Ancolia L. Rowle
feat. Camilia Mendes
[Extrait de correspondance entre Ancolia L.Rowle et Achille S. Rowle]
Cher Achille,
Hier, je me baladais dans le parc de Poudlard quand une pensée m'est venu à l'esprit. Te souviens-tu de notre enfance parfois ? Je sais que quand je suis née, tu as dit à nos parents que tu aurais préféré avoir un animal, je suppose que désormais, c'est de nouveau le cas. Pardon pour la blague de mauvais goût…
Je pense souvent à nous, enfant, et je n'arrive pas à comprendre comment nous avons pu en arriver là. Père et mère nous ont élevé, entouré d'amour et bien que nous ayons reçu une éducation stricte, nous n'avons jamais appris à haïr ! Bien sûr, ils nous ont toujours dit que nous étions supérieurs, mais jamais que nous devions haïr les moldus.
Quand Monsieur Raja venait de donner mes leçons de lecture, d'écriture et de conduite en société, il me répétait toujours que je devais me conduire parfaitement, toi, tu lui répétais que si je faisais une erreur, tu serais toujours derrière moi. J'aurai tellement aimé que ce soit un mensonge, enfin passons.
Pendant les dernières vacances, j'ai aidé père à agrandir la piscine, il y a toujours le trou au fond. Celui que tu avais fait avec tes amis en pensant que la piscine se viderait comme un évier. Vous étiez vraiment tous hilarant à l'époque, je regrette que le temps soit passé.
Ta sœur qui pense à toi.
Ps : En parlant de vacances j'espère qu'aux prochaines tu pourras passer me voir.
Cher Ancolia,
Si tu prenais tes responsabilités rien de tout ceci n'arriverait. Je ne suis pas disponible pendant les prochaines vacances.
Achille
Cher Achille,
J'ai reçu une lettre de Mère hier, elle me donnait de tes nouvelles. Malgré qu'elle m'en veuille aussi, elle continu au moins me répondre réellement, au moins continus tu de me dire « Cher ». Peut-être ai-je donc toujours une place dans ton cœur ?
Et même si je refuse de te rejoindre, j'ai de grandes ambitions ! On en parlait beaucoup avant. Étant l’aîné, tu n'as jamais pu choisir ton avenir, alors, tu continuais de me répéter « fais ce que tu veux, fais le pour nous deux. » Reviens-tu sur tes paroles ?
Je suis désolée, peut-être n'ai-je jamais réussi à te comprendre ? Après tout, tu es l’aîné et si Père et Mère te faisaient subir beaucoup de pression, ils t'ont toujours dit beaucoup plus de choses qu'à moi. Je le sais, ça a toujours été pour me protéger, mais j'aimerais savoir, peut être comprendrais-je mieux pourquoi tu refuses de me laisser une place dans ta vie.
Tu me manques, bien plus que lorsque tu es parti à Poudlard, cette fois-ci, j'ai peur de ne plus jamais te revoir.
Ta sœur qui pense toujours à toi
Ancolia,
Je ne reviens pas sur mes paroles, ta vie ne me regarde pas, mais ne fait pas honte à la famille.
Achille
Ps : Père et mère t’ont toujours traité comme une princesse et tu voudrais comprendre quoi que ce soit à la vie ?
Cher Achille,
Plus je reçois tes lettres plus les souvenirs de notre enfance me deviennent cher après tout… Je n'ai plus que ça désormais. Lis-tu seulement mes lettres entièrement ?
En parlant de souvenir, je suis tombée sur un livre à la bibliothèque « Comment rester ami lorsqu'on se dispute » ça m'a rappelé mon arrivée à Poudlard ! Quand je suis rentrée dans le train, tu te tenais juste derrière moi « au cas où elle tombe » tu disais à père. Pendant un moment, j'avais peur que tu me laisses seule dans un wagon et que tu partes rejoindre tes amis. Mais comme à ton habitude, tu as agi comme le grand frère parfait et tu m'as emmené avec toi.
Tu te souviens de la fille avec nous dans le wagon ? Je sais que tu t'en souviens. Quand tu étais encore là, tu n'arrêtais pas de me demander comment j'étais devenue amie avec elle. Moi-même, je n'en ai aucune idée encore aujourd'hui. Tes amis et toi aviez presque dû nous séparer plusieurs fois tant nous nous disputions. Pendant une année, nous avons continué à nous croiser dans les couloirs et à nous disputer, tu me disais toujours de ne pas faire attention à elle. Pourtant, lorsque nous sommes retournés à Poudlard ma deuxième année, nous nous sommes parlé comme des amis, je pense que les disputes nous ont permis d'apprendre à nous connaître, enfin, je suppose.
Et puis quand tu es partie heureusement qu'elle était là, à me forcer à me faire de nouveaux amis, à m'intégrer. Je sais que tout ça ne t'intéresse, mais, j'ai besoin de te parler, ces lettres me font penser à celle que je t'envoyais lorsque je suis passée en troisième année et que toi, tu es resté à la maison, tes aspics en main.
J'espère que tu te portes bien.
