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[ANNÉE 2020 - 2021] Boom boom boom boom, I want you in my room. – TERMINÉ
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Dashiell Dashner

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Arrivé(e) le : 03/06/2015
Parchemins rédigés : 10520
Points : 22
Crédit : (c)
Année : 5ème année - 15 ans

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Statut Sanguin: Né-Moldu
Pouvoirs spéciaux:
Poste de Quidditch: Aucun
Patronus: Un chiot golden retriever
Epouvantard: Une meute d'oiseaux en plein vol
Matières suivies et niveau:
Points Défis:
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Message(#) Sujet: [ANNÉE 2020 - 2021] Boom boom boom boom, I want you in my room. – TERMINÉ [ANNÉE 2020 - 2021] Boom boom boom boom, I want you in my room. – TERMINÉ EmptyLun 6 Juil - 22:08

« Eh, Jess', tu la connais ? Elle est mignonne... Tu devrais l'inviter à boire un verre. » lui avait lancé une de ses collègues lorsque la jeune femme s'était détournée de lui et se frayait un chemin jusqu'à la sortie de la librairie. Jesse avait rougi, secoué la tête et s'était contenté de remettre en place les livres qu'il tenait dans les mains. Il était prêt à faire des efforts, à se comporter comme un garçon tout ce qu'il y avait de plus ordinaire mais il ne fallait pas non plus lui demander la lune. La seule fille qu'il n'avait jamais invité à quoi que ce soit était Marlow et il fallait reconnaître que le résultat n'avait jamais franchement été à la hauteur de ce qu'ils auraient pu espérer. Il n'avait jamais vraiment su ce qu'elle pensait de tout ça, mais la soirée d'Halloween lui avait laissé l'amère impression qu'elle s'était foutue de lui depuis le début. Peut-être était-ce le cas, après tout... Ca n'avait pas été la première et unique fois où il avait été amené à le penser. La rouquine avait finalement passé la porte et sa collègue avait soupiré d'un air désespéré avant de prendre son travail le plus normalement du monde. Bien sûr qu'il la connaissait... Connaître était peut-être un bien grand mot mais depuis son retour à Poudlard, elle lui était apparue comme un point de repère rassurant, au même titre qu'Etalyrae, Wilhelmina ou Avril, pourtant elle n'était pas grand chose dans son existence. Une idiote qui s'était trouvée à l'infirmerie à un bien mauvais moment, la même qui avait eu le malheur de croiser son chemin en pleine nuit alors que son insigne brillait sur le revers émeraude de sa robe de sorcier... Celle-là qui lui avait étrangement donné l'impression d'être vraiment à sa place au château. Il n'avait jamais vraiment compris ce moment d'ailleurs, ni le sourire qu'elle lui avait adressé, il avait juste réalisé que, si efforts il devait y avoir, il fallait qu'il commence par elle. Le hasard se croyant drôle, son ancienne camarade avait repassé la porte de Fleury et Bott quelques dizaines de minutes plus tard. Il était occupé un peu plus loin et n'avait pas pris la peine de se retourner en entendant la clochette résonner dans le magasin, mais ça avait été sans compter sur ladite collègue qui s'était rapprochée silencieusement de lui et, d'un geste assuré, l'avait forcé à tourner la tête dans sa direction. « Le courant avait l'air de passer entre vous, te dégonfle pas. Au pire, elle t'enverra chier et tu la reverras jamais. Tu t'en remettras. » avait-elle renchéri alors qu'il secouait de nouveau la tête. Il n'avait pas été convaincu une seule seconde mais n'avait pas eu le temps de faire quoi que ce soit qu'elle le prenait par les épaules, le mettait sur le bon chemin et le poussait vers la jolie rousse. Il avait remis correctement une pile de bouquins dans un geste nerveux et mécanique avant de la rejoindre.

C'était ainsi que tout avait commencé... Il lui avait maladroitement proposé de se poser deux minutes au Chaudron Baveur, elle avait accepté sans qu'il ne comprenne ni comment ni pourquoi et elle était revenue la librairie plus souvent qu'il ne l'aurait imaginé. Il fallait reconnaître que les débuts avaient été difficiles. Il était loin du garçon faussement arrogant et sûr de lui qu'il avait été avec la défunte... Ce rôle-là, il l'avait abandonné en même temps que ses convictions que les idéologies familiales étaient défendables, et il ne l'avait plus jamais retrouvé. Ses premières tentatives de sociabilisation avec elle avaient été ridicules... Il était incapable de tenir une conversation potentiellement légère et peinait à réaliser quand elle plaisantait, il s'était montré plus angoissé que prévu, maladroit également et même s'il faisait en sorte de se rattraper tant bien que mal après chaque bourde, c'était surprenant que Callie n'ait pas fini par prendre la fuite. Heureusement, au fil des jours, il avait fini par se détendre, reprenant doucement mais sûrement la normalité un peu bancale que la Gryffondor avait pu lui connaître durant l'été dernier. Il savait se montrer curieux, cherchait réellement à en apprendre davantage sur la rousse, s'ouvrait davantage et mettait de côté un premier degré trop présent. Non, bien sûr, il n'aurait absolument jamais des talents de comique, mais était en mesure de s'amuser. Parfois... Finalement, la présence de la Poufsouffle avait réussi à lui sembler naturelle. Ils n'avaient rien en commun, ou si peu de chose qu'elles ne lui étaient pas encore apparues en tout cas, mais ça ne faisait rien. Sa compagnie lui était agréable et il se surprenait même à espérer que la réciproque était vraie. Il n'était pourtant pas le genre de garçon à s'embarrasser de ce qu'on pouvait penser de lui, il ne se leurrait pas, ça n'avait jamais été brillant : ces dernières années, soit il était passé pour asociable et insupportable intello, soit on le voyait comme un traître... Avec elle – comme ça l'avait été autrefois avec Marlow, et il n'avait pas mis longtemps à faire le rapprochement – c'était différent, il ne voulait pas qu'elle ait une image trop mauvaise ou qu'elle finisse par se ranger à l'avis général. Et après quelques semaines, il avait bien dû s'avouer qu'il souhaitait peut-être un peu lui plaire. Ca n'avait aucun sens. Ca ne lui ressemblait en rien. Il était question de commencer à avoir une vie normale, avec des relations normales et existantes, pas de s'enticher de la première fille à croiser son chemin ! Il feignit tout d'abord une ignorance parfaite, mettant cette impression étrange de se retrouver dans la même position inconfortable qu'il avait connu une fois déjà sur la fatigue, l'inquiétude, le changement... Sur tout et n'importe qui aurait pu l'expliquer un tant soit peu mais il fallait être honnête, c'était un échec total... Il consentit à admettre qu'il y avait un vrai problème – qu'est-ce que ça pouvait être d'autre ? – quand sa collègue lui avait soufflé à l'oreille « Eh Roméo, arrête d'espérer. Elle est venue hier, ta rouquine, elle va pas se pointer tous les jours non plus. » alors qu'il avait relevé brusquement la tête, le cœur battant la chamade, en entendant la porte s'ouvrir.

A partir de là, rien n'avait été en s'arrangeant. Il attendait avec impatience qu'elle se montre enfin et le temps jouait contre lui dès qu'elle était là. Ca ne serait plus à rien de le nier, elle lui plaisait. Vraiment... Au cours d'une énième discussion, il avait eu le malheur de lui dire qu'il devait retourner chez ses parents pour récupérer ce qu'il restait de ses affaires en vue de son déménagement prochain à l'USL, lui expliquant sans honte que la perspective de remettre les pieds dans une maison qu'il ne reverrait jamais ne l'enthousiasmait pas le moins du monde... Il savait pertinemment que les souvenirs qu'il avait là-bas n'auraient jamais de suite, que cet endroit rassurant qui l'avait vu grandir ne serait plus à présent que « le manoir de ses parents », guère plus. Il avait souvent dit qu'il avait hâte de partir, ne serait-ce que parce qu'il n'était pas d'accord avec eux ou qu'il se comportait simplement comme un adolescent normal, mais maintenant qu'il était obligé de tirer un trait sur cette partie de sa vie, il aurait donné n'importe quoi pour y rester encore longtemps... Le jeune homme ne lui avait jamais caché d'avoir été viré de chez lui, même s'il s'était appliqué à taire les raisons de ce renvoi. Il n'avait pas eu envie de la faire fuir, et après, il avait fini par s'enfoncer si profondément dans son omission qu'il ne voyait pas comment le lui avouer. De toutes les personnes qu'il connaissait, il n'y avait bien que sa jumelle et Wilhelmina pour connaître toute la vérité sur cette affaire. Quand il avait évoqué l'existence de Callie à sa psy – elle trouvait que c'était une excellente chose qu'il se laisse approcher à ce point – elle lui avait conseillé d'être honnête avec elle, de lui faire confiance. Il s'était imaginé que c'était bien trop tôt pour ça, jusqu'au moment où il s'était entendu lui demander si elle voulait bien l'accompagner à Wallasey pour vider sa chambre. C'était sorti tout seul et il avait ouvert de grands yeux paniqués en entendant le son de sa propre voix accompagner cette question. Une fois encore, elle le surprit et accepta. Ca n'allait pas être une partie de plaisir, très certainement, elle connaissait sa position peu enviable et il lui avait fait quelques fois un portrait peu flatteur mais néanmoins réaliste de ses géniteurs et de la réputation qui était la leur dans le village et pourtant, elle n'avait pas paru hésiter une seule seconde. Elle avait juste accepté, comme si c'était la chose la plus normale du monde, le prenant totalement de cours. Pour une fois, il n'avait pas cherché à comprendre, se contentant simplement de rougir légèrement en la remerciant. Il devait avoir l'air bête mais étonnamment, il ne s'en préoccupa pas.

Ce fut donc pour cette raison qu'il transplana ce matin-là directement en sortant du Chaudron Baveur. Sa mère avait eu la décence de lui envoyer une lettre des plus brèves pour lui dire qu'il pouvait venir puisque tant sa sœur qu'eux-même devaient rendre visite à une tante éloignée, et elle en avait profité pour lui demander de laisser ses clés sur la table avant de repartir. En tout, il y avait trois lignes sur le parchemin qu'il avait reçu, et elle avait signé de la manière la plus formelle qui soit. A. H. McDermott. Elle n'était plus « sa mère » comme elle le notait d'ordinaire au bas de ses missives, elle n'était plus qu'Artemis Helena McDermott... Il avait froissé le parchemin, avant de le faire brûler sans vraiment s'en rendre compte. Il ne l'avait réalisé complètement qu'une fois que le tas de cendre s'était envolé et s'était étalé sur le sol. Il arriva finalement à quelques mètres du domicile de la jeune Mulligan et regarda sa montre. Ils s'étaient donnés rendez-vous à onze heures précises, il lui restait approximativement dix minutes à attendre. La ponctualité avait toujours fait partie des rares qualités appréciables chez lui. D'aussi loin qu'il se souvenait, il n'avait jamais été en retard en cours – sauf en botanique parce qu'il lui fallait souvent gérer d'abord une crise de panique avant de pouvoir s'y rendre, ce qui compliquait sa tâche – ni ailleurs en réalité. Attendre ne le dérangeait pas en revanche. La porte finit par s'ouvrir, et tout le stress qu'il avait oublié de ressentir en ce début de journée lui tomba dessus d'un coup. Son cœur s'emballa et il se mit à lisser nerveusement son tee-shirt blanc, qui n'avait pourtant pas le moindre pli. Ses mains devinrent désagréablement moites. Quand elle arriva finalement à sa hauteur, il ne sut comment réagir. Il ne savait pas comment il était censé l'accueillir, comment la saluer, rien... Normalement, quand elle venait le voir à la boutique, il lui disait bonjour à l'arrache et lui demandait de l'excuser deux secondes le temps de finir ce qu'il était en train de faire, ce qui l'arrangeait bien. Il n'avait jamais eu à se demander s'il devait l'embrasser, l'enlacer, lui serrer la main, rester loin... Tout avait toujours été naturel parce qu'elle était dans un univers qui lui était finalement familier. Ca n'avait d'ailleurs pas été gagné mais il avait très rapidement trouvé ses marques à Fleury et Bott, il s'entendait bien avec tout le monde et réussissait à passer au-dessus de son habitude à rester loin du commun des mortels pour s'occuper des clients comme s'il avait fait ça toute sa vie, et même avec le sourire. Un sourire très très souvent forcé, certes, mais ça ne faisait rien. Et puis, il fallait bien le dire, le regard que posaient nombre de clientes sur lui était déstabilisant mais pas désagréable. Pour la première fois – deuxième en réalité – de sa vie, il n'était pas seulement le rat de bibliothèque binoclard et invisible...

« Tu n'es vraiment pas obligée de venir, tu sais. Je comprendrai parfaitement que tu changes d'avis. »

Jesse hocha la tête comme pour appuyer ses paroles. D'accord, c'était une entrée en matière particulièrement ridicule et elle trahissait à elle-seule toute la panique qu'il pouvait ressentir. Tant qu'il n'y était pas vraiment, il avait réussi à faire abstraction de cette journée, continuant sa vie le plus normalement possible mais il en était bien incapable désormais. La présence de la rouquine le perturbait, c'était la première fois qu'ils se voyaient en dehors du Chemin de Traverse et ça n'était pas une mince affaire pour lui, d'autant plus qu'il ne pouvait chasser de son esprit que la seule fois où il avait vu Marlow en dehors de leur endroit habituel, Poudlard, ça avait été également la dernière fois où il lui avait adressé la parole... Et comme si ça ne suffisait pas, il la voyait uniquement pour retourner au manoir, manoir qui serait désert, afin de débarrasser sa chambre pour laisser à ses parents tout le loisir d'avoir l'impression qu'il n'avait jamais existé. Son cœur s'arrêta subitement de battre, avant de reprendre le même rythme effréné qu'il avait juste avant, laissant derrière lui un vide immense. Bien malgré lui, son visage perdit toute trace d'enthousiasme et il se referma sans le vouloir vraiment. Cette idée lui sembla tout à coup affreusement mauvaise et l'envie de fuir le prit violemment. Il n'avait plus envie d'y aller, plus envie qu'elle vienne avec lui, il voulait juste retourner à Londres et s'enfermer dans sa chambre jusqu'à la fin du week-end, voire plus longtemps s'il le pouvait. Il soupira mais ne fit rien d'autre, restant bien sagement à sa place, fixant ses chaussures comme si c'était la plus belle chose qui lui eut été donnée de voir.

« On devrait arriver dans le bois qui entoure le manoir. Je crois que c'est là où il y a le moins de risques de tomber sur un moldu... » la prévint-il, surtout pour rompre le silence qui s'était installé sur leur duo. « Je ne sais pas vraiment à quelle heure ils vont revenir alors... On ferait mieux d'y aller. C'est ta dernière chance de renoncer. »

Il s'efforça de poser sur la rouquine un regard qui se voulait détaché, comme si toute cette histoire ne l'atteignait pas réellement et finit par lui tendre prudemment la main. Il avait eu machinalement un mouvement de recul, lorsqu'il avait esquissé son geste, mais s'était finalement décidé à aller jusqu'au bout. Elle n'était pas Marlow. Une fille normale ne l'enverrait très certainement pas promener en lui donnant l'impression d'être le pire pervers de la Terre juste parce qu'il devait la toucher pour transplaner. Elle n'était définitivement pas Marlow. Enfin... Il fallait espérer...


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Dernière édition par A. Jesse McDermott le Dim 2 Aoû - 21:12, édité 1 fois
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Sans trop savoir pourquoi, la jeune femme avait été perplexe toute la soirée, au point d'en avoir du mal à trouver le sommeil. Enfin si, elle savait peu, en avait une vague idée. Dans quelques heures, un garçon allait venir la chercher pour l'amener dans ce qui deviendrait officiellement son ancien chez lui parce qu'il en avait été renvoyé pour des raisons qu'elle ignorait encore – une histoire qui a pas l'air nette – et elle avait accepté aussitôt lorsqu'il lui avait demandé de l'accompagner chercher ses affaires. Une réaction chez elle qu'elle ne comprenait toujours pas, pourtant elle n'avait pas cherché une seule seconde à essayer de revenir sur sa parole, ni à se poser des questions sur cette journée, elle rendait juste un service. Qu'elle avait accepté si vite que ça en avait été ridicule, elle était certaine de s'être montrée pitoyable devant Jesse qui avait seulement dû demander à la première personne qu'il trouvait et qu'il connaissait un minimum pour rendre sa proposition crédible. C'était un miracle qu'il ne lui ait pas rit au nez, ceci-dit, rien n'écarter la possibilité qu'il l'ait fait dans sa tête. Enfin, quand bien même cette possibilité subsistait, Callie n'y croyait pas même si ça revenait à n'avoir aucune idée plausible pour comprendre l'action de Jesse. En même temps, vu qu'elle ne parvenait pas à comprendre la sienne, c'était sans doute très bête d'essayer de comprendre celle du jeune homme. Plus encore depuis qu'elle s'était levée, une méchante et douloureuse boule stagnait dans son ventre, signe d'un stress qu'elle ne s'expliquait pas. Si ça continuait comme ça, ça ne risquerait pas d'être un moment agréable, pourtant faire une sortie, que ce soit avec Jesse ou un autre est un signe de sociabilité et c'est important de ne pas se restreindre au même personne. Et pour l'encourager dans cette voie, il faudrait que tout se passe bien. Il n'y avait aucune raison que ce soit le contraire, aucune raison qu'elle panique autant, aucune raison qu'ils y aillent ensemble...

Aujourd'hui était la suite et le résultat de rencontres durant cet été qui n'avait pas plus de sens, il fallait bien se l'avouer. Callie ne s'était jamais rendue aussi souvent au Chemin de Traverse, plus encore chez Fleury et Botts. Ce n'avait pas été totalement un hasard faut croire, au départ si, un peu, c'était le destin qui s'acharnait à ce qu'elle y aille tous les jours, entre plantage de bouquins de cours et sa mère qui souhaitait en apprendre plus sur le chemin de Traverse et ensuite voir le garçon qui avait invité sa fille à aller boire un verre. Et puis il est venu un moment où il a bien fallût se rendre à l'évidence, quand sa cousine a voulût aller chercher ses affaires, elle n'était pas obligée d'y aller, ni forcée de lui faire remarquer que ses affaires étaient un peu abîmées pour qu'elle puisse les garder encore un an, une autre occasion d'aller à Londres se profilant. A chaque fois, Callie finissait par franchir les portes de la boutique pour ne pas tarder à aller parler au jeune garçon travaillant temporairement là-bas. Et plus le temps passait, moins elle prenait de temps pour faire le pas. Et le temps passait si vite en sa compagnie. Pourtant jusqu'à présent, ils n'avaient pas vraiment eu l'occasion de se parler, la première fois c'était à l'infirmerie du château et ensuite, lors des soirs de bals où ils étaient parmi seuls à errer dans les couloirs déserts. Ils n'étaient clairement pas les gens les plus proches du monde, rien au monde ne pouvait également la complicité qui liait la jeune femme à sa mère et à sa meilleure amie, pourtant elle se sentait bien quand elle parlait de tout et de rien à l'ancien Serpentard. Il fût la première personne avec qui il évoqua l'incident du bal de fin d'année et même si ce n'était pas la personne qu'elle aurait choisit pour en parler la première fois, le faire avait été très libérateur et le fait qu'il soit très extérieur à tout ça avait été sans doute d'une grande aide, Callie n'avait pas ressentie la peur d'être jugée. En y repensant maintenant, elle aurait pu. Elle s'était sur le coup sentie obligée de tout raconter mais elle aurait pu éviter les détails et faire comprendre au passage qu'elle n'était sans doute pas assez intéressante pour garder un mec près d'elle. A ce moment là, ce que pouvait penser Jesse d'elle lui avait parût parût plus que superflu...

Ce matin là, Callie s'était réveillée une bonne demi-heure avant l'heure prévue et s'était néanmoins retrouvée seule à petit-déjeuner. Les adultes étant partis travailler ou dans le cas de sa mère, passer une visite médicale. Cette dernière avait posé beaucoup de questions à la Poufsouffle quand elle n'avait pas saisit l'occasion pour aller à Londres avec elle. Depuis le début de l'été, c'était chose rare. Elle avait bien deviné que ce choix n'était pas anodin et qu'il se passait bien quelque chose mais non, ce n'était pas parce qu'elle s'était disputée avec Jesse mais plutôt qu'elle le voyait pour la première fois en dehors du Chemin de Traverse. Mais elle n'avait rien dit, la jeune femme s'était contentée de sortir une excuse bidon, qu'aujourd'hui elle avait rendez-vous avec des personnes du club de vélo dont elle avait fait la rencontre la semaine précédente en allant faire un tour. Callie n'aimait pas mentir à sa mère mais c'était pour la bonne cause se répétait-elle, il était évident que sa mère ne serait que moyennement d'accord pour que la jaune et noire parte comme ça avec un garçon un poil louche et bien qu'elle ne sache pas pourquoi, cette sortie lui tenait à cœur et elle ne voulait pas la gâcher. Surtout au dernier mot, elle ne s'était pas vu hier, lui envoyé un hibou annonçant qu'il devrait se trouver une autre personne pour l'accompagner. Quelque chose en elle s'agitait à la pensée de partir avec Jesse au manoir des McDermott même si avec le topo qu'il lui a fait, il est évident qu'elle ne sera pas la bienvenue. Aussi, les parents du jeune homme n'étant pas là, elle peut y mettre les pieds sans craindre de subir leurs foudres, ils ne sauront probablement jamais au courant car si la jeune femme avait bien compris une chose, c'est que les relations entre parents-fils n'étaient pas dans leurs beaux jours et il ne risquait normalement pas de leur avouer avoir défier leur autorité en invitant une née-moldue, la première, à fouler le sol de leur résidence. A moins que si, justement, ce soit la seule raison pour laquelle il ait proposé à elle de venir avec lui. Callie se surprit à trouver que si cette pensée se révélait être la juste vérité, elle serait déçue.

En coiffant pour la énième fois sa chevelure presque indomptable, elle s'avoua qu'elle n'aurait pas pensé un jour se retrouvé dans cet état pour un garçon. L'été dernier, elle ne s'était pas très bien sentie à l'égard de son meilleur ami mais la situation avait été encore différente de celle actuelle. C'était étrange et elle comprenait bien que quelque chose d'étrange se passait mais si elle avait une vague idée de ce que ça pourrait être, elle envoyait valser cette possibilité dès qu'elle lui effleurait l'esprit tout simplement parce que c'était impossible et qu'elle était légèrement influencée par les moqueries de sa cousine. Heureusement que Berry dormait encore à poing fermés dans sa chambre et normalement, elle serait toujours dans son lit quand le jeune homme sonnerait à la porte. Au pire, elle ne les verrait que partir tous les deux mais ça serait trop tard et la ferait juste chier quand Callie reviendrait. Ce qui n'avait pas d'importance, elle n'avait pas de leçons à recevoir d'une chieuse, ni à se reprocher de sortir faire un tour avec un garçon. Emrick avait des tas de filles avec qui il passait du temps, ça ne voulait pas dire qu'il l'a trompait. Enfin, peut-être que si mais pas au début ? Puis bon, elle en tout cas, ce n'était pas son intention même si dans sa tête ce n'était pas très clair. Et puis elle ne se considérait plus depuis longtemps comme la copine d'Emrick, elle avait difficilement apprécié son comportement des derniers mois et ne lui pardonnerait sûrement jamais. Leur couple avait ruiné leur amitié.

La sonnerie retentit enfin, faisant sursauter la jeune femme dans la salle de chemin. Elle chassa rapidement les souvenirs encore douloureux de son meilleur ami et entreprit d'aller ouvrir. Elle respira profondément avant et décida au dernier moment d'attacher ses cheveux en queue de cheval sur le côté pour se donner un air un peu plus discipliné qu'à l'habituel, peut-être que Jesse la prendrait plus au sérieux comme ça. Elle ouvrit donc, prête à s'excuser du temps qu'elle avait mis pour l'ouvrir mais perdit ses mots à la seconde où leurs regards se croisèrent. Elle se sentit soudainement légère de le voir, si tout cela n'était qu'une blague, elle ne s'arrêtait pas de suite et elle pouvait continuer à espérer des bonnes choses pour la suite. Bien sûr, fallait bien qu'elle fasse son premier raté de la journée en étant incapable de sortir un mot ni un souvenir convenable pour accueillir le jeune homme. A la place d'une image décontractée, elle devait renvoyer l'image d'une fille coincée, qui se fait des films, ou les deux... C'est vrai que c'est pas courant pour elle de voir des mecs venir la chercher chez elle mais il y a pleins de filles qui ont des potes mecs qui viennent les chercher pour passer des moments entre amis, ça n'a rien d'exceptionnel ce qui se passe d'aujourd'hui. Pourquoi voudrait-elle que ce soit le cas ? Et si c'était ce qu'elle voulait ? Pour une fois, Callie voulait bien admettre qu'il était parfois difficile de la suivre, elle-même avait beaucoup de mal ce matin. Et encore, si ça ne datait que de ce matin...

« Tu n'es vraiment pas obligée de venir, tu sais. Je comprendrai parfaitement que tu changes d'avis. »

Charmante manière de la saluer. Callie se retrouva bête sur le seuil de sa porte, elle s'imaginait pas qu'il allait lui sauter dans les bras pour lui avouer qu'il était super heureux et rassuré qu'elle vienne avec lui mais il aurait pu lui dire bonjour, lui demander si ça allait, les formules de politesse basiques quoi... Peut-être qu'il voulait pas parce qu'elle avait jamais fait beaucoup d'efforts en l'interpellant toujours par « Hey ! … » et qu'il voulait lui montrer que c'était pas super sympa. Ou en fait il regretter déjà de lui avoir proposé de venir. Elle le connaissait un peu pour savoir qu'il n'était pas très doué pour faire la conversation, elle laissa passer en se disant que ça ne voulait rien dire, que si il était là c'est quand même qu'il désirait qu'elle l'accompagne, sinon il aurait très bien pu lui poser un lapin, tout comme il aurait pu ne pas lui accorder l'attention qu'il avait eu pour elle à chaque fois qu'elle était venue le voir à la boutique. Parce qu'il faut le dire, les derniers temps elle ne venait que pour lui. Il voulait peut-être aussi tout simplement ne pas perdre de temps, pas besoin de voir le mal partout. Tous les mecs n'étaient pas des connards finis, non ?

« Je suis prête, je vais juste chercher mon sac. »

Callie se dépêcha de tourner les talons pour aller chercher ses affaires, elle glissa une bouteille d'eau fraîche à l'intérieur de son sac, profitant de quelques instants de répit face au jeune homme. C'était bizarre de se retrouver face à lui dans un autre contexte que l'école ou celui qu'ils avaient connus cet été. Elle enfila la bandoulière et tira nerveusement sur son tee-shirt alors qu'il ne pouvait pas descendre plus bas. Il devait sans doute la trouver vulgaire. Pourtant January lui avait conseillé de s'habiller en mettant ses atouts en valeur, lui assurant que son ventre plat était tout mignon et qu'elle aurait tord de le cacher alors qu'elle pouvait s'habiller plus léger pour être plus résistante face aux assauts de la chaleur. Sa meilleure amie lui avait aussi dit que ça pouvait attirer l'oeil du jeune homme, l'incitait plus à s'intéresser à elle, du moins à l'aider à faire un pas de plus vers elle si il en avait l'intention mais hésiter encore. Callie savait à peu près ce que ça voulait dire, avait affirmer ne pas être intéressée mais avait suivit sans rien dire le précieux conseil. Maintenant, trop tard pour revenir en arrière, il ne comprendrait pas ce changement et risquerait de la prendre pour une idiote, il avait déjà trop de raison pour en arriver à cette conclusion avec elle, inutile de lui en donner une de plus, elle aurait largement le temps de s'enfoncer quand ils seraient partis.

« On devrait arriver dans le bois qui entoure le manoir. Je crois que c'est là où il y a le moins de risques de tomber sur un moldu... Je ne sais pas vraiment à quelle heure ils vont revenir alors... On ferait mieux d'y aller. C'est ta dernière chance de renoncer. »

Courage, c'est la dernière fois qu'il lui demande si elle ne veut pas finalement rester tranquillement chez elle, après il ne pourra pas lui proposer. Tant mieux, parce qu'elle commence sérieusement à croire qu'il essaye de la faire fuir et c'est loin de lui plaire, il ne peut pas se contenter d'assumer la proposition qu'il lui a faîte ? Elle à fait tout un tas de choses sans savoir pourquoi mais l'assume un minimum, que dans sa tête rien ne soit clair n'y change rien, revenir sur sa parole ne lui ressemble pas et elle n'en a aucune envie. Si c'est son cas, il n'a qu'à s'arranger pour la perdre dans cette fameuse forêt et quand elle le retrouvera, elle lui fera sa peau. Enfin non, elle sait déjà qu'elle n'en sera pas capable mais voilà quoi, c'était pas la fin du monde si elle acceptait devenir, il n'avait pas besoin de faire cette tête là. Callie se retenait de dire quelque chose parce que jusqu'à présent, tout s'était bien passé entre eux et elle n'avait pas envie que ça change.

« Je suis prête. » Lui répondit-elle en saisissant la main qu'il lui tendait.

Elle affichait un air qui se voulait serein et déterminé, du moins elle espérait renvoyer cette image mais mourrait en réalité de lui demander si en réalité il ne voulait plus de sa compagnie. Et si il avait déjà eu des problèmes de transplanage ? Parce qu'elle n'aimait pas et ne voulait surtout pas finir en plusieurs morceaux à l'arrivée...
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Année : 5ème année - 15 ans

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Statut Sanguin: Né-Moldu
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Poste de Quidditch: Aucun
Patronus: Un chiot golden retriever
Epouvantard: Une meute d'oiseaux en plein vol
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Message(#) Sujet: Re: [ANNÉE 2020 - 2021] Boom boom boom boom, I want you in my room. – TERMINÉ [ANNÉE 2020 - 2021] Boom boom boom boom, I want you in my room. – TERMINÉ EmptyMer 8 Juil - 0:38

Si on lui avait dit quand il était sorti de Poudlard que la première chose qu'il ferait en récupérant l'intégralité de sa liberté était de se rapprocher d'une demoiselle, il ne l'aurait certainement jamais cru. En dehors de Wilhelmina qui avait, il devait bien le reconnaître même si c'était difficile, toute sa confiance, d'Avril qu'il admirait plus qu'il ne l'avouerait jamais et d'Etalyrae qui avait fini par s'imposer comme une véritable sœur depuis quelques mois, il n'avait pas l'habitude de côtoyer beaucoup de jeunes femmes. Ce n'était pas forcément un choix, ça n'était pas forcément quelque chose qu'il subissait non plus... En réalité, il n'avait jamais cherché à ce que ça change. Il y en avait souvent eu de passage dans son cercle « d'amis », telles que Isis ou Freyja mais leur départ ne l'avait pas profondément bouleversé, il n'avait même pas vraiment pris la peine de le remarquer. Pourtant, après plus d'un mois et demi passé à errer sur les pierres irrégulières du Chemin de Traverse, Jesse ne pouvait nier, la jeune Mulligan avait fini par prendre une place étrange et relativement importante dans sa vie. Elle illuminait bizarrement ses journées quand elle passait à la librairie, il terminait d'une humeur excellente et se surprenait parfois à sourire tout seul alors qu'il retournait vaquer à ses occupations. Il n'avait en revanche jamais vraiment compris pourquoi elle était si souvent dans les environs. De ce qu'elle lui avait dit, elle n'habitait pas Londres et ce n'était pas ce qu'il y avait de plus courant pour une élève de venir aussi souvent durant les vacances. Sa collègue, qui au fil du temps avait plus fini par être une amie qu'autre chose même si la confiance n'était pas franchement au rendez-vous, avait soupiré quand il avait évoqué la question en sa présence et s'était exclamée qu'il ne comprendrait décidément jamais rien et qu'il fallait peut-être qu'il ouvre les yeux deux secondes. Quand il lui avait demandé si elle pouvait être plus claire, elle lui avait tapoté l'épaule en gloussant avant de parler d'innocence ou il ne savait trop quoi, mais ça ne l'avait aidé en rien. Il s'était senti particulièrement stupide et n'avait plus cherché à en apprendre davantage. Après ça, elle s'était intéressée à sa vie sentimentale avec des airs de collégienne et un acharnement qui avait eu raison de la discrétion de l'ancien Serpentard. Elle ouvrait de grands yeux à chaque fois qu'elle prenait conscience de l'inexistence de celle-ci, l'enfonçant sans s'en rendre compte à chaque nouvelle question. Non, il n'avait jamais eu de copine. Non, il n'avait jamais embrassé une fille. Non, il n'était pas particulièrement pressé que ça change même s'il fallait reconnaître que la curiosité se faisait parfois présente. Et non, il n'était pas non plus gay, même si ça pouvait expliquer le reste. Il avait vaguement expliqué le problème Marlow, mais elle n'avait pas semblé saisir de ce dont il s'agissait, alors il avait abandonné l'idée... Il avait ensuite fait tout son possible pour qu'elle le laisse tranquille et y était plutôt bien parvenu. En dehors d'elle, qui avait forcément eu vent de son rapprochement avec la jolie rousse puisqu'il se passait littéralement sous ses yeux, et de sa psy qui avait sagement attendu qu'il daigne lui-même lui faire part de son existence, il n'avait pas parlé de cette histoire à qui que ce soit... Il était totalement impuissant face à ce qui lui arrivait et bien trop loin de sa zone de confort pour se risquer à s'exposer aux railleries ou il ne savait trop quoi encore...

« Je suis prête, je vais juste chercher mon sac. »

Planté devant la porte ouverte, au sommet du ridicule, Jesse hocha lentement la tête. Il avait parfaitement conscience de ne pas avoir fait preuve de la moindre politesse et commençait même à se demander si ses bonnes manières ne s'étaient pas fait la malle entre le moment où il avait quitté sa chambre et l'instant où ses baskets avaient touché le sol de cette rue. Pourtant, c'était l'une des rares choses que ses parents avaient parfaitement réussi avec lui. Il n'avait jamais vraiment eu l'occasion de le montrer parce qu'il fuyait les soirées comme la peste, mais il savait se comporter comme un véritable gentleman quant il le fallait et n'avait rien à envier aux plus grandes familles de l'aristocratie de ce côté-là. Tout le reste pêchait, évidemment, si bien que son excellente éducation ne lui avait jamais servi à rien. Il l'avait regardée disparaître, posant les yeux sur elle pour la première fois depuis qu'elle avait ouvert. La surprise avait été telle qu'il n'avait pu se retenir de la détailler littéralement, se félicitant au passage qu'elle ne puisse pas le voir d'ailleurs. Il se souvenait sans mal du choc que lui avait fait la tenue aguichante de Lisbeth au bal d'Halloween et l'air désapprobateur qui s'était peint – à raison – sur le visage de sa jumelle. C'était loin d'être le genre de la maison de se laisser aller à admirer avec un peu trop d'attention la plastique avantageuse de certaines demoiselles et il n'avait pas l'intention que ça le devienne un jour. Il avait croisé bien trop de camarades d'école dans les couloirs en train de mater ostensiblement des filles qui roulaient exagérément des hanches pour conserver leur attention pour avoir envie de faire partie du lot un jour. C'était une attitude parfaitement ridicule. Mais il ne pouvait nier qu'elle était très jolie. Et que le peu de tissus qui l'habillait aujourd'hui n'était pas un mal, dans le fond... Il enfonça les mains dans ses poches d'un geste nerveux et porta toute son attention sur ses chaussures. Elle était définitivement troublante. Il ne lui était absolument jamais arrivé de passer du temps seul avec une fille dans une telle tenue... Il ne la trouvait pas provocante pour une mornille, ni vulgaire, ni rien qui puisse être péjoratif d'ailleurs, mais finalement peut-être était-il simplement un adolescent plus normal qu'il ne l'avait cru jusque là. Mal à l'aise, il craignait de faire un pas de travers et de passer pour le pervers qu'il était loin d'être. Un peu plus et il aurait presque regretté les manches interminables et les collants de la Gryffondor... Un bruit à l'intérieur de la maison et des pas qui revenaient dans sa direction lui firent comprendre qu'elle avait récupéré ses affaires et qu'elle réapparaîtrait bientôt dans son champ de vision. Il allait vraiment falloir qu'il se reprenne et qu'il se comporte un peu plus adroitement avec elle. Elle n'était obligée de rien, le faisait très certainement pour lui faire plaisir et lui n'était qu'un crétin fini depuis qu'elle s'était montrée. La pauvre Callie allait le détester, à ce train-là. Cette idée lui déplaisait mais elle était incroyablement plausible. Cela faisait des semaines qu'elle le supportait silencieusement, elle ne s'était jamais véritablement plaint de son caractère étrange ni de son incapacité à être de bonne compagnie, elle avait certainement dû apprécier les changements et les efforts qui avaient été les siens au fil de leurs entrevues, voir la fin du calvaire arriver enfin... Il y avait bien peu de chances qu'elle accepte de tout reprendre depuis le début simplement parce qu'il vivait ce qui ressemblait à l'une des pires journées de son existence. Malheureusement, sa deuxième intervention ne fut pas plus concluante que la première, mais une fois encore, la jeune femme ne fit pas la moindre réflexion sur le sujet.

« Je suis prête. »

Le brun se risqua enfin à relever les yeux vers elle, et même à lui tendre la main. La dernière fille, autre que sa sœur, qu'il avait réellement touchée avait été sa fiancée forcée, alors qu'ils s'étaient allés à feindre l'amour parfait dans la salle commune des Serpentard au début de leur sixième année... Il l'avait forcée à se poser dans un canapé afin de continuer leur discussion et, pour être plus crédible dans ce rôle qu'ils n'avaient joué que quelques heures avant de s'éviter du mieux possible en feignant l'ignorance, elle s'était retrouvée collée à lui. Même encore aujourd'hui, il regrettait que ce soit avec elle qu'un tel moment ait eu lieu, le contact n'avait pas été désagréable et il avait eu naturellement des gestes qui pouvaient passer pour amoureux... Sans qu'il ne le réalise pleinement, il en vint à se demander s'il en serait de même avec la belle rousse. Une lueur presque paniquée passa dans son regard sombre, comme s'il avait craint qu'elle puisse lire dans ses pensées. Il ne s'était jamais posé la question avec Marlow, il avait toujours su qu'il était inutile d'espérer quoi que ce soit et qu'il n'était là que pour garder ses mains dans ses poches, si bien que la surprise de se rendre compte qu'il était capable de tomber si bas était des plus présentes. La main de Callie finit par se poser dans la sienne et il serra doucement ses doigts d'un geste machinal et maladroit, baissant les yeux avec un malaise grandissant. Il était bien plus à sa place le nez plongé dans un bouquin, caché entre les immenses allées de la bibliothèque. Il ne s'agissait que de transplaner, même s'il avait horreur de la sensation que cela procurait, il n'avait aucun mal à le faire et n'avait jamais eu le moindre problème mais là, avec cette petite main dans la sienne, il lui semblait purement impossible de faire quoi que ce soit. Pourtant, il n'allait pas avoir beaucoup d'autres choix. Wallasey n'était pas la porte à côté, et s'ils devaient y aller à pied, ils allaient en avoir pour des semaines... Il devait avoir l'air tellement stupide... Elle devait très certainement être en train de se demander ce qu'elle fichait là, pourquoi elle avait accepté cette idée idiote et surtout comment faire pour se débarrasser de lui rapidement. N'importe quelle fille normalement constituée se serait posée la question... Il fixait discrètement leurs mains liées, les secondes passaient à une lenteur affolante, rien n'avait de sens. Il fallait qu'il se décide à parler, à bouger, à faire quelque chose... Il toussota nerveusement et soupira silencieusement avant de prendre son courage à deux mains et de reposer les yeux sur sa camarade.

« On ne devrait pas être désartibulés. Normalement... » souffla t-il alors que l'ombre d'un sourire vague prenait place sur ses lèvres. « J'ai... J'ai jamais été déconcentré par... une jolie fille ? jusque là... On verra bien ce que ça donne. »

Jesse se sentait sombrer dans un océan de bêtises sans fin... Merlin qu'il était ridicule. Il le pensait, bien sûr, et cherchait un peu à se rattraper également mais il n'y avait pas à dire, ce n'était définitivement pas un terrain qu'il maîtrisait. Cette piètre tentative devait la désespérer plus encore que la froideur dont il avait pu faire preuve jusque là. Pour éviter de s'enfoncer davantage et esquiver une possible réponse de la part de la jeune femme, il resserra sa main dans la sienne et quitta la rue. Il sentit le sol se dérober sous ses pieds et cette affreuse sensation dans le ventre avant que tout ne devienne indistinct autour de lui. Il n'y avait plus que le contact de la Poufsouffle. Il s'efforçait de ne pas la lâcher, craignant qu'il lui arrive quelque chose par sa faute. Il avait toujours transplané seul, et s'en était toujours merveilleusement bien sorti, mais là c'était si différent. Il savait pertinemment qu'il s'en voudrait pour le restant de ses jours s'il arrivait malheur à la pauvre Callie alors qu'elle n'était là que pour lui rendre service. Il faisait de son mieux pour rester concentré sur leur destination, recadrant son esprit avec fermeté dès que celui-ci tentait de s'évader. Fort heureusement, la terre ferme finit par se matérialiser à nouveau, et l'atterrissage se fit relativement en douceur. Le jeune homme remarqua aussitôt la cabane dans laquelle sa jumelle avait failli faire brûler deux pauvres moldus et secoua imperceptiblement la tête. C'était étrange de remarquer que c'était l'endroit du bois auquel il pensait instinctivement, il y en avait d'autres bien plus agréables... Ce fut seulement à ce moment-là, en imaginant les deux enfants paniqués s'enfuir à toutes jambes face à une Etalyrae victorieuse, qu'il réalisa qu'il était sur le point de faire entrer une née-moldue dans le domicile familial. Il fallait vraiment espérer qu'il n'y ait personne à l'intérieur, il n'osait pas imaginer le scandale, voire même les risques qu'ils pouvaient encourir sans quoi. Il ne savait pas vraiment si son géniteur serait capable de s'en prendre à eux, mais avec la haine qu'il devait nourrir à son égard depuis six mois, mieux valait rester sur ses gardes. Il avait été particulièrement inconscient sur ce coup-là, et il était difficile de faire marche-arrière désormais. Non... Il n'y avait pas de raison... Sa mère – si tant était qu'il pouvait encore l'appeler ainsi – avait été formelle : ils ne seraient pas là. Le manoir serait désert. Comme souvent... Il mit quelques secondes, après leur arrivée près de la cabane, à reprendre ses esprits avant de se tourner vers la rouquine dont il tenait toujours fermement la main. Son regard se fit inquiet, prudent. Il l'observa consciencieusement, comme pour s'assurer qu'elle n'avait pas la moindre blessure. Elle n'avait pas l'air amochée.

« Ca a été ? Tu n'as rien ? »

Visiblement, sa première expérience de « taxi » était plutôt correcte, elle n'avait pas perdu de membres en cours de route et il n'aurait pas à fouiller en urgence les affaires de ses géniteurs pour mettre la main sur de l'essence de Dictame. Ils devaient très certainement en avoir, mais n'en ayant jamais eu besoin, il n'aurait pas eu la moindre idée d'où commencer ses recherches et la pauvre fille aurait fini par se vider de son sang avant qu'il n'ait pu mettre la main sur le flacon. Il fallait espérer que le retour se ferait aussi proprement que l'aller... Avec les émotions fortes et désagréables auxquelles il allait être confronté à l'intérieur, on ne pouvait être sûr de rien. Il avait déjà peiné à rester focalisé sur Wallasey et plus particulièrement encore sur ce maudit bois, il aurait plus de mal encore à garder à l'esprit le domicile de sa camarade alors qu'il quittait le sien pour toujours... Il lui adressa malgré tout un sourire rassuré, soulagé de voir qu'elle allait bien, et l'entraîna derrière lui au travers des arbres. Leurs pas faisaient craquer les branches abandonnées sur le sol et le vent chantait des airs lugubres dans les feuillages. Au village, on racontait que l'endroit était hanté et, pour la première fois en dix-huit ans, il n'avait aucun mal à comprendre pourquoi. Qu'allait penser la Poufsouffle de tout ça ? Marlow avait eu l'air amusée quand il lui en avait parlé, envisageant même de venir tourner un film de vampire ou il ne savait plus trop quoi y ressemblant parce que le cadre semblait coller à la perfection, mais elle n'avait jamais été mise face à la réalité du lieu... Si lui trouvait le domaine McDermott rassurant parce qu'il le connaissait, qu'il y avait toujours vécu et qu'il renfermait les remparts protecteurs de sa chambre, il prenait pleinement conscience que ça ne devait pas l'être pour tout le monde. Il continuait de la diriger silencieusement, slalomant entre les troncs sans paraître hésiter une seule seconde. Pourtant, il n'y avait pas la moindre marque, le moindre sentier. Tout avait l'air abandonné, comme si personne n'y avait mis les pieds depuis des années. Pourtant, il savait pertinemment que c'était faux puisqu'il s'y était baladé avec ses cousines quelques heures avant le triste réveillon qui avait mis fin à son existence dorée. La défunte n'avait pas vraiment tort en réalité, ça faisait un peu film d'horreur en fin de compte. Et il y avait fort à parier que Callie était en train de se demander s'il n'avait pas le rôle du psychopathe et qu'il ne cherchait pas simplement à l'éloigner du monde pour la torturer et la tuer dans d'atroces souffrances. A cette pensée, il tourna la tête dans sa direction et hésita à lui lâcher la main pour qu'elle se sente libre de ses mouvements, capable de fuir si elle le souhaitait... Après un instant, il finit par se résigner et desserra son étreinte, avant de l'abandonner totalement. Pour expliquer son geste, il pointa vaguement la silhouette d'une impressionnante bâtisse qui se dessinait au travers des branches basses un peu plus loin. C'était pas forcément convaincant, mais il faudrait faire avec...

« C'est juste là... »

Cette précision était d'une inutilité monstrueuse... Après tout, il n'y avait pas d'autres maisons dans les environs, alors même sans son aide, elle aurait très certainement compris que c'était leur destination...


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Callie avait l'impression de ne pas avoir sa place. Pourtant elle n'était pas encore partie, juste à quelques pas de la porte de sa maison et mis à part le fait qu'elle tenait la main du jeune homme, elle était libre de lui fausser compagnie quand elle le voulait pendant les quelques secondes qu'il leur restait avant de décoller. Loin d'être la fille la plus populaire de sa promotion, encore moins de l'école, la jeune femme ne possédait pas dans son répertoire une tonne de numéros dont elle pouvait affirmer que les propriétaires étaient tous ses amis. En réalité, il y avait très peu de gens dont elle pouvait dire qu'ils étaient vraiment ses amis, ça ne lui donnait donc pas une connaissance sans fin au sujet de l'amitié mais elle était persuadée que ce sentiment de gêne n'était pas typique de ce genre de relation. Et si ce n'était pas pour de l'amitié, alors elle comprenait encore moins son attitude de ces deux derniers mois. Une autre possibilité avait fait irruption dans sa tête une fois ou deux, encore aujourd'hui, quand leurs mains étaient entrées en contact mais la Poufsouffle avait rejeté l'éventualité toujours aussi sèchement, comme si elle ne faisait que chasser un moustique qui rôde trop près d'elle. D'ailleurs, deux semaines en arrière l'un deux l'avait piqué juste à côté du nombril et c'est seulement deux jours avant que le bouton ainsi que toute trace rouge avait disparu. A temps, elle n'aurait pas osé se fringuer de cette manière si c'était pour que le jeune homme ne remarque que ça. Mais si ça avait été le cas, ça n'aurait pas été si grave que ça, non ? C'était tellement contradictoire dans sa tête que le voyage lui semblait moins pénible que la migraine qui s'annonçait.

« On ne devrait pas être désartibulés. Normalement...  J'ai... J'ai jamais été déconcentré par... une jolie fille ? jusque là... On verra bien ce que ça donne. »


La jeune femme écarquilla les yeux, ouvrit la bouche sans qu'aucun son ne sorte puis abandonna l'idée de parler puisqu'elle n'avait en fait, rien à dire. Elle ne savait pas si elle devait être étonnée parce que Jesse avait deviné ses craintes ou parce qu'il lui avait dit qu'elle était jolie. Ses joues en revanche avait compris qu'il fallait qu'elle pique un fard, ce pour quoi elle était contre sans pouvoir disposer d'un moyen afin d'empêcher ça. Sauf en regardant le sol, et c'est ce qu'elle fit, se découvrant subitement une immense passion pour le comptage de brin d'herbe. Enfin, ça ne l'empêcha pas de ressentir une certaine joie à l'idée de savoir que le jeune homme l'a trouve jolie. Normalement ça ne devrait pas être si important et pourtant elle se sent particulièrement légère depuis qu'il le lui a dit. C'est étrange et avant qu'elle n'ait le temps d'arriver à quinze brins d'herbes, l'environnement autour d'elle commença à se dissoudre. Par réflexe, ses doigts se crispèrent dans la main de l'ancien Serpentard, heureusement qu'elle n'avait pas la force de Hulk sinon elle lui aurait broyer la main en moins de deux. Comme quoi, elle pouvait bien passer pour un garçon manquer de temps en temps, la nature avait bien fait les choses. Enfin... Plus ou moins, elle était une fille dont les atouts restaient très peu développés avec l'âge. Elle n'en était pas complexée, c'était plutôt pratique pour faire du sport, moins pour se rendre plus attirante aux yeux des mecs, et merlin sait qu'elle aurait bien besoin d'elle vu comment Emrick s'était fait la malle.

« Ca a été ? Tu n'as rien ? »


La jeune femme avait encore beaucoup de mal à se faire à l'idée qu'elle avait non seulement mentit, mais qu'en plus c'était pour pouvoir mettre les pieds dans un manoir de sorciers qui si avaient conscience de sa présence entre les murs de leur habitations, la réduirait en cendres sans hésiter. Mais étrangement, elle faisait confiance au garçon qu'elle accompagnait. D'un côté, encore heureux qu'elle lui ait accordé sa confiance, ça aurait été bizarre de le suivre dans le cas contraire. Quoique, elle n'avait pas tellement réfléchi en acceptant de venir, voir pas du tout, les questions s'étaient véritablement posées une fois qu'elle était rentrée, seule devant la lettre qu'elle était censée écrire à January... Le plus important, c'est que bien perplexe sur l'utilité de sa présence ici, elle était en quelque sorte satisfaite. La compagnie de Jesse n'était pas désagréable, il avait ses petites manies bizarre et sans doute quelques défauts mais de ce que la jeune femme avait appris à connaître, rien ne l'avait encore fait fuir et pour l'instant, elle ne comptait pas changer d'avis, surtout maintenant que ses oreilles avaient eu le plaisir d'entendre qu'il se souciait de comment elle avait vécu le voyage.

« A moins qu'une énorme quantité de sang me fasse avoir des hallucinations, je crois que je vais bien de partout. » Fit-elle dans une tentative d'humour – dans laquelle elle ne crût pas du tout – pour détendre l'atmosphère. « 'Fin... Je me sens bien et si visuellement j'étais en mauvais état, je suis sûre que tu aurais déjà tenté quelque chose. »

Il serait content si elle lui montrait qu'elle avait confiance – en parti – en lui ? Il peut le prendre comme une manière de le remercier pour lui avoir dit qu'elle était jolie. Callie ne savait pas si elle aurait du lui dire merci, ou alors lui offrir un sourire, en revanche elle devinait que la réaction qu'elle avait eu n'était forcément pas celle attendue ni la plus convenable qu'on puisse donner. En même temps, les dernières fois où on le lui avait dit, ça avait été son premier copain et ils terminaient les trois quarts du temps par un bisou parce que c'était un contact chaleureux et qu'il n'y avait pas besoin de parler, ce qui arrangeait beaucoup la jeune femme à chaque fois. Elle était souvent en manque de mots donc bon... Là, le contexte était différent, c'était normal qu'il n'y est pas eu de baiser, d'ailleurs elle n'en voulait pas n'est-ce pas ? Elle essaya de se convaincre que oui, forcément qu'elle n'attendait pas ce genre de truc, préférant se dire qu'à la place de ce truc là, il y avait eu le transplanage et qu'à la rigueur, ça suffisait pour considérer qu'ils étaient passé à un autre moment de leur discussion. Discussion, c'était vite dit, ils ne se parlaient pas beaucoup, donnant l'impression qu'on les avait tous les deux forcés à être là. Callie avait l'impression de ne pas être à sa place et ce sentiment trouvait plus de raison d'être car ils approchaient du manoir des McDermott.

« C'est juste là... »

Qu'il l'a croit un peu bête pour avoir accepté aveuglement sa proposition, encore ça passait mais au point qu'elle ne puisse déduire seule que leur destination n'était autre que la seule maison des alentours, c'était vexant. Elle ne fit aucun commentaire parce qu'il pouvait à tout moment la planter ou appeler ses parents pour qu'ils se débarrassent d'elle mais n'en pensait pas moins. Elle lui laissait le bénéfice du doute quand même, peut-être qu'il est juste un peu perturbé, c'est une possibilité plausible puisqu'il va récupérer ses affaires dans un lieu où il ne remettra probablement plus jamais les pieds, ledit lieu étant le manoir de son enfance. Elle devait se montrer compréhensive, si ce n'était pas par hasard, c'est sans doute pour cette raison qu'il avait fait appel à elle. Elle se contenta de hocher la tête et de continuer à avancer, luttant contre l'envie de prendre ses jambes à son cou. De toute façon, où pourrait-elle aller ? Elle ne connaissait pas ses bois, elle risquait de tourner en rond un bout de temps avant de découvrir le village le plus proche. Non, elle va rester sagement aux côtés de Jesse, inutile comme pas possible, en essayant de trouver un sens à cette journée, voir même à ce qui se passe entre deux depuis la première fois où elle lui a parlé chez Fleury & Botts. Il y a fort à parier qu'il ne lui demandera pas grand chose une fois à l'intérieur, elle aura le temps et si jamais elle a besoin d'aide, il sera là pour écouter ses questions. Non mais quel programme fascinant...

« C'est vraiment un bel endroit. Je veux dire, ça fait un peu lugubre mais c'est un manoir après tout et outre ce fait, je pense que ça peut-être un endroit vraiment sympa quand il y a du monde. »


Faut avouer qu'en terme de prise de parole inutile, la jaune et noire se débrouille plutôt bien de son côté, dommage que ce ne soit pas quelque chose dont elle puisse être fière. Là du coup, elle avait plus honte, elle n'avait pas mieux que Jesse et se demandait jusqu'où ils iraient tous les deux à s'échanger des phrases sans aucun but précis, si ce n'est de communiquer avec l'autre dans une tentative désespérante. Pour éviter le massacre, le mieux serait de se taire mais en même temps ce serait un peu bête d'être à deux mais de rien se dire. La jeune femme avait déjà le cœur serré, l'estomac prêt à se retourner parce qu'elle n'était pas très à l'aise, le silence ne l'aiderait pas, pourtant elle n'était pas une grande bavarde. Il n'y avait plus qu'à espérer que l'ancien Serpentard allait être réceptif, au moins un peu, pour l'encourager dans cette voie-là. Et si lui désirait le silence, il n'avait qu'à le dire, elle ne possédait pas le don de lire dans les pensées, pas comme lui visiblement. Ou alors c'était juste une coïncidence devant chez elle, elle pouvait prier pour ça aussi parce que si il pouvait prendre conscience de tout ce qui lui passait par la tête, elle n'avait plus qu'à aller se livrer directement aux parents du jeune homme...
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Message(#) Sujet: Re: [ANNÉE 2020 - 2021] Boom boom boom boom, I want you in my room. – TERMINÉ [ANNÉE 2020 - 2021] Boom boom boom boom, I want you in my room. – TERMINÉ EmptyJeu 9 Juil - 14:28

Plus les secondes passaient, plus Jesse se demandait dans quel pétrin il avait bien pu se fourrer encore... Sur le coup, ça lui avait paru être une idée correcte. Il n'avait pas la moindre envie d'y aller tout seul, craignant malgré lui de finir dans un état lamentable quelque part dans sa journée – il avait beau feindre les trois quarts du temps de ne pas être affecté par ce déménagement, il n'en était rien en réalité et c'était très certainement la pire épreuve qu'il ait eu à surmonter ces dernières années, pire encore que les rumeurs que Ryan et Damon lançaient dans son dos après sa trahison ou pire encore que les six mois passés à Sainte-Mangouste – alors qui de mieux pour l'accompagner que l'une des personnes dont il était le plus proches actuellement ? Bien sûr, il aurait très bien pu le demander à Wilhelmina mais il n'avait pas eu l'occasion de la croiser des vacances, il ne savait pas si elle était toujours entre les frontières du royaume ou si elle avait décidé de passer des vacances à l'étranger, et loin de lui l'envie de lui demander de revenir pour lui tenir compagnie... Quant à Etalyrae, connaissant tout le tact et la délicatesse qui la caractérisaient, elle aurait passé l'après-midi à lui rappeler qu'elle passerait le reste de ses jours ici si elle le voulait, que leurs parents l'adoraient comme d'habitude et que son nouveau statut de fille unique, qu'elle avait probablement attendu depuis dix-huit ans, lui allait parfaitement. Il était assez grand pour se rappeler toutes ces horreurs tout seul, l'aide de sa jumelle n'était donc pas indispensable. Oui, à première vue, ça avait semblé être une bonne idée... Pourtant, maintenant qu'il y était, il ne comprenait pas comment il avait pu en arriver à le lui demander. Elle était adorable, cette fille, il n'y avait pas à dire là-dessus et les moments qu'ils avaient passé ensemble avaient toujours été agréables mais... C'était une idée idiote. Si ça s'apprenait, il ne donnait pas cher de sa peau, et puis la pauvre avait sûrement mieux à faire que d'attendre bien sagement qu'il ait fini de ranger sa chambre. Il n'avait jamais été d'une compagnie excellente mais alors aujourd'hui, ça allait très certainement dépassé tous les affreux instants qu'elle avait pu connaître jusque là. Pauvre Callie... Un peu plus et il se répandrait en excuses, sincèrement désolé de l'avoir embarquée là-dedans. Malheureusement, il n'était plus question de faire machine arrière maintenant, ils venaient de poser le pied dans le petit bois qui entourait le manoir. Revenir jusqu'à chez la jolie rousse n'était pas problématique, loin de là, mais il ne voyait pas comment lui exposer ça. Elle allait croire qu'elle le dérangeait, qu'il regrettait sa demande, qu'il n'avait pas confiance en elle ou quelque chose qui y ressemblait fortement, et il fallait reconnaître que ça n'était pas le cas. D'accord, il regrettait mais n'importe qui à sa place l'aurait regretté de la même manière alors ça ne comptait pas.

