Luke Hitch. Un patronyme complet qui ne paye pas de mine, qui n’intéresse pas grand monde et ne saute pas vraiment aux yeux…. Un reflet de ce qu’a représenté une bonne partie de sa vie, peut-être ?

Le jeune garçon que Luke a été n’était pas très beau physiquement, assez gauche et pas doué pour tout. Luke a fréquenté l’école moldue pendant toute son enfance, à Dundee, sa ville natale, avant de pouvoir prendre sa place dans l’école de sorciers dans laquelle il était inscrit : Poudlard. Ses premières années furent longues, couronnées d’insuccès et l’homme qu’il est aujourd’hui se souvient du soupir de son père au moment de lire la phrase qui clôturait la page de son bulletin scolaire. Luke avait le malheur d’être juste normal, de ne pas être beau et cela lui a suffit pour mal vivre sa scolarité primaire. En comparaison, deux frères : Anton et Michael qui ont brillé par leur aisance en société. Les choses auraient pu mal finir, son évolution aurait pu prendre la pente descendante que ses parents imaginaient sûrement pour lui, mais ce ne fut pas le cas !

Poudlard lui changea littéralement la vie, mais la route vers le succès ne se présenta pas sous la forme d’un chemin dénué d’obstacles. Luke fut envoyé dans la maison de Poufsouffle, celle que ses parents (tous deux sorciers de sang-mêlé) avaient l’habitude d’appeler « la maison poubelle » alors qu’eux-mêmes avaient réussi à mener leurs études à terme dans le camp des verts et argent. Contre toute attente, Luke fut content de son sort et toucha du bout des doigts l’épanouissement dans sa nouvelle maison… il ne l’empoigna pas vraiment car un groupe de serpentard plus âgés sentit vraisemblablement la présence d’une faille (bien existante et parfaitement exploitable). Luke ne vécut pas de très bons moments à ses débuts à Poudlard et s’estima carrément victime de harcèlement. Une situation qui ne fut prise au sérieux ni par ses parents, ni par les adultes de l’école qui se contentèrent de donner un petit avertissement aux gamins qui l’importunaient. L’adolescent qu’était devenu Luke se vit obligé de prendre le problème à bras le corps et c’est avec une détermination extrême qu’il décida, au cours de sa cinquième année, que le moment était venu d’arrêter de souffrir ! Le jeune adolescent se lança dans l’apprentissage de l’Occlumancie pour contrer ses adversaires et les empêcher de faire des tentatives d’intrusion dans son esprit (le petit jeu qui était devenu leur préféré et qu’ils maîtrisaient de mieux en mieux). Luke était un cobaye, une pauvre victime qui allait leur servir à devenir de bons sorciers….eh bien, ils n’allaient pas être les seuls à profiter de la situation. Bien que moyennement doué, il parvient à maîtriser l’Occlumancie à force de courage et de détermination. Il puisa aussi sa force, à ce moment là, dans les capacités qu’il s’était découvertes depuis les premiers cours : les potions ! Luke n’avait jamais rêvé d’apprendre à en concocter et avait même redouté ce cours, mais ses capacités étaient incroyables, peut-être innées … Un talent que personne n’avait vu venir et qui était pourtant bien présent en force. Pour la première fois de sa vie, il n’était même pas bon dans quelque chose : il excellait et dépassait tous les autres élèves sans le moindre problème ! Bien sûr, il en profita et commença à travailler pour le cours de Potions davantage que pour ses autres cours et les résultats étaient au rendez-vous, la fierté aussi.

