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Blood brothers - Partie II (TW : suicide) • Erin & Finn
Agatha Kline

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Message(#) Sujet: Blood brothers - Partie II (TW : suicide) • Erin & Finn Blood brothers - Partie II (TW : suicide) • Erin & Finn EmptyVen 24 Juin - 18:17


Blood brothers
Erin & Finnbjörn

Jusqu’au tout dernier moment, tout s’est pratiquement passé comme je l’espérais. La diversion, l’état de confusion régnant chez la partie adverse, la force de nos explosions, le chaos laissé derrière nous, et, j’ose l’espérer, quelques corps gisant dans les bureaux qui nous font face. J’imagine que nous aurons plus de recul en lisant la presse, d’ici quelques jours, mais nous n’avons pas le temps de nous attarder. Ce que je n’avais guère prévu en revanche, c’est la blessure de ma soeur, heurtée par un éclat tranchant au niveau de sa hanche après la destruction de la grande baie vitrée. Le sang s’écoule, tachant la cape, se répandant sur le sol… Et sans réfléchir, je la tire vers moi, la soulevant de terre pour entamer notre fuite. Ce qui ne l’empêche guère de céder à l’appel de la Marque des Ténèbres… La vision maudite m’emplit de joie, mais ne saurait me détourner de mon objectif : nous mettre en sécurité, avant que la police magique n’ait le temps de rappliquer. Elle prétend qu’elle peut encore marcher, ce qui me fait claquer ma langue contre mon palais d’agacement. « Et perrrdrrre encorrre plus de sang ? » Pas question d’obscurcir notre noble action de la soirée en la transformant en boucherie : j’ai assuré ma soeur que tout se passerait bien, alors je refuse qu’elle aggrave sa lésion en usant inutilement son énergie. Et je ne parle même pas du nombre incalculable d’empreintes que nous semons derrière nous… Autant leur offrir une carte de visite directement. Je la porte contre moi, non sans peine… Nous faisons à peu près le même poids, et je ne suis pas des plus musclés. Avancer en la soutenant vers l’âtre de la cheminée n’est guère aisé, mais c’est notre seule porte de sortie, aussi je poursuis mon chemin sans rechigner, sans me laisser inquiéter par les pas approchant, par les pensées bruyantes qui me sont désormais perceptibles. La légilimancie me laissent entendre l’état d’esprit chaotique de ceux qui sont désormais dans le couloir, à seulement quelques mètres de nous… Je la dépose prudemment, veillant à ne pas toucher la plaie ; l’heure n’est pas à l’ausculter. Et j’ai seulement le temps de tirer ma baguette pour nettoyer les lieux avant que nous ne disparaissions, dans un nuage de poudre verdâtre. En un instant, il n'y a plus de trace de nous.

Nous atterrissons sans fracas dans le bureau de Grand-Père, qu’il a déserté pour chaperonner le bal. J’imagine que si nous jetons un oeil par la fenêtre, nous le verrons parader avec ses bois de cerfs, et une corne de bon vin… Seuls quelques portraits d’illustres sorciers au sang pur, tels que celui de Gellert Grindlewald ou le chevalier Sir Osenwald, nous saluent à notre arrivée. Sans tarder, ni prendre la peine de m’épousseter correctement, je me relève aussitôt avant de me pencher vers la blessure d’Erin, à la recherche de petits morceaux de verre ayant éventuellement pu se loger dans sa chair écarlate. Je n’ai guère de grandes connaissances médicales, mais après ce que nous venons de causer au département des relations internationales avec les moldus, je pense qu’il serait de mauvais goût de nous rendre à l’infirmerie… Elle ne pourra donc compter que sur moi. Je retire ma baguette de son étui, et la dirige vers la profonde entaille sanguinolente qui lui barre la hanche. « J’espèrrre pourrr toi que je rrréussirrrais mon sorrrt. Auquel cas, il faudrrra cautérrriser la plaie, et pourrr êtrrre parrrfaitement trrransparrrent, la sensation n’est pas des plus agrrréables. » annoncé-je, avant d’effectuer quelques petits mouvements circulaires pour répéter mentalement le geste à effectuer. J’inspire longuement, tout en la dévisageant, très concentré sur ma tache. « Vulnera Sanentur » finis-je par prononcer, avant de diriger ma baguette vers sa blessure béante… sans résultat : pas la moindre trace d’éclair coloré s’échappant de ma baguette pour aller recoudre les tissus abîmés… J’effectue une moue désappointée. Je ne compte pas la laisser souffrir ainsi, mais je crois bien qu’il va falloir changer de méthode. L’appui d’Alexander, ou de Judith, qui aurait certainement sur elle une petite fiole d’essence de dictame m’aurait été d’une grande aide, mais j’imagine qu’il va falloir faire sans. « Bien. » Je dénoue le noeud de ma cravate, et la retire de mon col pour la faire passer autour de ma tête. Puis, je plie l’étoffe, et la tends à ma soeur en soupirant… Mon aptitude à l’empathie connait quelques limites, mais je n’aimerais pas franchement être à sa place : cela ne durera pas longtemps, mais la douleur risque d’être abominable. « Si j’étais toi, je morrrdrrrais là-dedans. » Puis, j’invoque un "Flambios", qui vient orner l’extrémité de ma baguette d’une petite flamme fébrile, mais irradiant d’une aura brûlante. L’expérience risque d’être relativement désagréable, pour tous les deux… « Fais-moi signe quand je peux y aller. »

@Erin B. Sørensen
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Dernière édition par Finnbjörn K. Sørensen le Ven 1 Juil - 18:51, édité 1 fois
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Message(#) Sujet: Re: Blood brothers - Partie II (TW : suicide) • Erin & Finn Blood brothers - Partie II (TW : suicide) • Erin & Finn EmptyDim 26 Juin - 19:56



( blood brothers | FINNBJÖRN ♚ ERIN )
Une grimace amusée s’empara de mes traits alors que l’agacement de Finnbjörn se faisait palpable. J’étais plus forte que cela. Une simple égratignure ne pouvait m’arrêter — la Marque des Ténèbres en témoignait d’ailleurs — mais… Il n’avait pas tout à fait tort non plus. La blessure était profonde et le sang qui s’écoulait sans discontinuer emportait avec lui un peu de mon énergie, déposant ici et là, par une gouttelette malencontreuse, quelques traces de notre présence. Les gestes précautionneux de mon jumeau me soulevèrent de ce sol jonché de débris de verre pour me déposer aux pieds de la cheminée. Tout se passait admirablement bien et ce n’était pas une plaie, aussi douloureuse soit-elle, qui pourrait m’empêcher de savourer les cris et les relents de chaos qui nous parvenaient. Prudent et l’esprit toujours aussi vif malgré l’urgence de notre départ causée par les secondes qui touchaient à leur fin, Finn acheva le temps à notre disposition en faisant disparaître les éléments susceptibles de témoigner de notre passage ici. Un coup de baguette magique et nous étions plus invisibles que jamais. Nous n’avions jamais quitté le château, nous ne nous étions jamais avancés avec une nonchalance écoeurée par ce que nous observions dans ce département qui méritait son sort, nous n’étions en rien responsables de cette nuit mouvementée et de l’actualité qui ferait la une des gazettes dès demain matin. Nous n’étions rien de tout cela et pourtant. Mes yeux clairs combattant vaillamment la léthargie qui voulait s’emparer de moi se posèrent une dernière fois sur les reliefs de ce spectacle exclusif. Puis la voix de mon jumeau nous emporta loin de Londres.

Le calme du bureau de Grand-Père s’imposa violemment, résonnant avec fracas après les hurlements et les sortilèges qui fusaient tout autour de nous quelques secondes plus tôt. J’avais conscience des portraits qui saluèrent notre arrivée sans réellement les entendre, avançant entre les brumes de ma blessure qui s’épaississaient. Appuyée sur le bois d’une chaise, mes doigts s’empressèrent de retirer l’éclat fiché dans ma chair et le jetèrent au sol avec dédain. Les élans lancinants qui suivirent ce geste eurent le mérite de repousser la torpeur qui alourdissait mes paupières. Déjà Finnbjörn se penchait sur l’entaille profonde, auscultant cette dernière en qualité d’unique soigneur à ma portée. Hors de question de me rendre à l'Infirmerie et de risquer qu’une imbécile se pose des questions. Quant à Grand-Père, il était occupé à diriger une dernière soirée avant les vacances d’été. « Si tu garrrdais tes douces parrroles pourrr plus tarrrd et passais plutôt à l’action ? » fis-je d’un ton grinçant, une lueur impatiente brûlant au fond de mon regard. Je commençais à trouver cette souffrance lancinante des plus désagréables et j’avais plus que hâte de m’en débarrasser pour pouvoir célébrer notre victoire comme il se devait. Comme s’il ne m’avait pas entendue — ou, plus vraisemblablement, parce qu’il ne souhaitait pas me répondre — Finn continua ses gestes silencieux durant quelques secondes avant de pointer sa baguette magique sur ma plaie. Les chairs restèrent parfaitement à vif, ignorant sa tentative.

Une dureté résolue remplaça l’impatience qui teintaient mes prunelles opalines. Soit. D’un geste rapide, mon tendre jumeau ôta sa cravate — il devait décidément être bien pressé pour se débrailler de cette manière, mais la moquerie ne franchit jamais mes lèvres, signe que l’urgence était peut-être bien présente — et me la tendit. « Je te fais le serrrment que si je découvrrre un jourrr que tu as fait exprrrès de ne pas rrréussirrr ton prrremier sorrrt… » Mes yeux se plissent sous la menace qui se perd dans le silence de la pièce. Derrière moi, quelques portraits suivent nos échanges d’un œil attentif, l’un grimaçant face à ce qui m’attend, un autre sérieusement curieux de ma réaction. L’étoffe soyeuse trouve place entre mes dents qui la compriment fermement. Il ne manquerait plus que je me morde la langue. Je me sais capable d’endurer la douleur, mais je connais aussi les réactions imprévisibles qu’un corps soumis à une telle souffrance peut manifester. Et je tiens à rester digne. Le feu au bout de la baguette de mon frère danse d’un air narquois comme pour tester ma détermination. Il en faudrait plus pour me faire reculer. Mes yeux clairs plantés dans ceux de mon jumeau, j’hoche la tête une seule fois. Sans ciller, je baisse les yeux jusqu’à cette blessure qui s’apprête à disparaître sous l’effet du feu.

Si la coupure causée par le verre avait réveillé une douleur déchirante, le feu qui vint mordre ma peau la démultiplia. Une souffrance cuisante s’empara de cette partie de mon corps avant d’exploser dans les moindres recoins de mon être. Mes muscles se tendirent d’un seul coup, mes nefs parcourut d’une information qui brûlait tout sur son passage. Mes mains se crispèrent autour du bois de la chaise, mes yeux se fermèrent comme pour retenir cette douleur et l’empêcher de m’emporter avec elle, mes dents mordirent la cravate de Finnbjörn à en transpercer le tissu précieux. Il me sembla que l’instant durait des heures et qu’il passa en un battement de cils. Noyée par ce feu violent, je n’entendis même pas mes propres râles étouffés. Après ce qui paraissait être une éternité volatilisée en une seconde, c’est la voix de Finn qui me ramena à lui. Un à un, mes doigts se déplièrent, me faisant savoir que mes muscles et mes os n’avaient pas apprécié le traitement qui leur avait été réservé. Puis j’ouvris les yeux, arrachant la cravate de ma bouche, contemplant la chair boursouflée sur laquelle il me faudrait appliquer de l’onguent pendant des jours pour l’apaiser. Même avec de l’essence de dictame, je supposais qu’une cicatrice resterait pour toujours. « Est-ce que tu as terrrminé ? » demandai-je d’une voix égale au prix d’une immense maîtrise de moi-même. « Je crrrois que j’apprrrécierrrais rrréellement un verrre de vin. » Il y avait une victoire à fêter, des relents douloureux à noyer, un goût désagréable à faire passer.

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Message(#) Sujet: Re: Blood brothers - Partie II (TW : suicide) • Erin & Finn Blood brothers - Partie II (TW : suicide) • Erin & Finn EmptyDim 26 Juin - 21:26


Blood brothers
Erin & Finnbjörn

A présent, nous sommes à l’abri, dans le bureau de Grand-Père, même si ma soeur a malencontreusement hérité d’un éclat de verre dont elle se serait bien passé. Mon sortilège échoue, et même si elle est forte, j’appréhende fortement de devoir soigner cette lésion par mes propres moyens. Elle semble pressée que je passe à l’action, et honnêtement, je peux parfaitement la comprendre. Ce sera une épreuve difficile, rivalisant de près avec de la torture, mais mieux vaut éviter à sa blessure un état de stase… Autant en finir tout de suite. « Comme tu le voudras. » abdiqué-je en approchant précautionneusement la flamme de ma baguette de la plaie béante. Je ne suis vraisemblablement pas l’être le plus emphatique, et les rituels m’ont toujours rendus moins sensible qu’autrui, face à la douleur… Il n’empêche que la vision de ma soeur, aussi amochée, m’est profondément désagréable. Aussi, je déglutis bruyamment lorsque je me résous à avancer ma main, sans trembler, ma baguette guidant la flamme qui commence à brûler lentement la surface de son épiderme. Ses cris étouffés sont difficilement supportables, mais je ne vacille pas, fermement concentré sur la tache qui est la mienne… J’observe de minuscules petites cloques se former sur la surface de sa peau rougie, et oeuvre minutieusement jusqu’à avoir longé la lésion, m’efforçant de ne pas regarder les traits de ma soeur se déformer. Chassant l’odeur entêtante des tissus brûlés, je finis par me retirer, jusqu’à ce qu’elle ouvre les yeux. Décidément, je déteste les imprévus. Non, je ne suis certainement pas fou au point d’avoir volontairement raté ce sortilège ; contrairement à nos affrontements en duels, je ne ressens pas de plaisir à la voir en peine. J’ai bien conscience du degré de douleur qui l’a foudroyée, et si j’avais été en mesure de lui éviter cette féroce brûlure, je l’aurais fait bien volontiers… Mais je ne suis pas un soigneur, et cela se ressent dans mes aptitudes : il faut croire que je suis meilleur assaillant que protecteur. « Crrrois-moi, c’est un secrrret que j’emporrrterrrais jusque dans la tombe. » me contenté-je de répondre sur le ton de l’humour, aussi grinçant soit-il. « Il faudrrra que Grrrand-Mèrrre surrrveille l’évolution, pourrr éviter que ça ne s’infecte. » l’avertis-je en récupérant ma cravate. Pour une fois, je me garde de tout commentaire concernant son état. Pour une fois, je ne me plains pas de devoir en commander une autre sur mesure à notre tailleur, ou de devoir ordonner à Knut d’user de sa magie d’elfe, pour en ôter les traces de la dentition de ma soeur. Je me hâte simplement de la plier, puis de la glisser dans la petite bourse extensible qui contient mes effets personnels.

