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Message(#) Sujet: (bluebell) I'll have your back if you have mine. (bluebell) I'll have your back if you have mine. EmptyMar 14 Avr - 17:12

bluebell sherwin + maxwell carter

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Tight like a rope, try to not reach for memories. Lover, lover, what have we done ? We made our heart leap, then it gave up. Lover, lover, let me in. You came in the door like thunder, then hit the floor like thunder. Laying me down you wonder. You came towards like thunder.

La veille au soir, Max avait clairement perdu le contrôle devant la presque totalité des élèves de Poudlard. Ce baiser auquel il ne s’attendait absolument pas entre Carla et Finnbjörn l’avait mis hors de lui, et le garçon avait été totalement incapable de garder son calme et de rester tranquillement assis à la table des Poufsouffle. Depuis qu’il n’était plus avec la jeune femme, il avait déjà entendu des rumeurs, des histoires, des bribes d’informations … il savait que certains mecs avaient réussis à passer entre les mailles du filet, que malgré toutes les précautions qu’il prenait pour les tenir éloigner, certains étaient beaucoup plus tenaces qu’il ne pouvait se l’imaginer. Mais jusqu’à présent, ça avait toujours été des paroles, des histoires de secondes mains racontés dans la salle commune ou au détour d’un couloir. Jamais auparavant, Maxwell n’avait dû subir ce spectacle en personne. Alors forcément comment réagir dans ce genre de cas ? Emotionnellement parlant, il n’était clairement pas prêt à voir une telle scène. Forcément, il s’était donné en spectacle en les rejoignant, en poussant Finn, et en essayant de blesser Carla. Son égo en avait sacrément pris un coup ce soir-là, et en rentrant à sa salle commune, il avait passé sa soirée à ruminer, tout en prenant soin de s’en prendre à l’un des premières années. Le pauvre gamin était rentré dans la salle commune tout guilleret et avait eu le malheur de tomber sur la mauvaise humeur de son ainée. Et pour faire court, il avait fini les larmes aux yeux dans son dortoir. Franchement ce n’était pas vraiment cool de sa part, mais Max n’avait pas réellement eu le temps de s’attarder sur la question.

Le lendemain, le jeune homme se leva de toute aussi mauvaise humeur. Il avait du mal à sortir de son lit. Et pourtant c’était dimanche, il n’avait même pas besoin d’aller en cours, et avait toute la journée pour profiter. Mais visiblement il voulait trainer encore un peu. Il fut à nouveau réveillé un peu plus tard par Fitch qui lui balança une lettre à la gueule. Apparemment, il avait reçu du courrier. Le jeune homme se redressa donc et déchira l’enveloppe pour découvrir ce qui l’attendait à l’intérieur. Bon, c’était quelqu’un qui l’avait vu se donner en spectacle hier soir … GENIAL. Mais le poufsouffle retrouva quand même son sourire en voyant que cette fameuse personne insultait Finn. Cool, un possible allié peut-être ? Etrangement cette lettre lui avait fait un peu retrouvée le sourire. Il ne connaissait cette fille que vaguement de nom pour être totalement honnête. Il ne lui avait jamais parlé avant aujourd’hui, surement parce qu’ils n’avaient pas beaucoup de cours en commun, ou simplement parce qu’avant aujourd’hui, rien ne prédisait ces deux là à se côtoyer. La jeune femme était en quatrième année, et à Serpentard, donc de ce fait, leurs temps ensemble ne pouvait qu’être très limité. Piqué par la curiosité de ce message, Max avait pris la décision d’y aller. Pour une fois que tout le monde n’était pas contre lui dans ses histoires avec Carla, il n’allait clairement pas cracher sur une telle invitation.

La demoiselle lui avait donc donné rendez-vous en fin d’après-midi près du lac. Visiblement elle voulait parler projet. Max n’avait pas la moindre idée de ce qui la liait de près ou de loin à cette histoire. Il faut dire que de base il ne connaissait ni Bluebell ni réellement Finn, alors il n’était pas sûr du lien entre les deux personnes, mais il faut croire que le garçon allait le découvrir bien assez vite. Il avait en plus de cela une bonne partie de l’après-midi pour retrouver Cab, son frérot de toujours. Et ce fut d’ailleurs ce qu’il fit. Les deux garçons passèrent la plupart de leur après-midi dans un coin reculé du parc, histoire de boire une petite bière tranquille et de fumer un peu sans se faire choper. Ce qui était bien avec Cab, c’est qu’il n’était pas relou. Il savait que son pote n’avait pas réellement envie de parler de toute cette histoire avec Carla, et il n’avait pas fait de commentaires là-dessus. Lui c’était un vrai pote. Et finalement en fin d’après-midi, comme prévu, le garçon se bougea de leur petite cachette histoire de retrouver Bluebell près du lac noir. Pour une fois il était à l’heure, et la jeune femme se trouvait déjà sur les lieux. Bonne chose, comme ça, il n’aurait pas à l’attendre. Il s’avança donc vers elle d’un pas assuré, assez curieux de découvrir ce qu’elle avait à lui dire.

– Bluebell, c’est ça ? Je crois que jamais je me serais imaginé qu’on se retrouve un jour ici en tête-à-tête.

Commença le garçon. Il était clair qu’ils formaient tous les deux un du plutôt improbable. A croire que la colère et la haine rapproche facilement les gens finalement. Parce que niveau colère, Max est plutôt servi. Très remonté contre ce bouffondor, il aurait bien aimé pouvoir se défouler directement sur son visage prétentieux. Quant à Carla, il ne savait pas réellement quel genre de sentiment elle lui inspirait maintenant : de la colère ? du mépris ? de l’agacement ? Etrangement en fait, il ne s’attendait pas réellement à ce qu’elle puisse faire quelque chose comme ça simplement pour le plaisir de lui faire du mal, mais elle avait surement eu raison, parce qu’en soit elle avait plutôt pas mal réussi son pari.

– Si tu veux que je dégomme le visage de Finn, j’suis partant, et avec le sourire en plus de ça. C’est quoi ton deal avec lui d’ailleurs ?

Demanda le jeune homme, parce qu’après tout s’ils allaient devenir alliés, c’était peut-être le genre d’information dont il avait besoin de savoir.


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August P. Rowle

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Message(#) Sujet: Re: (bluebell) I'll have your back if you have mine. (bluebell) I'll have your back if you have mine. EmptyMar 14 Avr - 18:48

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I'll have your back if you have mine | ft. Maxwell

C’était un merveilleux dimanche ensoleillé de printemps. Les oiseaux chantaient, le soleil dardait ses rayons dans le parc, la fin d’année approchait doucement derrière les fleurs écloses. Oui, il s’agissait d’un dimanche splendide comme Poudlard n’en avait pas accueilli depuis longtemps, mais la seule chose qui intéressa Bluebell en cette belle matinée fut de retrouver l’identité de celui qui avait agi à sa place en séparant Finnbjörn et Carla.

Finnbjörn et Carla. Cette seule pensée l’avait obnubilée toute la soirée. Ce n’était pas tant le fait de l’avoir vu en présence d’une fille - c’était plutôt, disons, la somme de plusieurs facteurs, comme le fait qu’il ait porté ce manteau, symbole d’une alliance déchue et d’un bras de fer qu’elle avait perdu, tout en tenant sa main à cette fille effrontément, en pleine Grande Salle. C’était somme toute l’humiliation qu’il lui avait fait subir. Une invitation à la revanche. La colère qui avait secoué ses entrailles ne s’était pas apaisée ; mais au moins sa raison avait repris le dessus sur la fureur qui avait agité ses membres. Alors Bluebell décida de procéder méthodiquement : lorsqu’elle parvint à retrouver le nom de Maxwell Carter, elle s’empressa de lui écrire une lettre pour une invitation des plus saugrenues. Ce type avait fait preuve d’impulsivité et d’amertume : il avait de la rancœur envers Yaxley. Il ne lui en avait pas fallu plus pour comprendre qu’elle avait besoin de s’unir à lui pour préparer le prochain scandale qui saurait titiller les nerfs de Finnbjörn. Et rien, en cette merveilleuse matinée, ne lui semblait plus belle que la perspective de rendre son coup au Norvégien.

Une fureur nouvelle était née en elle pendant cette journée. Ce n’était plus de la honte, ou du dégoût : c’était un enthousiasme sordide, qui la fit s’apprêter comme si cette journée allait être des plus importantes. Bluebell attendait ainsi sur les berges du lac son invité avec un sourire de complaisance inquiétante. Ses longs cheveux ébène étaient encore légèrement humides de la douche qu’elle avait prise ; ils ondulaient au gré de la brise légère qui soufflait sur la rive. Son élégant chemisier blanc, enfoncé dans un jean clair, donnait un côté professionnel à ce rendez-vous amical, comme si elle s’apprêtait à conclure une affaire à un taux d’intérêt très élevé.

Maxwell était ponctuel. Bluebell le gratifia d’un large sourire. Il avait meilleure allure que la veille ; il avait même une certaine prestance maintenant que ses traits n’étaient plus tiraillés par la colère. “Moi de même, Maxwell”, répondit-elle en posant sa main au-dessus de ses yeux à la manière d’une visière pour pouvoir regarder le garçon malgré le soleil brillant derrière lui. On lui avait dit, alors qu’elle enquêtait sur le jeune homme, qu’il était sang-mêlé ; mais il valait déjà mieux que les sang-de-bourbes, et de toute manière, on juge une arme sur ses capacités, par sur sa provenance. “Mais je suis vraiment ravie que tu aies accepté ce rendez-vous…” Elle était sincère, c’était déjà une bonne chose qu’il soit capable de répondre à une inconnue avec cet objectif commun. Il fit ensuite une réflexion sur ce qu’il était disposé à accomplir, arrachant un sourire amusé à la jeune fille qui jeta un œil au lac sur sa gauche. La longue étendue d’eau, irisée ça et là par les rayons du soleil, semblait calme et reposée, un peu comme les deux jeunes gens pouvaient en avoir l’air de prime abord. Mais leurs abysses étaient bien plus sombres. “Même si ça me ferait très plaisir, je pense malheureusement qu’on va devoir y aller par étape.” Elle tourna à nouveau son visage vers le garçon, tandis qu’une brise vint agiter ses cheveux. C’est qu’ils formaient un duo surprenant mais prometteur. La petite brune aux yeux bleus et le grand blondinet, la vipère et le costaud. Elle l’observa un instant en gardant le silence, réfléchissant à la manière dont elle allait présenter ses rapports avec Finnbjörn, pour en dire assez mais pas trop. Passant une main dans sa chevelure pour ranger une mèche derrière son oreille, elle commença à avancer vers le cœur du lac en suivant un long ponton, en invitant Maxwell à en faire de même d’un mouvement de tête. Elle n’était pas à l’aise à l’idée de se confier à cet inconnu, mais s’ils voulaient former une paire digne de ce nom, ils se devaient d’être transparents l’un envers l’autre. “Disons qu’entre lui et moi, ça a toujours été… Tendu. On était très proches avant, et puis, comme tu dois déjà le savoir, il a perdu la mémoire l’été dernier. Il a ensuite essayé de retrouver mon amitié, mais, ce n’était plus vraiment comme avant.” Elle marqua une pause, observant ses baskets blanches alors qu’ils avançaient tranquillement. C’était bizarre, de faire un tel résumé à voix haute. Un exercice plus compliqué qu’elle ne l’aurait cru. “Un soir, on est sorti dans la Forêt Interdite. Il m’a donné son manteau parce que j’avais froid. Ce soir-là, on a retrouvé un peu de ce qu'on avait perdu. Mais ensuite…” Ensuite quoi ? C’était flou. A dire la vérité, il ne s’était jamais rien passé de grave entre eux, à part une silencieuse guerre des égos. “Je t’épargne les détails, mais disons qu’il m’a humiliée à plusieurs reprises, sans raison, en s’en prenant jusqu’à ma famille. Il a réussi à me reprendre le manteau en s’infiltrant dans mon dortoir, et il a osé se pavaner avec hier en pleine Grande Salle, comme si c'était un trophée de victoire, tout ça en embrassant…” Elle ne conclut pas sa phrase, s’apercevant que ce dernier détail n’était pas censé la mettre dans un tel état. “Tout ça parce que je suis la seule à m'être aperçue qu'il est devenu quelqu’un d’autre.” Une déclaration de guerre ouverte. Peut-être que Maxwell ne comprendrait pas combien Finnbjörn méritait sa revanche ; mais à ses yeux, il n’était qu’une exécrable vermine, surtout parce qu’il avait joué de sa confiance et touché son égo.

Bluebell cessa de marcher et se tourna vers le lac dans un instant de contemplation silencieuse. Elle tourna ensuite son visage vers Maxwell, dont les cheveux blonds étaient baignés de soleil. “À ton tour. Qu’est-ce qu’il s’est passé avec Carla pour que tu aies eu cette réaction ? demanda-t-elle finalement dans un sourire amusé empreint de curiosité. C’est qu’en apprendre davantage sur son ennemi était une phase importante dans l’élaboration d’une stratégie, et que Maxwell pourrait certainement l’aider rien qu’en lui en expliquant davantage sur cette Carla.

