Alert Dating Ҩ Feat Killian

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Que voilà une situation bien étrange dans laquelle se trouvait Jane. Elle avait au préalable reçu un courrier tout aussi étrange que la situation présente de la part de son ami de toujours, Timéo. Il lui avait signalé qu’il allait s’occuper de lui faire rencontrer quelqu’un, qu’il était temps. Cela avait beaucoup tourmenté la jeune femme. Pourquoi voulait-il absolument lui trouver quelqu’un ? Elle était très bien comme ça. Pour le moment, tout semblait aller comme sur des roulettes. Elle se sentait bien dans sa tête, ne se sentait plus triste ou mélancolique vis-à-vis de son amour passé, passait d’agréables moments en compagnie d’un certain bibliothécaire, se sentait parfaitement bien au travail. Tout allait pour le mieux. Alors pourquoi voulait-il tout à coup chambouler sa vie et son petit train-train quotidien ? Très étrange.

Le jeune rouge et or l’avait recontactée pour lui donner quelques instructions pratiques, sans toutefois lui dire ce qu’il en était réellement. La jeune infirmière restait autant perdue que perplexe par cette drôle de situation. Les instructions étaient précises, mais quel était réellement l’objectif de tout cela ?

En y réfléchissant un peu, Jane en avait conclu que son jeune ami lui faisait une petite farce dont il avait le secret. Pour marcher dans son jeu, elle avait suivi ce qui lui avait été demandé de faire. Apprêtée comme à son habitude, tirée à quatre épingles, pas un cheveu ne se rebellait. Sa robe était parfaitement lisse, pas un pli, pas un froissement.

L’ancienne bleue et bronze était arrivée pile à l’heure devant la porte de l’établissement que Timéo lui avait indiqué dans la lettre. C’était un bien drôle d’endroit. Un peu trop rose et fleuri au gout de la demoiselle. Elle observa d’un coup d’œil la devanture. Le Salon de Thé de Madame Pieddodu. Jane ne se souvenait pas être entrée ici une seule fois sur toute sa scolarité à Poudlard. On lui avait mentionné une fois ou deux que le thé y était excellent, mais qu’il valait mieux éviter le jour de la Saint-Valentin pour s’y rendre. Elle n’avait aucune idée du pourquoi. Elle se fit la réflexion que la fête des amoureux était d’ailleurs en approche imminente. Bien qu’elle ne la fêtait jamais, Jane appréciait tout de même de voir toutes les attentions florissantes qui se faisaient entre les différents couples. Chacun y allait de son originalité, c’était agréable de voir autant d’amour partagé. Ou pas toujours. Mais gardons le positif.

C’était un drôle d’endroit pour rencontrer son ami rouge et or. Pourquoi l’avait-il invitée à se rendre ici ? Plusieurs hypothèses s’étaient faites dans l’esprit de l’assistante. Elle eut cependant un petit moment de panique en pensant que peut-être, Timéo viendrait ici lui déclarer sa flamme. Ca paraissait hautement improbable, pourtant. Il n’avait jamais été question d’une quelconque ambigüité entre eux deux, ils étaient amis. En plus il était plus jeune qu’elle. Bien plus jeune. Et c’était un élève, elle ne se permettrait jamais d’entretenir la moindre relation avec un élève plus jeune qu’elle. Et un élève en plus ! Quelle inconvenance !

Alors qu’elle passait tout juste les portes de l’endroit presque désert, la jeune demoiselle était tourmentée par ses pensées. Comment allait-elle l’éconduire si c’était le cas ? Il ne faudrait pas heurter ses sentiments ou sa sensibilité, mais il fallait tout de même être ferme et garder ses positions. C’était contraire à tous ses principes de base. Mais les tourments de la jeune femme s’apaisèrent un peu lorsqu’elle remarqua que Timéo n’était pas dans l’établissement. Il n’y avait que des couples à première vue. Elle n’en savait pas grand-chose, elle ne voyait pas tout, c’était tout de même assez intimiste comme endroit. Mais s’il n’était pas là, lui qui était toujours si ponctuel habituellement, alors qui attendait-elle ? Ou qui l’attendait, elle, là quelque part à une table ?

La blonde fit quelques pas dans l’établissement, avant d’indiquer à une dame de service qu’elle attendait quelqu’un. Peut-être saurait-elle de qui il s’agissait… Ou peut-être que tout ça n’était qu’une vaste blague. Ou un mauvais rêve.