Je me dirige vers le bureau de Grand-Père, dont j’inspecte les tiroirs : je déniche quelques mouchoirs de soie que je tends à Erin, en guise de compresses… Il comprendra, ce ne sera certainement pas la plus grande perte qu’il aura à déplorer ce soir. Mon coeur se serre un peu en songeant à lui, qui se trouve encore à cette fête de fin d’année, dans le parc. Demain, avec les nouvelles de la Gazette, il aura sans doute un certain nombre de choses à gérer… Je ne voulais pas lui causer davantage de souci. Enfin, rien ne saurait à cette heure faire faillir ma détermination, et dès lors que ma soeur en émet le souhait, je referme les tiroirs pour me diriger vers la vitrine bien fournie de notre ailleurs. « Chose prrromise, chose due, il faut bien rrrécompenser ta vaillance. Voyons ce que Grrrand-Pèrrre a en rrréserrrve. » Je fais tourner ma baguette entre mes doigts, et la pointe vers la vitre que je fais coulisser, jusqu’à ce que quelques bouteilles de cristal aux couleurs fantaisistes, dignes d’appartenir à la collection d’un musée, me soient accessibles. J’imagine que vu l’état dans lequel se trouve Erin, il lui faudra quelque chose de fort… Cela lui permettra de mieux accuser le coup, j’imagine. En ce qui me concerne, je n’inspecte même pas la marchandise, j’ai déjà ce qu’il me faut. « Je ne ferai pas l’affrrront de te prrroposer un jus d’airrrelles, alorrrs… » commencé-je avant de lui montrer mes deux trouvailles. « … ton choix se porrrterrra-t-il sur l’hydrrromel au surrreau, ou surrr cette eau de vie aux prrrunes ? » lui demandé-je, avant de faire léviter deux verres sur un plateau, d’un coup de baguette, pour les faire parvenir jusqu’à elle. Pour le moment, j’ai le sentiment que la tourmente est passée, et que pour quelques minutes au moins, nous pouvons bénéficier d’un moment de calme. Quand bien même mon esprit est agité, je ne peux imaginer meilleur réconfort que me retrouver en famille dans un moment comme celui-ci.

@Erin B. Sørensen
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Message(#) Sujet: Re: Blood brothers - Partie II (TW : suicide) • Erin & Finn Blood brothers - Partie II (TW : suicide) • Erin & Finn EmptyDim 26 Juin - 22:17



( blood brothers | FINNBJÖRN ♚ ERIN )
La douleur… Les rituels nécessaires à notre survie m’avaient rendue moins sensible à celle-ci. Tous les trois ans, ce feu liquide qui se répandait dans tout mon être, effaçant mes sens et les remplaçant par une souffrance qui emplissait les alentours de mes hurlements avait de quoi rendre toutes les autres insignifiantes. Avec le temps, je ne criais même plus. Je le savais, je m’en assurais, j’en tirais une fierté sauvage. Un certain plaisir, lié à l’assurance que j’étais capable de tout surpasser. Alors que la flamme magique de mon jumeau s’approchait de ma peau, je ne doutais pas d’être en mesure de surmonter la douleur qui n’allait pas tarder à enflammer mes nerfs, les torturant le temps que ma plaie soit parfaitement cautérisée. Néanmoins, afin de vaincre quoi que ce soit, encore fallait-il que l’affrontement débute. Ce combat éphémère s’avéra d’une brutalité insensée. Tandis que je luttais pour ne succomber à la douleur, j’étais incapable de retenir les grognements affectés que le tissu serré entre mes mâchoires ne pouvait étouffer complètement. Je savais le feu parfait, puissant, implacable ; je le découvrais pour la première fois dans toute sa cruauté. Il rongeait ma peau et ne s’arrêtait pas à ma blessure, s’échappant jusqu’au moindre de mes muscles, écorchant chacun de mes nerfs avec une vivacité sadique. C’était un mal contre un autre.

Lorsque ces soins de circonstances arrivèrent à leur fin, la première inspiration me fit savoir que j’avais retenu ma respiration tout ce temps. Il me fallut quelques secondes supplémentaires pour dénouer mes doigts qui ceignaient fermement mon siège et relever mes paupières pour contempler ma peau rougie et boursouflée. Repoussant une goutte de sueur qui s’échappait le long de ma tempe, j’en fis de même avec le voile de fatigue qui menaçait de m’envelopper toute entière. L’heure n’était pas au repos : elle était à la victoire. L’épuisement le céda finalement à une joie sauvage. Une nuit de sommeil et beaucoup d’essence de dictame ne seraient pas de trop, mais pour l’instant, la douleur refluait lentement, désertant le champ de bataille maintenant qu’il était devenu clair qu’elle ne l’emporterait pas sur moi. « Cela me laisse encorrre de nombrrreuses années pourrr te fairrre avouer. » répliquai-je d’un ton moqueur en réponse à l’humour rare de mon tendre jumeau. Je lui rendis sa cravate, sans m’appesantir sur les traces évidentes qui la marquaient désormais. Il n’avait hérité que d’un bout de tissu abîmé alors que c’était ma peau qui ne se débarrasserait jamais totalement de cette cicatrice. « Je suis sûrrre qu’elle possède un onguent quelconque capable d’éviter cela. » J’avais toute confiance en nos aïeuls et aucun doute quant aux capacités de Grand-Mère à soigner cette vilaine brûlure.

Décidant qu’elle ne méritait pas plus d’attention, je relevai la tête et pris enfin le temps de parcourir le bureau de Grand-Père, dénué de sa présence. Deux des tableaux qui n’avaient rien manqué de la scène échangèrent un regard avec moi. Inutile de dire que la lueur d’approbation dans le regard de Sir Oswald me tira un sourire empreint d’arrogance. Finn se dirigeait déjà vers le bureau en bois massif, ouvrant quelques tiroirs dont il sortit quelques mouchoirs en soie. Le geste pour les prendre m’arracha une grimace de douleur alors que mon flanc se rappelait à mon bon souvenir. Un juron fila entre mes lèvres avant que mes doigts ne s’agitent sur le tissu fin, l’imbibant d’une eau tiède. Je posai les compresses de fortune sur ma peau, savourant l’apaisement immédiat qu’elles me procurèrent. J’avais bien mérité de me renfoncer dans mon fauteuil, dénouant mes muscles après toute cette tension, savourant la tranquillité de l’endroit où nous nous trouvions maintenant. « Quelque chose de plus forrrt que le vin, finalement. » fis-je en dodelinant de la tête pour suivre les pas de Finnbjörn jusqu’au buffet dont les vitrines dévoilaient de nombreuses bouteilles. N’importe quoi qui récompenserait ces efforts, ma vaillance comme il le disait, bien que les événements qui continuaient sans doute de se précipiter au Ministère étaient déjà un succès suffisant. « Et dirrre que tu te serrrais lancé dans ce prrrojet sans moi… » Ce n’est qu’une constatation, celle de son inconscience. Nous fonctionnons bien mieux lorsque nous sommes tous les deux, il aurait tout simplement été stupide d’y aller seul. Et peut-être aurais-je regretté à tout jamais de ne pas l’avoir accompagné… Qu’importe, ce n’est pas ce qu’il s’est produit. Quand bien même je lui en veux de m’avoir poussée à choisir entre lui et Junior, quand bien même mon meilleur ami doit sûrement m’en vouloir, je suis venue et nous avons triomphé.

Je ricanai au moment où il parla d’un jus d’airelles. Bien heureusement, il me connaissait mieux que ça et il ne s’attarda pas sur cette possibilité. Notre soirée méritait mieux qu’un breuvage acide, ma blessure ne valait pas un tel affront. « Les prrrunes. » répondis-je simplement, gardant le silence alors qu’il emplissait nos verres, laissant un sourire lourd d’un plaisir féroce ourler mes lèvres lorsque nos prunelles se retrouvèrent et que nos coupes se levèrent en direction de l’autre. « À cette soirrrée et… à toutes celles qui suivrrront. » Le bruit du cristal tintant contre le cristal ponctua mes paroles. Poudlard touchait à sa fin. La prochaine rentrée ne se ferait pas dans une école de magie qui avait bien besoin de la main experte de Grand-Père mais serait la première marche de notre ascension conjointe. Les tireurs d’élite nous attendaient au bout de ce chemin.

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Message(#) Sujet: Re: Blood brothers - Partie II (TW : suicide) • Erin & Finn Blood brothers - Partie II (TW : suicide) • Erin & Finn EmptyDim 26 Juin - 22:43


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Erin & Finnbjörn

Une fois mon oeuvre achevée, je contemple la vilaine blessure, cautérisée par mes soins, au prix de quelques efforts et d’un admirable courage de la part de ma jumelle. J’ai le sentiment que l’application de l’étoffe contre sa plaie l’aide à rendre la douleur plus supportable. J’imagine qu’il faudra un peu de temps, pour que sa peau retrouve son aspect originel… Et il est bien possible qu’elle conserve là une petite cicatrice. J’estime cependant qu’il est trop tôt pour craindre le pire : comme l’affirme ma soeur, Grand-Mère fait des merveilles, et équipée de redoutables traitements. Erin est forte, je sais qu’elle s’en remettra rapidement… Il aurait été bien dommage que ce soit le seul souvenir que nous laisse cette dernière soirée. Nous sommes rentrés dans l’urgence, et nous n’avons même pas encore eu le temps de savourer notre victoire commune : nous avons pourtant réussi, et porté atteinte à l’un des départements du ministère les plus dangereux pour notre société ! Même si en tant que sorciers légitimes héritiers d’une remarquable puissance il ne fallait guère en attendre moins de notre part, cela reste un exploit. Mais la plaisanterie de ma soeur ne m’arrache qu’un rire froid. De nombreuses années… Je me garde de lui répondre, elle n’est pas encore consciente à quel point les choses vont changer, à partir de maintenant. Mais je me tais ; après tout, c’est un moment de célébration, que je ne souhaiterais pas entacher. Pas tout de suite. Il est vrai que sans elle, tout aurait nettement été différent… « Je te suis rrreconnaissant d’êtrrre venue, crrrois-moi. » lui réponds-je, avec un sourire sincère. J’en avais besoin, bien au-delà de ce représente notre acte politiquement. Quelque part, pour un soir de bal de fin d’année, il semblait de circonstance que nous nous accordions, à nous aussi, une dernière danse. « Imagine leurrrs têtes, au ministèrrre. Je pense que les rrrelations interrrnationales avec ces cherrrs moldus rrrisquent d’êtrrre un peu plus frrroides, ces prrrochains jourrrs… » lancé-je, avec un léger rictus. J’imagine avec amusement à quoi ressemblera la Une de la gazette, demain. Est-ce qu’il y aura des pertes à déplorer ? Je l’espère, ou, à défaut, une quantité de blessés à dénombrer : il n’y a aucune vie chez les impurs ou chez les traîtres à leur sang qui vaille la peine d’être sauvée, et plus grande sera notre portée, plus notre action sera symbolique. Comme j’aurais voulu voir cela de mes propres yeux…

D’un coup de baguette, je désigne la bouteille qu’elle a choisie, l’invitant à remplir le verre de ma soeur jusqu’à ras d’eau de vie de prune. D’ordinaire, ç’aurait été à Knut de s’en charger, mais disons que je lui accorde un congé ce soir. Après la cautérisation de sa plaie et la discussion que nous nous apprêtons à avoir, je préfère que sa boisson soit correctement dosée… De mon côté, je plonge ma main dans ma petite bourse extensible, de laquelle j’extrais une petite bouteille, que je dévisse précautionneusement. Elle appartient à notre cuvée annuelle de jus d’airelles et se trouvait dans la réserve familiale, comme peut en attester le sceau de Sørensen sur l’étiquette, quand bien même cette dernière a déjà été ouverte récemment. D’un geste mesuré, je déverse le liquide nacré dans le verre restant, jusqu’à ce qu’il ne reste plus une goutte… Je contemple, durant quelques secondes, mon pâle reflet à travers la surface. Puis, je fais léviter le plateau en direction d’Erin, afin qu’elle puisse se saisir du sien. Une fois qu’elle s’en saisit, elle avance ma coupe dans ma direction, me proposant de célébrer et celles qui suivront ; pour ma part, je me contenterais de celle-ci. « Et bien... À nos exploits. A tes noces. A notrrre famille» énoncé-je, avant que nos verres respectifs ne se heurtent, dans un petit tintement cristallin. Puis, je l’invite à vider le sien tandis que je rapproche le jus de mes lèvres… J’hésite, peut-être une seconde, mais pas davantage, et je porte le verre à ma bouche. Je tente de me convaincre, envers et contre tout, que c’est un soir de fête. Et les fêtes ne rendent pas les gens sujets à des débordements émotionnels, ou victimes de sentiments parasites, comme la tristesse. J’avale lentement chaque gorgée, m’imprégnant du goût acide du fruit, mêlé à une saveur plus âpre, jusqu’alors inconnue. Je me demande si, pour elle, l’alcool fort contenu dans son verre a suffi à chasser la douleur…

Il règne encore un peu dans le bureau une odeur de chair brûlée, mais les joues d’Erin ont retrouvé un peu de leurs couleurs. Cela me rassure quelque peu, et m’arrache un sourire, malgré mon amertume. Qui, parmi nos camarades, pourrait se vanter d’une aussi formidable force de récupération… ? « Tu ferrras une forrrmidable tirrreuse. » déclaré-je alors. Quelque part, cela me comble de pouvoir vivre mon propre rêve par procuration à travers elle, quand bien même mes capacités physiques m’en empêchent. Je suis heureux que cette soirée m’ait prouvé que chez elle, l’envie était toujours intacte, qu’elle saurait porter cette ambition pour nous deux, quand bien même elle serait la seule à passer les sélections.

