Carla semblait passer pas mal de temps seule en dehors de Poudlard. Et Maxwell se demandait réellement comment elle faisait pour ne pas s’ennuyer. Après tout, elle n’avait pas de frères et sœurs. Et étant fille unique, elle n’avait personne avec qui trainer en dehors de ses parents lorsqu’elle se retrouvait chez elle. C’était une question qui travaillait le jeune homme en quelque sorte. Il faut dire que sa seule comparaison était sa propre situation avec sa famille. Chez les Carter, il y avait toujours du mouvement, toujours du bruit, toujours de la vie. Il faut dire qu’ils étaient déjà trois garçons. Trois garçons dont deux avec pas mal de caractère donc forcément il y avait du chahutage, des engueulades, et des rires évidemment. Quand Maxwell était à la maison, il ne se passait rarement des heures sans que quelqu’un ne vienne frapper à sa porte, ne vienne le déranger, ou ne vienne s’incruster. Et puis dans la famille, les parents n’aimaient pas trop que leurs enfants restent enfermé dans la chambre toute la journée … Ils étaient plus du genre à faire des activités d’extérieures, à organiser des soirées à thème genre jeux de société ou karaoké … Ou même partir la journée en expédition. Le moins que l’on puisse dire c’était qu’on était loin de s’ennuyer là-bas. Pas même l’ombre d’un instant. Alors oui l’idée que Carla puisse se retrouver seule avec elle-même lui échapper un peu. Il avait un peu peur qu’elle passe les pires étés de sa vie loin du château et de la vie active de l’école. Mais la verte et argent lui répondit directement qu’elle ne s’ennuyait jamais, et qu’elle aimait être seule. D’accord, pourquoi pas, c’était tout un concept. Même si lui avait du mal à s’imaginer être seul toute la journée sans rien faire d’autre que de se perdre dans ses pensées. Après Carla et lui étaient quand même assez différents par rapport à leur personnalité. S’il était très extraverti et toujours en mouvement, elle était tout de même bien plus calme la plupart du temps.

La jeune femme lui demanda par la suite s’il n’aimerait pas être un peu seul parfois. Le garçon resta silencieux un instant histoire de réfléchir à cette question. Est-ce que sa famille lui tapait sur le système de temps en temps ? Oui. Mais est-ce qu’il aimait la solitude pour autant ? Pas vraiment. Maxwell était le genre de garçon qui avait besoin que ça bouge, alors rester calme toute la journée dans sa chambre tout seul, ce n’était pas réellement son délire finalement.

– Mouais p’t’être. C’est vrai que j’aimerais bien qu’on me lâche la grappe de temps en temps évidemment, mais je suis pas très branché solitude perso, j’ai besoin que ça bouge autour de moi, tu vois ?

Répondit le jeune homme. Après il n’allait pas mentir, sa famille pouvait être très étouffante dans leur genre, et parfois il avait juste envie de tout envoyer péter pour avoir un peu de tranquillité, mais ça serait aussi dur d’imaginer sa vie sans eux, sans les activités et tout ces moments en leur compagnie.

Les jeunes bougeaient tranquillement pour une conversation plus légère organisée autour d’un jeu d’alcool, en plein milieu de l’après-midi. Sans surprise, Maxwell se débrouillait plutôt bien. Il faut dire qu’il avait pas mal d’entrainement avec toutes les soirées qu’il avait fait, puis tous les dimanches aprem en compagnie de Cab à s’entrainer sur ce jeu. Carla avait évidemment un peu plus de mal. Il faut dire qu’elle n’avait surement pas autant l’habitude que lui. Mais ça faisait beaucoup rire Max, cette volonté qu’avait la serpentard de vouloir se surpasser juste par fierté. Elle faisait de son mieux, mais elle allait surement finir dans un sale état si elle continuait à enchainer l’alcool aussi rapidement. Il faut dire que les deux adolescents n’avaient pas non plus grand-chose dans l’estomac puisque Max avait sauté le déjeuner, et que Carla l’avait à peine commencé lorsqu’il était venu la déranger. Pour le moment il avait la main (4 à 2) et il voulait que ça continue comme ça. Surtout que maintenant Carla pouvait choisir des questions si elle préférait ne pas boire. Maxwell avait donc en quelque sorte tous les pouvoirs, ce qu’il appréciait grandement évidemment. Carla avait choisi la question et devait donc maintenant sortit son top trois des mecs les plus beaux de l’école. Elle commença par citer leur prof de potions. Et Max faillit s’étrangler avant de comprendre qu’il ne s’agissait que d’une vaste blague. Elle avait cité Max, Finn et Killian. Intéressant.

– Tu veux pas me dire l’ordre parce que je suis numéro et que ça craint pour ton mec, avoue. Mais ça me va. Par contre, babe, pas Killian s’teupl. Tu me fais mal à mon égo à me mettre sur la même ligne que ce type.

C’était pareil pour Finn après tout. Mais Max n’avait pas envie d’aller sur ce terrain, pas aujourd’hui en tout cas, même s’il n’avait jamais compris ce qu’elle pouvait bien trouver au mec Sorensen. Il était aussi charismatique qu’un strangulot dans un congélateur quoi …

La demoiselle avait même raté son prochain lancer, mais cette fois-ci elle avait décidé de prendre de l’alcool. Avait-elle peur des questions que pouvait lui poser Maxwell ou voulait elle simplement ne pas lui donner plein pouvoir ?

– T’as peur de mes questions ou tu aimes tellement le goût des billes qu’il t’en fallait encore une ?

Demanda le jeune homme pour la taquiner. En attendant c’était maintenant à son tour pour essayer d’éliminer un cinquième verre.

1-2-3-4 : encore une fois c’est dans le mille, Carla va finir complètement dévasté avant même la fin de la partie si le garçon ne lui laisse aucune chance de la sorte.
5-6 : Oups, il faut croire qu’en était trop confiant, Maxwell s’est légèrement déconcentré, et a totalement raté son tir.

Malheureusement ce fut raté pour lui.

– Allez vas-y je te fais le plaisir de me poser UNE question alors choisis bien princesse.

Elle lui avait demandé si la solitude ne lui manquait pas. La réponse avait été non. Maxwell n’était pas le genre de personne qui avait besoin de se retrouver seul. Bien que comme tout le monde, ça puisse lui arriver quelque fois, il ne la cherchait pas à tout prix. Cela venait surement du fait qu’il avait toujours été entouré depuis tout petit. Mais aussi de son caractère assez extraverti. Il était quelqu’un qui avait toujours besoin d’avoir du monde autour. Après tout, on pouvait très bien le voir à Poudlard. Souvent entouré de sa bande de pote de poufsouffle, ou toujours accompagné de Caleb son meilleur ami, il était rarement seul. Et quand ça lui arrivait, il avait comme le besoin de trouver quelque chose à faire, de trouver de nouvelles personnes à qui parler, avec qui trainer. Peut-être au fond de lui, il avait peur de l’ennui. Il avait toujours des petits plans en tête, cherchant à occuper sa journée d’une manière ou d’une autre. Carla n’était pas comme lui, au contraire, la demoiselle semblait se complaire dans la solitude. Comme si elle avait besoin de ce temps privilégié ou elle pouvait se retrouver seule avec ses pensées. Elle n’avait pas autant besoin que lui de la présence des autres. Il ne savait pas réellement au fond ce qui était le mieux : d’être sans arrêt entouré de gens, ou de finalement apprécier le temps passé avec soi-même. Son besoin d’action se traduisait également par son amour des fêtes, ce besoin d’en organiser souvent ou d’assister à certaines presque toutes les semaines.

