Entwined 

feat     @Thomas Chastel

Elle l’avait écrit. Enfin, elle aurait préféré ne jamais mettre sur le papier chacun de ces mots. L’hiboux l’avait pris comme si ce n’était qu’une autre lettre banale, s’éloignant à coup d’aile sous le silence pesant de la demoiselle. Elle s’était vu lever la main pour l’en empêcher avant de sentir le poids presser sur ces épaules et son bras pour se censurer. À quoi bon ? C’était probablement la missive la plus honnête qu’elle n’ait jamais écrit, et probablement aussi celle qui avait le pouvoir de l’anéantir sur place. Pourquoi y sentait-elle autant de violence ? Peut-être était-ce tous les autres qui avaient réussi à se convaincre qu’elle n’était qu’une très mauvaise personne ? Ou elle qui commençait à manquer de souffle, tout simplement. Lasse de chercher à se comprendre ou à devoir se justifier aux yeux de gens qui pourtant ne lui voulaient que du bien, pour la plupart. À la recherche que d’une seule réponse. Elle aurait pu essayer de prendre le temps de parler avec Thomas, mais à peine le cours de Soins du vendredi terminée, qu’il lui semblait milles fois que les mots n’arrivaient pas à se mettre en place et qu’elle l’avait laissé rejoindre des amis pour le déjeuner. Si elle continuait à tarder, viendrait la pleine lune et voilà, elle se trouverait toujours une nouvelle raison.  Elle en était certaine. Alors, elle avait écrit le mot maladroitement. Elle n’était pas vraiment douée quand il était le temps de parler de chose importante. Elle était évasive, lunaire ou finalement elle effaçais, jusqu’à effacer littéralement ce qu’elle avait bien pu vouloir dire. Il n’y avait que par écrit qu’elle arrivait à essayer de donner un peu plus le ton à ces pensées. Mais là, ce n’était pas que ces pensées qu’elle avait penché sur papier, c’étaient littéralement les doutes qui comprimaient sa poitrine et ça, elle ne savait pas vraiment comment les faire parvenir correctement. Ils sortaient mélanger comme un puzzle à reconstruire, au plus grand malheur de toute personne qui les recevait.

C’était pourtant une très belle journée, le soleil perçait les nuages, le vent n’était pas vraiment chaud mais c’était agréable de le sentir balayé le vaste parc de Poudlard. Pour la première fois en cinq ans, Azure avait même été rappelé par l’infirmière pour venir chercher régulièrement ces potions pour ces allergies. Jamais elle ne s’était sentie aussi physiquement bien. La blessure, cependant, qu’elle s’infligeait n’était pas une coupure qui faisait couler le sang, elle était dans son esprit. Elle savait ce qui viendrait, comme de ces vieilles horloges que le remonte sans cesse pour éviter que le temps ne s’arrête. Il faudrait qu’elle cesse de la remonter pour l’un ou l’autre des deux garçons dans sa vie.

Pas à pas, elle continuait dans l’allée, la tête dans la brume, le cœur lui semblant aussi lourd que ces énormes rochers qu’il avait vu dans la lande à Stonehenge. Elle ne s’arrêta qu’à un endroit précis. Le regard vers le s’hasardant aux branches d’un arbre avec l’impression qu’elle ne verrait jamais ce botruc de sa vie. Était-ce stupide de penser que ça se révélait l’endroit où elle voulait enterrer ces souvenirs ?  Le début et la fin ? Chacun d’entre eux ne lui rappelant à quel point elle n’était pas prête à les oublier et l’oublier. Il y avait beaucoup trop de bonheur simple et de joie, comme si toute les histoires ternis par le temps lui criait qu’elle mettait à mal quelqu’un chose qui ne l’était pas. Un mouvement subtil de feuille attira son attention avant qu’elle ne se demande si elle avait bien rêvé, et elle s’arrêta un bref instant pour déterminer si c’était le vent qui les avaient agités, avant de baisser à nouveau le regard vers ces bottes. Et puis quoi, ça ne lui prendrait qu’un instant ? Les souvenir d’Azure se calquait parfaitement aux branches sous ces yeux. Ici, là. Hop, le pied à gauche. Jusqu’à ce qu’elle s’arrête, à demi dans son souvenir et à demi dans la réalité. Elle jeta un regard vers le bas, pour noter la hauteur avant de soupirer. Décidément, la mélancolie remontait en jolie vague meurtrière. Ne lui avait-elle pas donné une jolie frousse en tombant la dernière fois ? Mais le temps passé l’avait changé.  Elle se mobilisait sur la branche, les pieds s’agitant plus par soucis de ne pas ankylosé par envie. Elle y passa près d’une heure dans un silence contemplatif, mais surtout parce qu’elle n’avait pas vraiment envie de rire, ni de faire quoi que ce soit d’autre. Elle se sentait vidée, mais elle n’aurait su dire de quoi. Quand elle en descendit enfin, ces prises toujours un peu approximatives sur l’écorce ne l’empêchèrent pas de heurter Thomas de dos alors qu’elle se laissait tomber de la dernière branche. Même si le choc n’était absolument rien, il lui sembla raisonner dans tout son corps.

Je. - Bredouilla-t-elle. – Je t’avais pas vu. Tu es là depuis longtemps ? - Une seconde, une minutes; par pitié, pas une heure. La gêne prenait le dessus, alors que pour l’heure, elle ne savait toujours pas s’il l’avait reçu. Si ce n’était pas le cas, … y arrive-t-elle ? Ou ferait-elle exactement comme tous ces dernier jours, avec le malaise dans le sang.