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Message(#) Sujet: Re: Blood brothers - Partie II (TW : suicide) • Erin & Finn Blood brothers - Partie II (TW : suicide) • Erin & Finn EmptyDim 26 Juin - 23:46



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La frénésie de la dernière heure retombait doucement autour de nous, telle un tourbillon soulevé par nos exploits que le calme retrouvé cessait de projeter dans tous les sens. Les conséquences, elles, mettraient quelques heures de plus à toucher le sol ; quelques jours, voire des semaines, pour les plus importantes d’entre elles. Nous ne pouvions prédire les suites de ce que nous venions de causer, mais nous étions capables de deviner les contours de ce qui se dessinait. Pour ma part, j’espérais des morts nombreux dans le camp adverse, au moins des blessés à ne plus pouvoir les compter. L’aspect politique était moins tangible mais tout aussi important et, comme Finnbjörn le soulignait, les relations internationales avec les impurs risquaient fort d’être bouleversées, notre pathétique Ministre allait avoir de nombreuses choses à gérer. Était-ce trop demander qu’il présente sa démission face à son incapacité chronique à prévenir notre société de tels chaos ? « Qui sait, peut-êtrrre serrront-elles même rrrompues. » Enfin, nous aurions tout le loisir de découvrir cela demain matin. Si j’avais hâte, je profitais sans compter de l’instant qui nous était offert de célébrer notre victoire explosive. La reconnaissance de mon jumeau m’arracha un ricanement indéfini. J’étais enchantée d’avoir été à ses côtés ce soir et je lui étais gré de confesser ses sentiments, néanmoins… J’avais conscience que, quelque part dans le château, probablement dans son dortoir ou sa salle commune, Junior devait m’en vouloir. Son regard ne trompait pas. Un soupir discret fila entre mes lèvres, emportant avec lui des regrets potentiels. Fut un temps, pas si lointain, où un tel abandon aurait levé des querelles infinies… Nous n’en étions plus là, n’est-ce pas ? Je ne me faisais pas trop d’illusions : tout ce que je pourrais lui écrire ce soir resterait sans réponse et espérer une dernière nuit dans la salle sur demande était utopique. J’espérais, en tout cas, que les nouvelles de la matinée ne seraient pas entachées par une dispute qui m’échapperait et durerait. D’où venait un tel espoir ? Était-ce parce qu’il n’était plus capable de bouder aussi longtemps ou parce que j’étais devenue capable d’écraser tout orgueil pour présenter des excuses qu’il était en droit d’obtenir ? Peut-être un mélange des deux.

Pour l’instant, et quitte à être victime de toute la rancune de mon meilleur ami, autant profiter de ce tête-à-tête avec mon frère. Il s’est emparé de deux bouteilles dans la réserve personnelle de Grand-Père — toutes d’une qualité inestimable — me laissant le choix de l’alcool qui remplirait mon verre. Je contemplai le liquide translucide se détacher à peine du cristal de mon verre, me demandant vers lequel allait se tourner Finn, lui qui ne transgressait jamais ses habitudes… Et haussai un sourcil en le voyant prendre une fiole dans sa bourse. Un rire moqueur fila jusqu’à lui au moment où je reconnus le sceau et constatai qu’il s’agissait là de notre cuvée familiale de jus d’airelles. Évidemment. Le fait qu’il en ait sur lui en toutes circonstances ne m’étonnait même pas. Nos coupes s’entrechoquèrent gracieusement, nos vœux s’entremêlant par-dessus elles. « À notre famille. » répétai-je avant de porter mon verre à mes lèvres, laissant l’alcool glisser dans ma gorge et déposer sur son passage une brûlure bien plus agréable que celle qui élançait toujours mon flanc. Elle la supplanta, l’apaisa facticement, la poussant à se faire oublier pour un temps. La torpeur revenait lentement, différente de celle liée à ma blessure. Celle-ci était apaisée, née de toute l’énergie que nous venions de dépenser et de cette réussite qui donnait à cette soirée un tour plus charmant encore. J’avais envie de célébrer, de m’étourdir de nos desseins futurs comme nous le faisions souvent après des exploits de ce genre. Nos duels, nos anniversaires, les stratagèmes dont mon frère se faisait le cerveau, tous avaient cette faculté délicieuse de nous rappeler nos aspirations communes. Pourquoi, présentement, quelque chose, entre nous, autour de nous, pesait lourd ? Nous n’étions pas familiers de la légèreté, ce n’était pas quelque chose qui seyait bien à Finnbjörn. Néanmoins, je l’aurais cru plus à même de se laisser aller à quelques futilités pleines d’ambition après notre passage au Ministère. Il venait bien de lever son verre à mon mariage, mais ça ne me semblait pas suffisant.

Sa voix chassa le silence. « Je le sais. » Ignorant la douleur, voix véhémente des protestations de ma peau fraîchement cautérisée, je me penchai en avant, mes prunelles plantées dans celle de mon jumeau. Rares étaient les fois où il se montrait si… sentimental. Cette simple idée était incongrue. Il y avait quelque chose, dans cette phrase, qui déposait un goût de malaise sur ma langue. Comme si… Ça me frappa de plein fouet. La compétition faisait partie de notre sang, notre gémellité s’était elle-même bâtie sur une rivalité empreinte de fraternité. Au sommet de ces affrontements, ce rêve de devenir tireur d’élite. C’était dérangeant, de ne pas l’entendre s’inclure dans cette simple vérité. « Je te l’ai déjà demandé et je déteste me rrrépéter, cependant… Je te trrrouve étrrange ces derrrniers temps, min bror, y a-t-il quelque chose que je devrrrais savoirrr ? Serrrais-tu nostalgique de quitter Poudlarrrd ? » Ses dernières lettres parlant d’un plafond de verre, ses inquiétudes quant à notre maladie, ses phrases plus sibyllines que jamais… Avec le temps, je m’étais familiarisée avec ces fois où il me cachait quelque chose. Je ne pouvais deviner quoi, il était trop bon à ce jeu-là. « Aurrrais-tu décidé de ne pas passer les concourrrs ? » fis-je brusquement, prise d’une subite intuition. « Ne me dis pas que tu veux te lancer en politique ? » ajoutai-je d’un ton dédaigneux. C’était la voie de notre aîné, pas la sienne, pas la nôtre. Certes, il était incroyablement doué pour les relations officielles, mais son talent serait indubitablement gâché. Il y avait un nœud, pourtant, un nœud que même une nouvelle gorgée d’alcool ne parvenait à dénouer.

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Message(#) Sujet: Re: Blood brothers - Partie II (TW : suicide) • Erin & Finn Blood brothers - Partie II (TW : suicide) • Erin & Finn EmptyLun 27 Juin - 22:25


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Dès lors que nous avons mis les pieds dans ce bureau, j’ai aussitôt eu le sentiment que tout irait pour le mieux. Certes, la hanche d’Erin n’est pas dans son meilleur état, et accessoirement, nous venons de nous enfuir du ministère après y avoir commis un attentat. Mais le simple fait d’avoir gagné ce bureau suffit à me rassurer. Au-dessus des étagères, Grand-Père a fait accrocher nos armoiries. Son serpent cornu est enroulé autour de son perchoir, près de la rampe des escaliers, et je reconnais sur son porte-manteau sa collection de chapeaux hideux, tous d’une couleur que le bon goût aurait tôt fait de condamner. Ces petits éléments suffisent à me faire sentir comme chez nous… C’est une bien drôle de manière de terminer l’année, mais je crois que malgré tout ce que cela implique pour moi, cela me convient. « Oh, quelle trrragédie, ils devrrraient rrretourrrner dans leurrr monde, là où est leurrr vrrraie place… à mener leurrr petite vie insipide tout en laissant les grrrandes perrrsonnes s’occuper des affairrres de magie. » fis-je mine de me lamenter, en prenant un air faussement affligé. Bien évidemment, je doute fortement qu’en pratique les choses se révèlent aussi simples… Après tout, nos efforts des quatre dernières années n’auront pas suffi à faire dégager la vermine, alors que nous avons sué sang et eau pour nous débarrasser d’eux. Je peine à croire que cette fois-ci soit la bonne… Mais au fond, j’ose imaginer que tout cela portera ses fruits un jour, que nous pourrons nous réjouir, ensemble, des conséquences concrètes de nos actions sur l’Histoire des sorciers. Cette société n’est pas celle que je veux laisser aux miens. Mais toutes ces questions attendront… Le moment est venu de célébrer notre triomphe. J’appréhendais cet instant depuis le début de la soirée, et j’ai encore la gorge nouée lorsque nos verres s’entrechoquent. Je sens une petite boule se former au creux de mon ventre, quelques sueurs froides… Et pourtant, rien ne saurait me détourner de mon objectif. Je chasse toute émotion parasite, tout sentiment étranger, et porte mécaniquement ma boisson à mes lèvres, sans perdre de temps à analyser le liquide rougeoyant que je m’apprête à avaler. Plus vite ce sera fait, mieux ce sera… Le tout, c’est de ne même pas y penser. Et d’un trait, je vide la coupe, que je repose finalement sur le bureau de Grand-Père. Je m’éponge la bouche d’un revers de la main, pour ôter cette trace rougeâtre que les baies acidulées ont du laisser autour de mes lèvres, et me tourne vers ma soeur, qui de son côté, a bien entamé l’alcool fort que je lui ai servi. « A défaut d’essence de dictame, j’ose espérrrer qu’une eau de vie de vingt-cinq ans d’âge saurrra apaiser tes maux. » me permis-je de la taquiner, avant de prendre un ton plus sérieux. « Comment tu te sens ? » Même si elle semble plus enjouée et moins incommodée qu’elle ne l’était en arrivant dans ce bureau, je ne suis pas dupe ; je mesure parfaitement combien la douleur doit irradier avec intensité. Hélas, je n’ai guère d’autre remède miracle à lui proposer… La seule qui serait en mesure de lui apporter son assistance dans ces circonstances, c’est Judith. Et je doute très fortement que cela réjouisse l’une ou l’autre…

Ma soeur finit par me confier ses interrogations, et mon visage se fige aussitôt. Je m’attendais à ce que le sujet vienne d’un moment à l’autre sur le tapis, mais je ne croyais pas que ce serait pour si tôt… Je jette un oeil en direction du fond de mon verre vide, au sein duquel quelques gouttelettes pourpres se trouvent encore. Et je me convaincs, une fois encore, que ça va aller. Tout va bien se passer. J’ai déjà réussi cet exercice, avec Grand-Père, puis Bluebell… Mais je sais que c’est avec elle que ce sera le plus dur, c’est très certainement pourquoi j’ai autant repoussé l’échéance. Mon regard se fait plus évasif lorsqu’elle évoque ma potentielle nostalgie quant à cette grande bâtisse que je jugeais bien peu impressionnante à mon arrivée… Je nous revois encore, à onze ans, toiser avec mépris ce château encore dirigé par Minerva McGonagall. Il est relativement ironique de me rappeler combien je détestais cet endroit, et combien ce soir, je rechigne à l’idée de le quitter… « J’en suis le prrremier étonné. Mais en un sens, oui. » me contenté-je de répondre, en entrecroisant mes doigts sur mes genoux. Distraitement, je lève les yeux vers la pendule : cela doit faire une ou deux minutes. J’ai la tête qui tourne un peu, mais il est bien possible que ça ne soit que les effets de mon imagination, à ce stade. En revanche, je sens bel et bien les battements de mon coeur s’accélérer… Erin, quant à elle, ne lâche pas l’affaire, et continue d’évoquer ses hypothèses. Chacune d’elle assombrit davantage mon visage. Je n’aime pas la peiner, et la perspective de devoir m’y résoudre inévitablement est bien loin de me ravir. Je sens mes doigts se crisper, puis s’enfoncer légèrement dans mes cuisses. « Ni l’un, ni l’autrrre, en vérrrité. » réponds-je, simplement, d’un ton très serein. Je m’efforce de la regarder, d’affronter ses yeux défiants. A nouveau, je me retrouve dans cette situation inconfortable, ne sachant comment présenter la chose… Elle croit encore que d’ici deux mois, nous serons là, à passer ensemble notre concours d’entrée. Cela me semble presque absurde, maintenant, tant j’ai eu le temps de me faire à mon nouvel état, mais elle, elle ne sait encore rien. Mais j’imagine qu’il faut bien que je me jette à l’eau. Pourtant, j’ai bien l’impression de tout faire, inconsciemment, pour retarder l’échéance ; quelque part, je sais qu’à partir du moment où ces mots auront franchi mes lèvres, tout changera drastiquement. Et surtout, cela rendra toute cette situation douloureusement réelle, malgré mes efforts répétés pour tenter de m’y soustraire… Je soupire, lentement. « Je ne serrrais pas en mesurrre de me prrrésenter comme candidat. L’examen médical aurrra tôt fait de me rrrefouler dès l’entrrrée. » finis-je par abdiquer, le coeur lourd. J’imagine que je devrais être plus détaché, prendre davantage de recul, mais je crains sincèrement sa réaction. J’ignore ce qui sera le plus fort, entre la colère et la déception. Mais c’est trop tard, désormais. Trop tard pour regretter, trop tard pour faire marche arrière, trop tard pour croire qu’un autre chemin est encore possible. Cela fait des semaines que je le sais.

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Message(#) Sujet: Re: Blood brothers - Partie II (TW : suicide) • Erin & Finn Blood brothers - Partie II (TW : suicide) • Erin & Finn EmptyMar 28 Juin - 0:10



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Quelle meilleure façon de clôre cette soirée qu’avec un alcool provenant de la réserve personnelle de Grand-Père ? Les liquides coulent — l’un translucide, l’autre rougeoyant — et les verres de cristal s’entrechoquent l’un contre l’autre. La brûlure de l’alcool supplante celle du feu invoqué par mon tendre jumeau, suffisamment pour me faire pousser un petit soupir d’aise. « Elle les apaise, en effet. » Un rictus moqueur s’élargit à l’entente de son inquiétude. Ce n’était qu’un peu de douleur charnelle, rien d’insurmontable. « Je vais parrrfaitement bien. C’est une souffrrrance nouvelle… Je me suis toujourrrs demandé ce que l’on pouvait rrressentirrr lorrrsque le feu se nourrrit de nos chairrrs. Je suis fixée. » fis-je avec une désinvolture qui n’était pas feinte. Je me sentais bien, à ma place, habitée de la certitude d’avoir accompli notre devoir. Pour un peu, nous serions presque à la maison. D’une certaine façon, ce bureau en était un appendice, une réplique incomplète mais qui abritait le même calme majestueux, les mêmes parfums familiers, la même sensation d’être à sa place. Et, tandis que mes yeux clairs se posaient sur des détails maintes fois contemplés, mes pensées s’envolèrent du côté de cet immense manoir familial, cet appartement londonien, ces pièces qui seraient à tout jamais chez moi sans plus l’être tout à fait. C’était autre chose qui m’attendait, un futur que je pouvais presque toucher du bout des doigts… Il me suffirait de tendre la main. Une certaine impatience enveloppait cet inconnu que j’avais déjà l’impression de connaître par cœur. Qu’importe les murs, les meubles et les tapisseries tant qu’ils formaient notre royaume, à Junior et à moi, à l’instar de cette Salle sur Demande où de tous les lieux dont nous nous étions emparés. Cela signifiait quitter le domicile familial, m’éloigner des miens, même si ce n’était que physiquement. Délaisser cette chambre si proche de celle de Finnbjörn. Aussi fort soit ce désir — celui qui avait fait de mon meilleur ami mon fiancé et qui le ferait bientôt être plus encore, tout et rien de moins — il s’accompagnait d’une nostalgie alourdie par l’eau de vie, par le délicieux désordre que nous avions laissé derrière nous, par cette soirée aux accents de dernière.

