La dernière discussion entre Carla et Maxwell datait désormais de deux semaines. Il faut dire que depuis qu’ils s’étaient retrouvés seul dans cette fameuse pièce vide, le poufsouffle avait tout fait pour limiter les contacts avec son ex. Il n’avait pas cherché à la croiser plus que nécessaire ou même lui parler. Bon, il avait apprit qu’elle avait finalement intercepté la lettre destiné à sa mère, ce dont il avait été très reconnaissant certes, mais pour la remercier, il lui avait simplement envoyé un hibou, rien de plus. Pour la première fois depuis plus d’un an, le garçon l’avait mise totalement de côté pour avancer, pour essayer de se remettre de ses émotions, et arrêter de se détruire émotionnellement avec toutes ces histoires. Alors, évidemment, il ne pouvait pas complètement l’éviter. Après tout, ils étaient tous les deux dans la même promotion et avaient quand même quelques cours ensembles. Mais même pendant les cours, il avait essayé de ne lui adresser que le minimum de regards. Et au bout de quelques jours, il s’était déjà senti bien mieux. Il faut dire qu’il avait surement besoin de cette cassure avec la jeune femme. Cette seconde partie d’année n’avait pas été de tout repos pour lui et avait été bien trop intense au niveau sentimental. Mais pendant leur dernière entrevue, Carla lui avait bien fait comprendre qu’elle n’allait pas quitter Finn de sitôt. Et le fait est qu’elle sortait toujours avec ce mec d’ailleurs. Il n’aimait pas l’idée évidemment rien n’avait changé, mais Cab avait réussi à le convaincre qu’il devait réellement arrêter d’y accorder du temps. C’était d’ailleurs un pacte qu’ils avaient fait. Max devait tenir au moins un mois sans parler du couple Finn/Carla. Pour l’instant ça faisait deux semaines, et Max avait tout de même retrouvé sa folie habituel, comme quoi ça ne lui faisait pas tant de mal que ça de se décrocher des histoires folle de vengeance entre sang-pur.

Mais en cette belle journée de printemps, Maxwell avait une mission de la plus haute importance à effectuer. Et pour cela, il avait besoin de quelqu’un pour l’aider. Cab le tuerait surement s’il savait qui il avait en tête. Mais il n’avait pas besoin de le savoir pour le moment, non ? Et puis son pote allait en faire toute une histoire, en mode ‘oh mec tu te débrouillais tellement bien depuis deux semaines’ gnagnagna. C’est bon, il n’avait pas non plus l’intention de parler à Carla de tout ce qui s’était passé entre eux. Il avait juste besoin de son aide, rien de plus, et n’avait clairement pas la moindre envie de parler d’autre chose que de cette fameuse mission. Mais avec tout ce qui s’était passé avec Carla, et le fait que Cab avait été aux premières loges pour en voir les conséquences sur son pote, il était assez sensible quand il s’agissait de cette fille. D’ailleurs Max se demandait bien comment il arrivait à la supporter dans la salle commune. Se contentait-il d’ignorer Carla à chaque fois qu’elle faisait une apparition ou est-ce qu’il était plutôt du genre à faire des sous-entendus et à lancer quelques piques bien placés ? Max pencherait plus pour la deuxième solution connaissant le phénomène mais malheureusement il n’avait pas accès à la salle commune des serpentard pour en avoir le cœur net. Qu’est-ce que ce serait pratique d’avoir une cape d’invisibilité de temps en temps.

Il était l’heure du déjeuner. Et comme c’était samedi, les élèves venaient un peu à leur guise. La grande salle n’était donc pas si rempli que ça lorsqu’il arriva, et il se dirigea rapidement vers la table des serpentard. Carla était assise tranquillement avec quelques meufs autour d’elle. Le jeune homme prit place en face d’elle, tout en faisant signe de la main aux filles de trouver un autre endroit pour manger. Elles le fusillèrent du regard évidemment avant de se décaler un peu, ce qui ravit le jeune homme, qui avait désormais un grand sourire sur les lèvres.

– Comment ça va Carlouche ?

Après deux semaines à l’ignorer totalement, elle allait sans doute se demander ce qui était en train d’arriver au garçon, et surtout pourquoi il débarquait comme ça de nulle part, un sourire aux lèvres. Mais évidemment, il avait quelque chose en tête.

– J’ai besoin de ton aide pour deux trucs. Genre une mission assez importante qui demande créativité et imagination, et un petit test … tranquille, pas mortel le test, promis. Ca te tente ?

Demanda le jeune homme avec un sourire. Oui c’était bien son truc aussi de ne donner qu’une petite bribe d’information avant qu’elle n’accepte.

Carla semblait réellement surprise que Maxwell soit venu s’assoir à sa table. En même temps, ce n’était pas très étonnant. Il faut dire que ces dernières semaines, il avait passé son temps à l’ignorer et à la fuir comme la peste. Ce changement de comportement soudain devait l’alarmer. Pour autant le garçon était de bonne humeur. Ses vacances forcées de la verte et argent semblait lui avoir fait du bien et lui avait redonnait du peps. Il semblait prêt maintenant à lui reparler, et à l’impliquer dans une mission qu’il avait en tête. Une chose était sûre, il n’était absolument pas venu la voir pour se disputer. Les prises de bec, c’était terminé. Ca lui avait déjà bien assez bouffé le moral ces derniers temps pour qu’il ne se retrouve pas à nouveau sur cette pente glissante. Maxwell venait donc en paix la voir. Surement prise de cours, elle lui répondit en balbutiant, visiblement peu sûre d’elle.

Le poufsouffle avait passé quelques semaines loin de la jeune femme. Et même si cela avait été compliqué au début et lui avait du mal, il avait réussi à se retrouver en arrêtant de s’impliquer dans des histoires qui ne lui ressemblaient pas. Parce qu’il avait été clair que les manipulations en tout genre par pure esprit de vengeance, ça n’était pas réellement son truc. Cab l’avait beaucoup soutenu d’ailleurs avec une amitié sans faille. Heureusement qu’il avait ce mec dans sa vie. Il n’était pas son frérot pour rien. Toujours là pendant cette dernière quinzaine de jours pour lui remonter le moral, pour l’aider à se changer les idées, pour lui redonner le sourire. C’était sans doute aussi grâce à lui que Max se sentait mieux maintenant. Le serpentard l’avait grandement aidé à intégrer le fait que Carla avait désormais fait son choix et qu’il n’y pouvait plus rien. Et même si ça avait été dur à admettre, et que ça l’était encore aujourd’hui, il avait pris conscience qu’il ne pouvait rien faire. Comme disait si bien Cab, si Carla voulait être avec Finn, il ne pouvait rien y faire, et même en magouillant des plans plus fous les uns que les autres, ça ne servirait à rien, ou pire ça les rapprocherait encore plus. Alors non, il ne voyait toujours pas cette relation d’un bon œil et il aurait préféré que la demoiselle ne soit plus avec lui. Mais il avait fait la promesse à son pote d’arrêter de s’en mêler et de penser à son propre bonheur en premier, ce qui semblait plutôt bien marcher pour le moment. Un petit pas chaque jour et peut-être qu’il finirait par être complètement guéri, qui sait. Carla pointa du doigt le fait qu’il avait l’air d’être en forme. C’était le cas. Aujourd’hui, il était de très bonne humeur et se sentait bien, et c’était surement ce qu’il renvoyait d’ailleurs.

– Ouais j’me sens bien en ce moment. J’ai la patate.

Répondit le garçon sur un ton plutôt chaleureux. Il faut dire que son attitude aujourd’hui était l’exact opposé de comment il avait agi la dernière fois avec elle. Il était beaucoup souriant, beaucoup plus solaire, et mieux aussi bien mentalement que physiquement. Il n’avait rien à voir … le jour et la nuit. Quant à Carla, elle avait l’air d’aller bien, du moins c’était ce qu’elle laissait transparaître aujourd’hui, bien que surement surprise par cette conversation.

Le garçon lui expliqua finalement qu’il avait besoin d’elle pour une mission. Et elle soupira. Ah merde, ce n’était peut être pas très bon signe ça. Mais bon, il avait confiance et sentait qu’il pourrait quand même la convaincre s’il y mettait les formes. Carla n’était pas folle cependant. Car si Max avait omit d’expliquer pourquoi il avait besoin d’elle en premier lieu, elle n’oublia pas de lui demander plus de détails avant d’accepter sa proposition.

– Ok. Pour la mission, c’est trouver une idée de la mort qui tue pour un cadeau d’anniv’ pour ma daronne. Et pour le test, c’est une petite expérience. En fait j’ai crée un truc, et j’avais besoin de quelqu’un pour le tester avec moi, pour voir si j’peux le mettre à disposition pour ma prochaine fête.

Expliqua le garçon rapidement toujours avec le sourire. Ce n’était pas bien méchant finalement et ce n’était pas réellement un coup monté qui pouvait avoir de mauvaises conséquences, donc il espérait qu’elle veuille bien lui apporter son aide. Ca serait quand même bien plus marrant.