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Dernière édition par Jane E. Gray le Dim 24 Mai - 20:21, édité 1 fois

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Entre mecs, évidemment qu’on parle de nanas. Après tout, une grande partie de nos centres d’intérêts sont tourné vers ces demoiselles. Alors forcément, je suis passé à la casserole avec toutes mes histoires. Entre Solyne ou encore mon rapprochement avec la jolie Capitaine de Quidditch de notre maison. Etonnamment, les garçons ne semblent pas me croire quand je leur dit qu’il ne se passe rien entre elles et moi. Et comment leur en vouloir. Pourtant, ils ne sont pas au courant des ¾ des choses qui se sont passée. Que ce soit les multiples embrassades avec Solyne ou encore le rendez-vous dans la salle de bain des préfets avec Alexis. Ca les rendrait fou d’apprendre ça. Et même si ce serait des plus plaisants à voir, j’ai un minimum de respect pour les filles en question pour ne pas les mettre dans cet embarras. Du coup, je me contente de répéter à mon groupe de pote que ma vie amoureuse n’est pas au beau fixe et que ma vie sexuelle est des plus ennuyeuses. Bon l’un dans l’autre, ce n’est pas tout à fait faux, surtout depuis que Solyne a appris mon engagement avec Alexis mais bon.

C’est presque sans surprise et particulièrement amusé que j’ai découvert hier l’espèce de billet doux qu’on a glissé dans mon sac. Sur celui-ci, on me donne rendez-vous pour un « tête à tête romantique » dans le Salon de Thé de Madame Peddodu le samedi suivant, le jour de notre prochaine sotie à Pré-au-Lard. Je me suis bien marré en lisant ça et nous sommes partis dans un véritable fou rire quand je l’ai montré à Tom. Il a élaboré un nombre incalculable de théorie à propos du destinataire, mais je connaissais trop bien le style d’écriture d’Alexis ou de Solyne pour savoir que ce message ne venait pas d’elle. Selon Tom, il s’agirait d’une admiratrice secrète. Même si l’idée est des plus tentantes et des plus drôles, le timing me pousse plutôt à penser qu’il s’agit d’un défi initié par un des garçons de ma maison qui m’entend raconter mes histoires. Si c’était réellement une admiratrice secrète, elle aurait choisi le jour de la Saint-Valentin comme date non ? Désireux de connaître le fin mot de l’histoire, j’ai décidé avec Tom que je m’y rendrai.

J’en suis donc là, le jour J, à marcher tranquillement en direction du fameux Salon de thé dans lequel je n’avais pas encore mis les pieds. J’ai 10 minutes de retard, mais bien entendu, cela est calculé. Que ce soit pour un défi ou pour une fille, je prends toujours soin de soigner mon entrée. Je ne veux certainement pas me donner un air désespéré en arrivant pile poil à l’heure ou pire, en avance. Lorsque je pousse les portes, je retiens un sourire moqueur. Ce lieu pue le cliché et le kitsch à plein nez avec sa décoration grossière et rose. Et dire que je vais devoir passer du temps dans cet endroit qui sent la meuf et le bonbon. Comment est-ce que des filles peuvent simplement espérer pouvoir conclure dans un tel lieu ? La seule envie d’un mec c’est de fuir là non ? Quoi qu’il en soit, je continue d’avancer pour rejoindre la serveuse qui est supposée accueillir les gens. Je lui demande si une réservation a été faite et si quelqu’un est dans l’attente d’un rendez-vous. Elle me regarde bêtement avant de m’indiquer la seule table à laquelle se trouve une jeune femme. Je m’approche alors d’un pas décidé et assuré, détaillant la jeune fille à mesure que je m’approche. Première surprise, il ne s’agit pas d’une jeune adolescente qui découvre la puberté. La blonde en question n’est en réalité pas une simple étudiante de Poudlard. S’il s’agit vraiment d’un défi, la personne qui me l’a imposé ne me voulait visiblement pas de mal. Toutefois, l’option qu’il s’agisse de notre jolie infirmière qui m’a envoyé l’invitation persiste. « C’est donc toi mon admiratrice secrète ? » Je demande d’une voix mielleuse tandis que je me glisse sur le siège vide en face de Jane, plongeant un regard séducteur dans le sien. Je décide d'opter pour la théorie de Tom comme première approche, elle est beaucoup plus amusante dans une situation comme celle-ci. Du moins pour moi. « Je ne savais pas que tu en pinçais pour moi mais écoute, ce n’est pour me déplaire. » Je continue, aguicheur, sortant doucement mon numéro de dragueur amusé tandis que mon regard est braqué sur elle et que je me penche doucement vers elle, réduisant la distance nous séparant. Je ne sais pas encore de quoi en retourne la situation alors je préfère la prendre à mon avantage.

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Parfaitement apprêtée. Voilà comment Jane était arrivée dans le Salon de Thé de Madame Piedodu. Elle faisait toujours attention à son apparence, quelque soit l’occasion, spéciale ou non. Mais aujourd’hui, elle ne savait pas quelle était l’occasion, justement. Alors elle avait mis une jolie robe d’hiver longue, avec des bottines pour lui tenir chaud aux pieds. Ses cheveux étaient parfaitement lisses, elle était un poil maquillée, pour faire ressortir ses yeux. Mais même avec autant d’application, elle redoutait ce qui allait se passer. Sur qui allait-elle tomber ? Sur Timéo ? Elle l’espérait bien. Elle espérait surtout que sa lettre n’était qu’une blague louche de son cru. Elle n’avait besoin de rien de plus que ce qu’elle n’avait maintenant. Elle se sentait très bien, très heureuse, rien ne servait d’en rajouter.

