Please ensure Javascript is enabled for purposes of website accessibility



 
AccueilAccueil  RechercherRechercher  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
Le Deal du moment :
Funko POP! Jumbo One Piece Kaido Dragon Form : ...
Voir le deal

Partagez
 
wrinkles on the sea (SELENE ☉ AUGUST)
Selene O. Paulet

Selene O. Paulet



À SAVOIR
https://nineteen-years-later.forums-actifs.com/t14572-selene-blank-spacehttps://nineteen-years-later.forums-actifs.com/t14573-selene-reminiscenceshttps://nineteen-years-later.forums-actifs.com/t14575-selene-vestiges#295129https://nineteen-years-later.forums-actifs.com/t14574-selene-fragments#295128

Arrivé(e) le : 09/07/2023
Parchemins rédigés : 580
Points : 14
Crédit : lotta kaijarvi (septimus) (sial)
Année : 5e (16 ans)

DETAILS EN PLUS
Et plus en détails ?
Statut Sanguin: Sang-Mêlé
Pouvoirs spéciaux:
Poste de Quidditch: Aucun
Patronus:
Epouvantard:
Matières suivies et niveau:
Points Défis:
wrinkles on the sea (SELENE  ☉ AUGUST) Left_bar_bleue125/2000wrinkles on the sea (SELENE  ☉ AUGUST) Empty_bar_bleue  (125/2000)
Disponible pour un RP ?:
D'autres comptes ?:

wrinkles on the sea (SELENE  ☉ AUGUST) Empty
Message(#) Sujet: wrinkles on the sea (SELENE ☉ AUGUST) wrinkles on the sea (SELENE  ☉ AUGUST) EmptyMer 24 Jan - 3:19




( wrinkles on the sea )



Échouée sur le rivage de plume qu'était son lit, la petite sirène aux cheveux pâlis par la lune argentée se laissait secouer par les clapotis des souvenirs de sa soirée. Les échos amusés qui virevoltaient jusqu'à elle par la porte entrebâillée lui donnaient le vertige ; à moins que ce ne soit cette tristesse sans nom, laquelle avait avalé son émoi troublé sitôt que le raclement de la statue avait effacé la silhouette de son cavalier ; de son petit-copain, devrait-elle penser, puisque la question qui avait longtemps dansé dans son esprit à elle avait finalement franchi ses lèvres à lui et que les siennes n'avaient rien trouvé d'autre à répondre que oui. Ça n'avait pas la saveur qu'elle s'était imaginée, c'était doux-amer, comme cueillir la fleur de ses rêves et s'apercevoir qu'elle avait fané. Les beaux sourires de sa cavalière scintillaient dans sa poitrine mais celle-ci, gelée par ces suppositions aux reflets de certitudes, ne parvenait pas à se réchauffer. Peut-être était-ce préférable qu'elle aille se coucher, mais elle n'avait pas très envie d'être demain, aussi resta-t-elle ainsi, étourdie, ses yeux clairs perdus dans les ombres de son dortoir, jusqu'à ce qu'un frisson ne la secoue. Il valait mieux qu'elle se change d'abord pour en finir avec cette soirée. Ses doigts que toute ardeur avait désertés repoussèrent une mèche à la recherche du précieux ruban retenant sa chevelure et dégageant son cou ; ne trouvèrent qu'un vide qui la fit se redresser, affolée, ses mains poursuivant à tâtons l'espoir qu'il ait simplement glissé dans son lit, à ses pieds peut-être, sur le chemin de celui-ci, devant la porte de son dortoir ou bien dans les escaliers qui menaient à la salle commune… La mine défaite, le cœur alourdi par cette perte qui s'ajoutait au monticule des peines élevées au cours de cette soirée, Selene dû se rendre à l'évidence : elle l'avait égaré. Pas perdu, non, car elle comptait bien le retrouver, dût-elle retourner la Grande Salle toute entière.

La ravissante Selene qui avait quitté la Tour de Serdaigle dans son bustier blanc n'était plus qu'une petite lune en peine ; les flocons qui virevoltaient alors n'étaient plus très nombreux à tomber, fractales déséchantées ; le givre de ses cils avait fondu et ses douces rêveries avec. Le chemin qu'elle empruntait pour la seconde fois ce soir lui sembla plus long qu'à l'aller et retour réunis. Plusieurs couples dansaient toujours au rythme de la musique même si la foule s'était amenuisée, dispersée ici et là, dans les salles communes, les couloirs ou les escaliers, pour poursuivre leur dernière soirée sur un rythme qui leur appartenait. Contre toute attente mais à son plus grand soulagement, le tissu cobalt miroitait faiblement non loin des nappes blanches du buffet, piétiné par adolescents impatients. La culpabilité fit briller ses yeux clairs alors qu'elle époussetait ce délicat cadeau à la valeur inestimable ; heureusement, il n'était pas déchiré, juste sali de traces poussiéreuses qu'elle repoussa du bout des doigts. Ce petit bout de rien du tout qui lui rappelait cette amitié à laquelle elle n'aurait pu croire si elle ne l'avait pas vue se tisser, accompagnée du regard océan de ce marin cabossé, elle le serra contre sa poitrine, cherchant à se rassurer ; tout à la fois sur le fait qu'elle n'avait pas perdu cette part de trésor et sur celui qu'il ne lui en voudrait pas ; de ça et du reste aussi, des lèvres qui l'avaient embrassées alors qu'elle avait lu dans les vagues de son âme qui jaillissaient jusque dans ses prunelles qu'il l'enviait, les voulait pour lui.