Mais cette discussion s’arrêta finalement assez vite. Ils n’avaient jamais réellement beaucoup parlé en profondeur, car l’un comme l’autre avait ce problème pour s’ouvrir et se confier sur leurs vies personnelles. Alors comme d’habitude, ils préféraient revenir à des sujets beaucoup plus légers et triviaux. Le jeu qu’avait proposé Maxwell aidait également dans cette direction. Désormais la jeune femme avait le choix : soit de boire un verre supplémentaire soit de se laisser tenter par une question de la part de son ex petit ami. Quand elle eut échoué une nouvelle fois, le poufsouffle lui demanda son top trois des garçons les plus beau de l’école. Il fut très vite rassuré en entendant son prénom. Et il allait même la taquiner sur le fait qu’il se doutait être à la première place même devant son actuel mec. Il ne voulait pas être trop prétentieux, mais se trouvait clairement mieux que le bouffondor. La demoiselle pouffa de rire avant d’essayer de se rattraper en lui confiant qu’elle avait besoin de bien plus qu’un beau physique pour être charmé. Il fut rassuré qu’elle ait choisi Killian simplement parce qu’elle avait besoin d’un troisième nom. Cool, parce que Max ne pouvait pas saquer ce mec … sans aucunes raisons valable d’ailleurs, juste sa gueule qui ne lui revenait pas … Et peut être aussi un peu parce qu’il marchait sur ses plates bandes en draguant trop de meufs dans le château.

– Peu importe tes autres noms Carlouche, toi et moi, on sait qui occupera toujours la première place. Mon égo avait juste besoin de l’entendre un peu.

Répondit-il avec un sourire malicieux sur le coin des lèvres. Il continua de la taquiner sur le fait qu’elle choisissait ses billes parce qu’elle avait peut-être peur des questions qu’il voulait lui poser. Et vu sa réponse, cela confirma plutôt bien ses doutes. Pas de problèmes. Mais Max savait qu’il pouvait gagner plutôt facilement s’il le souhaitait donc il aurait surement d’autres occasions de l’embêter avec des questions. Carla n’était pas mauvaise en soit … mais elle manquait un peu d’adresse, et tout ce qu’elle avait déjà bu pour le moment ne pouvait pas vraiment l’aider à viser mieux. Quand à lui, il avait eu trois billes jusqu’à présent si ses souvenirs étaient bons. Il n’était clairement pas un surhomme et l’alcool lui monterait bien à un moment ou à un autre, mais il espérait qu’il arriverait à mieux tenir que la jeune femme quand même.

Malheureusement pour le jeune homme, il loupa son prochain lancer. Mais bon joueur, il proposa à la jeune femme de remettre les compteurs à zéro pour qu’elle puisse elle aussi lui poser une question. Après tout, c’était bien plus marrant si elle avait les mêmes chances que lui, non ? Maxwell était d’ailleurs aussi curieux de savoir ce qu’elle voulait bien lui demander, tout en espérant que le sujet de son mec ou de leurs disputes passés ne reviendraient pas sur le tapis de sitôt. Elle sembla hésiter un moment avant de finalement laisser sortir de sa bouche ce qui la travaillait. Elle posait donc des questions sur des photos, ou plus précisément sur l’absence de photos.

– Oh ça … J’ai eu une période un peu compliqué quand j’étais gamin, et du coup je me suis un peu précipité sur la bouffe. Ma daronne sait que j’aime pas vraiment me voir à l’époque où j’étais un petit gros, donc elle a pas abusé sur ça, tout simplement.

Répondit finalement le jeune homme assez honnêtement, tout en prenant également soin de ne pas donner trop de détails sur toute cette histoire. Ce n’était pas forcément quelque chose dont il aimait se rappeler, d’où l’absence de photos de lui finalement.

Mais alors que la demoiselle lança sa prochaine balle, elle lui arriva en pleine figure. OUTCH. Le garçon réprima un petit rire.

– Ca va Carlouche ? C’est peut-être le moment d’arrêter le jeu et de se poser un peu, non ? Le temps que tu reprennes un peu tes esprits.

Demanda le jeune homme. Visiblement Carla avait bien senti l’alcool lui monter au nez, et s’ils continuaient à cette vitesse, elle allait finir sur le sol bien plus vite que prévue.

L’égo de Maxwell ne pouvait pas se sentir mieux. Déjà qu’il se doutait être dans la première place de son top. En même temps vu la concurrence qu’elle lui avait collé … Même un babouin à lunettes était mieux que Killian et Finn. Mais c’était très appréciable de l’entendre, il n’allait pas se mentir. La jeune femme venait de confirmer à voix haute qu’il était bien le numéro un. Un grand sourire s’afficha donc sur son visage. Voilà le visage du petit coq qui est très content de lui. En même temps c’était ce qu’il attendait depuis qu’il lui avait posé la question. Elle le taquina quand même en lui disant de faire attention à son égo, car s’il continuait comme ça, il n’y aurait pas assez de place dans la pièce pour eux deux. Le garçon pouffa de rire. Il attrapa d’ailleurs une petite bille par la même occasion qu’il laissa fondre dans sa bouche. Comme s’il n’avait pas bu assez pour le moment … Mais après tout, il était d’excellente humeur, et passait un très bon moment avec la verte et argent, alors pourquoi se priver ? Audacieuse, elle rajouta par la même occasion qu’elle était sûre d’être à la première place de son classement. Un petit sourire malicieux s’afficha sur ses lèvres. Elle était bien sûre d’elle dis donc. Etait-ce l’alcool qui parlait ?

– T’inquiète pas pour mon égo et moi, on se complète plutôt bien généralement. Pour ce qui est de mon classement, j’ai bien peur que tu doives te contenter de ton imagination, ça reste un secret que je ne suis pas prêt de te dévoiler.

Dit-il en souriant. Il s’amusait clairement à la taquiner. Après tout, il la connaissait un minimum, et il savait à quel point elle pouvait se montrer curieuse dans certaines circonstances. Alors il voulait simplement jouer sur ça pour l’embêter encore une fois. Après tout, elle était l’une des plus belles filles de l’école à ses yeux, et ça elle le savait très bien. Il ne s’en était jamais caché. Il y avait pas mal de filles très jolies dans l’école en vrai, mais elle était clairement dans le top trois. Mais elle n’avait pas besoin de le savoir non plus après tout.

Carla avait eu de la chance, puisque Maxwell avait été légèrement déconcentré par elle, ce qui lui avait complètement loupé l’un de ses tirs. Elle gagnait donc le droit de lui poser la question de son choix. Elle choisit donc de le questionner sur l’absence de photos à une certaine période. Maxwell n’hésita pas réellement avant de lui répondre. C’était Carla après tout, ce n’était pas comme s’il avait une quelconque honte de lui dire des choses personnelles. Pour autant il ne s’étala pas sur le pourquoi du comment. Il lui expliqua simplement que c’était la période où il se trouvait être assez gros. Il n’aimait pas se voir en photo, sa mère le savait, et elle n’en avait pas mit, tout simplement. Comme quoi sa daronne pouvait quand même être à son écoute de temps à autre. Carla ne lui posa pas plus de questions sur ça, ce qui arrangeait grandement Maxwell. Ce n’était pas vraiment le sujet le plus facile à aborder, et le faire à moitié bourré, ce n’était clairement pas l’idéal. Au contraire, la verte et argent lui répéta qu’il était beau. Il fut surprit d’entendre ça maintenant. Mais elle lui décrocha quand même un petit sourire.

– Oh Carlouche, calme toi sur les compliments, tu vas me donner chaud.

