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Raindrops on the window ☀ Erin & Finn ▽ TW : violence (# NFS)
Agatha Kline

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Message(#) Sujet: Raindrops on the window ☀ Erin & Finn ▽ TW : violence (# NFS) Raindrops on the window ☀ Erin & Finn ▽ TW : violence (# NFS) EmptyDim 13 Mar - 14:57


Raindrops on the window
Finnbjörn et Erin s’occupent du sale boulot

L’Histoire de notre famille ne m’est guère inconnue. Je connais notre généalogie presque par coeur, connaissant sur le bout des ongles le rôle de chaque membre de notre éminente famille. C’est pourquoi le nom de Ludvik H. Sørensen, grand-père de notre grand-père, sonne étrangement familier à mes oreilles… Un grand Homme, assurément, qui occupa au sein du Ministère en 1918 la fonction de chargé des relations entre sorciers et moldus. C’est également lui qui proposa, en son temps, un référendum sur le retrait des baguettes magiques aux sorciers "mal-nés", ainsi que proposé l’application d’un sceau sur ces derniers qui leur interdirait l’accès à plusieurs établissements… Malheureusement, à cause de la corruption grandissante au sein de la société magique, ces motions-là ne furent hélas pas adoptées. Mais aujourd’hui, je demeure convaincu que notre arrière-arrière-grand-père était un avant-gardiste qui aurait remis un peu d’ordre dans cette société bancale… Il a tragiquement disparu en 1953, d’une maladie de coeur, ne laissant derrière lui que quelques témoignages de sa fière existence : mais la plus grande partie de l’héritage qu’il destinait à Grand-Père a été dérobée à l’époque, circulant de mains en mains chez les malfrats de bas étage, jusqu’à ce que les précieuses reliques qui composaient son patrimoine soient revendues aux enchères quelques années plus tard. Aujourd’hui, il nous incombe aujourd’hui la lourde tache de rendre à notre famille ce qui lui appartient… Et d’après mon aïeul, l’oeil de verre qui aurait appartenu à Ludvik se trouverait désormais entre les mains sales d’un certain Ackerly Heron, issu d’une lignée de sang-mêlés, commerçant de bas étage, auquel nous rendrions bien une petite visite de courtoisie.

C’est dans cette optique-là qu’Erin et moi avons transplané dans l’Allée des Embrumes, en début de soirée. Le fond de l’air est humide, nous marchons côte à côte, d’un pas pressé, parfaitement synchronisé : j’ai le sentiment qu’il va bientôt pleuvoir… Je rabats vers moi les longs pans de mon manteau, dépassant l’enseigne de Barjow & Beurk, cherchant le nom de la boutique qui nous intéresse. Je jette un oeil au parchemin annoté que nous a confié Grand-Père, qui indique "Le Silure de Verre" ; il s’agit a priori d’un apothicaire miteux, dont une majeure partie de la marchandise n’est que de la pure camelote… Et il nous faut bien quelques minutes avant de repérer la vitrine poussiéreuse, sur lequel est affiché le nom à moitié effacé. C’est fermé, on dirait bien… Mais je ne me décourage pas, fermement convaincu de la noblesse de notre quête. « Mr. Ackerly Heron ? » lancé-je, en faisant tinter la clochette rouillée, tirant sur la chaîne sans grande conviction. La boutique semble fermée, mais en observant la fenêtre à l’étage, j’ai cru distinguer un fugace mouvement de rideau… Je suis prêt à parier qu’il est bien là. « Nous aimerrrions vous parrrler un instant. » En vérité, je n’ai pas grande envie de discuter, simplement de récupérer ce qui nous est du ; il est grand temps que notre famille se drape à nouveau dans cette dignité qu’on lui dérobe trop souvent. J’échange un regard entendu avec Erin, laissant échapper un soupir las, avant de tirer l’étui en bois qui contient ma baguette de ma poche. Je fais tourner l’instrument en bois d’amourette entre mes doigts, observant les aiguilles de ma montre tourner lentement… Et lorsqu’une minute s’est écoulée, je m’adresse à ma soeur jumelle, d’un ton persifflant : « S’il ne rrrépond pas, je te fais confiance pourrr enfoncer la porrrte. » lancé-je, avant de marquer un instant d’hésitation, et d’ajouter : « Prrroprrrement. » Il ne s’agirait pas d’attirer l’attention avec une explosion sonore qui ferait croire à un attentat… L’Allée des Embrumes est certes un coin mal fréquenté, mais je n’ai pas nécessairement envie de voir débarquer la police magique si les choses devaient mal tourner. Nous sommes certes majeurs et en mesure d’utiliser notre flux magique comme bon nous semble ; mais si notre interlocuteur ne se montre guère coopératif, je crains qu’il ne faille employer des méthodes que la loi ne cautionnera probablement pas.

@Erin B. Sørensen
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Dernière édition par Finnbjörn K. Sørensen le Lun 14 Mar - 0:48, édité 1 fois
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Message(#) Sujet: Re: Raindrops on the window ☀ Erin & Finn ▽ TW : violence (# NFS) Raindrops on the window ☀ Erin & Finn ▽ TW : violence (# NFS) EmptyDim 13 Mar - 15:38



( raindrops on the window | FINNBJÖRN ♚ ERIN )
L’air est froid et humide, ce soir. Avec un petit reniflement dédaigneux, j’enjambe une flaque sombre qui pourrait aussi bien être de l’eau que tout autre liquide, étant donné l’endroit où nous venons de transplaner. Mes bottes en cuir de dragon sont parfaitement imperméabilisées mais je préfère tout de même éviter d’entrer en contact avec des fluides non-identifiés. Surtout lorsqu’on a conscience de la vermine qui pullule dans ces ruelles crasseuses. L’héritage familial est quelque chose que nous chérissons particulièrement et sur lequel il convient de veiller avec une attention particulière, aussi cela m’irrite-t-il profondément d’imaginer qu’un sang-mêlé puisse avoir posé ses mains souillées sur une relique qui nous revient de droit. Les pas de Finnbjörn et les miens battent la même mesure, nos longs manteaux agités tels des ombres sur nos flancs. Ce serait puéril de ma part que de saccager cette belle cadence parfaitement millimétrée mais l’envie effleura un instant mon esprit le plus rancunier. Je n’avais pas encore trouvé de vengeance à la hauteur de l’affront causé par mon détestable jumeau et m’en étais tenue à des températures glaciales pendant tout le mois de janvier. Des rapports qui se réchauffaient légèrement et qui trouveraient peut-être de quoi se réconcilier définitivement dans cette quête familiale.

Je laissai Finn nous guider dans de dédales de bicoques branlantes, parcourant les alentours de mes yeux clairs qui détaillaient toutes les ombres. Il faudrait être bien sot pour s’en prendre à nous mais les habitants de ce quartier n’étaient pas spécialement réputés pour leur intelligence. Ma baguette à portée de main se préparait à toute éventualité. L’enseigne que nous cherchions se dessina finalement devant nous. Une vitrine recouverte de poussière proposant des objets qui devaient faire le bonheur des plus crédules. Pure camelote. Un sifflement méprisant acheva mon inspection des étagères protégées par cette vitre noircie de saleté. Je m’en détournai rapidement, tandis que la voix de mon frère s’élevait, vérifiant nos arrières, déjà impatiente de devoir attendre sur le pas de la porte de cet apothicaire minable. Je ricanai à l’entente des politesses dont faisait encore preuve Finnbjörn, bien plus mesuré que je ne l’étais, bien plus patient également. « Je me languis d’entendrrre le son de sa voix. » ironisai-je dans notre langue natale à l’attention de mon jumeau, le ton lourd d’un sous-entendu brûlant, mes doigts battant une mesure dangereuse sur mon poignet.

