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Colchique dans les prés, fleurissent, fleurissent... [Bonnie - Terminé]
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Message(#) Sujet: Colchique dans les prés, fleurissent, fleurissent... [Bonnie - Terminé] Colchique dans les prés, fleurissent, fleurissent... [Bonnie - Terminé] EmptyLun 28 Mai - 19:58

« Oh non ! Oh non ! Oh non ! »

Cooper venait à peine d’émerger et se rendait compte par la même occasion qu’il était affreusement en retard. Il avait tellement de choses à faire aujourd’hui que ça n’en était pas humain et il n’était pas convaincu de réussir à être à l’heure partout. S’il commençait dès maintenant à avoir des problèmes d’horaires, la journée promettait d’être interminable. Le jeune homme se leva rapidement, passa sous la douche, et s’habilla à la vitesse de la lumière, revêtant son uniforme plus par habitude que par choix. En théorie c’était le week-end et il n’était pas sûr qu’Isis ne décide pas de l’entrainer à Pré-au-Lard, il aurait donc pu choisir toute autre chose. Sauf qu’il n’avait pas vraiment le temps de réfléchir, il tenait absolument à combler son retard et c’était probablement mission impossible. Fin prêt, il attrapa son sac et se rua dans les escaliers, bousculant quelques élèves sur son passage pour atteindre le plus rapidement possible la volière. Il y repéra rapidement un des hiboux de l’école qu’il utilisait assez souvent. Ce n’était pas spécialement une question d’affinité, mais au moins, il était sûr que son message arriverait à la bonne personne et c’était le principal. Il sortit de quoi écrire de son sac et s’attela à la tâche compliquée d’aller à l’essentiel pour en écrire le moins possible. Le jeune homme était, bien malgré lui, un peu nerveux. Est-ce que Bonnie allait changer d’avis pour cette histoire de rendez-vous ? Rien ne lui disait le contraire. Ils avaient bien convenu que ce serait ce week-end, mais ils n’en avaient pas non plus reparlé en détail. Cette soirée à Pré-au-Lard enthousiasmait particulièrement le serpentard mais il était convaincu que ce n’était pas le cas de Bonnie, il allait évidemment faire en sorte qu’elle la termine en se disant que finalement sortir du château n’était pas si compliqué que ça, mais bon… Elle pouvait aussi décider de ne pas venir du tout, c’est pourquoi il avait décidé de lui envoyer un hibou, histoire d’être sûr et certain qu’elle n’ait ni oublié ni renoncé à leur projet. Il finit de rédiger rapidement le petit mot qu’il attacha à la patte du volatile.


« Toujours partante pour ce soir ? Je t’attendrais à l’entrée de Pré-au-Lard à dix-huit heures. Cooper. »
Les mots doux n’avaient jamais été son truc. Il préférait de très loin aller à l’essentiel, laissant de côté toutes les petites fioritures dont beaucoup de personnes raffolaient en général. Le jour où il appellerait Bonnie « mon petit canard en sucre » n’était pas encore arrivé et n’arriverait probablement jamais à moins que ça soit elle qui le lui demande, mais c’était encore plus improbable que tout le reste. Cooper regarda le hibou s’envoler avec assurance vers il ne savait où… Peut-être la bibliothèque ? Après tout, elle avait la journée devant elle et rien ne l’obligeait à changer ses habitudes pour une simple soirée. Lui-même n’avait absolument rien prévu qui soit en rapport avec leur rendez-vous de ce soir et il était d’ailleurs toujours en retard. Il regarda l’heure pour confirmer ses dires et descendit les marches le plus rapidement possible, cherchant dans sa tête mille et une excuses qu’il pourrait fournir à Isis pour justifier son retard. Il ne lui avait encore rien dit de sa relation avec la vipère et n’avait pas l’intention de le faire tant qu’il n’était pas sûr et certain de la façon dont les choses évolueraient entre eux. La quatrième année lui avait demandé de le rejoindre dans une des vieilles salles de l’école qu’ils avaient l’habitude de fréquenter depuis un bout de temps puisqu’aucun élève n’y venait, ce qui permettait à Isis de lui montrer ses collections en toute tranquillité. Il avait d’ailleurs hâte de savoir ce que serait la lubie du jour de la jeune fille. Il arriva essoufflé devant la porte et attendit quelques instants avant d’entrer, histoire de faire comme s’il était à l’heure et qu’il n’avait pas couru un marathon pour venir la retrouver. La mine faussement boudeuse de sa petite sœur réduit à néant tous ses espoirs de discrétion et il ouvrit la bouche pour s’excuser platement, mais la jeune fille fut malheureusement plus rapide.
« Tu es en retard ! Pour te faire pardonner, tu vas jouer les mannequins. »

Cooper la regarda d’un air interloqué. Jouer les mannequins ? Pour qui ? Pour quoi ? Comment ? Il n’eut cependant pas trop de mal à comprendre lorsqu’il vit la jeune fille lui tendre une de ses jupes avec un grand sourire étalé sur le visage. Oh non, oh non, oh non. Il était hors de question qu’il porte ça même si la jeune fille devait lui faire la tête à vie. Il n’avait absolument pas l’intention de se ridiculiser de la sorte. Elle n’avait pas une super copine pour pouvoir jouer ce rôle ? Si, certainement. Il était de toute façon fort probable qu’elle s’adresse à lui dans le seul but de passer un peu de temps en sa compagnie et en plus de s’amuser de son sort. Le jeune homme avait toujours eu du mal à lui refuser quoi que ce soit, mais cette fois-ci c’était non, catégoriquement non. Et puis, il n’avait absolument pas la morphologie d’une fille ! A quoi pourrait-il bien lui servir de lui faire passer ses tenues, franchement ? Non, décidément rien de ce qu’elle dire ou faire ne pourrait réussir à le convaincre. Le jeune homme secoua la tête de droite à gauche, croisant résolument les bras sur son torse, convaincu qu’il camperait sur ses positions quoi qu’il puisse se passer. Il avait simplement oublié à quel point sa petite sœur pouvait se montrer persuasive, elle le manipulait toujours avec une facilité déconcertante, et il préférait imaginer qu’il n’était pas faible mais qu’elle était seulement particulièrement habile. Au bout de quelques minutes d’argumentations, de comédie et de feintes larmes, Cooper se retrouva donc affublé d’une affreuse jupe à fleur, debout sur une chaise en plein milieu de la salle. Ce fut l’occasion pour lui de bénir le ciel de faire en sorte qu’aucun témoin supplémentaire ne vienne assister à ce triste spectacle. Il passa donc le reste de la journée dans différentes tenues féminines, ce qui faisait rire la jeune fille aux éclats. Il constata bien vite que ses essayages étaient parfaitement inutile mais Isis prétendait à chaque fois vouloir vérifier la longueur de tel ou tel vêtement ou la forme et qu’il lui était impossible de le faire lorsqu’elle le portait elle-même puisqu’elle ne pouvait pas voir son dos. Le jeune homme se laissa faire assez docilement. Au-delà de toutes ces tenues plus que grotesques, il s’amusait bien avec la jeune fille et profitait pleinement de cet après-midi. Il dut cependant y mettre un terme assez rapidement. Il devait encore faire un tour aux cuisines avant d’aller attendre comme convenu, sa petite amie à Pré-au-Lard. Isis tenta bien de le retenir, mais cette fois-ci, persuasion ou pas, il ne se laisserait pas faire, cette soirée comptait beaucoup trop pour lui et cette journée, aussi agréable soit-elle ne modifierait en rien ses projets.

Etape suivante : les cuisines. Cooper s’y était déjà rendu quelques jours plus tôt, pour supplier les elfes de bien vouloir lui préparer le pique-nique qu’il avait prévu pour aujourd’hui. Il fut rassuré de voir qu’ils n’avaient absolument pas oublié et les remercia chaleureusement alors qu’il enfournait tout un tas de victuailles dans son sac-à-dos. Il eut ensuite juste le temps de passer par la salle commune pour se changer avant de prendre la direction du village. S’il n’était pas très doué pour faire des efforts vestimentaires, ce serait tout de même un peu abuser d’arborer l’uniforme de l’école lors de cette sortie. Certes, il se le serait permis si ça avait été Isis, mais là c’était totalement différent. Une chemise et un jean firent très bien l’affaire et il eut la satisfaction de constater qu’il serait probablement un peu en avance, voire très en avance. Au moins, ça lui permettrait de contrebalancer avec son retard de la matinée, il finirait donc cette journée sur une note très positive. En arrivant au lieu du rendez-vous, il regarda rapidement autour de lui sans apercevoir la jeune fille. Il arriva très vite à la conclusion qu’il était arrivé en premier, la chevelure rousse de Bonnie était bien trop facile à repérer pour qu’il puisse passer à côté. Le jeune homme s’adossa donc à un mur et attendit patiemment l’arrivée de la jeune fille, un peu nerveux cependant. Mais il n’y avait pas de raison de l’être, n’est-ce-pas ?


Dernière édition par Cooper O'Connor le Sam 28 Juil - 8:27, édité 1 fois
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Message(#) Sujet: Re: Colchique dans les prés, fleurissent, fleurissent... [Bonnie - Terminé] Colchique dans les prés, fleurissent, fleurissent... [Bonnie - Terminé] EmptyLun 28 Mai - 22:00

Cela faisait bientôt une heure que Bonnie était assise près d'une fenêtre ouverte, non loin de la salle commune des Gryffondors à attendre que sa meilleure amie daigne se montrer. Elle la savait obligée de passer par ce couloir pour se rendre n'importe où ailleurs dans le château, aussi avait-elle décidé de ne pas bouger jusqu'à ce qu'elle lui mette la main dessus. Les minutes passaient et les élèves allaient et venaient, posant sur elle un regard surpris. Elle n'avait pas pour habitude de s'éloigner autant dans les hauteurs du château lorsqu'elle n'avait pas à se rendre en Astronomie ou en Divination. La hauteur lui donnait le vertige mais elle tâchait tant bien que mal d'en faire abstraction et de se comporter le plus normalement du monde, déjà qu'elle avait l'air d'une godiche plantée là comme une idiote alors si en plus elle devenait toute pâle et se mettait à trembler, elle allait finir par se faire interner. Si elle attendait de pied ferme son amie aujourd'hui, c'était pour la simple et bonne raison qu'elle devait retrouver Cooper un peu plus tard dans la journée et qu'elle avait besoin d'elle pour la rendre présentable. Cassidy n'avait pas le droit de la laisser tomber maintenant, déjà qu'elle s'était mise l'éviter pour des raisons qui n'avaient pas lieu d'être, inutile en plus de l'enfoncer davantage. Le visage de la jeune fille apparut enfin au bout du couloir, juste au moment où un hibou hystérique passait la fenêtre et battait violemment des ailes devant elle. La Serpentard poussa un cri d'effroi et se protégea machinalement tandis que la Rouge et Or détachait le message à la patte du volatile qui s'enfuit aussitôt.

"Ben tiens..." souffla t-elle avec mauvaise humeur. "L'homme de ta vie tenait juste à te rappeler votre rendez-vous de ce soir, si c'est pas mignon. Encore faudrait-il que tu restes vivante jusque là."

Elle lui fourra le mot dans les mains, mot qu'elle ne prit même pas la peine de lire et qu'elle rangea dans sa poche avant d'emboîter le pas de sa meilleure amie qui avait déjà repris son chemin le plus normalement du monde. Elle commençait déjà à regretter de s'être engouffrée dans cette histoire. Une énième dispute n'était pas obligatoire et elle pourrait très bien s'en passer. Elle ne pouvait cependant pas rester sur un échec aussi lamentable. Elle semblait oublier qu'elle n'avait cherché à devenir son amie, qu'elle y avait été légèrement forcée et que l'une comme l'autre s'accomodait très bien des différences qu'il pouvait y avoir entre elles, aussi pourquoi ne continuaient-elles pas comme elles l'avaient toujours fait ? La rousse pressa le pas et se retrouva à la hauteur de l'autre adolescente.

"Qu'est-ce que tu me voulais ?"
"J'espérais que tu accepterais de me faire ressembler à une fille pour ce..."

La situation était complètement insensée. Comme si elle l'aiderait à se faire 'belle' pour le garçon qu'elle lui reprochait de fréquenter. Elle avait été stupide d'y croire, stupide de l'attendre, stupide d'être venue jusque là... Ca défiait toute logique, elle n'était pas à sa place et le regard réprobateur de Cassidy le lui faisait comprendre sans mal. Elle devait se débrouiller, ou trouver quelqu'un d'autre vers qui se tourner... Mais qui ? Elle n'avait pas foule d'amies, et encore moins d'amies capables de manier la trousse à maquillage comme elle pouvait bien manier sa baguette...

"Laisse tomber... C'était stupide..."

Elle n'attendit pas de réponse de la part de la Gryffondor qu'elle remonta son sac sur son épaule et reprit son chemin à toute allure, espérant mettre un maximum de distance entre elles deux mais le monde qui se pressait dans l'autre sens l'empêchait d'évoluer à son aise... Fichus élèves ! Elle commençait réellement à regretter d'être sortie de sa bibliothèque tant aimée. Que diable lui avait-il pris ? Elle savait très bien que s'était fichu d'avance pourtant, mais elle avait espéré, essayé, en vain... Elle était presque aux escaliers lorsque la voix de sa meilleure amie résonna derrière elle.

"Vide tes valises, dans une heure dans les toilettes des filles. On a du pain sur la planche !"

Un sourire étira alors ses lèvres puis elle descendit bien sagement jusqu'à son dortoir, remplit son sac de cours des vêtements qu'elle pouvait bien posséder et remonta aussitôt jusqu'au lieu de rendez-vous. Cassidy n'était pas encore là mais Bonnie ne s'en formalisa pas, s'observant silencieusement dans l'un des miroirs. Oui, du pain sur la planche... Sa baguette lui servait encore d'attache pour ses cheveux, tandis qu'elle portait encore et toujours son uniforme, bien incapable de choisir autre chose à mettre sans avoir l'air complètement ridicule... La Gryffondor arriva enfin, déposant sur le rebord du lavabo tout un matériel dont Bonnie ne savait rien, ainsi qu'une valise de sacs et de paires de chaussures. Elle ne put s'empêcher de rire devant son regard dubitatif et lui arracha son propre sac des mains, vidant totalement le contenu de celui-ci sur sa valise et fouillant dedans sans lui demander son avis. Elle finit par lui tendre une jupe bleu marine et un tee-shirt rayé qui appartenait à Camelia, aussi la rouquine alla t-elle docilement s'enfermer dans une cabine pour se changer. Elle en ressortit quelques minutes plus tard, tirant sur son tee-shirt qui remontait sans cesse devant l'air désapprobateur de son amie. Les essayages durèrent un bon moment lorsqu'elle parut enfin convaincue. Elle finit par l'asseoir sur la dite-valise qui servait vraiment à tout, et commença à lui démêler les cheveux, non sans mal. Si elle essayait de rester digne, elle ne pouvait s'empêcher de geindre lorsqu'elle tirait trop fort pour enlever les noeuds... Et puis vint le maquillage, qu'elle regardait d'un oeil méfiant depuis le début de ce relooking improvisé.

Il était plus de dix-sept heures lorsqu'elles eurent enfin terminer. Elles avaient à peine pris le temps de grignoter ce qu'il pouvait bien y avoir comme sucrerie dans les affaires de la Rouge et Or et pourtant, elle allait tout de même être en retard. Cassidy décida de prendre en charge les affaires de son amie et lui adressa un sourire encourageant en sortant de la pièce. Bonnie sortit à son tour et ne put que sursauter en croisant son reflet dans la porte vitrée poussiéreuse d'une armoire à trophées. Elle n'avait plus rien de la gamine maladroite qu'elle était d'ordinaire, même si elle ne faisait pas bien plus adulte pour autant. Une jupe d'un vert sombre, un chemisier crème et des ballerines noires composaient la tenue que son amie avait approuvé, et même si elle ne le voyait pas, elle savait qu'un gros noeud dans son dos servait de ceinture. Sa tignasse rousse d'ordinaire à peine coiffée était soigneusement bouclée et bien que son maquillage ne se voyait quasiment pas, il suffisait à éloigner d'elle cette image d'enfant grandie trop vite qu'elle se traînait depuis des années. Elle n'avait cependant pas le temps de s'admirer plus longtemps, il fallait retrouver le Serpentard à Pré-Au-Lard désormais. Elle n'était pas forcément très à l'aise mais elle devait faire avec. Certains regards se posaient déjà sur elle, elle qu'on ne remarquait normalement jamais, comme si elle était parfaitement invisible, ce qui n'eut pas pour effet de la rassurer, bien au contraire...

Il était dix-huit heures passées lorsqu'elle arriva enfin au village. Elle n'avait qu'une dizaine de minutes de retard mais ça suffisait à l'angoisser davantage. Et s'il ne l'avait pas attendue ? Et s'il lui en voulait de l'avoir fait attendre ? Et s'il avait préféré la compagnie d'elle ne savait quel ami ? Elle n'eut pourtant qu'à relever la tête pour remarquer qu'il était là, adossé à un mur. Elle se hâta jusqu'à lui, incapable de savoir quelle réaction adopter dans un tel cas. Elle n'avait pas l'habitude de ces rendez-vous, qu'était-elle censée faire ? Elle pouvait pas rester là, silencieuse et immobile, pourtant... A peine l'eut-elle rejoint qu'elle déposa un baiser timide sur sa joue.

"Pardon pour le retard..."
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Message(#) Sujet: Re: Colchique dans les prés, fleurissent, fleurissent... [Bonnie - Terminé] Colchique dans les prés, fleurissent, fleurissent... [Bonnie - Terminé] EmptyJeu 31 Mai - 9:24

Le jeune homme avait un peu de temps devant lui et il n’était pas du tout du genre à prendre avec lui un bouquin pour patienter ou toute autre chose du même genre. Il se lança donc dans la contemplation de l’allée pavée et une idée stupide lui vint assez rapidement. En comptant les dalles sur toute la longueur, enfin sur toute celle qu’il pouvait percevoir, puis dans la largeur, il pourrait évaluer le nombre théorique total de dalles qui se trouvaient devant lui. Cooper s’attela à cette tâche avec bonheur, qu’elle soit inutile ou non ne le dérangeait pas du moment qu’il trouvait quelque chose à faire pour s’occuper avant l’arrivée de la serpentard, si toutefois elle venait. Il n’avait pas eu de réponse à son hibou et était un peu anxieux à l’idée qu’elle puisse prendre la fuite et décider de passer le reste de la soirée dans son dortoir, où il ne pourrait naturellement pas venir la chercher. Mais pour l’instant, il était bien trop prit par son activité pour s’en soucier réellement, si elle n’était toujours pas là à la fin de ses comptes peut-être commencerait-il alors à s’inquiéter un peu. Toute à sa concentration, Cooper ne vit pas la jeune fille arriver ver lui, il releva la tête seulement quand il sentit sa présence à ses côtés. Elle était venue ! Il aurait bien fait la danse de la joie, là tout de suite maintenant, mais il ne voulait pas lui faire regretter de s’être déplacée. Bonnie se contenta de déposer un timide baiser sur sa joue, avant de prendre la parole la première, ce qui ne put que le surprendre. Il s’attendait à ce qu’elle soit, au moins au début, muette comme une carpe, peut-être était-elle plus à l’aise qu’il ne l’avait imaginé finalement.

"Pardon pour le retard..."

Son retard… Il n’avait pas fait attention à l’heure et elle aurait pu dépasser l’heure fixée pour le rendez-vous de dix minutes comme de trente qu’il n’y aurait pas fait attention. D’ailleurs, pour le moment, il était incapable de se focaliser sur autre chose que sur la tenue de la jeune fille. Il n’y avait jamais réellement réfléchi avant, mais maintenant, il ne se souvenait pas avoir vu Bonnie dans une autre tenue que son uniforme aux couleurs des serpentard. C’était bien dommage quand on voyait le résultat. Cooper avait toujours trouvé la jeune fille jolie, c’était un fait, mais là… C’était différent, il avait du mal à détacher son regard de sa petite amie et n’avait de toute façon pas franchement l’intention d’essayer. Est-ce qu’elle était toujours aussi féminine lorsqu’elle était en dehors des quatre murs de l’école ? Il n’avait absolument rien contre, mais bizarrement, il ne l’avait jamais imaginé avoir ce style vestimentaire-là, preuve une fois de plus qu’ils ne se connaissaient que très peu. Il était grand temps de changer les choses. Le serpentard, finit tout de même par réaliser qu’il avait laissé un léger blanc s’installer et qu’il s’était laissé aller à une contemplation qui devait sans doute la mette affreusement mal à l’aise. Il reprit donc ses esprits, réapparaissant dans le monde réel alors qu’un large sourire s’étalait sur son visage. Déjà, il lui fallait rectifier le tir, enfin « fallait », pas forcément, mais il en avait envie. Le jeune homme était très loin de se satisfaire de cette entrée en matière, aussi il se pencha vers la jeune fille pour l’embrasser avant de reculer d’un pas, et d’ouvrir enfin la bouche. S’il s’était attendu à ce que la vipère soit muette, c’était pourtant lui qui n’avait pas prononcé un mot depuis son arrivé. Il fallait simplement espérer qu’il n’avait pas déjà instauré un certain malaise. Lui-même se sentait particulièrement bien, la perspective de cette soirée l’enthousiasmait beaucoup plus qu’il ne l’aurait imaginé. Il avait tout de même pensé que sortir de leur traintrain quotidien pouvait être quelque peu gênant, mais en fait, tout était pour le mieux dans le meilleur des mondes. Il n’était toujours pas sorti de son univers de Bisounours.

« Waow, tu es vraiment très jolie. »

C’était un fait incontestable, mais il s’était peut-être montré un peu trop expressif sur le coup. Enfin qu’importe, ce n’était qu’un compliment rien qui ne puisse lui donner envie de se terrer loin et profondément à des milliers de kilomètres sous terre, enfin il l’espérait fortement. De toute façon, il n’y avait plus de pièce à y coudre, il n’aurait pas pu s’empêcher de donner son avis sur la question quoi qu’il en soit. Enfin si, si elle avait été hideuse, même s’il doutait que ça soit possible. On ne pouvait pas normalement faire du moche avec du beau, ou alors, il fallait que ce soit totalement volontaire. Mais qu’importe, il ne pouvait pas se permettre de la détailler de la tête au pied une nouvelle fois. Et puis, ils n’allaient pas rester plantés là à attendre qu’il gèle. Cooper ne lui avait pas encore parlé de son projet pique-nique et s’il avait imaginé que c’était une excellente idée lorsqu’il l’avait eu, il n’en était plus persuadé à présent. Il était étonnant de voir à quelle vitesse le doute pouvait réussir à s’installer. Jusque-là, il ne s’était pas posé la question de savoir si ce projet allait plaire ou non à la jeune fille, il avait tout de suite pensé que ça ne pouvait qu’être que le cas. Bonnie n’aimait pas spécialement se rendre à Pré-au-Lard, ou en tout cas c’était ce qu’il avait pu comprendre. En plus, au lieu de l’obliger de le faire en pleine journée, il la forçait à quitter le château en début de soirée ce qui impliquait forcément qu’ils reviennent dans leur salle commune alors que la nuit serait déjà tombée. Mais bon, elle était là, ce qui voulait bien dire qu’elle avait accepté son projet et puis, elle avait eu le temps de l’assimiler, il lui avait laissé une semaine complète pour s’y préparer. Et puis, savoir qu’ils n’allaient pas se rendre dans un lieu très ou trop fréquenté devrait en théorie lui faire plaisir. Enfin, Cooper préférait de toute façon ne pas se rendre aux Trois-Balais, il avait pris l’habitude d’y aller presque tous les soirs à une époque avec ou sans Naïa et il n’était pas sûr de vouloir se retrouver avec des airs de déjà-vu simplement parce qu’il choisissait d’amener toutes ses petites amies au même endroit. Oh bien sûr, il n’évitait pas tous les endroits qu’il avait fréquentés avec l’une de ses deux exs, c’était complétement stupide, mais cette fois-ci, il avait simplement préféré l’éviter et faire preuve d’un peu d’originalité. Ce n’était pas comme s’il y avait des centaines de choses à faire dans l’école et dans ses environs, mais bon, ils n’allaient pas faire les difficiles. Ils allaient quand même se rendre en France cet été, ils pouvaient difficilement trouver meilleur projet pour leurs vacances d’été, ils pouvaient se contenter de Pré-au-Lard jusqu’à la fin de l’année et même du château puisqu’avec les examens, ils n’auraient plus beaucoup le temps de vadrouiller à droite à gauche.

« Je me suis dit qu’au lieu d’aller s’enfermer aux Trois-Balais, on pourrait pique-niquer. Il y a toujours beaucoup trop de monde et de bruit là-bas, ça te va ? »

Si elle disait non, ça lui ferait une belle jambe. Son sac commençait à peser lourd sur ses épaules et il ne se voyait pas franchement se balader toute la soirée avec rien que parce qu’elle avait refusé son idée. Il aurait peut-être mieux fait de lui poser la question avant finalement ? Oui, certainement. Peu importe, au pire, il tenterait de la convaincre, il ne voyait pas vraiment quelles raisons, elle aurait de refuser sa proposition en théorie. A moins qu’elle soit phobique et qu’elle ne supporte pas l’idée de s’assoir parmi toutes les petites bêtes qui devaient se trouver dans l’herbe, mais même en n’en ayant une peur panique, ce n’était pas la meilleure raison pour refuser catégoriquement sa proposition. Et puis, un pique-nique avait quelque chose d’assez enfantin qui l’amusait plus qu’autre chose. Il avait toujours imaginé pouvoir faire ça avec sa famille lorsqu’il était enfant et s’amusait de voir des groupes dans des parcs lorsqu’il lui arrivait de passer devant avec son père ou sa mère. Malheureusement, l’un comme l’autre préféraient le préserver en le gardant à la maison. Comme si, il pouvait lui arriver quoi que ce soit en passant un peu de temps à l’extérieur. Il y avait aussi de nombreux dangers dans une maison, il pouvait se coincer les doigts dans une porte et se les couper, il pouvait se cogner la tête à un meuble et mourir… Enfin, il s’était bien gardé de faire part de ce genre de choses à sa chère maman, elle aurait bien été capable de supprimer les portes et de protéger tous les meubles avec des protections pour bébé ce qu’il aurait trouvé incroyablement stupide. De toute façon, Liz n’avait en général pas besoin de son aide pour trouver des idées farfelues visant à protéger la vie si précieuse de son bébé. Il était sûr que cet été encore, elle lui réserverait une de ces surprises dont elle avait le secret.

« Ça me fait bizarre d’avoir passé toute la journée sans toi. Tu as fait quoi ? »

Le jeune homme ne se départit pas de son sourire. Il était véritablement heureux d’être là et rien de ce qu’elle pourrait répondre ne pourrait mettre un terme à sa bonne humeur. Quoi que… Est-ce qu’il était possible qu’elle ait passé la journée avec Oliver ?