Était-ce la même que ressentait mon cher frère ? Une mélancolie aux accents de renouveau qui le poussait à laisser poindre quelques mots sibyllins ? J’aurais aimé croire que ça n’était que ça mais je pressentais quelque chose de plus. Ce qui n’était d’abord qu’une simple lettre de sa part — inhabituelle mais loin d’être inquiétante — s’était reproduite, se démultipliant jusqu’à cet instant. Néanmoins, je laissais cette possibilité prendre forme, quelques mots le questionnant sur la tristesse qu’il éprouvait peut-être à quitter Poudlard demain matin. Pour ma part, quand bien même cela marquait la fin d’une époque, ce n’était que le début d’une nouvelle ère aux attraits plus que convaincants. Mon regard opalin le questionna, se posa sur son verre vide — trouvant étrange qu’il n’ait pas savouré sa boisson favorite, lui si peu enclin aux élans grossiers —, suivit le mouvement qu’il amorça en direction du pendule, se perdit en conjectures. Une drôle de sensation m'étreignit la poitrine, me persuadant que je n’allais pas apprécier ce qu’il avait à me dire, me poussant à prendre une nouvelle gorgée de cet alcool de prunes. Simple question de préparation. Penchée dans sa direction, je posai mon menton sur mon poing fermé, étudiant ses traits sans être capable d’en deviner les secrets. Malgré les années et ce lien qui nous unissait, il me restait hermétique tant qu’il n’en décidait pas autrement. Je pouvais deviner la surface de ses pensées, je le connaissais mieux que personne, mais ses secrets en étaient aussi longtemps qu’il le souhaitait. C’était frustrant. Une dureté agacée transperça mes prunelles lorsqu’il me répliqua qu’il n’envisageait ni l’un, ni l’autre. Pas de politique, donc. Mais qu’en était-il de nos projets communs ? Depuis combien de temps mûrissait-il cet abandon, planifiait-il de m’annoncer cette trahison ? « C'est-à-dirrre ? » persifflai-je. Même son flegme sonnait faux. Lui qui n’avait jamais craint de rien me révéler semblait retenir ses mots, quand bien même son regard soutenait le mien. Comme je le détestais d’être celui de nous deux capable de légilimancie ! Je n’aurais certainement pas hésité une seule seconde à pénétrer ses pensées pour en arracher cette vérité qui accélérait d’avance les battements de mon cœur. Ni l’un, ni l’autre. Quoi que ce soit, je ne pouvais aimer ce qui allait suivre. Je le savais, j’étais pourtant loin de comprendre à quel point.

Je me figurais que la colère prendrait le pas, que tout ce qu’il aurait à m’annoncer serait une tromperie pour laquelle je le maudirais tout entier. Ce rêve d’intégrer la brigade nous habitait depuis que nous étions tous petits et aucune querelle, même les plus violentes, aucune de nos compétitions fraternelles n’avait pu remettre ce point en question. Je m’attendais à quelque chose que j’étais incapable de me représenter. Tout simplement car j’avais occulté le pire, le plus prévisible peut-être. Visage fermé, je me renfonçai dans mon siège, terminant mon verre d’un geste furieux. Puis toute frénésie m’abandonna, ne laissant qu’une amertume rompue. « Comment le sais-tu ? Non, depuis combien de temps, plutôt ? Tu as tout l’airrr d’avoirrr eu le temps de rrruminer la nouvelle. » Un mois ? Deux ? Peut-être six ? Quand avait-il eu l’occasion de faire des examens médicaux dont je n’aurais pas eu connaissance ? Doucement, les pièces s’emboîtaient, appelées par une élément qui me manquait jusqu’alors, refusant pourtant de dessiner le pire. Je me redressai, l'œil allumé d’une compréhension nouvelle. « C’est la rrraison pourrr laquelle tu n’étais pas à notrrre anniverrrsairrre ? C’était ça, ton affairrre urrrgente ? » Ça n’en renforçait que plus encore ma question précédente. Depuis combien de temps savait-il ? Malgré tout, la colère peinait à trouver sa place. Sûrement parce que cette maladie qui nous touchait tous les deux était un fardeau suffisamment lourd pour que je ne l’accable pas plus de mes reproches vindicatifs. « Nous n’avons plus le choix. Nous ne faisons que rrrepousser la rrrecherrrche d’un rrremède, appelés parrr d’autrrres urrrgences, cette-fois nous allons devoirrr nous y mettrrre. » fis-je d’un ton fataliste, quittant brièvement mon fauteuil pour me resservir, délaissant brièvement le visage de mon frère pour poser les yeux sur la bouteille. Ce qui aurait dû être la célébration de notre victoire s’était ternie à toute allure.

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Message(#) Sujet: Re: Blood brothers - Partie II (TW : suicide) • Erin & Finn Blood brothers - Partie II (TW : suicide) • Erin & Finn EmptyMar 28 Juin - 18:21


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La tension retombe. Si l’atmosphère était chargée à notre arrivée dans le bureau, ma nervosité commence à s’évaporer lorsque la cautérisation est faite, et que ma sœur semble retrouver du poil de la bête. La blessure n’est pas bien belle, évidemment, les plus fragiles ne pourraient contempler ce bout de chair brûlée sans avoir un haut-le-cœur… Mais pour ma part, je suis soulagé. Et quand bien même il est difficile de m’y résoudre, je crois que je peux désormais conclure les choses sereinement. Evidemment, je reste appréhensif, et ce n’est pas de gaieté de cœur que remplis mon verre, mais je demeure intimement convaincu que cela fait partie de l’ordre des choses. En revanche, je me montre particulièrement généreux sur le dosage de la boisson de ma sœur… « Toi, victime des flammes… quand j’y rrréfléchis, c’est tout de même assez irrronique. » me mis-je à songer, sourire aux lèvres. « Avec tous les incendies que tu as causé ces derrrnièrrres années, les examinateurrrs pourrraient au moins convenirrr que ta maîtrrrise du feu est indiscutable. » Avec amusement, je repense à ce fameux soir où nous avons libéré le Feudeymon dans les couloirs, à cette soirée de charité où elle a enflammé une nappe et que j’ai accusé Misha Bradford à sa place… Aux buissons enflammés de notre jardin, lorsque nous nous affrontions en duel, ou aux flammes qu’elle a répandues dans cette misérable boutique du chemin de Traverse. Lorsque l’école était encore sous la coupe du traître Londubat ou de cette vieille chouette d’Appleton, je pouvais m’en inquiéter, mais maintenant que notre famille a atteint le sommet de la pyramide… Je me dis que nous avons vécu, des aventures. Les frasques de ma sœur ont causé l’apparition d’un bon nombre de mes cheveux blancs, mais tout cela va me manquer, c’est certain. Au fond de moi, j’aurais aimé que cela ne s’arrête jamais. « Au moins, tu as eu ton compte en expérrriences à sensations pourrr ce soirrr. Nous n’avons qu’à dirrre... que c’était ton enterrrrement de vie de jeune fille. » conclus-je en souriant. Je ne suis pas franchement très attaché à ces traditions occidentales idiotes, mais dans notre cas, je trouve que c’est un très beau baptême. Faire exploser le département entier du ministère, n’est-ce pas là une merveilleuse manière de se préparer pour la vie conjugale, à la veille de ses noces ? J’ai envie de croire que si.

Honnêtement, j’aurais préféré que nous nous contentions de prendre l’apéritif, tout en nous gorgeant d’orgueil de nos exploits au ministère, que cette soirée de fin d’année marque le commencement de quelque chose de nouveau, d’une ascension commune vers nos ambitions, et non pas la fin de tout. « En effet, j’ai eu tout le temps pourrr cela. » réponds-je sobrement, repassant mentalement l’évolution de mon état ces derniers mois dans mon esprit. A l’origine, je n’étais pas aussi pessimiste… J’y ai cru, réellement. Que je trouverais quelque chose, que les médecins conseillés par Maxton sauraient me proposer une alternative à laquelle Grand-Mère n’aurait pas songé. J’ai vécu dans l’inquiétude que n’importe quelle source de stress puisse m’achever pour de bon, et à vrai dire, dans mon état, cette opération au ministère était réellement suicidaire. Au point où j’en suis, quelle importance… ? Mais je comprends bien l’émoi d’Erin ; je sais qu’elle ne s’attendait pas à cela, et à vrai dire, j’ai tout fait pour qu’elle n’en sache jamais rien. J’espérais, secrètement, qu’elle n’aurait jamais à le savoir… Mais maintenant, c’est trop tard. Je vois quelque chose changer dans son regard, et je devine aussitôt qu’elle comprend. Notre anniversaire a été le commencement de tout, marquant le début de la dégradation de mon muscle cardiaque il y a six mois. Je sais qu’elle m’en a longtemps voulu pour mon absence… « Je te félicite pourrr ta perrrspicaité. J’ai considérrré que le carrractèrrre urrrgent de la situation nécessitait que je m’absente. » Oui, peut-être me tiendra-t-elle rigueur de lui avoir menti, d’avoir usé d’un prétexte ridicule pour fuir notre domicile quelques jours sans éveiller les soupçons. Oui, peut-être que prendre conscience que je lui ai menti, les yeux dans les yeux, la rendra folle de colère à mon égard. Ce n’est pas grave, je peux le comprendre. Et au fond, cela rendra peut-être tout cela plus simple.

Mais non, à la place, elle espère encore, propose de remettre nos recherches au premier plan, d’œuvrer pour découvrir ce que nous avons pu manquer. Je savais que cette discussion serait un moment difficile… Je secoue la tête. « Errrin, tu ne comprrrends pas. » soupiré-je, avec amertume. Je songe à la disparition de mes propres espoirs, lorsque j’ai conversé avec Alexander, espérant qu’il aurait une piste inexplorée, une solution dans l’alchimie. « Il n’y aurrra pas de rrremède, je suis suivi depuis plusieurrrs mois, je connais les possibilités que l’on m’offrrre. Et j’ai eu le temps de les étudier. » Peut-être que d’ici quelques années, j’aurais pu découvrir quelque chose, une route mystérieuse en poursuivant mes investigations. Mais le monde aurait eu le temps de changer, tandis que moi, j’en serais resté au même stade, impuissant et probablement désemparé. Je jette un œil, au fond de la pièce, au portrait de mon arrière-arrière-grand-père, qui s’anime dans son cadre. C’était un très grand homme. « Grrrand-Pèrrre est inforrrmé, depuis les ASPICs. Et il a déjà entamé les démarrrches pourrr une hospitalisation à longue durrrée. » soupiré-je. Et dans le jargon, pour avoir lu dans les esprits des médicomages que j’ai rencontrés, je sais pertinemment ce que signifie "longue durée" : cela sous-entend que je n’en sortirais pas. Certes, je vivrais, mes fonctions vitales seront assurées, on veillera nuit et jour sur l’état de mes valves cardiaques, pour me mettre à l’abri de toute crise potentielle… mais ce sera sous une bulle, pendant que ma sœur suit le chemin que nous avons tracé depuis notre enfance. Mon ventre se tord. Suis-je donc le seul à bien comprendre tout ce que cela implique… ? C’est bien mon sentiment.

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Message(#) Sujet: Re: Blood brothers - Partie II (TW : suicide) • Erin & Finn Blood brothers - Partie II (TW : suicide) • Erin & Finn EmptyMer 29 Juin - 2:10



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Avec l’alcool et la sérénité auguste qui planait en ces lieux, la fièvre de la bataille s’évanouissait, ne laissant derrière elle qu’une pleine satisfaction sur laquelle planait l’ombre d’une douleur retirée. C’était le moment parfait pour lever nos verres à nos accomplissements et s’autoriser quelques traits d’humour. Je n’avais pas craint de me joindre à mon jumeau par peur de subir quelque dommage inopportun, j’avais simplement considéré cette tentation avec prudence, cherchant les failles qui pourraient me retirer ce à quoi je tenais le plus… Jusqu’à y céder. Maintenant que nous étions loin de ce Ministère dévasté par nos sortilèges, je me trouvais idiote d’avoir douté de notre talent — alors qu’au fond, notre puissance n’avait rien à voir avec les risques encourus. Enfin, je n’avais nul besoin de me préoccuper de tout ça. Personne ne trouverait jamais la moindre preuve nous reliant aux événements de ce soir et cela nous satisfaisait au plus au point. Les mots de Finnbjörn firent glisser mes yeux clairs de son visage à l’élégance olympienne jusqu’à ma chair boursouflée, l’étudiant avec une curiosité insolente. « Une victime consentante n’en est pas une. » tranchai-je, un sourire aux lèvres. Nous en revenions au même constat : il y avait les faibles et il y avait les forts. Quelque part, je me sentais encore plus proche de ce noble et violent élément maintenant qu’il s’était approprié une partie de ma peau. C’était comme si cela allait me permettre de savourer encore plus ses effets sur les autres. « Je ne savais même pas que j’en désirrrais une mais je ne pouvais rrrêver meilleurrre soirrrée pour cela. » fis-je en relevant mon visage en direction du sien. La moquerie latente qui ne quittait jamais vraiment ma voix n’enlevait rien à la sincérité de ces propos. Une pensée fugace déposa un bref soulagement là où j’ignorais qu’une quelconque inquiétude existait, m’amenant à considérer que j’étais chanceuse que ma tenue pour ce grand jour ne dévoile rien de cette partie de mon corps, au cas où les remèdes de Grand-Mère ne soient pas d’une rapidité redoutable pour faire disparaître les traces des flammes. « J’attends maintenant que tu fasses au moins aussi bien pourrr ton discourrrs de témoin. » ricanai-je en tuant la provocation qui ourlait mes lèvres d’une gorgée d’eau de vie. Finn était certes doué pour s’exprimer mais, paradoxalement, il était tout à fait insipide dès lors que cela concernait les sentiments. Heureusement que je n’avais pas besoin d’un mariage pour connaître les tréfonds des pensées de mon jumeau.

Cette brise légère qui soufflait sur nos exploits récents — et l’évocation d’autres, plus anciens — changea brusquement en un vent plus lourd, annonciateur d’orage. L’ironie de Finnbjörn laissa la place à un sérieux presque déplacé alors qu’il faisait la lumière sur une trahison qu’il élaborait depuis plusieurs mois. Même l’alcool ne put atténuer l’amertume qui emplit ma bouche. Et face à moi, la nonchalance d’un être dépourvu de la moindre émotion. Comment pouvait-il m’annoncer une telle chose sans ciller, sans faire preuve de la moindre agitation ? Parce qu’il avait eu toutes ces semaines pour disséquer ce dont je n’avais conscience que depuis quelques secondes, aurait pu me souffler une petite voix si elle n’avait pas été noyée par le mécontentement qui enflait. Un rire incrédule et blessé m’échappa. « Tu me félicites ? Non, toutes les félicitations sont pourrr toi et tes penchants à tout garrrder secrrret, tout le temps. » Je lui en voulais. Je lui en voulais terriblement… Pas totalement, cependant, car cela aurait signifié se résigner et ce n’était pas dans ma nature. Je me levai pour me resservir, pressentant qu’il me faudrait plus d’un verre pour soutenir la tournure terrible que prenait cette conversation. Soit. Il m’avait menti, il m’avait trompée, il avait fait en sorte de me garder aveugle à ses problèmes de santé. Je m’assurerai de le lui faire regretter, plus tard. Avant cela, il fallait le garder en pleine forme, ce n’était pas aussi amusant de s’en prendre à un malade. C’était une façon de présenter mon état d’esprit, une autre, plus proche de la réalité, aurait été de souligner la vive inquiétude qui s’était emparée des battements de mon cœur. Un cœur aussi souffrant que le sien mais qui tenait encore. D’où venait cette différence ? Pourquoi son cas s’aggravait-il tandis que le mien était stable depuis des années ?