Un coup d'œil de son côté et je constatai qu’il avait les yeux rivés sur sa montre à gousset. De l’autre côté de la porte, aucun son. Le visage levé vers les étages de la bâtisse à l’agonie, je vérifiai une nouvelle fois qu’aucun rai de lumière ne trahissait une quelconque présent, sans en voir aucun. Si le dénommé Heron était bien là, il savait au moins se faire discret de manière correcte. Non pas que cela lui serait très utile dans les prochaines minutes, au contraire, mais malgré l’air moite et les odeurs diverses, j’étais d’humeur à trouver un brin de positif dans cette partie de Londres définitivement miséreuse. Enfin le silence fut brisé par une demande qui me convenait, à la hauteur de mes talents, flattant mon tempérament autant que cette envie d’action qui me démangeait depuis que nous avions commencé à fouler les pavés londoniens. J’avais déjà saisi ma baguette et m’étais tournée vers l’entrée de la boutique mais Finnbjörn termina sa phrase, complétant ses propos d’une nuance qui m’arracha une grimace désabusée. « Pourrrquoi faut-il toujourrrs que tu sois si rrrabat-joie. » Le bois de tremble resta à sa place, mes doigts gantés s’agitant dans le vide pour déverrouiller la serrure. « C’est prrrotégé. » constatai-je sans la moindre émotion. Même le plus impur des sorciers pouvaient avoir la présence d’esprit de sécuriser son habitation grâce aux sortilèges les plus élémentaires. « Allons voirrr à l’arrrièrrre, il y a peut-êtrrre une autrrre entrrrée. » Suivant les pierres noires jusqu’à une petite arrière-cour, j’avisai une porte, toute aussi crasseuse que la première, mais bien plus abritée des regards indiscrets. Sans demander l’avis de mon tendre jumeau, ma main se dressa en direction de la clenche, ma manche glissant le long de mon poignet, juste avant que la poignée ne se mette à s’enfoncer dans le bois, jusqu’à ce qu’il ne reste plus qu’un trou et l’écho des grincements provoqués. Du bout du pied, je poussai la porte. « Nous pouvons entrrrer. » fis-je avec un sourire qui le mettait au défi de redire quoi que ce soit sur mes méthodes. Je m’étais trouvée particulièrement discrète, qu’il ne commence pas à ronchonner.


( Pando )
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Message(#) Sujet: Re: Raindrops on the window ☀ Erin & Finn ▽ TW : violence (# NFS) Raindrops on the window ☀ Erin & Finn ▽ TW : violence (# NFS) EmptyDim 13 Mar - 16:30


Raindrops on the window
Finnbjörn et Erin s’occupent du sale boulot

Pendant que nous cherchons un moyen de nous introduire à l’intérieur, je jette un oeil aux alentours. Il n’y a que quelques vieilles sorcières au visage vérolé ou des marchands qui émanent à plein nez la misère dans les ruelles à proximité, je doute qu’ils puissent se révéler être un ennui pour nous… Aussi, je laisse Erin s’atteler à sa tache, selon son bon plaisir, espérant qu’elle trouvera le moyen de faire sauter cet obstacle rapidement. Pourtant, rien ne vient… « Oui, je m’en doutais. » Les commerçants ne se laissent plus leurrer par un simple Alohomora de nos jours, ils prennent certaines précautions auxquelles nous ne sommes pas forcément accoutumés. « Pourrrtant, je me demande bien quel voleurrr aurrrait l’intention de s’emparrrer de tous ces accessoirrres de pacotille. » commenté-je en jetant un oeil arrogant aux collections exposées fièrement, comme s’il s’agissait de précieux Horcruxes et non de méprisable camelote. Je n’investirais pas une mornille dans cet attelage… Mais puisque notre entreprise n’apporte pas de résultat, nous contournant le bâtiment aux murs décrépis, sentant les premières gouttes de pluie s’abattre sur nos visages. L’air s’est passablement refroidi… Attentif, je l’observe appuyer sur la poignée de la porte, sans savoir à quoi m’attendre. Elle s’ouvre aisément, ce qui me confirme que nous sommes effectivement tombés sur un illustre incapable… Le battant s’ouvre dans un grincement sonore, et je me tourne vers Erin. « Je dois avouer que je suis prrresque déçu. Nous, passer parrr la porrrte de derrièrrre… ça ne nous rrressemble guèrrre. » la taquiné-je en feignant une réelle désillusion. Il est vrai que ce n’est pas dans nos habitudes ; nous avons tant oeuvré pour attirer lumières et respect sur notre famille, que tout ce manège me paraît franchement dérisoire. Mais après tout… C’est pourtant nécessaire, si nous voulons retrouver ce que nous sommes venus chercher. Sans quitter ma baguette, je m’introduis donc à l’intérieur à la suite de ma jumelle.

Nous voilà à l’intérieur, et guère avancés. J’extrais de mon sac une main de la gloire, qui me permet de nous éclairer tandis que nous pénétrons dans le magasin aux airs abandonnés. Si je n’étais pas certain de trouver quelqu’un ici, j’aurais bien cru que personne n’avait mis les pieds depuis des mois en ce lieu sinistre… Personnellement, je n’ai guère envie de m’attarder ; la misère a tendance à me donner des allergies. « Commence à cherrrcher dans la rrremise, je m’occupe du comptoirrr. » lancé-je à son adresse, lui confiant la main de la gloire, avant de me diriger vers le vieux meuble, qui expose à travers une vitrine sale, quelques soi-disant objets de collection qui ne doivent pas avoir bénéficié de grandes expertises. C’est à se demander comment cet escroc a réussi à obtenir la fortune nécessaire pour acquérir l’une de nos reliques… J’imagine qu’elle a du être mise en vente à bas prix par des commissaires-priseurs parfaitement incompétents qui n’avaient aucune idée de la valeur d’un tel objet, et cela me crispe profondément. J’inspecte un à un les objets sur le présentoir, cherchant à dénicher sans grand espoir l’oeil de verre, soulevant une épaisse couche de poussière sur un crâne en cire. « Rrrépugnant… » laissé-je échapper, une grimace de dégoût tordant ma bouche. Je jette un oeil en arrière, me demandant si les recherches de ma soeur sont plus fructueuses que les miennes dans l’arrière-boutique… Je doute que nous tombions dessus aussi aisément, mais nous devons tout passer au peigne fin. Il y a de l’argent dans la caisse, cela me confirme qu’il n’a probablement pas encore transplané… Mais tandis que je tends l’oreille, un bruit sourd attire mon attention… Je m’immobilise, et me tourne vers ma soeur qui réapparaît : « Tu n’as pas entendu quelque chose ? » J’ai bien l’impression que ça vient de l’étage, mais je ne suis pas certain. Cela pourrait-il être un piège ?

@Erin B. Sørensen
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Message(#) Sujet: Re: Raindrops on the window ☀ Erin & Finn ▽ TW : violence (# NFS) Raindrops on the window ☀ Erin & Finn ▽ TW : violence (# NFS) EmptyDim 13 Mar - 18:03



( raindrops on the window | FINNBJÖRN ♚ ERIN )
D’un haussement d’épaules, je signifiai à Finnbjörn que je n’en avais pas la moindre idée. Plus vraisemblablement, cela ne m’intéressait guère de comprendre les raisons derrière la protection de la porte. Ou le misérable qui vivait ici avait une trop haute opinion de lui-même et de la valeur de sa marchandise de pacotille ; ou il cachait quelque objet de plus grande valeur, comme nous le supposions ; ou il craignait pour sa vie après avoir commercé avec plus dangereux que lui. Les raisons étaient faciles à deviner et une courte investigation nous offrirait probablement toutes les réponses, mais nous étions ici pour mettre la main sur notre héritage et le ramener dans un lieu à sa hauteur, pas pour spéculer sur l’intelligence d’un indigent. Dans le fond, il ne serait pas le premier ni le dernier à n’afficher que des objets de piètre valeur en vitrine pour attirer des imbéciles faciles à escroquer, gardant ce qu’il avait de plus précieux dans une autre pièce, accessible pour les initiés uniquement. Néanmoins, j’en doutais. Dans un tel cas de figure, nous connaîtrions ce nom, Heron, et n’aurions pas à nous introduire de nuit dans ses quartiers. Les marchands de cette espèce les plus intelligents savaient se placer du bon côté de notre famille.

Puisque la porte principale était protégée et qu’il nous fallait être discrets — sérieusement, cela manquait de saveur — nous longeâmes le mur de pierres, accompagnés par quelques gouttes annonciatrices d’une pluie imminente. Le temps était aussi humide que la dernière fois que j'étais venue à Londres, en compagnie de mon meilleur ami, mais les températures, plus froides. Nous avions échappé à la pluie en nous réfugiant dans le confort de son appartement familial ; Finn et moi n’allions pas avoir cette chance, ce soir. Inutile de perdre du temps, je n'essayai pas de lancer un Alohomora sur la poignée et passai directement à quelque chose de plus offensif qui creusa la porte jusqu’à laisser un trou béant à la place de la serrure. Le cuir de ma botte repoussa le battant qui gémit dans un grincement pitoyable et plus rien ne nous empêchait désormais de pénétrer dans la boutique. « Si tu ne brrridais pas constamment ma crrréativité, nous serrrions passés parrr devant. » répliquai-je avec un claquement de langue sincèrement agacé. C’était entièrement de sa  faute si notre entrée n’était pas aussi flamboyante que nous le méritions.