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Message(#) Sujet: Re: (bluebell) I'll have your back if you have mine. (bluebell) I'll have your back if you have mine. EmptyMar 14 Avr - 21:45

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Pour une fois, Maxwell était ponctuel. Il n’avait jamais eu dans l’intention de faire attendre la jeune fille, encore moins puisque c’était elle qui était venue à lui dans une lettre. La demoiselle avait clairement piqué sa curiosité avec les mots écrits sur son parchemin. En plus de cela, le poufsouffle était encore très énervé de la soirée de la veille. Sa rancune était toujours aussi forte malgré la bonne nuit de sommeil, et il avait hâte de savoir ce que sa camarade avait en tête. Tout comme lui, elle semblait avoir été énervée par les agissements de la soirée. A quel degré ? Ca il l’ignorait encore, mais il allait surement le savoir dans peu de temps. Lui était totalement sorti de ses gonds en voyant Carla galocher un mec, et malgré les paroles de son frérot, le calme n’était toujours pas revenu. Dégouté par ce qui s’était passé, il avait du mal à chasser cette image de sa tête. Il arriva donc près du lac où il retrouva la verte et argent. Elle l’attendait déjà et semblait plutôt contente de le voir arriver puisqu’elle lui offrit un large sourire. Cela détendit le garçon quelque peu qui lui adressa un sourire en retour. Max appréciait son état d’esprit plutôt accueillant. C’était assez rafraichissent, surtout pour deux élèves qui ne se connaissaient que trop peu en fin de compte. Il aurait peut-être la chance de trouver en Bluebell une alliée, quelqu’un qui le soutiendrait face à cette situation qui lui avait clairement échappé. Max décida de faire une petite blague en lui annonçant que si elle voulait qu’il refasse le portrait de Finn, il se porterait volontaire avec plaisir. La demoiselle déclina tout de même avec un sourire, pensant qu’il serait plus judicieux d’y aller par étape. Elle n’avait peut être pas tord au fond, parce que s’il continuait à s’afficher de la sorte, le jeune homme allait surement s’attirer un tas de problème avec le corps professoral. Déjà qu’il était plutôt mal barré après sa confrontation avec Thor.

Le poufsouffle ne savait pas réellement à quoi s’attendre avec la jeune femme. Elle aurait pu se moquer d’elle, et être en réalité une copine de Carla qui venait simplement pêcher des informations … Mais Max avait vite chassé cette idée de son esprit, il avait l’impression qu’elle était tout aussi sincère que lui dans cette histoire. Rien n’aurait pu les rapprocher sinon cette histoire. Après tout, ils ne fréquentaient pas les mêmes personnes, pas les mêmes cours, ils n’étaient pas dans les mêmes maisons et avaient surement des activités extra scolaires complètement différentes. Pour autant, c’était une cause commune qui les avait placés sur le même chemin. Les deux adolescents marchaient tranquillement sur le ponton du lac, au moins ici ils ne risquaient pas de se faire surprendre par des petites fouines. Le garçon lui demanda finalement ce qu’était son deal avec Finn. Pas qu’il veuille jouer les garçons indiscrets, mais plus ils comprenaient leurs motifs respectifs, plus il serait facile de s’allier. Maxwell savait à quel point cela pouvait être dur de se confier, encore plus à quelqu’un qu’on ne connaissait pas. Il n’allait pas lui jeter la pierre. Lui était de ce même genre, il n’aimait pas s’ouvrir, il n’aimait pas parler de lui ou de ses sentiments. Il détestait ce sentiment de vulnérabilité. La plupart du temps, il gardait ses pensées pour lui. Est-ce que c’était la meilleure des techniques ? Probablement pas, mais en tout cas c’était son moyen de fonctionnement.

Alors la jeune femme commença à ouvrir la bouche. Elle lui expliqua que ses relations avec Finn avaient toujours été tendues. Max eut un faible sourire, il comprenait plutôt bien ce genre de relation, ayant sensiblement la même. Elle lui rappela qu’il avait perdu l’été dernier. Maintenant qu’elle le disait, Max se souvenait avoir entendu parler de ça. Cela devait être horrible comme sensation. Déjà pour lui, mais il ne pouvait même pas imaginer ce que Bluebell avait pu ressentir. Après tout, c’était elle la personne qui avait gardé tous ses souvenirs et qui devait faire le deuil d’une relation qui n’était plus. Elle avait eu l’impression de retrouver cette complicité, ce lien spécial qu’elle avait lui l’espace d’une soirée et finalement elle avait eu tord. De ce qu’elle lui disait, elle avait vécu des humiliations. Elle avait cité le manteau deux fois, comme si c’était un détail capital dans cette histoire. Peut-être parce que c’était la représentation de ce qu’elle n’arrivait plus à avoir avec le garçon.

– J’imagine que tu as pas du être épargné. Les gens ont plus tendance à plaindre la personne qui perd sa mémoire, sans penser assez à celle qui l’a toujours et qui doit continuer de vivre avec des souvenirs qui n’existent plus.


Dit-il. Il essayait de lui faire comprendre qu’il comprenait sa douleur, et qu’il ne la jugerait pas finalement quoi qu’elle dise. Etrangement malgré le fait d’être avec une complète inconnue, Max avait ce sentiment de sécurité, comme s’il avait confiance que ce qui se disait sur ce ponton sur les berges du lac ne quitterait pas cet endroit. Max n’avait pas tous les tenants et les aboutissants de son histoire, peut-être qu’il n’avait pas les détails les plus importants qui expliquaient pourquoi elle voulait absolument se venger du garçon. Mais ce n’était pas grave au fond, elle avait surement autant besoin du soutien de quelqu’un que lui. Et après tout, c’était peut-être ça qui importait, avoir quelqu’un qui pouvait comprendre ne serait-ce qu’un petit peu ce qu’on ressentait dans ce genre de moment.

– Ils ont fait ça pour nous provoquer, je vois pas d’autre explication. Pourquoi choisir de se galoche en plein milieu du diner. Genre comme si ça pouvait pas attendre, qu’ils pouvaient pas faire ça dans un endroit plus intime. Ca me fout la rage, j’te jure.


Finit-il par dire. Le garçon se montrait assez transparent avec sa camarade serpentard, chose qu’il ne faisait pas souvent, il fallait quand même le souligner. La demoiselle finit par stopper sa marche pour contempler le lac. L’endroit est paisible à cette heure-ci et étrangement calme, ce qui ne pouvait pas leur faire du mal. Elle se tourna finalement vers lui pour lui retourner la question, pour comprendre quelles étaient ses motivations pour s’en être pris aux deux adolescents la veille au soir. C’était tout de suite moins facile quand c’était à son tour de s’ouvrir, et il comprenait encore plus le mal de sa camarade. Mais elle avait été honnête avec lui, et c’était à son tour maintenant.

– Je suis sorti avec Carla l’année dernière avant qu’elle finisse par me tej. Depuis, j’essaie plus ou moins habilement que les mecs en chien de l’école ne l’approche pas. Sans succès visiblement …Je pensais que notre relation conflictuelle était un peu en train de s’arranger … jusqu’à qu’elle fasse sa pouf hier soir avec le bouffondor.

Dit-il. Il fit une petite pause avant de rajouter.

– J’aime pas partager ce qui m’appartient, tu comprends.

Oui parce que Carla faisait parti de ses propriétés, évidemment.

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Message(#) Sujet: Re: (bluebell) I'll have your back if you have mine. (bluebell) I'll have your back if you have mine. EmptyMer 15 Avr - 12:09

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Ils devaient être à mi-chemin de l'extrémité du ponton, l’eau clapotait doucement contre la structure du bois dans des grincements de matériaux qui résonnaient dans la tranquillité des lieux. Il n’y avait qu’eux, et ça faisait bien longtemps que Bluebell n’avait pas quitté les fourmillements du château pour se retrouver ainsi au grand air, sous le soleil, loin de la foule, de l’humidité, de la poussière. Elle ferma les yeux un instant, profitant de la chaleur qui caressait sa peau, et de la sensation agréable d’être ainsi exposée en plein air, au cœur du lac. Si elle avait une claustrophobie féroce et maladive, les espaces naturels et larges comme celui-ci lui procuraient une réelle sensation de bien-être, ce qui était, à vrai dire, très rare et très étonnant pour une personne aussi sombre de prime abord.

Et puis, quelque chose d’encore plus surprenant se produisit. Tandis qu’elle rouvrait les yeux, l’immense étendue d’eau se découvrant sous son regard, Maxwell lui dit qu’elle avait dû pâtir de l’amnésie de Finnbjörn. Bluebell perdit un instant son regard sur les éclats brillants du soleil qui se reflétaient sur l’eau indigo, prenant le temps de digérer l’étonnante douceur qui coula dans sa gorge à cette annonce. Elle se retourna alors et croisa le regard de Maxwell. Elle aurait aimé répondre quelque chose, mais ses lèvres restèrent scellées. Il avait compris. Il avait compris toute l’amertume et toute la rancoeur qu’elle portait en elle ces derniers mois ; comme ça, aussi facilement, il l’avait comprise. Elle donnait peut-être l’impression d’être une vipère sans cœur ; mais elle ne crachait jamais son venin sans raison. Finnbjörn avait saisi qu’elle ne lui avait jamais pardonné cette perte de mémoire - mais Maxwell avait compris ce qu’elle ressentait. Elle aurait voulu dire quelque chose, mais elle resta interdite, incapable de mettre un mot sur la reconnaissance qui la traversait de part et d’autre.
Alors Bluebell se contenta de le fixer silencieusement, le regard exprimant certainement plus de gratitude qu’elle n’aurait su en dire. Une légère brise vint à nouveau emmêler ses cheveux - quittant son partenaire du regard, elle tourna son regard vers l’origine du vent afin de dégager son visage. “D’autant que ça ne ressemble pas à Finnbjörn, cet excès de niaiserie devant tout le monde.” Elle marqua une courte pause, la terrible vision du Gryffondor collant ses lèvres à celles de Yaxley. “C’était une réelle provocation, tu as raison. Et on dirait qu’ils ont réussi leur pari”, reprit-elle en adressant un sourire empreint d’amertume à Maxwell. Elle était au moins aussi furieuse que lui - mais pour sa part, elle ne pouvait l’exprimer à voix haute, car ç’aurait été reconnaître les étranges sentiments qui l’agitaient vis-à-vis du Gryffondor.

Elle se remit à marcher lentement, croisant les bras sur sa poitrine. A mesure qu’ils avançaient vers le cœur du lac, les brises devenaient de plus en plus fraîches, et son maigre chemisier se faisait bien léger. Elle leva le visage vers le soleil, profitant de la chaleur des rayons, écoutant le récit de Maxwell à ses côtés. Un sourire acide la trahit alors qu’il considérait Carla comme sa propriété. “On dirait bien qu’elle ne t’appartient plus, maintenant”, remarqua-t-elle ironiquement en jetant un regard en biais au jeune homme. Il avait des pensées bien arrêtées sur les femmes, et si elle n’était pas censée s’en mêler, elle ne put s’empêcher de songer qu’il avait un rapport étrange avec son ex petite-amie. N’était-elle pas censée avancer sans lui, désormais ? De préférence sans Finnbjörn, bien sûr. “Je peux comprendre sa réaction, tu sais. Si vous n’êtes plus ensemble, même si vos rapports s’améliorent, elle est bien libre d’embrasser qui elle veut… Y compris des chiens en chaleur.” Elle laissa échapper un rire effronté. Finnbjörn était loin d’être un animal en rut, et pourtant, la ridicule scène de la veille l’avait montré sous un nouveau jour.

Ils étaient arrivés à l’extrémité du ponton. Bluebell, sans concerter Maxwell du regard, s’assit sur le rebord, balançant ses jambes au-dessus de l’eau. L’illusion était parfaite : face à eux le lac s’avançait vers les collines verdoyantes. Ils avaient l’air si loin du château, si loin de leurs problèmes. Bluebell s’était rarement sentie aussi apaisée. Mais elle savait que bientôt, ils repartiraient au front, et c’était bien pour cela qu’ils étaient réunis. “Pourquoi est-ce qu’elle t’a quitté ?” demanda-t-elle finalement de but en blanc en tournant son visage vers son partenaire. La brise régulière jouait avec les cheveux du jeune homme, lui conférant un air enfantin en dépit du sérieux de ses traits. “Enfin, ce que je veux dire, c'est qu'elle a certainement trouvé chez Finnbjörn ce qu’elle n’avait pas pu déceler chez toi… En fait, je suis d’accord avec toi sur le fait que c’était une provocation ouverte. Mais ils ne se sont pas unis pour rien. Finn est peut-être un idiot amnésique, il n’est pas qu’un crétin écervelé. J’imagine que Carla avait forcément une bonne raison de le choisir lui pour te faire du mal, et si on comprend ça, on peut trouver où appuyer pour leur renvoyer leur coup.” Voilà, elle venait d'aborder le cœur du sujet : la revanche, la vengeance. Il fallait dire que Maxwell avait l'air de partager son désir silencieux : ne pas laisser cette humiliation sans réponse. Et le calme des lieux lui inspiraient la force nécessaire pour trouver une solution parmi les décombres blessés de son égo.