« A moins qu'une énorme quantité de sang me fasse avoir des hallucinations, je crois que je vais bien de partout. 'Fin... Je me sens bien et si visuellement j'étais en mauvais état, je suis sûre que tu aurais déjà tenté quelque chose. »

A ses premiers mots, le jeune homme fronça légèrement les sourcils. Il y avait bien peu de chance qu'elle ait perdu la moindre goutte de sang, il le verrait, mais il ne s'était pas spécialement renseigné plus que ça sur les risques d'un transplanage. Peut-être qu'il y avait eu en effet un problème dans sa circulation sanguine et que cela lui provoquait des hallucinations, ou que cela déclencherait quelque chose par la suite. Ce n'était pas totalement impossible. Après tout, ils venaient de défier toutes les lois de la physique en traversant le pays en quelques secondes à peine, ça ne devait pas être sans conséquence sur le corps humain. Malheureusement, pour l'instant, il ne pouvait absolument rien faire.. Elle avait véritablement l'air d'aller bien, il fallait espérer que ça dure et que ça ne soit pas qu'une illusion destinée à cacher un problème plus grave. Quand elle reprit la parole, assurant enfin qu'elle allait bien sans envisager que c'était son esprit qui se jouait d'elle, il admit enfin que c'était peut-être vraiment le cas et se détendit légèrement. D'accord, tout s'était déroulé pour le mieux. Pas de désartibulage, pas de problème de destination ni de moldu inattendu... Rien. Tout allait bien. Il ne leur restait plus qu'à traverser le bois, entrer dans le manoir, vider sa chambre en un temps record avant que le reste des McDermott ne reviennent et quitter cet endroit. Pour toujours... Un frisson glissa le long de sa colonne vertébrale à cette pensée. Il avait toujours autant de mal à réaliser l'aspect éternel de ce déménagement. Ce n'était pas simplement pour être plus près de l'USL, il ne s'agissait plus de revenir pendant les vacances et tout ce qui allait avec, non... Il ne reviendrait plus jamais. C'était terminé. Il s'efforça de chasser tant bien que mal ses réflexions qui l'assaillaient et reposa les yeux sur sa camarade avant de hausser distraitement les épaules.

« De fuir, très certainement. » déclara t-il avec un sérieux qui pouvait être déconcertant alors qu'il entreprenait sa traversée du bois.

C'était l'une des nombreuses choses qui pouvaient déranger chez l'ancien Serpentard, et qui avait d'ailleurs toujours existé chez lui, d'aussi loin qu'il puisse se souvenir. Il gardait un visage impassible et un ton d'une neutralité parfaite la majeure partie du temps, si bien qu'on ne savait jamais réellement s'il fallait prendre ses paroles pour une plaisanterie ou pour argent comptant. Même après des années, ses parents avaient toujours eu un instant de doute. Il lui semblait que seule sa sœur était vraiment en mesure de faire la différence et encore, il n'en était pas particulièrement convaincu, tablant plus sur un hasard chanceux qu'une véritable connaissance des méandres de son esprit étrange. Là, pour lui, il était évident qu'il n'y avait pas à croire le moindre mot de sa réponse, mais qu'en serait-il pour elle ? L'évidence était telle qu'il ne pensa pas une seule seconde à lui faire explicitement savoir qu'il n'était pas sérieux, se contentant de regarder où il mettait les pieds pour éviter les racines et les branches. Bien sûr qu'il aurait fait tout ce qui aurait été en son pouvoir pour arranger la situation s'il y avait eu un souci, il lui aurait été purement et simplement impossible de la laisser là, agonisant loin de tout ce qu'elle pouvait bien connaître. Ca n'était pas le genre de la maison. Sauf avec Gallagher peut-être... Il était clair qu'il n'aurait pas bougé le petit doigt s'il lui était arrivé quelque chose en sa compagnie. Manque de chance, après six ans et demi à n'avoir attendu que ça, il avait fallu se rendre à l'évidence, ce sombre crétin avait attendu qu'il débarrasse le plancher pour mourir dans d'atroces souffrances. Il n'avait fait que l'apprendre par la Gazette, comme tout le monde, et avait eu bien du mal à feindre d'en être affecté. Heureusement qu'il y avait eu la mort de Marlow pour lui permettre d'avoir l'air humain, parce qu'il y aurait eu de fortes chances que sa psy ne soit pas si enthousiaste à l'idée d'un retour à une vie normale si elle s'était rendue compte qu'après avoir passé six ans à partager son dortoir avec le jeune homme, il n'était pas capable de ressentir la moindre petite chose en apprenant sa mort, la moindre chose autre qu'une indifférence des plus totales. Leur chemin entre les arbres ne fut pas particulièrement bruyant. Ils n'avaient jamais donné l'impression d'être très bavards, l'un comme l'autre, mais n'avaient jamais eu autant de mal à entretenir une conversation. A croire que le Chemin de Traverse avait un effet positif sur leur relation et que quitter ce lieu les forçait à se rendre compte qu'ils n'avaient finalement pas grand chose à se dire. Il fallut attendre que le manoir se dessin enfin pour que le silence soit brisé. Pas de la manière la plus extraordinaire qui soit, mais au point où ils en étaient, tout était bon à prendre.

« C'est vraiment un bel endroit. Je veux dire, ça fait un peu lugubre mais c'est un manoir après tout et outre ce fait, je pense que ça peut être un endroit vraiment sympa quand il y a du monde. »

Un endroit vraiment sympa... Pour dire vrai, il n'en avait pas la moindre idée. Ca avait toujours été sa maison, de ce fait c'était forcément un endroit qu'il appréciait et dans lequel il se sentait bien, quand son géniteur était de sortie du moins, mais il n'y avait jamais connu de grandes fêtes... C'était peut-être arrivé une fois ou deux, mais il ne s'en souvenait pas et avait dû bien sagement rester dans sa chambre. Il avait de vagues souvenirs de soirées mondaines auxquelles ses parents les avaient embarqués, sa sœur et lui, mais c'était avant qu'il ne commence à dévier du chemin si parfait que son père avait envisagé pour lui. Dès qu'il avait commencé à jouer les elfes de maison à la moindre occasion, il avait été évident pour Rigel et Artemis que leur fils était bien plus à sa place ici, sous la surveillance de leur elfe – leur véritable elfe – qu'à se faire remarquer par son attitude ridicule sous le toit des plus grandes familles sorcières. Il avait huit ans à peine et n'avait eu d'autre choix que de comprendre qu'il lui faudrait jouer la comédie pour le restant de son existence s'il voulait espérer avoir une vie normale. Dans le fond, ça ne l'avait pas vraiment dérangé d'être évincé ainsi d'un monde qu'il ne comprenait pas et qui ne le comprenait pas davantage... Déjà gamin, il n'avait jamais été particulièrement réceptif aux idéologies dépassées qu'on essaye de lui mettre de gré ou de force en tête, il feignait de comprendre et acquiesçait dès qu'il le fallait, mais il ne voyait pas les moldus comme des êtres nuisibles, vaguement inférieurs il ne le niait pas, mais il ne leur avait jamais voulu le moindre mal, tout comme il avait toujours été convaincu que les nés-moldus avaient leur place à Poudlard et que certains d'entre eux étaient bien plus doués que certains sang-purs... Ceux-ci étaient de toute manière bien trop prétentieux et certains de leur prétendue supériorité pour réaliser que le succès ne les couronneraient jamais s'ils ne faisaient rien pour que ce soit le cas. Ils avaient tout à perdre, leur crédibilité en tête, ce qui n'était pas le cas des nés-moldus qui eux, généralement, n'attendaient que de faire leurs preuves. Toujours est-il que visiblement, jouer la comédie n'avait pas suffit. Pourtant les huit années qui avaient suivi, il s'en était plutôt bien sorti. C'était les deux suivantes qui avaient été un échec total, tant et si bien qu'il ne restait aujourd'hui plus grand chose à quoi se raccrocher. Il n'avait jamais été très doué pour revenir sur les années passées, pour observer sa propre histoire avec un œil aussi critique qu'il le faisait pour le reste de l'univers mais son internement lui avait offert tout le temps nécessaire et sa psy l'avait même encouragé dans cette voie, pensant qu'il lui serait forcément bénéfique de se remettre en question. Manque de chance, s'il avait réussi à mettre le doigt sur des détails dont il était clairement le responsable – même s'ils venaient généralement de points défaillants dans son éducation – il avait surtout remarqué que le gros du problème ne venait pas réellement de lui et s'était enfoncé dans une rancoeur plus importante encore envers son père. Lui ne lui manquerait pas, il ne se faisait pas le moindre doute là-dessus. Sa mère, sa sœur, sa chambre, et même leur elfe, tout ça ferait un vide immense dans la vie qui l'attendait, mais il n'y avait désormais plus la moindre petite place paternelle dans cette vie-là.

« Probablement, oui... Pour être tout à fait honnête, je n'en sais rien. A part à Noël, où il y a un peu plus de monde, nous n'avons jamais été plus de quatre ici. Enfin, cinq si on compte Biela, l'elfe. Et encore... J'ai passé le plus clair de ces dernières années uniquement avec Etalyrae. » lui expliqua le brun alors qu'ils dépassaient enfin les derniers troncs. « Viens, on va passer par derrière. Le jardin de ma mère est ravissant en cette saison. Je ne l'ai jamais vue ne serait-ce qu'arroser la moindre fleur mais elle en a toujours été très fière malgré tout. »

Il ne lui laissa pas le temps de s'opposer à l'idée qu'il longeait le bois, s'éloignant ostensiblement de la porte d'entrée. Il leur fallut quelque minutes pour contourner totalement le manoir pour se retrouver au milieu d'un flot de couleurs qui tranchait totalement avec le reste du domaine. Des fleurs en tout genre se mélangeaient dans un fouillis maîtrisé, offrant avec plaisir tout un arsenal de senteurs différentes. Il n'y avait rien de lugubres ou de potentiellement inquiétant de ce côté-là de la maison et on avait seulement envie de se poser sur l'une des chaises en fer forgé pour profiter du soleil de cette fin de matinée. Evidemment, Jesse n'avait jamais véritablement apprécié de se poser ici, préférant de loin la fraîcheur apaisante et l'odeur rassurante des vieux livres qu'on retrouvait dans sa chambre. Néanmoins, il avait souvent profité de la vue depuis sa fenêtre, notamment durant l'été dernier quand il avait refusé de retourner avec son père dans la boutique qu'il avait été censé reprendre et que celui-ci lui avait gentiment apporté toute la comptabilité de l'entreprise à faire à domicile... Il avait déplacé son bureau devant la fenêtre et avait passé la plus grande partie de ses vacances à soupirer, sa plume à la main, en regardant ce qui se passait dehors. Autant dire pas grand chose. Alors qu'il passait devant un massif de fleurs flamboyantes, l'une d'entre elles – sûrement chahutée par le vent de la nuit dernière – jonchait le sol. Il la ramassa machinalement et vint la coincer dans l'élastique qui retenait les cheveux de Callie. La fleur était presque de la même couleur que la crinière de la jeune femme. Il cassa précautionneusement la tige pour qu'elle ne dépasse pas et la glissa dans sa poche. Il était hors de question de la jeter négligemment ici, il serait capable de ne penser qu'à ça et de revenir la chercher pour la mettre convenablement à la poubelle alors autant le faire une bonne fois...


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Message(#) Sujet: Re: [ANNÉE 2020 - 2021] Boom boom boom boom, I want you in my room. – TERMINÉ [ANNÉE 2020 - 2021] Boom boom boom boom, I want you in my room. – TERMINÉ EmptyVen 10 Juil - 16:58

Deux mois – ou presque – qu'ils se voyaient régulièrement et pourtant la jeune femme ne trouvait pas sa présence logique à côté de celle de Jesse, proche du manoir où le jeune homme avait passé son enfance. Bien sûr, même si elle ne savait pas trop comment elle avait fait pour accepter sans se poser de questions, elle en avait finalement déduit qu'elle avait été simplement heureuse qu'il veuille la voir en dehors du Chemin de Traverse mais elle n'était pas simplement contente de passer du temps avec lui, elle était gênée et c'était une sensation qu'elle avait un peu de mal à comprendre. Jusqu'à présent, ils avaient passés des moments agréables ensemble, c'était un peu bizarre parce que avant cet été, il se connaissait à peine, ne s'étant parlé que quelques fois, mais en dehors de ce léger détail, leur relation était dès plus banale, rien qui n'explique que Callie éprouve cette désagréable sensation. Certes, elle était en compagnie d'un garçon mais en dehors de son ancien petit ami – dont le comportement lui laissait un goût amer en travers de la gorge – elle ne ressentait jamais cette gêne avec un garçon, ça avait été le seul. Il y avait eu aussi cette fameuse soirée sur le bateau où Noel lui avait volé son premier bisou mais là encore ce n'était pas pareil et l'explication était toute trouvée. Là, rien dans le comportement de Jesse ne pouvait lui laisser penser qu'elle pouvait potentiellement lui plaire. Néanmoins, il lui avait dit qu'il l'a trouvé jolie et elle avait rougit en plus d'éprouvé une certaine satisfaction. Les idées qui parfois l'assaillaient et qu'elle chassait aussi sec n'avaient-elles pas raison ? Quand elle se disait que c'était peut-être le cas, l'ancien Serpentard avait le don de tout gâcher.

« De fuir, très certainement. »

Ou comment refroidir la jeune femme en moins de dix secondes. Mais quelle réponse franchement sympathique... Elle ne put s'empêcher de lui lancer un regard interrogateur qu'il ne sembla pas remarque, trop occupé à redécouvrir les bois de son enfance. Au moins, elle était prévenue et savait qu'il ne fallait surtout pas qu'elle se blesse. Il aurait pu au moins essayer de répondre à son humour par de l'humour. Mais peut-être que c'est ce qu'il a fait dans une tentative très maladroite. Toutes les fois où ils se sont vus cet été, Jesse ne lui est pas apparût hostile à son égard, réservé certes mais pas bourré d'intentions méchantes à son égard. Ou peut-être qu'il cachait vraiment bien son jeu mais ce n'est pas une éventualité en laquelle la jeune femme veut croire, autant lui laisser le bénéfice du doute, c'est mieux puis on ne pourra pas lui dire qu'elle est celle qui reste fermée aux autres ou qui ne fait absolument aucun efforts. Si January était là, elle ne pourrait pas lui reprocher d'être compliquée et d'entretenir ce caractère têtu et solitaire. Que sa meilleure amie soit là ou non, il est fort possible que Callie lui raconte un peu les détails de cette sortie pour avoir le plaisir d'entendre qu'effectivement, elle va dans le bon sens. C'est une sorte de mission qu'elle s'est donnée, pour montrer à Emrick qu'elle n'a pas besoin de lui. C'est très puéril mais la Poufsouffle n'a pas totalement accepté les lettres d'explications qu'il lui a envoyé. Elle n'y croit que moyen, moyen et aimerait avoir de quoi lui montrait que si jamais son intention était de la blesser, il a mal réussit son coup parce qu'elle relève la pente plus vite que quiconque. Tous ses efforts ne sont pas uniquement destinés à la vengeance, ce n'est en tout cas pas dans ce but là que son chemin à rencontré si souvent celui de McDermott au masculin, elle apprécie pour elle-même cette découverte de l'autre et cette amitié qui s'installe. Si elle peut considérer leur relation de « on-ne-sait-pas-ce-qu'on-fout-ensemble » comme une amitié. Ou alors cette dernière fait partie d'un genre vraiment très spécial...

Callie laissa passer. Elle n'avait rien de particulier à dire après ça, peut-être qu'elle aurait dû trouver un autre truc drôle pour enchaîner mais dans le doute de l'état d'esprit du jeune homme, elle n'en fit rien, de toute façon ce n'était pas trop le genre de la maison l'humour, à la longue elle risquait plus de se montrer désespérante et de s'enfoncer, hors elle n'avait aucune envie de se ridiculiser devant Jesse. En plus que c'était déjà peut-être fait, loin d'elle l'idée ou l'envie d'en rajouter une couche. Le silence entre eux n'était pas divertissant mais au moins, ça l'empêchait de faire une boulette même si elle souhaitait plus qu'autre chose qu'il soit brisé, peu importe par quelle manière. C'est vrai qu'elle est plutôt du genre peu bavarde mais bizarrement, le manque de conversation ici la met à l'aise, la persuadant un peu plus à chaque seconde que le jeune homme regrette de plus en plus de l'avoir invité elle. Enfin, une invitation, c'est vite dit, comment aurait-il pu alors qu'il s'était fait viré de chez lui ? On peut sûrement considérer ça comme une demande d'aide pour déménager ? A première vue, si ils n'étaient que deux, c'est que ses affaires ne devaient pas être très nombreuses, peut-être avait-il déjà commencé à vider sa chambre avant ? Mais il en restait assez pour que quatre bras nécessitent à porter le reste. Il aurait aussi pu utiliser la magie, si finalement il ne souhaitait pas la compagnie de la rouquine, il aurait pu sortir un truc du genre qu'il ne voulait pas qu'elle se fatigue trop, que finalement la magie suffirait. Ce genre d'excuse serait très moyennement passé auprès de Callie mais quitte à ce qui ne veuille plus d'elle, il aurait dû procéder de cette manière pour éviter de se retrouver tous les deux dans un silence total. Elle en tout cas, ne regrettait pas le voyage, faut voir le bon côté des choses, au moins elle voit du paysage... Et s'essaye parfois à lancer des idées de conversations, ils arrivaient très à parler à la boutique ou au Chaudron Baveur, il n'y avait pas de raison qu'ici ils n'y arrivent pas.

« Probablement, oui... Pour être tout à fait honnête, je n'en sais rien. A part à Noël, où il y a un peu plus de monde, nous n'avons jamais été plus de quatre ici. Enfin, cinq si on compte Biela, l'elfe. Et encore... J'ai passé le plus clair de ces dernières années uniquement avec Etalyrae.  Viens, on va passer par derrière. Le jardin de ma mère est ravissant en cette saison. Je ne l'ai jamais vue ne serait-ce qu'arroser la moindre fleur mais elle en a toujours été très fière malgré tout. »

Elle avait tout faux. Ils ont beaucoup parlés, se dévoilant comme ils pouvaient, apparemment ce n'est pas trop dans les habitudes de chacun, et il leur reste du chemin à parcourir, Callie s'en rend compte quand elle prend conscience qu'elle ne sait franchement pas grand chose de ce lieu. Même si Jesse n'y remettra probablement pas les pieds de sitôt d'après ce qu'elle a compris – voir plus jamais – c'est un lieu important de sa vie, là où il a passé son enfance, normalement il aurait dû y faire référence un peu plus souvent, sans vraiment s'en rendre compte. Au moins pour la prévenir à quoi s'attendre. Ce n'était pas comme si il y avait besoin d'une préparation psychologique avant, enfin peut-être un peu, la Poufsouffle n'ignorait pas qu'elle allait mettre les pieds dans un endroit dont les propriétaires n'accepteraient jamais la présence d'une née-moldue, et ce, peu importe si c'est l'amie de leur fils. Ce détail doit bien leur passé au-dessus si ils éjectent leur fils. Callie ne connaît pas toute l'histoire mais Jesse ne lui a jamais donné l'impression d'être méchant, réservé oui mais pas méchant, elle doit bien avouer qu'elle a beaucoup de mal à imaginer ce qu'il a bien pu faire de mal pour mériter un tel sort. Sans connaître les parents du jeune homme, elle leur en veut quand même. C'est sûrement la dernière de leur préoccupation et elle n'a certainement pas son mot à dire, n'empêche qu'elle trouve cette situation injuste et quitte à passer un moment avec l'ancien Serpentard, elle aurait bien aimé qu'ils se voient ailleurs, dans un endroit plus joyeux, là elle ne savait toujours pas si le jeune homme n'allait pas finir en larme, dégoûté de devoir partir. Il ne donnait pas l'impression que ça soit dans ses projets, son visage était impassible. En même temps, son visage n'exprimait que rarement ses émotions, si bien qu'on n'arrive pas à voir quand il fait des tentatives d'humour, alors il vaut peut-être mieux qu'elle s'attende à tout. Au pire tout au moins, comme ça les petits gestes agréables se transforment en des surprises vraiment positives. Le coup de la fleur dans les cheveux était vraiment surprenant...

« Euh... Merci... » Dit-elle sans être certaine qu'il fallait qu'elle le remercie. « Ce sont de très jolies fleurs et elles sentent bons. Tu aimes bien cet endroit ? »

Cette fois, elle espérait ne pas creuser dans le mauvais sens, normalement non, si il l'avait fait passer par là et pas par un autre endroit, c'était sûrement parce ce jardin avait quelque chose de plus. A moins qu'il se soit dit que parce qu'elle était une fille, il pouvait plus la faire plaisir en lui montrant cet endroit. Cette deuxième possibilité n'était pas pour déplaire à la jeune femme. Comme la fleur dans les cheveux, ce n'était pas grand chose mais une petite attention quand même qui lui faisait plaisir, le genre même de ce qu'elle avait attendu d'Emrick mais qui n'était jamais arrivé... Et qui n'arriverait sans doute jamais, ses excuses étaient si maladroites. Et en même temps, maintenant qu'elle y pensait, la jeune femme ne trouvait plus cette absence d'attention révoltant, parce que quelqu'un d'autre le faisait et ça suffisait à lui faire plaisir. Le moment était sûrement mal choisit mais voilà qu'elle se demandait si le fait que ça vienne de Jesse y contribuait en grande partie. Elle avait envie de se répondre que oui. Ce n'était pas très logique alors que ça faisait des semaines qu'elle envoyait balader la petite voix dans sa tête quand elle osait lui glisser la possibilité qu'elle était elle-même très intéressée par l'idée de plaire au jeune homme, il y encore quelques minutes en arrière, Callie insistait pour ne pas y croire, et voilà qu'après ce petit geste, elle se voyait bien admettre qu'elle avait peut-être envie de lui plaire. Difficile à croire pour elle qui ne courait pas après l'amour mais peut-être que finalement, même si relation de couple avait été moyenne avec Emrick, elle avait su apprécier certaines choses et aimerait les redécouvrir avec quelqu'un – Jesse si possible. Il n'est pas moche en plus. Ses lunettes lui donnait un style qu'on ne trouvait pas chez les autres garçons car les autres ne portent pas souvent des lunettes, ou alors pas des comme ça. Il n'est pas plus ouvert mais elle est persuadée que quand on le connaît plus, c'est un garçon charmant.

« Tu me trouves jolie ? » Demanda t-elle un peu trop clash pour ne pas avoir envie de se mordre la langue ensuite. « J'veux dire, tu le pensais vraiment quand tu l'as dis tout à l'heure, tu sais quand on était encore devant chez moi... »

C'était pas le genre de la maison, mais en même temps, elle sentait que si elle ne demandait pas, elle n'arriverait pas à devenir toute seule et autant qu'elle soit fixée avant d'aller trop loin dans ses idées. Idées qui ne lui ressemblait pas mais son petit doigt lui disait qu'à ce moment précis, January serait sans doute très fière d'elle... Callie quant à elle se demandait si elle avait fait le bon choix ou si elle aurait dû se contenter de marcher silencieusement jusqu'à la porte d'entrée.
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Dashiell Dashner

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[ANNÉE 2020 - 2021] Boom boom boom boom, I want you in my room. – TERMINÉ Empty
Message(#) Sujet: Re: [ANNÉE 2020 - 2021] Boom boom boom boom, I want you in my room. – TERMINÉ [ANNÉE 2020 - 2021] Boom boom boom boom, I want you in my room. – TERMINÉ EmptySam 11 Juil - 14:02

Passer par le jardin lui avait semblé être évident sans qu'il ne puisse clairement expliquer pourquoi. Il appréciait plus ou moins l'endroit quand il n'y restait pas réellement – le risque que ses chaussures finissent couvertes de terre ou de salir le sol en rentrant n'y étaient pas pour rien, évidemment – mais s'en était toujours très bien passé pour autant. Il avait néanmoins conscience que c'était la partie du manoir qui se rapprochait le plus de ce qu'un humain lambda pouvait avoir envie de voir, loin des bois oppressants, des pièces sombres dont les murs servaient de galerie de portraits d'ancêtres auxquels il ne faisait plus attention depuis longtemps... Peut-être avait-il finalement envie de relativiser un peu la vision que la jolie rousse pourrait avoir de tout ça ? Ce n'était pas impossible... Lui montrer qu'il y avait eu des choses « normales » dans sa vie, des choses qui n'avaient pas le moindre rapport avec les idéologies idiotes dans lesquelles on les avait baignés, sa sœur et lui, dès leur plus jeune âge. Une fois encore, lui avoir demandé de l'accompagner apparaissait comme une idée ridicule... Marlow le lui avait dit plus d'une fois : c'était un garçon étrange. Même si elle lui avait toujours assuré que c'était pas dit méchamment, ce qu'il croyait volontiers, il n'avait jamais vraiment su comment le prendre pour autant. Ce n'était pas seulement son éducation qui posait problème dans le fond, c'était toute sa personnalité ou presque, et tous les efforts et les fleurs du monde ne suffiraient probablement pas à faire changer quoi que ce soit de ce côté-là. Si la présence de la jeune femme aurait dû le rassurer, elle l'angoissait presque davantage. Il n'avait pas envisagé un seul instant que mettre les pieds dans cette bâtisse lui ferait prendre conscience de la majorité des choses bizarres qui existaient chez lui. Tous les efforts qu'il tâchait de faire depuis qu'il avait quitté Poudlard risquaient d'être réduits à néant simplement parce qu'il s'était montré lâche, une fois de plus, et qu'il n'avait pas eu le courage d'affronter tout seul les conséquences de ses erreurs. Ca ne lui ressemblait pas. Toujours à peser avec sérieux et logique le pour et contre de chaque geste qu'il pouvait bien faire – à quelques rares exceptions près, exceptions qui avaient toujours fait plus de vagues qu'il n'en aurait jamais souhaité – voilà qu'il ne s'était pas posé la moindre question et s'était laissé aller à céder à une pulsion dont il ne savait finalement rien. Il était trop tard pour faire marche arrière désormais...

« Euh... Merci... Ce sont de très jolies fleurs et elles sentent bons. Tu aimes bien cet endroit ? »

Ses premiers mots lui firent poser sur elle un regard surpris. Jesse ne s'était pas attendu à une réaction semblable à celle-ci. Il ne s'attendait à rien, en réalité. Encore une fois, il n'avait pas réfléchi. Peut-être que ça marchait mieux quand il cessait de se poser quinze millions de questions qui restaient sans réponse, en fin de compte ? Callie ne paraissait pas choquée qu'il ait osé l'approcher, et même s'il peinait à comprendre pourquoi elle avait bien pu le remercier, il se sentait soulagé de réaliser enfin pleinement qu'il avait le droit de se comporter à peu près normalement sans avoir à garder constamment des distances qu'on lui imposait sans qu'elles ne le concernent directement pour autant. Il s'était contenté de se plier aux exigences de la défunte tout au long des deux mois précédents, sage et docile, loin d'avoir envie de faire fuir la Poufsouffle et n'avait jamais tenté le moindre rapprochement, même le plus innocent possible. Il savait pertinemment que toutes les filles n'étaient pas comme elle, il l'avait bien remarqué avec son ancienne fiancée ou sa propre sœur – les images du couple qu'elle formait avec Quick lui revinrent en tête et lui filèrent la nausée – mais il se souvenait sans le moindre mal de la première fois qu'il avait esquissé un geste dans sa direction, de sa réaction brusque et de l'impression d'avoir fait quelque chose de mal qui en avait découlé. Il n'avait jamais eu envie de réellement retenter l'expérience, même s'il devait bien avoué que son esprit paraissait avoir changé d'avis aujourd'hui... Les battements de son cœur ralentirent légèrement et son corps se détendit un peu. Tout allait bien. Il n'y avait pas le moindre problème. Il pouvait agir le plus normalement du monde, cesser un instant d'être sur la défensive et oublier sa paranoïa. Tout allait juste bien... Elle ne donnait pas l'impression de le prendre pour un dingue, même si elle n'avait pas l'air au comble du bonheur elle n'avait pas encore fui. Il haussa légèrement les épaules, incapable de savoir de quelle manière répondre à cela. Il se sentait empoté, plus asociable encore que d'ordinaire. Ses longues années passées loin du reste du monde, et plus encore loin de toutes les demoiselles de l'univers, finissaient par se faire sentir. Il n'avait pas la moindre idée de comment se comporter réellement au sein d'une intimité troublante. Quand il y avait du monde autour d'eux, c'était à sa portée, il n'était pas forcément le plus à l'aise des hommes, elle l'avait sûrement remarqué, mais il parvenait tout de même à s'en sortir correctement. Là... C'était une toute autre histoire. Il ne parvenait pas à savoir s'il appréciait ou non la nouveauté.

« Plutôt, oui. Je n'y ai jamais passé beaucoup de temps, en fait... Mais j'ai une jolie vue depuis la fenêtre de ma chambre. » expliqua t-il comme s'il n'y avait rien de plus évident que de profiter du monde sans y mettre les pieds pour autant – c'était un peu l'histoire de sa vie, d'un autre côté... – avant de se rendre compte que ça ne risquait pas d'arranger l'image que la jeune femme devait avoir de lui, rajoutant donc quelques explications précipitées au passage. « C'est que je ne suis pas très à l'aise à l'extérieur en réalité. Le soleil me donne facilement des maux de tête et... Et je ne trouve pas ça particulièrement propre alors... »

L'ancien Serpentard détourna le regard, fixant un brin d'herbe plus pâle que les autres. Il fallait être honnête, il fallait lui faire confiance. C'était bien plus facile à dire qu'à faire. Cette psy avait décidément des idées idiotes, plus encore que les siennes d'ailleurs. C'était la première fois qu'il évoquait clairement, à peu près, son amour maladif de l'ordre et de la propreté avec quelqu'un qui n'en avait pas déjà réellement conscience. Elle savait qu'il était sujet à des crises d'angoisse, c'était « grâce » à l'une d'elles qu'ils s'étaient rencontrés après tout, elle avait conscience qu'il n'appréciait pas les fantômes puisque c'était à cause de l'un d'eux qu'il s'était retrouvé à l'infirmerie ce jour-là, mais ça s'arrêtait à peu près là... Oh, bien sûr, il n'avait pas pu s'empêcher de remettre en place son verre une bonne dizaine de fois lors de leur premier « rendez-vous », lorsqu'il l'avait invitée sous la contrainte, mais il s'était calmé par la suite et même s'il avait tendance à replacer correctement toutes les piles de livres de Fleury et Bott, il n'y avait pas suffisamment d'éléments réels pour lui permettre de comprendre toute seule l'ampleur du problème. Il n'avait pas été particulièrement pressé de le lui exposer mais de toute façon, elle allait très certainement mettre les pieds dans sa chambre et il lui serait alors bien difficile de lui cacher quoi que ce soit. C'était définitivement la pire bêtise de sa vie que de lui demander de venir avec lui. Il aurait dû prendre sur lui et embêter Wilhelmina, elle le connaissait et ne serait étonnée de rien, elle ne risquait pas de réaliser soudainement qu'il n'était absolument pas normal pour finir par prendre peur et par fuir. Ou mieux encore, il aurait pu jouer les grands garçons et se débrouiller tout seul. Il n'en avait pas pour longtemps... Un coup de baguette et tout serait empaqueté, il aurait terminé avant d'avoir pris conscience de ce qu'il faisait et tout aurait été pour le mieux dans le meilleur des mondes. Son aveu maladroit lui avait totalement fait oublier ce pourquoi il était là, et il restait à fixer les pauvres fleurs comme s'il s'agissait de la plus jolie merveille du monde au lieu de reprendre son chemin et de pénétrer enfin dans la maison. Ils n'étaient pas à la minute, c'était vrai, il y avait fort à parier que ses géniteurs déjeuneraient chez la tante en question mais s'il pouvait mettre de côté tout risque de les croiser, il n'en serait que plus heureux, ça allait de soi.

« Tu me trouves jolie ? J'veux dire, tu le pensais vraiment quand tu l'as dis tout à l'heure, tu sais quand on était encore devant chez moi... »

Le brun se figea littéralement, son cœur loupa un battement et il eut envie de disparaître sur le champ. Ainsi donc elle l'avait entendu, retenu... Son silence sur le sujet l'avait bien arrangé, il avait été prêt à s'enfoncer pour lui montrer qu'il n'avait pas la moindre envie de lui faire passer une mauvaise journée même si ça avait plutôt mal démarré mais il était loin d'avoir envie de débattre sur les mots malheureux qu'il avait eu. Qu'est-ce qu'il était censé lui répondre ? S'il était honnête une fois encore et qu'il lui disait qu'il le pensait, elle allait sûrement se méprendre sur les raisons de sa venue ici – il avait bien conscience que leur destination finale pouvait être mal interprétée – mais s'il lui mentait, elle allait sûrement mal le prendre et même si elle ne ferait peut-être pas ouvertement la tête pour ne pas paraître puérile, elle lui en voudrait et ça n'était pas du tout le but de l'opération. C'était décidément une question piège. Il ne savait plus où se mettre, regrettait d'avoir eu la bêtise de balancer une bombe pareille dans leur semblant de conversation, se trouvait stupide de ne pas s'être contenté de faire simplement ce qu'il devait sans se laisser le temps d'ouvrir la bouche. Il soupira silencieusement et se détourna de Callie sans lui répondre pour autant, reprenant le chemin du manoir. Il fouilla dans sa poche, en sortit ses clés avant d'ouvrir la porte. C'était la dernière fois qu'il pouvait faire ici comme chez lui. C'était d'ailleurs la dernière fois qu'il y était chez lui. La fraîcheur et l'odeur rassurante de l'intérieur le frappèrent de plein fouet. Oui, c'était la dernière fois qu'il y était chez lui. Il reporta enfin son attention sur la jolie rousse et lui tint galamment la porte, retrouvant enfin les bonnes manières qui lui étaient habituelles. Il la fixa un instant, sans ciller. Elle était jolie, ça ne faisait pas le moindre doute. Vraiment jolie... Plus encore aujourd'hui, sûrement dû tant à ses vêtements qu'au fait que, pour une fois, il n'y avait personne d'autres autour. Il n'y avait qu'elle pour attirer son regard et même s'il tâchait de garder l'air détaché qu'on lui connaissait d'ordinaire, elle y arrivait à la perfection et il fallait bien avouer qu'il n'avait fait que l'observer à la dérobée depuis qu'ils étaient arrivés. Il remonta un peu nerveusement ses lunettes et croisa sans le vouloir le regard de sa camarade. Il ne put retenir un sourire, aussi sincère que mal à l'aise avant de baisser à nouveau les yeux alors qu'elle passait devant lui.

« Hmm... Oui. »

C'était très certainement le mot le plus difficile à prononcer au monde. Il n'était pas doué pour ces choses-là. Il n'avait jamais été habitué à dire ce qu'il pouvait bien penser, son avis n'avait que peu d'importance au domicile familial – il n'y avait qu'à voir cette histoire de fiançailles pour le comprendre – et il était bien trop différents de celui du reste de ses camarades Serpentard pour avoir un intérêt dans les couloirs de Poudlard, les rares fois où il s'était laissé aller à en faire part, ça avait été avec Marlow et les trois quarts du temps, ça avait fini en disputes parce qu'ils ne se comprenaient pas ou qu'ils n'étaient pas d'accord, de quoi lui faire passer l'envie de recommencer. Là, la pauvre Callie allait devoir se contenter de cette réponse plus que brève. Il ne pouvait de toute façon rien rajouter de plus. Ca répondait on ne pouvait mieux à sa question : oui il la trouvait jolie, et oui il l'avait pensé quand ils étaient encore devant chez elle. Il finit par laisser la porte se refermer sur eux, laissant le silence emplir totalement le couloir et ses yeux s'habituer difficilement à l''obscurité. Il ne faisait pas particulièrement sombre, mais ça contrastait malgré tout violemment avec les rayons du soleil qu'ils avaient côtoyés juste avant. Jesse finit par dépasser la jeune femme et ouvrit la marche. Il n'eut pas le temps d'aller bien loin que son elfe sortit de la cuisine, se stoppant net en les voyant tous les deux. Le jeune homme ne sut pas tout de suite comment réagir. S'il savait pertinemment que la maison serait hantée par sa présence, il ne s'attendait pas vraiment à le voir. Il lui semblait évident, même, qu'ils ne croiseraient pas âme qui vive ici. La créature semblait aussi surprise que lui d'ailleurs. Un nouveau soupir et il continua son chemin, s'arrêtant à quelques pas de celle qui avait été autant une nourrice qu'une potentielle amie pendant des années.

« Bonjour Biela. Est-ce que tu... »

Il n'eut pas le temps de prononcer un mot de plus que la créature secouait hystériquement la tête en tirant sur ses immenses oreilles comme si elle voulait les arracher, baragouinant à toute allure que ses maîtres lui avaient interdit d'obéir à « Monsieur Alphaleonis » quand il viendrait chercher ses affaires, ce qui le fit ouvrir de grands yeux, surpris tant de la manière dont ça avait été dit alors qu'il voulait juste savoir à quelle heure comptaient rentrer ses parents que d'entendre son véritable prénom prononcé à haute voix après deux mois à l'avoir évité à la perfection, il ne chercha même pas à feindre l'indifférence. Ainsi donc, ils avaient tout prévu pour lui faire comprendre sans le moindre mal qu'il n'était définitivement plus le bienvenu ici, même pour une heure. S'ils imaginaient qu'il avait encore des doutes, ils se trompaient lamentablement. Fort heureusement, il se reprit et posa sur l'elfe un regard dédaigneux alors qu'il haussait une fois de plus les épaules avant de se tourner vers la Poufsouffle.

« Bienvenue à la maison, Callie... » lâcha t-il un peu amer malgré tout. « Aucune importance. Viens, c'est au deuxième étage. »

Sans un regard de plus pour la créature qui continuait de tirer sur ses oreilles, sûrement en attendant d'aller se cogner la tête quelque part pour avoir eu le malheur de lui adresser la parole, Jesse commença son ascension. Oui, c'était une très très grosse erreur que de l'embarquer ici avec lui...


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La fleur coincée dans les cheveux de la jeune femme n'était pas une raison suffisante pour convaincre Jesse de passer par cette entrée plutôt que par une autre. Ce qu'elle se demandait, c'était si il y avait une véritable raison derrière ce choix, parce que bien sûr, si elle trouvait adorable l'idée qu'il ait choisi le jardin que pour avoir cette petite attention à son égard, elle n'y croyait pas trop. Non pas qu'elle ne croit pas qu'il ne soit pas capable de gentillesse envers elle ni quelqu'un d'autre, seulement en le voyant, on a plutôt l'impression que ce genre de gestes lui vient plus d'un coup de tête que d'une idée mûrement réfléchie. Callie est curieuse. L'ancien Serpentard essaye t-il sans l'avouer de prolonger le contact avec sa mère un peu plus longtemps ? Que ça doit être déchirant de faire ses adieux à la maison de son enfance. Ou alors il lui envoie peut-être un message, oui à elle, à la rouquine qui pensait jusque là que sa présence n'était le fruit que du pur hasard. Les deux jeunes gens se parlent depuis plusieurs semaines, se dévoilant à la vitesse d'un escargot certes, mais progressant tout de même alors ça pourrait être possible. Un moyen de parler de lui sans avoir recours à la parole. L'imagination de Callie est si grande qu'elle n'a pas de mal à imaginer le jeune homme se comparer à ces fleurs piégées en ce lieu et pour lesquelles il est difficile de bénéficier de la lumière du soleil. Est-ce que son enfance a été si horrible ? Jesse n'est pas très bavard, encore moins sur l'avant de sa situation actuelle, il est sans doute inutile de poser la question, celle-là en tout cas. Il est difficile aussi pour la jaune et noire de maîtriser sa curiosité et de demander clairement des explications. Elle est du genre à ne pas tourner autour du pot, à ne pas savoir faire preuve de tact mais bizarrement, avec lui elle a bien compris qu'elle devrait enchaîner les efforts et ce n'était pas parce qu'elle était contrainte mais bien parce qu'elle voulait vraiment se rapprocher de lui.

« Plutôt, oui. Je n'y ai jamais passé beaucoup de temps, en fait... Mais j'ai une jolie vue depuis la fenêtre de ma chambre. C'est que je ne suis pas très à l'aise à l'extérieur en réalité. Le soleil me donne facilement des maux de tête et... Et je ne trouve pas ça particulièrement propre alors... »

De base, ce n'était pas bien dur de trouver le jeune homme un peu bizarre en raison de son côté renfermé ou bien de ses silences qui font penser à des secrets cachés, mais là, c'était un autre truc qui entrait en ligne de compte. C'est quoi cette idée qu'un jardin c'est pas propre ? Y avait-il un endroit où il ne fallait surtout pas mettre les pieds parce que c'est vraiment crade ? Le regard de Callie s'intéressa un peu au sol, là où elle mettait les pieds mais même le passage entre les fleurs avait l'air soigné. C'était difficile d'imaginer qu'une personne aussi infecte que doit l'être la mère du jeune homme puisse donner de son temps pour un rendu aussi impeccable, c'était sans doute l'oeuvre de petites mains dans les coulisses et dont Callie, encore une fois, ignorait tout. Elle se rendait bien compte que son ignorance au sujet de cette maison ou même de Jesse atteignait des records. Et pourtant elle avait accepté d'aller toute seule avec lui dans un endroit dont elle ne connaissait rien et lui tout. Son imprudence aussi atteignait des sommets et elle ne risquerait pas de l'entendre dire à son retour de la part des personnes à qui elle oserait se confier. Ce qui n'était pour l'instant pas sa première priorité, là il lui fallait vraiment comprendre le problème de Jesse avec ce jardin. C'était pas non plus une urgence mais ça à l'air d'être une question déjà plus simple pour lui et si elle pouvait avoir enfin des réponses, même si ce n'est que là, elle en serait satisfaite.

« Tu trouves que les fleurs ne sont pas propres ? Regarde, il n'y a même pas de taches de boue sur leurs pétales. Pas à ce que je vois en tout cas, bon après c'est vrai que je n'ai pas des yeux à rayons X mais j'ai une très bonne vue quand même, si j'en vois pas alors comment toi le pourrais-tu ? » Remarqua t-elle avant de se rendre compte qu'elle avait potentiellement fait preuve d'indélicatesse. « Je parle pas de tes lunettes et que tu as une mauvaise vue, hein, enfin c'est sûrement le cas vu que tu en portes mais c'est joli. J'veux dire tes lunettes, pas tes yeux. Euh... Enfin si t'as des beaux yeux mais j'voulais dire que tes lunettes te vont bien quoi... »

Callie avait parlé à une vitesse qu'il était impossible de ne pas comprendre qu'elle s'était stressée toute seule, et embrouillée aussi, c'était ce qui l'avait perturbé le plus. Ou alors c'est le regard de Jesse. Il traduit pas beaucoup d'émotions, c'est difficile en tout cas de savoir à quoi il pense, elle avait su composer avec lors de leurs ''retrouvailles'' au Chemin de Traverse parce que si il était jamais contre qu'ils renouvellent l'expérience, c'était qu'elle ne devait pas faire trop de boulettes et puis elle s'était habituée mais là le contexte était différent, plus sensible, il pouvait soudainement décidé qu'elle ne valait franchement pas le coup qu'il lui accorde un peu de son temps libre. Il comprendrait peut-être et serait clément. Elle compta quelques secondes dans sa tête mais rien de ce qui pu lui dire entre temps ne supposait qu'il ait l'envie qu'elle parte, raccompagnée par lui ou par ses propres moyens. Callie supposa donc au bout d'un certain moment qu'elle pouvait être soulagée et se détendre. Il était pas pareil que ses parents, il ne fallait pas imaginer que ses réactions pouvaient atteindre des extrêmes. De toute façon, il devait plus ou moins s'attendre à qu'elle sorte des trucs débiles, il avait déjà eu à faire à ses interventions inutiles les fois où ils s'étaient vus pendant ses pauses. Enfin, ce n'était pas une raison pour continuer sur cette lancée, pourtant c'est ce qu'elle fit...

« Hmm... Oui. »


Il avait réfléchi, hésiter même avant de répondre et parler comme si c'était la plus dure confession à faire pour un jeune homme comme lui. Comment devait-elle le prendre ? Il ne pouvait pas afficher un sourire sincère pour donner de la crédibilité à ses paroles plutôt que de lui donner l'impression d'avoir honte de prononcer ces mots ou d'avoir dit les précédents, quand ils étaient encore à Glasgow. Soit Jesse était maladroit dans ses gestes et la manière de s'exprimer, soit il était contradictoire, dans les deux cas la rouquine avait beaucoup de mal à le cerner. Ce qui n'arrivait pourtant à l'empêcher d'apprécier sa présence. Finalement, ils se valaient très bien tous les deux avec leurs côtés bizarroïdes. Elle ne pouvait pas le juger alors qu'elle s'était attachée à Jesse sans savoir ce qui l'attirait, lui plaisait chez lui mis à part le fait qu'ils étaient tous les deux dans la même galère quand il s'agissait de se sociabiliser avec quelqu'un de totalement extérieure à leurs vies d'avant. Ils avaient légèrement triché mais c'était un tout minuscule détail puisqu'ils ne se connaissaient pas beaucoup, ça comptait presque pas, surtout quand on voyait comment ils avaient avancés et là où ils en étaient actuellement. Plus longs qu'eux c'est difficilement trouvable. Pour le coup, la jeune femme ne pouvait pas critiquer, elle ne l'avait pas aidé et c'était un peu normal qu'il veuille éteindre cette conversation en progressant un peu plus chez lui.

« Bonjour Biela. Est-ce que tu... »

L'espace d'un instant, Callie crut que l'ancien Serpentard avait perdu la tête en entrant dans le manoir et parlait tout seul. Ou alors il ne se souvenait déjà plus de son prénom. En fait, ça revenait au même. Pourtant il avait l'air de parler comme d'habitude. Mais pourquoi elle ne le voyait plus alors que ses yeux commençaient à se faire au grand changement de luminosité avec l'extérieur ? En se retournant, la jeune femme faillit se manger le mur et c'est après enfin qu'elle aperçut un petit être avec des grandes oreilles qui n'allaient pas tarder à se décrocher si il continuait à les tirer comme ça. Un elfe de maison, comme on en trouve dans les cuisines de Poudlard, sauf que celui-là devait appartenir à la famille de Jesse et qu'il avait l'air aussi gratiner. Callie était au moins rassurée de voir que Jesse n'avait pas décidé de lui donner un nouveau prénom moche, du moins qui fasse plus créature qu'humaine, en revanche elle aimait beaucoup moins cette interdiction idiote de ne serait-ce que parler avec le jeune homme. Bien sûr, le pauvre elfe ne devait y être pour rien, c'était la faute aux parents McDermott, eux commençait sérieusement à taper sur le système de Callie, elle les détestait déjà beaucoup trop sans jamais les avoir rencontrer, normal en même temps, ce sont des pro sang-purs qui ne rêvent que l'extinction des gens comme elle.

« Bienvenue à la maison, Callie...  Aucune importance. Viens, c'est au deuxième étage. »


Il avait l'air en colère. Quant à Callie, elle ne sut trop comment considérer l'elfe et préféra fuir son regard et se précipiter à la suite du jeune homme. Il y avait fort à parier que l'elfe parle plus tard à ses maîtres de la venue d'une fille avec leur fils. Espérons qu'ils ne découvrent pas qu'elle est née moldue. Elle ignorait comment ils étaient mais préférait ne pas avoir à les découvrir devant chez elle pour venir lui faire regretter d'avoir déposer son empreinte ''impure'' chez eux. Non, Jesse n'aurait pas pris ce risque et il les connaissait mieux. Elle avait choisit de lui faire confiance jusqu'ici et elle devait continuer dans ce sens. Par contre ça ne devait pas l'empêcher d'être encore un peu curieuse, non ? C'est vrai qu'elle était intriguée par les mots employés par l'elfe de maison pour désigner le jeune homme. C'était son deuxième prénom ? En même temps vu le prénom de sa jumelle, c'est pas impossible. C'est pas moche, juste... Bizarre. Une autre chose de plus...

« C'était ton deuxième prénom ? Qu'il a dit ton elfe ? Alpha... Quelque chose. Pardon, je ne veux pas t'insulter ni quoique ce soit mais je l'ai entendu qu'une fois, il à l'air compliqué, j'ai pas retenu mais c'est joli, hein. »

Elle n'était plus à un plantage près, n'est-ce pas ? Callie espérait qu'il partagerait son avis et qu'il ne lui en tiendrait pas compte, après tout ils étaient bientôt arriver jusqu'à la chambre et ce serait bête de tout gâcher maintenant. Pas qu'elle ait envie à tout prix de voir le petit coin personnel de Jesse dans cette maison, elle n'avait pas d'idées bizarres dans sa tête, bien sûr que non. Elle n'avait pas franchi certaines barrières avec Emrick alors pourquoi le ferrait-elle avec Jesse même si il lui plaisait. C'est bien, elle venait de l'accepter encore une fois, il y avait du progrès mais ça ne changeait rien en ses intentions, c'est-à-dire l'accompagnait du mieux qu'elle peut. Et faudrait peut-être rajouter d'arrêter les boulettes. Y compris les mentales, il ne doit pas comprendre pourquoi elle s'est soudainement mis à rougir et du coup à cacher ses joues en regard le magnifique sol du manoir...
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Dashiell Dashner

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A peine ses mots avaient-ils passé la barrière de ses lèvres que Jesse avait compris qu'il aurait, une fois encore, mieux fait de s'abstenir. C'était idiot. Il avait toujours fait de son mieux pour donner le change, pour sauver les apparences, devenant même expert en disparitions urgentes au fil des ans, s'enfermant dans des salles désertes pour attendre que les crises passent et donner libre cours à ses pulsions bien à l'abri des regards indiscrets. Il n'y avait eu que Gallagher pour avoir véritablement vent de l'ampleur du problème – mais il lui semblait étrange qu'il ait fait suffisamment attention au pauvre intello qui avait partagé son dortoir pour comprendre quoi que ce soit, ce qui expliquait grandement qu'il n'ait jamais profité de cette faiblesse – et quelques camarades de maison, dans une moindre mesure, mais il se plaignait du bazar qui régnait dans la salle commune. Pour tous, il avait été tout au plus qu'un insupportable crétin, qui en plus de passer sa vie dans les bouquins aimait que les choses soient à leur place. Personne n'avait envisagé qu'il puisse avoir un sérieux souci, plus important en tout cas qu'une vague question d'ordre agréable. Et voilà qu'il envoyait tout valser parce qu'on lui avait conseillé de faire confiance à la Poufsouffle, parce qu'on l'encourageait chaque semaine à se livrer un peu plus. Comment avait-il été suffisamment bête pour se laisser avoir par un tel discours ? Pourtant, d'un autre côté, il ne pouvait pas nier l'envie de lui prouver qu'il avait confiance en elle, si tant était que c'était vraiment le cas, tout comme il se prenait parfois à espérer de pouvoir arrêter de faire attention en permanence. Ca devenait épuisant de chercher à garder un contrôle total sur ce qu'il ne remarquait plus forcément à chaque fois. Il ne se souvenait pas avoir passé ne serait-ce qu'un seul instant avec la jolie rousse qui n'ait pas été la cause d'un stress supplémentaire, il devait feindre d'être le plus naturel possible tout en réfléchissant à chaque geste qu'il faisait pour ne rien trahir... Et il fallait bien admettre que ça avait été quelques fois un échec, à l'instar de leur premier « tête-à-tête », la première fois qu'elle était venue au Chemin de Traverse cet été.

« Tu trouves que les fleurs ne sont pas propres ? Regarde, il n'y a même pas de taches de boue sur leurs pétales. Pas à ce que je vois en tout cas, bon après c'est vrai que je n'ai pas des yeux à rayons X mais j'ai une très bonne vue quand même, si j'en vois pas alors comment toi le pourrais-tu ? Je parle pas de tes lunettes et que tu as une mauvaise vue, hein, enfin c'est sûrement le cas vu que tu en portes mais c'est joli. J'veux dire tes lunettes, pas tes yeux. Euh... Enfin si t'as des beaux yeux mais j'voulais dire que tes lunettes te vont bien quoi... »

Les prunelles sombres de l'ancien Serpentard étaient restées fixées sur la jeune femme tout au long de sa prise de paroles, ce qui avait dû la mettre plus mal à l'aise encore et lui donner l'impression de s'enfoncer toujours davantage et ce sans qu'il n'envisage à un seul instant de la libérer de ce potentiel poids. Pourquoi faire ? Il avait pincé les lèvres malgré lui à ses premiers mots, sujet à une légère déception qu'il n'avait pas prévue. Évidemment, elle n'avait pas saisi. Il ne savait pas vraiment à quoi il s'était attendu, mais force était de constater que ça n'était pas à cela. Il allait sûrement devoir lui fournir plus d'explications encore, sauf qu'il ne se pensait pas en mesure de le faire. Pour dire quoi ? Et comment, surtout ? Exposer ses tares aux yeux du monde – ou de la fille qui lui plaisait, ce qui était pire encore – ne faisait pas partie de ses plans et il s'y était risqué uniquement parce qu'une voix médicale avait résonné à son oreille, lui rappelant avec fourberie qu'il le devait. La maladresse de sa camarade ne le blessa pas, il l'écouta tenter de se rattraper avec l'ombre d'un sourire amusé, attendant simplement qu'elle décide qu'elle ne pouvait pas tomber plus bas et cesse le carnage. Il ne savait pas vraiment s'il devait croire le moindre mot de ce flot bancal ou simplement imaginer que c'était pour se rattraper, si bien qu'il préféra croire sa deuxième hypothèse, bien plus réaliste selon lui. Cet instant de flottement lui apparut comme le calme avant la tempête, quelques secondes de répit avant d'avoir à reprendre une conversation qu'il regrettait – une fois encore – d'avoir lancé. Si seulement elle avait pu changé de conversation, se contenter de le fixer sans comprendre et ne pas chercher à faire changer les choses... Après, il fallait reconnaître que c'était plutôt rassurant de voir qu'elle faisait l'effort de creuser un peu. Malgré le grand nombre de conversations qu'ils avaient eu depuis le début de l'été, il s'était toujours contenté de se dévoiler le moins possible, parce que ça ne faisait pas partie de ses habitudes ni de celles qu'il comptait prendre prochainement, alors il était compréhensible qu'elle veuille saisir l'occasion d'en apprendre plus à son sujet maintenant qu'elle se présentait enfin. Compréhensible mais angoissant...

« Ce... Ce n'est pas tant les fleurs... Non, je n'ai même rien contre les fleurs, rien du tout contre elles pour être honnête... C'est juste que... »

Un soupir mal à l'aise s'échappa d'entre ses lèvres tandis qu'il enfonçait nerveusement ses mains dans les poches de son pantalon, ses doigts se resserrant fermement autour de la tige qu'il avait coupé un peu plus tôt comme si elle pouvait le sortir de la galère dans laquelle il s'était fourré. Pourquoi avait-il commencé à avancer sur ce terrain ? Il aurait très bien pu se contenter de lui dire que c'était un endroit qu'il appréciait, même si en réalité il n'en savait trop rien, et limiter les dégâts. Elle aurait hoché la tête, peut-être même avoué qu'elle comprenait pourquoi, et ils auraient repris leur périple sans plus d'obstacles. Mais non... Il fallait qu'il se les construise lui-même, les obstacles. Quand il n'y en avait pas qui se dressaient devant lui, il se hâtait d'en monter de toutes pièces. Et probablement qu'en fouillant dans ses souvenirs, il aurait remarqué que ça n'était pas la première fois qu'il le faisait. Elle ne semblait pas plus détendue que lui pouvait l'être – vaguement peut-être, parce qu'il fallait bien admettre que, vu l'état intérieur dans lequel il pouvait être actuellement, il valait mieux pour elle qu'elle soit moins atteinte – ce qui le rassura un peu. Il se mordit nerveusement la lèvre et soupira à nouveau, cherchant des mots qui ne venaient pas, souhaitant bien malgré lui lui expliquer ce qui l'avait toujours dépassé et avec quoi il lui avait fallu composer pendant toutes ces années. Il n'avait jamais été très bavard, c'était vrai, mais de là à garder le silence durant de longues secondes en laissant une phrase inachevée flotter entre eux comme l'image de tout ce qu'il pouvait bien lui cacher, il y avait un monde... Tout ce qu'il pouvait bien lui cacher... C'était vrai qu'il n'avait jamais été tout à fait honnête avec elle. Il l'avait laissée entrer dans sa vie sans chercher à l'en évincer, mais il maintenait malgré tout toutes les portes de son existence hermétiquement fermées pour qu'elle n'en sache rien.

Il prit soudainement conscience qu'elle lui avait fait aveuglément confiance, qu'elle l'avait suivi pour une raison qu'il ignorait alors qu'elle ne savait finalement rien de lui. Elle n'avait connaissance que de son identité – et encore, il y avait fort à parié qu'elle ne se souvenait plus de son véritable prénom si tant était qu'elle l'ait su un jour et qu'elle n'avait même pas eu vent de sa date de naissance – et de quelques détails sans importance qu'il avait bien voulu lui balancer... Il avait cru comprendre quand il était revenu à Poudlard qu'elle savait qu'il avait été interné pendant ses mois d'absence, et il lui avait avoué avoir été viré de chez lui pour des raisons qu'elle ignorait toujours. Elle avait suivi à l'autre bout du pays, dans un endroit dont elle ne connaissait rien mais qu'il avait décrit très certainement comme isolé et peu engageant, un garçon qu'elle ne savait pas forcément très stable psychologiquement dans un moment qui ne devait probablement pas l'arranger, puisqu'il devait lui sembler évident que c'était émotionnellement difficile à supporter, même s'il n'en laissait rien paraître. Surtout s'il n'en laissait rien paraître... La surprise se peignit un instant sur son visage quand cette déduction s'imprima réellement avant de disparaître aussi vite qu'elle était apparue. Soit elle était folle soit complètement inconsciente. Le brun fixa Callie comme si c'était la première fois qu'il la voyait, sentant peu à peu toutes les inquiétudes qu'il avait laissé s'accumuler le quitter peu à peu. Elle aurait pu prendre des risques insensés aujourd'hui et, en y réfléchissant à deux fois, il y avait sûrement personne de son entourage à savoir où elle était, il n'imaginait pas le moindre proche la laisser se jeter dans la gueule du loup sans rien dire, ce qui les rendait plus insensés encore. Comment pouvait-il décemment rester si évasif alors qu'elle était là, à cet instant ? Ses joues se tintèrent de rose alors qu'il baissait à nouveau les yeux.