Répondit le jeune homme avec un clin d’œil. Il était plus facile de répondre sur l’humour de toute façon. Carla rata prodigieusement son prochain tir ce qui le fit pouffer de rire. Visiblement, la jeune femme était tout aussi amusée par la situation ? Pour Max, c’était clairement le moment d’arrêter le jeu d’alcool. En effet, Carla semblait avoir bien assez bu pour l’après-midi. Assez pour qu’ils restent ici au moins une petit heure histoire qu’elle décuve un minimum avant de se balader dans les couloirs de l’école ni vu ni connu. Elle reconnut donc qu’il avait largement gagné et que c’était une bonne idée d’arrêter ce jeu maintenant avant qu’elle ne commence à être malade. Très bien, ils étaient donc sur la même longueur d’onde. Elle ne marchait clairement pas droit, et avait visiblement souffert de ce trop d’alcool. Maxwell se contentait de rire doucement en observant le spectacle.

– T’inquiète pas babe, plus de bille pour toi pour le moi, et clairement plus de jeu non plus. Je suis le meilleur, on le sait tous de toute façon.

De toute façon ce n’était pas comme si c’était la première fois qu’elle perdait face à Maxwell. Ils en avaient fait des jeux d’alcool à l’époque où ils étaient ensembles, et elle n’avait que très rarement gagné, même si elle s’était clairement améliorée par rapport à la première fois où ils avaient bu ensemble sur ce type de jeu. La demoiselle s’était donc posé sur une chaise, et c’était peut être mieux comme ça. Au moins, elle ne risquait plus de se casser la gueule. Le poufsouffle se posa donc à côté d’elle.

Vu qu’il avait gagné, elle lui proposa de lui poser les questions qu’il voulait. C’était son prix. Le garçon sourit. Elle lui donnait donc le pouvoir comme ça aussi facilement ? Elle devait vraiment être alcoolisée pour le coup.

– Trois questions chacun s’tu veux. Ca sera quand même mieux que de te bombarder de questions, non ?

Proposa le jeune homme plutôt bon joueur.

– Carlouche, carlouche, donc, avec combien de mecs tu as couché ?

Question facile clairement pour lui, parce qu’il savait qu’il avait été son premier. Donc répondre un nombre différent de 1 lui indiquerait avec combien de mecs elle avait couché depuis. Et c’était clairement ce qui l’intéressait. C’était surement l’alcool qui commençait à parler d’ailleurs pour qu’il pose une telle question.

La jeune femme le taquina sur son égo. Il était vrai que Maxwell n’en manquait plus. Si à cet âge, quelques uns de ses camarades subissaient le problème de confiance en soi, ce n’était certainement pas son cas. Il aimait son image et il y avait réellement peu de choses qui puissent faire vriller cette confiance. Tant mieux après tout, c’était peut-être mieux de se sentir bien dans son corps comme ça que de douter en permanence. Le poufsouffle aimait taquiner la verte et argent. Ainsi, il fit bien exprès de ne pas lui donner son classement des plus belles filles de l’école. Juste pour l’embêter, parce qu’au fond il n’avait rien à cacher. Il s’en fichait. Mais c’était tellement plus drôle de la faire tourner en bourrique et de la voir se consumer de curiosité. Carla était clairement en train de subir le retour de bâtons des shots qu’elle avait ingurgité depuis leur venue dans cette salle de classe vide. Maxwell, quant à lui, se sentait joyeux certes mais était bien plus maître de son corps que la jeune femme semblait l’être. Après, il était clair qu’ils étaient loin de faire le même poids, et surtout lui avait bien plus l’habitude de boire. Mais à l’heure qu’il était il avait du boire l’équivalent de quatre dose d’alcool. Alors s’il continuait de boire aussi vite, il y avait de fortes chances qu’il arrive dans un état similaire que sa camarade.

Maxwell appréciait réellement ce moment passé en sa compagnie. Pour une fois, il n’était pas question d’eux et de la relation qui les avait une fois liés. Il n’abordait pas du tout ce qui s’était passé entre eux ces dernières semaines, ou même leurs états d’âmes. Comme si l’un comme l’autre comprenait que cette trêve ne marcherait seulement s’ils mettaient de côtés tout ce qu’ils pensaient ou ressentaient. Car évidemment, toutes les émotions de Maxwell, bonne comme mauvaise, n’avaient pas disparus en un claquement de doigts. Elles étaient toujours là, quelque part, enfoui à l’intérieur. Mais le garçon n’avait pas envie de les ressortir. Il voulait simplement profiter de ce moment hors du temps. D’un moment calme sans prise de tête, sans besoin de pouvoir malsain sur l’autre. Carla partageait probablement son avis, puisqu’elle n’avait pas émit le besoin de remettre son histoire avec Blue sur le tapis, et n’avait pas non plus réellement abordé le sujet Finn. Tant mieux, parce que c’était sans doute l’une des dernières choses que le garçon avait envie de faire maintenant.

Carla avait donc posé la première question en lui demandant un peu plus d’informations sur l’absence de photo pendant une période de sa vie. Maxwell lui avait répondu tout en prenant soin de balayer un peu le sujet. Ce n’était pas forcément quelque chose qu’il aimait aborder, et il n’avait pas réellement envie de se replonger là-dedans maintenant, pendant qu’ils passaient un très bon moment. Carla sembla comprendre et ne prit pas la peine de continuer à poser des questions sur le sujet. Maxwell en était d’ailleurs très reconnaissant intérieurement. Il lui proposa donc d’arrêter ce petit jeu d’alcool et de s’autoriser trois questions chacun. Le poufsouffle prit directement la main en posant sa question : combien de mecs avait-elle eu dans sa vie ? Simple puisqu’il savait être le premier. Sa question était au fond de savoir si elle avait couché avec Finn. Peut-être dans un sens pour se rassurer … La demoiselle répondit par cette question d’une manière détournée par une autre question. Le garçon fit une moue en la regardant. Sérieusement, elle allait jouer à ce petit jeu ?

– Et pourquoi donc esquives-tu ma question par une autre ?

Demanda-t-il avec un petit sourire au coin des lèvres. Non elle n’allait pas l’avoir comme ça. Surtout parce que sa réponse ne voulait absolument rien dire. Il connaissait déjà la réponse ? Donc soit cela voulait dire que sa réponse était encore un, soit qu’il était censé se douter qu’elle avait couché avec Finn, ce qui faisait monter le compteur à deux. Le garçon n’avait absolument pas la moindre idée de laquelle de ces réponses était la bonne. Et pour tout dire, il aimerait quand même bien savoir pour le coup.

C’était donc maintenant à la demoiselle de lui renvoyer une question. Et elle lui demanda son top trois de filles. Maxwell aurait du savoir qu’elle ne lâcherait pas cette question aussi facilement. Il rit un peu en voyant l’expression sur son visage. Mais soit, si elle voulait une réponse à cette question, elle allait la voir.

– Si je t’ai dit que tu es dedans, tu vas plus te sentir pisser, pas vrai ? Mais sinon Sasha surement, elle est grave canon comme fille et … Skyler, je dirais, belle, simple, et efficace. Après Blue est pas mal non plus … Mais en vrai, y’a un bon cru à Poudlard, tu trouves pas ?

Dit-il avec un petit sourire. Il faut dire qu’il aimait la taquiner et l’embêter, et il la connaissait assez pour savoir ce qui allait la faire réagir.

– La personne que tu détestes le plus à Poudlard et pourquoi ?

Ca pouvait être intéressant de savoir qui Carla méprisait dans cette école. Après évidemment, il ne savait pas encore ce qu’il allait faire de cette information. A voir si cela pouvait lui être utile.