Sous mes doigts, le cristal de la bouteille sembla devenir une glace dont le contact m’ébouillanta. Pourtant, je resserrai mon emprise, plus fort encore. Je comprenais parfaitement. Je savais que je détestais déjà ce qui allait suivre, je le connaissais trop bien pour m’aveugler d’illusions à ce point, j’avais conscience de ce qu’il allait me dire avant qu’il n’assassine toute trace d’espoir. Je fermai les yeux, une seconde ou deux, ravalant la colère, effaçant toute ébauche d’un entêtement stupide. Il y avait se résigner et il y avait rester sourde à une vérité exposée de façon aussi limpide. Un ricanement blessé s’ajouta au précédent puis le silence, seulement rompu par le bruit de l’alcool qui coule dans mon verre. Quelque part, savoir que Grand-Père n’était pas au courant depuis très longtemps me réconfortait. Une bien piètre consolation face à l’étendue de ce que m’annonçait mon jumeau. « Une hospitalisation longue durrrée ? » Ces mots avaient un goût plus amer que tous les autres. Longue durée. Qu’est-ce que ça signifiait, exactement ? Pourquoi semblaient-ils cacher une vérité plus amère encore, celle d’une durée infinie ? « Et Grrrand-Pèrrre y crrroit vrrraiment ? » demandai-je avec une ironie qui tentait vaillamment de survivre. Finnbjörn, se plier à un tel traitement ? S’enfermer entre les murs blancs d’une clinique de renom et contempler le monde poursuivre son chemin vers notre grandeur sans pouvoir participer ? Je le connaissais trop bien pour oser croire qu’il accepterait une telle chose. Je ne l’accepterai pas non plus, tant à sa place qu’à la mienne. Les nœuds dans ma poitrine se multiplient et se resserrent, descendent jusque dans mon estomac, remontent jusque dans ma gorge. Je retournai m’asseoir, prête à lui faire de nouveau face, à plonger dans ces prunelles, jumelles des miennes, et à y lire peut-être ce que je refusais encore de nommer. « Qu’est-ce que cela signifie ? » Pas de remède, des perspectives déplaisantes pour maintenir une santé bancale… « Qu’est-ce que ça signifie, Finn ? » répétai-je, le cœur au bord des lèvres. J’espérais encore une annonce grandiloquente dont il avait le secret, une porte dérobée inconcevable, un usage d’une magie trop ancienne pour que quiconque puisse s’en rappeler, quelque chose, n’importe quoi. Il ne pouvait pas simplement me laisser là, rester là, entre l’absence de solution et une qui ne lui conviendrait jamais. Et moi, je ne pouvais pas encore formuler une autre réalité. Il avait une solution. Il en avait toujours une. Fallait-il me rappeler que je les exécrais trop souvent ?

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Message(#) Sujet: Re: Blood brothers - Partie II (TW : suicide) • Erin & Finn Blood brothers - Partie II (TW : suicide) • Erin & Finn EmptyMer 29 Juin - 14:28


Blood brothers
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Pour le moment, je ne sens rien de particulier. Aussi, je continue d’agir normalement, comme si, une fois que nous étions revenus du ministère, nous pouvions simplement retourner à nos petites vies sans avoir à craindre quelque répercussion. Ma sœur ne se doute de rien, et cela me convient, à vrai dire. Je fais le choix de profiter à ses côtés de ce moment de calme. De faire comme si la réalité ne me rattraperait pas. Je range mes sombres pensées au fond de mon cerveau, et me lève même pour aller inspecter distraitement la reliure de certains ouvrages conservés dans la bibliothèque de Grand-Père. Il y en a certains, notamment sur l’histoire des sorciers, qu’il nous lisait quand nous étions plus jeunes, Erin et moi. « Quand j’y pense, c’est parrrticulièrrrement cocasse que deux ans aprrrès, ils n’aient toujourrrs pas fait le lien, pourrr cette nappe. » me rappelé-je avec amusement. Il m’en aura fallu, du temps pour parvenir à en rire… Je ne faisais pas le fier, à l’époque, lorsque je craignais encore qu’elle ne nous attire des ennuis, alors que nous venions tout juste de tenter de purifier le château. Après tout, nous profitons d’un moment à l’écart, lors de la soirée de fin d’année, pour prendre un verre dans l’intimité du bureau de Grand-Père : c’est le bon moment pour se remémorer quelques bons vieux souvenirs ou des anecdotes insolites sur notre scolarité entre ces murs, malgré la nostalgie qui m’envahit soudainement. Ma gorge se serre lorsqu’elle évoque ses noces futures, en songeant que j’y serais présent. Je ne suis pas très grand poète, ni friand des discours et autres mondanités, mais pour elle je me serai plié volontiers à l’exercice. Peut-être mes mots n’auraient-ils su exprimer que maladroitement tout ce que j’aurais à dire à son sujet, peut-être n’auraient-ils su comment exprimer mon émotion de la voir tracer sa propre voie. Je ne sais pas. J’imagine que ce que j’ai commencé à rédiger ne comblera pas mon absence… J’aurais tout du moins essayé. « Tu sais que je ne suis pas des plus habiles pourrr ces choses-là. » réponds-je, sobrement. Je ne sais comment aborder le sujet, quand elle pense encore que je serai là pour l’accompagner, tout au long du chemin, jusqu’à la confier au bras de Junior. « Hannibal serrra cerrrtainement plus inspirrré. » suggéré-je, sachant pourtant pertinemment que cette option ne la satisfera pas. Ma sœur ne se contente pas d’un peu, elle est inflexible et ne fait pas de compromis. C’est sa nature propre, et d’ordinaire, je m’y fais sans mal. Mais cette fois, je ne pourrais malheureusement rien y changer, et elle devra prendre ce chemin-là seule.

Je savais que nous y viendrions. J’ai tout fait pour entretenir les non-dits, à faire semblant, jusqu’à ce soir. Et quelque part, au fond de moi, je savais bien qu’un jour je devrais me résoudre à tout lui avouer. Seulement… J’ai repoussé l’échéance, espérant qu’un jour ça ne serait plus nécessaire. Et pourtant, nous voilà, face à face, nous toisons en chiens de faïence. Il y a une drôle de tension dans l’air, même les portraits se taisent… Elle ne comprend pas, j’imagine qu’elle doit se sentir flouée. Peut-être se dit-elle que je ne suis qu’un ingrat égoïste. Sans doute a-t-elle raison. « Oh. Donc tu penses que j’aurrrais du en parrrler. » J’entends le reproche qu’elle m’adresse. Pour autant, je sais que je n’aurais jamais fait autrement… J’ai cru depuis le début qu’il existait une solution, que je la trouverais, que je pourrais puiser dans la magie les ressources nécessaires pour me défaire du mal qui me ronge. Force a été de constater que ça n’a pas été suffisant. Et le mieux que j’ai pu faire a probablement été de me taire… Ce n’est pas comme si ça avait été facile de contenir mes états d’âme, mais quelque part, je pense que cela a rendu les choses… moins compliquées. « Tu ne pouvais rrrien y fairrre. » me contenté-je simplement d’ajouter. Et je le pense réellement : ma confiance en elle ne connaît que peu de limites. Elle est forte, talentueuse, déterminée… Je sais qu’elle se serait jetée à cœur perdu dans cette quête perdue d’avance, qu’elle se serait acharnée à lutter contre l’inévitable, mais tout ceci la dépasse, de bien loin. Ni elle, ni quiconque. Même si Grand-Père croit pouvoir tout contrôler et lutter contre l’ordre naturel des choses, même si Alexander m’a suggéré de séparer mon corps de mon esprit, aucune de ces solutions ne me convient. Alors… c’est le néant. A vrai dire, j’aurais même préféré que le secret demeure intact, jusqu’au bout, mais ce sont des choses qui ne m’appartiennent plus, désormais. « J’imagine, puisque la prrrocédurrre est en courrrs. Il a visité deux cliniques prrrivées, rrrencontrrré les médicomages les plus rrréputés… » évoqué-je, en jetant un œil sur le bureau ; je reconnais, entre les différents dossiers classés par notre aïeul, quelques cartes de visite qui m’évoquent des lieux familiers. Evidemment, j’ai sondé leur esprit, à tous. Et aucun n’a su me redonner foi. « … oh, et j’ai rrremarrrqué que mon nom ne figurrrait plus surrr la liste d’invitation des événements de rrrentrrrée. J’ai trrrouvé la coïncidence plutôt amusante. » Mes efforts de ces dernières années m’avaient permis de gravir les échelons, d’avoir ma place dans les congrès annuels, dans les réunions au sommet ou lors d’événements importants, où je siégeais juste aux côtés de Grand-Père. Pourtant, il n’aura fallu que quelques semaines. Quelques semaines pour qu’à cause de mon état, je commence progressivement à disparaître de la société. J’imagine que parce que je suis désormais étiqueté infirme, je ne suis plus le bienvenu dans la vie politique de notre monde, ni en première ligne dans les batailles décisives. J’ai été relégué au dernier plan, et désormais, je la vois : la pitié dans leurs regards, la peine pour le sort qui est le mien. Grand-Père, Bluebell… Je ne veux pas de leur compassion. Et Erin… ? Quand bien même nous sommes de la même chair, du même sang, quand bien même nos destins sont férocement entremêlés… Comment pourrait-elle comprendre ? Evidemment, je ne lui en veux pas. Je crois que moi-même, j’aurais nettement manqué de discernement sur mon état si les six derniers mois ne m’avaient pas confronté à cette réalité-là.

Et sa voix vacille lorsqu’elle me questionne. Mon regard se fait fuyant, mais je m’efforce de le relever dans sa direction, de l’affronter. Je me surprends à déplorer qu’elle ne pratique pas la légilimancie : il aurait tellement, tellement plus simple de lui transmettre par la pensée ce que je ne parviens pas, aujourd’hui, à formuler comme je le voudrais. Je souhaiterais pouvoir lui communiquer tous les sentiments qui m’habitent en ce moment même, lui permettre de se rendre compte de mon état d’esprit. Et, quelque part, j’aurais voulu lui laisser entrevoir ma peur. Elle est bien là, bien réelle, tapie au fond de moi, comme un animal qui attend son heure pendant que je surveille les aiguilles de l’horloge. « Tu le sais, non… ? » lâché-je, d’un ton fébrile. Du moins, si elle ne s’en doute pas, je pense qu’elle l’imaginera sans mal. Elle me connait. Mais quand bien même nous sommes reliés par cette relation énigmatique nouée entre jumeaux, il n’est peut-être pas si aisé de se rendre à l’évidence. Je voudrais ne pas avoir à le dire. Je voudrais que la situation se fige dans le temps, et que nous restions élèves pour l’éternité, à nous affronter dans la salle de duels avec des serpents de feu, à comploter contre nos ennemis naturels, à rappeler aux autres combien nous leur sommes infiniment supérieurs. Je voudrais que nous continuions de nous retrouver dans cette petite pièce des cachots pour lister qui nous jugeons digne de venir à notre réception du solstice d’hiver, ou bien dans le bureau de Grand-Père lorsqu’il le déserte pour y prendre nos repas. Je voudrais que nous disputions encore à cause de son utilisation répétée et non règlementaire de Knut, que nous nous écharpions comme nous savons si bien le faire, avant de décider de trancher par un affrontement dans les règles. Je voudrais continuer de lever les yeux au ciel lorsqu’elle décide de tous nous mettre en danger, sur un coup de sang, parce que c’est dans sa nature d’être sanguine et imprudente. Je voudrais que nous refaisions le monde, encore et encore, en nous prétendant justiciers, défendant notre vision de la société. Je voudrais que nous nous allions encore contre un troll des montagnes, un commerçant misérable, ou quiconque qui pourrait tenter de vouloir s’interposer face à nous. Je voudrais continuer à lui confier mes interrogations nocturnes par lettres interposées depuis mon lit, tard le soir… Et pourtant, je sais que tout cela aura une fin. « Je fais un autrrre choix. Je ne veux pas d’une demi-vie, ou rrrevoirrr à la baisse les objectifs que nous nous étions fixés. » finis-je par avouer, à demi-mots. J’ai eu le temps de m’y préparer, de me préserver psychologiquement de tout débordement sentimental, en hissant une barrière bien haute, jusqu’à rendre mon esprit totalement hermétique. Alors… pourquoi suis-je, en la regarder, pris d’une incommensurable vague de tristesse ? Pourquoi est-ce que ça ne veut pas s’arrêter ?


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Message(#) Sujet: Re: Blood brothers - Partie II (TW : suicide) • Erin & Finn Blood brothers - Partie II (TW : suicide) • Erin & Finn EmptyJeu 30 Juin - 15:30



( blood brothers | FINNBJÖRN ♚ ERIN )
L’évocation légère de souvenirs communs me rendait sentimentale. Un brin de nostalgie habillait peut-être même mes prunelles qui suivirent les pas de mon frère jusqu’à la bibliothèque de notre aïeul. Plus que le chaos abandonné sur notre passage — dont je m’étais délectée avec avidité et qui avait empli mon corps d’une joie sauvage — c’était ce moment en tête-à-tête qui conférait à notre soirée un tour plus savoureux encore. Les moments de ce genre s’étaient faits rares, depuis la rentrée. Je lui avais d’abord longtemps tenu rigueur de son absence à notre anniversaire, puis l’annonce de notre victoire, avec Junior, avait emporté de nombreuses heures dans le choix de détails minimes pour une cérémonie grandiose, enfin les examens avaient achevé de combler le peu de temps libre que nous avions. Ce n’était rien de dramatique — nos chemins étaient liés jusqu’à la mort, quand bien même nous commençions à emprunter des sentiers différents — mais ces heures passées à ses côtés étaient tout de même bien agréables. L’entendre plaisanter sur mes excès passés avait de quoi me tirer un rictus moqueur. C’est qu’il ne tenait pas exactement le même discours lorsque cette pathétique soirée s’était terminée dans les flammes causées par ma maladresse. « Comme s’ils en étaient capables. Ils sont loin d’avoirrr tes capacités de déduction. » Je me souvenais encore de sa contrariété — qui, au demeurant, ne l’avait pas empêché de s’emparer de la situation d’une main de maître, accusant sans sourciller Bradford sans certitude que j’étais la réelle responsable. Les années étaient passées et le sentiment d’être intouchable qui ne m’avait jamais quittée n’avait fait que se renforcer. Ce passé flamboyant évoqué avec amusement et nostalgie éclairait fièrement le futur qui se dessinait, tout proche. Mon mariage, tout d’abord, un été au cours duquel nous vaquerions chacun à nos occupations, puis les concours pour lesquels nous nous étions si longtemps entraînés, l’un avec l’autre mais aussi l’un contre l’autre. Si cette soirée était mon enterrement de vie de jeune fille — rite que je n’avais pas prévu d’effectuer, ne considérant pas mes noces comme la fin de quoi que ce soit, au contraire — il lui faudrait faire au moins aussi bien en sa qualité de témoin, même si tout incendie ou chaos quelconque était à proscrire pour cette journée, sous peine de représailles. Je le savais peu enthousiaste et globalement incompréhensif face à ma relation avec mon meilleur ami, mais je ne m’attendais pas à ce qu’il rejette cet engagement qui aurait dû être le sien de faire figure de témoin à mes côtés. Hannibal, prendre sa place ? Un éclat de rire fugace marqua tout mon dédain pour cette idée. « Habile ou non, tu es le témoin que j’ai choisi. Je n’ai aucune envie d’entendrrre Hannibal comparrrer son marrriage au mien. Même s’il a toujourrrs été un excellent orrrateur, je doute de son discerrrnement depuis l’été derrrnier. » Depuis ce jour où nos liens s’étaient distendus, n’existant plus que parce que nous avions le même nom de famille. Mon aîné m’avait déçue et ce n’était pas là une blessure que l’on cautérisait aussi aisément. Malheureusement pour mon jumeau, il n’avait pas la possibilité d’échapper à son devoir.