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Message(#) Sujet: Re: (bluebell) I'll have your back if you have mine. (bluebell) I'll have your back if you have mine. EmptyMer 15 Avr - 15:01

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Etreun peu plus loin du château, dans le calme, auprès du lac leur faisait sans doute du bien à tout les deux. La brise venait caresser le visage du garçon qui avait enfin l’impression de pouvoir respirer, comme si la colère et la rancune présente en lui depuis hier prenait pause le temps d’une marche sur le ponton du lac. Bluebelle semblait être une gentille fille, du moins de son point de vue et de qu’elle montrait d’elle pour l’instant. Elle était calme et posée, et même si elle ne lui disait surement pas tout par rapport à Finn, le garçon avait l’impression qu’au fond elle était simplement une femme blessé. Maxwell n’avait pas réellement l’habitude de venir dans cet endroit. Generalement son endroit favori à Poudlard était un petit coin reculé du parc où il pouvait se rendre avec Caleb, son meilleure pote, pour boire, fumer et discuter. Mais cet endroit procurait une sensation de légèreté. Comme si les problèmes s’envolaient avec le vent en même temps qu’ils marchaient vers le centre du lac. Et cela faisait du bien, surtout après une longue journée et autant de pensées qui s’entrechoquaient dans sa tête. Il essayait de comprendre tant bien que mal ce que lui disait Bluebell, mais il voulait également qu’elle comprenne qu’il s’intéressait sincérement à son histoire. Ca lui faisait un peu de peine pour elle de découvrir par quoi la serpentard était passé. Parce que certes le gryffondor avait perdu la mémoire mais c’était tout de même elle qui s’était retrouvé avec tous ses souvenirs, avec quelqu’un qui avait perdu sa mémoire, qui ne souvenait plus des moments privilégiés qu’ils avaient partagés, qui ne se souvenait surement pas de l’attachement qu’il avait eu pour elle. Alors oui c’était compliqué pour lui … mais elle, elle se souvenait de ce qu’elle ressentait pour le garçon, elle se souvenait de toutes ces fois où ils avaient passé du temps ensembles, chaque moment, chaque sourire, chaque éclat de rire. Elle était la personne qui restait dans l’ombre, qui était attaché à une personne qui n’existait désormais plus. Et avec ça venait de la frustration et c’était totalement compréhensible aussi. Elle avait le droit d’être frustré si elle le voulait contre cet image, cette vision qu’elle avait de ce garçon, de son histoire avec lui, et peut-être même de son futur. Maxwell ne pouvait même pas s’imaginer ce qu’il ressentirait si Carla avait vécu ça. Après tout, il aimait déjà être partout dans son entourage, alors si elle avait eu une perte de mémoire et qu’elle ne se souvenait plus de lui, de ce qu’elle avait vécu avec lui, et de ce qu’ils avaient partagés, il aurait surement beaucoup de mal à passer outre. Il vivrait mal toute cette histoire. Heureusement Carla n’avait pas perdu la mémoire, quoi qu’elle aurait peut être aimé pour enfin être tranquille de tous ses problèmes avec le garçon …

Le garçon balança à voix haute que c’était de la provocation. Au fond, il n’en était pas sûr à cent pour cent, mais une partie de lui espérait que ce soit le cas. Il esprait qu’elle avait fait ça pour profondemment le faire chier, plutôt que parce qu’elle était réellement en train de vivre une histoire d’amour avec Finn.

– Ah c’est clair que d’un côté ils ont eut ce qu’il voulait. Quoi que ça va toi, tu t’es pas tellement donné en spectacle.


Pas publiquement devant tous les élèves en plein milieu de la grande salle comme lui avait pu le faire. Mais c’était son côté impulsif. Agit d’abord, réfléchit après. Avec le recul, il savait que ça avait été une mauvaise idée de se lever et de donner exactement ce qu’ils voulaient à ses deux camarades. Mais le poufsouffle était comme ça au fond, il ne savait pas faire semblant. Du moins la plupart du temps. Les deux adolescents étaient toujours en train de marcher sur le ponton, tranquillement tout en partageant leurs propres vision de ce qui s’était passé dans leurs histoires respectives. Et maintenant que c’était au tour de Max, il semblait avoir du mal à rester clair et détaché. Carla, sa priorité, qu’il disait, comme souvent d’ailleurs, c’était un mot qui revenait souvent dans son vocabulaire. Comme si la jeune femme n’était simplement qu’un jouet qu’il n’avait pas envie de partager. Bluebell souligna assez justement qu’apparemment elle ne lui appartenait plus maintenant. Il était vrai que Carla n’aurait pas pu être plus claire que d’embrasser un mec pour tenir au courant toute l’école.

La jeune femme lui confia ensuite qu’elle pouvait comprendre sa réaction. Après tout, s’ils n’étaient plus ensembles, elle était libre d’embrasser qui elle voulait. Oui dans le fond, Maxwell savait qu’elle n’avait pas tord. Carla lui avait dit aussi et c’était une vérité. Mais c’était quelque chose qu’il ne comprenait pas. Le fait de voir Carla mener sa vie était une image plus ou moins douloureuse dans son esprit.

– Je sais Bluebell. En théorie, elle peut faire c’qu’elle veut, même embrasser ton mec tiens. En pratique, ça me fait péter un cable, d’autant plus quand c’est fait sous mes yeux à l’heure où je mange.

Finit-il par dire. Après tout, elle peut le comprendre. De ce qu’elle lui a raconté, elle semble un minimum atatché à Finn, et elle non plus théoriquement n’avait surement pas de droits sur lui comme ils n’étaient pas ensembles, mais ça n’empêchait pas que de les voir de catte manière, ça pouvait faire mal. Finalement arrivé à l’extrémité du ponton, la jeune femme s’assit sur le bord pour faire balancer ses jambes au dessus de l’eau. Le poufsouffle décide de s’assoir à ses côtés. La vue est magnifique devant eux, elle avait réellement choisi un bel endroit pour parler. Elle lui demanda rapidement après pourquoi Carla l’avait quitté. Dire que cela faisait déjà presque un an qu’ils n’étaient plus ensembles. Le temps passait vite finalement …

– Elle trouvait que je regardais trop les autre meufs, m’a tej sans plus d’explications.

Dit-il tout en regardant l’horizon. Après tout, si les raisons ne sont pas forcément connus, tout poudlard avait été vite au courant de leur rupture à l’époque parce qu’elle avait rompu avec lui devant témoin. Mais ça lui avait fait beaucoup de mal à l’époque toute cette histoire, et émotionnellement parlant il avait eu du mal à s’en remettre.

– Bah, du peu que je le connaisse, c’est déjà un sang-pur respectueux et respectable askip, d’une bonne famille alors forcément ça fait plus rêvé que de présenté un sang-mêlé à ses parents. Genre j’le sais que j’étais pas assez bien pour elle, et peut-être que ce que représente Finn est ce qu’elle veut. Je sais pas. Franchement parfois j’ai du mal à me mettre dans la tête de Carla. Pourquoi tu penses que Finn a choisi Carla toi ?

Dans cette histoire de vengeance, Bluebell serait surement le cerveau du groupe. Après tout, elle avait l’air bien motivé à prendre sa revanche. Et pour le coup, Max était plutôt curieux de savoir ce qu’elle avait en tête.


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Message(#) Sujet: Re: (bluebell) I'll have your back if you have mine. (bluebell) I'll have your back if you have mine. EmptyMer 15 Avr - 18:34

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Dommage que les affaires doivent reprendre le dessus sur ce moment hors du temps. Bluebell hésita un instant à sauter dans le lac, sous leurs pieds, et se noyer, pour mieux respirer parmi la cacophonie incessante du château, des rumeurs, des vengeances, des innombrables fronts qu’elle devait mener, pour mieux respirer parmi la confusion des sentiments qui la traversaient. Colère, rancoeur, frustration, injustice, haine, mépris. Elle aurait aimé sauter dans ces eaux accueillantes qui manquaient de lui lécher les pieds, pour faire durer l’illusion de cet instant. Elle aurait ainsi pu continuer à profiter du grand air, du soleil, du dimanche, de la compagnie de Maxwell sans son souci de sang.

Mais dans cette trêve temporaire, il ne s’agissait que de mieux se préparer à un nouveau combat. Elle poussa un long soupir rêveur, évasive. C’était si rare pour elle d’être aussi calme. Maintenant qu’elle en était loin, la tempête de son quotidien lui semblait ingérable. Fixant un point invisible sur l’horizon du lac, elle eut une moue dubitative. “Parce que tu m’en as empêchée. Franchement, si tu ne les avais pas séparés, j’y serais allée moi-même. A vrai dire, j’étais déjà debout quand tu les a rejoints. Tu m’as impressionnée, t’es plutôt vif, comme garçon” fit-elle dans un sourire amusé en croisant le regard du Poufsouffle. Peut-être parce qu’il s’agissait d’honneur, supposa-t-elle - après tout, il avait un côté nonchalant évident en dépit de la fureur qui l’agitait. Elle espérait seulement que son désir de vengeance soit aussi durable que le sien : il ne devait pas abandonner leur perspective commune en cours de route. Mais au vu de la façon dont il parlait de Carla, il avait encore l’air assez piqué d’elle pour s’engager sur ce long chemin de revanche. Il aborda par ailleurs ce qui la liait à Finnbjörn - “ton mec” - et Bluebell fit mine de chasser une mouche imaginaire dans un air de mépris légèrement surjoué afin, une fois de plus, d’étouffer ces suppositions avant qu’elles n’éclatent. “Elle peut l’embrasser, c’est tout sauf mon copain”, marmonna-t-elle plus à elle-même qu’à Maxwell. Mais elle était d’accord sur le reste. “C’est donc simplement de la jalousie qui te lie encore à elle.” Et elle à lui, si elle en croyait leur passif plutôt tendu. “Ce qui peut se comprendre, si tu as joué avec la sienne”, reprit-elle alors ironiquement. Ce n’était finalement ni plus ni moins qu’une guerre d’orgueil, exactement comme elle et Finnbjörn.

Mais Maxwell aborda ensuite un sujet plus sensible : le sang. Si elle avait voulu faire mine de tout ignorer de ses origines, elle était ainsi face à un mur, maintenant qu’il en parlait ouvertement. Bluebell garda le silence un long moment, mettant de l’ordre dans ses pensées. Après tout, ce qu’elle s’apprêtait à dire allait à l’encontre même de ses principes puristes : mais en temps de guerre, il fallait savoir faire des concessions, même avec ses ennemis, pour obtenir ce que l’on voulait à tout prix. Et puis, Maxwell n’était qu’à demi-impur : c’était déjà mieux que de partir de la boue. Elle jeta un oeil à son camarade, dont le haut profil cachait une partie du soleil qui commençait à décliner. Ses cheveux blonds étaient comme incendiés d’une lueur dorée, comme une auréole. S’afficher avec lui, même si c’était un sang-mêlé, c’était aussi s’assurer une meilleure image d’elle-même, plus tolérante, plus souple, ce qui n’était pas mauvais en vue de la direction pro-moldue actuelle. Elle avait tout à y gagner. “Je pense surtout qu’elle a justement appuyé là où ça pouvait te faire mal. Tu as joué avec elle en allant voir d’autres filles, alors elle a décidé de s’afficher avec un autre garçon, sang-pur qui plus est, d’une famille estimée et riche, pour te rendre la pareille en insistant sur ce que tu n’avais pas.”Elle haussa les épaules dans une moue approbatrice. “C’est intelligent de sa part, et ça a l’air d’avoir plutôt bien fonctionné”, reprit-elle dans un sourire acide. Dommage qu’il ait fallu qu’elle s’en prenne à Finnbjörn pour y parvenir.

Maxwell lui demanda alors ce qu’elle songeait vis-à-vis du Norvégien. A dire la vérité, Bluebell n’en savait rien. Ils n’avaient rien vécu qui ressemblait de près ou de loin à un couple à en devenir : pas de jalousie, pas d'ambiguïté. Juste une excursion nocturne où ils s’étaient montrés au plus profond de leur vulnérabilité, ce qui était déjà incroyable pour leur fiertés respectives. Oh, certes, ils s’étaient tenus la main un long moment… Mais était-ce assez pour justifier d’une tel comportement ? “Franchement, je l’ignore.” Quoiqu’à mesure qu’elle creusait la question, elle commençait à y trouver un semblant de sens. “Il avait son manteau sur lui, à ce moment-là, c’était pas un hasard. J’imagine que de s’afficher avec Yaxley avec cette maudite fourrure sur les épaules, c’était une façon de me montrer qu’il trouverait toujours une meilleure compagnie ailleurs.”

