Blood brothers - Partie II (TW : suicide) • Erin & Finn
Agatha Kline
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Arrivé(e) le : 13/01/2017 Parchemins rédigés : 2167 Points : 18 Crédit : Azure (c) Année : 16 ans (06/02)
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(#) Sujet: Blood brothers - Partie II (TW : suicide) • Erin & Finn Ven 24 Juin - 18:17
Dernière édition par Finnbjörn K. Sørensen le Ven 1 Juil - 18:51, édité 1 fois
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(#) Sujet: Re: Blood brothers - Partie II (TW : suicide) • Erin & Finn Dim 26 Juin - 19:56
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Une grimace amusée s’empara de mes traits alors que l’agacement de Finnbjörn se faisait palpable. J’étais plus forte que cela. Une simple égratignure ne pouvait m’arrêter — la Marque des Ténèbres en témoignait d’ailleurs — mais… Il n’avait pas tout à fait tort non plus. La blessure était profonde et le sang qui s’écoulait sans discontinuer emportait avec lui un peu de mon énergie, déposant ici et là, par une gouttelette malencontreuse, quelques traces de notre présence. Les gestes précautionneux de mon jumeau me soulevèrent de ce sol jonché de débris de verre pour me déposer aux pieds de la cheminée. Tout se passait admirablement bien et ce n’était pas une plaie, aussi douloureuse soit-elle, qui pourrait m’empêcher de savourer les cris et les relents de chaos qui nous parvenaient. Prudent et l’esprit toujours aussi vif malgré l’urgence de notre départ causée par les secondes qui touchaient à leur fin, Finn acheva le temps à notre disposition en faisant disparaître les éléments susceptibles de témoigner de notre passage ici. Un coup de baguette magique et nous étions plus invisibles que jamais. Nous n’avions jamais quitté le château, nous ne nous étions jamais avancés avec une nonchalance écoeurée par ce que nous observions dans ce département qui méritait son sort, nous n’étions en rien responsables de cette nuit mouvementée et de l’actualité qui ferait la une des gazettes dès demain matin. Nous n’étions rien de tout cela et pourtant. Mes yeux clairs combattant vaillamment la léthargie qui voulait s’emparer de moi se posèrent une dernière fois sur les reliefs de ce spectacle exclusif. Puis la voix de mon jumeau nous emporta loin de Londres.
Le calme du bureau de Grand-Père s’imposa violemment, résonnant avec fracas après les hurlements et les sortilèges qui fusaient tout autour de nous quelques secondes plus tôt. J’avais conscience des portraits qui saluèrent notre arrivée sans réellement les entendre, avançant entre les brumes de ma blessure qui s’épaississaient. Appuyée sur le bois d’une chaise, mes doigts s’empressèrent de retirer l’éclat fiché dans ma chair et le jetèrent au sol avec dédain. Les élans lancinants qui suivirent ce geste eurent le mérite de repousser la torpeur qui alourdissait mes paupières. Déjà Finnbjörn se penchait sur l’entaille profonde, auscultant cette dernière en qualité d’unique soigneur à ma portée. Hors de question de me rendre à l'Infirmerie et de risquer qu’une imbécile se pose des questions. Quant à Grand-Père, il était occupé à diriger une dernière soirée avant les vacances d’été. « Si tu garrrdais tes douces parrroles pourrr plus tarrrd et passais plutôt à l’action ? » fis-je d’un ton grinçant, une lueur impatiente brûlant au fond de mon regard. Je commençais à trouver cette souffrance lancinante des plus désagréables et j’avais plus que hâte de m’en débarrasser pour pouvoir célébrer notre victoire comme il se devait. Comme s’il ne m’avait pas entendue — ou, plus vraisemblablement, parce qu’il ne souhaitait pas me répondre — Finn continua ses gestes silencieux durant quelques secondes avant de pointer sa baguette magique sur ma plaie. Les chairs restèrent parfaitement à vif, ignorant sa tentative.
Une dureté résolue remplaça l’impatience qui teintaient mes prunelles opalines. Soit. D’un geste rapide, mon tendre jumeau ôta sa cravate — il devait décidément être bien pressé pour se débrailler de cette manière, mais la moquerie ne franchit jamais mes lèvres, signe que l’urgence était peut-être bien présente — et me la tendit. « Je te fais le serrrment que si je découvrrre un jourrr que tu as fait exprrrès de ne pas rrréussirrr ton prrremier sorrrt… » Mes yeux se plissent sous la menace qui se perd dans le silence de la pièce. Derrière moi, quelques portraits suivent nos échanges d’un œil attentif, l’un grimaçant face à ce qui m’attend, un autre sérieusement curieux de ma réaction. L’étoffe soyeuse trouve place entre mes dents qui la compriment fermement. Il ne manquerait plus que je me morde la langue. Je me sais capable d’endurer la douleur, mais je connais aussi les réactions imprévisibles qu’un corps soumis à une telle souffrance peut manifester. Et je tiens à rester digne. Le feu au bout de la baguette de mon frère danse d’un air narquois comme pour tester ma détermination. Il en faudrait plus pour me faire reculer. Mes yeux clairs plantés dans ceux de mon jumeau, j’hoche la tête une seule fois. Sans ciller, je baisse les yeux jusqu’à cette blessure qui s’apprête à disparaître sous l’effet du feu.
Si la coupure causée par le verre avait réveillé une douleur déchirante, le feu qui vint mordre ma peau la démultiplia. Une souffrance cuisante s’empara de cette partie de mon corps avant d’exploser dans les moindres recoins de mon être. Mes muscles se tendirent d’un seul coup, mes nefs parcourut d’une information qui brûlait tout sur son passage. Mes mains se crispèrent autour du bois de la chaise, mes yeux se fermèrent comme pour retenir cette douleur et l’empêcher de m’emporter avec elle, mes dents mordirent la cravate de Finnbjörn à en transpercer le tissu précieux. Il me sembla que l’instant durait des heures et qu’il passa en un battement de cils. Noyée par ce feu violent, je n’entendis même pas mes propres râles étouffés. Après ce qui paraissait être une éternité volatilisée en une seconde, c’est la voix de Finn qui me ramena à lui. Un à un, mes doigts se déplièrent, me faisant savoir que mes muscles et mes os n’avaient pas apprécié le traitement qui leur avait été réservé. Puis j’ouvris les yeux, arrachant la cravate de ma bouche, contemplant la chair boursouflée sur laquelle il me faudrait appliquer de l’onguent pendant des jours pour l’apaiser. Même avec de l’essence de dictame, je supposais qu’une cicatrice resterait pour toujours. « Est-ce que tu as terrrminé ? » demandai-je d’une voix égale au prix d’une immense maîtrise de moi-même. « Je crrrois que j’apprrrécierrrais rrréellement un verrre de vin. » Il y avait une victoire à fêter, des relents douloureux à noyer, un goût désagréable à faire passer.
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(#) Sujet: Re: Blood brothers - Partie II (TW : suicide) • Erin & Finn Dim 26 Juin - 21:26
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(#) Sujet: Re: Blood brothers - Partie II (TW : suicide) • Erin & Finn Dim 26 Juin - 22:17
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La douleur… Les rituels nécessaires à notre survie m’avaient rendue moins sensible à celle-ci. Tous les trois ans, ce feu liquide qui se répandait dans tout mon être, effaçant mes sens et les remplaçant par une souffrance qui emplissait les alentours de mes hurlements avait de quoi rendre toutes les autres insignifiantes. Avec le temps, je ne criais même plus. Je le savais, je m’en assurais, j’en tirais une fierté sauvage. Un certain plaisir, lié à l’assurance que j’étais capable de tout surpasser. Alors que la flamme magique de mon jumeau s’approchait de ma peau, je ne doutais pas d’être en mesure de surmonter la douleur qui n’allait pas tarder à enflammer mes nerfs, les torturant le temps que ma plaie soit parfaitement cautérisée. Néanmoins, afin de vaincre quoi que ce soit, encore fallait-il que l’affrontement débute. Ce combat éphémère s’avéra d’une brutalité insensée. Tandis que je luttais pour ne succomber à la douleur, j’étais incapable de retenir les grognements affectés que le tissu serré entre mes mâchoires ne pouvait étouffer complètement. Je savais le feu parfait, puissant, implacable ; je le découvrais pour la première fois dans toute sa cruauté. Il rongeait ma peau et ne s’arrêtait pas à ma blessure, s’échappant jusqu’au moindre de mes muscles, écorchant chacun de mes nerfs avec une vivacité sadique. C’était un mal contre un autre.