Mais Carla semblait vouloir faire une petite mise au point avant d’accepter sa requête. Elle voulait savoir pourquoi il venait la voir elle après tout ce qui s’était passé ces dernières semaines. Elle lui confia même que Cab semblait lui avoir lancé quelques piques dernièrement. AH. Bon ça il ne le savait pas, mais il aurait pu s’en douter. Après tout, les deux étaient dans la même salle commune et c’était d’ordre public qu’il ne pouvait pas saquer la verte et argent. Bien que sa demande soit ferme, elle n’était pas réellement en colère ou froide, voulant visiblement simplement lever le voile sur toute cette affaire. Le garçon haussa les épaules, avant de commencer à lui répondre :

– J’sais pas. J’me suis dit que ça servait à rien de faire la gueule pendant une décennie. T’as fait ton choix, et j’respecte. Pis ça serait plus sympa d’être potes que de se prendre la tête en permanence, non ?

Respecter était un grand mot quand même.

– Bon alors qu’est-ce que t’en dit, tu vas m’aider ?

Demanda le jeune homme qui visiblement n’avait pas tellement envie de s’attarder sur le sujet. Bien sûr, être pote avec Carla n’allait pas être réellement facile, mais il avait quand même le courage de faire un pas dans sa direction.

Ravie de l’entendre ? Cool. Du moins c’était ce qu’il pensait, il ne pouvait pas lire ses pensées et se rendre compte qu’elle n’en pensait pas un mot. Heureusement qu’il ne s’en était pas rendu compte d’ailleurs, c’était mieux comme ça. Il n’avait pas besoin de savoir ses pensées pour le moment, sinon ça aurait sans doute mis à mal son ascendance vers la bonne humeur. Il fallait mieux rester dans son optique d’aller mieux pour le moment. Max était de bonne humeur, plein d’entrain et motivé, et ça lui faisait un bien fou après des semaines de galère, après la manipulation, la vengeance et tout le tralala. La distance lui avait fait du bien. Comme Cab l’avait prédit, cela lui avait permit de prendre pas mal de recul sur la situation. En prenant ce recul, il avait pris conscience de s’être bouffé la vie pendant des mois. Il n’avait plus réellement envie de ça finalement. Il voulait continuer de profiter de la vie. Et même si ça voulait dire laisser tranquille Carla. Evidemment, il n’en avait pas réellement envie. Mais dés fois, on avait pas le choix n’est-ce pas ? En tout cas, aujourd’hui il était prêt à lui parler de manière tout à fait cordiale, ce qui était déjà une grande avancée en soit. Puis à force de se convaincre que tout allait bien, il allait finir par y croire, non ?

Comme la jeune femme ne voulait pas se lancer aveuglement dans un plan dont elle ne connaissait pas les détails, elle l’avait prié de lui raconter ce qu’il avait derrière la tête. Le jeune homme essaya donc de lui expliquer de manière concise. En effet, c’était bientôt l’anniversaire de sa daronne, et il avait besoin de lui faire un cadeau. Bah oui, il n’était pas complètement un fils indigne non plus. Et même si sa mère avait des tendances envahissantes super chiantes, elle n’en était pas moins celle qui l’avait mit au monde. Elle méritait donc quelque chose pour son anniversaire. Bon, il donnerait tout de même les détails plus tard pour le cadeau. Parce que ce n’était pas aussi simple que d’aller faire les boutiques et de trouver un bout de tissus qui lui conviendrait. Carla semblait assez perplexe puisqu’elle lui demanda s’il voulait réellement l’impliquer dans quelque chose qui concernait sa mère. Elle faisait sans doute allusion à la lettre qu’elle avait dans l’intention de lui envoyer avant de changer d’avis et de finalement intercepter le hibou.

– Non mais j’ai besoin des conseils aiguisé d’une meuf. J’ai essayé de fabriquer un truc, mais ça se ressemble à rien j’crois. Donc va falloir faire du gros brainstorming pour trouver un truc créatif et cool à lui donner.

Répondit le jeune homme. Oui il avait bien dit fabriquer. Car dans la famille Carter, il y avait toujours un petit hic. Depuis des années, pour l’anniversaire de sa mère, les enfants fabriquaient eux-mêmes leurs cadeaux. Parce que gnagnagna c’est quand même plus sympa de recevoir quelque chose fabriqué des mains de ses enfants plutôt que qu’un objet superficiel acheté à la va vite à une boutique. Pour le moment, Max n’avait pas beaucoup d’idée ou les seules choses qu’il avait commencé à créer étaient complètement pourries. C’était donc là que Carla entrait en jeu. Elle avait l’air créative comme meuf, non ?

Donc bon Carla pouvait mettre de côté l’idée d’aller faire les magasins avec lui car ce n’était pas le but de l’opération. Si c’était aussi simple, il aurait envoyé la grosse Sarah lui trouver un truc bidon de toute façon. La demoiselle semblait vouloir également s’assurer que le test ne demandait pas qu’elle retire ses fringues. Le garçon pouffa de rire.

– Non y’a pas besoin. Quoi que si tu veux virer tes fringues, j’y vois aucun inconvénient perso.

Répondit-il pour la taquiner. Finalement ça avait eu du bon de prendre ses distances, c’était quand même plus sympa de ne plus avoir de tension constante et de pouvoir se risquer à faire quelques blagues plutôt que de marcher sur des œufs en permanence.

En attendant, il répondit aux questionnements de la demoiselle. Elle voulait savoir ses intentions et pourquoi il était venu la voir avec une telle attitude, il lui répondit. Max avait pas mal souffert de toutes ces prises de têtes pendant ce second semestre et franchement il avait envie de mettre tout ça derrière lui. Alors si ça voulait dire faire des efforts et arrêter de traquer la jeune femme pour son propre bien, il le ferrait. Mais il n’avait pas non plus envie de complètement couper les ponts avec elle. Après tout, elle était quand même importante pour lui. Mais il avait bien imprimé le fait qu’elle voulait être Finn. Et à défaut de pouvoir lui faire changer d’avis, il voulait essayer d’avoir au moins une relation amicale avec elle. Pour l’instant, c’était la meilleure idée qu’il voyait. La demoiselle sembla tiquer sur le mot ‘pote’ sans qu’il ne comprenne complètement pourquoi. Peut-être qu’elle hésitait ? Ou peut-être ne voulait-elle pas de son amitié ? Il n’en avait aucune idée. Il faut dire que parfois il était quand même difficile de savoir ce que la verte et argent avait en tête. Le garçon ne répondit donc pas et attendit patiemment qu’elle ajoute quelque chose. Après tout, il essayait quand même de faire pas mal d’efforts, et il espérait qu’elle n’allait pas l’envoyer bouler comme un vulgaire elfe de maison. Mais après des secondes qui semblèrent être une éternité, la jeune femme accepta enfin sa proposition. COOL. PARFAIT.

– Alors, faut que tu viennes avec moi au troisième étage déjà.

Déclara le garçon. Ouais c’était dans une salle de classe vide qu’il avait disposé son bordel un peu plus tôt. La jeune femme accepta de le suivre et ils quittèrent donc la grande salle ensemble. Bon heureusement pour lui, Blue n’était pas là et ne pourrait pas lui dire quoi que ce soit sur son entrevue avec son ex. Il n’avait pas besoin de problèmes en ce moment. Les jeunes montèrent donc au troisième étage, et rentrèrent dans cette fameuse pièce. Sur le sol, il y avait pas mal de bordel : du papier, du coton, des bouts de bois, de la ficelle, et j’en passe. Mais également un objet qui semblait être une maison à oiseau mais qui ressemblait plus à des petits morceaux de bois collés entre eux sans réelle raison. Il y avait également un pot opaque et fermé sur la table.

– Bon, comme tu vois j’ai essayé de fabriquer une maison pour les oiseaux. Mais c’est un fail complet. Et finalement c’est quand même une idée un peu pourri en soit. Donc j’sais pas quoi faire. Tu sais fabriquer des trucs toi ?

Demanda le jeune homme. Il se dirigea ensuite vers le fameux pot opaque qu’il ouvrit. Il en sortit une petite boule ronde, visiblement assez fragile vu le comportement de Max. Il la montra à Carla dans sa paume de main.

– TADAAAA. Elle est pas trop ouf mon invention ?

*Faudrait pt’être que tu lui expliques ce que c’est non ?*

– C’est une bulle d’alcool. Bon faut que j’lui trouve un nom qui claque mieux mais en gros, c’est un concentré de shot enfermé dans cette petite boule. Tu la mets dans ta bouche et elle s’éclate au contact de la salive. C’est du génie, non ?

Demanda le jeune homme tout excité.

– Ummmm deux jours, j’crois.