« Tu te rendras vite compte que je suis ahm... un peu...? maniaque... » reprit-il alors qu'il serrait si fort la tige dans sa poche que celle-ci se brisa, le faisant sursauter discrètement. « Et comme on... Comme la terre salit immanquablement tout, je... Je préfère éviter... Voilà. ... Enfin... En réalité... C'est euh... Pire que ça... Je pense que tu le comprendras toi-même, si tu mets les pieds dans ma... chambre... »

Ce dernier mot sonna étrangement, comme s'il achevait de le convaincre de l'inconscience dont pouvait bien faire preuve la jolie rousse. Jesse releva doucement les yeux vers elle, cherchant malgré lui à deviner si elle avait réalisé tout ça ou si elle évoluait dans un semblant d'univers parallèle où il était normal de suivre au bout du monde un homme auquel on avait parlé à peine quelques heures. Une vague de craintes le frappa de plein fouet alors qu'il se demandait si c'était dans les habitudes de la jeune femme de faire si facilement confiance aux gens. Elle n'en avait jamais donné l'impression, probablement aussi à l'aise que lui au milieu du monde, mais plus que jamais, il ne pouvait s'empêcher d'en douter. Son cœur loupa un battement tandis que son esprit se faisait assaillir par la réalité : il craignait qu'un autre ait des intentions moins innocentes que les siennes et puisse profiter d'une situation similaire. C'était idiot. Elle était suffisamment grande pour savoir ce qu'elle faisait après tout... Elle ne lui était jamais apparue comme une petite chose fragile, il n'avait jamais véritablement souhaité la protéger – le pouvait-il seulement ? – mais il devait se rendre à l'évidence, peut-être que les choses avaient changé à présent. Oui, c'était totalement idiot... Même avec Marlow, il n'avait jamais envisagé quoi que ce soit de similaire, il évitait tant bien que mal de la mêler de près ou de loin à sa vie pour qu'elle n'en soit pas inquiétée, mais il pensait bien plus à éviter ses propres ennuis qu'à vérifier qu'elle n'en avait pas, elle. Il ne se laissa pas le temps de s'enfoncer, se sachant pertinemment capable de parler sans réfléchir comme il n'avait eu de cesse de le faire jusque là et prit enfin la peine d'achever son trajet et de pénétrer à l'intérieur du manoir, Callie suivant quelques pas derrière...

Ce qui l'attendait n'arrangea pas la situation, bien au contraire. S'il était déjà tendu à l'idée de faire entrer la jeune femme dans la maison de ses parents, tant parce qu'il avait conscience du fait que ça n'était pas l'endroit le plus vivant et chaleureux au monde que parce qu'il avait réalisé un peu tard qu'ils passeraient très certainement un sale quart d'heure si par malheur les propriétaires revenaient plus tôt que prévu, l'intervention de leur elfe de maison le plongea dans un niveau d'appréhension supérieur encore. Bien sûr, il n'avait pas imaginé que ses géniteurs aient la gentillesse d'avoir prévu le thé et les petits gâteaux pour qu'il puisse profiter de ses derniers instants ici pendant que ses affaires iraient se ranger bien sagement dans sa valise mais de là à le traiter en véritable criminel... L'était-il seulement réellement ? D'une certaine manière, c'était possible et il ne le niait pas vraiment, mais il n'avait pas tous les torts dans cette histoire et, ça, ils semblaient avoir tendance à l'oublier bien trop facilement à son goût. Y était-il pour quelque chose si à force d'avoir à lutter sans cesse pour concilier ce qu'ils voulaient, lui et eux, d'avoir fait semblant pendant des années d'être ce qu'il n'était pas pour garder sa place dans le cœur – dans la vie du moins – de ses parents son esprit malmené avait fini par baisser les bras une seconde de trop ? Le bruit de leurs pas résonnait dans l'escalier. Les marches en bois érodées par le temps et les passages fréquents grinçaient, offrant leur parfum de cire et de souvenirs sans la moindre retenue. Les doigts du jeune homme glissaient sur la rampe, le verni s'écaillait par endroit mais ça ne faisait rien. Il se revoyait descendre dans la salle à manger le jour de son dix-septième anniversaires, trop occupé à se demander si la hache de guerre pouvait vraiment être enterrée avec sa jumelle – il lui semblait désormais que oui – ou tenant la main de la plus jeune de ses cousines alors qu'elle lui racontait avec fierté les progrès qu'elle avait fait au piano depuis l'année précédente.. C'était d'ailleurs la dernière fois qu'il était passé par là... C'était le soir de Noël et il n'avait jamais eu l'occasion de revenir chez lui jusqu'ici. Sa gorge se serra alors qu'il mettait le pied sur le premier palier...

« C'était ton deuxième prénom ? Qu'il a dit ton elfe ? Alpha... Quelque chose. Pardon, je ne veux pas t'insulter ni quoique ce soit mais je l'ai entendu qu'une fois, il à l'air compliqué, j'ai pas retenu mais c'est joli, hein. »

Le jeune homme ralentit machinalement en se tournant vers Callie. Tant la surprise que l'amusement se lisaient clairement au fond de ses prunelles sombres. Ca ne dura qu'un instant, avant que les échos de ses pensées précédentes ne lui reviennent en mémoire, pointant avec insistance le fait que, non, elle ne connaissait même pas son identité. Que faisait-elle là, en fin de compte ? Il avait aimé se dire qu'elle voyait ça comme un service rendu à un ami mais l'était-il réellement ? Pouvait-on considérer quelqu'un ainsi sans même avoir connaissance de son prénom ? Plus il y pensait, moins tout cela avait de sens. Il ne savait plus vraiment s'il regrettait sa demande, ni même s'il regrettait qu'elle ait accepté, mais il ne comprenait pas son geste. Comment pouvait-elle lui faire confiance à ce point ? D'aussi loin qu'il se souvenait, il n'avait jamais inspiré un tel sentiment à quelqu'un en si peu de temps. Si on ne s'en méfiait pas forcément – encore aurait-il fallu le remarquer pour cela – il n'y avait généralement que de l'indifférence, de l'incompréhension, rien de bien enthousiasmant et rien qu'il n'ait cherché à faire changer. Là, il n'avait rien demandé et pourtant. C'était vrai qu'il s'était montré plus ouvert et plus humain avec elle durant ces deux mois qu'avec le reste du monde, excepté Wilhelmina bien sûr, en une vie... Ca devait probablement jouer... Il reporta son attention sur son ascension, évitant ainsi de manquer une marche et de se ridiculiser plus encore qu'il ne l'avait fait jusque là, et lorsque son regard glissa à nouveau vers la jolie rousse, celle-ci rougissait et fixait le sol sans qu'il ne puisse comprendre pourquoi. Avait-il fait quelque chose qui l'ait mise mal à l'aise ? Il n'en avait pas eu l'impression... Il n'avait même rien dit... A moins que ce soit sa surprise qui l'ait gênée ? Comme si elle avait craint qu'il ne le prenne mal ou quelque chose dans le genre ? Depuis le début de cette journée, on ne pouvait pas dire qu'ils étaient très doués, l'un comme l'autre, alors il lui aurait été bien difficile de lui tenir rigueur d'une remarque comme celle-ci. D'autant plus qu'il n'y avait rien de méchant ou de vexant derrière ça... Ou du moins, il ne le voyait pas...

« Alphaleonis ? J'aurais préféré mais, non, c'est le premier... Je le trouve affreux, si tu veux mon avis. C'est une autre appelation de Régulus... Si c'est une pratique courante chez les sorciers, de nommer sa progéniture d'après les étoiles, je dois reconnaître qu'on a pas été particulièrement gâtés, avec Etalyrae... » déclara t-il, le vague sourire qui étirait ses lèvres se faisant entendre jusque dans sa voix. Il commençait à se détendre pour de vrai, à admettre que si elle lui avait fait confiance jusque là, il pouvait la lui renvoyer un minimum en retour et cesser d'être sur la défensive en permanence. Et puis, ce n'était pas un sujet particulièrement dérangeant, il ne voyait pas comment il pourrait dévier vers quelque chose de problématique... A tort peut-être ? « J'ai eu beaucoup de mal à faire en sorte qu'il soit oublié, tu peux me croire... Je crois qu'aujourd'hui, à part les organisations officielles, à l'instar de Poudlard, et mes parents, plus personne ne l'utilise. Tant mieux d'ailleurs. »

Il arriva enfin en haut des marches, se décalant légèrement dans le couloir pour laisser à la jeune femme le temps de terminer de gravir l'escalier à son tour sans lui bloquer le passage. Un interminable tapis s'étendait tout au long du corridor mais les portes fermées ne laissaient pas suffisamment entrer la lumière pour qu'on puisse en distinguer les couleurs et les dessins, il n'y avait qu'un amas de teintes de gris plus ou moins prononcées et des formes impossibles à discerner. Il aurait très bien pu chercher à allumer mais ça ne lui traversa pas l'esprit non plus. Ils n'étaient que de passage, quitteraient cette pièce inutile dans quelques pas, il n'avait pas la moindre envie de se donner tant de peine pour si peu. Peut-être le ferait-il pour le retour, histoire qu'il n'y ait pas de risque que la Poufsouffle tombe en redescendant... Plongé dans ses pensées dont on pouvait clairement douté de l'utilité, le brun ne remarqua pas tout de suite qu'elle était à quelques centimètres de lui, ni qu'il la fixait sans ciller – et sans la voir. Son parfum, odeur étrangère au milieu de cet endroit des plus familiers, embaumait l'air ambiant. Lorsqu'il le réalisa enfin, il ne bougea pas tout de suite, il ne détourna pas les yeux non plus. Ca lui ressemblait bien peu de soutenir ainsi le regard d'une demoiselle mais là, au milieu de toutes ces informations qui n'avaient pas le moindre lien mais qui s'accordaient pourtant très bien dans les méandres de son esprit, il ne se sentait pas gêné le moins du monde, ni par l'intimité qui était la leur depuis qu'ils avaient quitté le domicile de la jeune femme, ni par la proximité qui s'était soudainement installée dans cette fin d'escalier... Elle était vraiment jolie. Il la trouvait vraiment jolie... Ce fut cette réflexion qui le fit retomber brutalement sur Terre, le forçant à s'éloigner en s'engageant d'un geste brusque dans le couloir qui leur faisait face, les joues écarlates et l'impression d'être le pire imbécile de l'Histoire sans trop savoir pourquoi ancrée dans tout son être...

« Et toi, alors ? Tu n'as hérité que de Callie ou tu préfères taire les autres ? »

Il se raccrochait tant bien que mal aux branches tant pour reprendre le fil normal de la conversation légère qui avait meublé leur ascension que pour oublier la course folle dans laquelle s'était lancé son cœur quand il avait pris pleinement conscience de la situation dans laquelle ils avaient été... Il aurait aimé pouvoir se dire une fois encore que c'était une idée stupide de l'avoir emmenée ici mais pour la première fois depuis qu'il avait sonné à sa porte, Jesse n'était plus en mesure de le penser en y croyant réellement. Ca n'était certainement pas la meilleure idée qu'il ait pu avoir de sa courte vie, c'était un fait, mais plus les secondes passaient moins elle lui apparaissait comme ridicule. Avec un peu de chance, il parviendrait à admettre qu'elle était même plutôt bonne, en fin de compte, d'ici qu'ils remettent les pieds sur le trottoir devant chez la jeune Mulligan. Avec un peu de chance...


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Callie n'avait pas besoin de croiser le regard du brun pour deviner être en train de s'enfoncer auprès de lui. Elle pensait ses paroles, ce n'était pas le fond du problème mais elle avait dérapé car ce n'était pas son intention première de complimenter ses yeux, à la base elle n'avait cherché qu'à en savoir un peu plus sur lui. Pour une fois qu'il lui tendait la perche il avait été normal qu'elle ait voulût la saisir, ce qu'elle avait fait d'une manière très maladroite et elle espérait que Jesse ne lui en voudrait pas, ni qu'il n'en profiterait pour revenir en arrière et abandonner l'idée de parler de lui. C'était pas comme si elle avait attendu que ça depuis le jour où ils avaient commencés à se voir régulièrement, elle avait apprécié les conversations normales qu'ils avaient eu jusqu'ici mais elle devait bien avouer être intéressée à l'idée d'en apprendre un peu plus sur le jeune homme. Jusqu'à présent, elle avait celle qui s'était dévoilée le plus, pas de beaucoup mais c'était quand même et puisque aujourd'hui dans le lieu où Jesse avait passé son enfance, c'était sans doute l'occasion ou jamais pour lui de délier sa langue. Elle ne lui demandait pas de lui faire résumer de toute sa vie en quelques heures à peine, il ne la jugeait sûrement pas assez digne de confiance ou suffisamment proche pour en arriver là mais il pouvait quand même un peu parler de lui, ne serait-ce que pour qu'elle en sache un peu plus sur ses goûts, ça ne pouvait pas être de trop et ça pourrait être même rassurant, si à l'avenir ils continuaient à se voir et pas forcément au Chemin de Traverse, la jeune femme pourrait éviter de mettre le pieds dans le plat avec des choix qui pourraient catégoriquement déplaire au jeune homme.

« Ce... Ce n'est pas tant les fleurs... Non, je n'ai même rien contre les fleurs, rien du tout contre elles pour être honnête... C'est juste que... »

Très à l'écoute de ce qu'il pourrait bien lui révéler au sujet de lui, Callie ouvrit bien grands ses oreilles, c'était un moment rare fallait l'avouer. Tellement rare, trop pour que cette tentative soit réussite. Oui, forcément, qu'il n'aille pas au bout déçu un peu la jeune femme. Elle ne lui en voulait pas, elle devinait que c'était compliqué, il ne pouvait pas aussi bien jouer la difficulté n'est-ce pas ? Puis elle connaissait ce genre de problème quand il suffit de parler de soit, elle ne peut pas non plus juger et craint surtout que cet échec suffise à Jesse pour décider de changer de sujet de conversation, il était souvent celui qui les menait vers un tel sujet de discussion ou un autre, c'était plus facile pour Callie de le laisser faire que si elle voulait aujourd'hui arrêter cette habitude pour persister sur la lancée précédente, elle n'était pas sûre de réussir. Et si elle demandait très clairement à avoir une réponse, sans quoi elle ne passerait jamais à autre chose, il l'enverrait sûrement sur les roses. Elle voyait donc son espoir s'envolait au fil des minutes dans un silence total. On n'entendait que le bruit de leur respiration, ce n'était pas bien difficile parce que c'était l'un des seuls bruits qui leur parvenait, pas de cuicuitement des oiseaux, juste le bruissement des branches et de leurs feuilles, malmené par une brise légère. Quel endroit sinistre, pas étonnant que dans un tel milieu de vie le brun est fini par se renfermer sur lui-même...

« Tu te rendras vite compte que je suis ahm... un peu...? maniaque... Et comme on... Comme la terre salit immanquablement tout, je... Je préfère éviter... Voilà. ... Enfin... En réalité... C'est euh... Pire que ça... Je pense que tu le comprendras toi-même, si tu mets les pieds dans ma... chambre... »

Quelle surprise ! Et dans le bon sens. Non pas qu'elle le trouvait lâche et pensait qu'il utiliserait ce long silence comme une fuite mais il fallait avouer que Jesse n'avait pas l'air du garçon le plus assuré au monde et si il n'avait pas souhaite continuer, Callie le lui aurait accordé. Heureusement qu'elle ne lui avait pas faîtes cette proposition, à deux doigts de franchir la barrière de ses lèvres quand il avait repris. Elle était très contente et fière qu'il ait réussit à terminer sa réponse, ils tenaient le bon bout et pour un peu elle le féliciterait si elle n'avait pas peur de plus le vexer qu'autre chose. Par contre, elle ne comprenait pas pourquoi il lui avait parût si difficile d'avouer être maniaque. C'est vrai que dans la société actuelle on pense que ce sont générales les femmes qui le sont mais ça ne leur ait pas exclusivement réservé et ce n'est pas non plus systématique, la rouquine en est un on exemple même si ces derniers temps elle fait l'effort de ranger un peu plus après son passage. Peut-être que Jesse voit ça comme un défaut, aimé l'ordre c'est une chose, être maniaque une autre mais si c'est le cas, tout le monde à des défauts, chacun les siens, ça ne fait pas de lui quelqu'un de si à part. Cette remarque blesserait-elle le brun ? Il y avait des chances à voir comment il réagissait suite à cette révélation. En même temps, si il en avait honte, n'était-ce pas le devoir de la jeune femme de le rassurer ? Certes, c'est vrai que le côté « j'ai un peu peur de salir mes chaussures avec de la terre » était bizarre mais c'était peut-être normal pour un maniaque, après tout Callie n'en savait rien, c'était la première fois qu'elle avait à faire à ce genre de cas.

Finalement il ne lui laissa pas le temps de lui faire part de sa réaction, il n'avait eu que le temps de voir le regard perplexe de la jeune femme et peut-être cela lui avait-il suffit ? Callie ne voulait pas lui faire croire de mauvaises choses, elle ne voulait pas qu'il pense que juste pour ça, elle n'allait plus lui parler, pour l'instant encore elle ne connaissait pas toute l'ampleur du problème comme il le disait si bien, peut-être pouvait-il attendre un peu pour lui expliquer afin qu'elle se fasse idée ? Ce serait déjà mieux de partir comme si le mal était fait et les dès jetés. Pourquoi est-ce si dur de comprendre les garçons ? Ils sont pire que des casses-têtes chinois et elle sait de quoi elle parle, elle en avait dans la maison de sa maman avant. L'occasion de tenter d'en résoudre un ne s'était pas représenté depuis mais elle se souvient très bien à quel point c'est dur, et pourtant, en comparaison avec les garçons, ça doit l'être moins en plus d'être une prise de tête plus agréable. Les filles, quand elles veulent quelque chose, elles sont plutôt franches et directes, pourquoi les garçons ne peuvent-ils pas faire de même. Certains le sont mais la plupart du temps ce sont des brutes ou des machos, mais ils peuvent se livrer sans aller jusqu'à des extrêmes. Jouer les garçons mystérieux, sombre et distant, un badboy quoi, c'est vachement attirant chez les filles mais y'a un moment où c'est lourd. Même si pour le coup, Callie n'arrive pas à se lasser de côtoyer Jesse qui n'est pas totalement un mauvais garçon mais qui a hérité de certains de leurs côtés et qui malgré d'être chiants lui plaisent un peu quand même. C'est difficile aussi d'être une fille...

Être un elfe de maison doit pas être mal dans le genre non plus. Callie n'a pas de mal à imaginer que le brun ait été l'un des maîtres de l'elfe les plus agréables, sans lui qu'allait devenir la vie du serviteur entre ces murs. Avoir des maîtres aussi insupportables que les parents McDermott doit être horrible et c'est dans ce genre de moment que l'association pour la liberté des elfes de maison prend tout son sens. Il y en a qui doivent être heureux de leurs conditions de vie, mais sûrement pas celle-là. La rouquine à de la peine pour celle qui s'appelle Biela et qui les regarde partir sans un mot. Jusqu'au dernier moment, elle espère que l'elfe ira contre les ordres de ses maîtres, c'est pourquoi son regard ne cesse de faire des allers-retours entre le jeune homme et l'elfe. En voyant le regard bouleversé de Jesse, elle avait pensé que ce petit geste lui aurait fait plaisir, même sourire mais rien ne se produit et ils continuèrent à monter en direction de la chambre, la soit disant effrayante chambre dont ils se rapprochaient lentement mais sûrement tandis que la rouquine n'avait toujours aucune idée de à quoi s'attendre. Elle ne cessait d'imaginer pour ne pas être surprise et afficher un visage déplaisant aux yeux de Jesse mais elle avait l'impression de viser à côté à chaque fois. Est-ce qu'il y aurait des caissons remplis et soigneusement rangés dans les quatre coins de la chambre ?

« Alphaleonis ? J'aurais préféré mais, non, c'est le premier... Je le trouve affreux, si tu veux mon avis. C'est une autre appelation de Régulus... Si c'est une pratique courante chez les sorciers, de nommer sa progéniture d'après les étoiles, je dois reconnaître qu'on a pas été particulièrement gâtés, avec Etalyrae...  J'ai eu beaucoup de mal à faire en sorte qu'il soit oublié, tu peux me croire... Je crois qu'aujourd'hui, à part les organisations officielles, à l'instar de Poudlard, et mes parents, plus personne ne l'utilise. Tant mieux d'ailleurs. » 


Alphaleonis... Hors du commun mais pas si moche. Ce prénom résonna plusieurs fois dans la tête de la jeune femme, elle voulait absolument l'imprimer dans sa mémoire. Elle savait si peu de choses à propos du jeune homme que tout était bon à prendre, y compris son tout premier prénom qu'il n'aimait pas. Ca, c'était juste un détail parce qu'au final, il faisait quand même parti de son identité et il restait important, la preuve en était que les organisations officielles l'utilisaient encore. C'est pour ça que Callie allait aussi le retenir, pas forcément l'utiliser alors que Jesse lui avait bien fait comprendre qu'il ne l'aimait pas mais juste pour l'information, tout ce qui lui donne est bon à prendre et pour l'encourager à continuer de se dévoiler ce serait pas mal qu'elle lui montre qu'elle l'écoute bien et ne fait pas juste semblant. Petit bonus au passage, elle avait là l'occasion de retenir deux noms d'étoiles qui pourrait l'aider en cours à l'avenir. Enfin, ça aurait pu puisqu'il lui semblait bien ne pas avoir dit vouloir conserver les cours d'astronomie l'année prochaine... N'empêche les étoiles c'est classe et connaître quelques noms c'est classe, elle pourra même frimer devant Noel la prochaine fois qu'ils se retrouveront tous les deux à regarder les étoiles dans le cas où ça arriverait à nouveau...

« C'est spécial je te l'accorde mais pas particulièrement laids, je suppose que ça dépend des goûts de chacun. C'est vrai que j'aurais du mal à t'appeler Alphaleonis, sans doute parce que je ne suis pas habituée et que Jesse c'est un prénom qui te va bien. » Dit-elle toute fière d'avoir réussit à dire le prénom correctement. « C'est classe quand même d'avoir un nom d'étoile, je dis ça surtout parce que j'aime les étoiles, les regarder en tout cas parce que j'ai toujours été nulle en astronomie et que je ne sais pas vraiment reconnaître les constellations même les plus simple. Ou juste une ou deux... »

En réalité, il y avait beaucoup plus qu'un seul cours où elle n'était pas bonne mais ça, elle préféra le taire pour ne pas baisser dans l'estime du homme et que ce n'était pas non l'information à ne absolument pas manquer chez elle. Elle n'en avait pas honte habituellement mais pour le coup, elle avait peur de passer pour la dernière de la classe, une fille incompétente et insignifiante aux yeux de Jesse, elle arrivait très bien à donner une mauvaise image d'elle-même sans parler de ses notes en cours alors il n'y avait pas besoin de les mentionner. Ils étaient en vacances, ça ne devrait pas rester trop longtemps dans la discussion, non ? Avec un peu de chance, ça marcherait comme ça ou alors elle ne cautionnerait qu'ils en parlent un peu plus longuement si il lui proposait – l'inviter serait mieux – à se revoir un soir pour qu'il lui fasse un rapide topo sur les étoiles les plus faciles à remarquer, histoire qu'elle puisse crâner mais surtout profiter de sa compagnie dans un endroit calme et moins menaçant que le manoir familial des McDermott. Certes avoir un nom d'étoile ne voulait pas dire qu'il en connaissait un rayon sur le sujet mais elle avait le droit d'espérer, en plus si ses souvenirs sont bons, il était fort en cours donc il a sans doute les connaissances nécessaires. Maintenant faudrait qu'il ait l'initiative de penser à transmettre ce que lui sait déjà ou alors elle pouvait prendre les devants. C'était une autre possibilité, effectivement...

« Et toi, alors ? Tu n'as hérité que de Callie ou tu préfères taire les autres ? »

Il était doué pour retourner la discussion afin de ne plus être celui qui donne des réponses. Dans un sens, ça voulait dire aussi qu'il s'intéressait à la jeune femme et elle ne pouvait pas se plaindre, c'était un bon point pour elle. Oui, ça ne voulait rien dire, pas en tout cas qu'elle lui plaisait à coup sûr mais au moins il l'appréciait si il cherchait à en savoir plus. Ou alors il meublait simplement... La jeune femme finissait tout le temps par avoir des idées qui gâchent tout, elle s'agaçait elle-même et s'efforça d'oublier cette possibilité de suite. Si elle était là aujourd'hui avec lui c'était qu'elle pouvait très certainement écartée des possibilités négatives. Elle cherchait trop loin. La plupart du temps c'était pas assez et là c'était beaucoup trop, trouver le juste milieu ou ce qui s'en rapproche serait pas mal. Ca l'aiderait peut-être à ne pas déraper dans tous les sens suivant de quoi il faut parler. Un peu de stabilité ne lui ferait pas de mal, à force il finirait par la prendre pour une folle, la renvoyer de chez lui – presque anciennement chez lui en fait – ne voudrait plus la voir et pourrait même la recommander en internement. Heureusement qu'ils étaient retournés sur un sujet moins pièges, normalement elle ne devrait pas faire de boulette en parlant d'elle-même.

« Juste Callie. C'est simple et même pas assez long pour faire un surnom. Enfin si peut-être Ca... Euh, non, y'a pas vraiment de jolis surnoms à en tirer. » Dit-elle en imaginant ses baffes virtuelles lui arriver en pleine figure. Mauvaise idée. « Quand je disais juste, je voulais dire que j'ai qu'un prénom et que c'est Callie. Pas que mon premier c'est Juste. T'avais compris, hein ? » Demanda t-elle consciente qu'elle s'était de nouveau embrouillée pour rien. « Pardon, c'est débile, je sais pas ce qui m'arrive aujourd'hui... »

Ce qui n'était pas tout à fait vrai, elle était perturbée et pas assez bête pour l'ignorer. Par qui ? Par quoi ? Par beaucoup de choses. Le manoir en lui même mais Jesse aussi, forcément puisque le temps d'arriver devant chez lui et de son monter dans sa chambre elle avait eu le temps de faire plusieurs constats. Trop pour qu'elle puisse se comporter normalement alors qu'elle était en proie à des révélations, si évidentes en plus qu'elle se trouvait stupide de ne pas les avoir faîtes avant et/ou de les avoir nier, ça dépend de quoi on parle. C'était évident qu'elle ne connaissait presque rien sur l'ancien Serpentard, qu'elle avait agit comme une parfaite inconsciente jusqu'ici même si elle était persuadée qu'elle pouvait lui faire confiance. Et si elle y croyait dur comme fer, c'était parce qu'elle avait un stupide béguin – si on pouvait ça comme ça, elle était pas sûre non plus alors c'était pire – et donc rien ne lui prouvait qu'elle avait de véritables raisons de lui faire confiance. Peut-être qu'elle avait tout faux et que c'était en fait un grand méchant qui allait la découper en morceau ou la capturer pour l'offrir en cobaye à ses parents. La jeune femme stoppa sa marche pour une mise au point, elle devait arrêter de délirer et d'envisager des tas de choses à la fois dont les trois quarts voir plus ne sont pas crédibles parce qu'alors même qu'elle n'éprouvait sans doute rien pour lui, on va pas lui dire qu'elle ressent pour lui quelque chose depuis leur première rencontre datant de quelques années ou même depuis qu'elle l'a revu dans les couloirs du château par le plus grands des hasards, pourtant à ces moments elle ne doutait déjà pas de sa gentillesse. De sa bizarretté aussi mais l'un peut aller avec l'autre.

« Et donc, pourquoi je devrais prendre peur en voyant ta chambre ? »

Subtilité zéro mais intégration d'une fameuse question qui la turlupine depuis plusieurs minutes déjà, réussie. Il était temps parce que la chambre ne devait plus être très loin si ils avaient arrêtes leur progression dans les escaliers pour marcher à l'étage.
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Dashiell Dashner

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Il n'y avait que le bruit de leurs pas pour briser le silence qui régnait dans le manoir. Même les quelques couinements de l'elfe avaient fini par se taire, tout comme la nature qui les avait pourtant accompagnés durant tout le chemin qu'ils avaient suivi au travers des bois et dans le jardin. C'était une impression étrange que celle d'être coupé du monde à ce point, pourtant, c'était une impression que Jesse commençait à connaître. Il se souvenait sans mal des premiers jours qu'il avait passé à Saint-Mangouste, de la vie qui continuait à tourner au delà de la fenêtre de sa chambre alors qu'il était presque certain que la sienne s'était momentanément arrêtée, ou de son retour à Poudlard, du groupe d'élèves qui avaient éclaté de rire pour une raison qu'il n'avait jamais cherché – une blague probablement pas drôle lancée par l'un d'entre eux, sûrement – qui lui avait fait prendre conscience qu'il était passé à côté de tellement de choses qu'il lui serait impossible de prétendre pouvoir les rattraper. Il n'avait jamais essayé, d'ailleurs... Sauf que cette fois, c'était différent. Même si l'impression subsistait, elle n'était plus accompagnée par la solitude. Peut-être qu'il était coupé du monde, il était même convaincu que tout ce qui l'entourait n'avait pas conscience de son existence mais elle était là. Comme elle l'avait toujours été depuis la fin de son internement. C'était surprenant de voir à quel point une fille qui n'avait toujours été qu'une ombre de couloir pouvait se montrer présente et importante après quelques semaines à peine. Il ne la voyait pas mais sentait sa présence, matérialisée par son odeur entêtante comme avait pu l'être celle de Marlow et son allure qui différait légèrement de la sienne, offrant à ses oreilles un léger martèlement en décalé étouffé par le tapis sur lequel ils avançaient. Il était certain qu'en se concentrant, il aurait pu entendre sa respiration, voire même le bruissement de ses vêtements à chaque mouvement. Cette réflexion idiote fit naître un frisson qui prit visiblement plaisir à courir le long de sa colonne vertébrale, prenant tout son temps pour s'assurer qu'il l'avait bel et bien remarqué... Quelque chose d'agréable et de perturbant.

« C'est spécial je te l'accorde mais pas particulièrement laid, je suppose que ça dépend des goûts de chacun. C'est vrai que j'aurais du mal à t'appeler Alphaleonis, sans doute parce que je ne suis pas habituée et que Jesse c'est un prénom qui te va bien. C'est classe quand même d'avoir un nom d'étoile, je dis ça surtout parce que j'aime les étoiles, les regarder en tout cas parce que j'ai toujours été nulle en astronomie et que je ne sais pas vraiment reconnaître les constellations même les plus simple. Ou juste une ou deux... »

Alors c'était un prénom qui lui allait bien ? Il ne s'était jamais posé la question, et maintenant qu'il était amené à le faire, il n'en était pas particulièrement convaincu... Là encore, c'était avant tout un choix de ses parents, moins mauvais cependant que l'autre, et il n'avait pas eu son mot à dire. Il avait juste cherché à faire au « moins pire ». Après, il fallait bien reconnaître qu'il y avait une certaine logique derrière tout ça puisqu'il lui semblait, si ses souvenirs ne lui faisaient pas défaut, que ce second prénom signifiait « cadeau » en hébreu, ou quelque chose dans le genre, or l'arrivée d'un héritier dans cette famille conservatrice devait certainement être vue comme tel. Ils avaient rapidement déchanté, mais n'avaient toutefois pas pu revenir sur ce point. Bien sûr, il y avait de fortes chances que ça ne soit qu'une coïncidence, même si le fait que le seconde prénom de sa sœur, Jezabel, qui semblait dériver du nom d'une reine d'Israel, particulièrement méchante – et qui avait été mangée par des chiens, mais il ne souhaitait toutefois pas une telle fin à sa jumelle – avait tendance à lui donner envie de croire que rien n'avait été laissé au hasard. Ca n'avait finalement pas la moindre importance, et il n'avait d'ailleurs jamais posé la moindre question à ses parents sur son identité. Il ne les imaginait pas attablés, un soir, en train de discuter de la manière dont ils nommeraient leurs enfants ni des raisons de leur préférence. Ca avait bien dû arriver, évidemment, ils n'avaient sûrement pas été touché par la grâce d'une révélation au moment de l'accouchement d'Artemis, mais ça n'entrait pas dans l'image désintéressée et distante qu'il avait d'eux. Le jeune homme avait conscience que ce jugement était probablement erroné, mais ils n'avaient jamais rien fait pour le faire changer, ni eux ni lui. Pourtant, le couple qu'ils formaient fonctionnait et d'aussi loin qu'il se souvenait, il n'avait jamais vu ou entendu ses parents se disputer rien qu'une fois, il n'avait jamais surpris le moindre regard, le moindre geste amoureux non plus, mais ils semblaient avoir un profond attachement l'un pour l'autre, si bien que l'idée d'une complicité et de moments de partage ne paraissait pas totalement fausse. Il n'avait juste jamais été en mesure de le réaliser, sûrement parce qu'ils n'en avaient jamais vraiment eu avec leur progéniture.

« Classe ? Sérieusement...? J'avoue que je n'en sais trop rien. C'est habituel, surtout. C'est le cas de mon père et de ma sœur, notre elfe porte le nom d'une comète... Ca a l'air un peu obsessionnel, en fait, en y repensant. »

Il se tut un instant, vaguement amusé par cette réflexion. Il n'avait jamais véritablement réalisé à quel point l'astronomie avait pu indirectement bercer son enfance. Bien sûr, il avait eu une période où il avait voulu tout savoir du ciel qui s'étendait tous les soirs au dessus du monde, de tout ce qu'il pouvait contenir et avait insisté pendant des jours pour que son géniteur accepte enfin de l'instruire sur le sujet. Ils avaient passé des heures dans le jardin ou à sa fenêtre pour observer les étoiles, les seuls véritables bons souvenirs que l'ancien Serpentard gardait du lien paternel. Il avait même été persuadé que Rigel prenait plaisir à lui apprendre tout ce qu'il savait, et qu'il ressentait une certaine fierté en posant les yeux sur ce gamin curieux et appliqué, et étrangement, cette idée ne l'avait jamais quitté. Par la suite, les cours d'astronomie à Poudlard n'avait été qu'une longue séance de révision, à laquelle il avait mis un terme dès la fin de sa cinquième année parce qu'il ne voyait malheureusement pas à quoi cette matière pourrait lui servir par la suite et que, la passion s'étant finalement envolée avec le temps, il n'avait pas le courage de s'obliger à garder des cours simplement parce que ses notes le lui permettaient. Le fil de ses pensées le ramena directement aux paroles que Callie avait prononcé. Avec bon nombre de ses camarades, il se serait redressé, hautain, et aurait posé sur eux un regard supérieur avant de s'étonner du fait qu'on puisse réellement être « nul » dans une matière aussi simple et évidente que l'était l'Astronomie, rappelant à qui voulait l'entendre que son apprentissage s'était soldé par un O à sa BUSE et que celui-ci n'avait toujours été que le dernier d'une longue suite de O similaires à tous les devoirs qu'il avait rendu à leur professeur. Ca n'était pas le genre d'attitude à avoir quand on voulait se faire des amis mais les liens sociaux n'avaient jamais été la priorité de l'insupportable intello qu'il avait toujours été. Pourtant, cette fois-ci, l'idée de la rabaisser en lui faisant savoir qu'il était forcément immensément plus intelligent qu'elle ne lui traversa même pas l'esprit.

« Si tu veux, je... euh... je pourrais t'aider à te repérer... » s'entendit-il lui proposer alors que sa voix rebondissait contre les hauts murs du couloir, comme pour s'assurer qu'il réaliserait pleinement ce qu'il venait de faire, et qui ne lui ressemblait finalement qu'à moitié. « Dans le ciel, je veux dire. Je sais bien que ça nous obligerait à nous voir un soir et que tu rentrerais affreusement tard, et qu'on devrait quitter tant Londres que Glasgow parce qu'on n'y verrait rien à cause de la pollution atmosphérique et lumineuse mais peut-être que... euh... »

Le ton calme et posé avec lequel il parlait d'ordinaire l'avait totalement abandonné et il avait débité ses mots à une vitesse impressionnante, comme s'il avait craint de changer d'avis en cours de route ou de mourir de honte avant d'avoir terminé. Finalement, il ne termina même pas sa phrase, se mordillant nerveusement la lèvre inférieure alors que tout son corps se crispait, en proie à un retour de conscience. C'était ridicule. Ce n'était pas parce qu'elle avait accepté inconsciemment de l'accompagner ici, simplement pour lui rendre service, qu'elle aurait la bêtise de le suivre aveuglément une fois encore, loin du monde, pour pouvoir regarder les étoiles alors qu'un bouquin pouvait largement faire l'affaire et qu'ils pourraient plier ça en une heure sur une table du Chaudron Baveur. Ca ne changerait absolument rien à leurs habitudes, et tout irait pour le mieux dans le meilleur des mondes. La gorge serrée par sa gêne grandissante, Jesse ne put que souffler un discret et à peine audible « oublie, c'est une mauvaise idée... » avant de soupirer. Sa relation avec la jeune femme était décidément bien trop compliquée pour lui. Il ne savait pas ce qu'il avait le droit ou non de lui proposer, d'espérer obtenir d'elle, ce qu'elle attendait de lui et du nombre de « rendez-vous » qu'ils avaient eu jusque là, ne pouvait pas s'empêcher de sentir l'ombre des distances constantes imposées par la défunte Gryffondor planer au dessus de lui et envisageait à peu près tous les deux jours de laisser tomber cette histoire parce qu'elle devenait troublante. Parfois – comme à cet instant précis – il regrettait de ne pas être l'un de ces stupides coureurs de jupons, sûrs d'eux et de leur capacité souvent toute relative à faire tomber les filles comme des mouches d'une simple oeillade charmeuse, loin de se questionner sur le bien fondé et la décence de leurs paroles... Un peu comme l'avait été Gallagher, avant qu'il ne finisse par s'amouracher de sa Poufsouffle. Peut-être aurait-il dû, à un moment donné, prendre exemple sur son camarade de dortoir et chercher à enterrer la hache de guerre le temps qu'il accepte de lui apprendre à se comporter comme un garçon digne de ce nom. Manque de chance, ça ne s'était pas fait et il devait, aujourd'hui encore, composer avec des lacunes énormes dans ce domaine...

« Juste Callie. C'est simple et même pas assez long pour faire un surnom. Enfin si peut-être Ca... Euh, non, y'a pas vraiment de jolis surnoms à en tirer. Quand je disais juste, je voulais dire que j'ai qu'un prénom et que c'est Callie. Pas que mon premier c'est Juste. T'avais compris, hein ? Pardon, c'est débile, je sais pas ce qui m'arrive aujourd'hui... »

L'entendre peiner autant pour répondre à une question aussi basique que celle-ci le surprit plus qu'il ne l'aurait imaginé, tant et si bien que le jeune homme ralentit sans s'en rendre compte jusqu'à s'arrêter complètement au beau milieu du corridor avant de se tourner vers la jolie rousse. La pénombre lui donnait un air un peu irréel, presque onirique, semblable à celui que la lueur des bougies et sa myopie libérée de ses verres correcteurs avaient offert à la jeune Berkeley lors de leur première soirée en tête-à-tête. Les comparaisons régulières que son esprit las et fatigué tissaient entre les deux femmes le mettaient mal à l'aise, tant parce qu'il se rendait compte qu'il ne parvenait pas à tirer un trait aussi facilement qu'il ne l'aurait voulu sur l'existence de son ancienne petite-amie – l'avait-elle été réellement, d'ailleurs ? – que parce qu'il savait pertinemment ce qu'il avait bien pu ressentir à son égard et ne pouvait s'empêcher de se remémorer où ça avait fini par le mener et qu'il craignait de finir par ressentir des choses similaires pour son interlocutrice. Il ne pensait pas qu'elle puisse le mener en bateau, il n'y avait rien entre eux de toute façon et ne s'était jamais posé la question concernant leur amitié qui ne lui semblait ni feinte ni forcée, mais n'avait pas envie de se laisser aller à imaginer quoi que ce soit pour se rendre compte quelques semaines plus tard, après s'être habitué à s'endormir bercé d'espoirs et de rêves incroyables, qu'il lui fallait faire marche arrière et feindre l'indifférence la plus totale alors qu'intérieurement, c'était clairement l'apocalypse. Il ne le supporterait pas deux fois, il en était convaincu. Il finit par hocher doucement la tête en pouffant de rire discrètement, amusé par sa maladresse qui avait tendance à lui rappeler la sienne et à le rassurer à chaque fois. Ils n'étaient décidément pas très doués mais, avec elle, ça ne faisait rien. Bien sûr, il avait souvent peur qu'elle finisse par se lasser et ne passe plus à Fleury et Bott mais au delà de ça, il n'avait pas réellement de craintes concernant un possible jugement de sa part. A tort, peut-être ?

« Il n'y a pas de jolis surnoms, vraiment ? Il me semblait pourtant t'avoir entendu en commencer un... Non ? »

C'était décidément plus agréable quand la discussion tournait autour d'elle et qu'il ne se laissait pas aller à sombrer dans une stupidité sans fond au point de lui proposer des choses idiotes comme de passer une partie de la nuit en sa compagnie loin du reste du monde. Déjà qu'il lui avait proposé de l'accompagner dans sa chambre... Elle allait finir par se faire de fausses idées le concernant et il ne pourrait que s'en prendre à lui. Ca n'était pourtant pas le genre de la maison et il y avait fort à parier que ça ne le deviendrait jamais, le simple fait de lui attraper la main pour transplaner s'étant imposé comme l'un des éléments troublants de sa journée. Mais elle, qu'en savait-elle ? Bien sûr, il ne s'était pas étendu sur sa vie sentimentale, parce qu'il n'en avait pas vraiment eu, il ne se souvenait même pas avoir évoqué la blonde dans l'une de leurs conversations, sûrement pour éviter qu'elle ne pose sur lui un regard compatissant et plein de pitié qui lui aurait fait regretter d'avoir quitter les rayons rassurants de la librairie, mais il était facile d'imaginer qu'il ne lui avait pas glissé le moindre mot quant à cet aspect de sa vie par véritable choix, et non simplement parce qu'il n'avait absolument rien à en dire. C'était perturbant de se rendre compte qu'en dix-huit ans, la seule personne sur laquelle il avait posé la main rien qu'une fois et qui avait évoqué l'idée de l'embrasser – avec autant de dégoût qu'il n'en avait eu en l'entendant d'ailleurs – n'était autre que son ancienne fiancée, et qu'elle ne représentait qu'un pion sur l'échiquier de la réussite et de la grandeur de leurs parents, au même titre que lui. Ca aurait pu les rapprocher, de se rendre compte qu'ils n'étaient pas seuls à être employé pour servir une pureté à laquelle il ne croyait pas, mais il n'en avait rien été. Elle était restée l'insupportable peste qu'elle avait toujours été, et il n'avait jamais rien ressenti d'autre pour elle qu'une haine farouche. Il n'était pas certain que parler à Callie de l'échec sentimentalement cuisant de ses premières années de vie et le manque inexistant que tout ça lui procurait soit une très bonne idée. Elle le connaissait un peu, devait sûrement commencer à saisir l'étrangeté de sa personnalité et les problèmes qu'il pouvait avoir avec les autres êtres humains, il était certainement inutile de lui prouver à quel point il pouvait s'en être tenu éloigné jusque là, jusqu'à oublier de tenter des expériences normales pour un adolescent. La porte de sa chambre se dessina enfin, face à celle de l'antre de sa jumelle. Il ne put s'empêcher de fixer quelques secondes de trop cette planche de bois, réalisant combien il avait toujours été physiquement proche d'elle. Elle n'avait été qu'à quelques pas, et il ne se souvenait de ne les avoir fait qu'une seule fois en dix-sept ans. Qu'elle allait lui manquer. Il ne le lui avouerait sûrement pas mais sa présence invisible à ses côtés s'était dévoilée comme étant l'absence la plus difficile à combler. Ils ne s'appréciaient pas tant qu'ils ne l'auraient dû, c'était évident, mais elle n'en était pas moins sa sœur, son double, la seule personne avec laquelle il se savait lié quoi qu'il puisse arriver. Et la seule personne avec laquelle il se voulait désormais lié quoi qu'il puisse arriver...

« Et donc, pourquoi je devrais prendre peur en voyant ta chambre ? »

La main sur la poignée de la porte, Jesse releva les yeux vers elle, étonné par sa question. Elle devait prendre peur en voyant sa chambre ? Qu'avait-elle pu imaginer en l'entendant ? Qu'il s'agissait d'un centre de torture, qu'il s'y adonnait à la magie noire ? Personne, en dehors de ses parents, n'y était pas entré depuis des années, c'était vrai, mais il n'imaginait pas pour autant qu'il puisse y avoir quoi que ce soit qui puisse faire un tel effet... Les souvenirs de Nathan lui revinrent à l'esprit. Le Serdaigle avait été un soutien étonnant pendant un long moment. Ils n'étaient même pas encore à Poudlard, les Fitzgerald venaient quelques fois au manoir McDermott, s'entretenant avec ses parents de sujets dont il n'avait jamais rien su et dont il n'avait jamais cherché à savoir quoi que ce soit, envoyant leur pauvre fils « jouer » avec lui, loin d'eux et de leurs discussions d'adultes. Les débuts avaient été difficiles, l'ancien Serpentard lui avait bien fait comprendre qu'il était absolument hors-de-question qu'il touche à quoi que ce soit, qu'il ne devait rien déranger, rien déplacer et qu'il valait mieux pour lui oublier tout de suite l'espoir de jouer ici. Pourtant, au fil du temps et passer la surprise qu'il avait bien pu recevoir, son invité avait fini par se plier à ses règles bizarres et s'était même laissé aller à lui filer un coup de main pour que tout soit absolument parfait. Si bien qu'il faisait l'effort de laisser un peu de bazar – autant qu'il lui était possible d'en laisser, ce qui n'était probablement pas du bazar aux yeux du reste du monde – quand il avait vent de leur visite, histoire qu'ils puissent avoir de quoi s'occuper. Et puis les Fitzgerald avaient fini par venir sans Nathan, ils n'avaient fini par se croiser qu'à Poudlard où leurs maisons, leurs années et leurs amis différents avaient petit à petit eu raison de leur vague complicité, jusqu'à ce que le jeune homme ne se mette à changer au début de cette septième et dernière année et qu'ils n'aient absolument plus rien à se dire... On ne pouvait pas dire qu'il lui manquait réellement, il avait eu largement le temps de se faire à un éloignement progressif mais néanmoins certain, il trouvait juste cela dommage que l'un des seuls enfants de bonne famille avec lequel il était capable de s'entendre finisse par disparaître de sa vie ainsi. Ils n'avaient de toute façon pas grand chose en commun... Comme c'était généralement le cas avec tous les mômes qui étaient un jour venus au manoir...

« Je n'ai jamais dit que tu devais prendre peur. » rectifia t-il alors qu'il ouvrait la porte, marchait droit vers la poubelle afin de jeter la tige brisée qui était toujours dans sa poche puis s'approchait de la fenêtre afin d'ouvrir les volets. « Juste que tu comprendrais que... Que j'aurais dû finir à Sainte-Mangouste depuis longtemps... »

Il ne plaisantait pas le moins du monde et se rappelait de la conversation qu'il avait surpris entre ses parents et l'un de ses oncles alors qu'il devait avoir neuf ans. Ca faisait un moment que ses pouvoirs s'étaient déclarés et que le traumatisme causé par la violence de cette première véritable expérience avec la magie s'était profondément ancré dans tout son être, il venait de finir un crise d'angoisse pour une raison dont il ne se souvenait plus et s'était mis à ranger tout le salon avec une précision mécanique et maladive devant les yeux désespérés de ses géniteurs. Jusque là, il n'y avait eu qu'eux et Etalyrae pour avoir conscience des problèmes que cet événement avait pu déclencher chez le jeune garçon, et ils avaient bêtement espéré qu'il saurait se tenir en présence d'une tierce personne mais il leur avait bien fallu reconnaître que ça n'était pas le cas... Pas encore du moins, puisque son entrée à Poudlard l'avait obligée à apprendre à se contrôler en permanence, ce qui n'avait pas été une mince affaire. L'homme, loin d'être moqueur ou amusé par le comportement de son neveu, leur avait très sérieusement conseillé de l'envoyer un moment à l'hôpital, ne serait-ce que pour avoir l'avis d'un spécialiste sur la question, avant qu'il n'entre à l'école, certain qu'ils pourraient trouver une solution pour le libérer de ses pulsions visiblement incontrôlables à en croire la panique et l'empressement qui avaient été sien avant qu'il ne fonde sur le moindre objet mal placé... Ils avaient purement et simplement refusé, déclarant que ce serait une honte pour une famille comme la leur que d'admettre avoir un enfant cinglé et que ça n'était pas si dramatique s'il jouait les elfes de maison de temps en temps. Bien évidemment, ils savaient pertinemment que ça n'avait rien d'exceptionnel et que leur fils passait le plus clair de son temps enfermé au deuxième étage pour éviter de se rendre compte du « désordre » du reste de la maison et qu'il faisait des crises de panique inquiétantes pour des détails qu'il semblait être le seul à voir. Les choses ne s'étaient pas arrangées avec le temps, et même s'il parvenait à se contrôler plus ou moins, c'était toujours pire quand il finissait par se laisser submerger par ses démons intérieurs...

« Bref... Fais comme chez toi. »

Il avait fini de replier convenablement les volets contre la façade de la bâtisse et s'était tourné à nouveau vers la rouquine, adossé contre la fenêtre ouverte. C'était la toute première fille à entrer ici, et, dans d'autres circonstances, il en aurait certainement été choqué, à deux doigts de la flanquer à la porte... Là, à défaut de lui paraître normal, il savait que ça n'était pas si dramatique que cela et il s'autorisa même à lui sourire, un peu mal à l'aise malgré tout. Son regard sombre finit par balayer la pièce, qu'il n'avait pas vue depuis plus de six mois. Le ménage était correctement fait, Biela ayant fini par se plier à ses exigences au fil des ans et rien avait bougé depuis la dernière fois. Callie allait certainement se demander un peu où elle était tombée... Son lit était fait au carré de telle manière qu'aucun pli ne soit présent sur les draps, son oreiller reposant bien au milieu de sa tête de lit. Le tapis suivait les lattes du parquet, coupant également deux d'entre elles, et était posé de façon à ce qu'il soit au centre de la pièce, presque au centimètre près. Les rideaux utilisaient le montant de la fenêtre comme axe de symétrie et comptaient exactement le même nombre de plis. Mais ça n'était pas réellement ce qui trahissait le plus ses troubles maladifs puisqu'on pouvait éventuellement penser qu'il n'en était pas l'auteur. Sur tout un pan de mur se tenait sa bibliothèque, où les livres étaient rangés selon un ordre qu'il devait être le seul à comprendre qui mêlait la taille des livres – il ne fallait pas qu'un grand se retrouve au milieu de deux petits – les titres, les auteurs et les maisons d'éditions, tous étaient enfoncés au maximum sur leur étagère afin de n'avoir qu'une seule et interminable tranche. Son bureau était soumis au même régime puisque sa plume était parfaitement parallèle au mur, et les cartes du ciel qui étaient encadrés et accrochés au dessus de celui-ci avaient été soigneusement alignées tant entre elles qu'avec le meuble qu'elle surplombaient. Tout, absolument tout, jusqu'au jeu d'échecs que Marlow lui avait fait et offert pour Noël alors qu'ils se tournaient innocemment autour quelques années plus tôt, avait subi les manies du jeune homme... Si les meubles n'avaient pas été aussi datés, le tapis et la tapisserie aussi ringards – il ne les avait jamais changé en dix-sept ans et il soupçonnait ses parents de ne pas avoir refait la décoration depuis qu'ils avaient emménagé – la pauvre Poufsouffle aurait pu se croire dans une pièce témoin, tout droit tirée d'un magazine, tant l'ordre et la propreté frôlaient la perfection. Tant et si bien qu'on peinait même à imaginer que quelqu'un puisse vraiment vivre ou avoir vécu ici...


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Message(#) Sujet: Re: [ANNÉE 2020 - 2021] Boom boom boom boom, I want you in my room. – TERMINÉ [ANNÉE 2020 - 2021] Boom boom boom boom, I want you in my room. – TERMINÉ EmptyDim 26 Juil - 20:19

La jeune femme n'était pas franchement douée pour communiquer avec les autres et elle avait naïvement pensé que sa première rencontre avec Jesse et ce qui s'en est découlé ensuite allait lui permettre de s'exercer. C'était ce qu'elle faisait mais avec un succès plutôt moindre. Il était doué pour mettre l'attention sur elle, et elle pour subir la décision du jeune homme. Ce n'était pas si déplaisant, parler d'elle ne pouvait pas lui faire de mal mais elle ne pouvait pas considérer ça comme une franche réussite non plus, si elle n'apprenait qu'à se concentrer sur elle et pas à montrer son intérêt pour les autres, elle ne risquait pas d'améliorer ses relations. Ce n'était pas certes un drame mais en tant que capitaine il lui semblait quand un même un peu important de se débrouiller à peu près bien quelque soit la personne en face et peu importe le sujet. Elle doit inspirer confiance et ne pas donner envie de fuir les autres élèves comme elle avait eu l'impression de faire l'année passée. D'aussi loin dont elle se souvenait, les élèves de Poufsouffle n'avaient jamais étaient très nombreux à postuler et donc rien ne pouvait lui permettre de rejeter toute la faute sur elle mais elle avait envie de changer cette tendance l'année prochaine. Elle avait eu quelques bons échos déjà, ça la rassurait en partie, il le fallait bien parce qu'elle n'était pas certaine que l'effectif actuel reste tout à fait le même. Voir Emrick même durant les entraînements ne lui plaisait que moyen, cependant elle ne pouvait pas affirmer qu'elle le mettrait à la porte de l'équipe si elle n'était pas sûre de pouvoir compter sur d'autres joueurs d'au moins le niveau du garçon. Il y avait quand même de l'enjeu derrière cette journée, ça allait indirectement un peu plus loin que sa relation avec Jesse même si c'était pour l'instant sur quoi elle s'attardait le plus.

« Classe ? Sérieusement...? J'avoue que je n'en sais trop rien. C'est habituel, surtout. C'est le cas de mon père et de ma sœur, notre elfe porte le nom d'une comète... Ca a l'air un peu obsessionnel, en fait, en y repensant. »

L'image de l'elfe de maison s'imposa à nouveau dans l'esprit de la rouquine, la pauvre n'avait pas pu non plus échapper à cette habitude que les McDermott semblait avoir prise après donné naissance à leurs jumeaux. Callie croyait deviner une raison potentielle pour avoir fait ce choix là en particulier, des noms d'étoiles ça surprend, c'est compliqué mais ça donne un genre, peut-être que c'était pour que leurs enfants imposent le respect. C'était tout de même assez risqué d'opter pour un choix aussi spécial, heureusement qu'ils avaient pensés à donner un deuxième prénom au cas où le premier ne conviendrait vraiment pas aux enfants. C'était ce qui semblait s'être passer avec le brun, l'obsession de ses parents avaient d'avoir quand même des limites, ils avaient l'air de deux grands malades – comme la plupart des pro sang-purs – mais peut-être qu'ils n'étaient pas les pires. C'était rassurant de se le dire déjà, ne serait-ce que pour son ami qui n'apprécierait sûrement pas que la jeune femme voient ces géniteurs comme les montres les plus horrible de la communauté sorcière parce que même si ils l'avaient renvoyés de chez eux, il devait quand même garder un minimum d'attache avec eux, c'était quand même ses parents et peu importe ce qu'ils en diront, ça le resterait par le sang tout au long de leurs vies. La Poufsouffle osa soutenir le regard du jeune homme un peu plus longtemps que ce à quoi elle l'avait habitué aujourd'hui en espérant pouvoir découvrir une réponse dans ses yeux, en vain. Soit elle n'était pas douée tout simplement, ce qui allait de faire avec le fait qu'elle est du mal à comprendre les gens, soit c'était parce que Jesse savait très bien caché ses sentiments. L'air indifférent qui habitait souvent son visage rendait cette option tout aussi envisageable que la première.

« Et ta mère, son prénom a t-elle un rapport avec un truc en particulier ou cette manie de donner des noms par rapport à des choses n'a touché que ton père, ta sœur et toi ? »

Quant à être dans le manoir de ses parents, autant continuer sur leur lancée et en apprendre plus sur eux, d'autant plus que la jeune femme préférait plus les connaître par le biais de ce que Jesse pouvait lui raconter à leurs sujets que de les voir en vrai. Apparemment, le restant de la famille serait absente toute la journée, revenant bien assez tard pour leur laisser largement le temps de prendre les affaires du jeune homme et de décamper pour ne plus jamais remettre les pieds ici. Callie espérait vraiment qu'il n'y aurait aucun changement de dernière minute comme un oubli d'affaires ou bien le regret soudain de ne pas dire au revoir convenablement à Jesse. Bien sûr, ça serait bien pour lui mais comme il avait invité la rouquine et que sa légitimité à être une sorcière serait contestée ainsi que celle de pouvoir mettre les pieds ici, les événements risqueraient de mal tourner. Peut-être qu'elle se faisait de fausses idées mais du peu qu'elle avait déjà entendu à leurs sujets, elle ne les imaginer pas très compréhensifs pour l'occasion. Les tableaux accrochés aux murs ne faisaient que confirmer son impression. Elle ne savait pas trop si c'était des ancêtres de la famille ou bien des sorciers importants mais peu importe la réponse, sans doute des personnes qui partageaient les même idéologies que celle des parents de Jesse, sans doute la raison pour laquelle elle avait l'impression que dans les regards peints elle lisait de la haine à son égard. Si elle ne savait pas quoi en déduire en regardant fixement les pupilles du jeune homme, il y a des messages qui passaient vraiment bien. Trop bien même. Un frisson parcourut le long de sa colonne vertébrale et elle accéléra le pas pour ne pas risquer de perdre le jeune homme.

