explications car flemme de mp:

C’était insensé, de se sentir si légère après la victoire de son équipe contre les Gryffondor. C’était pourtant bien le sentiment de Casey alors qu’elle quitte les vestiaires, un sourire plus accentué se posant sur ses lèvres quand elle reconnaît la silhouette de Brooklyn qui l’attend, presque exactement là où elle se tenait le jour où son équipe avait remporté la Coupe des Quatre Maisons. Elle venait de laisser son équipe avec la promesse d’une soirée pour fêter cette victoire - pour fêter bien plus que ça. C’était une impression confuse que cette sensation d’avoir créé un véritable lien avec ses camarades qui étaient, pour la plupart, de parfaits inconnus en début d’année. Cela faisait des années qu’elle jouait aux côtés d’Avalon ; elle connaissait Mallory et croyait se souvenir qu’elles avaient été approximativement proches, fut un temps ; savait bien entendu qui était Cameron et Blaze n’était pas le plus inconnu de tous. Mais ils n’étaient rien d’autres que des noms composant une même maison, puis une même équipe et le terme prenait vraiment tout son sens plusieurs mois après.

Les quelques heures restantes de l’après-midi, elle les passa avec le Serpentard, à déambuler dans le Parc sans réel but et sans besoin d’en chercher aucun, jusqu’à l’heure du dîner qu’elle passa également avec lui. Souvent, bien trop souvent, ses pensées s’envolaient malgré elle vers son rendez-vous du lendemain. Felicia, Finnbjörn et elle-même réunis pour mettre le point final à ce qui les avait lié toute une année. Le dernier match de la saison qui marquait la fin du Quidditch en équipe, la potion qui arrivait à son terme, les examens qui dessinaient la fin d’une année… Une année placée sous des signes plutôt positifs si on exceptait ces problèmes d’esprit et de médicaments. Elle n’avait jamais été si proche de Brooklyn, quand bien même son coeur lui jouait une mélodie bien saccadée et trop étrange à son goût. Elle était capable de dire sans sourciller et sans hésiter qu’elle avait des amis. Elle avait avancé sur la voie de la connaissance magique malgré ses migraines. Et celles-ci disparaîtraient bientôt. Demain. Elle l’espérait. Il le fallait. Elles ne pouvaient pas avoir raté cette potion, même si tellement d’inconnues subsistaient. Au fond, Casey avait pris sa décision depuis son passage à l’Infirmerie. Elle essaierait, quoiqu’il lui en coûte, parce que c’était là sa dernière chance de retrouver ce qui avait toujours été un acquis. Un esprit sain, une intelligence débridée, et des capacités intellectuelles qui avaient longtemps été tout ce qu’elle possédait de certain. Alors oui, demain, elle sacrifierait ce qui était à la hauteur de son voeux.

Était-ce une forme de mélancolie qui l’enveloppait tandis qu’elle souhaitait une bonne soirée et montait les marches en direction de la Tour des Serdaigle ? Ou bien un pressentiment instinctif qui lui soufflait que plus rien ne serait comme aujourd’hui. Peut-être un savant mélange des deux, rehaussé d’un sentiment insouciant face à la soirée qui l’attendait et son équipe au complet. Quand sa bonne réponse à l’énigme de la statue la fit s’effacer, Casey pénétra dans la Salle Commune enveloppée de ses pensées, sans vraiment prendre conscience du monde qu’il y avait avant que les exclamations de joie qui résonnaient ne l’atteignent. Son regard confus parcourut l’assemblée, à la recherche des seuls avec qui elle souhaitait réellement fêter cette victoire. Rien de personnel concernant sa maison, mais elle ne les connaissait, pour la plupart, que de vue. Répondant brièvement aux différentes félicitations qui parsemèrent son chemin, elle parvint cependant à retrouver Cameron dans un coin de la grande pièce qui n’avait jamais été si encombrée, quelqu’un lui fourrant un verre entre les mains. Tu vas bien ? Où est Mallory ? Et tu as vu Avalon ? Elle était certaine de distinguer des bouteilles qui n’avaient rien à voir avec du jus de citrouille et quantité de bonbons en tout genre. Depuis quand les Bleus et Bronze étaient-ils adeptes de ces soirées ? Surtout qu’il n’était pas vingt heures et qu’ils n’avaient pas non plus gagné la Coupe.

