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Tes désirs sont désordres – Agatha & Lucius
Lucius Byrne

Lucius Byrne



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Message(#) Sujet: Tes désirs sont désordres – Agatha & Lucius Tes désirs sont désordres – Agatha & Lucius EmptyJeu 25 Avr - 23:43

( Tes désirs sont désordres )


‎‎  ‎ Je sors de ce bureau de malheur sans un regard en arrière. J’ai assez vu ; entendu ; survécu. Si je ne demande pas mon reste à Armitage, je n’en reste pas moins furibond. Mes pas sont trop allongés, trop pressés, trop fébriles pour ne pas dénoter mon agitation – et je déteste laisser transparaître quoi que ce soit que je ne contrôle pas. Puisqu’il est hors de question que qui que ce soit me voie dans cet état, je me réfugie dans ma chambre pour éviter soigneusement le dîner et la foule ; ce qui me laisse tout loisir de fixer le plafond depuis mon lit en jouant distraitement avec un élastique. Ainsi, Agatha se trouve dans le même pétrin que moi avec son Birdnest – quel nom ridicule. Aussi ridicule que cette nape de pétrole dans ma poitrine qui s’est mise à flamber sitôt la porte du bureau refermée. Si je n’attendais pas une once de compassion ou de sympathie de la part du directeur, c’est parce que je suis habitué à ce qu’on préfère me laisser crever la bouche ouverte dans un caniveau plutôt que de tendre une seule phalange d’auriculaire dans ma direction. Ce n’est pas tant ça qui creuse ce trou dans mes côtes écartelées, que cette preuve irréfutable qu’être quelqu’un de bien n’a aucune importance. Si j’avais été un gentil vampire tombé entre les mauvaises mains, je n’aurais pas moins mal réagi ; et on m’aurait quand même laissé mourir à petit feu au centre d’une arène peuplée d’yeux méfiants et dégoûtés. La certitude qu’avoir embrassé le monstre qu’on voit en moi ne change absolument rien au traitement que la vie m’inflige est la dernière allumette calcinée d’un brasier déjà immense.
‎‎  ‎ Je ne peux compter sur personne. Personne d’autre que moi, finalement le seul être vivant qui ait encore un peu envie que je m’accroche à cette vie sclérosée. C’est comme ça depuis mon premier souffle, et je me suis fait la promesse il y a longtemps que mon dernier soupir mourrait dans un rire moqueur – dédain des vivants, de ceux qui se complaisent dans une existence cruelle et vulgaire. Où est le beau dans la solitude ? Où est l’élégance dans la joue gonflée de l’enfant sanglotant ? Où est l’émotion dans le regard hanté de l’adolescent à peine pubère ? Tout est vain, tout est vanité, tout est sanglots réprimés. Ils sont tous là, à errer au gré des marées noires, sans s’apercevoir que leur seul bonheur ténu ne tient qu’à une flamme vacillante que je pourrais bien souffler d’une seule morsure. Mes mâchoires se serrent et je me tourne brutalement sur le flanc en laissant l’élastique me fouetter la peau avec indifférence. Ma lèvre et ma gencive m’élancent, ma gorge ne me démange même pas de la plus petite soif. Non, je n’ai plus envie de jouer au faucheur hasardeux. Je pourrais lever une armée de non-morts furieux ; sélectionner les plus malheureux, déposer le dernier baiser du vampire sur leur gorge de martyr, promettre la vengeance à laquelle ils aspirent – tout détruire, en commençant par ceux qui les ont condamnés à détester. Alors, je ne serai plus seul.
‎‎  ‎ À nouveau, la rage. Contre cette pensée pathétique qui m’échappe et que je hais de toutes les fibres de mon être. Je ne serai plus seul ? J’ai toujours été seul ! Le reste n’est qu’un miroitement halluciné, un mirage dans lequel je ne dois pas me perdre. Les souvenirs de nos tête-à-tête avec Agatha dansent aux frontières de mon esprit et je suis incapable de chasser la mélancolie, ce nœud formé dans l’estomac qui susurre que si j’ai toléré son contact, si je l’ai même aimé, c’est peut-être un petit peu pour boucher le trou d’ignorance formé dans un organe à l’agonie – un cœur qui n’a jamais effleuré la sensation d’être chéri, ne serait-ce que par ses propres géniteurs. Pathétique. J’aurais envie de cracher au visage de ce petit garçon ridicule qui ne tient que par son palpitant de gibier écrasé par la terreur. Il faut devenir un monstre pour chasser ceux qui t’ont assassiné. Il n’y a plus de retour en arrière – et il n’y a jamais eu d’alternative.
‎‎  ‎ Le silence, enfin, me fait me redresser sur un coude. La désertion des couloirs signifie une chose : je vais pouvoir me faufiler jusqu’à l’infirmerie discrètement. Une fois sur mes deux pieds, je m’arrête seulement un instant devant la glace pour examiner ce reflet effacé par le temps. Je ne distingue rien de bien plus précis que sur ce plateau métallique ; un visage sans traits, un corps flou – seule une bouche abîmée s’étire en sourire démoniaque sur la face vidée. Ma lèvre a encore gonflé, mais le sang séché forme une croûte de bon augure ; ça ne devrait pas être trop difficile de faire disparaître cette vilaine coupure. En revanche, les marques de strangulation sur mon cou sont moches. Je grimace, effleurant ma gorge souillée avec dégoût. L’idée que sa marque, sa domination, sa victoire s’étalent aux yeux du public me révulse. Je préfère encore rester cloîtré dans mes appartements plutôt que d’être aperçu avec ça. Si je ne me sentais pas aussi affaibli, un Episkey aurait clos l’affaire depuis longtemps. Mais il faut se rendre à l’évidence : mes pensées dégueulant d’auto-apitoiement sont bien la preuve que je divague et que je n’ai pas les idées claires. Un peu de sang frais devrait résoudre mon problème.
‎‎  ‎ Prudemment, je me glisse entre les ombres du château comme on accueille de vieilles amies. Mes yeux sensibles éclairent l’obscurité avec plaisir, de la même façon que ma peau goûte le froid nocturne avec un frisson de délice. Je suis fait pour ça ; mon corps s’est transformé année après année pour me tailler en chasseur noctambule. N’est-ce pas la preuve que le plus demeuré des vampires a de meilleures perspectives d’évolution que le plus retors des humains ? Nous leur sommes supérieurs en tout point, et pourtant, nous voilà à nous traîner à leurs pieds comme si nos destinées pouvaient reposer entre les mains gauches de ces proies incapables. Pourquoi les malédictions existent-elles, sinon pour remettre le genre humain à sa place ; pour les punir de leurs péchés les plus sordides ? Là, encore, atteindre l’infirmerie me donne une pierre de plus à empiler sur le mur déjà trop haut de ma rancœur. Nulle trace de la femme qui tient cet endroit, raison pour laquelle je m’engouffre sans hésiter dans tous les recoins susceptibles de receler mon garde-manger ; mais là aussi, rien. Mes narines frémissent de fureur contenue. Je ne vais certainement pas quémander mon dû. Je ne suis pas un clébard servile. S’il faut que je fracasse quelque chose, je le ferai.
‎‎  ‎ À commencer par la porte de son bureau fermée à clé. Bien sûr, un Alohomora est inefficace. Sourcils froncés, je m’accroupis pour étudier la serrure quand des pas me font relever le nez. Ce n’est pas l’infirmière, mais Agatha qui me trouve dans cette fâcheuse posture. Un désagréable sentiment d’embarras m’envahit ; non pas à cause de l’instant présent, mais en raison des blessures qui trahissent cette vulnérabilité qu’elle a tout loisir d’explorer sans que je n’y puisse rien. Malgré tout, je me redresse lentement et rajuste mes manches comme s’il ne se passait rien de spécial. “J’imagine que tu viens, toi aussi, pour te sustenter.” Mes prunelles blafardes se déportent sur la clarté lunaire qui perce à travers les carreaux de la fenêtre la plus proche, avant de revenir à ma sublime créature. “La nuit te va à ravir.” Mon commentaire est soufflé dans un murmure presque inaudible, se parant des charmants atours de la confession amoureuse. Je ne détourne pas les yeux d’elle, capturant sa silhouette dans le phare aveuglant de mon attention aiguë. “J’ai pensé à toi, aujourd’hui. Plusieurs fois.” Ô manipulation, reine couronnée de la vérité la plus acérée.
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Message(#) Sujet: Re: Tes désirs sont désordres – Agatha & Lucius Tes désirs sont désordres – Agatha & Lucius EmptyVen 26 Avr - 0:28