Sa réponse n’était clairement pas satisfaisante. Maxwell était très intéressé de savoir combien de mecs étaient passé dans son lit depuis qu’ils n’étaient plus ensemble. Encore une fois, la preuve de son obsession mais également un peu d’injustice cachée là-dessous, ce n’était pas comme si lui s’était privé de faire ce qu’il voulait avec qui il voulait. Mais là n’était pas la question. La jeune femme lui répondit donc qu’elle n’esquivait pas la question mais qu’elle n’en voyait pas l’intérêt. Peut-être que pour elle, il n’y en avait pas, mais lui trouvait cette question très intéressante au contraire. D’un côté, c’était assez stupide de sa part car tout nombre différent de un, lui ferait surement péter un plomb intérieurement, ce qui serait sans doute dommage puisqu’ils passaient quand même un bon moment pour l’instant. Juste l’idée qu’elle ait pu coucher avec Finn le mettait hors de lui. Surement parce qu’il avait tout fait pour se convaincre que ce couple n’avait rien de vrai, que c’était simplement une vengeance de la part de Carla pour lui faire du mal. Mais si elle avait couché avec lui, cela voulait dire que c’était vrai, et que leur histoire était sincère. Maxwell lui en voulait quand même par rapport à cette histoire. Même s’il essayait de faire abstraction, il avait de la rancœur malgré lui. Parce qu’évidemment cette histoire l’atteignait bien plus qu’il ne voulait l’avouer. Alors il ne savait pas ce qu’était le pire. Que cette histoire soit vrai et qu’elle ait couché avec lui ? Oui ça ferait mal à lui, à son cœur et à son égo. Cela voulait dire qu’elle était totalement passée à autre chose. Mais dans un sens ne serait-ce pas pire si toute cette histoire n’était que du faux ? Cela signifierait qu’elle a joué avec tout ça en toute connaissance de cause. Qu’elle savait le mal qu’elle lui avait fait mais qu’elle avait quand même continué cette comédie ? Si son couple était vrai, il aurait mal, si son couple était faux, il se sentirait trahi. Finalement, c’était comme s’il n’y avait pas de bonne réponse à cette affaire.

Mais pour le moment la véracité de ce couple n’était pas forcément ce qu’il cherchait. La demoiselle finit par lui répondre qu’elle n’avait couché qu’avec une seule personne … donc lui. Elle n’avait pas couché avec Finn, même après tout ce temps ? Forcément ça filait un coup à leur histoire de couple. Etrange à s’imaginer deux personnes ensemble depuis quelques mois sans être intime. Mais peu importe, il ne fallait surtout pas que Maxwell tourbillonne dans ce genre de pensées pour le moment. Il aurait le loisir de le faire plus tard, et il voulait garder cette bonne ambiance entre eux pour le moment aussi.

– Y parait que ce type excelle dans l’art du rapprochement intime, askip. Fin c’est ce que j’ai entendu, j’suis sûr que tu pourrais confirmer, non ?

Répondit le jeune homme avec un sourire malicieux. Il faut dire que Maxwell avait quand même entendu pas mal de chose tourner dans l’école ces derniers temps. Et Carla avait été la cible de certaines rumeurs comme quoi elle était de petite vertu. Chose complètement stupide, parce qu’il la connaissait assez pour savoir qu’elle n’était pas de ce genre. D’ailleurs, il se souvenait de ce type en cinquième année qui était venu le voir un dimanche matin dans le parc, et qui lui avait balancé des trucs sur Carla, comme quoi c’était une BIP. Il avait fini contre un arbre, tenu par le col, et s’était bien fait remettre à sa place. Max ne l’avait laissé tranquille que quand il avait promis d’arrêter de dire des saloperies comme ça dans le dos de la verte et argent.

Maxwell était quand même bien content d’entendre cette réponse, et le sourire sur ses lèvres avait du mettre la puce à l’oreille de Carla puisqu’elle lui donna l’occasion de balancer la remarque qu’il avait à faire sur son mec.

– Non pas de remarque … juste le fait que finalement ça m’étonne pas trop qu’une porte de prison comme lui ne puisse pas réchauffer une fille correctement, c’est tout. Aucune méchanceté là-dedans.

Quoi que ça faisait quand même du bien de le critiquer. Evidemment il avait offert à la jeune femme la version édulcoré de ce qu’il pensait réellement au fond de lui. Ensuite, elle lui avait demandé un top trois de ses filles. Maxwell avait cité quelques noms. Evidemment que pour lui, elle était numéro un mais il avait tout de même joué là-dessus juste pour la taquiner. Maxwell se rendit vite compte que sa réponse n’avait pas réellement plu à la jeune femme puisqu’elle se montra un peu plus piquante dans ses prochaines paroles. Elle se moqua quand même un peu du fait qu’il les prenne jeune.

– C’est un bon cru cette promotion que veux-tu ? Nan, mais tu vois moi j’ai toujours bien aimé les filles qui savent c’que j’aime, celle dont tu peux être sûr que tu passeras un bon moment avec. Des filles comme toi finalement.

Répondit le jeune homme avec un petit sourire en coin. C’était un compliment déguisé, ou l’aveu qu’il préférait cent fois plus coucher avec elle qu’avec n’importe laquelle des autres filles de l’école. Mais elle était également devenue le fruit interdit. Celui qu’il n’avait pas le droit de toucher, parce qu’elle appartenait techniquement à quelqu’un d’autre.

La prochaine question fut de savoir la personne qu’elle détestait le plus dans l’école. Elle lui donna deux noms. Deux noms qui lui étaient familier : une fille avec qui il avait fricoté quelques temps, et sa fausse petite amie du moment. Ce n’était pas forcément bon de s’attarder là-dessus et le garçon en avait bien conscience. Alors il hocha la tête en attendant sa prochaine question : sa plus grande honte donc.

– Fiouuu question compliqué, tu sais que j’ai pas honte de grand-chose moi au fond. Ok alors attends … donc je crois que c’était l’été après ma quatrième année. Donc on était en Espagne sur la Costa Brava avec ma famille. Et genre on était au bar de l’hôtel le soir, j’avais réussi à chourrer des bouteilles pour impressionner des meufs toussa. J’vais aux toilettes, et en me dépêchant j’me suis coincé le zgueg dans ma fermeture éclair. Le truc qui fait grave mal et qui m’a fait pisser le sang par la même occaz. Sauf que j’avais pas vu que je saignais, et du coup malgré la douleur je voulais quand même y retourner. J’ai rangé le matos, je suis ressorti. Et au bout d’un moment, j’étais tout pâle, t’as les meufs qui pointent mon zgueg en criant au sang …

Commença à expliquer le jeune homme.

– Puis t’as le gérant qui est arrivé, qui a appelé mes darons … et tout le reste de la semaine je me suis fait appeler par le magnifique surnom de « Ragnagna ». Tu vois le truc ? Trop la honte, j’ai supplié mes parents pour qu’on y retourne jamais.

Finit le jeune homme. Maintenant avec le recul, il trouvait cette histoire plus marrante que honteuse, mais à l’époque, il en avait eu très honte, c’était peu de le dire. Voilà maintenant Carla connaissait une nouvelle histoire pour se moquer de lui si l’envie lui prenait.

– Pour ma dernière question … si tu devais choisir un endroit et que tu pouvais y aller tout de suite maintenant, ça serait où ?