Répondit le jeune homme rapidement. Comme d’habitude, il s’y mettait toujours à la dernière minute pour organiser quelque chose. Et maintenant, il n’avait plus trop le choix, il devait absolument trouver une idée rapidement s’il ne voulait pas se retrouver sans rien pour l’anniversaire de sa maman. Mais aussi quelle idée de demander à ses gamins de fabriquer des trucs ? Ce n’était quand même pas plus simple d’aller faire les magasins et de trouver un petit objet sympa là-bas ? Madame Carter partait du principe qu’elle ne voulait pas que ses enfants dépensent leur argent pour lui faire un cadeau. Elle préférait qu’ils gardent leurs sous pour se faire plaisir. Mais franchement, Max avait passé l’âge de construire des petits objets pourris ou de lui faire des colliers de nouilles … Les idées commençaient à manquer, et le manque de talent appartenant du garçon ne l’aidait clairement dans sa tâche compliqué.

Mais Maxwell espérait que Carla serait un peu mieux que lui pour ce genre de connerie. Pour son plus grand plaisir, elle accepta d’ailleurs de l’aider tant qu’elle n’avait pas besoin d’enlever ses fringues. Le poufsouffle se risqua à une petite blague histoire de prendre la température de la verte et argent. Mais visiblement, elle était de bonne humeur puisqu’elle répondit sur le même ton et qu’elle esquissa même un sourire. Et bien, c’était plutôt bon signe tout ça. Surtout qu’il ne l’avait pas vu sourire depuis un bon moment. Le jeune homme préférait nettement ce genre de discussion aux disputes. Et finalement, cela renforçait son idée qu’il avait bien fait de prendre ses distances et d’écouter les conseils de Caleb. La demoiselle abandonna finalement son déjeuner pour suivre le poufsouffle au troisième étage. En effet, il avait placé tout son bordel dans une pièce vide avec l’espoir de ne pas être dérangé. Surtout que Max était le genre de personne qui avait tendance à s’étaler. Alors lorsqu’il pénétra dans la salle avec Carla, elle put tout de suite voir l’ampleur des dégâts. Il y en avait un peu partout. La jeune femme semblait assez surprise. Et elle n’était pas très optimiste quant à l’aide qu’elle pouvait lui apporter. Max pensait qu’étant une fille, elle ne pouvait pas être pire que lui de toute manière.

– Mais nan, t’es une meuf, c’est dans ton ADN d’être créative, non ? J’l’aurais bien fait faire à la grosse Sarah comme tous les ans, mais elle fait la grave la gueule en ce moment, j’sais pas ce qui lui arrive à celle-là aussi. Non mais Carla, tu crois que si je pouvais acheter quelque chose je me ferais chier à m’enfermer dans cette pièce pour inventer un truc … allez dis moi que tu as un semblant d’idée au moins.

Répondit le jeune homme. En effet, chaque année, il devait faire ça pour sa mère. Mais comme il l’avait si bien précisé à Carla, d’habitude c’était bel et bien Sarah qui bossait pour lui. Cette fille était plutôt créative et généralement elle arrivait à lui faire des trucs pas trop dégueu. Genre l’année d’avant, elle avait réussi à créer un cadre/horloge avec un mini Max qui se promenait sur les aiguilles de l’horloge. C’était grave du génie. Malheureusement pour lui, la jeune femme l’avait bien envoyé bouler il y a deux jours lorsqu’il était venu la voir pour lui demander un service. Alors il ne savait pas vraiment ce qu’elle avait, mais il penchait peut être sur les règles. Après tout ça expliquerait bien pourquoi elle était aussi hystérique.

Mais ce qui était quand même nettement plus intéressant, c’était la nouvelle invention du garçon. Cela faisait plusieurs mois qu’il bossait dessus, et il était arrivé finalement à la mettre au point à temps pour la dernière fête de l’année. Mais Carla aurait donc la chance de pouvoir la tester en avant première. Maxwell n’en était pas peu fier en vrai. Celle qu’il avait aujourd’hui était bourrée de whisky-pur-feu mais il espérait pouvoir en faire avec des goûts différents pour la prochaine grosse soirée. La demoiselle lui demanda donc si elle pouvait goûter. Evidemment, après tout, c’était bien l’une des raisons pour laquelle il l’avait trainé jusqu’ici, n’est-ce pas.

– Vas-y prends-en une. T’as juste à la glisser dans ta bouche et la magie va opérer toute seule. J’adore, parce que c’est hyper petit mais tu as quand même une bonne dose dedans. Et c’est moins voyant de se trimballer avec ça qu’avec des bouteilles, tu crois pas ?

Le garçon lui tendit une bille, et en prit une pour lui aussi. Après tout, autant rendre l’utile à l’agréable et tester ça ensemble. Ils n’avaient pas cours aujourd’hui, donc ils n’avaient pas besoin d’être totalement sobres, non ? Quoi que boire aussi tôt dans la journée n’était peut-être pas l’idée la plus grandiose qu’il ait jamais eu.

– Alors t’en penses quoi ? Franchement j’veux pas me vanter mais je trouve qu’on se rapproche du génie.

Dit-il avec un petit sourire malicieux au coin des lèvres.

Ouais deux jours. Il ne restait que quarante huit heures au poufsouffle pour trouver l’idée du siècle pour l’anniversaire de sa maman. Malheureusement son cerveau tournait au ralenti et il n’avait pas la moindre idée potable. Après pour sa défense, ce n’était pas hyper facile non plus. Maxwell ne manquait clairement pas d’imagination et de créativité lorsqu’il s’agissait des filles et de ses relations amoureuses, mais pour des cadeaux, laisse tomber … Carla semblait dépité par l’attitude nonchalante du garçon. Mais après tout, elle le connaissait bien, elle savait donc qu’il n’était pas le meilleur pour prévoir les choses à l’avance. Et encore plus quand il ne s’agissait pas de quelque chose qui le touchait de près. En soit, sa daronne n’allait pas lui faire de scène s’il avait un jour ou deux de retard, mais elle saurait quand même lui faire la réflexion, alors il ne voulait pas courir de risques, il l’avait déjà assez sur le dos en ce moment, encore plus maintenant que les grandes vacances se rapprochaient à grand pas. Son frère avait quand même de la chance. Contrairement à lui, il ne se tapait pas des lettres toutes les semaines pour avoir des nouvelles … Franchement, Maxwell se passerait bien de toute cette attention. Maxwell expliqua donc rapidement le couac de cette année : le fait que la grosse Sarah avait fait une scène et l’avait envoyé bouler au lieu de l’aider. Bah oui, cette histoire était quand même grave plus simple quand Sarah s’occupait de tout de A à Z, de la confection du cadeau à l’emballage, et même à l’envoie par hibou quand elle était de bonne humeur. Cette année, ce n’était clairement pas le cas, puisqu’elle n’avait même pas voulu lui donner l’ombre d’une idée. Quelle connasse celle-là quand elle s’y mettait aussi. A croire qu’elle avait ses règles pour être aussi chelou.

A sa plus grande surprise, Carla prit la défense de la grosse Sarah. HEIN ? WTF. Franchement, la verte et argent était carrément en train d’exagérer. Oui il voulait bien admettre qu’il n’était pas tous les jours tendres avec la grosse Sarah, mais il n’était pas non plus un tortionnaire avec elle, non ? Et puis n’importe quoi, il comprenait les filles … Du moins un peu … mais aussi les filles étaient quand même complètement tarée genre cinquante pour cent du temps. C’était difficile de les suivre. Un jour tout allait bien, et le lendemain elles étaient totalement différentes …

– Mais naaaaan. Genre la grosse Sarah, c’est affectif elle le sait. Pis elle adore rendre service les trois quarts du temps. Nan t’exagère en vrai, à t’entendre j’la maltraite. Tranquille Carlouche, j’comprends grave les filles moi, c’est vous qu’êtes chelou parfois.

Répondit le jeune homme avec un petit sourire. Il savait qu’il exagérait finalement avec la grosse Sarah. Mais la jeune fille avait été là depuis leur première année finalement. Si elle n’avait jamais été accepté dans le duo Max-Cab, elle avait toujours eu cette fascination pour le garçon, que lui avait quand même pas mal exploité au cours de leur scolarité. Mais on ne pouvait pas lui enlever sa loyauté envers eux. Aussi spéciale soit-elle, elle avait toujours répondu présente pour l’aider ou pour le soutenir dans les moments difficiles. Alors, Max était sans doute un peu trop brute avec elle. Peut-être qu’un jour, il allait finalement ouvrir les yeux et se rendre compte de la chance qu’il avait d’avoir une fille proche de lui toujours là pour l’aider dans n’importe quelle situation.

Bon, il fallait quand même se remettre à penser au cadeau. Parce que dans la tête de Maxwell, il n’y avait qu’un grand vide. Il avait beau essayer de faire chauffer ses méninges, il ne savait pas du tout ce qui pourrait plaire à sa daronne … ou ce qui était possible d’être confectionné en un temps record. La demoiselle tenta d’ailleurs une blague, avant de changer d’avis. Elle lui demanda s’il voulait rester son idée première ou changer de cap.

– Nan la maison d’oiseau c’est quand même pourri. J’sais pas. Genre ma daronne, elle aime tout ce qui est coiffure … puis nous. Genre ses enfants, elle vit que pour nous en vrai. Fin’ surtout pour moi visiblement. Imagine un énorme poster de moi dans sa cuisine, elle en pleurerait.