Dans son dos, le poids d'un regard lui fit tourner la tête, amplifia cet étourdissement qui tressait son front d'une couronne épineuse. Il ne lui concéda son attention que le temps d'un sourire dont les commissures acérées éveillèrent — trop aisément — des fourmillements dans son bas-ventre ;  il n'y avait bien que l'océan sans fond de son regard pour créer chez elle cette tourmente située aux confins de ses émotions les plus imprécises, à l'exacte croisée de la révolte furieuse et de l'attachement halluciné. Cherchant n'importe quoi pour se draper d'un faux-semblant d'assurance, Selene s'empara d'un verre vide, s'excusa lorsqu'un maladroit lui enfonça son coude dans les côtes puis se versa le premier choix qui lui passa entre les doigts. Esseulée au milieu d'un bal qui avait perdu tout son attrait, elle se sentait plus sotte que confiante. De toute façon, que cherchait-elle à prouver, à qui adressait-elle cette piètre représentation ? Il était plus que temps qu'elle aille se coucher. Son verre à peine touché abandonné derrière elle, Selene croisa derechef les terribles prunelles ; August n'était plus accompagné et lui aussi s'apprêtait à quitter ces lieux bruyants et sans intérêt. Le clin d'œil qu'il lui adressa confirma ce qu'elle savait déjà — c'est-à-dire qu'à ce petit jeu de regard, elle avait déjà perdu — mais sa silhouette qui se fondit dans les ombres saillantes souleva de nouvelles interrogations. La petite lune oscilla dans les cieux assombris ; à son poignet le bracelet tintinnabula un douloureux rappel aussi s'élança-t-elle, sous les protestations du ruban bleu entremêlés entre ses doigts.

August n'était déjà plus dans le hall quand Selene en traversa le seuil, son profil élégant s'effaçant vers la gauche, ignorant la nuit offerte par les double-portes ouvertes ; lui préférant la semi-obscurité du péristyle qui enveloppait la cour intérieure aux colonnes gardiennes des souvenirs de leurs premières retrouvailles. Le souffle du vent hérissa sa peau nue d'un tremblement involontaire. Ce n'était plus le soleil caché par les brumes qui se glissait entre les interstices offerts par la galerie, c'était la lune aux cascades d'argent ; ce n'était plus un espoir doublé de son imagination qui lui nouait le ventre alors qu'elle s'approchait de l'adolescent nonchalamment accoudé contre la pierre, c'était la réalité des attentes déçues. « August ? » Deux accents étranges à prononcer, comme si chacun de leurs échanges commençaient par Selene à la recherche de ces derniers. « Ça va ? T'avais l'air… » Bizarrement proche et distant ? Drapé d'orgueil et de sourires ? Amical et intimidant ? Tenter de le décrire équivalait à plonger les mains dans une eau froide pour tenter de l'emporter, intacte, à ses lèvres : frustrant et impossible ; il s'en écoulait toujours suffisamment pour que le tableau, incomplet, perde tout son sens.





Dernière édition par Selene O. Paulet le Ven 26 Avr - 16:11, édité 3 fois
Revenir en haut Aller en bas
August P. Rowle

August P. Rowle



À SAVOIR
https://nineteen-years-later.forums-actifs.com/t14621-august-don-t-want-my-footsteps-to-be-silent-anymorehttps://nineteen-years-later.forums-actifs.com/t14672-august-list-of-people-to-try-and-forget-abouthttps://nineteen-years-later.forums-actifs.com/t14674-august-suppose-that-i-didn-t-carehttps://nineteen-years-later.forums-actifs.com/t14673-august-say-your-stupid-line

Arrivé(e) le : 16/05/2019
Parchemins rédigés : 1121
Points : 0
Crédit : ©
Année : 5ème (16 ans)

DETAILS EN PLUS
Et plus en détails ?
Statut Sanguin: Sang-Pur
Pouvoirs spéciaux: Magie sans baguette
Poste de Quidditch: Aucun
Patronus: Un cormoran aptère
Epouvantard: Un miroir de plein pied
Matières suivies et niveau:
Points Défis:
wrinkles on the sea (SELENE  ☉ AUGUST) Left_bar_bleue1415/2000wrinkles on the sea (SELENE  ☉ AUGUST) Empty_bar_bleue  (1415/2000)
Disponible pour un RP ?: Si t'es pas pressé, c'est d'accord !
D'autres comptes ?: L. Daisy Gibson

wrinkles on the sea (SELENE  ☉ AUGUST) Empty
Message(#) Sujet: Re: wrinkles on the sea (SELENE ☉ AUGUST) wrinkles on the sea (SELENE  ☉ AUGUST) EmptyJeu 25 Avr - 10:00


wrinkles on the sea
Il avait envie de les briser. Ce connard de Serpentard qui le dévisageait alors qu’il franchissait la porte de la Grande Salle en direction du calme du Hall ; cet imbécile de tableau qui le jaugeait depuis la sécurité de son cadre ; et tous ceux laissés derrière ses épaules à mesure que la nuit l’enveloppait des charmes de la solitude. Kenneth, le premier, de continuer à prétendre que tout allait pour le mieux quand rien n’irait plus comme avant. Cette rage bourdonnante était souvent muette, abasourdie des éclats hilares d’une complicité qui assourdissait tout le reste. Mais l’alcool bourdonnait à présent à ses tympans et il n’y avait plus rien pour retenir ces voix pernicieuses qui serpentaient entre ses neurones. Tous des lâches, tous des faibles, tous des rats ; il était le seul à valoir quelque chose ici, parce qu’il était le seul avec des ambitions, mieux, le seul demi-dieu d’avoir défié la mort, oui, c’était cela, il valait mieux, terriblement mieux que cette canne qui le soutenait et il aurait eu envie de la jeter par dessus les balcons les plus proches pour admirer sa chute dans les ténèbres ; en vain, le temps de gagner les balcons les plus proches, il lui aurait déjà fallu faire demi-tour, les trente minutes d’interlude définies avec Kenneth écoulées. Et oui, parce qu’il était lent, à présent, affreusement lent, lâche et faible, un rat qui grouillait près du sol après des années à rugir de fierté sur le monde. C’était lui, le minable, alors bien sûr qu’il avait envie de les briser, tous autant qu’ils étaient. Il se serait senti un peu moins pitoyable. Un peu plus fort, aussi. Et il s’accouda de fait contre la rambarde du péristyle, plus assuré qu’il ne l’avait été en des mois de perdition. Il savait ce qu’il voulait, il savait également comment y parvenir. La chaleur de l’alcool faisait palpiter ses veines en ébullition, chemins sinueux et gonflés qui battaient sur ses avants-bras pourtant glacés. La neige sommeillait dans la cour intérieure, c’était calme, c’était bien. Il s’entendait à nouveau respirer, il se sentait vivant. Il aimait croire que la foule le galvanisait, lui cet être social adoré, populaire jusque dans les reflets dorés de l’insigne pincée sur sa chemise, mais force était de constater qu’elle lui absorbait toute son énergie désormais, à ainsi se repaître de son état dans d’avides messes-basses. Il les entendait chuchoter, il les voyait croiser son regard. Mais ici, à l’abri des autres et surtout de lui-même, il pouvait vivre, il pouvait raisonner, dans toute l’anesthésie de l’alcool et du froid soufflé par l’hiver. Chirurgical, le Gryffondor leva ainsi des yeux apathiques sur l’ombre qui le rejoignait. Il aurait pu croire à un mirage dans les pâles lueurs de la lune, mais c’était un homme de science, et il sut immédiatement que l’apparition était de chair et de sang.