Sans plus m’attarder sur les tentatives de plaisanterie de mon jumeau — si c’en était bien, rien n’était moins sûr avec lui — je pénétrai la première dans la pénombre de cette arrière-boutique. Quelques pas parmi les ombres ne suffirent pas pour que mes yeux s’acclimatent à toute cette noirceur pleine d’une poussière suspendue tout autour de nous. J’entendis Finn farfouiller dans son sac avant de sentir son bras se glisser sous le mien et enfin les ombres furent repoussées, chassées par la bougie qui reposait entre les doigts décharnés de la main de la gloire. Toute la lumière du monde ne pouvait rendre cet endroit plus reluisant, mais celle-ci en particulier lui conférait des airs plus minables encore. Tout semblait à l’abandon, sale, abîmé. Un rictus aux lèvres, je tournai mon attention vers mon tendre frère dont le visage était barré d’une grimace. Je n’eus pas le temps de le taquiner qu’il prenait ce ton directif pour m’envoyer du côté de la remise tandis qu’il s’intéresserait au comptoir. L’artefact passa de ses doigts aux miens et il s’éloigna d’un pas avant que je ne le retienne, le ton railleur. « Et comment comptes-tu voirrr quelque chose sans la main ? » persifflai-je, mon bras retrouvant le sien pour lui offrir les capacités magiques de notre unique source de lumière. Un Lumos aurait été plus pratique, mais si le gérant des lieux surgissait, il ne serait pas aveugle comme le permettrait la main de la gloire.

Tandis qu’il inspecte minutieusement le comptoir, sa grimace de dégoût se fortifiant à chaque seconde, je passe en revue les alentours offerts à mon regard par la magie. Rien de très intéressant. Finalement, puisque Finn en est à compter la maigre fortune trouvée dans la caisse, je décidai de m’éloigner et de l’abandonner à l’obscurité. « Je vais inspecter la rrremise. Ne te blesse pas en mon absence. » Il n’y verrait rien pendant quelques minutes mais, de toute façon, il n’y avait absolument rien à voir, aussi n'était-ce pas une grande perte. Je n’eus pas beaucoup plus de succès dans la remise. Des étagères branlantes, certaines brisées, beaucoup de poussière et très peu d’objets intéressants. Aucun, en réalité. Un petit coffre en bois vide, quelques fioles louches, des parchemins à droite et à gauche, et un ou deux livres à deux doigts de s’effriter complètement. Même pas de quoi faire un bon feu. Le mépris guida mes pas hors de cette pièce dénuée d’attraits et me ramenèrent jusqu’à mon jumeau. Je n’avais pas sitôt enlacé son bras pour qu’il retrouve la vue qu’il s’enquit d’un bruit qu’il venait d’entendre. Je n’avais rien perçu, dans la remise, mais j’aurais été idiote de ne pas faire confiance à Finnbjörn. Il était non seulement un être exceptionnel, mais il était en plus particulièrement attentif et perspicace. S’il disait avoir entendu quelque chose, je le croyais.

Ma main droite se libéra de l’artefact qu’elle portait jusqu’à présent pour jeter un Hominum Revelio. Pour l’instant, je laissai ma baguette à sa place, cette magie que j’apprenais à maîtriser de mieux en mieux parfaitement apte à s’en passer. Il y avait bel et bien quelqu’un. Mon index dressé sous le gant en cuir pointa le plafond. Que ce soit le fameux Heron ou n’importe qui d’autre, les ténèbres s’étendraient bientôt à l’étage puisque nous commençâmes à monter, lentement, les escaliers aussi pourris que le reste du mobilier. Malgré la qualité plus que douteuse du bois utilisé, nous fûmes silencieux, telles deux ombres venues se venger. Ce qui n’était pas loin d’être la vérité. La dernière marche débouchait sur une pièce de petite taille, aussi miteuse que tout le reste. Un lit poussé dans un coin, une armoire immense à l’opposé. Et, au beau milieu de tout cela, un homme dont nous pouvions discerner les traits désemparés d’être devenu ainsi aveugle. Encore un pas et je m’approchai de lui, toujours liée à Finnbjörn. « C’est trrrès aimable de nous avoirrr ouverrrt. Ackerrrly Herrron, je prrrésume ? » fis-je dans un anglais rendu plus sauvage par cet accent qui nous était propre alors que l’homme cherchait désespérément à comprendre d’où venait ma voix.

@Finnbjörn K. Sørensen


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Message(#) Sujet: Re: Raindrops on the window ☀ Erin & Finn ▽ TW : violence (# NFS) Raindrops on the window ☀ Erin & Finn ▽ TW : violence (# NFS) EmptyDim 13 Mar - 19:28


Raindrops on the window
Finnbjörn et Erin s’occupent du sale boulot

Nous ne nous attendions pas à ce que notre hôte nous ouvre grand la porte ; c’est à ça que l’on reconnait les pouilleux, ils s’accrochent à leurs maigres richesses comme si leur vie en dépendait… Cependant, nous n’avons pas l’intention de nous en tenir là : nous sommes venus avec un objectif bien précis en tête, et avons bien l’intention de nous donner les moyens d’y parvenir. « Et bien, je suis cerrrtain qu’avec toute la crrréativité dont tu sais fairrre prrreuve, tu connais une quantité astrrronomique de solutions silencieuses. » réponds-je d’un ton serein. C’est une façon de parler… Ma soeur n’a sûrement jamais pris au sérieux les sortilèges qui n’impliquent pas au moins un peu d’explosions, de flammes ou de torture physique. Nous faisons donc notre entrée par l’entrée des serviteurs, ce qui n’est guère dans nos coutumes, mais j’imagine que cela montre combien nous prenons cette mission au sérieux. Sans perdre de temps, je me dirige vers le comptoir, tandis qu’Erin s’affaire dans la remise, qui a défaut de richesses, doit en revanche regorger de marchandises douteuses, voire peut-être même de certaines drogues. Cette dernière s’assure cependant que j’aie les moyens de m’éclairer correctement, ce dont je la remercie d’un hochement de tête. « Comme tu es prrrévenante. Rrrassurrre-toi cependant, tout irrra bien pourrr moi. » lui assuré-je, un rictus déformant légèrement mes lèvres. « Un peu moins pour notrrre voleurrr, cependant. » Quand bien même il a réellement acheté cette bague, et acquis un titre quelconque en l’acquérant, rien de tout cela n’a de valeur à mes yeux. Seule la famille compte, et la trace impérissable, laissée par notre arrière-arrière-grand-père derrière lui… S’il se montre coopératif, je n’ai pas l’intention de lui faire du mal ; il se peut même que nous lui laissions la vie sauve, dans un élan de générosité. Mais s’il commettait le tort de ne pas se montrer coopératif avec nous, ou pire, de mettre des bâtons dans les roues, nous nous verrions dans l’obligation de recourir à des extrémités moins plaisantes pour lui…

Je m’interromps dans mes recherches, tandis que je tenais entre mon pouce et mon index un allume-cigares qui aurait appartenu à Lord Grindelwald en personne, si l’on en croit l’étiquette sûrement mensongère… Un bruit attire mon attention, et ma soeur investigue aussitôt, grâce à ses fins talents : et dire que c’est Aylmer-le-Souillé qui doit attester de ses compétences, quelle ironie… D’après elle, cela vient du haut. « Je crrrois qu’il y a des rrrats dans le grrrenier. Et l’un d’eux s’est offerrrt un oeil de verrrre… » lâché-je, d’un ton goguenard, à mi-voix. Quand bien même je ne crains pas beaucoup la menace que représente cet Homme pour nous, je sais pertinemment que je ne dois pas faire l’erreur de le sous-estimer. Nous gravissons donc les marches avec précautions, dans un silence religieux, ne laissant échapper quelques craquements à mesure que nous nous approchons du premier palier de cette bicoque en ruine. Et nous ne tardons guère à trouver notre Homme… reclus dans une chambre misérable, toute à son image. Je prête à peine attention au mobilier rudimentaire qui s’y trouve, me demandant si en revendant tout le contenu de cette maison, je pourrais m’acheter ne serait-ce qu’une nouvelle chemise… Ma soeur le salue à manière, avec tout le sarcasme qui la caractérise… Je m’empresse aussitôt d’ajouter : « Je n’aime pas les perrrtes de temps. Où peut-on trrrouver l’oeil apparrrtenant à Ludvik Sørrrensen, dans ce capharrrnaüm… ? » Je suis certain qu’il sait parfaitement de quoi nous voulons parler. Les brocanteurs de bas étage dans son genre n’oublient pas si facilement les objets qu’ils ont acquis pour une coquette somme, au court du temps… Et je suis presque certain que la vie ne lui a pas offert d’innombrables occasions de se procurer des yeux de verre. Mais concentré sur mon interrogatoire, mes yeux rivés dans ceux, hagards, du pleutre qui nous fait face, je ne vois pas sa baguette s’élever… « Defodio » lance-t-il dans ma direction, avant que je n’aie le temps d’ouvrir la bouche pour réagir. La vitesse de l’éclair du maléfice me prend de court, et j’ai seulement le temps de croiser le regard de ma soeur, elle aussi armée.