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Message(#) Sujet: Re: Colchique dans les prés, fleurissent, fleurissent... [Bonnie - Terminé] Colchique dans les prés, fleurissent, fleurissent... [Bonnie - Terminé] EmptyVen 1 Juin - 10:37

Fort heureusement, Cooper ne semblait pas lui en vouloir pour son retard. C'était du moins ce qu'elle pensait comprendre en le voyant la fixer de la sorte sans une once de reproche dans le regard. Elle n'allait pas s'en plaindre, après tout même si elle n'avait pas traîné, elle n'était pas en avance, et pour un premier rendez-vous ce n'était pas l'idéal. Il aurait très bien pu faire la tête, bouder, partir, lui crier dessus ou elle ne savait pas trop quoi encore, mais non... Il restait là, à la fixer sans ciller, sans rien dire, sans même penser un instant à détourner les yeux, gênant. Peut-être aurait-elle dû s'abstenir de quitter son uniforme...? Bonnie ne put s'empêcher de penser qu'elle avait l'air ridicule ou pire, vulgaire. Si elle avait voulu faire un effort pour ressembler à une fille, elle n'avait jamais eu dans l'idée de ressembler à toutes ces filles affreuses dont les jupes bien trop courtes semblaient appeler à la débauche. Qui sait, Cassidy avait peut-être eu dans l'idée de les faire rompre dès maintenant en faisant d'elle l'une des gourgandines de l'école ? Ca lui semblait peu probable mais pas impossible. Après tout, elle avait accepté bien vite de lui venir en aide, ce qui paraissait surprenant lorsque l'on y repensait. Elle avait semblé lui en vouloir pour des raisons qui ne la regardaient en rien et là, elle capitulait instantanément, acceptant joyeusement de lui filer un coup de main sans même chercher à la dissuader de se rendre au rendez-vous. Le Serpentard mit cependant fin à ses doutes. D'abord en l'embrassant, ce qui teinta discrètement ses joues, puis en ouvrant enfin la bouche.

« Waow, tu es vraiment très jolie. »

Pas de la meilleure manière qu'il soit lorsque l'on s'adressait à Bonnie, c'était certain. La pauvre vira rapidement au rouge, fixant ses chaussures avec un intérêt soudain. Il aurait pas pu tout simplement lui dire bonjour, évitant soigneusement tout commentaire sur sa tenue ? Bon, si elle avait fait l'effort de quitter son uniforme c'était pour lui plaire, c'était un fait et de le savoir pouvait être rassurant sauf que là, ça la mettait plus mal à l'aise qu'autre chose. Qu'était-elle censée faire à cet instant précis ? Le remercier et prier pour que la conversation bouge au plus vite ? Probablement... Elle n'avait jamais eu beaucoup de logique dans ces choses-là, si bien que ce qui pouvait être une évidence pour toutes les filles de son âge se révélait être un véritable calvaire pour elle. Elle avait déjà accepté de venir alors que ce n'était pas chose très aisée, il aurait au moins pu lui épargner ça. Ce n'était pas très compliqué de deviner quelle serait sa réaction, il n'y avait certainement pas besoin de l'avoir connue pendant dix ans pour en avoir ne serait-ce que la plus petite des intuitions. D'un autre côté, il était difficile de lui en vouloir pour ça, c'était plus ou moins le résultat attendue même si elle ne se serait jamais réellement imaginé avoir à y faire face. Elle aurait préféré, et de loin, qu'il se contente de ne rien remarquer et qu'ils passent une soirée on ne pouvait plus normale, sans faire le moindre commentaire sur sa tenue, et sans aborder le moindre sujet fâcheux. Si le premier point était tombé lamentablement à l'eau, rien n'était encore perdu quant au deuxième. Il fallait croiser les doigts et espérer, il n'y avait plus que ça à faire. Elle ne trouva même pas le courage de répondre quoi que ce soit, se mettant à bredouiller quelque chose d'incompréhensible en rougissant de plus belle. Quelle idiote, non mais quelle idiote ! Il n'allait pas s'écouler des heures avant qu'il ne regrette de l'avoir fait sortir du château. Ca suffirait comme réponse, elle n'était pas capable de faire mieux de toute manière.

Maintenant qu'ils s'étaient retrouvés, la rousse appréhendait légèrement la suite. Enfin de compte, elle ne savait rien de ce rendez-vous qu'elle avait accepté le plus naturellement du monde, vaguement contrainte également. Elle s'était déjà imaginé sortir de l'école au beau milieu de l'après-midi, ce qui était de tout évidence raté. Elle n'était pas convaincue de l'utiliter de quitter les murs rassurants du château en soirée pour y rentrer en pleine nuit alors que ce n'était pas forcément très réglementaire, et puis même si elle avait confiance en Cooper, il n'y avait rien de très engageant à se promener de nuit avec un garçon quel qu'il soit dans un village désert. Elle ne risquait probablement rien, c'était certain, mais ça ne suffisait pas à éloigner d'elle les craintes qui l'avaient doucement prise en voyant écrit dix-huit heures sur le mot récupéré par Cassidy. Si la journée des week-ends à Pré-Au-Lard, les Trois Balais étaient envahis par les élèves de Poudlard, qu'en était-il en soirée ? Elle n'avait jamais eu le loisir de le découvrir et aurait très bien pu se contenter de ne rien savoir, elle vivait très bien ainsi. Mais non... Il avait fallu qu'il veuille faire sa culture de ce côté de là, ce qui n'était pas forcément très utile en sachant qu'elle n'y remettrait absolument jamais les pieds. Enfin... Inutile de le lui faire remarquer. C'était tout de même étrange qu'il reste planter là sans prendre le chemin du pub. Attendait-il quelqu'un ? Ca semblait peu probable mais pas impossible malheureusement. Ce fut l'image d'Isis qui lui apparut en premier. Et si c'était une tentative de réconciliation foireuse qu'il avait eu le culot d'organiser ? Elle ne pouvait que prier pour que ça ne soit pas le cas. Elle n'avait pas la moindre envie de se retrouver face à cette idiote de Seymour aujourd'hui. Si tel était le cas, elle ne ferait pas de vieux os ici et retrouverait au pas de course la tranquillité de son dortoir. La voir rentrer tard n'étonnerait personne puisque cela faisait partie de ses habitudes, rares étaient les soirs où elle rentrait avant la fermeture de la bibliothèque, voire même avant d'avoir eu le temps de finir ses devoirs d'Astronomie, bien installée en haut de la tour...

« Je me suis dit qu’au lieu d’aller s’enfermer aux Trois-Balais, on pourrait pique-niquer. Il y a toujours beaucoup trop de monde et de bruit là-bas, ça te va ? »

Avait-elle vraiment le choix ? Si elle disait non, que ferait-il ? Rien ne pouvait réellement lui aller puisqu'elle n'avait pas véritablement envie d'être ici. Sa présence était loin d'être dérangeante, bien au contraire, mais elle aurait préféré mille fois la retrouver dans une quelconque salle de l'école plutôt qu'ici, à l'abris de rien, presque livrée aux dangers que constituaient le monde extérieur. La Serpentard finit par sourire discrètement et hocha la tête. Cela faisait des mois et des mois qu'elle n'avait pas fait de pique-nique. Le dernier remontait aux grandes vacances, alors qu'elle devait passer la journée à surveiller Caspian et Emily. Si elle en gardait de bons souvenirs, elle se rappelait surtout avoir passé la journée à leur courir dans l'espoir resté vain qu'ils se tiennent tranquille. Là, au moins, elle devrait pouvoir en profiter pour de vrai, sans avoir à garder un oeil sur qui que ce soit. Elle voyait mal son petit ami se mettre à courir pour lui échapper, dans le simple but de se montrer pas sage. Il y aurait fort à craindre de son état mental si tel était finalement le cas...

"Je te suis alors. Je ne sais pas du tout où on peut pique-niquer ici."

En même temps, elle n'avait jamais pris le risque de s'aventurer au delà des dernières maisons habitables du village. Sa meilleure amie avait bien essayé de la tirer une fois ou deux jusqu'à la Cabane Hurlante mais sans succès. Elle ne s'était jamais perdue dans la campagne environnante et n'avait pas mis un cheveu dans les ruelles peu fréquentables du village. Son Pré-Au-Lard s'était toujours arrêté aux quelques boutiques qu'il y avait, et ça lui allait très bien comme ça. Pourtant, elle n'aurait d'autres choix que de découvrir une nouvelle partie du lieu puisqu'elle ne se voyait pas vraiment pique-niquer au beau milieu de la Grand Place. Les gens qui passaient n'étaient pas une très bonne chose pour trouver calme et tranquillité. S'ils évitaient le pub pour se retrouver entourer d'une population pialliante, il n'y avait guère d'intérêt. Ca ne la rassurait pas pour autant... Voilà maintenant qu'il lui fallait, en plus de se balader avec un garçon en pleine nuit, s'éloigner du monde connu et de toute trace de vie. Si ses parents apprenaient ça... Ils seraient certainement ravi de la savoir assez normale pour avoir un petit-ami, mais ils ne pourraient que la sermoner gravement pour ce manque affligeant de prudence. Et si elle ne revenait jamais au château ? Il fallait au moins qu'elle passe ses BUSEs quand même ! Enfin, il aurait tout autant d'occasions de la tuer en France, si ce n'était plus. Elle n'avait jamais vu les choses sous cet angle et étrangement, ça eut le don de la rassurer. Si elle ne paniquait pas à l'idée de passer cinq jours seule avec lui en dehors du pays, pourquoi devrait-elle paniquer pour une simple soirée ? Bien sûr, elle n'était pas totalement à l'aise à l'idée de ce voyage mais loin d'elle la crainte d'y laisser sa vie entre deux visites d'elle ne savait trop quoi.

« Ça me fait bizarre d’avoir passé toute la journée sans toi. Tu as fait quoi ? »

Ils n'étaient plus vraiment habitués à passer leur temps loin l'un de l'autre, c'était certain. Bonnie ne comptait plus les heures à la bibliothèque, les révisions sans cesse rallongées, oubliant le reste de sa vie par la même occasion. Il était là, c'était l'important. Elle croisait parfois Oliver, passait une heure en sa compagnie à l'occasion d'un déjeuné évité ou d'un cours commun et reprenait le chemin des bouquins, sur lequel elle finissait toujours par retrouver Cooper ici ou là. Qu'il serait difficile de faire sans l'année prochaine, de retrouver cette bibliothèque remplie seulement de son absence, les salles désertes de nouveau inutiles, et tous les repas survolés puisqu'il n'y aurait plus la moindre raison de s'y attarder. Il faudrait tirer un trait sur des semaines entières de vie, sûrement les plus mouvementées de sa vie, faire comme s'il n'y avait jamais rien eu et reprendre là où elle avait tout laissé. Ce n'était pas une perspective très réjouissante. Retrouver tant bien que mal la présence de ses deux meilleurs amis, tenter de renouer réellement avec Astride, et pourquoi pas dans un élan de folie aller aborder Gabriel, qu'elle ne pouvait s'empêcher de chercher du regard chaque fois qu'elle entrait dans leur antre... Il n'y avait que ça à avoir comme programme pour l'année à venir. Elle n'était pas certaine de le trouver plaisant. Se sociabiliser n'était pas chose aisée mais aurait-elle réellement le choix ? Après tout, n'avait-elle pas rencontré Cooper bien trop tard pour pouvoir en profiter pleinement ? Il n'était pas utile de faire la même erreur avec le reste du monde. Elle n'avait pas l'intention de s'entourer d'une multitude d'amis, juste de trouver le moyen de ne pas voir s'échapper le peu qu'elle pouvait espérer avoir un jour...

"Cassidy a tenté de m'initier aux trucs de filles..." avoua t-elle un peu mal à l'aise. "Et toi ? Tu as fait quoi ?"

Elle n'était pas certaine d'avoir envie d'obtenir une véritable réponse, imaginant encore et toujours sa stupide camarade tourner autour du jeune homme comme un vautour autour de sa proie mais politesse oblige... Elle saurait bien faire avec, de toute façon.
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Message(#) Sujet: Re: Colchique dans les prés, fleurissent, fleurissent... [Bonnie - Terminé] Colchique dans les prés, fleurissent, fleurissent... [Bonnie - Terminé] EmptyDim 3 Juin - 13:41

Bonnie se contenta de bredouiller quelques mots pour toute réponse à son compliment. Première phrase de la soirée et première gaffe, ils partaient du bon pied, c’était évident. Petite note pour la prochaine fois, ne pas faire de compliment à la vipère, elle n’était visiblement pas très à l’aise avec ça. En même temps, il avait été bête de ne pas s’y attendre, elle était tellement timide de nature. Mais il lui paraissait également évident qu’elle ne s’était pas habillée de cette façon totalement au hasard, ou bien le hasard l’aimait beaucoup. Sa tenue était harmonieuse et lui allait comme un gant, à croire qu’elle y avait travaillé pendant des heures… Mais il devait surtout arrêter de la fixer de cette manière, sinon elle allait rapidement croire qu’il la considérait comme un brownie géant. Il n’avait pas oublié que tout cela était nouveau pour elle, même si à dire vrai, il y faisait de moins en moins attention. Ça ne faisait qu’une semaine, mais ils avaient repris leur routine avec quelques petites modifications de temps à autres, ça lui donnait presque l’impression qu’ils étaient toujours sortis ensemble, sauf que ce qui était naturel pour lui, ne l’était absolument pas pour Bonnie. Il fallait qu’il s’ancre cette idée le plus vite possible dans le crâne et arrête de commettre des impairs s’il ne voulait pas que le premier rendez-vous tourne au fiasco. Il se pourrait bien que ce soit le dernier dans ce cas, et il n’en avait pas vraiment envie. Il avait encore toutes les cartes en main pour faire en sorte que cette soirée soit réussie et il ne comptait pas laisser passer sa chance. Cooper se mettait sans doute un peu trop de pression mais qu’importe, c’était pour toutes les fois où il ne s’en mettait pas assez, une légère compensation ne serait rien de trop.

"Je te suis alors. Je ne sais pas du tout où on peut pique-niquer ici."

A dire vrai, il n’y avait pas du tout réfléchi, mais Pré-au-Lard était un petit village, ils n’auraient probablement pas à marcher pendant des heures avant de trouver un champ ou quelque chose du genre. De toute façon, ils n’avaient pas forcément la vie devant eux s’ils voulaient être rentrés avant le couvre-feu. Avec la fin de l’année, Cooper avait de moins en moins peur de voir son insigne lui être retirée à cause d’une de ses bêtises et encore moins d’obtenir une punition puisqu’il n’aurait probablement plus le temps de la faire, mais un renvoi était toujours possible et il ne voulait certainement pas prendre ce risque alors que les examens approchaient dangereusement. S’il finissait sa scolarité avec seulement les BUSEs en poche et deux années d’études supplémentaires soldées par un échec cuisant à l’arrivée. Sa mère pleurerait sûrement toutes les larmes de son corps en voyant l’avenir de son fils partir en fumée, avenir qu’elle avait d’ailleurs imaginé de toute pièce. Elle avait toujours eu beaucoup trop d’ambition pour lui, elle le voyait parfaitement ministre de la magie ou Auror ou quelque chose avec un nom complexe ou le mot « international » figurerait. Le jeune homme avait baissé les bras depuis longtemps, renonçant à lui expliquer qu’en ayant à peine une mention acceptable dans l’ensemble des matières, de nombreuses portes se fermaient à lui et que s’il devait devenir un jour ministre de la magie se serait probablement dans un de ses rêves mais pas dans la réalité. Seulement, la pauvre Liz avait du mal à garder les pieds sur terre, elle voyait son fils comme quelqu’un d’exceptionnel et avait toujours voulu montrer au monde entier à quel point il l’était. Pour l’instant, elle n’en avait pas vraiment eu l’occasion, aussi se contentait-elle de faire son éloge à chaque fois qu’elle recevait des invités ou qu’elle-même se rendait chez des amis ou chez des membres de leur famille. Elle avait tout de même bien du mérite, Cooper savait pertinemment qu’il n’y avait pas vraiment matière à faire des compliments et pourtant, elle trouvait toujours quelque chose de positif à dire. Il n’osait cependant pas imaginer les commentaires de ses interlocuteurs après son départ qui devait être horrifié qu’on puisse se voiler la face à ce point. Mais qu’importe, sans le vouloir il faisait au moins la fierté d’une personne et c’était le principal.

« Super, je connais pas trop non, plus j’ai jamais pique-niqué de ma vie, une grande première. Je suppose qu’on est pas obligé d’aller très loin de toute façon, inutile de se perdre. »

Sans plus attendre, le jeune homme prit la direction opposée à l’entrée du village, s’éloignant des habitations et du brouhaha qui commençait à se faire entendre. Sortir à Pré-au-Lard en plein milieu du week-end était une très mauvaise idée lorsqu’on aspirait au calme et à la tranquillité mais Cooper savait pertinemment que la jeune fille aurait refusé de sortir en plein milieu de semaine. Enfin, il s’en doutait, mais il pouvait tout aussi bien avoir tort. Après tout, elle travaillait le week-end comme tous les autres jours de la semaine et il aurait cassé sa routine quoi qu’il arrive. Tout en marchant, le jeune homme se demandait de quoi ils allaient bien pouvoir discuter aujourd’hui. Ça ne l’angoissait pas vraiment puisqu’en passant toutes ses journées en compagnie de Bonnie, il n’y avait pas eu une seule fois où il n’avait pas trouvé quelque chose de plus ou moins intéressant à dire. Sauf que cette fois-ci, c’était un peu différents, ils allaient être tous les deux, loin de toute oreille indiscrète et les questions qui trottaient dans la tête du jeune homme pourraient peut-être enfin être prononcées de vive voix. Oui, mais le problème était qu’il ne pouvait pas aborder ces sujets sans jeter un froid et comme premier rendez-vous ça ne risquait pas d’être vraiment très joyeux. Il opta donc pour une question plus simple qui n’impliquait pas forcément qu’il se mouille tout de suite. Enfin, ça dépendait surtout de la nature de la réponse. Si Bonnie venait à lui avouer qu’elle avait passé la journée avec Oliver, il sauterait probablement sur l’occasion pour étaler sa jalousie au grand jour et par la même occasion passer pour un parfait crétin. En théorie, ça ne le dérangeait pas plus que ça, il se fichait d’avoir l’air d’un pauvre crétin si ça pouvait le rassurer sur les intentions de la jeune fille vis-à-vis du poufsouffle. Parce que finalement, ils n’avaient jamais discuté de leur relation ce qu’ils comptaient réellement faire. Etait-ce quelque chose de sérieux ? Oui, sinon ils ne seraient probablement pas là. Avaient-ils le droit de voir d’autres personnes en même temps ? Le serpentard espérait fortement que ce n’était pas le cas, il ne voulait pas de ce genre de relation malsaine qui ne menait à rien. Il leur faudrait aussi aborder le sujet de la fin de l’année, de la séparation. L’échéance se rapprochait et malgré la perspective enthousiasmante des vacances en France, qui leur permettrait de prolonger un peu le temps qu’il leur restait à passer ensemble, il commençait à avoir réellement peur de tout perdre en quittant Poudlard. Enfin, pour l’instant, elle était toujours à côté de lui et n’avait probablement pas l’intention de partir en courant vers le château. Comme pour s’en assurer, le jeune homme glissa sa main dans la sienne, créant un contact rassurant.

"Cassidy a tenté de m'initier aux trucs de filles... Et toi ? Tu as fait quoi ?"

Pas d’Oliver en vue donc, c’était déjà un point positif. Il s’était fait du souci pour rien, elle n’avait pas profité de son absence pour aller se jeter dans les bras d’un autre. Le jeune homme commençait déjà à se rassurer un minimum, il avait eu tort de paniquer. Cooper n’envisageait pas un instant que Bonnie puisse lui mentir, c’était d’ailleurs un peu étrange. Il lui faisait totalement confiance et pourtant imaginait sans mal qu’elle puisse vouloir le tromper un jour ou l’autre, sans doute parce qu’ils n’étaient pas spécialement bien assortis tous les deux. Lorsqu’il l’avait embrassé dans l’une des salles inutilisées de Poudlard, il avait immédiatement envisagé se faire jeter parce qu’il n’avait rien du garçon idéal, enfin pas de celui qui conviendrait le mieux à la jeune fille et pourtant, elle ne l’avait pas repoussé. Seulement, même maintenant il avait du mal à croire qu’il pouvait être la personne qui pourrait lui convenir. Bien entendu, il n’allait pas être maso et lui faire remarquer qu’elle pouvait avoir beaucoup mieux que lui, mais il continuait à le penser et il n’était pas sûr de pouvoir un jour se déloger cette idée du crâne. Partir dans une relation avec un sérieux complexe d’infériorité n’était pourtant pas quelque chose de très positif, seulement, c’était plus fort que lui. Peut-être que ça s’arrangerait avec le temps ? Il se rendrait bien compte un jour ou l’autre qu’il lui plaisait pour ce qu’il était et qu’elle n’imaginait pas qu’il soit une toute autre personne. Enfin, ce jour lui paraissait assez lointain pour l’instant. Il fallait simplement espérer que leurs vacances en France leur donneraient l’occasion de mieux se connaitre et de mieux se comprendre. Finalement, ils se voyaient toujours entourés de tout un tas de bouquins pour le moment alors que ça serait sûrement différent là-bas, ils se plongeraient peut-être dans les guides touristiques mais dans ce cas, Cooper serait sûrement aussi enthousiaste que la jeune fille ce qui changerait de d’habitude, il n’y aurait plus des tonnes de livres de cours posés sur une table, un planning à respecter à la lettre… Quoi que, finalement, il ne connaissait rien de ce voyage. Encore un sujet à aborder dès qu’ils le pourraient. Cooper avait envoyé sa lettre à sa mère dès que Bonnie lui avait proposé le voyage, il n’avait pas été assez stupide pour ne pas lire sa réticence à travers les lignes mais elle avait l’air de dire que tant qu’il faisait ce qu’il avait envie de faire, et sans faire de bêtises, elle n’y voyait pas d’inconvénient. Il avait hâte d’annoncer cette bonne nouvelle à Bonnie, au moins, ils avaient déjà un projet qui commençait à se concrétiser.

« Oh… Vous vous êtes réconciliées alors ? Elle va peut-être finir par me tolérer finalement. C’est plutôt une bonne nouvelle, je voulais pas être la cause d’une dispute sans fin. »

Ce n’était probablement pas la meilleure réponse à apporter. Il aurait pu se contenter de hocher la tête en souriant, heureux de voir que les deux amies avaient réussi à arrondir les angles, mais non, il avait fallu qu’il en rajoute et remette le sujet de leur dispute sur le tapis. En même temps, il n’avait rien inventé là-dedans, c’était bien lui la cause du problème, elle lui avait fait très bien comprendre lors de leur petite dispute dans la grande salle. Cassidy considérait qu’il gâchait la vie de Bonnie en l’obligeant à se consacrer à lui plutôt qu’à elle-même. La rouge et or n’avait pas tort en un sens, il prenait une bonne partie de son espace vitale, elle devait se donner à fond en permanence, cette année était certainement beaucoup plus dure pour elle que toutes celles qu’elle avait déjà eu à traverser. Et pour cause, suivre deux programmes en même temps, travailler pour deux, remotiver le jeune homme lorsqu’il regardait d’un mauvais œil la quantité de travail qui lui restait à accomplir. Ça devait être épuisant et il était presque anormal qu’elle n’ait craqué qu’une seule fois depuis qu’ils avaient commencé à réviser ensemble. C’était d’ailleurs pour ça qu’il avait réussi à passer au-dessus de cette pseudo-dispute sans trop de difficultés finalement. Bien sûr, il était resté blessé par les propos de la jeune fille pendant un temps. Il était difficile pour tout être humain normalement constitué de se rendre compte qu’il jouait un rôle de boulet plus qu’autre chose dans la vie d’une personne qu’il appréciait plus qu’il ne l’imaginait. Mais finalement, peut-être qu’elle ne pensait pas tout ce qu’elle lui avait dit, c’était même fort probable. Elle s’était contenté de recracher tout ce que ses amis lui avaient dit sans imaginer un seul instant que c’était vrai, dans le but de lui faire comprendre que la situation était difficile à supporter pour elle. Enfin, c’était comme ça que Cooper imaginait les choses après avoir retourné la fameuse dispute de nombreuses fois dans sa tête, il était passé au-dessus de ça à présent et c’était tout ce qui importait. Il n’était pas utile d’y revenir, il ne voulait pas demander de mettre les choses au clair alors que tout allait très bien entre eux pour le moment. Tout en réfléchissant, Cooper regardait le paysage autour de lui, il avait finalement bien choisi la direction, derrière les dernières maison de Pré-au-Lard, il n’y avait pas grand-chose à part de l’herbe, ils avaient l’embarras du choix pour leur lieu de pique-nique, ça ne servait à rien de marcher des kilomètres supplémentaires.

« Là, ça ira ? »

Il pointa du doigt sur sa droite avec sa main libre. Il avait profité de sa recherche pour éluder la question de la jeune fille mais savait qu’il ne pouvait pas le faire éternellement. Il ne craignait pas d’y répondre pourtant, mais il avait simplement peur que sa réponse mette de la distance entre eux. Il savait que Bonnie détestait sa petite sœur, elle ne l’avait pas formulé de cette façon-là, mais il fallait être un parfait idiot pour ne pas le comprendre. Seulement, s’il fallait prendre parti à un moment ou à un autre, Cooper ne saurait pas du tout vers qui se tourner et cette perspective l’angoissait terriblement. Il n’avait pas envie d’entendre sa petite amie casser du sucre sur le dos d’Isis, mais en même temps, il n’avait pas franchement envie de provoquer une dispute en cherchant à la défendre. D’autant plus que ça ne servirait à rien si ce n’est à lui donner envie d’enfoncer la quatrième année encore plus. Le jeune homme avait toujours cru qu’il était impossible que quelqu’un déteste sa petite sœur. Bon, d’accord, elle était un peu bizarre avec toutes ses collections et surtout d’une naïveté à toute épreuve, mais c’était justement ce qui faisait son charme. Bien sûr, il avait fallu qu’il tombe amoureux de la seule personne qui ne pouvait pas encadrer Isis et il avait du mal à faire face et à comprendre ce qu’il pouvait ou ce qu’il devait faire pour ça. Le mieux était certainement de laisser les deux jeunes filles régler leurs problèmes et de faire en sorte de rester loin, très loin de cette histoire. Le seul problème étant qu’elles pouvaient très bien choisir de l’impliquer bien malgré lui. De toute façon, implication ou pas, il devait répondre à la question et avouer qu’il avait passé toute la journée en compagnie de sa petite sœur. Enfin, il n’avait pas forcément hâte de lui apprendre qu’il avait joué les cobayes et s’était retrouvé en jupe pour permettre à Isis de faire un petit peu de couture. Il n’était pas obligé de préciser ce petit détail, après tout, elle aurait tout aussi bien pu vouloir retoucher les tenues du jeune homme par simple gentillesse. Bonnie n’allait certainement pas l’imaginer directement en jupe et c’était plutôt une bonne chose, ça lui éviterait au moins les moqueries.

« J’ai été initié aux trucs de filles aussi, j’ai servi de cobaye à Isis toute la journée. C’est la première et la dernière fois que je fais un truc pareil. »

Le jeune homme ne savait pas vraiment comment se comporter. Sourire ? Rester neutre ? Autant rester naturel après tout, il n’avait rien dit de mal, il s’était contenté de répondre à la question posée et n’avait absolument aucun souci à se faire, ou pas…

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Message(#) Sujet: Re: Colchique dans les prés, fleurissent, fleurissent... [Bonnie - Terminé] Colchique dans les prés, fleurissent, fleurissent... [Bonnie - Terminé] EmptyMar 12 Juin - 12:56

[HJ: Désolée, c'est court, et nul. Neuf jours pour ça, ça craint.]