De chair et de sang. Cette idée gonfla un peu plus ses veines, comme ses propres hémoglobines auraient répondu à la présence de Selene. Il l’avait réclamée, après tout, c’était lui qui lui avait adressé ce regard invitant au milieu de la Grande Salle ; mais quelque part dans l’étourderie de l’ivresse, de la mégalomanie, il avait oublié cette invitation, et il se retrouvait ainsi face à la demoiselle avec une sorte de surprise mêlée d’excitation. C’était bientôt Noël et elle lui offrait un bien beau cadeau, dans sa longue robe blanche et la pureté de ses traits. Une occasion de calmer sa fureur. Une chance d’oublier sa condition. « August ? » demanda-t-elle d’une voix presque éthérée sous l’acouphène du whisky. Le jeune homme y répondit sans un mot, un simple sourcil voûté sous l’impulsion de la curiosité. Qu’allait-elle dire pour justifier sa venue, pour admettre que, oui, elle avait eu envie de le rejoindre ? « Ça va ? T'avais l'air… » Un sourire creusa ses propres fossettes sans pour autant présenter ses canines, dans une expression étrangement modérée. Par une forme d’empathie, non, pitié, comme on s’émerveillerait de la pureté d’un chiot. Elle présentait son arrivée comme une inquiétude envers son état, ayant l’air… Quoi au juste ? Elle n’avait même pas besoin de le préciser, toute soucieuse qu’elle était de l’entendre parler de ses émotions. C’était à la fois stupidement naïf et sensiblement fidèle à ce qu’il s’était attendu de sa personne. La sirène avait vu le marin s’éloigner du navire et elle accourait pour le sauver des flots, espérant au passage s’emparer de son cœur dans quelques charmes de voix qu’elle voulait prévenants. Dommage qu’elle n’ait pas un peu plus de jugeote derrière les rivages de ses prunelles échouées. Peut-être aurait-elle pu comprendre qu’il n’avait pas de cœur à lui offrir. Simplement sa chair, et son sang.

« Je me porte à ravir » répondit-il alors dans un sourire plus franc, marqué d’un orgueil enivré. « Mais on dirait que tu peux pas en dire autant… » reprit-il en recouvant une expression sérieuse avant de pencher le visage sur le côté. Le monde se mit brutalement à tanguer, c’était à se demander s’ils ne venaient pas de plonger dans le lac plutôt que de s’observer à travers le péristyle de pierre ; ses phalanges se ressérèrent par conséquent sur sa prise, blanchissant sous le rouge de la morsure du froid. Les effluves dans son crâne s’apaisèrent et il retrouva la stabilité, lui permettant de poursuivre avec nonchalance. « T’as l’air épuisée. La soirée ne se passe pas comme prévu, peut-être ? » s’enquit-il sans avoir la moindre idée de s’il disait vrai. Elle n’avait pas l’air particulièrement fatiguée, juste un peu négligée par rapport à d’autres adolescentes qui s’étaient empressées de tapisser leur peau de maquillage ; c’est vrai, Selene avait ses cheveux lâchés, coulant le long de son dos comme une cascade, et ses pommettes à peine rosies par la nuit ne semblaient cachées d’aucune supercherie. Une beauté brute, qui lui rappelait combien il avait envie d’être brutal ; et ça commençait par attirer sa proie au plus près de sa portée. Alors, s’il devait prétendre s’intéresser à sa personne pour y parvenir, il s’y conformerait avec plaisir aussi leva-t-il doucement la main vers elle pour l’inciter à s’approcher. « Je suis curieux de connaître tes émois, Sirene. Qu’est-ce qui peut bien tracasser ton monde ? » Car c’était une créature qui n’appartenait pas à cette terre, belle comme elle l’était, fantomatique sous la lueur de son regard mû d’alcool. Elle était différente des autres filles, mais pas par son esprit, ah non, bien au contraire, elle était comme toutes ces gamines qui s’appesantissaient de sentiments et de compassion ; elle était naïve, tellement naïve qu’il en aurait bien ri s’il n’avait pas d’autres objectifs, à commencer par humilier Kenneth, à finir par la lui arracher toute entière. Non, Selene était différente, parce qu’elle avait un joli corps. Une poupée vivante, dont il devenait le coeur battre derrière son costume de mariée, pure, immaculée. Comprenait-elle combien il était taché ? Non, évidemment, elle ne comprenait rien, elle se contentait de ressentir. Par Merlin, qu’il ressentait, lui aussi. Tout comme il avait ressenti cette fascination entre eux, quelques semaines plus tôt, cette énergie qui l’attendait du bout de ses doigts tendus vers elle, et qu’elle n’avait plus qu’à saisir.

HRP:
code by EXORDIUM.



