Nouvelle année pour une nouvelle vie. Evidemment, il n'était pas envisageable que les adultes s'abaissent à me demander ce que je voulais moi, bien trop persuadés de savoir ce qui est le mieux pour mon propre bien, sans même prendre la peine d'apprendre un tant soit peu à me connaître. Après tout, qu'est-ce qu'un garçon de 14 ans, soudainement orphelin peut bien savoir de ce qui est bien pour lui ? Surtout quand on voit ce qu'il lui reste de famille, il vaut mieux l'envoyer loin de son pays, de ses racines, pour un nouveau départ. Mais si moi je n'en ai pas envie de ce nouveau départ ? Si je n'avais que faire de cet oncle sortit de nulle part ? Si j'étais bien dans mon pays, au sein de ma famille ? D'accord, elle n'était pas parfaite et oui, je tournerai certainement mal, mais est alors ? Qu'est-ce qui vous dit que ça ne sera pas le cas aussi en Angleterre ? Ok, c'est la terre patrie de mon daron, mais il y est parti depuis tellement longtemps et n'a pas l'air de l'avoir beaucoup regretté cette chère Angleterre, alors pourquoi j'irai me faire chier là-bas ? Aucun de mes arguments n'a fait mouche, ils étaient sourd à mes complaintes, ne souhaitant qu'une seule chose, se débarrasser de moi au plus vite. Et quelle aubaine pour eux de voir débarquer un oncle, frère unique de mon père, pour me sortir de leurs pattes. Baltringues ! Je ne le connais pas ce mec, qui me dit que c'est bien mon oncle ? Peut-être que le mec c'est un gros pédophile et qu'il va me séquestrer dans sa cave. Mais ça, tout le monde s'en fout ...

Qui dit nouveau pays, dit nouvelle école. Me voilà donc à suivre les premières années comme un teubé pour faire ma répartition. Evidemment, les nains, je les dépasse tous de plusieurs têtes, mais on fera comme si tout était normal. De nombreux regards sont braqués sur moi, mais je m'en tamponne totalement. Tout ce que je fais, c'est foudroyer mon oncle du regard, tellement vénère de ce qu'il m'arrive. Etre envoyé à Poufsouffle m'a totalement indifféré pour être honnête. Vu que je n'y connaissais rien aux différentes maisons, poufsouffle ou ailleurs, c'est du pareil au même. Mais je commence à me demander s'il n'y a pas erreur sur la personne. C'est encore un peu tôt pour me faire vraiment une opinion sur cette maison mais j'ai pas la sensation d'être entourés de lumière. Et si c'est pour être cerné par des gens niais, ça va vite me gonfler. Maintenant, à voir ! En tout cas Lundi arrive et avec lui, les cours. Tout se passe bien, on me regarde souvent, mais on ne vient pas trop m'emmerder et c'est bien tout ce qui compte. En tout cas jusqu'au cours de potions où Mister PremierDeLaClasse décide de venir me casser les bonbons. Je le fixe quelques secondes, pas franchement enclin à être aimable ou reconnaissant. Je ne lui ai rien demandé, qu'est-ce qu'il vient m'emmerder avec sa bienveillance ? "T'as vraiment une sale gueule de premier de la classe toi ... Ok, mais tu fais tout et tu m'emmerdes pas ! " Faut être clair dès le début et poser les limites, sinon on s'en sort pas. Si je le laisse faire, à la sortie du cours je me retrouve avec un bracelet de l'amitié autour du poignet et une promesse glauque de devoir faire un pacte de sang pour être toujours les meilleurs amis du monde ! Surtout qu'il est chelou le mec, à me sourire tout le temps. Il prend de la drogue ? Pourquoi il fait ça ? Il est sous médoc ? Ca ne le fatigue pas d'être toujours heureux et niais ? Visiblement non.