Son manque de réelle réaction suite à son compliment parut le perturber légèrement. C'était loin d'être le but de la jeune fille, heureusement d'ailleurs, mais il fallait avouer que son comportement était des plus prévisibles. Elle peinait à se considérer comme une vraie fille, préférant de loin son uniforme à tout autre vêtement qui pouvait exister au monde, aussi il lui était difficile de faire face à ça. Elle était bien plus à l'aise lorsqu'il s'agissait de parler Histoire de la Magie ou Métamorphose et ça serait probablement le cas jusqu'à la fin de ses jours. Enfin, il y avait fort à parier que Cooper ne serait pas suffisamment longtemps à ses côtés pour en avoir le coeur net, ce qui était bien mieux pour lui d'ailleurs. Elle ne tenta pas de rectifier le tir, elle ne pourrait que s'enfoncer davantage, ce qui n'était pas forcément une idée brillante. Ils étaient là pour passer une bonne soirée, aussi étrange qu'elle puisse être, aussi ça ne servirait à rien de débattre pendant cent-cinquante ans de ça, ça n'en valait de toute façon pas la peine.

« Super, je connais pas trop non, plus j’ai jamais pique-niqué de ma vie, une grande première. Je suppose qu’on est pas obligé d’aller très loin de toute façon, inutile de se perdre. »

Bonnie leva un regard surpris vers lui. Il n'avait jamais pique-niqué de sa vie ? Vraiment ? Que faisait-il de ses vacances d'été dans ce cas ? Bien sûr, elle-même ne passait pas sa vie assise dans l'herbe mais elle n'avait plus assez de ses dix doigts pour compter le nombre de fois où ça avait été le cas, qu'elle soit enfant ou qu'elle ait à surveiller les plus jeunes. Elle savait très bien que ça reprendrait dans quelques semaines, alors qu'elle rentrerait à Londres. Peut-être même que Nathaniel déciderait de faire son mariage en plein air, aussi était-elle sûre d'elle charger de la surveillance des mômes pendant toute la journée. Il fallait espérer qu'il n'y en ait pas des dizaines et des dizaines ou alors qu'elle ne soit pas seule. Ses frangines seraient sûrement partantes pour l'y aider pour un peu qu'elle leur raconte son voyage en France, ce qu'elle n'était pas certaine d'avoir grande envie de faire. Elle n'avait pas la moindre idée de ce qu'il s'y passerait mais elle n'avait pas besoin de plus de certitudes pour savoir qu'elle n'aurait pas envie d'en parler aux jumelles, elles feraient certainement la tête jusqu'à la rentrée prochaine mais ça n'était pas très grave, elle saurait faire avec.

"Vraiment ? Jamais jamais ? Espérons qu'il ne se mette pas à pleuvoir, ce serait dommage pour un premier pique-nique d'avoir à plier bagage en quatrième vitesse." reconnut-elle non sans amusement.

Il y avait tout de même très peu de chance, le soleil était même de la partie ce qui n'était pas courant ces derniers jours. A croire que même le temps s'était décidé à y mettre du sien pour qu'ils passent une très bonne soirée. Lorsqu'il entreprit de trouver un coin pour s'installer, elle lui emboîta le pas sans broncher. Elle n'avait jamais quitté le village en lui-même, aussi ne savait-elle pas vraiment ce qu'il pouvait y avoir au delà. Elle se doutait malgré tout qu'il y avait la campagne mais ça restait bien vague. Elle n'avait jamais été très habituée à sortir de la ville, qu'il s'agisse de Londres ou de Manchester et même s'il lui était arrivé, comme à tous les enfants ou presque, de passer des vacances chez les grands-parents où il n'y avait qu'une maison et puis rien, elle préférait rester cloîtrée dans sa chambre à bouquiner qu'à profiter de la nature. Ca faisait peur de toute façon, on ne savait jamais sur quoi on pouvait tomber. Les papillons, ça allait, tous les insectes grouillants et rempants, c'était autre chose. Elle n'avait jamais été très pressée de les revoir et même là, elle ne pouvait qu'appréhender légèrement. Ca lui faisait finalement plus peur que de se retrouver en tête à tête avec le Serpentard au beau milieu de nulle part.

« Oh… Vous vous êtes réconciliées alors ? Elle va peut-être finir par me tolérer finalement. C’est plutôt une bonne nouvelle, je voulais pas être la cause d’une dispute sans fin. »

La rousse se contenta de hocher la tête sans grande conviction. C'était plus ou moins le cas, oui, après elles n'avaient pas réellement mis les choses au clair, préférant parler chiffon que d'aborder des sujets plus compliqués. Elles auraient certainement tout le temps de discuter réellement si elles continuaient d'entretenir des rapports amicaux. Il y avait peu de chances que la Gryffondor décide de disparaître de sa vie entre aujourd'hui et le lendemain et puis, il fallait tout de même qu'elle récupère ses affaires qu'elle lui avait gardé pour lui éviter de perdre plus de temps. Elles seraient donc obligées de se revoir au moins une fois et cette fois-là suffirait certainement largement à lui faire subir un véritable interrogatoire. Elle avait un véritable don pour la faire parler, c'était incroyable tout ce qu'elle pouvait lui extorquer sans qu'elle ne s'en rende véritablement compte, et après, elle se servait des informations récoltées pour l'enquiquiner gentiment, comme elle pouvait le faire au sujet de Gabriel. Elle ne savait d'ailleurs pas si sa meilleure amie changerait de cible ou si elle chercherait toujours à lui faire avouer des choses qu'elle ne pensait pas, comme son amour pour le pauvre Gryffondor. Elle l'aimait bien, mais ça s'arrêtait là.

"Plus ou moins oui... Je sais pas trop."

Elle ne voulait pas passer sa soirée à parler de Cassidy, elle l'aimait beaucoup mais elle n'était pas certaine que ça soit le meilleur sujet à aborder lors d'un véritable rendez-vous. Enfin, si Cooper voulait réellement parler d'elle, elle s'y plierait, elle n'avait pas vraiment envie de le décevoir ou quoi que ce soit d'autre dans le genre, il devait probablement le savoir en plus. Toujours était-il qu'il avait étonnamment évité de lui répondre, ce qui lui suffit à "comprendre" avec qui il avait passé sa journée. Elle n'avait pas dû lui manquer tant que ça en si bonne compagnie. Elle peinait même à croire qu'il y ait réellement remarquer son absence auprès de lui aujourd'hui. Elle se renferma presque aussitôt, se contentant de le suivre sans chercher à réengager la conversation. Elle aurait préféré ne pas le savoir, rester dans l'ignorance la plus totale mais non, il avait fallu qu'il en décide autrement. Elle ne fit cependant pas le moindre commentaire, se contentant de bouder dans son coin.

« Là, ça ira ? »

Elle hocha simplement la tête et quitta le chemin pour s'engager dans le champs qu'il lui avait désigné. La soirée promettait d'être longue si ça continuait comme ça. Elle savait bien qu'elle agissait comme une enfant pourrie-gâtée, il avait le droit de voir qui il voulait sans qu'elle s'en mêle mais elle quoi... Il y avait mille et une personnes à Poudlard, il aurait pu aller voir des centaines et des centaines d'élèves sans que ça ne tombe sur cette idiote, ce n'était pas juste ! Enfin, elle ne pouvait pas dire grand chose, elle n'en avait pas le droit et sa jalousie stupide n'avait aucune raison d'être. Les filles, ce n'était pas ce qui manquait à Serpentard, pourquoi avait-il fallu qu'il s'entende bien avec celle-ci ? On ne pouvait même pas dire qu'elle ne l'aimait pas simplement parce qu'elle était proche de son petit ami, non ça remontait à avant cela, le hasard était simplement dégueulasse.

« J’ai été initié aux trucs de filles aussi, j’ai servi de cobaye à Isis toute la journée. C’est la première et la dernière fois que je fais un truc pareil. »

Elle se força à sourire, hypocrite au possible. Qu'il en profite pour lui raconter sa merveilleuse journée, au moins ce serait fait, elle n'entendrait plus parler de Seymour pendant de longues heures, ou du moins l'espérait-elle...
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Message(#) Sujet: Re: Colchique dans les prés, fleurissent, fleurissent... [Bonnie - Terminé] Colchique dans les prés, fleurissent, fleurissent... [Bonnie - Terminé] EmptyMar 12 Juin - 21:04

"Vraiment ? Jamais, jamais ? Espérons qu'il ne se mette pas à pleuvoir, ce serait dommage pour un premier pique-nique d'avoir à plier bagage en quatrième vitesse."

La surprise de Bonnie le fit sourire. En même temps, elle était plus que légitime. Tout enfant normalement constitué avait connu les joies des parcs avec ses balançoires, et une ribambelle d’enfants qui venaient y jouer, se chamaillant, pleurant lorsqu’ils venaient à tomber et s’épuisant le plus possible pendant qu’ils avaient la possibilité d’être à l’extérieur. Ce n’était pas vraiment le cas de Cooper, et il ne se souvenait pas l’avoir précisé un jour. De toute façon, il n’y avait rien à préciser en réalité, il était simplement le garçon de la grande maison, celui qui ne sortait pas et se contentait de regarder les autres par la fenêtre. Finalement, sans le savoir il était même peut-être devenu le cliché de son quartier Londonien. On voyait surtout ce genre de choses dans les films, le petit garçon et la maison lugubre qui devait sûrement être hantée. Ce n’était pas le cas de la sienne, il pouvait le certifier et aucun gamin ne faisait le pari stupide de venir frapper à sa porte avant de s’enfuir en courant, c’était peut-être lui-même qui s’inventait des histoires. Seulement, il ne pouvait s’empêcher de trouver sa théorie amusante même si elle sortait tout droit de la télévision. En même temps, il n’avait jamais eu beaucoup d’autres choses à faire à part rêver. Heureusement, ses parents avaient tout de même la bonne idée d’avoir des amis qui eux-aussi avaient des enfants et s’il n’avait pas pu sortir pour les rencontrer, il en avait déjà vu défiler chez lui. La plupart d’entre eux provoquait chez lui une parfaite indifférence, d’autant plus qu’ils ne les voyaient qu’une seule fois et avait à peine le temps de faire connaissance avant de les voir repartir, mais pour d’autres, c’était complétement différent. C’était le cas avec Lara par exemple, la jeune fille avait réussi, il ne savait trop comment à gagner sa confiance et il pouvait se vanter d’avoir eu au moins une amie avant d’entrer à Poudlard, s’il ne comptait pas ses cousins puisque le lien familial l’empêchait de les noter parmi ceux-ci. Il se demandait ce qu’il se serait passé s’il n’avait pas eu la chance de côtoyer, ne serait-ce que rarement, les enfants de son âge, il serait probablement devenu asocial, complétement inapte à rencontrer des gens et à se faire des amis, c’était peut-être pour ça qu’il n’avait eu aucun mal à couper les ponts avec ceux-ci lorsqu’il l’avait décidé sans prévenir. Enfin, il était là pour passer une bonne soirée et non pas pour raconter son enfance qu’il ne regrettait absolument pas d’ailleurs, même si elle sortait un peu de l’ordinaire et le faisait complétement tomber dans les clichés. Il se contenta donc de répondre à la question avec le sourire, dissimulant sans aucun problème son passé sans aucun intérêt.

« Ouais, vraiment jamais. Mes parents voulaient me préserver de toute potentielle cause de décès, apparemment les brins d’herbes peuvent être particulièrement dangereux. »

Devait-il réellement raconter son enfance à Bonnie ? Elle était sa petite amie, pas son psy et n’avait probablement rien à faire de ce genre d’histoire. Une petite anecdote comme celle du pique-nique ne faisait pas de mal mais ce n’était pas pour autant qu’il devait se mettre à tout raconter en commençant depuis sa naissance. De toute façon, ils faisaient passer ses parents pour des cinglés rien qu’avec cette simple phrase. La vipère devait enfin comprendre pourquoi il avait eu l’air aussi surpris lors de leur première rencontre. Elle lui avait dit sur un ton tout à fait naturel que ses parents autorisaient son frère à partir très loin de chez elle avec une fille à peine majeur qu’il allait épouser bientôt… Enfin, c’était ce qu’il avait réussi à saisir et il était tombé de haut en constatant toutes les libertés qu’on lui accordait. Finalement, ils auraient sans doute dû échanger de famille, la sienne convenait franchement beaucoup mieux à sa petite amie, et même s’il ne connaissait pas encore la sienne, il n’aurait pas été étonné que l’inverse soit tout aussi vrai. Cooper rêvait de pouvoir s’enfuir de chez lui, de prendre le large, il avait la bougeotte et n’aimait pas se sentir attaché de cette manière, il avait passé la quasi-totalité de sa scolarité à désespérer ses parents à cause de ses notes minables et de son horrible comportement et maintenant, il appréhendait son retour chez lui, en sachant qu’il n’en repartirait probablement pas aussi rapidement qu’il l’aurait voulu. Alors que Bonnie… Elle aurait été la fille idéale, elle était studieuse, avait probablement de l’ambition ou aurait pu en avoir si elle y avait vraiment réfléchi, elle ne semblait pas non plus détester être coincée entre quatre murs. En tout cas, c’était comme ça que l’imaginait le jeune homme puisqu’il avait eu la nette impression de devoir la tirer pour qu’elle accepte ne serait-ce que de venir à Pré-au-Lard. De toute façon, cette rapide comparaison ne confirmait que ce qu’il savait depuis un bout de temps déjà, ils étaient en totale opposition et il fallait simplement espérer que ça ne se transforme pas en handicap.

"Plus ou moins oui... Je sais pas trop."


Cooper ne savait pas vraiment sur quel pied danser, d’un côté, il avait envie d’en savoir plus, de se rendre compte par lui-même de la nature de leur relation, non pas pour se mêler des affaires de Bonnie mais surtout pour savoir s’il pourrait entrer un jour ou l’autre dans les bonnes grâces de Cassidy. Il avait toujours le mince espoir de parvenir à lui faire oublier qu’il était le vilain serpentard qui lui avait volé sa meilleure amie. Bien entendu, il lui serait probablement impossible de le faire avant la fin de l’année scolaire, mais il voulait tout de même y croire. C’était plus la peur qui le motivait qu’autre chose. Pour le moment, il était là et Bonnie ne semblait pas vouloir se laisser influencer par l’opinion de ses amis, mais c’était peut-être justement parce qu’il était présent et que tant qu’il resterait auprès d’elle, elle aurait confiance en lui. Il ne donnait pas cher de sa peau une fois qu’il serait parti, elle pourrait douter tant qu’elle voudrait, il ne pourrait pas être là pour la rassurer comme il avait tenté de le faire lorsqu’ils se disputaient dans la grande salle, où lorsqu’ils s’étaient retrouvés dans une des salles inutilisées de l’école… Seulement, rien ne lui disait qu’il avait réussi à lui ancrer toutes ses convictions dans la tête, il pensait même tout à fait le contraire. La jeune fille semblait quand même plus à l’aise qu’avant, mais elle ne nageait pas non plus dans la sécurité et le bonheur, il le sentait à des kilomètres à la ronde. En fait, à bien y réfléchir, elle était nettement plus détendue avec lui avant qu’il ne l’embrasse, il ne regrettait absolument pas, mais il aurait bien aimé récupérer « sa » Bonnie. C’était encore envisageable, non ? Seulement, elle lui semblait bien loin pour le moment et il n’était pas certain de pouvoir réussir à comprendre pourquoi, ni même de se permettre de poser la question sans se faire envoyer directement sur la rose. Et dire qu’il était censé passer une bonne soirée et lui montrer qu’il était agréable de sortir un peu du château de temps en temps, au lieu de ça, il était en train d’analyser le moindre de ses gestes, et de tâcher de savoir si elle était heureuse ou malheureuse, anxieuse ou détendue… Pathétique.

« Ça devrait bien finir par s’arranger. Même si on en a un peu parlé, je n’ai pas forcément bien compris ce qu’elle avait contre moi. »

Cooper se garda bien de préciser qu’elle lui en avait parlé en lui hurlant dessus en plein milieu de la Grande Salle. Cette histoire était derrière eux depuis un bon moment maintenant, il n’avait absolument aucune envie de revenir en arrière et il se doutait bien que c’était également le cas de Bonnie. Au lieu d’ouvrir sa grande bouche, il se contenta donc de suivre la jeune fille qui avait quitté le chemin pour se rendre au milieu du champ qu’il avait indiqué. Une fois arrêté, il vida le contenu de son sac sans ménagement sur l’herbe, sans se préoccuper le moins du monde de savoir s’il y avait quelque chose de fragile ou pas. Aucun bruit de verre brisé ne le perturba, c’était plutôt bon signe. Il s’agenouilla pour essayer de rassembler le contenu de son sac, maintenant éparpillé par le sol. Lui-même ne savait pas du tout ce qu’il contenait, mis à part une fine couverture, assez moche, d’ailleurs qu’il avait pris soin d’emporter, certain que les elfes ne lui fourniraient pas cette partie du pique-nique, il ne fallait pas rêver non plus. On était bien loin de la nappe à carreau version petite maison dans la prairie, mais il faudrait s’en contenter. Après tout, il n’avait pas prévu en faisant ses valises pour Poudlard que son premier pique-nique aurait lieu à Pré-au-lard en compagnie d’une fille qu’il n’avait jamais pris la peine d’apprendre à connaitre alors qu’il l’apercevait de temps à autres depuis presque cinq ans maintenant. De toute façon, Bonnie semblait trop absorbée dans ses pensées pour faire attention à la dite couverture que Cooper tentait péniblement d’étaler sur le sol sans qu’elle fasse le moindre pli. C’était perdu d’avance, mais il pouvait s’avérer être un peu maniaque de temps à autre. Il s’appliqua ensuite à poser dans un alignement presque parfait tout ce que les elfes avaient bien voulu lui donner pour la soirée. Il peina à faire tenir les verres debout, et abandonna bien vite la partie, mais pour le reste il était assez fier de lui. Il semblait absorbé dans ce qu’il faisait, mais ce n’était absolument pas le cas, en réalité, il se demandait surtout pourquoi Bonnie n’avait pas prononcé un mot depuis un moment maintenant, il avait eu l’impression de parler tout seul et maintenant le silence c’était installé. Il finit par le briser, un peu à contrecœur, craignant une éventuelle dispute sans pour autant se douter de l’élément déclencheur. De toute façon, il n’avait plus rien pour s’occuper les mains maintenant et ne se voyait pas rester assis sans rien dire, ni rien faire.

« Dis-moi… Tu fais des économies de mots ? »


Il se redressa pour regarder Bonnie dans les yeux, guettant une potentielle réaction négative. Ce n’était pas parce que leur relation avait changée qu’il était plus apte à affronter une dispute sans avoir envie de se retrouver à des kilomètres de là. Pourtant, ce serait se voiler la face que de ne pas reconnaitre qu’il y avait un bug quelque part.
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Message(#) Sujet: Re: Colchique dans les prés, fleurissent, fleurissent... [Bonnie - Terminé] Colchique dans les prés, fleurissent, fleurissent... [Bonnie - Terminé] EmptyVen 22 Juin - 11:13

« Ouais, vraiment jamais. Mes parents voulaient me préserver de toute potentielle cause de décès, apparemment les brins d’herbes peuvent être particulièrement dangereux. »

La rousse ne put retenir un léger rire à sa réponse. Qui savait réellement ce dont pouvaient être capable les brins d'herbe ? Elle peinait un peu à s'imaginer ce que c'était qu'une vie pleine d'interdits. Au fond, peut-être n'était-ce pas si dérangeant que cela ? Ne s'en mettait-elle pas elle-même à tout va, faute que ses propres parents le fassent à sa place ? Elle avait pu avoir un aperçu du côté surprotecteur de la mère du jeune homme lors de le première rencontre, alors qu'ils avaient abordé le départ de son frère aîné sans que leurs parents ne prennent la peine de s'inquiéter plus que cela, mais là ça dépassait largement tout ce qu'elle avait pu imaginer un jour. Si elle ne se plaignait pas des géniteurs qu'elle avait, bien plus occupés en fin de compte à chercher leur bonheur qu'une réelle sécurité, on ne comptait plus les séjours à l'hôpital que la famille avait essuyé depuis la naissance de Nathaniel, elle ne pouvait s'empêcher d'envier légèrement les limites que Cooper semblait avoir. Elle avait beau n'avoir que seize ans, elle pourrait sans mal leur annoncer qu'elle abandonnait ses études pour partir elle ne savait trop où avec elle ne savait trop qui qu'ils lui demanderaient simplement de les appeler de temps en temps et d'envoyer une carte à Noël, elle avait fini par se faire à l'idée même si ce n'était pas quelque chose de très rassurant à savoir. L'annonce de l'accompagnement du Serpentard en France serait sûrement plus étonnante parce qu'il s'agissait d'elle qu'autre chose, le fait qu'un garçon majeur qu'ils ne connaissaient ni d'Eve ni d'Adam l'accompagne en dehors des frontières n'étant qu'un infime détail dans l'histoire. Bien entendu, là, elle ne pouvait que voir le bon côté, elle ne serait pas obligée de les supplier pendant cent cinquante ans pour qu'ils acceptent, subissant un véritable interrogatoire avant de partir afin que tout le monde soit convaincu qu'elle ne prenait pas le moindre risque. D'un autre côté, elle n'aurait pu qu'apprécier avoir à supporter tout ça, mais elle avait bien vu ce que ça avait donné avec son frangin, il ne fallait pas trop espérer non plus.

"Oh, les brins d'herbe en eux-mêmes, ils ne sont pas bien méchants. C'est plutôt tout ce qui s'y cache, le problème."

Comme les fourmis, qu'Emily semblait prendre un malin plaisir à effrayer avant de finir par les écrabouiller, quand elle ne préférait pas en faire son déjeuner, ou les vers de terre, qu'il n'était pas rare de retrouver dans les poches des vestes oubliées sur le sol, rangés là par elle ne voulait pas savoir qui mais elle était bien certaine qu'ils n'y venaient pas tout seul... Des choses dégoûtantes grouillant dans l'herbe, elle n'avait eu que trop l'occasion d'en côtoyer, et de bien trop près selon son avis. Y échapper ne l'aurait pas dérangé, au contraire. Que n'aurait-elle pas donné pour pouvoir, rien qu'une fois, bouquiner lors d'un pique-nique familial sans se retrouver avec un insecte ignoble rampant sur les pages de son livre, apporté gracieusement par quelqu'un qui se disait de sa famille. Mais non... Enfin, il y avait de fortes chances pour qu'elle y échappe aujourd'hui, ou du moins il fallait croiser les doigts pour. De toute façon, elle avait fait un effort immense et n'avait pas pris le moindre bouquin, respectant à la lettre les conditions de leur pari. Malheureusement, elle n'était pas certaine que les insectes soient le plus insupportable qui puisse lui arriver à ce rendez-vous. Elle craignait les discussions qu'ils pourraient avoir, les choses qu'elle pourrait apprendre, les questions auxquelles elle devrait répondre... Elle ne pourrait pas décemment les éviter, lui dire qu'elle n'avait pas la moindre envie d'en parler... C'était bien triste d'ailleurs. Elle n'avait pas envie d'entendre parler d'Isis, de Cassidy, d'Oliver ou de n'importe qui encore se trouvant entre les murs de Poudlard et pouvant avoir un quelconque lien avec l'un ou avec l'autre. Elle était suffisamment angoissée à l'idée que ce soit un véritable rendez-vous, tout ce qu'il y avait de plus officiel, sans avoir besoin de rajouter des sujets de conversation dérangeants. Pourtant au fond, elle était bien persuadée d'y avoir le droit, à un moment ou à un autre, parce que quand on y pensait, rares étaient les fois où ils parvenaient à les éviter.

« Ça devrait bien finir par s’arranger. Même si on en a un peu parlé, je n’ai pas forcément bien compris ce qu’elle avait contre moi. »

Bonnie haussa vaguement les épaules. Elle n'en savait trop rien, elles ne s'étaient jamais beaucoup étalées sur le sujet. Il était plus vieux, à Serpentard, d'après elle pas réputé pour être un enfant de choeur, remplissant son temps libre par des heures de retenue, et bien loin du stéréotype de l'intello coincé que tout le monde pouvait imaginer avec elle. C'était les seules choses qu'elle avait réussi à lui soutirer, et encore, la moitié ne tenait pas debout puisque depuis qu'il était venu la trouver, elle ne se suovenait pas avoir entendu rien qu'une fois parler d'une de ses soi-disants bêtises dans les couloirs, ce qui prouvait bien que les rumeurs auxquelles la Gryffondor accordait de l'importance n'étaient pas à prendre pour argent comptant. En même temps, elle avait l'impression que la jeune fille s'était fait à l'idée de la voir, un jour, entamé une idylle avec le pauvre Gabriel qui était bien malgré lui, malgré elle aussi d'ailleurs, au centre de leurs conversations. Expliquer ça à Cooper revenait à avoir à dire qu'elle avait une meilleure amie pas bien différente de toutes les filles qu'elle passait sa vie à éviter, ce qu'elle n'avait pas vraiment envie de faire. Il lui faudrait expliquer par la même occasion qu'elle n'avait pas vraiment eu le choix de la côtoyer encore et encore puisqu'il semblait évident qu'elle n'ait pas sympathisé avec elle de son plein gré, du moins pas au tout début. Souvent lorsqu'elles passaient du temps ensemble, il lui semblait qu'elles n'avaient strictement rien en commun, à part peut-être le fait d'être à Poudlard. Elle ne souhaitait pas casser du sucre sur le dos de la Rouge et Or. Ce n'était pas vital pour l'instant, aussi tant qu'elle en aurait la possibilité, elle s'abstiendrait de tout commentaire sur ce qu'elle pouvait en savoir...

Il finit par la suivre dans le champ et s'occupa de vider son sac et de tout installer. Elle aurait facilement pu lui proposer son aide, voire même de l'aider sans lui demander son avis, surtout en lui voyant galérer avec sa couverture mais elle n'en fit rien, voyant là une certaine manière de se venger. C'était bête et particulièrement puéril mais ça n'avait aucune importance. Elle ne comprenait toujours pas pourquoi et comment il pouvait lui annoncer le plus normalement du monde qu'il avait passé sa journée avec Isis, alors qu'il était plus que bien placé pour savoir qu'elle ne pouvait pas l'encadrer et encore moins depuis qu'ils étaient ensemble. Au final, peut-être cherchait-il lui-même à ce que les choses finissent mal, qu'ils finissent par rentrer en boudant chacun de leur côté et de finir cette année avec plus d'ombres au tableau qu'ils n'auraient pu en voir arriver autrement. Le jeune homme finit par avoir le dessus sur son entreprise et termina son installation tant bien que mal sans qu'elle ne daigne bouger le petit doigt. Manque de chance, il ne semblait pas en avoir fini avec elle, relevant finalement les yeux dans sa direction. Elle soutint son regard et attendit sagement qu'il daigne l'achever.