BORDERLINE
Dangerously fine and unforgiven,
I bet you're too terrified
to try your best


Dernière édition par August P. Rowle le Sam 27 Avr - 5:03, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas
Selene O. Paulet

Selene O. Paulet



À SAVOIR
https://nineteen-years-later.forums-actifs.com/t14572-selene-blank-spacehttps://nineteen-years-later.forums-actifs.com/t14573-selene-reminiscenceshttps://nineteen-years-later.forums-actifs.com/t14575-selene-vestiges#295129https://nineteen-years-later.forums-actifs.com/t14574-selene-fragments#295128

Arrivé(e) le : 09/07/2023
Parchemins rédigés : 580
Points : 14
Crédit : lotta kaijarvi (septimus) (sial)
Année : 5e (16 ans)

DETAILS EN PLUS
Et plus en détails ?
Statut Sanguin: Sang-Mêlé
Pouvoirs spéciaux:
Poste de Quidditch: Aucun
Patronus:
Epouvantard:
Matières suivies et niveau:
Points Défis:
wrinkles on the sea (SELENE  ☉ AUGUST) Left_bar_bleue125/2000wrinkles on the sea (SELENE  ☉ AUGUST) Empty_bar_bleue  (125/2000)
Disponible pour un RP ?:
D'autres comptes ?:

wrinkles on the sea (SELENE  ☉ AUGUST) Empty
Message(#) Sujet: Re: wrinkles on the sea (SELENE ☉ AUGUST) wrinkles on the sea (SELENE  ☉ AUGUST) EmptyVen 26 Avr - 2:04




( wrinkles on the sea )



Le froid de cette nuit de décembre déposa sur les épaules nues de Selene un frisson désuet que le silence du péristyle, plongé dans les ombres, noua autour de son cou d'une main adroite. Le bracelet à son poignet et le ruban entre ses doigts pesaient deux poids, deux mesures ; le coquillage et ses cantiques marins la poussaient de l'avant tandis que le ruban enchanté s'entêtait en chantant à lui faire rebrousser chemin. Il n'était pas seul, pourtant. Son pas lent, lancé à sa poursuite, voulait leur faire croire qu'elle s'adaptait à son rythme quand, en réalité, elle devait triplement lutter pour avancer, contre ce sixième sens aphone qui lui hurlait de faire demi-tour, contre son cœur écorché qui battait à tout rompre, contre les réminiscences, enfin ; celles accrochées au tissu cobalt qui lui soufflaient que ce qu'elle poursuivait n'était en rien le reflet d'une bienveillance timide, tout au plus les restes tranchants d'un joli rêve qui avait volé en éclat ; celles-là mêmes devenues aussi pâles que les croissants de lunes qui n'étaient plus que l'ombre de la vraie qui brillait bien haut, dans ce ciel hivernal, quoique retenue par des brumes ancestrales. Têtue, la sirène attristée par cette drôle de soirée persista à pénétrer ce tableau où la nuit régnait en maître, silhouette blanche lancée à la poursuite d'un tout autre spectre. Quelques pas encore et il était là, accoudé à la pierre glacée, statue d'obsidienne que seule la buée soufflée par ses lèvres serrées trahissait, alors que celles de Selene soufflent son nom, déposent sur ses contours un semblant de vie. Il était comme ces démons que l'on invoque une fois en possession de leur titre, et elle n'était pas moins sotte que ces âmes insolentes qui pensaient pouvoir sortir gagnantes d'un tel rapprochement.

Un simple sourire aux secrets bien enfouis et Selene baissa les armes avant même de les avoir seulement considérées. À son poignet, le bracelet argenté se réjouissait ; à ses lèvres, l'émoi faisait danser sa voix. « Je me porte à ravir. Mais on dirait que tu peux pas en dire autant… » Ses fossettes fanèrent en même temps qu'un rouge gêné d'être si facilement percé à jour fleurissait sur les joues de celle qu'il contemplait. Selene n'était plus que l'ombre, lasse, de celle qui riait une heure ou deux auparavant, auréolée de flocons ensorcelés, vêtue d'une belle robe immaculée, aux yeux clairs rehaussés de cils glacés ; ses illusions avaient fondu comme neige au soleil, à l'instar de ses parures hivernales. N'aurait-elle pas pû croiser August quand elle était encore cette figure impeccable et non pas cette lune déboussolée ? « T’as l’air épuisée. La soirée ne se passe pas comme prévu, peut-être ? » Le lourd chagrin qui gonflait sa poitrine lui fit baisser le menton, ses yeux clairs à la recherche de ceux qui n'existaient plus, lancés dans un dernier sursaut d'espoir à la rencontre des prunelles noires qui la fixaient, de l'autre côté du voile impénétrable. « Ça a été… une suite de dissonances », avoua-t-elle sans y penser à deux fois, incapable de mentir ou même de nier. À quoi bon puisqu'il finissait toujours par lui arracher des mots qu'elle ne voulait prononcer, par réveiller des émotions qu'elle ne savait appréhender, comme celle que son « Je suis curieux de connaître tes émois, Sirene. Qu’est-ce qui peut bien tracasser ton monde ? » caressa, de cette main tendue dans sa direction qui ne l'effleurait même pas et qui atteignait pourtant les sentiments les plus vagues à l'âme qu'elle gardait cachés. Les pommettes rouges, de colère cette fois, qu'il lise en elle comme dans un livre ouvert là où elle devait se débattre pour tenter de comprendre ce qui se jouait sous ses yeux ; un élan qui n'avait rien contre lui pourtant, qui s'insurgeait simplement contre cette injustice qu'il était terriblement doué pour souligner. Il la baptisait Sirene alors pourquoi n'en avait-elle aucun des atours, pourquoi était-elle celle qui suivait le chant de ce marin troublé, prête à se noyer pour ce sourire caché, prête à fendre les flots trompeurs pour cette main tendue ? Selene n'était qu'une sirène abîmée, à contre-courant des légendes glorifiées ; une sirène qui ne savait pas nager, une sirène noyée ; une sirène qui ne savait pas chanter, une sirène hypnotisée par les mots charmants de cet Asmodée adolescent.

Un pas vers lui, à l'instar de cette autre fois, au même endroit, sauf que c'était sa main à elle qui était alors tendue vers ce souvenir érigé en héros qui n'avait pas esquissé le moindre mouvement pour la rejoindre. Elle était plus sensible à ses appels qu'il ne l'était aux siens, signe supplémentaire qu'il était plus sirène qu'elle-même, s'il en fallait un ; du moins avait-il appris à en maîtriser les chants envoûtants. « Quoi, j'ai le droit de te parler sans que tu te dises harcelé ? » souffla-t-elle, l'ombre ironique de ce tête-à-tête passé tapie dans ses yeux clairs qui accompagna un pas, un autre. « Tu comprendrais pas, je crois… Sauf si t'as déjà ressenti cette tristesse, quand tu crois avoir trouvé ta place mais que tu te rends compte que t'as tout fait de travers et que rien ne tient droit. » Il ne lui restait plus de pas à faire, juste ses doigts à tendre pour toucher les siens, alors que ceux qui trituraient le ruban bleu refusaient de s'approcher, laissant le petit coquillage moiré se balancer doucement à ce poignet qui s'élança vers son destin. S'ils avaient été une pièce grecque, August serait assurément sa tragédie, mais ils n'étaient que deux adolescents abîmés par les aléas de la vie, ce fleuve qui n'avait rien de tranquille, et elle, l'idiote de l'histoire. « Mais t'es jamais triste », poursuivit-elle alors que sur sa peau malmenée par la nuit froide, la main glacée du Gryffondor dégageait une chaleur certaine, nouvelle dissonance qu'elle ne releva pas. «  t'as l'air en colère. » Ses yeux pâles fichés dans les siens, moins timides que la première fois, plus las peut-être ; ces yeux pâles qui ressentaient tout, qui ressentaient trop, qui ne comprenaient rien.