« Si tu veux, je... euh... je pourrais t'aider à te repérer... Dans le ciel, je veux dire. Je sais bien que ça nous obligerait à nous voir un soir et que tu rentrerais affreusement tard, et qu'on devrait quitter tant Londres que Glasgow parce qu'on n'y verrait rien à cause de la pollution atmosphérique et lumineuse mais peut-être que... euh... »

Surprise, le regard de la jeune femme se posa à nouveau sur le garçon comme si il avait dit une énormité si absurde que même elle s'en était aperçue. Ou alors comme si il avait changé de couleur de peau en une fraction de seconde. Pourtant, il était toujours le même, il avait juste dit ce que pensait tout bas Callie dans sa tête. Pourtant, elle était certaine de l'avoir penser et non pas murmuré ce qui aurait pourtant justifié qu'il lui fasse cette proposition juste après qu'elle s'en soit fait la remarque. Elle se répéta en boucle que ce n'était qu'une coïncidence et non pas un don spécial du jeune homme pour lire dans les pensées des gens autour du lui. Elle espérait vraiment que ça n'était pas le cas et elle comme elle ne vit pas de sourire amusé sur un coin des lèvres de Jesse, elle se persuada un peu plus que ce n'était véritablement qu'un tour du hasard. Un mauvais tour, le lieu avait déjà tendance à lui faire un tout petit peur il n'y avait vraiment pas besoin d'en rajouter, ce serait vraiment bête de tout gâcher en prenant ses jambes à son cou, surtout maintenant alors qu'elle se disait – sûrement à tord – qu'elle avait peut-être ses chances avec Jesse. Le moment était très mal placé pour se faire la remarque et sa rupture officielle avec Emrick ne datait pas tant que ça, mais au diable son ancien meilleur ami qui l'avait très mal considéré ces derniers temps, et pareil pour ces vilains tableaux qui semblaient vouloir lui faire comprendre qu'elle était la pire erreur que l'espèce humaine ait pu voir. Ce n'était pas non plus de sa faute si le changement brutal de comportement de Jesse sous-entendait quelque chose. Elle n'était pas experte mais elle avait plus ou moins appris à se méfier des changements d'attitudes des uns et des autres – encore un des nombreux conseils un peu foireux et pas tout toujours sûr de sa meilleure amie – et si elle comprenait bien, ça voulait dire que cette proposition n'avait rien d'habituel pour le jeune homme mais qu'il y tenait, peut-être justement parce qu'elle lui plaisait. C'était trop beau pour être vrai, et trop juste pour qu'elle puisse ne pas s'être trompé, on ne devient pas une professionnelle du décodage de comportement en un seul essai.

6]]« Je veux bien. »[/b] Répondit-elle en essayant de cacher son enthousiasme. « On pourrait même venir un peu plus tôt et amener un pique-nique ? » Se sentit-elle obligée de rajouter. « J'aime bien passer du temps avec toi. » Conclût-elle alors que ses joues changèrent de teinte en quelques secondes à peine.

C'était un peu gênant mais en même temps, le seul truc qu'elle avait trouvé pour rendre crédible qu'elle accepte une seconde fois en l'espace de quelques semaines d'accepter de le suivre aveuglément dans un endroit dont elle ignorait tout alors qu'elle ne connaissait pas plus de choses sur lui. Entre la dernière fois où il lui avait fait une proposition de ce choix et aujourd'hui, il y avait un peu de changements et elle pouvait paraître un peu moins inconsciente et naïve. Elle avait appris son premier prénom, que sa famille – ses parents en tout cas – avaient une obsession pour l'astronomie, avait vu une partie du manoir familial et allait bientôt voir sa chambre. Mine de rien, elle considérait qu'il y avait une nette différence avec la dernière fois, c'était déjà pour eux alors qu'ils étaient tous les deux des pas doués en relations sociales. Il en aurait été autrement, peut-être elle aurait pu dire qu'ils se débrouillaient minablement mais là, elle n'avait pas envie de se rabaisser alors qu'elle était même plutôt fière d'elle. Même si c'était surtout pour se donner une bonne raison d'accepter la proposition du brun, Callie pensait sincèrement ses paroles, du début à la fin. Certes, elle avait parlé de manger un bout sans vraiment trop réfléchir à ce qu'elle disait mais sinon, elle avait été honnête, son enthousiasme vraiment trop mal dissimulé à son goût avait sans doute servit de preuve pour le jeune homme si jamais il avait pensé à un moment douter de la rouquine. Trop d'émotions provoquées en elle pour juste deux phrases, elle sauta donc sur l'occasion de changer de sujet dès qu'elle se proposa. Elle ne se débrouilla pas vraiment mieux, peut-être encore un peu troublée par les dernières minutes mais elle sentait qu'elle se calmait au fur et à mesure.

« Il n'y a pas de jolis surnoms, vraiment ? Il me semblait pourtant t'avoir entendu en commencer un... Non ? »

Elle ne savait plus qui maudire, lui pour avoir retenu qu'elle allait proposé quelque chose ou elle pour avoir eu la bêtise de ne pas réfléchir avant de parler mais seulement au milieu de sa phrase. Décidément, dès que quelque chose de bien semblait se mettre en place il fallait qu'elle rende les choses compliquées, pourtant la question à laquelle elle avait du répondre n'était vraiment pas compliquée, niveau primaire et encore... C'était pas bien dur qu'elle n'avait qu'un seul prénom, que c'était Callie et c'est tout, point barre et on passe à autre chose. Mais bien sûr, il fallait qu'elle se piège même là où il n'y avait aucune raison. Ce n'était même pas la peine de chercher une raison potable pour accuser Jesse, elle était la seule fautive et ce n'était pas contestable. Elle était tout simplement stupide, elle ne voulait pas donner raison à ceux qui le pensaient mais pour le coup, elle ne pouvait pas nier l'être. Elle refusait de penser qu'elle l'était tout le temps mais quand Jesse était dans les parages, elle régressait. Parce qu'elle ne savait pas se maîtriser, et non parce qu'il avait la bêtise d'être là. En même temps c'était chez lui et c'était elle qui avait accepté de l'accompagner. Maintenant qu'elle avait pris conscience de ce qui l'avait poussé à venir lui rendre visite les trois quarts du temps, elle était plus maladroite que jamais, c'était bien beau de pouvoir se comprendre mais si après ça devait l'empêcher de se comporter moins naturellement, elle était tout de suite moins d'accord.

« Non, j'allais dire une bêtise. Tu sais quand on répète deux fois la même syllabe pour faire un surnom, ben voilà j'ai pensé à ça mais c'était nul...Heureusement que que personne ne me donne des surnoms. »

Elle avait largement dépassé l'âge de rire bêtement en entendant « Caca » mais c'était plus fort qu'elle, elle n'avait pas su le dire, sans doute parce que ce mot faisait gamin, pas beau et qu'il n'avait pas sa place dans un endroit aussi majestueux que le manoir des McDermott. Oui, tout était sombre là-dedans et lui donnait un peu la chair de poule – surtout les tableaux – mais elle devait reconnaître que ça en imposait et que c'était beau quand même. Un tel mot n'avait pas sa place dans un lieu du genre, même le sous-entendre l'avait fait se sentir profondément ridicule, elle avait vraiment le don de s'enfoncer auprès du jeune homme et devait plus lui faire pitié qu'autre chose. C'était une raison bien plus valable que les autres pour expliquer sa gentillesse envers elle. Il fallait qu'elle mette ça au clair plus longtemps, si elle a bien une chose qu'elle ne supportait pas que les gens pensent en la regardant, c'était bien la pitié. Le reste lui importait peu, mais ça non, ça ne passait pas, elle n'avait normalement rien pour provoquer cette idée chez les gens, là c'était juste une exception et elle espérait que c'était qu'une impression, que Jesse n'était pas encore arrivé à la considérer de cette manière même si il y avait toutes les raisons de le faire. C'était pas seulement en s'habillant décontractée qu'elle allait le convaincre qu'elle était une fille cool qui valait la peine de connaître et de donner une chance. Elle était en train de tout ruiner, elle en était persuadée, pourtant ça avait si bien commencé quand il lui avait dit la trouvé jolie. Et elle se détestait plus encore que son esprit ne cesse de faire la girouette, pensant un coup qu'elle gérait, l'autre qu'au contraire, elle se plantait contrairement. Finalement arrivé devant la chambre du brun apparût comme un moyen de s'en sortir enfin.

« Je n'ai jamais dit que tu devais prendre peur.  Juste que tu comprendrais que... Que j'aurais dû finir à Sainte-Mangouste depuis longtemps... »

Certes, Callie avait peut-être un petit peu interprété les propos du jeune homme à sa manière, n'empêche la manière dont il avait de parler de sa chambre n'indiquait pas que ça soit l'endroit le plus chouette du monde. Pour lui c'était sûrement très correct, mais pas pour les autres semblait-il croire, peut-être étais-ce parce que jusqu'ici, il avait toujours eu des retours négatifs ? La jeune femme voulait bien être celle qui ferait un commentaire positif pour une fois, à l'inverse des autres gens qui ont été invités à pénétrer dans la pièce, mais quand elle entra, elle eut beaucoup de mal à cacher sa surprise. Au moins, maintenant elle comprenait mieux pourquoi il lui disait être maniaque et jusqu'à quel degrés ça pouvait aller, c'était la première fois qu'elle voyait une chambre aussi bien rangée et elle n'aurait pas cru possible qu'une chambre puisse être un jour aussi impeccable. Enfin si, si la personne y résidant n'y logeait plus mais à entendre parler le jeune homme, ce qu'elle avait sous les yeux était l'état dans laquelle se trouvait la chambre même quand il habitait encore dans le manoir. C'était assez surprenant, bizarre, stupéfiant, en fait elle ne savait pas quel mot utilisé pour décrire son impression, aucun mot ne lui semblait assez fort. Tout était si bien aligné, elle comprenait maintenant ce que signifiait avoir un lit au carré. Du moins, elle imaginait que le lit de Jesse était un excellent exemple pour illustrer cette expression.

« Tu peux venir quand tu veux pour ranger ma chambre. » Marmonna t-elle plus pour pour montrer sa stupéfaction que pour réellement l'inviter.

Enfin, elle n'était pas non plus totalement contre pour qu'il vienne passer une journée à la maison, bien sûr elle ferait bien attention de vérifier les emplois du temps de chacun, en parti celui de sa mère et de sa cousine pour ne pas être dérangée ni subir des remarques désagréables ou des moqueries. Quoique, il était majeur du point de vue de la communauté sorcière, il pourrait sans doute lui rendre un petit service en rendant muette sa cousine pour au moins une paire d'heure, et là encore elle se trouvait gentille de viser aussi peu de temps de silence. Mais c'était peu probable qu'il vienne, si il était maniaque à ce point, il détesterait sûrement la chambre de Callie pour être aussi mal rangée et la jeune femme en personne pour être aussi organisée. C'était une mauvaise idée et avec beaucoup de chance – parce qu'elle n'avait pas beaucoup l'habitude d'en avoir aujourd'hui – il n'aurait rien entendu, voir il ne trouverait pas intéressant de donner suite aux propos de la rouquine. Il ne manquerait rien sinon une bonne crise facilement évitable, parce que très honnêtement, il n'y avait pas grand chose à faire là-bas. Si, peut-être faire un tour dehors mais rien de très exceptionnel ne les attendait et à l'intérieur de la maison, le seul truc qui devait être passionnant, pour un adolescent normal en tout cas, ça devait être la dernière console à la mode chez les jeunes moldus. Un truc auquel Callie ne touchait quasiment jamais, ça appartenait à sa cousine et les seules fois où elle y avait touché, c'était quand ils se faisaient des parties en famille ou bien quand sa mère l'avait presque supplié pour savoir ce que c'était et comment ça marchait.

« Bref... Fais comme chez toi. »

Dans sa chambre, la jeune femme se serait jetée sur son lit sans faire de cérémonie, là c'était différent, d'abord elle n'était pas chez elle et même si elle voulait s'y asseoir dessus, elle craignait de faire trop de plis qui provoquent l'hystérie chez le jeune homme. Ou peut-être pas un truc aussi grave mais elle craignait qu'il se précipite dessus pour les enlever et ne la chasse. Non, finalement elle allait rester debout, ça irait très bien, ça serait aussi plus facile pour l'aider à faire ses affaires bien qu'elle n'était pas sûre d'oser toucher à quelque chose de peur de le faire mal. Cette chambre, elle l'a voyait limite comme un trésor ou une œuvre d'art auquel il ne fallait pas toucher au risque de provoquer une conséquence horrible. C'est dire qu'elle n'osait pas encore bougée. Pourtant, si elle ne faisait que marcher sans rien toucher, elle ne devrait pas faire de boulette, Jesse l'avait fait le plus normalement sans que l'ordre de sa chambre ne soit mis à mal. Enfin, il lui paraissait vraiment dur de faire comme chez elle, elle était pas là pour se transformer en le pire boulet de la galaxie et il avait sans doute mieux à faire que de s'arrêter toutes les trente secondes pour remettre en place quelque chose qui restait ici et qu'elle avait bouger. Fallait-elle qu'elle sorte et qu'il était trop poli pour le lui demander ? Chaque étape de leur journée était sujet à se poser pleins de questions et ce n'était pas encore fini.

« Je vais pas sagement m'installer dans un coin et te regarder faire, non ? Tu veux peut-être que je t'aide ? »

C'était risqué, elle le savait, mais elle avait aussi peur d'être inutile et de devoir rester dans un coin à le regarder faire. Peut-être qu'il voulait prendre son temps, parce que c'était la dernière fois qu'il remettait les pieds ici ou alors il ne serait pas contre d'aller plus vite à deux pour diminuer le temps du supplice. Elle tentait et puis il lui dirait de toute façon, ça dépendait plus de lui que d'elle...
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Dashiell Dashner

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Pendant une seconde, Jesse avait l'impression d'avoir bien fait de lui avoir demandé de l'accompagner ici, comme si cette parenthèse hors des murs du Chemin de Traverse aussi étrange puisse t-elle être avait un effet positif sur leur relation et, la seconde d'après, il regrettait de tout son être d'avoir été assez stupide pour avoir une telle idée. Il ne savait plus à quel saint se vouer, pire encore que toutes les fois où ils avaient bien pu se voir. Il était convaincu de tout et son contraire et voulait au moins la même chose. Il était prêt à faire tous les efforts du monde mais avait la conviction qu'ils ne serviraient jamais à rien, ne souhaitait rien de plus que de faire une multitude de pas en avant tout en croisant les doigts pour faire marche arrière. Il n'avait jamais été le garçon le plus facile à comprendre et avait parfois tendance à se perdre lui-même dans les méandres de ses contractions intérieures mais il fallait bien reconnaître qu'aujourd'hui, ça avait dépassé tout ce qu'il avait bien pu connaître jusque là. Il n'avait pourtant pas à chercher bien loin pour savoir d'où lui venait cette attitude déstabilisante puisque la source de tous ses maux marchait à quelques pas de lui, sans sembler se douter un instant de l'état dans lequel sa simple présence pouvait bien le plonger. Comment l'aurait-elle pu, de toute façon ? Il s'était appliqué depuis des semaines à feindre l'indifférence, à garder un air enjoué en la voyant sans pour autant laisser transparaître le désastre émotionnel qui était le sien dès que la clochette de Fleury et Bott tintait. Ca amusait d'ailleurs beaucoup sa collègue qui, après l'avoir vu lever la tête à chaque client dans l'espoir de voir le visage de la rouquine se dessiner enfin, le surprenait à faire semblant de ne pas l'avoir attendue une seule seconde, bien trop occupé pour songer à sa venue imminente. Il était convaincant, dans ce rôle-là, peut-être un peu trop en fin de compte... Elle ne devait pas imaginer une seule seconde qu'il tenait véritablement à elle et qu'il se levait presque chaque matin en espérant bêtement qu'elle passerait le voir.

« Et ta mère, son prénom a t-il un rapport avec un truc en particulier ou cette manie de donner des noms par rapport à des choses n'a touché que ton père, ta sœur et toi ? »

C'était étrange d'entendre Callie s'intéresser véritablement à sa famille, même s'il ne s'agissait que du prénom de sa mère. Même à Poudlard, il avait toujours été plutôt évasif sur ses parents, il se contentait de rappeler à qui voulait l'entendre qu'il était le digne descendant d'une famille de Sang-Pur et que leur compte à Gringott's lui permettait d'avoir absolument tout ce qu'il désirait, du reste, il n'avait jamais eu à s'étendre sur le sujet puisque la majorité des familles issues de Serpentard se connaissaient, et que les autres maisons ne méritaient forcément pas autant d'attention... Par la suite, il avait surtout craint qu'on finisse par se rendre compte de ce qui se passait derrière les portes closes du manoir, de la pression paternelle à la limite de l'insoutenable et du mariage forcé, tout ce qui avait fait sa vie pendant plusieurs années. Le jeune homme tourna machinalement la tête vers sa camarade, elle observait les tableaux accrochés aux murs, tableaux auxquels il ne faisait plus attention depuis des années. Au début, sa mère leur rappelait les noms et les faits marquants de chacun de leurs ancêtres quand elle les raccompagnait jusqu'à leurs chambres, comme s'il fallait à tout prix qu'ils puissent comprendre pourquoi ils devaient être fiers de leurs origines, et puis avec le temps, ils avaient fini par faire le chemin tout seul et les explications avaient disparu. Aujourd'hui, il aurait été incapable d'en rappeler la plupart, ça ne l'avait jamais particulièrement intéressé. Peut-être que s'il ne s'agissait pas de pro sang-purs ridicules, il aurait été en mesure de s'en souvenir, de voir un intérêt à faire partie de leur descendance mais ça n'était absolument pas le cas. Il s'en fichait éperdument et ça n'était plus que des portraits affreux qui décoraient tristement chez lui. Comment s'était-il débrouillé pour être aussi différent des siens ? Il n'avait jamais compris... Pourtant, tout le monde s'était toujours efforcé de lui offrir une éducation élitiste, dans les plus pures traditions sorcières, de lui expliquer pourquoi les moldus n'étaient que des êtres nuisibles – parce qu'on avait bien compris que le lui répéter ne suffisait pas et qu'il lui fallait davantage qu'un simple bourrage de crâne pour admettre l'évidence – mais rien n'avait véritablement marché. Etalyrae, en revanche, s'en était toujours sortie à merveilles... Il n'y avait rien qui avait différé dans leur éducation, ils avaient reçu exactement la même, toujours ensemble ou presque durant les premières années de leur vie... Le problème venait donc de lui. Pouvait-il seulement le voir comme un problème aujourd'hui ?

« Ma mère s'appelle Artemis. Déesse grecque de la chasse et... associée à la Lune. C'est une affaire de famille, je crois. »

Il haussa légèrement les épaules, plus très sûr de pouvoir se considérer comme faisant partie de ladite famille. Son regard le mit néanmoins mal à l'aise même s'il n'en fit rien savoir, se contentant de le soutenir du mieux possible. Il devait bien avouer que sa mère méritait le nom d'une déesse, même s'il ne se souvenait pas le lui avoir dit un jour, il l'avait toujours trouvée extrêmement belle et il était presque dommage qu'Etalyrae ne lui ressemble pas davantage. C'était à ne pas comprendre ce qu'elle pouvait bien faire avec un homme comme son père. Bien sûr, si elle avait eu le choix, il ne se doutait pas un instant qu'il n'aurait eu aucune chance avec elle, elle pouvait prétendre à beaucoup mieux et ne se serait probablement pas gênée pour en profiter. Mais encore une fois, les traditions et la volonté de voir perdurer une lignée à la pureté parfaite avait eu raison des prétentions de sa pauvre mère. Elle ne s'en était jamais plainte, pas à ce qu'il en savait en tout cas, brave petite sorcière... Qu'elle allait lui manquer, elle aussi... Voir sa silhouette fine et élancée se dessiner au bout d'un couloir, sa voix douce et posée qui n'allait pas avec la froideur que sa personnalité renvoyait retentir dans le salon ou soutenir son regard clair étonnamment approbateur quand il lui faisait le récit détaillé de l'avancer de son programme de révisions les rares fois où il avait le temps de s'entretenir avec elle. S'il avait toujours vu son géniteur comme une sorte de tortionnaire, il avait toujours eu un respect immense pour sa mère. Ca ne l'avait pas surpris d'apprendre qu'il avait eu un retour de conscience le soir de Noël quand il avait plongé par mégarde ses yeux dans les siens et savait que c'était la peur et la déception qu'il y avait lu qui l'avait poussé à suspendre son geste sans que personne n'ait eu à intervenir. S'il avait toujours recherché l'approbation et la fierté paternelle en s'accommodant à la longue de ne pas l'obtenir, il n'avait jamais supporté voir la déception se peindre sur les traits de sa génitrice...

« Je veux bien. On pourrait même venir un peu plus tôt et amener un pique-nique ? »

La Poufsouffle n'avait pas semblé entendre qu'il était finalement revenu – une fois encore – sur ses pas et avait reconnu que c'était une idée idiote, et il ne put s'empêcher de s'en sentir vaguement soulagé. Elle voulait bien... Elle voulait bien partir il ne savait pas où, en pleine nuit, pour regarder les étoiles. Ca faisait deux fois qu'elle acceptait de le suivre sans raison et sans information. Il ne savait pas vraiment comment interpréter cela, normalement elle aurait dû le remercier distraitement d'avoir proposé son aide et décliner gentiment l'invitation en expliquant que sa mère ne voulait pas qu'elle rentre tard ou qu'elle n'avait pas très envie de quitter Glasgow de nuit, n'importe quoi qui ne remette pas officiellement en doute la confiance qu'elle paraissait lui porter mais qui lui évitait toutefois d'avoir à faire cette sortie idiote. Mais non, elle avait accepté. Sans la moindre hésitation, une fois encore... Et pire que cela, elle semblait même prête à prévoir une véritable soirée en sa compagnie. Etrangement, ça lui donnait presque l'impression que ça puisse être un « vrai » rendez-vous, rien à voir avec les entrevues du Chemin de Traverse ou ce déménagement. Son estomac se noua et une douleur agréable se diffusa dans tout son corps tandis qu'il hochait vaguement la tête. Pourtant, l'idée même du pique-nique avait tout pour lui déplaire. Il n'avait jamais tenté quoi que ce soit dans le genre mais se poser dans l'herbe, même sur une couverture, pour prendre un repas ressemblait à tout ce qu'il pouvait détester d'ordinaire. Ses camarades de maison avaient dû imaginer qu'il avait des troubles alimentaires tout au long de sa scolarité parce qu'il n'était pas rare d'avoir à faire à son absence au déjeuner et/ou au dîner tant la perspective de se salir ou que quelqu'un renverse quelque chose lui paraissait insurmontable. Bien plus en tout cas que la sensation de faim à laquelle il avait fini par s'accommoder. Chez lui, il se comportait normalement et prenait normalement ses repas, quitte à les interrompre pour aller se changer en urgence ou changer la nappe mais là...? Son esprit lui hurlait que c'était stupide, qu'il valait mieux renoncer sur le champ à ce dîner en tête-à-tête mais il comprit un peu tard que ce complément d'information avait eu raison de toute logique et avait achevé sa prise de décision.

« Oui, c'est une bonne idée. »

Bien sûr que non, ça n'était pas une bonne idée, bien au contraire, il était même difficile de trouver plus mauvaise et pourtant, l'ancien Serpentard refusait purement et simplement de s'en rendre vraiment compte. D'un côté, elle semblait faire beaucoup d'efforts, ne serait-ce qu'en acceptant de l'accompagner un peu partout sans réaliser qu'elle pouvait pourtant se mettre en danger puisqu'elle ne savait rien de lui, alors il lui paraissait normal d'en faire également, et si ça devait passer par une soirée incroyablement angoissante et bien tant pis, il était prêt à l'affronter. Enfin... Normalement... Ca ne serait qu'une soirée et avec un peu de chance, il réussirait à se concentrer suffisamment sur autre chose, les étoiles par exemple ou ce qu'il aurait à lui raconter pour qu'elle finisse par repérer ces maudites constellations, pour oublier les conditions de leur rendez-vous. Ce mot résonna à ses oreilles comme s'il l'avait prononcé à haute voix et le fit frissonner une nouvelle fois. Ils projetaient réellement de se voir à nouveau alors qu'ils ne s'étaient pas encore quittés, comme s'ils avaient déjà conscience qu'ils se manqueraient d'ici-là. Non, c'était ridicule, il fallait décidément qu'il arrête de se comporter comme une jeune fille en fleur et remette un peu les pieds sur Terre. Elle avait accepté simplement pour ses cours d'astronomie, afin d'y voir un peu plus clair, et avait proposé ce pique-nique pour ne pas avoir l'air d'une opportuniste, rien d'autre. Rien d'autre... D'autant plus qu'elle lui avait raconté son histoire avec son ex-petit-ami dont il ne se souvenait plus du prénom, leur rupture récente et tout ce qui allait avec, alors ça ne servait à rien d'espérer quoi que ce soit. D'espérer...? Parce qu'il était vraiment en train d'espérer que leur relation puisse déboucher sur autre chose qu'une belle amitié ? C'était idiot. Ca ne lui ressemblait en rien. Qu'elle puisse lui plaire, d'accord, il était humain après tout, il pouvait bien se sentir attirer par une demoiselle, il n'y avait rien d'étrange à cela, qu'elle puisse le troubler au point d'accepter un dîner sur l'herbe, ça devenait plus problématique mais éventuellement pourquoi pas, mais il était tout simplement hors de question de se mettre à croiser les doigts pour qu'elle puisse ressentir quelque chose à son égard. Déjà parce que les espoirs vains n'apportaient rien et que, en plus, ce n'était pas le moment de s'engager dans une histoire quelconque alors qu'il avait déjà du mal à voir comment gérer sa vie sans qu'elle ne soit liée à celle de qui que ce soit...

« J'aime bien passer du temps avec toi. »

Le cœur du jeune homme loupa un battement alors qu'il n'osait pas se tourner vers la rousse de peur de lire dans ses yeux qu'elle n'en pensait pas un mot. Elle ne devait pas imaginer une seule seconde à quel point ça pouvait être réciproque... Elle illuminait avec une facilité déconcertante chaque journée dans laquelle elle apparaissait, comme un petit rayon de soleil privé dont il était le seul à profiter. Ses joues s'étaient teintées de rouge et il feignit de n'avoir rien entendu pour éviter de s'enfoncer. De toute façon, il y avait fort à parier qu'elle avait prononcé ces quelques mots uniquement pour expliquer pourquoi elle avait accepté à nouveau son idée idiote, rien de plus. C'était presque un peu cruel, en réalité, de lui laisser la possibilité de croire que c'était vrai... Bien sûr, rien ne lui disait que ça ne l'était pas mais il était définitivement temps d'arrêter les dégâts et de cesser de se comporter bêtement. Ils n'avaient rien en commun, strictement rien, peinaient à faire vraiment connaissance parce qu'il avait la fâcheuse manie de ne rien dire d'important à son sujet – et tant mieux d'ailleurs – et d'ici quelques jours, elle retournerait à Poudlard et ils ne se verraient sûrement plus. Il avait diverti quelques moments de son été, peut-être s'ennuyait-elle juste pour passer autant de temps sur le Chemin de Traverse, et cette histoire était sur le point de prendre fin, emportée par la rentrée. Il savait pertinemment que ça n'était qu'à moitié vrai puisqu'il passerait ses mercredis et samedis à Pré-au-Lard, à quelques pas à peine du château, et que s'ils devaient continuer à se voir, ils en auraient largement la possibilité, plus simplement encore que ça n'avait été le cas jusqu'ici, mais ça ne servait à rien d'entretenir des suppositions qui ne tenaient pas la route. Il avait de toute façon mieux à faire que de s'enticher d'une gamine... Ca sonnait affreusement faux en réalité, et ses tentatives de s'en convaincre se soldait immanquablement par un échec.

« Non, j'allais dire une bêtise. Tu sais quand on répète deux fois la même syllabe pour faire un surnom, ben voilà j'ai pensé à ça mais c'était nul... Heureusement que que personne ne me donne des surnoms. »

L'innocence qu'il lui avait souvent prêté depuis qu'ils s'étaient retrouvés devant le domicile de la Poufsouffle s'imposa à nouveau tant elle lui rappelait une enfant. C'était aussi désespérant qu'attendrissant. Il lui était difficile d'imaginer qu'elle puisse réellement avoir seize ans, et pourtant il fallait bien admettre qu'à quelques jours de la rentrée, il ne pouvait en être autrement. C'était une drôle de fille tout de même. Il ne savait pas si elle était en mesure de le remarquer mais les quelques « bêtises » dont elle avait pu le gratifier, qu'il s'agisse de celle-là ou de son enfoncement impressionnant juste avant, avait le don de le détendre. Loin des conversations sérieuses ou de l'impression d'enchaîner les faux pas, il parvenait presque à attraper un semblant de confiance qui ne lui appartenait pas et qui avait vite fait de disparaître aussitôt. Il n'avait jamais été très doué pour garder son assurance, il l'avait souvent feint, cachant ses faiblesses derrière une arrogance qui n'était pas difficile à croire, mais depuis de nombreux mois, même elle n'avait pas réussi à rester. L'insupportable gamin sarcastique au sourire suffisant qui était toujours quelque part dans l'ombre de Quick n'était plus qu'un lointain souvenir. Il n'arrivait même plus à savoir comment il avait réussi à jouer la comédie si longtemps, ni comment tout s'était effondré aussi vite. Il n'avait jamais eu de mal, pourtant, à garder le rôle cliché du Serpentard antipathique, il n'y avait que peu de personnes pour le remettre en doute, trop peu pour que le reste de Poudlard suive le mouvement en tout cas, il lui aurait été tellement simple de jouer le jeu jusqu'au bout... Jusqu'à la fin de sa scolarité... Ca aurait arrangé bien des choses. Il n'y aurait jamais eu de trahison, de rumeurs idiotes, il n'aurait probablement jamais été nommé préfet, n'aurait jamais cherché à sortir avec Marlow, ses relations parentales auraient été potables, Sainte-Mangouste ne lui aurait jamais ouvert ses portes et ce déménagement n'aurait jamais existé. Ca aurait arrangé bien des choses... Il lui aurait été simple de le croire et pourtant, à quelques heures de quitter définitivement le manoir familial, il n'en était plus convaincu. Il était libre, véritablement libre. Plus qu'il ne l'avait jamais été et plus que sa propre sœur ne le serait jamais. Il pouvait mener sa vie comme bon lui semblait sans que personne ne trouve à y redire, il n'y aurait plus jamais d'avenir tracé sans son accord ou de fille à se forcer à aimer. Il n'avait plus d'ordre à recevoir de personne et il pouvait envoyer valser toutes les règles stupides qu'on l'avait toujours forcé à respecter... Ca ne pouvait pas être une si mauvaise chose. Eprouvante, certes, mais pas mauvaise.

« Tu peux venir quand tu veux pour ranger ma chambre. »

Jesse sursauta, surpris par les paroles de la jeune femme. Le regard qu'il posa sur elle se faisait troublé, inquiet et dubitatif. Il ne savait pas comment le prendre, s'il s'agissait d'une moquerie de sa part, d'une réelle proposition ou d'une nouvelle preuve évidente de la maladresse qu'ils partageaient. Il s'était attendu à tout sauf à ça... Il aurait pu comprendre qu'elle se moque réellement, il en avait l'habitude avec son géniteur qui avait dû espérer qu'à force de le malmener il finirait par se rendre compte du ridicule de son comportement et qu'il changerait de lui-même – ce qu'il était bien incapable de faire – qu'elle fasse comme s'il n'y avait rien pour éviter de dire quelque chose de blessant sans le vouloir ou il ne savait pas trop quoi d'autres encore mais certainement pas à ce qu'elle envisage qu'il vienne jouer les elfes de maison dans sa chambre. Il ne put s'empêcher de se demander à quoi elle ressemblait, cette chambre de fille... Est-ce que l'air sentait aussi bon que celui qu'elle déplaçait en bougeant ? Il imaginait un papier-peint rose ou violet peut-être, des posters d'acteurs dont il ne savait rien, peut-être la bannière de Poufsouffle ou alors d'une équipe de Quidditch qu'elle aimait bien, une collection de peluches qu'elle gardait depuis qu'elle était enfant, une armoire trop petite pour contenir tous ses vêtements – c'était une fille après tout – et tout un tas de bibelots inutiles accumulés au fil des années mais qui avaient tous une valeur sentimentale forte et lui rappelaient des souvenirs merveilleux. En réalité, il n'avait pas la moindre idée de l'univers dans lequel elle pouvait bien évoluer... Il ne savait pas vraiment à quoi était censé ressembler la chambre d'une adolescente. La seule qu'il avait visité au cours de sa vie n'était autre que celle de sa propre sœur, et il n'avait pas réellement de souvenirs du lieu en lui-même. Il se souvenait de quelques numéros de Sorcière Hebdo sur une commode et de la lampe sur la table de chevet, du lit confortable et des crayons sur le bureau... Rien de plus. Rien qui puisse l'éclairer sur celle de la jolie Callie, malheureusement.

« Qu...quoi ? »

Le brun la fixa un instant, cherchant à savoir enfin si elle était sérieuse ou non avant de secouer doucement la tête, semblant chasser de son esprit ses propres réflexions. Il finit par quitter le bord de sa fenêtre pour s'agenouiller près de son lit et sortir d'en dessous une malle d'une taille ridiculement petite pour pouvoir contenir tout ce qu'il y avait dans sa chambre... Il semblait difficile de pouvoir y faire tenir ne serait-ce que les livres contenus sur une seule étagère de sa bibliothèque, pourtant il la tira jusqu'au centre de la pièce et l'ouvrit le plus normalement du monde, comme s'il y avait mille et un cartons prêts à recevoir toutes ses affaires. C'était l'un des nombreux bagages ensorcelés vendus par la société paternelle et dont il aurait dû s'occuper lui-même maintenant que ses études étaient terminées. Il n'avait jamais porté le moindre intérêt à cette entreprise ni à tous les objets qu'elle pouvait bien vendre et fabriquer, il ne supportait pas les vieux aristocrates sorciers qui servaient de clients ni les crétins à l'intelligence atrophiée qui se prenaient pour des employés alors qu'ils étaient tout juste bons à balancer des blagues salaces loin des oreilles du patron. Enfin... Il fallait reconnaître que cette valise était toutefois bien pratique, c'était toujours ça. Ca avait été l'un des rares bons côtés à être le fils du directeur, il avait pu se servir dans les stocks comme bon lui semblait sans que personne n'y trouve jamais rien à redire... Bon, d'accord, ça n'était certainement pas lui qui les aurait mené à la faillite étant donné que les accessoires de voyage, même haut-de-gamme, lui faisait ni chaud ni froid, il ne voyageait pas et n'avait même pas le balai sur lequel on était censé accrocher tous les machins qui encombraient les rayons de la boutique. Enfin, si, techniquement, il en avait un, son père n'avait jamais compris l'aversion qu'il pouvait bien ressentir pour ce moyen de transport et les difficultés qu'il avait à voler convenablement, donc il avait bel et bien sa propre monture qui se reposait bien sagement depuis des années dans son placard sans qu'il n'ait jamais pris la peine de grimper dessus rien qu'une fois. D'ailleurs... Est-ce qu'il était censé l'embarquer aussi, même si ça ne lui servirait jamais à rien ?

« Je vais pas sagement m'installer dans un coin et te regarder faire, non ? Tu veux peut-être que je t'aide ? »

Alors qu'il s'apprêtait à sortir sa baguette et à ordonner à toutes ses affaires de plonger d'elles-mêmes dans la malle ouverte, l'ancien Serpentard se ravisa. Un regard à l'horloge au-dessus de la porte lui apprit qu'ils avaient encore un peu de temps devant eux. C'était idiot, en quelques minutes à peine, tout pourrait être terminé et ils n'auraient plus qu'à quitter le manoir aussi vite qu'ils y étaient entrés mais... Ca signifiait qu'il n'aurait plus qu'à la raccompagner chez elle avant de rentrer au Chaudron Baveur, et cette idée ne l'enthousiasmait pas. Tout faire à la main était une véritable perte de temps, il en avait parfaitement conscience mais ça n'était peut-être pas si mal, pour une fois, de perdre du temps. L'ombre d'un sourire désespéré se posa sur ses lèvres alors qu'il s'approchait de son bureau et attrapait la photo de famille qui s'y trouvait, observant silencieusement les regards distants et indifférents des quatre sorciers qui s'y tenaient. Ils ne bougeaient pas réellement mais le flash qui éblouissait furtivement l'image prouvait qu'il s'agissait bien d'un cliché sorcier. Qu'est-ce que ça aurait pu être d'autre ? Son père avait une main posée sur son épaule et il se souvenait sans mal de la pression qu'il y avait exercé, comme un double physique de celle qu'il avait toujours exercé sur l'intégralité de son existence. Un nouveau soupir et le jeune homme balança le cadre dans la malle. Il disparut totalement de la vue des deux adolescents avant de s'écraser lamentablement au fond, probablement plusieurs mètres plus bas, dans un bruit de verre brisé. Contre toute attente, il ne sembla pas dérangé ni par le bruit ni par l'idée de tous ces éclats éparpillés. Ca n'avait pas d'importance. Après tout, c'était à peu près l'état dans lequel était sa propre vision de cette famille qui n'existait plus.

« Je veux bien. » déclara t-il en relevant les yeux vers elle. « Tu peux t'occuper des livres, si tu veux. Ne fais pas attention en les mettant dedans, ce serait trop difficile de tout placer correctement, c'est plutôt profond, t'as dû le comprendre... Je rangerai tout correctement en arrivant à l'USL. »

Il lui adressa un sourire qui signifiait clairement « je ne vais pas criser même si c'est le bazar » avant de reporter son attention sur son bureau, décrochant prudemment les cartes du ciel qu'il y avait au mur ainsi que les quelques autres cadres non loin de là. Il finit néanmoins par agiter sa baguette afin que le verre de ceux-ci ne finisse pas en morceau et les regarda disparaître à leur tour pour se poser tout en douceur. Il espérait que sa chambre sur le campus serait suffisamment grande pour qu'il puisse recréer en quelque sorte le cocon rassurant de celle-ci, mais il ne se faisait pas trop d'illusions. Il n'avait pas eu l'occasion de se rendre aux portes ouvertes mais se doutait bien que l'espace vital y était réduit tant que possible pour qu'un maximum d'étudiants puisse être logé sur place, ce qui était parfaitement normal d'ailleurs... Enfin, ses questions auraient bientôt des réponses puisque la rentrée n'allait pas tarder à arriver. Ce n'était de toute façon pas le moment de s'interroger sur le sujet, il avait tout de même mieux à faire. Le silence avait fini par s'installer sur leur duo, seulement rompu par le bruit des objets qu'ils déplaçaient et qui s'étalaient les uns sur les autres dans son bagage. Son bureau avait presque été totalement vidé lorsqu'il mit la main sur l'appareil photo que sa sœur lui avait offert l'an dernier et qu'il avait pris comme une preuve supplémentaire du fait qu'elle avait connaissance de son idylle avec l'ancienne Gryffondor. Il s'était contenté de le ranger, mal à l'aise, et ne l'avait plus jamais ressorti. Il n'avait jamais été utilisé. Sûrement parce qu'il n'avait jamais souhaité garder de souvenirs de ce qui s'était passé depuis ce dix-septième anniversaire. Sans trop savoir pourquoi, il remonta la mollette dans un grincement reconnaissable entre mille et attendit patiemment qu'elle se retourne vers lui – ou vers là où elle était censée déposer ce qu'elle avait dans les mains, plus vraisemblablement – et appuya sur le déclencheur avec un sourire satisfait.

« J'aime bien passer du temps avec toi. » répéta t-il prudemment alors qu'il rivait ses prunelles sombres dans les siennes, soutenant réellement son regard pour la première fois, tout en ignorant les couleurs que prenaient à nouveau ses joues. « J'crois que ça a été les plus belles vacances de ma vie... Et que tu ne dois pas y être pour rien... Mais je ne sais absolument pas comment on fait pour développer ce truc-là, ça va être drôle, tiens ! »

Il avait rapidement changé de sujet en sentant les battements de son cœur s'emballer à nouveau, et avait remonté derechef la pellicule avant de relever la tête vers la Poufsouffle, un peu mal à l'aise il fallait bien l'avouer. Les rayons de soleil qui entraient par la fenêtre ouverte et tombaient doucement sur elle donnaient à ses cheveux des allures de brasier, prenant toutes les nuances du feu. Il la dévisagea un instant, oubliant totalement ses bonnes manières tant il était subjugué par le spectacle un peu surréaliste que la beauté incendiaire de Callie offrait. Le soleil ne le savait pas – et elle ne devait pas le savoir non plus – mais il paraissait être l'un de ses principaux alliés, l'éclairant comme jamais. Jesse finit par reprendre ses esprits, souffla un « souris. » plus amusé qu'autoritaire et appuya à nouveau sur le bouton, immortalisant cet instant. Oui, finalement, des souvenirs comme ceux qu'il avait accumulés depuis deux mois valaient la peine d'être gardés pour de bon, ça ne faisait aucun doute...


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Ses propres mots l'étonnait, c'était assez étrange de s'entendre demander des informations au sujet de personnes qui ne l'apprécieraient jamais et dont la réciproque était tout aussi vraie, principalement parce que leurs idéaux étaient dépassés et les empêchaient de voir plus loin que le bout de leur nez, et qu'elle n'était pas assez folle pour se prétendre héroïne et essayer de leur ouvrir les yeux et le cœur vers une société actuelle plus ouverte. Ce n'étant pas pour eux qu'elle posait des questions, pas pour apprendre à connaître des pro sang-pur égoïstes et cruels, mais pour le jeune qu'elle accompagnait – pour qui elle avait le béguin aussi - parce que malgré tout ils étaient de la famille du jeune homme et que même si ils le chassaient de chez lui, le sang qui coulait dans leurs veines continuerait de servir de preuve incontestable. C'était important pour la jeune femme de l'entendre parler de sa vie, certes ce n'était là que de ses parents décidés à le renier jusqu'à la fin de leur vie et non des choses plus personnelles et propres au goût du jeune homme, mais c'était déjà ça de gagner et elle ne voulait pas s'en plaindre, seulement profiter de la confiance qu'il lui faisait à cet instant. Il lui semblait que rien ne pouvait lui faire plus plaisir, pas après avoir eu du mal à faire en sorte qu'il accepte d'être un peu plus bavard sur ce qui constituait sa vie – et dans le fond ce n'était pas elle qui l'avait convaincu – mais c'était faux, en elle s'était réveillée un nouveau souhait. Celui qui lui confie avoir des sentiments pour elle, du moins qu'il lui dise être intéressée au moins un peu par elle et ce qu'elle avait à lui offrir. Mais c'était dans un tout autre registre que celui du moment et Callie savait qu'avant de pouvoir prendre ses rêves pour des réalités, il lui fallait avant tout faire preuve de patience et savoir si réellement une histoire avec lui pouvait les mener quelque part. Elle ne pouvait douter de passer des bons moments avec lui, elle était toujours très heureuse en repensant aux moments passés ensemble et un peu triste quand il était l'heure de se quitter mais est-ce que tout cela avait un sens ?

« Ma mère s'appelle Artemis. Déesse grecque de la chasse et... associée à la Lune. C'est une affaire de famille, je crois. »

La jeune femme pinça les lèvres tandis que dans son esprit s'imposait un souvenir de l'été précédent. Elle ne sut pas ce qu'elle détestaale plus dans cette image, se voir avec son ancien meilleur ami alors que rien n'avait encore changé entre eux depuis leur rencontre ou bien de devoir se remémorer l'échec cuisant qu'ils avaient dû essuyer ensemble ? C'était dans un labyrinthe, une activité obligatoire à passer en duo, Emrick et elle s'était pas mal débrouillés sauf quand il s'agissait de répondre aux énigmes. L'une d'elle concernait les Dieux grecques et bien que ce soit une raison très peu valable, depuis la jeune femme avait une dent contre eux. C'était idiot, le dernier de leurs soucis même et elle en avait plus ou moins conscience, cependant apprendre que la mère de Jesse avait un prénom tirer de ces mythes n'allait rien arranger, elle avait encore moins envie de faire d'efforts pour lire au moins de qu'on en disait, pourtant quand elle avait fait des recherches une fois rentrée chez elle pour voir où son groupe avait fauté, ça lui avait parût intéressant. Elle grandirait plus tard, pas maintenant, pas pour ça, elle préférait se dire qu'elle avait encore une nouvelle raison de ne pas aimer les parents du jeune homme. Ca n''avait aucun sens, au fond elle le savait bien, mais si elle ne le gardait que pour elle, que ça soit logique ou non était un détail auquel elle n'accordait pas d'importance. C'était juste une raison de plus pour mépriser les pro sang-pur, il n'y avait qu'eux pour avoir la prétention de nommer leurs enfants avec des noms de Dieux, qu'ils soient grecques, romains ou même égyptiens. Peut-être se pensaient-ils comparables à eux, une telle arrogance ne l'étonnerait même pas.

« Je me demande bien ce à quoi on peut bien penser à donnant à son enfant le nom d'une Déesse de la chasse mais ça le mérite d'être un très joli prénom. »

Elle était bien forcée d'admettre que c'était un joli prénom même si il y avait sûrement plein de prétention derrière, que ce soit de la part de la femme en elle-même ou de ses parents. Les sangs-pur étaient vraiment des êtres à part, difficile de le nier et elle se demandait comment Jesse avait-il vécu de grandir dans cette atmosphère sans pour autant parvenir à ressembler aux membres de sa famille ? C'était sans doute encore un peu tôt pour lui demander, il avait accepté brièvement d'évoquer ses parents avec elle, indirectement en fait, plus pour parler de l'étrangeté du fait que leurs prénoms aient tous un lien avec l'astronomie que pour parler vraiment d'eux et ce n'était certainement pas le moment de se montrer passionnée par les personnes que peuvent être ses parents et même les autres membres de sa famille. Entrer plus dans les détails à leur sujet pourrait blesser le jeune homme, il avait tendance à garder un visage indifférent mais Callie était persuadée que certaines choses pouvaient faire vaciller ce masque, il fallait que ce soit important et quel autre sujet était plus important que la famille ? Pour elle, en tout cas c'était une évidence et si elle était à la place de Jesse, elle était quasiment certaine que ça ferait un bon bout de temps qu'elle aurait flancher, après c'est vrai qu'ils n'avaient pas été élevés de la même manière non plus. Elle tenta de déchiffrer son regard une nouvelle fois sans succès. Elle espérait que ça irait bien pour lui, que faire ses affaires définitivement ne lui ferait pas péter un plomb. Il vivrait sans doute mieux de ne pas se donner en spectacle et elle serait rassurée de le voir tenir bon, elle n'était pas certaine d'être super douée pour réconforter les gens, fallait voir comment elle se débrouillait avec January alors qu'elles étaient meilleures amies. C'était même pas la peine d'imaginer comment ça se passerait avec Jesse. Bien sûr, elle y mettrait tout son cœur mais cela suffirait-il vraiment. Le mieux encore c'était de ne pas penser au pire et de se concentrer sur le moment présent. Elle savait que son commentaire était vraiment inutile mais elle souhaitait lui montrer qu'elle s'intéressait à lui, pas forcément à sa famille à proprement parler mais en ce qui consistait son identité, en partie, parce qu'un prénom ce n'est pas rien c'est une des bases de l'existence de quelqu'un. Callie espérait qu'elle ne fonçait pas dans le mur en cherchant à montrer ouvertement son intérêt, c'était ce qu'elle faisait une fois sur deux et c'était encore un taux de réussite un peu trop moyen à son goût. Heureusement que la suite de leur discussion la persuada de marquer des points.

« Oui, c'est une bonne idée. »


Ne serait-ce que regarder les étoiles tout en discutant et en espérant en apprendre un peu plus elles consistait déjà à passer un assez long moment ensemble. Qu'il lui fasse cette proposition, c'était très clairement une aubaine pour elle mais il avait fallût qu'elle fasse l'insatisfaite et demande plus. Un instant, elle eut un peu peur que ça suffise à ce que le jeune homme revienne sur sa décision, considérant que la rouquine lui en demandait beaucoup, mais il n'en fût rien. Il aurait pu aussi se contenter de rester uniquement sur son idée de départ, sans prendre en compte celle de la jeune, ça aurait été possible, il lui aurait suffit de prétexter le travail par exemple et elle aurait bien compris le message. A la place, il s'était contenter de l'approuver et c'était difficile à ce moment là d'empêcher son cœur de bondir de joie dans sa poitrine. Ils semblaient tous les deux partager la même envie de passer encore du temps ensemble et en dehors du Chemin de Traverse et Callie ne pouvait alors pas s'empêcher de penser avoir toutes ses chances. C'était idiot, peut-être qu'il pensait juste que c'était un moyen d'approfondir plus leur amitié, leur complicité, sans forcément plus loin mais son esprit avait tendance à éloigner les possibilités qui lui plaisait le moins même si elles étaient plus envisageable que ce qu'elle espérait. Elle était bel et bien en train de se transformer en une de ces horribles midinettes du château qui seraient prêtes à faire semblant de tomber dans les pommes pour attirer l'attention de leur cible. Heureusement, Callie n'en était pas encore là.

Finalement, Jesse n'eut aucune réaction fasse à la toute minuscule confession qu'elle avait eu à son égard. C'était pas grand chose, juste avouer qu'elle aimait passer du temps avec lui sans pour autant trahir la profondeur de ses sentiments, mais elle considérait que ce n'était pas rien, surtout qu'elle n'était pas du genre à partager le fond de sa pensée et du coup, elle fût un peu déçu de ne rien l'entendre dire. Après, si c'était pour lui dire que ce n'était pas totalement partager, c'était mieux qu'il n'ait pas répondu mais quand même il aurait pu au moins montrer être content ? A moins que le jeune homme soit si perspicace que ça lui avait suffit à comprendre là où la rouquine voulait en venir et que comme ce n'était pas partagé, il n'avait pas voulût lui répondre pour ne pas la rejeter méchamment. Mais si il contribuait volontairement à ce que le cœur de la jeune femme continue d'être torturer, ce n'était pas très gentil non plus. En fait, Callie ne savait pas trop ce qu'elle devait en penser, comprendre l'ancien Serpentard était une chose bien compliquée. Elle essayait mais toujours en vain, ne pas être douée avec le commun des gens ne l'aidait pas forcément non plus et demander clairement ce qu'il en était à Jesse pouvait la mettre dans une situation ridicule et il y arrivait déjà bien assez souvent pour rajouter une occasion. En plus, si jamais il lui apprenait ouvertement qu'il l'avait percé à jour, elle n'aurait aucun endroit où se cacher. Enfin, si, dans un manoir aussi grand les possibilités devaient être nombreuses mais il devait bien connaître les cachettes pour la trouver en moins de deux, et dans le cas contraire, tôt ou tard elle serait bien obligée de ressortir pour lui demander de la ramener chez elle. Dans tous les cas, elle ne voulait pas lui faire perdre de temps et pour ça, le mieux encore c'était de se taire et de garder patience, encore et toujours afin d'espérer à un moment apercevoir un indice qui lui permettrait de savoir si elle avait ses chances avec lui ou si elle pouvait dès aujourd'hui tirer un trait là-dessus.

A partir du moment où ils entraient dans la chambre du brun, les indices risquaient de se faire encore plus rare. Callie n'était pas experte en déménagement mais si il allait ranger ses affaires, il serait peut-être plus enclin à avoir des souvenirs et à profiter de ces derniers instants dans la chambre qui a été la sienne tout au long de son enfance et de son adolescence qu'à aider la jeune femme à y voir un peu plus clair, ni même à parler tout simplement avec elle. Elle ne pouvait pas vraiment dire être déçue, c'était la raison de leur venue de faire les valises et elle voulait savoir autres choses, fallait qu'elle pose les bonnes questions plutôt, prendre conscience de ce qu'elle attendait de lui et de toutes les fois où ils s'étaient vu aurait été pas mal non plus. Là, c'était peut-être trop tard, heureusement qu'elle pouvait se rassurer en pensant qu'ils se reverraient encore au moins une fois avant la rentrée scolaire, pour aller voir les étoiles. Faudrait aussi qu'elle lui qu'elle avait arrêté cet enseignement pour la suite de sa scolarité. C'était très possible qu'il est aussi accepté que dans le but de l'aider et donc qu'il soit un peu déçu que ses explications ne serviraient pas à la jeune femme, pas à améliorer ses notes en tout cas. En attendant ce moment-là, elle avait intérêt à se trouver une excuse en béton pour avoir autant tenu à venir pour l'écouter lui apprendre des choses qui n'étaient pas entré dans son cerveau en quelques années d'études et qui ne lui serviraient plus à rien. Mais elle trouverait. Déjà, en entrant dans la chambre de Jesse, elle s'était dit qu'elle pourrait prétexter la beauté des cartes du ciel et l'envie de les comprendre. Soit dit en passant, elle les trouvait belle et imaginait que ça puisse réellement être intéressant de savoir les lire, au passage si elle pouvait éviter de lui mentir, ça serait bien. Fallait quelque chose qui tienne la route et qu'elle pense vraiment. Ca c'était une bonne idée, pas comme celle qu'elle lui proposa ensuite.

« Qu...quoi ? »

Bien sûr que c'était une mauvaise idée et qu'il n'allait pas accepter en sautillant de joie, ravie de lui rendre ce petit service en jouant les domestiques, il méritait une bien meilleure considération que celle-ci et la rouquine le comprenait largement. En revanche, elle ne s'était pas attendue à qu'il la prenne au sérieux et donc à qu'il réagisse ainsi, en la regardant comme si c'était elle qui d'un coup avait changé de couleur de peau ou subit une autre étrangeté du genre. Ce qui lui valût de pouffer, pas glousser comme les pimbêches de l'école le ferait pour n'importe quelle blague, non, non, c'était un rire un peu moqueur mais pas méchant, c'était juste que le regard qu'il lui avait lancé à ce moment valait le détour. Certes, elle apprenait par la même occasion que c'était mort pour qu'il vienne lui tenir compagnie chez elle mais à la limite, c'était pas trop grave, il ne manquait rien d'important puisqu'ils se seraient sans doute ennuyés à deux, pas tellement plus divertissant que de s'ennuyer tout seul. Non, elle ne comptait pas l'activité du rangement de chambre comme une activité à part entière, c'était plus une corvée ou un acte de désespoir quand on a rien d'autre à faire. D'ailleurs, c'était parce qu'il avait l'habitude de s'ennuyer qu'il avait commencé à ranger au point d'en attraper la manie et de devenir quelqu'un que l'on peut dire de maniaque ? Il semblait ressentir une certaine gêne face à ce détail de sa personnalité et de son comportement en général ce qui titillait sa curiosité et lui donnait envie d'en savoir davantage. Mais là encore, elle supposait que le moment était mal choisit, elle se contenta de seulement proposer son aide mais le bruit de verre cassé qui remonta à leurs oreilles après que le cadre de famille se soit fracassé tout au fond de la valise lui fit presque regretter ses paroles. Peut-être que cette fois il allait la remettre à sa place, lui faire comprendre qu'elle n'avait pas à franchir certaines limites et qu'elle ferait mieux de se faire oublier pendant qu'il prenait tout son temps pour profiter de ces derniers instants chez lui.

« Je veux bien.  Tu peux t'occuper des livres, si tu veux. Ne fais pas attention en les mettant dedans, ce serait trop difficile de tout placer correctement, c'est plutôt profond, t'as dû le comprendre... Je rangerai tout correctement en arrivant à l'USL. »

En attendant la réponse du jeune homme, sa respiration s'était bloquée momentanément, sans qu'elle ne s'en aperçoive. Elle fut mise au courant que lorsqu'elle inspira tout d'un coup une grande bouffée d'air juste après qu'il lui ait sourit. Elle était plus à un truc prêt comme réactions ridicules alors soit... Elle acquiesa puis se tourna vers les livres, encore une fois surprise par la précision avec laquelle ils avaient été triés, rangés et alignés. C'était impressionnant et troublant à la fois, c'est sûr que si elle possédait le même sens du rangement elle n'aurait pas été aussi souvent puni par sa tante quand cette dernière lui demandait de ranger sa chambre sous peines de sanctions. Depuis l'entrée à Poudlard des deux cousines, ces sanctions avaient cessé, sûrement parce qu'elles étaient régulièrement obligés de faire ou défaire leurs valises et que les inciter à ranger n'aurait encore moins de succès avant. Une bonne chose car malgré la bonne volonté qu'avait parfois pu essayer de mettre la rouquine, elle n'était jamais arrivée à mettre de l'ordre partout dans sa chambre, ce qui lui avait valût de ne jamais échappé aux sanctions. Heureusement que sa cousine n'était pas plus douée, ça lui avait éviter de la supporter entrain de la narguer et de ne pas s'ennuyer seule. Même qu'à chaque fois elles finissaient par se disputer pour faire passer le temps. Une époque que ne regrettait pas Callie, c'était vraiment pénible d'être traiter comme une petite enfant, maintenant c'était une adolescente et elle méritait autre chose même si parfois il lui arrivait de ne pas savoir montrer sa maturité...

« J'aime bien passer du temps avec toi. J'crois que ça a été les plus belles vacances de ma vie... Et que tu ne dois pas y être pour rien... Mais je ne sais absolument pas comment on fait pour développer ce truc-là, ça va être drôle, tiens ! »

Le flash de l'appareil surprit la jeune femme qui mit un peu de temps à comprendre ce qu'il venait de se passer et de se dire. Jesse la regardait fixement et ça ne l'aidait pas à remettre ses idées en place. Apparaître sur des photos ne lui posait pas de problèmes même si sur celle-là, elle aurait certainement une tête bizarre, ce qui la troublait c'est ce qu'il avait dit juste après, il avait répéter sa phrase et alors qu'il continuait de soutenir son regard, ses lèvres s'étirèrent pour laisser apparaître un sourire un peu idiot mais ravi, petit à peu ça montait au cerveau. Ce n'était pas une preuve très claire qu'il partageait les même souhaits qu'elle mais à partir de ce moment, elle ne pouvait plus douter qu'ils étaient au moins d'accord sur le fait qu'ils aimaient bien passer du temps ensemble. C'était un peu dommage qu'elle ait mis trop de temps pour répondre, laissant ainsi s'échapper la possibilité de rebondir mais ce n'était peut-être pas si mal, lui évitant de se laisser emporter de dire quelque chose de pas réfléchi et donc d'idiot. Là, plus que jamais, ce n'était pas le moment. Apparemment, il l'a supportait même quand elle avait des réactions débiles mais c'était pas une raison pour se dire qu'elle pouvait continuer dans cette voie là et même augmenter le rythme où elle disait ses bêtises. Lui, c'était un grand garçon, dans quelques semaines il allait rentré à l'USL et même si il pouvait apprécier ses maladresses et ses manies infantines, il méritait beaucoup mieux qu'une gamine. Il fallait qu'elle se reprenne en main et assure un peu plus.