Déclara le garçon avant d’éclater de rire face à cette idée complètement absurde. Non, il préférait crever que d’avoir une énorme photo de lui dans la maison familiale. Il faut dire qu’il y avait bien assez de photos là-bas … Ce qu’il y avait de bien c’était que la demoiselle était douée en sortilège, donc peut-être qu’avec ses talents, ils arriveraient à fabriquer un truc d’une qualité moyenne …

Mais ce qui intéressait nettement plus le poufsouffle c’était quand même sa dernière invention en date. Qui aurait pu croire qu’il aimait faire des petites expériences ? Bon on est d’accord que ce n’était pas de la grande magie mais ça valait quand même le coup … Quand il était motivé et que c’était un sujet qui l’intéressait, Maxwell était visiblement capable de trouver de la motivation pour inventer des trucs. Il n’était donc pas aussi stupide qu’il en avait l’air le bonhomme. D’ailleurs, il eut un grand sourire sur le visage en entendant Carla affirmer que son idée était géniale. Visiblement elle était très emballée par l’idée.

– Ouais finalement c’est hyper simple à faire, comme tu dis c’est un sortilège de remplissage, où j’ai quand même réussi à étudier et évaluer la possibilité de réduire l’espace en tant que tel en modifiant la composition chimique de l’alcool pour en avoir plus que possible dans la bille. Et la bille, j’ai eu l’inspiration avec des techniques moldus, elle est faite en sucre fondu et finalement, elle est assez fine, ce qui fait qu’elle fond au contact de l’eau. C’est pas si sorcier que ça finalement.

Déclara le jeune homme devenu un peu plus humble pour le coup.

– Tu veux que je fasse des dosettes spéciale fille ?

Demanda le jeune homme avec seul but de la taquiner en froissant un peu son égo.

La grosse Sarah, un compagnon fidèle depuis leur entrée en première année, celle qui le suivait dans tous ses délires, qui lui obéissait la plupart du temps, et surtout qui avait espionné Carla pendant des mois pour son propre compte. Il faut dire que depuis des années la jeune femme se pliait en quatre pour les beaux yeux de Max. Malheureusement pour lui, aujourd’hui elle n’avait pas été du tout d’humeur à lui venir en aide, lui mettant un gros stop d’entrée. Le poufsouffle l’avait un peu mal pris, il n’allait pas mentir. Il faut dire qu’il n’avait pas l’habitude qu’elle lui balance des non en pleine figure. Mais heureusement pour lui, Carla allait peut-être l’aider maintenant. Vu comment il était à court d’idée … il avait bien besoin d’idées neuves et d’une personne qui puisse l’aider à avancer un petit peu, surtout que l’anniversaire était dans moins de deux jours, ce qui ne lui laissait pas non plus beaucoup de temps pour tout préparer. Carla avait quelque peu défendu la grosse Sarah, ce qu’il trouvait lui-même chelou … Ca va elle n’était pas non plus à plaindre, il n’était pas le pire des tortionnaires … Elle lui envoya même par la gueule la question de savoir s’il se trouvait normal ou non … Mouais. Normal ? Lui ? Il ne savait pas. Il ne se trouvait pas plus anormal qu’un autre on va dire. Mais sa vision de la normalité n’était peut-être pas la même que son ex partout. Le garçon haussa donc les épaules sans réellement répondre à la question.

Il était grand temps de se reconcentrer sur cette histoire de cadeau de toute façon. Après tout, c’était bien la principale raison pour laquelle ils se retrouvaient à nouveau tous les deux coincés dans une salle de classe vide. Visiblement cette année, c’était vraiment leur lieu de rencontre … Mais dans un sens, avec tous les yeux qui trainaient à l’école, il était peut-être mieux d’être un peu caché. Max n’était pas sûr que Finn ou Blue voient d’un bon œil que les deux exs passent du temps ensemble, même si rien de spectaculaire n’était en train de se passer entre eux. Au fond Max s’en foutait. Il faisait bien ce qu’il voulait de toute façon, et puis ce n’était pas une meuf qui allait lui dicter sa vie. Mais il savait que Carla était plus basée sur les apparences que lui. Et elle n’avait surement pas envie d’être la cible de nouvelles rumeurs les concernant.

– Le fou, c’est le personnage le plus fun de toute façon. Mais ça se fait grave en plus, j’crois que je préfère cette idée au coffret à bijoux. Parce que moi dire maman je t’aime, laisse tomber, la honte. Elle s’rait contente je pense, et je crois que ça a jamais été fait ce genre de truc. Mais tu sais ensorceler les pièces pour qu’elles nous ressemblent toi ?

Il espérait que Carla savait faire ce genre de trucs, parce qu’elle ne pourrait pas trop compter sur lui pour le coup. Heureusement qu’il était venu la voir finalement, elle n’avait pas des idées si pourries que ça.

Max était plutôt fier de sa nouvelle invention même s’il avait essayé un instant d’être humble en balançant que ce n’était pas grand-chose. Il faut dire que ça n’était pas non plus de la grande magie en comparaison de ce que certaines de ses camarades pouvaient faire … Mais on ne pouvait quand même pas lui enlever ce petit côté ingénieux. Maxwell n’était surement pas aussi stupide que tout le monde voulait bien le penser. Quand il était intéressé par un sujet, il pouvait se donner pour y arriver. Mais il se fichait aussi que tout le monde puisse le prendre pour le dernier des imbéciles. Ca ne l’atteignait pas assez pour qu’il ait réellement envie de prouver le contraire à tout le monde. De toute façon la plupart des profs le voyaient comme un feignant incapable, donc à quoi bon s’embêter à leur prouver le contraire. Autant qu’ils restent dans leur délire. Après, Max n’était pas brillant dans toutes les matières évidemment, mais si dans certaines, il se donnait un peu plus, il aurait surement de biens meilleures notes. Carla semblait assez intéressé par ce petit projet, en effet, elle lui posait pas mal de questions.

– Ouais j’voulais un truc sympa et innovant pour la fête de fin d’année. On est en train de prévoir tout avec Cab en ce moment, et normalement ça va envoyer du lourd. Faut surtout qu’on se décide sur le lieu en fait. Pour l’instant y’a que du whisky dedans, mais j’aimerais bien en faire d’autres avec des alcools différents, histoire qu’il y ait du choix tu comprends. Et pour le sucre non, en fait on a lancé un sortilège sur le pot qui les contient pour qui les garde au frais, comme ça tout est au point.

Répondit le jeune homme avec un grand sourire, plutôt content d’avoir attisé la curiosité de Carla. Comme quoi, il était encore capable de l’impressionner … et pas qu’en mal visiblement. Il la taquina ensuite quand elle fit la remarque que c’était peut-être un peu trop fort. Il savait ce qu’il faisait, et il aurait presque pu deviner la réponse de la jeune femme. Evidemment, égo oblige, elle le remit à sa place et lui demanda une autre bille. Max eut un petit sourire malicieux apparaître sur le coin des lèvres. Il lui en donna une, et en prit une pour lui. Deuxième petite bille, équivalent donc à deux shots pour le moment. Pas sûr que ça finisse bien toute cette histoire. Mais l’alcool avait aussi le don de délier les langues.

– Fais attention Carlouche, c’est pas comme si tu pouvais me gagner au petit jeu de tenir l’alcool.

Répondit-il avec un petit clin d’œil.

Maxwell ne se sentait absolument pas insulté lorsque la jeune femme lui avait confié que la pièce du fou lui irait comme un gant. Il faut dire qu’il était un peu foufou sur les bords, elle n’avait pas complètement tord. Cette idée de jeu d’échec était excellente, et Maxwell semblait sûr que ça plairait à sa mère. Il ne l’avait pas souvent vu jouer, mais il savait que ce genre de cadeau lui ferait plaisir. Ils pourraient l’utiliser pendant leurs soirées en famille ou bien avec son père lorsqu’ils se retrouvaient seuls à la maison le soir par exemple. Maintenant il fallait mettre en pratique l’idée, et ça allait surement être bien plus compliqué que ça en avait l’air. Maxwell n’était pas sûr d’être assez doué en magie pour réussir les différents sortilèges. Mais normalement Carla était bien plus douée que lui en la matière, et elle devrait savoir comme s’y prendre. Après tout, elle n’aurait pas proposé une idée qu’elle n’était pas capable de réaliser, non ? Elle lui confirma qu’elle devait pouvoir le faire. Apparemment il suffisait simplement de faire quelques sorts pour que la métamorphose prenne place. Très bien alors. Carla semblait réfléchir à la vitesse de la lumière histoire de voir et de comprendre son travail prochain. Le poufsouffle l’écoutait dans ses réflexion, en essayant de réfléchir lui aussi à ce qu’il voulait réellement. Un échiquier version sorcier, ou un moldu ? Sorcier, c’était plus cool et plus fun, mais difficile de savoir si Madame Carter allait apprécier voir les pièces de ses enfants se faire détruire … Max essaya de penser un instant en se mettant à la place de sa mère.