Tes désirs sont désordre
La princesse crépusculaire et le comte de minuit


H

eureux crépuscule.

Ces moments privilégiés passés dans cet écrin à l’abri du monde, en tête avec moi-même et une poche d’hémoglobine, sont presque devenus les meilleurs de ma journée, chers lecteurs. Laissez-moi donc vous expliquer ce petit rituel : le soleil tire sa révérence, recouvrant le ciel orangé d’un voile violacé que l’on devine à travers les carreaux des fenêtre de l’infirmerie. Et derrière les épais rideaux de lin blanc au fond de la pièce, se trouve le lit que j’occupe ; c’est là que vous me trouverez, comme une Vénus majestueusement installée dans sa conque. Confortablement adossée au sommier, les jambes croisées, je me délecte d’une coupe en cristal de sang noir et épais tout droit venu de la banque du sang. Groupe B négatif, dirais-je au premier abord. À chaque gorgée, j’écorne une page du magazine que je feuillette, laissant mon regard s’attarder sur les nouvelles tendances vestimentaires chez les sorcières américaines. Dans cette bulle d’intimité, je savoure chaque instant et chaque goutte salée qui vient teinter mes lèvres d’un vif écarlate. Oh, ce serait une drôle de découverte pour l’un de mes camarades s’il s’aventurait à tirer le rideau qui me dissimule : il me trouverait la bouche empourprée du même coulis qui remplit ses artères, crocs sortis, tout en parcourant le SHE Witch spécial printemps d’un air distrait. Bien sûr, mon confort serait à son paroxysme si on pouvait renvoyer ces tuberculeux qui occupent les lits voisins, que j’entends tousser comme des dératés à longueur de temps. Foutue épidémie de toux éruptive ! À chaque fois qu’ils raclent le fond de leur gorge, je laisse échapper un soupir d’exaspération volontairement bruyant, afin d’être certaine de bien leur faire comprendre mon agacement : qu’ils aillent donc cracher leur bile ailleurs, ils vont finir par me faire perdre l’appétit !

