La Cabane hurlante se dessine devant moi et j'avoue qu'elle est beaucoup moins impressionnante que la première fois que je les vu. Je me souviens comme si c'était hier, on devait être au mois de Novembre, il commençait déjà à faire froid et la nuit tombait lentement sur le village. Je me suis retrouvé face à cette bâtisse et j'avais l'impression d'être plongé en plein coeur d'un film d'horreur. Un léger brouillard l'entourait et lui donnait vraiment l'allure d'une maison hantée. Ce jour là, j'étais autant intrigué par cette vieille bicoque qu'un brin effrayé de m'y rendre seul. On ne sait jamais ce qui peut se cacher dans ces vieilles bâtisses, il suffit que je tombe sur le fou du village et ça en est fini de moi. Et même si je suis assez tête brûlée, je ne suis pas totalement suicidaire au point de me rendre seul dans ce genre de lieu. J'avais donc rebroussé chemin, me promettant d'y revenir avec quelqu'un, histoire d'y jeter un oeil. Mais j'avoue que ça m'était totalement sorti de l'esprit et maintenant que je suis de nouveau devant elle, je suis beaucoup moins impressionné. En pleine journée, avec un beau soleil, l'ambiance est totalement différente et à mes yeux, elle n'incarne plus qu'une vieille ruine qui tient debout que par l'opération du saint esprit. Un peu en contre-bas, je vois Blaze qui m'attend et involontairement, quand mon regard se pose sur lui, je lâche un soupir. On ne dirait pas que je vais retrouver un pote pour passer un moment sympa en sa compagnie. Je donne plutôt l'impression de faire un truc que j'ai moyennement envie, avec une personne que j'apprécie pas plus que ça. Mais que voulez-vous, c'est plus fort que moi, pour le moment j'ai toujours en travers de la gorge nos dernières lettres et j'ai bien du mal à passer l'éponge. Pourtant je suis bien conscient que ce n'est que la première d'une longue série de prises de tête avec les meufs, mais j'avoue que si toutes ressemblent à ça, je ne suis pas sûr d'avoir envie de continuer.

Cette prise de tête m'a fait prendre conscience qu'en fait, on ne se connaît pas si bien que ça avec Blaze. On passe beaucoup de temps ensemble mais jamais on n'a vraiment cherché à savoir qui était l'autre. Et au fond, je crois que je peux dire de façon plus générale que je ne connais pas si bien que ça mes potes et qu'ils ne me connaissent pas mieux. On délire beaucoup, on fait des conneries ensemble, on raconte de la merde, mais jamais on n'a vraiment cherché à en savoir plus les uns des autres. Et jusqu'à présent ça m'allais très bien, inconsciemment je n'étais pas vraiment prêt à me confier à qui que ce soit. Mais j'ai l'impression qu'on est arrivé à un stade de notre amitié où il va falloir savoir ce qu'on veut. Qu'est-ce que j'attends de lui et qu'est-ce qu'il attend de moi ? Est-ce qu'on veut la même chose ou est-ce que nos caractères assez opposés vont avoir raison de notre amitié ? Parce que de base, j'ai fini par l'apprécié cet abruti. Il y a quelques trucs que j'aime moyen chez lui, mais j'ai pu constater - et ce à plusieurs reprises - que quand j'ai besoin de lui, il est là et répond toujours présent. Que ce soit pour Finnbeurk ou pour mon oncle, Blaze était là pour assurer mes arrières et pour faire de leur vie un enfer et on ne peut nier que j'aime bien. Mais m'en prendre plein la gueule alors que j'ai rien fait, ça par contre j'apprécie moyen. Et devoir marcher sur des oeufs, à devoir sélectionner les infos que je vais lui dire pour ne surtout pas le froisser, ça aussi j'aime moyen. J'ai pas envie de me prendre la tête avec lui pour des conneries et au pire, je préfère encore que ça se finisse par une bonne baston des familles. Quelques coups dans nos gueules respectives, en général, ça remet toujours les idées en place et calme les ardeurs. Mais avec Blaze, c'est toujours dans les crasses, toujours derrière ton dos et ça me gonfle. Alors wouhai, je ne dis pas, c'est pas toujours facile de composer avec mon propre caractère. Je sais bien que je peux être chiant par moment, je sais que je suis susceptible et c'est clairement là où ça coince entre nous. On est susceptible tous les deux...