– Vas y on fait version sorcier, c’est quand même grave plus intéressant que de bouger toutes ses pièces soi-même, non ? Elle va peut-être gueuler en voyant ce qui arrive à son fils chéri, mais ça sera hilarant. J’en ai un dans mon dortoir si tu veux qu’on le prenne ?

Demanda le jeune homme. C’était d’ailleurs son père qui lui avait offert pour son treizième anniversaire. Si Max avait eu joué de temps en temps, ce n’était plus réellement le cas maintenant, et le pauvre jeu prenait la poussière dans l’un de ses placards. Le poufsouffle avait d’autres centres d’intérêts beaucoup plus intéressants. Alors un vieux jeu poussiéreux, ce n’était plus réellement son truc. Autant le transformer et l’utiliser en cadeau pour sa mère. Au moins ça lui ferait plaisir à elle, à défaut d’être utile pour lui. Il était tout de même content que Carla mette autant d’entrain à l’aider. Il ne pensait pas la partie gagné après les semaines difficiles qu’ils avaient passés ces derniers temps. Finalement ça lui faisait beaucoup de bien de parler avec la jeune femme comme ça, de manière fun et relax sans se prendre la tête.

Il lui expliqua donc l’histoire de son invention : ses petites billes d’alcool dont il était assez fier, et qu’il avait bel et bien l’intention d’utiliser pour la prochaine soirée qu’il organiserait. Maintenant que la fin de l’année approchait, Max et Cab étaient dans les préparatifs pour préparer l’une des meilleures soirées clandestines que l’école avait vues cette décennie. Il n’avait jamais autant travaillé sur quelque chose … Bon d’accord, il n’était pas totalement stupide, et passait quand même du temps dans la bibliothèque pour préparer ses exams de fin d’années aussi. Mais une soirée, c’était quand même plus fun, non ? Carla semblait aimer l’idée, et s’intéressait particulièrement à la composition des billes, ce qui le flattait drôlement. D’ailleurs elle lui donnait même des conseils pour les améliorer. Le garçon eut un petit sourire aux coin des lèvres.

– Ouais, tout le monde a envie d’y participer. T’en a pas mal qui me font de la lèche en ce moment juste pour avoir une invit’ alors qu’j’leur parle jamais en général tu sais. Pas con ton idée Carlouche, tu ferais une bonne wingwoman.

Lança le jeune homme avec un sourire. Il faudrait qu’il essaie cette idée, elle pourrait faire fureur. La demoiselle lui demanda ensuite pourquoi il voulait qu’elle teste ses billes alors qu’elles avaient l’air d’être au point. Pleins de questions en une d’ailleurs. Carla semblait suranalyser son comportement, il n’était pas allé aussi loin dans sa réflexion.

– J’me suis dit que t’accepterais plus facilement de m’aider si je rendais notre petit entretien un peu plus fun. Mais t’inquiète, t’as le droit de venir à la soirée, hein, t’as toujours été invité de toute façon.

Répondit le garçon simplement. Il faut dire que Carla avait toujours assisté à ses fêtes peu importe la nature de leur relation. Maxwell ne l’avait jamais puni de venir parce qu’ils étaient en froid ou parce qu’ils n’étaient plus ensembles, alors ça n’allait pas être aujourd’hui que ça allait commencer. Il ne fallait pas qu’elle s’inquiète d’ailleurs, elle aurait le droit de venir, peu importe ce qui s’était passé entre eux. Il faut dire que si elle ne venait pas, ça ne serait sans doute pas la même chose. Après, il ne pouvait pas mentir … Si elle emmenait Finn avec elle, ça le ferait grandement chier. Mais c’était sa fête de fin d’année. Et cette fête était autant pour lui que pour les autres élèves de l’école. Tout le monde pouvait venir s’éclater avant de partir pour deux mois d’été. Cab avait voulu faire une liste d’invités, mais au final, c’était un peu inutile, comme Carla l’avait très bien dit, cette soirée était déjà sur toutes les lèvres alors il serait compliqué d’inviter certains et pas d’autres … Surtout que ça marchait beaucoup au bouche-à-oreilles, et ceux qui recevait une invitation de sa bouche pouvait très bien convier d’autres gens à venir.

Carlouche fit un commentaire sur la bille comme quoi elle était peut être un peu trop forte, alors il ne manqua certainement pas l’occasion de la taquiner. Il faut dire qu’elle voulait faire la maligne mais il savait très bien qu’il tenait mieux l’alcool qu’elle. Elle le savait aussi, elle avait juste un peu trop d’égo pour l’admettre immédiatement. Un petit sourire malicieux s’afficha sur les lèvres du poufsouffle.

– Pourquoi t’es prête à jouer ?

Demanda-t-il l’air amusé sur un petit ton de défi.

Bon visiblement ils avaient quand même de quelques petits trucs. Et pas les papiers ou les bouts de bois étalés sur le sol évidemment. Maxwell fit disparaitre ce bordel d’un coup de baguette magique. Autant s’en débarrasser s’ils n’allaient pas l’utiliser … Maintenant un petit accio pour l’échiquier rangé dans l’armoire de son dortoir dans la salle commune, et en même temps l’album de photos de famille puisque Carla allait en avoir besoin. C’était la mère du garçon qui lui avait donné cet album pour sa première année à l’école, pour s’assurer que son fils adoré ait toujours des photos de sa chère et tendre famille. Au fur et à mesure des années, et à chaque fois que le poufsouffle rentrait pour les vacances d’été, sa maman en rajoutait des plus récentes. Donc pour répondre à la question de Carla, oui il pouvait lui procurer tout ça. Il lui fit un signe de tête pour approuver. Maintenant que le sortilège était lancé, il n’y avait plus qu’à attendre. Et d’ailleurs à peine quelques minutes un lourd BANG se fit entendre contre la porte. Oups, les objets solides ne savaient peut être pas encore passé à travers les murs ? Max ouvrit la porte pour récupérer tout son petit bordel. Bon heureusement, l’échiquier n’avait pas souffert, et son album de famille était bel et bien là. Il posa quelques trucs sur la table avant de finalement poser ses fesses à côté de la verte et argent sur la table, l’album de famille encore dans les mains. S’il voulait que Carla fasse quelque chose de sympa, elle devait bel et bien voir les membres de sa famille.

C’était un peu étrange pour être totalement honnête, car Maxwell n’avait jamais vraiment fait ça auparavant, même s’ils étaient restés ensemble quelque temps. Il faut dire que le garçon mettait une sorte de barrière entre sa famille et lui lorsqu’il était à l’école. Comme s’il laissait sa famille à la maison. Après ça ne l’empêchait pas d’être proche d’eux, et de parler à son frère dans l’enceinte de l’école, mais c’était comme s’ils vivaient dans des mondes un peu à part. Max tendit donc l’album à la demoiselle pour qu’elle puisse le feuilleter un peu. Il y avait de tout, lui quand il était petit, lui avec ses deux frères, la famille au complet, la famille en vacances en Espagne, le chien, les grands parents, le séjour au ski l’hiver dernier. Maxwell ne pouvait pas réellement décrire ce sentiment étrange qu’il ressentait en ce moment-même.

– C’est ma mère qui aime faire ce genre de trucs, pas moi hein. Mais cette photo, ça date de notre voyage au ski l’hiver dernier. C’était dans les Alpes française, j’me souviens plus du nom du village par contre. C’était géant. On avait un petit chalet et il y avait toute la famille du côté de mon père. Du coup, on allait skier avec mes cousins, et genre ils étaient deg que je sois aussi bon alors qu’ils ont fait du ski toute leur vie. Je trichais, mais ça il le savait pas. HILARANT.

Raconta le jeune homme avec un petit sourire aux lèvres en se remémorant ces souvenirs. Il faut dire que la famille Carter aimait voyager. Ils faisaient au minimum deux voyages par an. Pendant les vacances de noël, ils allaient au ski, et pendant l’été, ils allaient au moins deux semaines en Espagne. C’était le minimum syndical. Mais généralement ils bougeaient nettement plus. L’été dernier, ils étaient partis pour un trek de quinze jours début août en Asie, au Vietnam. Un super souvenir d’ailleurs. Son père avait toujours aimé voyager, c’était son rêve de se cultiver à travers la découverte des voyages, et sa mère adorait organiser ce genre de séjour pour faire plaisir à son mari.

Carla avait donc finalement gouté ses petites billes d’alcool et avait donc fait ses petits commentaires. Elle lui avait même proposé d’ajouter plus de sucre pour que les filles se rendent moins compte de l’alcool. Surpris par cette anecdote, il appréciait quand même qu’elle lui apporte son aide de cette manière, même s’il était un peu surpris. Peut-être qu’elle aussi avait finalement envie de faire des efforts pour que tout se passe bien entre eux. Max la remercia donc de son aide, et commenta qu’elle ferait une bonne wingwoman, mot qu’elle ne connaissait visiblement pas.

– Euh, t’sais c’est genre une pote que t’emmène en soirée pour t’aider à choper en fait. C'était juste de l'humour, t'inquiète.