Puis quelques mots suffirent à tout faire basculer, quelques paroles qui attirèrent les prémices d’une tempête orageuse sur nos traits subitement figés. Ce cœur malade que j’oubliais si facilement se serra, me rappelant son existence dans un élan douloureux. Je ne voulais pas comprendre les sous-entendus de mon frère, je ne voulais pas de cette réalité qu’il était en train de m’annoncer, je ne voulais pas saisir toute l’ampleur de l’océan qu’il distillait, goutte après goutte, me concentrant sur une partie de ce tout dévastateur. La rancune explosa la première, crispant mes muscles sous le coup de sa trahison. Des mois entiers qu’il savait que son état avait empiré et qu’il me le cachait. J’étais habituée à ses secrets mais je les détestais toujours autant. Celui-ci avait un goût particulièrement acide, comme un poison qui ne me serait pas fatal mais qui emporterait avec lui autant que possible. « Oui. » sifflai-je entre mes dents serrées. Sa nonchalance exacerbait mon ressentiment, soufflant sur les braises d’une colère qui peinait pourtant à m’enflammer. Évidemment qu’il aurait dû me le dire plutôt que de se couvrir derrière une rengaine minable. « Et tu le sais parrrce que… ? Tu vois l’avenirrr en plus de lirrre dans les pensées, maintenant ? » L’amertume qui coulait avec mes mots semblait sans fin. En face de moi, il était toujours aussi nonchalant, impassible, insensible… J’avais besoin de bouger. J’aurais aimé pouvoir passer ces émotions tumultueuses sur quelque objet présent dans ce bureau mais ils appartenaient à Grand-Père aussi m’abstins-je de le faire. Au lieu de quoi je m’emparai de la bouteille d’eau de vie, tournant brièvement le dos à Finn, accusant les coups qu’il me portait avec indifférence. Grand-Père avait donc entamé des démarches pour hospitaliser mon frère. C’était insensé. Je ne pouvais l’imaginer étendu sur un lit blanc, à recevoir des traitements toute la journée, à contempler depuis sa chambre un monde qui bougeait sans lui, interdit d’y prendre part désormais. J’étais convaincue qu’il ne pouvait se le figurer, lui non plus. Qu’importe que la clinique soit des plus réputées ou que les médicomages soient parmi les plus compétentes. Il y avait quelque chose de définitif dans le discours de mon jumeau et le lien qui nous avait toujours uni vibrait d’une révolte vaine. Il n'accepterait jamais d’être traité comme un infirme. Je n’avais aucune idée de ce que cela pouvait pleinement impliquer mais l’implicite faisait son travail, s’insinuant lentement, dévastant tout sur son passage. J’apprenais seulement l’état de Finn et je découvrais déjà que son existence commençait à être invisibilisée… Comme s’il était déjà mort. Infirme ou décédé, au fond, quelle différence aux yeux du monde ? Aux miens, en tout cas, il y en avait une, celle de la possibilité de se battre, de trouver un remède, de remuer ciel et terre en quête de ce qui le ramènerait auprès de nous, en pleine possession de ses moyens. Espoir vain qu’il balaya en une seconde. Retourner m’asseoir dans ce fauteuil ressemblait à une capitulation. Ce n’était pas moi, je refusais d’abandonner sans même me battre. Sauf que mon propre frère m’ôtait toutes mes armes, les unes après les autres.

C’est peut-être là, entre la certitude qu’il ne se laisserait jamais enfermer entre des murs blancs aseptisés et sa fermeté à m’ôter toute combativité que la flamme vacilla, au même titre que ma voix. L’étau se resserrait, repoussant les options les unes après les autres. Je fermai les yeux un instant, chassant une humidité dans l’air, les épaules soudain écrasées par ses quatre petits mots. Je le savais, non ? Sans aucun doute. Néanmoins, il existait un abîme entre savoir et accepter. J’étais incapable de me rendre à l’évidence. Incapable de rouvrir les yeux et de croiser le regard de Finnbjörn. Parce que je ne pourrais plus nier la seule réalité qu’il m’offrait, m’empêchant de regarder ailleurs, à la recherche de pistes à explorer. Il avait coupé tous les autres chemins, m’offrait maintenant la pleine vision de celui qu’il avait décidé de suivre. Le temps sembla se figer. J’étais lâche de me perdre dans cette obscurité, lâche de ne pas affronter son choix, lâche de repousser l’instant où je n’en aurais d’autre que d’en assumer toutes les ramifications. Mais je voulais le repousser encore, une seconde, garder pour moi un peu de cette inconscience toute-puissante qui nous habitait encore lorsque la cheminée du bureau nous avait recrachés. Du moins, celle qui m’habitait, car je doutais maintenant que ça ait été son cas à lui. C’est sa voix qui me rappela à lui, me forçant à ancrer mes prunelles dans les siennes, à repousser les doux souvenirs de nos plus beaux exploits qui m’enveloppaient d’une étreinte à la fois réconfortante et cruelle. Nous étions destinés à de grandes choses depuis toujours. Nous étions un tout formé de différentes parties. Plonger dans son regard me permis de saisir à quel point je m’étais trompée. J’étais trop habituée à son indifférence supérieure, c’était sûrement la raison pour laquelle je m’étais persuadée que l’absence d’émotion reflétait les mêmes habitudes. Mais les reflets opalins reflétaient tellement plus en cet instant qu’il me semblait indigne de l’avoir manqué jusqu’à présent. Ce qu’il affectait, ce qu’il ressentait… Jamais cela n’avait été si opposé qu’en cet instant. Une partie de moi voulait encore lui arracher ce qu’il ne parvenait pas à dire à voix haute, déchirer toute incertitude et ne laisser aucune place au doute. Une autre partie ne pouvait se résoudre à une telle cruauté. Elle l’emporta sans le moindre mal. Mille questions fleurirent dans mon esprit mais brûlèrent aussitôt, n’en laissant que quelques-unes. Quand, comment, où… Puis elles disparurent toutes, ne laissant que des cendres. Nous étions là, tous les deux. Poudlard se terminait demain, le train nous emmènerait une dernière fois jusqu’à Londres. Les nouvelles du Ministère seraient sur toutes les lèvres. Et ce futur me paraissait impossible, incompréhensible. « Ce soirrr ? » fut ma seule question, la dernière, peut-être, lancée d’une voix que je ne reconnaissais pas. Avait-elle déjà menacé de se briser à ce point ? Une fois, oui. Mais je doutais qu’une victoire similaire m’attendait au loin. C’était résigné, trop pour me ressembler pleinement, mais mon cœur battant la chamade me hurlait que, si le temps était compté, si cette vie qu’il ne voulait amputer de moitié se terminait plus tôt que je ne l’avais jamais envisagé, nous n’avions plus vraiment le temps pour… pour rien, en réalité.

( Pando )
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Agatha Kline

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Message(#) Sujet: Re: Blood brothers - Partie II (TW : suicide) • Erin & Finn Blood brothers - Partie II (TW : suicide) • Erin & Finn EmptyVen 1 Juil - 18:50


Blood brothers
Erin & Finnbjörn

J’ignore si c’est moi, ou si le temps se met à s’écouler anormalement lentement. Oh, je ne sais pas si c’est de la déduction… A ce moment-là, je n’avais en tête que l’idée de protéger envers et contre tout notre famille ; aurait-il fallu accuser un pigeon pour détourner les soupçons de mon frère et de mes soeurs que je l’aurais fait bien volontiers. « C’est simplement la forrrce de l’habitude. Quiconque a vécu quelques années avec toi peut savoirrr d’où prrrovient l’odeurrr de la fumée. » la taquiné-je, laissant mes doigts se promener le long des étagères. Quelques reliques sont exposées ça et là, mais je trouve une photo encadrée entre quelques ouvrages ; nous y sommes, tous les six, prenant la pose dans le vestibule de notre appartement londonien dans une attitude très cérémonieuse. Nous avons l’air relativement jeunes dessus, j’imagine qu’Erin et moi devions avoir douze ou treize ans… Je la contemple un moment et me résous à la reposer. Il ne s’est écoulé qu’une poignée d’années depuis que nous rêvions encore d’idéaux pour nous, notre avenir, notre société. Ma soeur ne semble pas si loin d’atteindre les siens… Je me réjouis pour elle, sincèrement. Je ne le nie pas, c’est évidemment incommensurablement difficile de faire le deuil de mes projets, et une part de moi trouve cela profondément injuste. Je parviens cependant à me faire violence, et à accepter que si au moins l’un de nous y parvient, je n’aurais au moins pas tout perdu. Alors, oui, je souhaite qu’elle se réjouisse, elle aussi. Qu’elle danse jusqu’au bout de la nuit le soir de ses noces, qu’elle laisse se consumer la flamme vivace en elle, qu’elle ôte la vie à nos ennemis lorsqu’elle deviendra tireuse d’élite. Ce sera un maigre réconfort de vivre toutes ces choses-là par procuration, mais c’est malgré mieux que rien.

Le plus dur, maintenant, reste encore de le lui dire… J’ai du mal à soutenir son regard lorsqu’elle évoque ma présence le jour de son mariage. Ce n’est pas pour échapper à mes obligations que je propose qu’Hannibal me remplace, mais bien parce que c’est une promesse que je ne pourrais tenir. « Oh, tu sais, avec un peu d’entrrraînement, c’est trrrès facile de fairrre comme si sa femme n’existait pas. » réponds-je simplement, avec un petit sourire en coin. Si j’avais mis bien longtemps à digérer la trahison de Phoenix, que l’an passé j’étais absolument furieux contre elle et ses petites machinations, dont Hannibal avait pâti, force est de constater que l’on peut se remettre de tout : aujourd’hui, elle ne m’inspire que mépris et indifférence. Nous ne la croisons qu’à nos réunions de famille, et lui faisons parfaitement comprendre qu’elle n’est pas des nôtres, afin qu’elle soit bien consciente de son statut de pièce rapportée. Malgré tout cela, mon frère demeure mon frère, envers et contre tout : quand bien même ses choix sont douteux, il fait à jamais partie du noyau dur de la famille. Et puisque cette entité est sacrée à mes yeux… Malgré tout, je suis malheureux de ne pouvoir honorer cet engagement que ma soeur me propose de prendre. C’est mon rôle, d’être avec elle, de l’accompagner, jusqu’au bout… Mais cette fois-ci, je ne pourrais pas. Je me dis que, peut-être, il aurait été pertinent d’attendre un peu ; mais ce n’est pas comme s’il existait un bon moment pour mettre fin à tout cela. « J’aurrrais voulu êtrrre là. Rrréellement. » Pour elle. Quel que soit celui qu’elle aurrrait choisi d’épouser - pourvu qu’il soit porteur de sang noble - cela m’aurait été égal, fut-ce Junior, Maxton ou n’importe quel autre fou prêt à placer la vie de ma soeur avant la sienne. Qu’il veille à ses besoins, ou à assouvir ses pulsions égoïstes, jusqu’à en mourir de faim, de soif ou de fatigue. Nul ne peut prétendre l’égaler, alors… que celui qui sera à son bras lui soit entièrement dévoué, affirme haut et fort devant l’autel que "oui, il le veut", qu’il se promette à mille-et-un sacrifices pour son bonheur à elle, et cela me suffira.

La vérité a le même goût aigre que celui de mon jus d’airelles. J’observe les tressaillements dans la mâchoire de ma soeur, qui semble nourrir à mon encontre un bien fort ressentiment. C’est une autre douleur que celle qui lui a parcouru la hanche, qui semble s’emparer d’elle désormais… Je ne lui en tiens pas rigueur, et ne cherche pas même à lui faire croire qu’elle aurait tort de m’en vouloir : je suis capable d’accepter de lui dire au revoir sans qu’elle ne m’ait pardonné. Elle m’accuse de penser à sa place, peut-être d’abandonner trop vite, de baisser les bras trop tôt… J’imagine que je ne saurais jamais si c’était le cas. Je suis simplement las, de devoir chercher des solutions pour simplement survivre, et assurer mes fonctions biologiques au détriment de nos combats pour nos idéaux. Dès Septembre, j’aurais du être en première ligne pour faire valoir nos droits, comme nous l’avons fait ce soir au ministère. J’aurais du être là, à une heure où ma plus jeune soeur doute des liens qui la rattachent à notre famille, pour consolider l’entité que nous formons, tous ensemble. Ce n’est pas juste. « Nous sommes de taille à affrrronter bien des ennemis, Errrin. » murmuré-je, le regard perdu vers les portraits des anciens directeurs, que Grand-Père a décrochés et entreposés dans un coin de la pièce. Je pense à la suite, je sais que l’on me retirera probablement ma baguette, et que l’on limitera mon utilisation de la magie. Que l’on me permettra certaines choses, que l’on m’en interdira d’autres, "pour mon bien", parce que seule compte ma survie. Et elle a raison : je ne veux pas de tout cela. « Mais pas contrrre l’orrrdrrre naturrrel des choses. » Se souvient-elle quand je l’ai interrogée, il y a quelques temps, sur ce fameux plafond de verre ? Le fait qu’elle ne croie pas à son existence prouve bien qu’elle est loin d’avoir conscience du danger qui nous menace, elle et moi. J’ai eu tort de me croire intouchable. Même si notre sang est le plus pur, que notre famille est la plus légitime pour hériter des hautes responsabilités, que nous méritons naturellement ce qui nous revient de droit… Je n’aurais pas du mésestimer ma condition. Et même lorsque ce sera terminé pour moi, ce sera une menace qui planera toujours sur elle, comme une épée de Damoclès contre laquelle elle ne pourra se battre. Enfin, peut-être disposera-t-elle de davantage de temps, peut-être sera-t-elle à même de réussir là où j’ai échoué… Je souhaite le croire.