Pas plus emballé que ça à l'idée de passer ce moment avec lui, je descends pourtant à sa rencontre, les mains dans les poches, le visage fermé. On ne peut pas continuer à s'éviter éternellement, ça ne mène à rien. Et si ça doit péter une nouvelle fois, autant que ça arrive face à face, histoire de se dire les choses une bonne fois pour toute. Après j'imagine qu'advienne que pourra. J'arrive à quelques pas de lui et je lui fais un simple signe de la tête, pas très motivé à me dérider tout de suite. J'imagine que ça viendra avec le temps mais pour le moment, je campe sur mes positions de boudeur, le rôle que j'affectionne tout particulièrement en ce moment. Il me tend un sec que j'attrape et que je fixe, un peu soupçonneux. Avec lui, je m'attends à tout. Si ça se trouve, il a glissé un bonbon truqué dedans et je vais me retrouver à gerber tripe et boyaux toute la fin de journée. Et ça, j'imagine que c'est dans le meilleur des cas. "Non ça va merci !" Dis-je en lui rendant son paquet. Pour le moment ma confiance n'est pas au rendez-vous, mais ça reviendra, il faut me laisser du temps. Visiblement l'idée c'est de pénétrer dans la Cabane Hurlante. Est-ce que je suis prêt à ça ? Evidemment. Est-ce que ça me fait peur ? Plus trop là soudainement, mais j'imagine que je changerais certainement d'avis une fois que je serais à l'intérieur où l'ambiance est certainement bien différente. "Pourquoi je ne serais pas prêt ? Ce n'est qu'une vieille baraque abandonnée !" Dis-je d'un ton faussement assuré. J'ai entendu, comme tout le monde, quelques histoires sur cette baraque, mais j'avoue que pour l'heure, je ne vois pas de quoi flipper. En Novembre, par contre, je ne disais pas la même chose !

Là où moi j'ai pas des masses envie d'être ici, Blaze pour sa part donne très clairement l'impression d'être content. Est-ce qu'il joue sur les apparences ou est-ce qu'il est content de passer un moment en ma compagnie ? je ne saurai le dire. J'ai fini par comprendre avec lui qu'il ne fallait jamais se fier aux apparences, elles sont souvent bien trompeuses. De là à ce qu'il me fasse une crasse dans le dos, dans cette baraque pourrie, à mes yeux il n'y a pas des kilomètres. Oui, la confiance est morte entre nous actuellement. Elle renaîtra certainement de ses cendres et j'espère, très bientôt, mais pour le moment je me méfie de tout avec lui. Si ça se trouve, il n'a toujours pas digéré que j'ai embrassé Skyler ou une autre connerie dans ce genre là et il compte bien me le faire payer d'une façon ou d'une autre. Je préfère donc rester sur mes gardes, juste au cas où et s'il le prend mal, il n'aura qu'à s'en prendre qu'à lui. Le coup des lacets, c'est toujours pas passé. Alors certes, c'était bon enfant et j'en suis sorti indemne, mais voir qu'il m'a collé au même rang que les autres, pour une histoire débile, j'avoue que je l'ai toujours en travers de la gorge. Je lui rends donc son paquet de caramels, intact. Même si j'aime bien ça, je préfère passer mon tour pour cette fois et attendre de voir pourquoi on est ici. Visiblement l'idée c'est de rentrer dans cette baraque, mais je ne vois pas en quoi c'est censé être amusant. Je suis sûr qu'il a déjà eu mainte fois l'occasions de s'y rendre dedans et je doute qu'il y ait vraiment quelque chose à craindre. Si c'était le cas, cela ferait belle lurette qu'ils auraient détruit cet endroit, après tout, il y a quand même une école à proximité. Même si j'ai bien compris que les anglais ont une conception bien à eux du danger et de la protection des mineurs, j'aime à croire qu'ils ne sont pas cons au point de laisser un coup gorge à proximité d'une école. Enfin, j'espère...

Quand Blaze reprend la parole, il me confirme que ce n'est qu'une vieille baraque pourrie et qu'il n'y a rien à l'intérieur de vraiment sensationnel. Me voilà donc fixé, je n'ai visiblement rien loupé à ne pas y être rentré. Pourtant, l'idée aujourd'hui c'est bien d'aller y faire un tour mais pas juste pour se donner quelques sensations fortes. Blaze veut installer des sorts pour faire flipper les prochains gamins qui y mettront les pieds, histoire qu'ils n'y viennent pas pour rien. Oui, l'idée peut-être sympa, même si j'arrive pas à m'enjailler comme il le fait. J'imagine qu'une fois dans le truc, je trouverais ça beaucoup plus amusant que pour l'instant. Je hausse les épaules en passant devant lui "Pourquoi pas !" Me contentais-je de dire avant de passer le fil de fer qu'il venait de soulever pour moi. Mon enthousiasme est criant, c'est fou. A sa place, s'il était venu aussi blasé et m'avait répondu avec ce ton, je lui aurai dit de se barrer s'il n'était pas content, que personne ne le retenait et qu'il reviendrait quand il aurait arrêté de casser les couilles. Mais lui et moi sommes bien différents, j'imagine qu'il ne réagirait pas de la même façon et d'une certaine façon, heureusement. Qu'on se le dise, je ne supporterais pas quelqu'un de comme moi. J'aurai certainement pas la patience de rester calme et de faire en sorte d'arrondir les angles. Une droite et c'est réglé. Irrécupérable ? Oui, je sais. "T'avais pensé à quoi ?" Lui demandais-je en avançant en direction de la Cabane. Je vais enfin voir par moi-même à quoi ça ressemble à l'intérieur. J'espère que c'est un peu plus impressionnant que pour le moment, parce que c'est pas foufou. Au moins je pourrais toujours cocher ça dans les trucs à faire avant de me barrer de Poudlard !