Comme promis, nous voilà donc rendu en binôme et je n'en glande pas une sauf, quand le prof passe devant nos paillasses. Faut quand même donner un minimum l'illusion de bosser, histoire de ne pas être trop emmerdé. J'essaye donc de suivre la recette du bouquin, sans vraiment trop savoir ce que je fais. Faut dire que pour ça, faudrait déjà que je sache quelle potion ont fabriqué et surtout que je lise en entier les instructions. Là je me contente juste de faire confiance en l'autre empaffé, grave erreur, évidemment, mais je ne le savais pas encore ! Donc quand le mec me dit de couper en dé un ingrédient, je ne cherche pas à comprendre, je le fais. S'il dit qu'ils l'ont vu l'an dernier, je ne vois pas pourquoi il me mentirait. Quel naïf ! "Si tu le dis ... Tu veux prendre une photo pour ton album souvenir ?" Le raillais-je, quand le cours se termina. Tout ce que je voulais, c'était me barrer, mais entre amener la potion au prof et ranger la paillasse, je choisis rapidement ma croix. Sauf que voilà, les choses ne se sont pas passées comme prévu. Le prof a en effet trouvé la couleur de la potion un peu étrange, mais pas démonté pour une noise, je lui explique qu'il faut juste la mélanger. Je fais tout comme l'autre m'a dit et là BAM, cette saloperie m'explose à la gueule. D'abord surpris, je me retourne vers ma paillasse et découvre que l'autre tanche c'est barré. Et là je comprends. Je comprends que ce n'était pas un accident. Je ne saurais pas dire comme je l'ai su, mais au fond, toute cette histoire prend tout son sens. J'avais trouvé ça bizarre son attitude, mais j'avais mis ça sur le compte de ses origines anglaise. Les anglais sont chelou, c'est acté, y'a pas à y revenir dessus. Mais visiblement en plus d'être chelou, ils sont vicieux et cette saleté m'a bien eu sur ce coup là. Le prof a moyennement aimé la blague, quant à moi, j'ai eu le seum. J'ai pas perdu de points parce que j'ai réussi à faire jouer le fait que j'étais nouveau et étranger et que j'avais encore un peu de mal avec l'anglais. Le prof n'a pas trop compris comment ça avait pu arriver avec Blaze dans mon équipe, mais il a fini par admettre que les erreurs arrivent parfois. Non mais j'hallucine, le mec lui trouve limite des excuses au gamin...

Une fois le bordel nettoyé - et moi avec - je suis enfin libéré du cours et je peux enfin me barrer. Evidemment l'autre vermine a pris la poudre d'escampette, mais il ne paye rien pour attendre. On est dans la même promotion, je peux attendre quelques heures, ma colère n'aura pas diminué pour autant, bien au contraire. Je prends donc le parti de rentrer dans mon dortoir rapidos pour me changer et je descends manger. Evidemment, la face de rat et là et je fais comme si tout allait bien et le regarde à peine. Mais évidemment, je prends le soin de partir en premier et de l'attendre dans les étages, à proximité de sa salle commune. Je ne suis pas très sociable mais je sais me montrer aimable quand je veux un renseignement et rien de plus facile de l'obtenir quand je suis face à deux serdaigle de première année. Je sais donc qu'ils sont au quatrième, je l'attends au troisième. Il ne lui faudra qu'une dizaine de minutes avant de le voir déboucher des escaliers et il ne m'aura fallu que quelques secondes pour l'attraper au vol et l'entraîner avec moi dans les couloirs pour finir par le plaquer contre le mur, loin des regards "Alors, sale con, on s'amuse à me jouer une farce ? "