« C'est un appareil moldu n'est-ce pas ? C'est pas compliqué, je pourrais te montrer comment on fait si tu veux. »

Elle avait l'occasion de démonter cette image d'empoté qu'elle renvoyait systématiquement quand le brun était dans les parages et elle voulait saisir l'occasion à tout prix, en plus ça lui faisait plaisir d'imaginer que les rôles pouvaient s'inverser en lui apprenant quelque chose. Elle lui rendit son sourire, l'observa remonter la molette de l'appareil une deuxième fois et se pencha au dernier moment sur le jeune homme pour déposer un bisou sur la joue, au moment où il appuyait sur la détente. C'était inattendu, même pour elle, le rouge lui monta à nouveau aux joues mais elle garda son sourire. C'était sans doute une idée idiote, une de celles dont elle avait le secret mais pour une fois, elle ne regrettait pas. Pas pour le moment en tout cas, et elle espérait ne pas avoir le faire, elle se sentait comme sur un petit nuage alors qu'il ne s'était rien passé mais ne voulait quand même pas redescendre, pas tout de suite en tout cas. Elle recula lentement, reprenant une distance correcte avec le jeune homme et entreprit de s'expliquer avant de lui laisser le temps de parler. Peut-être que comme ça, il serait plus indulgent envers elle.

« Euh... Je crois que pour aussi ces vacances ont été les meilleures que je n'ai jamais eu. Grâce à maman mais toi aussi tu y as contribué même si à la base, ce n'était pas prévu. Je suis contente que tu m'aies invité à prendre un verre la seconde fois que j'ai franchi les portes de la boutique et j'étais été encore plus contente quand tu m'as invité à t'accompagner. Tu me fais confiance et je suis contente. On... onn aura réussit à construire quelque chose tous les deux cet été. »

Son cœur bondissait si fort à l'intérieur de sa poitrine que ça en devenait insupportable, pourtant elle n'avait pas de mal à l'ignorer si elle se plongeait son regard dans celui de Jesse. Bien sûr, elle voulait cacher ses joues en feu en adoptant la technique de l'autruche mais ça signifiait se détacher de ce lien invisible qui soutenait leur regard et elle en était incapable, tout comme elle était incapable de faire disparaître cet air idiot qu'elle devinait sur son visage.
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Dashiell Dashner

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Les remparts du Chemin de Traverse et la foule omniprésente ne lui manquaient pas. Ils l'avaient pourtant rassuré toutes les fois où la jolie rousse était venue le rejoindre. Il n'avait jamais été très à l'aise au milieu du monde mais leur présence avait au moins le mérite de lui éviter la moindre intimité. Il fallait reconnaître que c'était pire encore. Il se souvenait sans mal de la première soirée qu'il avait passé avec Marlow, troublé ce tête-à-tête et la présence de son corps si près du sien quand ils avaient partagé cette danse... La seule et unique danse de leur relation. Ca n'avait pas été une franche réussite, il fallait bien l'avouer, mais ça avait paru être l'élément déclencheur de tout le reste. Il avait cessé de la voir comme la gamine qu'il aimait enquiquiner dans les couloirs et avait pris pleinement conscience que les sorciers les moins accomplis valaient souvent mieux que ceux qui pouvaient se prétendre exceptionnels. Il ne craignait plus grand chose, il n'avait plus d'idéologies foireuses à démontrer désormais, ni qui que ce soit à décevoir, mais il savait pertinemment que ce n'était pas le moment de se laisser aller à rêvasser, à imaginer de nouveau la moindre happy end. Jesse n'était pas complètement stupide, il avait fini par comprendre – non sans l'aide de sa pauvre collègue qui avait eu tout le loisir de désespéré devant ce pauvre garçon coincé – que Callie lui plaisait, or il n'avait pas de temps à perdre avec une amourette ridicule qui ne mènerait à rien. Il avait suffisamment à faire entre la continuité prochaine de ses études et son obligation de bosser pour pouvoir subvenir à ses besoins, les heures passées chez sa psy et la nécessité de dormir quelques fois, il n'y aurait pas la moindre minute de libre pour jouer les copains attentionnés dans son emploi du temps dès la fin de l'été. Malheureusement, ses bonnes résolutions avaient commencé à s'envoler doucement dès la porte du domicile de la jeune femme ouverte et pire encore quand ils avaient totalement quitté le reste du monde. Une fois encore, l'intimité toute particulière qui les enveloppait avait eu raison de son bon sens et il se surprenait parfois à espérer que ses venues régulières ne soient pas que le fruit de l'ennui ou du hasard...

« Je me demande bien ce à quoi on peut bien penser à donnant à son enfant le nom d'une Déesse de la chasse mais ça le mérite d'être un très joli prénom. »

Ce à quoi on pouvait bien penser en donnant à son enfant le nom d'une déesse ? Probablement à la même chose qu'en lui donnant un nom d'étoile, de plante ou de gâteau... Absolument à rien. Il ne s'était jamais penché sur les raisons qui poussaient les gens à choisir tel nom plutôt qu'un autre pour leur enfant. Bien sûr, il y avait un facteur de goût qui ne s'expliquait pas, mais ensuite ? Il n'y avait jamais qu'un seul prénom qu'on appréciait, alors pourquoi porter son dévolu sur celui-ci plutôt que sur celui-là ? Plus le temps passait et moins il était certain de pouvoir étudier son propre comportement dans une situation similaire. Avant l'arrivée de Keira dans son existence, il avait toujours imaginé avoir des enfants – pas énormément, il ne se voyait pas à la tête d'une famille nombreuse – parce qu'il aurait été suffisamment chanceux pour mettre la main sur la femme parfaite mais après cette histoire de mariage forcé, les choses avaient rapidement changé. Il ne s'était pas vu capable d'avoir une famille avec cette goule et avait fini par renoncer doucement à l'idée en renonçant à sa liberté. Parce que c'était un peu le cas, après tout... S'il avait rompu brutalement avec l'ancienne Gryffondor, c'était parce que son géniteur avait découvert leur liaison sans qu'il n'ait jamais pu savoir comment et qu'il n'avait jamais eu le courage de se rebeller quand l'occasion s'était présentée. Pendant des mois, il avait imaginé le moment où il se dresserait contre son père, refusant de continuer à servir ses ambitions au détriment de ce qu'il ressentait, et quand il avait eu toutes les cartes en main pour le faire, il s'était contenté de baisser les yeux et de hocher lâchement la tête, subissant une fois encore les décisions qu'on avait prises à sa place, sans broncher. L'image de la famille merveilleuse qu'il s'était imaginée n'avait jamais refait surface. Tout comme celle de la perle rare à laquelle il aurait été plus qu'heureux de se lier pour l'éternité. Il ne restait finalement plus qu'aucun espoir concernant une possible vie sociale et conjugale, il n'y avait plus que des livres et une soif de réussite importante, ne serait-ce que pour prouver à ses parents qu'il était en mesure d'y arriver sans eux, mieux peut-être même que ça aurait dû en être le cas s'il était resté à leurs côtés, et les forcer à admettre même le plus silencieusement du monde qu'il était capable de faire les bons choix et que ce qu'on lui avait imposés ne l'étaient pas...

« C'est un peu particulier, c'est vrai... » concéda t-il en haussant vaguement les épaules. « Mais je n'ai jamais vu ma mère chasser quoi que ce soit, si ça peut te rassurer. »

Il posa sur elle un regard taquin, lui laissant tout le loisir d'imaginer qu'il avait réellement cherché à apaiser ses craintes et qu'il s'était attendu à la voir arriver en brandissant le flambeau des défenseurs des droits animaliers pour protester contre cette pratique inhumaine. Il ne savait pas vraiment ce qu'elle pensait de tout ça mais n'avait aucun mal à trouver cette idée des plus crédibles. Il n'irait même pas lui donner tort, s'il n'aimait pas les animaux parce qu'ils étaient immondes et qu'ils laissaient des poils ou des plumes partout, il ne leur souhaitait pas le moindre mal. Tant qu'ils restaient loin de lui... Poudlard avait toujours été un enfer pour ça. Bien sûr, il n'avait pas été assez inconscient pour prendre soin aux créatures magiques en option quand il était entré en troisième année – botanique était une horreur obligatoire largement suffisante – mais il y avait toujours un chat pour se frotter à ses jambes dans la salle commune ou un hibou pour déposer du courrier à sa table en abandonnant des plumes et autres brindilles sorties d'on ne savait où qui l'obsédaient littéralement jusqu'à ce qu'il ait terminé son petit déjeuner... Il n'était pas mécontent de ne plus avoir à supporter ça en permanence. Il n'imaginait pas un seul instant qu'il y ait des bestioles en liberté dans les couloirs de l'université, ni que d'insupportables volatiles utiliseraient le réfectoire comme centre de distribution du courrier. Une partie du calvaire était terminée. Définitivement terminée. Il ne savait pas vraiment si Poudlard lui manquerait, en réalité. Beaucoup en parlaient comme de leurs plus belles années, mais lui n'en gardait pas de souvenirs merveilleux. Il avait cherché longtemps pendant qu'il était étendu sur son lit à Saint-Mangouste, écoutant distraitement la respiration régulière de son camarade de chambre endormi alors que le sommeil l'avait visiblement oublié, lui, mais il avait dû se rendre finalement à l'évidence, il ne trouvait rien de concluant. Il n'y avait que des bulletins scolaires brillants et les regards satisfaits de ses enseignants. Pas d'amis géniaux, pas de fêtes hors du commun, pas de réussites quelconques incroyables, rien du tout qui puisse apparaître comme quelque chose qui lui manquerait. Ca avait d'ailleurs été le sujet de plusieurs séances de thérapie, quand sa psy avait eu le malheur de lui demander à quoi il pensait quand il devait s'essayer au sortilège du patronus... Il n'avait pas d'autres choix que de lui avouer que c'était bien le seul sortilège autorisé qu'il n'était pas parvenu à maîtriser, parce qu'il n'y avait visiblement pas de souvenirs assez heureux dans son existence pour y parvenir. Elle avait perdu, l'espace d'une seconde, son professionnalisme et il s'était presque attendu à ce qu'elle lui fasse un câlin pour le consoler d'il ne savait trop quoi, mais heureusement elle s'était rapidement reprise et avait repris le cours de leur conversation.

Finalement, les deux adolescents avaient fini par faire ce pourquoi ils étaient venus, débarrassant lentement les affaires du jeune homme. Ils n'étaient pas véritablement pressés, les propriétaires du manoir ne devant pas revenir avant un moment puisqu'ils étaient censés déjeuner chez une tante qu'il n'avait presque jamais vu de sa vie, et qu'il connaissait suffisamment les repas familiaux pour savoir qu'ils ne quitteraient pas la table avant quinze heures au moins, ce qui leur laissait près de trois heures pour tout empaqueter. Est-ce que c'était faisable, il n'en savait trop rien mais espérait que oui, sans quoi, il n'aurait d'autres choix que d'avoir recours à la magie, comme il l'avait envisagé au tout début. Ca ne serait pas dramatique, bien sûr, il avait le droit d'utiliser sa baguette comme bon lui semblait depuis un an déjà, mais il appréciait suffisamment le moment qu'il passait pour ne pas avoir envie qu'il se termine plus rapidement que prévu. C'était étrange d'ailleurs... Il aurait tout pour lui déplaire, il devait retirer toutes traces de son passage de la maison qui l'avait vu grandir, laisser place nette après plus de dix-sept ans passés ici, accepter de tourner cette page immense de son existence, et comme si ça ne suffisait pas, quelqu'un mettait le nez dans ses affaires, avait la possibilité de fouiller tant qu'il était possible de le faire au nom d'une aide qu'il avait lui-même demandée... D'aussi loin qu'il se souvenait, personne n'avait jamais été autorisé à poser la main sur ce qui lui appartenait, même sa propre sœur avait toujours été tenue éloignée de ses affaires, il ne lui parlait que de peu de choses et son espace privé lui était inaccessible. Pourtant, voir la Poufsouffle toucher à « tout » et tout déranger ne le perturbait pas, comme s'il n'avait rien à lui cacher. Elle faisait de ce moment difficile quelque chose d'étonnamment supportable, d'agréable même. Il ne pensait pas réellement à ce qu'ils faisaient, ses gestes machinaux se contentant de vider tout ce que contenait son bureau le plus normalement du monde. Des années de souvenirs entassés dans ces tiroirs qu'il n'ouvrait plus vraiment depuis longtemps disparaissaient doucement dans les tréfonds de sa valise. L'ancien Serpentard n'avait pas vraiment fait attention à ce qu'il déplaçait jusqu'à ce que sa main heurte le cadeau de sa jumelle, abandonné ici sans qu'il ne cherche jamais à le récupérer. S'il n'avait jamais su quoi en faire, il n'eut pas à se poser la question bien longtemps cette fois-ci que le flash éblouissait à moitié la pauvre jeune femme, toujours occupée à vider les étagères de la bibliothèque. Elle parut mettre un moment à comprendre ce qui lui arrivait, ce qui le troubla légèrement. Aurait-il dû s'en abstenir ? Peut-être n'aimait-elle pas être prise en photo, ou du moins pas par surprise, après tout...? Lui-même ne portait pas ce genre de choses dans son cœur alors peut-être que...

« C'est un appareil moldu n'est-ce pas ? C'est pas compliqué, je pourrais te montrer comment on fait si tu veux. »

De longues secondes – peu nombreuses, certes, mais interminables – s'écoulèrent avant qu'il ne comprenne de quoi elle parlait, trop occupé à la regarder sourire pour que le raisonnement se fasse de manière fluide. Il finit par baisser les yeux sur l'appareil qu'il tenait, jouant négligemment avec la dragonne qu'il n'avait pas glissé à son poignet, sans rien dire. Il y avait bien peu de chance en réalité, mais il ne s'était jamais suffisamment intéressé à la question pour savoir quelles différences il pouvait bien y avoir entre les deux. D'accord, les photos sorcières bougeaient, ce qui n'était pas le cas des photos moldues, et un appareil sorcier fonctionnait à Poudlard alors qu'un moldu non, mais au delà de ça... Même pour la défunte, il n'avait pas pris la peine de faire semblant d'y porter le moindre intérêt. La photographie n'avait jamais fait partie de ses passions, tout comme l'art en général et la majorité des choses du monde, et même avec un appareil entre les mains, il ne se sentait pas naître une âme d'artiste... Il était de toute façon bien trop terre-à-terre pour cela. Passer sa vie à rêvasser en imaginant un monde meilleur qui ne viendrait jamais ne lui ressemblait en rien, et même s'il se laissait aller à espérer bêtement des choses idiotes depuis que la main de la rouquine s'était glissée dans la sienne pour transplaner, il était hors-de-questions qu'il se laisse sombrer dans une bêtise pareille. Rêver ne suffisait pas, il voulait pouvoir comprendre, expliquer le monde qui l'entourait, il avait besoin de faits, de preuves, pas seulement de jolies histoires et d'espoirs infondés. Il y avait des gens qui faisaient ça merveilleusement bien et il leur laissait volontiers leur place, il ne les enviait pas pour une mornille. Il finit par lâcher la ficelle et releva la tête, croisant à nouveau le regard de la jeune femme. Il n'aimait pas se retrouver face à sa propre ignorance, si bien qu'il y avait fort à parier que maintenant qu'il y avait été confronté, il allait passer ses dernières pauses à Fleury et Bott à chercher des informations sur le sujet pour pallier à ce manque cruel de connaissances. Il grimaça sans s'en rendre vraiment compte et haussa vaguement les épaules.

« Euh... J'en sais trop rien, à vrai dire. Mais c'est un cadeau de ma sœur, et la connaissant, il y a quatre-vingt-dix-neuf pour-cents de chance qu'il soit ensorcelé... Mais je suppose que ça doit fonctionner à peu près pareil malgré tout, non ? Tu t'y connais ? »

Peut-être que, sans le savoir, il ne s'intéressait qu'à des photographes en herbe, à des filles qui passaient leur vie à coucher sur papier l'image qu'elles avaient de leur univers. Ce serait une coïncidence étrange mais pas forcément surprenante. Il savait pertinemment qu'il ne serait pas capable de supporter une pauvre demoiselle lui ressemblant – il avait déjà du mal à se supporter tout seul parfois – si bien qu'elle devait être automatiquement tout son contraire. Si on en croyait l'adage en tout cas... C'était bizarre de se rendre compte que, une fois encore, il ne la connaissait pas tant que ça. Oh, bien sûr, il savait qu'elle était du genre sportive et qu'elle aimait le Quidditch, puisqu'elle était capitaine de son équipe l'an dernier, mais du reste, ses centres d'intérêts en dehors des étoiles ne lui paraissaient pas très évident. Est-ce que c'était si grave que ça ? Il avait presque la certitude qu'il aurait tout le temps nécessaire pour les découvrir... Ses lèvres esquissèrent un sourire un peu absent alors qu'il réalisait qu'il y croyait vraiment. Malheureusement, la suite lui fit perdre toute l'assurance qu'il avait réussi à retrouver depuis quelques minutes. Il n'y avait plus eu de malaise, plus de doutes, il n'avait plus regretté les choix qu'il avait fait depuis qu'il lui avait proposé de l'accompagner, ni véritablement ce qu'il avait pu dire, doucement tout s'était installé convenablement et tout allait bien... Jusqu'à ce que Callie dépose un baiser sur sa joue, tout du moins. Le pauvre garçon s'était littéralement figé, incapable de réagir ou de réfléchir correctement. Il ne comprenait pas. Son visage avait perdu toutes les couleurs qu'il avait arboré jusque là et son regard se faisait plus perdu que jamais. Ils n'avaient eu de cesse de se rapprocher depuis le début de l'été, c'était vrai, et plus encore depuis qu'ils s'étaient retrouvés aujourd'hui mais ils avaient toujours gardé leurs distances. Il avait bien attrapé sa main devant chez elle, mais ça n'était que pour transplaner, rien d'autre, ils n'avaient pas eu d'autres choix. Il ne niait pas avoir souhaité, à un moment, de les voir s'envoler pour de bon, mais il n'avait fait que le souhaiter sans jamais se laisser aller à espérer réellement que ça puisse être vrai. Et elle n'était pas censée l'avoir souhaité également... Le temps semblait suspendu. Il n'y avait plus un bruit, plus un geste. Ses lèvres étaient chaudes. Il s'appuya machinalement contre son bureau, comme si ses jambes menaçaient de l'abandonner. Peut-être que c'en était pas très loin, en réalité. Il essayait de se faire une raison, de s'expliquer calmement qu'il n'y avait rien de surprenant à ce qu'une amie l'embrasse gentiment, et que même si ça ne faisait pas partie de ses habitudes, ça n'était pas un drame. Pourtant, c'était l'idée même qu'une « amie » puisse l'embrasser qui le dérangeait. Elle était écarlate et toujours souriante. Elle était belle. Jesse passa nerveusement sa main sur sa nuque avant de remonter ses lunettes et de reposer son appareil photo sur son bureau.

« Euh... Je crois que pour aussi ces vacances ont été les meilleures que je n'ai jamais eu. Grâce à maman mais toi aussi tu y as contribué même si à la base, ce n'était pas prévu. Je suis contente que tu m'aies invitée à prendre un verre la seconde fois que j'ai franchi les portes de la boutique et j'étais été encore plus contente quand tu m'as invitée à t'accompagner. Tu me fais confiance et je suis contente. On... on aura réussi à construire quelque chose tous les deux cet été. »

Le brun avait relevé les yeux vers elle dès son premier mot et n'avait plus réussi à détourner le regard par la suite. Il se sentait particulièrement idiot, toutes les lacunes sociales qu'il avait accumulées toutes ces années venaient de lui tomber dessus d'un coup, plus brutalement encore qu'il n'aurait jamais pu l'imaginer. Une fille venait juste de poser ses lèvres sur sa joue et il avait clairement l'impression que son monde venait de s'effondrer. C'était la première fois, en réalité. Oh, bien sûr, ses cousines ne s'était jamais gênées pour le faire en gloussant bêtement avant de disparaître de son champ de vision en un temps records lors des fêtes de fin d'année, mais ça n'avait rien à voir puisqu'il ne s'agissait pas de filles à proprement parler. Là... C'était tellement différent. Tellement inattendu. Tellement agréable, peut-être aussi...? Qu'était-elle en train de penser à cet instant précis ? Elle devait le prendre pour un demeuré, pour le pire imbécile qui lui ait jamais été donné de côtoyer, et elle n'aurait pas vraiment tort... A sa place, n'importe quel garçon aurait glissé vers elle un regard surpris, certes, mais intéressé avant de lui rendre très probablement son geste, ne serait-ce que pour voir sa réaction et, lui, il ne faisait absolument rien, attendant simplement que son cerveau décide enfin de rendre l'âme pour cesser de se questionner toujours davantage. Pourquoi était-il purement incapable de profiter de ce qu'elle lui offrait ? Elle avait fait tomber toutes les barrières qu'ils avaient pu garder dressées entre eux, ça n'était pas rien. Et il fallait avouer qu'elle paraissait aussi troublée que lui, le fixant sans ciller, rayonnante malgré la rougeur de ses joues. Quel drôle d'après-midi... Ils avaient peiné à entamer la conversation et elle avait fini par se rapprocher affreusement de lui, dans tous les sens du terme. Il avait rapidement décroché de ses paroles, n'entendant que quelques mots isolés tels que « vacances », « maman », « pas prévu », bien trop perturbé pour se concentrer réellement. Il sentait encore son contact sur sa peau, la chaleur qui émanait d'elle traverser son tee-shirt, ses cheveux lui frôler le bras alors qu'elle s'était approchée soudainement... Ce fut uniquement quand elle parla de confiance qu'il s'obligea à l'écouter réellement, à tort probablement... Son cœur loupa un battement à sa dernière phrase alors qu'elle résonnait à ses oreilles encore et encore. Ils avaient réussi à construire quelque chose... L'écho qu'elle renvoyait avait des allures de réciprocité étranges qu'il était bien incapable d'expliquer. Oui, ils avaient réussi à construire quelque chose mais il ne savait pas véritablement quoi. Il se mordillait la lèvre, en proie à un stress nouveau et pénétrant, alors qu'il n'avait toujours pas détaché son regard du sien. Le temps pouvait bien passer à toute vitesse que ça n'avait plus d'importance, il n'y faisait plus attention, ni à ça ni à rien d'autre. Qu'importe si ses parents débarquaient à l'improviste, qu'importe si son elfe avait été mandaté pour faire un rapport détaillé de ses moindres faits et gestes, qu'importe tout...

« Je... Je ne suis pas sûr que... »

Sa phrase resta en suspens un moment, planant au-dessus d'eux sans qu'il ne pense jamais à l'achever. Il ne savait plus ce qu'il avait voulu dire, il ne savait plus de quoi il n'était pas sûr. Il y avait tellement de choses qui pouvaient entrer dans cette catégorie à cet instant précis, tant qu'il était aisé de se demander s'il était sûr de quelque chose... Combien de temps s'était écoulé depuis qu'elle avait prononcé son dernier mot ? Depuis qu'elle l'avait embrassé ? Il n'en avait pas la moindre idée, comme si toute conscience de la réalité l'avait abandonné. Avec une lenteur embarrassée, Jesse se pencha jusqu'à pouvoir attraper la main de la Poufsouffle, l'attirant jusqu'à lui avec une douceur incroyable. Son esprit avait cessé de fonctionner, il ne réfléchissait plus. Il suivait simplement un instinct dont il ne savait rien et qu'il n'était pas convaincu de pouvoir croire. Son cœur battait la chamade, si fort qu'il imaginait sans mal qu'on puisse l'entendre dans tout le manoir. Ses prunelles sombres brillaient d'une lueur effrayée, il était totalement dépassé par la situation, il n'était plus maître de rien. Il n'avait jamais rien connu de semblable. Tout avait toujours été sous contrôle, jusqu'à ce qu'il pouvait bien ressentir, c'était tellement rassurant de savoir qu'il y avait toujours quelque chose qui ne lui échapperait pas et pourtant, il fallait bien avouer que même ses propres gestes venaient de lui filer entre les doigts. Tout ça à cause d'une simple photo... S'il avait été en mesure d'envisager qu'ils en arriveraient là à cause d'une simple photo... Sa main lâcha la sienne et vint se poser timidement au creux de ses reins. Son tee-shirt trop court lui offrit un contact direct avec sa peau, contact qu'il n'avait pas prévu et qui lui fit avoir un mouvement de recul alors qu'il frissonnait violemment. Il rougit à nouveau, plus mal à l'aise que jamais, et finit par reposer prudemment la main sur elle. L'appréhension lui donnait froid. Tout cela était particulièrement ridicule. Il le savait. Il s'en fichait... Au prix d'efforts considérables, il réussit à détacher son regard du sien et effaça les quelques centimètres qui les séparaient encore avant de poser avec mille précautions ses lèvres sur les siennes. S'il avait pensé que son rythme cardiaque était anarchique, il était bien forcé de reconnaître que ça pouvait toujours être pire. Il loupait un battement sur deux, allait trop vite, trop lentement, cognait trop fort contre sa poitrine ou se faisait si discret qu'il se serait demandé s'il battait encore, si seulement il avait été en état de le remarquer. Sauf qu'il ne l'était pas... Il n'y avait plus que ce baiser imprévu, le reste ne comptait pas. Il resserra distraitement son étreinte sur la taille de la jolie rousse alors qu'il se reculait à contre-coeur, ailleurs. La réalité n'avait plus la moindre emprise sur lui, une chaleur douce et diffuse avait pris possession de tout son corps. Il était bien. Il n'osa toutefois pas soutenir à nouveau le regard de Callie, s'attendant à chaque seconde qu'elle finisse par se débarrasser de ce bras envahissant en lui expliquant qu'il s'était fourvoyé et que ça n'avait jamais été ce qu'elle avait voulu sous-entendre...

« Je suis désolé. » souffla t-il presque silencieusement alors qu'il cherchait en vain à reprendre ses esprits. C'était une première fois surprenante, il ne s'était jamais attendu à se sentir à moitié planer. C'était pourtant une sensation qu'il avait eu le temps d'expérimenter pendant les premières semaines qu'il avait passé à Saint-Mangouste mais, là, il espérait presque qu'elle n'ait jamais de fin. Il releva enfin la tête vers elle, un sourire lointain étirant ses lèvres. Peut-être qu'il s'était trompé sur toute la ligne, mais cette tromperie en valait largement la peine. « Non... En fait, non, je le suis pas le moins du monde. »

Et sans lui laisser réellement le temps de répondre, il l'embrassa à nouveau...


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Dans le fond, un prénom ou un autre n'avait aucune espèce d'importance, le tout c'était d'avoir une identité et de permettre aux autres de nous appeler autrement que par « Machin » ou bien « Bidule ». Les prénoms avaient très certainement été inventés dans le but d'être pratique et non pas pour faire joli même si tant qu'à faire, c'était d'avoir sympa d'avoir un chouette prénom parce qu'il suivait toute la vie après. Mais mis à part ce côté esthétique, il n'y avait pas d'enjeu et donc pas de réelles raisons de choisir un prénom plus qu'un autre, c'était juste une question de goût des parents. Il existait bien des sortes d'horoscopes des prénoms mais la jeune femme trouvait le concept stupide – peut-être parce qu'un jour elle avait lu la description de son prénom derrière une règle et n'avait pas apprécié ? Même sans ça, il fallait avouer que penser qu'un prénom à lui seul pouvait changer la destinée d'une personne, c'était débile. Comme si autant de facteurs comme le caractère, les ambitions, les rêves et les aptitudes pouvaient être seulement défini par une chose aussi banale qu'un prénom. En fait, Callie avait été révolté quand elle avait vu ça, cassant même au moins une bonne dizaine de règles avant que sa cousine ne la dénonce et que sa tante lui fasse cesser son carnage. Elle devait avoir huit ans à cette époque, sa réaction avait été super excessive, n'empêche qu'elle continuait de partager le même point de vue et ne regrettait absolument pas d'avoir montré son désaccord de cette manière même si le pauvre marchant n'y était pour rien... Elle se construisait au jour le jour, faisait de gros efforts pour tenter de nouvelles expériences et lui avait semblé inimaginable que tout cela soit déjà écrit quelque part et que par conséquence, qu'elle ne soit qu'une marionnette. Depuis, elle ne regardait même plus les horoscopes des signes, c'est simple quand elle voyait cette page dans le journal elle l'arrachait brutalement avant d'en faire une boulette de papier à jeter à la poubelle ou dans la cheminée si c'était l'hiver.

« C'est un peu particulier, c'est vrai... Mais je n'ai jamais vu ma mère chasser quoi que ce soit, si ça peut te rassurer. »

La Poufsouffle eut un sourire amusé, ce n'était pas comme si l'espace de quelques minutes elle avait réellement cru que la mère du jeune homme allait décider de partir à sa poursuite en apprenant par le biais de l'elfe de maison qu'une moldue avait souillé sa demeure. Ce n'était pas vraiment un drame, non ? Callie n'avait jamais eu l'intention de voler quelque chose et ne changerait très certainement pas d'envie au cours de route, elle ne volait pas donner une image de lui à Jesse et ce n'était de toute façon pas son genre de se servir gratuitement chez les gens. Elle ne comptait pas non plus revenir poser les pieds ici un jour, c'était juste une exception qui ne se reproduirait jamais, donc pas de raison de lui en faire toute une histoire n'est-ce pas ? Comment le petit être au rez-de-chaussée pouvait de toute façon avoir vent de son ascendance, les deux jeunes gens n'en parlaient jamais ? Au pire, dans son rapport – la jeune femme imaginait sans mal que les McDermott demandent un résumé rapide de la venue de leur fils – Biela dirait simplement que « Monsieur Alphaleonis » était accompagnée d'une amie, rien que ça. Une amie... Ce mot résonna plusieurs fois dans l'esprit de la rouquine, est-ce qu'il l'a considérait vraiment comme tel. Si elle s'était rendue compte qu'elle espérait un peu plus qu'une simple amitié, elle serait déjà contente que ce soit le cas. Ca voudrait dire que toutes les fois où ils s'étaient vus durant ces deux derniers mois avaient été l'occasion de progresser et non pas de stagner, ça pouvait être une certaine fierté. A condition d'être sûr, sauf qu'elle ne se voyait vraiment pas lui demander si il l'a considérer comme une amie ou non.

Elle ne releva pas la petite intervention censée la rassurer dans le cas où elle en avait eu vraiment besoin, elle se laissa plutôt aller à des explications plus que moyenne sur son prénom. Elle en avait certainement dit plus qu'il n'en fallait, c''était très étonnant de sa part et en même temps, pas tant que ça. C'était la présence toute proche du jeune homme qui lui faisait cet effet là, qui l'a rendait incapable d'agir naturellement, c'était un peu bizarre mais pas désagréable non plus de sentir qu'il avait une certaine emprise sur elle. Ca ne servait plus à rien de le nier, de ses maladresses décuplaient à la manière qu'elle avait de s'habiller, il avait une influence partout même si à le regarder, elle n'était plus franchement très sûre que ça soit son genre les filles qui s'habillent vraiment décontractée, en mode ouverte à n'importe quel plan drague. Elle regrettait presque d'avoir eu un moment de faiblesse et d'avoir écouter les conseils de sa meilleure amie alors que celle-ci n'avait pas tant eu que ça l'occasion d'insister pour que Callie l'écoute. Presque parce qu'il lui avait quand même dit qu'elle était jolie, qu'apparemment il le pensait sincèrement et qu'en plus de ça, il avait glissé une fleur dans ses cheveux. Ce geste ne voulait rien dire du tout en fait, c'était juste que la jeune femme aimait bien se rappeler que Jesse avait eu cette petite attention envers elle et pour être sûre de ne pas l'avoir rêver, de temps en temps elle passait négligemment la main sur le dessus de ses cheveux pour confirmer la présence de la fleur. C'était stupide, au fond elle en avait conscience mais ça ne l'empêchait pas de le faire quand même et d'avoir un sourire idiot à chacune de ses confirmations. Petit à petit, le manoir qui lui donnait limite la chair de poule commençait à ne plus lui faire d'effet, si Jesse n'avait pas d'obsession, elle, en avait une. Lui. Il la faisait foirer quasiment chacune de ses prises de paroles mais elle ne lui en voulait pas, elle souriait encore plus bêtement encore à chaque fois qu'elle le pouvait.

Ce n'est que quand elle mit les pieds dans l'antre de l'ancien Serpentard qu'elle sembla redevenir un peu plus normale, un peu moins gamine aussi. Le ton de la discussion, quand ils en avaient, n'était plus le même et la rouquine se sentir à nouveau comme une intruse. Ce n'était pas complètement faux mais pas totalement vrai non plus, elle n'était pas entrée sans permission, c'était Jesse qu'il lui avait proposé. Certes, il n'était plus tout à fait chez lui et ne le serait plus du tout quand ils repasseraient les portes du manoir mais il avait encore le droit d'être ici et d'inviter des gens à y être avec lui. Elle se rassurait comme elle le pouvait, pensant qu'elle pourrait faire coup double en proposant son aide, elle éviterait de ruminer toute seule et elle pouvait aussi lui éviter de le faire ? Quelques avaient été les intentions du jeune homme en rangeant ses affaires, il ne sembla pas contre son aide. Ils ne discutaient plus beaucoup mais comme elle était en action, en train de prendre les livres pour les déposer quelques centimètres plus loin, jetant parfois des regards en coin en direction du brun, elle évitait de penser à trop de choses négatives, comme les portraits accrochés un peu partout dans les couloirs du manoir qui si ils avaient pu, lui aurait lancé une malédiction. Peut-être que ça avait été le cas mais n'avait rien entendu, trop occupé à parler de choses plus ou moins inutiles comme leurs prénoms ou apprendre à reconnaître les étoiles dans le ciel. Peut-être que la haine des ancêtres du jeune homme lui retomberait une fois rentrée à la maison. Le premier flash de l'appareil photo écarta définitivement la possibilité de penser à des mauvaises choses pour le moment.

« Euh... J'en sais trop rien, à vrai dire. Mais c'est un cadeau de ma sœur, et la connaissant, il y a quatre-vingt-dix-neuf pour-cents de chance qu'il soit ensorcelé... Mais je suppose que ça doit fonctionner à peu près pareil malgré tout, non ? Tu t'y connais ? »

Ca faisait longtemps que Callie ne s'amusait plus à prendre autant de photos comme elle le faisait avant avec sa maman auparavant et autant de temps qu'elle n'avait plus développer la moindre photo. Elle avait proposé son aide sans savoir vraiment si elle saurait se débrouiller mais il lui restait des restes de ce temps là et avec, elle supposait qu'elle y arriverait. Avec de la bonne volonté, on peut arriver à presque tout, objets moldus ou sorciers. Comme le jeune homme, elle voyait les deux sortes d'appareils assez similaires, le forme l'était en tout cas alors il n'y avait pas de raison que le reste de leur fonctionnement diffère autant mis à part les photos qui bougent, en moins chez les appareils moldus. Au pire, si il ne lui demandait pas des explications sur le champs, elle aurait largement le temps en rentrant chez elle de se renseigner, soit en demandant conseil à sa maman qui lui avait appris quelques années en arrière ou bien en naviguant sur internet. Elle n'était pas une geek, loin de là, aussi mal à l'aise avec les technologies que le serait n'importe quel sorcier, mais elle savait quand même faire le minimum. Il fallait bien pour tâcher de rester dans l'air du temps et ne pas être la traîne. Puis elle devait bien admettre qu'en cas d'ennui, les ordinateurs restaient une alternative pour se divertir, en plus ça ne l'obligeait pas à discuter avec des gens et c'était quelque chose qui lui correspondait tout à fait. Si sa devise n'était certainement pas de servir la nature et de profiter de qu'elle offrait chaque jour, elle aurait sûrement fini par être une de ces personnes abruties toute la journée devant leurs ordis. Mais elle n'en était pas arrivé là, pas encore, pas tant qu'il y aurait des gens comme Jesse pour la pousser à mettre le nez dehors.

« Je suis pas une experte mais je pense pouvoir dire que je connais un minimum comment ça marche pour savoir me débrouiller, même si il est ensorcelé. Mais si tu veux pas prendre le risque de m'écouter c'est pas grave, je ne me vexerais pas. »

Il avait le droit de se méfier, de pas lui faire totalement confiance, par pour tout en cas. Elle serait déçue, bien évidemment mais elle n'en montrerait rien pour pas le faire culpabiliser, il ne méritait pas ça et elle ne voulait pas non plus. Non, ce qu'elle désirait c'était de passer des bons moments avec lui et si il fallait passer par des photos pour que ça le soit, elle était d'accord. Elle n'avait jamais été très friande des surprises mais elle ne sentit pas fâchée après qu'il ait appuyé sur le bouton au moment pile où elle se retournait dans sa direction. Elle aurait pu le deviner au bruit et éviter de se faire surprendre, c'était un peu de sa faute et comme autre raison de ne pas s'énerver, elle voulait dire que si ça faisait plaisir à Jesse alors à elle aussi. C'était un raisonnement débile, elle le savait bien et en d'autres occasions, elle serait mise des baffes. Pas des imaginaires, des vraies, mais là elle ne pouvait pas vraiment ou sinon elle se montrerait une fois de plus ridicule. Elle n'était plus à ça près mais quand même. Non, à la place elle avait envie de taquiner le jeune homme à sa manière, ou alors le remercier, en fait pour elle ce bisou sur la joue c'était un peu les deux. Elle lui était reconnaissante d'avoir contribué à rendre ses vacances plus intéressantes, sans lui elle avait eu des activités mais lui rendre visite avait fait parti des moments les plus palpitants de son été, pourtant c'était pas grand chose mais ça avait suffit à l'empêcher de tomber dans la routine, de se changer les idées, de parler sans se prendre la tête parce qu'il ne l'a connaissait pas assez pour la juger. Ce dernier détail pouvait changer à l'avenir mais au début, il ne savait quasiment rien d'elle alors elle s'était allée à dire ce qu'elle avait sur le cœur sans se soucier de ce qui allait en penser. Ca avait déjà commencer à changer à bien y réfléchir, maintenant elle faisait beaucoup plus attention à ce qu'elle disait, croisant les doigts pour ne pas que tout s'effondre en un instant et par sa faute.

« Je... Je ne suis pas sûr que... »


Quelques secondes avant ces mots, elle se sentait encore très bien mais il ne lui avait pas fallût très longtemps pour imaginer que ce qu'elle craignait aller se passer. Elle s'était sans doute trop précipitée, avait mal interpréter, mal compris où il voulait en venir. Ses joues s'empourprèrent d'avantage mais pas pour la même raison, elle eut un mouvement de recul, horriblement embarrassée et avec l'envie de se cacher, de fuir, de ne pas l'entendre dire qu'elle s'était trompée sur lui. Pourtant, c'était elle qui en voulait des réponses, elle était persuadée qu'elle pourrait toutes les entendre sans le prendre mal mais visiblement, elle était à un stade beaucoup plus avancé qu'elle ne le pensait. Sa seule solution pour fuir fut de détourner le regard, elle pensait sans aucun doute l'empêcher de poursuivre si elle reprenait le cours de ce qu'ils étaient venus faire. Elle se tourna à nouveau vers les étagères, s'apprêta à prendre de nouveaux libres dans les mains quand une force l'attira doucement en arrière. Elle n'eut pas le temps de se rendre compte de ce qu'il se passait qu'elle se retrouvait à nouveau face à face avec le jeune homme tandis que ses grandes mains, ses jolies mains entraient en contact avec sa peau. La sensation qu'elle éprouva à ce moment la fit légèrement sursauter, est-ce que ce fût la raison pour laquelle il fit mine de faire machine arrière. Elle ne voulait pas qu'il s'arrête, peu importe ce qu'il allait se passer – elle en avait une petite idée mais refusait d'y croire entièrement – c'était agréable, finalement qu'elle bonne idée de mettre se tee-shirt. Elle penserait à remercier January lors de sa prochaine lettre, ou peut-être pas, oserait-elle lui dire ce qui était en train de se passer ? Oserait-elle confier que Emrick était devenu officiellement – obligatoirement – de l'histoire ancienne depuis le baiser ? Il n'y avait plus aucun moyen de revenir en arrière, avec aucun des deux garçons. Le Poufsouffle retrouvait un rôle plus que basique dans sa vie et Jesse prenait la place d'un tout, presque tout mais totalement tout parce que ici et maintenant, il n'y avait eux et personne d'autre. Son cœur tambourinait si fort dans sa poitrine que pour un peu, elle aurait peur qu'il s'enfuit. C'était impossible certes mais qui aurait cru possible que ce qu'ils étaient en train de faire soit possible. C'était rien de mal mais tellement inattendu...

« Je suis désolé. »

Il ne lui laissait même pas le temps de redescendre de son petit nuage qu'il s'excusait. Il pouvait bien se les garder, elle n'en voulait pas et il pouvait recommencer autant de fois qu'il le souhaitait, il lui semblait qu'elle ne serait jamais contre. Elle eut envie de protester, de dire qu'il n'avait pas le droit de s'excuser alors qu'il avait aussi eut l'air d'apprécier alors elle ouvrit la bouche, bougea les lèvres mais rien n'en sortit. C'était pas la première fois qu'on la lui faisait cette feinte, c'était pas drôle et ne devait absolument pas devenir une habitude. Le truc, c'était qu'elle contrôlait mal ses émotions, que ses idées n'étaient pas encore très claires dans sa tête et que du coup, ça ne l'aidait pas franchement. Si le brun s'était contenté de dire un truc mignon, elle aurait pu redescendre sur terre tranquillement et ne pas paniquer en reprenant ses esprits. C'était quoi la suite ? Il l'avait fait espérer quelques instants pour finalement lui dire ne pas être intéressé, que ça serait peut-être qu'elle parte de suite et que si personne pouvait venir la chercher elle n'avait qu'à prendre le Magicobus ? Son cœur s'emballait de nouveau, cette fois c'était de la peur, et pourtant elle était incapable de réagir ni faire quoique ce soit.

 « Non... En fait, non, je le suis pas le moins du monde. »

C'était le pompom, la rouquine lui adressa un regard qui voulait dire « Mais à quoi tu joues crétin ? » sauf qu'elle ne put pas confirmer ce qu'exprimait ses yeux, avant qu'elle n'ait eu le temps d'ouvrir la bouche, Jesse avait recommencé. A l'embrasser. Sa logique, plus que jamais lui échappé, peut-être qu'elle devait abandonner. Tant qu'il continuait de l'embrasser, elle était d'accord, c'était un bon échange de procédé. Elle ferma doucement les yeux alors que sa main gauche cherchait à tâtons une de celle du jeune homme pour entremêler leurs doigts. Pourquoi n'aurait-elle pas le droit ? Il ne se privait pas pour faire ce dont il envie alors pourquoi le devrait-elle ? Cette pensée la fit sourire, il serait peut-être temps d'arrêter de s'emballer pour un rien, c'était pas si compliqué de profiter du moment présent. Leur baiser semblait durer une éternité et en même temps, qu'une fraction de secondes. Fallait bien respirer à un moment alors elle s'écarta lentement, prête à prendre les devant cette fois, hors de question qu'il lui refasse le même coup.

« Si tu comptes t'excuser, cette fois c'est mort, ça marchera plus. » Dit-elle à la fois sérieuse et taquine.
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Dashiell Dashner

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Message(#) Sujet: Re: [ANNÉE 2020 - 2021] Boom boom boom boom, I want you in my room. – TERMINÉ [ANNÉE 2020 - 2021] Boom boom boom boom, I want you in my room. – TERMINÉ EmptyMar 28 Juil - 21:11

Il fallait bien reconnaître que leur conversation n'avait rien de très poussé et qu'elle n'était pas vraiment d'un intérêt remarquable, mais elle avait au moins le mérite d'être naturelle. Ils n'avaient plus le moindre mal à enchaîner, sans attendre qu'un silence lourd et pesant ne s'installe sur leur duo. Malgré la distance qui les séparait du Chemin de Traverse, c'était presque comme s'ils y étaient encore, c'était rassurant. Tout était simple en fin de compte. Bien sûr, ils enchaînaient les faux pas, réussissaient à s'enfoncer pour un rien mais ça n'avait pas la moindre importance, il parvenait presque à passer au-dessus de l'impression d'être un parfait crétin. Lorsque Jesse reposa les yeux sur la Poufsouffle, celle-ci souriait à nouveau. Son cœur fit un bond inattendu dans sa poitrine. Malgré le lieu et les raisons qui les avaient poussé à venir jusque là, il avait l'impression de réussir à lui faire passer un moment potentiellement agréable et rien n'aurait pu lui faire plus plaisir. Il savait bien qu'elle avait dû connaître mieux, il ne se faisait pas d'illusions, mais la fierté un peu mal placée qui s'était installée en lui à cette jolie vision ne trompait personne. Il avait envie d'être de bonne compagnie avec elle et espérait qu'elle puisse vouloir le revoir encore. D'un autre côté, si elle avait toujours continué à venir à la librairie après les débuts sacrément difficiles qu'ils avaient connus, il y avait de fortes chances que ça ne soit pas qu'une nouvelle entrevue ratée qui puisse la faire changer d'avis mais il préférait ne pas prendre le moindre risque. Il avait fait tout son possible pour relever le niveau et ne pas lui donner la possibilité de regretter d'avoir accepté de venir, ce qui n'avait pas été aisé quand il repensait à la manière atroce dont il l'avait saluée et les difficultés qui avaient suivi pour parvenir à un échange potable, et la vue de son sourire le laissait penser qu'il ne s'était peut-être pas si mal débrouillé. Il aurait donné n'importe quoi pour savoir à quoi elle pouvait bien penser à cet instant, pour s'assurer qu'il ne se méprenait pas... Il était prêt à changer de tactique s'il le fallait – quand bien même ça sous-entendait en avoir déjà une, ce qui ne semblait pas franchement être le cas – tant qu'elle finissait par admettre, tant qu'ils finissaient par admettre que ce déménagement à deux s'avérait être une bonne idée...

Ca ne pouvait pas être autre chose de toute façon... Il en avait longtemps douté, il le reconnaissait sans mal, et il n'était pas à l'abri d'un retour de conscience, bien évidemment, mais les plus les secondes passaient plus il se complaisait dans cette impression. C'était une bonne idée. Le bruit des objets bougés se mêlait à leurs respirations silencieuses, comme si tout, qu'il s'agisse de sa chambre ou de cette fille, s'accordait à lui prouver que sa vie commençait doucement à trouver un sens plaisant alors qu'elle n'en avait jamais eu jusque là. L'ancien Serpentard ne s'était que très peu étendu sur le sujet mais l'existence qu'il avait mené à Londres pendant deux mois lui plaisait plus que de raisons, bien sûr il y avait des manques, bien sûr il n'était pas très assuré, mais il reprenait clairement possession de son propre destin, faisant des choix parfois un peu bancals, comme de l'inviter à prendre un verre, mais des choix qui lui appartenaient totalement malgré tout. Il n'y avait rien eu de plus jouissif au monde. Il n'y avait plus la moindre épée de Damoclès qui n'attendait que la moindre erreur pour s'effondrer sur lui, et qu'importe s'il avait entamé la conversation avec quelqu'un dont il ne savait pas même les origines, tout le monde se fichait bien d'apprendre qu'il avait trahi son sang pour passer le temps. Ou davantage... La simple présence de la jeune femme prouvait à elle-seule qu'il ne s'agissait pas seulement de s'occuper, ou alors ça ressemblait à la plus intéressante des occupations. Les yeux rivés sur elle, attendant simplement qu'elle daigne tourner la tête dans sa direction pour appuyer sur le déclencheur de l'appareil photo qu'il tenait distraitement, il ne pouvait que se rendre compte tout le temps qu'il avait perdu, toutes les choses à côté desquelles il était très probablement passé en dix-sept ans au nom de la pureté du sang dont il n'avait jamais eu que faire. Peut-être que ça n'était pas digne de lui, digne des siens, digne de sa position sociale mais si ça avait un jour eu une importance bien réelle, ça n'en avait plus la moindre aujourd'hui, et il ne regrettait que de s'être laissé avoir si facilement. Callie ne paraissait pas faire attention à lui, trop occupée à déloger ses bouquins de la planche sur laquelle ils avaient passé la plus grande partie de leur existence. C'était une sensation étrange que de voir cette demoiselle dans son monde alors qu'elle était plongée un peu malgré elle dans le sien, comme si les deux acceptaient de ne faire qu'un. Une sensation étrange mais certainement la plus agréable qu'il n'ait pu ressentir jusque là. Lorsqu'elle se tourna enfin vers lui, il appuya machinalement et le flash éclaira la chambre.

« Je suis pas une experte mais je pense pouvoir dire que je connais un minimum comment ça marche pour savoir me débrouiller, même si il est ensorcelé. Mais si tu veux pas prendre le risque de m'écouter c'est pas grave, je ne me vexerai pas. »

Le jeune homme haussa un sourcil, surpris. Prendre le risque de l'écouter ? Quel risque ? Le pire qu'il puisse arriver était que les deux photos qu'il avait prises dans sa vie ne parviennent pas à être développées convenablement et il devait bien reconnaître qu'en y réfléchissant même à deux fois, ça n'avait pas l'air vraiment dramatique. Il s'en fichait pas mal, en réalité. Bien sûr, ça lui avait fait plaisir de le faire, s'enfonçant avec délectation dans l'existence banale d'un garçon de son âge, mais ça n'était pas là sa plus grande fierté, aussi même si ça se terminait par un échec, il était convaincu de pouvoir s'en remettre. Il laissa son regard sombre glisser jusqu'à l'appareil qu'il tenait toujours, comme s'il pourrait lui donner des informations supplémentaires sur les risques qu'il encourait réellement en acceptant son aide, mais rien ne vint. Il n'en voyait pas d'autres. Peut-être ne faisait-il simplement pas preuve d'une très grande ouverture d'esprit sur ce point-là, incapable de remarquer un détail évident, mais il ne voyait définitivement rien d'autre. Et quand bien même ce serait le cas, il avait la certitude qu'il pourrait très bien vivre en les prenant. C'était étrange, lui qui s'était toujours appliqué à jouer les lâches, à se garder bien à l'abri des dangers était prêt à prendre des risques dont il ne savait rien – même s'il se doutait un peu qu'ils n'existaient pas, ce qui jouait sûrement pas mal dans sa décision – simplement parce qu'elle venait de le lui proposer. Il avait alors haussé vaguement les épaules tout en secouant discrètement la tête, lui faisant comprendre ainsi qu'il ne voyait pas vraiment ce qu'elle entendait par-là, mais qu'il n'avait pas forcément envie de mettre un terme à son ignorance. Là encore, il était persuadé de réussir à vivre convenablement avec. Ses doigts avaient lâché la dragonne de l'appareil et s'étaient efforcés de remonter à nouveau la pellicule, toujours dans ce même bruit caractéristique qui résonnait avec joie contre les hauts murs de la pièce.

« Ca ne sera jamais pire que si je devais le faire tout seul, tu sais. »

Le sourire qui étirait ses lèvres se voulait rassurant. Comme s'il lui assurait sans un mot qu'elle pouvait arrêter d'imaginer toutes les deux secondes qu'il cherchait à la fuir et que toutes les excuses seraient bonnes pour, jusqu'aux risques invisibles qui pouvaient concerner un appareil photo dont il se fichait pas mal. Bien sûr, c'était un cadeau d'Etalyrae, bien sûr il y tenait un minimum, mais s'il n'y avait jamais touché en un an, s'il n'avait jamais pris la peine de l'embarquer avec lui à Poudlard ou de l'utiliser pendant le début de ses vacances de Noël, ça n'était probablement pas pour rien. Il n'avait jamais été particulièrement attaché à grand chose, ni aux objets ni aux gens, en dehors de ses livres et de sa baguette, il voyait chaque chose et potentiellement la grande majorité des êtres humains parfaitement remplaçables. Il n'avait d'ailleurs pas énormément d'affaires, bien peu pour quelqu'un qui était censé les avoir accumulées pendant dix-sept longues années, la plupart de ce qu'il y avait à ranger était des imposants classeurs contenant ses sept années de cours, du matériel scolaire – tout ce qui avait pu lui servir en potions ou en astronomie – et le minimum imaginable de vêtements, triés par couleur, parce qu'il avait toujours passé l'essentiel de son année en uniforme. Un simple regard au contenu de sa chambre suffisait à comprendre qu'il n'avait jamais eu d'existence propre en dehors des salles de classe et de la bibliothèque mais lui n'avait jamais pris la peine d'y faire attention. Il n'y avait rien qui trahissait la présence d'une passion quelconque à part les deux échiquiers qu'il possédait, et les derniers numéros de Sorcière Hebdo qui dataient d'avant la nouvelle année et qu'il avait récupérés à sa génitrice avant que tout ne bascule. Sa vie, comme sa chambre, n'était qu'une coquille partiellement vide et il n'en prenait conscience qu'en l'exposant ainsi aux yeux d'une presque parfaite inconnue. Sa sœur avait-elle la même impression que lui ou bien menait-elle une existence parfaite aux activités aussi diverses que variées avec toujours une personne agréable pour les partager ? Elle n'avait pas beaucoup plus d'amis que lui, et à part Wilhelmina et possiblement Lisbeth, il ne lui en connaissait aucune... Rien ne l'empêchait en revanche d'avoir toujours des choses intéressantes à faire avec elles... Il n'en savait rien.

Les lèvres de la rousse se posèrent sur sa joue et nouveau flash éclaira la pièce de sa lumière artificielle, cherchant en vain à rivaliser avec les rayons du soleil. Son trouble s'afficha visiblement et l'atmosphère s'alourdit d'un coup. C'était pourtant un geste innocent, même Jesse parvenait en avoir conscience, mais c'était bien trop difficile à encaisser malgré tout. Après des années à garder ses distances avec tout le monde, tant par choix que par obligation – il n'avait jamais eu la moindre envie de se tenir si éloigné en permanence de la Gryffondor – voilà qu'on le forçait à revoir ses habitudes sans même penser une seule seconde à lui demander son avis. Qu'aurait-il dit, de toute façon ? Il n'était pas assez stupide pour ne pas avoir remarqué l'attirance qu'il ressentait vis-à-vis d'elle, bien sûr, mais aurait-il été assez masochiste pour accepter un quelconque rapprochement tout en sachant pertinemment qu'un part de lui en espérait davantage ? Non... Probablement pas... Il y avait fort à parier qu'il se serait contenté de lui expliquer qu'il n'aimait pas beaucoup les contacts physiques – ce qui n'était pas faux en réalité, il n'avait juste jamais eu l'occasion de le vérifier – en lui assurant que ça n'était pas contre elle pour autant. Un peu comme l'avait fait la défunte lorsqu'il s'était approché pour lui retirer un cil qu'elle avait sur la joue et qu'elle l'avait envoyé paître de la plus brutale des manières. Pourtant, il ne pouvait nier que c'était quelque chose d'agréable et, qu'après coup, il était prêt à recommencer aussi souvent qu'elle pouvait bien le désirer. Perturbant mais immensément agréable. Leur rapprochement se serait très certainement arrêté là si elle n'avait pas cherché à lui expliquer son geste, comme si elle avait craint qu'il ait pu lui en vouloir et que lui montrer qu'elle n'avait pas la moindre mauvaise attention à son égard, pas la moindre envie de se moquer ou de repousser les limites qu'ils s'étaient imposés sans jamais en parler pour autant pouvait lui valoir une clémence plus importante. Qui pouvait en vouloir réellement à une jeune femme aussi charmante qu'elle pouvait bien l'être d'avoir daigné poser ses lèvres sur sa joue ? C'était insensé...

Sans chercher à avoir son accord, tout comme elle n'avait pas cherché à avoir le sien précédemment, Jesse l'attira doucement jusqu'à lui. Il évoluait dans un univers dont il ne savait rien, qu'il n'avait jamais pris la peine d'explorer jusque là sans vraiment réussir à se persuader de l'intelligence de son geste. C'était nouveau, c'était troublant. C'était angoissant... Il était là, imbécile, tenant la main de cette fille dans la sienne, la rapprochant immanquablement du bureau contre lequel il était toujours appuyé, réduisant à néant les distances qui les avaient toujours séparés pour la deuxième fois de la journée, pire encore, pour la deuxième fois en un instant à peine. Il ne la tenait pas suffisamment fermement pour l'empêcher de fuir, si bien qu'il prit le fait qu'elle ne le fit pas pour l'ombre d'un consentement. Il n'imaginait pas une seule seconde l'impressionner assez pour qu'elle n'ose pas le repousser, d'autant plus qu'il s'était toujours montré prudent et attentif à ses moindres réactions dès qu'il disait ou faisait quelque chose. Toujours, sauf là. Il ne se fichait pas de ce qu'elle pouvait bien en penser, loin de là, mais il n'avait pas le courage de se demander s'il faisait bien ou s'il ferait mieux d'abandonner jusqu'à l'idée, si elle était là parce qu'elle le voulait bien ou si elle craignait simplement de le vexer. Il aurait tout le loisir de se questionner ensuite, lorsqu'il réaliserait pleinement ce qu'il avait eu le malheur de faire. Une seconde de plus et ses lèvres terminèrent leur course sur les siennes dans un geste timide et un peu déboussolé. Il venait d'embrasser une fille. Pour beaucoup, cette simple réflexion aurait prêté à sourire mais pour lui, ça semblait presque irréel. Il avait passé toute sa vie à éviter ses semblables ou peu s'en fallait, et voilà qu'il roucoulait le plus normalement du monde, comme tout garçon de dix-huit ans le ferait à sa place, avec une jolie rousse qu'il ne connaissait pas si bien que ça et qu'il avait commencé à découvrir à peine deux mois plus tôt. Ca ne lui ressemblait pas, ça ne lui ressemblait vraiment pas et pourtant, il s'en fichait éperdument. Son cœur battait à tout rompre, son cerveau semblait avoir perdu sa capacité à émettre des raisonnements logiques et défendables, il n'y avait plus rien qui paraissait fonctionner convenablement. Il n'y avait plus que ce baiser un peu brouillon et l'impression que plus rien ne lui serait jamais impossible. Il finit toutefois par se reculer, peut-être un peu trop vite à son goût – il devait bien avouer que prolonger l'expérience jusqu'à la fin des temps lui semblait être une idée enviable – et bredouilla des excuses machinales qu'il ne pensait même pas...