Lorsque ces soins de circonstances arrivèrent à leur fin, la première inspiration me fit savoir que j’avais retenu ma respiration tout ce temps. Il me fallut quelques secondes supplémentaires pour dénouer mes doigts qui ceignaient fermement mon siège et relever mes paupières pour contempler ma peau rougie et boursouflée. Repoussant une goutte de sueur qui s’échappait le long de ma tempe, j’en fis de même avec le voile de fatigue qui menaçait de m’envelopper toute entière. L’heure n’était pas au repos : elle était à la victoire. L’épuisement le céda finalement à une joie sauvage. Une nuit de sommeil et beaucoup d’essence de dictame ne seraient pas de trop, mais pour l’instant, la douleur refluait lentement, désertant le champ de bataille maintenant qu’il était devenu clair qu’elle ne l’emporterait pas sur moi. « Cela me laisse encorrre de nombrrreuses années pourrr te fairrre avouer. » répliquai-je d’un ton moqueur en réponse à l’humour rare de mon tendre jumeau. Je lui rendis sa cravate, sans m’appesantir sur les traces évidentes qui la marquaient désormais. Il n’avait hérité que d’un bout de tissu abîmé alors que c’était ma peau qui ne se débarrasserait jamais totalement de cette cicatrice. « Je suis sûrrre qu’elle possède un onguent quelconque capable d’éviter cela. » J’avais toute confiance en nos aïeuls et aucun doute quant aux capacités de Grand-Mère à soigner cette vilaine brûlure.
Décidant qu’elle ne méritait pas plus d’attention, je relevai la tête et pris enfin le temps de parcourir le bureau de Grand-Père, dénué de sa présence. Deux des tableaux qui n’avaient rien manqué de la scène échangèrent un regard avec moi. Inutile de dire que la lueur d’approbation dans le regard de Sir Oswald me tira un sourire empreint d’arrogance. Finn se dirigeait déjà vers le bureau en bois massif, ouvrant quelques tiroirs dont il sortit quelques mouchoirs en soie. Le geste pour les prendre m’arracha une grimace de douleur alors que mon flanc se rappelait à mon bon souvenir. Un juron fila entre mes lèvres avant que mes doigts ne s’agitent sur le tissu fin, l’imbibant d’une eau tiède. Je posai les compresses de fortune sur ma peau, savourant l’apaisement immédiat qu’elles me procurèrent. J’avais bien mérité de me renfoncer dans mon fauteuil, dénouant mes muscles après toute cette tension, savourant la tranquillité de l’endroit où nous nous trouvions maintenant. « Quelque chose de plus forrrt que le vin, finalement. » fis-je en dodelinant de la tête pour suivre les pas de Finnbjörn jusqu’au buffet dont les vitrines dévoilaient de nombreuses bouteilles. N’importe quoi qui récompenserait ces efforts, ma vaillance comme il le disait, bien que les événements qui continuaient sans doute de se précipiter au Ministère étaient déjà un succès suffisant. « Et dirrre que tu te serrrais lancé dans ce prrrojet sans moi… » Ce n’est qu’une constatation, celle de son inconscience. Nous fonctionnons bien mieux lorsque nous sommes tous les deux, il aurait tout simplement été stupide d’y aller seul. Et peut-être aurais-je regretté à tout jamais de ne pas l’avoir accompagné… Qu’importe, ce n’est pas ce qu’il s’est produit. Quand bien même je lui en veux de m’avoir poussée à choisir entre lui et Junior, quand bien même mon meilleur ami doit sûrement m’en vouloir, je suis venue et nous avons triomphé.
Je ricanai au moment où il parla d’un jus d’airelles. Bien heureusement, il me connaissait mieux que ça et il ne s’attarda pas sur cette possibilité. Notre soirée méritait mieux qu’un breuvage acide, ma blessure ne valait pas un tel affront. « Les prrrunes. » répondis-je simplement, gardant le silence alors qu’il emplissait nos verres, laissant un sourire lourd d’un plaisir féroce ourler mes lèvres lorsque nos prunelles se retrouvèrent et que nos coupes se levèrent en direction de l’autre. « À cette soirrrée et… à toutes celles qui suivrrront. » Le bruit du cristal tintant contre le cristal ponctua mes paroles. Poudlard touchait à sa fin. La prochaine rentrée ne se ferait pas dans une école de magie qui avait bien besoin de la main experte de Grand-Père mais serait la première marche de notre ascension conjointe. Les tireurs d’élite nous attendaient au bout de ce chemin.
( Pando )
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(#) Sujet: Re: Blood brothers - Partie II (TW : suicide) • Erin & Finn Dim 26 Juin - 22:43
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(#) Sujet: Re: Blood brothers - Partie II (TW : suicide) • Erin & Finn Dim 26 Juin - 23:46
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La frénésie de la dernière heure retombait doucement autour de nous, telle un tourbillon soulevé par nos exploits que le calme retrouvé cessait de projeter dans tous les sens. Les conséquences, elles, mettraient quelques heures de plus à toucher le sol ; quelques jours, voire des semaines, pour les plus importantes d’entre elles. Nous ne pouvions prédire les suites de ce que nous venions de causer, mais nous étions capables de deviner les contours de ce qui se dessinait. Pour ma part, j’espérais des morts nombreux dans le camp adverse, au moins des blessés à ne plus pouvoir les compter. L’aspect politique était moins tangible mais tout aussi important et, comme Finnbjörn le soulignait, les relations internationales avec les impurs risquaient fort d’être bouleversées, notre pathétique Ministre allait avoir de nombreuses choses à gérer. Était-ce trop demander qu’il présente sa démission face à son incapacité chronique à prévenir notre société de tels chaos ? « Qui sait, peut-êtrrre serrront-elles même rrrompues. » Enfin, nous aurions tout le loisir de découvrir cela demain matin. Si j’avais hâte, je profitais sans compter de l’instant qui nous était offert de célébrer notre victoire explosive. La reconnaissance de mon jumeau m’arracha un ricanement indéfini. J’étais enchantée d’avoir été à ses côtés ce soir et je lui étais gré de confesser ses sentiments, néanmoins… J’avais conscience que, quelque part dans le château, probablement dans son dortoir ou sa salle commune, Junior devait m’en vouloir. Son regard ne trompait pas. Un soupir discret fila entre mes lèvres, emportant avec lui des regrets potentiels. Fut un temps, pas si lointain, où un tel abandon aurait levé des querelles infinies… Nous n’en étions plus là, n’est-ce pas ? Je ne me faisais pas trop d’illusions : tout ce que je pourrais lui écrire ce soir resterait sans réponse et espérer une dernière nuit dans la salle sur demande était utopique. J’espérais, en tout cas, que les nouvelles de la matinée ne seraient pas entachées par une dispute qui m’échapperait et durerait. D’où venait un tel espoir ? Était-ce parce qu’il n’était plus capable de bouder aussi longtemps ou parce que j’étais devenue capable d’écraser tout orgueil pour présenter des excuses qu’il était en droit d’obtenir ? Peut-être un mélange des deux.