Je m'en veux un peu de m'être fait avoir aussi facilement. En règle générale, je suis plus méfiant, mais en même temps, les mecs de Durmstrang peuvent vraiment être des enfoirés quand ils s'y mettent, on m'avait prévenu et ça c'est avéré vrai. Après je ne vais pas leur jeter la pierre, j'étais pas mieux de mon côté et j'ai bien profité de la situation. Mais là, j'avoue, j'ai pas été assez sur mes gardes. Je trouvais son attitude étrange, mais j'ai mis ça sur le compte de ses origines et j'ai pas cherché plus loin. Les suces-boules, ça doit courir les rues dans le coin, alors que je tombe sur l'un d'eux dès le premier jour, il n'y a rien d'étonnant à ça. Il faut croire qu'il ne faut pas trop se fier aux apparences et ce mec est une enflure de première. Ca m'apprendra à sous-estimer mes camarades, c'est bien fait pour moi. Enfin je dis ça, mais j'ai très très envie d'aller lui péter la gueule à ce morveux. Je ne vais certainement pas le laisser tranquille, sous prétexte que j'ai pas assuré sur ce coup là. Si c'est pour lui donner l'illusion qu'il peut faire ce qu'il veut sans que j'ai jamais rien à dire, il se fourre le doigt dans l'oeil. Je vais lui apprendre la vie et lui faire comprendre que ses petits tours, il les réserve aux autres, mais qu'il m'oublie. J'ai beau être nouveau et étranger, je ne compte absolument pas me laisser marcher sur les pieds, certainement pas par le Ken anglais. Et s'il faut que j'installe le règne de la peur pour avoir la loi, vous pouvez compter sur moi et ça commence maintenant !

Mais je dois d'abord prendre mon mal en patience, parce que le petit malin a pris la poudre d'escampette et je me retrouve comme un con, à devoir passer par ma salle commune pour me changer. Au vu de mon regard noir et de mon visage fermé, les gens n'osent rien dire devant moi, mais je n'ai aucun doute qu'ils doivent s'en payer une tranche derrière mon dos. Qu'importe, les rumeurs ne m'atteignent pas et ils n'ont pas assez d'importance à mes yeux pour que j'y prête vraiment attention. Et puis ce n'est pas comme si j'allais rester ici à moisir. Mon oncle fait ce qu'il veut, grand bien lui en fasse mais moi je compte bien contacter ma famille pour qu'ils viennent me chercher. Les autorités n'auront rien à dire, s'il faut qu'on passe clandestinement la frontière pour que je réintègre mon pays, je suis prêt à le faire. En attendant, je ronge mon frein et je pars me changer. Je jète un simple regard à la table des Serdaigle, pour voir l'autre face de rat et une fois que je suis assuré qu'il est bien ici, je m'installe à ma table pour manger. Je ne m'attarde pas plus que nécessaire et m'en vais avant qu'il est terminé. C'est que je veux le choper quand il retourne dans sa salle commune et je ne veux surtout pas lui laisser l'opportunité de se barrer. Je l'attends donc au troisième étage et l'attente ne fut pas trop longue, fort heureusement. Visiblement, il ne s'y attendait pas quand je le chope et que je l'entraîne à l'écart. Il a même failli se casser la gueule le con, heureusement que je le tenais. Nous voilà donc seul, à l'écart, pour une petite discussion. Je ne vais pas passer par quatre chemins pour rentrer dans le vif du sujet, j'ai pas que ça à faire que taper la causette au mariole de service. Sauf que lui, ça le fait marrer. Ca risque de donner cette discussion.