En temps normal, j'aurai été content de pouvoir passer du temps avec mon pote, mais j'avoue que ces temps-ci, je l'évite plus que de raison. Je sais que ça n'arrangera rien de fuir bêtement l'autre et que si on veut sauver notre amitié, il vaut mieux qu'on se dise une bonne fois pour toutes les choses. Mais depuis qu'on s'est pris la tête, je me suis rendu compte que notre amitié ne tient finalement à pas grand chose. On traîne ensemble un peu parce qu'il a fait du forcing et il faut bien avouer que depuis le début, on ne sait pas grand chose de l'autre. Il sait que je suis russe, orphelin et que je vis avec mon oncle que je déteste. Mais ça, je dirais que c'est la moitié de l'école qui le sait et je ne suis pas franchement persuadé qu'il en sait guère plus que les autres. Au delà du fait qu'il a cerné mon caractère et qu'il arrive visiblement à composer avec, sans trop comprendre pourquoi, ça doit se limiter plus ou moins à ça. Et ce reproche là, je peux tout aussi bien me le faire, parce qu'au fond, qu'est-ce que je sais de lui ? Pour moi c'est un petit bourge qui a vécu toute sa vie dans la même baraque, dans une famille unie et heureuse. Je sais qu'il a une soeur a qui j'ai jamais parlé et qu'il peut être insupportable parfois. Je sais que c'est un petit intello mais que sous ses airs de premier de la classe, il peut être un vrai connard. Mais sincèrement, ça aussi la moitié de l'école est au courant de tout ça et je ne pense pas en savoir plus sur lui. Du coup qu'est-ce qu'on essaye de sauver au final ? Une amitié naissante sortie un peu de nulle part ? J'imagine que toutes les amitiés commencent quelque part et qu'il nous aurait été difficile de nous connaître avant de toute façon. Et que même s'il peut m'insupporter par moment, je me suis fait à cette tête d'abruti ! J'imagine qu'on s'entend bien parce qu'on a le même goût pour les conneries, qu'on aime bien faire des crasses aux autres et à l'autre et qu'on arrive à se supporter mutuellement. Et j'imagine que pour tout le monde, il vaut mieux qu'on soit potes qu'ennemis !

On pénètre dans une zone interdite, pour rejoindre la Cabane hurlante. Blaze m'explique que cette baraque n'est qu'une ruine, mais que ça serait amusant d'y poser des pièges magiques pour effrayer nos petits camarades. Il me présente un livre qu'il a trouvé à la bibliothèque qui traite des sortilèges pour protéger des lieux. Il me demande si je vois ce que c'est que le charme de Cridurut et je hoche la tête. J'ignore comment on crée ce charme mais je sais comment il fonctionne en tout cas. C'est une sorte d'alarme qui permet de prévenir si un intrus entre dans la zone protégée. Blaze continue son monologue et je continue à l'écouter, sans décrocher un mot. Pour le coup, ce n'est même pas que je continue à faire la gueule, c'est surtout que je ne vois pas grand chose à dire. Son idée est intéressante et ça peut-être amusant à mettre en place. Maintenant faut espérer qu'on ne va pas se casser le cul pour rien. "Y'a beaucoup de gens qui viennent par ici ?" Demandais-je quand on finit par arriver devant la cabane. Définitivement, elle n'a rien d'une maison hantée, on est vraiment plus sur une cabane qui a vécu de meilleurs jours et qui n'attend qu'une chose, qu'on la délivre de sa souffrance en la détruisant. Un spectre. J'espère qu'il n'y en a pas, surtout pour lui, le pauvre doit se faire chier comme un rat mort. "S'il y a un spectre, il est mort d'ennui depuis longtemps à mon avis !" Dis-je avec une pointe d'humour, la première de la journée. Il y a du mieux, on est encore loin de l'entente cordiale et de l'amitié bon enfant mais on en reprend le chemin, lentement mais surement. "D'ailleurs pourquoi on dit qu'elle est hantée ? C'est quoi son histoire ?" Lui demandais-je, curieux d'en savoir un peu plus sur cette baraque. Il doit bien y avoir une raison pour que tout le monde flippe devant cette ruine, mais à savoir laquelle, je l'ignore. Mais Mister intello doit bien avoir son idée sur la question, je n'en doute pas.