« Dis-moi… Tu fais des économies de mots ? »

Elle s'assit prudemment sur la couverture et garda le silence un moment, jouant négligemment avec l'ourlet de sa jupe. Qu'attendait-il comme réponse ? Il le voyait bien, non ? Elle n'était pas certaine qu'avouer ce qui se passait était une idée brillante mais au fond, c'était lui qui avait commencé, elle ne faisait que s'engager dans la continuité de leur conversation à peine commencée mais déjà bien mal partie. Ca n'allait pas aller en s'arrangeant, surtout s'ils continuaient sur cette lancée. Malheureusement, s'ils en venaient à aborder l'un de sujets qu'elle redoutait, il y avait fort à parier que les autres suivraient sans tarder, histoire de bien pourrir l'ambiance de cette soirée. Elle aurait mieux fait de refuser dès le début, avant même de le laisser espérer un seul instant qu'elle puisse venir. C'était certainement la plus gros bêtise de cette année, après la balade dans le lac bien entendu... La rousse finit par soupirer et reporta son attention sur Cooper, qui semblait visiblement attendre une quelconque réaction de sa part.

"Non, pas spécialement. Je me disais simplement que tu n'aurais pas dû laisser Isis pour venir." répondit-elle avec un sourire courtois qui sonnait affreusement faux.

Ca, c'était fait... Il fallait espérer qu'il ne relève pas et la laisse pester dans son coin tout en virant bien loin de là le sujet de leur future discussion. Ce serait dommage d'avoir à plier bagage si rapidement alors qu'il avait tant peiné à tout installer.
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Message(#) Sujet: Re: Colchique dans les prés, fleurissent, fleurissent... [Bonnie - Terminé] Colchique dans les prés, fleurissent, fleurissent... [Bonnie - Terminé] EmptyVen 22 Juin - 17:38

"Oh, les brins d'herbe en eux-mêmes, ils ne sont pas bien méchants. C'est plutôt tout ce qui s'y cache, le problème."

Cooper ne put s’empêcher de rire. Il n’avait jamais eu peur des insectes, ce qui était assez étrange d’ailleurs compte tenu des endroits où il avait vécu. Ce n’était pas à Los Angeles qu’il aurait trouvé plein de petites bêtes monstrueuses, et encore moins à Londres, où la verdure n’était pas omniprésente. Cependant, il s’était toujours fichu qu’une araignée lui grimpe sur la jambe lorsqu’il se trouvait assis par terre dans la maison familiale ou d’entendre une guêpe bourdonner à ses oreilles sans qu’il puisse vraiment se rendre compte de la proximité de ladite guêpe. Il y avait certainement des choses bien plus effrayantes dans la vie et celles-ci ne lui faisaient ni chaud ni froid. En réalité, le jeune homme n’aurait pas pu dire avec certitude s’il avait une phobie ou quelque chose qui s’en approchait. Il avait tendance à penser que sa mère avait pris avec elle toutes les angoisses et appréhensions potentielles de son fils avec elle pour l’empêcher de stresser ou de flipper pour un oui ou pour un non. Ça avait plutôt bien marché, un peu trop bien même. Cooper avait tendance à tout prendre à la légère, comme ses examens qui ne l’avaient préoccupé que très, très peu de temps avant l’échéance ou encore son futur qui la aussi avait connu plusieurs années d’incertitude avant que serpentard ne daigne y accorder un peu plus d’intérêt. De son côté, Liz était une boule de nerfs les trois quarts du temps, tout devait être absolument parfait du pli de la nappe sur la table de la salle à manger, aux relevés de comptes qu’elle tenait si soigneusement dans sa boutique. Le septième année se rappelait assez bien, les fois où il avait accompagné sa mère au travail, pour effectuer des menues tâches pendant ses vacances, il faisait l’inventaire, ou autres choses que lui demandaient sa mère. Il avait l’habitude de l’aider lorsqu’il revenait à la maison, et c’était loin de le déranger d’autant plus qu’elle se forçait à ne pas trop l’accaparer, lui laissant assez de temps libre pour faire tout autre chose, même si la plupart du temps, « autre chose » signifiait dormir. Evidemment, en passant autant de temps avec sa maman, il avait eu l’occasion de l’observer et de se rendre compte qu’elle était particulièrement maniaque, c’était assez affolant. Au moins ils se compensaient admirablement.

« Ce n’est pas la petite bête qui va manger la grosse. Mais c’est très gentil de vouloir me rassurer, à t’entendre on croirait qu’on va avoir droit au pique-nique cauchemar. »

Il était loin de le penser mais au moins, ce genre de plaisanterie stupide ne l’obligeait pas à s’aventurer un peu plus sur sa vie familiale qui ne valait vraiment pas la peine qu’on s’y intéresser… Pas tout de suite en tout cas. Cooper appréhendait ce moment, qui devrait tout de même avoir lieu en temps voulu. Il hésitait d’ailleurs à aborder le sujet de ses parents avant leur retour à Londres. La grande question étant : est-ce que Bonnie aura à passer par chez moi ou à rencontrer mes géniteurs avant notre départ en France ? Si l’une des deux propositions se révélait être exacte, il ne lui restait que peu de temps pour préparer psychologiquement sa petite amie à cette épreuve. Il était bien sûr désolé pour elle mais ne pouvait pas franchement le lui avouer comme ça, de but en blanc. Malheureusement, plus il y réfléchissait, plus il paraissait absolument incontournable que Bonnie se retrouve face à Liz au moins une fois avant leur départ. Si rien n’obligeait la jeune fille à se rendre chez les O’Connor, et heureusement d’ailleurs, ils avaient un trajet en train, ou en avion, il ne le savait même pas encore, à effectuer pour se rendre en France, ce qui impliquait qu’ils se donnent rendez-vous quelque part et il serait hors de question pour Liz de ne pas accompagner Cooper le plus possible. C’était déjà tout juste si elle ne montait pas dans le train avec son fils lorsqu’il partait à Poudlard, alors qu’elle savait très bien qu’il était dans une école, encadrée par de bons professeurs et qu’elle n’avait aucun souci à se faire. Alors cette fois-ci… Est-ce qu’il ne pourrait pas demander tout simplement à transplaner ? Personne ne pourrait lui interdire de le faire et il pourrait aisément prétexter un retard ou quelque chose qui s’en approchait. Bon, transplaner en pleine gare ou en plein aéroport n’était probablement pas l’idée du siècle mais il ne lui restait pas tant de temps que ça pour trouver un stratagème lui permettant de se débarrasser de sa génitrice. Cooper avait tout de même de la chance dans son malheur, il était plus que persuadé que son père ne se joindrait pas à eux ce qui lui permettait de laisser de côté les discussions pro sang-purs pour le moment.

"Non, pas spécialement. Je me disais simplement que tu n'aurais pas dû laisser Isis pour venir."


Pardon ?! Cooper mit un peu de temps à assimiler ce qu’elle venait de dire. En gros, la jeune fille lui reprochait d’être venu à leur rendez-vous en délaissant sa petite sœur. Si tel était le cas, il n’avait vraiment pas choisi la facilité en sortant avec Bonnie. Seulement, bien qu’il ait du mal à comprendre les réactions de sa petite amie, il ne mit pas très longtemps à réaliser que cette hypothèse était tout ce qu’il y avait de plus bancal. Le sourire de la vipère sonnait faux, toute sa phrase sonnait faux d’ailleurs, il y avait donc une autre signification et elle n’était pas très compliquée à deviner. Cooper hésita un instant entre un soupir soulagé et une réaction plus mitigée, avant d’opter pour la deuxième option, la première pouvant être aisément mal interpréter. Un peu du genre, « heureusement que tu me le dis, je n’osais pas te demander si je pouvais aller la retrouver », ce qui était bien loin d’être la vérité. En fait, l’explication était toute simple. Bonnie était jalouse. Enfin, s’il ne se trompait pas cette fois-ci. Il ne faisait que des suppositions après tout, il savait qu’elles ne s’aimaient pas forcément, donc ce que venait de dire sa petite amie ne tenait pas debout et elle avait donc dû tout simplement dire l’inverse de ce qu’elle pensait ou pas… Cependant, Cooper était presque sûr que sa supposition était la bonne. Ça faisait tout de même deux fois qu’il mentionnait Isis dans une conversation et deux fois qu’il avait droit à une scène dans la minute qui suivait. Si c’était une simple coïncidence, il fallait reconnaitre qu’elle était troublante. Le serpentard avait tout de mal à savoir comment il allait pouvoir se justifier. Se justifier ? Il n’avait rien à expliquer, il n’était pas coupable. Mais il devait bien reconnaitre que ce qui était évident pour lui ne devait pas forcément l’être pour Bonnie. Il avait toujours considéré Isis comme ça sœur, mais la cinquième année n’avait probablement jamais songé à faire un tour dans sa tête pour vérifier cette information. Il aurait d’ailleurs été assez simple pour Cooper de tenter de lui révéler ce qu’il se passait dans sa tête, mais s’ils devaient passer en revue toutes les filles de Poudlard avant que Bonnie n’arrive à la conclusion qu’elle passait très largement devant n’importe laquelle, ils allaient probablement y passer la nuit.

« Ce n’est pas avec Isis que je sors. » déclara-t-il simplement. « Je ne voulais pas rester avec elle. »

C’était une toute autre réponse qui avait d’abord traversé la tête de Cooper. Il avait fortement envie de sauter à pied joint dans le piège de la jalousie en faisant remarquer que si Bonnie avait eu l’intention de passer sa soirée avec un autre, Oliver en tête, elle aurait pu simplement le lui dire au lieu de s’attendre à ce qu’il se désiste. Seulement, l’amour du serpentard pour les conflits le poussa à prendre une toute autre direction qui lui semblait nettement plus adéquate. Il fallait simplement espérer qu’il ne s’était pas enfoncé davantage.
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Message(#) Sujet: Re: Colchique dans les prés, fleurissent, fleurissent... [Bonnie - Terminé] Colchique dans les prés, fleurissent, fleurissent... [Bonnie - Terminé] EmptySam 23 Juin - 11:54

« Ce n’est pas la petite bête qui va manger la grosse. Mais c’est très gentil de vouloir me rassurer, à t’entendre on croirait qu’on va avoir droit au pique-nique cauchemar. »

Bonnie ne put que rire de plus belle en secouant la tête. Bien loin d'elle l'envie de prétendre qu'ils allaient droit au rendez-vous catastrophe, du moins de ce côté-là puisque même si elle était étonnamment convaincue que c'était bien le cas, ce n'était certainement pas à cause des insectes qui pourraient s'inviter au pique-nique. Elle n'en avait jamais eu vraiment peur tant qu'ils restaient loin d'elle et il y avait certainement bien peu de chances que Cooper se décide à l'attaquer à coups de vers de terre aujourd'hui, aussi était-elle persuadée que toutes les bestioles du monde ne suffiraient pas à réduire à néant le semblant de bonne ambiance qui s'était installé pour l'instant. Ils étaient bien assez grands pour le détruire eux-mêmes, sans l'aide de rien ni personne. Maintenant, elle espérait encore se tromper sur toute la ligne mais elle craignait de se connaître suffisamment pour savoir que la légèreté de la discussion ne ferait pas long feu. C'était bien dommage d'ailleurs. Elle avait beau cherché des raisons valables d'avoir accepté de se jeter ainsi dans la gueule du loup, elle n'en trouvait pas la moindre. Pourquoi était-elle donc venue ? Pour lui faire plaisir, c'était un fait mais au delà de ça ? Il n'y avait rien, absolument rien. C'éta la seule et unique raison qui avait tant bien que mal réussi à la convaincre et maintenant, elle se rendait compte de la stupidité de la situation. Si la présence du Serpentard était toujours aussi agréable que d'ordinaire, elle n'avait pas la moindre envie d'être ici, loin de Poudlard, d'une possible fuite, de tous les coins où elle aurait pu se réfugier en cas de besoin, il lui fallait attendre que vienne l'orage sans broncher parce qu'elle était bien consciente qu'il arriverait. Plus vite qu'il ne le devrait, plus vite qu'ils ne l'espéraient... Le savait-il aussi bien qu'elle ? Peut-être était-elle simplement pessimiste, ce qui pour une fois l'arrangerait grandement, mais cette hypothèse ne lui semblait absolument pas satisfaisante, comme si elle était bien trop éloignée de la vérité pour mériter qu'on lui porte un quelconque intérêt.

"Non, absolument pas ! Je disais juste que les brins d'herbe restaient globalement inoffensifs. Je ne vois vraiment pas pourquoi on aurait droit à un pique-nique cauchemar."

Enfin si... Elle voyait très bien. Simplement parce qu'il y avait nombre de sujets à éviter et qu'ils ne prendraient pas cette peine, sautant dedans à pieds joints, assumant tant bien que mal les conséquences de leur négligeance et essuyant une nouvelle dispute. C'était on ne pouvait plus prévisible, et si la rousse n'avait jamais été une grande adepte des embrouilles, elle aimait encore moins les éviter lorsqu'elle savait qu'elle ne risquait pas grand chose. Ca ne faisait que rajouter des non-dits qui s'accumuleraient encore et encore jusqu'à ce que ça devienne invivable et que la dispute éclate de toute manière, ça ne servait finalement à rien d'attendre que les choses soient irrattrapables pour s'en préoccuper. Et entre eux, elle craignait qu'il y ait déjà assez de problèmes comme ça sans pour autant leur laisser le temps de croître encore. Ou du moins, elle supposait qu'il avait probablement des choses à lui reprocher. Elle n'avait pas vraiment envie d'être la seule à jouer les idiotes jalouses et insupportables. Elle était tout de même tombée bien bas, à espérer presque qu'il puisse l'être au moins autant qu'elle, histoire de se déculpabiliser sans trop de mal. Combien de filles dans cette école pouvaient en arriver à espérer une crise de jalousie de la part de leur petit-ami, juste pour être belle et bien sûre qu'elle n'était pas la seule à l'être ? Il n'y devait pas y en avoir des masses, heureusement d'ailleurs. C'était une école, pas un hôpital psychiatrique.

Sa réponse sembla le prendre de cours, comme s'il ne comprenait pas vraiment là où elle voulait en venir. Elle n'avait pas pensé un seul instant qu'il puisse la prendre au mot et s'attrister réellement du sort de leur camarade. Plutôt mourir que d'éprouver la moindre sympathie à son encontre ! Le doute ne sembla pas rester bien longtemps, ce qui était mieux ainsi, elle n'avait guère envie de le voir se lever, s'excuser et partir la retrouver parce que "c'était vrai que ça ne se faisait pas". Il ne manquerait plus que ça... Enfin, d'un autre côté, elle aurait peut-être dû s'en abstenir... Cooper ne faisait-il pas tout son possible pour la ménager en général ? Sauf là... Sauf là. Non, elle avait finalement bien fait. Il n'avait qu'à taire cette information. Elle n'était pas spécialement vitale pour elle, bien au contraire. Ne pas en avoir vent ne l'aurait pas dérangée, bien loin de là. Comment avait-il pu être aussi bête ? Il avait bien vu la première fois quel avait été le résultat, non ? A croire qu'il cherchait véritablement une nouvelle dispute, comme si la première ne lui avait pas suffit ! Si c'était tout simplement ça, il n'avait qu'à la prévenir, il ne serait pas venu pour rien.

« Ce n’est pas avec Isis que je sors. Je ne voulais pas rester avec elle. »

L'adolescente haussa simplement les épaules, comme si elle n'était pas particulièrement convaincue de ce qu'il venait de lui avouer. Si elle s'était fait à l'idée que la totalité des filles du château n'était pas forcément une menace pour leur histoire, il restait Seymour, qui lui apparaissait encore et toujours comme la seule à abattre et c'était, comme par hasard, la seule qu'il côtoyait régulièrement et qu'il semblait bien trop apprécier. Que le hasard faisait bien les choses tout de même, ça aurait été dommage d'avoir quelqu'un d'autre dans sa vie, quelqu'un dont elle se serait éperdument fichue, et qui aurait par conséquent éloigné bien des tracas. Ca aurait été bien trop simple. Elle soupira et feignit de se perdre dans la contemplation des champs alentours qui n'avaient pourtant absolument rien d'extraordinaire.

"Et bien, peut-être que tu devrais." lâcha t-elle sèchement, oubliant de faire semblant.

C'était de pire en pire. Il paraissait essayer de sauver les meubles, elle en avait bien conscience mais quelque chose en elle refusait de jouer le jeu et de s'engouffrer dans la brèche qu'il tentait de percer pour fuir la dispute. C'était de sa faute de toute façon, il n'avait qu'à pas aborder le sujet, il ne pouvait s'en prendre qu'à lui sur ce coup-là.
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Message(#) Sujet: Re: Colchique dans les prés, fleurissent, fleurissent... [Bonnie - Terminé] Colchique dans les prés, fleurissent, fleurissent... [Bonnie - Terminé] EmptyDim 24 Juin - 8:51

"Non, absolument pas ! Je disais juste que les brins d'herbe restaient globalement inoffensifs. Je ne vois vraiment pas pourquoi on aurait droit à un pique-nique cauchemar."

Globalement ? Cooper avait du mal à trouver la moindre situation dangereuse avec un brin d’herbe comme méchant de l’histoire, mais soit. De toute façon, il ne pouvait qu’être ravi de voir que Bonnie avait vraisemblablement dépassé ses doutes appréhensions. Finalement, il aurait peut-être moins d’efforts à faire qu’il ne le pensait pour réussir à lui faire comprendre qu’être en dehors du château n’était pas si désagréable que ça finalement. Après, il était tout à fait possible qu’elle dise juste ça pour se rassurer elle-même et tenter de savoir si le prononcer à haute voix l’aiderait s’en convaincre ou pas. Le serpentard n’avait aucun mal à préférer la première solution. Il n’y avait aucune raison pour que cette soirée ne se passe pas bien, ou en tout cas, aucune raison valable pour que tout foire. Enfin, si Cooper commençait à chercher le pourquoi du comment, il allait malheureusement finir par douter autant que Bonnie et là, pour le coup, la situation pouvait devenir problématique. Même si le serpentard était globalement un peu moins angoissé de nature que sa petite amie, il avait tout de même tendance à se poser beaucoup trop de questions pour tout et n’importe quoi. Réfléchir avant d’agir était son leitmotiv mais malheureusement il réfléchissait parfois un peu trop. Il était d’ailleurs étonnant qu’il ait finalement réussi en si peu de mois à faire comprendre à Bonnie la nature exacte de ses sentiments. Il n’aurait eu absolument aucun problème pour prendre deux mois de plus avant de se jeter à l’eau. Finalement, il n’avait même pas fait le premier pas, ce qui était assez ridicule, mais qu’importe, il aurait été difficile de revenir en arrière et puis c’était un peu trop simple maintenant qu’il savait qu’elle ne l’aurait pas rejeté comme il l’avait imaginé pendant un certain nombre de jours. Il avait d’ailleurs encore du mal à comprendre ce que Bonnie pouvait bien lui trouver, mais il n’était pas forcément assez stupide pour lui faire remarquer qu’elle serait probablement mieux avec quelqu’un d’autre que lui.

"Eh bien, peut-être que tu devrais."


Finalement ça n’allait pas forcément être la meilleure soirée de leur vie puisqu’ils commençaient déjà une dispute, à peine assis. Si Cooper s’était imaginé qu’il réussirait à rassurer Bonnie aussi facilement, il s’était visiblement mis le doigt dans l’œil. Pourtant, il lui paraissait tellement évident qu’elle ne devait rien avoir à craindre d’Isis qu’il aurait presque pu en rire. Evidemment, vu le sérieux dont faisait preuve sa petite amie, un fou rire aurait été très mal venu et de toute façon, Cooper n’avait pas à se forcer pour s’empêcher de s’esclaffer, il avait bien trop peur de se retrouver au cœur d’une conversation houleuse pour avoir envie de plaisanter. Simplement, il n’avait jamais envisagé de se retrouver un jour avec Isis. Il la connaissait depuis quatre ans maintenant et savait qu’il ne se passerait jamais rien entre eux comme il en était persuadé lorsqu’il s’agissait de Lara. Le problème était que ce genre de certitude n’avait jamais franchement d’explication. Il aurait peut-être pu tenter de dire qu’il considérait l’une de ces deux filles comme une sœur même s’il n’avait aucun lien de sang avec elle et que l’autre n’était probablement pas une fille puisqu’elle était avant tout son amie d’enfance et qu’il ne pouvait pas ne serait-ce qu’envisager de la voir comme quelqu’un d’autre que la fille avec laquelle il faisait des pâtés de sable lorsqu’il avait cinq ans. Pourtant, cette époque était tout de même assez loin derrière lui, mais il avait connu trop peu d’enfants de son âge pour ne pas souvenir de cette époque. C’était probablement le seul moment où il pouvait se libérer un peu de la surprotection de sa mère et il en profitait au maximum. D’autant plus que ces moments étaient plutôt rares puisque Lara n’habitait pas encore à Londres à ce moment-là. Bien entendu, il n’imaginait pas un seul instant qu’elle allait y venir à cause d’un drame dans la vie de sa meilleure amie et s’il avait eu l’occasion de passer plus de temps avec elle il l’aurait fait, mais sûrement pas dans ces circonstances pas très faciles à gérer. Bon, pour l’instant, il fallait qu’il pèse ses mots avant de répondre à Bonnie. Il n’y avait aucune raison pour que ça se passe mal entre eux et il ne voulait pas franchement entrer dans ce petit jeu puéril.

« Je reformule. Je ne sors pas avec Isis et je n’ai pas envie de sortir avec elle. »


A peine avait-il ouvert la bouche qu’il regrettait déjà ce qu’il avait dit. Non pas que ça soit forcément faux, bien au contraire, mais il commençait à en avoir assez de s’écraser en permanence pour se faufiler à travers les conflits sans les affronter réellement. Il se vantait en permanence de ne pas vouloir ressembler à son père et pourtant, il copiait la raison même qui l’avait poussé à le détester en premier lieu. Son père avait fui une situation qu’il pensait incontrôlable, se noyant dans le travail pour ne pas voir la vérité. Cooper faisait exactement pareil. Certes, ça n’avait pas du tout la même ampleur, une dispute pouvait arriver à n’importe qui, n’importe quand, il était même assez étrange de parvenir à toujours y échapper. En plus, entre ce qu’il venait de dire et ce qu’il avait finalement envie de dire, il y avait un gouffre assez immense. Tout ce qu’il faisait pour le moment était aggraver les choses. Vouloir se justifier de quelque chose dont il n’était absolument pas coupable n’était pas forcément la meilleure idée qu’il ait pu avoir et il le savait pertinemment. Seulement, les mots restaient coincés, il avait beaucoup de mal à se dire qu’il pourrait peut-être hausser la voix pour changer, faire entendre ce qu’il pensait et non pas ce qu’il pensait que Bonnie voulait entendre. Après tout, il avait connu deux cuisants échecs relationnels, ça voulait bien dire qu’il ne s’y prenait pas de la meilleure façon. Construire quelque chose sur des non-dits ne devait pas être tout à fait évident et Cooper le savait. Il avait toujours la même rancune contre Oliver, et pourtant il n’avait pas envisagé un seul instant de mettre le sujet sur le tapis alors que Bonnie ne se gênait pas pour criser dès que quelque chose ne lui convenait pas. En l’occurrence, c’était Isis, mais si la pauvre quatrième année pouvait y passer, rien n’empêchait sa petite amie de lui en vouloir pour n’importe quoi d’autre. Au final, le serpentard avait le choix entre s’écraser encore et toujours davantage pour tenter d’apaiser les tensions ou au contraire de montrer qu’il n’était pas là seulement pour la décoration, qu’il avait aussi un avis et qu’il comptait bien l’exprimer. Le jeune homme mit tout de même un certain temps avant de choisir la deuxième option. Elle ne lui ressemblait pas, vraiment pas et tenir la distance allait être compliqué.

« Et puis zut, je ne sais même pas pourquoi je me justifie. Dès que je mentionne son prénom, on dirait que le ciel te tombe sur la tête, je sais que tu ne l’aimes pas, mais de là à penser que je pourrais… je ne sais même pas ce que tu penses en fait. »
Cooper marqua une pause, déglutissant difficilement, c’était la première fois qu’il s’énervait vraiment et il n’était pas sûr d’aimer ça. Il ne put d’ailleurs s’empêcher de se défendre avec maladresse. « Je ne dis jamais rien pour Oliver, alors qu’il gravite autour de toi en permanence. »

Voilà, cette fois-ci le conflit était vraiment ouvert et c’était de sa faute. Finalement, ils allaient peut-être y avoir droit à ce fameux pique-nique cauchemar. Et dire qu’il venait à peine de commencer…
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Message(#) Sujet: Re: Colchique dans les prés, fleurissent, fleurissent... [Bonnie - Terminé] Colchique dans les prés, fleurissent, fleurissent... [Bonnie - Terminé] EmptyJeu 28 Juin - 18:00

« Je reformule. Je ne sors pas avec Isis et je n’ai pas envie de sortir avec elle. »

Bonnie haussa négligemment les épaules, ne sachant quoi répondre à ça. Il aurait été facile de dire de hocher la tête d'un air entendu et de laisser la discussion prendre un tout autre chemin, moins tortueux, moins dangereux, éloignant d'eux la certitude de s'engager dans des débats sans fin qui gâcheraient immanquablement leur soirée. De toute façon, il y avait fort à parier qu'il s'agirait là d'une conversation de sourds, chacun entendant et comprenant ce qu'il l'arrangeait sans se soucier un seul instant de la réalité de la situation, des faits rassurants qui pouvaient s'établir là-dessous. Ce serait bien trop simple de se contenter d'accepter qu'il n'y avait pas plus de menaces d'Isis qu'il pouvait y en avoir de Cassidy et de tirer un trait sur cette histoire, sans pour autant voir d'un oeil moins critique leur pauvre camarade qu'elle ne saissait d'accabler de tous les maux du monde depuis qu'elle l'avait rencontrée. Elle n'avait qu'à être moins stupide, moins présente, moins proche du Serpentard peut-être aussi. Si elle ne s'était pas contentée de ne pas l'aimer simplement par jalousie, elle ne pouvait que reconnaître que celle-ci avait pris une place sans cesse grandissante dans cette initimitié. De toute manière, au point où elle en était, ça ne changeait pas beaucoup la donne. La discussion aurait pu s'arrêter là, la rousse ne sachant quoi dire après cet aveux aussi détestable que rassurant, mais Cooper ne sembla pas l'entendre de cette oreille, reprenant comme s'il ne s'était jamais arrêté. Plus énervé qu'il ne l'avait jamais montré...