Pourtant, à travers les pans des rideaux écrus, surgit soudainement un minuscule avion de papier, venant troubler ma tranquillité. Je le déplie et parcours rapidement le contenu, sourcils froncés ; je reconnais la signature du directeur, avec qui j’échange parfois. Mais ce n’est pas tant son avertissement contre le fameux clan de Stonehenge qui me préoccupe… plutôt que la mention de Lucius, ou ce ton très sérieux qu’il semble employer derrière la plume qu’il tient. Tout à coup, j’ai des sueurs froides… Je me redresse sur mon lit, repose ma coupe presque vide sur ma table de chevet, essuie mes lèvres cramoisies de leur jus, referme mon magazine. Assise en tailleurs, je me saisis dans mon sac du nécessaire pour rédiger une réponse, laissant courir les mots sur le parchemin… Et je rature plusieurs fois, indécise. Bon sang. Par Carmilla Sanguina, je savais que sa présence serait synonyme d’ennuis… et j’ai l’impression que j’étais encore bien loin du compte. Mon malaise grandit en me rappelant notre dernière interaction, dans ce couloir où il m’a laissé le mordre, et où il a bien failli… Je tressaille en me rappelant son visage inanimé, ses paupières closes, ses veinules apparentes tandis qu’il semblait mourir entre mes bras. J’y repense, souvent. Et je regrette parfois de ne pas avoir su faire taire ces états d’âme, enfouir ma tristesse si profondément qu’elle ne m’aurait pas gêné, au moment de prendre une décision cruciale. D’un coup de baguette, j’ensorcelle le morceau de papier qui prend son envol, et me retranche contre mon oreiller. Bras croisés, j’attends sa réponse, comme une sentence que je redoute… j’ai un désagréable sentiment, celui qu’il se passe quelque chose qui m’échappe, et je ne parviens pas à m’en défaire.

Fatiguée de me ronger les sangs inutilement, je finis par me lever, écartant les rideaux : c’est déjà l’heure de ma deuxième poche. La nuit est tombée, s’abattant sur la pièce comme un fatal châtiment : quelques bougies brûlent dans un coin de la pièce, s’écoulant dans une cascade de cire, mais on n’y voit goutte. Je laisse mes pieds glisser dans mes mocassins, vêtue d’une petite robe en dentelle blanche que le sang que j’avale menace de tacher… Et à tâtons, j’avance dans l’obscurité en direction du bureau de l’infirmière. Elle a du s’absenter tout à l’heure, mais puisqu’elle connaît ma condition, j’ai accès à l’arrière-boutique, mes canines acérées en guise de passe-droit. Je m’apprête à passer la porte, avant de laisser échapper un petit cri en réalisant qu'il y a quelqu'un devant, accroupi comme une créature tapie. Je ne m’attendais pas à la voir là, au beau milieu de la nuit… la silhouette fantomatique de mon ancien amant, débarquant dans l’infirmerie comme une ombre pour hanter mes mauvais rêves. Il y a quelque chose d’inhabituel, chez lui, mais le manque de clarté ne me permet pas de m’en rendre compte tout de suite… Je comprends qu’il est venu chercher la même chose que moi. Forcément, nous sommes les deux chasseurs de la nuit de cette école, nos chemins étaient voués à se croiser… Je ne réponds rien, demeure sourde face à ses compliments - quand bien même ils font mouche, manquant de me faire faiblir. Ainsi donc, il a pensé à moi ? Je veux savoir quand, comment. M’efforçant de conserver ma raison intacte, je le toise avec méfiance : « Et qu’est-ce qui m’a valu cet honneur ? Tu n’avais plus d’inspiration pour le plat du jour ? » ne pus-je m’empêcher de répliquer, incisive. Ce n’est pas parce qu’il a su plaider sa cause la fois dernière que tout est oublié… Il est encore difficile pour moi de composer en sa présence, à cause de lui mes repères sont brouillés, et je me sens plus perdue que jamais. Puis, je repense à cette mise en garde du directeur le concernant… Mon sang ne fait qu’un tour. « Qu’est-ce que tu es allé raconter à Armitage… ? Il avait l’air dans tous ses états, et je suis persuadée que tu y es pour quelque chose. » l’accusé-je aussitôt, l’index pointé dans sa direction, avant d’entrouvrir les lèvres. Je remarque tout juste ses lèvres gonflées, les ecchymoses dans son cou… Je devine sa poitrine qui gonfle à un rythme irrégulier, un étrange sifflement dans sa respiration. Et tout à coup, un frisson me parcourt l’échine. « Attends, est-ce que tu t’es battu… ? » Par réflexe, je me recule, comme si je craignais d’être sa prochaine victime. Ça n’aurait pas été la première fois, chers lecteurs, mais… parfois, j’oublie que je ne suis plus humaine, que mon sang a perdu cette fraîcheur qui attise l’appétit des vampires. Bras croisés sur ma poitrine, je le dévisage avec sévérité, avant de poser la question qui me brûle les lèvres : « Dis moi qui tu as mordu. »

