Je secouais la tête aux paroles de Knox. Elle était simplement incorrigible celle-ci ! L’humour me permettait de tenir au moins et j’étais bien contente d’en avoir un minimum. Mais comment en vouloir à Knoxslay ? J’étais incapable de le faire bien longtemps et quoiqu’elle puisse me dire, je ne pouvais que rire de la situation et la laisser se calmer et revenir à la normale par elle-même. Le sujet des animaux était loupé avec Knox, mais dans mon for intérieur, je savais parfaitement que j’allais bientôt avoir en ma possession une petite bête poilue (ou à plumes ?) à m’occuper.
Aussi surprenant que cela puisse paraître, Knox avait accepté tout de suite d’aller vers Noel. J’avais imaginé un peu de résistance de sa part et des excuses bidons pour ne surtout pas avouer qu’elle avait envie d’y aller, mais la p’tite me surprenait toujours énormément. La patte trainante, mais néanmoins ravie de faire plaisir à Knox, je la suivis, en direction de l’endroit où se trouvait Noel.

« Salut ! » Je lançais un petit sourire à la très belle jeune fille en compagnie de Noel (la chance d’être aussi belle !) puis à Noel. Mon regard revint vers la jeune femme et j’ajoutais en me montrant du doigt : « Arabella Churchill. » Je ne la connaissais pas, mais Noel devait savoir qui j’étais et la réciproque était vraie aussi. J’échangeais d’ailleurs avec elle un petit regard amusé lorsqu’elle affirma que Noel était content de notre venue. J’avais on ne peut mieux compris l’allusion de la brune qui voulait dire « il n’avait qu’une seule envie : rejoindre Knox, mais il était trop poli pour me laisser en plan et le faire ». Je savais que Knoxslay aussi avait envie de le rejoindre et c’était chose faite. Comment pouvions-nous leur faire plus plaisir ?
Je toussais volontairement en entendant la dernière réplique de Knox qui me demandait de qui j’avais parlé, dans une réplique qui datait d’il y a 10 ans (bon quelques secondes en réalité), je lui répondis rapidement : « Nan nan… personne » puis j’ajoutais rapidement : « L’ambiance avait l’air bonne par là. On peut s’asseoir et intégrer la conversation ? » Que pouvais-je dire de plus ? Je n’étais pas à l’aise, comme d’habitude et encore moins en présence du petit copain de Knox et d’une fille que je ne connaissais pas. Peut-être que ma soirée touchait à sa fin, mais j’en étais satisfaite, beaucoup plus que les dernières soirées que j’avais en mémoire….. Je m’approchais tout de même rapidement de la jeune fille pour lui dire discrètement, en riant : « On va être de trop n’est-ce pas ? »

Dire que Knoxslay était stressée serait un doux euphémisme. Pourtant il n'y avait pas particulièrement de quoi être stressée, après tout, Noel était son petit ami, depuis le bal de fin d'année, il était donc normal de le retrouver à cette soirée et de passer un peu de temps avec lui. Mais ... non, non ce serait trop simple si Knoxslay réagissait comme n'importe quelle fille de son âge. Tout cela était encore trop nouveau, il y avait bien trop de paramètres qu'elle ne connaissait pas, qu'elle n'avait pas encore pris en compte, pour être totalement à l'aise avec cette situation. Des "Et si" fusaient dans sa tête à une allure folle, la rendant presque dingue, lui donnant le tournis tellement elles allaient vite. "Et si Noel n'avait pas envie de la voir ?" après tout ils n'étaient pas obligés de passer la soirée ensemble s'ils ne le désiraient pas. Chacun avait sa propre vie, sauf preuve contraire, ils pouvaient s'ils le voulaient être dans la même soirée mais ne pas se parler. Noel voulait peut-être passer un peu de temps avec Lalie, tranquillement, sans que sa copine n'espionne leur conversation ... Même si elle en crevait d'envie. Elle était un peu trop jolie à son goût pour ne pas en être jalouse.