Selene & ft @August P. Rowle




Dernière édition par Selene O. Paulet le Ven 26 Avr - 17:21, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas
August P. Rowle

August P. Rowle



À SAVOIR
https://nineteen-years-later.forums-actifs.com/t14621-august-don-t-want-my-footsteps-to-be-silent-anymorehttps://nineteen-years-later.forums-actifs.com/t14672-august-list-of-people-to-try-and-forget-abouthttps://nineteen-years-later.forums-actifs.com/t14674-august-suppose-that-i-didn-t-carehttps://nineteen-years-later.forums-actifs.com/t14673-august-say-your-stupid-line

Arrivé(e) le : 16/05/2019
Parchemins rédigés : 1121
Points : 0
Crédit : ©
Année : 5ème (16 ans)

DETAILS EN PLUS
Et plus en détails ?
Statut Sanguin: Sang-Pur
Pouvoirs spéciaux: Magie sans baguette
Poste de Quidditch: Aucun
Patronus: Un cormoran aptère
Epouvantard: Un miroir de plein pied
Matières suivies et niveau:
Points Défis:
wrinkles on the sea (SELENE  ☉ AUGUST) Left_bar_bleue1415/2000wrinkles on the sea (SELENE  ☉ AUGUST) Empty_bar_bleue  (1415/2000)
Disponible pour un RP ?: Si t'es pas pressé, c'est d'accord !
D'autres comptes ?: L. Daisy Gibson

wrinkles on the sea (SELENE  ☉ AUGUST) Empty
Message(#) Sujet: Re: wrinkles on the sea (SELENE ☉ AUGUST) wrinkles on the sea (SELENE  ☉ AUGUST) EmptyVen 26 Avr - 16:05


Wrinkles on the sea
Une petite poupée de chair. Le regard crû avec lequel il l’observait, de ses grands yeux ronds percés de saphirs dans le noir environnant à ses clavicules saillantes par le bustier de dentelles ; de ses longs cheveux d’or aux reflets glacés par la lune à ses lèvres plus roses que la naïveté qui recouvrait ses traits préoccupés ; était curieusement tranquille. Car elle n’était rien de plus que cette petite poupée, figée de beauté, de chair, la peau à découvert alors qu’elle s’avançait doucement dans le péristyle. Il ne fallait surtout pas la brusquer, il fallait au contraire qu’elle continue de s’approcher, parce qu’il avait envie de jouer avec elle, oui, elle aurait été une excellente compagnie à ses divagations, à son ennui. Parce que dans le fond, il n’était question que de ça. August s’ennuyait, de ce retour à Poudlard bien moins tonitruant qu’escompté, tout comme les regards en biais quand il déambulait dans le château l’ennuyaient, tout comme son existence n’était plus que destinée à cet état d’ennui sans fin, dans les limbes où on l’avait projeté, ni tout à fait mort, ni tout à fait vivant. Finalement, c’était ça, le plus effrayant. Ce n’était pas l’égo brisé, le sentiment d’être humilié, la certitude de ne plus rien valoir ; c’était le bourdonnement du silence, de l’inaction, à présent que les champs des possibles étaient stériles. Et de voir toutes ces âmes en peine y errer sans but, comme si la fertilité de leur avenir leur était due, leur était inintéressante, lui déchirait l’estomac - comme Kenny lui déchirait l’estomac - comme cette fragile et délicate poupée de chair lui déchirait l’estomac. Le whisky coulait dans ses veines sans parvenir à boucher ce vide immense qu’il ressentait, trou noir de jalousie dont il crevait, se démenant de sa carcasse restante pour retenir une ambition, un espoir, pour ne pas succomber à ce noir autour duquel tournaient tous ses organes. Il n’avait pas de cœur, juste un cerveau rongé d’ivresse, ce soir, juste des entrailles percées de ce qu’il avait deviné dans la Grande Salle. Un bonheur obscène qui ne serait plus jamais à lui. Il avait bien envie qu’elle soit à lui.  « Ça a été… une suite de dissonances » indiqua-t-elle, comme s’il pouvait en avoir quelque chose à faire, de ses dissonances, lui qui devait déjà composer avec son propre conflit, son propre vacarme. Il ne se serait pas isolé ici, autrement. Là où personne ne pourrait le parasiter, là où personne ne pourrait le voir. L’ombre d’un sourire étira ses lèvres à cette pensée. N’était-il pas magnifique ? Il avait quitté la Grande Salle pour chercher un peu de répit, et ce faisant, il avait réussi à attirer Selene à lui. Ou bien était-ce l’inverse ? Il ne savait plus très bien. Peu importait. Sauf les perspectives qui se dessinaient en filigrane entre leurs regards qui ne se lâchaient pas, trop soucieux de distinguer les contours de ces inconvenantes rêveries. « Ah oui ? » Son ton était devenu traînant, ralenti par l’ébriété et par ses pensées toutes occupées à cet imaginaire qui se dessinait dans le décolleté de la blonde.