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Message(#) Sujet: Re: Tes désirs sont désordres – Agatha & Lucius Tes désirs sont désordres – Agatha & Lucius EmptyVen 26 Avr - 12:25

( Tes désirs sont désordres )


‎‎  ‎ Croiser Agatha ici et maintenant ne m’arrange pas ; vraiment pas. Je suis las, sur les nerfs et toujours en colère. J’aimerais remplir mon estomac et déguerpir pour noyer mes pensées toxiques dans un sommeil sans rêves – mais non, elle laisse échapper un cri de surprise en me distinguant dans la pénombre et je me redresse calmement pour faire la conversation avec indifférence. Maintenant plus que jamais, je dois ériger un bouclier d’impassibilité entre elle et moi. Je n’ai pas l’esprit suffisamment clair pour mentir aussi aisément que d’habitude, pour dissimuler mes réactions spontanées et mes humeurs du moment. Je ne peux pas la laisser gratter les vulnérabilités que je déteste ; c’est un coup à ruiner tous les efforts de notre dernière rencontre. Alors, je reste en terrain connu, me contentant de murmurer des vérités hérissées qui – je le vois dans ses yeux brillants – touchent juste. De quoi la déstabiliser suffisamment pour garder la main sur la conversation, mais la peste ne paraît pas décidée à me laisser en paix ce soir. D’abord silencieuse, elle me lance ce regard de reine sévère que j’adore détester, avant de lâcher une flopée de questions mordantes. Ainsi, Armitage lui a parlé. Je me contente de soupirer, laissant l’agacement qui point tomber dans un puits d’oubli que je réserve à toutes les émotions indésirables. Je baisse les yeux sur son doigt accusateur, regard vide d’émotion. “Un instant de mélancholie. J’ai demandé à Armitage de te tenir à l’écart du clan, c’est tout. Je n’ai rien dit d’autre.” Vérité, vérité qui tournoie dans les tourbillons de tension qui nous séparent encore. Malgré tous mes efforts, ma lassitude perce dans ma voix ; il faut que je l’outille à bon escient.
‎‎  ‎ Ma mâchoire se contracte lorsqu’elle remarque enfin mes contusions, reculant avec horreur comme si j’allais me jeter sur elle. L’accusation qui s’abat dans le silence durcit mes traits avant que j’aie pu réfléchir à les lisser pour garder mes pensées secrètes. Là, dans la pénombre seulement agitée de petites flammèches lointaines, elle se mue en madone furieuse prête à dispenser sa leçon. La colère gonfle mes veines d’un poison corrosif, et il me faut tous les efforts du monde pour ne pas éclater. Je ne veux pas l’effrayer ; ce serait contreproductif – et ce serait un beau gâchis, surtout. Je desserre les lèvres au bout de longues secondes mutiques, ton grondant en dépit de mes tentatives de le neutraliser. “Crois-tu que je viendrais chercher du sang si j’avais attaqué quelqu’un ? Crois-tu qu’on m’aurait laissé sortir vivant de cette entrevue si c’était le cas ? Ne sois pas naïve, s’il te plaît.” Sans compter qu’il est purement impossible de décrocher un vampire d’une gorge juteuse, à moins qu’il n’en prenne l’initiative. Si elle réfléchit quelques secondes supplémentaires, elle parviendra à la conclusion que les marques de coups sur mon corps ne sont pas le fruit d’un retour de bâton, mais plutôt le résultat d’une attaque dont j’aurais été victime. Mais il faut que je me calme, que je retienne cette respiration trop lourde qui trahit ma rage et ces émotions que je laisse fuiter dans le flot de mes paroles empreintes d’un désespoir qui me fait honte. Il faut que je me reprenne, que je dompte ces sentiments pour les utiliser à mon avantage. Je ne dois pas laisser McCoy ruiner tout ce que j’ai mis en place jusqu’ici.
‎‎  ‎ Aussi sévère qu’un aigle impérial, je tire férocement sur la bride de mes entrailles bouillonnant d’émotions indésirables pour recomposer une attitude plus acceptable. Précautionneusement, je m’adosse à la porte verrouillée du bureau en fourrant mes mains dans mes poches, ignorant ma gorge douloureuse qui fait siffler tous mes mots comme le serpent du jardin d’Éden. Je suis épuisé, et le faire transparaître peut jouer en ma faveur. “Je me demande ce que ça fait, de pouvoir compter sur quelqu’un d’autre que soi-même.” Véritable interrogation ; je suis curieux de cette sensation. Se sent-on plus léger, plus insouciant ? Est-il possible d’être compris par une autre entité que celle qui sommeille dans notre caboche ? Ça ne veut pas dire que j’envie ceux qui sont aimés, bien sûr. C’est simplement de la curiosité ; purement scientifique. Inexplicablement, je me sens soudain d’humeur bavarde. “Un jour, j’ai rencontré un petit garçon perdu à Londres. Il était en larmes, désespéré ; et bruyant, très bruyant. À son âge, j’étais déjà un petit adulte taiseux. Lui, il pleurait parce qu’il avait peur de ne jamais retrouver sa maman. J’étais déstabilisé. Moi, à sa place, je pleurais parce que je savais ce qui m’attendrait après m’être bêtement perdu. Lorsque je l’ai ramené à sa mère, il était tellement heureux !” L’incrédulité zèbre mon récit. “Et elle aussi, elle était heureuse.” Je n’ai jamais vu ce regard dans les yeux de ma propre mère. Je pense qu’elle l’aurait peut-être arboré si j’étais resté perdu. “C’est étrange, l’amour. Étonnant.” Ça fait peur, aussi. Faire confiance à quelqu’un au point de reposer son sort entre ses mains ? Il faut être fou.
‎‎  ‎ Je rouvre les yeux, que je ne me rappelle pas avoir fermés, coulant un regard à Agatha. “Excuse-moi, je suis fatigué. Ne fais pas attention à mes divagations.” Suinter de vulnérabilité pour percer ses défenses, c’est encore la seule technique efficace que je sois capable d’employer ce soir. À quoi me servent mes faiblesses, sinon à devenir celles des autres ?
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Message(#) Sujet: Re: Tes désirs sont désordres – Agatha & Lucius Tes désirs sont désordres – Agatha & Lucius EmptyVen 26 Avr - 20:11