Je finis par le lire, dans ses yeux, dans son esprit. Je n’ai pas fait exprès de m’aventurer à l’intérieur, je ne cherchais pas particulièrement à faire usage de la légilimancie sur elle ; mais elle a compris. Je voudrais être en mesure de la détromper, de lui affirmer que je serai bien là, à ses côtés. Que je lui rendrai autant visite que possible, dès lors qu’elle aura quitté le domicile familial. Qu’elle aura à lever les yeux au ciel encore longtemps dès que je me plaindrais de son comportement en société. Que nous nous disputerons encore bien longtemps, pour finir par nous réconcilier, jusqu’à la prochaine tempête. Que je prendrais ma revanche sur les défaites qu’elle a eu l’occasion de m’infliger, lors de nos nombreux duels… Mais je ne lui mentirais pas. Elle demande si ce sera ce soir, et je demeure de marbre, l’air grave. Je finis par délaisser la bibliothèque pour revenir m’asseoir, en face d’elle, laissant mon dos épouser la forme du dossier du fauteuil qu’occupe habituellement Grand-Père. « Une heurrre ou deux. Peut-êtrrre un peu plus, le temps que les toxines fassent effet. » réponds-je alors. Je ne mentionne pas que c’est Judith qui me l’a fourni, elle pensait probablement que je me servirais du poison sur un moldu quelconque pour lui faire payer le prix de sa misérable existence. Malgré tout, j’ai pris le temps de faire quelques essais, et de le diluer convenablement. Je ne crains pas particulièrement la douleur, mais c’est déjà suffisamment difficile pour vouloir m’infliger des convulsions… En ce moment-même, le venin d’acromentule, contenu dans cette toute petite fiole que j’ai précautionneusement versée dans mon jus d’airelles, un peu plus tôt dans la soirée, doit être en train de gagner ma circulation sanguine. Un peu plus tard, certaines molécules seront éliminées par mon système digestif, d’autres attaqueront mon système cardiovasculaire jusqu’à arrêter progressivement mon coeur… « Ce ne serrra pas doulourrreux. Ce serrra comme si je m’endorrrmais. » ajouté-je, comme pour tenter de la rassurer. Je m’étais fait à l’idée que ce n’était pas grave. Que je n’étais pas un maillot essentiel de la chaîne, pour aller au bout de nos combats, de nos idées.

J’esquisse un sourire, avec une légère amertume. J’aimerais rendre tout cela infiniment plus simple… Peut-être que des adieux protocolaires auraient rendu cela moins éprouvant. Je ressens un peu de fatigue, mais j’ignore si ce sont déjà les effets de la boisson qui se manifestent, ou si c’est simplement la retombée des émotions que nous avons eues ce soir. « Tu n’es pas obligée de rrrester, ni de t’infliger ce spectacle. » l’assuré-je, sur le ton d’un murmure. Pour le moment je suis encore réactif et bien conscient, mais j’imagine que cela ne durera pas ; peut-être même que je ne verrais même pas arriver ce moment venir. J’ai pris toutes mes dispositions, éparpillé quelques traces chez ceux qui me sont chers, laissé quelques instructions à Grand-Père concernant mes souhaits, une fois que ce sera terminé. Mais rien, strictement rien, ne l’oblige à supporter la vision de mon corps mourant. Je comprendrais. « Je voulais juste… que nous jouions ensemble, une toute derrnièrrre fois. » ajouté-je, songeant au sacré désordre que nous avions laissé derrière nous, au ministère. Je crois qu’en dépit de tout ce que je veux bien me dire, qu’au-delà de mes combats pour mes idéaux, ce dernier détour par le ministère n’était qu’un simple prétexte pour que nous nous retrouvions, comme au bon vieux temps. A tirer des sortilèges offensifs sans ciller, à soumettre nos corps à l’épreuve de l’adrénaline, à s’élancer à corps perdu dans des entreprises folles : les duels, les règlements de comptes, les revanches à prendre… En réalité, peu importe le destin que connaitra notre société, tout ceci n’aura jamais été vain, ne serait-ce que pour l’ivresse d’euphorie dont nous nous serons furieusement abreuvés. Tout cela me manquera, c’est chose certaine.

@Erin B. Sørensen
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Message(#) Sujet: Re: Blood brothers - Partie II (TW : suicide) • Erin & Finn Blood brothers - Partie II (TW : suicide) • Erin & Finn EmptyDim 3 Juil - 22:50



( blood brothers | FINNBJÖRN ♚ ERIN )
Finnbjörn me tournait le dos mais je pris tout de même le temps de lever les yeux au ciel avant qu’un fin rictus ne prenne possession de mes lèvres. Si j’étais impétueuse, mon frère était l’incarnation de l’exagération. Je n’étais pas responsable de toutes les odeurs de fumée… mais d’un certain nombre, assurément. Par la force des choses et parce que je prenais du plaisir à bâtir un avenir grandiose, le feu était devenu mon élément de prédilection. Il permettait de terrasser la vermine et il était particulièrement aisé de reconstruire une œuvre plus pure une fois les dernières cendres balayées par les vents. La nôtre ne faisait que débuter. Poudlard avait été un merveilleux prologue — une fois que l’on ne tenait plus compte de cette plèbe insupportable qu’il nous avait fallu côtoyer — à un avenir qui s’annonçait plus radieux encore. L’imminence de mon mariage avec Junior en était la première marche. Ce qui n’était tout d’abord qu’une cérémonie de circonstances, pour apaiser les orgueils malmenés par notre victoire, s’était transformée en une journée que j’attendais avec une certaine impatience. La masse des invités était une chose, nos proches en était une autre. Quelques présences sur lesquelles je comptais, quand bien même une seule me suffirait. Puisqu’il nous fallait nous plier à ces mondanités — ce que nous faisions avec un certain entrain depuis quelques semaines — je ne voulais rien qui ne soit pas parfait. Or, Hannibal ne l’était plus depuis qu’il avait ployé le genou face à sa harpie de femme. « J’ai beau ferrrmer les yeux, l’odeurrr nauséabonde perrrsiste. » Ma langue claqua, soulignant tout le dédain que m’inspirait notre ancienne meilleure amie. Ce n’était pas un point sur lequel j’étais prête à faire le moindre compromis. Mon jumeau allait être mon témoin et j’espérais un discours à la hauteur de sa verve habituelle. Qu’importe si l’assemblée n’était pas en mesure de saisir toutes les subtilités de ses propos, il ne le prononcerait pas pour eux mais pour moi. Cette journée était destinée à être merveilleuse. Je refusais qu’il en soit autrement.

Le sourire né de ces douces perspectives se fana subitement, fauché en plein vol par la terrible vérité qui se dessinait derrière les propos de mon frère. Subitement, critiquer la femme de notre aîné n’avait plus aucune saveur, même la plus amère, se remémorer les feux violents qui avaient éclairé le prologue de notre vie non plus. Une seconde et tout fut balayé. Mes yeux clairs rivés sur son dos tentaient de déchiffrer les expressions qu’ils ne pouvaient déceler, fouillant les plis de sa chemise à la recherche d’une voie différente de celle sur laquelle ses propos nous entraînaient indéniablement. Je ne voulais pas de cette vérité qu’il distillait, goutte après goutte, comme si le faire de cette manière allait m’épargner. Ce ne serait pas le cas, ça ne pouvait pas l’être. Pourquoi aurait-il voulu être là puisqu’il n’avait d’autre choix que d’être présent ? Mes doigts pâles se crispèrent autour de ma coupe dont le cristal jouait avec les reflets des lumières tamisées. Toute la tension abandonnée derrière nous dès que ma plaie avait été refermée revint, plus violente encore. La colère essaya de s’immiscer, elle aussi, mais elle échoua, se heurtant à bien plus fort qu’elle. Les reproches prirent sa suite, filant dans sa direction pour l’accabler de ces secrets dont il était trop friand. Je lui en voulais terriblement de m’avoir caché son état toutes ces semaines, d’avoir masqué la vérité derrière des prétextes fallacieux. Pour quelle raison ? N’avait-il pas suffisamment confiance en nous ? Au plus fort de notre adversité, nous n’avions jamais cessé d’être un binôme que rien ni personne ne pouvait faire durablement trembler. Je pouvais déposer ma vie entre ses mains, les yeux fermés, sans hésiter… Découvrir qu’il n’en avait pas fait de même était une désillusion amère. « J’aurrrais pu essayer. » Tout comme j’en avais voulu à mon meilleur ami de ne pas me laisser le choix de me battre pour deux, je détestais Finn de me mettre devant le fait accompli, de m’ôter toutes les armes avant même d’avoir pu combattre. Le cœur au bord des lèvres, je tentai de ravaler ma bile, m’aidant d’une gorgée d’eau de vie. Sans grand succès. Notre passé et notre futur qui s’entremêlaient jusqu’alors, l’un puisant sa force dans l’autre, étaient désormais deux toiles bien distinctes. L’une aux détails infinis, l’autre n’étant rien de plus qu’une ombre immense.

Au-dessus de nous, le plafond de verre mentionné par mon frère des jours plus tôt venait d’exploser et les milliers d’éclats étaient bien plus tranchants que cette vitre du Ministère. La gorge nouée, le ventre serré, je voulais me révolter, de toutes mes forces, les poings liés par la certitude que c’était trop tard. Finn avait déjà fait son choix, pesé les pours et les contres, étudié tous les chemins possibles… Il ne me restait plus rien qu’une décision qui n’était pas la mienne. Une sentence qui se faisait plus précise à mesure que les secondes s’écoulaient. Je ne pouvais me figurer mon jumeau dépossédé de son droit légitime de faire rayonner notre nom et notre sang auprès de nos pairs. Je ne pouvais l’envisager reclu dans une clinique qui l’isolerait de ce monde qu’il contribuait à façonner. Lorsque je serais invitée à des soirées quelconque, des dîners interminables, des rencontres décisives, il était impensable que lui soit mis à l’écart. Il ne pouvait être ailleurs, personne n’avait le droit de l’exclure. Qui me ferait lever les yeux au ciel, subirait mon mécontentement, se plaindrait de mon comportement, ne se priverait pas de me faire des remontrances, m’affronterait dans des duels chaque fois plus flamboyants, qui si ce n’était lui ? Il n’y avait pas de réalité possible où mon jumeau ne serait pas tout cela… Sauf s’il n’était plus. La boule dans ma gorge enfla, menaçant d’exploser, insufflant une douleur presque létale à chacune de mes inspirations. La compréhension me fit ciller, une fois, avant que je ne vide mon verre d’un trait. L’acidité se fraya un chemin jusqu’à mon estomac, achevant de retourner tout ce qui n’était pas encore atteint sur son passage. Et la question fila entre mes lèvres que toute couleur avait désertées, de même que tout espoir. La réponse ne nous débarrasserait pas de cette épée de Damoclès qui pendait au-dessus de nos têtes, elle ne reformerait pas le plafond qui venait d’exploser, dévoilant une réalité impitoyable. Il aurait été sot de ma part de seulement l’espérer.

Une heure ou deux. Mes paupières chassèrent quelque émotion de mon regard, m’isolant un instant de cette tempête dévastatrice. Finnbjörn, lui, poursuivait, d’une voix monotone à laquelle je n’en voulais même plus. Abdiquer était contre ma nature mais lutter aurait été un affront à la lucidité de mon frère. il me faisait face, confortablement assis dans le fauteuil jumeau du mien, pourtant parfaitement droit, dans une posture qui ne laissait rien présager de l’inévitable. Personne ne pouvait deviner la maladie qui le rongeait et je savais que c’était justement pour cette raison qu’il avait arrêté sa décision. Pour que personne ne soit jamais témoin de sa déchéance. Je fixai son verre avant de baisser les yeux vers le mien, incapable de fixer mes pensées sur un point précis, laissant cette sourde léthargie m’envelopper à m’en étouffer. « Tu as pensé à tout. » constatai-je d’une voix blanche bien que rendue rauque par cette grosseur qui gagnait ma poitrine, s’emparait de tout mon corps, jouant avec mes nerfs pour leur faire découvrir une émotion nouvelle. Son sourire me déchira de l’intérieur, sa proposition de le laisser seul me brûla plus violemment que ne l’avait fait son sortilège. Comme la goutte de trop, celle qui fait déborder tout ce que l’on essaie, tant bien que mal, de contenir. Je m’échappai d’un bond de ce fauteuil qui menaçait de m’engloutir, versant une quantité plus que généreuse d’alcool dans ce verre parfaitement ciselé. Ma main serrée autour de la coupe hésita une fraction de seconde à la jeter contre le mur mais la porta finalement jusqu’à mes lèvres qui s’entrouvrirent juste assez pour la vider. Ce n’était pas très malin, ce liquide étant réputé pour nourrir les flammes et non pas les apaiser, mais c’était peut-être ce dont j’avais besoin justement, de combustible pour ce feu qui faiblissait face à l’obscurité et qui avait bien de la peine à se montrer aussi vaillant qu’à l’accoutumée. « C’était une trrrès belle soirrrée. Tu as toujourrrs été doué pourrr inventer des jeux d’exception. » soufflai-je finalement, en me retournant pour lui faire face, la voix plus brisée à chaque fois que je m’en servais. Sans ménagement, je tirai mon fauteuil jusqu’au sien, assassinant l’espace qui subsistait entre les deux. Seulement alors, je me rassis, ma main glissant jusqu’à la sienne pour ne plus la lâcher. « Parrrtirrr alorrrs que tu as avalé un poison et manquer l’occasion de te dirrre Tu vois ce que ça fait ? » Un pâle rictus tenta de s’arroger une place sur mes traits affaissés. Il m’avait paralysée de cette manière, lors de notre duel le plus éclatant, et je voulais que ce soit ces souvenirs les plus exaltants qui l’accompagnent pour les deux prochaines heures. Pas de solitude, pas de compassion, pas de pitié. Il ne méritait pas de si piètres sentiments. Juste lui et moi, jusqu’à la fin, comme cela aurait dû être d’ici quelques décennies. « Horrrs de question que tu te passes de moi si facilement. » conclus-je en pressant sa paume, inconsciente des larmes silencieuses qui roulaient sur mes joues, comme si elles craignaient de nous déranger.