Il tendit la main du bout de ses doigts, comme pour mieux caresser cette vision, invitant Selene à le rejoindre dans ses dérives. La Sirène savait nager, n’est-ce pas ? Elle n’aurait pas craint quelques vagues, déjà qu’elle n’avait pas peur des remous qui écumaient dans les prunelles sombres qu’il lui portait. Et de fait, elle approcha d’un, puis de deux pas, et chaque coup de nageoire qui l’amenait à lui, les hanches souples, sembla creuser davantage les fossettes du jeune homme. Elle l’avait enchanté, au point où il n’avait même pas la lucidité de réaliser qu’il désespérait de se noyer, pourvu qu’il plonge dans ses abîmes… « Quoi, j'ai le droit de te parler sans que tu te dises harcelé ? » rétorqua-t-elle, une lueur défiante éclairant son joli minois. August étira un franc sourire qui s’accompagna d’une exclamation amusée. « Mais tu as tous les droits, ce soir. Comment pourrais-je refuser quoi que ce soit à une si jolie princesse ? » observa-t-il en appuyant ses propos d’un coup d'œil sur sa tenue. Il souriait encore de toutes ses dents quand son Altesse reprit la parole, soudain sérieuse, soudain éteinte. « Tu comprendrais pas, je crois… Sauf si t'as déjà ressenti cette tristesse, quand tu crois avoir trouvé ta place mais que tu te rends compte que t'as tout fait de travers et que rien ne tient droit. » Il aurait pu chercher à deviner ce qu’elle semblait essayer de lui avouer à demi-mots, ne serait-ce que pour mieux lui répondre, que pour mieux entretenir cette rencontre à l’abri de la lune ; mais elle répondit à ses doigts tendus par les siens, fébrile contact froid contre l’électricité nerveuse de sa propre peau. August réalisa en effet qu’il était brûlant, en dépit des températures, de sa maigre chemise noire, de ses manches remontées. Et dans cette fièvre, il eut besoin de se raccrocher un peu plus à cette main tendue, miraculeuse, refermant ses phalanges autour de sa paume pour tourner précautionneusement le poignet et mettre en évidence le bracelet qu’elle portait. La Sirène avait donc été charmée, elle aussi. Oh, il n’en avait jamais vraiment douté, mais cette confirmation, dans le flou de l’alcool, lui sembla plus difforme encore, plus écrasante. Il étouffait. « Je comprends, si »  chuchota-t-il finalement en retrouvant les iris de la Serdaigle. Il y devina de la surprise, il ne se souvenait déjà plus de quoi il était question. Il savait seulement que c’était ce qu’il fallait répondre ; parce qu’il avait été d’accord en l’écoutant, et parce qu’il n’était de toute manière pas question d’un désaccord, pas quand il tenait cette créature entre ses doigts, pas quand elle s’apprêtait à le plonger dans les eaux glacées où il pourrait enfin se rafraîchir. « Mais t'es jamais triste » remarqua-t-elle alors, «  t'as l'air en colère. »

Enragé, oui. Il brûlait de chaud et de fureur, d’alcool et d’injustice, de perdition et de volonté. Son regard s’accrocha une seconde supplémentaire à celui de sa belle, soudain touché, non, surpris qu’elle le perce à jour au cœur de la nuit ; et elle lui parut plus splendide encore, et il lui tardait de couler dans ses bras. « T’as raison », répondit-il dans un souffle. Il en profita pour relâcher sa prise et ainsi glisser ses doigts sur le dos de sa main, sur son poignet, s’égarant un instant sur le bracelet pour ensuite remonter le long de son avant-bras. Il s’était arrêté à hauteur de son coude quand ses yeux abandonnèrent les flots de son regard pour suivre le chemin qu’il venait de parcourir le long de sa peau nue. « Je suis jamais triste, parce que je m’en accorde pas le temps. Si tu t’arrêtes pour regarder tout ce que tu viens de traverser… » et il reprit distraitement l’odyssée sur son épiderme, suivant le contour de son bras, la rondeur de son épaule, quand son pouce se joignit au reste pour glisser jusqu’à sa clavicule. « Tu n’avances plus. Et c’est bête, de ne plus avancer, juste au prétexte d’une tristesse qui de toute façon, finira toujours par passer. » Alors, ses doigts remontèrent tout doucement jusqu’à sa nuque où ils s’étirèrent enfin de tout leur long, à l’abri de sa chevelure. « Est-ce que tu me comprends, toi aussi ? » Simple question rhétorique. Évidemment, qu’elle le comprenait, parce qu’il y avait entre eux cette curieuse connivence, et que même sans y mettre de mots, leur complicité s’était matérialisée entre leur regard bleuté, fragile flamme qu’il lui tardait d’éteindre dans l’océan de sa présence. Et de fait, August retrouva les prunelles de la Serdaigle, tandis que son index s’enroulait délicatement autour d’une mèche de sa crinière. Il l’attira alors imperceptiblement à lui pour qu’elle se rapproche encore un peu, rien qu’un tout petit peu, qu’elle presse son corps contre son torse, qu’elle devine les palpitations hargneuses de son pouls ; qu’elle gèle ça aussi, qu’elle éteigne tout son incendie en sombrant avec lui. « Tout s’arrange toujours, d’une façon ou d’une autre. Regarde-nous. Deux survivants… Pourquoi prendre le temps d’être triste, alors qu’on a su défier la mort ? » C’était au contraire le moment de vivre plus intensément, il brûlait de vivre intensément ; et en gage de son impatience, il recula le visage alors même que leurs corps s’étaient rapprochés, embrassant cette merveilleuse vue de leur naufrage d’un regard souverain. Il croyait avoir tout perdu, et finalement, n’était-il pas en train de tout gagner ? A commencer par son pari contre Kenny, à finir par son estime, resplendissante dans l’obscurité intime de la nuit. Peut-être que la tendance s’était seulement inversée, qu’il était né pour la gloire du soleil, qu’il avait survécu pour les triomphes nocturnes. Car chavirer, ce soir, revenait à tout remporter. Une simple victoire, une conquête, un morceau de territoire pour mieux assouvir sa plus sombre cupidité.
code by EXORDIUM.