Debout devant l'entrée de cette vieille bicoque, j'observe la maison un peu sceptique. Autant en hiver, quand la nuit tombe, elle peut faire un peu flipper, autant là, en pleine journée, elle ne me fait pas grand effet. Je crois que je m'interroge plus qu'autre chose sur le folklore qui entoure cette baraque. Parce que c'est ça au final, ce ne sont que des histoires à dormir debout pour empêcher les mômes dans notre genre de nous aventurer dedans. Déjà parce qu'on ne sait jamais qui peut traîner là bas dedans et ensuite parce qu'elle doit être blindés de bestioles qui attaques le bois et l'humidité n'aidant pas, à mon avis on peut facilement se rompre le cou en faisant un faux pas au mauvais endroit. Selon Blaze, on peut retrouver dedans des vieux mégots de cigarettes ou de vieille bouteille. Je vois parfaitement le genre de personnes qui se rend dans ce lieu et ça m'étonne guère "Wouhai, c'est un squat quoi ! C'est juste des gamins qui viennent faire des soirées ici ou des drogués qui cherchent un coin tranquille pour planer. Y'a rien de surnaturel dedans !" Est-ce que je tente de relativiser pour me rassurer ? Peut-être un peu, en tout cas inconsciemment. Mais en même temps, là tout de suite maintenant, elle n'a rien d'effrayant cette cabane, par contre je ne peux m'empêcher de me souvenir de la crainte que j'ai ressenti en hiver quand je l'ai vu pour la première fois.

Blaze enchaine en m'expliquant que ceux qui viennent ne sont pas là pour passer une après midi tranquille entre amis mais plutôt pour un petit kiffe rapide. Lui parle j'imagine de se faire une petite frayeur, mais ma théorie sur le squat tient malgré tout la route, après tout, c'est l'endroit rêver pour chasser le dragon. Blaze ricane à ma plaisanterie et pendant un court instant, j'ai l'impression que c'est comme avant entre nous. Ca ne l'est pas, plus vraiment, mais au moins on est encore capable de raconter de la merde ensemble sans trop se prendre la tête. J'imagine que pour le moment on va rester sur des discussions purement superficielles mais il arrivera forcément un moment où il faudra qu'on discute sérieusement. Parce que je doute qu'on arrive à rester potes bien longtemps dans ces conditions là. Après avoir frappé trois coup, Blaze s'adresse au pseudo spectre de l'ennui et son petit speech me tire un petit sourire. Il fait ça pour la déconne ou est-ce qu'il y a un semblant de crainte derrière tout ça ? Aurait-il peur d'un quelconque spectre qui pourrait vraiment loger dans cette bâtisse ? Je ne cherche pas plus loin et je le suis dans la maison quand il finit par y pénétrer dedans. L'endroit est assez poussiéreux et il me faut quelques instants avant de voir quelque chose. Je constate avec étonnement que c'est beaucoup plus grand que je ne le pensais. On entre dans une grande entrée et je vois qu'il y a un escalier qui mène aux étages. "Si ça se trouve, il y a un serial killer qui emmenait ses victimes ici pour les torturer. Tout le monde entendait les cris mais jamais personne n'est venu le déranger. Tu m'étonnes que le gars il a continué à venir, il avait trouvé la planque parfaite !" Est-ce que les gens ont vraiment entendu des cris ou n'était-ce que le bruit du vent qui s'infiltrait quelque part dans la baraque et qui donnait cette impression ? Je ne sais pas, tout ce que je sais c'est que s'il y avait vraiment des cris et que personne n'a jamais rien fait, ne serait-ce qu'allait voir ce qu'il se passait dans cette cabane lugubre, c'est vraiment abusé.

"Si ça se trouve les aurors ont tout nettoyé derrière et se sont bien gardés d'en parler à qui que ce soit. Pas de corps, pas de crime...." Je ne porte pas les aurors dans mon coeur, entre mon oncle qui en était un avant sa reconversion et la mort de mes parents, j'ai un peu du mal avec cette profession. Je les imagine très bien tenter de couvrir leurs traces. Si jamais on découvrait qu'il y a eu des crimes atroces perpétrés ici et qu'ils n'ont jamais rien fait pour l'en empêcher, ça pourrait encore entacher plus leur réputation, déjà mise à mal depuis quelques années. Blaze me propose de visiter et j'ai le choix entre la cave ou les étages. On ne va pas se mentir, j'avais pas peur jusqu'à présent mais de là à aller dans la cave les yeux fermés, il y a encore un pas. "Allons voir ce qu'il se cache à l'étage !" Dis-je en montrant le haut de l'escalier d'un coup de tête.