"Ah ... heu ... cool alors." Tout aussi gênée qu'elle était capable de l'être. Knox avait envie de se donner des claques par moment, mais pour le moment son cerveau était en off. Il était déjà à moitié en rade quand la jeune serdaigle avait aperçu Noel en début de soirée et maintenant qu'elle était à ses côtés, il ne fonctionnait plus du tout. C'était amusant parce que par lettre ou quand ils étaient tout seul, ils n'étaient pas aussi ridicules ... Bon disons que surtout par lettre, tout seul ils l'étaient aussi mais il n'y avait pas de témoins pour le constater. Sans même savoir pourquoi elle avait fait ça, Knox se pencha pour déposer un baiser sur la joue de Noel, rougissant légèrement, avant de s'asseoir à côté de lui, sur une place de libre. Knox aurait pu se mettre entre Noel et Lalie, afin d'affirmer sa place dans la vie à Noel, mais étrangement l'idée ne lui était même pas venue et ne viendrait certainement jamais. "Vous passez une bonne soirée ?" Knox ne savait pas vraiment quoi dire. De base, la jeune fille n'était pas la personne la plus sociale du monde, mais plus encore quand elle se retrouvait en groupe comme ça, avec Noel à ses côtés. Pourtant ce genre de situation était amenée à se reproduire tôt ou tard. Lamie était une amie à Noel visiblement et Arabella, même si Knox ne l'avouerait pas, était la sienne. Il arriverait forcément un moment où tout le monde aurait envie de se retrouver ensemble pour passer une bonne soirée. Knox n'était pas prête, tout cela la rendait si nerveuse. Comment Aurora faisait-elle pour supporter autant de choses. Il y avait trop de choses à prendre en compte, les attitudes de tout le monde, les mots, décortiquer les sourires, les paroles, les gestes, les regards. Et puis si les gens venaient à devenir tactiles, ce serait fini pour la jeune Baxter qui ne supporterait pas tant.

Quand Lalie lui rappela qu'il attendait depuis le début de la soirée que Knoxslay le rejoigne enfin, il hocha la tête sans la moindre hésitation. Bien sûr qu'il le voulait et bien sûr qu'il était content que ça se fasse pour de vrai, mais il n'avait pas tellement envie qu'elle se mette à imaginer qu'il la surveillait ou qu'il croyait qu'elle allait filer avec le premier crétin venu à la première occasion. Bon, après, elle venait de lui dire qu'elle s'était juste foutu de lui, il fallait espérer que c'était bel et bien qu'une blague pas drôle... Heureusement, son cerveau arrêta de fonctionner au moment où la jolie brune et son amie arrivèrent à leur hauteur. La seule chose qu'il était encore capable de faire correctement était de se répéter inlassablement qu'il avait une chance de malade et qu'il n'échangerait sa place pour rien au monde. Lorsque son amie prétendit qu'il avait avoué qu'il hésitait à y aller, il hocha à nouveau la tête, oubliant totalement que c'était qu'à moitié vrai et que s'il avait dû le penser très fort, il ne lui en avait certainement pas fait part. Dans le fond, ça n'était pas franchement dérangeant même si, si son esprit avait été suffisamment opérationnel pour lui faire remarquer qu'elle l'enfonçait et lui faisait perdre l'image d'idiot détaché qu'il avait vainement essayé de prendre juste avant qu'elles n'arrivent, il aurait pris un air outré avant de râler qu'il avait strictement rien dit. Les lèvres de Knoxslay se posant sur sa joue achevèrent de le rendre complètement stupide, et le sourire ridicule du gars au comble du bonheur qu'il affichait le prouvait sans le moindre mal. S'il s'était laissé aller, il aurait probablement fait un semblant de danse de la joie mais son subconscient paraissait refuser de le laisser tomber aussi bas. Ce fut la voix d'Arabella qui le ramena à la réalité.