Tes désirs sont désordre
La princesse crépusculaire et le comte de minuit


I

l fait si sombre qu'on se croirait dans une chapelle, avec tous ces lits vides ; il n'y en a que deux qui sont occupés par des élèves dans l'entrée, deux victimes de cognards particulièrement virulents lors dernier match, mais l'infirmière leur a administré une dose de somnifères qui pourrait terrasser un sombral. D'ici, je les entends ronronner doucement... Et moi, j'ai quitté mon cocon pour retrouver un vieil amant ; quelle ironie, on se croirait revenus deux ans en arrière, quand je m'échappais discrètement du dortoir des Womatou pour aller le retrouver, et nous enfuir dans la cour. Pourtant, les choses ont bien changé... les murs de notre école dans le Massachussetts ont fait place à une autre, et lui, il a changé ma nature à jamais. J'entrevois sur son cou des marques brunes ; à la surface de sa peau se sont formées des marques bleutées, révélant les traces d'un choc passé... Je ne tarde pas à faire le lien, avec ce mot que j'ai reçu de la part du directeur, qui me conseillait de rester sur mes gardes. Il baisse les yeux et me répond d'une voix atone, faisant référence à ce fameux clan de Stonehenge dont il dépend... Mes muscles se crispent, et sans me laisser attendrir, je réponds : « Je peux me tenir loin d’eux toute seule. Je ne vous ai pas attendus pour me débrouiller ! Ni lui, ni toi. » lui lancé-je, irritée. Jouer les chevaliers servants maintenant est plutôt mal venu de sa part... Je n'attends plus qu'on me protège de qui que ce soit, quand bien même ces individus s'avèrent plus menaçants que je n'aurais pu le soupçonner. J'ignore ce qui s'est passé lors de cet entretien, qui s'y trouvait et à quel spectacle ils se sont livrés, mais une chose est certaine, je n'ai rien à voir avec tout ça. Il me reproche de ne pas comprendre la situation, mais je ne démords pas : « Oh, je t’en prie, cesse de faire comme si je pouvais lire dans ton esprit retors, je ne suis pas legilimens ! » m'exclamé-je avant de contrôler le timbre de ma voix, le regard tourné vers l'entrée ; il s'agirait de ne pas réveiller nos deux belles au bois dormant assommées par leur potion de sommeil.

Et puis, face à cette réflexion qui l'habite, je demeure muette. On entend le vent souffler, à travers les vitraux de l'infirmerie, comme un grondement sourd venu de dehors... Je passe en revue ceux sur qui j'aurais pu m'appuyer. Je pense à mon père figé dans son fauteuil, je pense à ma mère. Au chèque qu'elle m'a tendu, le dernier jour où je l'ai vue, en murmurant d'une voix faible qu'elle était "désolée", comme si l'argent pouvait dédommager cette enfance misérable. À l'appartement vide laissé par mon oncle, dans lequel j'ai erré comme une âme en peine. À cette station de métro déserte dans laquelle les néons clignotaient nerveusement. « C’est bien simple, on ne peut pas. » me contenté-je de répondre sobrement, le regard tourné vers la fenêtre, là où la lune apparaît, incandescente. Sa lumière est si vive qu'elle inonde la pièce d'une douce lueur bleutée... Et lui, il semble trouver le moment adéquat pour ses questionnements existentiels. « Tu philosophes, maintenant… ? » demandé-je en chaussant un sourcil circonspect. J’ignore si c’est la tombée de la nuit qui le rend poète, mais personnellement, j’ai l’intention de garder les pieds sur Terre. Surtout en sa présence… Mon hostilité à son égard a beau avoir décru, je suis consciente d’une vérité : nous ne sommes pas amis. Nous ne le serons même jamais. Je ne suis pas là pour recueillir ses confidences de damné en recherche de rédemption, notre histoire passée m’a laissé des séquelles que le temps ne parvient pas à gommer et que ma soif de sang ne parvient pas à apaiser. Jusqu’à récemment, j’étais sûre que je ne lui pardonnerais jamais ce qu’il m’a fait… ! Et maintenant… maintenant, je ne sais plus.