L’endroit la mettait un peu mal à l’aise. Ca sonnait un peu trop rendez-vous galant et elle n’aimait pas ça. Il n’y avait personne avec qui elle aurait voulu passer un moment pas si romantique dans un endroit trop rose et trop exposé aux yeux des élèves. Elle préférait de loin l’intimité de la bibliothèque et le calme qui y régnait. Ou une balade dans la nature. Déjà, les tête-têtes, de base, ça la mettait mal à l’aise.

Elle avait indiqué à une serveuse qu’elle attendait quelqu’un. On l’avait conduite à une table réservée à laquelle personne ne l’attendait. Bizarre, il était pourtant l’heure. Et s’il y avait une chose sur laquelle Jane ne plaisantait pas, c’était l’heure. Elle avait une sainte horreur du retard, c’était un manque de respect flagrant. Elle s’installa, dos à la fenêtre, trop stressée pour oser regarder chaque personne qui passerait devant la porte en se demandant laquelle la rejoindrait. C’était trop de suspens.

Jane déclina l’invitation de la serveuse à commander, il n’était pas poli de commander sans son interlocuteur. Même si lui, apparemment, n’avait pas la politesse d’être à l’heure. Mais soit. Pianotant des doigts sur la table dans un geste nerveux, la blonde se questionne. Combien de temps doit-elle attendre ? Combien de temps va-t-elle attendre avant de s’enfuir et d’aller raconter sa mésaventure à Wes ? D’un commun accord avec elle-même, elle s’accorde 15 minutes.

Après une dizaine de minutes, une voix masculine fait légèrement sursauter l’infirmière. Elle n’est pas sûre d’avoir bien entendu, encore moins que l’on s’adresse à elle pour lui poser cette question. Elle ? Une admiratrice secrète ? La jeune femme ouvre de grands yeux surpris, ses lèvres s’entrouvrent. Elle ne le connait pas, elle ne sait pas qui il est mais elle n’aime pas du tout cette question et cette façon mielleuse de s’adresser à elle comme s’il la connaissait depuis toujours. Les sourcils de Jane se froncent légèrement, il doit y avoir erreur. Timéo ne lui aurait jamais envoyé un élève, et encore moins ce genre de gars. Elle n’aime pas les tombeurs. Pour faire un parallèle avec son livre préféré, ce personnage est Gaston, dans la Belle et la Bête.

« Excusez-moi… ? » Fait-elle d’une petite voix.

Il la fixe, maintenant. Il regarde ses yeux comme s’il voulait voir plus loin et la malaise de la jeune femme grandit encore. Il reprend la parole, déclenchant une bouffée de chaleur et des rougissements chez la jeune femme. Est-il fou ? Ou sous la coupe d’un sortilège ? Il s’est probablement trompé de table, il n’est pas celui qu’elle attend, c’est impossible.

« Je…. Pardon ? »

Jane reste choquée. Il s’approche ! Et instinctivement, elle tente de se reculer dans son siège, comme si c’était possible ! Les rougeurs ne quittent pas son visage, elle ne sait plus où se mettre, la situation est horrible.

« Euh… Je…. Je crois que c’est une … Err – err -erreur. »

Jetant un regard vers la serveuse, Jane de capter son attention pour lui signaler que ce gars n’est pas le gars qu’elle attend. Il doit y avoir un malentendu. Pourvu qu’elle la voit et vienne rapidement…

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La surprise est entière. A aucun moment je ne me serai attendu de me retrouver en tête à tête avec la jolie infirmière qui prend la relève de Blake. Je ne la connais pas très bien. Seulement de vue. Elle était dans l’année supérieure à la mienne lorsque je suis arrivé à Poudlard, si je ne me trompe pas. Ou peut-être celle encore au-dessus. Je ne me souviens pas très bien. De toute façon, elle n’a jamais été de celles qui se font remarquer donc je n’en ai jamais su beaucoup sur elle. Je n’ai pas cherché d’informations non plus, vous me direz. J’avais d’autres priorités, et d’autres filles beaucoup plus intéressantes dans mon périmètre. Mais maintenant … La situation est bien différente. Je me retrouve en 6ème année à 18 ans, entouré de gamines en pleine puberté. C’est tout sauf intéressant. Ce défi « rendez-vous surprise » a donc soudainement une toute autre saveur et se révèle être intriguant. Finalement, le moment est peut-être enfin venu d’en apprendre plus sur la blonde qui se trouve face à moi. Il faut dire qu’elle a changé depuis ses années Poudlard. Et pas en mal si vous voulez mon avis.