@Erin B. Sørensen
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Message(#) Sujet: Re: Raindrops on the window ☀ Erin & Finn ▽ TW : violence (# NFS) Raindrops on the window ☀ Erin & Finn ▽ TW : violence (# NFS) EmptyDim 13 Mar - 20:09



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Toutes les babioles présentes en ces lieux n’avaient rien d’intéressant à nous offrir. Qu’il s’agisse de ce comptoir dont le bois était écorché que mon frère fouilla avec minutie, ou cette remise délabrée dans laquelle je mis les pieds, partout nos yeux clairs ne se posèrent que sur des objets plus à leur place dans une brocante dédiée aux nécessiteux que dans une boutique qui revendiquait la possession d’artefacts magiques de valeur. Si nous ne vîmes rien susceptible de nous rapprocher de notre quête, Finn eut plus de succès avec son ouïe fine. Un simple sortilège nous confirma que nous n’étions pas seuls et nos regards se croisèrent, habillés de la même flamme, rehaussés d’un même rictus. « Je n’ai encorrre jamais chassé le rrrat. C’est sûrrrement moins palpitant que cette fois-là mais seule l’expérrrience peut parrrler.  » Et sur ces mots chuchotés tout bas, nous prîmes la direction des escaliers, montant les marches les unes après les autres dans un silence à peine troublé par quelques grincements qui pourraient aussi bien être le vent se jouant des nombreuses fissures dans la charpente. Nous débouchâmes finalement sur une pièce à l’image de tout le reste : sale et parfaite pour un minable dans le genre de cet homme qui se tenait debout au centre de ce qui ressemblait fort à une chambre.

Son visage habité par la crainte se tournait tantôt à gauche, tantôt à droite, cherchant à percer les ténèbres dont nous étions les maîtres, aussi longtemps que nos doigts conservaient leur emprise sur la main de la gloire. Lui ne pouvait rien voir, pauvre créature prise au piège. Goguenarde, je fis un pas dans sa direction, aussi silencieuse que je l’avais été jusqu’à présent, avant de briser ce mutisme ambiant pour le saluer comme il se doit. Serions-nous en train d’inverser nos rôles habituels ? Car la voix de mon frère ne tarda pas à rejoindre la mienne, sommant le pathétique sang-mêlé de ne pas nous faire perdre plus de notre précieux temps. L’impatience lui allait à merveille. Mon rictus en coin s’affaissa à l’instant où le chien que nous tenions entre nos griffes tenta de se débattre, lançant un sortilège qui prit la direction de mon jumeau.

Mon regard opalin abandonna le sien, une flamme de rage y explosant à l’instant où ils se posèrent sur Heron. « Deflecto ! » Grâce à notre entraînement particulièrement poussé et notre talent inné pour les duels, je réagis assez vite pour lui renvoyer son offensive et éviter que Finn ne subisse de quelconques blessures. L’homme est audacieux. Et stupide. Une erreur qui va lui coûter cher. Son sortilège n’était même pas très puissant, je le constatai alors que son bras s’ouvre de quelques coupures dont la gravité n’est pas létale. La suite, en revanche, le serait peut-être plus s’il continuait de se montrer aussi inconséquent. « Carrrpe Retrrractum. » Un lien écarlate né de mes doigts fila dans sa direction, s’enroulant autour de son cou. Je tirai d’un coup sec et un cri étranglé s’échappa de la silhouette pitoyable avant qu’il ne tombe à terre, déstabilisé par un second à-coup. « Prrrends-lui sa baguette. » suggérai-je à mon jumeau tandis que la mienne retrouvait sa place, entre mes doigts, ceux de mon autre main toujours enroulés autour de cette cordelette qui ressemblait tant à du sang. « Nous n’avons plus besoin de ça. » rajoutai-je en désignant la main de la gloire du menton. Il n’allait aller nulle part et il était peut-être bon qu’il comprenne qu’il ne s’en tirerait pas s’il essayait, encore une fois, de s’en prendre à l’un d’entre nous.

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Message(#) Sujet: Re: Raindrops on the window ☀ Erin & Finn ▽ TW : violence (# NFS) Raindrops on the window ☀ Erin & Finn ▽ TW : violence (# NFS) EmptyDim 13 Mar - 21:00


Raindrops on the window
Finnbjörn et Erin s’occupent du sale boulot

Notre enquête piétine au rez-de-chaussée. Les indices sont maigres, et la camelote que nous trouvons ne nous intéresse pas le moins du monde. Heureusement, un bruit semblant provenir de l’étage supérieur nous indique la bonne direction à suivre… Nous ne perdons pas de temps, et reprenons la traque, même si je saisis au vol la petite référence offerte par Erin tandis que nous montons… « Oh, s’il te plaît, garrrde un peu de ces bons souvenirrrs pourrr un soirrr où nous feuilleterrrons l’album de famille avec émotion. » réponds-je, le sourire aux lèvres. Je ne plaisante qu’à moitié, il existe réellement un cliché pris par nos parents où nous sommes, elle et moi, en tenue de chasse, tandis qu’elle arbore fièrement son arbalète. Enfin, nous aurions bien le temps d’y songer à un moment plus propice… Nous voilà déjà en haut des marches, prêt à en découdre avec celui que nous cherchons. J’ai à peine le temps de m’introduire dans le débarras rudimentaire qui lui sert de chambre, que le scélérat me vise déjà d’un sortilège qu’Erin, heureusement, parvient à dévier à temps. Je contemple la baguette malheureuse, échouée à nos pieds, qui a échappé aux mains de son propriétaire, avec un petit sourire… « Merrrci pourrr ta rrréactivité, il aurrrait été crrriminel de laisser une peau aussi impeccable subirrr la moindrrre errraflurrre. » adressé-je à ma talentueuse jumelle, avec toute la reconnaissance et la gratitude que je lui dois. Il aurait surtout été malheureux d’être ainsi pris un dépourvu par un miséreux qui se réfugie derrière les quelques prédispositions qu’il a pour la sorcellerie… Je soupire, et lui subtile la baguette dont ma soeur l’a désarmé, avant de la fourrer dans ma poche. Je jette un coup d’oeil rapide au reste de la pièce, faisant ouvrir d’un simple sortilège les deux battants de la porte de l’armoire, veillant à ce qu’il n’ait pas dissimulé dans ce grenier miteux quelque artifice susceptible de nous porter préjudice… Mais il n’y a rien à signaler, si ce n’est quelques chemises d’un mauvais goût affligeant, et une veste que je refuserais de porter pour un million de gallions, de peur d’attraper la gale. « Ce n’est guèrrre trrrès courrrtois de la parrrt de notrrre hôte de nous accueillirrr ainsi… » lancé-je d’un ton faussement réprobateur. Si nous n’étions pas ici pour affaires, je me délecterais davantage de ce comique de situation… Cependant, le temps presse, et je n’ai pas envie que nous nous attardions éternellement dans ce grenier.