Une lueur paniquée passa furtivement dans le regard de la jeune femme alors qu'elle semblait chercher à dire des choses qui ne lui venaient pas. Il ne savait pas véritablement de quoi ça venait, si elle souhaitait lui expliquer qu'il s'était trompé sur ses intentions ou si elle voulait s'énerver parce que ce qu'il disait donner clairement l'impression qu'il regrettait son geste et qu'on n'embrassait pas une fille pour la jeter négligemment dans la seconde suivante mais il ne parvenait pas à rester concentrer suffisamment longtemps pour parvenir à trouver le courage nécessaire pour s'y intéresser réellement. L'ancien Serpentard finit par revenir sur ce qu'il avait eu le malheur de dire sans le penser réellement, sous le regard surpris de la pauvre Callie qui ne devait plus savoir à quel saint se vouer avec lui. Il avait paru choquer qu'elle ose poser ses lèvres sur sa joue, avant de prendre de lui-même l'initiative de l'embrasser réellement pour s'empresser de s'en excuser si tôt le baiser achevé et expliquer avec toute la conviction du monde qu'il s'était excusé pour rien. Ca faisait très certainement beaucoup pour elle, et s'il avait eu autre chose à l'esprit que son contact grisant, il l'aurait certainement admis sans le moindre mal. Il ne lui laissa pas le temps de réagir davantage qu'il réitérait l'expérience, plus assuré néanmoins que la première fois. Elle ne l'avait pas repoussé, après tout, ça n'était probablement pas pour rien. Son cœur s'envola littéralement, menaçant d'exploser à chaque seconde qui passait. Il ne pensait plus à rien, il n'y avait plus qu'elle, plus qu'eux, et son corps contre le sien. C'était troublant, véritablement troublant. Il paniqua légèrement quand il la sentit bouger, s'attendant à ce qu'elle ne réalise pleinement ce qu'ils étaient en train de faire et ne le repousse rapidement mais il n'en fut rien, sa main se contenta de déloger l'une de siennes de sa taille pour lier leurs doigts. Il ne lutta pas et serra doucement sa main dans la sienne. Le monde avait cessé d'exister. Il n'avait plus conscience de rien, ni du temps qui passait, ni de l'endroit où ils étaient, pas non plus de ce qu'ils y étaient venus faire. Plus rien n'avait la moindre importance. Il la laissa mettre un terme à leur échange, sans oser croiser son regard pour autant. Ses joues étaient plus rouges que jamais et lui planait dans un mélange de malaise et d'extase qu'il ne parvenait pas à décoder réellement.

« Si tu comptes t'excuser, cette fois c'est mort, ça marchera plus. »

Un sourire idiot prit place sur ses lèvres alors qu'il resserrait presque tendrement son étreinte. Il devait bien reconnaître qu'il ne savait pas trop quoi faire de cette fille entre ses bras mais n'avait pas la moindre envie de la lâcher pour autant. Il devait plus donner l'air d'avoir quatorze ans et d'approcher une demoiselle pour la première fois de son existence que d'être sur le point de prendre véritablement sa vie en mains mais c'était bien le dernier de ses soucis à cet instant précis. Il reprenait doucement contact avec la réalité, quittant le nuage confortable et fabuleux qui avait bien voulu lui servir de fier destrier durant les quelques minutes qui venaient de s'écouler à une vitesse folle. Sans s'en rendre compte, il entreprit de dessiner des formes abstraites dans des caresses enfantines sur la peau douce qui s'étendait sous ses doigts, frissonnant presque à chaque geste alors que son cœur acceptait de se calmer enfin. Les odeurs familières de sa chambre l'enveloppèrent à nouveau, reprenant leur droit sur les souvenirs et les sens du brun qui réalisa pleinement où ils se trouvaient et ne put s'empêcher de sourire plus franchement à cette idée. Cette première fois avait décidément un goût d'interdit qui le surprenait lui-même. Non seulement il s'était laissé aller à emmener une née-moldue dans l'antre-même de pro-sang-purs ridicules mais en plus il avait pris la peine de l'embrasser et plutôt deux fois qu'une. Et comme si ça ne suffisait pas, il ne regrettait pas le moins du monde... Il ne lui avait toujours pas rendu sa liberté et n'était étonnamment pas pressé de le faire, profitant de la moindre seconde qu'il passait si près d'elle, craignant malgré lui qu'elle finisse par réaliser ce qu'elle faisait et mette un terme à tout ça bien rapidement. Il s'appuya plus franchement sur son bureau et soupira discrètement, tout en fixant leurs mains liées, comme il l'avait fait à Glasgow, avant de relever enfin les yeux vers la Poufsouffle alors qu'il haussait les épaules en réponse à sa légère remontrance. Elle ne paraissait pas lui en vouloir. Ni pour s'être excusé à tort ni pour l'avoir embrassée, pas plus que pour avoir recommencé. Rien ne lui assurait qu'elle ne lui en voudrait pas plus tard mais pour l'heure, il ne pouvait que s'en sentir soulagé...

« Oh... Je voulais recommencer à chaque fois... Mais tant pis, je suppose que je devrais pouvoir m'en abstenir. »

Jesse venait clairement d'avouer qu'il n'avait rien contre l'idée qu'il y ait d'autres fois mais n'avait pas fait attention au sens que pouvaient avoir ses paroles, trop occupé à dévisager la pauvre Callie. Il ne semblait plus avoir la moindre envie de bouger, avoir oublié jusqu'au déménagement qu'ils étaient venus préparer ici. Tout ça ne comptait plus. L'idée même d'avoir à quitter le manoir pour toujours ne le perturbait plus autant qu'elle l'aurait dû, il avait bien mieux à faire : être perturbé par la présence rapprochée de sa camarade, par exemple. Ces vacances avaient été pleines de surprises, réellement, mais celle-ci dépassait de loin toutes les précédentes. Il n'avait jamais envisagé une seule seconde que la vie qu'il s'apprêtait à prendre puisse ressembler à ce point à ce qu'il avait espéré quelques années plus tôt. Elle était normale. Juste normale... Il bossait, allait bientôt rentrer à l'université comme pas mal de ses anciens camarades de classe et pouvait même prétendre avoir une petite-amie. Cette dernière information mit un moment avant d'arriver jusqu'à son cerveau, bien trop occupé à le faire sourire d'un air particulièrement stupide pour réaliser ce que toute cette histoire signifiait. Bien sûr, il avait qualifié Marlow de la même manière, parce que c'était ainsi qu'il avait envie de la voir, mais à bien y réfléchir, il ne pouvait que concéder qu'il s'était lamentablement trompé et que son idylle avec la blonde n'avait été qu'une vague mascarade, rien de plus. Les secondes s'enchaînaient sans que rien ne trouble le silence bizarre qui s'était installé dans la pièce. Il n'était pas vraiment pesant mais pas totalement agréable non plus, il trahissait juste un malaise malgré tout persistant. Il ne savait plus quoi dire, plus quoi faire, craignait de tout gâcher ou de lui donner envie de fuir définitivement. Il n'avait jamais pris la peine d'observer suffisamment ses camarades de classe pour avoir la moindre idée de ce qu'elle pouvait bien attendre de lui désormais, peut-être qu'elle allait imaginer qu'il regrettait son geste et ne cherchait qu'un moyen de la repousser gentiment sans passer pour le pire connard de l'histoire... C'était possible, mais c'était pourtant bien loin de la réalité. Il ne cherchait pas à lui faire comprendre que tout ça n'était qu'une erreur, juste à entrevoir le moindre indice sur ce qu'il était censé faire à présent.

« Je veux bien que tu m'aides à déménager tous les jours si ça se finit toujours comme ça... »


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Message(#) Sujet: Re: [ANNÉE 2020 - 2021] Boom boom boom boom, I want you in my room. – TERMINÉ [ANNÉE 2020 - 2021] Boom boom boom boom, I want you in my room. – TERMINÉ EmptyMer 29 Juil - 2:59

Il semblait à la jeune femme qu'en deux mois ils n'avaient jamais autant parlé que depuis que l'ancien Serpentard était venu la chercher devant la porte de la maison de son oncle et sa tante. Du moins, c'était la première fois qu'elle avait vraiment l'impression qu'il lui disait des choses intéressantes sur lui, qui lui permette de le situer plus lui et son monde à défaut de pouvoir l'aider à mieux le comprendre. Les choses dont ils parlaient depuis leur arrivée dans les bois entourant le manoir n'étaient pas follement passionnantes mais si en s'y penchant un peu plus, il y avait des informations intéressantes à sous-tirer, ainsi que des possibilités de discussion. Callie n'avait pas l'impression d'avoir toujours choisit les bonnes, celles qui auraient faire encore plus parler le jeune homme mais elle ne pouvait pas se plaindre de ce qu'elle avait vu, pour elle c'était beaucoup. Certes, toutes les fois où ils s'étaient vus au Chemin de Traverse avaient été agréable, fallait l'admettre, sinon elle ne serait pas revenue encore et encore, avec des excuses réfléchies une bonne partie de la nuit plein les choses mais pas pour autant crédible pour une mornille, mais ce n'était pas pareil du tout. Ils n'étaient pas restés des heures à se regarder dans le blanc des yeux mais le sujet de leur discussion n'avait pas toujours contribuer à éclairer l'un sur la personnalité de l'autre. Ou alors peut-être n'avait-elle pas fait le rapprochement parce que le contexte était différent, qu'il y avait beaucoup de monde autour d'eux et qu'il ne lui paraissait pas très logique qu'il se livre à elle qui jusque là n'avait été qu'une ombre de passage dans sa vie. Parfois, elle avait même passer la quasi totalité du temps où elle était restée dans la librairie, à le regarder travailler, c'est-à-dire ranger des livres. Non pas qu'elle n'avait osé ce jour-là lui dire bonjour et s'était à la place cachée derrière une étagère, juste qu'il ne pouvait pas tous les jours passer plus son temps à discuter avec elle qu'à faire ce dont pourquoi il avait été embauché. Soit dit au passage, même si la tache à laquelle il s'adonnait n'avait à première vu rien de très spectaculaire, la rouquine ne s'était pas lassée une seule fois de le regarder faire pendant qu'elle ne pensait à rien d'autre qu'à lui et à ses gestes précis. Enfin si, parfois il lui été arrivé de se demander ce qu'elle pouvait bien faire là mais son esprit chassait bien vite cette pensée, la laissant revenue une fois le soir venue, quand elle était dans son lit et que l'heure était plus à dormir qu'à revenir sur les précédents événements de la journée.

Venir au manoir à deux représentait vraiment une progression, une étape supérieure à leurs entrevues au Chemin de Traverse et à leur correspondance, un peu comme si il acceptait qu'elle ne soit plus la fille rencontrée au hasard mais avec qui il cherche consciemment à partager du temps. Quand il lui avait proposé l'idée de l'accompagner, Callie avait adorée. L'idée, lui, tout, elle avait tout adoré. Ca n'avait pas duré, dès l'instant où elle avait repassé l'entrée dans le sens inverse, elle avait commencé à paniquer et paraître naturelle lors du dîner lui avait parût être le défi le plus difficile à relever. Instinctivement elle avait décidé de ne rien dire et jouer les cachottières quand il le fallait ne lui posait pas de problème en général mais avoir sa mère à table l'avait déstabilisé. Heureusement que soir là il devait y avoir un autre sujet de conversation bien plus intéressant que les expressions qui s'affichaient aléatoirement sur son visage parce que personne ne lui avait posé de question et elle avait pu filé dans sa chambre dès que ce fût possible. La seule chose qui aurait pu la trahir avait été son refus pour faire une partie de jeu en famille avant d'aller se coucher mais comme elle n'avait jamais été une grande fan de ces moments-là, son comportement n'avait rien eu d'anormal. Tout le monde savait qu'à la fin ça devenait entre sa cousine et elle un défi personnel et ce soir là, elle avait eu beaucoup mieux à faire que de supporter la jeune femme et son caractère à la noix. Les jours suivants, la Poufsouffle était parvenue à mieux gérer ses émotions et c'était tout naturellement qu'elle s'était imaginée pouvoir faire de même en accompagnant Jesse chez lui, si elle y mettait suffisamment d'efforts. Elle avait eu tord de se rassurer comme ça alors qu'avant même l'avoir retrouvé c'était déjà un peu la pagaille dans sa tête et son esprit, le point de non-retour avait été atteint quand il lui avait dit qu'il la trouvait joli, ou alors qu'il lui avait confirmé ses dires, elle ne savait plus trop en réalité. Simplement que tout un mélange de sentiments l'a parcourait depuis qu'elle était arrivée sur les lieux, c'était deux fois pire qu'au Chemin de Traverse ou dans sa chambre, peut-être que c'était pour ça qu'elle avait enfin pu prendre conscience de l'évidence de ses sentiments. Ce qui ne l'avait pas franchement à être plus sereine mais au moins des questions avaient disparus et ce n'était pas plus mal pour enregistrer correctement tout ce qu'il se passait dans le manoir. Il y a des éléments du décor qu'elle préférerait sans doute oublier dès son retour chez elle mais les différents points de leur discussion, pas question.

Finalement, rentrer dans la chambre du jeune homme avait placé tout ce qu'il y avait eu avant depuis le moment où ils s'étaient revus devant les portes de chez elle
dans une sorte de parenthèse, comme si c'était à part et que ce n'était quelque chose qu'ils ne revivraient plus, pas de suite en tout cas. Même sans y avoir réfléchi à l'avance, ça paraissait logique pour la jeune femme, après tout le brun n'était pas sans vivre un moment très important dans sa vie, pas forcément le plus joyeux de son existence mais marquant, véritable point de départ vers tout autre chose. Malgré tout, il n'avait pas été si froid qu'elle l'aurait pensé, certes à un moment il lui avait fait un peu peur, semblant être en proie à ses sentiments et surtout à la rancoeur envers ses parents qui le viraient de chez lui – pour des raisons dont Callie ne connaissait toujours rien – mais il s'était rapidement repris, acceptant même son aide pour ranger sa chambre. Elle n'était pas d'une grande utilité, elle ne se faisait pas d'illusion, même si elle était rapide pour déplacer des livres de quelques mètres seulement, un sort basique pouvait faire encore bien mieux. Si il avait réellement eu besoin d'aide, Jesse aurait pu faire appel à des camarades de classes avec qui ses relations n'étaient pas trop mauvaises, pas forcément des amis parce qu'il n'était pas du genre à s'en faire des tonnes mais il devait quand même bien avoir réussit à se faire des relations potables en sept ans, un peu comme elle. Elle ne comprenait toujours pas pourquoi il lui avait demandé à elle mais elle appréciait le geste, elle se contentait d'être contente et de faire ce qu'il lui demandait parce que de toute manière, elle était incapable de comprendre le jeune homme. Et pour la bonne guerre, elle espérait que ça en était de même pour lui, histoire de ne pas être la seule à galérer comme un poisson hors de l'eau pourrait le faire. Elle se sentait pitoyable à force d'insister et de ne toujours rien obtenir des réponses qu'elle cherchait. Parfois il y avait bien quelques indices, volontaires ou non, pour la guider sur ce qu'elle devait imaginer mais elle avait toujours cette crainte de ne pas les interpréter correctement, de laisser ce qu'elle voulait la guider et potentiellement la mettre dans l'erreur. Pourtant, pouvait-on douter d'être une compagnie agréable après des photos qui voulaient dire que le moment semblait valoir le coup d'en emporter un souvenir, un souvenir où elle figurait.

« Ca ne sera jamais pire que si je devais le faire tout seul, tu sais. »

A vrai dire, imaginer que le brun pouvait être à ce point pas doué pour quelque chose étonnait beaucoup la jeune femme, après tout elle n'était pas sans avoir eut vent de ses excellentes notes aux ASPICS. Bien sûr, ce n'était pas du tout la même chose mais du coup, elle ne comprenait pas pourquoi le fonctionnement d'un appareil photo, pourtant si simple, lui posait plus de difficultés que des cours. Elle avait imaginé en voyant sa chambre, le soin avec lequel elle avait été rangé, que Jesse se souvenait de chaque chose y étant rangé, de leur emplacement précis et de comment s'en servir. Après tout, à quoi ça sert de garder des choses dont on ne connaît pas le fonctionnement. Il avait du genre à être précis et qu'il n'ait pourtant pas pris la peine de combler cette lacune l'étonnait. Après, ça voulait aussi dire que le jeune homme n'était pas aussi parfait qu'il en avait l'air et quelque part c'était rassurant. Il l'était toujours plus que Callie, elle était bourrée de défauts et ne s'en cachait pas, elle ne cherchait même pas à les améliorer. Enfin si, certains et quelques fois mais les trois quarts du temps ses efforts se concluaient par des échecs. Elle aurait bien dit que c'était carrément tout le temps le cas mais avec lui, elle était potentiellement en phase d'enfin réussir quelque chose. Ils étaient en train de devenir amis et qu'aurait-elle pu espérer de mieux au début de l'été, c'était bien comme ça qu'elle avait vu leurs entrevues, les toutes premières fois en tout cas et que ses attentes aient évolués entre temps ne changeait rien au fait que son premier objectif était ou serait bientôt atteint. Elle ne pouvait qu'en ressentir une certaine fierté, c'était important pour elle, et si il le fallait elle essayerait de savoir s'en contenter. Il le faudrait bien même. Elle n'allait pas gâcher sa seule réussite de ce genre seulement parce qu'elle était bien incapable de garder le contrôle de ses sentiments pendant tout ce temps là. Ca serait vraiment trop bête et même si elle agissait parfois en idiote – quand Jesse était dans les parages – ça ne voulait pas dire qu'elle allait le faire à tous les coups. Non, il restait un garçon agréable qu'elle voulait continuer à voir de temps en temps, pour le simple plaisir d'apprendre à le connaître, de ressentir de la satisfaction mais du soulagement aussi à chaque fois qu'il lui semblait apprendre un nouveau truc au moins un peu important.

« Je préfère être sûre que tu ne m'en voudras pas, c'est juste des photos certes mais peut-être que tu voulais les montrer à ta sœur. C'est le cadeau qu'elle t'as offert alors ça aurait pu que tu veuilles lui montrer qu'il t'arrive de t'en servir et que t'es content de son cadeau, vous l'aurez été tous les deux. Mais peut-être qu'elle s'en fiche de son côté et que l'avenir de ses photos n'importe personne. »

C'était juste des photos, sans grande valeur, c'était normal que personne veuille sans soucier mais c'était un moment de tous les deux, retenu dans le temps, et pour elle ça ne paraissait pas être si rien que ça. Mais sans doute n'était-elle pas très objective, dès que ça concernait de près ou de loin le brun, elle ne l'était plus et se mettait souvent à penser ou raconter n'importe quoi. Elle était très certainement de dérailler, ce qui ne l'étonnerait pas tant que ça, plus en fait. Maintenant elle avait compris ce qui n'allait pas chez elle. Elle était pas malade à proprement parler, c'était plutôt normal ce qui lui arrivait, peut-être mal choisit mais elle n'était pas forcément responsable de ce que son cœur choisissait pour elle, elle n'avait pas eu son mot à dire, juste à obéir à ses désirs. Et elle en partagea un en commun avec lui, c'était basique mais moins que ce qu'ils avaient jusqu'à présent, comment allait réagir Jesse. C'était un geste banal, qu'ils avaient pas l'habitude d'avoir l'un pour l'autre mais ça restait commun et sans sous-entendu. Techniquement il ne devrait y avoir aucun problème et c'est pour ça qu'elle s'était laissée guider par son élan, déposant un simple bisou sur la joue du jeune homme alors qu'un nouveau flash éclairait la pièce d'une lumière aveuglante. Callie ferma les yeux quelques instants et quand elle les rouvrit, elle avait déjà retrouvé ses distances avec le brun. C'était vraiment rien, pas de quoi en faire un drame, pourtant elle se justifia avec l'espoir qu'il revoit son intention de l'envoyer valser si c'était sa toute première envie suite à geste. Visiblement c'était pas le cas, en fait elle avait du mal à savoir parce qu'il ne s'exprimait pas totalement, il semblait lui-même douter de ce qu'il voulait dire. C'était une situation étrange. Et la suite ne fût pas pour l'aider à mieux comprendre. Ils auraient pu revenir en arrière, oublié cette proximité qui s'installait entre eux, parce qu'elle avait fuit et leur donner ainsi une chance de toute arrêter mais définitivement, après le baiser que Jesse lui donna, ce n'était plus possible de revenir en arrière et de faire comme si de rien n'était.

Dans son sens à elle en tout cas, c'était inimaginable, les barrières avaient volés en éclat pour de bon et ils étaient plus libres tous les deux. Pourtant c'était presque comme si il lui avait demandé d'oublier cet instant, cet échange merveilleux alors que les papillons dans le ventre justement lui rappelait que ça avait été réel et non le fruit de sa grande imagination. Il ne lui avait rien dit très clairement mais c'était presque sous-entendu et elle lui en aurait presque voulût. A lui, mais à elle aussi, si par malheur sa voix n'avait pas fait grève au bon moment. Peut-être qu'il n'aurait pas posé pour la deuxième fois en quelques instants, ses lèvres sur les siennes. C'était impensable pour Callie, heureusement qu'elle avait eu une part de chance de chance dans sa soudaine panique. Mais du coup, il était impossible qu'il essaye une nouvelle fois de lui dire que non, ce n'était vraiment pas une bonne idée. Ca voudrait dire qu'il avait quand même retenté l'expérience pour être sûr de ce qu'il allait dire ensuite et c'était un peu comme se servir d'elle sans prendre en compte ce qu'elle pouvait bien ressentir à ce moment-là. Certes, elle ne lui avait pas demandé son avis pour le bisou sur la joue mais il y avait quand même une nette différence entre ses deux manières d'embrasser une personne. Elle n'était pas très éclairée sur ce qu'il voulait faire ou lui dire mais ne lui laissa pas le temps de dire quoique ce soit, elle préféra mettre certaines choses au clair. Pas grand chose, elle était encore emprise avec ses émotions pour réussir à dire beaucoup de choses à la fois mais le message principal avait circulé, c'était ça. Peu importe comment il le prendrait, sa réaction lui semblait légitime. La dernière fois elle avait été manipulé et il était hors de question que le même cinéma se reproduise une nouvelle fois.

« Oh... Je voulais recommencer à chaque fois... Mais tant pis, je suppose que je devrais pouvoir m'en abstenir. »

Qu'il était surprenant ce garçon ! Mais en bien, en très bien même. La jeune femme perdit son sérieux en quelques secondes, son visage hésitant entre un air attendrissant ou amusé. Parce qu'elle était un peu partagée par les deux. Elle ne lui connaissait pas cette petite touche d'humour agréable et plutôt bien placé, rien de comparable avec la réponse qu'il lui avait donné à leur arriver et qu'elle avait pris pour de l'humour dans le bénéfice du doute sans être certaine pour autant que c'était vraiment le cas. Elle appréciait ce changement même si elle n'avait jamais espéré qu'il change pour elle. Il lui passait un message très clair et Callie était ravie de l'écouter, elle ne doutait même plus de la manière dont l'interpréter, si ce n'était pas cool ça. C'était bien un sous-entendu pour un autre baiser ça, non ? Parce qu'elle pouvait, un vrai de vrai, pas juste sur la joue. Il s'était permis plutôt deux fois qu'une, peut-être voulait-il vérifier qu'elle pouvait aussi en prendre l'initiative. Ce contact plus intime que tout ce qu'ils avaient pu avoir jusque là ne lui avait malheureusement pas ouvert les portes de ses pensées et elle ne pouvait pas non plus être sûre de tout mais étais-ce vraiment une nécessité ? Elle se rapprocha de nouveau de lui, de ses lèvres plus précisément, et déposa les siennes contre tandis que ses paupières se refermaient sur le décor de sa chambre à moitié-rangée, à moitié vide. Ca pouvait attendre encore un peu, un tout petit peu non ? Là, elle avait besoin de calmer son cœur. Elle n'utilisait très certainement pas la bonne technique parce qu'il semblait sautillait encore plus fort dans sa poitrine – comme si c'était possible et n'avait pas l'air de vouloir se calmer. Est-ce que si ça continuait comme ça elle allait s'évanouir. Ce serait vraiment trop pourri, non fallait qu'elle essaye de se calmer, d'apprécier mais plus calmement. Elle se recula au bout d'un temps qu'elle ne sut dire si il se comptait en secondes ou en minutes.

« Tu n'as pas besoin de trouver d'introduction aussi pourrie à tes baisers, tu peux simplement me dire ce que tu veux. Ou rien me dire non plus. Je suis généralement pas trop fan des surprises mais je n'ai pas du mal à imaginer que celles-ci puissent être d'agréables exceptions. »

Bien sûr elle le taquinait et ne cherchait pas déjà à le rabaisser. Elle espérait qu'il comprenait dans le bon sens, qu'elle l'embêtait gentiment juste, il pouvait lui faire confiance alors qu'elle venait de lui faire savoir qu'elle n'avait rien contre qu'il l'embrasse, pas plus que ça ne la gênait de le faire. Elle était peut-être un peu maladroite mais il l'a connaissait quand même assez pour le savoir. Ils ne se connaissaient pas des masses beaucoup plus que quand ils étaient arrivés et voilà dans quoi ils avaient quand même réussis à s'embarquer. La Poufsouffle ne le regrettait pas, il n'y avait pas besoin d'en connaître des tonnes sur l'autre avant de se lancer, ça ne permet pas plus de garantir la réussite d'une relation, elle en avait déjà fais les frais. Et, pouvait-elle réellement parler de relation avec Jesse, étaient-ils en couple maintenant ? Sûrement que oui, c'était la suite logique à ce qu'il venait de se passer et de se dire. Aucun des deux n'avaient l'air de regretter ni d'avoir envie de ne plus chercher à renouveler, du coup oui ça semblait logique. Elle n'avait même pas pu profiter de la joie d'être à nouveau célibataire mais ça ne devait pas trop un problème, sinon elle n'en serait pas. Ils s'en seraient pas là. Bien sûr, elle avait un peu peur qu'il soit pris à tout moment d'une prise de conscience qui le pousse à finalement stopper tout ça mais ça n'avait pas l'air de venir. Elle ne comptait pas laisser les choses se passer comme ça de toute façon, si il devait la repousser il avait intérêt à avoir des explications qui tiennent la route. Elle espérait qu'il n'en avait pas et qu'il ne chercherait pas à en trouver, ils étaient bien là.

« Je veux bien que tu m'aides à déménager tous les jours si ça se finit toujours comme ça... »


Ce qu'il se passait à ce moment là, c'était pas une vraie fin en soit parce qu'ils n'avaient pas encore terminés de tout ranger même si ça pouvait aller très vite, puis plus que respecter à la lettre la réalité, il avait dû vouloir faire passer un message. Et à nouveau elle sembla comprendre là où il voulait en venir et elle lui offrit en guise de réponse un grand sourire. Rien ne pouvait lui faire plus plaisir que de se trouver dans les bras de ce beau jeune homme qui lui paraissait encore inaccessible peu de temps avant et elle était prête à recommencer autant de fois qu'il le souhaitait. Ils ne pouvaient pas le faire indéfiniment, c'était certain mais ils n'étaient pas non plus obligés de passer par tout ça pour finir par s'embrasser. Parce que sinon ils étaient mal barrés, elle ne savait pas ce qu'il en était pour lui mais Callie, elle, n'avait pas l'intention de déménager tous les trois jours pour pouvoir revivre ces instants. Etant encore à Poudlard, elle aurait bien du mal, tout comme venir l'assister à chacun de ses déménagements. D'ailleurs, comment allaient-ils se débrouiller à partir de la rentrée ? Un nouveau vent de panique traversa l'esprit de la jeune femme. Pourtant, ça paraissait là aussi évident, ils se verraient quand ils le pourraient, lors des sorties à Pré-au-Lard, si l'emploi du temps du jeune homme le lui permettait, sinon il y aurait les lettres puis plus rarement les vacances. Une situation bien moins facile à gérer que celle actuellement, elle ne voulait pas y penser, pas encore, alors qu'ils n'avaient pas officialisés leurs nouveaux statuts...

« Avant de penser à déménager à nouveau, faudrait peut-être penser à aménager. Si jamais t'as besoin d'aide pour ça aussi, tu sais que tu peux me demander. C'est vrai que je ne dois pas être aussi douée pour le rangement que toi mais si vraiment tu vois que tu ne peux rien tirer de moi, j'irais te chercher des rafraîchissements et quelque chose à te mettre sous la dent. »

Elle se projetait déjà... Elle ne pouvait s'en empêcher, pensait-il que c'était naturel ou bien qu'elle était trop presser. C'était un détail qui lui avait échappé mais elle ne voulait pas lui faire peur, loin d'elle l'idée de paraître collée à lui telle une sangsue comme elle avait pu donner l'impression l'année dernière avec Emrick. L'avantage de cette histoire, c'était qu'elle avait gagné en expérience et en assurance sur ce genre de chose, un peu mais c'était ça de gagner, elle connaissait l'emplacement de certains pièges et les erreurs à éviter, quelques unes, elle ne se ferait pas avoir une nouvelle fois. Même si ils avaient l'air d'un duo improbable, elle avait bien envie de tout faire pour qu'entre eux, ça marche. Pendant un certain temps au moins et qu'ils puissent en profiter tous les deux.
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Dashiell Dashner

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Sa chambre, qui lui avait toujours servi de remparts rassurants contre le monde extérieur, venait de prendre un tout autre rôle. Il n'était plus question d'y fuir et d'oublier jusqu'à l'existence de l'humanité toute entière puisqu'elle l'avait suivi à l'intérieur. Jesse avait toujours fait en sorte que ce genre de chose n'arrive pas, qu'il y ait une frontière infranchissable entre son univers et le reste de la galaxie et voilà qu'il l'ouvrait totalement à une demoiselle – ce qui semblait pire encore dans un sens – sans réussir à le regretter pour autant. Ce début de journée était bien étrange, il ne savait pas réellement comment tant de choses avaient pu se passer en si peu de temps mais il lui semblait finalement que ça n'était pas si important que ça. Quelques semaines plus tôt, il observait encore par les fenêtres de Saint-Mangouste l'espoir de finir sa scolarité normalement s'éloigner pour – il lui semblait en tout cas – toujours, et aujourd'hui tout ça n'était plus qu'un très lointain souvenir tant et si bien qu'il y avait des matins où il peinait à réaliser pleinement que tout ça n'avait pas été qu'un interminable cauchemar. C'était presque indécent de voir à quel point tout allait bien. Oh, évidemment, il n'était pas là réellement de son plein gré et il aurait donné cher pour que leur occupation de cette fin de matinée soit reportée à tout jamais mais ça lui semblait n'être qu'un détail auquel il ne fallait pas accordé tant d'importance. S'il le lui avait dit sans le penser vraiment lors de leur dernière soirée au château, il en était de plus en plus convaincu : son sort était décidément plus enviable que celui de sa propre sœur. Tout était bien plus compliqué à présent, il ne le niait pas, mais tout lui semblait tellement simple en même temps. La présence de la Poufsouffle pouvait largement servir de preuve étant donné qu'il n'avait pris conscience des interdits qu'on lui avait imposé pendant dix-sept longues années uniquement quand il avait remis les pieds dans le domaine, parce qu'ils n'existaient plus autrement. Non, il n'était pas assez idiot pour s'imposer de suivre encore des préceptes qu'il n'avait jamais compris...

« Je préfère être sûre que tu ne m'en voudras pas, c'est juste des photos certes mais peut-être que tu voulais les montrer à ta sœur. C'est le cadeau qu'elle t'a offert alors ça aurait pu que tu veuilles lui montrer qu'il t'arrive de t'en servir et que t'es content de son cadeau, vous l'auriez été tous les deux. Mais peut-être qu'elle s'en fiche de son côté et que l'avenir de ses photos n'importe personne. »

Le regard du jeune homme s'assombrit bien malgré lui à l'évocation de sa jumelle. Leur éducation avait porté ses fruits la concernant, un peu trop d'ailleurs, si bien qu'il avait parfois l'impression d'entendre leur géniteur quand il l'écoutait. Sa présence auprès de Quick et des Néo n'avait fait que le lui prouver davantage, même s'il avait encore envie d'espérer qu'elle se soit simplement contenté de se comporter comme une idiote amoureuse. Même si les choses s'étaient arrangées depuis quelques mois et qu'elle s'était montrée capable de tenir le rôle d'une véritable sœur, il ne la comprenait toujours pas et comprenait encore moins comment une fille intelligente – même s'il avait toujours aimé lui rappeler qu'il la dépassait largement sur ce terrain, il n'en avait jamais douté un seul instant – puisse se laisser aussi facilement avoir par des discours dépassés et dénués du moindre sens. Elle méritait mieux que ça. Mieux que son statut de cliché de la parfaite petite Serpentard... Cliché parmi tant d'autres parce qu'il lui semblait que beaucoup ne cherchaient pas à se démarquer de ce qu'on attendait d'eux. Peut-être était-ce rassurant d'entendre les autres maisons leur trouver une liste de défauts longue comme le bras en s'inspirant de tous les sorciers ayant mal tournés qu'ils comptaient dans leurs rangs ou surprendre des regards potentiellement suspicieux et assassin de gens qu'ils connaissaient à peine parce qu'on leur prêtait forcément des idéologies trop conservatrices et une étroitesse d'esprit incroyable simplement parce qu'ils étaient vêtus de vert ? S'il était apte à le comprendre pour avoir cherché à tout prix à faire partie intégrante de sa propre maison pendant des années, quitte à s'enfoncer dans un rôle qui le faisait ressembler à ceux qui l'entouraient, il savait pertinemment qu'il était toutefois plus agréable encore que quelqu'un – Marlow, en l'occurrence – soit en mesure d'admettre sans rougir avoir remarqué qu'il se détachait du lot et le méchanceté ambiante et gratuite qui semblait, à juste titre, régner dans les cachots. Elle l'avait dit très justement, la guerre était terminée, il était peut-être temps pour tous ces enfants de grandes familles de cesser le combat et d'arrêter de faire perdurer les erreurs de leurs parents. Non... Il valait mieux qu'Etalyrae ne sache rien de ces photos, rien de cette journée et pas beaucoup davantage des deux mois qu'il avait passé sur le Chemin de Traverse. Elle avait eu vent à maintes reprises qu'il était décidément bien trop laxiste, et même si elle semblait s'y faire à présent voire même revoir ses exigences à la baisse par moment, il n'avait aucune envie qu'elle apprenne quoi que ce soit. Pas maintenant...

« Il m'importe. » lâcha t-il simplement, retrouvant sans s'en rendre compte la froideur désagréable et habituelle qu'il avait abandonnée depuis plusieurs minutes déjà. « Ce qui ne signifie absolument rien, en fin de compte. Ma sœur n'a pas besoin d'en avoir vent et je suis certain de pouvoir survivre s'il leur arrivait malheur. »

Les quelques secondes de silence qui s'installèrent à la suite suffirent à lui faire prendre conscience, de lui-même, qu'il venait de se comporter comme un parfait crétin. Callie n'y était pour rien si l'image parfaite de son aînée lui renvoyait automatiquement la sienne, unique ombre au tableau parfait qu'était leur merveilleux arbre généalogique. Les yeux posés sur ses mains jouant nerveusement avec l'appareil, il s'attendait presque à l'entendre reprendre son occupation sans plus se soucier de lui, à défaut de pouvoir rentrer ceux d'ici. Il y avait fort à parier qu'elle l'aurait fait si seulement elle en avait eu les moyens... Tout ça parce qu'il était incapable de faire la part des choses et de ne pas reporter sur elle tout ce qu'il pouvait bien reprocher à cette famille ridicule, et à lui en tête de liste. Et dire que tout allait si bien... Son sourire, leurs conversations, cette photo stupide qui ne lui servirait jamais à rien mais qui aurait le don de lui rappeler avec une once de nostalgie qu'il ne s'était jamais senti aussi vivant que pendant ces vacances qui n'en avaient de réel que le nom. Dans le fond, il n'avait rien dit de méchant, peut-être qu'il n'avait pas été très courtois et qu'elle n'apprécierait pas de lui entendre dire qu'il n'accordait pas tant d'importance que ça à ce souvenir-là – ce qui était faux, d'ailleurs – mais s'il ne pouvait plus rien dire sans qu'elle ne prenne la mouche, ça n'était pas de sa faute à lui, non plus ! Il avait parfaitement conscience de se chercher des excuses foireuses, tout comme il avait remarqué que le résultat n'était pas à la hauteur de ses espérances. Un nœud s'était formé dans son estomac, matérialisation physique et douloureuse du poids de la culpabilité. Il était en train de tout gâché. Ils faisaient des efforts depuis des mois pour que tout se passe au mieux et maintenant qu'ils y parvenaient de manière presque naturelle, il remettait entre eux plus de distance encore qu'il n'y en avait eu au tout début. Il stoppa tout geste et releva les yeux vers elle, une lueur sincèrement désolée et un peu honteuse éclairant ses prunelles sombres.

« Ce... C'est pas ce que j'ai voulu dire... Je ne m'en fiche pas autant que ça en avait l'air. Je ne m'en fiche pas du tout, en réalité. C'est juste que... Je ne t'en voudrai pas, quoi qu'il puisse arriver, pas pour ça, ce serait idiot... »

Chercher à réparer les pots cassés, même s'ils avaient été cassés par sa faute, ne faisait pas vraiment partie du genre de la maison, bien plus habitué à laisser s'enfuir ses torts en prétextant que la susceptibilité des gens et leur manque de compréhension à son égard n'était pas de son ressort – parce qu'il était toujours plus simple de se dédouaner de toutes responsabilités que d'avoir à les assumer pleinement – et même la jolie rousse devait être en mesure de le remarquer. Bien sûr, il avait toujours cherché à rattraper ses erreurs avec elle, mais il ne s'en était jamais réellement voulu. Il n'était pas à l'aise, elle le savait, elle n'avait pas l'air de l'être davantage, ça lui suffisait largement à expliquer ses mots de travers. Du moins, ça avait toujours suffit jusque là... Les choses avaient changé. Ils avaient été capable de faire abstraction de tout ce qui avait pu clocher entre eux pour passer clairement ce qui ressemblait à la plus belle journée de ses vacances, au moins, si bien qu'il ne pouvait pas accepter de rester sans rien à faire à regarder s'effondrer les bribes d'une relation plus affirmées. Il tenait à elle, plus qu'il n'aurait jamais osé l'admettre, et refusait catégoriquement d'être l'imbécile qui la ferait fuir. Ils avaient trop lutté pour en arriver là. Tout le malaise du monde paraissait l'avoir pris pour partenaire de jeu, s'écrasant sur lui avec un sadisme qu'il ne prenait plus la peine de dissimuler avant de disparaître aussi vite qu'il était arrivé pour le prendre à nouveau par surprise quelques minutes plus tard... Il n'était pas certain d'apprécier la partie, d'autant plus qu'il se savait la perdre lamentablement. C'était une victoire écrasante de ses émotions, gardées enfermées pendant trop longtemps. Un soupir s'échappa d'entre ses lèvres avant qu'il ne se reprenne, retrouve un semblant d'assurance et n'appuie à nouveau sur le déclencheur, comme s'il avait cherché à joindre le geste à la parole pour lui prouver qu'il n'en avait pas que faire...

La suite s'enchaîna à une vitesse telle qu'il lui avait été difficile d'en comprendre pleinement le cheminement. Un bisou innocent sur sa joue, ses doigts se refermant sur son poignet, découvrant par hasard la douceur de sa peau, ses lèvres sur les siennes, une première fois, des paroles dénuées du moindre sens, puis une deuxième... Quelques minutes à peine s'étaient écoulées, quelques secondes peut-être, quelques heures... Jesse n'en avait pas la moindre idée. Il n'avait plus vue sur la pendule au dessus de sa porte et sa montre reposait dans le dos de la jeune femme, bien trop loin pour qu'il ne puisse y voir quoi que ce soit, et au bien trop bon endroit pour lui donner envie de l'y déloger. S'il évoluait à des années lumières de sa zone de confort, il n'avait plu le moindre doute sur sa capacité à s'y faire, très rapidement de surcroît. Ca n'avait plus rien à voir avec la comédie qu'il avait joué l'espace de quelques heures avec feu sa fiancée, s'il trouvait peu à peu des marques qu'il n'avait jamais eu dans une intimité troublante qu'il ne connaissait que trop peu, il n'était forcé de rien, n'avait pas la moindre apparence à sauver. Il en était arrivé là, certes, sans comprendre comment mais néanmoins de son propre gré. Et si c'était à recommencer, il le referait sans la moindre hésitation... Qu'importe les chemins sinueux qu'ils avaient emprunté, qu'importe les obstacles qu'ils avaient pu rencontrer, il était prêt à les affronter à nouveau pour l'avoir encore dans les bras. Sans crier gare, comme si elle avait pris sa phrase pour un défi ou une invitation, la rouquine l'embrassa à son tour. Tout d'abord surpris par son geste, ne réalisant pas totalement qu'il venait de faire par deux fois exactement la même chose, il mit quelques secondes à réagir. Sa main quitta doucement la sienne, remonta lentement le long de son bras avant de se caler dans sa nuque, l'empêchant ainsi de s'éloigner alors qu'il répondait avec tendresse à son baiser, tandis que l'autre s'affairait toujours à maintenir son corps près du sien. Il se rappelait vaguement du déménagement, de sa chambre à vider, mais c'était une pensée trop lointaine pour qu'il puisse s'y accrocher, la laissant passer furtivement dans son esprit sans jamais daigner la retenir. Il avait définitivement mieux à faire. Vraiment mieux à faire...

« Tu n'as pas besoin de trouver d'introduction aussi pourrie à tes baisers, tu peux simplement me dire ce que tu veux. Ou rien me dire non plus. Je suis généralement pas trop fan des surprises mais je n'ai pas du mal à imaginer que celles-ci puissent être d'agréables exceptions. »

Il se mit à jouer machinalement avec une mèche fine échappée de son élastique qui reposait négligemment sur l'épaule de la jolie rousse, retenant tant bien que mal l'envie de l'y recoincer. S'il s'était permis de recoiffer machinalement sa jumelle alors qu'elle venait de le retrouver pour se rendre au bal de fin d'année, il ne se voyait décidément pas faire la même chose ici et maintenant. Elle ne l'aurait sûrement pas mal pris – ça aurait été un peu bizarre qu'elle le supporte jusque là et s'emporte pour quelque chose d'aussi insignifiant – mais il n'avait pas envie que sa quête constante d'une perfection qui n'existait pas puisse briser le moment qu'ils vivaient à présent. Il avait bien conscience qu'il ne connaîtrait jamais rien de semblable, parce qu'il n'y aurait plus jamais ce goût doux et enivrant de première fois. Ca faisait, lui semblait-il, beaucoup de première fois pour une seule et même journée mais il n'en voyait pas la moindre qu'il regrettait. Elles étaient toutes intimement liées tant et si bien qu'il imaginait – à raison probablement – qu'aucune n'aurait existé si une seule d'entre elles avait été évitée. Sa valise demeurait ouverte au beau milieu de la pièce, à quelques pas de lui à peine et si, d'ordinaire, il aurait tout fait pour que l'ordre ambiant qui régnait dans son monde reprenne ses droits, là, il n'envisageait pas d'esquisser le moindre pas dans cette direction, pas tant que cela signifiait qu'il lui fallait lâcher la jeune femme. Il ne se faisait pas d'illusions, il le faudrait bien à un moment, ne serait-ce que parce que l'arrivée de ses parents se ferait imminente ou parce qu'ils réaliseraient enfin pleinement qu'ils avaient totalement oublié de terminer de tout vider mais ça n'était peut-être pas si urgent que ça en avait l'air de prime abord... Ses affaires ne s'envoleraient pas, de toute façon. Pas sans son aide en tout cas... Après de longues secondes à entortiller la mèche flamboyante autour de son doigt, il finit par la laisser retomber tranquillement tout en tâchant de ne pas trop y faire attention. C'était perturbant. Toute son attention était focalisée sur sa camarade – l'était-elle réellement à présent ou sa situation allait-elle bien au-delà ? – il lui semblait impossible d'en faire abstraction.

« Si j'avais su, je n'aurais jamais pris la peine d'essayer de faire la conversation. »

Sa voix n'avait été qu'un murmure du même ton neutre et indéchiffrable qu'il avait usé un peu plus tôt alors qu'ils traversaient les bois, il était un peu ailleurs... Son esprit torturé par le délice qu'avaient été ces derniers instants peinait à reprendre le dessus et à chasser les démons de son propriétaire. Il avait semblé oublier que c'était une lutte sans fin et que le relâchement dont il avait fait preuve à partir du moment où ses lèvres avaient touché sa joue ne pouvait pas rester sans aucune conséquence. C'était ridicule, il en avait bien conscience, ça n'était qu'une mèche sans importance à laquelle il n'avait même pas fait attention depuis qu'ils s'étaient retrouvés et qu'il avait côtoyé de très près sans la voir tant qu'ils s'embrassaient, il n'y avait aucune raison qu'elle l'obsède à ce point, pourtant il lui semblait ne voir plus qu'elle. D'accord, la jeune Mulligan savait à quoi s'attendre désormais mais était-ce une excuse suffisante pour commencer à détacher d'elle son attention pour se concentrer sur un détail insignifiant qu'il était, encore une fois, sûrement le seul à remarquer. Peut-être qu'il y avait eu du vent ou qu'elle s'était défaite alors qu'ils transplanaient, il y avait une multitude de raisons logiques qui pouvaient expliquer le fait qu'elle ne soit plus maintenue. Callie ne vivait pas dans une bulle hors d'atteinte, elle ne pouvait pas être parfaitement coiffée ou sans le moindre pli sur ses vêtements en permanence... Sans le moindre pli sur ses vêtements... Ces quelques mots lui revinrent en tête à plusieurs reprises, toujours plus fermement. Il n'y pensait plus. Son cœur s'emballa. Il tira machinalement sur son propre tee-shirt dans l'espoir de prévenir potentiellement la création desdits plis. Il fallait espérer que ça ne soit pas déjà le cas. Il ne pouvait pas vérifier, la Poufsouffle toujours contre lui. C'était de sa faute, il ne l'avait pas lâchée. Devait-il le faire pour pouvoir s'assurer sans encombre que tout était correct ? Non... Ca ne se faisait pas. Elle ne comprendrait pas. Que penserait-elle s'il en venait à la repousser sans raison, parce qu'il n'en avait pas réellement, il ne se faisait pas d'idées : le destin de son tee-shirt n'était pas suffisamment en danger pour mériter de mettre un terme à leur premier vrai rapprochement... C'était presque dommage. Tout était tellement plus simple quand ils s'embrassaient. Ou quand elle était loin. Non, c'était ridicule. Il ne pouvait pas avoir envie de la tenir éloigner de lui simplement pour prévenir l'apparition de plis sur son tee-shirt. Personne ne faisait ça, même s'ils risquaient d'être bien imprimés sur le tissus de son vêtement... Une lueur paniquée passa dans son regard, en une fraction de seconde elle avait disparu. Tout ça parce qu'il avait joué avec ses cheveux.

« Avant de penser à déménager à nouveau, faudrait peut-être penser à aménager. Si jamais t'as besoin d'aide pour ça aussi, tu sais que tu peux me demander. C'est vrai que je ne dois pas être aussi douée pour le rangement que toi mais si vraiment tu vois que tu ne peux rien tirer de moi, j'irais te chercher des rafraîchissements et quelque chose à te mettre sous la dent. »

Le sourire rayonnant de la rouquine le troubla. Il n'arrivait plus véritablement à faire la part des choses, tout se mélangeait désagréablement. Il était heureux de l'avoir contre lui mais attendait presque avec impatience qu'elle bouge enfin pour limiter les dégâts – qu'il imaginait, très probablement – s'efforçait de se sentir aussi bien que ça avait été naturellement le cas juste avant mais sentait l'angoisse monter doucement alors que touts les détails qu'il avait occultés jusque là lui apparaissaient soudainement et en masse, ne voulait pas prendre le risque de la vexer, de la blesser mais espérait qu'elle comprendrait malgré tout. Il ne savait plus. Jesse remonta nerveusement ses lunettes, tâchant tant bien que mal de lutter contre l'anarchie cardiaque qui le reprenait. Ca n'avait plus rien de grisant, ça n'était plus les papillons qui battaient frénétiquement des ailes dans son estomac alors que leurs lèvres se frôlaient, se cherchaient qui en étaient la cause et il le regrettait déjà. Quand il lui fallait faire attention à tout – à ce qu'il disait, à ce qu'il faisait, à l'impression qu'il renvoyait, aux réactions de la jeune femme... – le contrôle était parfait, il parvenait même à aller au-delà de ce qu'il pensait possible, à l'instar du verre brisé qui s'étalait sur le fond de sa valise et du bazar qui devait régner à l'intérieur de celle-ci parce qu'il ne rangeait finalement rien, se contentant de tout y déposer sans y faire particulièrement attention. Il ne pouvait pas ranger en déménageant manuellement ses affaires, il le savait pertinemment, son bagage ensorcelé étant bien trop profond pour le lui permettre. Il le savait. Il l'avait toujours su. Ca n'était pas de sa faute, il ne pouvait rien y faire... Le bruit du cadre s'écrasant sur le sol résonna à ses oreilles. Il avait tout laissé ainsi, parce qu'elle était là et que sur le coup ça ne lui avait pas paru important. Pour la première fois depuis dix ans, il avait réussi à ne pas prêter attention au désordre qu'il y avait dans ses propres affaires. Tout ça parce qu'elle était là... C'était stupide. Particulièrement stupide... C'était de plus en plus difficile de rester là, à profiter simplement du moment qui s'offrait à eux alors que l'étendue des dégâts se présentait devant lui comme s'il rêvait les yeux ouverts. Il faisait toutefois de son mieux pour ne rien laisser paraître, reprenant peu à peu sa comédie habituelle. Bien sûr, ça ne durerait pas éternellement et il s'empresserait de tout arranger dès que l'occasion se présentait. Il n'en doutait malheureusement pas et voyait tristement s'échapper ses espoirs d'avoir, rien qu'une fois, une vie normale...

« Tu seras de nouveau à Poudlard lorsque je récupérerai les clés. »

Un sourire désolé étira doucement ses lèvres. Il n'avait rien en commun avec le sourire radieux qu'elle lui avait offert juste avant, il n'était de toute façon pas certain que son visage soit en mesure exprimer clairement et aussi grandement autant d'émotions que le pouvait la pauvre Callie, mais elle n'avait jamais semblé peiner à déchiffrer jusque là. Tout allait bien... Il espérait un peu bêtement qu'à force de se le répéter, son cerveau embrumé finirait par admettre que c'était la réalité. Qu'importe si son tee-shirt était froissé ou que tout n'était pas parfaitement rangé dans sa valise, un garçon normal n'en aurait que faire, il pouvait – il devait – être capable d'en faire autant, même si ce n'était de toute évidence pas gagné...


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Dans la chambre du jeune homme, Callie prenait vraiment consciente du presque gouffre qui la séparait des autres enfants de son âge. En soit, rien de vraiment dramatique, elle était juste bien incapable de se mettre à l'aise comme il lui avait été conseillé, pour la simple et bonne raison que c'était la toute première fois qu'elle mettait les pieds dans une chambre autre que celle de membres de sa famille avec lesquels elle habitait. Peut-être se posait-elle trop de questions mais dans le doute, elle n'osait trop rien faire. Il y avait-il des règles à respecter et que normalement elle devrait connaître ? Les paroles de sa tante, quelques années auparavant, lui revenaient en mémoire. La rouquine se souvenait très bien la voir s'accroupir près d'elle puis employer une voix débile pour lui parler de choses importantes dont sa très grande différence de comportement comparé aux autres enfants de son âge. Certes, elle était en partie différente des autres moldus parce qu'elle avait un don de sorcière sortit de nul part, mais ce n'était visiblement pas une raison suffisante pour qu'elle se prive de presque toutes les relations sociales primordiales au développement d'un enfant de cet âge. La jeune femme ne comprenait que maintenant pourquoi on l'avait poussé de nombreuses fois en vain à essayer de se faire des amis. Mais à cette époque là, elle se contentait sans mal des quelques lettres à envoyer à January et pas plus. Ca lui avait suffit et elle n'était pas vraiment ressortit comme une handicapée socialement parlant. A moitié seulement mais rien qui jusqu'à présent ne l'avait empêché de vivre sa vie correctement. Là non plus, ce n'était pas d'une très grande importance, de toute façon elle n'avait pas l'impression que ça se faisait de rester dans son coin en voyant son hôte s'affairer dans tous les sens. Ce n'était vraiment pas d'une importance capitale, seulement c'était juste un peu troublant d'avoir à venir ici pour se rendre compte de cette information qui ne concernait qu'elle et dont elle aurait encore pu tout ignorer si elle n'avait pas naïvement pas accepté d'accompagner Jesse sans se poser de question. Pour un peu, elle le remercierait. Mais elle n'en fit rien, parce que ça lui semblait stupide mais aussi que l'ordre régnant dans la chambre était assez intimidant.

A vrai dire, le seul endroit dans lequel elle était entrée et qui pouvait être assimilée à une chambre, c'était une roulotte. Celle de sa meilleure amie. Parce qu'avec le cirque, difficile de se trimbaler une chambre tout ce qu'il y a plus normal, à travers tout le pays. Mais la situation était différente, déjà parce qu'il s'agissait de January et que les deux filles se connaissaient depuis tellement longtemps, mais aussi parce qu'elles partageaient le même dortoir à Poudlard, si bien que ça n'avait fait ni chaud ni froid à la rouquine la première fois qu'elle avait posé les yeux sur l'espace personnelle de sa meilleure amie. En plus, y régnait un désordre semblable à celui de sa chambre et ça avait été de suite très rassurant. Pas comme dans ce manoir où chaque chose avait l'air d'avoir une place qui lui est propre, cette règle s'appliquant jusque dans la chambre du brun. Ce n'était pas un reproche, c'était plutôt rare de trouver des garçons organisés et précis à cette époque, il y avait juste un côté un peu troublant à la chose mais elle s'y ferait. A son côté maniaque, pas à sa chambre, de toute façon elle n'était pas sans savoir que pour lui, c'était la dernière fois qu'il venait ici alors il ne pouvait qu'en être de même pour elle. Mis à part lui, Callie n'avait aucune raison de venir ainsi dans la gueule du loup, et encore, elle n'était pas sûre que la seule justification qu'elle avait a proposé était réellement valable. Sans doute pas mais était-ce vraiment important ? Elle était là et c'était tout ce qui comptait, il n'y avait plus possibilité de revenir en arrière sur ses choix et quand bien même c'était possible, elle ne le referait. Au fond, elle se fichait bien de l'avis des autres sur ses raisons, il ne savait pas autant qu'elle ce qu'il se passait dans son cœur et dans son esprit quand l'ancien Serpentard était dans les parages, pour pouvoir juger ses choix.

« Il m'importe. Ce qui ne signifie absolument rien, en fin de compte. Ma sœur n'a pas besoin d'en avoir vent et je suis certain de pouvoir survivre s'il leur arrivait malheur. »

La jeune femme se figea et pendant quelques instants – minutes peut-être même – elle décida pour le moment de fuir le regard du brun. Elle était un peu fâchée, vexée même, et se concentrait très fort pour ne rien laisser paraître sur son visage, incroyablement expressif quand Jesse se trouvait dans les parages. Au fond, elle savait n'avoir aucune raison pour réagir de la sorte, après tout elle n'était pas autre chose qu'une simple cliente très régulière voir envahissante et cette proposition de venir ici n'avait sans doute rien à avoir avec une invitation à devenir tous les deux un peu plus proches, ne seraient-ce qu'en commençant par lier un lien d'amitié. Elle n'était rien mais voulait changer sa situation auprès du jeune homme, c'était plus fort qu'elle. Sa réaction l'avait surprise, peut-être un peu blessée aussi, tout d'un coup il avait repris un ton si froid, comparable à celui de leur arrivée que ça l'avait refroidit d'un coup. La minute d'avant, ils semblaient encore tous les deux passé un bon moment et tout d'un coup il gâchait tout. Cette fois, Callie pouvait affirmer sans aucun doute n'y être pour rien, pourtant ça aurait pu, elle devenait la reine des boulettes en compagnie de Jesse, mais pas cette fois. Un peu comme si la poisse avait décidé d'arrêter de lui jouer des mauvais tour, mais quand c'était pas ça, c'était le jeune homme qui s'y mettait. Sans aucune raison en plus, pas apparente du moins, Callie ne comprenait pas, encore moins que d'habitude et ça l'agaçait de devoir subir un si soudain changement d'attitude de la part du jeune homme sans être capable de déterminer sa cause. Si elle avait fait quelque chose de mal, elle aimerait au moins être au courant parce que là, tout de suite, elle avait beau cherché, rien ne lui venait. Elle était sûr, le problème ne venait pas d'elle mais alors de qui, de la jumelle du garçon ? Si c'était le cas, faudrait qu'il lui fasse un topo de qui elle peut parler ou non, elle n'est pas censé savoir et si il comptait sur ce qu'elle devine toute seule, ils étaient très mal barrés.

« Ce... C'est pas ce que j'ai voulu dire... Je ne m'en fiche pas autant que ça en avait l'air. Je ne m'en fiche pas du tout, en réalité. C'est juste que... Je ne t'en voudrai pas, quoi qu'il puisse arriver, pas pour ça, ce serait idiot... »

Voilà des paroles bien plus agréables que les précédentes. La rouquine s'autorisa à lever de nouveau la tête, décidant qu'elle n'avait plus de raison de feindre faire la tête – en fait, ça en avait été un peu le cas mais pas très clairement – après tout il s'était excusé. Et puis elle n'était pas sûre de tenir très longtemps ainsi de toute façon, la faute à son cœur qui bondissait dans sa poitrine, qui faisait des sursauts n'importe quand, des réactions qui traduisaient un peu tous les états par lesquels la jeune passait en l'espace de quelques petites heures. Depuis son départ, elle n'avait pas cherché à savoir combien de temps s'était écoulé depuis mais elle supposait que la réalité était bien plus que ce qu'elle imaginait, parce que les moments agréables passent souvent bien plus vite que tous les autres. Ses lèvres s'étirèrent en un faible sourire, sincère, qui voulait dire qu'elle était prête à faire un effort pour le comprendre. Après tout, ils étaient là pour son déménagement définitif du lieu qui l'avait vu grandir et qu'il soit en prise à des sauts d'humeur n'avait rien d'étonnant. Ce n'était pas franchement agréable mais elle supposait qu'elle n'y pouvait pas grand chose, même lui elle n'était pas sûre qu'il puisse contrôler ça. Sans doute avec de gros efforts mais peut-être qu'il n'avait pas envie de les fournir, pas maintenant, pas pour ça, et elle n'avait absolument rien à dire parce qu'il ne l'avait pas forcé à venir, elle avait accepté sans hésiter une seule seconde et si elle voulait regretter, fallait d'abord qu'elle s'en prenne à elle-même pour ne pas avoir été capable deux secondes pour réfléchir.