J'esquisse un sourire amusé à l'attention de Blaze avant de détourner le regard sur ce qui m'entoure. "J'te fous une branlée à chaque fois, c'est plutôt moi qui vais cacher ton corps quelque part dans cette baraque sans craindre qu'on le découvre un jour." Répliquais-je avant de finir par le suivre à l'étage. Les marches grincent, difficile d'être discret ici. Clairement s'il y avait déjà quelqu'un ici, il sait déjà combien on est et où on se trouve. La poussière qui s'est accumulée depuis un long moment à l'étage m'étouffe et je tousse un peu. J'y passerai pas des heures ici, très clairement, mais je suis prêt à faire un effort pour faire plaisir à Blaze. C'est encore à se demander pourquoi je fais tant d'effort pour lui. Peut-être parce qu'il en fait aussi pour moi, allez savoir. En tout cas il n'y a rien de sensationnel à l'étage, pas plus qu'au rez-de-chaussée. J'imagine que la cave n'a rien de mieux à offrir et que ce n'est vraiment qu'une vieille bicoque en ruine qui n'a pas besoin de grand chose pour se casser la gueule définitivement. Est-ce qu'elle appartient à quelqu'un ? Si oui, pourquoi ne la détruit-il pas pour faire une belle baraque qui a de la gueule ? Est-ce que je suis vraiment le seul à ne pas comprendre pourquoi les gens tiennent tellement à cette ruine ? J'imagine que ça vient certainement du fait que je suis étranger à ce pays et que donc son folklore m'indiffère au plus haut point.

"L'idée est sympa, ça donnerait l'illusion qu'il y a des gens à l'intérieur. Mais tu veux faire comment ?" Techniquement, il suffirait de mettre une petite lampe avec un mécanisme qui tourne autour d'elle, avec des formes et leurs ombres pourraient danser sur les murs et devant la fenêtre, mais pour ça, il faudrait de l'électricité et qu'on soit un minimum doués dans ce genre de domaine et c'est clairement pas mon cas. Après j'imagine qu'il doit exister une solution magique, mais franchement j'ai pas des masses envie de chercher au tréfonds de mes souvenirs l'idée du siècle et je ne suis même pas sûr d'avoir l'idée du siècle au fond de la caboche. Blaze me demande s'il y aurait moyen de conserver un periculum et là j'avoue que je n'en ai aucune idée. Levant les épaules en signe d'incertitude je me contente de lui dire "C'est toi la tête d'ampoule du groupe, c'est à toi de me dire si c'est réalisable !" S'il m'a fait venir en pensant que j'allais lui être d'une quelconque utilité, il se fourre le doigt dans l'oeil. Je peux placer des bombabouses sur les chambranles de portes pour qu'elles éclatent sur la gueule des petits aventuriers en herbe en quête du grand frisson ou poser des pièges pour les faire flipper, mais dès qu'il est question d'utiliser des sortilèges spéciaux là c'est plus mon domaine. "Je connais quelques trucs moldus pour rentrer par effraction chez les gens..." Dis-je l'air de rien. Evidemment, avec la magie il suffit d'un simple sort pour ouvrir une porte, mais quand t'as pas ta baguette ou que tu veux vraiment être le plus discret possible, crocheter des serrures ça peut s'avérer utile, surtout quand on a encore la marque. C'est assez étrange d'entendre Blaze parler de mes parents, c'est pas vraiment un sujet qu'on aborde beaucoup ensemble. Je ne le fais en tout cas pas volontairement ou juste quelques allusions à eux, sans forcément rentrer dans les détails. Et puis c'est plus facile de le faire par mots interposés qu'en face à face.

Il n’y a pas un endroit dans cette cabane qui ne soit pas recouvert de poussière. De-ci, de-là, on peut reconnaître des traces de rongeurs, des toiles d’araignées ou des déjections un peu suspectes. On voit qu’à certains endroits, la poussière a été soulevé, signe d’une activité passée relativement récente. Il y a donc vraiment des gens qui viennent ici, volontairement. Cherchent-ils à se faire peur ou seulement un endroit tranquille où passer l'après-midi ? Peut-être que nous ne sommes pas les premiers à avoir l’idée de poser des pièges dans le coin mais clairement, soit cela remonte à trop longtemps pour en avoir encore des traces, soit cela n’a définitivement pas fonctionné. Serons-nous plus performant ? Là est la grande question. Blaze a une idée mais ignore comment la réaliser. C’est un peu le gros problème dans cette histoire, des idées, on peut en avoir à foison mais faut-il encore être capable de les appliquer derrière. Il me parle d’un mec, Dumbledore, qui savait faire un truc difficile. J’en suis ravi, vous n’imaginez pas, mais en quoi ça nous aide qu’il sache faire ça ? Ce mec, avant d’arriver à Poudlard, je ne le connaissais pas particulièrement, mais bordel que j’en entends parler depuis que je suis ici. Dumbledore par-ci, Dumbledore par-là, une vraie légende le mec. "Ca nous avance beaucoup ! Et j’imagine qu’il n’a pas laissé d’instructions pour expliquer comment s’y prendre j’imagine ?" Demandais-je sans grand espoir. Pour le moment on n’est pas plus avancé qu’il y a 5 minutes. Au rythme où on va, on va ressortir d’ici sans avoir fait quoi que ce soit de particulier. Ce ne serait pas un drame en soit, ça serait juste dommage d’avoir fait tout ce chemin pour rien. Encore que maintenant, je sais à quoi ressemble cette vieille baraque à l’intérieur.