Pour l’instant, et quitte à être victime de toute la rancune de mon meilleur ami, autant profiter de ce tête-à-tête avec mon frère. Il s’est emparé de deux bouteilles dans la réserve personnelle de Grand-Père — toutes d’une qualité inestimable — me laissant le choix de l’alcool qui remplirait mon verre. Je contemplai le liquide translucide se détacher à peine du cristal de mon verre, me demandant vers lequel allait se tourner Finn, lui qui ne transgressait jamais ses habitudes… Et haussai un sourcil en le voyant prendre une fiole dans sa bourse. Un rire moqueur fila jusqu’à lui au moment où je reconnus le sceau et constatai qu’il s’agissait là de notre cuvée familiale de jus d’airelles. Évidemment. Le fait qu’il en ait sur lui en toutes circonstances ne m’étonnait même pas. Nos coupes s’entrechoquèrent gracieusement, nos vœux s’entremêlant par-dessus elles. « À notre famille. » répétai-je avant de porter mon verre à mes lèvres, laissant l’alcool glisser dans ma gorge et déposer sur son passage une brûlure bien plus agréable que celle qui élançait toujours mon flanc. Elle la supplanta, l’apaisa facticement, la poussant à se faire oublier pour un temps. La torpeur revenait lentement, différente de celle liée à ma blessure. Celle-ci était apaisée, née de toute l’énergie que nous venions de dépenser et de cette réussite qui donnait à cette soirée un tour plus charmant encore. J’avais envie de célébrer, de m’étourdir de nos desseins futurs comme nous le faisions souvent après des exploits de ce genre. Nos duels, nos anniversaires, les stratagèmes dont mon frère se faisait le cerveau, tous avaient cette faculté délicieuse de nous rappeler nos aspirations communes. Pourquoi, présentement, quelque chose, entre nous, autour de nous, pesait lourd ? Nous n’étions pas familiers de la légèreté, ce n’était pas quelque chose qui seyait bien à Finnbjörn. Néanmoins, je l’aurais cru plus à même de se laisser aller à quelques futilités pleines d’ambition après notre passage au Ministère. Il venait bien de lever son verre à mon mariage, mais ça ne me semblait pas suffisant.
Sa voix chassa le silence. « Je le sais. » Ignorant la douleur, voix véhémente des protestations de ma peau fraîchement cautérisée, je me penchai en avant, mes prunelles plantées dans celle de mon jumeau. Rares étaient les fois où il se montrait si… sentimental. Cette simple idée était incongrue. Il y avait quelque chose, dans cette phrase, qui déposait un goût de malaise sur ma langue. Comme si… Ça me frappa de plein fouet. La compétition faisait partie de notre sang, notre gémellité s’était elle-même bâtie sur une rivalité empreinte de fraternité. Au sommet de ces affrontements, ce rêve de devenir tireur d’élite. C’était dérangeant, de ne pas l’entendre s’inclure dans cette simple vérité. « Je te l’ai déjà demandé et je déteste me rrrépéter, cependant… Je te trrrouve étrrange ces derrrniers temps, min bror, y a-t-il quelque chose que je devrrrais savoirrr ? Serrrais-tu nostalgique de quitter Poudlarrrd ? » Ses dernières lettres parlant d’un plafond de verre, ses inquiétudes quant à notre maladie, ses phrases plus sibyllines que jamais… Avec le temps, je m’étais familiarisée avec ces fois où il me cachait quelque chose. Je ne pouvais deviner quoi, il était trop bon à ce jeu-là. « Aurrrais-tu décidé de ne pas passer les concourrrs ? » fis-je brusquement, prise d’une subite intuition. « Ne me dis pas que tu veux te lancer en politique ? » ajoutai-je d’un ton dédaigneux. C’était la voie de notre aîné, pas la sienne, pas la nôtre. Certes, il était incroyablement doué pour les relations officielles, mais son talent serait indubitablement gâché. Il y avait un nœud, pourtant, un nœud que même une nouvelle gorgée d’alcool ne parvenait à dénouer.
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(#) Sujet: Re: Blood brothers - Partie II (TW : suicide) • Erin & Finn Lun 27 Juin - 22:25
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(#) Sujet: Re: Blood brothers - Partie II (TW : suicide) • Erin & Finn Mar 28 Juin - 0:10
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Quelle meilleure façon de clôre cette soirée qu’avec un alcool provenant de la réserve personnelle de Grand-Père ? Les liquides coulent — l’un translucide, l’autre rougeoyant — et les verres de cristal s’entrechoquent l’un contre l’autre. La brûlure de l’alcool supplante celle du feu invoqué par mon tendre jumeau, suffisamment pour me faire pousser un petit soupir d’aise. « Elle les apaise, en effet. » Un rictus moqueur s’élargit à l’entente de son inquiétude. Ce n’était qu’un peu de douleur charnelle, rien d’insurmontable. « Je vais parrrfaitement bien. C’est une souffrrrance nouvelle… Je me suis toujourrrs demandé ce que l’on pouvait rrressentirrr lorrrsque le feu se nourrrit de nos chairrrs. Je suis fixée. » fis-je avec une désinvolture qui n’était pas feinte. Je me sentais bien, à ma place, habitée de la certitude d’avoir accompli notre devoir. Pour un peu, nous serions presque à la maison. D’une certaine façon, ce bureau en était un appendice, une réplique incomplète mais qui abritait le même calme majestueux, les mêmes parfums familiers, la même sensation d’être à sa place. Et, tandis que mes yeux clairs se posaient sur des détails maintes fois contemplés, mes pensées s’envolèrent du côté de cet immense manoir familial, cet appartement londonien, ces pièces qui seraient à tout jamais chez moi sans plus l’être tout à fait. C’était autre chose qui m’attendait, un futur que je pouvais presque toucher du bout des doigts… Il me suffirait de tendre la main. Une certaine impatience enveloppait cet inconnu que j’avais déjà l’impression de connaître par cœur. Qu’importe les murs, les meubles et les tapisseries tant qu’ils formaient notre royaume, à Junior et à moi, à l’instar de cette Salle sur Demande où de tous les lieux dont nous nous étions emparés. Cela signifiait quitter le domicile familial, m’éloigner des miens, même si ce n’était que physiquement. Délaisser cette chambre si proche de celle de Finnbjörn. Aussi fort soit ce désir — celui qui avait fait de mon meilleur ami mon fiancé et qui le ferait bientôt être plus encore, tout et rien de moins — il s’accompagnait d’une nostalgie alourdie par l’eau de vie, par le délicieux désordre que nous avions laissé derrière nous, par cette soirée aux accents de dernière.
Était-ce la même que ressentait mon cher frère ? Une mélancolie aux accents de renouveau qui le poussait à laisser poindre quelques mots sibyllins ? J’aurais aimé croire que ça n’était que ça mais je pressentais quelque chose de plus. Ce qui n’était d’abord qu’une simple lettre de sa part — inhabituelle mais loin d’être inquiétante — s’était reproduite, se démultipliant jusqu’à cet instant. Néanmoins, je laissais cette possibilité prendre forme, quelques mots le questionnant sur la tristesse qu’il éprouvait peut-être à quitter Poudlard demain matin. Pour ma part, quand bien même cela marquait la fin d’une époque, ce n’était que le début d’une nouvelle ère aux attraits plus que convaincants. Mon regard opalin le questionna, se posa sur son verre vide — trouvant étrange qu’il n’ait pas savouré sa boisson favorite, lui si peu enclin aux élans grossiers —, suivit le mouvement qu’il amorça en direction du pendule, se perdit en conjectures. Une drôle de sensation m'étreignit la poitrine, me persuadant que je n’allais pas apprécier ce qu’il avait à me dire, me poussant à prendre une nouvelle gorgée de cet alcool de prunes. Simple question de préparation. Penchée dans sa direction, je posai mon menton sur mon poing fermé, étudiant ses traits sans être capable d’en deviner les secrets. Malgré les années et ce lien qui nous unissait, il me restait hermétique tant qu’il n’en décidait pas autrement. Je pouvais deviner la surface de ses pensées, je le connaissais mieux que personne, mais ses secrets en étaient aussi longtemps qu’il le souhaitait. C’était frustrant. Une dureté agacée transperça mes prunelles lorsqu’il me répliqua qu’il n’envisageait ni l’un, ni l’autre. Pas de politique, donc. Mais qu’en était-il de nos projets communs ? Depuis combien de temps mûrissait-il cet abandon, planifiait-il de m’annoncer cette trahison ? « C'est-à-dirrre ? » persifflai-je. Même son flegme sonnait faux. Lui qui n’avait jamais craint de rien me révéler semblait retenir ses mots, quand bien même son regard soutenait le mien. Comme je le détestais d’être celui de nous deux capable de légilimancie ! Je n’aurais certainement pas hésité une seule seconde à pénétrer ses pensées pour en arracher cette vérité qui accélérait d’avance les battements de mon cœur. Ni l’un, ni l’autre. Quoi que ce soit, je ne pouvais aimer ce qui allait suivre. Je le savais, j’étais pourtant loin de comprendre à quel point.