Bon Maxwell était quand même rassuré par le fait que Carla n’ait eu personne d’autre que lui. Cela venait surement de ce sentiment de possessivité malsaine qu’il avait développé par rapport à la jeune femme. Mais également le fait qu’il avait raison de ne pas trop prendre au sérieux sa relation avec Finn. Après tout s’ils étaient réellement sérieux, ils l’auraient déjà fait non ? Cela faisait quand même maintenant quelques mois qu’ils étaient ensembles. Finn n’était qu’une pâle copie du petit ami qu’il avait été. Et s’il n’arrivait pas encore à passer à la vitesse suivante avec la serpentard, Maxwell n’avait pas encore trop de soucis à se faire. Du moins, c’était ce qui lui traversait l’esprit à ce moment précis. Le poufsouffle avait du mal à cacher son soulagement, et comme d’habitude il se cachait derrière beaucoup d’humour et pas mal d’égo. Carla en profita pour le piquer un peu, ne validant pas sa maîtrise de cet art, et expliquant cela à son manque d’expérience utile pour une comparaison. Il fit une petite moue avant que finalement elle ne revienne sur ses paroles en lui annonçant qu’elle n’avait que de bons souvenirs. Très bien, au moins il n’était pas que du négatif dans son esprit. Cette possessivité malsaine devait disparaitre … Elle n’était ni bonne pour lui ni pour sa camarade. Et si Maxwell essayait d’y travaillait dessus, ce n’était pas encore gagné. Il fallait tout de même reconnaître les efforts dont il avait fait preuve ces dernières semaines en lui lâchant la grappe, en l’ignorant, en essayant de rester en dehors de ses affaires. Mais tout semblait légèrement balayé aujourd’hui, dans cette pièce où il retrouvait une certaine complicité. Maintenant, il retrouvait la jeune fille qu’il adorait, celle qui le faisait rire, et qui lui donnait de passer encore plus de temps avec lui. Ce n’était qu’un mirage probablement, qu’une seconde de soulagement, un petit vent frais avant de retourner à la froideur habituelle … mais il ne pouvait nier que cela lui faisait un bien fou. Si les dernières semaines avaient été dur émotionnellement parlant, il obtenait aujourd’hui une pause bien mérité, où il n’était pas question de pouvoir ou de blesser l’autre dans une guerre froide tout aussi cruelle qu’inutile.

– Moi aussi, j’ai cette fille qui a toujours eu un effet fou sur moi. Douée dans tout, sexy af, une vrai bombe tu sais.

Répondit-il avec un petit clin d’œil plutôt fier de lui. La suite de la conversation aurait pu lui donner la possibilité de déverser son venin contre Finn. Mais Maxwell décida de rester soft. Après tout, ils avaient une trêve aujourd’hui dans cette pièce et il n’avait pas l’intention d’être celui qui la ferait péter. Finn était aussi froid qu’une porte de prison alors non ça ne l’étonnait guère qu’il n’ait rien tenté avec Carla pour le moment. Celle-ci fit remarquer que cela pouvait tout aussi bien être sa faute. Et comme seul réponse le garçon fit non de la tête avant de lever les yeux en l’air. Pourquoi serait-ce de la faute de Carla ? Elle était magnifique, gentille, souriante, piquante … Il fallait être complètement fou pour ne pas avoir envie de la mettre dans son lit. Alors s’il y avait un problème de ce côté-là, Maxwell penchait définitivement vers le bouffondor. Il devait être stupide pour ne pas réellement se rendre compte à côté de quoi il passait. Quoi que si se pavanait lui suffisait, Max ne serait certainement pas celui qui allait s’en plaindre. Il n’avait pas la moindre idée de comment il réagirait s’il apprenait qu’ils aient couché ensemble un jour … Probablement pas d’une bonne manière. Mais c’était une chose à laquelle il n’avait définitivement pas envie de penser maintenant. Inutile de se mettre dans tous ses états pour quelque chose qui n’existait pas encore.

– Comme tu dis, t’es unique Carlouche.

Dit-il pour valider ses paroles avant d’entreprendre de raconter sa plus grande honte. Il trouva finalement une histoire à raconter qui datait maintenant de quelques années lors de vacances en Espagne. Le pauvre garçon avait réussi à se coincer la teub dans la braguette, et évidemment cela lui avait fait mal. Mais pas que, puisque n’ayant pas remarqué le sang, il s’était rhabillé et était revenu comme ça devant des meufs. Quelle honte il avait eu en y repensant, et le petit surnom qu’on lui avait attribué suite à ça n’avait clairement pas aidé. Il se souvenait même avoir supplié ses parents pour ne jamais remettre les pieds dans cet endroit après cet incident. Bon ça n’avait pas réellement marché puisqu’ils y étaient retournés l’année d’après. En effet le gérant de l’hôtel était un bon ami à son père, et la famille Carter allait donc le voir chaque année pendant au moins une semaine pendant l’été. Cette histoire fit pouffer de rire sa camarade … Bon d’accord lui aussi aurait surement rigolé si on lui avait raconté une telle chose.

– HORS DE QUESTION que tu m’appelles comme ça Carlouche. Et ouais visiblement c’est possible de se la coincer. C’est pour ça que maintenant je fais hyper gaffe à chaque fois que je passer aux toilettes ou que faut que je m’habille. J’veux grave pas me réabimer le zgueg.

Répondit le jeune homme avec un sourire. Heureusement cette histoire datait maintenant de quelques années et il avait eu le temps de s’en remettre.

Pour sa question, il lui demanda où elle voulait aller maintenant si elle en avait l’occasion. Elle lui répondit une plage aux Seychelles. Cela ne pouvait que faire écho dans la mémoire du garçon puisqu’ils avaient été sur une plage lors de leur premier rendez-vous. Est-ce que la plage de cette fois-là était aux Seychelles ? Il n’était pas sûr qu’elle lui ait précisé. Après tout, peut-être n’était-ce qu’une coïncidence et qu’il se faisait des idées pour rien …

– Genre le même genre où on a été ?

Demanda-t-il essayant d’avoir confirmation qu’il n’était pas fou de s’imaginer ça.

– Moi je choisirais un endroit à côté des Alpes. C’est à côté d’un petit village, il y a une rivière et un coin boisé, t’as l’impression d’être hors du temps et loin de tout là bas.

Maxwell se sentait de bonne humeur. Peut-être était-ce cette ambiance légère qui émanait de leur discussion, de cette salle de classe où tous les problèmes qu’ils avaient pu avoir ces dernières semaines disparaissaient … Pour une fois, il n’avait pas besoin de jouer la comédie : à faire croire au château qu’il était tombé sous le charme de Bluebell Sherwin, ou encore d’ignorer Carla dans les couloirs pour lui faire croire qu’il la détestait. Il pouvait être lui-même, et agir comme bon lui semblait. Et même s’il savait qu’il devait faire une croix sur la jeune femme, il pouvait tout de même lui montrer qu’il l’appréciait malgré tout ce qu’il s’était passé entre eux cette dernière année. Le fait de ne pas pouvoir la récupérer était entré dans son petit crâne, alors il avait décidé qu’il valait mieux l’avoir en tant qu’amie peut être, tant qu’elle faisait encore partie de sa vie, c’était le principal, non ? Ainsi en cette après-midi il pouvait profiter de sa présence sans surjouer, c’était comme une petite brise d’air frais, un vent de liberté, qu’il appréciait grandement. Il essayait tout de même de respecter la jeune femme et sa relation avec Finn (même s’il n’aimait toujours pas l’idée) en évitant des rapprochements trop suspects, en évitant de dire trop de mal du garçon malgré sa haine contre celui-ci. Il essayait donc pour une fois de se la jouer mature, du mieux qu’il pouvait. Et visiblement ça ne marchait pas trop mal puisque Carla était toujours aussi détendue. Pas l’ombre d’un nuage ne semblait vouloir gâcher cette après-midi.