Plus il sourit et plus je bouillonne. Pourtant je ne dis rien. Il est de toute façon à ma merci, donc il peut bien jouer les malins s'il le veut, il est foutu ! Du calme caïd ? Il croit vraiment que m'appeler ainsi en rigolant ça va arranger les choses ? Il croit quoi, que je vais rire avec lui en m'excusant de m'être emporter ? Il s'est cru où ? Il m'explique que ce n'est qu'une petite blague. Ah ça c'est sûr que c'était pas des masses élevé comme plaisanterie, je ne pourrais qu'en convenir. De là après à prétendre qu'elle m'a fait rire, y'a encore un pas. Il prétend que c'est une tradition, que je ne dois pas le prendre mal et que je peux demander aux autres si je ne le crois pas, qu'ils y sont tous passés. Je hoche la tête, prétendant que son explication tient la route. Je vais même jusqu'à esquisser un sourire en coin. "Sympa votre tradition ! C'est amusant parce que chez moi aussi on a une tradition pour remercier quelqu'un. Bouge pas je te montre !" Et joignant le geste à la parole, je lui assène une bonne droite. Bordel, il ne l'a pas volé celle-là ! "Y'a rien de personnel là dedans... " Répliquais-je assez froidement, reprenant ses propres paroles. Je lui laisse quelques secondes pour bien reprendre ses esprits et je le chope par le colle pour qu'il me fasse bien face. Nos visages ne sont plus qu'à quelques centimètres l'un de l'autre, mon regard glacial est plongé dans le sien "Amuse toi encore à te foutre de ma gueule et je te marave tellement la gueule mon gars que même ta mère ne sera pas capable de te reconnaître ! " Est-ce que je plaisante ou exagère ? Pas vraiment. Je suis un sanguin, quand on me cherche un peu trop, on me trouve. Et son amusement pour cette situation et sa volonté de continuer à me prendre pour un con me donnent vraiment envie d'évacuer ma colère en le frappant.

Je ne l'ai pas loupé. En même temps je rate rarement mon coup, qu'on se le dise. Je me bats depuis que je suis gosse, d'abord pour jouer avec mes cousins, puis plus sérieusement avec des voisins ou des mecs qui nous cherchaient des noises. Aujourd'hui, c'est dans mon sens, un réflexe que j'ai parfois bien du mal à retenir. Mais là, il l'a bien cherché. En plus de m'avoir pris pour cible pour sa plaisanterie de merde, il continue à se foutre de ma gueule pour tenter de sauver les meubles et s'en sortir sans dommage. Mais c'est mal me connaître, je ne suis pas qu'une grande gueule, j'agis aussi. Et quand je suis énervé, comme maintenant, je suis prompt à agir très vite. Alors qu'il rit si ça lui fait plaisir, il ne va pas rire bien longtemps. On remarquera que j'ai quand même la politesse de lui laisser l'occasion de se défendre. Sait-on jamais, son explication aurait pu lui sauver la mise. Si encore il avait tenté de prétendre qu'il ne l'avait pas fait exprès, qu'il ne comprenait pas comment ça avait pu arriver, qu'il était désolé. Je ne prétends pas que je l'aurais cru sur parole, mais mon coup aurait pu être moins violent, j'aurai pu viser une autre partie de son corps, pour la forme, sans forcément m'acharner. Mais là non, il joue les petits malins, persuadé d'être intouchable. A moins qu'il pense réellement que je suis un gros teubé et que je vais gober tout ce qu'il dit. Connard !

Il finit donc le cul au sol, totalement sonné. Ca te fera les pieds mon gars, ça ne doit pas t'arriver si souvent que ça. J'aime pas les cherches merdes qui se font jamais choper. Surtout quand lesdits cherches merdes tentent de s'en prendre à moi. Grave erreur en général, parce que je ne fais jamais dans la dentelle. Je l'attrape par le col et le redresse, un peu de dignité mec, merde ! J'attends qu'il reprenne un peu ses esprits pour mettre les points sur les I. S'il faut que je le tabasse pour qu'il arrête, il peut compter sur moi, je serais son homme. Quand il reprend la parole, il me complimente sur ma droite et je rebondis dessus "Je peux te montrer ma gauche, pour comparer si tu veux !" Répliquais-je avec un petit sourire en coin. Il pourra me dire laquelle fait la plus mal. J'imagine que c'est la droite, mais sait-on jamais, quand le doute persiste, autant faire des tests. Il enchaîne en me conseillant de viser ailleurs que le visage, pour éviter les ennuis et je me mets à éclater de rire. "C'est quoi ça, une menace ? Mec, j'm'en bats les reins d'avoir des ennuis ! J'compte pas moisir ici." Ma famille va venir me chercher, une fois qu'ils sauront où je suis, ils viendront, j'ai confiance. Je ne vais pas rester ici, il en est hors de question. J'ai pas besoin de ce mec qui prétend être mon oncle dans ma vie et il ne sera jamais ma famille, frère de mon père ou non. "Mais t'as raison, faudrait peut-être que je vise un autre endroit ... comme ici par exemple ! " Et joignant de nouveau le geste à la parole, je lui assène un coup de genou dans l'estomac. Moi je peux continuer comme ça toute la soirée, sans problème. Je ne prends même pas la peine de répondre à sa demande de mouchoir, il se démerde le mec, je m'en ballec s'il se tache !