Maintenant qu’elle l’avait dit, cela lui sembla évident. Elle se tourna vers Maxwell, une lueur de colère désormais allumée dans ses yeux glaciaux. Oui, c’était clairement sa manière de lui dire qu’il n’avait pas besoin d’elle, et qu’il pouvait se trouver une compagnie plus stable n’importe où, une compagnie qui ne lui rappellerait pas tout le temps combien il était devenu transparent et insipide.
Le salaud.

“Écoute, je crois qu’à ce stade, on peut déjà déduire les points suivants”, commença-t-elle en levant la main droite et en montrant chaque idée sur un nouveau doigt. “Premièrement, ils avaient tout intérêt à se montrer ensemble : Carla a titillé ta jalousie tout comme tu jouais avec la sienne, avec un sang-pur en plus pour appuyer sur le défaut qu'elle te reproche - Finnbjörn me passe aussi un message en s’affichant avec elle.” Elle plongea son regard dans celui du Poufsouffle afin de s’assurer qu’il suivait son raisonnement. “Deuxièmement, si Carla a agi de la sorte, c’est qu’elle avait envie de se venger de ce que tu as pu lui faire, et donc, qu’elle s’intéresse toujours à toi, peu importe ton sang. Elle veut simplement te rendre au centuple ce que tu lui as infligé.” Bluebell aurait pu porter son raisonnement jusqu’à Finnbjörn, mais elle préférait taire cette partie-là : après tout, rien ne lui prouvait qu’il voulait réellement aller jusqu’à la vengeance, peut-être voulait-il simplement l’humilier une bonne fois. Dommage pour lui : Bluebell ne se laisserait pas marcher dessus aussi facilement. “Troisièmement, ils vont certainement continuer leur petit-jeu vu ta réaction… Ils ont compris que ça marchait, alors, ils vont pas se priver de s’en amuser.” Maintenant qu’elle énonçait tout cela, la stratégie à adopter lui sembla évidente. Elle garda donc un temps de pause, avant de s’expliquer : “Je pense que si on veut frapper fort en retour, il faut jouer sur ça, mais subtilement. C’est-à-dire qu’à partir de maintenant, on va se montrer ensemble tout le temps, partout où il y aura du monde. Et je ne parle pas de nous afficher comme un vulgaire couple : on va aller plus loin. Je veux que tu donnes l’impression d’être amoureux de moi, je veux que tu me cherches, que tu me séduises, comme si tu ne voulais que moi. Je rentrerai dans ton jeu, bien sûr, et on jouera aussi longtemps qu’il le faudra. Quand Carla te verra te plier en quatre pour me plaire, et que je serai réceptive à tes avances, elle se dira que même moi, qui suis une sang-pure, peut m’intéresser à toi, sang-mêlé ; et en plus, puisque tu ne lui porteras plus d’intérêt, elle sera piquée à vif et réfléchira à ce qu’elle vient de perdre.”Ca semblait certainement stupide, mais tout cela lui faisait sens. Si Maxwell continuait de lui courir après, il ne récupèrerait rien de la Serpentard : il devait cesser de la regarder pour qu’elle retourne vers lui. “Quant à moi… Ca ne peut que m’être bénéfique de m’afficher avec toi.” Elle ne poussa pas sa réflexion jusqu’au bout, mais tout lui semblait limpide : elle effacerait ainsi les rumeurs sur Cameron et elle, et elle préférait être associée à un sang-mêlé qu’à un sang-de-bourbe. Elle dorerait son image de tolérance, et surtout, piquerait l’honneur de Finnbjörn : elle allait l’ignorer, et lui faire comprendre que quelqu’un d’autre pouvait profiter de sa douceur cachée. Bluebell interrogea alors Maxwell du regard. Elle avait conscience de s’être emballée : mais la perspective de Finnbjörn réaliser qu’il l’avait perdue pour les faveurs d’un sang impur, comme s’il ne valait pas mieux que le sang-mêlé de Maxwell, lui semblait merveilleuse. La revanche avait un agréable goût d’espoir et d’apaisement.


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Message(#) Sujet: Re: (bluebell) I'll have your back if you have mine. (bluebell) I'll have your back if you have mine. EmptyMer 15 Avr - 20:12

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Bon, Bluebell lui expliqua que la seule raison pour laquelle elle n’était pas intervenu, c’était parce que le poufsoufle avait été plus rapide qu’elle, ce qui était en soit un soulagement. Cela voulait donc dire qu’il n’était pas complètement taré au fond, et que sa réaction, bien que démesuré, était en quelque soit normal. Il se sentait donc rassuré par cette confidence de la jeune femme, et comprenait maintenant qu’ils étaient en quelque sorte dans le même camp face à cette situation sans précédent. Elle lui fit même un compliment en admettant qu’il l’avait impressionné, ce qui fit apparaitre un grand sourire sur le visage du garçon, voyant son égo se faire flatter de la sorte. Cette réaction avait été beaucoup d’énervement mais en quelque sorte un moyen de sauver son honneur également, lui qui avait eu l’impression de se faire humilier devant toute l’école. Mais Max n’oubliait quand même pas la raison. En théorie, Carla pouvait bien faire ce qu’elle voulait de son corps, et dans le cas échéant, de sa bouche puisqu’ils n’étaient pas ensemble. Alors que lui ne se gênait pour dragouiller à droite à gauche, elle avait les même droits, sans que lui ne puisse rien dire ou faire. Ou du moins en théorie, en pratique la réalité était bien plus différente. Le jeune homme avait du mal à couper les ponts avec son ex, et ça, ça ne datait clairement pas d’hier puisque leur relation remontait à l’année dernière. Ils s’étaient passés pleins de choses depuis en soit, les vacances d’été où ils ne s’étaient pas vu et l’année scolaire qui toucherait d’ailleurs à sa fin dans quelques mois maintenant. Max n’attendait cependant pas de Bluebell qu’elle comprenne ses motivations ou sa manière de faire, il voulait juste lui expliquer la situation pour qu’elle puisse mieux comprendre cette dynamique qui le reliait à Carla. Blue le reprit sur l’une de ses paroles. Elle affirma que Finn n’était pas son mec avant d’enchainer directement sur lui. Visiblement, elle n’avait pas tellement envie de s’attarder sur sa propre relation, et voulait plus se concentrer sur celle du jeune homme. Elle mettait le point sur la jalousie qui reliait les deux ex. C’était surement plus compliqué que cela au fond, mais pour le moment, c’était sans doute un bon résumé de la situation, et Maxwell n’avait pas forcément envie d’approfondir ses motifs. Il acquiesa donc de la tête, sans rajouter de paroles.

Mais lorsqu’elle lui demanda pourquoi Finn plutôt qu’un autre, le garçon se perdit dans ses pensées quelques instants. Pourquoi donc son choix s’était-il porté sur le jeune homme si vraiment elle l’avait choisi pour lui faire du mal comme il pensait si bien ? Alors il commença à réfléchir à voix haute, exposant ses doutes et ses hypothèses. Ce gryffondor était l’exact opposé de lui, tant dans son statut dans la société magique que dans sa personnalité probablement. Il était un sang-pur, de bonne famille, quelqu’un de polie avec une bonne contenance, le genre de mec qu’on pouvait être fier d’avoir à ses côtés. Bluebell commenta ses pensées en trouvant l’idée plutôt bien trouvé par la jeune femme. Mouais, ce n’était pas réellement ce que Max avait besoin d’entendre maintenant, surtout en étant encore profondemment touché par tous les évènements.

– Au moins elle peut enfin se pavaner au bras d’un mec qui la rend fier, ça doit bien lui faire plaisir du coup.

Lâcha-t-il finalement, sans néanmoins pouvoir cacher son amertume face à ce fameux choix que Carla avait fait. Mais finalement Bluebell n’était pas si différente que lui dans ses ressentis. Si Carla trouvait mieux en Finn. Le garçon quand à lui cherchait aussi à lui montrer qu’il pouvait trouver mieux ailleurs. Une fois de plus, elle parla de ce fameux manteau, sans réellement que le jeune homme ne comprenne pourquoi ce bout de tissus avec une telle importance dans la tête de la serpentard. Mais après tout, comme elle lui avait raconté quelques petits trucs, peut-être ce manteau était tout simplement la symbolique de ce qu’ils avaient eu, et qu’ils n’avaient plus à l’heure d’aujourd’hui.

Au moins, les deux adolescents avaient réussi un peu à se confier sur chacune de leur histoire. Maxwell était plutôt silencieux maintenant comme s’il essayait d’avaler le flot d’information, tout en essayant de ne pas se remettre dans l’état de rage dont il avait preuve la veille au soir. Parce qu’après tout, ça ne servait à rien de se bouffer la santé avec la colère maintenant. Le cadre était sympathique et la compagnie de Bluebell le calmait quelque peu de ses pulsions revanchardes. Pour le moment du moins. Il laissa la jeune femme prendre les rênes de la conversation car visiblement, elle avait bien réfléchi à tout ce qui venat de se dire. Elle décida de lui expliquer les différents points qu’ils avaient retenus aujourd’hui.
Premièrement, elle pensait que que les deux avaient un intérêt à se montrer ensemble. Ils s’étaient bien choisis, méticuleusement pour être sûr de faire mal au bon endroit en visant leurs points sensibles, et leur faire passer un message plutôt clair par-dessus le marché. Ensuite, elle souleva le point que si Carla avait envie de se venger c’est qu’il comptait encore un minimum pour elle, ce qui était plutôt une bonne nouvelle finalement, non ? Elle voulait simplement lui faire mal comme il lui avait sans doute fait dans le passé. Peut-être que la serpentard avait raison, mais lui ça le touchait beaucoup (plus qu’il ne voulait l’admettre) qu’elle veuille lui faire du mal gratuitement de la sorte. Mais chacun pouvait dire qu’il l’avait bien cherché. Et finalement elle lui confia que les deux allaient surement continuer leur jeu. Parce qu’après tout, s’ils faisaient bel et bien cela pour les atteindre, leur plan avait marché à merveille. Alors pourquoi abandonner en si bon chemin ? Aoutch. En réalité, il aurait préféré qu’ils arrêtent leurs conneries immédiatement que Max puisse reprendre sa petite vie normale plus sereinement.

– Je pense que tu as bien résumé la situation. Tu vois, appelle moi naïf, mais je pensais qu’ils voulaient pt’être juste nous faire passer un message à gros coup de marteau, et que maintenant que c’était fait, ils allaient continuer leurs vies normales … chacun de leur côté.

Dit le jeune homme. Parce que finalement entre Carla et lui, il avait toujours été celui qui faisait des plans à tout va pour l’empêcher de se rapprocher de mecs. Ce n’était pas forcément la manière de jouer de la jeune femme. Alors oui, il avait maladroitement cru qu’elle voulait juste prouver son point et que ça allait s’arrêter là.

Mais Bluebell avait poussé son analyse de la situation beaucoup plus loin qu’il ne le pensait puisqu’elle avait apparemment déjà un plan en tête et elle était sur le point de lui expliquer. Le garçon ouvrit donc les oreilles, calme, prêt à entendre ce qu’elle avait à lui dire. Elle voulait frapper fort en retour mais subtilement. Oui pour le moment, ce n’était pas une surprise. Après tout, s’ils profitaient du prochain repas pour se galocher devant tout le monde, ce n’était pas ce qu’on pouvait appelé une vengeance subtile. AMOUREUX QUOI ? Difficile de cacher sa surprise en entendant finalement ce qu’elle avait à lui proposer. Pour un garçon qui avait pour première idée d’aller casser la gueule à Finn, on était loin de cela pour le coup. Elle voulait qu’ils fassent semblant de tomber totalement sous son charme, qu’elle soit la meuf de ses rêves et tout le tralala. Bon déjà de base, le garçon avait un problème avec l’amour. Ce n’était pas pour rien qu’il n’avait jamais dit à son ex qu’il l’aimait à l’époque, c’était aussi pour ça qu’il avait du mal à se poser, à apprendre à connaître une fille, et à chercher plus loin qu’une histoire de jambes en l’air sans lendemain. Max était en pleine réflexion. Il comprenait ce qu’elle était en train de lui expliquer, oui. Mais il y avait tellement de facteurs à prendre en compte qu’il ne savait même plus où donner de la tête. Tellement de questions aussi : maintenant il avait la rage contre Carla mais était-il capable de s’engager dans une histoire comme celle-ci avec pour seul but de la faire souffrir encore et encore ? Est-ce qu’il était même capable de jouer la comédie ? de feindre l’amour pour Bluebell ? est-ce qu’il était capable de se la jouer acteur ? et de tenir cette supercherie pendant des semaines et des semaines ? est-ce qu’il n’allait pas se bruler les ailes ou s’en mordre les doigts ? est-ce que Carla allait réellement être piqué et se rendre compte de ce qu’elle avait perdu ou au contraire penser définitivement qu’elle n’avait été qu’un jouet puisqu’il était capable de donner ce qu’il ne lui avait jamais donné à une autre fille ? Son cerveau allait exploser avec toutes ses questions.

– Wow, ça fait quand même pas mal d’information en une seule traite tout ça.