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Message(#) Sujet: Re: Blood brothers - Partie II (TW : suicide) • Erin & Finn Blood brothers - Partie II (TW : suicide) • Erin & Finn EmptyLun 11 Juil - 18:51


Blood brothers
Erin & Finnbjörn

Nous avons passé beaucoup de temps dans ce bureau, cette année. Avec ma soeur, nous avons fini par nous y sentir comme au sein de notre appartement, à Londres. Un lieu privilégié, où nous retrouverions des traces de chez nous, inaccessible aux impurs… C’était l’une de nos petites victoires de l’année. Et même si j’aurais préféré que tout termine là où tout a commencé, chez nous en Norvège, cette petite pièce qui a vu défiler des personnages historiques et illustres en son sein fera aisément l’affaire. Et puis, au-delà de toutes ces considérations, je tenais à ce qu’elle soit à mes côtés. Quand bien même elle désapprouve, quand bien même elle espérait encore que nous pourrions trouver autre chose. Je secoue la tête, en signe de négation. « Ce n’est pas le genrrre de solutions que l’on trrrouve en quelques semaines, ou en quelques mois. » lui réponds-je simplement. Je ne veux pas qu’elle s’en veuille. Je ne veux pas qu’elle se dise qu’elle aurait pu y changer quelque chose, avoir une quelconque incidence sur les événements, lutter contre la nature, la science, l’essence même de la magie… Je ne veux pas qu’elle se laisse habiter par le ressentiment. Nous n’avons pas les mêmes tempéraments elle et moi, et je sais qu’elle trouverait d’autres choses auxquelles se raccrocher, si elle était frappée de la même menace que celle qui plane au dessus de moi en ce moment… Et c’est l’une des choses qui me permettent de partir serein. Spectateur, je l’observe se lever précipitamment ; son visage trahit ses émotions, laisse transparaître le trouble qui l’anime, le désespoir qui semble la gagner, mêlé à une rage incontrôlable. Elle se saisit de la bouteille, et se sert une coupe, tandis que moi, je la regarde faire. « Fais attention, Grrrand-Pèrrre garrrde jalousement sa rrréserrrve d’alcools. » l’avertis-je cependant, comme dans une ultime tentative de dégeler un peu l’atmosphère. Evidemment, je me doute bien que demain, ce sera le cadet des soucis de notre aïeul, qui se retrouvera avec un incident diplomatique sur les bras, un décès dans la famille et bien d’autres formalités. J’ai tenté de lui simplifier la tache le plus possible, en lui laissant des instructions très claires sur la prise en charge de mon corps et pour mes affaires matérielles dans un des tiroirs de son bureau, avec une copie pour notre notaire. Quant à Erin… Je me demande ce qu’elle attend de moi, si ce sont des excuses ou autre chose. Ça ne servirait à rien, de toute manière. Rien ne saurait suffire. J’ai bien conscience d’être l’unique responsable de sa détresse, mais rien n’aurait su me faire changer d’avis en connaissant mes seules options, même pas à elle. Je sais ce qui va m’arriver, alors je n’ai pas envie de nous en fassions une tragédie.

Je lui propose de partir. J’imagine que c’est sans doute le mieux… Je n’ai pas dit au-revoir à Grand-Père, ni au reste de notre famille, ni à Bluebell, ni à aucun des quelques amis qui ont accompagné ma route dans cette école notamment parce que je souhaitais leur épargner un moment comme celui-là. Et je n’ai pas envie de lui infliger davantage de souffrance inutile… Mais si j’avais du faire tout cela seul, sans elle, jamais je n’aurais eu le courage de m’affronter. Elle s’est tenue à mes côtés, comme elle le fait depuis le premier jour. Elle s’est battue avec moi, parfois contre moi et même si nos relations sont parfois chaotiques, rien n’a jamais eu autant de sens que le lien qui nous unit encore aujourd’hui, et que le temps et la mort ne suffiront pas à rompre. Alors… lorsqu’elle refuse, je n’insiste pas. Je me refuse de l’avouer, mais oui, je veux qu’elle reste : je crois avoir encore besoin de la force qu’elle seule peut m’insuffler. « Et alorrrs quoi, tu comptes me diverrrtirrr avant mon derrrnier souffle ? » ironisé-je en la regardant se venger du destin sur une bouteille d’eau-de-vie. J’ai beau feindre l’indifférence, chaque muscle de mon corps est tendu, mes mains sont moites, et j’ai quelques sueurs froides, parfois quelques vertiges. Est-ce du à la chaleur pesante régnant dans l’imposant bureau de Grand-Père, ou sont-ce déjà les effets du poison qui commencent à me gagner ? En fin de compte, je crois que je préfère ne pas connaître la réponse. « Oh, tu te lasserrras la prrremièrrre, crrrois-moi. Quand nous étions plus jeunes, Grrrand-Mèrrre disait que de nous deux, c’était moi qui avais le plus de patience. » me vanté-je comme s’il s’agissait encore de savoir qui de nous deux était le plus méritant pour participer à tel ou tel congrès magique. Evidemment, le concours de performances qui nous oppose depuis l’enfance ne devrait plus avoir aucun sens, surtout à un moment pareil, mais je trouve cela plutôt cocasse de le rappeler… Après tout, au cours de notre enfance et même de notre adolescence, rien n’importait davantage que surpasser l’autre.

J’imagine que si aujourd’hui je suis capable de m’incliner face à sa victoire avec sérénité, cela signifie que j’ai bien grandi, depuis nos premiers duels dans le jardin de notre maison à Kristiansand. Je la revois encore courir, malicieuse, les cheveux au vent et armée de sa baguette tandis qu’elle disparaît soudainement à un angle du labyrinthe, pour réapparaître subitement derrière moi. Et sans que je ne sache pourquoi, cela me fait sourire. Mes doigts cherchent les siens, comme pour s’y raccrocher, errant sur le bois du bureau tandis que je suis incapable de détacher mes yeux de cette fichue pendule. « Tout irrra bien, je le sais. Tout ce que j’accomplis, je suis pourrr le fairrre. » déclaré-je d’un ton que je voulais serein. C’est une vision quelque peu fataliste, j’en conviens. J’ai accepté, j’ai eu le temps pour cela. Elle non, mais je sais qu’un jour, elle comprendra. Je n’irais pas jusqu’à dire que c’est la bonne solution, puisque j’attendais clairement mieux de ce que l’avenir pouvait m’offrir… Mais c’est la plus logique. Pourtant, malgré tout ce que j’ai pu lui dire, lui faire croire… malgré mes sarcasmes, mes lettres parfois incisives, mes tentatives d’humour parfois déplorables… Puis, mes yeux reviennent à elle, lui laissant entrevoir la fébrilité qui m’habite : aucun mot ne serait suffisamment fort pour exprimer verbalement combien elle va me manquer. Combien j’ai peur, dans la mort, de me sentir seul alors que nous été un binôme depuis toujours, que nous faisons partie d’un ensemble indéfectible. Je voudrais pouvoir lui exprimer ma reconnaissance, pour avoir affronté tout cela avec moi, pour m’avoir combattu parfois, pour être restée fidèle à elle-même et aux nôtres. Je voudrais que le langage ou que la gestuelle aient inventé un terme ou un signe adéquat qui me permette de lui faire comprendre qu’elle a été plus qu’une soeur, plus qu’un être qui a partagé la même gestation. Elle a réussi l’exploit de rendre ce monde à moitié corrompu un endroit supportable pour moi, et cette école envahie par la vermine un lieu que j’ai fini par apprécier, que j’ai plus de mal à quitter que je ne le croyais. Mes doigts resserrent légèrement leur pression autour des siens. « Alorrrs… est-ce que c’est norrrmal, d’avoirrr peurrr malgrrré tout, søsterrr min ? » lui demandé-je alors, dans un ultime murmure.

@Erin B. Sørensen

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Message(#) Sujet: Re: Blood brothers - Partie II (TW : suicide) • Erin & Finn Blood brothers - Partie II (TW : suicide) • Erin & Finn EmptyMar 12 Juil - 0:04



( blood brothers | FINNBJÖRN ♚ ERIN )
L’impuissance glissa ses bras glacials autour de ma silhouette immobile, son souffle putride susurrant à mon oreille une vérité que je ne pouvais plus faire voler éclat, prisonnière de son étreinte suffocante. Avec une rigueur qui ne lui ferait décidément jamais défaut, Finnbjörn arracha un à un les espoirs qui me maintenaient entière et je m’affaissai entre les griffes vicieuses de ce sentiment de faiblesse  mêlée de culpabilité qui me déchirait de l’intérieur. J’aurais pu, j’aurais essayé, j’aurais tout fait, j’aurais tout donné… Et mon regard clair lui demandait silencieusement si c’était la raison pour laquelle il ne m’avait rien dit avant. Une voix mourante me conjurait de lui en vouloir, de laisser cette étincelle de colère m’embraser toute entière et de consumer ce choix qu’il ne me laissait pas. Quelque part sur son chemin, il s’était résigné à en déceler déjà la fin, il avait eu des mois pour le faire alors que moi… moi je devais me faire une raison, avaler d’un seul coup que nous n’allions pas dominer le monde en écrasant les nuisibles qui le composent ensemble et, surtout, que je n’avais qu’une heure, deux peut-être, pour lui faire mes adieux. Pour me familiariser avec cette douleur tétanisante qui rendait chaque inspiration douloureuse, pour accepter cet avenir duquel il ne ferait pas partie, pour pleurer cette partie de moi qui allait mourir en même temps que lui. Un dernier sursaut d’orgueil me tira du fauteuil dans lequel j’étais, refusant d’offrir le spectacle de mon visage décomposé à mon jumeau. Mes doigts fébriles décapitèrent la bouteille d’eau-de-vie de son chapeau de cristal et versèrent le liquide translucide dans la coupe que je tenais de mon autre main. Il m’offrait peu, si peu de temps… Je n’avais pas le droit de le gâcher. L’alcool serpenta jusqu’à mon estomac, brûlant tout sur son passage, ne laissant que les lambeaux de détresse les plus tenaces. Une heure ou deux. Je pouvais composer avec eux une heure ou deux. Sa tentative d’humour me tira un petit rire étranglé. Pourquoi fallait-il que ce soit aux portes de la mort que mon tendre frère se découvre un don pour les traits espiègles. « Je suis sûrrre qu’il ne m’en tiendrrra pas rrrigueurrr lorrrsque la nouvelle de nos exploits de ce soirrr lui parrrviendrrra. » Grand-Père allait lui aussi avoir grand besoin d’un verre — ou de plusieurs — d’ici la fin de sa soirée mais cette perspective resta muette, flottant au-dessus de nous comme un nuage noir d’une tempête à venir.

Autour de nous, les tableaux s’étaient vidés de leurs occupants. Il ne restait plus que nous dans ce bureau familier, cet antre majestueux au sein d’un château pourri jusqu’à l’os. Je tirai mon siège jusqu’à celui de mon jumeau et enroulai mes doigts entre les siens, les pressant avec une force qui manquait à ma voix. Aussi intolérable soit le dénouement, l’abandonner n’était pas une option. Depuis notre venue au monde, nous avions parcouru ce dernier ensemble, même au plus fort de nos querelles fraternelles. Qu’importe si nous planifions la mort de quelques impurs, si nous révisions nos examens, si nous accueillions des invités à l’une de nos réceptions hivernales, si nous nous affrontions… Nous l’avions toujours fait ensemble. Quand bien même le destin cruel avait décidé que nos futurs entremêlés se détacheraient l’un de l’autre plus vite que prévu, il était hors de question que je le laisse seul. Que je sois seule. « Ce serrrait du gâchis, tu n’as jamais su apprrrécier mon humourrr à sa juste valeurrr. » répliquai-je, le ton empreint d’un sarcasme qui n’était plus que l’ombre de lui-même. J’avais beau faire de mon mieux, sa paume moite contre la mienne, la flamme vacillante dans son regard, son teint plus pâle qu’à l’accoutumée, tout menaçait de me faire chavirer de plus belle. Je m’accrochai fort pour l’instant, pour lui, bandant toutes mes forces pour ne pas céder à la vague puissante qui ne demandait qu’à m’emporter. « Tu veux parrrier ? » Un reniflement méprisant souligna ma question. Faisais-je preuve d’arrogance ou ravalais-je le chagrin prêt à me submerger ? La frontière se troublait à chaque seconde. « À quoi bon êtrrre patient, de toute façon ? On dirrrait plus une insulte qu’une louange. » C’était un concours, toujours un concours entre qui surpasserait l’autre, qui aurait les félicitations de Grand-Père le premier, qui serait récompensé le plus vite, qui apprendrait le mieux, qui exécuterait le plus superbement. C’était ce qui me tirait vers le haut depuis toutes ces années, ce qui alimentait ce feu qui me caractérisait. Comment étais-je censée m’améliorer sans cesse si mon frère n’était plus là pour me railler à la moindre occasion ? Comment étais-je censée être Erin Sørensen si Finnbjörn manquait à l’appel ?

Ses yeux fixés par-dessus mon épaule, sur cette pendule meurtrière, les miens refusant de le lâcher, baignés dans une tristesse qu’ils ne peuvent contenir. Ma main libre cherche la sienne et l’emprisonne à son tour. L’insolence des aiguilles assassines résonne avec violence dans mon crâne alors que le sourire qui étire ses lèvres me déchire le cœur tant il paraît lointain, comme effacé derrière un voile qui s’ancre chaque seconde un peu plus sur ses nobles traits. Est-ce l’effet du poison ou de ces larmes qui roulent violemment sur mes joues et brouillent ma vision ? Je ne peux le dire. Son regard me revient et j’y plonge sans hésiter, raillant la souffrance qui n’attend que ça pour blesser ce qui peut encore l’être. Je ne sais comment lui dire qu’il va me manquer. Je veux profiter de chaque seconde, me nourrir de sa présence avant qu’elle ne me soit arrachée pour toujours, ancrer en moi ce que signifiait être une partie de ce tout supérieur, d’un binôme parfaitement accordé dont les différences de l’un faisaient briller l’autre de mille feux. J’aimerais avoir les mots pour lui transmettre tout ce que mes élans de colère et mes sarcasmes incessants cachaient sans s’en formaliser, lui signifier la place qu’il avait dans mon existence, le vide qu’il laissera derrière lui et que personne ne pourra jamais combler. Je ne sais pas par où commencer, de quelle manière m’y prendre. Tout ce que je suis, tout ce que j’ai jamais été est dévasté, ruines causées par la chute de l’un de mes piliers les plus solides. À sa question, je me mords la lèvre jusqu’au sang, jusqu’à être capable d'articuler un pauvre « Oui. » Mon souffle brisé serpente entre les sanglots qui menacent de m’ôter le peu de contrôle qu’il me reste. « Mais je suis là, min brrrorrr, alorrrs tu n’as rrrien à crrraindrrre. Rrrien du tout. » Ses doigts semblent vouloir lâcher les miens et je les retiens, plus fort, libérant l’une de mes mains pour retenir son menton qui s’affaisse. Je voudrais lui dire que je suis là, lui répéter qu’il n’a rien à craindre, qu’il ne faut pas avoir peur, que je suis là, qu'il va me manquer… mais un premier sanglot me déchire la voix, ouvre la voie à tous ceux qui attendaient après lui, faisant sombrer mes mots inutiles.


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