Blaze a une autre idée et via la magie, il inscrit sur un bout de mur quelques mots. On est loin d’un truc de fou, on ne va pas se mentir. Mais bon j’imagine que pour l’instant c’est à peu près la seule chose qu’on est capable de faire. "Si on avait des bombabouses, on aurait pu les caler dans des coins de porte. Quand les gamins les auraient ouvertes, ils se les prenaient sur la gueule." J’imagine que quand tu ne t’y attends pas, ça doit quand même bien surprendre et si t’es un peu sur les nerfs en arrivant ici, tu frises la crise cardiaque assuré. Le sujet dévia sur ma vie en Russie et ma famille. Blaze voulu savoir si j’avais déjà fait des cambriolages et je haussais les épaules. "Fallait bien s’entraîner sur le terrain pour perfectionner ma technique..." Dis-je simplement, l’air de rien. En vrai, oui, j’ai déjà crocheté des portes, plus pour me mettre en situation qu’autre chose. Parce que clairement ce n’est pas la même chose que de s’entraîner sur notre porte que de le faire chez de parfaits inconnus la nuit. Mais mon entraînement c’était arrêté à crocheter la porte et à faire un tour chez des gens, une fois ou deux, sans rien voler. Mais c’était déjà grisant de se balader dans un appartement qui n’était pas le sien, à la lumière d’une lampe torche. Mon père avait choisi que des appartements où les propriétaires étaient de sortis, histoire d’éviter un maximum les ennuis. L’idée c’était que je m’entraîne, pas que je finisse en prison. "La première fois que j’ai crocheté une serrure qui n’était pas celle de l’entraînement, j’ai vraiment galéré. T’es en flippe parce que tu t’attends à chaque seconde que le propriétaire revienne, t’as les mains moites et t’as constamment l’impression d’entendre des bruits de partout. Mais avec le temps ce stress devient grisant..." Je ne sais pas comment expliquer ça, mais j’avoue que j’adore me mettre en danger. L’adrénaline se répand dans ton corps et t’as l’impression que tu peux tout faire.

C'est assez étrange de parler de ma vie en Russie. Je n'arrive pas à savoir si j'aime ou si je déteste. D'un côté, ça fait du bien d'en parler, j'ai parfois l'impression que c'était dans une autre vie tellement ma vie actuelle n'a plus rien à voir avec celle que j'avais à Moscou. Mais d'un autre côté, ça reste encore assez douloureux de repenser à tout ça. En fait c'est surtout de se rendre compte que cette vie-là est terminée, que plus jamais je ne connaîtrais de jour comme ceux que je raconte. Même si j'ai la chance de pouvoir retourner dans mon pays, qu'est-ce qui m'y attend ? Pourrais-je retrouver ma place au sein de ma famille ? Et qu'est-ce que j'y ferais ? Jusqu'à récemment, ma vie était toute tracée, je ne me posais aucune question. Je reprendrais le flambeau familial et je deviendrai un voleur, comme le reste de ma famille. Je me spécialiserai dans un domaine et je ferais en sorte d'être le meilleur. Mais aujourd'hui, cet avenir là à l'air d'être un peu remis en question. J'ignore si c'est la distance qui me fait me poser autant de questions ou la mort de mes parents. Ai-je envie de mourir jeune ? Ai-je envie de fonder une famille et d'abandonner mes gosses à la première couille venue ? Mais si je ne fais pas ça, je vais faire quoi de ma vie ? Parce qu'on ne va pas se mentir, je ne sais pas faire grand chose en dehors de conneries. Alors oui, je suis jeune, j'ai le temps de voir venir, mais je n'ai jamais été autant dans le flou, je suis assez perdu en ce moment.