Mon arrivée semble également la surprendre et elle ne rentre pas du tout dans mon jeu, étant complètement déstabilisée. Sous le choc, elle se met à balbutier et des rougeurs envahissent tout son visage. J’aurai jamais imaginé que je la mettrai dans cet état. Ne perdant pas mon sourire, je continue quand même de la détailler, étonné par sa réaction. Finalement, la théorie de l’admiratrice secrète n’est peut-être pas la bonne. A moins qu’elle soit une très bonne actrice. Mais je doute qu’une fille qui invite un mec, même en secret, ai soudainement cette si violente envie de fuir. Tout dans sa réaction transpire le malaise et s’en est presque vexant. Ma présence lui paraît donc si insupportable que ça ? Je veux bien croire qu’elle ne s’attendait pas à me voir si cette initiative ne venait pas d’elle, mais de là à réagir de la sorte ? Mon entrée en matière n’est pas non plus celle d’un monstre.

En voyant à quel point mon rapprochement semble l’indisposer, je réinstaure donc une certaine distance sans doute espérée par la blondinette en me renfonçant dans ma chaise. Je ne me laisse pas abattre pour autant, il m’en faut évidemment plus. Sans me départir de mon sourire et de mon air amusé, je continue de la fixer avec intérêt tandis qu’elle affirme que c’est une erreur. Qu’est-ce qui est une erreur au juste ? Le fait que je la prenne pour mon admiratrice ? Cette situation ? Ma présence face à elle ? Vu son attitude, peut-être le tout. En réalité, je préfère en rire plutôt que de me montrer franchement vexé. Ca rajoute un petit challenge inattendu à ce défi déjà bien piquant si l’on puis dire. « Une erreur, je ne crois pas. Plutôt un coup monté. Vu ta réaction, j’en déduis que tu n’étais pas au courant de ce qui allait se passer. J’en suis presque déçu. » Je continue de la regarder en souriant tout en disant ça. J’aimais bien l’idée d’une admiratrice secrète, je ne vais pas le cacher, mais force est de constater que Jane n’en est pas une. « Mais du coup ? Qui est-ce qui t’a attirée ici ? » Je demande avec curiosité. Cela me permettra peut-être de finalement mettre un nom sur mon lanceur de défi. C’est sans nul doute la même personne qui est derrière tout ça. Pour l’instant, je ne sais pas exactement pourquoi. Si je creuse assez, je finirai peut-être par découvrir pourquoi. Remarquant les petits coups d’œil paniqué qu’elle lance à la serveuse, sans doute dans l’espoir qu’elle lui vienne en aide, je ne peux m’empêcher de mettre les pieds dans le plat. « Ma présence t’es donc si insupportable que ça ? » Je demande, sarcastique en croisant les bras sur ma poitrine. La fille semble assez sensible et innocente, ça va forcément la faire réagir et on pourra bien se marrer. Enfin … Moi surtout.

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Si on avait un jour dit à Jane qu’elle se retrouverait dans un salon de thé en compagnie d’un adolescent inconnu de Poudlard, Jane ne l’aurait jamais cru. Mais en plus, si on lui avait dit qu’on allait lui arranger une espèce de rendez-vous galant avec un jeune homme toujours pas diplômé, elle aurait cru à une farce. Le problème, c’était que c’était exactement la situation dans laquelle elle se trouvait actuellement et cette farce ne la faisait pas rire, mais alors, pas du tout.

Le problème de Jane avait toujours été qu’elle était un véritable livre ouvert de manière générale. La moindre émotion se peignait sur son visage avec évidence, il n’était jamais compliqué pour ses interlocuteurs de savoir ce que pensait la jeune infirmière. Dans la situation présente, Jane avait d’abord affiché un visage pleinement surpris. Elle ne s’était pas du tout attendue à ce qu’on s’adresse à elle de cette façon et de la part d’un étudiant de Poudlard en plus. Ensuite, le malaise et la gêne prenne le dessus sur la surprise. Il la fixe, la détaille et elle n’aime pas ça. Elle se sent inspectée, observée comme s’il jaugeait la marchandise et l’idée ne lui plait pas du tout.

Le malaise de la jeune femme lui donne le rouge aux joues, elle bégaye, elle ne sait plus quoi dire tellement elle est sidérée d’être dans cette situation. Jane est rarement en colère, mais Timéo peut-être sûr qu’elle lui passera un savon comme jamais, maintenant. Déjà qu’il se permet de la reluquer, de la prendre pour une admiratrice, voilà qu’il s’était approché. Elle aurait voulu avoir le courage de le repousser, de lui dire d’aller se faire voir, de crier pour attirer l’attention de quelqu’un. Au lieu de quoi, la jeune femme se recule le plus loin possible dans son siège et cherche la serveuse du regard pour qu’elle lui vienne en aide.