Mmmh pas sûr que ce soit très malin de dire une telle chose, peut-être était-ce encore un peu trop tôt et qu’il aurait dû tourner sept fois sa langue dans sa bouche avant de parler. Mais bon trop tard, comme d’habitude le petit poufsouffle n’en ratait pas une décidemment. Maxwell appréciait d’entendre qu’elle l’aidait de bon cœur, c’était de bonne augure pour la suite des évènements en soit. Peut-être que les deux exs allaient finalement réussir à se tolérer maintenant dans Poupou. Du moins il l’espérait, il n’en pouvait plus des disputes incessantes, et pour le moment, cette entrevue était comme une bouffée d’air frais.

La demoiselle semblait bien apprécier les petites billes. Elle était donc maintenant à deux shots, et visiblement était assez motivé pour lui donner tord. Elle jouait un jeu dangereux en soit, parce qu’elle savait surement elle-même qu’elle ne pouvait pas tenir mieux l’alcool que lui quand même, non ? Ou alors, elle avait peut-être un peu trop d’espoir, qui sait ? Le garçon lui demanda donc si elle était prête à jouer. Elle lui montra la couleur en expliquant que l’important n’était que de gagner de toute façon.

– Allez fais la sorcière, fait moi apparaître mon kit de beer-pong, qu’on en finisse et que tu te rendes compte que tu ne peux pas me battre sur mon propre terrain de jeu.

Dit-il avec un petit sourire au coin des lèvres, plutôt amusé.

Il faut dire que Carla avait pas mal de choix dans les photos qui figuraient dans l’album de Maxwell. Sa maman avait pris soin de faire ça correctement en agrémentant l’album de dizaines et dizaines de photo du garçon à tout âge. Carla le prit pour le feuilleter, et en les voyant défiler, le poufsouffle se remémorait de bons souvenirs. Il faut dire qu’ils en avaient fait des choses en famille. Il y avait donc d’innombrables photos de vacances où l’on pouvait voir la fratrie dans différentes activités, notamment les séjours au ski dans les Alpes, mais aussi en Italie, ou en Espagne, et même dans l’est de l’Europe. Il y avait également la bouille de Max sous toutes les coutures, quand il était petit, et plus grand, pour halloween ou son premier noël. Sur l’une des photos on le voyait même au bord de la piscine en Espagne essayant de gonfler ses muscles, alors qu’il était âgé d’une douzaine d’années. Il y avait également quelques photos de quand il avait un peu de poids. Mais très peu, la maman Carter savait très bien que son fils n’aimait pas forcément se voir quand il était bouboule. Il y avait aussi un joli moment de complicité entre lui et Dimitri, une photo animé où ils riaient tous les deux aux éclats. Une autre photo de lui en compagnie de son grand-père paternel. L’homme qui avait souvent été là avec lui pendant les onze premières années de sa vie. Max était proche de cet homme à l’époque, qui lui avait appris à faire du ski, qui l’avait emmené au lac près de chez lui pour lui apprendre à nager, qui lui avait refilé sa passion pour le football, et qui l’avait même emmené à un match de la coupe du monde 2022 pour lui faire découvrir les sensations d’un tournoi international. Feuilleter cet album rappelait de nombreux heureux souvenirs au garçon. Et ça lui donnait envie de voir l’été arriver pour s’en créer de nouveaux. Sa mère lui avait déjà envoyé les photos des hôtels qu’elle avait réservés pour la première semaine de Juillet. Ca allait être énorme puisqu’ils se rendront à Madrid pour faire de tourisme avant de descendre sur Valence. Si ça allait surement lui faire bizarre, comme à chaque fois qu’il quittait Poudlard, il avait tout de même hâte de se débarrasser de tous ses problèmes de l’école.

Sur les photos, les Carter renvoyaient l’image d’une famille soudée. Il avait beau se plaindre en permanence de sa famille, il ne pouvait pas nier qu’il avait de la chance. Ils étaient tous là les uns pour les autres. Ils passaient des moments exceptionnels de découverte et d’amusement. Et ils s’aimaient tous. Ils étaient tout simplement chaleureux. Carla lui confia que sa famille avait l’air sympa. Le garçon sourit, amusé par son petit commentaire.

– Ouais ils sont plutôt cool. Le grand-père Carter c’est un fou. Normalement il doit m’emmener à des matchs de football cet été comme il y a la coupe du monde. Ca va être géant, j’ai trop hâte. Surtout que ca va se passer au Mexique, Etats-Unis, et Canada. On y est jamais allé encore.

Confia le jeune homme. Non pour le moment la famille ne s’était jamais aventuré en Amérique, mais évidemment il y avait un commencement à tout. Et vu comme son grand-père était fan de football, il était sûr que celui-ci avait déjà tout prévu pour emmener les garçons avec lui. Cet été allait surement être l’un des meilleurs.

Carla se mit finalement au travail pour commencer le chef d’œuvre. Maxwell la laissa faire tranquillement, parce que clairement il n’allait pas lui être d’une grande aide pour le coup la pauvre. Heureusement qu’elle avait accepté de l’aider, sinon il serait surement encore en train de galérer à trouver une bribe d’idée. La demoiselle travailla un moment, et finalement elle lui demanda ce qu’il en pensait. Maxwell était plutôt impressionné. Il faut dire que le résultat était carrément cool et hyper bien fait.

– Wow c’est grave cool, elle va adorer. Merci, tain’ heureusement que t’es là, hein, j’sais pas ce que j’aurais fait sans toi.

Après avoir discuté des billes d’alcool, Maxwell lui proposa finalement une petite partie de beer pong histoire de s’amuser un peu. Evidemment encore une fois, c’était sur elle qu’il comptait pour ramener son jeu. Elle tenta un sort une première fois mais échoua, ce qui fit pouffer de rire le garçon. Mais la deuxième fois était finalement la bonne, et les gobelets apparurent ainsi qu’une petite balle. Maxwell prit donc la main, et commença à installer les gobelets sur la table histoire qu’il puisse jouer. Ce fut Carla qui prit la balle et décréta qu’elle allait commencer. Amusé, le garçon lui fit un signe de la main pour qu’elle y aille. Il ne put s’empêcher d’être surpris. Connaissant un peu la verte et argent, il ne s’imaginait pas qu’elle puisse la mettre directement. Mais visiblement, elle était soit bien plus douée qu’il ne le pensait, soit elle était chanceuse pour son premier tir. Maxwell retira donc un des verres et attrapa une petite bille.

– Tu te rends bien compte qu’on va finir dans un sale état si on prend une petite bille à chaque fois, hein ?

Fit remarquer le garçon avec un petit sourire amusé sur le coin des lèvres. Mais maintenant c’était donc à son tour. Il attrapa la petite balle, et se concentra pour tirer.

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1-6 : malheureusement pour Maxwell, son premier tir n’est pas aussi chanceux que celui de Carla. La balle rebondit sur la table et s’échoue finalement sur le sol. Bon, un peu dégoûté le garçon regarde la demoiselle ramasser la balle. Il a intérêt de se reprendre très vite histoire de montrer à son ex qu’il est bel et bien le roi de ce jeu.

2-3-4-5 : la balle atterrit parfaitement dans l’un des gobelets. Le garçon ne peut retenir son petit cri de joie. Il faut dire que la modestie n’est pas son truc. Certes, Carla a marqué son premier point aussi, mais il lui montre avec ce tir qu’il n’a pas du tout l’intention de lui faire de cadeau.
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– Sorry Carlouche, tu sais tu peux encore abandonner hein si tu te sens pas d’aller jusqu’au bout du jeu. Je dis ça je dis rien.

Dit-il en haussant les épaules, clairement en train de taquiner son égo.

C’était étrange de passer un moment comme celui-ci avec Carla, comme si la tension de ces dernières s’était totalement envoyé pour laisser place à de l’affection sincère. Carla prenait plaisir à feuilleter son album. Maxwell avait le sourire aux lèvres en se remémorant les différents souvenirs provoqués par ces photos. Finalement, ça avait peut être été la meilleure idée de mettre un peu d’eau dans son vin. Ce n’était pas parce que Carla avait choisi Finn qu’ils ne pouvaient pas s’entendre d’une manière ou d’une autre. La jeune femme était importante dans sa vie. Il ne pouvait rien y faire, il ne pouvait pas le contrôler, mais sa présence avait toujours été indispensable depuis le jour où il s’était adressé leurs premiers mots. Alors oui elle ne voulait plus de lui en quelque sorte, elle ne voulait rien de plus que ce qui se passait en ce moment même, mais il avait besoin de cette proximité avec elle. Ca ne voulait pas dire que ça ne continuait pas encore de lui faire du mal, mais il était peut-être prêt à calmer ses nerfs juste pour pouvoir passer des moments comme celui-ci avec la verte et argent. Elle en découvrait finalement un peu plus sur lui, sur sa famille et son histoire à travers ce moment léger. Il faut dire que sa maman avait prit bien soin de mettre le plus de photos possible de son fils ainé. Le garçon se confia donc un peu sur son grand-père tout en levant le voile sur des projets pour cet été, comme la coupe du monde de football à laquelle il allait assister avec sa famille. Il attendait ce moment avec impatience pour être honnête, étant passionné de ce sport grâce à son grand-père. Il ne fut pas si étonné que ça quand il se rendit compte que Carla n’y connaissait pas grand-chose. En même temps, elle avait été élevé dans une famille de sorcier puriste, ce n’était donc pas le genre d’activité qu’on lui aurait fait découvrir pendant son enfance.