Je me figurais que la colère prendrait le pas, que tout ce qu’il aurait à m’annoncer serait une tromperie pour laquelle je le maudirais tout entier. Ce rêve d’intégrer la brigade nous habitait depuis que nous étions tous petits et aucune querelle, même les plus violentes, aucune de nos compétitions fraternelles n’avait pu remettre ce point en question. Je m’attendais à quelque chose que j’étais incapable de me représenter. Tout simplement car j’avais occulté le pire, le plus prévisible peut-être. Visage fermé, je me renfonçai dans mon siège, terminant mon verre d’un geste furieux. Puis toute frénésie m’abandonna, ne laissant qu’une amertume rompue. « Comment le sais-tu ? Non, depuis combien de temps, plutôt ? Tu as tout l’airrr d’avoirrr eu le temps de rrruminer la nouvelle. » Un mois ? Deux ? Peut-être six ? Quand avait-il eu l’occasion de faire des examens médicaux dont je n’aurais pas eu connaissance ? Doucement, les pièces s’emboîtaient, appelées par une élément qui me manquait jusqu’alors, refusant pourtant de dessiner le pire. Je me redressai, l'œil allumé d’une compréhension nouvelle. « C’est la rrraison pourrr laquelle tu n’étais pas à notrrre anniverrrsairrre ? C’était ça, ton affairrre urrrgente ? » Ça n’en renforçait que plus encore ma question précédente. Depuis combien de temps savait-il ? Malgré tout, la colère peinait à trouver sa place. Sûrement parce que cette maladie qui nous touchait tous les deux était un fardeau suffisamment lourd pour que je ne l’accable pas plus de mes reproches vindicatifs. « Nous n’avons plus le choix. Nous ne faisons que rrrepousser la rrrecherrrche d’un rrremède, appelés parrr d’autrrres urrrgences, cette-fois nous allons devoirrr nous y mettrrre. » fis-je d’un ton fataliste, quittant brièvement mon fauteuil pour me resservir, délaissant brièvement le visage de mon frère pour poser les yeux sur la bouteille. Ce qui aurait dû être la célébration de notre victoire s’était ternie à toute allure.
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(#) Sujet: Re: Blood brothers - Partie II (TW : suicide) • Erin & Finn Mar 28 Juin - 18:21
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(#) Sujet: Re: Blood brothers - Partie II (TW : suicide) • Erin & Finn Mer 29 Juin - 2:10
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Avec l’alcool et la sérénité auguste qui planait en ces lieux, la fièvre de la bataille s’évanouissait, ne laissant derrière elle qu’une pleine satisfaction sur laquelle planait l’ombre d’une douleur retirée. C’était le moment parfait pour lever nos verres à nos accomplissements et s’autoriser quelques traits d’humour. Je n’avais pas craint de me joindre à mon jumeau par peur de subir quelque dommage inopportun, j’avais simplement considéré cette tentation avec prudence, cherchant les failles qui pourraient me retirer ce à quoi je tenais le plus… Jusqu’à y céder. Maintenant que nous étions loin de ce Ministère dévasté par nos sortilèges, je me trouvais idiote d’avoir douté de notre talent — alors qu’au fond, notre puissance n’avait rien à voir avec les risques encourus. Enfin, je n’avais nul besoin de me préoccuper de tout ça. Personne ne trouverait jamais la moindre preuve nous reliant aux événements de ce soir et cela nous satisfaisait au plus au point. Les mots de Finnbjörn firent glisser mes yeux clairs de son visage à l’élégance olympienne jusqu’à ma chair boursouflée, l’étudiant avec une curiosité insolente. « Une victime consentante n’en est pas une. » tranchai-je, un sourire aux lèvres. Nous en revenions au même constat : il y avait les faibles et il y avait les forts. Quelque part, je me sentais encore plus proche de ce noble et violent élément maintenant qu’il s’était approprié une partie de ma peau. C’était comme si cela allait me permettre de savourer encore plus ses effets sur les autres. « Je ne savais même pas que j’en désirrrais une mais je ne pouvais rrrêver meilleurrre soirrrée pour cela. » fis-je en relevant mon visage en direction du sien. La moquerie latente qui ne quittait jamais vraiment ma voix n’enlevait rien à la sincérité de ces propos. Une pensée fugace déposa un bref soulagement là où j’ignorais qu’une quelconque inquiétude existait, m’amenant à considérer que j’étais chanceuse que ma tenue pour ce grand jour ne dévoile rien de cette partie de mon corps, au cas où les remèdes de Grand-Mère ne soient pas d’une rapidité redoutable pour faire disparaître les traces des flammes. « J’attends maintenant que tu fasses au moins aussi bien pourrr ton discourrrs de témoin. » ricanai-je en tuant la provocation qui ourlait mes lèvres d’une gorgée d’eau de vie. Finn était certes doué pour s’exprimer mais, paradoxalement, il était tout à fait insipide dès lors que cela concernait les sentiments. Heureusement que je n’avais pas besoin d’un mariage pour connaître les tréfonds des pensées de mon jumeau.
Cette brise légère qui soufflait sur nos exploits récents — et l’évocation d’autres, plus anciens — changea brusquement en un vent plus lourd, annonciateur d’orage. L’ironie de Finnbjörn laissa la place à un sérieux presque déplacé alors qu’il faisait la lumière sur une trahison qu’il élaborait depuis plusieurs mois. Même l’alcool ne put atténuer l’amertume qui emplit ma bouche. Et face à moi, la nonchalance d’un être dépourvu de la moindre émotion. Comment pouvait-il m’annoncer une telle chose sans ciller, sans faire preuve de la moindre agitation ? Parce qu’il avait eu toutes ces semaines pour disséquer ce dont je n’avais conscience que depuis quelques secondes, aurait pu me souffler une petite voix si elle n’avait pas été noyée par le mécontentement qui enflait. Un rire incrédule et blessé m’échappa. « Tu me félicites ? Non, toutes les félicitations sont pourrr toi et tes penchants à tout garrrder secrrret, tout le temps. » Je lui en voulais. Je lui en voulais terriblement… Pas totalement, cependant, car cela aurait signifié se résigner et ce n’était pas dans ma nature. Je me levai pour me resservir, pressentant qu’il me faudrait plus d’un verre pour soutenir la tournure terrible que prenait cette conversation. Soit. Il m’avait menti, il m’avait trompée, il avait fait en sorte de me garder aveugle à ses problèmes de santé. Je m’assurerai de le lui faire regretter, plus tard. Avant cela, il fallait le garder en pleine forme, ce n’était pas aussi amusant de s’en prendre à un malade. C’était une façon de présenter mon état d’esprit, une autre, plus proche de la réalité, aurait été de souligner la vive inquiétude qui s’était emparée des battements de mon cœur. Un cœur aussi souffrant que le sien mais qui tenait encore. D’où venait cette différence ? Pourquoi son cas s’aggravait-il tandis que le mien était stable depuis des années ?