Le jeune homme était souriant, comme à son habitude, enchainant quelques vannes histoire de faire rire sa camarade. Mais il ne lésinait pas non plus sur les compliments qui semblaient venir naturellement dans sa bouche. Parce qu’il ne comprenait pas vraiment ce besoin qu’avait la demoiselle de se rabaisser. Il connaissait ses valeurs et ses forces, et elle n’en avait pas besoin. Elle devrait tout simplement être fière de la personne qu’elle était. Parce qu’elle était quelqu’un de bien, quoi que les gens puissent dire. Visiblement, elle était surprise par la gentillesse de Max, peut-être trop habitué à sa méchanceté et sa cruauté des semaines passés. Elle pensait ne pas mériter sa gentillesse. Pourquoi donc ? Pensait-elle ne méritait que des méchancetés ? Max n’était pas d’accord avec cela.

– C’est pas parce que tu fais quelque chose que j’aime pas que tu mérites que de la malveillance de ma part tu sais.

Répondit-il tout simplement. Il savait qu’il avait été très dur avec elle ces dernières semaines. Il essayait d’être quelqu’un de meilleur d’une certaine manière, quelqu’un qui n’était pas simplement habité par l’envie de vengeance.

Il s’était également ouvert pendant leur discussion, lui offrant l’une de ses histoires les plus honteuses. Peut-être n’aurait-il pas dû donner tous les détails puisque la serpentard avait visiblement l’intention de ne jamais lui faire oublier en utilisant ce surnom ridicule à tord et à travers. Le garçon fit une petite moue. Quelle erreur avait-il fait. Mais il savait qu’au fond Carla ne serait surement pas un monstre. Elle allait le taquiner évidemment dés qu’elle en aurait l’occasion mais elle ne l’utiliserait pas par pure méchanceté.

– Interdit de m’appeler comme ça en public Carlouche.

Dit-il avec un petit sourire en coin. Si cette histoire était plutôt honteuse, Maxwell était tout de même le genre de garçon peu susceptible qui maitrisait l’autodérision. Alors si elle venait réellement à balancer ça en public, il saurait se retourner. Après tout, les élèves de l’école ne se gênaient pas pour le chambrer dés qu’ils en avaient l’occasion. Et Maxwell se faisait un plaisir de leur répondre. Pour ce qui était de cette discussion sur les confidences, elle continuait tranquillement. Voilà maintenant que le sujet s’était égaré sur leurs endroits préférés, sur le lieu où ils aimeraient se rendre maintenant s’ils en avaient l’occasion. Carla avait choisi une plage des Seychelles, celle où elle l’avait emmené pour leur premier rendez-vous. Max se demandait pourquoi ce choix, et qu’est-ce que cela signifiait vraiment au fond. Il hocha de la tête pour lui faire comprendre que oui il s’en rappelait. Mais quelque chose au fond de lui l’empêcha de demander plus de détails, comme s’il sentait que c’était dangereux d’en demander la signification. Alors il enchaina sur son endroit à lui, un endroit boisé bordé d’une rivière non loin d’un petit village dans les Alpes. Un endroit calme et magnifique où il se rendait à chaque fois qu’il était dans le coin.

– Dés que j’en ai l’occasion. C’est sympa pour pêcher l’été. C’est un endroit où la nature reprend ses droits, où t’as l’impression d’être seul au monde, c’est grave cool.

Expliqua le poufsouffle. Etrange pour quelqu’un qui aimait la compagnie d’avoir un endroit préféré empli de solitude. Maxwell était un garçon surprenant et plein de contradictions au final. Ce n’était évidemment pas les seules raisons pour laquelle il avait besoin d’aller dans cet endroit aussi souvent qu’il le pouvait. Mais ça, il ne pouvait pas en parler à voix haute, ni à Carla, ni à personne. Sa mère s’en doutait mais n’avait jamais rien dit non plus, sachant que son fils ne voulait pas en parler. Etrangement, c’était l’une des seules choses pour laquelle elle respectait sa vie privée.

Carla fut déséquilibrée mais arriva finalement à se rattraper avant de tomber, ce qui fit pouffer de rire le jeune homme. Visiblement, les billes la mettaient dans tous ses états la pauvre. La demoiselle semblait être dans un état second. Max attrapa son sac pour en sortir une bouteille d’eau et un petit sachet dont le contenu était encore inconnu.

– Alors déjà bois un peu princesse ça te fera du bien pour éponger un peu l’alcool. Après, deuxième solution : un cachet pour atténuer les effets de l’alcool MAIS pas sûr que ça soit bien au point, on l’a pas encore testé.

Annonça le jeune homme en regardant la jeune femme plutôt amusé par la situation.

– Ca arrive à tout le monde, mais c’est cool qu’on puisse au moins être potes, c’est mieux que de se tirer dans les pattes en permanence.

Finit par répondre le jeune homme. Parce que se détester n’avait rien donné de bon ces derniers mois, et si cette année avait été particulièrement difficile pour le poufsouffle, c’était en parti à cause des disputes sans fins et de sa possessivité malsaine. Peut-être qu’il était mieux pour tous les deux d’arrêter de se prendre la tête sur une relation qui avait été mais qui n’était plus aujourd’hui. Ce n’était pas facile émotionnellement parlant, il ne pouvait le nier. Il était même très compliqué pour Maxwell de s’imaginer être ami avec cette fille qu’il avait aimé, mais aujourd’hui il n’y avait plus aucune issue, et si être proche d’elle signifiait être son pote, il allait bien devoir faire un peu d’effort là-dessus. Depuis qu’il s’était éloigné de cette mauvaise atmosphère, depuis qu’il avait mit un peu Bluebell de côté, tout en évitant son ex ces dernières semaines, il se sentait mieux dans sa tête. Il avait l’impression que grâce aux conseils de son frérot il avait pu un peu lâcher prise sur une situation qu’il ne maitrisait plus. Et si tout était loin d’être parfait, sa bonne humeur était revenue, tout comme son envie de se socialiser, et de se rapprocher des filles. D’une manière générale, il était redevenu lui, un gars peut être un peu lourd mais très solaire. Maxwell ne semblait pas comprendre l’étendu de la question de Carla, comme s’il avait occulté le fait qu’elle puisse lui faire passer un message derrière cette question. Peut-être faisait-elle référence à sa relation avec Finn, ou alors à leurs querelles, ou la cruauté dont elle avait pu faire preuve. La non-réaction du poufsouffle semblait en accord avec son comportement depuis le début de l’après-midi, cette envie de ne pas rentrer dans une conversation trop sérieuse au risque de détruire à nouveau l’équilibre qu’il avait réussi à reconstruire.

Le choix de son endroit préféré en disait peu d’une certaine manière, beaucoup d’une autre. Ce petit coin, il y allait deux fois par an : pendant les vacances de noël et pendant les vacances d’été. Un endroit calme et solitaire, proche de la nature qui renfermait des souvenirs qui n’appartenaient qu’à lui. Un endroit où il ne pouvait s’empêcher d’y aller à chaque fois qu’il était dans le coin, comme un sanctuaire dont lui seul connaissait la signification. Un lieu emplis de fantôme : des rires d’autrefois, mais aussi d’une détresse qui si elle s’était estompé résonnait encore dans les feuillages du bois, qui chantonnait dans le ruissellement de la rivière, qui craquelait sous son poids dans le chemin boisé. C’était un lieu en quelque sorte sacré où personne ne l’y accompagnait jamais, comme un chemin de solitude dont lui seul avait la clé.

Carla lui avoua être surprise de savoir qu’il aimait pêcher, mais également son désir de solitude. Peu étonnant finalement, elle le connaissait comme cet être qui recherchait la compagnie à tout prix et qui voulait tout le temps occuper son corps et son esprit. La pêche, cette activité solitaire et calme allait à l’encontre du personnage qu’il était ici à Poudlard. Si Carla était sans doute l’une des personnes qui le connaissait le mieux au château avec Caleb, elle ignorait tout de même beaucoup de détails sur la personnalité et les goûts du garçon. Il ne lui en voulait pas du tout de ne jamais avoir posé la question. Après tout, il était également responsable de ne s’être jamais confié. Leur relation avait toujours été basée sur une complicité certaine. Ils s’amusaient, ils rigolaient, et ça leur avait suffit, sans avoir si besoin de creuser trop profondément dans leur jardin secret respectif.