« Et puis zut, je ne sais même pas pourquoi je me justifie. Dès que je mentionne son prénom, on dirait que le ciel te tombe sur la tête, je sais que tu ne l’aimes pas, mais de là à penser que je pourrais… je ne sais même pas ce que tu penses en fait. Je ne dis jamais rien pour Oliver, alors qu’il gravite autour de toi en permanence. »

La jeune fille sursauta brusquement et ne put retenir un mouvement de recul, comme si elle cherchait soudainement à mettre un maximum de distance entre eux, le fixant avec de grands yeux choqués, presque effrayés. Loin d'elle pourtant l'intention de se mettre à pleurer comme elle était soi-disant censée le faire dans une telle situation, pour coller à son rôle de gamine perturbée. Jamais elle ne l'avait vu ainsi, et jamais elle n'aurait pu imaginer un jour l'y voir. Avait-elle été aussi loin que ça ? Elle n'avait pourtant pas eu l'impression de franchir toutes les limites qu'il y aurait pu y avoir... D'accord, elle ne jouait pas à la parfaite petite-amie, adorable et compagnie mais était-ce une raison suffisante pour lui crier dessus comme il venait de le faire ? Elle ne trouvait pas spécialement ça logique. Qu'il le lui reproche, aucun problème c'était peut-être même ce qu'elle attendait finalement, mais certainement pas de cette manière ! Bonnie déglutit difficilement et baissa les yeux sur ses mains, crispées sur le tissus de sa jupe qu'elles froissaient sans même daigner y accorder la moindre attention. Elle comprenait enfin pour de bon pourquoi elle n'avait jamais eu la moindre envie d'un véritable rendez-vous. Comme si elle s'était attendue depuis le début à quelque chose dans le genre. Oh bien sûr ce n'était pas réellement le cas mais elle savait pertinemment et ce depuis qu'elle avait accepté que tout ne se déroulerait pas aussi bien qu'ils pouvaient l'espérer. Finalement, la mention d'Oliver ne la rassura pas, contrairement à ce à quoi elle aurait pu s'attendre. Soupirant, elle ramena prudemment ses jambes contre elle, tout en prenant soin de ne pas relever sa jupe par la même occasion.

"Je ne sais pas quoi penser, c'est tout." reconnut-elle d'une voix étouffée. "Je connais rien de ta vie et cette fille est toujours là, partout, tout le temps. Ne me reproche pas de m'en méfier."

Elle ne trouva pas le courage de relever les yeux vers Cooper, observant un brin d'herbe plus haut que les autres bouger lentement au rythme du vent léger qui soufflait. Elle aurait donné n'importe quoi pour être à des lieues de là, enfermée à la bibliothèque, perdue entre les lignes rassurantes d'elle ne savait trop quel ouvrage géant qui lui apprendrait mille et une choses qui ne lui serviraient probablement jamais, mais non, à la place elle était là, à supporter une conversation qu'elle ne voulait pas subir, étouffant sous l'atmosphère lourde et pesante qui s'était installée sur eux. Elle ne voulait pas rester là mais elle n'avait pas vraiment le choix. Difficile de se lever et de le planter là maintenant alors qu'il avait fait tant d'efforts pour lui éviter les lieux bondés habituels de Pré-Au-Lard. Elle soupira tristement, le coeur battant bien trop vite à son goût et tenta en vain de retrouver un semblant de calme. Si elle n'avait jamais vraiment craint le Serpentard après avoir appris à le connaître un minimum, elle commençait sérieusement à se demander quel côté de sa personnalité il lui restait encore à découvrir, elle n'était pas certaine d'avoir envie de le savoir...

"Elle est jolie, tu la connais, vous vous entendez bien... J'ai pas envie que tu te rendes compte que ta place est finalement avec elle."

Elle prit sur elle et reporta enfin son attention sur le jeune homme, le regard timide et un peu inquiet. Elle ne daigna cependant pas reprendre sur le sujet de son meilleur ami. Pourquoi faire...?
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Message(#) Sujet: Re: Colchique dans les prés, fleurissent, fleurissent... [Bonnie - Terminé] Colchique dans les prés, fleurissent, fleurissent... [Bonnie - Terminé] EmptyVen 29 Juin - 21:03

"Je ne sais pas quoi penser, c'est tout. Je connais rien de ta vie et cette fille est toujours là, partout, tout le temps. Ne me reproche pas de m'en méfier."

Cooper ne put évidemment pas s’empêcher de s’en vouloir en voyant le mouvement de recul de sa petite amie. Evidemment, il lui avait fait plus peur qu’autre chose et il n’avait qu’une envie, revenir en arrière et effacer ce qu’il venait de dire. Quoi qu’en définitive, il n’y avait pas que des aspects négatifs dans tout ça, au moins, il avait forcé Bonnie à dire exactement ce qu’elle pensait au lieu d’utiliser des sous-entendus foireux qu’il comprenait une fois sur quatre et encore, en réfléchissant pas mal avant de parler. Cette fois-ci, elle lui disait clairement qu’elle considérait Isis comme une rivale et que ce n’était pas seulement son inimitié avec la vipère qui était la cause de leur dispute. Cooper en était légèrement soulagé. Non pas qu’il soit ravi de la jalousie de Bonnie, même si elle était rassurante compte tenu du fait qu’il lui arrivait bien trop souvent de ressentir la même chose, mais au-delà de ça, il voyait surtout un problème qui se résoudrait facilement alors que le conflit entre les deux jeunes filles dépassait de loin ses compétences. Enfin peut-être était-il un peu optimiste en s’imaginant qu’ils pourraient dépasser la méfiance de Bonnie envers Isis et sa propre méfiance envers Oliver, mais ça ne coutait rien d’essayer, bien au contraire. Cooper aurait aimé pouvoir s’entendre avec le poufsouffle, ça lui ôterait une énorme épine du pied, mais à chaque fois qu’il pensait à instaurer une relation amicale, quelque chose coinçait sans qu’il puisse déterminer exactement ce que ça pouvait être. En définitive, les choses allaient mettre un certain temps à changer si toutefois elles changeaient un jour, mais au moins, ils en auraient discuté et c’était le principal. D’autant plus que le serpentard n’avait aucun mal à perdre le ton plus froid qu’il venait d’employer pour revenir à une discussion normale qui ne finirait pas en pluie d’insultes. En même temps, il se voyait très mal insulter quelqu’un et surtout pas Bonnie, mais on ne savait jamais ce qui pouvait traverser la tête de quelqu’un au cœur d’un conflit et il préférait ne pas expérimenter ça aujourd’hui.

« Je sais, c’est nul. Je ne peux pas te reprocher un comportement que j’adopte aussi, ça serait stupide. » Reconnut le jeune homme, sans pour autant baisser les yeux. « Je n’ai jamais eu l’intention de te cacher ma vie, on n’a juste pas eu l’occasion de tout aborder encore. Qu’est-ce que tu voudrais savoir ? »

Reconnaitre ses torts n’avait jamais été un problème pour Cooper et dans le cas présent, ils se bousculaient. Il n’avait donc pas d’autre choix que de se radoucir un peu et d’avouer qu’il ne faisait pas les choses beaucoup mieux qu’elle. Enfin si, il avait le choix, il aurait pu continuer à hurler qu’il ne supportait pas un tel comportement envers Isis et que si elle n’était pas contente, elle n’avait rien à faire ici. Seulement, le serpentard semblait avoir acquis un peu de maturité mine de rien, il savait que ce n’était pas ce genre d’attitude qui l’aiderait à résoudre le problème puisque visiblement il y en avait un et préférait être franc et direct histoire que leur relation ne s’arrête pas déjà, ils avaient mis trop de temps à se trouver pour se perdre si facilement. Enfin, dans la tête de Cooper c’était plutôt clair, mais rien ne lui indiquait que c’était le cas dans celle de Bonnie. Il lui faisait confiance malgré tout le mal qu’il pouvait penser d’Oliver, alors que c’était justement ce que la vipère semblait vouloir lui faire comprendre. Comment instaurer une relation de confiance avec quelqu’un qu’elle ne connaissait pas ? Seulement, le jeune homme avait toujours pris l’absence de question de la part de la jeune fille pour un simple désintérêt qu’il acceptait volontiers. Il préférait très largement qu’elle ne lui demande rien si elle ne voulait pas savoir au lieu de se comporter comme la majorité des gens, à savoir écouter d’une oreille distraite une conversation qu’elle n’aurait jamais voulu avoir. Sauf que sorti de sa bouche, ça ressemblait plutôt à « tu n’as jamais rien voulu me dire sur toi », ce qui n’était absolument pas vrai. Enfin, certes, il n’était pas le garçon le plus bavard du monde, surtout lorsqu’il s’agissait d’étaler sa vie, mais il ne se fermait pas comme une huitre lorsqu’on lui posait une question. Cooper passa en revue les différents souvenirs qu’il avait depuis qu’il passait ses journées à la bibliothèque avec Bonnie, sans grand succès, il ne se souvenait pas l’avoir envoyé paitre une seule fois parce que la discussion prenait une tournure qui ne lui plaisait pas. De toute façon, il n’était pas trop tard, ils avaient toute la soirée devant eux et même si Cooper n’avait pas prévu de devoir raconter sa vie, il y passerait volontiers si ça signifiait la fin de toutes les tensions qui pouvaient exister entre eux.

"Elle est jolie, tu la connais, vous vous entendez bien... J'ai pas envie que tu te rendes compte que ta place est finalement avec elle."

Le jeune homme dut se retenir de lever les yeux au ciel cette fois-ci. Bonnie ne rendait pas la tâche facile, elle sortait simplement des vérités, en tout cas dans un premier temps mais les raccrochait avec un autre bout de phrase qui n’avait absolument pas sa place ici. C’était un méli-mélo dont il lui serait assez difficile de se débarrasser parce qu’il n’avait aucun réel moyen de le faire. Oui, il trouvait Isis jolie, il n’allait pas dire le contraire pour faire plaisir à sa petite amie. Il la connaissait forcément beaucoup mieux qu’il ne connaissait Bonnie puisqu’ils avaient passé quatre ans à se voir toutes les semaines alors qu’il ne connaissait la jeune fille que depuis quelques mois. Il était tout aussi vrai qu’il s’entendait très bien avec celle qu’il appelait maintenant sa petite sœur. Mais jamais il n’avait imaginé que sa place puisse être auprès de la quatrième année. Ça n’avait pas grand-chose à voir avec la différence d’âge qui commençait pourtant à être conséquente, il ne pouvait simplement pas se voir autrement qu’en tant que grand-frère auprès d’Isis et les relations incestueuses ne lui disaient franchement rien. Seulement, pour faire comprendre ça à Bonnie, il allait falloir qu’il tourne plus de sept fois sa langue dans a bouche avant de parler. Le terrain était miné. Il pouvait très bien se lancer dans la comparaison des deux jeunes filles mais il risquait de toucher un point sensible s’il faisait un pas de travers et de toute façon, toute comparaison lui paraissait impossible. Il n’aurait pas pu dire que Bonnie était plus jolie qu’Isis ou qu’Isis était plus jolie que Bonnie, c’était ridicule. Il ne les regardait pas du tout avec les mêmes yeux toutes les deux, ça n’avait absolument aucun sens. Mais évidemment, il renonçait d’avance à le faire comprendre à sa petite amie qui verrait cette révélation comme un aveu d’un choix difficile à faire entre sa principale rivale et elle, ce n’était pas franchement une bonne idée. La deuxième option ne lui paraissait pas franchement plus agréable à vivre mais il avait deux choix possibles, pas un de plus, malheureusement.

« Je ne vois même pas quoi te dire. Je ne peux pas vous comparer, c’est pas possible. Je ne vous aime pas du tout de la même façon. »

Si cette fois-ci, Bonnie ne comprenait pas, il y avait vraiment un problème de dialogue entre eux. Certes, Cooper aurait pu être beaucoup plus clair que ça, mais il n’avait pas forcément envie de l’être. Cette simple phrase lui coutait déjà un bras et il espérait qu’il y en aurait au moins une pour apprécier l’effort. Cette dispute était inutile, il n’avait pas envie qu’elle ait lieu et ferait tout pour qu’elle n’éclate pas. Seulement, il n’était pas tout seul dans cette histoire, pour que ça marche comme il l’espérait, il fallait évidemment que Bonnie choisisse d’aller dans son sens.
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Message(#) Sujet: Re: Colchique dans les prés, fleurissent, fleurissent... [Bonnie - Terminé] Colchique dans les prés, fleurissent, fleurissent... [Bonnie - Terminé] EmptyDim 1 Juil - 0:13

« Je sais, c’est nul. Je ne peux pas te reprocher un comportement que j’adopte aussi, ça serait stupide. Je n’ai jamais eu l’intention de te cacher ma vie, on n’a juste pas eu l’occasion de tout aborder encore. Qu’est-ce que tu voudrais savoir ? »

Un comportement qu'il adoptait aussi ? Il ne l'adoptait pas bien souvent, ou du moins pas devant elle en tout cas. Bonnie se souvenait vaguement de quelques reproches à peine voilés dans la Grande Salle mais elle l'avait d'ailleurs bien cherché, mais ça s'arrêtait bien là. Jamais il ne s'était montré jaloux, méfiant, voire un peu possessif en sa présence, lui laissant penser sans le moindre mal qu'elle avait un sérieux problème. Et même si elle le pensait toujours, peut-être qu'elle n'était plus vraiment la seule en fin de compte ? Qu'il sache le cacher, c'était une chose, mais s'il était prêt à le reconnaître ce n'était probablement pas dans le simple but de la rassurer davantage. Enfin... La rassurer maintenant après s'être énervé comme il l'avait fait n'était pas forcément très logique, c'était même un peu tard d'ailleurs, ce qui laissait largement supposer que c'était sincère et non simplement "prémédité". Elle préféra se contenter de cette hypothèse. Il faisait son possible pour le cacher, et il y arrivait à merveilles mais ça n'était qu'une façade. Elle n'était pas la seule. Quant à la suite, elle ne sut pas vraiment quoi répondre. Elle n'avait jamais dit ça méchamment, c'était simplement une constatation. Elle ne lui reprochait pas de ne rien vouloir lui dire, elle faisait simplement remarquer qu'elle ne savait rien. Ils n'avaient jamais véritablement abordé le sujet, elle n'avait jamais essayé de lui poser la moindre question non plus. Ce n'était même pas par désintérêt en plus, parce que le peu qu'il lui avait raconté avait été écouté avec attention, juste qu'elle ne savait pas vraiment quoi lui demander. Difficile de combler les blancs quand il n'y avait quasiment que ça.

"Je... Euh... Je sais pas. Tout ce que tu veux bien me raconter ?" bredouilla t-elle timidement.

Ca faisait un peu stupide dit comme ça, elle était prête à le reconnaître bien volontiers mais ça ne changeait pas grand chose enfin de compte. Il se contenterait de la regarder d'un air désespéré avant de soupirer et de reprendre la conversation comme si elle n'avait rien dit. Que pouvait-il répondre à ça de toute façon ? Il n'allait pas s'amuser à lui raconter toute sa vie depuis sa naissance, ça n'avait aucun sens. Et puis, ils n'auraient jamais assez d'une soirée, enfin, lui semblait-il en tout cas. Elle rentrerait sans rien savoir de plus sur lui, parviendrait très certainement à s'y faire puisqu'ils avaient passé des semaines à se côtoyer sans qu'elle n'en sache davantage, mais ça n'arrangerait en rien la situation si ce n'est qu'ils auraient sûrement réussi à éviter le pire. Pour le moment. Seymour resterait encore et toujours une menace à ses yeux et elle ne chercherait jamais à la voir autrement. Même si elle connaissait par coeur la vie du Serpentard, elle ne pourrait pas réellement la voir autrement de toute manière, au mieux elle parviendrait à faire taire ses crises de jalousie à chaque fois qu'il pouvait mentionner son nom. La rousse n'avait pas besoin de beaucoup d'imagination pour le croire espérant une possible réconciliation entre elles, mais elle craignait de ne jamais y parvenir. Elle ne l'aimait pas, bien avant qu'elle ne sorte avec Cooper, et elle ne l'aimerait jamais, c'était un fait...

« Je ne vois même pas quoi te dire. Je ne peux pas vous comparer, c’est pas possible. Je ne vous aime pas du tout de la même façon. »

L'adolescente hoqueta de surprise sous ses derniers mots, resta interdite un moment, le fixant sans s'en rendre vraiment compte avant de baisser les yeux en rougissant bêtement. Si elle s'était un jour sentie à l'aise, et bien c'était définitivement fichu. Elle avait l'impression d'être la pire des idiotes, une espèce de boulet que le pauvre ne méritait pas. Qu'était-elle censée répondre à ça ? Elle n'en avait pas la moindre idée et elle ne se souvenait pas avoir lu quoi que ce soit sur le sujet. Elle se sentait plus bête qu'elle ne l'avait jamais été et ne pouvait s'empêcher de penser que ça ne serait certainement pas Shirley, Camelia, Cassidy voire même Isis qui auraient eu une telle absence de réaction. Certainement pas... Elle laissa un silence pesant s'installer alors qu'elle contemplait avec un intérêt inexistant le tissus de la couverture sur laquelle ils étaient assis, incapable de trouver quoi faire.

"Je suis désolée."

D'être aussi désespérante, de faire des histoires pour rien, de le mettre dans une telle situation, de lui apporter plus d'ennuis qu'autre chose peut-être aussi... Elle aurait pu trouver tout un tas d'autres raisons encore mais ça lui semblait déjà largement suffisant...
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Message(#) Sujet: Re: Colchique dans les prés, fleurissent, fleurissent... [Bonnie - Terminé] Colchique dans les prés, fleurissent, fleurissent... [Bonnie - Terminé] EmptyDim 1 Juil - 12:11

"Je... Euh... Je sais pas. Tout ce que tu veux bien me raconter ?"

Alors là, elle ne lui simplifiait vraiment pas la tâche. Il pouvait aborder des dizaines de points différents, il n’était pas certain, pas certain du tout même que ça l’aiderait à y voir plus clair et de toute façon, il ne connaissait pas les sujets qu’elle voulait vraiment aborder. Il pouvait partir sur quelque chose de totalement opposé à ce qu’elle avait voulu au départ. Ce n’était pas franchement encourageant, et il ne connaissait pas assez Bonnie pour pouvoir réussir à lui dire exactement ce qu’elle voulait entendre dès qu’elle le lui demandait. Il pouvait parler de sa famille, mais il s’était promis de remettre ce sujet loin sur la liste d’attente, histoire de ne pas laisser sa petite amie s’imaginer qu’elle allait être détestée par toute sa famille si jamais elle la rencontrait un jour. Il n’avait pas non plus l’intention de lui cacher quelque chose et si elle voulait réellement savoir toute sa vie, il allait forcément en passer par là à un moment ou à un autre. Cependant, la discussion avait été amenée jusqu’ici dans un tout autre contexte. Pour l’instant, ils avaient abordés que des sujets sensibles, ou plutôt le sujet sensible puisque sa relation avec Isis semblait être le problème principal de la jeune fille. Etait-ce plutôt de ça qu’elle aurait voulu parler ? C’était plutôt logique après tout, il connaissait ses amis, et même s’il savait qu’ils ne l’appréciaient pas spécialement, il pouvait facilement placer un prénom sur un visage quand Bonnie les mentionnait dans une conversation. Alors que Cooper avait toujours gardé sous silences ses relations actuelles comme passées. Le jeune homme dut retenir une grimace en réalisant que peut-être il allait devoir s’étendre d’une part sur ses relations amicales mais aussi probablement sur ses relations amoureuses ce qui ne l’enchantait pas particulièrement. Bonnie avait eu la chance de pouvoir le faire dès leur premier baiser, ce qui ne l’arrangeait pas du tout. Au moins, s’ils avaient été au même point, ils auraient pu en discuter ensemble sans que ça devienne affreusement gênant, sauf que là il allait probablement devoir parler tout seul et le malaise s’installait déjà alors qu’il n’avait pas ouvert la bouche. De toute façon, il n’allait pas se jeter directement dans la gueule du loup. Il préférait nettement savoir ce qui se passait dans la tête de Bonnie et les questions qu’elle se posait avant de répondre à des interrogations fictives qui n’étaient peut-être pas du tout les bonnes.

« Tu me prends un peu au dépourvu… Je ne sais pas vraiment quoi dire… On pourrait parler de plein de choses, mais ma vie n’est pas franchement intéressante et je doute que tu aies vraiment envie d’entendre tout un tas de trucs inutiles. » Lâcha le jeune homme sans baisser les yeux. « Si tu pouvais ne serait-ce qu’orienter la conversation ça me rendrait service. »

Bon, au moins, pour ce qui était de patauger dans la semoule, ils avaient toujours été sur la même longueur d’onde. Chaque mot semblait avoir du mal à sortir de leur bouche dès qu’il s’agissait d’aborder un sujet un peu plus sensible que les autres. A croire qu’ils étaient faits pour rester à la bibliothèque toute leur vie puisque parler de ce qu’il y avait dans les bouquins était tout de même nettement plus simple que d’avoir une conversation qui les amenait à parler d’eux-mêmes. En l’occurrence, Cooper avait bien conscience d’être en train de tourner autour du pot et connaissant un minimum Bonnie, ils pouvaient le faire encore assez longtemps. A moins qu’elle se montre une fois de plus un peu moins lâche que lui et parvienne à décoincer la situation en posant exactement les questions auxquelles elle voulait obtenir une réponse. Cooper n’avait aucunement envie de les inventer, d’autant plus que ses inventions lui déplaisaient au plus haut point. Bon, évidemment, rien ne lui disait qu’il aurait plus envie de répondre aux questions de sa petite amie qu’aux siennes, mais il n’avait plus vraiment le choix à présent. Il ne pouvait pas se plaindre du désintérêt de Bonnie pour lui et elle n’avait pas tort lorsqu’elle disait ne rien connaitre de sa vie. Le serpentard n’avait jamais abordé un sujet qui ne lui plaisait pas, se contentant simplement de poser les questions qu’il voulait sans s’approcher de près ou de loin de ce qui lui plaisait le moins. Cependant, il y avait tout de même une chose qu’il pouvait se permettre et que Bonnie ne lui demanderait certainement pas. Ça lui coutait un bras, mais elle avait été honnête avec lui, il était donc assez juste de faire de même. Le jeune homme eut tout de même un instant d’hésitation avant de prononcer à haute voix ce qu’il pensait depuis des semaines. Jusqu’ici ça ne paraissait pas vraiment réel, tant que ça restait dans sa tête il pouvait même se convaincre qu’il avait tout inventé, une fois que ça serait sorti, il ne pourrait plus revenir en arrière et ça l’enquiquinait un peu. Mais elle lui avait demandé de dire tout ce qu’il voulait et même si ça ne le concernait pas directement, ça restait dans le thème de leur soirée.

« Si ça peut te rassurer, j’ai toujours détesté Oliver. Tu n’es pas la seule à pouvoir être jalouse. »

Elle le savait bien sûr, il l’avait mentionné des tas de fois sans vraiment formuler explicitement que c’était bien la jalousie qui motivait son inimitié envers le pauvre poufsouffle qui ne lui avait jamais rien fait. Au moins, Bonnie se sentirait moins seule dans sa crise de jalousie, même si pour le coup, Cooper n’avait pas l’intention de lui dire de le quitter pour sortir avec son meilleur ami avec qui elle serait probablement bien mieux. Ce n’était pas faute de le penser pourtant, mais il était trop égoïste pour provoquer quelque chose qu’il redoutait. La cinquième année n’avait pas hésité à lui proposer de choisir pourtant, mais lui s’en sentait bien incapable pour le coup, il avait bien trop peur qu’elle choisisse de se retourner vers Oliver qui paraissait être beaucoup plus adapté que lui en tant que petit ami. Après tout, ils se connaissaient depuis longtemps, et contrairement à Cooper, le poufsouffle semblait comprendre son amie beaucoup mieux que lui. C’était normal, ils devaient d’abord apprendre à se connaitre, mais ça n’empêchait pas le serpentard de se sentir toujours en-dessous de son concurrent bien que la compétition n’existe probablement que dans sa tête.
Le silence pesant qui venait de s’installer ne l’aidait pas franchement à rassembler correctement ses idées. Il n’était pas certain d’avoir utilisé la bonne carte sur ce coup-là. Bien sûr, il ne s’était pas attendu à ce que Bonnie lui saute au cou immédiatement, mais au moins qu’elle prononce un mot ou deux. Au lieu de ça, elle avait l’air de vouloir disparaitre instantanément et devait d’ailleurs être en train de se demander comment s’y prendre. Cooper commençait à se dire qu’il aurait mieux fait de se taire, et les regrets se bousculaient dans sa tête. Que pouvait-il bien dire ou faire maintenant ? Pas grand-chose mis à part attendre que Bonnie daigne ouvrir la bouche, même si c’était pour le larguer immédiatement. Au bout d’un certain temps, elle sembla tout de même réaliser que le supplice avait assez duré.

"Je suis désolée."

Pour ne pas changer, cette réaction le prit totalement au dépourvu. De quoi pouvait-elle bien être désolée ? De ne pas l’aimer ? Il n’allait pas la forcer de toute façon, elle ne l’avait pas forcé à le faire, et il n’allait pas non plus s’y mettre. Bien sûr, c’était tout de même un peu vexant, mais pas encore traumatisant. Il fallait juste espérer qu’elle veuille bien rester avec lui quand même, ce qui n’était pas forcément évident. Ces trois mots pouvaient être interprétés de tellement de façons différentes… Si Cooper s’était senti perdu depuis le début de cette conversation, c’était encore pire à présent. Etait-elle désolée de vouloir le quitter si vite ? De ne pas vouloir être avec lui mais avec Oliver ? Il n’était pas certain de vouloir obtenir des réponses à toutes ces questions, et pourtant, il ne pouvait pas rester là, sans bouger ni répondre. Cette fois-ci, le silence pesant qu’il avait reproché à sa petite amie venait de lui et il n’était pas forcément sur le point de le briser. Il ne se sentait pas capable de demander s’il devait considérer ce moment comme une rupture ou si c’était de réelles excuses pour une erreur qu’elle n’avait à l’évidence pas commise. A ne rien comprendre, il allait encore passer pour un parfait crétin. Le problème c’est que sur ce coup-là, il était certain de trop bien comprendre. Il avait beau formuler différentes traductions possibles, il en revenait toujours à la première qui s’imposait malheureusement beaucoup trop facilement. Alors comme ça elle ne l’aimait pas ? Que pouvait-il réellement répondre à ça. Qu’il s’en fichait ? Que ça n’avait pas d’importance ? C’était simplement un beau mensonge et il n’était vraiment pas persuadé qu’il parviendrait à prononcer ces mots avec sincérité. Il n’était pourtant pas un mauvais menteur, mais sur ce coup-là, son honnêteté risquait de prendre le dessus. Et dire qu’il voulait prouver à sa petite amie, ou ex-petite-amie qu’il était parfois agréable de sortir un peu du château pour faire quelque chose de complétement différent. Pour le coup, Cooper s’était bien planté.