Évoluant tel un sultan dans son royaume, Blaze semblait aussi heureux qu’un paon. Il n’était sûrement pas étranger à cette fête. Mais il ne devait pas avoir bien l’habitude de côtoyer les propres élèves de sa maison : la fête ne dura guère longtemps, quand bien même Casey n’avait aucune idée de l’heure à laquelle tout ceci avait début, et rapidement, la Salle se désemplit, ne restèrent plus que quelques groupes qui se formèrent selon les habitudes, et l’équipe retrouva son unité. Blaze avait un air légèrement dépité, mais il ne se laissait jamais abattre et reprit bien vite son éternel aplomb. C’est de toi, tout ça ? demanda la jeune femme en reportant son regard autour d’eux alors que le jeune garçon, fidèle à lui-même, ramenait bouteilles et friandises qui restaient en quantité. Ils s’installèrent, non sans proposer à quelques élèves restant encore de se joindre à eux, sur les fauteuils et au sol dans un cercle qui n’était pas sans rappeler celui de leur toute première soirée, après la défaite face à Serpentard. Je crois que nous pouvons affirmer avoir fait une belle saison, même si nous n’avons pas remporté la Coupe. Et, levant son verre, elle décida de trinquer avec eux, l’alcool amer lui tapissant la gorge, oubliant, un instant, ce qui l’attendait demain et ce qu’elle laissait derrière elle.

Cameron était seul au moment où elle le rejoignit et il semblait en savoir aussi peu qu’elle-même sur l’endroit où se trouvaient les autres membres de l’équipe. Enfin, où se trouvaient Avalon et Mallory, car il était presque impossible de manquer Blaze qui se faisait une joie de récupérer toutes les félicitations et l’enthousiasme de leurs camarades de maison. Tu as l’air heureux remarqua la brune en tourna son regard bleuté en direction de Cameron, dont les traits affichaient un mélange de fierté et d’une joie qu’elle ne l’avait jamais vu arborer qu’en présence de sa jumelle. Je reviens, je vais me changer s’excusa-t-elle auprès du jeune homme avant de s’éclipser dans son dortoir où régnait un calme rassurant. Elle s’était rapidement douchée et avait troqué ses affaires de Quidditch contre celles qu’elle portait ce matin après le match, et laissa donc tomber le sac qu’elle avait porté avec elle toute l’après-midi, avant d’en faire de même, s’étendant quelques minutes sur son lit, son attention se perdant dans les nervures du bois du baldaquin. Puis, avec un soupir, elle se redresse, troque ses vêtements de la journée pour un pantalon fluide bleu nuit et un débardeur noir, confortables et passe-partout, mais néanmoins toujours élégants, avant de retrouver le brouhaha de la Salle Commune. Il n’y avait pas de trace d’Hadley, ni d’Avalon, et les jumeaux s’étaient retrouvés entre temps. Alors la jeune femme déambula en silence, occupant ses mains d’un verre puis un second, accueillant les divers encouragements et félicitations d’un sourire de moins en moins sur la retenue à mesure que l’alcool lui montait à la tête.

Et puis, la masse se réduisit progressivement, et ils se retrouvèrent bientôt entre eux, Casey prenant alors la peine d’interroger Blaze sur son rôle d’organisateur. Son rire valait une affirmation, même s’il la nuança de quelques mots. Tous avaient les doigts enroulés autour d’un verre, le visage légèrement hébété de ceux qui n’en sont pas à leur premier. Il flottait une douce entente entre eux tous qui contrastait agréablement avec leur dernier après-match, à l’Infirmerie. Levant finalement son verre, la brune se fendit de quelques paroles sincères mais succinctes, qui furent reprises par les autres et lui arrachèrent un sourire qui vint rosir ses joues. Son regard, lui, voguait de Blaze, installé tel un roi sur son trône de velours, aux jumeaux, collés l’un à l’autre dans un ravissement enfantin, à Avalon, moins suspicieuse et renfermée qu’à l’ordinaire. Et elle, part de tout ça. Cette mélancolie qui l’enveloppait depuis quelques jours et se faisait plus oppressante à mesure que les heures passaient, la rapprochant inexorablement de ce demain plongé dans un brouillard opaque, la poussa à porter de nouveau son verre à ses lèvres. D’ordinaire, elle ne buvait pas assez pour dépasser le stade de la légère ivresse, celle qui assommait un peu ses sens mais la laissait suffisamment maîtresse d’elle même. Ce soir pourtant, elle ne comptait plus vraiment l’alcool ingurgité.