"Pour ce qu'ils se voyaient ... t'sais, j'suis sûr qu'il avait oublié qu'il avait un frangin, jusqu'à ce qu'il apprenne sa mort ..." Je reste persuadé qu'ils n'étaient pas aussi proche que ce qu'il veut bien me faire croire. Mon père me parlait rarement de lui, je ne l'ai jamais vu, si ça se trouve, le mec a même essayé de coincer mon daron et le reste de ma famille. Mais bon, vu ses talents d'auror, mon père ne devait pas être bien effrayé par la menace. Le mec me parle d'un mec qui s'appelle Arsène Lupin, un héros cambrioleur selon lui. J'avoue que je ne le connais pas, mais je suis prêt à le croire. "On faisait du vol à l'étalage avec mes potes, histoire de s'entraîner un peu à le faire le plus discret possible." Mon objectif était de pouvoir devenir un bon pickpocket. J'étais pas aussi doué que mon pote Piotr qui avait littéralement des doigts de fée. J'ai jamais vu quelqu'un voler avec autant de dextérité dans le métro. Un sourire par devant et une main qui glisse dans la poche de derrière. Il m'a appris quelques trucs sympa mais franchement c'est chaud au début. Faut être rapide et adroit et j'avoue que je manque cruellement de discrétion. Mais ça reste amusant, même si ce passe-temps n'est pas au goût de tout le monde. Mon grand-père n'appréciait pas que je fasse ça. Selon lui, c'était bien trop inconscient et peu classe. Ma mère m'a dit qu'il ne voulait pas que j'attire trop l'attention sur nous, mais si je ne me fais pas choper, comment j'attire l'attention ? "On pourrait se faire le bureau du concierge, je suis sûr qu'il doit avoir des objets sympa dans son bureau." Lui qui confisque toujours les objets interdits, il doit avoir une belle collection maintenant. J'irai bien y faire un petit tour pour voir si on ne trouverait pas des trucs sympas à récupérer.

Blaze cherche une idée pour jouer un mauvais tour aux prochains visiteurs mais j'avoue qu'en dehors des pièges classiques, je ne vois pas. Je lui parle de bombabouses sur les portes et cela lui donne une idée. Il tente le charme de Cridurut, qui a l'air de fonctionner. Les prochains vont avoir une drôle de surprise. Il me tend sa baguette pour que je dise un truc effrayant et il me faut quelques instants avant de crier "Беги для своего выживания, прячься, если я найду тебя, ты мертв!"(Cours pour ta survie, cache toi, si je te trouve, t'es mort !) Je termine par éclater de rire, d'un rire aussi sadique et effrayant que j'étais capable de le faire. Le russe m'était venu tout seul et je me dis que c'est encore plus effrayant quand tu ne comprends pas ce qu'on te dit.

C'est vraiment étrange d'avoir ce genre de discussion avec Blaze. C'est certes censé être un bon pote mais jusqu'à présent, on a rarement abordé le sujet de la famille. Au fond on ne sait pas grand chose l'un sur l'autre et jusqu'à récemment, ça nous allait. Mais j'avoue que depuis notre dernière prise de tête, j'ai l'impression qu'on a atteint un point crucial de notre amitié. On se retrouve à devoir faire un choix important : en rester là et ne pas chercher à connaître l'autre ou alors essayer de mieux se connaître. La première option finira certainement par nous éloigner, la seconde reste plus mitigée. Il y a des chances qu'on décide d'arrêter de traîner ensemble parce qu'on aura découvert sur l'autre ne nous plaira pas, comme il y a des chances que cela renforce notre amitié, plutôt bancale en ce moment. J'imagine que si on a fait l'effort d'être ici aujourd'hui, c'est qu'on a envie de réparer les pots cassés, qu'on tient un tant soit peu à ce qui nous lie tous les deux et qu'on a envie de donner à l'autre une seconde chance. Mais est-ce que ça en vaudra la peine ? Là est toute la question. Au fond, qu'est-ce qu'on a à perdre ? Mes potes c'est à peu près le seul truc qui me fait tenir en ce moment. Sans eux, j'aurai déjà pété une pile et je me serai déjà enfuie. J'imagine donc que je peux faire un effort pour Blaze.

La Cabane n'est pas aussi sensationnelle qu'on me l'a dit. Je trouve que c'est beaucoup de bruit pour rien. C'est parfois à ce demander si ce que j'ai appris sur les années précédents mon arrivée sont aussi horrible qu'on a bien voulu me faire croire. Non parce que maintenant que je suis dans cette Cabane qui est réputée hantée et effrayante, je me rends compte que les gens exagèrent beaucoup. Donc s'ils le font pour cette Cabane, qui me dit que ce n'est pas le cas pour tout ? A méditer. En tout cas l'idée de Blaze me plait bien et je me prête volontiers au jeu. Quand il me tend sa baguette pour que je sorte un truc cool pour le Cridurut je mets quelques secondes à trouver avant de crier dans ma langue maternelle. Qu'on se le dise, j'aurai pu sortir n'importe quoi, personne ne comprendra un mot. C'est un peu ça l'avantage d'être un étranger dans ce pays, je peux balancer tout ce que je veux dans ma langue maternelle sans que personne n'ait à me dire quoi que ce soit. Emballé par mon idée, Blaze se met à rire de concert avec moi avant d'arrêter son "enregistrement". Le piège est fin prêt, ils ne vont pas être déçu d'être venu les prochains à passer dans le coin. Blaze veut lancer la rumeur d'un fantôme russe dans la cabane et je le suis de bon coeur. Mettons un peu de mon pays dans leur vie pathétique, ça ne leur fera pas de mal.