J'aime pas ce type. Il a vraiment l'air d'être un sale con prétentieux qui croit dur comme fer qu'il s'en sortira toujours dans la vie. Je l'imagine tellement dans une jolie petite maison, chouchouté par ses parents, baignant dans une atmosphère bienveillante. Tu le mets dix minutes dans mon quartier et le mec en ressort les deux pieds devant. Il sert à rien et pourtant il obtiendra très certainement tout ce qu'il veut dans la vie, tout ça parce qu'il a une belle petite gueule de fayot et deux neurones qui se touchent. Mais je crois que ce qui m'énerve le plus, c'est que j'ai beau frappé, il ne peut s'empêcher de faire son malin avec son putain de sourire. D'ordinaire, c'est moi qui ait ce sourire. Je l'affiche constamment et prends plaisir à voir l'énervement chez mes camarades qui ne le supporte pas. Je n'aime pas trop qu'on joue à mon propre jeu. Encore que ce sourire est légèrement terni par la douleur et ça, ça me fait plaisir. Il n'est plus aussi rayonnant qu'avant et ça me convient. Je peux continuer à frapper jusqu'à ce qu'il ne puisse plus ouvrir les yeux, ça ne me pose aucun soucis. Quand je le soupçonne de me menacer, il réplique presque aussitôt en démentant, parlant plutôt d'un conseil d'ami, pour me rendre service. "Donne toi pas tant de mal, j'en ai pas besoin !" Répliquais-je sans hésiter. J'ai pas besoin de ses conseils, je vivais très bien sans lui avant de croiser son chemin et je continuerais à très bien vivre une fois cette histoire derrière nous. Je ne le connais pas et n'ai pas franchement envie d'en savoir plus. Je traîne pas avec les petits cons dans son genre, juste bon à faire quelques coups bas même pas assumés. Le mec serait capable de vendre père et mère pour s'en sortir, j'aime pas ce genre de personne, tu ne peux pas avoir confiance en elles.

Je le frappe de nouveau, sans ménagement, mais avec mon genou cette fois, pour faire changement et parce qu'il venait de me le conseiller. Bon, il ne m'a pas dit clairement de le frapper de nouveau, mais vu qu'il est prompt à donner des conseils, je ne vais pas les ignorer. Il ne s'y attendait clairement pas mais en même temps je ne vais pas le prévenir en avance, sinon où serait le fun ? Et puis il aime bien rigoler, alors plaisantons ensemble. Il reprend son souffle, avant de me demander d'arrêter, rendant les armes. En tout cas c'est l'impression qu'il donne mais vous comprenez, avec lui, je me méfie. Il est toujours là où on ne s'y attend pas et je m'attends à tout de sa part, à raison. Quand le mec enchaîne, il prononce mon prénom - ce dont je m'en cogne royal qu'il le connaisse - et évidemment, comme je m'y attendais un peu, il repart dans son délire de jouer au plus malin. Ce qu'il peut être agaçant, s'il arrive à sa majorité, ça sera certainement de l'ordre du miracle. "Mon pauvre ami, t'es tellement loin de la vérité. " Dis-je en lui offrant un sourire carnassier. "T'imagines même pas comment ça peut-être jouissif de frapper quelqu'un. Le bruit du coup, la sensation de douleur que l'autre ressent et ta propre douleur au niveau des jointures, le goût du sang, le souffle qui se coupe. Après une bonne journée à bien s'emmerder, ça mets en jambe de s'en prendre à une taffiole dans ton genre ... " Est-ce que mon égo a pris un coup ? Assurément. Est-ce que je suis obligé de l'avouer ? Je ne crois pas non. Je ne lui dois rien et ne vois aucune raison d'être honnête avec cette merde. Et puis ce n'est pas comme si je mentais, j'adore vraiment me battre et vu que les mecs dans le coin ressemblent tous à des cotons tiges dans son genre, c'est pas comme si j'allais trouver un adverse à ma taille. Alors leur remettre les idées en place à coup de poing ne leur fera pas de mal. Et sans prévenir, je lui colle mon poing dans les côtes, rien que pour le plaisir de le voir souffrir encore un peu.