« C’est pas grave. Je ne t’ai rien demandé. »

L’expression de son visage devait le trahir, mais il n’était pas assez doué pour réussir à camoufler son amertume. Comme elle l’avait précisé un peu plus tôt, elle ne le connaissait pas. Il était probable qu’elle n’y voit que du feu. Enfin, la probabilité était mince, mais Cooper s’y accrochait tant bien que mal.
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Message(#) Sujet: Re: Colchique dans les prés, fleurissent, fleurissent... [Bonnie - Terminé] Colchique dans les prés, fleurissent, fleurissent... [Bonnie - Terminé] EmptyDim 1 Juil - 20:42

« Tu me prends un peu au dépourvu… Je ne sais pas vraiment quoi dire… On pourrait parler de plein de choses, mais ma vie n’est pas franchement intéressante et je doute que tu aies vraiment envie d’entendre tout un tas de trucs inutiles. Si tu pouvais ne serait-ce qu’orienter la conversation ça me rendrait service. »

Bon, et bien au moins ça s'était fait. Si elle ne s'était pas étendue véritablement sur le sujet, ce n'était pas pour rien. Là, il voulait clairement qu'elle lui pose toutes les questions qu'elle pouvait bien avoir en tête, ce qu'elle voulait à tout prix éviter, être la seule responsable d'inquiétudes supplémentaires ne lui semblait en rien être une bonne idée, aussi aurait-elle préféré s'en abstenir purement et simplement, se contentant de l'écouter parler, même pendant des heures même s'il le voulait plutôt que de jouer les interrogatrices mal à l'aise et maladroite qui tâcherait de faire de son mieux pour étouffer la conversation au plus vite. Ca n'avait pas vraiment de sens, c'était stupide, inutile. Il se rendrait vite compte que ça ne servirait à rien d'autre qu'à les embarrasser davantage encore tous les deux sans laisser de place pour arranger les choses. Elle n'était pas douée pour tout ça, il devait bien s'en être rendu compte depuis le temps qu'il la côtoyait. Elle peinait déjà à lever la main en cours pour poser une question, si bien qu'elle préférait de loin attendre la fin de l'heure pour s'entretenir avec son enseignant, alors questionner le pauvre Cooper sur sa vie, ça lui semblait quasiment impossible. C'était bien trop lui demander. Néanmoins, elle ne pouvait plus faire marche arrière, secouer la tête sans conviction en disant qu'elle ne voulait rien savoir et enterrer les possibilités d'en apprendre davantage sur lui. Bonnie soupira discrètement, elle n'avait pas vraiment le choix en fin de compte. Elle détestait ça, se retrouver au pied du mur ainsi, pourtant elle était bien incapable de lui en vouloir, elle était idiote, ce n'était pas de sa faute à lui, bien loin de là. Il avait déjà la gentillesse de la supporter, c'était suffisant.

"J'aime bien les trucs inutiles. Mais tu peux commencer par... Par ta vie ici ? Si je sais à peu près ce qu'il se passe dans tes études, je... Je n'ai jamais entendu parler de tes amis, tout ça... Ce sera un bon début... Enfin je crois."

Elle pouvait difficilement faire mieux. Elle avait l'impression d'avoir fait les pires efforts de toute sa vie pour réussir à "orienter la conversation" comme il l'avait si bien dit. Elle espérait sincèrement qu'il y aurait assez à raconter pour lui laisser le temps de se remettre avant de la laisser patauger de nouveau pour formuler une question plus ou moins satisfaisante, même si sa mère n'aurait pas manqué de lui rappeler que ça n'avait rien d'une question. L'avantage avec Oliver et Cassidy, c'était tout de même qu'ils parlaient sans qu'elle ait besoin de se mouiller, lui raconter ce qu'ils avaient à raconter sans qu'elle n'ait à ramer pour les faire ouvrir la bouche. Généralement, c'était pareil avec lui, il parvenait à faire la conversation tout seul, lui laissant l'occasion de lui répondre quand elle en avait le courage, mais là... Etait-ce parce qu'il lui fallait parler de lui ? Possible. Elle n'en savait fichtrement rien. Quand il l'avait fallu, et même avant d'ailleurs en répondant à ses questions à leur première entrevue, elle avait su lui raconter tout ce qu'il pouvait y avoir à savoir sur son compte, non sans mal c'était vrai mais elle était parvenue au bout. Et pourtant, Merlin savait que ce n'était pas franchement glorieux, ce qu'il pouvait y avoir à raconter à son sujet. Une pauvre fille coincée, à moitié folle et asociale... S'il ne l'avait pas remarqué avant, elle l'avait au moins éclairé. Or si elle pouvait le faire, tout le monde le pouvait au moins tout aussi bien.

« Si ça peut te rassurer, j’ai toujours détesté Oliver. Tu n’es pas la seule à pouvoir être jalouse. »

Elle releva les yeux vers lui, suprise. La rousse n'avait jamais eu l'impression qu'il portait le Poufsouffle dans son coeur mais de là à le reconnaitre à haute voix comme il venait de le faire, il n'y avait plus de la marge mais un véritable fossé. Et pourtant... C'était rassurant finalement, elle ne savait plus vraiment quoi en penser. Un coup ça l'était, deux minutes après plus tellement... La pauvre se perdait un peu plus à chaque fois qu'il abordait le sujet, voire même quand il ne l'abordait pas d'ailleurs... Un sourire discret finit par étirer ses lèvres alors elle sentait ses joues rosir de nouveau. A croire qu'elle ne savait faire que ça. Il devait finir par se demander ce qu'il faisait là, qu'est-ce qu'il lui était passé par la tête pour réussir à se convaincre de sortir avec elle qui était probablement tout son contraire, tout ce qu'il ne devait pas supporter en temps normal, supposait-elle. Son impression de n'être qu'un boulet pour lui s'intensifia davantage encore, comme si ça n'allait jamais la laisser tranquille. C'était sûrement le cas, elle serait contrainte de subir ça encore et encore jusqu'à ce qu'il décide de prendre le large et de retrouver sa liberté...

"Il n'y a aucune raison pourtant..." avoua t-elle timidement. "Je ne le considère pas comme... Pas comme un garçon. C'est mon meilleur ami. Juste ça. Juste ça..."

Son sourire se fit un peu plus visible après ça. Comme si Oliver pouvait être une quelconque menace... Ils se voyaient toujours, de moins en moins c'était vrai puisqu'elle passait le plus clair de son temps avec son petit-ami depuis de longues semaines maintenant, mais il n'y avait pas la moindre ambiguité, ni d'un côté ni de l'autre. Ils étaient amis, il avait tendance à la surprotéger un peu sûrement parce qu'il devait peiner à se défaire de l'image de la gamine paumée qu'il avait soutenu lors de son arrivée à Poudlard mais ça, ça ne changerait probablement jamais. Il ne serait jamais rien d'autre que son meilleur ami, au même titre que le pauvre garçon laissé derrière elle à Manchester voilà des années maintenant... Il n'y avait aucune crainte à avoir de ce côté-là, elle en était plus que convaincue. Par contre, elle se rendit compte un peu tard de la manière dont pourraient être prises ses paroles, et avant qu'elle n'ait eu le temps de se reprendre, le jeune homme ouvrait de nouveau la bouche.

« C’est pas grave. Je ne t’ai rien demandé. »

Il ne lui en fallut pas davantage pour paniquer. Elle se releva brusquement, s'agenouillant non loin de lui avant de lui attraper la main d'un geste aussi perdu que désolé. Elle ne pouvait nier qu'elle était complètement déboussolée, s'apprêtant déjà à le voir disparaître tout simplement parce qu'elle était incapable de s'exprimer correctement... Elle n'avait pas la moindre envie de le voir filer, pas maintenant, pas alors qu'ils étaient censés passer une bonne soirée. Enfin... La bonne soirée semblait largement compromise, et ce depuis qu'ils s'étaient retrouvés. A croire qu'ils étaient bien incapables de passer un moment on ne pouvait plus normal en dehors de la bibliothèque...

"Non, non... Ce n'était pas du tout dans ce sens-là que je le pensais ! Bien au contraire... Je voulais juste dire que... Que... Que tu mérites tellement mieux que moi et que je suis désolée de t'infliger tout ça... Pas du tout que je ne ressentais rien pour toi, parce que c'est vraiment vraiment pas le cas. Tu m'en veux pas, hein ? Dis moi que tu m'en veux pas..."

Elle ne se souvenait pas en avoir autant dit d'un coup à une telle vitesse un jour, elle avait oublié de respirer, trop préoccupée par la possibilité qu'il se lève et la plante là sans qu'elle n'ait eu le temps de finir...
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Message(#) Sujet: Re: Colchique dans les prés, fleurissent, fleurissent... [Bonnie - Terminé] Colchique dans les prés, fleurissent, fleurissent... [Bonnie - Terminé] EmptyDim 1 Juil - 22:41

"J'aime bien les trucs inutiles. Mais tu peux commencer par... Par ta vie ici ? Si je sais à peu près ce qu'il se passe dans tes études, je... Je n'ai jamais entendu parler de tes amis, tout ça... Ce sera un bon début... Enfin je crois."

Finalement, il avait visé juste dès le départ et sa question avait été des plus inutiles. Seulement, il ne pouvait pas franchement le deviner dès le début et il préférait avoir la certitude qu’il avait à en passer par-là avant de le faire. De toute façon, il se doutait bien qu’il allait devoir s’exprimer un peu plus que ce qu’il avait fait jusqu’ici, un jour ou l’autre. Et même s’ils ressortaient, ou étaient au milieu, d’une étrange dispute, le moment ne lui paraissait pas si mal choisi que ça. Au moins, ça évitait que Bonnie tombe sur l’un de ses amis sans savoir qui ça pouvait bien être, ou pire sur l’une de ses ex-petites amies. En même temps, peut-être était-ce déjà arrivé ? Si elle lui posait la question maintenant, n’était-ce pas parce qu’un événement avait précipité les choses ? C’était fort possible. Bonnie n’était pas du genre à aimer aborder ce genre de chose lorsqu’elle en avait le choix, mais peut-être que ça la tracassait à cause de quelque chose ou de quelqu’un. Cooper avait réalisé assez tôt que Bonnie et Naïa partageaient le même dortoir, mais il savait aussi qu’elles ne parlaient que très peu ce qui n’était pas étonnant compte tenu de leur différentes personnalités respectives. Les deux cinquièmes années étaient totalement opposées, et elles ne devaient pas avoir grand-chose à se dire. Mais de là à ne pas se parler du tout. Enfin, si jamais elles s’étaient adressé la parole, ce n’était probablement pas pour mentionner son nom à moins que Naïa ait pris connaissance de certaines rumeurs le concernant et se soit amusée un peu avec sa nouvelle petite amie. Ça lui ressemblait beaucoup, mais ils n’étaient ensemble que depuis peu de temps. Comment aurait-elle pu trouver aussi rapidement l’occasion de se moquer un peu ? Il était aussi possible que Cooper soit totalement à côté de la plaque. Finalement, elle n’avait pas formulé clairement sa question, elle s’était contentée de lui demander de parler de ses amis. Mais il y avait cet étrange « tout ça » derrière et il n’avait pas du tout eu de mal à l’interpréter. Pour une fois, le jeune homme allait se fier tout simplement à son intuition. Une grande première.

« D’accord. Alors, j’ai jamais eu beaucoup d’amis, ça devrait aller vite. On va commencer par mon amie d’enfance. Lara, elle est à gryffondor en sixième année, son père est un des amis de mes parents et comme je ne suis jamais allé à l’école, c’était mon seul contact vers l’extérieur. Bon, ensuite Isis, elle est comme ma petite sœur, j’aurais aimé en avoir une. Sinon, je m’entends bien avec beaucoup de gens, comme Flynn et Alexander par exemple, mais avec la fin de ma scolarité… Je ne sais pas qui restera vraiment. » Le jeune homme marqua une pause avant de poursuivre sur la partie la moins drôle de la conversation. « Je suis sorti avec deux filles, avant toi. Naïa pendant deux ans et Roxanne un peu avant de te rencontrer. Voilà, tu sais tout de ma vie ici. »

C’était beaucoup plus simple qu’il n’y paraissait. Bien sûr, Cooper était légèrement anxieux, il aurait aimé pouvoir lire dans le regard de Bonnie, si avoir eu deux précédentes relations allait jouer en sa faveur ou en sa défaveur… Enfin, théoriquement ça ne changeait rien. Mais Bonnie avait légèrement tendance à paniquer pour un rien, et il ne voyait pas franchement s’il y avait un rien suffisant dans ce qu’il venait de dire. De toute façon, il n’avait jamais été capable de lire quoi que ce soit chez sa petite amie avant qu’elle ne prenne la parole, il se trompait toujours très facilement dans ses interprétations, ce qui l’agaçait au plus haut point. Ils passaient tellement de temps ensemble… Et pourtant, Cooper avait toujours l’impression, dans ces moments-là, de ne pas vraiment la connaitre et d’être encore parfois en face d’une parfaite inconnue. Bien entendu, certains points s’éclaircissaient au fur et à mesure. Il savait assez bien comment la faire paniquer mais il n’avait pas encore trouvé le moyen de la rassurer ce qui pouvait être un réel handicap parfois. Dans toute la masse d’informations qu’il avait transmises en une seule fois, l’une d’entre elle lui faisait tout de même plus peur que les autres, et étrangement c’était Lara. Il avait toujours été convaincu que sa meilleure amie ne susciterait pas de jalousie de ses petites amies, mais si Bonnie était jalouse d’Isis elle pouvait aussi l’être de la rouge et or, ce qui deviendrait quand même sérieusement embêtant puisqu’elle n’habitait pas très loin de chez lui et qu’elle le connaissait mieux que n’importe qui. Après, il était aussi possible qu’il devienne un peu paranoïaque avec le temps, il voyait tout le temps chez Bonnie des réactions qui n’existaient jamais que dans sa tête, et même s’il était souvent désappointé de se rendre compte qu’il avait eu tort, sur ce coup-là, il voulait bien se tromper, il en aurait même été plus que ravi. Au pire, il suffirait probablement qu’elle rencontre Lara pour se rendre compte que rien n’était possible entre eux, c’était tellement évident. Et puis, elle sortait avec Alexander maintenant ce qui diminuait sensiblement les risques.

"Il n'y a aucune raison pourtant... Je ne le considère pas comme... Pas comme un garçon. C'est mon meilleur ami. Juste ça. Juste ça..."

La remarque de la jeune fille le fit sourire. Elle venait de dire exactement ce qu’il répétait inlassablement à tous ceux qui voulaient l’entendre, au sujet de Lara. Tout le monde avait dû penser au moins une fois qu’à force de passer tout ce temps ensemble, ils allaient développer des sentiments qui iraient au-delà de l’amitié, mais ça le faisait rire tous les deux tellement c’était grotesque. C’était sûrement la seule fille qu’il ne pourrait jamais vraiment trouver jolie s’il la regardait d’un peu plus près. Non pas qu’il la trouvait moche, il la trouvait simplement comme sa meilleure amie. Elle pouvait prendre une centaine de kilos, se faire greffer une barbe et adopter un look de gothique complétement dérangée, il ne verrait probablement jamais une grande différence entre la Lara qu’il aurait sous les yeux et celle qui se trouvait à ses côtés lors de ses plus grosses bêtises d’enfances ou pour jouer dans sa maison, tout simplement. Alors il n’avait aucun mal à comprendre ce que sa petite amie voulait lui dire lorsqu’elle parlait d’Oliver, pour une fois, ils avaient quelque chose en commun et ils pouvaient très bien réussir à se comprendre. Seulement, même si Cooper aurait voulu lui dire que ça supprimait tout de suite le problème, il était convaincu que ce n’était pas le cas. Il était jaloux de la relation qu’entretenait Bonnie avec le poufsouffle quelle que soit la nature de celle-ci. Bien entendu, ça lui ferait beaucoup plus de mal si jamais elle se rendait compte qu’elle éprouvait plus que de l’amitié pour son meilleur ami, mais derrière tout ça, il y avait une complicité qu’eux-mêmes n’arrivaient pas encore à avoir et il le jalousait terriblement pour ça. En même temps, ça faisait probablement des années qu’ils se connaissaient et il était tout à fait normal qu’Oliver soit plus apte à comprendre la jeune fille qu’il ne pouvait l’être. Mais évidemment, ça n’en était pas moins irritant. Cooper avait beau se servir de toute la rationalité qu’il possédait, il ne parvenait pas à effacer complétement ce sentiment qu’il réussissait tout de même un peu mieux à maitriser qu’il ne l’avait espéré.

« Je sais bien, mais tu sais aussi qu’Isis est loin d’être une menace pour toi, c’est irrationnel, c’est bien ça le problème. Je pense que même en sachant qu’il ne peut rien se passer entre vous deux, ça m’embêtera toujours un peu qu’il soit un peu trop proche de toi. Il te connait mieux que moi, je m’en rends compte en permanence. »

Bonnie allait le prendre pour un vrai cinglé, mais ça n’avait pas d’importance. Elle avait une fâcheuse tendance à se trouver toujours en-dessous de tout alors qu’elle était loin de l’être. Pour une fois, il allait lui prouver qu’ils se ressemblaient beaucoup plus qu’elle ne l’imaginait. Oui, il était probable et même certain qu’il maitrisait beaucoup mieux ses émotions que la jeune fille et c’était la raison pour laquelle elle ne devait pas sentir la jalousie qui le taraudait pourtant assez régulièrement. Mais s’ils creusaient un peu plus en-dessous de la surface, il était facile de réaliser que Cooper avait beaucoup plus de mal qu’elle ne pouvait le penser à gérer cette relation. Certes, d’après ce qu’il venait de lui dire, il n’en était pas à son coup d’essai, mais sortir avec Bonnie n’avait rien à voir avec ce qu’il avait pu vivre auparavant, il ne se servait absolument pas de ces expériences passées, qui n’étaient de toute façon pas très bonnes, pour tenter d’avancer, il se contentait simplement de vivre les choses comme elles venaient en paniquant de temps à autres, même s’il réussissait bien souvent à reprendre rapidement le dessus. Certes, il avait tout de même appris de ses erreurs, et ne comptait pas les reproduire une nouvelle fois, mais il n’allait jamais comparer deux de ses relations. Se sentir jugée par rapport à ses ex ne devrait pas être une partie de plaisir pour Bonnie et il n’était pas assez idiot pour lui infliger un truc pareil fort heureusement.
D’un autre côté, si leur relation s’arrêtait dès à présent, il n’aurait pas franchement besoin de comparer quoi que ce soit à qui que ce soit, il aurait simplement en tête l’idée qu’il avait fait foirer une relation qu’il voulait réussir, une fois de plus. Pourtant, il avait été persuadé de prendre la direction qu’il fallait. Seulement, Bonnie n’était pas vraiment prévisible et même si elle l’avait été, il était bien plus important pour lui de dire ce qu’il pensait plutôt que de faire entendre quelque chose simplement pour lui faire plaisir. A sa grande surprise, au lieu de s’en aller, la vipère s’approcha de lui. Etrange attitude pour quelqu’un qui allait le larguer. Cependant, il ne bouge pas d’un millimètre. Ce contact serait peut-être le dernier et tout était de sa faute.

"Non, non... Ce n'était pas du tout dans ce sens-là que je le pensais ! Bien au contraire... Je voulais juste dire que... Que... Que tu mérites tellement mieux que moi et que je suis désolée de t'infliger tout ça... Pas du tout que je ne ressentais rien pour toi, parce que c'est vraiment vraiment pas le cas. Tu m'en veux pas, hein ? Dis-moi que tu m'en veux pas..."

Lui en vouloir ? Non, pas le moins du monde, il était même incroyablement soulagé. Il avait eu le temps de se faire des tas de films pendant les précieuses secondes de silence qu’elle lui avait infligé. Et maintenant, il pouvait recommencer à flotter sur son petit nuage rose, sans trop se préoccuper de tout ce qui pouvait se passer autour. Finalement, il n’allait pas la perde, ou en tout cas pas aujourd’hui. Etrangement, la première idée qui vint à l’esprit du jeune homme fut de l’embrasser. Pourquoi ? Il n’en savait rien, certainement pour se rassurer plus qu’autre chose. Il s’était imaginé n’importe quoi et même s’il s’apprêtait à retourner dans une autre dimension, nettement plus agréable que celle qu’il venait de traverser, ce bref passage sur terre avait été un retour positif puisqu’il lui avait au moins permis de comprendre que son imagination vagabondait un peu trop à sa guise. Bonnie avait été bien inspirée de se rapprocher de lui, il n’avait qu’un courte distance à franchir pour que ses lèvres touchent les siennes et il la franchit sans se faire prier. Les paroles de la jeune fille résonnaient encore dans sa tête, et il n’avait pas du tout envie qu’elles s’effacent. Certes, elle avait été très doué pour faire dans l’implicite, mais c’était probablement leur domaine à tous les deux, puisqu’ils ne se parlaient pratiquement que de cette manière. Le jeune homme n’en demandait pas plus, ça lui suffisait très bien comme ça. Il avait tout de même la nette impression d’avoir zappé un passage de sa rapide explication. Elle lui avait dit « dis-moi que tu m’en veux pas ? »… Il avait légèrement oublié cette partie de la conversation. Oh, après tout, qu’importe, il avait juste fait une petite variante qui se rapprochait plus du « montre-moi que tu ne m’en veux pas. » Ça aurait probablement la même signification pour la jeune fille que de simples mots, et il n’avait absolument pas envie de la lâcher surtout pour articuler correctement quelque chose qui lui paraissait totalement évident. Seulement, Cooper dut tout de même s’y résoudre, il n’avait jamais aimé avoir l’impression de faire les choses dans le désordre, et sur ce coup-là c’était un peu ce qu’il avait fait.

« Je ne t’en veux pas. J’avais mal interprété c’est de ma faute. J’aimerais beaucoup que tu arrêtes de t’en vouloir. »

Le jeune homme ne pouvait s’empêcher de sourire. Il n’était pourtant pas ravi de voir qu’à chaque fois qu’il faisait une erreur, elle culpabilisait à sa place, pensant certainement qu’elle s’était trompée quelque part. Pas étonnant qu’elle panique à chaque faux-pas, si elle pensait qu’ils venaient toujours uniquement d’elle.
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Message(#) Sujet: Re: Colchique dans les prés, fleurissent, fleurissent... [Bonnie - Terminé] Colchique dans les prés, fleurissent, fleurissent... [Bonnie - Terminé] EmptyLun 2 Juil - 13:56

« D’accord. Alors, j’ai jamais eu beaucoup d’amis, ça devrait aller vite. On va commencer par mon amie d’enfance. Lara, elle est à gryffondor en sixième année, son père est un des amis de mes parents et comme je ne suis jamais allé à l’école, c’était mon seul contact vers l’extérieur. Bon, ensuite Isis, elle est comme ma petite sœur, j’aurais aimé en avoir une. Sinon, je m’entends bien avec beaucoup de gens, comme Flynn et Alexander par exemple, mais avec la fin de ma scolarité… Je ne sais pas qui restera vraiment. »

Ses premiers mots lui tirèrent sans mal un sourire. Elle l'avait toujours imaginé bien entouré, comptant ses amis par dizaine, dans toutes les années, dans toutes les maisons, peinant même à trouver du temps à leur accorder à tous tant il y en avait. C'était visiblement râté... C'était pourtant étonnant puisqu'il semblait sociable et qu'il était probablement le garçon le plus sympathique de leur maison... Elle n'avait pas eu l'occasion de discuter des masses avec les autres, et n'avait même pas essayé en fait mais elle n'avait aucun mal à s'en convaincre. Et puis, c'était Cooper, ce simple fait avait valeur de preuve, aussi s'en contentait-elle sans broncher. A la mention d'Isis, son sourire se fana légèrement mais elle ne fit aucun commentaire, feignant l'indifférence la plus totale même si ce n'était pas forcément le cas. Il s'en douterait à coups sûrs mais quelle importance ? Il ne devait sûrement pas s'attendre à ce qu'elle se mette à l'apprécier en une seconde simplement parce qu'il avait eu la bonté de lui dire qu'elle ne représentait en rien une menace. Au fond, elle était la seule de ses amis qu'elle connaissait. Bien sûr, elle voyait vaguement qui étaient les autres mais ça s'arrêtait bien là. Elle ne leur avait jamais adressé la parole, n'avait pas le moindre lien avec eux... Le jeune homme reprit son histoire là où il l'avait laissé et elle ne chercha pas à l'interrompre, le laissant continuer sans un mot.

« Je suis sorti avec deux filles, avant toi. Naïa pendant deux ans et Roxanne un peu avant de te rencontrer. Voilà, tu sais tout de ma vie ici. »

Etonnament, elle ne réagit pas réellement à cet aveu, s'en trouvant bien moins gênée que par l'idée que Seymour avait une place importante dans sa vie. Elle s'était toujours faite à l'idée, même sans preuve, qu'elle n'était pas sa première petite amie et ça ne la dérangeait pas plus que ça, c'était même rassurant de se dire qu'il avait eu une vie d'adolescent tout ce qu'il y avait de plus normale en fin de compte. Ils n'en avaient jamais discuté mais ça lui était toujours apparu comme évident, si bien qu'elle n'avait jamais pris la peine d'imaginer une seule seconde que ça puisse ne pas être le cas. Il avait dit lui-même sur le ton de la plaisanterie qu'il avait eu une aventure avec presque toutes les filles du château, elle s'était contentée de cette version dans une moindre mesure, plus réaliste. Et puis, si ça n'avait pas été le cas, il aurait sûrement profité de son aveu à elle pour reconnaître qu'il était dans le même cas, et comme ce ne fut pas le cas, elle n'avait pas cherché bien plus loin. A raison pour une fois. Elle ne put s'empêcher de penser qu'elle n'était peut-être pas obligée de chercher des sous-entendus inexistants et autres en permanence, ça marchait tout aussi bien quand elle faisait avec ce qu'elle avait sans creuser indéfiniment. Pour rien en plus, généralement...

"Tu n'as pas été à l'école ? Jamais jamais ? Comment tu as étudié avant d'arriver ici alors ?" demanda t-elle finalement quand il eut fini. "Tu vas aller à l'Université, pas sur une autre planète. Je suis sûre que tu pourras garder contact avec qui tu veux pour un peu que vous vous en donniez les moyens. Y'a des hiboux, et puis Pré-Au-Lard n'est pas loin, ou même le Chemin de Traverse, tout le monde est obligé d'y passer au moins une fois dans son année."

Le questionner sur son parcours scolaire restait bien plus simple tout de même, c'était un domaine qu'elle connaissait, qu'elle gérait et dans lequel elle évoluait sans mal... Bien sûr, il était difficile de s'en contenter, si elle pouvait parler de toute sa vie juste en évoquant sa scolarité puisqu'il n'y avait pas grand chose d'autre à côté, ce n'était pas le cas de tout le monde. Mais peut-être qu'en parlant de sa vie d'écolier d'avant Poudlard, elle pourait trouver le courage de lui poser des questions sur sa famille, sur ses parents, comme lui l'avait fait plusieurs fois depuis qu'ils se connaissaient ? Ca semblait difficile mais pas impossible non plus... Elle le savait fils unique et avait cru comprendre que sa mère était un peu surprotectrice, c'était déjà ça c'était un fait mais elle pouvait certainement en apprendre bien davantage encore... Ca ne pouvait pas se limiter à ça. Il n'était absolument pas obligé de la laisser s'aventurer sur ce terrain, elle ne le forcerait pas à parler s'il n'en avait pas envie, mais elle voyait pas vraiment ce qu'il pouvait avoir à cacher. C'était pourtant ça, non ? Il avait toujours évité de s'étendre sur le sujet, répondant le plus vaguement possible lorsqu'elle lui retournait ses questions. Les parents parfaits, ça n'existait pas de toute façon.