« La conversation...? Euh... Ouais...? On parlait de... euh... Roméo et Juliette...? » souffla t-il sans la moindre conviction, se rendant compte avec amusement qu'il avait totalement zappé ce qu'ils se racontaient avant qu'elles n'arrivent. « Ca devait être un truc du genre, j'crois. »

La situation était un peu étrange. Il n'était pas du genre à fuir la compagnie des gens et s'amusait toujours plutôt bien quand il était entouré – et il fallait bien avouer que beaucoup de garçons devaient l'envier ce soir, ahah ! – mais là, c'était perturbant... Imperceptiblement, il se rapprocha de sa petite amie et attrapa sa main presque l'air de rien. Si durant le bal, le monde avait littéralement cessé d'exister, il en avait plus conscience que jamais à présent. Et aurait vraiment aimé qu'il disparaisse de n'importe quelle manière que ce soit. Il ne se voyait pourtant pas ni fuir ni demander aux filles de leur foutre la paix, probablement trop bien élevé pour cela, mais ça n'était pas l'envie qui manquait. Plus celle de fuir, d'ailleurs... Même si elles partaient, il resterait encore beaucoup trop de gens à son goût. Il but une nouvelle gorgée de son soda alors que la jeune Baxter prenait à nouveau la parole.

« Ouais, c'est cool, ça change de Poudlard. Bon, la musique est pourrie par contre, j'sais pas comment ils veulent qu'on... qu'on danse là-dessus, mais... c'est cool... »

La fin s'était fait plus incertaine, comme s'il oubliait ce qu'il disait au fur et à mesure qu'il parlait. C'était fort possible en réalité puisqu'il s'était remis sans s'en rendre compte à dévorer des yeux la pauvre Serdaigle, trop heureux de passer un bout de sa soirée avec elle pour réussir à s'en empêcher. La suite promettait d'être brillante...

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La jeune femme ne se souvenait pas d'avoir déjà vu un jour le Gryffondor adopté ce comportement digne d'une petite nunuche. Quant à la jeune femme, elle ne voulait pour l'instant rien penser de négatif mais ne pouvait néanmoins pas s'empêcher de trouver que leur manque d'assurance ne les aider pas à donner de la crédibilité à leur couple, c'était limite si ils ne lui donnaient pas l'impression d'avoir été quelque peu forcés à cette fin là. De toute façon, son comportement le trahissait, il donnait l'air d'être réellement amoureux mais aussi très bête. Ils n'étaient pas très assurés et ça n'allait pas en leur faveur, quant bien même ils n'auraient pas eu moult relations avant, n'avaient-ils jamais eu le malheur de croiser des couples passer sous leurs yeux pour avoir au moins une petite idée de comment se lancer ? La jeune femme soupira, cherchant de la compréhension du côté de la blondinette qui avait l'air plus ou moins aussi désespérée qu'elle. Bon, elle n'avait pas dit grand chose pour trahir ses pensées mais il y a des regards qui ne mentent pas.

« Lalie Trust, à Serdaigle en sixième année.» Se présenta t-elle en regardant tour à tour les deux filles, peu encline à penser que le Gryffondor ait pensé à parler d'elle à sa copine. « Ravie de vous rencontrer. »

Il était très clair que sa présence était de trop, tout comme celle d'Arabella sans doute, pourtant la jeune femme n'était pas décidée à se faire toute petite pour être oublier par le petit groupe qui s'était formé quelques instants auparavant. Elle était bien celle qui avait le plus d'assurance parmi eux, sans elle qu'allaient-ils faire ? La conversation avancerait à deux à l'heure, plus encore si ils repartaient sur l'histoire de Roméo et Juliette, qui dans l'oeuvre originale finissent par mourir et il y aurait forcément quelqu'un pour rappeler ce léger détail et refroidir l'ambiance. Ce qui serait marrant d'un côté mais pas très gentil de l'autre, la remarque brûlait les lèvres de la jeune femme qui dû faire un effort pour se contenir, bien décidé à ne pas les aider à s'enfoncer, ils pouvaient très bien le faire tout seuls. Si les tourtereaux avaient besoin d'aide, c'était surtout pour sortir du trou dans lequel ils étaient en train de se terrer un peu plus à chaque prise de parole. Heureusement qu'elle avait une idée qui lui vaudrait tous les remerciements du monde.