Je prends la liberté d’ôter mon manteau, afin de ne guère le souiller davantage, et le dépose sur le coin de la porte, avant de me baisser dans la direction de notre énergumène. Mon visage ne laisse rien transparaître, et s’arrête seulement à quelques centimètres du sien, tandis que je tente de sonder son esprit. J’imagine que la légilimancie nous sera plus utile que les bavardages… « Bien. Nous cherrrchons un oeil. De cette enverrrgurrre-là envirrron, en verrrre ancien. L’aurrriez-vous eu en votrrre possession ? » demandé-je, connaissant toutefois la réponse à ma question, par pure formalité pour démarrer cet interrogatoire. S’il n’a pas l’extrême obligeance de se montrer coopératif avec nous, il n’aura pas la chance d’avoir affaire à moi, mais bien à ma chère soeur. Je sais qu’elle méprise les sorciers dans son genre, alors qu’il ne compte pas sur elle pour faire preuve de la moindre pitié à son égard… « J’ignore de quoi vous parlez… Allez-vous en ! » nous somme l’individu. Oh, je vois qu’on joue la carte de l’ignorance. Malheureusement, si nous avions le moindre doute, nous ne serions pas en train d’arpenter cette satanée bicoque, et nous trouverions dans notre salon, en train de déguster un délicieux cru de jus d’airelles devant un imposant feu de cheminée. Mais les livrets de comptes tenus par Grand-Père sont parfaitement précis, indiquant entre quelles mains parasites ont circulé ces reliques que la vermine nous a dérobé… Je fais claquer ma langue contre mon palais, et incline la tête, faisant mine d’examiner son immonde visage. « Parrrce que je serrrais bien fâché que nous ayons à prrrendrrre le votrrre, en compensation… » lancé-je, tout en faisant tourner sa baguette entre mes mains. Si nous souhaitons une meilleure rapidité d’exécution, j’ai l’intime intuition qu’il va falloir sévir un peu. Je me tiens le menton avec mon pouce, faisant mine de réfléchir, le regard tourné vers ma soeur… « Avez-vous une prrréférrrence, peut-êtrrre ? Le gauche ou le drrroit ? Lequel vous est le moins utile… ? »

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Message(#) Sujet: Re: Raindrops on the window ☀ Erin & Finn ▽ TW : violence (# NFS) Raindrops on the window ☀ Erin & Finn ▽ TW : violence (# NFS) EmptyDim 13 Mar - 22:06



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Et dire que toutes les informations que nous avions obtenues convergeaient vers ce type comme étant le dernier propriétaire d’un artefact d’une inestimable valeur. Pitoyable. S’il n’avait pas eu la bêtise d’enflammer mon mécontentement, j’aurais pu en éprouver une terrible tristesse. Mais il n’y avait plus de place pour une telle émotion alors qu’il gigotait misérablement au bout de mon lien écarlate enroulé autour de sa gorge pâle. La main de la gloire s’était éteinte, rendant à cette pièce sa luminosité naturelle qui mettait en valeur l’insalubrité de l’endroit. Et le rat allongé au sol gémissait comme la vermine qu’il était. Un reniflement dédaigneux accompagna un geste sec pour lui faire prendre conscience de la situation dans laquelle il se trouvait et qui n’était absolument pas à son avantage. Déjà mon frère s’emparait de sa baguette, prenant le temps de m’adresser des remerciements de convenance. « Je suis la seule qui a le drrroit de l’érrrafler. » Un sourire moqueur souligna ses propos sans en ôter la véracité. Si je prenais un plaisir brutal à abîmer son joli minois lors de nos duels, c’était un privilège que personne d’autre n’avait le droit de s’arroger. Encore moins un misérable tel que cet Ackerly Heron, pendu à mon sortilège comme un chien à sa laisse.

Malgré la position peu flatteuse de notre hôte, Finnbjörn poussa la prudence jusqu’à inspecter rapidement ce grenier sordide. Pour ma part, je ne quittai pas Heron des yeux, quand bien même la vue d’un tel énergumène était détestable. Il faisait peine à voir, à ramper misérablement sur un sol miteux, ses doigts tentant à intervalles réguliers de défaire ce qui lui enserrait la gorge, sans succès. Un claquement de langue assorti d’un nouveau coup n’étant pas suffisant pour qu’il cesse de bouger, j’enjambai quelques planches qui grincèrent sous mon pas pourtant souple et vint poser le talon de ma botte sur ses doigts aux ongles rongés et sales. « Je te conseille d’écouter mon frrrèrrre au lieu de rrremuer ainsi. » Il offrait vraiment un spectacle lamentable. Il n’avait plus sa baguette et aucune chance de fuir, ne pouvait-il pas montrer une once de dignité en se comportant comme un homme ?

Après avoir retiré son manteau — je l’observai faire d’un air circonspect tant la poussière et la crasse habitaient chaque millimètre carré de cet endroit — Finn eut la magnanimité de s’abaisser au niveau du prolétaire que nous n’avions d’autre choix que d’interroger. Je le laissai faire, certaine qu’il trouverait toutes les réponses à nos questions dans l’esprit affaibli de l’homme, me tenant prête à ajouter un peu de violence physique s’il n’était pas capable de déjà percevoir qu’il était trop tard. C’était prévisible et en même temps terriblement décevant. Dès la première question, une rebuffade. Mon talon effectua quelques va et vient, de gauche à droite, la pression plus forte que précédemment. Un cri de douleur remplaça l’insolence. « Je crrrois qu’il n’a pas comprrris. » soupirai-je à l’attention de mon jumeau, tout en appuyant d’un coup sec mon talon vers le sol, jusqu’à ce qu’un craquement satisfaisant se fasse entendre, rapidement suivi d’un autre cri, plus aigu que le précédent. « C’est embêtant. Faudrrrait-il insonorrriser les lieux ? » Il serait embarrassant que ses voisins s’inquiètent même si le mot d’ordre, dans ce quartier, est de ne rien entendre, rien voir, rien répéter. Mes yeux clairs accueillent ceux de mon frère, levés dans ma direction, alors qu’il réfléchit à haute voix sur la meilleure manière de procéder. Un rictus fauve ourle mes lèvres alors que l’homme à nos pieds pâlit vraisemblablement. « Le gauche. Puis le drrroit. Voyons, c’est un objet d’une valeurrr inestimable, il nous faudrrra bien deux yeux pourrr compenser sa perrrte. » Mon visage se pencha vers celui de l’homme, son regard croisant le mien, tandis que mon sourire devenait plus dangereux encore. « Je crrrois qu’il va vrrraiment falloirrr insonorrriser cette pièce. Qu’en dites-vous ? » Silence. D’un geste du menton, j’engage Finn à commencer. S’il faut sévir, ce n’est pas nous qui auront le plus à perdre. Dans un éclair de lucidité, Heron semble se rendre compte de la mauvaise posture dans laquelle il se trouve et choisit la coopération, la voix haletante, une forme de panique au fond de celle-ci. « Non non non, s’il vous plaît, ne-ne touchez pas à mes yeux. Mes-mes objets de valeur sont en b-bas. Dans la remise, il y a une tr-trappe sous l’une des étagères. » De l’impur navrant, mon regard passe à mon tendre frère. J’haussai les épaules face à sa question silencieuse. Non, je n’avais rien vu, mais je n’avais pas pris le temps de tout déplacer dans cette pièce sombre et poussiéreuse. « Bien, montrrre-nous. » le sommai-je en retirant ma botte de ses doigts brisés et en tirant sur le lien écarlate que je maintiens depuis quelques minutes maintenant pour le forcer à se relever. « Et parrr pitié, n’essaie pas de t’enfuirrr, les conséquences serrraient rrregrrrettables. Pourrr toi. » J’ai un regard entendu avec mon jumeau. Les faibles ont cette fâcheuse tendance à ne pas savoir se soumettre et à essayer de se rebeller dans les pires moments.

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Message(#) Sujet: Re: Raindrops on the window ☀ Erin & Finn ▽ TW : violence (# NFS) Raindrops on the window ☀ Erin & Finn ▽ TW : violence (# NFS) EmptyDim 13 Mar - 23:07


Raindrops on the window
Finnbjörn et Erin s’occupent du sale boulot

Je me suis laissé surprendre comme un amateur, je l’admets. Mais heureusement, c’est la raison pour laquelle je ne suis pas venu seul : notre duo est imparable pour faire affaire à ce genre d’énergumène. Nous avons d’ailleurs le loisir d’échanger quelques charmantes boutades, pendant que ma soeur écrase gaiement les doigts du malheureux… « Mais tu serrrras gentille de m’éparrrgner cette grrrâce ce soirrr. » lui adressé-je, avec un sourire faussement mielleux. La date de la photographie de famille approche, et je ne souhaite pas spécialement avoir l’air d’un balafré ; je laisse volontiers ce plaisir à Bradford… Nous aurons tout le loisir de régler nos comptes cet été dans le jardin de la demeure familiale, en nous adonnant à notre bon plaisir : les duels de sorcellerie. Je reviens finalement à notre hôte, qui se trouve dans de sales draps après avoir tenté de m’agresser sournoisement… Heureusement, j’ai pu compter sur ma soeur pour lui infliger la correction qu’il mérite. « Nous pourrrions aussi lui couper la langue. Puisqu’il n’a pas l’intention de parrrler, je crrrains qu’elle ne lui soit plus d’aucune utilité. » lancé-je, l’air de rien. Bien sûr, cela risque d’être un peu sanglant, et je n’aime pas trop l’idée de tacher ma chemise avec des projections de gouttelettes, je viens à peine d’aller la chercher chez le teinturier. Cependant, notre nouvel ami émet une autre proposition… Selon lui, il peut nous mener directement à l’objet de nos recherches. Comme quoi, quand il y est disposé, il sait se montrer volontaire… D’un geste enthousiaste, j’entreprends de récupérer mon manteau déposé sur le coin de la porte, tandis que ma soeur relève le miséreux estropié, le menant vers le rez-de-chaussée.