Je ne le ménage pas et j'y prends beaucoup de plaisir. Il faut mettre les choses au clair dès le début avec ce genre de type, sinon il prend la confiance et il continue à te prendre la tête. Il faut lui montrer que non, il ne fait pas ce qu'il veut, que tout acte entraîne des conséquences et que celles-ci sont douloureuses. Je ne l'épargnerai pas, ni aujourd'hui, ni jamais. Il me fait un coup bas, il prend des coups. Et plus il me tapera sur les nerfs et plus je me laisserai aller à me lâcher et je doute qu'il apprécie. C'est que ça a l'air d'être une petite nature le gamin. Alors oui, je vous accorde que ce n'était pas une si méchante blague que ça, un coup classique même, mais si je n'impose pas mon autorité dès maintenant, c'est mort pour l'année. Et même si je ne compte pas trainer dans le coin, autant assurer ses arrières au mieux. Et puis même si je me barre dans une semaine, autant leur laisser un souvenir impérissable dans cette école pourrie. Est-ce que je vais retourner à Durmstrang ? Je l'espère bien. Revoir la tête de tous ces abrutis, j'ai presque hâte. Je suis sûr que plus d'un seront curieux de savoir comment est la vie à Poudlard, ils ne risquent pas d'être déçus. Après, je m'autoriserai certainement un brin d'exagération, pour le plaisir, mais qui ne le ferait pas ? En tout cas j'envisage pas une vie totalement moldue, j'adore ma famille mais bordel, j'adore la magie, donc hors de question de rayer ça de mon existence. Je suis prêt à faire des pieds et des mains pour que mon ancienne école me reprenne. Surtout qu'ils n'auront pas de raison de ne pas le faire, je ne suis pas parti parce qu'ils m'ont viré. Au pire, je pourrais toujours leur promettre de faire quelques efforts au niveau comportemental, même si on sait tous que ça ne durera jamais.

Je le frappe sans prévenir, rien que pour le plaisir et il s'effondre à nouveau, se laissant glisser contre le mur. Ca fait mal, hein ? Au moins j'ai la satisfaction de ne plus voir son sourire goguenard sur sa foutue gueule d'ange et il parle beaucoup moins. Il a pigé la première fois ? Grand bien lui en fasse. "Tu connais le truc, faut toujours répéter plusieurs fois la même chose pour bien que ça rentre." Répliquais-je amusé. Au moins le message est passé. Plus il fera son malin et plus je frapperai, c'est pas plus compliqué que ça. Je suis en tout cas plutôt satisfait du résultat et quand il me demande d'en rester là, je prends un instant pour réfléchir. En toute honnêteté, j'avais déjà décidé d'arrêter, mais il n'est pas obligé de le savoir. Ca ne lui fait pas de mal d'être un peu dans l'angoisse, ça le forge un peu. "On recommence demain ? " Dis-je en plaisantant. En soit l'idée ne me déplait pas, je pourrais le frapper inlassablement, j'y prendrais je pense toujours autant de plaisir. Mais je doute que ce plaisir soit partager par contre. "Ah moins qu'on soit clair sur le principe que tu me foutes la paix ?! " Lui demandais-je en m'accroupissant à son niveau "C'est pas personnel mais j'aime pas ta gueule ! Et en toute honnêteté, tu me gonflerais très vite ! Alors tu m'oublies et tu continues à jouer avec tes petits camarades." Je doute qu'on est beaucoup de points en commun tous les deux. D'accord, on est tous les deux prétentieux et chieurs au possible, mais ça ne va certainement pas plus loin. J'ai pas besoin de jouer les nounous avec la tête d'ampoule de la classe qui cherche à se faire remarquer coût que coût. Je ne compte pas moisir dans le coin et en attendant de me barrer, je vais juste me contenter d'ignorer l'existence de ces culs serrés et tout le monde sera content.