« Tu m'as fais un peu peur. » Décida t-elle d'avouer franchement. « Mais je ne t'en tiens pas rigueur et je pense que tu devrais faire pareil, c'est un peu normal que tu t'emportes un peu parfois. Puis... Si j'ai dis quelque chose de travers, parce que c'est possible aussi, je suis sincèrement désolée, je suis pas censée être là pour t'énerver. »

Callie avait l'impression qu'après ça, ils allaient devoir tout reprendre depuis le début, alors qu'ils étaient si bien partis... Avec un peu de mal mais la persévérance leur avait finalement montré que ce n'était pas complètement inutile. Allaient-ils avoir le courage de recommencer ? La Poufsouffle ne voulait pas que son cœur cesse d'être léger, le moment de détente qui avait eu lieu ne pouvait pas déjà prendre fin. C'était ce qu'elle espérait du fond du cœur, s'efforçant de garder son enthousiasme et de penser qu'elle se montrerait enfin utile en réussissant quelque chose avec l'appareil photo. Il lui avait garantit que de toute manière il ne lui en voudrait pas mais elle tenait, maintenant encore plus, à ne pas les foirer. Le bruit de molette de l'appareil photo la ramena à la réalité, un bref coup d'oeil en direction de Jesse lui indiqua qu'il avait l'intention de faire d'autres photos, au moins une, comme pour laisser une autre chance à Callie ne pas perdre leurs moments ensemble arrêtés dans le temps. Cette initiative lui fit plaisir, peut-être que ce n'était pas vraiment le but du geste mais elle n'y pensa pas trop, elle ne pensa plus à rien, elle en était bien incapable tandis que son visage s'approchait celui du jeune homme. Un instant, elle fixa ses lèvres, en prise soudain avec les souvenirs qu'elle partageait en commun avec Emrick, mais les chassa rapidement pour laisser ses lèvres se déposer sur la joue la plus proche de Jesse. Au moment pile où un nouveau flash les éblouissaient eux et à la chambre.

C'était un geste totalement anodin malgré qu'au fond, elle voulait plus, tellement plus. Elle n''avait pas fait part de la totalité de ses pensées, pourtant ce geste sembla être l'élément déclencheur de tout ce qui se passa ensuite. Si vite qu'il sembla à la jeune femme qu'elle en perdait le fil. Ce qui en y réfléchissant, était très bête puisque c'était exactement ce qu'elle s'était surprise à espérer depuis qu'ils étaient arrivés à Wallasey. Disons qu'elle n'avait jamais été contre qu'il l'embrasse mais qu'il s'excuse ensuite, c'était beaucoup moins cool et vraiment pas rassurant. Heureusement que ça n'avait pas duré éternellement, que pour des raisons inconnues il s'était encore excusé, changeant à nouveau d'avis semblait-il pour l'embrasser une fois encore, comme si il voulait être sûr de quelque chose. Ca avait de fortes ressemblances à un test, pas comme si c'était réellement fait pour être un moment intime à deux. Pourtant, tant qu'à faire, la rouquine ne s'était pas gênée pour profiter du moment, laissant son cœur s'affoler dans sa cage thoracique, comme si il menaçait de tout casser. Ce n'était pas rien mais sur le coup, ça avait été bien le dernier des soucis de la jeune femme, portée sur un petit nuage et refusant d'en descendre tout de suite. Elle en fût bien obligée quand Jesse s'écarta à nouveau, mais cette fois elle préféra prendre les choses en main pour se faire entendre. C'était un poil risquait jugeait-elle mais tant pis, sans prendre de risques on arrive à rien, puis au moins elle avait la possibilité d'obtenir les fameuses réponses un peu plus rapidement. C'était pas très clair mais elle sembla en deviner quelques unes, ce qui provoqua en elle l'envie d'être cette fois-ci, l'origine d'un nouveau contact entre leurs lèvres mutuelles. Et dire qu'il lui avait fallût des mois pour admettre qu'elle devait prendre des initiatives, y compris celle-là, avec son ex copain... Si ça venait des oreilles, le Poufsouffle tirerait sûrement la tronche. Ce serait jouissif mais malheureusement, ça ne faisait pas parti des intentions de la jeune femme, ce n'était pas non plus dans son tempérament, encore moins alors qu'une voix dans sa tête lui disait qu'elle n'était encore sûre de rien.

« Si j'avais su, je n'aurais jamais pris la peine d'essayer de faire la conversation. »

Là aussi, la jeune femme ne savait pas trop si elle devait rire ou non. Ce n'était pas bien méchant quand elle lui avait dit, pourtant Jesse avait l'air un peu... absent. Ce qui l'inquiéta, forcément, est-ce qu'elle était une mauvaise expérience et qu'il cherchait maintenant à l'éloigner, à lui faire comprendre qu'il avait eu juste envie de voir ou de se donner du courage pour attaquer la suite, faire une pause seulement peut-être ? A nouveau, plusieurs questions se matérialisèrent dans l'esprit de la rouquine, n'allait-il jamais cessé de torturer son cœur en le faisant passer pas plusieurs états complètement différents aussi vite ? Leurs baisers échangés n'avaient pas éclairés la jeune femme sur comment interpréter tel geste ou telle parole de la part du jeune homme. Elle le regrettait d'une part, incapable de savoir comment réagir, tout en appréciant à la fois ce côté mystérieux, ça lui donnait un genre et ça la faisait encore plus craqué, à tous les coups, c'était ce qui lui avait plus malgré elle chez lui. Ca ne l'étonnerait même pas, sa meilleure amie lui avait confié une fois que les filles de leur âge avaient tendance à jeter leur dévolu sur les types qui paraissent inaccessibles, sombres, avec des secrets à garder bien précieusement. Jusqu'à présent, Callie avait évité de se comportement comme n'importe quelle autre adolescente de son âge mais peut-être qu'enfin, elle retrouvée le chemin de ce qu'elle aurait du être, en partie et qu'au lieu de paniquer, elle devrait se dire que ça ne peut pas être une mauvaise chose, au moins elle pourrait mieux être comprise par les autres. Ouais, non, ça n'était pas convaincant, il lui importait les autres tant que les principales personnes restaient avec elle et ne se lassaient pas de la place qu'elle leur avait accordé.

« Je plaisantais. » Se sentit-elle obligée de préciser. « Dis... Euh... Est-ce qu'on peu se considérer comme étant ensemble ? Je veux dire, en couple ? »

Voyant qu'il ne donnait pas suite et qu'attendre dans le silence le plus total lui était insupportable, Callie avait décidé de ne pas rester sans rien faire, d'essayer faire avancer les choses et de s'expliquer par la même occasion. La question qui les brûlaient les lèvres venait d'être enfin posée mais elle ne se sentait pas libérée d'un poids pour autant, elle avait même plutôt peur de la réponse, plus encore quand plus aucun des deux ne parlaient. Qu'il était stressant d'attendre ce genre de réponse, maintenant elle comprenait beaucoup plus de choses, se mettant à la place de sa meilleure amie quand elle lui avait raconté, bien malgré elle, le début de sa relation avec Asling. Ou bien, elle comprenait aussi Emrick, qu'elle avait plus ou moins ignorée après qu'il se soit déclaré dans le labyrinthe, elle l'avait fait poirauté plus d'un mois. C'était vraiment pas correct, elle n'en prenait que conscience maintenant, grâce à Jesse qui, elle espérait, ne serait pas aussi cruel qu'elle l'avait été l'an passé avec un autre garçon. La situation ne s'y prêtait pas de toute façon n'est-ce pas ? Il ne pouvait pas fuir en gardant le silence tout le reste du temps qu'ils devaient passer ici, ou alors en ignorant totalement sa question. Ca ne faisait pas, pas en voyant que la réponse était importante pour elle. Un nœud douloureux se forma dans sa gorge alors qu'elle n'arrivait plus à soutenir le regard de l'ancien Serpentard, il semblait de toute façon trop absent pour le remarquer. La jeune femme n'arrivait pas à le ramener avec elle, dans la réalité, peut-être devait-elle arrêter ses tentatives, ça lui éviterait d'en ressortir encore plus déçue.

« Tu seras de nouveau à Poudlard lorsque je récupérerai les clés. »


Ce n'était pas qu'il voulait pas de son aide, pas de sa présence, ni de ses sourires ou même de ses baisers. Il mettait simplement le doigt sur une information dérangeante que la jeune femme avait oublié parce que ça l'arrangeait. Mais il n'avait rien contre elle, c'était obligé, sinon il ne la maintiendrait pas comme ça, si près de lui, en jouant à la fois avec ses cheveux. Il n'aurait pas par deux fois rapprochés son visage du sien, pas plus qu'il ne l'aurait retenu quand elle s'était décidée à prendre l'initiative de faire de même. Elle essayait de se convaincre en sortant de ces dernières minutes tous les arguments qu'il était possible de mettre à son avantage mais elle avait du mal à y croire, en même temps il n'y mettait pas – plus – du sien... Elle voulût se rassurer bêtement par un baiser mais ses lèvres se stoppèrent d'elles-même à quelques centimètres de celles du jeune homme. A quoi jouait-elle ? Ses doigts effleurèrent le coin d'un œil, chassant un cil invisible puis elle se recula comme si de rien n'était, comme si son intention au début n'avait pas été autre chose. Si ils étaient vraiment en couple, elle venait de commencer à mentir, elle avait prétexté une action qui n'avait pas eu lieu d'être. Elle ne tarda pas à en éprouver de la honte, s'écartant au passage du jeune homme comme si elle ne sentait plus si digne de rester coller contre lui.

« Je vois. Oui c'est vrai, j'avais oublié.. Et... T'avais un cil... » S'enfonça t-elle un peu plus dans ce mensonge si ridicule. « On devrait continuer à ranger, non ? Et après on pourra recommencer un peu, si tu veux. Tu voudras sans doute me ramener chez moi pour plus vite déposer tes affaires mais on pourra peut-être quand même juste s'accorder une minute ou deux. Comme tu veux en fait... »

Elle termina de se défaire de son emprise et repris le cours de ses occupations, en cherchant volontairement à ne pas croiser le regard de Jesse. Elle ne voulait pas lui faire penser qu'elle n'avait pas aimé, mais c'était plus lui qui avait donné l'impression d'être ailleurs et dans ces circonstances là, il ne lui avait pas semblé utile de continuer dans ce sens là. Et la seule autre chose qui lui avait parût possible de faire, c'était de poursuivre ce pourquoi ils étaient venus. Ses mains s'emparèrent une bonne fois pour toutes des derniers livres présents sur une étagèrent avant de les relâcher délicatement dans la valise, dans l'espoir ne les esquinter le moins possible, Jesse avait l'air de tenir à que tout soit impeccable et elle ne voulait pas le fâcher.
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Dashiell Dashner

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Une fois encore, tout ne semblait tenir qu'à un fil. Il n'avait jamais été un as dans les relations sociales, voyant son nombre d'amis réduits au minimum depuis toujours et le plus souvent à des relations purement scolaires parce que c'était la seule chose qu'il était capable de maîtriser parfaitement. Ses cours, ses notes, ses camarades de bibliothèque... Il n'y avait jamais rien eu en dehors, ou si peu qu'il ne parvenait pas à s'en souvenir concrètement. Les rares fois où il s'y était risqué, tout n'avait été qu'échec. Quick n'avait été qu'un usurpateur, qu'un abruti narcissique et charismatique qui l'avait laissé l'idéaliser pendant des années sans jamais le laisser entrevoir la supercherie. Il l'avait probablement réellement aimé, comme le grand frère qu'il avait cru un jour trouver en lui, comme la lumière rassurante et protectrice qui le guidait sur les chemins tortueux qu'il empruntait bien malgré lui. Il l'avait suivi aveuglément, confiant, avant de se rendre compte qu'il s'était trompé depuis le premier jour. Ce qui pouvait expliquer la haine sans borne qui lui avait voué par la suite et qu'il lui vouait toujours aussi farouchement même s'il ne l'avait plus jamais croisé depuis... Marlow n'avait été qu'une erreur de parcours, une idiote manipulatrice qui battait des cils et jouait les innocentes pour obtenir de lui ce qu'elle pouvait bien vouloir, du garçon de compagnie au crétin qui la regardait comme la huitième merveille du monde. Il avait souvent douté de la sincérité de la jeune femme, peinant à comprendre ce qu'elle pouvait bien faire avec lui, ce qu'une fille aussi intéressante et surprenante pouvait bien lui trouver. Il avait merdé, il l'avouait sans mal, en cédant à la pression paternelle mais alors qu'il culpabilisait chaque jour un peu plus et sombrait davantage à chaque fois que son regard se posait sur elle, elle roucoulait avec Potter comme s'il ne s'était jamais rien passé, comme s'il n'avait jamais existé. Tout n'avait été visiblement qu'un jeu et lui, pauvre imbécile amoureux qu'il était, y avait cru avec joie. Et là, sans réussir à gérer quoi que ce soit, il faisait doucement en sorte que ce nouvel essai prenne le même chemin que les précédents, comme s'il lui faisait payer, à elle, les erreurs des autres. C'était stupide, elle ne méritait pas ça, loin de là. Elle était là, avait fait tous les efforts du monde pour qu'il accepte envie de s'ouvrir un peu, avait attendu patiemment qu'il daigne lui faire confiance sans jamais avoir hésité à lui offrir la sienne en retour. Fort heureusement, il n'avait pas été assez bête pour les laisser s'enfoncer et s'était rattrapé de justesse, s'excusant à demi-mots.

« Tu m'as fais un peu peur. Mais je ne t'en tiens pas rigueur et je pense que tu devrais faire pareil, c'est un peu normal que tu t'emportes un peu parfois. Puis... Si j'ai dis quelque chose de travers, parce que c'est possible aussi, je suis sincèrement désolée, je suis pas censée être là pour t'énerver. »

Jesse secoua la tête. Non, elle n'avait rien fait de travers ! Non, elle ne l'énervait pas ! Il avait juste réagi comme un crétin parce qu'elle avait réveillé chez lui des souvenirs un peu désagréables alors qu'il ne s'y attendait pas, simplement parce qu'il avait ouvert la bouche avant de réfléchir, à nouveau... Ca arrivait de plus en plus souvent quand elle était là, et si d'ordinaire il frisait juste le ridicule, il était hors-de-question qu'il la laisse imaginer qu'elle avait dit ou fait quelque chose de mal. Elle se montrait compréhensive, à l'écoute, plus attentive qu'il ne l'aurait probablement jamais été avec elle. Il lui semblait qu'elle l'avait toujours été, qu'il s'agisse de leur première rencontre malheureuse à l'infirmerie, quand elle s'était assise sur le lit voisin du sien et avait entrepris de le faire penser à autre chose qu'à la crise de panique qu'il était en train de traverser alors que la simple doublure de sa robe de sorcier aurait dû la tenir à l'écart pour éviter les risques d'insultes et de railleries, ou de son retour à Poudlard, quand dans un sourire inattendu elle lui avait donné l'impression qu'il remettait les pieds chez lui, alors qu'il n'avait jamais cru un seul instant que le château puisse l'être réellement, bien qu'ils ne se soient parlé qu'une poignée de fois en cinq ans. Il n'avait jamais cherché à la côtoyer, se contentant des instants volés au détour d'un couloir désert les soirs de bal alors qu'il sortait de la bibliothèque un peu tard et croisait sa route sur le chemin de sa salle commune... Il aurait aimé se dire qu'il ne l'avait jamais fait parce qu'il ne le devait pas, parce qu'elle faisait partie de ces êtres impurs qu'il devait rayer à tout jamais de son existence mais il ne savait que trop bien qu'il ne l'aurait pas fait davantage quand bien même elle aurait été d'une autre origine. Elle n'avait toujours été que la Poufsouffle de l'infirmerie, une gentille fille il n'en doutait pas une seule seconde, mais ça n'aurait jamais été suffisant pour qu'il daigne s'y intéresser. Il y avait beaucoup de gentilles filles à Poudlard... Il avait fallu attendre des années et la fin de sa scolarité pour qu'il accepte de poser sur elle un autre regard. Elle n'était plus seulement l'ombre des couloirs, elle était Callie...

Callie qu'il avait appris à connaître et à apprécier. Callie qu'il avait attendue pendant des heures entre les rayons de Fleury et Bott. Callie sur les lèvres de laquelle il avait fini par poser les siennes dans le seul endroit où il ne l'aurait jamais envisagé. Une fille étrange et perturbante, qu'il ne comprenait jamais vraiment et qui ne semblait pas le comprendre davantage, avec laquelle il ne partageait rien et pourtant tant à la fois. Elle avait beau être tout son contraire, ça ne faisait rien. Il n'était pas prêt à se mettre au Quidditch pour ses jolis yeux, tout comme il n'attendait pas d'elle qu'elle passe ses week-ends à prendre de l'avance sur son programme en sa compagnie mais il n'avait jamais regretté la moindre minute passée avec elle, que ce soit à lui parler un peu maladroitement en bossant – ce qui lui valait généralement des regards noirs de son supérieur auquel il haussait vaguement les épaules en déclarant qu'il prenait sa pause sans chercher à savoir si ça l'arrangeait ou non – ou attablés au Chaudron Baveur au milieu d'une foule bruyante et remuante qu'il finissait toujours par oublier parce qu'elle était là, elle. Il ne regrettait finalement pas davantage de l'avoir embarqué avec lui ici alors que ça lui était apparu à de trop nombreuses reprises comme l'idée la plus ridicule du monde, ni d'avoir été honnête avec elle ou d'avoir succombé à l'intimité délicieuse qui planait au-dessus depuis qu'il avait sonné à sa porte. Sa chaleur rassurante lui faisait perdre un peu la tête, il était à deux doigts de se penser intouchable, comme si rien ne pourrait plus jamais l'atteindre tant qu'elle lui assurait qu'ils pourraient se revoir bientôt. Ca ne lui ressemblait pas mais ça ne l'étonnait pas pour autant. Ca n'était que la continuité presque logique – une logique qu'il ne comprenait pas, qui lui échappait totalement et qu'il aurait bien été incapable de trouver expliquée dans les livres mais à laquelle il était prêt à croire les yeux fermés – à tout ce qui s'était passé depuis le début de l'été. Malheureusement, le nuage parfait sur lequel il flottait se coinça dans ses cheveux roux et son regard resta accrochée à une pauvre mèche décoiffée, l'entraînant de fil en aiguille à remarquer bien malgré lui que son attention avait faibli et qu'une multitude de choses n'allait plus dans son univers d'ordinaire parfaitement ordonné. Ca n'avait été qu'un détail, une petite chose sans la moindre importance mais elle avait rouvert sans qu'ils ne puissent s'en rendre compte la porte derrière laquelle se tapissaient ses angoisses et elles n'avaient pas tardé à se déverser sur leur instant hors-du-temps...

« Je plaisantais. Dis... Euh... Est-ce qu'on peut se considérer comme étant ensemble ? Je veux dire, en couple ? »

Bien sûr qu'elle plaisantait, il l'avait bien compris et n'avait absolument pas mal pris ses paroles, il avait été simplement trop occupé à tenter de relativiser pour penser à le lui exprimer clairement. Ses cheveux libérés de l'emprise de son élastique, le verre du cadre brisé, le bazar qui devait régner dans sa valise, cette même-valise ouverte et abandonnée au milieu de sa chambre à moitié vide dont l'aspect d'ordinaire si apaisant n'était plus désormais qu'une source de stress supplémentaire. L'ancien Serpentard aurait donné n'importe quoi pour continuer à en faire totalement abstraction comme il y était parvenu jusque là, pour se replonger avec envie dans leur occupation bien plus agréable que tous les déménagements du monde mais ça lui semblait, à cet instant en tout cas, totalement au-dessus de ses forces. Il réussissait à ne rien montrer, à rester près d'elle, la serrant toujours aussi tendrement contre lui, mais son esprit était ailleurs, virevoltant entre tout ce qui n'allait pas en les lui montrant du doigt à chaque fois. Bien sûr, à Poudlard, il avait fini par prendre l'habitude de continuer normalement sa vie en attendant de pouvoir se poser loin du reste du château mais sa chambre n'était pas Poudlard. Elle avait toujours été le seul endroit sur Terre où il pouvait se laisser aller à ses pulsions sans que jamais personne n'y trouve rien à redire, parce qu'il n'y avait jamais personne pour le voir. Cette fois, elle était là. Et cette présence aussi agréable qu'elle pouvait être remettait en question tout ce qu'il avait toujours cru ici. Il n'avait pas la moindre envie de l'abandonner pour ranger quoi que ce soit, n'avait pas envie qu'elle comprenne que toute son attention l'avait quittée pour des questions d'ordre qui devaient probablement la dépasser. Elle n'avait pas paru réellement dérangée quand elle était entrée dans la pièce, ce qui l'avait tout d'abord rassuré mais il se demandait à présent si elle ne pensait pas que c'était simplement une manie vaguement poussée à l'extrême, loin des séances épuisantes et incontrôlables que cela cachait en réalité. D'un autre côté, il n'avait pas non plus pris la peine de le lui expliquer, se contentant du strict minimum pour qu'elle ne soit pas surprise. Avait-il réellement envie d'entrer davantage dans les détails ? Il n'en était pas certain...

« Je crois, oui... » souffla t-il un peu surpris par la question. « En tout cas, je n'ai rien contre cette idée. »

Quel garçon normalement constitué aurait refusé une telle hypothèse ? Ainsi donc elle n'était plus ni la Poufsouffle de l'infirmerie, pas plus qu'une camarade de classe ou une amie... Non, décidément, l'idée était plaisante. Plaisante mais pas suffisante pour effacer de sa mémoire les horreurs obsédantes qui peuplaient sa chambre. Il faisait de son mieux pour ne pas céder à la tentation de la planter là pour tout arranger avant la retrouver avec un sourire penaud en espérant réussir à se faire pardonner rapidement. Même ça, c'était encore une notion vague... Se faire pardonner... En général, il se fichait bien de savoir si on lui en voulait ou non, ça n'était que des gens et les gens allaient et venaient sur le chemin de sa vie sans qu'il ne prenne la peine de les faire s'y arrêter. Pourquoi faire ? Ils repartiraient de toute façon... Sauf que c'était bien différent cette fois, il ne s'agissait pas d'un être humain quelconque, sans importance, destiné à passer sans laisser la moindre trace dans son histoire. Il ne la voyait pas comme ça. Il ne la voyait plus comme ça... Elle avait cessé d'être cette gamine insignifiante qu'il saluait distraitement et discrètement dans les couloirs quand elle était venue le trouver en Juin dernier, ce sourire troublant étirant doucement ses lèvres. Il ne savait pas grand chose d'elle mais avait décidé qu'elle serait celle auprès de qui il tâcherait de faire tous les efforts du monde pour se sociabiliser et commencer une vie normale maintenant qu'il n'en avait plus vraiment le choix. Il fallait admettre qu'il avait plutôt bien réussi sa mission. Jamais il n'avait pensé ce jour-là qu'il finirait par la serrer dans ses bras en s'interrogeant sur la dénomination exacte de leur relation. Jamais il n'avait pensé qu'il finirait par serrer la moindre fille dans ses bras, en réalité, qu'importe le sujet de la discussion qu'ils pourraient avoir à ce moment-là... Même s'il ne parvenait pas réellement à l'identifier comme tel, parce que là encore c'était trop récent pour qu'il réussisse à l'appréhender normalement, il était heureux qu'elle soit cette fille-là... Oui, c'était ça, il était heureux que ce soit elle...

« Je vois. Oui c'est vrai, j'avais oublié... Et... T'avais un cil... On devrait continuer à ranger, non ? Et après on pourra recommencer un peu, si tu veux. Tu voudras sans doute me ramener chez moi pour plus vite déposer tes affaires mais on pourra peut-être quand même juste s'accorder une minute ou deux. Comme tu veux en fait... »

Quand elle avait abordé son aménagement prochain à l'université, Jesse s'était simplement contenté de lui rappeler qu'elle ne serait plus aussi libre de ses mouvements qu'elle pouvait l'être encore lorsque ce jour arriverait, n'imaginant pas un seul instant que ça puisse être une idée dérangeante que de retourner à Poudlard. Il n'avait pas fait preuve d'un tact incroyable – il ne faisait jamais preuve de beaucoup de tact en règle générale et même s'il le reprochait à sa sœur dès que l'occasion se présentait, il savait pertinemment que c'était une tare familiale – mais il n'était pas en mesure de saisir le problème. Il ne voyait pas ça comme un possible éloignement, tout continuerait le plus normalement du monde. Ailleurs. Simplement ailleurs... Il devait de toute façon travailler à Scribenpenne, à Pré-au-Lard, à partir de la rentrée, ce qui l'arrangeait bien plus aujourd'hui qu'il ne l'avait envisagé jusqu'alors... Au lieu que ce soit elle qui ait à faire le déplacement, les rôles seraient simplement inversés. Ils changeraient de lieu de rencontre, trouveraient très certainement une table attitrée aux Trois-Balais et continueraient leur existence tranquille comme si jamais rien n'était venu la perturber. Il ne pouvait pas espérer mieux, si bien que toute possible crainte avaient été chassées sans ménagement avant même qu'il ne prononce ces quelques mots. Quand elle se rapprocha légèrement de lui, elle réussit à capter toute son attention sans le moindre mal. Elle avait bougé. Il n'avait pas cherché à comprendre ce qu'elle voulait faire, il y avait un risque, même infime, qu'elle s'éloigne et ça suffisait largement à le ramener avec une brutalité dérangeante à la réalité. Lentement, ses lèvres s'étaient rapprochées des siennes, le laissant accueillir l'idée d'un nouveau baiser par une myriade de papillons agités qui avait de nouveau pris possession de son ventre. Il savait, un peu égoïstement, qu'il n'aurait pas le moindre mal à faire totalement abstraction de la situation déplaisante dans laquelle il s'était retrouvé plongé sans le vouloir durant leur échange, qu'il n'y aurait plus rien d'autre qu'elle dans cette maudite chambre... Pourtant, elle suspendit son geste et posa ses doigts sur sa joue avant de se reculer sans la moindre explication, remettant entre eux une distance qui avait disparu. Quelque chose avait changé. Il ne comprenait pas exactement quoi mais n'avait pas besoin de dessin pour saisir le changement. Ni la brusquerie de ses paroles. Elle avait oublié... Elle semblait être déçue, presque lui en vouloir. Avait-il dit quelque chose qu'il ne fallait pas ? Il s'était simplement contenté de lui expliquer que ce n'était pas qu'il ne voulait pas de son aide pour son aménagement futur, juste qu'il ne pourrait pas en profiter pour des raisons évidentes et totalement indépendantes de sa volonté, sans jamais penser à mal... La suite l'inquiéta davantage encore. Elle voulait reprendre son déménagement, ce qui signifiait clairement mettre un terme à cette pause inespérée, mais ça n'avait aucun sens. Il y avait rien qu'une seconde elle ne paraissait pas plus pressée que lui d'achever ce qu'ils avaient commencé... A moins que... A moins qu'elle ait compris ce qui clochait, qu'elle ait remarqué les difficultés qu'il avait éprouvé durant ces dernières interminables minutes ? A l'écouter, elle semblait presque vouloir rentrer chez elle. En avait-elle déjà marre ? Réalisait-elle enfin qu'elle avait fait une erreur depuis le début et qu'il valait mieux mettre un terme à tout ça tant qu'il en était encore temps ? L'était-ce seulement réellement ? Il ne comprenait plus...

Elle finit par s'arracher à son étreinte sans qu'il ne trouve le courage de la retenir, la regardant seulement se détourner de lui pour reprendre son rangement là où elle l'avait laissé. Le jeune homme ne parvenait pas à la quitter des yeux, le cœur au bord de ses lèvres entrouvertes comme s'il avait tenté de lui demander des explications sans pour autant y parvenir. Elle était partie et le vide immense qu'elle avait laissé en lui en remettant de la distance prenait un malin plaisir à le lui rappeler, tous les papillons s'étaient arrêtés de battre des ailes, aussi tétanisés qu'il pouvait bien l'être. Tout allait si bien... Qu'avait-il fait pour qu'elle revienne sur ses pas de la sorte ? D'accord, il avait eu un peu de mal à rester mentalement avec elle, assailli de toute part par ses démons intérieurs, ravis de le pousser à lutter plus ardemment encore que d'habitude pour réussir à se tenir à peu près normalement. Il avait pourtant fait tous les efforts possibles pour qu'ils puissent en profiter au maximum, pour ne pas la virer soudainement sans réussir à lui balancer autre chose qu'un désolé mécanique avant de se mettre à jouer les elfes pour satisfaire des désirs qu'il n'avait jamais réussi à contrôler pleinement. C'était la seule chose qu'elle pouvait lui reprocher, non...? D'avoir laissé malgré lui son esprit s'évader parce qu'il était irrémédiablement attiré vers autre chose, vers quelque chose de plus obsédant encore qu'elle avait bien pu l'être. Peut-être avait-il un peu exagéré sa compréhension... Elle avait pourtant eu l'air si réel et il ne parvenait pas à la voir autrement même en tâchant d'y repenser à présent. La Poufsouffle paraissait mettre un soin tout particulier à ne pas tourner les yeux dans sa direction, son cœur loupant un battement à chaque seconde où il pensait pouvoir croiser son regard, comme si elle ne voulait plus le voir. Il avait déjà connu ça... Ses pouvoirs avaient dévasté sa chambre – cette même chambre – quelques mois auparavant et son père commençait à prendre conscience que ses manies maniaques et maladives n'étaient pas que le contre-coup du choc qu'il avait vécu et qu'il s'y enfonçait un peu plus chaque jour qui passait, que le gamin ouvert que sa femme avait mis au monde ne serait bientôt plus qu'un souvenir tant il se renfermait à vitesse grand V. Il l'avait surpris à mettre de l'ordre dans cette même pièce sous les yeux de Biela qui ne comprenait pas pourquoi le jeune garçon lui avait littéralement interdit de l'aider et s'était empressé de lui faire savoir qu'il était temps qu'il arrête de se donner en spectacle de la sorte, que ce n'était pas un comportement digne d'un sorcier et encore moins de son fils, le ton était vite monté et le gamin qu'il était lui avait répondu en pleurnichant à moitié qu'il essayait mais que ça ne marchait pas, malgré tous les efforts du monde. Il l'avait toisé froidement en ordonnant à la pauvre créature d'achever ce qu'il avait commencé et de l'empêcher de le faire à sa place, avant de passer la porte en se demandant à haute voix ce qu'il avait fait pour mériter une honte pareille dans sa descendance. Il avait ensuite passé près d'une semaine sans poser les yeux sur lui, feignant de ne pas le voir, comme s'il n'existait pas... Elle n'avait pas le droit de suivre ses traces, de se comporter de la même manière, de l'ignorer ainsi alors qu'il n'était pas réellement responsable de tout ça. Pas elle...

Son estomac se noua tandis que sa main, celle qui reposait avec délice au creux des reins de la jolie rousse quelques instants plus tôt, chercha à tâtons sa baguette, posée quelque part près de l'appareil photo qu'il avait abandonné sur son bureau, juste derrière lui. Ses doigts se resserrèrent violemment sur le manche tandis qu'il l'agitait sans un mot. Le bruit presque inaudible des éclats de verre qui se frayaient un chemin au milieu du reste des affaires déjà dans son bagage, cherchant leur semblable avec un entrain pitoyable, lui parvint aux oreilles. Le verre du cadre venait de se réparer de lui-même. Lui n'avait toujours pas quitté Callie des yeux. Il n'y avait plus la moindre trace de sourire ou de bien-être sur son visage trop pâle, rien que le masque d'indifférence qu'on lui avait si longtemps connu dans les couloirs de Poudlard. Un autre mouvement du poignet et ce qui était négligemment entassé près de ce cadre ressuscité bougea dans un vacarme surprenant pour trouver une place convenable, tout s'installant là où il devait être installé, aligné, ordonné, précis... Il n'avait plus envie de prendre son temps, de faire durer cette comédie. Elle voulait rentrer. Il ne savait pas à quoi elle avait joué mais ce jeu ne l'amusait pas. Elle s'appliquait à mettre toute la distance possible entre eux, à lui faire comprendre sans le moindre mal qu'elle regrettait ce qu'il s'était passé, qu'elle lui en voulait, qu'elle s'était trompée. Il avait compris. La bonne idée n'avait été qu'une illusion, le bonheur étrange et troublant qui s'en était suivi n'avait pas été plus digne de confiance. Jamais il n'aurait dû l'amener ici. Il ne lui avait rien fait... Ses doigts blanchirent autour du manche de sa baguette alors qu'ils resserraient leur emprise. Il voulait en finir au plus vite, la ramener chez elle et oublier toute cette journée. Un nouveau geste et tout ce qui pouvait traîner encore quelque part dans la pièce se mit à s'envoler, les portes de son armoire et autres placards s'ouvrirent à la volée, déversant tout leur contenu dans un silence parfait et aérien. Pourtant, malgré le mouvement qui les entourait, sa vision rendue floue par des larmes qu'il retenait à merveille ne lui permettait de distinguer que la rousse, plus loin qu'elle ne l'avait jamais été, trop inaccessible pour lui donner envie d'espérer encore quoi que ce soit. C'était ridicule...

Il n'était pas irréprochable, bien sûr, il n'avait jamais prétendu le contraire mais s'était efforcé de lui faire passer un bon moment, au moins à la hauteur de celui qu'elle lui offrait, et ne se souvenait pas avoir été aussi sincère rien qu'une fois. Son cœur battait à tout rompre, chaque battement plus douloureux que le précédent. Il se sentait trahi, abandonné, comme une de ces filles idiotes qui se laissaient approcher pour n'être rien d'autre qu'un jouet entre des mains négligentes. Il ne parvenait plus à réfléchir convenablement, en proie à toutes les contradictions du monde, ce qu'il avait pu ressentir n'avait plus le moindre rapport avec ce qu'il ressentait à présent, il ne savait plus quoi croire, quoi penser, ne souhaitait plus à présent que tout s'achève rapidement. Pourtant, il n'en laissait rien paraître, impassible. Seules ses mains tremblantes pouvaient le trahir. Ses affaires disparurent les unes après les autres dans les tréfonds de sa valise toujours ouverte, la pile impeccable grimpant jusqu'au bord. Jesse attrapa son appareil photo et le balança sur le dessus alors que le bagage se refermait dans un bruit sourd qui contrastait avec le silence de la chambre. Tout était rangé. Leur travail était terminé. Ca n'avait pris qu'une ou deux minutes à peine, celle-là même qu'elle consentait éventuellement à leur accorder lorsqu'ils seraient venus à bout de leur labeur. Sans jamais la lâcher des yeux, il rangea sa baguette dans sa poche et croisa nerveusement les bras sur son torse, faisant ce qu'il pouvait pour rajouter encore plus de distance qu'il n'y en avait déjà. Il ne parvenait pas à définir réellement ce qu'il voulait... La ramener chez elle, rentrer au Chaudron Baveur, pleurer, l'embrasser, s'enfermer pendant des heures dans le bureau de sa psy, oublier jusqu'à l'existence de la jeune femme. Revenir en arrière... C'était ce qui revenait le plus souvent, tant là que depuis ces deux dernières années. Il n'y avait rien qu'il ne voulait plus au monde que revenir en arrière...


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Peut-être que le défi social auquel elle avait accepté de participer sans trop savoir pourquoi ni comment n'était pas qu'un foirage complet. C'était ce qu'elle s'était mise à espérer avant tout en prenant lentement conscience de ses sentiments envers Jesse qui l'avait toujours plus poussé à revenir le voir encore et encore dans la boutique où il bossait pendant l'été. Jamais elle n'avait autant mis les pieds à Fleury & Botts pendant ses vacances. Elle y allait une fois, voir deux si il y avait eu des erreurs dans le choix de ses bouquins ou des oublis mais jamais plus. Cette année, Callie avait carrément péter le record, le sien mais sans doute celui de n'importe quel autre élève lambda parce que mis à part les employés, qui pouvaient s'être plus rendus qu'elle à la boutique. Logiquement, personne et elle n'aurait pas du se montrer si présente, elle en avait le droit, parfaitement mais son comportement était-il apparût suspect. Est-que les collègues de Jesse avaient-ils compris bien avant la jeune femme ses propres sentiments ? Ca ne l'étonnerait même pas. Avait-elle été si prévisible sans pourtant continuer à fermer les yeux pour ne rien comprendre. Et quant était-il de l'ancien Serpentard. S'était-il montré aussi pitoyable ou alors était-il lui aussi au courant de puis un sacré bout de temps qu'elle était en train de tomber amoureuse de lui ? Il n'avait pas eu l'air particulièrement suspicieux, certes il était difficile de deviner le fin fond de ses pensées mais ses agissements auraient été tout autre chose si il avait ainsi pu lire dans le cœur de la rouquine ? Elle ne pouvait être sûre de rien, c'était certain mais tout au long de leur avancée dans le manoir des McDermott, en direction de la chambre du jeune homme, elle avait réellement eu l'impression que quelque chose de nouveau se passer entre eux et ce n'était pas seulement dû à sa maladresse, doublée par sa prise de conscience. Il lui avait en quelque sorte parlé de sa famille, c'était parti de son premier prénom à vrai dire et ça n'était pas vraiment allé plus loin que les prénoms de chacun et le rapprochement qu'on pouvait faire entre tout ceux de cette famille mais il y avait eu quelque chose de spécial tout au long de leur discussion, et ce, peu importe le sujet. Ca avait commencé, du point de vue de Callie, quand le jeune homme avait coincé une fleur quelque part dans ses cheveux. Un petit geste de rien du tout qui avait pourtant suffit à faire chavirer son cœur.

En entrant dans la chambre, dans le vif du sujet, la raison même du pourquoi il lui avait proposé de l'accompagner, la jeune femme avait cru que tout ce qui s'était installé les minutes précédentes allait s'effondrer. L'atmosphère de cette chambre n'avait rien à voir avec les couloirs qu'ils avaient traversés pour arriver, certes c'était aussi sombre, bien ranger et propre, mais il y avait autre chose dans le fond. Callie n'avait su et ne savait toujours pas si ça avait été une sorte d'oppression mais ça avait été troublant, presque gênant, la convaincant de laisser ses doutes torturer son esprit. Mais bizarrement, cette chambre et son environnement s'étaient révélés être une aubaine pour la rouquine, pour Jesse aussi, pour eux deux. Tout ça à cause d'un appareil photo. Etais-ce vraiment ce simple objet qui les avait poussé à anéantir toutes les distances ? Oui, très certainement, sans les photos, sans la mini-confession – si on pouvait appeler ça comme ça – jamais elle n'aurait osé poser brièvement ses lèvres sur la joue la plus facilement accessible du point de vue de leurs positions. Ce n'était pas tant ce bisou l'élément déclencheur, c'était simplement l'appareil photo ? A moins que tout avait été écrit dès le moment où leurs regards s'étaient croisés la première fois qu'elle était entrée chez Fleury & Botts pour acheter ses nouvelles fournitures scolaires ? Et si au final, ça importait ? La jeune femme avait bien envie de dire que c'était bel et bien le cas, le plus important lui paraissait être les minutes qui s'écoulèrent par la suite. Ces trois baisers échangés lui avaient donnés des ailes, l'avait mise sur un petit nuage, l'avait fait se sentir comme elle ne l'avait jamais été quand ce contact intime n'était réservé pour elle qu'à Emrick. Ca avait été si différent, ennivrant, que retrouver le fil normal de ses pensées avaient été compliqués. Et quand elle avait semblait-il réussit à le faire, ça n'avait pas forcément été plus facile pour elle.

« Je crois, oui...  En tout cas, je n'ai rien contre cette idée. »


Un immense soulagement s'empara de la Poufsouffle à ces mots, après des débuts chaotiques – c'était le moins que l'on puisse dire – Jesse semblait avoir pris sa décision. L'angoisse qui s'était faufilée dans les entrailles de la jeune femme durant les secondes qu'avaient duré l'attente de réponse n'avait plus de raison d'être, normalement, mais rien maintenant ne pouvait plus les faire douter n'est-ce pas ? C'était ce qui semblait logique et c'était ce qui se serait passé avec n'importe quel autre couple du monde. Que c'était bizarre à nouveau pour elle de se considérer comme tel, comme étant à nouveau en train de partager une relation amoureuse avec un garçon. Oui, décidément ça lui faisait un drôle d'effet et elle se sentait toute excitée. Encore heureux qu'elle ne soit pas du genre à trop extérioriser ses sentiments parce que si elle avait décidé de suivre l'affolement de son cœur, elle aurait pu sauter sur place au même rythme pour exprimer toute la joie qu'elle pouvait bien ressentir à ce moment-là. Il l'aurait trouvé bizarre, peut-être qu'il aurait revu sa réponse, se disant que ce n'était peut-être pas une bonne idée d'accepter de traîner plus souvent – si c'était possible – ensemble. Ce qui pouvait éventuellement la trahir, c'était son regard, elle imaginait non mal que ses yeux pétillaient. Que ça soit possible lui paraissait bizarre mais c'était ce que lui avait raconter sa meilleure amie, que les yeux d'une personne brille quand elle est vraiment heureux et Callie pouvait affirmer être dans un grand état de joie. Et si elle n'était pas du genre à partager ses émotions, elle n'avait pas l'impression de se contenir au point de ne pas laisser son regard la trahir. Elle n'était pas aussi douée que le brun mais elle n'était pas envieuse, elle se réjouissait de pouvoir lui faire partager par toutes les manières son bonheur et son soulagement aussi. On lui avait toujours dit que c'était important de partager beaucoup de choses avec la personne avec laquelle on était en couple et elle était prête à commencer maintenant, pour rattraper le temps qu'ils avaient perdus à se tourner maladroitement pendant des semaines, pour éviter d'en perdre d'avantage car comme il le lui rappelait si bien, dans peu de temps déjà la rentrée et les cours feraient à nouveau parti de son quotidien.

Le jeune homme l'avait brutalement ramené à la réalité, il ne voulait sans doute pas paraître brusque ni froid mais pour le coup, c'était raté, complètement. Callie avait eu l'impression qu'il redevenait à nouveau ce qu'il était quand il lui répondait distraitement – du moins quand il donnait cette impression – comme si tout d'un coup il avait voulût revenir sur ses pas et l'avait chassé brusquement de son univers. Elle n'avait pas compris. Elle n'avait jamais été très douée question sociabilité, pas beaucoup plus en amour, l'avait démontré sa première et dernière expérience foireuse avant Jesse, alors il se pouvait qu'elle ait fait fausse route mais le regard distrait semblait-il du jeune homme n'avait que augmenter sa crainte, sa panique, et elle avait alors perdu le fil logique de ses faits et gestes. De ses pensées aussi, elle n'était plus très certaine d'être capable de réfléchir correctement. C'était sans doute la raison pour laquelle elle s'était rapprochée du jeune homme dans le but de l'embrasser avant de paniquer et de changer de technique. Elle ne savait pas comment interpréter ce regard et avait imaginé que quelque chose clochait sans trop savoir ce que ça pouvait bien être et si ça avait un rapport avec elle. Son mensonge avait été la cerise sur le gâteau, elle ne s'était plus sentie assez honnête pour rester dans ses bras comme si de rien n'était. Si quelque chose n'allait pas, elle allait lui laisser le temps d'y réfléchir un peu sans plus le troubler en étant dans ses bras, son intention avait juste été de continuer à ranger pour leur laisser le temps à tous les deux de prendre un peu de recul sur ce qu'il s'était passé, pour ensuite y revenir plus tard, calmement et plus sûr d'eux. Elle n'avait pas une seule seconde imaginait pouvoir lui faire de mal quand son intention était seulement de l'aider...

La suite lui fit comprendre qu'elle avait du faire un faux pas, qu'au moins l'un des deux n'avait pas su comprendre l'autre à moins que tous les deux en même soient dans le faux ? Ce fût d'abord le bruit de verre brisé qui remonta à leur oreille, le cadre était en train de se reconstituer, tout seul, comme par magie. Callie s'était retournée vers le jeune homme pour vérifier ce à quoi elle pensait, oui c'était bien lui qui agitait sa baguette, le regard vide, pour ranger. C'était bizarre. Non... Effrayant même. Mais au delà de ça, il semblait y avoir autre chose. Des mots qu'il lui avait auparavant adressés lui revenaient en mémoire. Il était maniaque. La saleté semblait lui faire peur, être dans un jardin avait l'air d'être risqué pour lui, tout comme il semblait tout autant le désordre, la preuve en était sa chambre impeccablement rangé et le fait qu'il avait sous-entendu qu'en rentrant elle comprendrait. Visiblement, si il avait insisté sur ce détail, ce n'était effectivement pas pour rien, elle commençait à comprendre encore un peu mieux l'ampleur du problème. Elle comprenait bien que c'était étrange, gênant dans la vie de tous les jours, au beau milieu de gens qui ne font pas attention, mais malgré tout elle n'était pas franchement inquiète, plus en réalité, elle se disait que c'était peut-être ce désordre insupportable qui avait commencé à tirer le jeune homme du moment confortable qu'ils passaient tous les deux. Elle était rassurée, ce n'était pas elle qui avait fauté quelque part, ça ne voulait pas non plus dire qu'il doutait de ses sentiments ni de sa décision à avoir confirmer être désormais son petit ami. Les affaires du jeune homme commencèrent à s'envoler un peu partout dans la pièce, il ne cessait d'agiter sa baguette. Ca pouvait être parce qu'il était aussi impatient de reprendre là où ils en étaient. Cette idée était plaisante mais ne collait pas avec le regard toujours aussi vide du jeune homme.

« Jesse ? Tu ne voulais pas qu'on fasse ta valise à la main ? Il nous reste encore du temps tu sais. »

Jusqu'à présent, la jeune femme n'avait pas jugé nécessaire de regarder quelque part si il n'y avait pas un cadran pour lui indiquer l'heure, mais pour vérifier ses dires elle avait fait un effort, qui s'était valût être rassurant. Alors pourquoi ne s'arrêtait-il pas de serrer si fort sa baguette que ses doigts devenaient blancs. Ce n'était pas normal. Une toute nouvelle panique s'empara de la jeune femme qui chercha un moyen d'attirer l'attention du brun. Elle était juste devant lui mais il ne semblait pas la voir, pas plus qu'il ne semblait l'entendre. C'était très angoissant. Instinctivement, elle regarda tout autour d'elle pour espérer trouver quelque chose qui puisse l'aider ou au moins lui donner une idée de comment raisonner le jeune homme mais tout disparaissait au fur et à mesure, trop vite pour qu'elle ne puisse avoir le temps de réfléchir à quelque chose qui puisse avoir réellement une chance de fonctionner. Et pendant ce temps là, Jesse donnait l'impression de sombrer dans quelque chose que la jeune femme ne connaissait pas, ne comprenait pas mais qui pourtant l'effrayait au plus haut point. Elle n'allait quand même pas lui mettre des baffes n'est-ce pas ? Ca ne se faisait pas. Elle ne pouvait pas avoir été heureuse quelques minutes avant puis ensuite avoir une raison valable de le claquer. Non, son état bizarre ne lui donnait pas une excuse de le faire, comment pouvait-elle oser lever la main sur lui, quelque soit la circonstance. Il y a des personnes pour laquelle elle n'éprouverait aucune gêne, que ce soit une fille ou un garçon, par exemple les presque inséparables McDell et Clewstone de sa promotion. Mais pas lui, non elle ne pouvait pas.

« Jesse, réponds-moi s'il-te-plaît ! »


Sa voix laissait transparaître toute la détresse qu'elle pouvait bien ressentir à ce moment là, son regard appuyait cette idée décidément elle ne savait plus quoi faire. L'espace de quelques instants, il lui sembla que le jeune homme avait entendu et était prêt à réagir mais elle du bien admettre à un moment qu'elle s'était sans doute fait des films. Jesse finirait pas reprendre ses esprits tout seul sinon, quand tout serait rangé dans la valise ? C'était ce qui lui semblait avoir le plus de chance d'avoir de succès, du coup elle se mit à attendre, prenant son mal en patience alors que tous les objets de la pièce quittaient la place qui avait été la leur pendant des années pour se retrouver entasser avec toutes les autres dans une seule et même valise. C'était douloureux de se sentir impuissant. Pourquoi ils en étaient-ils arriver là, pourquoi alors qu'elle avait enfin trouver le garçon qui ferait battre son cœur, pas parce qu'il le fallait bien pour ne pas le blesser mais parce qu'il se passait vraiment quelque chose dans son cœur. Ils avaient passés des minutes adorables collés l'un contre l'autre et peut-être n'aurait-elle pas du reculer, n'aurait pas du réfléchir aux états d'âme du jeune homme mais plutôt continuer à l'embrasser pour être sûre qu'il finirait par être totalement à elle. Ca aurait pu arriver, qui sait. Elle méritait vraiment des baffes, elle ne supportait plus voir tout ce remue-ménage au dessus de sa tête et tout autour d'elle sans plus pouvoir rien faire, pas même bouger de peur de se prendre un objet en pleine figure. Finalement elle ferma les yeux jusqu'à qu'elle ait l'impression que plus rien dans la pièce ne vole, ne les rouvrant qu'au moment pile poil où l'appareil photo était jeté par dessus tout le reste dans la valise.

« Jesse ! Tu vas le casser, comment on récupère les photos après ? J'y tiens vraiment et moi je m'en voudrais si je ratais leur développement. J'avais déjà l'intention de les accrocher au dessus de mon bureau dans ma chambre parce que c'est un important pour... nous. »

Elle avait voulût être en colère mais n'avait pas tenu longtemps, apparemment elle venait de découvrir une nouvelle chose dont elle était incapable de faire face au jeune homme. Ca commençait à faire vraiment un peu beaucoup... Mais comme toujours, elle ne lui en voulait pas d'être responsable de nombreux dysfonctionnement chez elle, était-elle au moins capable de lui en vouloir pour quelque chose, elle commençait très sérieusement à en douter. Elle ne pouvait rien contre ce regard qui semblait peu à peu dire que l'ancien Serpentard était en train de reprendre ses esprits. Elle était vraiment rassurée que tout se soit enfin arrêté, elle avait envie de retourner dans ses bras et de retrouver la sensation grisante de quand leurs lèvres se collaient ensemble. Ils étaient ensemble maintenant, il n'y avait normalement aucune raison pour qu'elle ne puisse pas le faire, néanmoins elle n'était pas sûr que ce geste serait très bien accueilli, elle avait l'impression d'avoir fauté quelque part et ne réussissait pas à se défaire de l'idée. Que fallait-il qu'elle fasse ? Elle ne savait pas vraiment, mais il y avait-il réellement quelque chose de précis qu'elle puisse faire ? Arrêter les mensonges déjà, se montrer présente et compréhensive aussi, lui faire part très clairement de ses pensées même si il était aussi probable qu'elle se soit une nouvelle fois trompée. Oui, ça avait l'air d'un bon renouveau après la tempête.

« Tu vas mieux ? Est-ce que c'était le désordre qui te dérangeait. J'ai eu l'impression que tu n'étais plus très bien, je croyais que c'était moi mais c'était plutôt ce qui nous entourait n'est-ce pas ? Je crois que je comprends mieux l'ampleur de ton côté maniaque. C'était surprenant, je ne suis pas habituée, mais je peux m'y faire maintenant que je sais à quoi m'attendre. »

En toute honnêteté, Callie avait très peur et n'importe qui aurait sans doute fuit en voyant la tournure des événements mais elle n'avait pas imaginé une seule seconde laisser en plan le pauvre garçon, il ne méritait pas un tel désintérêt total juste pour ça. Il ne semblait pas penser que c'était rien, même plutôt le contraire et c'était une raison supplémentaire de ne pas le laisser tomber. Certes, elle n'aurait pas pu aller bien loin mais juste pour la beauté du geste ou simplement par réflexe, elle aurait pu aller se cacher dans un autre endroit que cette chambre propice au déroulement de choses très bizarres. Mais il n'en avait rien été, peut-être parce qu'elle était courageuse mais surtout parce qu'elle tenait réellement au jeune homme. Elle avait beau avoir sa petite expérience à elle derrière, toutes les relations ne se vivaient pas de la même manière, elle allait devoir reprendre depuis le début, cette fois-ci avec Jesse, ça ne lui paraissait plus aussi terrible qu'avant. Certes, au fur et à mesure qu'elle prenait conscience que les compteurs se remettaient lentement à zéro, elle perdait un peu en assurance, celle-le même qu'elle avait eu du mal à gagner aux côtés de Emrick. Il devait quand même lui en rester suffisamment puisqu'elle se rapprocha du jeune homme, le forçant à ne pas quitter son bureau comme appui. L'une de ses mains alla se se lier aux doigts du jeune homme, comme ça avait été le cas la dernière fois qu'ils s'étaient retrouvés si proche. L'autre se posa délicatement sur la joue qu'elle avait embrassé.

« Je crois que j'ai fais quelque chose de mal, que j'ai aussi une part de responsabilité. Je ne sais pas comment mais je le sens. Si c'est vraiment le cas, je m'excuse sincèrement. Je n'ai jamais été très douée avec les gens mais tu n'es pas n'importe qui, je vais pouvoir réussir à me débrouiller sans faire tout le temps les mauvais choix, je n'ai aucun doute là-dessus. Je vais peut-être juste avoir besoin d'un peu de temps d'adaptation mais je vais y arriver. »

Et sans lui laisser le temps de répliquer, elle apposa ses lèvres contre celle du garçon. Ce contact dont elle avait été brièvement privé en réalité, mais qui lui avait parût être des heures de privation, lui avait manqué. Bien plus qu'elle ne l'aurait imaginé. Tout de suite, elle se sentit un peu plus apaisé, pas certaine qu'il n'allait pas, à un moment ou à un autre la repousser, mais pour le moment elle se contentait d'apprécier leur échange. Au prix d'un incroyable effort, elle s'éloigna quelques secondes pour susurrer quelque chose dans le genre « Je suis contente que tu nous ayons plus de temps pour ça. » et repris de plus belle le baiser. Leur temps était compté et il avait eût sûrement raison de leur faire gagner plusieurs minutes en expédiant le rangement de ses affaires.
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Dashiell Dashner

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L'agréable petit nuage sur lequel il avait flotté tout le temps de cette parenthèse enchantée venait de disparaître d'un coup, ne lui laissant que l'occasion de revenir le plus lamentablement du monde à une réalité qui ne lui plaisait en rien. Qu'il s'agisse du désordre qu'il imaginait sans le moindre mal ou la distance nouvelle que la jeune femme avait remis entre eux, rien de ce qui s'annonçait alors ne lui plaisait. C'était injuste. Tout allait si bien... Ca avait certes très mal commencé mais les choses avaient rapidement tourné en leur faveur, les laissant explorer une part de leur relation qu'ils n'auraient probablement jamais eu l'idiotie d'espérer plausible. Peut-être n'aurait-il même pas dû l'envisager aux moments où leurs lèvres s'étaient scellées...? Après tout, le bonheur avait duré une poignée de minutes à peine avant qu'elle n'admette enfin avec une maladresse dérangeante qu'elle souhaitait rentrer chez elle sans qu'il ne réussisse à comprendre réellement pourquoi. La situation lui avait totalement échappé. Le flot de ses pensées n'en faisait qu'à sa tête, de plus en plus incontrôlable alors qu'il faisait son possible pour s'accrocher à la présence rassurante de la Poufsouffle et à leur semblant de conversation, mais celle-ci avait décidé qu'il y avait mieux à faire que de prolonger cet instant dans leur cocon rassurant et avait fini par s'éloigner purement et simplement pour reprendre ce qu'elle avait commencé comme s'il ne s'était jamais rien passé. Sauf qu'il ne s'était pas « rien passé » ! Jesse ne comprenait pas comme elle pouvait sembler aussi lointaine et indifférente, comme si les minutes précédentes n'avaient pas eu le moindre intérêt, le moindre impact dans son existence. Se rendait-elle seulement compte qu'il n'avait jamais laissé qui que ce soit prendre une telle place dans sa vie jusque là ? Et que c'était probablement parce que c'était elle qu'il s'était laissé aller à baisser la garde à ce point ? Quand bien même elle en avait conscience, elle ne semblait pas s'en inquiéter plus que ça. L'image de Marlow roucoulant à la soirée d'Halloween avec l'autre imbécile de Potter lui revint en mémoire sans qu'il ne puisse l'en chasser alors que tout commençait lentement à bouger dans la pièce. Peut-être que, là encore, ça n'était qu'un jeu et qu'il avait plongé dedans sans l'envisager une seule petite seconde...

« Jesse ? Tu ne voulais pas qu'on fasse ta valise à la main ? Il nous reste encore du temps tu sais. »

Sa voix ne lui parvenait pas très clairement. Il l'entendait, bien sûr, mais ne réussissait à y faire suffisamment attention pour réaliser qu'elle pouvait réellement obtenir la moindre réponse. Bien sûr qu'il leur restait encore du temps mais elle voulait rentrer et il lui semblait – même s'il n'en avait aucune certitude – qu'il voulait qu'elle rentre également. S'il avait prétendu vouloir faire ce maudit déménagement de la manière la plus moldue possible, ça n'avait été que pour prolonger leur entrevue, en tant que parfait petit sorcier, il se fichait éperdument d'avoir recours à la magie pour ce genre de chose, c'était même parfaitement naturel que de n'avoir qu'à agiter sa baguette et à regarder les objets se ranger de leur plein gré sans qu'il n'ait à en attraper aucun. Sauf qu'il ne les regardait pas. Pas cette fois. Il n'y avait qu'elle, sa silhouette floue et indéfinie qui peuplait son champ de vision, elle qu'il avait tenue tout contre lui juste avant et qui semblait à présent s'étonner qu'il puisse vouloir en finir au plus vite. Elle le voulait au moins tout autant, elle ne le reconnaissait juste pas. Ca avait été son idée de terminer ce qu'il était venu faire pour qu'il puisse la raccompagner chez elle juste après. Son idée, à elle, alors qu'elle cesse de jouer les pauvres petites choses surprises. Il ne faisait que ce qu'elle semblait attendre de lui, encore une fois. A croire que c'était la seule chose dans laquelle il excellait réellement. Faire ce qu'on attendait de lui... Tout allait pour le mieux quand il s'en contentait, sa vie suivait son cours normal sans que rien ne puisse venir la perturber. Chaque muscle de son corps était tendu, crispé, renvoyant un aperçu physique de son état psychologique. Il ne contrôlait plus grand chose, pas même ses propres mouvements, un peu comme la dernière fois. Il se faisait néanmoins confiance, savait pertinemment qu'elle ne risquait rien, même pas la moindre bosse à cause d'un objet volant trop près d'elle, il était bien trop focalisé sur sa présence pour que ce qu'il faisait bouger ne le soit pas au moins tout autant. Tout l'évitait à la perfection, comme si elle avait toujours fait partie du décor. Il ne voyait pas de logique dans le déroulement de ces événements, il ne comprenait pas comme tout avait pu sombrer si rapidement ni comment il avait été assez stupide pour imaginer un seul instant qu'elle puisse vouloir construire quelque chose...