Je me tiens juste derrière ma soeur, veillant au grain à ce qu’il ne profite pas de la descente des escaliers pour risquer une folie. Même si, au vu de ses doigts, nous n’avons pas grand chose à craindre de lui… Nous pourrions même lui rendre sa baguette tout de suite, elle ne serait pas d’une grande menace. « Oh mince, je crrrois qu’il va devoirrr embaucher quelqu’un surrr ses deniers pourrr tenirrr la caisse… » ricané-je, descendant prudemment les marches. Au vu de l’aspect miteux du bois qui fait tenir les fondations de cette masure, nous ne serions pas à l’abri d’un effondrements… Par pur plaisir, nous pourrions réclamer à Grand-Père d’acheter cet endroit pour le simple plaisir de le démolir. Que pourrions-nous bien construire à la place ? J’ai une idée : un chenil. Mais j’interromps mes plans d’architecture lorsque nous gagnons le rez-de-chaussée… Le pleutre nous emmène vers un bureau que nous n’avons pas encore fouillé, et nous indique maladroitement - sans doute à cause de ses doigts brisés par le talon de ma chère jumelle - un tiroir. « Examinons cela de prrrès. Errrin, tiens le bien je te prrrie, les chiens ne savent pas se tenirrr dans cette ville. » déclaré-je avant de tirer sur la poignée, légèrement soupçonneux. Avec un tel escroc, mieux vaut se tenir sur ses gardes… Nous ne sommes pas à l’abri qu’il profite d’un instant d’inattention pour nous jouer un de ses tours. Par précaution, j’enfile la paire de gants en velours que je porte sur moi pour me préserver de tout imprévu, et entreprends de jeter un oeil aux différents babioles entreposées. Ce qui ressemble vaguement à une écaille de dragon, un pendentif en opale, un griffe de loup… Rien de bien intéressant, avant que je ne tombe subitement sur une petite sphère de verre. Je la fais tourner entre mes doigts, regarde au travers, frappe d’un petit coup d’index contre son extrémité… Puis, je la tends en direction de l’usurpateur. « C’est de la contrrrefaçon, et trrrès mal rrréalisée en plus. Je connais des imitateurs bien plus talentueux… » commenté-je, avant de le négligemment balancer à l’autre bout de la pièce. Cependant, je n’ai nul doute qu’il s’est bel et bien servi de l’original pour façonner cette copie… Ainsi donc, notre nouvel ami a encore des choses à nous apprendre. Je me tourne donc vers ma soeur, étirant mon sourire : « Fais toi plaisirrr. »

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Message(#) Sujet: Re: Raindrops on the window ☀ Erin & Finn ▽ TW : violence (# NFS) Raindrops on the window ☀ Erin & Finn ▽ TW : violence (# NFS) EmptyDim 13 Mar - 23:45



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Sous ma bottine, les os craquent. Sur mes lèvres, fleurit un sourire, digne reflet de celui de mon frère. « Ainsi soit-il. » Mon soupir semblait consentir à un immense sacrifice mais nous savions, l’un comme l’autre, que ce n’étaient que de simples taquineries fraternelles qui donneraient, tôt ou tard, lieu à un duel en bonne et dûe forme. Pas ce soir, cependant, car nous avions un chien à dresser et à qui il était nécessaire de rappeler qu’on n’aboyait pas au visage de ses maîtres. « Une chose à la fois. D’aborrrd les yeux, ensuite la langue. Il pourrrait en avoirrr besoin s’il décide subitement d’êtrrre coopérrratif. » Ce qui serait une preuve d’intelligence de sa part mais, à en juger par l’air hagard qu’il arbore et ce rictus pitoyable, il est tout l’inverse. Un sot doublé d’un sournois, cela ne fait jamais bon ménage. Ils ne cessent de se faire prendre la main dans le sac mais continuent de croire qu’ils sont plus futés que tout le monde. Décidément, nous avions tiré le gros lot. Néanmoins, les menaces firent leur office. Elles ou le flegme avec lequel nous parlions de sa prochaine mutilation. Je pensais sincèrement avoir été claire mais j’ai le sentiment qu’au fond de lui, il minimise encore ce qui pourrait lui arriver s’il avait l’audace de nous déplaire de nouveau. Je ne vais pas m’en plaindre, je suis certaine que, si cela devait se produire, Finn me laisserait tout le loisir de lui faire passer l’envie de recommencer.

D’un geste brusque, je le forçai à se relever. Mon tendre frère reprend son manteau et nous laisse ouvrir la marche. Le chien devant, des fois qu’une marche décide de céder sous la moisissure et les allées et venues subites. Je n’avais guère envie de passer à travers le bois pour atteindre l’étage inférieur. Nous arrivons sans encombre au rez-de-chaussé, même si je ne peux pas en dire autant de la prestance et de la fierté du bougre qui nous guide, ses doigts pendant piteusement le long de son flanc. Comme s’il lisait dans mes pensées — et je sais que ça n’est pas impossible mais qu’il utiliserait cet agaçant don de manière plus intelligente en l'occurrence — Finn se fend d’une petite moquerie. Décidément, il est d’humeur bien taquine ce soir. « Est-ce que ton humeurrr délicieuse est due à une cerrrtaine vipèrrre ou bien est-ce un nouveau trrrait de carrractèrrre que tu es en trrrain de développer ? » ricanai-je en lui jetant un coup d'œil par-dessus mon épaule. Nous pouvions bien nous permettre de bavasser et, avec notre récente querelle, je n’avais pas pris le temps de suivre l’évolution de cette relation.

Quoiqu’il en soit, nous finissons par pénétrer dans la remise. La trappe dont il parlait s’avère n’être que le tiroir d’un bureau enfoncé si profondément dans le mur qu’il s’y confond presque. Je laisse à Finn le soin d’examiner ce qu’il contient, un rictus aux lèvres alors qu’il me conseille de surveiller notre malheureux hôte de près. Des fois que la sournoiserie ne se soit pas brisée en même temps que ses phalanges. D’un coup de pied violet à l’arrière de la rotule, je le fais tomber à genoux. « Tu as entendu mon frrrèrre ? Assis. » C’est vraiment désolant de devoir ainsi éduquer un homme qui a pourtant atteint l’âge adulte, mais que pouvons-nous attendre de plus du bas peuple, après tout ? Les secondes s’écoulent dans un silence religieux. Enfin, Finn sort quelque chose du tiroir et s’en écarte, me permettant de voir ce qui ressemble fort à un œil de verre entre ses doigts. Un sourire commence à étirer mes lèvres, rapidement remplacé par un rictus mauvais et une flamme mécontente au fond de mes yeux clairs quand il déclare que c’est une contrefaçon. Heron est plus stupide que je ne le pensais. Et plus arrogant. La colère se fait liquide, feu brûlant qui s’arroge tous les droits sur mon sourire alors que mon frère me laisse le champ libre. Je tends le bras afin de repousser la porte, lentement, sans me presser, prenant un malin plaisir à voir le visage de cet insolent se décomposer au fur et à mesure. Je ne lui laisse pas le temps de se repentir. Il est bien dommage pour lui que sa vanité l’ait poussé à nous mentir, deux fois de suite. Mais dois-je vraiment m’en plaindre ?