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feat     @Thomas Chastel

La brunette descendait l’arbre du mieux qu’elle pouvait. Il était étonnamment plus facile de monter dans un arbre qu’en descendre, réflexion faite! Et pourtant tout le parcours est bien le même, à défaut de ne pas voir ou elle s’en allait continuellement. N’eut été une chouette, elle aurait fait pivoter sa tête, mais elle n’était qu’une sorcière tout à fait normale. Elle en perdit cependant la dernière branche de la main avant de se buter sur Thomas. Tomber n’aurait pas été si différent de cette émotion descendante qui l’habitait et se retrouver étendu de tout son long dans l’herbe n’aurait été qu’un fin logique et équivalente à ces émotions. La chute n’aurait été guère bien catastrophique, quoiqu’un peu risible. Ça lui aurait tellement plu de rire un peu d’elle, pour une fois!

Son cœur fit un sursaut en l’entendant énoncé les immenses créatures à huit pattes, avant qu’elle ne réalise que ça soit d’elle qu’il parlait. Les mains toujours pressés sur sa poitrine, un soupir puis un regard empreint d’un malaise après quoi elle baissa les yeux le choc passé de découvrir qu’il venait à peine d’arriver. Elle sentit sa main sur son épaule, son regard toujours vers le sol, à remettre en question à peu près tout ces choix depuis les quelques jours. Elle finit par avancer jusqu’à poser son front sur son épaule dans un élan de chercher du réconfort, alors qu’elle sait n’en mériter aucunement.  Elle l’entendit dire de pas avoir compris et elle ne put que se maudire de ne pas avoir réussi à l’écrire autrement. Pourquoi quand c’était important, elle n’arrivait absolument à rien écrire ou dire comme il fallait ? Pourquoi avait-elle toujours ce cran de retard sur ce qu’elle aurait dû aborder il y avait des lunes de cela ?

J’ai connu mieux. – Son visage caché, elle pressait ces paupières bien fort pour essayer de se contenir, son cœur battant trop fort alors que l’indécision reprenait encore son ascendance dans sa tête. S’il n’avait pas compris, peut-être pourrait-elle faire semblant et ne rien expliquer! Mais si elle le faisait, elle donnerait raison à Isadora. Elle ne serait qu’une lâche et une cachotière en plus! Ces images d’elle-même, elle ne les aimaient pas. Ce message, elle l’avait regardé une bonne dizaine de fois, toujours avec la même expression hagarde, après avoir ranger sa plume, ce matin-là. Des mots confus se bousculant, maladroit les uns sur les autres. Son front de la Gryffonne roula sur son épaule de gauche à droite avant qu’elle arrive décoller la tête. – Je… Je savais pas comment l’écrire… - Elle avait évité cette question un grand nombre de fois : à Noel, à la Saint-Valentin, à son anniversaire comme au sien; et pourtant il y avait dans le non-dit quelques saveurs de liberté qu’elle s’était elle-même octroyé. Aujourd’hui, elle craignait surtout de se rendre compte que ces instants n’en étaient que d’attente et qu’elle avait pris bien trop de temps à s’en rendre compte. Dans ce silence, elle avait fini par comprendre qu’elle n’avait aucune idée de quel case elle devait cocher pour définir sa relation avec Thomas. Et ça, ça faisait longtemps qu’elle n’en avait aucune idée. Si l’idée était charmante au départ, maintenant ça la mélangeait beaucoup. Ces bras finirent par se délier, pressé entre eux toujours au niveau de son cœur depuis qu’elle l’avait approché. Ses mains à plat sur les clavicules de Thomas se gardaient bien de l’enlacer ou de le repousser, alors que le silence prenait peu à peu sa place. – Me déteste pas, s'il te plait. – Sa voix se faisait toute petite, en s’en voulant beaucoup de débuter par la fin de l’histoire. Mais peut-être était-ce justement la seule manière pour elle de s’y rendre. Sauter des étapes, arriver à la fin. Passé le moment gênant, ou il lui dirait qu’il s’en fou. Tous les histoires d’horreurs que son esprit s’était inventé dès qu’elle avait compris qu’elle arrivait à une intersection. C’était toutes ces histoires d’horreurs qu’elle avait entendu dans les toilettes, non pas ce qu’elle avait elle-même vécu qui parlait. Reprenant son courage, elle renchérit. – Il m’a dit qu’il m’aime et ça m’a fait me questionner sur ce que je veux.  – Elle finit par croiser son regard avec un certain malaise, avant de presser les lèvres l’une contre l’autre et les ouvrit à nouveau, avec cette fois un peu plus de détermination. – Je veux plus être qu’une copine à l’essai.   – Dans cette histoire, elle n’arrivait toujours pas à définir si le plus c’était avec Thomas ou Shayne qu’elle le voulait. Mais s’il y avait bien une chose qu’elle était sûr, c’était bien qu’elle ne devrait plus s’arrêté à la demi-mesure pour faire un compromis que son cœur n’arrivait pas à suivre. Le pauvre devrait pas vraiment comprendre, elle s’était pas particulièrement amélioré côté clarté d’information. Si… c’est pas ça que toi tu veux…   Parce qu’elle n’était pas seule dans cette histoire. Parce qu’il avait aussi le droit de refuser, comme d’accepter, voir même se révolter; mais il fallait que la zone grise cesse une fois pour toute. Ses intentions passaient avant tout dans sa tête, quels qu'ils soient. Tu sais, je voulais pas avoir l'air d'être une fille demandante... on avait dit sans stress. Elle releva des yeux bien perdue à son endroit avant de poursuivre. Je sais plus ou on en est.