BORDERLINE
Dangerously fine and unforgiven,
I bet you're too terrified
to try your best
Revenir en haut Aller en bas
Selene O. Paulet

Selene O. Paulet



À SAVOIR
https://nineteen-years-later.forums-actifs.com/t14572-selene-blank-spacehttps://nineteen-years-later.forums-actifs.com/t14573-selene-reminiscenceshttps://nineteen-years-later.forums-actifs.com/t14575-selene-vestiges#295129https://nineteen-years-later.forums-actifs.com/t14574-selene-fragments#295128

Arrivé(e) le : 09/07/2023
Parchemins rédigés : 580
Points : 14
Crédit : lotta kaijarvi (septimus) (sial)
Année : 5e (16 ans)

DETAILS EN PLUS
Et plus en détails ?
Statut Sanguin: Sang-Mêlé
Pouvoirs spéciaux:
Poste de Quidditch: Aucun
Patronus:
Epouvantard:
Matières suivies et niveau:
Points Défis:
wrinkles on the sea (SELENE  ☉ AUGUST) Left_bar_bleue125/2000wrinkles on the sea (SELENE  ☉ AUGUST) Empty_bar_bleue  (125/2000)
Disponible pour un RP ?:
D'autres comptes ?:

wrinkles on the sea (SELENE  ☉ AUGUST) Empty
Message(#) Sujet: Re: wrinkles on the sea (SELENE ☉ AUGUST) wrinkles on the sea (SELENE  ☉ AUGUST) EmptyDim 28 Avr - 0:10




( wrinkles on the sea )



Auréolée de clair de lune, la pâle silhouette parée de blanc — ton sur ton brodé de naïveté — s'approchait inéluctablement des ombres qui caressaient les colonnes de pierres, louvoyaient sur les dalles austères, chuchotaient des secrets inaudibles sur les traits de leur roi, lui réclamant cette offrande nappée de lumière. Le péristyle familier se drapait une fois encore de ces brumes irréelles, lesquelles isolaient leur petit tableau d'une main de maître, étouffant les restes lointains du bal qu'ils avaient fui afin qu'il n'en reste rien ; rien d'autre que cette robe essoufflée et ces émotions chagrinées. Le silence de la nuit était un baume apaisant sur les plaies ouvertes par la cacophonie des réalisations de sa dernière soirée ici, un remède qui lui faisait oublier le froid mordant sur sa peau frissonnante, un poison qui en cachait un autre. August lui-même semblait apaisé. Ses rictus habituels étaient des sourires dont elle ne pouvait pas se méfier, ses mots qui la perçaient à jour étaient des appels à se confier qu'elle ne parvenait pas à déchiffrer. Il était là alors qu'elle avait désespérément besoin de quelqu'un — heureuse coïncidence en quête de sens — voilà pourquoi elle lui confia un petit pan de ses émois,  fredonnant d'une voix fatiguée la litanie des dissonances de sa soirée ; loin, très loin des chants siréniens, envoûtants et dangereux. « Ah oui ? » Les deux orbes sombres au centre de son visage légèrement penché feuilletaient les pensées de la petite lune sans difficulté, sans qu'elle ne s'essaie à rien lui cacher, instinct confus qui lui soufflait que c'était peine perdue. Selene acquiesça sans un mot, biche aux abois en route vers le plus lupin de tous les lions de cette maison. Lui qui tendait la main — de pierre dans un gant matois — dans sa direction, invitation muette que son petit cœur à l'agonie lisait à la lueur des espoirs nés du A signé en bas des seules lettres qu'elle possédait à son réveil. Dans son labyrinthe sans fin, elle le pensait fil d'ariane, inconsciente des dangers qu'un filin si tranchant pouvait représenter. Sa poursuite timide déclencha quelques ricochets à la surface de leurs souvenirs communs et ses yeux clairs le défièrent, un court instant, de lui opposer la même ironie glaciale qui avait flirté avec sa colère enfouie. Pathétique tentative de montrer les dents, elle qui ne les dévoilait que dans les courbes de ses sourires sincères. «  Mais tu as tous les droits, ce soir. Comment pourrais-je refuser quoi que ce soit à une si jolie princesse ? » Ah. Si, la fois d'avant, il soufflait nonchalamment sur les braises pour éveiller un feu brûlant, il était tout aussi capable de les éteindre sans le moindre effort. Selene dodelina sous son air amusé, consciente qu'elle ne gagnerait pas cette joute non plus ; comme si elle avait déjà eu la moindre chance de l'emporter devant ce parangon de vanité. Lui qui lui offrait des droits piétinés par d'autres ; lui qui glorifiait ses airs de princesse après qu'ils aient été si sauvagement massacrés entre deux valses. S'il ne lui refusait rien ce soir, pouvait-elle lui demander de tenir encore un peu, loin de ses épaules dénudées, cette cape glacée qui la faisait se sentir ignorée ; pouvait-elle se complaire encore un peu dans cette sensation d'être vue — malgré le malaise né de ce regard qui détailla sa tenue comme si elle n'était qu'une petite poupée ?

Soudain plus sérieuse, Selene égrena quelques confessions sur ses pas — pétales fanés d'une fleur surannée que ses rêveries semaient — sur ce rapprochement qui se faisait de plus en plus précis, sur cette distance qui se réduisait à peau de chagrin. Il ne pouvait pas comprendre, lui, il ne ressentait certainement pas tout ça… n'est-ce pas ? À moins qu'il ne la ressente, cette chaleur couplée à des glaces invisibles qui glissa sur ses doigts au moment où ils touchèrent les siens ? À quoi pensait-il, tandis que sa main caressait son poignet, faisant scintiller le coquillage irisé sous les brumes lunaires et les ombres qui observaient chaque seconde de cette scène ? « Je comprends, si. » À peine plus qu'un souffle égaré entre ses prunelles accrochées au bleu des siennes. Dans les eaux translucides des iris de Selene, un éclat surpris y brilla, à moins que ce ne soit le reflet du bracelet auquel elle tenait, trop, sans même savoir pourquoi. Associait-il le bijou à un équilibre rompu où à une place qu'il pensait perdue ? Et elle-même, dans tout ça ? S'il comprenait cette tristesse, du moins ne la montrait-il pas, son visage régalien figé dans une colère qui dansait au bout de ses chaînes. Il en voulait à quelque chose ou à quelqu'un et tout ce qu'elle désirait, c'était que ce ne soit pas à elle. « T’as raison. » Ses lèvres exhalèrent la sotte fierté de l'avoir cerné, de l'avoir compris, lui qui ne se laissait jamais approcher ; sur sa peau, la caresse chancela, s'éloignant un bref instant pour mieux revenir danser au dos de sa main. Une fois passée la barrière argentée du bijou égaré, il n'y avait que la chair nue à perte de vue, sans aucun obstacle pour l'arrêter. Selene ne savait pas, pas trop, n'en savait trop rien, mais de toute façon cet orage triomphant qui tonnait dans les yeux de l'adolescent ne posait pas la moindre question ; et les mots lui manquaient, étourdis par le froid qui la gagnait ; et son cœur battait la chamade, métronome désaccordé qui rythmait un drôle de mélodrame. « Je suis jamais triste, parce que je m’en accorde pas le temps. Si tu t’arrêtes pour regarder tout ce que tu viens de traverser… » Ses mots se suspendirent comme pour mieux laisser la place à ses doigts, lesquels se faisaient les dignes chevaliers de ses paroles murmurées, traçant leur chemin sans un regard en arrière, déposant une succession de frissons dans leur sillage. « Tu n’avances plus. Et c’est bête, de ne plus avancer, juste au prétexte d’une tristesse qui de toute façon, finira toujours par passer. » Le bleu spectateur des prunelles vacillantes de la petite sirène s'accrochaient désespérément à ce marin dont chaque battement de cils goûtait à la fable que son toucher contait, dans un déséquilibre qui ne faisait que croître.