« Jesse, réponds-moi s'il-te-plaît ! »

Sa panique ne l'atteignait pas. Il s'en fichait, ne la ressentait pas, trop occupé à réaliser qu'il aurait eu les moyens de se méfier depuis le début. Après tout, elle lui avait parlé de sa rupture récente, ça avait été presque l'une de leurs premières véritables conversations, elle s'était laissée aller à lui en expliquer toute l'histoire, abordant ses torts avec une franchise déstabilisante. Il l'avait trouvée touchante et s'était silencieusement étonné qu'un crétin puisse l'être suffisamment pour se comporter de la sorte avec une fille comme elle. Il ne la connaissait pas beaucoup, encore moins que ça pouvait être le cas maintenant, mais elle lui apparaissait déjà intéressante, attachante. Il n'ignorait rien et cette connaissance l'avait même poussé à tenir à distance des espoirs trop présents de prendre un jour la place de son ancien copain. Il lui fallait le temps de s'en remettre et puis elle n'était probablement pas pressée de retenter l'expérience, encore moins avec lui il fallait être réaliste. Et pourtant, quand elle s'était laissée embrasser et pire encore quand elle y avait répondu, toutes ses doutes s'étaient envolés. Il s'était simplement fait de fausses idées, le manque de confiance en lui – et en elle peut-être aussi – très certainement, il ne fallait pas qu'il s'arrête à ça et profite de ce qu'elle lui offrait sans se questionner davantage. Grossière erreur. Il y avait de fortes chances que tout ça ne soit qu'un passe-temps comme un autre pour occuper son été et l'aider à tourner la page le plus rapidement possible. Elle l'avait compris plus réceptif qu'il n'y paraissait, s'était engouffrée sans le moindre remord dans la brèche qu'il l'avait laissé entrevoir et avait vu en lui le candidat idéal pour oublier l'autre imbécile de Poufsouffle... Sauf qu'il y avait eu tromperie des deux côtés, parce qu'il avait caché son jeu du mieux possible, se faisant passer pour le garçon distant mais normal qu'il n'était pas et maintenant qu'elle avait réalisé l'ampleur du problème et comprit que jouer les gamines amoureuses à ses côtés ne serait pas de tout repos et qu'il y aurait sûrement plus à gérer que des baisers délicieusement inattendus, elle avait préféré faire machine arrière et oublier cette possibilité. C'était l'hypothèse la plus gênante qu'il ait pu trouver mais malheureusement, elle se tenait à la perfection. Il semblait oublier de prendre en compte tous les infimes moments étranges mais agréables qu'ils avaient passé ensemble à Poudlard et son rôle majeur dans la réussite de son entreprise parce que c'était bien lui qui avait pu lui mettre le pied à l'étrier en l'invitant la première fois...

« Jesse ! Tu vas le casser, comment on récupère les photos après ? J'y tiens vraiment et moi je m'en voudrais si je ratais leur développement. J'avais déjà l'intention de les accrocher au dessus de mon bureau dans ma chambre parce que c'est un important pour... nous. »

Sa baguette retomba mollement au bout de son bras alors que son prénom retentissait dans la pièce pour la troisième fois, avec plus de force encore qu'il n'en avait eu juste que là. Tout était terminé. Sa valise s'était refermée d'elle-même au beaucoup milieu de la chambre, dérobant à la vue du monde tout ce qui avait fait sa vie pendant dix-sept longues années. Il reprenait doucement contact avec la réalité, observant sans un mot les étagères vides et les meubles abandonnés. Tout était terminé... Il ne s'agissait même pas que de ce simple déménagement en réalité, sa vie toute entière venait de s'achever au moment même où le cadenas de sa malle s'était verrouillé. Son adolescence venait de prendre brusquement fin et avec elle les images d'une histoire maladroite avec la jolie rousse. C'était idiot, comme s'il avait été question d'une expérience obligatoire avant de prendre son existence en main et de quitter définitivement le nid pour prendre un envol libérateur. Pourtant, même s'il n'avait jamais nié que la curiosité l'avait taraudé à de nombreuses reprises ces deux dernières années, il n'avait jamais envisagé qu'un rapprochement physique avec une demoiselle puisse entrer dans la liste des choses qu'il devait faire au plus vite. Passer pour un débile coincé ne l'avait jamais dérangé, ça n'était de toute façon pas si loin de la réalité... La fatigue s'emparait doucement de l'ancien Serpentard alors qu'il s'appuyait plus franchement encore sur son bureau, la respiration étrangement saccadée comme il venait de fournir des efforts incroyables. Il fallait bien admettre qu'il était rare que ses séances de rangement obsessionnel prennent une telle tournure et d'aussi loin qu'il se souvenait, ça n'était probablement même jamais arrivé. Il était souvent empressé, un peu trop dans son monde peut-être mais il n'y avait jamais de déconnexion totale avec la réalité au point de lui donner l'impression de sortir d'une espèce de transe étrange et perturbante. L'air un peu hagard, il revoyait toute sa chambre mise sans dessus-dessous alors que ses affaires se rangeaient une à une sans un bruit, ça ressemblait aux souvenirs qu'il avait de l'apparition de ses pouvoirs, tous ces mouvements liés et désordonnés, semblable à une tornade multicolore qui donnait le tournis. Le dernier mot de la jolie rousse lui fit l'effet d'une douche froide tant et si bien qu'il reposa brusquement les yeux sur elle. Ca ne collait pas. Elle n'était pas censée prendre en compte des choses importantes pour un « nous » qui n'avait jamais existé. Elle aurait dû se réjouir de voir qu'il était l'heure de partir et commencer déjà à se diriger vers la porte, imaginant silencieusement qu'il se contenterait de la suivre sans broncher. Ce qu'il aurait fait, sans le moindre doute... Mais non, elle paraissait presque déçue qu'il puisse porter si peu d'attention aux traces de leurs souvenirs communs. Elle n'était pas censée réagir de la sorte. Ca n'entrait pas dans le portrait qu'il s'était fait d'elle ces dernières minutes. Elle n'avait pas le droit de retourner encore sa veste et de lui présenter un visage qui n'avait plus de place dans l'image qu'elle renvoyait. Elle ne voulait pas accrocher ces maudites photos, elle s'en fichait éperdument, elle voulait rentrer chez elle et il y avait de grandes chances qu'il n'entende plus jamais parler d'elle. Elle n'avait pas le droit de vouloir accrocher ces photos...

« Tu vas mieux ? Est-ce que c'était le désordre qui te dérangeait ? J'ai eu l'impression que tu n'étais plus très bien, je croyais que c'était moi mais c'était plutôt ce qui nous entourait n'est-ce pas ? Je crois que je comprends mieux l'ampleur de ton côté maniaque. C'était surprenant, je ne suis pas habituée, mais je peux m'y faire maintenant que je sais à quoi m'attendre. »

Le jeune homme hocha machinalement la tête, répondant d'un seul et même coup à ses trois questions. Il n'avait pas réfléchi, comme s'il avait simplement voulu lui assurer qu'elle n'y était pour rien, alors qu'il ne réalisait pas pleinement qu'elle semblait vraiment s'être inquiétée. Il gardait à l'esprit sa distance, son indifférence, les possibles mensonges sur lesquels il avait bâti les débuts de cette histoire ridicule, bien trop accroché à ce qu'il ne voulait pas voir pour remarquer ce qu'il aurait aimé reconnaître. Doucement, il réalisa qu'elle était toujours là. Elle n'avait pas fui, ne paraissait pas à deux doigts de demander à ce qu'on repense à l'interner... Sa voix était toujours aussi douce, même si elle trahissait la panique qui avait été la sienne. Il lui fallut de nombreuses secondes pour en prendre conscience. Elle avait paniqué. Il l'avait fait paniquer... Son cœur se calmait peu à peu alors qu'il baissait les yeux, un peu honteux d'avoir réagi aussi bêtement. Il pouvait presque entendre les railleries paternelles traverser les murs épais du manoir pour parvenir jusqu'à lui. Rien ne changerait jamais, et même s'il parvenait parfois à avoir l'impression qu'il était capable de passer au-dessus de tout ça, il se rendait compte qu'il s'était totalement mépris sur ses capacités et retombait dedans plus profondément encore. Sans un mot, elle bougea une fois encore. Elle venait certainement de comprendre qu'elle ne pourrait rien en tirer de concluant et allait sagement l'attendre en bas, ou dans le jardin, profitant au moins du soleil de cette fin de matinée – il ne savait pas exactement l'heure qu'il était, son horloge reposant quelque part dans sa valise et sa montre semblant peser bien trop lourd à son poignet pour qu'il ne prenne la peine d'y jeter un œil – pour pouvoir tirer quelque chose de positif de ce très court séjour à Wallasey. Il ne pouvait que la comprendre. Il n'avait pas prononcé un mot depuis un long moment déjà et ne semblait pas faire le moindre effort pour reprendre les choses là où elles s'étaient arrêtées. Il n'était plus certain qu'elle le veuille, de toute façon, et il n'était plus certain de le vouloir non plus. C'était probablement trop tôt... Pourtant, la porte de sa chambre ne grinça pas, pas plus que le parquet du corridor ou les marches de l'escalier qu'ils avaient empruntés à l'aller. Contre toute attente, elle se posta devant lui, à la place exacte qu'elle avait occupé avant qu'elle ne songe soudainement à reprendre le cours de leur déménagement, et lui attrapa la main avant de poser la seconde sur sa joue. Le brun se défit de l'emprise qu'elle avait sur sa main – moins froidement que ce à quoi il se serait attendu malgré tout – et laissa ses doigts recoiffer sa camarade avec mille et une précautions. Il n'était plus à ça près... Il parut hésiter un instant, en proie à tous les doutes qui l'avaient assailli alors qu'il lui paraissait plus inaccessible que jamais, et finit par entremêler à nouveau leurs doigts comme s'il n'avait pas bougé.

« Je crois que j'ai fais quelque chose de mal, que j'ai aussi une part de responsabilité. Je ne sais pas comment mais je le sens. Si c'est vraiment le cas, je m'excuse sincèrement. Je n'ai jamais été très douée avec les gens mais tu n'es pas n'importe qui, je vais pouvoir réussir à me débrouiller sans faire tout le temps les mauvais choix, je n'ai aucun doute là-dessus. Je vais peut-être juste avoir besoin d'un peu de temps d'adaptation mais je vais y arriver. »

Callie ne lui laissa pas le temps de répondre quoi que ce soit que ses lèvres se posèrent à nouveau sur les siennes. S'il se figea tout d'abord, incapable de réagir convenablement parce qu'il était incapable de savoir de quelle manière il lui aurait fallu le faire – il avait envie de la repousser, de lui faire savoir qu'il n'aimait pas beaucoup être pris pour le dernier des abrutis comme il avait en tête qu'elle le faisait depuis le début même si ses certitudes commençaient à se déliter sérieusement – il finit par serrer doucement, presque timidement sa main dans la sienne, répondant avec toute la maladresse du monde à cet échange. Le peu d'assurance qu'il avait réussi à trouver au fil des baisers précédents semblait avoir totalement disparu, pire encore il paraissait moins à l'aise qu'il avait pu l'être la première fois. Il n'avait pas vraiment réfléchi à ce qu'ils faisaient, jusque là, ça n'était peut-être pas l'idée du siècle mais il n'en avait eu que faire, bien trop occupé à en apprécier chaque seconde. L'innocence n'était plus qu'un lointain souvenir et il ne pouvait s'empêcher de se demander si elle ne jouait pas, si tout ça était bien sincère alors qu'il ne parvenait pas à s'empêcher de sombrer dans les délices que lui procuraient ses baisers. Tout n'était plus qu'un amas de contradictions dérangeant. Elle se recula finalement pour avouer dans un murmure qu'elle appréciait finalement qu'il ait achevé leur travail en un rien de temps et, sans lui laisser le temps de reprendre ses esprits ni de rassembler assez de courage pour la repousser, elle recommençait à l'embrasser le plus normalement du monde. C'était fourbe... Son contact était grisant, l'empêchant de raisonner normalement. Elle ne paraissait pas s'en soucier, ni imaginer un seul instant le désordre qui régnait dans son esprit, désordre dont elle était en grande partie responsable. Tout était tellement plus simple quand il s'efforçait de la voir comme une connaissance agréable avec laquelle il était plaisant de passer du temps... Maintenant qu'il avait avoué apprécier l'idée de voir en elle sa petite-amie, plus rien n'avait de sens. Il ne put s'empêcher de se remémorer à nouveau que la seule et unique fois qu'il avait invité Marlow à le rejoindre hors de Poudlard, ce qui coïncidait désagréablement avec la seule et unique fois où elle avait parlé de lui en tant que « petit-ami », était également la dernière fois où il lui avait adressé la parole avant que tout ne bascule pour de bon. Avec une lenteur qui trahissait aisément son manque de conviction, Jesse mit un terme à leur baiser.

« Je... Je voulais pas, je t'assure... Je suis vraiment désolé. » bredouilla t-il alors qu'il luttait pour soutenir son regard, mal à l'aise et conscient d'être l'un des garçons les plus ridicules de la planète. « Je pensais pas que ça se finirait comme ça... T'avais l'air de me détester et de vouloir partir et j'ai paniqué... Et... Je crois que je devrais te ramener... »

Il hocha doucement la tête comme s'il cherchait à s'en convaincre lui-même mais l'air totalement dépassé qu'il affichait sans s'en rendre compte prouvait à qui voulait le voir que cette tentative était un véritable échec. C'était très certainement la seule et unique fille de cette planète avec laquelle il était capable de s'autoriser à espérer quoi que ce soit et voilà qu'il la repoussait parce que leur entrevue ne s'était pas déroulée comme il l'avait espéré. Il ne savait pas d'où pouvait lui venir toute cette stupidité, il se savait particulièrement atrophié socialement parlant mais de là à s'interdire quoi que ce soit simplement parce qu'il avait remarqué qu'il n'était pas tout à fait capable de gérer d'une main de maître tous les moments qui pouvaient en découler, c'était au delà de tout ce qu'il pouvait imaginer. Sa bêtise n'avait donc pas la moindre limite. Le jeune homme lui caressa doucement la joue et laissa ses lèvres frôler les siennes avant de la contourner et de s'éloigner à son tour. Son cœur avait repris la course anarchique qui avait été sienne si souvent dans la journée, lui faisant comprendre sans le moindre mal à quel point il pouvait bien se détester à cet instant précis. Il lui semblait n'avoir jamais connu de semblable. Il ne savait plus du tout ce qu'il voulait, plus que jamais il se rendait compte qu'il était bien incapable de mener à bien un raisonnement logique quand il y avait un côté affreusement humain en jeu. Tout était tellement plus simple avec ses cours, quand il n'avait qu'à suivre un fil conducteur qu'il tissait sans le moindre mal jusqu'à parvenir à une conclusion acceptable. Là, il n'y en avait pas. Ni de fil ni de conclusion. Il se noyait littéralement dans le flot constant de sentiments et de souhaits contradictoires. Non, il n'avait jamais appris à se débrouiller avec ça, parce qu'il n'y avait jamais suffisamment de monde important dans son univers pour qu'il daigne relever les yeux de ses bouquins. Peut-être aurait-il dû se contenter de n'être avec qu'elle que l'insupportable intello que tout le monde connaissait et qu'on finissait par éviter de côtoyer en dehors des heures de devoirs parce qu'il n'était de toute façon bon à rien d'autres qu'à rappeler à qui voulait l'entendre que ça n'était pas en jouant les crétins populaires et merveilleux qu'ils parviendraient à réussir leurs études. Oui, peut-être qu'il l'aurait dû... Il se stoppa à quelques pas à peine de la jolie rousse et, après une nouvelle hésitation, se tourna vers elle.

« Je ne veux pas que tu t'imagines que je n'ai pas été sincère avec toi ou que je regrette quoi que ce soit. Je garde des souvenirs merveilleux de ces vacances en ta compagnie, et je te trouve vraiment vraiment très jolie, t'embrasser a été l'expérience la plus extraordinaire de mon existence et l'idée d'être ton copain me transporte mais... J'ai pas envie que tu te rendes compte que tu fais tous les efforts du monde pour me supporter alors que je n'en ferai pas le moindre pour te rendre la tâche plus aisée et que tu finisses par te lasser. Je ne veux pas te décevoir plus que je ne l'ai déjà fait jusque là, ni te blesser davantage. Je t'ai fait peur, je t'ai inquiétée, je t'ai laissée envisager que le problème venait de toi... Et je n'ose même pas imaginer ce que tu dois être en train de penser à cet instant précis... Je veux dire... T'as beau prétendre le contraire, tu ne sais pas à quoi t'attendre avec moi, réellement. On se connaît depuis deux mois à peine et même si c'était absolument fantastique, c'était surtout totalement hors de la vie réelle... Je ne veux pas qu'on se lance aveuglément dans quelque chose que tu finiras par regretter, tu comprends ? »

Il ne l'avait pas regardée un seul instant, fixant ses chaussures comme si elles s'appliquaient à lui souffler ce qu'il devait dire. Il s'était détesté un peu plus à chaque mot qu'il prononçait, incapable pourtant de faire marche arrière et de se faire enfin. Rien avait de sens depuis le début de cette journée, ni leur rapprochement soudain ni leur éloignement surprenant, ni le soin tout particulier qu'il mettait à remettre toutes les barrières qu'ils avaient vaincu. Ce garçon avait décidément un sérieux problème et il n'était peut-être pas forcément là où il l'imaginait...


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Le plus dur dans le bonheur, ce n'était pas de le trouver mais plutôt de savoir le garder. Plus fragile encore que le verre, un rien pouvait suffire à le faire voler en éclats. Callie avait naïvement penser que ces choses là arrivaient aléatoirement, quand la roue tournait et que quand c'était le cas, les humains n'avaient plus à se poser des questions pour un certain temps, que la situation allait rester stable un minimum. Sa rupture avec Emrick était survenue juste après qu'elle n'ait baissé sa garde, preuve qu'on ne pouvait pas se contenter de relâcher tous ses efforts pour profiter de l'instant présent, sinon on finissait par le payer d'une manière ou d'une autre. Par un prix assez fort, tous les souvenirs en communs des deux Poufsouffles n'étaient plus d'un tas de petits morceaux qu'il semblait impossible de les recoller. Encore faut-il encore le vouloir... Le bonheur valait-il la peine que l'on prenne le risque se brûler les ailes pour lui ? Etait-elle maudite ou alors c'était naturel qu'une fois que les choses semblaient se dérouler le plus merveilleusement, tout parte en cacahuètes quelques secondes après. Quelle mauvaise idée de n'avoir jusqu'ici pas voulût s'intéresser aux autres, à ce qui passait autour pour prendre des leçons rien qu'en observant, pour n'avoir que le côté positifs des choses sans avoir à en subir le négatif. En réalité, la jeune femme pensait que les erreurs des autres ne seraient pas les siennes, pour la simple raison que même sans les voir évoluer, elle en avait entendu parler et que du coup elle parviendrait à mieux se débrouiller. Elle ne s'était jamais pensé aussi naïve à ce point, pourtant elle était bien forcée d'admettre que sur ce coup là, elle avait réagit comme la pire des gamines, à l'avenir elle essayerait d'ouvrir un peu plus les yeux, de sortir de sa sphère pour au moins prévenir ce qui pouvait lui tomber sur la figure. Comme les malheurs de Nathan, elle se souvenait être tombé des nues en écoutant les révélations du jeune homme, lui avoir parlé si souvent n'avait pas suffit pour déceler les petits indices qui auraient pu lui permettre de s'assurer un peu. La rouquine devait faire un bien piètre humain. Ou alors si, elle était un parfait exemple, bien trop centrée sur ses convictions pour prendre la peine de les vérifier ne serait-ce qu'une seule fois et donc prendre le risque de devoir se remettre en question. Brave petite humaine... Et si ce qu'elle avait toujours cherché à éviter correspondait à sa propre face cachée ?

Restreindre son cercle de proche, ne se mêler que du strict minimum, ne pas se s'étendre sur sa vie en dehors de l'école, elle avait fait tout ça dans le but de faire les choses de la manière qui lui semblait le mieux pour ne blesser personne, pas ses proches en tout cas, ni elle n'ont plus. Pour ne pas avoir de problèmes, pas à se retrouver face aux même obstacles que les autres, elle voulait carrément pouvoir les esquiver et jusqu'à présent, elle avait toujours été persuadé d'avoir réussit, d'avoir fait le bon choix en se montrant plus maligne que les autres mais tout ça n'avait été qu'une belle illusion, entretenue parce que c'était ce qu'elle voulait voir, que tout marchait comme elle le voulait pour pouvoir mener sa vie bien tranquille et ne pas avoir à affronter des doutes inutiles et pourtant obligatoires lors d'une certaine étape de la vie. Imaginer qu'à elle seule, elle pouvait contre tout ce système avait été idiot et ça l'avait été encore plus que de continuer à y croire jusqu'à maintenant. Peut-être qu'elle ne valait pas beaucoup mieux que les gens qu'elle avait prit de critiquer pour leur simplicité d'esprit, pour agir sans réfléchir, suivant simplement le mouvement général mené, par un individu quelconque, sans doute pas franchement très convaincu par ses décisions si ce n'est que par le côté rassurant que pouvait avoir la foule derrière lui. Elle n'était pas totalement comme eux, Callie refusait de le croire mais elle ne pouvait pas non plus prétendre valoir mieux, ce n'était pas un aussi bon exemple qu'elle le pensait, pas une si bonne amie pour commencer. On ne lui avait pas dit clairement alors elle ne savait pas mais elle commençait à en douter, avait-elle blesser ses proches à des moments sans qu'elle ne s'en doute et sans qu'on ne lui en fasse part. Après tout, elle avait bien blessé Jesse sans en avoir aucune intention, bien sûr que ce n'était pas dans ses intentions, quelle meilleure fin après ces deux mois à prendre des nouvelles relations que de s'embrasser et de définir ensemble être passer à un nouveau stade de leur relation.

La rouquine n'arrêtait pas de se répéter que si elle avait pris la peine de s'intéresser plus au monde extérieur alors elle peut-être su qu'elle allait faire une bêtise, une erreur quelque part, sans le vouloir, sans savoir laquelle mais suffisante pour que le jeune homme prenne la mouche et que l'ambiance tout autour d'eux change d'un coup. Les cœurs invisibles mais pourtant bien là, flottant autour de leurs deux corps s'étaient fait la malle pour laisser place à une sorte d'orage, et elle semblait y être pour quelque chose, elle en était convaincue au fond d'elle-même et c'était donc normal qu'elle fasse tout ce qui était en son pouvoir pour arrêter la situation en train de dégénérer. Mais ses capacités étaient encore plus faibles qu'elle ne l'aurait cru, la machine était en marche et visiblement rien ne pouvait l'arrêter, rien de ce que pouvait faire la jeune femme en tout cas. Elle paniquait, s'en voulait surtout, ah ça oui et elle voulait crier ses excuses. Mais encore fallait-il que le jeune homme la voit et l'entente, hors elle n'en était plus très sûre, donnant l'impression de s'enfoncer toujours plus rapidement et profondément dans un autre monde. Pourquoi ce moment agréable n'avait-il pas durer plus longtemps et pourquoi ce présentiment avait fait irruption dans l'esprit de la jeune femme sans être invité. Etait-elle parano au point de s'être fait des films et d'être la seule responsable de ce qui se déroulait sous ses yeux. Des tonnes de questions la tiraillaient et les fuir était hors de question, son impuissance face à la situation ne lui donnait aucune issus si ce n'était que d'attendre que le rangement prenne fin pour espérer que sa voix trouve enfin un chemin jusqu'à l'esprit du brun. Elle croisa les doigts si fort qu'ils durent prendre le même chemin que ceux de la main du jeune homme qui tenait fermement sa baguette, trop fort pour qu'il puisse paraître décontracté, totalement maître de lui-même.

L'agitation soudaine dans la pièce commença à diminuer peu à peu et Callie entreprit d'ouvrir les yeux, de reprendre un contact visuel avec la réalité et de jeter un coup d'oeil en direction de son hôte pour voir où lui en était. Mais ses priorités changèrent en un éclair quand l'appareil photo qui avait servit comme principal instrument à leur rapprochement, rejoignit l'intérieur de la valise avec une délicatesse bien changée. Il était plus que clair maintenant que si il s'en prenait à un symbole fort pour eux, c'était que déjà quelque chose clochait entre eux. Elle était mal à l'aise, en colère, paniquée, inquiète, amoureuse... Ses sentiments pour lui étaient plus que certains, sinon pourquoi serait-elle encore là, devant lui sans oser bouger alors que prendre la poudre d'escampette pour au moins rejoindre le jardin en attendant qu'il daigne la rejoindre aurait été idée envisageable pour le côté facile, pour le côté fuite aussi, un truc du genre assez clair pour mettre fin à ce qui venait à peine de commencer. Pourtant la jeune femme n'avait pas envie que déjà tout se termine, que ses baisers deviennent de douloureux souvenirs au point qu'elle ne passe ses prochaines journées exclusivement – ou presque – dans sa chambre, pour se morfondre et recaser sa joie à chaque fois de retrouver l'ancien Serpentard dans la boutique où il filait un coup de main pour l'été. Elle ne voulait pas qu'il fasse déjà partie de l'histoire ancienne alors qu'elle avait tellement envie d'avoir le temps de le découvrir, d'apprendre de lui, pas seulement en astronomie mais sur lui, sur ses goûts, ses passions, les autres moments agréables qu'ils pouvaient partager ensemble tous les deux.

« Je... Je voulais pas, je t'assure... Je suis vraiment désolé.  Je pensais pas que ça se finirait comme ça... T'avais l'air de me détester et de vouloir partir et j'ai paniqué... Et... Je crois que je devrais te ramener... »

Elle n'avait attendu que ça, l'avait presque supplié pour qu'il daigne enfin reprendre la parole mais ses espoirs n'avaient certainement pas voulût entendre ça. Elle lui avait donné l'impression de vouloir partir parce que c'était ce que lui attendait ? Non, il devait y avoir un malheureux quiproquo entre eux et le mieux serait d'y mettre fin tout de suite, sur le champs, mais Callie n'était pas en mesure de le faire, bien trop occupé à s'atteler à l'exercice douloureux et difficile qui est de retenir ses larmes en moment de crise comme celui-ci. Elle tenait bon pour ne pas paraître pitoyable, pour ne pas renvoyer l'image d'une pauvre petite chose que personne ne veut avoir à traîner derrière soit et qui conduirait inévitablement à leur rupture. C'était bien la dernière chose qu'elle voulait entendre de lui, pas déjà maintenant alors que c'était la première fois que la décision de s'engager venait vraiment d'elle-même et non de l'impression d'être forcer. Le soir du bal avait signé sa rupture avec Emrick même si rien n'avait été réellement conclût entre eux, les actes et les paroles ayant été sans doute très explicite de ce qu'elle désirait par la suite. Ca avait été un choc pour elle et si elle avait pleurer – à peine – c'était seulement des larmes de colère pour avoir été ainsi manipulé sans qu'elle ne sache depuis quand ni les raisons qui avaient conduit à un tel retournement de veste de la part de celui qui était avant tout son meilleur ami. Là, elle allait pleurer pour de vrais sentiments, parce que son cœur bondissait dans tous les sens quand les lèvres de Jesse étaient collés aux siennes, bien sûr il se passait quelque chose en elle toutes les fois où elle l'avait fait avec le Poufsouffle mais cette-même expérience avec une autre personne, avec Jesse, avait provoqué une toute autre réaction, quelque chose de doublement plus, quelque chose qu'elle voulait ressentir à nouveau, explorer, finir par connaître sur le bout des doigts mais jamais s'en lasser. Est-ce que c'était déjà la fin après avoir tout juste vécu le début ?

« Je ne suis pas pressée de partir ! » S'exclama t-elle pour rétablir la vérité dans ses interventions. «  J'ai eu l'impression que rester ici te déranger, que c'était notre présence ici qui t'occupait l'esprit et j'ai en fait penser que ça te ferait plaisir qu'on se dépêche de sortir ici pour que tu aies un poids en moins sur les épaules, en partie. Que je rentre à la maison est la suite logique au bouclage de tes affaires, je veux pas spécialement rentré mais je suppose que tu as besoin d'un peu de temps pour te défaire complètement de ce fameux poids. Je suis vraiment contente que nous nous soyons embrassés alors crois-moi quand je te dis que je ne cherche pas à te fuir ni à te quitter le plus vite possible. Je voulais faire une bonne action et je reconnais que je m'y suis très mal prise. »

Fallait être honnête, elle s'y était prise comme un manche à balai, normal qu'un gros malentendu se soit installé entre eux et elle espérait vite que bientôt ça ne serait qu'un mauvais souvenir, qu'une passade bien représentative de leurs maladresses à tous les deux. Ils pouvaient passer outre et ne pas déjà s'arrêter au premier obstacle qu'ils rencontraient. Puisqu'elle ne le bloquait pas totalement – de toute façon sa force ne devait pas rivaliser – il l'a contourna sans mal, continuant de lui faire imaginer le pire. Elle en profita alors pour tenter d'apaiser les larmes au bord de ses yeux qui, par miracle, n'avait pas encore décidé de s'offrir une petite aventure en roulant le long de ses jours pour se jeter dans le vide. Se forcer à ne pas les laisser partir était sûrement idiot, Jesse avait sans doute dû voir leur éclat brillé dans ses yeux et elle augmentait peut-être sa douleur pour rien alors qu'elle pourrait déjà commencé à extérioriser au lieu d'attendre d'être arriver à la maison. C'était idiot, c'était ce qu'elle répétait sans pouvoir être capable d'entendre raison et de relâcher ses efforts, non elle se concentrait uniquement sur ce point à la place de retenir le jeune homme qui lui donnait l'impression de lui tourner le dos, parce qu'il avait peur ou qu'il en avait marre, elle n'en avait aucune idée et se sentait toujours aussi impuissante que quand les objets s'étaient mis à volés dans tous les sens dans la pièce. Elle était pitoyable, si vulnérable à cause d'un garçon, jamais elle ne l'aurait cru et si sa mère l'apprenait, elle était certaine d'avoir le droit à une morale. Pourtant, elle ne parvenait pas à remonter la pente, ni même à ne pas craindre les paroles de Jesse. Elle avait peur de tout ce qu'il pouvait bien dire et quand il reprit la parole, sa respiration se bloqua alors qu'elle le fixait sans sourciller et que dans sa tête, momentanément, le brouahah s'était arrêté.

« Je ne veux pas que tu t'imagines que je n'ai pas été sincère avec toi ou que je regrette quoi que ce soit. Je garde des souvenirs merveilleux de ces vacances en ta compagnie, et je te trouve vraiment vraiment très jolie, t'embrasser a été l'expérience la plus extraordinaire de mon existence et l'idée d'être ton copain me transporte mais... J'ai pas envie que tu te rendes compte que tu fais tous les efforts du monde pour me supporter alors que je n'en ferai pas le moindre pour te rendre la tâche plus aisée et que tu finisses par te lasser. Je ne veux pas te décevoir plus que je ne l'ai déjà fait jusque là, ni te blesser davantage. Je t'ai fait peur, je t'ai inquiétée, je t'ai laissée envisager que le problème venait de toi... Et je n'ose même pas imaginer ce que tu dois être en train de penser à cet instant précis... Je veux dire... T'as beau prétendre le contraire, tu ne sais pas à quoi t'attendre avec moi, réellement. On se connaît depuis deux mois à peine et même si c'était absolument fantastique, c'était surtout totalement hors de la vie réelle... Je ne veux pas qu'on se lance aveuglément dans quelque chose que tu finiras par regretter, tu comprends ? »

Le coup de grâce, à coup sûr. Cette fois, même avec tous les efforts du monde de son côté, Callie n'arriva plus à stopper l'afflût des larmes dans ses yeux. Les moments où elle se laissait aller ainsi étaient plus très rares, en général Callie se contenait extrêmement bien en général mais avec le jeune homme dans les parages, celui-là même qui était responsable de tous les sursauts de son cœur depuis qu'ils avaient mis les pieds dans la forêt de Wallasey, plus rien ne se passait normalement. Il avait décidément une sacrée emprise sur elle, c'était étonnant, troublant mais elle n'avait pas été contre. Si il voulait qu'ils reprennent leurs distances, qu'ils ne se voient plus jamais, d'un côté c'était bien pour elle, elle retrouverait son statut de presque invulnérable, elle qui voulait jamais ne montrer ses faiblesses c'était une opportunité mais bizarrement, ce qui l'avait toujours motivé avant l'avait maintenant complètement abandonné. Non, vraiment, ça ne pouvait pas déjà se terminer, pas comme ça, pas maintenant, il voulait juste être sûre qu'elle ne prendrait pas la fuite à la moindre contrariété, il voulait sa parole pas rompre, non... Callie refusait de croire qu'elle allait faire parti du couple qui a le moins duré de toute l'histoire de l'humanité, c'était trop injuste, on ne pouvait pas lui faire ça, elle n'avait rien fait pour le mériter. Certes, elle n'était pas toujours exemplaire, ses notes étaient à peine un peu plus que potable, on lui reprochait d'avoir un caractère de cochon et sa maladresse ne l'aidait pas à se faire des amis mais il y avait bien plus pire qu'elle. Pourquoi ce serait à elle d'être si malchanceuse, n'avait-elle pas eu sa dose après avoir si longtemps été séparé de sa mère. Elle refusait de laisser les choses se passer ainsi, c'était injuste et ça ne lui ressemblait pas d'accepter sans jouer ses cartes jusqu'au bout.

« Je pense que j'ai été idiote de ne pas avoir compris plus tôt que ce matin que les raisons qui me poussaient chaque fois à te rendre visite au Chemin de Traverse, c'était mes sentiments. Aussi bête que cela puisse paraître, j'ai vraiment compris qu'à partir d'aujourd'hui. J'avais déjà imaginer l'hypothèse possible mais n'y avait pas non accordé trop d'importance. Je ne sais pas pourquoi je me suis voilé la face si longtemps alors que ce matin j'ai décidé de suivre les conseils de ma meilleure amie pour plaire à un garçon. J'étais pas sûre de son coup, pas plus sûre du mien mais je me suis dis que t'apprécierais peut-être que je me fasse un peu jolie. J'étais très contente quand tu as tout de suite reconnu cet effort de ma part. Je te demande pas de faire autant d'efforts que moi, c'est ma volonté de les faire mais toi, t'as pas à chercher à en faire, à mes yeux tu n'as pas besoin de changer, c'est à moi de t'accepter comme tu es. Et on pourrait peut-être commencer par ton explication au sujet de qui pourrait passer par la suite, histoire que je puisse un peu plus m'y attendre. Tu as apprécié nos baisers non, qu'est-ce que ça te goûte de nous laisser essayer si tu n'as pas besoin de chercher à te contenir ? Certes on se connaît pas depuis longtemps alors tu ne peux pas faire confiance aveuglément en ma parole, pourtant je t'assure que j'ai envie de te connaître plus. Tu ne m'as pas parlé beaucoup de toi lors des fois où nous nous sommes vus ces deux derniers mois mais j'ai quand même eu le temps de voir un peu ce qui m'attendait avec toi. J'ai pas encore fui, il y a des chances que je continue de m'accrocher par la suite tu ne penses pas ? J'y crois moi, je suis du genre déterminée, je prends pas mes jambes à mon cou à la première occasion. Tu ne vas pas laisser le premier obstacle qu'on rencontre avoir raison de ce que tu aimes. Parce que tu as bien aimé nos baisers n'est-ce pas ? »

Sans aucune suite logique, la jeune femme avait balancé tout ce qu'elle avait sur le cœur, tout ce qu'elle voulait lui dire. Elle ne s'était pas emportée, son cœur battait vite dans sa poitrine mais elle était parvenue à ne pas tout débiter à une vitesse hallucinante. Certes, elle ne lui avait pas laisser le temps de répondre et sa voix avait tremblé comme pas possible mais elle avait parlé, dit ce qui lui était passé par la tête, ne voulant surtout pas abandonner en se contenant. Tant qu'à être à pleurer, à se laisser à ses émotions, elle pouvait aussi faire part de ses pensées.Ce n'était pas méchant, c'était dans leur intérêt à tous les deux, à leur couple du moins, si il pouvait durer plus que quelques innocentes petites minutes. Il n'avait rien à perdre à donner une chance à leur relation si il avait autant apprécié les vacances comme il l'avait dit plusieurs fois déjà depuis qu'ils se trouvaient dans cette chambre. La rouquine reprenait un peu plus d'assurance, elle ne pouvait pas encore être certaine qu'il allait accepter mais elle se sentait mieux d'avoir ainsi dit beaucoup de choses même si c'était en vrac et qu'il était possible que la moitié au moins ne soit pas retenue par le garçon tellement ça faisait beaucoup d'informations en trop. Elle espérait qu'il retiendrait au moins les arguments qui pouvait le convaincre de ne pas tout arrêter, d'arrêter d'avoir peur de prendre des risques, la vie était faîtes ainsi et peu importe avec quelle fille il aurait une relation, on lui demanderait d'en prendre. Et si il ne voulait pas faire d'effort, il devait aller voir lesquelles étaient prêtes à l'accepter tel qu'il était, c'était le cas de Callie alors pourquoi donc choisirait-il de s'enfermer dans son coin, se rendant malheureux alors qu'ils pourraient tous deux connaître d'autres bons moments ensemble ?

« Je ne te demande pas de pas me ramener de suite si c'est que tu souhaites, je peux comprendre, je suis peut-être plus jeune que toi mais je suis en mesure de réfléchir correctement à certaines, je pense. Pas plus que je ne te demande un autre baiser, juste pour me dire au revoir, si tu veux pas c'est pas grave, j'aurais de l'espoir jusqu'à ta réponse. Oui, ne tire pas un trait déjà maintenant sur ce qui pourrait être nous, tu peux prendre le temps d'y réfléchir et me donner ta réponse en même temps que tu pourrais me dire quand tu es disponible pour aller voir les étoiles. Et si jamais tu ne veux plus me voir, pas même pour regarder les étoiles, ça sera l'occasion aussi. Mais si tu n'es pas sûr maintenant, essaye d'y réfléchir. Tu me trouveras peut-être idiote mais ce peu de temps que nous passons ensemble à nous découvrir m'a suffit pour affirmer aujourd'hui que je tiens à toi. »

Un énorme nœud s'était constitué dans son estomac, le tordait dans tous les sens mais malgré tout, elle avait réussi à parler d'une voix posée, sereine, ça lui avait semblé être le mieux pour aborder avec Jesse la suite de leurs projets, pas eux en tant que couple, mais en tant qu'individus qui se voient régulièrement parce qu'ils sont simplement de bonne compagnie. Et ils évolueront suivant ce qui arrivera après...
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Dashiell Dashner

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Arrivé(e) le : 03/06/2015
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Message(#) Sujet: Re: [ANNÉE 2020 - 2021] Boom boom boom boom, I want you in my room. – TERMINÉ [ANNÉE 2020 - 2021] Boom boom boom boom, I want you in my room. – TERMINÉ EmptyVen 31 Juil - 0:23

Chaque seconde qui passait l'enfonçait un peu davantage sans qu'il ne parvienne à comprendre réellement ce qu'il s'était passé. Pour la deuxième fois de la journée, tout s'était déroulé tellement vite que les connecteurs logiques s'étaient perdus dans la couse. Des baisers délicieux et puis elle s'était enfuie. La suite était un peu floue, il se souvenait avoir terminé de tout ranger, sa main vaguement endolorie lui rappelant l'usage de la magie, sa voix lointaine résonnait encore à ses oreilles s'il se concentrait un minimum. Elle semblait avoir peur. Lui aussi... C'était probablement là tout le nœud du problème. Tout était en train de tomber en morceau, déjà, parce qu'il avait pris peur. Sa vie lui échappait à nouveau, rien qu'un peu, suffisamment pour que la panique le gagne une fois encore et plutôt que d'envisager calmement les choses, il avait préféré tout repousser comme il avait pu, tenant à distance des lendemains agréables parce qu'il ne les connaissait pas. Il ne les connaîtrait jamais, à ce train-là, évidemment mais c'était une hypothèse qui lui avait paru presque préférable. Il n'avait jamais eu l'habitude de baisser la garde, c'était arrivé quelque fois. Autant de mauvais souvenirs... Tant que tout avait été pour le mieux, il n'avait pas pensé un seul instant au chemin inconnu qu'il empruntait les yeux fermés, se laissant guider par des sensations qu'il était pressé de découvrir mais dès que la simplicité de cette situation nouvelle s'était effacé, il avait réalisé qu'il ne savait absolument pas ce qu'il faisait, et plutôt que de continuer à avancer sans savoir où il mettait les pieds, il avait préféré s'enfuir au plus vite. Non, Jesse n'avait jamais été un garçon courageux, bien loin de là. Il n'avait jamais pris le moindre risque quand il se rendait compte qu'il existait, n'avait jamais tenté de se dépasser, de vaincre ses peurs, se contentant d'éviter purement tout ce qui pouvait lui poser problème et, avec le temps, il y parvenait à merveilles. Ca avait toujours fonctionné. Toujours jusque là... Il n'avait pas été convaincu par son geste, pas certain d'avoir envie de renoncer à cette jolie rousse qui avait enchanté son été mais est-ce qu'elle valait réellement la peine de vivre un stress supplémentaire et permanent pour un résultat dont il ignorait tout ? La réponse ne lui vint pas. Il n'en savait rien... Et il n'y avait pas le moindre bouquin dans lequel se plonger pendant des heures pour en apprendre davantage. Pour la première fois de son existence, il était clairement livré à lui-même et aux sentiments déroutant qui l'habitaient...

« Je ne suis pas pressée de partir ! J'ai eu l'impression que rester ici te déranger, que c'était notre présence ici qui t'occupait l'esprit et j'ai en fait penser que ça te ferait plaisir qu'on se dépêche de sortir ici pour que tu aies un poids en moins sur les épaules, en partie. Que je rentre à la maison est la suite logique au bouclage de tes affaires, je veux pas spécialement rentré mais je suppose que tu as besoin d'un peu de temps pour te défaire complètement de ce fameux poids. Je suis vraiment contente que nous nous soyons embrassés alors crois-moi quand je te dis que je ne cherche pas à te fuir ni à te quitter le plus vite possible. Je voulais faire une bonne action et je reconnais que je m'y suis très mal prise. »

Ainsi donc elle avait eu l'impression de le déranger ? Mais c'était n'importe quoi ! Il avait été bien tout contre elle, un peu ailleurs il ne le niait pas mais sa présence était agréable et tenait éloigné à elle seule la crise étrange qu'il l'avait prise pour cible dès qu'elle s'était détournée de lui. Il en avait oublié le déménagement, le manoir, ses parents... Il n'y avait plus rien eu d'autre qu'elle, leurs baisers et le désordre qui régnait pas loin. Même s'il devait partir, ça n'en restait pas moins sa chambre, le seul endroit au monde où il s'était véritablement senti chez lui, à sa place, et il n'était pas pressé de la quitter. Comment l'aurait-il seulement pu ? Surtout après les souvenirs dont elle venait d'être spectatrice. Non, il n'était pas pressé... Ils étaient au moins d'accord sur quelque chose, même s'ils semblaient incapable de se comprendre. Il ne s'était pas fait d'illusions, ils n'y étaient pas parvenus en deux mois, ça n'allait certainement pas être ce contact qui changerait les choses mais malgré tout, il n'avait pu s'empêcher d'espérer que tout serait plus simple. Juste un peu plus simple... Il s'était trompé. Lamentablement trompé... Qu'avait-il enclenché ? Tout semblait en train de s'effondrer et lui, il se contentait de regarder les dégâts qu'il avait causé, incapable de comprendre s'il voulait ou non essayer de les réparer. Il n'en était pas sûr... Il n'était plus sûr de rien. Il lui semblait qu'il n'avait plus confiance ni en lui, ni en elle, pas beaucoup en eux, que tout était voué à l'échec de toute façon et qu'il valait mieux pour lui ne pas se lancer dans quelque chose d'aussi incertain. Il n'avait pas le temps pour ces idioties. Ca ne les mènerait jamais à rien, à part à briser un jour l'amitié fragile qu'ils semblaient avoir construit. Elle l'était déjà, dans le fond, il le savait pertinemment même s'il refusait de voir la vérité en face. Comment pourrait-ce en être autrement ? Elle lui en voulait, il s'en voulait, ils ne se reverraient probablement jamais quand ses baskets quitteraient le sol de Glasgow. Sa gorge se serra à cette pensée. Il entendait presque la cloche de Fleury et Bott tinter, il se revoyait sans mal relever précipitamment la tête, un sourire rassuré étirant ses lèvres quand il la voyait entrer. Elle lui balançait son « hey » habituel, il lui faisait signe qu'il arrivait et il s'empressait de finir ce qu'il avait commencé pour aller la retrouver, le cœur battant, ignorant joyeusement les clins d'oeil complice de sa collègue. Il n'avait jamais rien laissé paraître, elle devait savoir que sa venue lui faisait plaisir, il ne s'en cachait pas, mais peut-être pensait-elle uniquement qu'il était content de voir une pause tant attendue, il n'avait jamais cherché à l'attirer vers une autre piste. Jamais jusqu'à cette fin de matinée... Peut-être que ça avait été une erreur, peut-être qu'il aurait dû s'en abstenir, la laisser dans l'ignorance. Se laisser dans l'ignorance... Ce qu'il n'avait jamais envisagé, jamais connu n'aurait jamais pu lui manquer, qu'en serait-il désormais ? Aurait-il le courage de supporter son absence simplement parce qu'il s'était comporté comme le dernier des crétins ? Non, bien sûr que non, il n'avait jamais eu le courage de rien, pas même d'assumer ses désirs, à première vue...

Les larmes de la Poufsouffle l'achevèrent littéralement. Il était prêt à ce qu'elle lui en veuille, il était prêt à ce qu'elle le déteste, à ce qu'elle refuse de le voir à nouveau pour se protéger d'un inconnu effrayant, parce qu'elle saurait s'en remettre, parce que ça ne faisait que deux mois, parce qu'elle méritait de toute façon tellement mieux mais il lui semblait inconcevable qu'elle se mette dans des états pareils uniquement parce qu'il refusait d'enjamber le garde-fou de son existence et de se laisser tomber dans ce qu'il n'avait jamais connu jusque là. Il n'avait pas le droit de la faire pleurer... Son cœur cessa de battre alors qu'il la fixait, déboussolé. Il n'y avait eu que Wilhelmina qu'il avait vue un jour ainsi, mais il n'y était pour rien. Il n'avait pas su comment réagir et s'était contentée de poser sa main sur la sienne dans un geste qu'il avait espéré compatissant. Il se sentait impuissant. Le jeune homme esquissa un geste dans sa direction, à deux doigts de fondre sur elle, de l'enlacer, de lui faire comprendre qu'il avait réagi comme un imbécile mais qu'il ne l'abandonnerait pas... Parce qu'il ne pouvait pas l'abandonner, c'était trop simple, c'était de sa faute s'ils s'étaient laissés aller à envisager une suite à deux, c'était son idée, son initiative, elle ne lui avait rien demandé et s'était contentée de le suivre dans son délire. C'était son idée et il l'avait laissée y croire avant de l'éloigner sans lui laisser l'occasion de comprendre ou de se défendre. Tout était de sa faute... Il se stoppa, incapable d'avancer. C'était de sa faute... Elle pleurait parce qu'il était stupide, qu'il ne savait pas prendre une décision et s'y tenir. Pouvait-il seulement aller la consoler comme si de rien n'était, comme s'il n'était pas la source de ses larmes ? Non, ça n'avait pas de sens... Et puis elle le repousserait, il ne pourrait qu'admettre qu'elle aurait raison, et ils resteraient là, à quelques pas l'un de l'autre, en attendant que l'orage passe, qu'elle se calme d'elle-même et qu'ils finissent par quitter la bâtisse, qu'ils retournent à Glasgow et que leur journée s'achève sur un adieu qu'ils n'auraient probablement pas le cœur à prononcer. Il n'avait jamais voulu en arriver là... Il ne voulait pas la perdre. Cette réflexion lui fit l'effet d'une gifle, le forçant à constater que c'était pourtant ce qui était en train d'arriver.

« Je pense que j'ai été idiote de ne pas avoir compris plus tôt que ce matin que les raisons qui me poussaient chaque fois à te rendre visite au Chemin de Traverse, c'était mes sentiments. […] Tu ne vas pas laisser le premier obstacle qu'on rencontre avoir raison de ce que tu aimes. Parce que tu as bien aimé nos baisers n'est-ce pas ? »

Jesse hocha doucement la tête. Ca allait sûrement au-delà de ça, même... Il avait aimé leurs baisers, il avait aimé la sentir contre lui, il avait aimé voir ce sourire rayonnant prendre place sur ses lèvres, il avait aimé la voir rougir, il avait aimé remarquer comme elle était belle, il avait aimé la sentir glisser sa main dans la sienne... Il l'avait aimée, elle. Il ne se prétendait pas follement amoureux d'elle, il ne la connaissait pas vraiment, pas suffisamment, mais il ne pouvait pas nier l'aimer pour autant. Leurs baisers n'avaient été qu'un élément du tableau, un point parmi tant d'autres, il ne l'aimait pas pour ça, il les aimait parce qu'ils lui venaient de Callie. Ca devait valoir de prendre des risques, non ? Peut-être pouvait-il la laisser le guider comme elle s'était laissée faire quand ils étaient arrivés ? La suivre sans savoir où est-ce qu'elle pouvait bien l'emmener, un peu inconsciemment, sans chercher des yeux les dangers qui n'existaient pas, comme elle l'avait fait aujourd'hui... Rien ne lui disait qu'il ne foncerait pas droit dans un mur mais il pourrait au moins soutenir son regard dans le miroir sans rien avoir à se reprocher. Il n'aurait pas fui, il n'aurait pas abandonné, il n'aurait pas lâchement reculé. Ca lui paraissait un peu flou, bien loin de ce qu'il avait l'habitude de faire, même d'envisager, il n'était pas convaincu parce qu'il avançait, pas certain que l'idée soit excellente mais... Il avait pensé la même chose en venant la chercher ce matin et avait dû se rendre à l'évidence au fur et à mesure que les minutes défilaient : il serait passé à côté de quelque chose s'il ne l'avait pas fait. Il fallait se dire que c'était la même chose à présent, qu'il n'était sûr de rien, que ça n'était pas si grave, qu'il pouvait vivre avec cette incertitude un moment, mais surtout qu'il risquait de le regretter s'il ne le faisait pas. Il ne parvenait pas à détacher les yeux des larmes qui coulaient sur ses joues, coupable et mal à l'aise. Il aurait donné cher pour revenir en arrière, pour resserrer simplement son étreinte autour de sa taille quand elle s'était enfuie, l'obligeant tendrement à rester avec lui... Rien de tout cela ne serait jamais arrivé et elle n'aurait pas été en train de pleurer... Personne n'avait le droit de faire pleurer une fille ainsi...

« Je ne te demande pas de pas me ramener de suite si c'est que tu souhaites, je peux comprendre, je suis peut-être plus jeune que toi mais je suis en mesure de réfléchir correctement à certaines, je pense. Pas plus que je ne te demande un autre baiser, juste pour me dire au revoir, si tu veux pas c'est pas grave, j'aurais de l'espoir jusqu'à ta réponse. Oui, ne tire pas un trait déjà maintenant sur ce qui pourrait être nous, tu peux prendre le temps d'y réfléchir et me donner ta réponse en même temps que tu pourrais me dire quand tu es disponible pour aller voir les étoiles. Et si jamais tu ne veux plus me voir, pas même pour regarder les étoiles, ça sera l'occasion aussi. Mais si tu n'es pas sûr maintenant, essaye d'y réfléchir. Tu me trouveras peut-être idiote mais ce peu de temps que nous passons ensemble à nous découvrir m'a suffit pour affirmer aujourd'hui que je tiens à toi. »

Il l'avait écoutée reprendre sans un bruit, presque religieusement. Il finit par ouvrir la bouche mais aucun son n'en sortit, le laissant idiot comme un poisson hors de l'eau. En quelques enjambées incertaines, il s'était retrouvé à ses côtés, comme s'il ne s'était jamais éloigné. Son souffle chaud lui parvenait et ses yeux lui paraissaient plus brillants que jamais. Son regard sombre resta rivé sur son visage un instant puis sa main vint timidement, presque prudemment essuyer ses larmes. Il savait qu'elle pouvait l'envoyer paître à chaque instant, refuser qu'il ne l'approche, qu'il ne la touche, il ne pouvait que le comprendre. Il ne serait probablement pas resté jusque là, à sa place... Il le lui avait prouvé, fuyant au moindre détail qui n'allait pas. Son cœur battait la chamade, si fort qu'il lui semblait qu'elle serait en mesure de l'entendre. Il avançait sur un fil, son équilibre plus précaire que jamais, mais à cet instant, ça n'était plus vraiment important. Qu'importe s'il chutait en chemin, il aurait au moins essayé. Ce n'était pas le genre de réflexion qui lui était habituelle de voir s'installer dans son esprit mais il ne la chassa pas, bien au contraire. Il s'attarda quelques secondes après que toutes traces de larmes aient disparu avant de laisser ses doigts rejoindre les siens, comme ils l'avaient fait plusieurs fois. Il ne put s'empêcher de baisser les yeux vers leurs mains liées, conscient malgré lui que c'était peut-être la dernière fois et resserra tendrement son étreinte. Il se sentait stupide, évoluant dans un monde qui n'était pas le sien et dont il ne connaissait pas les règles. Il n'avait jamais cherché à récupérer ce qu'il avait bien pu perdre, parce qu'il n'avait jamais eu à se rendre compte que ça pouvait véritablement lui manquer. Il s'était toujours imaginé au-dessus de ça, au-dessus du commun des mortels, trop brillant pour sombrer dans des débilités comme celle-ci et pourtant, pour la deuxième fois de son existence – à moins qu'il s'agisse réellement de la première ? – il devait bien admettre qu'il s'était trompé... Il releva doucement la tête vers elle et plongea dans son regard, maladroit et désolé.

« Quand tu veux, Callie... » souffla t-il faiblement alors que son cœur s'emballait davantage, menaçant de s'enfuir d'une seconde à l'autre. « On ira voir les étoiles quand tu voudras, et on ira plus tôt pour avoir le temps de pique-niquer et tu passeras ta soirée à désespérer devant mes cours d'astronomie ennuyeux à mourir et... Et tu finiras par m'embrasser pour me faire taire, ce sera injuste mais ça marchera très bien... Les étoiles nous laisseront tranquille et on les oubliera comme on avait oublié ce qu'on faisait ici aujourd'hui. Enfin... Si tu veux bien... »

Ce programme, aussi surprenant puisse t-il être venant de lui, ne lui paraissait plus aussi angoissant qu'il l'aurait été quelques instants auparavant. Peut-être était-il même enviable enfin de compte... Jesse n'osait toujours pas bouger, se contentant de tenir la main de la jeune femme dans la sienne, profitant malgré lui de ce contact comme s'il s'agissait de la dernière fois. Il ne le voulait pas, il ne l'espérait plus. Il ne savait toujours pas dans quoi il pouvait bien avoir envie de s'embarquer, il n'avait pas la moindre idée de ce qui l'attendait et c'en était effrayant, réellement, mais il voulait bien fermer les yeux très fort et y aller quand même. Encore fallait-il qu'elle veuille bien y aller avec lui. Les relations humaines étaient décidément compliquées... Il n'avait d'autre choix que d'avouer qu'il s'en était bien trop tenu éloigner pour réussir à gérer désormais. Ce qui aurait dû être une formalité, quelque chose dont il se serait chargé avec un certain plaisir n'avait l'air que d'un obstacle insurmontable et inquiétant, infranchissable. Peut-être était-il simplement temps d'accepter de vivre un moment, rien qu'un petit moment, hors de l'univers littéraire qu'il s'était forgé au fil des années, de mettre le nez dehors. De vivre, tout simplement... Ca ne serait pas une mince affaire, évidemment, il risquait de se tromper un nombre incalculable de fois, de tomber, de regretter un peu parfois mais ça n'était probablement pas si important. Les bonnes résolutions qu'il avait prises en quittant Sainte-Magouste semblaient prendre tout leur sens. Il avait décidé de s'ouvrir au monde, d'arrêter de se comporter en véritable asociale, de devenir un garçon normal s'il y arrivait... Cette histoire, cette relation avec la rouquine s'ancrait parfaitement dans son projet, et même si c'était sans le moindre doute le dernier palier qu'il se serait imaginé gravir, il ne pouvait pas décemment feindre qu'il n'existait pas et que ça n'était pas le moment pour s'y essayer. Il n'y en aurait pas de meilleurs, en réalité...

« Tout ça me fait peur, en réalité. Je... J'ai du mal à me comporter normalement avec les gens en général alors tu te doutes bien, avec une fille qui serait... qui est...? ma petite-amie... Je ne sais pas ce que tu peux attendre de moi, de... nous. J'ai jamais eu à me soucier de réellement de quelqu'un jusqu'ici, et je veux pas que tu penses que tu ne m'intéresses pas ou que je n'ai que faire de toi alors que je serai sûrement juste... pas doué... C'est effrayant d'imaginer ma vie liée à la tienne, ne serait-ce qu'un peu. J'ai déjà du mal à la gérer tout seul... J'ai peur de tout faire rater, de te faire pleurer à nouveau, de te rendre malheureuse. Je ne veux juste pas que tu sois malheureuse par ma faute... »

C'était étrange de s'entendre lui avouer clairement ce qui l'inquiétait, sans chercher à fuir ou se contenter de parler à demi-mots, d'évoquer ses faiblesses sans craindre qu'elle ne les retourne contre lui et s'en serve d'une quelconque manière contre lui par la suite. Oh, il n'était sûr de rien, et peut-être se mettrait-elle à chouiner à la moindre occasion pour le faire culpabiliser et obtenir tout ce qu'elle pourrait bien désirer mais il avait envie de lui faire confiance, de lui prouver qu'il était capable de faire un pas vers elle, aussi minime et incertain qu'il puisse être, qu'elle n'était pas toute seule à essayer de se battre pour rattraper la catastrophe qui leur était tombée dessus parce qu'ils n'étaient visiblement pas capable de se comprendre vraiment. L'ancien Serpentard serra à nouveau sa main dans la sienne et vint déposer furtivement ses lèvres sur sa joue, comme elle l'avait fait alors que son doigt appuyait pour la deuxième fois sur le déclencheur de l'appareil photo... Un geste qui résonnait comme la demande silencieuse de tout recommencer, de reprendre là où tout allait pour le mieux. Retrouver l'innocence qui les avait enveloppé juste avant qu'ils ne s'échappent...


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