Sous mes doigts, le cristal de la bouteille sembla devenir une glace dont le contact m’ébouillanta. Pourtant, je resserrai mon emprise, plus fort encore. Je comprenais parfaitement. Je savais que je détestais déjà ce qui allait suivre, je le connaissais trop bien pour m’aveugler d’illusions à ce point, j’avais conscience de ce qu’il allait me dire avant qu’il n’assassine toute trace d’espoir. Je fermai les yeux, une seconde ou deux, ravalant la colère, effaçant toute ébauche d’un entêtement stupide. Il y avait se résigner et il y avait rester sourde à une vérité exposée de façon aussi limpide. Un ricanement blessé s’ajouta au précédent puis le silence, seulement rompu par le bruit de l’alcool qui coule dans mon verre. Quelque part, savoir que Grand-Père n’était pas au courant depuis très longtemps me réconfortait. Une bien piètre consolation face à l’étendue de ce que m’annonçait mon jumeau. « Une hospitalisation longue durrrée ? » Ces mots avaient un goût plus amer que tous les autres. Longue durée. Qu’est-ce que ça signifiait, exactement ? Pourquoi semblaient-ils cacher une vérité plus amère encore, celle d’une durée infinie ? « Et Grrrand-Pèrrre y crrroit vrrraiment ? » demandai-je avec une ironie qui tentait vaillamment de survivre. Finnbjörn, se plier à un tel traitement ? S’enfermer entre les murs blancs d’une clinique de renom et contempler le monde poursuivre son chemin vers notre grandeur sans pouvoir participer ? Je le connaissais trop bien pour oser croire qu’il accepterait une telle chose. Je ne l’accepterai pas non plus, tant à sa place qu’à la mienne. Les nœuds dans ma poitrine se multiplient et se resserrent, descendent jusque dans mon estomac, remontent jusque dans ma gorge. Je retournai m’asseoir, prête à lui faire de nouveau face, à plonger dans ces prunelles, jumelles des miennes, et à y lire peut-être ce que je refusais encore de nommer. « Qu’est-ce que cela signifie ? » Pas de remède, des perspectives déplaisantes pour maintenir une santé bancale… « Qu’est-ce que ça signifie, Finn ? » répétai-je, le cœur au bord des lèvres. J’espérais encore une annonce grandiloquente dont il avait le secret, une porte dérobée inconcevable, un usage d’une magie trop ancienne pour que quiconque puisse s’en rappeler, quelque chose, n’importe quoi. Il ne pouvait pas simplement me laisser là, rester là, entre l’absence de solution et une qui ne lui conviendrait jamais. Et moi, je ne pouvais pas encore formuler une autre réalité. Il avait une solution. Il en avait toujours une. Fallait-il me rappeler que je les exécrais trop souvent ?
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(#) Sujet: Re: Blood brothers - Partie II (TW : suicide) • Erin & Finn Mer 29 Juin - 14:28
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(#) Sujet: Re: Blood brothers - Partie II (TW : suicide) • Erin & Finn Jeu 30 Juin - 15:30
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L’évocation légère de souvenirs communs me rendait sentimentale. Un brin de nostalgie habillait peut-être même mes prunelles qui suivirent les pas de mon frère jusqu’à la bibliothèque de notre aïeul. Plus que le chaos abandonné sur notre passage — dont je m’étais délectée avec avidité et qui avait empli mon corps d’une joie sauvage — c’était ce moment en tête-à-tête qui conférait à notre soirée un tour plus savoureux encore. Les moments de ce genre s’étaient faits rares, depuis la rentrée. Je lui avais d’abord longtemps tenu rigueur de son absence à notre anniversaire, puis l’annonce de notre victoire, avec Junior, avait emporté de nombreuses heures dans le choix de détails minimes pour une cérémonie grandiose, enfin les examens avaient achevé de combler le peu de temps libre que nous avions. Ce n’était rien de dramatique — nos chemins étaient liés jusqu’à la mort, quand bien même nous commençions à emprunter des sentiers différents — mais ces heures passées à ses côtés étaient tout de même bien agréables. L’entendre plaisanter sur mes excès passés avait de quoi me tirer un rictus moqueur. C’est qu’il ne tenait pas exactement le même discours lorsque cette pathétique soirée s’était terminée dans les flammes causées par ma maladresse. « Comme s’ils en étaient capables. Ils sont loin d’avoirrr tes capacités de déduction. » Je me souvenais encore de sa contrariété — qui, au demeurant, ne l’avait pas empêché de s’emparer de la situation d’une main de maître, accusant sans sourciller Bradford sans certitude que j’étais la réelle responsable. Les années étaient passées et le sentiment d’être intouchable qui ne m’avait jamais quittée n’avait fait que se renforcer. Ce passé flamboyant évoqué avec amusement et nostalgie éclairait fièrement le futur qui se dessinait, tout proche. Mon mariage, tout d’abord, un été au cours duquel nous vaquerions chacun à nos occupations, puis les concours pour lesquels nous nous étions si longtemps entraînés, l’un avec l’autre mais aussi l’un contre l’autre. Si cette soirée était mon enterrement de vie de jeune fille — rite que je n’avais pas prévu d’effectuer, ne considérant pas mes noces comme la fin de quoi que ce soit, au contraire — il lui faudrait faire au moins aussi bien en sa qualité de témoin, même si tout incendie ou chaos quelconque était à proscrire pour cette journée, sous peine de représailles. Je le savais peu enthousiaste et globalement incompréhensif face à ma relation avec mon meilleur ami, mais je ne m’attendais pas à ce qu’il rejette cet engagement qui aurait dû être le sien de faire figure de témoin à mes côtés. Hannibal, prendre sa place ? Un éclat de rire fugace marqua tout mon dédain pour cette idée. « Habile ou non, tu es le témoin que j’ai choisi. Je n’ai aucune envie d’entendrrre Hannibal comparrrer son marrriage au mien. Même s’il a toujourrrs été un excellent orrrateur, je doute de son discerrrnement depuis l’été derrrnier. » Depuis ce jour où nos liens s’étaient distendus, n’existant plus que parce que nous avions le même nom de famille. Mon aîné m’avait déçue et ce n’était pas là une blessure que l’on cautérisait aussi aisément. Malheureusement pour mon jumeau, il n’avait pas la possibilité d’échapper à son devoir.