« Je sais bien, mais tu sais aussi qu’Isis est loin d’être une menace pour toi, c’est irrationnel, c’est bien ça le problème. Je pense que même en sachant qu’il ne peut rien se passer entre vous deux, ça m’embêtera toujours un peu qu’il soit un peu trop proche de toi. Il te connait mieux que moi, je m’en rends compte en permanence. »

L'adolescente haussa les épaules en soupirant légèrement. Elle n'en savait finalement rien. Elle ne la sentait pas cette fille de toute façon. Elle n'avait aucun mal à l'imaginer en attente de la moindre faille, prête à prouver au Serpentard combien elle était faite pour lui. Si lui pouvait dire avec conviction qu'elle ne reprénsentait pas une menace pour elle, elle n'aurait jamais parié quoi que ce soit là dessus, bien trop convaincue du contraire. Isis était comme un vautour, planant au dessus d'eux inlassablement, avec une patience étonnante, prête à fondre sur lui dès que l'occasion se présenterait. Et elle ne tarderait sûrement pas à se présenter d'ailleurs, la fin des vacances sonnera comme une rude épreuve et elle saurait certainement comment en tirer profit, comme retourner la situation à son avantage. Bonnie se décida tout de même à se taire, souriant discrètement comme si elle comprenait réellement où il voulait en venir, comme si elle était prête à admettre qu'elle s'inquiétait un peu trop.

"C'est un peu mon journal intime d'ici, je pense que c'est normal qu'il me connaisse bien, ça fait six ans qu'il m'écoute me plaindre de tout et de tout le monde en permanence. Je ne demande qu'à rester dans ta vie assez longtemps pour que tu n'aies rien à lui "envier", même si je doute que sa possition soit très enviable."

Malgré leur énième quiproquo, les choses parurent aller en s'arrangeant, ses explications durent être suffisantes puisqu'il finit par l'embrasser, oubliant toute réponse. Au fond ça n'avait plus n'importance... La crainte qu'elle avait ressenti à l'idée d'avoir tout fait de travers une fois de plus, de le voir disparaître sans plus jamais lui adresser la parole venait de s'envoler aussi vite qu'elle était arrivée. Elle se rapprocha un peu plus encore, se remettant tant bien que mal de la frayeur qu'elle venait elle-même de se causer, en bonne idiote qu'elle était. Maintenant que tous les sujets désagréables avaient été abordé, ou du moins tout ceux qu'elle avait envisagé à un moment, peut-être que leur soirée pourrait reprendre le plus normalement du monde, et sur un chemin plus léger que celui qu'elle avait emprunté jusque là. Elle commençait presque à envisager que l'idée de ce rendez-vous n'était pas aussi mauvaise qu'elle en avait eu l'air jusque là, qu'ils pourraient passer un moment délicieux désormais, à défaut de s'en être seulement contentés depuis le début.

« Je ne t’en veux pas. J’avais mal interprété c’est de ma faute. J’aimerais beaucoup que tu arrêtes de t’en vouloir. »

Elle ne put s'empêcher de rire doucement en haussant les épaules. Même s'il avait mis fin à leur baiser et que rien ne l'obligeait à rester là, elle n'eut pas pour autant retrouver sa place initiale. Elle continuait d'espérer qu'ils ne trouveraient pas d'autres raisons de s'embrouiller, elle n'avait pas la moindre envie de revivre ce qu'ils avaient enduré jusque là, et elle pensait qu'il ne le souhaitait pas davantage.

"On veut tous des choses qu'on aura jamais." reconnut-elle d'un ton léger et taquin. "J'aimerai beaucoup que tu restes à Poudlard l'année prochaine, et l'année d'après aussi d'ailleurs. Et qu'on quitte tout pour aller vivre dans une yourte avec des chèvres loin de toute civilisation."

Bien sûr, elle plaisantait. Enfin, presque...
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Message(#) Sujet: Re: Colchique dans les prés, fleurissent, fleurissent... [Bonnie - Terminé] Colchique dans les prés, fleurissent, fleurissent... [Bonnie - Terminé] EmptyLun 2 Juil - 18:15

"Tu n'as pas été à l'école ? Jamais jamais ? Comment tu as étudié avant d'arriver ici alors ? Tu vas aller à l'Université, pas sur une autre planète. Je suis sûre que tu pourras garder contact avec qui tu veux pour un peu que vous vous en donniez les moyens. Y'a des hiboux, et puis Pré-Au-Lard n'est pas loin, ou même le Chemin de Traverse, tout le monde est obligé d'y passer au moins une fois dans son année."

Cooper ne put s’empêcher de sourire. Bonnie avait tout de même l’art et la manière de ne jamais réagir comme il s’y attendait. En l’occurrence, il lui avait parlé de ses ex-petites amies, du fait qu’avec Isis, il y avait une autre fille qui comptait beaucoup dans sa vie. Bon, bien sûr, il ne voulait pas spécialement qu’elle se montre jalouse, ou se renferme d’un seul coup après ses aveux. Mais il ne s’était vraiment pas attendu à ce que son attention s’arrête sur cette histoire d’école. Beaucoup d’enfants étaient scolarisés à domicile, il n’avait pas l’impression d’être un cas particulier. Sa mère lui avait appris à lire et à écrire aussi bien que n’importe quel enseignant, et il avait eu des horaires nettement plus libres que s’il s’était retrouvé dans une vraie classe. En arrivant à Poudlard, il n’avait pas du tout eu l’impression de faire tache dans le décor ni même d’avoir un train de retard par rapport à tous ces enfants ou pré-adolescents, plutôt, qui avaient l’habitude de se lever chaque matin de la semaine pour se rendre à l’école. Il regrettait bien plus l’absence de camarades avec lesquels s’amuser que la façon dont il avait reçu son éducation. Après tout, sa mère était allée à l’école elle aussi, elle savait lire, écrire, compter, c’était autant de choses qu’elle pouvait lui apprendre et de toute façon, Liz se servait en permanence du programme de chacune des années, histoire de ne pas mettre en avance ou en retard son fils, par rapport aux autres enfants de son âge. Certes, les motivations de la jeune femme n’étaient pas excellentes à l’époque et Cooper avait craint un instant de se voir interdire l’entrée de Poudlard, pour ces mêmes raisons. C’était probablement la seule solution qu’avait trouvé Liz pour combattra la dépression. Se rapprocher de son fils le plus possible et le protéger de tous les dangers, même de ceux qui n’existaient que dans sa propre tête. Finalement, elle avait eu de la chance. Jamais, le jeune homme n’avait dit quoi que ce soit à se juger, se contentant de subir les restrictions sans vraiment s’en plaindre. Ça aurait probablement été différent s’il n’avait pas eu le droit d’aller à Poudlard. Le passage par l’adolescence et sa solitude aurait servi d’élément déclencheur à une magnifique rébellion, elle avait donc bien fait de l’autoriser à partir. Enfin, « l’autoriser », ce n’était pas vraiment le cas. Pour le coup, l’avis de son père avait joué en sa faveur, en tant que sang-pur, il n’avait pas le droit d’entacher l’honneur familial en ne recevant pas la même éducation que ses ancêtres. C’était complétement stupide, au fond, mais la décision finale allait dans son sens, il ne risquait pas de s’en plaindre.

« Non, jamais, jamais. Ma mère a joué le rôle de maman et d’enseignante jusqu’à ce que je rentre à Poudlard. Je ne plaisantais pas quand je te disais qu’elle craignait les brins d’herbes. » Cooper hésita un court instant avant de poursuivre, la suite était tout de même beaucoup moins drôle. « Je ne pourrais certainement pas aller à Pré-au-Lard tous les week-end, même si je deviens très doué pour transplaner. Du coup, les rares fois où je pourrais y être, c’est toi que j’aurais envie de voir. On est ensemble tous les jours pour le moment… Ça ne sera plus du tout pareil. »

Ils n’avaient jamais abordé leur futur ensemble pour le moment. Peut-être parce que la fin de l’année semblait encore loin devant eux ? Ou peut-être tout simplement parce qu’ils n’avaient pas envie de l’évoquer de peur qu’elle devienne trop réelle ? C’était probablement les deux à la fois, mais Cooper ne voulait pas manquer une occasion pareille de pouvoir être fixé à ce sujet. Dans sa tête, tout était très clair. Il viendrait à Pré-au-Lard aussi souvent que possible, dans le seul et unique but de pouvoir revoir sa petite amie et de continuer leur relation. Mais est-ce que Bonnie avait la même chose en tête ? Elle pouvait très bien choisir de rompre. En même temps, si c’était ce qu’elle avait voulu dès le départ, elle ne l’aurait probablement pas laissé l’embrasser, ni même espérer qu’ils pourraient construire quelque chose ensemble. Pourtant, c’était ce qu’elle avait fait, elle devait donc avoir une toute autre idée en tête. Une chose était sûre, même avec tous les efforts possibles et imaginables, ils ne parviendraient pas à se voir aussi souvent qu’ils le voudraient. Bonnie allait avoir ses cours, ses examens, ses amis, et de son côté, il devrait également jongler avec un emploi du temps qu’il ne connaissait pas encore. La jeune fille avait raison, il devrait forcément venir à Pré-au-Lard ne serait-ce que pour voir Lara ou Isis. Même si c’était vers la vipère que ses pensées se tournaient en premier lieu, il ne pouvait pas délaisser ses amis et ça rendrait leurs entrevues encore plus difficiles à organiser. Cooper ne pouvait pas franchement dire que tout était simple pour le moment. Ils avaient encore plein de chose à connaitre l’un sur l’autre et tout cela devrait normalement venir avec le temps. Mais c’était très certainement un temps qu’il n’allait pas. Et au lieu de devenir plus simple, leur relation allait devenir plus compliquée, en leur demandant toujours plus d’efforts que le serpentard était bien sûr prêt à fournir. Il ne restait plus qu’à savoir si sa petite amie voyait les choses de la même façon. Dans le cas contraire, ils allaient probablement devoir parlementer, ou laisser tomber tout espoir de parvenir à tirer quelque chose correct de cette situation.

"C'est un peu mon journal intime d'ici, je pense que c'est normal qu'il me connaisse bien, ça fait six ans qu'il m'écoute me plaindre de tout et de tout le monde en permanence. Je ne demande qu'à rester dans ta vie assez longtemps pour que tu n'aies rien à lui "envier", même si je doute que sa position soit très enviable."

Cooper grimaça, pas tout à fait certain d’adorer la réponse qu’elle venait de lui fournir. Pourtant, elle n’avait rien dit qui puisse le rendre jaloux ou même l’énerver. C’était simplement le « journal intime » qui le perturbait. Qu’est-ce qu’elle entendait par-là ? Qu’il était la seule personne à qui elle pouvait se confier. En même temps, quoi de plus normal, ils ne se connaissaient que depuis deux mois, alors qu’Oliver et elle… Six ans, c’était ce qu’elle venait de dire et forcément, ça ne plaisait pas non plus au jeune homme. Il n’avait pas le droit de demander à passer numéro un dans la vie de Bonnie et il le savait. Tout privilège se méritait et il n’était pas sûr qu’elle lui fasse autant confiance qu’à son meilleur ami. Enfin si, il était certain du contraire. Si ça avait été le cas, jamais elle n’aurait pu être jalouse d’Isis, elle aurait pu continuer à la détester, mais n’aurait pas remis en doute la fidélité de Cooper. Certes, il faisait de même de son côté, mais ça ne changeait rien à la conclusion de l’histoire. Oliver était le garçon avec lequel elle pouvait parler librement, confier tous ses petits tracas et prononcer plus de dix mots par phrase sans craindre de se tromper, de faire un faux-pas ou quoi que ce soit du même genre. Jusqu’ici c’était déjà assez compliqué à assimiler, mais autre chose s’ajoutait à l’équation et il n’était pas certain d’aimer l’idée. Si Oliver était le journal intime, avait-il entendu parler de Cooper plus que le serpentard n’aurait pu l’imaginer ? Dans ce cas, il avait probablement toutes les raisons du monde de le détester, et c’était bien le problème d’un journal intime vivant, il pouvait donner son avis sur la question. Finalement, il n’aurait peut-être pas à se battre uniquement contre Cassidy, mais contre les deux personnes les plus importantes de la vie de Bonnie. Le combat était assez inégal et si pour l’instant, il parvenait visiblement à garder le dessus, est-ce que ça serait différent lorsqu’il serait loin ? L’avis de ses deux meilleurs amis comptaient forcément pour la vipère, elle n’aurait pas prétendu le contraire s’il lui avait posé la question. Mais peut-être que la proximité l’empêchait pour le moment de douter de son choix. Et si la proximité était son seul atout, il ne donnait pas cher de sa peau.

« Oh si, elle l’est. J’ose espérer que je ne suis pas jaloux pour rien quand même. »

Malheureusement, sa remarque était on ne pouvait plus sincère. Bien sûr qu’il enviait Oliver. C’était pire lorsqu’il l’apercevait en compagnie de Bonnie, mais même lorsqu’il n’était pas là, il ne pouvait s’empêcher de vouloir être aussi doué que lui pour comprendre la vipère. A chaque nouveau quiproquo, il se disait que tout aurait été différent si le poufsouffle avait été à sa place. C’était stupide, bien sûr, elle lui avait dit et redit que ce n’était pas Oliver qu’elle voulait voir à cette place mais entre avoir conscience de sa stupidité et effacer totalement tous les doutes qu’il pouvait avoir à ce sujet, le fossé était large et profond. Pourtant, Cooper rêvait d’avoir tort sur ce coup-là, il aurait aimé pouvoir être totalement persuadé que Bonnie disait vrai, d’ailleurs, il en était convaincu. Mais une petite voix lui disait tout de même qu’il était tout à fait possible qu’elle se voile la face, refuse d’admettre l’évidence mais que celle-ci lui sauterait aux yeux lorsqu’il s’y attendrait le moins. Après tout, qui resterait auprès d’elle l’année prochaine alors qu’il ne pourrait même pas franchir les grilles du château ? Oliver évidemment. Il serait probablement encore là pendant les vacances, lorsque lui-même serait parti il ne savait trop où pour chercher un objet de collection pour Isis. Le problème était là. Il ne pouvait pas être partout à la fois et il n’avait pas le droit de reprocher à Bonnie de ne pas toujours rester dans son champ de vision. La jeune fille avait une vie elle aussi, ses amis étaient présents bien avant qu’il ne remarque la présence de la vipère. Il avait fait attention à elle pour ses études avant toute chose et même s’il n’avait pas tardé à se rendre compte qu’il y avait beaucoup plus qu’une relation de travail entre eux, ses motivations n’avaient pas été excellentes dès le début. C’était sûrement pour ça que le jeune homme s’en voulait autant de pourrir la vie de sa petite amie. Il lui avait presque imposé sa présence, et maintenant, il lui demandait de changer une partie de sa vie simplement pour lui faire une place. Ce n’était pas très juste et Cooper en était conscient. Seulement, garder pour lui ce qu’il ressentait de peur de mal se comporter n’était pas une bonne solution non plus. Au final, le serpentard ne savait jamais sur quel pied danser et il lui restait pourtant peu de temps pour trouver un véritable équilibre.

"On veut tous des choses qu'on aura jamais. J'aimerai beaucoup que tu restes à Poudlard l'année prochaine, et l'année d'après aussi d'ailleurs. Et qu'on quitte tout pour aller vivre dans une yourte avec des chèvres loin de toute civilisation."

Le jeune homme ne put s’empêcher de rire. Elle avait des idées bizarres quand même. Cooper préférait très nettement les enfants aux chèvres et la civilisation à la yourte, mais évidemment, il allait se garder de préciser ce léger détail histoire de ne pas la voir partir en courant. Il y avait avenir et avenir. Il pouvait se permettre d’évoquer l’année suivante sans trop de problèmes, mais un futur aussi lointain ne pouvait pas franchement être abordable après le peu de temps qu’ils avaient passé ensemble en tant que couple. Heureusement, Bonnie avait adopté un ton léger, nettement plus approprié à leur rendez-vous que la précédente conversation. Malgré ça, le jeune homme n’était pas sûr d’apprécier beaucoup de ne jamais avoir ce qu’il demandait. Allait-elle vraiment continuer inlassablement de s’en vouloir à chaque fois que les choses tournaient au vinaigre entre eux ? Dans ce cas, il fallait espérer que les disputes n’allaient pas être monnaies courantes. Finalement, elle avait eu de la chance dans son malheur en tombant sur Cooper. Elle ne se retrouvait pas avec un grand nerveux et pouvait donc assez aisément imaginer qu’il n’y aurait pas beaucoup de cris. Seulement, ils auraient forcément des désaccords à un moment ou à un autre que ce soit parce que leurs personnalités étaient en totale opposition ou tout simplement sur quelque chose de stupide parce que l’un des deux avait les nerfs un peu à vif, comme ça avait été le cas lors de leur première dispute. Enfin, peut-être qu’au fil du temps Bonnie finirait pas réaliser qu’elle n’avait pas toujours tort. Pour le moment, ça lui semblait totalement inenvisageable, mais tout pouvait changer à un moment ou à un autre. Cooper était très loin de perdre espoir à ce sujet, et il ne trouvait pas évident qu’il vaille la peine de s’y pencher de plus près. Si la vipère pensait déjà que tout était perdu d’avance, il ne ressortirait rien de bon d’une discussion. De toute façon, le jeune homme avait une autre idée en tête, et celle-ci était beaucoup plus plaisante que tous les sujets qu’ils avaient essayé d’aborder jusqu’ici.

« Je n’ai plus trop envie de partir non plus. » avoua le jeune homme avant de prendre un ton plus désinvolte. « Pour ce qui est des chèvres et de la yourte, on en rediscutera quand tu auras passé tes ASPICs. Avant de voir si on peut vivre dans ces conditions, il faut déjà qu’on sache si on peut se balader dans Paris, sans se perdre plus de deux fois dans la même journée. D’ailleurs, je ne sais toujours pas grand-chose sur ce voyage. Je n’en reviens pas que ma mère ait accepté que j’y aille avec le peu d’informations que je lui ai donné. »

Pour l’instant, ils avaient simplement décidés qu’ils partiraient ensemble et leur discussion avait été interrompue… Indépendamment de leur volonté. Cependant, l’idée du voyage ne s’était pourtant pas estompé dans l’esprit du jeune homme et il voulait tout de même en savoir un peu plus à ce sujet.
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Message(#) Sujet: Re: Colchique dans les prés, fleurissent, fleurissent... [Bonnie - Terminé] Colchique dans les prés, fleurissent, fleurissent... [Bonnie - Terminé] EmptyMar 3 Juil - 12:20

« Non, jamais, jamais. Ma mère a joué le rôle de maman et d’enseignante jusqu’à ce que je rentre à Poudlard. Je ne plaisantais pas quand je te disais qu’elle craignait les brins d’herbes. »

Bonnie resta silencieuse un moment, imaginant ce que ça pouvait être de passer son enfance chez soi sans forcément de camarades, d'amis et tout ce qui pouvait aller avec. Elle n'avait jamais été très douée pour tisser des liens avec les enfants de ses classes, c'était un fait, mais ils étaient là, elle les voyait et pouvait tenter de communiquer lorsqu'elle était prise d'un élan de courage. Il y avait des possibilités d'amitié qui, même si elles n'étaient pas exploitées, existaient. Ca faisait très romanesque de rester prisonnier de sa maison telle Raiponce dans sa tour. Cette pensée la fit sourire distraitement mais elle ne mit pas longtemps à reprendre le fil de ses interrogations silencieuses. Aussi, si elle pouvait comprendre sans trop de mal qu'il ait pu acquérir un niveau correct en laissant sa mère lui faire cours, elle peinait à comprendre pourquoi. Il lui avait dit qu'elle était très protectrice envers lui mais tout de même, de là à le regarder auprès d'elle en permanence... Ca n'aurait pas été sa propre génitrice qui aurait fait ça, bien trop soulagée tant pour elle que pour sa fille de la voir entrer à l'école. D'un autre côté, elle n'entendait jamais Shirley se plaindre de son absence de camarades de classe lorsqu'elle partait durant des semaines ici ou là... Peut-être n'y avait-il seulement pas la moindre raison de le faire ?

"Mais... Pourquoi ? Tu étais malade ou quelque chose comme ça ? D'après ce que j'ai compris, c'est courant maintenant pour un jeune sorcier de suivre une scolarité moldue jusqu'à son entrée à Poudlard..."

Elle n'était d'ailleurs même pas certaine qu'il existe des écoles sorcières pour les enfants de moins de onze ans. En tout cas, aucun livre qu'elle avait lu n'en faisait mention. Les différences de culture étaient tout de même énorme et même après cinq ans, elle avait encore bien du mal à s'y habituer. Si tout lui avait toujours sembler normal et logique dans son propre monde, elle pataugeait en quasi-permanence dans celui-ci et ses nombreuses lectures sur le sujet ne suffisaient pas à combler ses lacunes. Elle ne savait toujours pas ce qu'elle avait l'intention de faire une fois son diplôme moldu en poche, vivre une vie de jeune fille normale comme elle l'avait toujours cru jusque là ou reprendre le chemin du monde magique le plus naturellement du monde, mais elle craignait qu'il lui faille s'y faire rapidement si elle ne voulait pas voir les difficultés s'accumuler. Ce n'était pas juste tout de même, que les sorciers puissent avoir dès leur plus jeune âge une double éducation, selon le bon vouloir de leurs parents, mais que les pauvres nés-moldus soient obligés de tout abandonner pour trouver tant bien que mal une place dans un monde dont ils ne savaient rien...

« Je ne pourrais certainement pas aller à Pré-au-Lard tous les week-end, même si je deviens très doué pour transplaner. Du coup, les rares fois où je pourrais y être, c’est toi que j’aurais envie de voir. On est ensemble tous les jours pour le moment… Ça ne sera plus du tout pareil. »

L'adolescente se sentit rougir de nouveau alors qu'elle baissait les yeux en hochant timidement la tête. Ca ne serait plus du tout pareil... Ce n'était pas comme si elle n'y avait jamais pensé, comme si elle ne s'était pas faite à l'idée depuis le début. Elle croyait même se souvenir que c'était l'une des premières choses, en bonne optimiste, qui lui avait traversé l'esprit après leur premier baiser. Mais "plus du tout pareil" n'était pas forcément péjoratif, ça pouvait très bien se passer malgré tout. Ce serait sûrement dur au début, notamment parce qu'ils passaient leur journée presque entièrement ensemble mais après un temps d'adaptation, ils retrouveraient un rythme normal et convenable, se voyant dès que l'occasion se présenterait. Elle avait souvent entendu son frère se plaindre de ne pas voir sa petite-amie suffisamment alors qu'ils étaient dans deux collèges séparés mais leur histoire avait finalement tenu le coup puisqu'ils allaient bientôt se marier... Elle n'était pas certaine de souhaiter en arriver là un jour, bien au contraire, mais c'était tout de même rassurant de se dire que tout n'était pas complètement fichu. Et puis, Isis resterait à Poudlard, elle aussi, ce qui limiterait les risques de paniques inutiles.

"Je sais... Mais je serais à Londres pendant toutes les vacances, on pourra en profiter pour se voir et rattraper tous les week-ends où ça ne sera pas possible, non ? On ne pourra pas se voir tous les jours, mais je ne vois pas vraiment ça comme un problème. On finira bien par s'y faire et on sera encore plus contents de se retrouver."

Et pour patienter, Winnie serait sûrement ravie de faire de grands trajets plus souvent puisque même si sa propriétaire écrivait régulièrement à ses parents, elle ne le faisait pas non plus toutes les semaines, n'ayant pas forcément grand chose à leur dire... Ce serait probablement le cas avec le Serpentard, c'était vrai, elle ne se voyait pas lui raconter inlassablement ses journées de cours, ça n'avait pas grand intérêt mais ça ferait tout de même plus de lettres à envoyer et donc plus de missions à confier à sa mini-chouette, toujours prête à partir à l'aventure, fière et heureuse qu'on lui fasse confiance même si les enveloppes étaient en général plus grosses qu'elle...Contrairement à ce qu'on aurait pu attendre de la rouquine, elle ne parvenait pas à paniquer totalement à l'idée de le voir quitter l'école. Elle n'en avait pas grande envie mais c'était quelque chose de logique, il était venu la voir pour réviser ses ASPICs, aussi devait-il les avoir et continuer sa route sans plus d'obstacles, sinon ce serait un véritable échec et elle n'était pas certaine d'avoir envie de voir ça, pour l'un comme pour l'autre... Elle s'en voudrait certainement de ne pas avoir été suffisamment douée pour lui permettre d'obtenir des notes acceptables, et lui s'en voudrait sûrement de lui avoir fait perdre son temps pour rien, même si elle ne voyait pas vraiment les choses de cette manière...

« Oh si, elle l’est. J’ose espérer que je ne suis pas jaloux pour rien quand même. »

Elle haussa négligemment les épaules, pas convaincue plus que cela. Elle ne voyait pas en quoi elle pouvait l'être. Elle passait ses journées à se plaindre de ses camarades de dortoir, de son frère qui n'était même pas fichu de garder sa place d'aîné alors qu'il préférait roucouler à l'étranger, du manque d'intérêt de Cassidy pour ses cours, et des examens qui arrivaient toujours trop vite alors qu'elle était persuadée de n'avoir jamais assez révisé et d'être à deux doigts d'un échec mémorable. Cooper pouvait certainement s'en passer, il n'y avait rien à apprendre de ça, tout juste qu'elle savait se montrer insupportable et qu'elle n'était jamais vraiment contente, mais ça on pouvait l'apprendre de tellement de manières différentes qu'il n'était pas obligatoire de l'écouter monologuer bien longtemps. Bien sûr, il lui arrivait de faire mention du jeune homme dans ses conversations avec le Poufsouffle, notamment depuis leur dispute au beau milieu de la Grande Salle, mais elle restait évasive et ne s'attardait pas sur le sujet. Elle se contentait de l'informer que tout allait pour le mieux avec un sourire absent et repartait sur autre chose de totalement différent, histoire d'être sûre de ne pas avoir y revenir ensuite. Il ne cherchait pas plus loin et quoi qu'il pense de leur relation, ne faisait aucun commentaire se contentant d'avoir l'air rassuré.

"Sincèrement, je ne pense pas qu'elle le soit. On se voit à Poudlard, c'est vrai et encore de moins en moins puisque je préfère passer mon temps avec toi, mais je n'ai pas l'intention de le voir pendant les vacances, ça n'a jamais été le cas de toute façon... Est-ce que tu serais jaloux de Nathaniel si jamais il était ici et qu'on était proches ? Parce que c'est un peu la même chose en fin de compte, et je ne serais jamais flirtée avec mon frère. Et me dis pas que c'est pareil avec Isis, je ne l'aimais déjà pas avant."

Peut-être n'aurait-il jamais fait le rapprochement et ramener leur camarade sur le tapis mais dans le doute... Elle préférait largement anticiper pour rien que d'avoir à l'entendre lui expliquer que c'était exactement la même chose alors qu'il y avait pas un seul détail de similaire. On ne pouvait pas du tout comparer les deux, c'était presque un crime d'assimiler Oliver à cette idiote, aussi valait-il mieux couper court à tout débat sur le sujet. Elle ne s'était pas défait du sourire discret qui s'était dessiné sur ses lèvres, espérant malgré tout qu'il ne relancerait pas. S'il y avait bien une personne dont il n'avait rien à craindre, c'était bien lui, inutile de batailler pendant cent sept ans. Elle était même certaine d'ailleurs qu'il ne l'avait jamais vu comme une potentielle petite-amie, ils se connaissaient trop bien pour que ça colle et ne se risqueraient pas à mettre leur amitié en péril pour des histoires qui n'en valaient pas la peine... Il n'était menaçant d'aucune manière, fin de l'histoire. Le rire de Cooper l'amusa, la rassura peut-être aussi. Enfin le ton de cette conversation changeait, se faisant plus léger, moins inquiétant ! Ce n'était pas trop tôt !