– On dirait que j’arrive encore à te surprendre.

Répondit-il finalement avec un petit sourire aux coins des lèvres, plutôt amusé par la situation. Au fond, il n’avait pas grand-chose à cacher, n’est-ce pas ? Maxwell pensait connaître Carla. Peut-être ne savait-il pas tous les détails de sa vie. Peut-être ne connaissait-il pas son passé dans les moindres détails, mais il avait l’intime conviction qu’il connaissait la vraie Carla. Celle derrière le rideau, celle qui ne jouait pas sur les apparences, celle qui ne jouait pas la comédie. Il pensait connaître ses forces et ses faiblesses, ses qualités comme ses défauts. Peut-être était-ce un peu présomptueux de sa part finalement …

La demoiselle reprit finalement la parole pour lui rappeler qu’il lui restait encore un tour de question. Il lui sourit, en attendant donc qu’elle veuille bien lui demander ce qui lui brûlait les lèvres. Elle voulait connaître l’un de ses secrets. Quelque chose lui traversa l’esprit … surement parce qu’ils venaient de parler de cet endroit. Mais ce n’était pas quelque chose dont il voulait ou pouvait partager. Ca n’avait rien à voir avec Carla évidemment … Alors le jeune homme commença un peu à réfléchir, après tout elle lui demandait un secret, cela pouvait toujours être banal s’il le désirait. En quelque sorte, c’était plus compliqué qu’il ne le pensait, surement parce qu’il avait l’habitude d’être un livre ouvert. Il n’avait pas beaucoup de secrets (à part pour sa mère peut-être).

– J’ai grave mytho mon petit frère un jour. Attend je t’imite c’que j’ai dit : Il y a une salle de classe abandonné dans le château. Et si tu rentres dedans, et que tu as le malheur de fermer la porte … Tu y restes enfermé à vie. Ouais … C’est chaud, je sais. Il parait qu’il y aurait des centaines de cadavre à l’intérieur. A ta place, je ferais gaffe. Ca serait con que tu clamses … Il rentre à Poupou l’année pro, il y croit toujours.

Répondit le jeune homme. Est-ce que ça pouvait réellement être considéré comme un secret ?

– Et toi, un secret ?

Demanda finalement le jeune homme curieux de savoir quel genre de secret pouvait avoir la jeune femme.

Mais il était grand temps pour elle de s’hydrater un peu. Avec tout l’alcool qu’elle avait bu en aussi peu de temps, cela ne pouvait clairement pas lui faire du mal. Elle acquiesça et attrapa la bouteille. Ayant fait maintes et maintes soirée, Maxwell avait vite compris que le secret pour ne pas avoir une gueule de bois atroce, c’était de boire encore et encore, dés qu’on en avait l’occasion. Par contre, ce qui était de soigner son état avancé, il n’était pas sûr. Il avait bien une pastille dans son sac … mais il n’avait clairement pas encore testé la dite pastille, et n’avait aucune idée si elle était efficace ou non. Surement pas vraiment, il fallait généralement pas mal d’essai avant de mettre au point quelque chose. Carla le prit, visiblement peu effrayé par la mise en garde qu’il lui avait faite. Pendant un instant, elle avait l’air d’aller mieux, ce qui surprit Max. Sa pastille marchait-elle réellement ? Mais quelques secondes plus tard, le garçon commença à grimacer. Visiblement le dosage était loin d’être au point puisque des plaques rouges commençaient à recouvrir le corps et le visage de la jeune femme. Oupsie.

– Euh … Naaaaaan t’inquiète, t’es magnifique beauté … Mais tu veux qu’on aille faire un tour à l’infirmerie, p’t’être ?

Visiblement le garçon avait été maladroit avec ses paroles. Il ne pensait pas que prononcer le mot pote résulterait en une réaction vive de la part de Carla. Celle-ci n’appréciait visiblement pas, usant et abusant de sarcasme pour lui faire comprendre. Pour être honnête Maxwell ne comprenait pas vraiment pourquoi elle réagissait de cette manière. Après tout, elle lui avait bien fait comprendre qu’elle ne voulait plus de lui, alors c’était censé être quoi la prochaine étape ? Qu’ils continuent indéfiniment à être chelou entre eux ? Qu’ils soient des ennemis ? S’il n’était pas sûr de ce qu’elle voulait, il savait qu’il en avait bien marre des embrouilles. Cela l’avait épuisé plus qu’autre chose cette année, et il avait maintenant juste envie de se sentir bien dans sa tête. Il n’avait pas envie de voir la demoiselle quitter sa vie définitivement alors être amis était peut-être une solution plausible à cette question. Après, contrairement à ce qu’elle disait, il n’avait clairement pas l’intention de lui raconter ses parties de jambes en l’air. Pour la simple et bonne raison qu’il n’avait aucunement envie qu’elle fasse de même. Il péterait surement un câble à l’idée même qu’elle puisse être intimement liée avec quelqu’un d’autre, alors il préférait clairement rester dans le déni si une telle chose arrivait un jour. Et puis il avait bien assez de ses potes pour se vanter de ses coups vite fait dans les placards de l’école, pas besoin de s’en vanter auprès de son ex. C’était trop bizarre de toute façon … Et oui peut être qu’ils ne pourraient jamais être véritablement des « amis » mais ce n’était peut être pas une mauvaise chose d’essayer au moins, histoire de souffler après des mois de guerre froide intense. La jeune femme insista sur le sujet. Et Maxwell était de plus en plus déconcerté par cette réaction, ne comprenant pas vraiment où elle voulait en venir.

– Bah j’pensais que c’était la suite logique. Genre c’est mieux que de se faire la guerre, non ? Pourquoi tu voulais qu’on soit quoi au juste ?

Demanda le jeune homme tentant de comprendre sa camarade. Les filles étaient définitivement bien trop compliquées. A chaque fois qu’il pensait avoir tout compris d’elles, elles sortaient des phrases qui le replongeaient dans l’ignorance. Maxwell avait tout de même prononcé ces paroles d’une voix plutôt douce, qui n’était absolument pas dans le conflit. Car c’était tout ce qu’il voulait éviter. Il ne voulait clairement pas s’embrouiller ni même avoir une conversation sérieuse avec la jeune femme. Il mettait un point d’honneur à rester dans le déni de tous les problèmes qui entouraient leur relation. Pas besoin donc de parler de Finn ou de Bluebell, ils n’avaient pas leurs places dans cette conversation en tout cas.

Max lui parla donc de son endroit préféré, sans évidemment en expliquer réellement les raisons, ni même pourquoi il avait ce besoin d’y retourner sans cesse toujours tout seul. Ce n’était clairement pas une conversation pour aujourd’hui. Peut être qu’elle ne le serait jamais d’ailleurs … Il ne parlait pas de ces choses. Mais au moins il arrivait toujours à surprendre Carla, ce qui était sans doute une bonne chose dans un sens. Il obéit ensuite à sa camarade en lui racontant un secret … qui n’en est finalement pas réellement un. Il avait donc raconté à Ethan qu’il y avait une pièce horrible dans Poudlard, pièce qu’il découvrirait bien assez tôt lorsqu’il mettrait lui-même les pieds à Poudlard l’année prochaine. Carla sembla amusée par cette anecdote. Elle voulait même le soutenir dans sa connerie.

– Dim est plus tête brûlé mais Ethan est mon parfait mini-esclave, j’le kiffe de ouf ce gosse, déclara le garçon en pouffant de rire, par contre interdit de torturer mon petit frère, y’a que moi qui ait le droit.