Je me retrouve là, un soir où la lune s’est majestueusement élevée à travers le voile de la nuit, à converser à lui dans l’ombre. Il me conte cette drôle d’histoire qui lui est arrivée, autrefois… Je l'écoute, sans bien comprendre où il veut en venir, ni pourquoi il s'étend autant sur une anecdote dont le récit paraît sans importance. Oui, les enfants pleurent, et moi aussi, ça me casse les pieds. Oui, certains sont moins seuls que d'autres. Oui, il y a des mères qui sont rongées par le souci quand d'autres se drapent d'indifférence. Oui, moi aussi j'ai aimé une fois, et ça m'a rapporté une paire de crocs et quelques siècles de vie maudite. « Étrange, en effet. Mais qu’importe, parce qu’à la fin, tout le monde en pâtit. » réplique-je, fataliste. Je sais, chers lecteurs, ce n'est pas très optimiste, comme bilan. Mais toutes les histoires ne finissent pas bien. Je me sens envahie par cette même mélancolie qui m'a submergée, ce fameux soir où je me suis retrouvée à déballer ma vie auprès du concierge... « Ton petit garçon, il finira probablement par tourner le dos à sa mère. Ou alors, elle l’abandonnera la première. C’est comme ça. » conclus-je en laissant mes doigts jouer négligemment avec la bretelle de ma robe. C'est aussi étrange de l'entendre parler de sa vie d'antan, de sa mère qui ne se serait pas effrayée de son absence. À Ilvermorny, on ne parlait pas de nos familles, lui et moi... C'était plus confortable de laisser ces sujets-là dans l'antre du silence. Je n'ai pas davantage envie de m'épancher auprès de lui, aujourd'hui. Seulement, il est là, et son ombre est bien moins effrayante que celle de la solitude pesante qui menace de m'envelopper toute entière.

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Message(#) Sujet: Re: Tes désirs sont désordres – Agatha & Lucius Tes désirs sont désordres – Agatha & Lucius EmptyMer 1 Mai - 11:23

( Tes désirs sont désordres )