Puis quelques mots suffirent à tout faire basculer, quelques paroles qui attirèrent les prémices d’une tempête orageuse sur nos traits subitement figés. Ce cœur malade que j’oubliais si facilement se serra, me rappelant son existence dans un élan douloureux. Je ne voulais pas comprendre les sous-entendus de mon frère, je ne voulais pas de cette réalité qu’il était en train de m’annoncer, je ne voulais pas saisir toute l’ampleur de l’océan qu’il distillait, goutte après goutte, me concentrant sur une partie de ce tout dévastateur. La rancune explosa la première, crispant mes muscles sous le coup de sa trahison. Des mois entiers qu’il savait que son état avait empiré et qu’il me le cachait. J’étais habituée à ses secrets mais je les détestais toujours autant. Celui-ci avait un goût particulièrement acide, comme un poison qui ne me serait pas fatal mais qui emporterait avec lui autant que possible. « Oui. » sifflai-je entre mes dents serrées. Sa nonchalance exacerbait mon ressentiment, soufflant sur les braises d’une colère qui peinait pourtant à m’enflammer. Évidemment qu’il aurait dû me le dire plutôt que de se couvrir derrière une rengaine minable. « Et tu le sais parrrce que… ? Tu vois l’avenirrr en plus de lirrre dans les pensées, maintenant ? » L’amertume qui coulait avec mes mots semblait sans fin. En face de moi, il était toujours aussi nonchalant, impassible, insensible… J’avais besoin de bouger. J’aurais aimé pouvoir passer ces émotions tumultueuses sur quelque objet présent dans ce bureau mais ils appartenaient à Grand-Père aussi m’abstins-je de le faire. Au lieu de quoi je m’emparai de la bouteille d’eau de vie, tournant brièvement le dos à Finn, accusant les coups qu’il me portait avec indifférence. Grand-Père avait donc entamé des démarches pour hospitaliser mon frère. C’était insensé. Je ne pouvais l’imaginer étendu sur un lit blanc, à recevoir des traitements toute la journée, à contempler depuis sa chambre un monde qui bougeait sans lui, interdit d’y prendre part désormais. J’étais convaincue qu’il ne pouvait se le figurer, lui non plus. Qu’importe que la clinique soit des plus réputées ou que les médicomages soient parmi les plus compétentes. Il y avait quelque chose de définitif dans le discours de mon jumeau et le lien qui nous avait toujours uni vibrait d’une révolte vaine. Il n'accepterait jamais d’être traité comme un infirme. Je n’avais aucune idée de ce que cela pouvait pleinement impliquer mais l’implicite faisait son travail, s’insinuant lentement, dévastant tout sur son passage. J’apprenais seulement l’état de Finn et je découvrais déjà que son existence commençait à être invisibilisée… Comme s’il était déjà mort. Infirme ou décédé, au fond, quelle différence aux yeux du monde ? Aux miens, en tout cas, il y en avait une, celle de la possibilité de se battre, de trouver un remède, de remuer ciel et terre en quête de ce qui le ramènerait auprès de nous, en pleine possession de ses moyens. Espoir vain qu’il balaya en une seconde. Retourner m’asseoir dans ce fauteuil ressemblait à une capitulation. Ce n’était pas moi, je refusais d’abandonner sans même me battre. Sauf que mon propre frère m’ôtait toutes mes armes, les unes après les autres.
C’est peut-être là, entre la certitude qu’il ne se laisserait jamais enfermer entre des murs blancs aseptisés et sa fermeté à m’ôter toute combativité que la flamme vacilla, au même titre que ma voix. L’étau se resserrait, repoussant les options les unes après les autres. Je fermai les yeux un instant, chassant une humidité dans l’air, les épaules soudain écrasées par ses quatre petits mots. Je le savais, non ? Sans aucun doute. Néanmoins, il existait un abîme entre savoir et accepter. J’étais incapable de me rendre à l’évidence. Incapable de rouvrir les yeux et de croiser le regard de Finnbjörn. Parce que je ne pourrais plus nier la seule réalité qu’il m’offrait, m’empêchant de regarder ailleurs, à la recherche de pistes à explorer. Il avait coupé tous les autres chemins, m’offrait maintenant la pleine vision de celui qu’il avait décidé de suivre. Le temps sembla se figer. J’étais lâche de me perdre dans cette obscurité, lâche de ne pas affronter son choix, lâche de repousser l’instant où je n’en aurais d’autre que d’en assumer toutes les ramifications. Mais je voulais le repousser encore, une seconde, garder pour moi un peu de cette inconscience toute-puissante qui nous habitait encore lorsque la cheminée du bureau nous avait recrachés. Du moins, celle qui m’habitait, car je doutais maintenant que ça ait été son cas à lui. C’est sa voix qui me rappela à lui, me forçant à ancrer mes prunelles dans les siennes, à repousser les doux souvenirs de nos plus beaux exploits qui m’enveloppaient d’une étreinte à la fois réconfortante et cruelle. Nous étions destinés à de grandes choses depuis toujours. Nous étions un tout formé de différentes parties. Plonger dans son regard me permis de saisir à quel point je m’étais trompée. J’étais trop habituée à son indifférence supérieure, c’était sûrement la raison pour laquelle je m’étais persuadée que l’absence d’émotion reflétait les mêmes habitudes. Mais les reflets opalins reflétaient tellement plus en cet instant qu’il me semblait indigne de l’avoir manqué jusqu’à présent. Ce qu’il affectait, ce qu’il ressentait… Jamais cela n’avait été si opposé qu’en cet instant. Une partie de moi voulait encore lui arracher ce qu’il ne parvenait pas à dire à voix haute, déchirer toute incertitude et ne laisser aucune place au doute. Une autre partie ne pouvait se résoudre à une telle cruauté. Elle l’emporta sans le moindre mal. Mille questions fleurirent dans mon esprit mais brûlèrent aussitôt, n’en laissant que quelques-unes. Quand, comment, où… Puis elles disparurent toutes, ne laissant que des cendres. Nous étions là, tous les deux. Poudlard se terminait demain, le train nous emmènerait une dernière fois jusqu’à Londres. Les nouvelles du Ministère seraient sur toutes les lèvres. Et ce futur me paraissait impossible, incompréhensible. « Ce soirrr ? » fut ma seule question, la dernière, peut-être, lancée d’une voix que je ne reconnaissais pas. Avait-elle déjà menacé de se briser à ce point ? Une fois, oui. Mais je doutais qu’une victoire similaire m’attendait au loin. C’était résigné, trop pour me ressembler pleinement, mais mon cœur battant la chamade me hurlait que, si le temps était compté, si cette vie qu’il ne voulait amputer de moitié se terminait plus tôt que je ne l’avais jamais envisagé, nous n’avions plus vraiment le temps pour… pour rien, en réalité.
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(#) Sujet: Re: Blood brothers - Partie II (TW : suicide) • Erin & Finn Ven 1 Juil - 18:50
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(#) Sujet: Re: Blood brothers - Partie II (TW : suicide) • Erin & Finn Dim 3 Juil - 22:50
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Finnbjörn me tournait le dos mais je pris tout de même le temps de lever les yeux au ciel avant qu’un fin rictus ne prenne possession de mes lèvres. Si j’étais impétueuse, mon frère était l’incarnation de l’exagération. Je n’étais pas responsable de toutes les odeurs de fumée… mais d’un certain nombre, assurément. Par la force des choses et parce que je prenais du plaisir à bâtir un avenir grandiose, le feu était devenu mon élément de prédilection. Il permettait de terrasser la vermine et il était particulièrement aisé de reconstruire une œuvre plus pure une fois les dernières cendres balayées par les vents. La nôtre ne faisait que débuter. Poudlard avait été un merveilleux prologue — une fois que l’on ne tenait plus compte de cette plèbe insupportable qu’il nous avait fallu côtoyer — à un avenir qui s’annonçait plus radieux encore. L’imminence de mon mariage avec Junior en était la première marche. Ce qui n’était tout d’abord qu’une cérémonie de circonstances, pour apaiser les orgueils malmenés par notre victoire, s’était transformée en une journée que j’attendais avec une certaine impatience. La masse des invités était une chose, nos proches en était une autre. Quelques présences sur lesquelles je comptais, quand bien même une seule me suffirait. Puisqu’il nous fallait nous plier à ces mondanités — ce que nous faisions avec un certain entrain depuis quelques semaines — je ne voulais rien qui ne soit pas parfait. Or, Hannibal ne l’était plus depuis qu’il avait ployé le genou face à sa harpie de femme. « J’ai beau ferrrmer les yeux, l’odeurrr nauséabonde perrrsiste. » Ma langue claqua, soulignant tout le dédain que m’inspirait notre ancienne meilleure amie. Ce n’était pas un point sur lequel j’étais prête à faire le moindre compromis. Mon jumeau allait être mon témoin et j’espérais un discours à la hauteur de sa verve habituelle. Qu’importe si l’assemblée n’était pas en mesure de saisir toutes les subtilités de ses propos, il ne le prononcerait pas pour eux mais pour moi. Cette journée était destinée à être merveilleuse. Je refusais qu’il en soit autrement.