Heureusement pour Jane, le fait que l’on voit tous ses sentiments sur son visage semble jouer en sa faveur car le jeune homme reprend ses distances et se remet sur son siège. Au moins, l’infirmière peut de nouveau respirer convenablement. Intérieurement, elle se maudit tout de même de ne pas être le genre de femme avec plus d’audace. Elle aurait du oser faire quelque chose, au lieu d’attendre que l’on vienne à son secours comme une princesse de conte pour enfants moldus.

Même s’il s’est remis à sa place, le jeune homme ne se départi ni de son sourire, ni de son amusement. Jane quant à elle garde les sourcils légèrement froncés, le regard à la fois prudent et méfiant. Non mais qu’est-ce qu’il lui veut, franchement ? C’est une erreur, elle en est sûre. Timéo n’aurait pas pu lui faire ça, c’est impensable !

« Non je n’étais pas au courant, et je désapprouve tout à fait cette situation. C’est aussi gênant qu’inapproprié. »

Lui avait-elle répondu avec un peu plus de contenance qu’auparavant. Tant qu’il gardait ses distances, elle pourrait cesser de bégayer et s’exprimer clairement. Aussitôt, il reprend la parole pour lui demander qui l’a attirée ici. Elle aimerait bien lui dire qu’elle n’est pas du tout attirée, ici. Mais là n’est pas la question.

« J’ai reçu une lettre d’un de mes amis. Et il m’a donné ce point de rendez-vous. Il m’avait aussi dit dans un précédent courrier qu’il me réservait une surprise de taille. Pour une surprise, c’en est une. »

Elle se garda bien de l’informer que c’était une mauvaise surprise, bien sûr. Elle se garda aussi de donner l’identité de son ami. Après tout, lui, ça ne le regardait pas. Enfin, peut-être un peu. Mais elle ne connaissait pas ce gars, il était hors de question qu’elle lui donne le nom de Timéo. Et s’il allait le frapper ? Ou pire, lui demander de lui arranger d’autres rendez-vous avec des filles qui n’en voulaient pas, comme elle ? Non, elle ne prendrait pas ce risque.

A la nouvelle question de l’intervenant, Jane pince les lettres, embêtée. Elle est tiraillée entre le fait de dire la vérité et en même temps, elle ne veut pas blesser la sensibilité de cet adolescent. Choisissant soigneusement ses mots, la blonde lui répond sur un ton embêté.

« Je suis mal à l’aise de la situation. Je ne pensais pas que mon ami m’aurait arrangé un rendez-vous avec un garçon. Encore moins un adolescent du collège où je travaille. Cela ne se fait pas. Je ne cherche pas à sortir avec qui que ce soit. Et je ne fréquente pas les adolescents de l’école, cela ne se fait pas. »

Elle fit une petite pause avant de reprendre.

« Je suis désolée pour toi, euh... » Elle réalisa alors qu'elle ne connaissait même pas son prénom. Déjà qu'il arrivait en retard, le rustre ne s'était même pas présenté !

« Désolée que mon ami t'ai fait perdre ton temps. Il a sans doute cru bien faire. Mais je ne suis pas interessée. Alors je pense que nous pouvons tous les deux retourner à nos occupations. »

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Sourcils froncés, position sur la défensive, prête à fuir, les signes sont assez parlants. La blondinette n’est pas à son aise et ma présence n’est pas pour elle le lot de consolation qu’elle pouvait attendre. La situation pourrait me vexer si j’étais quelqu’un de plus sensible, mais je préfère au contraire m’en amuser. L'infirmière ne s’attendait pas à me voir débarquer et ne désire pas être en ma compagnie. Ca, je l’ai bien compris. Pour autant, je ne compte pas mettre fin à cette entrevue de suite. J’ai fait un effort. Je me suis déplacé pour rentrer dans ce lieu de nunuche qui pue le bonbon et la rose. Maintenant que je suis assis et que l’odeur commence à être moins insupportable, pourquoi ne pas en profiter un peu et aller jusqu’au bout pour réaliser ce défi ? Certes, les objectifs n’étaient pas fixés mais je pense qu’il y en a un qui devient évident maintenant : faire en sorte que l’infirmière reste le plus longtemps. Les chronos sont lancés.