L’espièglerie de Blaze choisit Cameron et Mallory comme premières victimes. L’esprit un peu ailleurs, le corps pourtant bien présent, Casey ramène ses pieds sur le siège, ses genoux à sa poitrine, et laisse sa tête tomber au creux de sa paume, son regard cobalt se promenant tranquillement sur ses camarades qui, baguette tendue, se tenaient prêts à relever le défi. Alors que Cameron tentait vaguement de fixer la chaussure qui lui avait été lancée, son air concentré complètement assassiné par ce qu’il avait certainement avalé cette dernière heure. Entre temps, une jeune fille avait demandé à se joindre à eux, encouragée à le faire vivement par Blaze, aussitôt prise à partie par Mallory. C’était un plaisir de voir cette dernière se montrer un peu plus ouverte aux autres qu’à l’ordinaire, comme si, finalement, l’alcool n’avait pas que des mauvais côtés, mais aussi celui, bienheureux, de délier leurs méfiances respectives et de les rapprocher. C’était sûrement bien dommage, pour des adolescents, de devoir passer par ce biais-là pour en arriver à ce point-là, mais au moins y parvenaient-ils. La jeune femme noya son sourire dans son verre en écoutant la formule alambiquée de Cameron et ne douta pas un instant de ce qui allait suivre : à savoir, rien du tout. C’était plus de l’ordre de la comptine que l’on récitait aux enfants qu’un réel sortilège de Métamorphose.

Maître du jeu, Blaze fait rouler une bouteille en direction de Cameron pour l’enjoindre à boire, avant de lancer un nouveau défi, d’une voix un peu plus pâteuse encore. Son sourire part à la conquête de Mallory, la nouvelle venue, puis Casey, sur lequel il s’arrête un peu plus. Un Bloclang ? Et qui va le lancer ? Toi ? Je peux le faire, ce serait moins risqué. Encore que l’on ne pouvait jamais être certain de rien avec la magie, mais elle se sentait les idées suffisamment claires pour pouvoir le faire. Et, en même temps, elles ne l’étaient pas assez pour résister à l’impulsion de Blaze qui avait finalement décidé qu’elle serait la victime de son petit challenge. Casey resta muette une petite seconde, l’esprit confus, hésitant. Ce n’était pas raisonnable, ce n’était pas sage. Aussi bien de se faire lancer un sortilège par un adolescent alcoolisé que de tenter de boire son verre ensuite, avalant ainsi un peu plus d’alcool. Et en même temps, n’allait-elle pas faire un milliard de fois pire dans quelques heures, ingurgitant sans sourciller une potion qui, pour ce qu’elle en savait, pourrait la tuer sur le coup ? Peut-être que, sans ça, la brune aurait sagement refusé. Mais avec cette donnée dans l’équation, elle se fendit finalement de l’ombre d’un sourire et hocha la tête. Néanmoins, au moment où il pointe sa baguette sur elle, la brune sent une pointe d’appréhension la saisir. Et si… avant que ses craintes n’aient pu prendre une forme plus tangible, Blaze lance le sortilège et la jeune femme sent sa langue se coller à son palais. Bon. Elle porte son verre à ses yeux, encore plein à moitié, et décide que ce sera suffisant. Elle laisse couler de l’alcool entre ses lèvres, veillant à ne pas s’étouffer, mais un peu de liquide lui échappe et lui coule sur le menton. Dans un sursaut, elle avale ce qu’il lui reste d’alcool pour ne pas tout recracher, tâchant un peu son haut au passage, mais s’en sortant finalement pas trop mal. Ne restait plus qu’à rompre le sortilège, et déjà son verre se faisait remplir par l’un de ses camarades.

Dés lancés ici pour le sortilège et la réussite de Casey