Finit-il par dire parce qu’il voyait bien que la serpentard l’interrogeait du regard, et il voulait simplement lui assurer qu’il ne venait pas de faire une crise cardiaque sur le champ. Le jeune homme fouilla finalement dans sa poche, histoire d’en sortir un paquet de cigarette. Parce qu’il avait déjà besoin de ça pour se détendre et l’aider à réfléchir. Après tout, ils étaient loin du château donc avec un peu de chance, il ne se fera pas choper ici. Il mit la cigarette dans sa bouche et l’alluma à l’aide d’un briquet. Déjà ça faisait du bien. Une bonne chose. Maintenant il fallait continuer de penser à tout ce qu’elle venait de lui dire.

– Je … en fait il y a plusieurs problèmes. J’t’explique. J’ai du mal à m’imaginer n’importe quel scénario dans lequel ils se disent pas ‘T’façon leur pseudo histoire c’est du vent. On leur a envoyé la première balle, maintenant ils font une alliance pour nous montrer qu’ils en ont soit disant rien à foutre’, non ?

Commença-t-il. Oui parce qu’après tout, Finn et Carla avaient commencé sur ce terrain là, donc ils allaient surement avoir beaucoup de mal, dans l’hypothèse ou Max acceptait la proposition, a faire croire à une idylle naturelle.

– J’sais que tu me connais pas trop. Mais l’impulsivité que j’ai eu au diner, c’est moi. Genre 100% moi, si j’la revois se pavaner comme ça encore et encore, je suis pas sûr de pouvoir prendre sur moi … ce qui peut forcément pas être super pour ton plan. Tout ça, c’est du concret, du long terme, t’as pas peur qu’il finisse par complètement te détester toi ?

Max ne savait plus trop quoi penser. Il doutait, il ne savait pas si ce plan était sa seule solution pour répondre à la provocation de Carla, ou s’il allait complètement se perdre dans sa vengeance. Il était complètement perdu, mais en même temps, ce n’était surement pas le genre de décision qu’on prenait comme ça sur un coup de tête sans en discuter un peu plus en profondeur avec la personne concerné.

– Aaaaaaaaaaah. Pourquoi je peux pas simplement être comme les serpys, manipulateur et pro des coups bas … No offense.


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Bluebell esquissa un sourire évasif aux commentaires de son partenaire. Il était peut-être plus âgé qu’elle, il était peut-être encore plus turbulent et impulsif, il n’en demeurait pas moins bien plus naïf et novice en la matière. Balançant ses pieds dans le vide, les yeux contemplant le mouvement de pendule de ses jambes, elle eut un instant d’égarement en songeant à ce qui avait bien pu se passer dans sa vie pour qu’elle soit aussi sombre à son âge. La disparition de ses parents alors qu’elle n’était qu’un bébé ; les arrivées en famille d’accueil incessantes ; l’adoption des Sherwin auprès d’une soeur détestable ; et maintenant la perte de Finnbjörn, la disparition mystérieuse de sa soeur aînée. Elle avait tout de même un sacré bagage, à bien y réfléchir. Même si Maxwell devait avoir son lot d’infortunes, elle était certaine que son passé tourmenté était plus chargé en coups bas et vicieux. C’était finalement une force : au moins pouvait-elle y voir plus clair dans les sinistres desseins de chacun. “Oui, effectivement, tu es bien naïf. Tu t’apercevras qu’un seul coup de marteau ne suffit pas à enterrer la colère ; il leur en faudra bien d’autres pour qu’ils soient pleinement satisfaits, surtout après le premier résultat qu’ils ont obtenu hier soir… C’est ça qui lui fait réellement plaisir, si tu veux mon avis : ta réaction de la veille, pas Finnbjörn en soi.” Du moins, c’est ce qu’elle espérait. C’était le terrible cercle vicieux de la vengeance : il ne s’arrêtait jamais complètement, surtout lorsqu’on lançait le processus et que celui-ci se révélait être fonctionnel.

Et puis, il émit des réserves sur la stratégie qu’elle venait de lui exposer, ce qui ne l’étonnait guère : il l’avait avertie, il n’était qu’un novice en matière de revanche. Il n’avait pas l’air de saisir la pérennité de la chose : rien, en affaire, ne se règle en un seul coup. Comme une partie d’échec : il faut emporter la partie à force de coups et de réflexion. S’ils se contentaient d’avancer un pion, ils n’iraient pas bien loin… Bluebell leva les yeux au ciel en ayant une pensée pour Phoenix. Elle lui devait cette prise de conscience. Puis une odeur de fumée attira son attention ; elle baissa son visage et vit que Maxwell s’était allumé une cigarette. Elle fronça les sourcils, se demandant réellement comment on pouvait supporter une telle odeur. Mais elle n’en perdit pas la fil de leur conversation - au contraire, les yeux rivés sur la fumée qui dansaient autour du visage du Poufsouffle, elle s’expliqua, calmement, comme un général exposant sa stratégie de guerre face à un officier dubitatif : “Ils vont penser comme ça, c’est certain. Mais on peut très bien s’être réconfortés l’un l’autre de leur affichage public, ce qui nous aurait permis de nous rapprocher et de tomber amoureux… Après tout, on maîtrise pas ses sentiments, pas vrai ?” fit-elle dans un sourire ironique. Elle n’avait que des idées préconçues de l’amour, n’y ayant jamais goûté (et elle espérait ne jamais manger de cette soupe-là) ; mais elle était certaine qu’il s’agissait de quelque chose de spontané pour celles et ceux qui y croyaient sincèrement. Elle observa la fumée encore un moment, le temps de rassembler l’ensemble de son argumentaire, avant de reporter son attention sur Maxell à côté d’elle. Elle ramena ses jambes vers elle et s’assit en tailleur face au jeune homme, ne le quittant plus des yeux. Bien. Il était temps qu’elle entre dans les détails de son plan pour qu’il en saisisse la pertinence. “Laisse-moi t’expliquer. Tout d’abord, on n’a pas tellement l’embarras du choix. Tu aurais préféré frapper Finnbjörn ? Carla te mépriserait encore plus, eten plus, tu ne pourrais plus recommencer, tu aurais brûlé ta seule carte. Tu aurais voulu continuer à agir avec impulsivité, comme tu le fais naturellement ? Ils s’en délecteraient, comme hier, et continueraient encore plus à jouer leur stupide jeu, ce qui te ferait perdre du terrain : tu serais une victime. A mon sens, la seule solution, c’est de montrer à Carla ce qui lui a manqué pendant votre relation pour appuyer sur son point faible et susciter toute sa jalousie.” Elle marqua une courte pause, pour laisser le temps à Maxwell de prendre conscience que ce qu’elle lui offrait était le plan le plus réaliste. “Je ne dis pas que ce sera facile, car en effet, tu vas devoir prendre sur toi. Mais il s’agit seulement de tenir le coup quelques temps, tu verras : ça en vaudra la peine. Tu préfères te laisser aller et tout saboter ? Tes seules chances de l’éloigner de Finnbjörn et de la récupérer ? Plutôt que résister à tes impulsions pour arriver plus vite à ton but ?” A nouveau, elle garda un instant de silence, afin que les réponses évidentes lui tombent dessus. “Alors oui, il y a un risque qu’ils nous détestent encore plus. Mais voilà mon avis : la colère n’est pas l’opposée de l’attachement. C’est l’indifférence, le problème. Alors je préfère que Finnbjörn me haïsse encore plus, qu’il soit furieux contre moi, mais que je sois présente, plutôt que de lui laisser la chance de vivre sa pseudo-idylle avec Carla et que je lui devienne complètement indifférente.” Cette fois-ci, Bluebell se tut d’elle-même, réalisant qu’elle s’était légèrement emportée et surtout, qu’elle venait de mettre en lumière une partie obscure de ses sentiments.

Elle avait toujours cru qu’elle détestait Finnbjörn parce qu’il lui avait fait du mal en devenant amnésique - mais elle comprit, en cet instant, qu’elle le méprisait surtout pour l’indifférence et l’impassibilité qu’il lui témoignait, non parce qu’il ne souffrait pas autant qu’elle : mais parce qu’elle lui était somme toute indifférente. Et c’était cela qui l’avait blessée, la veille : c’était cette démonstration d’inintérêt pour sa personne, loin de la colère dont elle était continuellement harassée pour le Gryffondor. Elle voulait qu’il la déteste pour au moins exister dans son esprit, tout comme la haine qu’elle lui dédiait lui permettait de subsister dans son esprit.
Cette pensée lui arracha une rire d’amertume. Elle était d’autant plus convaincue de sa stratégie. Elle ne pouvait pas disparaître de l’esprit du Norvégien, pas une deuxième fois. Elle se battrait pour qu’il la déteste, pour qu’elle existe dans le tumulte de ses pensées. “C’est pour ça que même si c’est joué, il vaut mieux qu’on leur montre notre indifférence. Les démonstrations de colère comme celles dont tu nous as gratifiées hier, c’est leur donner raison. Il FAUT qu’on se contrôle là-dessus.” Passant une main dans ses cheveux soulevés par une nouvelle brise, Bluebell ferma les yeux quelques secondes avant de reprendre, son regard bleu ancré dans les yeux de Maxwell : “Je ne te demande pas d’être en couple avec moi, seulement de me faire quelques démonstrations d’intérêt en leur présence. M’attraper la main, échanger quelques rires complices, des regards intéressés, m’offrir un cadeau... pour qu’ils comprennent qu’ils ne t’intéressent pas et que c’est moi qui occupe ton esprit depuis que je t’ai réconforté de la perte de Carla. C’est réaliste, Maxwell, après tout, c’est ce qu’il se passe maintenant, non ? Je suis là pour t’épauler de ta crise de la veille, et regarde, ça nous rapproche. Il s’agit seulement de pousser ça jusqu’à un semblant d’amour.” Elle le gratifia cette fois-ci d’un large sourire. Après tout, c’était presque prêcher la vérité. “Alors oui, c’est un peu vicieux, mais c’est réaliste et subtile, bien plus que leur nouvelle union sortie de nulle part et de leurs baisers langoureux en pleine Grande Salle. Et puis, les coups physiques, les attaques et les agressions n’apportent rien, c’est temporaire : le seul moyen de les atteindre, c’est de toucher leurs égos. Tu verras que c’est seulement comme ça qu’on blesse, qu’on marque les esprits, et qu’on les amène à réfléchir sur ce qu’ils veulent vraiment. Parole de Serpy”, conclut-elle en levant la main dans un geste solennel avant de laisser échapper un rire amusé.

A nouveau, son regard se perdit sur la cigarette de Maxwell. “Et enfin… Tu crois qu’elle a fait quoi, ta Carla ? Elle a décidé d’utiliser cette stratégie, et à ce que je constate, ça a plutôt bien fonctionné. Regarde-nous. Alors, si elle t’a fait ça, si elle t’a humilié de la sorte, pourquoi tu ne répondrais pas aussi intelligemment qu’elle ? Pourquoi pas toi ?” demanda-t-elle rhétoriquement, laissant un instant flotter avant de changer de sujet subitement, subjuguée par la fumée de la cigarette, “Comment tu fais pour respirer ce truc ? C’est vraiment si agréable que ça ?” A défaut d’être respirable, ça a avait néanmoins un mouvement hypnotisant.


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Message(#) Sujet: Re: (bluebell) I'll have your back if you have mine. (bluebell) I'll have your back if you have mine. EmptyMar 21 Avr - 15:09

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Bluebell, un tempérament de feu dans une attitude glaciale. La jeune femme était loin de l’image qu’il s’était fait d’elle : quelqu’un de calme et discret. Au contraire, elle semblait être le genre de personne qui certes prenait beaucoup sur elle, mais qui avait un désir de vengeance assez important. Après tout, c’était bien pour cela que les deux jeunes s’étaient retrouvés ensemble aujourd’hui, parce que leurs intérêts étaient quelque peu les mêmes. Mais si tous les deux avaient été fortement affecté par ce qu’il s’était passé samedi soir dans la grande salle, ils étaient tout de même très différent sur comment il voulait gérer cette chose. Et comment il la ressentait également. Bluebell était plongée dans son idée de revanche, elle voulait taper fort, leur faire du mal, et voyait le pire dans l’acte qui avait été commis. Max était légèrement différent, moins borné peut-être mais beaucoup plus naïf. Peut-être parce qu’il avait eu une vie plutôt facile au fond. Il avait vécu une enfance banale, entouré de deux parents aimants, entouré de frères avec qui faire les quatre cent coups. Le garçon n’était pas à plaindre, il n’avait jamais réellement été touché par la méchanceté, par le rejet. Alors oui, peut être faisait-il preuve de naïveté, mais pour lui Carla et Finn avaient surement fait ça pour leur donner une bonne leçon, mais il ne pensait pas le moins du monde qu’ils allaient multipliés les petites vengeances. Une fois, ça suffisait, ils avaient passé le message qu’il voulait maintenant, non ? Sa camarade n’était pas d’accord avec lui, lui reprochant donc sa naïveté. Elle ne comprenait pas comment il pouvait penser une telle chose, comment il ne pouvait pas voir que c’était simplement leur première action, et qu’elle allait être suivie par des dizaines et des dizaines d’autre. Max ne savait pas trop. La jeune fille était convaincante, mais il avait du mal à croire que la Carla qu’il connaissait prenne son pied à lui faire du mal encore et encore. Mais après tout, peut-être qu’il se trompait. Peut-être qu’après tout ce que lui lui avait fait cette dernière année, elle avait juste envie de le voir souffrir encore et encore …

– C’est juste un jeu cruel de pouvoir, alors ?