Le sourire né de ces douces perspectives se fana subitement, fauché en plein vol par la terrible vérité qui se dessinait derrière les propos de mon frère. Subitement, critiquer la femme de notre aîné n’avait plus aucune saveur, même la plus amère, se remémorer les feux violents qui avaient éclairé le prologue de notre vie non plus. Une seconde et tout fut balayé. Mes yeux clairs rivés sur son dos tentaient de déchiffrer les expressions qu’ils ne pouvaient déceler, fouillant les plis de sa chemise à la recherche d’une voie différente de celle sur laquelle ses propos nous entraînaient indéniablement. Je ne voulais pas de cette vérité qu’il distillait, goutte après goutte, comme si le faire de cette manière allait m’épargner. Ce ne serait pas le cas, ça ne pouvait pas l’être. Pourquoi aurait-il voulu être là puisqu’il n’avait d’autre choix que d’être présent ? Mes doigts pâles se crispèrent autour de ma coupe dont le cristal jouait avec les reflets des lumières tamisées. Toute la tension abandonnée derrière nous dès que ma plaie avait été refermée revint, plus violente encore. La colère essaya de s’immiscer, elle aussi, mais elle échoua, se heurtant à bien plus fort qu’elle. Les reproches prirent sa suite, filant dans sa direction pour l’accabler de ces secrets dont il était trop friand. Je lui en voulais terriblement de m’avoir caché son état toutes ces semaines, d’avoir masqué la vérité derrière des prétextes fallacieux. Pour quelle raison ? N’avait-il pas suffisamment confiance en nous ? Au plus fort de notre adversité, nous n’avions jamais cessé d’être un binôme que rien ni personne ne pouvait faire durablement trembler. Je pouvais déposer ma vie entre ses mains, les yeux fermés, sans hésiter… Découvrir qu’il n’en avait pas fait de même était une désillusion amère. « J’aurrrais pu essayer. » Tout comme j’en avais voulu à mon meilleur ami de ne pas me laisser le choix de me battre pour deux, je détestais Finn de me mettre devant le fait accompli, de m’ôter toutes les armes avant même d’avoir pu combattre. Le cœur au bord des lèvres, je tentai de ravaler ma bile, m’aidant d’une gorgée d’eau de vie. Sans grand succès. Notre passé et notre futur qui s’entremêlaient jusqu’alors, l’un puisant sa force dans l’autre, étaient désormais deux toiles bien distinctes. L’une aux détails infinis, l’autre n’étant rien de plus qu’une ombre immense.
Au-dessus de nous, le plafond de verre mentionné par mon frère des jours plus tôt venait d’exploser et les milliers d’éclats étaient bien plus tranchants que cette vitre du Ministère. La gorge nouée, le ventre serré, je voulais me révolter, de toutes mes forces, les poings liés par la certitude que c’était trop tard. Finn avait déjà fait son choix, pesé les pours et les contres, étudié tous les chemins possibles… Il ne me restait plus rien qu’une décision qui n’était pas la mienne. Une sentence qui se faisait plus précise à mesure que les secondes s’écoulaient. Je ne pouvais me figurer mon jumeau dépossédé de son droit légitime de faire rayonner notre nom et notre sang auprès de nos pairs. Je ne pouvais l’envisager reclu dans une clinique qui l’isolerait de ce monde qu’il contribuait à façonner. Lorsque je serais invitée à des soirées quelconque, des dîners interminables, des rencontres décisives, il était impensable que lui soit mis à l’écart. Il ne pouvait être ailleurs, personne n’avait le droit de l’exclure. Qui me ferait lever les yeux au ciel, subirait mon mécontentement, se plaindrait de mon comportement, ne se priverait pas de me faire des remontrances, m’affronterait dans des duels chaque fois plus flamboyants, qui si ce n’était lui ? Il n’y avait pas de réalité possible où mon jumeau ne serait pas tout cela… Sauf s’il n’était plus. La boule dans ma gorge enfla, menaçant d’exploser, insufflant une douleur presque létale à chacune de mes inspirations. La compréhension me fit ciller, une fois, avant que je ne vide mon verre d’un trait. L’acidité se fraya un chemin jusqu’à mon estomac, achevant de retourner tout ce qui n’était pas encore atteint sur son passage. Et la question fila entre mes lèvres que toute couleur avait désertées, de même que tout espoir. La réponse ne nous débarrasserait pas de cette épée de Damoclès qui pendait au-dessus de nos têtes, elle ne reformerait pas le plafond qui venait d’exploser, dévoilant une réalité impitoyable. Il aurait été sot de ma part de seulement l’espérer.
Une heure ou deux. Mes paupières chassèrent quelque émotion de mon regard, m’isolant un instant de cette tempête dévastatrice. Finnbjörn, lui, poursuivait, d’une voix monotone à laquelle je n’en voulais même plus. Abdiquer était contre ma nature mais lutter aurait été un affront à la lucidité de mon frère. il me faisait face, confortablement assis dans le fauteuil jumeau du mien, pourtant parfaitement droit, dans une posture qui ne laissait rien présager de l’inévitable. Personne ne pouvait deviner la maladie qui le rongeait et je savais que c’était justement pour cette raison qu’il avait arrêté sa décision. Pour que personne ne soit jamais témoin de sa déchéance. Je fixai son verre avant de baisser les yeux vers le mien, incapable de fixer mes pensées sur un point précis, laissant cette sourde léthargie m’envelopper à m’en étouffer. « Tu as pensé à tout. » constatai-je d’une voix blanche bien que rendue rauque par cette grosseur qui gagnait ma poitrine, s’emparait de tout mon corps, jouant avec mes nerfs pour leur faire découvrir une émotion nouvelle. Son sourire me déchira de l’intérieur, sa proposition de le laisser seul me brûla plus violemment que ne l’avait fait son sortilège. Comme la goutte de trop, celle qui fait déborder tout ce que l’on essaie, tant bien que mal, de contenir. Je m’échappai d’un bond de ce fauteuil qui menaçait de m’engloutir, versant une quantité plus que généreuse d’alcool dans ce verre parfaitement ciselé. Ma main serrée autour de la coupe hésita une fraction de seconde à la jeter contre le mur mais la porta finalement jusqu’à mes lèvres qui s’entrouvrirent juste assez pour la vider. Ce n’était pas très malin, ce liquide étant réputé pour nourrir les flammes et non pas les apaiser, mais c’était peut-être ce dont j’avais besoin justement, de combustible pour ce feu qui faiblissait face à l’obscurité et qui avait bien de la peine à se montrer aussi vaillant qu’à l’accoutumée. « C’était une trrrès belle soirrrée. Tu as toujourrrs été doué pourrr inventer des jeux d’exception. » soufflai-je finalement, en me retournant pour lui faire face, la voix plus brisée à chaque fois que je m’en servais. Sans ménagement, je tirai mon fauteuil jusqu’au sien, assassinant l’espace qui subsistait entre les deux. Seulement alors, je me rassis, ma main glissant jusqu’à la sienne pour ne plus la lâcher. « Parrrtirrr alorrrs que tu as avalé un poison et manquer l’occasion de te dirrre Tu vois ce que ça fait ? » Un pâle rictus tenta de s’arroger une place sur mes traits affaissés. Il m’avait paralysée de cette manière, lors de notre duel le plus éclatant, et je voulais que ce soit ces souvenirs les plus exaltants qui l’accompagnent pour les deux prochaines heures. Pas de solitude, pas de compassion, pas de pitié. Il ne méritait pas de si piètres sentiments. Juste lui et moi, jusqu’à la fin, comme cela aurait dû être d’ici quelques décennies. « Horrrs de question que tu te passes de moi si facilement. » conclus-je en pressant sa paume, inconsciente des larmes silencieuses qui roulaient sur mes joues, comme si elles craignaient de nous déranger.