« Non je n’étais pas au courant, et je désapprouve tout à fait cette situation. C’est aussi gênant qu’inapproprié. » Voilà qui a le don d’être clair. Au cas où je ne l’ai pas déjà compris. On ne sait jamais, il y a des idiots qui n’ont pas le moindre sens de l’observation j’imagine. Je me contente d’hausser un sourcil, tentant de cacher au mieux mon expression goguenard pour la laisser continuer. « J’ai reçu une lettre d’un de mes amis. Et il m’a donné ce point de rendez-vous. Il m’avait aussi dit dans un précédent courrier qu’il me réservait une surprise de taille. Pour une surprise, c’en est une. » Un petit rire s’échappe de mes lèvres. La façon qu’elle a de dire que je suis une surprise ne laisse une fois encore aucun doute sur ce qu’elle pense. Je ne suis pas la bonne surprise en tout cas. Pas celle qu’elle attendait. Tant pis pour elle, mais c’est comme ça. Et je ne compte certainement pas m’excuser de ma présence. Il ne manquerait plus que ça. Ce n’est pas de ma faute si mademoiselle est coincée de la sorte et ne supporte pas l’idée de se retrouver en tête à tête face à un élève. « Je vois. Et qui est donc cet ami ? Il mérite d’être félicité pour son sens de l’humour. » Je risque de ne pas m’attirer ses bonnes grâce avec cette réplique. Je doute que ce soit en réalité le sens de l’humour qu’elle apprécie.

La gêne se peint immédiatement sur son visage lorsque je rentre dans le vif du sujet et lui demande sans détour si ma présence est insupportable. Touché. Comme je m’y attendais, sa sensibilité surpasse son agacement et son envie de prendre ses jambes à son cou. A croire que je l’ai bien cernée, la petite. Et sa réponse ne se fait pas attendre. Comme si elle avait attendu cette occasion pour déverser le fond de sa pensée, elle déballe son sac avec un ton qui me ferait presque croire qu’elle essaie de prendre des pincettes pour ne pas me vexer. Preuve en tout cas que c’est mal me connaître. Au lieu de me froisser, ses paroles me donnent plutôt envie de rire mais je me retiens, me pinçant les lèvres en essayant de garder un air aussi sérieux que possible. Surtout quand elle me balance qu’elle ne compte pas sortir avec quelqu’un, et surtout pas un élève. C’est donc ça qui la tracasse vraiment. Pour le coup, je suis tenté de rentrer dans le jeu et de continuer de la mettre mal à l’aise en jouant, de façon assez malsaine soit, précisément sur les points qui l’angoissent, ou plutôt de mettre fin à son agonie. La première est quand même vachement tentante.

« Je suis désolée pour toi, euh... » Elle butte, me regardant un peu déroutée et je réalise qu’elle ne connaît sans doute pas mon nom. « Killian. » Je réponds, lui sortant par la même occasion mon plus grand sourire. « Désolée que mon ami t'ai fait perdre ton temps. Il a sans doute cru bien faire. Mais je ne suis pas intéressée. Alors je pense que nous pouvons tous les deux retourner à nos occupations. » Tic, tac, le chrono tourne et ça sent bientôt la fin vu ses paroles. Toutefois, je n’ai pas encore dit mon dernier mot et, compétitif comme je suis, je compte bien continuer de voir le temps s’écouler. Je vois ça comme un challenge. Bien évidemment, mon objectif n’est pas de mettre la jeune femme dans mon lit, ni même de sortir avec elle, bien qu’elle ne le sache pas. Je m’amuse de petites choses, et surtout de ses réactions. « Tu n’as pas besoin de t’excuser. Cette situation est … Surprenante pour nous deux. Je ne savais pas non plus sur qui j’allais tomber en arrivant ici. Je comprends que tu puisses trouver ce tête à tête déplacé mais … Il n’a pas besoin d’être romantique. Nous pourrions simplement nous retrouver entre adulte pour faire connaissance, tout en buvant un thé et en mangeant des pâtisseries. Il n’y a pas de mal à ça. Quant à la façon dont nous nous sommes retrouvés ici … Ca pourra être notre petit secret. » Je dis d’une voix douce, essayant de me montrer le plus convaincant possible. La taquiner semblant la braquer plus qu’autre chose, autant essayer une autre approche plus raisonnable et adaptée à elle. Doucement, comme pour ne pas la brusquer, j’avance ma main sans la quitter du regard pour me saisir de la carte. « Est-ce qu’il y a quelque chose qui te ferait plaisir ? Vu qu’on est ici, ce serait dommage de ne pas en profiter. » Je dis, terre à terre en haussant les épaules. Est-ce qu’elle sera assez audacieuse pour refuser ?

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Le courage. Jane n’en avait jamais manqué. Pourtant, elle manquait cruellement d’audace. Elle n’était pas du genre à se mettre dans des situations compromettantes. Elle était sage, réfléchie et elle n’aimait pas franchir la barrière du danger pour le plaisir de l’adrénaline. Pour les autres en revanche, s’ils avaient besoin d’aide, elle n’hésitait pas une seconde à sortir de sa zone de confort pour apporter l’aide nécessaire dont elle était capable. Mais pour elle-même, ce n’était pas du tout la même chose. Elle se serait interposée sans problème pour une demoiselle en difficulté avec un primate. Mais lorsqu’elle était elle-même à la place de la demoiselle, c’était différent. L’effet de surprise l’avait un instant laissée tétanisée et incapable de bouger et de se sortir de cette situation toute seule.