« En fait, il veut t'inviter à danser mais il a un peu peur de le dire clairement parce que vu que la musique est pourrie, il sait pas si tu accepteras. Il manque de confiance ce petit. »

Ou alors elle pourrait très bien se faire maudire pour tous les prochains jours de sa vie mais techniquement, si ils étaient un couple s'assumant correctement, la jeune femme ne se faisait pas trop de soucis. Peu importe la musique, tant que le moment à passer pouvait être agréable. Franchement, elle ne comprenait pas pourquoi ils tournaient autant autour du pot. A la remarque d'Arabella, elle ne put s'empêcher de sourire un peu plus, acquiessant au passage avant de faire mine de commencer à s'éloigner. C'était sa réelle intention, elle avait l'impression que si ils restaient à quatre, les deux amoureux n'iraient pas bien loin, ou très lentement en tout cas. Et puis, elle n'avait pas non plus envie d'observer l'évolution lente et niaise de leur relation alors qu'au fond d'elle-même, elle en voulait encore à sa sœur de lui avoir pris sous le nez le garçon qui l'attirait le plus.
599.

Au plus profond de lui, Maximilien avait espéré avoir la merveilleuse surprise qu'une personne de sa connaissance vienne le rejoindre au bord de l'eau mais il n'en fût rien du tout. Pourtant, ce ne fût pas faute d'attendre et alors, il envisagea de lui-même faire la démarche. Son meilleur ami, Fred, passa sous ses yeux mais avant qu'il ait le temps de l'interpeller, son ami avait déjà trouvé l'un de ses cousins. Le jeune homme interrompit donc son geste pour se lever et le transforma pour faire genre qu'il enlevait quelque chose qui le dérangeait tout prêt de là où il était assis. C'était très moyen mais de toute façon personne n'était assez proche pour trouver à dire quelque chose. Il n'était pas obligé de rester immobile dans son coin en attendant la fin de la soirée, il pouvait très bien s'approcher du feu pour y retrouver Catherine et Chris. La Poufsouffle lui avait fait un signe de la main mais il n'avait pas su exactement comment l'interpréter, si c'était une invitation à les rejoindre ou juste pour le saluer rapidement de loin. Comment était-il censé savoir ? Il ne lisait pas dans les pensées des gens. Néanmoins, l'augmentation du bruit assez loin sur sa droite dît disparaître ses hésitations. Voilà que l'un des pires couples de l'histoire de l'humanité venait de se réunir, entouré de deux personnes pour tenir la chandelle, et il ne voulait certainement pas resté là pour qu'ils puissent se moquer de lui, rester tout seul.

D'un bond, Maximilien s'était relevé, ne cherchant plus à faire mine que quelque chose le déranger à proximité et commença à faire un détour pour rejoindre les deux jeunes gens près du feu. Oui, il ne voulait pas qu'on voit non plus que depuis tout ce temps, il était seul et attendait patiemment qu'on ait pitié de lui. Il passa dans l'ombre des arbres puis derrière des groupes de gens, saluant d'un geste de la main Fred qu'il revit puis essaya de prendre une allure légère et totalement décontractée tout en s'approchant du feu. Il n'y avait aucune raison qu'on le jette n'est-ce pas ? Ni qui les interrompe ? Ils n'avaient pas l'air d'être eux aussi des amoureux. Du moins, il l'espérait, il ne savait pas pourquoi mais il espérait, peut-être parce qu'il avait dû mal à imaginer le peu de qu'il connaissait de la jaune et noire, compatible avec une quelconque relation amoureuse. Ca se faisait toujours pas de juger, vraiment il manquait de paires de claques. Pour ne pas passer pour un fou, il se pinça discrètement la joue avant d'arriver à proximité du duo.

« Salut... J'vous dérange pas au moins ? »

Ils étaient visiblement en train de manger des marshmallows, rien de très catastrophique, c'était idiot de vouloir se faire des films tout le temps comme ça. Le Gryffondor se sentit très bête alors que ses yeux ne cessaient de retourner vers le paquet de friandises qui maintenant qu'il les voyait, lui faisait prendre conscience qu'il avait faim.