Ajouta-t-il avec un sourire malicieux au coin des lèvres. Mais c’était maintenant le tour de sa camarade de lui exposer l’un de ses secrets. Elle déclara qu’elle en avait plusieurs, ce qui intrigua tout de même un peu Max, il faut le reconnaître. Apparemment la jeune femme adorait la littérature romantique qu’elle consommait vraisemblablement à outrance. Le garçon pouffa d’un rire léger plutôt amusé par cette déclaration. Il n’était pas sûr d’être grandement étonné par cet aveu mais il s’imaginait bien Carla essayait de trouver des bouquins moldus, et ça c’était quand même assez drôle.

– Ma mère adore aussi, si tu veux qu’elle t’en file. Mais en vrai c’est quoi qui vous plait tellement à vous les meufs dans ce genre de bouquin ? Genre j’ai essayé un jour, ma daronne m’a forcé, mais genre c’est impossible qu’un mec comme dans vos bouquins existe dans la vraie vie, non ?

Ouais sa mère l’avait forcé à lire un roman à l’eau de rose un jour alors qu’ils étaient en vacances. Alors il l’avait fait, mais ce n’était pas réellement le genre de truc qu’il aimait faire. Alors quand ça lui arrivait de lire, il préférait quelque chose de policier ou avec de l’action. Mais la télévision c’est quand même bien mieux que des livres tout poussiéreux.

Comme Carla semblait être clairement bourrée, Maxwell lui avait proposé un peu d’eau ainsi qu’une pastille à ses risques et périls, puisqu’elle n’avait encore jamais été testée. Malheureusement, elle l’avait pris, et les effets secondaires furent immédiats. En quelques secondes, des plaques rouges étaient apparus sur son corps et son visage. Le jeune homme essayait tant bien que mal de la rassurer, mais il lui proposa tout de même d’aller faire un tour à l’infirmerie.

– Nan, j’sais pas. Mais la pastille c’est de l’expérimentation, faudrait pas que des d’autres effets plis graves. Ou alors on peut rester là, et t’essaie de te reposer et on voit si ça passe. J’sais pas, t’en penses quoi ?

Demanda le jeune homme visiblement pas très douée dans les situations de crise.

Ce n’était pas pourtant faute d’essayer mais Maxwell avait beaucoup de mal à comprendre son ex petite amie, comme s’ils ne parlaient pas le même langage. Il y avait un mur entre ce qu’elle disait, ce qu’elle voulait dire, ce qu’il comprenait, ce qu’il interprétait. Il essayait d’être gentil en proposant en quelque sorte une amitié, pour qu’elle comprenne qu’il n’allait plus lui faire la guerre en permanence. Mais vu ses réponses, ce n’était pas ce qu’elle voulait. Alors que voulait-elle ? Si à un moment, il aurait pu comprendre qu’elle le voulait lui, ce n’était plus vraiment le cas maintenant … De toute façon si elle le voulait vraiment, elle ne serait plus avec Finn depuis longtemps, elle lui aurait dit de but en blanc. Alors il avait en quelque sorte essayé d’abandonner cette idée, cette possibilité. Etre amis plutôt qu’ennemis semblait être un bon compromis. Clairement l’été allait leur faire du bien à tous les deux. Pour Max, cela lui permettrait de prendre du recul, de se vider l’esprit, de rencontrer de nouvelles personnes, et peut être même de complètement oublier cette fille avec qui rien ne sera plus jamais possible. Il allait oublier tous les conflits de ces derniers mois, toutes ces histoires stupides avec Bluebell et pourrait revenir fort et reboosté à la rentrée prochaine pour sa dernière année à l’école. Alors quand la jeune femme lui confia que ce qu’elle voulait, elle ne l’aurait pas, Maxwell resta silencieux. Pas qu’il n’avait pas envie de réagir à ce qu’elle venait de dire … mais il savait que cette conversation dévierait surement sur quelque chose de trop sérieux ou problématique, et c’était la dernière chose dont il avait envie maintenant. Il préférait rester dans une atmosphère légère où le mot compliqué n’avait pas sa place. Elle s’était excusé, c’était déjà un grand pas, parce que connaissant la serpentard, ce n’était pas réellement son fort en temps normal. Elle valida donc le terme ami. Et Max lui fit un léger sourire en guise d’approbation. Il n’y avait pas grand-chose à redire sur le sujet de toute façon. Il savait qu’en élaborant, cela risquait probablement de tourner mal.

L’anecdote sur son frère semblait la faire rire. Des histoires comme celle-ci, il en avait des centaines. Il avait fait les quatre cent coups avec Dimitri. Tandis qu’Ethan le petit dernier, avait pas mal de différence d’âge avec lui. Il était foncièrement gentil, et pourtant, Max abusait souvent de cette gentillesse et de sa naïveté pour en faire ce qu’il voulait. Il faut dire que cette demi-portion voyait son grand frère comme un demi dieu, alors à partir de là, c’était plutôt facile.

La jeune femme lui avoua ensuite l’un de ses secrets : le fait qu’elle apprécie les romans à l’eau de rose. Chose assez incompréhensible pour Maxwell, mais pourquoi pas finalement. Sa mère en était plutôt fan aussi d’ailleurs. Sans réellement réfléchir, il lui dit que sa mère pourrait lui en filer si elle le souhaitait. Mais mêler une nouvelle fois sa daronne et son ex n’était sans doute pas l’idée du siècle vu le fiasco de la dernière fois, mais surtout le fait que Carla avait essayé d’en jouer pour se venger d’elle un jour. La jeune en profita quand même pour le taquiner un peu, et confia qu’elle ne comprenait réellement pas comment sa mère arrivait à gober tous ses mensonges. Max n’avait pas l’impression qu’elle se doutait de la vérité et pourtant il n’était pas des plus fins et des plus subtiles au final. Il avait eu de la chance qu’elle n’ait jamais eu vent de toutes ses conneries à Poudlard. La pauvre ne connaissait pas tant que ça son fils au final.

– Bah je sais pas, genre dans les bouquins les relations ont toujours l’air TROP parfaite, en mode y’a un truc qui va pas, mais le mec ou la meuf sait toujours quoi dire ou quoi faire pour arranger le truc et pour que tout finisse bien à la fin. C’est pas aussi simple dans la vraie vie, non ? … Arrête j’serais un perso horrible, j’ai rien d’un prince charmant moi.

Répondit le jeune homme assez lucide sur la question. Il savait pertinemment qu’il n’avait rien du mec parfait qui faisait rêver les filles. Et si Carla aimait réellement tout ce qui était conte de fée, amour et tout le bordel, il se demandait bien ce qu’elle avait pu lui trouver à un moment ou à un autre, lui qui ne suivait clairement pas les mêmes règles qu’un bouquin d’amour.

La pauvre Carla n’aurait clairement pas dû ingurgiter sa pastille expérimentale, maintenant elle avait la peau recouverte de plaque rouge, et ça n’avait pas l’air d’aller en s’arrangeant, ce qui avait d’ailleurs le don de le stresser. Le jeune homme proposa donc un passage à l’infirmerie. Après tout, il était plus prudent d’y aller surtout si Carla faisait une réaction allergique … Mais il était vrai qu’ils auraient du mal à expliquer ce qu’il foutait à boire dans l’enceinte de l’école à cette heure de la journée. Que pouvaient-ils faire d’autre de toute façon ?

– Je dirais que c’est ma faute au pire mais vas-y je t’emmène.

Répondit le jeune homme. De toute façon ce n’était clairement pas le moment de trop réfléchir. Ils devaient aller voir l’infirmière et on verrait pour les conséquences plus tard …