‎‎  ‎ La fatigue est un ennemi redoutable ; tout comme la mélancholie qui suinte de cette atmosphère trop semblable à l’intimité nocturne que nous nous octroyions jadis. Elle me manque, cette complicité inespérée que j’ai bêtement choyée dans le creux de mes paumes pâles. Cent quatorze années et seulement une poignée pour me faire miroiter un espoir cruel ; pinacle de ma déchéance. C’était ma seule et unique erreur, et je la paye encore aujourd’hui. Croire que je ne suis pas seul – une bien douce bêtise. Et pourtant, je suis contrarié ; contrarié de la savoir en vie, parce que cela signifie que la tentation existe toujours de céder à de bêtes émotions oubliées. Je suis plus efficace, plus redoutable, plus intelligent sans elle – et pourtant, et pourtant… Je ne bouge pas, réfrène ma colère et ma lassitude pour lui faire la conversation. Je pourrais m’en tenir à un statu quo confortable, mais non ; je babille, je réponds, je l’observe sans détourner les yeux. Agatha est magnétique. Je la veux. Noyer la solitude, récupérer ses os et en couronner ma divine créature. Ravager tout le reste main dans la main.
‎‎  ‎ Et elle se hérisse ! Oh, que la colère lui sied ; pommettes royales toisant une bouche faite pour être embrassée, faite pour ordonner. Elle lutte contre la preuve d’affection que je lui offre sur un plateau d’argent, préférant l’étouffer dans une indignation très noble qui m’arrache un sourire discret. “Je n’en doute pas une seule seconde.” Ma réponse est franche et directe, lâchée sur un ton égal. “Toi et moi, on ne peut compter sur personne. On a l’indépendance dans le sang.” Si tant est qu’il reste une seule goutte de mon propre sang dans mes veines. “Mais ceux-là, crois-moi, ils valent la peine de prendre davantage de précautions que d’habitude.” Elle sait parfaitement, au fond d’elle, que je ne me présente pas en chevalier servant. Si elle était incapable de se débrouiller par elle-même, elle ne m’intéresserait pas le moins du monde. Non, elle sait que quelque chose cloche, que cette menace est grande. Et ce qui la dérange, c’est de mal la cerner. Ainsi que le prouvent ses reproches suivants, me rappelant qu’elle ne lit pas dans mes pensées. Doux Jésus ! Il ne manquerait plus que ça. Heureusement que ce n’est pas le cas. Si on ne peut même plus manipuler les gens en paix, où va le monde ? Je soupire. Il est temps, je crois, d’utiliser cette humiliation cuisante à mon avantage. “On m’a convoqué dans le bureau du directeur. C’était censé être une simple entrevue pour faire le point. Mais McCoy – mon tuteur du clan – voulait montrer à Armitage comment me neutraliser en cas de besoin. Il ne m’a pas vraiment laissé le choix pour la démonstration. Et j’imagine qu’Armitage a pris peur ; pour toi.” Je reste pudique, évitant soigneusement de désigner par des mots précis les sévices qu’il m’a infligés. Les marques sur mon corps parlent pour moi, de toute évidence.
‎‎  ‎ Lorsque je m’adosse à la porte close, je laisse mes lèvres vagabonder au gré de mon esprit. Je n’ai pas envie de ressasser toute la nuit l’épisode du jour ; je n’ai pas envie d’en faire le sujet central de notre conversation. Sans doute suis-je nostalgique de nos discussions tranquilles au clair de lune. Ce dernier baigne l’infirmerie d’une lueur mystique, déposant une lumière blême sur les corps allongés que je pourrais bien saigner si la maîtresse des lieux tardait trop à se montrer. C’est pourquoi je préfère ramener les mots à nous. Après tout, ne sommes-nous pas les personnages principaux de notre histoire ? J’ai déjà trop accordé de ma salive à ce rat moribond de McCoy. Non, je préfère soulever une question pensive, écouter sa réponse au ton définitif qui me fait rire doucement. “Non, bien sûr. Mais je me demande quand même ce que ça fait.” Je dodeline de la tête à son interrogation doucement ironique. “Je serais devenu fou si je ne philosophais pas de temps en temps. Prendre du recul, se détacher des événements ; c’est important, pour les non-morts. Personne ne nous aime, personne ne prend soin de nous, personne ne se soucie de nous.” Mes mots sont détachés, indifférents. Écho lointain de notre première conversation au château. “Enfin, je dis ça, mais… Je n’étais pas davantage choyé de mon vivant. Toi non plus, n’est-ce pas ?” Mes yeux volent jusqu’à son visage pour l’examiner, attentifs. Je ne suis pas stupide. Il n’y a qu’une seule catégorie de personnes qui évite soigneusement de parler de sa famille ; un autre de nos points communs.
‎‎  ‎ Je me perds dans l’anecdote déstabilisante de ce petit garçon bouleversé. Agatha ne semble pas le moins du monde affectée par ce récit, que je trouve pourtant éminemment troublant. Sans doute ne comprend-elle pas la portée de cette histoire banale en miroir de la mienne, qu’elle ignore. Je l’écoute évacuer le sujet en invoquant la souffrance inévitable qui frappe quiconque a un jour touché le bonheur. Ma tête glisse en arrière, et mon nez se perd au plafond dans un autre soupir. “Toute chose a une fin. C’est plutôt une raison pour en profiter jusqu’à la dernière seconde, tu ne penses pas ?” Sucer la vie jusqu’à la moelle, puis jeter les carcasses dans le caniveau sans se soucier de qui les trouvera. Lentement, mon visage redescend à son niveau et je laisse mes yeux s’assombrir d’une gravité qui fait disparaître tout nuage réflexif. Là ; c’est le moment de transformer mes propres démons en harpons acérés pour dompter ma reine capricieuse. Je me détache de la porte pour m’avancer vers elle, levant une main pour effleurer sa joue ; rien qu’une caresse légère, le bout de mes doigts brossant sa peau brune et douce. “Tu sais… Lorsque je t’ai vue dans ce couloir, bien vivante… J’étais foudroyé. Ta mort, pour moi, était la preuve absolue que rien ni personne ne m’était destiné, que je détruirais tout espoir de ressentir à nouveau quoi que ce soit pour quelqu’un. Mais tu étais là… Tu es là. La seule que j’aie jamais aimée.” Je ne rajoute rien, laisse le dernier mot terrible combler l’espace qui nous sépare, le bout de mes doigts en pinceaux tendres dans le creux de sa joue. Je ne détourne pas le regard, les lèvres entrouvertes, cherchant à voir par moi-même ses prunelles tanguer, ébranlées.
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Tes désirs sont désordre
La princesse crépusculaire et le comte de minuit


I

l est apparu comme un fantôme, comme il le fait toujours. Il y a quelques années, il a fait irruption dans ma vie de la même manière, débarquant dans mon quotidien comme s'il y avait une place de choix ; c'est comme cela que nous nous sommes retrouvés voisins de table, que de fil en aiguille nous avons pris goût à bavarder, que je me suis laissée aller à goûter à son charme venimeux. Mais alors que je me pensais sevrée, il a su distiller en moi aujourd'hui une substance corrosive : le doute. Alors, debout face à lui, dans une infirmerie déserte où nous sommes les seules âmes éveillées, j'ai l'intime conviction que je ne devrais pas être en sa compagnie. Notre dernière rencontre m'a bien prouvé que que j'étais toujours sensible, face à lui... Je croise mes bras contre mes poitrine comme une barrière protectrice : un infime rempart contre le froid et... contre lui, aussi. Je contemple ses blessures avec effroi, me questionnant sur leur origine... À une heure où la présence des vampires alimente bien des sujet de conversation, je crains qu'il n'ait donné du grain à moudre à nos détracteurs. Je m'attendais à ce qu'il avoue une terrible incartade, mais le récit qu'il entame me glace le sang : « Comment ça, te neutraliser» demandé-je en fronçant les sourcils. Mon imagination est tentée de se mettre en route, mais je la fais taire, tenant à me préserver de cette obscure voie vers laquelle il me mène. Un rire nerveux trahit mon inquiétude naissante : « Tu essaies de m’effrayer, avoue. » Je ne connais pas ce clan dont il a fait mention et qui semble l'avoir enrôlé contre son gré, mais Armitage lui-même s'est donné la peine de me prévenir, c'est que je sais, au fond de moi, qu'il n'est pas bon pour moi d'approcher de trop près ces gens aux moeurs obscures. Et si vraiment il cherche à me faire peur, alors je dois amèrement reconnaître que cela fonctionne plus que je ne le voudrais.