C’est avec un don d’Occlumens, un large Optimal en BUSE de Potions (et des notes correctes dans les autres matières avec un peu d’efforts et de courage) qu’il put commencer à suivre des études de potionniste. C’est non sans appréhension qu’il intégra l’USL pour suivre la voie qu’il jugeait être la sienne. Luke ne développa pas vraiment de grande passion pour les potions, mais il était persuadé que ses facilités allaient pouvoir servir à quelque chose et il n’eut très peu de doute quant au fait qu’il en ferait sa vie. Il aimait juste ça. Ses autres goûts seraient un « à côté », son affection toute particulière pour la découverte de terres sauvages et nouvelles serait un passe-temps essentiel pour lui au même titre que l’élevage de hiboux (activité dans laquelle il se lança pendant quelques années avant de passer le flambeau à des amis).
Le jeune homme se spécialisa très vite dans la médecine magique et eut besoin de longues années d’études (10 très précisément !) pour obtenir un prestigieux poste (selon son humble avis !) de chercheur en médecine magique spécialisé dans les antidotes dans une section de l’hôpital saint-Mangouste. Il passa avant ça par la case stages et boulot merdique dans un apothicaire du Chemin de Traverse avant de trouver chaussure à son pied. Le rêve devenait réalité et la tendance s’inversait. Luke avait atteint une meilleure position sociale que ses deux frères après ses années d’études et, il n’était pas resté le petit boutonneux qu’il ne supportait pas à l’époque. La perspective de trouver de nouveaux antidotes et de perfectionner ceux déjà existants était une opportunité rare dont il avait bonne conscience et assez de compétences. Parfois, le job était dangereux et la dose d’adrénaline qui en découlait lui prouvait que son choix avait été le bon.

A la fac, Luke eut quelques petites amies et resta huit ans avec une dénommée Rose à cheval entre ses études et son début de carrière…. Mais le mariage n’était clairement pas pour lui. Le refuge qu’il avait trouvé, c’était le travail ! Luke était à l’aise et, légèrement traumatisé par les mauvaises expériences de son enfance et adolescence, voulait surtout vivre, ne pas s’attacher et se faire des amis. Une telle réaction n’était pas commune, mais Luke ne se voyait pas vraiment avec femme et enfants, bien qu’ayant aimé profondément Rose qui refit sa vie de son côté sans le moindre problème. Il voulait bosser, bosser et bosser encore. C’est au bout de neuf années en tant que chercheur qu’il se lança dans l’aventure de professeur, sautant sur l’occasion d’une place qui se libérait au sein de Poudlard. « Professeur de Potions », il s’était répété cette succession de mots des tas de fois sans jamais vraiment savoir quoi y accoler. Mais à bien y regarder, le challenge ne lui faisait pas peur, lui qui avait acquis tant d’assurance et de contrôle de diverses situations au cours des années. Le jeune garçon incertain, persécuté et membre de la « maison poubelle » était devenu quelqu’un. Un adulte. Un homme. Essayant de ne pas faire preuve de trop de prétention, Luke estima que chacun des élèves allait se souvenir de lui et il mettait un point d’honneur à ce que sa future expérience se passe telle qu’il l’imaginait. C’est donc en bon célibataire de 37 ans qu’il prit son poste à Poudlard en septembre de l’année 2025, au lendemain des catastrophes dont il avait bien sûr entendu parler dans la presse. Une nouvelle directrice pour les élèves et un contexte particulier qui ne lui faisait pas vraiment peur. Comme pour lui, le destin de certains élèves allait peut-être se sceller pendant leurs années Poudlard et il était ravi de revenir dans un lieu qui lui avait finalement beaucoup apporté. Il était décidé à ne pas reproduire les erreurs de ses propres profs et à ne pas permettre à un schéma comme le sien de se reproduire. Une ambition peut-être difficile à mener à bien, mais les obstacles ne lui faisaient plus peur. Accessoirement, il avait désormais comme mission de transmettre ses connaissances en matière de potions et il eut très vite l'intention de présenter le meilleur côté de la chose aux plus réticents.

Mary et Sebastian Hitch ; les deux parents de Luke ont grandi dans leurs familles respectives (sorciers à statuts sanguins divers) à Dundee et n’ont jamais quitté les lieux. Ils se sont rencontré à Poudlard, tous les deux élèves de la maison Serpentard et ont eu trois fils : Anton, l’aîné (scolarisé à Serdaigle). Michael, le second et aîné de Luke d’un an seulement (scolarisé à Serpentard). Et évidement Luke, le cadet, un bébé qui se voulait plutôt de sexe féminin par Mary et Sebastian… La relation entre Luke et ses parents n’a jamais vraiment été au beau fixe, disons plutôt banale et pas très intéressée. Ils n’ont jamais été attentifs à ses besoins ni à ses aspirations, se contentant de lui inculquer les bases de l’éducation. Très étroits d’esprit, ils n’ont pas apprécié que leur cadet soit envoyé dans la maison de Poufsouffle mais ont eu assez de respect pour ne pas lui claquer à la figure trop régulièrement. Luke a pris l’habitude de leur donner quelques nouvelles au moins une fois par mois, en mec sympa et civilisé, mais il a conscience de leur manque de réceptivité et ne cherche pas à changer les choses.

Anton et Michael Hitch ; Luke n’est pas non plus extrêmement proche de ses deux frères même s’il a vécu de bons moments avec Michael. Il a quelques contacts hasardeux avec eux. Le premier (Anton) est devenu Magizoologiste et travaille en Finlande auprès de sa femme et de son jeune fils de deux ans et Michael est à la réception du courrier dans les bureaux de la Gazette du Sorcier, sur le chemin de Traverse.
Luke ne compte jamais vraiment sur sa famille et a su, au fil du temps, se débrouiller tout seul ou se faire quelques amis pour s’entourer…

Femme et enfant(s) ; Rien à signaler ! Il attend les CV et les lettres de motivation.

Le plus difficile pour Luke était de savoir que, d’ici cinq minutes, plusieurs paires d’yeux convergeraient dans sa direction. Des yeux plein de jugement, d’attente, de craintes ou d’exigence. Il savait pertinemment que nombreux seraient les élèves à ne pas lui faire de cadeau, à le tester ou à chercher à savoir s’il valait le coup. Quand lui demanderait-on indirectement s’il avait déjà été professeur ou s’il avait déjà donné un cours auparavant ? Ces questions étaient celles qu’il redoutait et la peur d’une perte immédiate de légitimité était bien présente. Pourtant, Luke avait de la répartie, de la confiance à revendre et une capacité à s’exprimer en public relativement développée. Seul l’âge de ses interlocuteurs lui posait problème… Il n’avait pas droit à l’erreur et ferait son possible pour donner la première impression qu’il espérait donner. A l’entente du bruit des élèves dans le couloir, il se ferma un peu, chassant tout sourire de son visage et serrant un peu les dents pour se donner un air plus que sérieux.

Et les fauves pénétrèrent dans l’arène en moins de temps qu’il n’en fallait pour le dire. Il devait agir, réagir et surtout, suivre son plan de cours tout en n’oubliant pas qu’il pouvait avoir à improviser à tout moment. Il était prêt, presque. Certains élèves eurent la réaction qu’il attendait et eurent tendance à le regarder en coin, s’installant dans un petit coin en chuchotant dans l’attente du lancement du cours, ne sachant pas trop s’ils allaient s’en prendre plein la figure pour de pauvre chuchotement ou non. La lourde attente de l’arrivée de tous les élèves fut soulagée par un jeune garçon en particulier qui s’avança vers le bureau, s’adressant à Luke à mi-voix pour lui dire que quelqu’un lui avait volé tous ses manuels et que le manuel exigé en potions n’arriverait que dans quelques jours. Le visage du gamin se grava immédiatement dans l’esprit de Luke qui lui répondit qu’il lui prêterait un manuel au moment voulu. Mais ce qui traina dans la tête de Luke, c’était surtout le vol dont il avait visiblement été victime. Le moment était mal choisi, mais il allait falloir qu’il éclaircisse ça au plus vite….

L’anxiété était bien présente, le nombre d’élève correspondait à celui qu’il attendait et c’est sans le moindre tremblement dans la voix que le jeune prof prit la parole pour la première fois pour dire à « ses élèves » : « Du silence, s’il vous plaît, on commence ! » Un peu brutal et pas extrêmement nécessaire puisqu’ils ne faisaient pas vraiment beaucoup de bruit, mais il fallait qu’il leur fasse comprendre dans les premières minutes : « En parlant de silence, la première information que vous avez plutôt intérêt à retenir, c’est l’obligation stricte et formelle de chuchoter, dans ce cours ! Je ne dois pas être en mesure de reconnaître le son de la voix de l’un d’entre vous lorsque je vous croise en pleine conversation dans les couloirs. Pigé ? Vous serez amenés à brasser énormément, à vous déplacer et à échanger avec les autres donc on minimise le bruit et ce n’est pas négociable. » Avec ça, ils avaient sûrement compris qu’il était « un homme du silence », d’où le goût particulier pour les grands espaces calmes et sans tumultes. Le jeune prof n’en avait pas fini et il reprit très vite en disant : « Seconde info’ : Je suis le professeur Hitch et je vous apprendrai à aimer ou à détester les mixtures magiques autrement appelées génériquement potions - Je vous suggère de venir reposés pour un bilan relativement favorable – plus précisément, vous découvrirez un large panel d’ingrédients utiles à la concoctions de potions, vous apprendrez à les manipuler, les couper et à les doser convenablement. La réalisation d’une potion est une prouesse artistique dont le talent n’est pas inné pour tout le monde, mais je vous rassure, il est possible d’apprendre sans le moindre problème. Les élèves ayant déjà assisté aux cours de potions approuveront certainement mes paroles…. » Luke balaya l’assemblée d’un coup d’œil. Il y avait des anciens qui pourraient sans doute confirmer ses dires ? A moins qu’ils ne soient pas encore disposés à ouvrir la bouche après ce qu’il venait de leur dire. « A la fin de ce cours, vous récupérerez sur la dernière table un programme correspondant à votre année. Libre à vous de trouver le temps nécessaire pour vous avancer sur le programme de temps à autre. » Là-dessus, il haussa un sourcil ironique, se disant qu’ils seraient très peu à étudier les potions avant même d’assister aux cours, mais tout pouvait arriver. « En attendant, je pense que nous pouvons commencer tout de suite à étudier ….. le remède contre les furoncles ! Un remède déjà vu par les deuxièmes années, en toute logique, et nouveau pour vous, les premières années. Allez hop ! Manuel page 21 pour tout le monde et vous allez m’énumérer tous les OUTILS que vous trouverez dans les étapes de la préparation…. » Luke lista au tableau les outils cités (le mortier, le pilon, le chaudron, la baguette) avant de leur demander les ingrédients qu’ils trouvaient dans la recette (les crochets de serpents, les épines de porc épic, entre autres) ainsi que le nombre d’étapes et les petites particularités à ne pas manquer. Une étude de la manière de procéder était selon-lui impérative avant de leur donner une véritable potion à réaliser. Ils poursuivirent avec quelques ateliers d’ingrédients à écraser et à couper avant qu’il ne reprenne la parole pour dire : « Je ne vous félicite pas, rien ne fume dans ces pauvres chaudrons aujourd’hui….. !!! mais c’est normal ! Ravalez vos déceptions, nous pratiquerons la prochaine fois. En attendant, étudiez bien cette recette, vous devez vous en imprégner, être capable de connaître les différentes étapes et être prêts à les enchaîner assez rapidement. C’est le programme du prochain cours ! N’oubliez pas votre matériel, merci ! En plus de cette étude, je vous demande 15 centimètres de parchemin pour m’expliquer les raisons pour lesquelles nous pourrions avoir à réaliser et à utiliser un tel remède et quelles pourraient être les conséquences d’une erreur de réalisation. » C’est ainsi que s’acheva son premier cours. Une première approche réussie, bien cadrée et qui correspondait à un début. Il ne voulait pas aller trop vite et donner des ingrédients aux élèves sans leur avoir permis de penser un peu la recette….de toute façon, ils n’avaient pas longtemps à attendre et la pratique les occuperaient le restant de l’année.