Un jeu de pouvoir … où les coups bas s’enchainaient pour le récupérer, encore et encore. Car chacun voulait se sentir puissant et ne supportait pas se sentir vulnérable … Mais s’ils commençaient tous comme ça, ce jeu n’allait jamais se finir, et c’était bien ce que craignait Max au fond. Et c’était pour cela qu’il émettait quand même pas mal de réserves sur la stratégie que lui proposait la jeune femme. Pleins de questions lui traversaient l’esprit, il ne savait plus où donner de la tête. Il doutait … Est-ce que tout cela valait réellement le coup au fond ? Il y avait tout de même pleins de choses à prendre en compte, et finalement ce plan avait quand même pas mal de failles. Cela se voyait bien que ce n’était que de la vengeance pure et dure. Parce qu’à part Finn et Carla, il n’y avait rien qui rapprochait les deux jeunes camarades, et ça les deux le savaient très bien. Ils allaient donc tout de suite penser qu’ils faisaient ça simplement pour leur montrer qu’ils pouvaient jouer au même jeu qu’eux. Et à partir de là, les choses allaient continuer d’escalader encore et encore.

Max tirait sur la cigarette qu’il venait d’allumer comme pour calmer ce stress qui montait en lui, ce sentiment inconfortable qui était finalement le résulta de ses sentiments confus pour son ex petite amie. Bluebelle était déterminé, et elle n’avait clairement pas perdue le fil de la conversation. Elle voulait d’ailleurs le convaincre de son plan, parce qu’après tout, sans lui, elle ne pouvait rien faire contre Finn. Elle avait besoin que Max marche dans son plan. Alors elle lui posa des questions, releva des incohérences, essaya par tous les moyens de lui montrer qu’il n’avait pas beaucoup de choix de toute façon. Le garçon ne savait plus quoi faire …

– J’en sais rien Bluebell. J’sais que je peux pas lui refaire le portrait 150 fois, mais j’sais pas, c’est chaud. T’as peut-être raison, c’est p’têtre notre seule option …

Clairement, Max ne savait pas du tout quoi faire. Il était perturbé et paumé après cette proposition de plan, tiraillé dans son envie de vengeance et la peur d’aller trop loin. Parce qu’au fond, son but n’était clairement pas de détruire Carla. Il n’avait jamais pris son pied à lui faire du mal, et c’était pour ça que la plupart de ses plans et manipulations étaient fait en sous-marin pour qu’elle ne le sache pas et que ça ne lui fasse pas de la peine inutile. Mais la serpentard pensait que ce qu’elle lui proposait était la seule solution qu’ils avaient, sans quoi, rien ne marcherait. Ca allait être compliqué s’il acceptait. Jouer la comédie n’avait jamais été son fort. Max était le genre de personne impulsif et franc. Il ne réfléchissait pas tant que ça, ne calculait pas à l’avance ses réactions et ses sentiments.

– Comment tu fais pour être aussi sûr, pour pas avoir le moindre doute ? En vrai, j’aimerais être comme toi là, ça serait grave plus simple. J’ai jamais dit que je voulais la récupérer … je veux juste que ton abruti de boy toy se casse de son espace vital.

Dit-il. Malgré tout ce que les deux jeunes partages, Max a toujours eu des difficultés à assumer ou à comprendre ce qu’il voulait réellement et ce qu’il attendait de Carla. Blue ne veut pas abandonner aussi facilement en tout cas, et elle a bien l’intention de le convaincre de marcher dans ce plan. Hors de question de le laisser se défiler. Au fond Max avait peur que Carla finisse tout simplement par le détester, et c’était évidemment la dernière chose dont il avait envie. Sans qu’il ne puisse réellement pourquoi, il avait besoin de la présence de la verte et argent dans sa vie même si c’était d’une manière conflictuelle et compliquée émotionnellement parlant. Sa camarde lui expliqua qu’il y avait un risque, mais tant qu’elle ne ressentait pas de l’indifférence à son égard, il n’avait rien perdu. Max ne répondit pas. Parce qu’il ne savait pas ce qu’il ressentait face à ce qu’elle disait. Si elle pensait que ça valait le coup de se faire haïr par Finn, il n’était pas sûr que ce soit le cas pour lui.

Max avait juste envie d’arrêter de penser l’espace d’un instant. Cette discussion était en train de pomper toute son énergie. Selon la jeune femme, il devait déjà apprendre à contrôler son impulsivité, parce que la façon dont il avait réagit samedi c’était leur donner raison. S’il ne la rejoignait pas sur chacune de ses paroles, il savait qu’elle avait raison sur cela. Il ne pouvait pas continuer à agir sans réfléchir, ça leur ferait bien trop plaisir.

– Ok on peut commencer comme ça alors, à passer du temps ensemble et devenir ami, je pense que je me sentirais plus à l’aise si on part sur ça pour commencer. Après tout, t’es pas non plus insupportable, c’est sympa de trainer avec toi.

Dit-il avec un petit sourire. Finalement elle n’avait pas complètement tord. Et si lui n’avait pas besoin de jouer maintenant les amoureux transits, ça pouvait le faire. Plus elle parlait, plus elle réussissait à faire tomber les barrières du garçon.

– Je te crois. Après tout, la manipulation c’est la spécialité de ta maison. J’sais pas si elle la fait simplement pour m’énerver ou pour m’humilier devant toute l’école mais ouais … on peut leur montrer ce que ça fait aussi … J’suis pas facile à supporter hein, souviens toi de ça.


Petit sourire et clin d’œil avant de répondre à la question de la demoiselle sur la cigarette.

– J’ai l’habitude je pense. J’pense que t’aimerais pas le goût mais ça a un effet relaxant, tout ça. Genre si t’es en train de pleurer et que t’arrives pas à t’arrêter et te calmer, si t’en fumes une, ça coupe direct tes larmes … Genre c’est UNE pote qui m’a dit, c’est pour ça que je sais.


Expliqua-t-il.

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August P. Rowle

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Message(#) Sujet: Re: (bluebell) I'll have your back if you have mine. (bluebell) I'll have your back if you have mine. EmptyMar 28 Avr - 13:21

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Le soleil déclinant de cette fin d’après-midi irradiait le lac de couleurs irisées, réchauffant Bluebell dont les brises au bord de l’eau n’avaient de cesse de secouer ses cheveux et son chemisier. Quel merveilleux cadre ; et une fois de plus, elle se demanda s’il fût réellement impossible d’arrêter le temps. Il n’y avait qu’en s’éloignant du chaos de la guerre que les soldats s’apercevaient de la fatigue et de la lassitude qui les consumaient petit à petit. Et dire qu’il fallait y retourner. Mais la Serpentard savait aussi que le calme qu’elle ressentait n’était qu’illusoire, et qu’à peine auraient-ils quitté ce quai au coeur du lac, la rancoeur et la colère auraient repris leurs droits. Elle poussa un soupir, réalisant combien c’était difficile de porter le poids du monde à seulement quinze ans sur ses épaules solitaires. Répondant à une pulsion, elle se laissa glisser sur le sol, s’allongeant sur le dos, les jambes pliées dans le vide, se balançant nonchalamment au bord de l’eau. Elle observait le ciel vide, où quelques oiseaux se promenaient, les mains jointes sur son ventre. “Bien sûr que j’ai des doutes, moi aussi. Seulement, je préfère foncer que de réfléchir. Au moins, les choses avancent, peu importe dans quel sens. Il n’y a rien de pire que l’inertie. Je ne supporte pas l’enlisement”, répondit-elle, réalisant qu’elle avait tendance à courir pour mieux éviter la honte ou la colère, quitte à s’enfoncer dans ses problèmes.
“Finn se cassera, ou en tout cas, on ne lui en laissera pas le choix”, reprit-elle plus fermement, en fermant les yeux. Oui, elle avait la fâcheuse habitude de tout affirmer avant de se pencher ultérieurement sur la question et de commencer à être harassée de doutes. C’était bien plus facile d’être tête-brûlée que philosophe : il y avait un côté rassurant à ignorer le fond des problèmes et à foncer tête baissée dans le tas.

Elle garda les yeux fermés un moment, jusqu’à ce que Maxwell reprenne la parole, pour lui dire en plaisantant qu’elle ne lui était pas insupportable. Cette réflexion la tira de ses songes, et elle rouvrit les yeux avec un sourire amusé. “Merci. Ta présence n’est pas désagréable non plus”, répondit-elle en tournant son visage vers le jeune homme. Elle porta sa main en visière pour cacher le soleil brillant derrière la haute silhouette du Poufsouffle, se reposant sur un coude afin de se redresser un minimum. “Très bien, t’es pas facile à supporter mais figure-toi que moi non plus. Voilà un deuxième point commun entre nous, j’étais sûre qu’on en trouverait un autre”, ironisa-t-elle avec un sourire espiègle. Puis elle reprit, plus sérieusement,
“Elle a cherché à t’énerver et à t’humilier, mais t’en fais pas, on va y remédier petit à petit en partageant notre amitié nouvelle devant toute l’école à notre tour. Je suis certaine qu’en leur rendant la monnaie de leur pièce, on les atteindra tôt ou tard. Et puis, y a pire comme vengeance, tu ne penses pas ? Il s’agit seulement de discuter comme on le fait maintenant, mais en étant un chouillat plus complice. Ca devrait le faire, non ?” fit-elle finalement en se redressant totalement, plantant son regard distrait sur la cigarette du jeune homme. Voilà une bonne chose de faite : leurs affaires étaient conclues. Elle n’avait pas obtenu tout ce qu’elle désirait mais c’était un bon début pour quelqu’un comme lui qui ignorait tout de la vengeance et qui ne semblait pas aussi malicieux qu’elle. Elle l’y introduirait peu à peu, de toute façon. “Par exemple, je pourrais faire ça”, reprit-elle en attrapant la cigarette des lèvres du Poufsouffle pour la porter aux siennes d’un air assuré, bien que n’ayant jamais testé cela auparavant. Après tout, si ça avait les vertus qu’il lui vendait, elle en avait bien besoin avant d’affronter le dur monde qui les attendait derrière eux. Elle mit ainsi la cigarette dans sa bouche et entreprit une inspiration un peu trop profonde, sentant soudain toute la fumée entrer dans ses poumons ; elle retira immédiatement la cigarette et se mit à tousser si fort qu’elle manqua de s’étouffer. “Par Merlin, comment tu peux respirer ce truc ??” articula-t-elle entre deux quintes de toux. Elle porta sa main libre à sa poitrine et leva la tête au ciel, cherchant de l’air pur. Quand elle se fut enfin calmée, elle passa une main dans ses cheveux afin de libérer son visage, affichant deux sourcils froncés. C’est qu’une telle toux lui avait fait tourner la tête. Elle avait encore une grimace quand elle rendit sa cigarette à Maxwell. “Je vais finir par croire que tu avais juste envie de m’étouffer”, conclut-elle finalement dans un rire en laissant sa tête tomber sur le côté, attendant que la lourdeur qu’elle ressentait s’estompe.

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Message(#) Sujet: Re: (bluebell) I'll have your back if you have mine. (bluebell) I'll have your back if you have mine. EmptyMar 28 Avr - 20:45

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Maxwell était impressionné par l’assurance de la jeune femme. Elle avait cette idée en tête et maintenant elle ne décrochait plus qu’importe les risques, qu’importe les conséquences. Lui, au final, était beaucoup plus modéré dans ses propos. Bien sûr qu’il était énervé contre Carla, elle l’avait énormément blessé, son égo avait pris un sacré coup, et il voulait qu’elle ressente la même chose. Mais il émettait quand même des réserves sur ce que la jeune femme était en train de lui dire. Peut-être qu’au fond, il avait tout bonnement peur que prendre cette décision lui ferait perdre la demoiselle définitivement. Il ne voulait pas qu’elle finisse par se rendre compte que sa vie ne méritait pas d’avoir Maxwell dedans. Il se savait égoïste lorsqu’il avait ce genre de pensées … parce qu’après tout, cela faisait près d’un an maintenant qu’ils n’étaient plus ensemble. Il aurait dû la laisser tranquille depuis un moment, il aurait dû lui lâcher la grappe depuis longtemps. Mais il ne pouvait pas. Il ne pouvait pas concevoir qu’elle puisse appartenir à quelqu’un d’autre, d’où cette rencontre avec Bluebell. Peut-être qu’il avait besoin d’une personne comme elle, qui lui fasse ouvrir les yeux, qui le pousse. Sans elle, il serait directement allé voir Finn et lui aurait mit son poing dans la face sans plus de retenue. Max avait l’impression que la serpentard pouvait le comprendre, qu’elle ne le pensait pas ridicule, immature ou autre. Elle savait ce qu’il ressentait. Peut-être parce que tout comme lui, elle avait été blessé. Comme lui, elle n’avait jamais pu exprimer cette blessure et à cause de cela, celle-ci ne s’était jamais complètement refermé. Ils avaient chacun une histoire différente. Et pourtant ces deux histoires les avaient finalement rapprochés. Car aujourd’hui, ils allaient pouvoir compter l’un sur l’autre, se soutenir. Peut-être que le poufsouffle avait besoin d’une présence féminine comme la sienne : une fille qui puisse comprendre ses blessures sans le juger, une fille qui puisse l’aider à remonter la pente grâce à un plan … farfelue. Parce que plus un pacte pour rendre la vie impossible à Finn et à Carla, Maxwell avait l’impression qu’il trouverait en elle une épaule sur laquelle s’appuyer. Car finalement, il ne s’était pas beaucoup confier sur cette blessure à Cab, son ami de toujours. Parce qu’il n’avait pas envie de paraître faible et vulnérable. Même s’il ne voulait pas que Bluebell le prenne pour un faible … évidemment, il savait qu’il n’avait pas besoin de cacher ce qu’il était, et ce qu’il ressentait par rapport à la jeune femme, s’il le souhaitait.