Au fond, ce n’était qu’un élève rien de plus, et ils étaient dans un lieu public, elle ne craignait pas grand-chose. Mais elle n’aimait pas du tout la position inconfortable dans laquelle Timéo l’avait mise. Et elle aimait encore moins l’attitude du jeune homme qui se trouvait attablé avec elle. Ce n’était pas des façons de se présenter ou d’agir avec une jeune fille. N’avait-il donc pas reçu un cours sur les bonnes manières ? Trop d’assurance, de nonchalance. Et aucun respect pour la hiérarchie. Jane n’était pas toujours trop regardante sur cette notion, et elle aimait à créer un lien d’amitié avec les pensionnaires du château, mais tout de même, il y avait des limites à ne pas dépasser !

Jane reste sur la défensive tout en lui exprimant son avis d’un ton un peu plus assuré. Il la questionne sur qui l’a amené à venir et elle lui répond sans donner de nom. Elle ne le connait pas, elle n’a pas envie qu’il puisse éventuellement y avoir de représailles sur Timéo lorsqu’ils rentreraient au château.

Mais ça le fait rire. Pire même, il lui demande son nom pour lui adresser des félicitations pour son humour. Son humour !? Comme si la situation avait quoi que ce soit de drôle ou d’amusant !

« Nous n’avons pas le même sens de l’humour, sans aucun doute. »

Et toujours pas de nom. Elle ne le dira pas, c’est certain.

Il lui demande si sa présence est si insupportable et Jane se sent coincée entre deux choses. Dire la vérité et prendre en compte la sensibilité potentielle d’un adolescent. Alors elle choisit ses mots soigneusement. Maladroitement elle tente de s’excuser, se rendant compte par la même occasion qu’elle n’a tout bonnement aucune idée du jeune homme qui lui fait face. Il complète sa phrase, un grand sourire sur les lèvres. Bon sang, comme c’est agaçant…

« Oui, Killian, je suis donc sincèrement navrée… »

Mais il prend la parole, la prenant de court, encore une fois. Il lui explique qu’il n’y a pas besoin que cela soit un rendez-vous romantique, qu’ils peuvent juste faire connaissance, garder la manière dont ils se sont retrouvés ici pour eux et profiter du moment. La blonde se tortille un peu sur sa chaise, sans savoir quoi répondre. Ils pourraient faire ça oui, mais elle a terriblement envie de partir d’ici. Cet endroit sonne trop intime, il la plonge dans le malaise, tout comme son interlocuteur. Elle voudrait sortir d’ici, pouvoir maitriser la distance entre eux et avoir une porte de sortie plus proche que celle qui se trouve dans l’établissement. Quand la main du jeune homme s’avance, Jane se fige, les yeux rivés sur sa main. Qu’est-ce qu’il fabrique encore ? Inconsciemment, elle se recule un peu sur son siège, sans perdre de vue ses doigts. Qui finissent par se fermer sur la carte de l’établissement. Elle repose ses yeux clairs sur lui tandis qu’il reprend la parole. Jane se mordille la lèvre avant de finalement lui répondre.

« Juste un thé. Et puis je rentre au château. »

Voilà l’unique compromis qu’elle peut faire, sans blesser sa sensibilité et en se protégeant tout de même un minimum. Juste un thé, ça ne l’engage à rien. Elle pourra ensuite retourner dans son antre et trouver un moment pour débriefer avec Wes de cette drôle de situation dans laquelle elle s’est mise.

« C’est ta dernière année ? Tu sais déjà ce que tu veux faire après Poudlard ? »

Elle ne sait pas trop quoi lui dire, alors elle le lance sur un sujet qui ne risque pas de la mettre mal à l’aise, et les études, quoi de mieux, c’est le sujet parfait !

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Killian & Jane

Bien que la situation la mette de toute évidence mal à l'aise, la jeune infirmière se montre malgré tout bien déterminée à taire le nom de son ami. Est-ce qu'elle pense pouvoir le protéger ou ne sait-elle pas non plus qui se cache derrière ce coup monté ? Allez savoir. Ce qui est certain en revanche, c'est qu'une fois de retour à Poudlard, je n'aurai aucun problème à mener ma propre enquête. Et je n'ai aucun doute sur le fait que je trouverai assez rapidement la petit rigolo qui est derrière ce sacré défi. Je pourrai même aller jusqu'à le féliciter parce que franchement ... C'était plutôt bien pensé au final !