Inverser les rôles ? Je ne peux m'empêcher de rire à cette idée, c'est que dans le rôle de brute, il ne serait pas des masses crédible, mais cela dit, ça pourrait être amusant. Serais-je capable de prendre des coups sans broncher ? En toute honnêteté, ça ne m'est jamais arrivé et je doute que ça m'arrive. Non pas que personne n'ose me frapper, j'ai déjà pris des coups et j'en prendrais encore, mais de là à ne pas répliquer, jamais. Au premier coup, j'ai la réponse qui s'enclenche directement, c'est plus fort que moi. "J'ai hâte de te voir donner des coups !" Lui dis-je amusé. Surtout en sachant que ce n'est pas demain la veille que ça arrivera. Le jour où il me touche, je lui fais manger ses dents. Et je doute de toute façon qu'il est le courage d'en arriver là. Le mec c'est une fouine, le genre de type à tout faire par derrière et à ne jamais rien assumer par devant. Après je ne le juge pas vraiment, j'adore faire des coups bas aux gens moi aussi, mais je suis aussi capable de les faire par devant, juste pour le plaisir de profiter jusqu'au bout du spectacle. Est-ce que dans une autre vie on aurait pu s'entendre ? Je pense que oui. Là c'est mort, mais j'aime à croire que s'il ne s'en était pas pris à moi et que je l'avais vu faire son petit numéro a quelqu'un d'autre, j'aurai pu trouver ça amusant. Mais aujourd'hui je vois difficilement comment je pourrais avoir envie de devenir pote avec un mec pareil.

Je m'accroupie pour être à peu près à sa hauteur. Je veux être sûr qu'il a compris le message et qu'il va me foutre la paix. C'est surtout pour lui que je dis ça, parce que la prochaine fois, je ne m'arrêterai pas et il faudra qu'il ait beaucoup de chance pour que quelqu'un le retrouve à temps. Il me promets de ne plus me jouer un tour avec les potions, ce qui est déjà un bon début mais c'est pas non plus vraiment ce que je lui demande. Je veux qu'il me foute totalement la paix. Que ce soit avec ça ou autre chose, vaut mieux pour lui qu'il m'oublie. "Va falloir que ta parole s'étende à plus loin. Oublie moi !" Je ne sais pas pourquoi, mais je sens que c'est le genre de mec un peu pot de colle. Je ne le sens pas, mais je ne saurais pas expliquer pourquoi. J'imagine que c'est parce qu'il n'a pas attendu bien longtemps pour me tomber dessus. Dès le premier jour, il me prenait comme cible, ça ne sent en général pas bon. J'incarne la nouveauté j'imagine, tant que cet effet ne se sera pas estompé, je vais avoir plein de gens comme lui sur le dos. Il me propose une poignée de main pour officialiser notre marché ou alors on part juste du principe qu'on est suffisamment bien élevé pour se faire confiance. Mon regard devient suspicieux et presque dégoûté quand il me tend la main. "Non, tu ne me touche pas. Fais le con et je t'éclate à nouveau !" Je me relève et defroisse mon pantalon tranquillement "J'ai entendu dire que vous aviez de grosses bestioles à nourrir dans votre lac ... fais gaffe de ne pas devenir un met de choix pour elles !" Le menaçais-je avant de le foudroyer de nouveau du regard avant de m'en aller.