avait souligné, il était très compliqué de faire des recherches à cause de la main mise du Ministère sur ces dites prophéties.

Ils allaient devoir faire des recherches et des analyses. Et alors que Maxwell ouvrait de grands yeux, visiblement pas préparés à trop en faire pendant cette heure de cours, Siwan les rassura en leur expliquant que ce travail était à faire dans deux semaines. Aujourd’hui, ils allaient faire un autre exercice. Max souffla rassuré par cette annonce. Sur le parchemin qu’elle leur avait distribué, il y avait des prophéties faites par des grands noms de la voyance, et ils devaient essayaient de retrouver ceux qui les avaient faits. Ok, ça ne semblait pas si difficile que ça, non ? Mais quand Max commença à se pencher sur les citations, il découvrit que cela allait surement être plus difficile qu’il ne le pensait pour le coup.

Marlon, un gryffondor, prit la parole en premier pour proposer des réponses. Maxwell l’écouta attentivement. Puis il se décida à prendre la parole à son tour, en choisissant pour commencer la solution de facilité.

– La première a été faite par Sibylle Trelawney, c’est une des plus connues avec Harry Potter et son méchant pote, Voldy.

Etait-ce respectueux de parler d’un mage noir comme ça ? Peut être pas, mais après tout, cette partie de l’histoire ne l’avait pas touché lui personnellement, c’était très abstrait dans sa tête, contrairement aux anciennes générations.

– Est-ce que la dernière c’est Nostradamus ? Et d’ailleurs, rien à voir, mais c’est vrai qu’il faisait des prophéties pour les moldus, genre qu’il était le voyant attitré de la reine chez les français à l’époque ?

Demanda le jeune homme plutôt intéressé par le sujet.

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la prophétie dit que...

Siwan & ses élèves

Il n’y avait pas plus nébuleuse manière de commencer l’année en divination qu’avec un sujet de discussion pareil, et Siwan en avait bien conscience. Ce n’était pas pour rien qu’elle le proposait à ses plus âgés et non pas à ses plus jeunes classes : ils étaient embarqués avec elle jusqu’à la fin. Ils avaient eu le temps de se rendre compte des avantages et des inconvénients de la matière, en trois ans, et il était désormais trop tard pour faire machine arrière. Alors, oui, cette discussion, aussi théorique soit-elle, ne parviendrait pas à les faire fuir. À les effrayer, peut-être, et à les dégoûter de la matière pour les deux prochaines années à venir, pourquoi pas, mais fuir ? C’était trop tard. Bien trop tard. Ils avaient signé pour une ou deux années de plus et Siwan ne comptait pas les ménager. En trois ans, d’après le programme du Ministère, ils devaient avoir vu les principales techniques de prédiction et réussir à en produire une peu importe le moyen donné. Les deux années de préparations pour l’ASPIC devenaient alors plus théoriques et plus spécialisées : certains moments historiques devaient être appris, des noms de grands devins de l’histoire sorcière devaient être connus et, du reste, l’apprentissage de pratiques divinatoires plus complexes était abordé. Aussi, ses petites discussions de début d’année n’étaient jamais anodines : elles servaient un dessein. Certes, Siwan avait un peu restructuré le programme du Ministère à sa sauce mais, dans les grandes lignes, elle le suivait. Alors, pour ses sixièmes et septièmes années, il serait question de retenir les noms des devins importants de l’Histoire. Et le thème des prophéties allait justement l’y aider.

Elle aurait aimé que tous participent un peu plus à la discussion, bien sûr, mais Siwan était déjà agréablement surprise des réponses qu’elle avait obtenues et de la semblante conversation qui s’était engagée entre Maxwell, Junior et Caleb. Chacun avait sa vision des choses et la Galloise regrettait presque que le fameux Faust ne soit pas dans l’une de ces classes également tant son point de vue aurait probablement ajouté du piquant à tout ceci. Enfin, elle était déjà bien contente de ce qu’elle avait eu ! On était loin des discussions endiablées à des heures indues de la nuit entre passionnés ayant un peu trop bu peut-être, mais ce n’était pas mal pour de jeunes sorciers. Peut-être se sentiraient-ils tous un peu plus décomplexés en fin d’année pour oser parler plus et… qui sait ? Formuler leurs propres théories. En tout cas, ils touchaient à des points intéressants mais avaient totalement oublié de distinguer prophéties et prédictions - chose que Siwan ne manqua pas de faire remarquer. Et après être revenue point par point sur ce qu’ils avaient dit et d’avoir apporté ses propres connaissances sur la question, elle leur proposa une définition simple et facile à retenir qu’elle espérait voir rentrer dans leurs têtes.

L’enseignante reprit la plume à papote et jeta un coup d’oeil au parchemin noirci d’encre avant de le poser juste à côté de ses propres notes, puis elle distribua d’autres parchemins où étaient inscrites diverses prophéties faites par divers devins de divers époques. C’était un petit jeu qu’elle leur proposait pour le moment, histoire d’avoir une mise en bouche agréable, mais elle ne manqua pas de leur faire un topos sur ce qu’elle attendrait d’eux pour dans deux semaines avec un premier devoir plutôt… complexe. Était-ce cruel de sa part ? Peut-être, mais il fallait bien en passer par-là un jour ou l’autre, et le plus tôt serait le mieux. L’entraînement ne les rendrait que meilleur à l’exercice, de toute façon, alors mieux valait commencer dès maintenant. Et puis, elle avait beau ne pas leur dire, mais ces analyses qu’elle leur demandait n'aurait d'autre but que de lui donner un aperçu de leurs capacités d’analyse afin de mieux appuyer sur les points qui leur faisaient défaut au prochain cours. Tout ça, elle le faisait dans leur intérêt. En plus de développer leur analyse, cela améliorerait leur rédaction et elle ne doutait pas que cela leur serait utile en Histoire de la Magie si certains avaient gardé la matière. Ou tout autre matière demandant de la rédaction sur plusieurs centimètres de parchemin.