« Endolorrris. » L’éclair rouge fuse de ma baguette pointée vers le chien dont la laisse a déjà disparu. Il s’écroule instantanément au sol, le corps secoué de spasmes, le visage tordu par la douleur. Ses lèvres exsangues poussent bien quelques cris mais les hurlements deviennent rapidement muets, concentrés dans ses yeux qui ne demandent qu’à jaillir de leurs orbites. Il est en train de devenir fou, je peux le lire sur son visage. Son esprit est faible et j’estime à quelques secondes sa capacité à résister au flot de violence qui coule actuellement à la place de son sang. Une minute ou deux de ce traitement lui sera probablement fatal. Ses mains se dressent à la verticale, griffent le vide comme pour se dégager de cette torture. En vain. Il est chanceux que Finn soit avec nous. Sans la voix de mon jumeau pour me rappeler à l’ordre, je n’aurais pas mis fin à cette délicieuse scène aussi rapidement. Ma baguette pointée vers le sol, je me détourne du tableau lamentable qu’il nous offre, plein de sueur, de spasmes et de bave. Avec une petite moue de dégoût, je finis par repositionner le bois de tremble dans sa direction, mais je ne suis même pas certaine qu’il en ait conscience. « Si tu nous disais la vérrrité, maintenant ? » Je jette un regard désespéré vers mon frère.

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Il est vrai que ce soir, je suis d’humeur taquin. J’ignore si c’est parce que je m’enorgueillis lorsque notre aïeul nous confie de plus importantes missions, comme celle-ci, ou bien simplement parce qu’il est plaisant de remettre les gueux à leur place. Cependant, je crains de rapidement m’ennuyer, si notre hôte ne nous propose pas meilleur divertissement… « Je te l’ai dit, je m’essaie à l’humourrr occidental. C’est une rrréussite ? » réponds-je d’un ton léger à ma soeur qui tient toujours en laisse notre malheureux hôte. « Et les vipèrrres me mettent toujours de bonne humeurrr. » me contenté-je simplement d’ajouter, sans m’étendre davantage. Et plus particulièrement celle-là même à laquelle ma soeur fait référence… Mais je ne m’étends pas davantage à ce sujet. « Et toi, c’est ce nouvel anneau à ton annulairrre qui te donne envie de chasser les trrrésorrrs ? » Nous ne l’avons que très peu évoqué, mais j’imagine qu’elle sait ce qu’elle fait, et qu’elle n’a nul besoin de ma bénédiction. Pour le moment, je préfère rester concentré sur le pleutre qui a affirmé détenir l’objet de nos recherches… et vérifier s’il dit bien vrai.

Or, il se trouve que ce dernier a trouvé de bon goût de jouer avec nos nerfs alors que nous étions déjà un peu irrités… Et l’effet est immédiat, l’éclair rouge qui sort de la baguette d’Erin annonce à notre ami un sort bien funeste. Il se débat, vocifère, se tétanise, et j’observe attentivement chaque petite veine de son corps gonfler, comme si elles allaient exploser toutes ensemble. C’est plutôt fascinant. « Troisième latte de plancher sous l’escalier, celle qui est un peu surélevée ! Pitié, je vous en prie ! » Mon sourire s’étend, et je lève une main en direction de ma soeur, quand bien même je sais qu’elle aurait souhaité prolonger un peu le plaisir. Je préfère interrompre là cette scène, quand bien même il est délicieux de voir cet énergumène se tortiller au sol comme un ver, recouvrant son propre plancher de fluides corporels. Si la torture se poursuit plus longtemps, je crains qu’il ne finisse par se mordre la langue, et son suicide nous empêcherait malheureusement d’accéder aux réponses que nous sommes venus chercher… Heureusement pour nous, il passe rapidement aux aveux : aux vrais, j’espère. « Et bien voilà, ce n’était pas si compliqué. Brrrave bête» le félicité-je avec un grand sourire, avant de faire volte-face, et de me diriger vers le couloir central. Dans l’obscurité, j’ai un peu de mal à distinguer quoi que ce soit, à travers les longues toiles d’araignées qui s’étendent du haut des marches, formant presque une cascade de fils épais et blanchâtres, emprisonnant bien des cadavres de malheureux moucherons. Me voilà contraint d’extirper à nouveau la main de la gloire pour examiner l’endroit, et passer ma main sur chaque latte de plancher pour tenter de trouver celle qui nous intéresse. Et dans un craquement sonore, l’une d’elle finit par se soulever légèrement sous la pression de ma main, dévoilant quelques petits trésors. Voilà qui est plus intéressant que les babioles exposées en vitrine…

Je trouve même l’objet de notre convoitise, rond comme un oeuf, un peu brillant. L’oeil de verre ayant appartenu à feu Ludvik Sørensen, puisse-t-il reposer en paix en sachant que ses reliques ont enfin retrouvé leurs héritiers légitimes. Je place une main sur mon coeur, en signe de respect. « Il y est, Errrin, c’est bien l’authentique. » Du moins, je le suppose… Je le ferais évidemment expertiser pour être certain de ce que j’avance, mais l’opacité, les petites entailles sur la sphère de verre ancien, ne laissent que peu la place au doute. Je la glisse dans un petit étui réservé à cet effet, et rabats à nouveau vers moi les pans de mon manteau. Sans me préoccuper davantage de notre malheureux hôte, je m’adresse à ma jumelle, ne dissimulant pas mon admiration. « Tu t’améliorrrres de jourrr en jourrr, n’est-ce pas ? Ce Dolorrris était magnifiquement exécuté. » lui lancé-je avec un petit claquement de mains. A mon tour, je tire ma baguette, et la dirige vers le pleutre, la gorge gonflée d’estime de moi-même. Il est temps de mettre fin aux gémissements d’Ackerly Heron, qui aurait pu s’épargner bien des tourments s’il s’était montré plus coopératif avec nous dès le début… « Avada Kedavrrra. » Malheureusement, l’incantation ne donne rien, ce qui m’agace légèrement… J’imagine qu’il faudra que je m’entraîne encore un peu sur le sortilège de mort. Lorsque les moeurs auront un peu évolué, peut-être pourrons-nous en faire usage directement sur les criminels au sang souillé… Ce serait là une magnifique tache à réaliser, pour les tireurs de baguette magique d’élite hautement qualifiés que nous aspirons à devenir. « Dommage… J’imagine que tu as de la chance. Enfin, si l’on peut appeler ça ainsi… » lancé-je à l’adresse du tenancier de cette boutique, dont les doigts tordus ne risquent plus de vendre grand chose à qui que ce soit. « Ne trrraînons pas, ça sent le cabot ici. » intimé-je à l’adresse de ma soeur, avec un regard méprisant pour le miséreux qui rampe à même le sol, ce sot qui a imaginé un instant pouvoir nous berner. Il est temps que l’empire Sørensen fasse un grand ménage de printemps dans ce quartier, afin de lui rendre sa gloire et sa grandeur d’antan, lorsque les sorciers se trouvaient à leur apogée.

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Message(#) Sujet: Re: Raindrops on the window ☀ Erin & Finn ▽ TW : violence (# NFS) Raindrops on the window ☀ Erin & Finn ▽ TW : violence (# NFS) EmptyLun 14 Mar - 22:39



( raindrops on the window | FINNBJÖRN ♚ ERIN )
Mes plus grands plaisirs ont toujours été les plus simples. Rien de très compliqué derrière l’envie de naturelle de partager des moments privilégiés avec mon tendre jumeau. Ce soir, je suis exaucée. Il n’en fallait pas moins pour atténuer l’affront perpétré le jour de notre anniversaire, mais l’amertume est restée à l’extérieur, sur le pas de la porte. Il ne reste plus que la joie sauvage de renouer avec ce qui fait notre plus vive complicité. Tandis que nos pas précautionneux s’engagent sur les marches branlantes, nos langues s’échangent quelques taquineries fraternelles. Il est assez rare que Finn se montre aussi plaisantin et, une fois passée la surprise des premières fois — c’est que Junior et moi avions été proches d’appeler Sainte-Mangouste tant la chose était originale et nous faisait craindre une maladie neurologique —, j’appréciais ces élans frivoles de sa part. « Tout ce que tu entrrreprrrends est une rrréussite, min Brrrorrr. » J’esquissai un sourire plus amusé que jamais lorsqu’il confirma à demi-mot mes propos. Derrière les vipères en général, nous savions tous deux qu’il était particulièrement sensible aux charmes de l’une en particulier. D’un Serpentard à un autre, sa question me fit machinalement poser les yeux sur cet anneau masqué par mon gant. « J’ai toujourrrs aimé chasser. Ce n’est pas ce que je porrrte qui changerrra ça. »

Nos badinages prirent fin à l’approche de la remise. Lors de mon inspection sommaire, j’étais passée à côté d’un bureau, tellement enfoncé dans un coin qu’il ne fait plus qu’un avec les ombres. Au bout de sa laisse écarlate, Heron en désigna le tiroir et mon frère, du bout des doigts, l’ouvrit pour entreprendre de le fouiller. À quoi pouvait bien servir un chien si ce n’était renifler une piste pour nous conduire à notre but ? Mais même cela, une tâche pourtant si simple, à la mesure de son esprit lamentable, il l’échouait. Il n’en fallait pas beaucoup plus pour qu’une colère légitime face à son arrogance déplacée ne se déverse en moi comme une langue de feu à laquelle Finn laissa libre court de quelques mots, douce mélodie à mes oreilles. Puissance et jouissance ne font plus qu’un, ne demandent qu’à s’exprimer, rendant le Doloris aussi aisé à lancer qu’un ridicule Lumos. Le corps se tortille et hurle une douleur bientôt muette, contenue par des lèvres exsangues et une langue incapable de produire le moindre son. Une partie de moi serait curieuse de connaître ce que cela fait que de subir mes sortilèges. Mieux comprendre pour pousser la torture plus loin encore, ne laisser aucun millimètre libre de cette souffrance viscérale.