La demoiselle lui confia finalement qu’elle avait des doutes elle aussi. Au moins, c’était rassurant. Mais la jeune femme semblait être le genre de personne qui fonce tête baissé. Maxwell était également comme ça en temps normal, il ne comprenait pas vraiment pourquoi il avait besoin d’y réfléchir à deux fois cette fois-ci. Cette peur de perdre définitivement Carla … Mais Blue avait raison, les choses devaient avancer maintenant. Parce qu’en soit, de son côté, il faisait du sur place depuis un bon moment. C’était de sa faute dans un sens, il le savait. Parce qu’il ne voulait pas penser, parce qu’il ne voulait pas réfléchir à ce que Carla représentait réellement pour lui, surement trop effrayé de voir la vérité en face.

– Je te fais confiance Blue.

Finit par dire le jeune homme après un moment de calme. Il voulait qu’elle le sache. Il ressentait le besoin de lui dire aussi. Comme pour sceller ce pacte à demi-mots. Cette relation entre lui et elle … totalement impromptu. Sans Finn et Carla, Maxwell n’aurait jamais parlé à la jeune femme. Ils auraient sans doute passé toute leur scolarité sans s’adresser un mot, sans apprendre à se connaître, sans se rendre compte qu’au fond, on est jamais réellement tout seul à vivre ce que l’on vit. Il ne s’en rendait surement pas encore compte, mais finalement la jeune femme allait surement lui faire du bien dans le sens où il pourrait partager cette possessivité débordante avec quelqu’un. Et de manière générale, la jeune femme lui semblait digne de confiance.

D’ailleurs elle le rassura sur le plan. Ils n’étaient nullement obligés de se sauter dessus directement. Et cette perspective de pouvoir commencer en tant qu’amis, à se rapprocher doucement, le rassurait quelque peu. Ca, il pouvait faire sans pour autant se poser mille et une questions. Il lui fit donc comprendre qu’il était bien plus à l’aise avec cette idée d’y aller doucement, avant de la taquiner en lui disant qu’elle n’était pas si insupportable que ça. C’était vrai d’ailleurs, sa compagnie était plutôt agréable depuis tout à l’heure. Il sentait qu’ils pouvaient bien s’entendre. Et cela les aiderait surement dans leur quête de vengeance si réellement ils pouvaient s’apprécier en tant que personne. Elle lui retourna d’ailleurs le compliment, ce qui fit doucement sourire le jeune homme. Elle se redressa d’ailleurs, tandis qu’elle usait maintenant d’un peu d’humour, avant de rembrayer sur Carla.

– Ouais c’est vrai qu’il y a bien pire comme vengeance que de parler avec une belle fille. Quel supplice. Alors c’est quoi exactement un chouilla plus complice ?

Dit-il avec un petit sourire malicieux. Evidemment, elle avait raison au fond. Ce n’était pas non plus la pire des choses que de côtoyer une belle nana histoire de se venger de son ex, on avait quand même vu pire. La jeune femme semblait bien l’avoir entendu puisqu’elle lui montra un exemple de ce qu’elle pouvait faire. Elle lui prit la cigarette de ses lèvres avant d’essayer elle-même de fumer, en échouant magiquement d’ailleurs puisqu’elle fut prise d’une toux immédiatement après avoir tirer une latte. Maxwell ne put s’empêcher de laisser échapper un petit rire. Voir sa tête était plutôt marrant.

– Mais non, j’veux pas te tuer … pas maintenant. Je voudrais bien t’apprendre mais pas sûr que tu veuilles commencer cette sale habitude.

Dit-il en rigolant. Elle lui avait d’ailleurs redonné cette fameuse cigarette qu’il continua de fumer tranquillement au soleil. Cette après-midi était agréable avec le soleil qui se reflétait tranquillement sur l’eau du lac.

– Bon alors on commence quand ?


Finit-il par demander.


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August P. Rowle

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Message(#) Sujet: Re: (bluebell) I'll have your back if you have mine. (bluebell) I'll have your back if you have mine. EmptyMer 29 Avr - 16:24

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I'll have your back if you have mine | ft. Maxwell

Bluebell en avait essuyé, des insultes. Elle en avait supporté, des menaces. Elle avait enduré bien des colères, et elle avait souffert de l’agressivité d’autrui. En revanche, des témoignages de soutien et de respect, elle n’en avait que rarement reçu. Et voilà pourtant que, en cette jolie après-midi de dimanche, presque aléatoirement, alors qu’elle conversait affaires avec un sang-mêlé qu’elle aurait dû mépriser à cause de son rang, elle entendait pour l’une des premières fois une marque d’alliance - non, une marque d’affection. Sa tête s’allégeait enfin, alors que la fumée qu’elle avait aspirée se diluait progressivement dans son corps. Elle redressa la tête et se mit à considérer les propos de Maxwell.

Avait-il réellement confiance en elle ? Bluebell ne put s’empêcher de tourner son visage vers lui alors qu’il venait de marquer une pause. Elle le contempla silencieusement quelques instants, incertaine. Quelque part, malgré elle, malgré ses airs indifférents et malgré son dédain quotidien qui lui servait d’armure face à ce monde en guerre, cette affirmation venait de la secouer. Ca faisait du bien. Mais quelque part, alors qu’elle savourait cette impression agréable d’avoir enfin un véritable allié, elle s’aperçut qu’elle n’avait pas le droit à une telle remarque de sa part, et encore moins d’en être satisfaite. Maxwell était certes une compagnie appréciable, mais il devait rester un partenaire de business, un camarade de combat. Rien d’autre qu’une personne capable de l’épauler pour les prochaines batailles, un allié de stratégie. Elle ne voulait pas de sa confiance au-delà de leur desseins ; car elle ne devait ni se lier d’amitié avec un sang-mêlé, ni faire durer leurs échanges au-delà de l'utilité commune qu’ils en tireraient.

Alors, Bluebell finit par se fendre d’un sourire doucereux quoiqu’empreint d’une tristesse évidente. Maxwell ne devait pas espérer trouver en elle une confidente, ou une amie. Elle ne pourrait jamais lui rendre tout cela. Tout ce qu’il devait faire, c’était la supporter suffisamment pour jouer de Carla et Finnbjörn. “Tu peux me faire confiance là-dessus. Je suis certaine que notre plan va fonctionner, tu verras. C’est la meilleure chose à faire pour contrer ces deux imbéciles…” marmonna-t-elle finalement en portant à nouveau son regard vers le lac, ayant désormais recentré la conversation sur leur but. L’impression de tristesse ne lui passait plus, désormais qu’elle songeait également à Carla et à Finn. Mais, derrière ce rideau de chagrin couvait une colère profonde, irrépressible, qui ne tarderait pas à resurgir, et qui ne se calmerait que par la souffrance du Gryffondor.

Ils devaient appuyer là où ça faisait mal, ils n’en n’avaient pas le choix. “Tu ne vas pas seulement parler avec une jolie fille, tu vas discuter avec l’émissaire du Diable en personne”, ricana-t-elle finalement. C’était le surnom que lui avait attribué Finnbjörn par le passé - témoignage fidèle de ce qu’il se représentait de la jeune fille. Il aurait pourtant dû savoir qu’on ne jouait pas avec le Diable sans en payer le prix fort. Néanmoins, elle devait reconnaître que c’était agréable d’entendre parler de soi comme d’une belle personne. Ca aussi, c’était quelque chose qu’on ne lui avait pas souvent concédé. Elle allait se demander si Finnbjörn pensait cela d’elle ou s’il se contentait de l’associer au Diable quand elle poursuivit, préférant ignorer ce genre de pensée qui lui procurait systématiquement des douleurs étranges à l’abdomen, “et tu vas également me serrer dans tes bras de temps à autre, ou m’offrir quelques petits cadeaux. Non pas que je sois vénale, mais Finnbjörn a des manières aristocratiques. Le connaissait, il serait capable de couvrir Carla d’or. Alors, la moindre des choses, c’est de montrer que toi aussi, tu peux être gentleman. Ne t’en fais pas pour ton portefeuil, je te donnerai quelques bricoles que j’ai dans mon dortoir, et on fera semblant que tu me les offres. Je ne porte jamais de bijoux, ce sera l’occasion de les dépoussiérer.” Elle lui adressa un sourire complice. Elle avait déjà une première idée : il fallait que Maxwell lui offre une bague, une bague qu’elle porterait tout le temps, afin de rappeler à Finnbjörn qu’elle avait refusé la sienne. “Et dans l’idéal, il faudrait toujours qu’on ait l’air intimes. N’oublie pas : il faut qu’on leur soit indifférent, et ça passe par une complicité évidente entre nous deux”, résuma-t-elle finalement , s’imaginant déjà devoir faire des efforts pour simuler un attachement physique à une personne.

Elle le regarda fumer encore quelques instants. Il y avait réellement quelque chose d’hypnotique dans les braises rougeâtres et la fumée dansante en spirale. “Parce que ça s’apprend, ces choses-là ? Il faut être fou pour se forcer à en apprécier le goût”, fit-elle avec une moue dégoûtée, ayant encore le goût désagréable de la cigarette dans sa bouche. Elle devait reconnaître toutefois que cela lui avait allégé l’esprit quelques instants. Perdue dans cette considération, elle revint dans leur conversation centrale : les affaires de vengeance. “On peut commencer dès demain. Disons que, ça y est, nous sommes officiellement deux nouveaux amis complices et attirés l’un par l’autre. C’est dingue, me voilà tout à coup prise de l’envie irrésistible de te serrer dans mes bras tous les matins et de rire à chacune de tes blagues. Il me tarde de porter la bague que tu vas m’offrir, et de partager chaque repas avec toi” énonça-t-elle d’un ton faussement enjoué avant d’éclater d’un rire amusé. Elle porta son regard sur le soleil déclinant doucement. Finnbjörn aurait-il une réaction au visionnage répétitif de ses étreintes et de sa complicité avec Maxwell ?
Il ne lui restait plus qu’à espérer qu’il ressente, à son tour, cette chaleur constante dans son estomac, car la guerre était de toute façon déclarée.

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Message(#) Sujet: Re: (bluebell) I'll have your back if you have mine. (bluebell) I'll have your back if you have mine. EmptyMer 29 Avr - 22:14

bluebell sherwin + maxwell carter

PRÉNOM NOM PERSO1 ⊹ PRÉNOM NOM PERSO2


Tight like a rope, try to not reach for memories. Lover, lover, what have we done ? We made our heart leap, then it gave up. Lover, lover, let me in. You came in the door like thunder, then hit the floor like thunder. Laying me down you wonder. You came towards like thunder.