Quoi qu’il en soit, elle les laissa prendre connaissance des prophéties notées, fière de sa petite blagounette en en ayant noté une de son propre cru qui était tout simplement montée de toute pièce. Comme l’accent n’avait jamais particulièrement mis sur les noms importants de la divination, Siwan ne s’attendait pas à grand-chose. Il y en avait une plutôt évidente, mais pour le reste, ce ne serait que de la culture générale. Elle ne leur en tiendrait pas rigueur s’ils n’en trouvaient qu’un seul pour aujourd’hui, mais Marlon se dévoua le premier et proposa deux noms, et aucun de ces deux noms n’étaient le plus évident de la liste.

— Professeur ? Je dirais que la deuxième a été faite par Tirésias ou Cassandre. Je ne connais pas assez la mythologie grecque pour deviner… Du coup, au pif je dis Cassandre. La troisième Tirésias.
— Et c’est du bon pif, félicitations ! rigola-t-elle.

Ce n’était sûrement qu’un coup de chance, mais Siwan se plaisait à imaginer que ses cours insistant sur l’importance de l’intuition avaient tout simplement porté leurs fruits.

— La deuxième prophétie on a l’impression que le devin est persuadé de ce qui va arriver, commença à analyser son élève. On sent bien qu’il est paniqué et qu’il essaye d’empêcher l’inévitable. Limite on sent un contexte pesant. Alors que la troisième prophétie on a l’impression que le devin explore plusieurs possibilités.

Il expliqua son ressenti en citant le texte, ce qui était un bon point de départ pour une analyse de cette sorte. Siwan reporta alors son regard sur les lignes qu’elle avait recopié à la main pour suivre Marlon et se remémorer exactement les termes de Tirésias dans sa prédiction. Elle ne partageait pas étroitement son point de vue, mais c’était un bon point de départ.

— Perso j’ai plus confiance dans celle avec le cheval de Troie.
— Et je suis certaine qu’elle serait bien contente de vous entendre ! Siwan n’allait pas trop en dire sur le contexte de ces prophéties pour les laisser faire leurs recherches de leur côté, mais quand on savait que Cassandre n’avait jamais été crue de son vivant, cela faisait du bien de voir que sa malédiction ne s’étendait pas également à sa mort. Pour ce qui est de la prophétie de Tirésias, votre analyse est très intéressante, mais je pense personnellement qu’il n’est pas question de « si » d’hypothèse ou de possibilités, mais de « si » de condition, ce qui rend alors le texte bien plus fort dans sa dimension divinatrice. Mais je vous laisserai faire de plus amples recherches sur le sujet pour votre devoir. Quelqu’un d’autre ?

Il restait encore deux prophéties qui n’avaient pas été abordées et… Ah, Maxwell ! Bien, bien.

— La première a été faite par Sibylle Trelawney, c’est une des plus connues avec Harry Potter et son méchant pote, Voldy.
— Effectivement, fit-elle simplement sans relever l’attitude désinvolte du Poufsouffle.
— Est-ce que la dernière c’est Nostradamus ?
— L’avant-dernière plutôt, mais c’est exact, bravo.

Elle ne se serait pas attendue que l’un d’eux prononce le nom de Nostradamus. Si le scepticisme que l’on jetait à la divination pouvait être défini dans une seule personne, Nostradamus serait cette personne. Il était un personnage… intéressant, disons.

— Et d’ailleurs, rien à voir, mais c’est vrai qu’il faisait des prophéties pour les moldus, genre qu’il était le voyant attitré de la reine chez les français à l’époque ?
— Au contraire Maxwell, c’est tout à voir ! C’était un… « voyant » français, oui, même si le sujet est encore très discuté chez les sorciers comme chez les moldus. On ne peut toutefois pas ignorer que certaines de ses prophéties se soient réalisées et c’est ce qui fait de lui une figure intéressante à étudier. Sa façon de tout mettre en poésie, d’ailleurs, ne rend les analyses que plus gratifiantes à faire.

Siwan s’arrêta là pour ne pas trop en dire et partir pour plusieurs minutes encore et donner toutes les réponses d’un coup à ses élèves. Ce serait l’objet de leur prochain devoir après tout.

— Bien. Le cours touche à sa fin. N’oubliez pas le devoir pour la semaine prochaine : une prophétie à analyser avec des éléments de contexte, qu’elle fasse partie ou non de la liste que je viens de vous donner. Normalement, je me suis assurée qu’il y avait suffisamment de ressources à la bibliothèque pour vos recherches, donc vous ne devriez pas avoir trop de complications.

Elle leur adressa un dernier sourire tandis qu’elle les laissait ranger leurs affaires. Ils avaient bien travaillé aujourd’hui.

(c) DΛNDELION

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