Relever que nous n'avons pas le même humour est plus qu'une évidence. Pourtant, cette évidence me fait lâcher un petit rire. La blondinette et moi sommes vraisemblablement différents en tout point, à tel point que j'en arrive à me demander ce qui l'amuse réellement si les petites blagues ne sont pas à son goût. Est-ce qu'elle serait en fin de compte du genre à défendre la veuve et l'orphelin ? Ne pas supporter qu'on se moque de quelqu'un même si ce n'est que pour rigoler ? Je commence à croire fermement que c'est effectivement le cas. C'est néanmoins ce qui rend la chose amusante même si ce genre de personnes ont une fâcheuse tendance à se montrer agaçantes au possible. Nous ne venons pas du même monde et manifestement, le mien la choquerait profondément. Je me demande comment elle réagirait si elle en apprenait un peu plus sur mon passé. Je ne cherche bien évidemment pas sa pitié. Je déteste ne serait-ce que l'idée que quelqu'un éprouve de la pitié à mon égard à cause de ce que j'ai dû traverser. Mais pour le coup, vu comment ses réactions se lisent sur son visage comme dans un livre ouvert, je n'aurai certainement aucun mal à lire le choc et la compassion sur ses traits.

Ce ne sont en tout cas pas des expressions que je verrai sur son visage aujourd'hui en tout cas. Elle ne semble même pas connaître mon prénom alors pour l'histoire, on repassera. Je prends un grand plaisir à lui donner mon prénom lorsque je vois qu'elle bute dessus, puis à la couper dans ses excuses mielleuses. Tic tac. Je ne suis pas encore prêt à ce que le chrono s'arrête et prend donc les choses en main pour ne pas qu'elle prenne ses jambes à son cou tout de suite. Parce qu'on ne va pas se mentir, c'est ce qu'elle s'apprêtait à faire.

Je sors le grand jeu, la rassurant sur mes intentions à son égard qui ne sont pas du tout perverses et du caractère secret de cette rencontre. Même si ça m'amuserait de partager avec certains ce tête à tête avec l'infirmière - ce que je ferai certainement en fin de compte à la discrétion de certains. Et cela semble la convaincre de rester. Je vois l'hésitation trahir son visage avant qu'elle ne m'accorde un thé. Bien que cela sonne comme une finalité et qu'elle me donne l'impression qu'elle sera prête à l'avaler d'un trait pour en finir au plus vite, je ne peux m'empêcher de lui lancer un grand sourire victorieux. Une fois encore, mon talent de persuasion fait des merveilles. « Parfait ! Voyons voir, est-ce que tu es plutôt Jasmin, Rose ou Violette ? » Je demande en essayant de deviner les goûts de la jeune femme. Elle est à mes yeux plutôt délicate et il me semble donc logique que sa boisson lui ressemble.

Je parcours rapidement la carte pour moi lorsque sa question me surprend. Elle s'essaye même à me faire la conversation ? Eh beh, je m'en sors encore mieux que prévu. Je pensais qu'elle allait se murer dans un silence pesant en attendant que le temps passe et que je me lasse. Mais pas du tout ! C'est qu'elle a l'air de me réserver encore bien des surprises la petite infirmière ! « C’est ta dernière année ? Tu sais déjà ce que tu veux faire après Poudlard ? » Forcément, en jeune fille sérieuse et parfaite qu'elle est, elle opte pour parler du futur. Sauf que comme elle ne me connait pas, elle ne peut pas savoir qu'elle vient d'opter pour le pire sujet qu'il soit. Un nouveau sourire moqueur étire mes lèvres. « Eh bien, disons que ça devrait effectivement être ma dernière année. Ou non, ma deuxième dernière année plus précisément. Mais au final, je n'en suis qu'à ma sixième. » Je suis prêt à parier que mes mots vont perturber, aussi je continue, détaché, en me fendant d’un nouveau sourire. « J'ai redoublé. Deux fois. Ce qui fait que j'ai 18 ans mais que je ne suis qu'en sixième année. » Elle n'a pas besoin de parler à voix haute pour que je sache déjà ce que ses pensées lui hurlent. Qu'elle avait raison sur moi depuis le début, que je ne suis pas fréquentable et que mon parcours scolaire n'a rien d'enviable. Elle n’a sans doute pas tort. Mais pour le coup, ça tombe dans l’oreille d’un sourd parce que je n’en ai rien à secouer de mon parcours scolaire. « Quand à mon futur, je ne sais pas vraiment encore. Je crois qu’il est tout tracé par mes parents. Avoir un nom de famille dont le nom de famille est de forte notoriété ouvre bien des portes. » Je lâche nonchalamment avec fierté. De toute façon vu ce que travailler m’inspire… J’intercepte la serveuse à son passage pour passer commande de nos boissons (un café au caramel et avec de la chantilly pour moi) et rajoute un fondant au chocolat à la dernière seconde après un petit coup d’œil à Jane, précisant avec un clin d’œil d’apporter deux petites cuillers. J’ai toujours eu un pécher mignon pour les desserts et de ce que j’ai vu passer, ils n’ont pas l’air mauvais ici. Alors pourquoi s’en passer ? « Et toi alors. Pourquoi être revenue à Poudlard ? Je ne veux pas en partir et toi tu y es revenue. On dirait que le château nous colle à la peau. » Je dis avec amusement, faisant le lien entre nos situations qui n’ont pourtant rien de réellement comparable.

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