Une respiration sifflante dans le coin de la pièce me rappelle que nous ne sommes pas seuls... Même si, lorsqu'il est là, le monde a une fâcheuse tendance à disparaître autour de nous. Dans ma petite robe blanche, je me sens me recroqueviller tandis qu'il soliloque, à propos du temps, du sens de la vie, ou bien l'inverse. Je lui laisse volontiers ces réflexions obscures, je n'ai pas envie de songer à ce genre de choses... Pourtant, je ne peux rester de marbre lorsqu'il évoque ces sentiments dont il n'a soi-disant jamais bénéficié : que fait-il des miens ? Je me retiens cependant de lui asséner ce coup-là : la recherche de l’affection est ce qui a causé ma perte, après tout… depuis, j’ai appris à y renoncer. Alors l'air mauvais, je crache : « Parle pour toi. Tu n’as jamais cherché à te faire aimer, tu sèmes la mort et la désolation derrière toi. Moi, j’essaie encore de sauver ce qui peut l’être. » Et si je n’obtiens jamais l’amour, alors tant pis, je me contenterais de l’admiration de mes pairs, c’est un présent suffisant. Qu’ai-je à gagner que l’on me choie, alors que je peux être crainte et respectée ? Et si j’impressionne ceux qui m’entourent, alors plus jamais l’un d’entre eux ne s’avisera de me faire du mal, j’en suis résolument convaincue. Mais sa question me prend au dépourvu, me retourne l’estomac. En fait… il le sait. Le visage sans expression de mon père vautré dans mon fauteuil m'apparaît aussi clairement que lorsque j'ai manqué de me mordre, l'été d'il y a deux ans. Le chèque de ma mère, ses excuses à peine audibles. « Qu’est-ce que ça peut bien te faire ? » me défendis-je avec véhémence. Croit-il vraiment que j'aie envie d'aborder le sujet avec lui maintenant... ? Il semble s'être battu comme un fauve, et maintenant, il se la joue psychomage, comme s'il était capable de briser mes fortifications... le pire, me dis-je en me mordant la langue si fort que je sens le goût du sang, c'est que ça pourrait bien finir par marcher.

Le récit qu’il me conte devrait m’attendrit, mais la barrière que j’ai érigée autour de mes émotions primaires est trop élevée pour céder au premier assaut. Alors j’étouffe ma compassion dans l’oeuf, l’empêchant de croître envers ce petit garçon perdu, ou bien pire… lui. « Quand cette fin survient au bout de quelques siècles, ça fait remettre les choses en perspective. » lâché-je, avec une moue dépitée. J'y pense, parfois, à l'éternité qui nous attend... je vis mon quotidien en compagnie de camarades dont l'espérance de vie est limitée à quelques quatre-vingts années, tandis que nous, nous verrons passer quelques générations supplémentaires. Et cela m'angoisse au plus haut point. Si j'avais encore confiance en lui, je m'épancherais volontiers sur le sujet, mais... de l'eau a coulé sous les ponts depuis. Pourtant, il déterre les vestiges des vestiges du passé les quelques fragments de notre amour, ceux-là même qui m'ont mise en pièces, à l'époque. Il caresse ma joue avec ses phalanges froides comme si ce territoire était encore le sien, et je me sens emplie de la même chaleur, celle qui me gagnait quand il m'effleurait comme une rose que l'on s'arrête à cueillir. Perturbée, j'ouvre la bouche, cherchant des mots qui refusent d'apparaître clairement dans mon esprit... « Je… » Et à nouveau, je perds ma superbe, victime de cette terrible influence qu'il exerce sur moi. Je suis tentée de lui céder, de m'offrir à lui comme un sacrifice fait à une divinité en laquelle j'aurais longtemps cru... Sa bouche est si proche de la mienne qu'il ne me faudrait qu'une seconde pour franchir le vide qui m'en sépare, pour me repaître de la tiède chaleur de ses lèvres, de son contact réconfortant. Je détourne les yeux, agacée. « Ne dis pas des mots dont tu ne saisis pas l’importance. » Que s'imagine-t-il, à la fin ? Qu'il ne suffit que de quelques belles paroles pour me faire revenir de l'enfer dans lequel il m'a poussée, il y a deux ans ? J'ai relu chacune de nos de nos lettres, ressassé tous nos échanges, jusqu'à les connaître par coeur, jusqu'à ce qu'il survive de manière autonome dans mon esprit désabusé pour me souffler des paroles doucereuses. Et aujourd'hui, il voudrait retrouver cette place comme si rien n'avait changé... ? Mais tout a changé, justement, même si la moiteur de mes doigts et les tremblements dans mes doigts tendent à faire croire le contraire.

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