En descendant les escaliers, Blaze me demande si je continue à voler des trucs ou si j'ai arrêté. Je hausse les épaules, plus par réflexe que comme réel réponse. "Moins souvent qu'avant ..." Commençais-je par répondre, ayant plus gardé mon habitude de brutaliser mes camarades que de les voler. Je le fais encore un peu, parce qu'on ne perd pas ses bonnes vieilles habitudes, mais ce n'est pas quelque chose que je fais souvent. Peut-être qu'au fond, ça a perdu un peu de son intérêt ici, je ne sais pas. Ou alors j'ai passé trop de temps à tenter à me faire ma place ici pour vraiment continuer cette pratique, je ne sais pas. Tout est tellement différent ici, qu'il m'a fallu un grand temps d'adaptation. Mais je ne suis pas contre de revenir aux bonnes vieilles habitudes. "T'as une cape d'invisibilité et tu me l'aurai caché ?" Répliquais-je un brin amusé. Dans l'idée, il n'a pas tort. Evidemment que si on associe la magie à tout ça, on pourrait voler plus de choses, mais ça dénaturerait un peu la chose aussi. L'amusement c'est de parfaire sa technique pour être le meilleur voleur possible et arriver là où les autres échoue. Avec la magie, même Cameron l'Incestueux pourrait voler la sucette à un bébé sans qu'il ne le remarque. Où est le fun ? Où est le risque ? Il n'y aurait plus d'enjeu, plus de talent. "C'est sur que la magie aiderait ... mais j'aime l'idée qu'il y a une part de talent et de risque. Je crois que ça perdrait beaucoup d'intérêt à mes yeux si j'y mêlais trop la magie. La cape d'invisibilité c'est pour les petits joueurs, je la laisse à Cameron le Pervers." Je ne dis pas que je ne comprends pas l'idée, juste qu'à trop vouloir se rendre la vie facile, on en perd la saveur. Le vol c'est avant tout une histoire de rapidité, d'agilité et de discrétion. J'aime pas l'idée d'être sheaté. Après je ne suis pas contre l'idée qu'il utilise la magie pour les vols, juste que si c'est pour se reposer dessus, j'en vois pas l'intérêt.

Je ne sais pas où va nous mener cette discussion mais clairement ce n'est pas déplaisant de pouvoir plaisanter à nouveau ensemble. J'étais venu à reculons à ce rendez-vous et même si la Cabane est naze, j'avoue que je n'ai pas passé une si mauvaise après-midi en sa compagnie. Ca fait plaisir de voir qu'on arrive encore à bien s'entendre, malgré notre prise de tête récente. Et puis c'est cool de pouvoir parler de vol sans qu'on me regarde de haut ou scandalisé. Oui, c'est mal, blablabla, mais on s'en balance un peu non ? C'est parce que c'est interdit que c'est grisant. Si on devait toujours faire ce qu'on nous disait, où serait le fun dans l'histoire ? Bon ok, je ne ferais peut-être pas tout ce qui est interdit, soyons clair. Je ne me vois pas buter quelqu'un sous prétexte que c'est interdit et que j'aime défier la loi, j'ai encore mes limites. Mais le vol, après tout, on ne fait de mal à personne. Si c'est quelque chose de très cher, on peut partir du principe que les assurances sont là pour rembourser la personne, donc techniquement elle ne perd rien et si c'est une broutille, on ne va pas nous chier une pendule pour ça. Par contre j'avoue que les propos de Blaze me font un peu marrer. Je crois qu'il a regardé trop de films d'action pour penser tout de suite à l'hypothèse du kidnapping. Encore que, je n'ai de cesse de me demander si mon oncle et bien mon oncle et si on a pas à faire à une sorte de kidnapping. "Et puis c'est plus classe auprès des nana de vanter ses talents et montrer ton agilité..." Répliquais-je amusé.

Le soleil commençait lentement à se coucher, il était grand temps de quitter cette baraque pourrie. Cependant je n'avais plus vraiment envie de rentrer, j'étais plutôt motivé à bouger au village pour aller boire un verre et imaginer un plan pour voler des trucs dans le bureau du concierge. Je me tournais donc vers Blaze en bas des escaliers "On va se boire un verre ? On discutera plan d'attaque là bas !" Répliquai-je avant de me diriger à l'extérieur de la Cabane, Blaze sur mes talons. Finalement, même si elle ne valait pas tant le coup que ça, au moins on avait passé un bon moment et j'avais hâte de savoir si les prochains allaient fuir comme des tarlouzes ou non. Ca serait drôle de savoir qu'on a terrorisé quelques premières années et qu'ils n'oseront plus rentrer dans cette Cabane avant un long moment. On va lui redonner un petit coup de neuf à la réputation de cette vieille bicoque.