Maxwell était le genre de personne qui faisait plus ou moins assez facilement confiance en autrui. Il avait besoin de sentir la personne évidemment. Il devait apprendre un minimum à la connaître, mais en soit il était d’un naturel confiant. Beaucoup de personnes pensaient surement que c’était un défaut de faire trop facilement confiance. Mais le poufsouffle était quelqu’un de fondamentalement positif. Il ne pensait pas du mal des gens … à part des gens comme Finn bien évidemment qui le cherchait clairement. Alors oui, il avait dit à Bluebell qu’il lui faisait confiance, comme pour lui montrer qu’il était partant pour ce plan, comme un gage de sa volonté d’avancer avec elle dans cette histoire sordide qu’ils s’étaient créés. Il voyait en elle une alliée pour ces prochaines semaines, voire mois. Car rien n’allait être simple. Maxwell savait qu’une fois qu’il commencerait réellement à mettre leur plan en place, l’effet boule de neige allait apparaître. Comment Carla allait-elle réagir en le voyant aussi proche de Blue ? En se rendant compte que peut-être cette fille n’était pas une conquête sans lendemain de plus pour le poufsouffle ? Au fond, lui avait peur qu’elle s’en fiche complètement. Après tout, la serpentard lui avait répété tellement de fois qu’elle avait envie qu’il lui fiche la paix … Alors peut-être que ça lui ferait ni chaud ni froid, peut-être qu’elle prendrait ça comme une bonne chose en pensant qu’il lui lâcherait vraiment la grappe à partir de maintenant. Peut-être que tout ça ne servait finalement à rien parce qu’il l’avait perdu au moment même où elle l’avait quitté. Mais au fond, il ne pouvait pas le savoir, il ne pouvait rien prévoir et cela rendait les choses légèrement terrifiantes pour le coup. Mais Blue serait là pour l’épauler dans un sens. Elle allait traverser toutes ces épreuves avec lui, et elle aurait une expérience plutôt similaire avec les réactions du bouffondor. D’ailleurs il ne comprenait pas réellement ce que Carla et Blue lui trouvait à ce bouffon. Il n’était pas dégueulasse à regarder mais il était froid comme une porte de prison, il n’inspirait pas non plus la confiance, et il n’avait clairement pas l’air d’être fun. Les meufs avaient définitivement des goûts cheloues.

La demoiselle lui confirma qu’elle pouvait avoir confiance en elle par rapport à leur plan. Elle semblait sur que cette histoire allait marcher. D’ailleurs le jeune homme pouffa doucement de rire lorsqu’elle traita les deux autres d’imbéciles. Blue avait l’air plutôt motivé pour la réussite de cette mission donc il ne doutait pas un instant qu’elle mette tout en œuvre pour arriver à ses fins. Il espérait lui, avoir assez de self-control pour ne pas tout faire capoter. Maxwell avait l’impression de ressentir cette tristesse que Blue avait au fond d’elle. Lui la cachait derrière ses plans machiavélique pour pourrir la vie de son ex. Maxwell avait toujours eu du mal à montrer ou à exprimer ses sentiments. Et ces derniers temps, il en était ressorti une rancune tenace et une colère immense. Chose qu’il avait de plus en plus de mal à contrôler en public. Mais il allait devoir se faire violence pour ne pas laisser tomber la jeune femme. D’ailleurs, la tension redescendit lorsque les deux jeunes commencèrent à parler usant un ton plus humoristique.

– L’émissaire du diable en personne, rien que ça ?

Dit-il en rigolant. Il n’avait pas la moindre idée de qui avait pu lui dire une chose pareille, mais lui ce n’était pas l’impression qu’il avait d’elle. Il savait ce que c’était de toute façon d’être jugé durement par les gens. Le mieux était toujours de rire de ce genre de choses plutôt que de les prendre trop au sérieux. Et la demoiselle continua en lui expliquant qu’il allait également la prendre dans ses bras de temps en temps et lui offrir des petits cadeaux. Apparemment selon elle, Finn allait surement acheter pleins de trucs à Carla. Quel bouffon. Elle le rassura sur le fait qu’il n’aurait pas besoin de dépenser tout son argent pour elle, qu’il lui donnerait des petits trucs histoire de donner le change. Maxwell sourit. Ce n’était pas comme s’il était pauvre, d’ailleurs sa famille était plutôt aisée, mais il se doutait qu’un sang pur comme Finn avait surement plus de moyens financiers à disposition que lui.

– Ah ouais d’accord, ce besoin d’utiliser son fric pour montrer qu’il est mieux que tout le monde … Quel bouffon. Mais ouais faudra que tu me dises ce que tu veux comme bidules, ma daronne m’envoi de l’argent toutes les semaines si besoin mais j’ai jamais vraiment acheté de trucs pour une meuf, j’sais pas ce que vous aimez.


Avoua le garçon. Il faut dire qu’il n’avait jamais été dans une relation à part avec Carla. Et à l’époque, il ne lui achetait pas des milliers de trucs. Déjà parce que ce n’était pas son genre, mais aussi parce qu’au fond, il n’était pas réellement matérialiste. Les objets ne l’intéressaient pas tant que ça, et il avait pensé que Carla n’était pas non plus attaché au matériel. Ce qui était peut-être stupide de sa part au fond. Mais maintenant il ne pouvait pas réellement changer le passé. Blue lui rappela qu’ils devaient avoir l’air intime la plupart du temps. Il comprenait ce qu’elle disait. Après tout, s’ils voulaient vraiment être crédibles, ils devaient être proche. Et Max ne devait pas tombé dans le schéma de la traiter comme une pote. A part quand il draguait bien une meuf, il n’était pas forcément très tactile dans le fond.

– Genre faut que j’te touche un peu. Main dans le dos, calin et tout le tralala. T’auras le loisir de toucher mes tablettes s’tu veux, c’est pas mal y parait.

Dit-il avec un petit sourire en coin des lèvres histoire de la taquiner. Il faut dire qu’il avait l’âme d’un dragueur au fond de lui, donc en soit, ça il n’aurait pas forcément besoin de trop se pousser. Blue ne savait pas vraiment dans quoi elle s’embarquait. Il pouvait vraiment être trop parfois, mais ça elle le découvrirait bien assez vite pour le coup.

La demoiselle avait d’ailleurs essayé de tirer un peu sur sa cigarette. Ce fut un grand échec d’ailleurs, la pauvre commença à tousser dangereusement. Cela devait surement être une première pour elle. Max avait l’habitude de fumer avec Cab dans le parc, et en ce moment ça devenait une petite habitude régulière avec tout ce qui se passait dans sa vie. Il rigola d’ailleurs quand elle lui demanda surprise si ça s’apprenait ce genre de truc. Dans le fond, elle n’avait pas tord. Pourquoi les gens continuaient à fumer, alors que la première fois n’était jamais un délice. Lui continua de tirer calmement dessus, en lui demandant quand est-ce qu’ils allaient commencer ce fameux plan. Il ne perdait pas de vue l’essentiel, et voulait s’assurer qu’ils avaient tous les deux tout en tête pour ne pas se planter. Dés demain, elle voulait rentrer vite dans le vif du sujet. Blue la fit rire. Finalement c’était une fille plutôt fun, ce qui allait surement faciliter grandement les choses.

– En plus, imagine que j’ai une belle collec de blagues, tu vas A-DO-RER. Tu vas tellement te fendre la poire que Finn pourra même t’entendre du haut de sa foutue tour. Fais gaffe par contre que Carla ait pas envie de te tuer dans ton sommeil dans votre salle co’.


Dit finalement le jeune homme en finissant sa cigarette finalement rassuré par cette conversation avec la jeune femme, et prêt à commencer ce plan complètement fou.


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Message(#) Sujet: Re: (bluebell) I'll have your back if you have mine. (bluebell) I'll have your back if you have mine. EmptyJeu 30 Avr - 12:48

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I'll have your back if you have mine | ft. Maxwell

Maxwell sembla surpris de connaître ce surnom, et pourtant, il venait dores et déjà d’entrevoir chez elle l’ombre de ce dont elle était capable. Ce garçon devait être fou, finalement, songea la Serpentard : il s’était aperçu de la colère sombre qui la poussait à élaborer toujours plus de stratégies, toujours plus de revanches, et loin de s’en inquiéter, il lui accordait sa confiance, avant de s’étonner qu’elle soit nommée en synonyme du diable. Oui, il était fou, ou bien très naïf, ou encore, peut-être, dans le fond, compréhensif, et c’était encore quelque chose de plus surprenant. Maxwell se donnait peut-être des airs de garçon détaché, populaire, insouciant, alors qu’il faisait preuve d’une réelle empathie même envers les inconnus les moins chaleureux. Alors non, en réalité, il n’était que fou. Bluebell lui accorda un sourire sans pour autant s’attarder sur le sujet. S’il n’avait pas encore compris que Finnbjörn lui avait attribué ce surnom, avant sa perte de mémoire, donc avant leur haine mutuelle, de fait qu’elle était réellement malveillante, il ne tarderait pas à s’en apercevoir, surtout s’ils étaient destinés à se fréquenter régulièrement. C’était là sa malédiction : elle était née pour être mauvaise, sûrement parce qu’elle n’avait jamais été éduquée à la douceur. Elle ne savait ni être une bonne amie, ni aimer : et cette dernière pensée lui fit tourner le regard au loin. Non, elle ne savait pas aimer, mais elle savait détester, ce qui n’était pas fondamentalement différent, en son sens. Les sensations physiques étaient les mêmes, et les pensées se ressemblaient, toujours tournées vers l’objet de ces sentiments. “Il ne cherche pas à montrer qu’il est mieux que tout le monde, il veut simplement matérialiser son intérêt. Il n’est pas doué avec les mots, alors, il se rattrappe avec ce qu’il peut”, fit-elle, évasive, le regard toujours planté sur l’horizon du lac. Comme cette bague qu’il lui avait offerte. Il n’avait pas su mettre des mots sur ce qui les avait reliés, depuis le début de l’année, et, en dépit de leur mépris mutuels, s’était décidé à lui offrir un symbole de ce qu’ils partageaient. Comme le manteau de vison. Un vulgaire symbole de leur lien qu’il venait de lui dérober après avoir le lui avoir spontanément confié.

Une vague d’amertume la rattrapa. Bluebell poussa un soupir avant de mordre ses joues pour se reconnecter à la réalité. Un léger goût de sang coula sur sa langue. L’âpreté qui s’émana dans sa bouche lui rappela le goût de la vengeance. Elle avait rarement été aussi décidée dans son désir de faire du mal. Elle tourna alors à nouveau son visage vers son allié, qu’elle gratifia d’un large sourire couvert d’une légère ombre de cruauté. “On aime les symboles. Offre-moi tout ce qui peut représenter notre lien, notre attachement. Si les pivoines sont mes fleurs préférées alors offre-moi un énorme bouquet de pivoines. Si un jour je te dis que j’adore les milkshakes au beurre de cacahuète, alors emmène-moi à Pré-au-Lard boire le meilleur milkshake au beurre de cacahuète. Tu saisis ? Des petites attentions symboliques”, résuma-t-elle. S’il était vraiment si gauche avec les femmes qu’il aimait, il n’était pas étonnant que Carla se soit tournée vers Finnbjörn : ce dernier était peut-être moins à l’aise avec la drague, il était néanmoins capable d’anticiper les attentes de chacune. Cette idée lui valut un nouveau mordillement nerveux de ses joues. Bon sang, pouvait-il quitter ses pensées un instant ? “Alors si tu m’en donnes l’autorisation, je n’hésiterai pas à utiliser toute méthode susceptible de renforcer notre attachement, y compris ton corps”, ironisa-t-elle avec un sourire espiègle. Elle n’était pas à l’aise à l’idée d’avoir des rapprochements physiques avec Maxwell, mais les pentes de la vengeance conduisaient également à des contrées sauvages où il fallait foncer vers l’inconnu, non ? Sortir de sa zone de confort. Loin du long fleuve tranquille de la naïveté, somme toute.

Elle finit par se lever, suivie de Maxwell, qui avait terminé sa cigarette. Échangeant un sourire complice, elle se mit à marcher lentement en direction de la rive, bras croisés pour lutter contre le froid croissant. Si elle ne s’était pas retenu, elle aurait presque songé à la veste de vison de Finnbjörn pour se réchauffer. Maxwell fit alors une remarque sur les bagues qu’il lui offrirait, ce qui la fit doucement rire. “Je n’en doute pas. Finnbjörn peut feindre de faire la sourde oreille, il n’est jamais loin”, dit-elle distraitement. “Quant à Carla, je doute qu’elle ose me toucher. Regarde-toi, avec tout ce que tu lui as fait, t’es toujours en vie… Si ça avait été moi, j’aurais pas donné cher de ta peau”, ironisa-t-elle, songeant qu’effectivement, Carla ne semblait pas aussi agressive qu’elle - maline, elle n’en doutait pas, mais elle n’avait vraisemblablement pas la hargne de la jeune fille. Que les dieux soient loués ; elle n’avait pas la force d’affronter deux Erin en même temps.

Ils étaient revenus au début du ponton. Voilà, la douce illusion de calme et de trêve s’était estompée. Le château qui s’étendait devant eux, lourd, massif, les rappelait à l’ordre. Ils avaient une bataille à entreprendre, désormais. Bluebell se tourna vers son acolyte, armé d’un sourire entendu. Elle lui tendit la main dans un geste solennel. “Et bien, à demain, Carter. Au plaisir de toucher tes tablettes à la vue de tout le château”, fit-elle alors en se fendant d’un rire clair. Elle lui serra la main, détailla un instant en silence les traits du jeune homme, comme si elle eût considéré, une dernière fois, si Maxwell serait à la hauteur de ce qui les attendait ; puis, lorsqu’elle se fut rassurée au vu de la détermination du Poufsouffle, elle le salua d’un geste de la main avant de retourner dans le Grand Hall. Immédiatement, l’obscurité, l’humidité, la poussière la prirent à la gorge, comme saluant son retour sur le champ de bataille.

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