– Ouais on voyage pas mal. Mais genre l’hiver, on va toujours dans des stations de ski en France ou en Italie. C’est surtout l’été qu’on se bouge. Genre l’année dernière on était au Vietnam, l’année d’avant on est allé dans le sud de l’Afrique pour rencontrer des tribus de sorciers, on en a même profité pour visiter l’école de sorcellerie là-bas. Et cet été, ça va être l’Amérique.

Commença le jeune homme. Oui la famille Carter aimait voyager, et ça avait toujours été quelque chose que les parents de Max voulaient offrir à leurs enfants. Pour eux, il était, certes, important d’aller à l’école. Mais l’apprentissage de la vie se faisait aussi par le voyage, la découverte de nouvelles cultures et le partage avec les locaux. Certains voyages étaient évidemment juste pour du simple plaisir, mais ils essayaient d’aller au moins une fois par an découvrir des endroits uniques et intéressants pour montrer à leurs enfants.

– Toi tu voyages avec tes parents ? Mais ouais c’est un SPORT moldu. Deux équipes de onze joueurs, un ballon rond, et le but et de marquer des buts. Franchement c’est grave cool, j’suis sûr que ça te plairait.

Répondit le jeune homme avec un sourire. Carla lui confia immédiatement après que sa famille ne s’entendait pas aussi bien. Apparemment les relations étaient plutôt compliquées avec son père. Maxwell se souvenait qu’elle en avait légèrement parlé quand ils étaient ensemble, ou du moins elle en avait fait le sous-entendu.

– Pourquoi ?

Demanda-t-il simplement et calmement. Maxwell n’était pas réellement du genre à pousser quelqu’un qui n’avait pas envie de parler de choses aussi personnelles. Et Carla le connaissait, elle savait que si elle n’avait pas envie d’en parler, elle n’avait qu’à le dire et il n’insisterait pas. Après tout, il savait ce que c’était de ne pas aimait se confier sur des choses compliqués, il ne pouvait donc pas lui en tenir rigueur si tel était son choix. Il ne lui avait jamais posé la question auparavant. Pas par manque d’intérêt mais il pensait que si elle avait eu envie de lui en parler et de se confier, elle l’aurait fait naturellement sans pour autant qu’il ait besoin de la brusquer.

Il la remercia également pour le super cadeau qu’elle lui avait fabriqués. Le bonheur de sa mère serait évidemment grâce à elle. Il faut dire qu’elle avait fait tout le boulot pour le coup. Maintenant que c’était fait, ils pouvaient se relaxer en jouant au beer pong. Max savait pertinemment que Carla avait trop d’égo pour refuser une partie, mais il avait aussi plus d’expérience qu’elle en la matière, et c’était donc dangereux pour la jeune femme de jouer face à lui.

– Tu seras coincé ici toute l’aprem Carlouche, hors de question que je me trimballe avec toi à moitié bourré dans le château, c’est le meilleur moyen de se prendre des retenues jusqu’à la fin de l’année.

Carla avait quand même réussi son premier lancer. Chance du débutant peut-être. Le jeune homme prit soin de lancer sa balle juste après elle, et son tir fut assez parfait puisqu’il atterrit tranquillement dans l’un des verres posés devant lui. PARFAIT. Pour celle d’après, la verte et argent ne fut pas aussi chanceuse, puisque sa balle se perdit dans le fond de la pièce, ce qui fit sourire le poufsouffle. Il se déplaça donc pour aller chercher. Il se mit en position, un peu trop concentré d’ailleurs. Il voulait absolument montrer sa suprématie à SON jeu.
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3-5 : Maxwell touche un des verres mais pourtant la balle ne veut définitivement pas rentrer dedans. Elle rebondit et finit sur le sol. Bon le garçon se frotte les mains, bien prêt à prendre sa revanche dés que la balle sera à nouveau de son côté.

1-2-4-6 : Alléluia encore une balle en plein dans le mille. Maxwell sert son poing comme s’il avait déjà remporté la partie. Mais il ne faudrait pas vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué …
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– Qu’est-ce que tu veux si tu gagnes ?

Ou comment répondre à une question par une autre …

Carla aimerait-elle le football si elle en voyait un match ? Pas sûr. Après tout, la demoiselle avait toujours vécu dans le monde sorcier, très loin du monde des moldus que sa famille devait sans doute mépriser. Elle n’avait pas eu cette expérience comme Maxwell, de pouvoir vivre entre les deux mondes, d’apprécier le meilleur de chacun. Si le poufsouffle avait trouvait sa place parmi le monde magique, il était intimement lié aux moldus. Son père en étant lui-même un lui avait inculquait ses propres valeurs, ses propres passions et intérêts, ses vues sur son monde. Pour certains de ses camarades, venir d’un monde comme celui-ci était une tare, quelque chose de honteux, quelque chose qui n’avait peu ou aucune valeur par rapport au sang sorcier pur. Maxwell ne comprenait pas ce genre de discours. Pourquoi haïr à ce point la différence ? Pourquoi vouloir minimiser l’intelligence ou la valeur des personnes non magiques … Certes, il était biaisé, mais jamais il ne s’était jamais senti au dessus de quiconque parce qu’il avait des pouvoirs magiques, au contraire. Il se fichait de cette suprématie du sang à laquelle il ne participait pas. Peut-être ne s’était-il jamais non plus assez impliqué dans ce conflit du sang … il avait la bonne place, il n’était pas pur, mais il n’était pas non plus un né-moldu, les premières cibles de ce genre de personnes … Carla avait une famille de sang-pur depuis des générations par contre. Elle avait été élevée dans le genre de famille qui méprise les moldus. Maxwell la trouvait cependant différente. Pour lui, elle n’était pas quelqu’un de méchant qui souhaitait le mal des gens qu’elle jugeait inférieur. Peut-être était-ce ce qu’il appréciait chez elle : le fait qu’elle juge quelqu’un sur sa relation avec la dite personne plutôt que de la juger sur sa qualité de sang.

Elle semblait tout de même impressionnée par les différents endroits que Maxwell avait eu la chance de découvrir. Il savait qu’il avait de la chance d’avoir une famille comme la sienne. Après tout, ils avaient bien assez d’argents pour se faire plaisir, ils étaient tous soudés, et présent les uns pour les autres. Carla au contraire, n’avait pas le même dynamisme avec sa famille. Il s’en doutait avant, mais ses paroles ne faisaient que confirmer ses doutes.

– Genre vous faites pas d’activités ensemble ?

Demanda le jeune homme innocemment, comme si c’était inconcevable dans son esprit qu’une famille puisse partir en vacances et ne rien faire ensemble sur place. Quand la famille Carter partait, ses parents avaient toujours un emploi du temps de toutes les activités qu’ils pouvaient faire. Sa daronne aimait partager son temps. Si elle aimait avoir des moments avec toute la famille, elle voulait également faire des activités seule avec ses enfants. Une après-midi avec Max, une autre avec Dimi, celle d’après avec Ethan, pour resserrer les liens avec ses enfants et s’assurer que chacun avait du temps privilégié avec elle. Maxwell avait donc tendance à oublier que toutes les familles n’étaient pas comme la sienne. Certains de ses camarades n’avaient pas la chance d’avoir de bonnes relations avec leurs parents ou même de passer du temps avec eux.

La relation qu’elle entretenait avec sa famille avait été rarement abordé entre eux, même quand ils étaient ensembles. Peut-être parce que finalement leurs conversations étaient plus légères, parce qu’ils aimaient passer du bon temps ensemble à rire et à s’amuser. Max lui posait quand même des questions aujourd’hui, mais elle savait qu’elle était libre de mettre fin à cette conversation dés qu’elle le désirait.

– Ouais j’imagine que ça craint pour lui quoi … Le gars il a juste eu une magnifique fille, intelligente, punchy, capable d’argumenter comme jamais, même pt’être de vendre un peigne à un chauve, mais rien de ouf hein.

Répondit le jeune homme avec un petit sourire au coin des lèvres. Franchement, il ne comprenait pas les délires de sang-pur à vouloir que des mecs et à en vouloir à sa gosse parce qu’elle n’était pas ce qu’ils voulaient qu’elle soit. Carla était une fille super finalement, il devrait simplement ouvrir les yeux, apprendre à la connaître et il s’en rendrait compte par lui-même, non ?

Ils revinrent sur un sujet plus léger avec leur petite partie de beer-pong. Maxwell essayait de faire un peu d’humour et de taquiner la jeune femme. Parce qu’à la vitesse où ils allaient, Carla allait surement finir couché sur le sol avant la fin de l’heure. Et Max n’avait pas vraiment envie de se prendre une retenue en se baladant dans les couloirs à moitié bourré …

– M’en parle même pas. T’sais que j’ai encore un mois de retenue à faire avec elle. J’en ai trop ras le cul de devoir nettoyer les fringues crades de toute l’école moi. J’sais qu’elle peut pas me saquer, elle le fait exprès de toute façon.

Il est vrai que de son point de vue Thor était totalement injuste avec lui. Certes, il n’était pas l’élève parfait, mais à ce stade c’était quand même de l’acharnement, non ? Comme si elle n’avait rien de mieux à foutre que de le coller nuit et jour. Hâte d’être en vacances pour ne plus voir sa gueule à celle-ci.

Visiblement Carla avait eu de la chance en mettant sa première balle dans un gobelet, puisque pour le moment, elle n’avait pas réussi à renouveler l’exploit alors que Maxwell avait déjà éliminé deux de ses gobelets. Elle lui proposa que le gagnant pourrait demander tout ce qu’il veut au second pour le reste de la journée, ce qui fit d’ailleurs bien sourire le jeune homme.

– J’imagine bien dans quelques verres, quand tu seras incapable d’aligner trois mots, et que j’te demanderais d’aller me chercher un café.

Lança-t-il en rigolant en s’imaginant la situation.

– Tu as le droit de choisir entre boire ou de répondre à une de mes questions maintenant, si ça te va ? Après tout ça t’évitera de finir en coma.

Proposa le jeune homme. Après tout le but n’était pas non plus que la verte et argent finisse à l’infirmerie. Mais s’il pouvait se dégoter un petit avantage dans la situation, il n’allait pas non plus s’en empêcher.

Bon cette fois-ci, il récupéra donc la balle. Carla n’avait pas trop mal visé finalement, mais elle devait peut-être faire preuve de plus de concentration si elle voulait réellement la mettre dans le trou. Maintenant, c’était à son tour.

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1-2 : PERDU. La balle atterrit complètement à côté, à croire que le garçon a été totalement déconcentré par son adversaire. Aucun commentaire sur ce tir, après tout, il a toujours de l’avance, et ça arrive à tout le monde de se planter n’est-ce pas ?

3-4-5-6 : I’M THE BOSS. Au moins, on ne pourra pas dire que le jeune homme ne fait pas honneur à sa réputation. Troisième balle tiré, troisième point marqué. Comme quoi il faut bien qu’il y ait un avantage à organiser des fêtes clandestines dans l’école.

Le football était une véritable passion pour le jeune homme. Il se souvenait d’ailleurs de la coupe du monde 2016. A l’époque, il n’avait que sept ans, et pourtant cela restait un merveilleux souvenir pour lui. Ils étaient parti avec son père en Russie et avait pu assister à la demi finale entre la France et la Belgique, puis à la finale entre la France et la Croatie. Max avait encore tellement de souvenirs de cette période … C’était juste incroyable, un véritable spectacle. Son père avait un faible pour l’équipe de France à l’époque, qu’il jugeait jeune et pleine d’espoir, et c’était pour cela qu’il avait misé sur eux pour l’emporter. Max, un enfant à l’époque, suivait son père dans tout ce qu’il disait. Il avait vécu ces deux matchs à rebondissements comme quelque chose d’extraordinaire. Cette sensation de suspense pendant quatre vingt dix minutes, cette envie de voir l’une des équipes triompher … C’est une heure ou demi où tout semble possible, où les espoirs et les déceptions s’entremêlent. Des frissons, une sensation incroyable, et un sport qui rassemble des pays entiers. Carla ne se doutait surement pas de tout ça. Après tout, elle ne connaissait pas ce sport moldu. Mais malgré le fait d’être un fervent de quidditch, rien n’avait donné autant de sensations fortes au garçon qu’un match de football. Cet été allait simplement être grandiose. Bien sûr, il allait louper le début de la compétition parce qu’il serait encore à l’école, mais il aurait la chance de s’envoler quelques jours après pour les Etats-Unis, pour voir les derniers matchs, et même peut-être la finale en fonction de ce que son père avait prévu. Et ça c’était la réalisation d’un rêve en lui-même.

Carla s’étouffa presque de rire lorsqu’il lui demanda si elle faisait des activités en famille. A vrai dire pour lui, c’était une habitude, quelque chose de normal. Il ne pouvait pas donc réellement imaginer que certaines familles ne faisaient pas grand-chose ensemble. Ce qui visiblement était le cas de Carla. A part un peu de shopping ou une ou deux visites, les activités semblaient s’arrêter là. Si elle faisait un stage dans sa famille, elle serait surement épuisée par la surdose de choses prévues à chaque voyage, la pauvre. Elle lui confia qu’elle était un peu responsable de cette distance avec ses parents, qu’elle n’y mettait pas du sien, et que cela expliquait en partie ce manque de cohésion. Max haussa les épaules comme un peu surpris par sa remarque. Normalement c’était les parents qui préparaient les activités …

– Mais genre tu t’ennuies pas pendant les vacances si tu fais rien ?

Demanda finalement le jeune homme légèrement curieux. Après tout, si elle ne faisait rien avec ses parents, comment comblait-elle ses journées ? Que faisait-elle pendant les deux mois de vacances toute seule dans son manoir ? Maxwell se rendait compte qu’il avait quand même pas mal de chance d’avoir une famille comme la sienne. Car chez les Carter, il était très rare de s’ennuyer. Etant donné que leurs fils étaient la plupart du temps à l’école pendant presque toute l’année, ils voulaient absolument profiter de leur temps à la maison pour faire le plus de choses possibles, et pour passer du temps ensemble.

Mais en entendant ses paroles sur la possible déception de son père à son égard, le jeune homme eut l’envie d’intervenir. Il n’avait pas envie que Carla pense que ce genre de paroles était vrai. Bien au contraire, elle était quand même quelqu’un de génial : intelligente, belle, débrouillarde, et elle n’avait rien à envier au sexe masculin. Le poufsouffle trouvait donc ça totalement stupide que son père lui en veuille juste parce qu’elle avait eu le malheur de naître avec des boobs. Décidemment, il ne comprendrait jamais les sang-pur pour le coup. Carla n’avait pas l’air d’avoir grandement envie de continuer sur le sujet, alors Maxwell n’insista pas. Si elle voulait passer à autre chose, il n’y voyait aucun problème et ne la forcerait clairement pas à aborder une discussion dans laquelle elle n’était pas très à l’aise. Mais il fut surpris lorsqu’elle lui posa un baiser sur la joue. AH. Il ne s’y attendait clairement pas. Il lui fit un sourire en réponse à ses remerciements, toujours un peu surpris par ce soudain rapprochement.

– Mais c’est même pas moi qui a écrit cette lettre à cette vieille folle. J’pense en vrai que t’as quelqu’un qui m’en veut dans l’école et qui essaie de me pourrir la vie. Parce que jamais de ma vie je suis assez con pour envoyer une lettre d’amour à cette connasse signé de mon nom quoi. Faudrait que je chope celui qui s’amuse à me jouer des tours là.

Répondit le garçon. Oui parce qu’il avait quand même encore un mois de retenue à faire alors qu’il n’avait jamais écrit cette fameuse lettre. C’était un coup monté. Mais pour l’instant, il n’avait pas la moindre piste de qui avait pu lui tendre ce piège.

Carla commençait visiblement à être plutôt pompette. En même temps, elle avait déjà bu l’équivalent de trois shot, et elle n’était pas grosse … donc l’alcool allait surement vite lui monter à la tête la pauvre. Il lui proposa donc, dans un élan de ‘galanterie’ d’avoir maintenant le choix entre une bille d’alcool ou une question posé par ses soins. Et comme la jeune femme avait raté son tir, elle lui demanda de poser une question, sachant surement qu’elle ne ferait pas long feu si elle continuait à boire aussi rapidement. Le jeune homme réfléchit un peu n’ayant pas forcément de question toute prête dans son esprit. Il ne voulait pas poser une question trop … TROP, qui pourrait entacher le bon moment qu’ils étaient en train de passer.

– Ton top 3 des mecs les plus beaux de l’école.

*T’as intérêt de m’y mettre dedans sinon je le prendrais mal sache le mademoiselle.*

Demanda finalement le garçon. Ce n’était pas bien méchant comme question, mais ça la forçait quand même à lui sortir des noms. Contre toute attente, elle réussit son prochain lancer, et lui demanda ce qu’il voulait faire. Sans aucune hésitation, Maxwell attrapa une petite bille et la glissa dans sa bouche. Pour l’instant il se sentait plutôt bien, alors il n’allait pas laisser l’occasion à la jeune femme de lui poser une question personnelle.

C’était donc à son tour de lancer maintenant …

3-5 : la balle rebondit sur la table mais tombe finalement sur le sol sans passer par la casse gobelet. Mince lui qui menait 3 à 2 pouvait donc voir son avance disparaître si Carla avait un peu de chance sur son prochain lancée.

1-2-4-6 : PLOUF. Le doux son de la balle qui tombe exactement là où l’on avait visé. Quelle douce musique aux oreilles du jeune homme qui ne peut définitivement pas cacher sa joie de montrer une nouvelle fois à Carla qui est le patron.