Sa voix lui parvenait de loin, étouffée par le bruit des vagues  — à moins que ce ne soit l'océan tout entier — et son étreinte se déposa sur sa nuque, la faisant se sentir tout à la fois plus stable et plus étourdie que jamais. « Est-ce que tu me comprends, toi aussi ? » Selene, privée de son chant, hocha la tête sans trop savoir à quoi donc elle acquiesçait. Les souffles précieux du Gryffondor avaient déjà été emportés par les brumes, ne laissant derrière eux que leurs échos qui résonnaient profondément en elle. Rien n'existait plus sur le pont branlant de ce bateau mené par un nocher nommé Charon ; les silhouettes éthérées d'un autre rouge et or et de sa proposition n'étaient plus, celles de ses amis non plus, les ombres les avaient toutes avalées. Tout ce qu'elle avait emporté avec elle, c'était ce petit ruban parsemé de lunes qui pesait de plus en plus lourd, sans qu'elle ne puisse le faire disparaître dans une poche qu'elle n'avait pas, témoin forcé d'une scène qui n'en avait aucun. Et enfin les profondeurs insondables de son regard lui revinrent, et les sons furent soudainement plus clairs, comme si August venait de la tirer des flots meurtriers qui cherchaient encore une fois à la noyer ; à moins qu'il ne soit en train de l'entraîner plus intimement dans des abysses inconnues. « Je te comprends, mais… quand la tristesse ne passe pas ? Alors quoi ? » Peut-être qu'il détenait une solution miracle entre ses mains occupées à déposer un manteau glacé sur la petite sirène qu'elles découvraient ; peut-être qu'elle espérait un peu trop fort ; peut-être qu'elle se fourvoyait sûrement. À l'instar de cette mèche blonde avec laquelle il jouait, Selene était toute emmêlée, perdue au-dedans d'elle-même, égarée autour d'un index souverain. Ses attentions retenaient bel et bien la cape de solitude loin de sa robe immaculée, mais elles échouaient à la réchauffer. Une cape remplacée par un manteau, était-ce un mal pour un bien ? Il faisait froid et sa peau était glacée, alors même que celle d'August dégageait cette chaleur convoitée, alors même qu'il la serrait contre lui, alors même que les battements de son cœur résonnait douloureusement dans sa propre poitrine. Le pont tanguait dangereusement sous ses pieds imprudents et sa main, alourdie du tissu aérien, se cramponna à son avant-bras, brûlant comme l'hiver. Elle se sentit plus stable, une seconde au moins, avant que le souffle sirocco du Gryffondor ne vienne lui mordre les joues déjà rosies par la fraîcheur de la nuit. « T'as bu ? » demanda-t-elle du bout des lèvres tandis que les fragrances boisées et épicées lui faisaient tourner la tête, probables responsables de cette chaleur factice qu'il dégageait et qui meurtrissait Selene d'un glas polaire. « Tout s’arrange toujours, d’une façon ou d’une autre. Regarde-nous. Deux survivants… Pourquoi prendre le temps d’être triste, alors qu’on a su défier la mort ? » Toi peut-être, pensa-t-elle timidement. Il était fort, elle était faible. Il était un roi auréolé d'orgueil, elle n'était qu'une biche aux abois ; un Olympien sur son trône qui tutoyait les cieux les plus funestes. Il n'y avait aucun équilibre possible avec quelqu'un qui la regardait de si haut. De fait, Selene basculerait par-dessus bord s'il la lâchait, aussi entre tomber ou sombrer, elle faisait le choix de ne pas être complètement seule, de s'accrocher à cette connivence tissée par ses belles paroles. Tout ce temps passé à relire son passé, sans se rendre vraiment compte qu'elle avait idéalisé un August capable de la sauver des pires situations. Il l'avait protégée du Lac noir, il lui avait envoyé cette carte qui l'avait faite se sentir un peu, rien qu'un peu, aimée tout l'été et ce soir il l'empêchait à nouveau de partir à la dérive, entraînée par le poids de ses bêtises. Ah, ça sonnait si faux que ça en devenait la plus juste et la plus douce des mélopées. « T'as raison, on n'est pas morts… Tout s'est arrangé, pour toi ? » S'il lui disait oui, peut-être qu'il saurait la guider, elle aussi, vers une rédemption bien méritée. Dans cette étrange torpeur qui s'emparait d'elle, Selene se sentait un peu plus vivante qu'après s'être écroulée sur son lit, les paupières alourdies par la dynamique biscornue avec ses amis ; un peu plus parjure aussi.

Selene & ft @August P. Rowle


Revenir en haut Aller en bas

Contenu sponsorisé



À SAVOIR

DETAILS EN PLUS

wrinkles on the sea (SELENE  ☉ AUGUST) Empty
Message(#) Sujet: Re: wrinkles on the sea (SELENE ☉ AUGUST) wrinkles on the sea (SELENE  ☉ AUGUST) Empty

Revenir en haut Aller en bas
 
wrinkles on the sea (SELENE ☉ AUGUST)
Page 1 sur 1

Sauter vers: