Le trouble m'envahie toujours. Nous venons de vivre un moment aussi étrange que perturbant. Visiblement, l'école a subi une nouvelle attaque, sans qu'on sache si elle est de la main de l'homme ou de la Créature qui rôde dans les couloirs. Et tout ça, au nez et à la barbe des aurors qui sont censés veiller sur notre sécurité. Mais il est clair que si ce genre d'événement peut se produire encore aujourd'hui c'est qu'il y a une énorme faille dans leur système. Et si eux ne peuvent pas assurer notre sécurité, qui le pourrait ? N'est-il pas temps de mettre fin à toute cette histoire en s'en allant ? Pourquoi le directeur ne ferme-t-il pas l'école tout simplement ? Entre les différentes attaques avant les vacances et le saccage de la Bibliothèque, associé à la disparition d'un membre du personnel, n'est-ce pas le signe qu'il faut arrêter le massacre ? Je ne comprends pas, je suis totalement perdu. Mais j'ai la sensation que je n'ai pas le droit d'être perdu, qu'en tant que préfet, je dois garder une assurance que je n'ai plus depuis longtemps et une sérénité qui a fondu comme neige au soleil. Je suis fatigué. Réellement fatigué de faire semblant que tout va bien dans le meilleur des mondes et que nous ne risquons rien alors que je n'y crois pas moi-même. J'en ai marre de mentir à tous ces gamins, soit disant pour leur sécurité. Ne serait-ce pas plus raisonnable de leur dire de prévenir leur famille de ce qu'il se passe et de leur demander de venir les chercher ? Si un maximum de parents font pression sur le directeur, il y a peut-être moyen qu'ils arrêtent de jouer avec nos vies inutilement. Qu'attend Londubat ? Qu'on meurt tous ? C'est ça son plan depuis le début ? Je n'ai jamais cru aux nombreuses rumeurs qui le faisaient passer pour le méchant de service. Je n'ai jamais pensé un seul instant qu'il pouvait être derrière tout ça ou que c'était un néo-mangemort déguisé ou un truc du genre. Mais sa volonté de ne rien faire ou faire les choses à moitié me laisse pantois. Qu'il n'a pas les épaules pour être directeur de Poudlard, je peux le comprendre et ne pas lui en vouloir. Tout le monde n'est pas fait pour ce travail. Mais quand l'admettra-t-il et donnera sa démission ? J'estime qu'on est en droit d'avoir un vrai directeur, digne de ce nom, qui aura à coeur de vraiment nous protéger comme il se doit et pas avoir un simulacre de directeur !

"On rentre ?" Demandais-je à Dan. Nous avions été rassemblé dans la Bibliothèque pour nous annoncer qu'un drame avait eu lieu cette nuit. Les aurors voulaient savoir si quelqu'un savait quelque chose sur cette histoire. Notre professeur de Sortilèges avait pour mission de tester nos baguettes et contre toute attente, ce fut la baguette d'Anthea, une Serdaigle de notre année à Dan et moi, qui était dans la ligne de mire. Que s'était-il vraiment passé ? Etait-elle vraiment coupable de tout ce carnage ou était-elle la nouvelle victime d'un coup monté ? Je ne saurai sincèrement pas le dire et commençais à me demander en qui on pouvait encore croire aujourd'hui. Je ne connaissais pas l'élève de Serpentard qui avait inscrit le message sur le mur du Hall d'entrée. Mais j'ai cru comprendre que même si on avait la certitude qu'elle l'avait bien écrit, nos professeurs estimaient qu'elle n'en était pas réellement l'auteur. Il y avait une histoire de manipulation, sans pour autant qu'on sache exactement comment la personne s'y était prise et qui était derrière tout ça. Devait-on croire que Anthea vivait la même chose que cette Bonnie ou alors était-elle vraiment coupable ? Pour le moment, c'était encore trop tôt pour le dire et Liu n'étant pas à la Bibliothèque, je ne pouvais pas lui poser la question. J'imagine donc qu'il allait falloir attendre un peu pour en savoir plus. Estimant que cela ne servait plus à rien de rester à la Bibliothèque, je me suis tourné vers Dan pour savoir s'il était prêt à retourner dans notre salle commune. Quasiment l'ensemble de nos camarades de notre maison était rentré et je dois bien avouer que j'avais envie de retourner dans notre dortoir pour me poser un peu. J'avais la tête qui tournait et j'avais la sensation de vivre un véritable cauchemar. Je n'étais pas très proche de notre Bibliothécaire, mais néanmoins il restait un homme que je croisais très régulièrement et qui ne m'avait jamais rien fait. J'avais donc de la peine pour ce qui lui était arrivé et espérais naïvement de tout coeur qu'il allait bien.

Une fois que Dan me donna son aval, nous retournâmes en direction de notre salle commune, qui était la plus proche. Se dire qu'un drame était survenu si près de nous me glaça le sang. La main de Dan glissait dans la mienne me donna la force de continuer à avancer même si je ne pus m'empêcher un léger frisson à cette pensée. L'avait-il senti ? Je l'ignore mais je sentis sa main se resserrer sur la mienne, ce qui m'apporta bien plus de réconfort que je ne l'aurai pensé. Malheureusement pour moi, je ne fus pas au bout de mes peines et à peine ai-je eu le temps de franchir la porte de notre salle commune qu'une tête blonde me sauta presque littéralement dessus. Je reconnus le jeune Isaac qui n'en menait pas large tout à l'heure et que j'avais essayé de rassurer du mieux que je le pouvais. Visiblement le jeune première année avait besoin de moi et je me retrouvais bien embêté. Je n'avais pas franchement la tête à ça et je n'avais qu'une seule chose, me blottir dans les bras de mon amoureux pour oublier tout ça. Mais cela allait devoir attendre parce que mon rôle de préfet allait encore devoir passer en premier. Ca me gonfle, vraiment, d'être préfet cette année mais je ne pouvais pas juste tout lâcher maintenant alors que ces gamins avaient besoin de moi. Je cherchais du regard Felicia que je ne trouvais nulle part. Evidemment, quand on n'avait besoin d'elle, elle n'était pas là ... C'était un peu injuste et égoïste de ma part de penser ça mais c'était plus fort que moi. Je voulais continuer mon chemin avec Dan et ne pas m'arrêter en chemin, malheureusement je ne le pouvais pas. Instinctivement, ma main se resserra sur celle de Dan et ce n'est qu'à contre coeur que je me tournais vers lui "Je te rejoins dans notre dortoir ? J'en ai pour quelques minutes !" J'essaye d'esquisser un pâle sourire mais on sentait que le coeur n'y était pas et que je n'avais aucune envie de le laisser partir. Je dépose un baiser sur ses lèvres avant de le regarder sans aller, à regret. Je me tournais vers Isaac, espérant que ça n'allait pas durer une éternité. De toute façon, je n'avais pas grand chose à lui dire, ce n'était pas comme si on nous avait mis dans la confidence pour le moment. "Alors dis moi tout ! Qu'est-ce que tu veux savoir ?" Lui demandais-je simplement.

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