J’en suis convaincue, son esprit s’approche déjà des portes de la folie et son cœur ne sera pas capable de tenir suffisamment longtemps pour l’en garder éloigné. Il pourrait sombrer, à chaque seconde qui passe et durant laquelle je me réjouis de sa terreur. Cependant, nous sommes ici pour trouver ce qui nous appartient et dans son malheur il possède une certaine chance puisqu’il est le plus à même de nous mener à l’objet de toutes nos convoitises. Il nous étonne en se montrant encore capable de parler — glapir serait plus juste — et les aveux coulent, hors de son contrôle. Mes yeux clairs croisent leurs jumeaux avant qu’ils ne se portent dans la direction indiquée par l’impur à nos pieds. « Quelle perrrte de temps. » soufflai-je tout en observant Finn se pencher et inspecter minutieusement les lattes en bois. Mais mon sourire ne pourrait se satisfaire plus de l’idiotie de l’homme qui rend cette soirée plus palpitante que je ne l’aurais imaginé.

Un craquement plus tard, mon jumeau se redressa et sa voix me parvint, empreinte d’une émotion certaine. C’était le bon. Nous avions en notre possession l'œil de notre ancêtre. « Parrrfait. » Un petit soupir appréciateur vint ponctuer le tout, Finnbjörn se détournant des ombres et des toiles d’araignées pour me rejoindre. La lueur que je vis au fond de ses prunelles opalines contribua à rendre mon sourire plus brûlant encore, sans parler de ses compliments qui me vont droit au cœur. « Je n’ai pas pourrr ambition de rrregrrresser. Et ce sorrrtilège a tellement de charrrmes qu’il serrrait dommage de ne pas lui rrrendrrre honneurrr. » Sur le côté, l’homme gémit. Prenait-il enfin conscience de notre toute puissance et de l’incommensurable supériorité qui nous séparait de sa personne ? Mon frère tira sa baguette tandis que je rangeais la mienne dans ma manche et une terreur pure habilla les traits du miséreux. Une petite moue déçue agita mon visage face à l’absence d’éclair vert, rapidement remplacée par un dégoût né de la tache humide qui s’élargissait sous le corps de l’homme. « L’odeurrr rrrisque d’empirrrer. » fis-je en fronçant le nez, écoeurée de cette scène pitoyable. Sans plus de considération pour celui qui s’approchait plus de l’animal que de l’humain, nous quittons la remise. Mes doigts se serrent autour du battant en bois et je jette un dernier regard derrière nous. Un rictus indéfini étire mes lèvres, un souffle passe mes lèvres et mes doigts s’agitent dans le vide avant que je ne repousse la porte derrière nous, masquant le feu qui s’empare de quelques parchemins posés sur le comptoir et qui s’en prend déjà aux débris alentours.

« On se rrretrrrouve à Prrré-au-Larrrd. » Et dans un crac sonore, je disparais. J’aurais adoré pouvoir rester et me délecter des flammes qui grossirent après notre départ, léchant l’intérieur de cette misérable boutique, s’emparant d’un corps resté prostré dans la petite pièce sombre de laquelle nous avions retiré l'œil, faisant disparaître toute trace de ce taudis et menaçant même ses plus proches voisins, mais il nous fallait rentrer.

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Raindrops on the window
Finnbjörn et Erin s’occupent du sale boulot

J’ai bien l’impression que nous avons terminé notre travail ici. Je contemple, satisfait, la scène tragi-comique qui se déroule dans cette piteuse masure, à travers la seule lumière de nos baguettes et de la faible lumière des lampadaires se réverbérant sur le plancher miteux. Si hélas mon sortilège de mort ne s’est pas révélé fructueux, je ne sens aucune nécessité de m’acharner ; je pourrais bien abandonner là le propriétaire de cette bicoque avec la plus grande indifférence, l’abandonnant aux cafards et aux larves qui iront bien volontiers se repaître de lui. Mais ma soeur ne l’entend pas de cette oreille… Elle a toujours préféré les grands spectacles pyrotechniques aux révérences sobres des acteurs sur scène. C’est donc sans surprise que je la vois diriger sa baguette vers quelques parchemins se trouvant ça et là, ce qui me fait lever les yeux au ciel. « C’est cela que tu appelles la discrrrétion, søster min ? » persifflé-je, sur le ton du reproche, sans pour autant chercher à éteindre les flammes naissantes. Eh bien… J’imagine que cela nous facilitera la tache, lorsque nous acquérons ce terrain : au moins, nous pourrons nous épargner les travaux de démolition et la dératisation des lieux, puisqu’il n’en restera a priori qu’un tas de cendres, selon la vitesse des services d’interventions. Dommage pour Ackerly Heron, je crains qu’ils ne soient passablement lents à venir ce soir, l’Allée des Embrumes n’étant pas le lieu le plus fréquenté de Pré-au-Lard, trouver des témoins ne sera guère aisé. Je reporte mon regard sur notre malheureux hôte, qui a finalement peut-être de la chance dans son malheur : ses tourments s’arrêtent ici, dès lors que les flammes vivaces auront léché sa peau sanguinolente.

Je toussote légèrement, incommodé tant par l’émanation entêtante d’urine et d’humidité, que par le dégoût qu’elles m’inspirent ; il vaudrait mieux ne pas s’attarder davantage. « Empirrrer, c’est le mot. Il va falloirrr que je fasse aérrrer mon dorrrtoirrr durrrant des jourrrs pourrr chasser cette insupporrrtable odeurrr de fumée de ma chemise… » ajouté-je, les yeux légèrement rougis par les fumerolles qui remplissent progressivement la pièce. Un  crépitement bruyant naît des volutes qui s’attaquent au plancher, et j’ai le sentiment que dès lors que les fondations auront commencé à brûler, il vaudra mieux que nous nous trouvions loin. Je reboutonne précautionneusement mon manteau, m’assurant que j’ai bien en ma possession ce trésor familial que nous sommes venus chercher, et ma baguette. « Et je ne parrrle même pas de toute cette poussièrrre. On se crrroirrrait rrrevenus des catacombes. » me plaignis-je, avant de nouer mon bras autour de celui de ma soeur, avant qu’un craquement sonore ne signale notre brutale disparition des lieux. Le sol se dérobe sous nos pieds, et nous tournoyons dans le temps et dans l’espace, à toute vitesse. Le temps d’un instant, je me mets à craindre que mon organe défaillant ne me réserve une mauvaise surprise… Mais fort heureusement, nous arrivons à bon port, gagnant la gare de Pré-au-Lard dans un atterrissage maîtrisé. Je n’ai qu’un peu le tournis, mais rien de bien incommodant… La simple perspective d’avoir récupéré ce qui nous est du suffit à me combler. Aussi, je me tourne vers ma soeur, souriant. « Ne gagnons pas notrrre dorrrtoirrr tout de suite… Il boit rrrester un fond de jus d’airrrelles dans le burrreau de Grrrand-Pèrrre, je te rrrappelle que je dois regagner tes faveurrrs. » C’est qu’elle finirait presque par me manquer, en cours de défense… Mais je trouve ce petit caprice plus divertissant qu’autre chose. « Knut n’aurrra qu’à se charrrger de nos vêtements. » lancé-je, plongeant mes mains dans les poches de mon épais manteau, avant de me diriger d’un pas sûr vers la hautes tours du château qui se dessinent dans la pénombre. L'on distingue bien les étoiles, c'est une belle nuit qui s'annonce.

@Erin B. Sørensen
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