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(#) Sujet: Re: Blood brothers - Partie II (TW : suicide) • Erin & Finn Lun 11 Juil - 18:51
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(#) Sujet: Re: Blood brothers - Partie II (TW : suicide) • Erin & Finn Mar 12 Juil - 0:04
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L’impuissance glissa ses bras glacials autour de ma silhouette immobile, son souffle putride susurrant à mon oreille une vérité que je ne pouvais plus faire voler éclat, prisonnière de son étreinte suffocante. Avec une rigueur qui ne lui ferait décidément jamais défaut, Finnbjörn arracha un à un les espoirs qui me maintenaient entière et je m’affaissai entre les griffes vicieuses de ce sentiment de faiblesse mêlée de culpabilité qui me déchirait de l’intérieur. J’aurais pu, j’aurais essayé, j’aurais tout fait, j’aurais tout donné… Et mon regard clair lui demandait silencieusement si c’était la raison pour laquelle il ne m’avait rien dit avant. Une voix mourante me conjurait de lui en vouloir, de laisser cette étincelle de colère m’embraser toute entière et de consumer ce choix qu’il ne me laissait pas. Quelque part sur son chemin, il s’était résigné à en déceler déjà la fin, il avait eu des mois pour le faire alors que moi… moi je devais me faire une raison, avaler d’un seul coup que nous n’allions pas dominer le monde en écrasant les nuisibles qui le composent ensemble et, surtout, que je n’avais qu’une heure, deux peut-être, pour lui faire mes adieux. Pour me familiariser avec cette douleur tétanisante qui rendait chaque inspiration douloureuse, pour accepter cet avenir duquel il ne ferait pas partie, pour pleurer cette partie de moi qui allait mourir en même temps que lui. Un dernier sursaut d’orgueil me tira du fauteuil dans lequel j’étais, refusant d’offrir le spectacle de mon visage décomposé à mon jumeau. Mes doigts fébriles décapitèrent la bouteille d’eau-de-vie de son chapeau de cristal et versèrent le liquide translucide dans la coupe que je tenais de mon autre main. Il m’offrait peu, si peu de temps… Je n’avais pas le droit de le gâcher. L’alcool serpenta jusqu’à mon estomac, brûlant tout sur son passage, ne laissant que les lambeaux de détresse les plus tenaces. Une heure ou deux. Je pouvais composer avec eux une heure ou deux. Sa tentative d’humour me tira un petit rire étranglé. Pourquoi fallait-il que ce soit aux portes de la mort que mon tendre frère se découvre un don pour les traits espiègles. « Je suis sûrrre qu’il ne m’en tiendrrra pas rrrigueurrr lorrrsque la nouvelle de nos exploits de ce soirrr lui parrrviendrrra. » Grand-Père allait lui aussi avoir grand besoin d’un verre — ou de plusieurs — d’ici la fin de sa soirée mais cette perspective resta muette, flottant au-dessus de nous comme un nuage noir d’une tempête à venir.
Autour de nous, les tableaux s’étaient vidés de leurs occupants. Il ne restait plus que nous dans ce bureau familier, cet antre majestueux au sein d’un château pourri jusqu’à l’os. Je tirai mon siège jusqu’à celui de mon jumeau et enroulai mes doigts entre les siens, les pressant avec une force qui manquait à ma voix. Aussi intolérable soit le dénouement, l’abandonner n’était pas une option. Depuis notre venue au monde, nous avions parcouru ce dernier ensemble, même au plus fort de nos querelles fraternelles. Qu’importe si nous planifions la mort de quelques impurs, si nous révisions nos examens, si nous accueillions des invités à l’une de nos réceptions hivernales, si nous nous affrontions… Nous l’avions toujours fait ensemble. Quand bien même le destin cruel avait décidé que nos futurs entremêlés se détacheraient l’un de l’autre plus vite que prévu, il était hors de question que je le laisse seul. Que je sois seule. « Ce serrrait du gâchis, tu n’as jamais su apprrrécier mon humourrr à sa juste valeurrr. » répliquai-je, le ton empreint d’un sarcasme qui n’était plus que l’ombre de lui-même. J’avais beau faire de mon mieux, sa paume moite contre la mienne, la flamme vacillante dans son regard, son teint plus pâle qu’à l’accoutumée, tout menaçait de me faire chavirer de plus belle. Je m’accrochai fort pour l’instant, pour lui, bandant toutes mes forces pour ne pas céder à la vague puissante qui ne demandait qu’à m’emporter. « Tu veux parrrier ? » Un reniflement méprisant souligna ma question. Faisais-je preuve d’arrogance ou ravalais-je le chagrin prêt à me submerger ? La frontière se troublait à chaque seconde. « À quoi bon êtrrre patient, de toute façon ? On dirrrait plus une insulte qu’une louange. » C’était un concours, toujours un concours entre qui surpasserait l’autre, qui aurait les félicitations de Grand-Père le premier, qui serait récompensé le plus vite, qui apprendrait le mieux, qui exécuterait le plus superbement. C’était ce qui me tirait vers le haut depuis toutes ces années, ce qui alimentait ce feu qui me caractérisait. Comment étais-je censée m’améliorer sans cesse si mon frère n’était plus là pour me railler à la moindre occasion ? Comment étais-je censée être Erin Sørensen si Finnbjörn manquait à l’appel ?
Ses yeux fixés par-dessus mon épaule, sur cette pendule meurtrière, les miens refusant de le lâcher, baignés dans une tristesse qu’ils ne peuvent contenir. Ma main libre cherche la sienne et l’emprisonne à son tour. L’insolence des aiguilles assassines résonne avec violence dans mon crâne alors que le sourire qui étire ses lèvres me déchire le cœur tant il paraît lointain, comme effacé derrière un voile qui s’ancre chaque seconde un peu plus sur ses nobles traits. Est-ce l’effet du poison ou de ces larmes qui roulent violemment sur mes joues et brouillent ma vision ? Je ne peux le dire. Son regard me revient et j’y plonge sans hésiter, raillant la souffrance qui n’attend que ça pour blesser ce qui peut encore l’être. Je ne sais comment lui dire qu’il va me manquer. Je veux profiter de chaque seconde, me nourrir de sa présence avant qu’elle ne me soit arrachée pour toujours, ancrer en moi ce que signifiait être une partie de ce tout supérieur, d’un binôme parfaitement accordé dont les différences de l’un faisaient briller l’autre de mille feux. J’aimerais avoir les mots pour lui transmettre tout ce que mes élans de colère et mes sarcasmes incessants cachaient sans s’en formaliser, lui signifier la place qu’il avait dans mon existence, le vide qu’il laissera derrière lui et que personne ne pourra jamais combler. Je ne sais pas par où commencer, de quelle manière m’y prendre. Tout ce que je suis, tout ce que j’ai jamais été est dévasté, ruines causées par la chute de l’un de mes piliers les plus solides. À sa question, je me mords la lèvre jusqu’au sang, jusqu’à être capable d'articuler un pauvre « Oui. » Mon souffle brisé serpente entre les sanglots qui menacent de m’ôter le peu de contrôle qu’il me reste. « Mais je suis là, min brrrorrr, alorrrs tu n’as rrrien à crrraindrrre. Rrrien du tout. » Ses doigts semblent vouloir lâcher les miens et je les retiens, plus fort, libérant l’une de mes mains pour retenir son menton qui s’affaisse. Je voudrais lui dire que je suis là, lui répéter qu’il n’a rien à craindre, qu’il ne faut pas avoir peur, que je suis là, qu'il va me manquer… mais un premier sanglot me déchire la voix, ouvre la voie à tous ceux qui attendaient après lui, faisant sombrer mes mots inutiles.
( Pando )
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Blood brothers - Partie II (TW : suicide) • Erin & Finn