Ta petite sœur qui souhaite te revoir
Anciolia,
Cesse de te plaindre et prend enfin tes responsabilités envers la famille.
Achille.
Cher Achille,
Pardonne cette nouvelle lettre, je suis tout de même heureuse que tu prennes toujours le temps de me répondre. De nouveau, j’ai envie de te parler de souvenir.
Quand tu es parti lors de ma troisième année, ce fut dur, tu étais mon modèle. Ne plus te voir lors des dîners fut difficile. J'eu l'impression de me retrouver seule. Enfin, tu sais, elle était là, mais c'était difficile, j'ai du beaucoup évoluer. Tu me l'as dit quand je suis revenue à la maison pendant l'été, que j'avais grandi, que j'étais sortie de l'enfance. Beaucoup de choses avaient changé, c'était vrai.
Sans la présence de mon grand-frère, j'ai osé aller vers les autres, ma façon d'être a évolué, je suis devenue bien plus ouverte aux autres, mais aussi beaucoup plus absorbé par les cours… J'avais envie de te rendre fière.
En parlant de fierté, j'ai retrouvé une lettre de Père dans la doublure de ma valise, elle date de ma quatrième année, je suppose que tu avais dû la recevoir aussi. Il me disait qu'il était temps de me comporter comme une vrai sang-pure avec le recule, je me rends compte que mon comportement prétentieux date de cette époque, j'ai sûrement voulu le rendre fier lui aussi. J'espère que tout va bien pour toi.
Ancolia
Ancolia,
Si tu voulais me rendre fière, tu ne t'opposerais pas.
Achille.
Achille,
Je ne parle pas de cette fierté-là ! À l'époque si j'avais abandonné mes convictions, tu n'aurais pas été fière de moi ! À l'époque... je voulais devenir politicienne, faire du monde sorcier un monde de paix.
Mais à quoi bon maintenant, de toute façon en sortant de Poudlard, je serais sûrement marié à un homme que je connais à peine. J'espère juste qu'à ce moment, tu reviendras me parler, te voir rire à mes blagues. Tout ça me manque, lorsque j'entends quelqu'un rire à ce que je dis, je ne peux m'empêcher de penser à toi, mon humour a été calqué sur le tien, si tu ne t'étais pas sacrifié à ma place, nous pourrions toujours rire ensemble.
Je m'en veux.
Ta sœur à qui tu manques.
Ancolia,
Me rendre fière ne devenant une mère pondeuse ? Jamais.
Achille.
Achille,
J'aurai dû être à ta place, tu sais ? Le jour ou Père et Mère sont venus te voir pour te dire qu'il était temps de les rejoindre et bien... Ce matin, en descendant les salués, j'ai surpris une de leur conversation. Ils parlaient de rumeurs qui circulaient autour de notre famille et de lettres menaçantes reçues.
Il parlait d'une lettre en particulier, elle leur laissait le choix, t'envoyer avec eux ou me marier de force à l'un d'entre eux. J'aurai dû intervenir, si cela avait été toi, tu n'aurais pas hésité, mais je n'ai pas ton courage. Je suis restée sur les marches de l'escalier à les écouter parler de ce qu'il allait faire.
Père refusait de me laisser être marié de force. Ils se sont mariés par amour, tu sais, nos parents ? Ils n'en parlent pas souvent, mais… Parfois quand ils parlent de leur rencontre, on peut le sentir. Alors, Père refusait que moi, je ne puisse vivre ça.
J'étais là aussi, lorsqu'ils t'ont demander d'y aller, je ne sais toujours pas pourquoi tu as accepté, enfin si, pour protéger... Tu as toujours dit que nous étions mieux qu'eux, les moldus, mais jamais tu ne m'as fait comprendre vouloir leurs morts.
Je suis vraiment désolée, tout cela est de ma faute, je n'aurai pas dû te laisser y aller.
Ta sœur qui t’aime.
Ps : Viens à la maison aux prochaines vacance je t’en supplie.
Ancolia,
Je t'ai déjà dit, je serai occupé. Cesse de m'importuner avec tes jérémiade d'enfant.
Achille
Achille,
C'est plus fort que moi. Recevoir tes lettres, voir ton écriture, savoir que tu vas bien et qu'au moins tu lis les miennes, me donne un réconfort suffisant pour tenir.
Même si tu es occupé, j'aimerais que tu viennes, vraiment. Tu as dit ne pas vouloir me voir devenir une mère pondeuse ? Si je suis seule à lutter contre Père et Mère et leur envie de me marier, je ne suis pas sûre d'y arriver.
Dire qu'ils refusaient il n'y a pas si longtemps, que je sois mariée. Que leur as, tu dis pour les faire changer d'avis sur Blackman ? Je n'arrive pas à comprendre comment nous avons pu en arriver là. Tu me manques vraiment. Comment on t'il fait pour te convaincre toi aussi ? Tant de questions sans réponse.
Mais je te promets qu'un jour, j'aurai le courage de venir te chercher et de te faire entendre raison.
Ta sœur qui croit encore en notre famille.
Ancolia,
Tu es lâche, jamais tu n’affronteras qui que ce soit.
Achille
[La correspondance s’arrête ici]