« Je n’ai plus trop envie de partir non plus. Pour ce qui est des chèvres et de la yourte, on en rediscutera quand tu auras passé tes ASPICs. Avant de voir si on peut vivre dans ces conditions, il faut déjà qu’on sache si on peut se balader dans Paris, sans se perdre plus de deux fois dans la même journée. D’ailleurs, je ne sais toujours pas grand-chose sur ce voyage. Je n’en reviens pas que ma mère ait accepté que j’y aille avec le peu d’informations que je lui ai donné. »

Elle ouvrit de grands yeux, se rappelant soudainement qu'elle devait en effet aborder le sujet du voyage. Elle avait d'ailleurs ramené la lettre que lui avait envoyé son père et qu'elle avait reçu la veille mais leur discussion pour le moins déstabilisante le lui avait totalement fait oublier. Elle attrapa son sac et fouilla dedans un instant avant d'en sortir l'enveloppe qu'elle lui tendit joyeusement. Heureusement qu'il en parlait parce que partie comme elle était, elle ne s'en serait jamais souvenu !

"On arrivera jamais à se balader sans se perdre." déclara t-elle en riant. "Y'a les informations quant au train et à l'hôtel. Le reste dépend que de nous je suppose."
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Message(#) Sujet: Re: Colchique dans les prés, fleurissent, fleurissent... [Bonnie - Terminé] Colchique dans les prés, fleurissent, fleurissent... [Bonnie - Terminé] EmptyMar 3 Juil - 20:28

"Mais... Pourquoi ? Tu étais malade ou quelque chose comme ça ? D'après ce que j'ai compris, c'est courant maintenant pour un jeune sorcier de suivre une scolarité moldue jusqu'à son entrée à Poudlard..."

Cette question arracha une grimace au jeune homme. Il savait très bien que Bonnie était une fille intelligente et qu’elle creuserait les détails qui l’intriguaient, au besoin, mais il n’avait pas imaginé une seule seconde qu’il devrait partir dans cette direction si tôt dans leur relation. Ça ne lui plaisait pas vraiment, pas du tout même, et dire qu’il avait envisagé que le pire qu’il pourrait avoir à supporter était d’étaler au grand jour les idéaux complétement débiles de son paternel. Mais non, c’était bien pire que ça. Finalement, il voulait bien expliquer à Bonnie que son père aurait fait un parfait Mangemort s’il n’avait pas été trop lâche pour s’enrôler, il aurait même eu envie de lui dire qu’elle risquait de passer ennemie publique numéro un si jamais il apprenait à quel point Cooper avait réussi à s’attacher à elle en quelque mois. Il se voyait même lui avouer qu’il jouait sa place dans sa famille en entretenant une telle relation, ça n’avait plus grande importance pourvu qu’il ne soit pas obligé de repartir si loin dans son enfance, là où il n’avait absolument aucune envie d’aller. Il s’en était d’ailleurs abstenu jusqu’ici. Les gens avaient tendance à lui poser très peu de questions dès qu’ils se rendaient compte à quel point sa vie était lassante et monotone. Ce n’était visiblement pas le cas de Bonie qui avait profité de la perche qu’il venait de lui tendre pour écrire de toutes nouvelles réponses à la place des suppositions qui suivaient les énormes points d’interrogation qu’elle avait en tête. Il ne pouvait pas lui en vouloir, c’était une question tout à fait légitime, même s’il était étonnant qu’elle se la pose. L’école à domicile n’était pas si peu répandue que ça, et elle avait visé étonnamment juste en évoquant d’emblée une quelconque maladie qui aurait pu le pousser à rester enfermé chez lui pendant ces longues années. La question était on ne pouvait plus claire et malgré le peu d’envie d’y répondre que ressentait le serpentard, il savait qu’il n’y couperait pas. Aucun sous-entendu, aucune phrase implicite ou à double sens ne le sortirait de ce mauvais à présent.

« Oh non, moi j’étais en pleine forme, mais tu n’étais pas loin… Ma mère était malade, ou est malade, ça dépend comment on voit les choses. »

Bon, il n’avait pas fait preuve d’une clarté à toute épreuve, mais sur ce coup-là, elle ne lui en voudrait probablement pas. C’était la première fois qu’il était réellement obligé de mettre des mots sur une situation qu’il n’avait jamais essayé d’expliquer à quiconque en dix-huit ans de vie, forcément ce n’était pas tout à fait simple. Et puis, de toute façon, même s’il ne s’était pas lancé dans une grande explication, il pouvait au moins se vanter d’avoir été plutôt direct dans sa manière d’aborder les choses, et ce n’était pas franchement facile pour lui qui aurait aimé oublier plutôt que de se souvenir de chaque petit détail comme c’était le cas à présent. Cooper s’était toujours demandé s’il voyait les événements qui s’étaient déroulés sous ses yeux comme ils s’étaient passés ou si son petit cœur d’enfant avait tout amplifié parce que ça lui paraissait nettement plus terrifiant que ça pouvait l’être pour un adulte. Il n’en avait absolument aucune idée et ce n’était pas en refusant de se confier à quiconque qu’il parviendrait à s’expliquer tout ça. Mais à qui aurait-il vraiment pu en parler ? Lara avait son quota de problèmes familiaux et les siens paraissaient bien ternes à côté. Il la soupçonnait cependant d’être au courant de toute l’histoire puisque leurs géniteurs respectifs avaient toujours été très proches. Cependant, elle avait toujours eu la délicatesse de ne pas l’entrainer sur ce sujet-là et il l’en remerciait. Elle aurait eu tort de changer d’avis sur ce point. Le jeune homme n’était pas franchement entouré à part ça, et il n’avait jamais imaginé devoir aborder ce sujet en particulier contre son gré. Comme quoi, il était de plus en plus doué pour se tromper. Si on lui avait dit que ce pique-nique se déroulerait de cette façon, il ne l’aurait probablement pas cru. Ça n’avait rien de très plaisant pour lui en tout cas et il ne pouvait qu’espérer que la discussion s’orienterait vers de nouveaux horizons dès qu’elle aurait assimilé sa réponse. Il n’avait pas trop de craintes à ce sujet, Cooper connaissait assez la vipère pour savoir qu’elle préfèrerait sans doute parler d’autres choses, de peur sans aucun doute de faire une nouvelle boulette. Ce n’était pas forcément adorable de sa part d’espérer une chose pareille, mais il se raccrochait difficilement aux branches.

"Je sais... Mais je serais à Londres pendant toutes les vacances, on pourra en profiter pour se voir et rattraper tous les week-ends où ça ne sera pas possible, non ? On ne pourra pas se voir tous les jours, mais je ne vois pas vraiment ça comme un problème. On finira bien par s'y faire et on sera encore plus contents de se retrouver."

Visiblement bien que Bonnie ne tente pas de rompre ou de lui faire comprendre qu’il fallait immédiatement mettre fin à leur relation, elle ne semblait pas non plus sur la même longueur d’onde que lui et ce n’était pas étonnant. Depuis qu’ils se connaissaient, ils s’étaient prouvé l’une à l’autre qu’ils étaient bien souvent d’avis contraires et qu’ils ne pourraient jamais être d’accord sur quelque chose. En l’occurrence, Cooper était convaincu que la distance allait être un nouvel obstacle de taille dans leur relation alors que la jeune fille trouvait qu’il allait être plutôt simple de gérer cette nouvelle situation. Il avait du mal à comprendre comment elle pouvait être aussi certaine de ne rien avoir à craindre de cette séparation forcée et inévitable. Il voulait à tout prix organiser les choses au maximum pour qu’aucun imprévu ne leur tombe dessus et qu’ils puissent continuer à organiser leur vie comme ils le faisaient jusqu’à maintenant, c'est-à-dire, sans conflit ou presque. Seulement, il n’était pas asse stupide pour ne pas se rendre compte que même toute l’organisation n’empêcherait pas le manque et la jalousie de prendre une place plus importante que jamais. Dans sa tête, l’année prochaine n’avait pas du tout une bonne allure, il voyait tous ses amis se retrouver loin de lui et sa petite amie combler son absence dans les bras d’un autre, dont le prénom commençait certainement pas un « O », d’ailleurs. Etait-il possible qu’ils parviennent pour une fois à comprendre leurs divergences d’opinions respectives et à faire avec ? S’ils étaient ensembles à présent, c’était forcément que malgré l’incompréhension persistante, ils arrivaient tout de même à s’entendre sur de nombreuses choses. Enfin, Cooper l’espérait et ne compter pas simplement acquiescer d’un léger signe de tête avant de passer à autre chose.

« On a pas tant de vacances que ça pendant l’année. Moi aussi j’aimerais bien avoir l’impression que ce n’est pas un problème. »
Le jeune homme ressassa dans sa tête ce qu’il venait de dire avant de se rendre compte qu’elles pouvaient être aisément interprétées comme une envie de rupture, aussi se hâta-t-il d’ajouter. « Mais tous les problèmes ont une solution, je ne veux pas qu’on se sépare. »

Et est-ce que Bonnie n’aurait pas envie de profiter des événements organisés à Poudlard pour une fois ? Cooper savait qu’elle n’aimait pas forcément sortir de la bibliothèque et surtout pas pour se retrouver dans un immense rassemblement ou plein d’élèves se pressaient pour discuter, danser, se retrouver entre amis. Cependant, elle allait entamer sa sixième année, qui niveau examens n’avait rien de comparable à la cinquième, peut-être que la masse de travail qu’elle aurait en moins lui permettrait de s’extravertir un peu et de vouloir tenter de nouvelles choses. Qui ne changeait pas ? Il était bien placé pour savoir que n’importe qui pouvait décider de tourner une page et de devenir quelqu’un d’autre. Contrairement à ce que Cooper avait pu imaginer en tombant petit à petit amoureux de la vipère, aucun autre garçon n’avait essayé de prendre sa place avant lui, et il en était plus que ravi. Seulement, maintenant, il avait forcément prouvé à Bonnie qu’elle pouvait plaire et peut-être qu’elle finirait par se rendre compte qu’elle pouvait s’en servir ? Le serpentard n’en savait pas grand-chose finalement et s’il commençait à émettre hypothèses sur hypothèses sans trop savoir dans quelle direction se tourner il irait probablement tout droit contre un mur. Finalement, le plus jaloux des deux devait être le vert et argent puisqu’il ne supportait pas l’idée de ne pas savoir en temps réel ce que ferait sa petite amie de ses journées ou ce qu’elle ne ferait pas. Passerait-elle son temps à la bibliothèque ? C’était fort probable, mais qui allait-elle choisir pour le remplacer ? Peut-être personne, après tout, il lui avait imposé sa présence et il y avait fort à parier qu’elle attende de retrouver sa liberté avec impatience. Enfin, quoi qu’il en soit, c’était des questions qu’il ne pouvait pas se permettre de poser dès maintenant, d’une part parce que ça montrerait trop à quel point il pouvait appréhender l’obtention de ses ASPICs et tout ce que ça entrainerait derrière mais également parce que c’était probablement des questions qu’elle n’avait pas pris la peine de se poser pour l’instant.

"Sincèrement, je ne pense pas qu'elle le soit. On se voit à Poudlard, c'est vrai et encore de moins en moins puisque je préfère passer mon temps avec toi, mais je n'ai pas l'intention de le voir pendant les vacances, ça n'a jamais été le cas de toute façon... Est-ce que tu serais jaloux de Nathaniel si jamais il était ici et qu'on était proches ? Parce que c'est un peu la même chose en fin de compte, et je ne serais jamais flirtée avec mon frère. Et me dis pas que c'est pareil avec Isis, je ne l'aimais déjà pas avant."

Cooper ne se souvenait pas avoir déjà entendu Bonnie parler autant et cette constatation lui arracha un large sourire, légèrement moqueur bien que la conversation ne s’y prête pas vraiment. Il avait un peu de mal à faire le tri parmi les informations qu’elle venait de lui donner. D’un côté, il y avait toutes les choses positives qu’il tentait d’ancrer dans un coin de sa tête pour pouvoir se les répéter en boucle lorsqu’il serait loin, et de l’autre tous les détails qui lui plaisaient un peu moins parce qu’ils lui rappelaient des choses qu’il aurait aimé pouvoir arranger ou oublier tout simplement. Il avait eu la malchance de tomber sur la seule fille qui ne pouvait pas encadrer sa petite sœur et ne pourrait probablement rien faire pour changer ça, mais c’était justement l’idée qu’il ne pourrait jamais rien faire pour que leurs comportements respectifs l’une envers l’autre évoluent qui alimentait sa frustration. Il n’y avait aucune raison pour que les deux jeunes filles se détestent. C’était déjà les seules vertes et argent à ne pas avoir un caractère qui donnait envie de mettre deux claques à la personne en question dès qu’on lui adressait la parole, elles auraient donc pu s’entendre à merveilles. Certes, Isis était un peu bizarre, voire même carrément étrange, mais c’était plus attendrissant qu’autre chose et il n’était pas certain d’apprécier qu’elle soit prise pour une parfaite crétine. L’idiotie et la naïveté n’avaient pas tout à fait la même définition et Bonnie semblait avoir confondu les deux. Mais Cooper aurait été bien bête de le lui faire remarquer. Prendre parti dans une dispute n’était franchement la meilleure chose à faire, surtout dans le cas présent puisqu’il refusait catégoriquement de devoir faire un choix à un moment donné. Faire une croix sur l’une des deux jeunes filles n’était pas dans ses projets et il espérait fortement que ça ne le soit jamais. Mais pour cela, il fallait qu’il fasse très attention à ne pas s’impliquer dans quelque chose qui dépassait de loin son domaine de compétences.

« Je n’avais pas l’intention de le faire. Je n’aurais pas été jaloux de ton frère parce que vous avez un brai lien incontournable. »

Cooper venait d’avouer que le lien fraternel qu’il avait avec Isis pouvait être brisé, mais il ne l’entendait pas bien sûr de la façon dont Bonnie risquait de le comprendre. Pour lui, c’était surtout une question d’avenir. Isis et lui risquaient de s’éloigner au fil du temps parce qu’ils prendraient des chemins différents et que les choses évolueraient forcément entre eux. Lorsqu’elle ne serait plus la petite fille qu’elle était aujourd’hui, aurait-il vraiment encore ce rôle de grand-frère protecteur qui lui plaisait tant ? Probablement pas, d’autant plus qu’il n’était pas sûr et certains qu’ils habiteraient tous les deux la même vile dans le futur, qu’ils partageraient encore beaucoup de choses et pourraient continuer à vivre comme s’ils avaient toujours appartenus à la même famille. Après tout, avait-il déjà ne serait-ce que passé une fête de famille ensemble ? Peut-être l’anniversaire de Cooper ou celui d’Isis mais au-delà de ça, il n’avait absolument aucune certitude. Pourtant, c’était bien ce qu’il aurait fait avec un frère ou une sœur biologique. Il se serait empressé de réunir tout ce petit monde pour Noël et le jour de l’an alors que là, il ne pouvait même pas prétendre pouvoir le faire. Il n’allait pas demander gentiment aux parents d’Isis et aux siens de bien vouloir rassembler le temps d’une soirée leurs deux familles afin de ressembler un peu plus à ce que les deux jeunes gens avaient envie d’être l’un pour l’autre. C’était bien pour ça qu’il ne pouvait pas être jaloux du frère de sa petite ami, jamais celui-ci ne pourrait représentera la même menace qu’Oliver, elle le considérait comme son meilleur ami et son journal intime, pas du tout comme son frère, la comparaison n’était même pas vraiment logique. L’amitié pouvait sans aucun souci se transformer en amour, il suffisait de regarder Alexander et Lara pour en être convaincue. Il avait d’ailleurs imaginé pendant un temps pouvoir être ami avec Bonnie avant de considérer une toute autre option beaucoup plus plaisante. Encore une divergence d’opinion, décidément, ils les accumulaient.

"On arrivera jamais à se balader sans se perdre. Y'a les informations quant au train et à l'hôtel. Le reste dépend que de nous je suppose."

Cooper prit la lettre qu’elle lui tendit, s’empressant de parcourir son contenu. Rien de très palpitant en définitive, ce n’était qu’un bref récapitulatif de ce qui était matériellement important d’organiser à l’avance pour leur voyage. Enfin, c’était important, évidemment, et il n’aurait pas pu partir sans avoir fourni à sa mère cette même liste aussi étrange qu’elle puisse paraitre. C’était probablement l’inconvénient d’avoir toujours vécu et grandi dans une famille de sorcier. Il avait l’habitude de voyager léger et surtout très rapidement, et de surtout de pouvoir revenir au point de départ en deux temps trois mouvements s’il jamais il s’avérait qu’il avait oublié quelque chose ou pour une toute autre raison, d’ailleurs. Alors que cette fois-ci, il n’aurait pas ce luxe. Il serait obligé d’avoir une vraie valise avec toutes ses affaires pour une semaine sans en oublier la moitié par manque d’habitude. Il utiliserait les transports moldus même s’il était plutôt habitué au train grâce à Poudlard, et il y aurait toute cette histoire de logement, de nourriture, et autant d’autres questions qu’il n’avait pas l’habitude de se poser. Finalement, avec ce papier dans les mains, le jeune homme commençait à concevoir cette idée de voyage comme quelque chose de réel et non pas un projet flou qu’il ne réaliserait probablement jamais. Il faut dire que la seule fois où la question de la France avait fait son apparition, ils s’étaient assez rapidement retrouvés dans le monde des petits poneys roses et des papillons bleus, oubliant tout ce qui avait pu se passer auparavant. Cependant, contrairement à l’appréhension que lui procurait sa future rentrée à l’université, il n’avait aucun mal à considérer ce voyage uniquement comme une très bonne opportunité de pouvoir découvrir quelque chose de nouveau et de passer du temps avec sa petite amie avant qu’il ne soit obligé de la laisser derrière lui.

« D’accord… Hmm… Si j’ai bien compris, je dois acheter mes billets de train à moins que tu ne veuilles passer le trajet sur mes genoux et on divise le total des dépenses restantes par deux ? »


Le jeune homme ponctua sa question d’un immense sourire. Enfin un sujet qui n’allait pas les plonger dans une confusion des plus totales. Peut-être que la bonne partie de leur soirée allait enfin pouvoir commencer.
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Message(#) Sujet: Re: Colchique dans les prés, fleurissent, fleurissent... [Bonnie - Terminé] Colchique dans les prés, fleurissent, fleurissent... [Bonnie - Terminé] EmptyJeu 5 Juil - 15:14

« Oh non, moi j’étais en pleine forme, mais tu n’étais pas loin… Ma mère était malade, ou est malade, ça dépend comment on voit les choses. »

Oops. Bonnie se sentit tout de suite bien idiote, elle avait beau essayé de se convaincre qu'elle n'était pas censée le savoir, ça n'y changeait pas grand chose. Peut-être aurait-elle simplement dû se contenter de discuter des relations qu'il pouvait entretenir avec ses amis, de ce qu'ils avaient l'habitude de faire ensemble et compagnie. Elle aurait certainement eu beaucoup de choses à apprendre sur le sujet puisqu'à part écouter Cassidy raconter sa vie ou la suivre en râlant à Pré-Au-Lard et se plaindre à Oliver ou le regarder distraitement évoluer sur son balai, quand il n'essayait pas clairement de l'initier aux "joies du vol" qu'elle n'avait toujours pas saisies, elle n'avait pas l'habitude de faire grand chose en dehors de sa tant-aimée Bibliothèque avec eux. Certes ils venaient l'y retrouver régulièrement mais ça n'avait pas grand chose à voir avec les activités habituelles qu'on faisait entre amis pour passer le temps, ou du moins le supposait-elle puisqu'elle n'avait pas souvent vu son frangin se plonger avec ses copains dans des bouquins plus gros qu'eux. Peut-être le faisaient-ils en cachette après tout, mais rien ne semblait moins sûr. Toujours était-il qu'il fallait envoyer la conversation sur un tout autre chemin, il ne fallait pas être un génie pour remarquer le malaise du pauvre Cooper...

"Oh... Désolée..." bredouilla t-elle, pas très à l'aise non plus. "Au fait, ça remonte à un peu loin mais la dernière fois, tu m'avais dit que tu voulais devenir Professeur. Mais tu ne m'as toujours pas dit de quoi..."

C'était un changement de sujet lamentable mais il y avait fort à parier qu'il ne relèverait pas, probablement soulagé qu'elle ne s'attarde pas là-dessus comme elle pouvait le faire parfois sur tout et n'importe quoi. Quand il lui avait parlé de trucs inutiles, elle ne s'était pas imaginée un instant qu'il puisse s'agir de ce genre de trucs-là. Ce n'était d'ailleurs même pas inutile, simplement destabilisant. Elle s'était plutôt attendue à l'histoire d'un chien super intelligent ou d'un poisson rouge suicidaire, bref quelque chose de vraiment inutile que tout le monde avait connu au moins une fois dans sa vie et qu'on racontait aux repas de famille entre le plat et le dessert. Mais non... Elle n'était même plus certaine d'avoir envie de connaître le reste de ses trucs inutiles s'il avait une telle vision des choses. Elle ne savait plus trop ce qu'il était possible d'aborder quant à sa vie d'avant, aussi préféra t-elle rayer totalement le sujet des possibles discussions à entretenir. S'il avait quelque chose à lui raconter, il serait capable de le faire tout seul, elle n'avait jamais refusé de l'écouter jusque là pour le peu qu'il avait pu dire de lui, il se doutait certainement qu'elle ne commencerait pas maintenant.

« On a pas tant de vacances que ça pendant l’année. Moi aussi j’aimerais bien avoir l’impression que ce n’est pas un problème. »

Visiblement, il tentait de tout faire pour foutre son optimisme passager aux oubliettes, voire même la faire totalement paniquer à l'idée de cette séparation. Elle n'avait pas la moindre envie de devenir une copie conforme de toutes ces pleureuses qui donnaient l'impression que l'éloignement obligatoire de leur petit-ami était la chose la plus grave qui pouvait leur arriver sur Terre, elle ne voyait de toute façon pas les choses comme ça. Oui, c'était triste, et elle ne souhaitait pas plus qu'elles que ça arrive, la présence quasi-permanente du Serpentard était plaisante et rassurante, il finissait par être l'un des piliers de sa vie à Poudlard mais elle n'oubliait pas non plus qu'elle avait très bien réussi à vivre sans lui pendant quatre ans et demi et qu'elle le pouvait encore très bien quelques mois plus tôt seulement, aussi y avait-il sûrement un juste milieu quelque part entre l'ignorer totalement et passer sa vie accrocher à lui. Elle n'avait pas la prétention de dire qu'elle parviendrait à se défaire de cette charmante habitude dès le 1er Septembre, simplement qu'elle n'avait pas l'intention de cesser de vivre parce qu'il n'était plus là. Elle retrouverait non sans mal la vie qu'elle avait avant, entre ses cours et sa bibliothèque et garderait contact avec le jeune homme autant que possible puisque faire comme s'il n'existait pas ne faisait pas partie de ses plans. Il dut néanmoins comprendre que la fin de sa phrase n'était pas des plus rassurantes puisqu'il se reprit sans même lui laisser le temps d'ouvrir la bouche.

« Mais tous les problèmes ont une solution, je ne veux pas qu’on se sépare. »

L'adolescente hocha la tête, retrouvant doucement le sourire. Elle n'en avait pas grande envie non plus, c'était d'ailleurs bien pour ça qu'elle était là, au beau milieu d'un champ alors que le couvre-feu serait largement dépassé lorsqu'ils rentreraient. Ils allaient forcément s'en sortir, ce n'était pas non plus la mer à boire. Plein de gens étaient passés par là avant eux avec plus ou moins de succès, il n'y avait pas de raison pour qu'ils se plantent lamentablement. Ses tentatives pour s'en convaincre restaient relativement vaines mais elle ne se voyait pas lui en faire part, il semblait suffisamment inquiet comme ça pour ne pas avoir à lui rajouter sa propre inquiétude par-dessus. Elle n'avait jamais été très douée pour les imaginer faire leur vie ensemble, mariage enfants et compagnie, ce qui sous-entendait qu'il devait y avoir une fin quelque part et si elle n'était pas pressée de la voir arriver, elle avait l'étrange pressentiment que ce serait quelque part avant la fin de sa sixième année...Elle espérait encore se tromper, bien entendu.

"Ca ne sera pas un problème tant que tu ne te seras pas entiché d'une belle étudiante."

Le ton léger qu'elle avait employé laissait facilement imaginer qu'elle ne faisait que plaisanter mais il y avait bien une part de vérité là-dessous. Elle ne serait plus collée à lui le plus clair de leur journée, il serait libre comme l'air et pourrait jouer les célibataires sans craindre de froisser qui que ce soit... Peut-être en profiterait-il ? Elle serait bien incapable de lui en vouloir d'avoir envie de vivre une vie normale sans s'encombrer de leur histoire inachevée et plus ou moins inachevable d'ailleurs puisqu'ils ne se verraient pas suffisamment pour savoir réellement si ça pouvait continuer ou pas. Seul l'éloignement et leur comportement respectif pourraient jouer, il ne serait même plus question de bien s'entendre, de se supporter et tout ce qui pouvait encore avoir un rôle aujourd'hui. Laisser leur histoire entre les mains d'un univers qu'elle ne connaissait pas était un peu angoissant mais elle n'en avait pas vraiment le choix, c'était la vie, c'était ainsi et ils ne pourraient rien y changer.

"J'ai toujours cru que je me ferais larguée par texto un jour, mais les hiboux ça me va aussi."

Elle ne put se retenir de rire légèrement à la fin de sa phrase. Si elle ne le pensait pas vraiment, elle n'excluait pas non plus totalement l'idée. Faire le trajet jusqu'à Pré-Au-Lard juste pour lui dire que c'était fini, ce serait un peu étrange et il y avait de fortes chances pour qu'elle n'y remette elle-même plus jamais les pieds d'ailleurs, hantée par les souvenirs d'une première rupture, qui ne pourrait jamais être agréable. Enfin, ils n'en étaient pas encore là, ils leur restaient pas mal de temps avant la fin de l'année et encore une semaine de voyage, et il était probable qu'ils trouvent un jour ou deux pour se voir en ville avant la rentrée. La séparation n'était donc pas pour demain, ils avaient le temps de voir venir et d'agir en conséquence. La conversation n'était donc pas obligée de stagner sur l'avenir incertain qui se profilait vaguement à l'horizon...

« Je n’avais pas l’intention de le faire. Je n’aurais pas été jaloux de ton frère parce que vous avez un vrai lien incontournable. »

Le sourire de Cooper la fit sourire à son tour. Qu'il se moque donc, qu'il ne se gêne pas ! Ce serait tout de même bien dommage de s'en priver. Fort heureusement pour tout le monde, elle ne le prenait pas mal, s'amusant même de sa réaction. Elle ne voyait pas ce qu'elle avait pu dire qui mérite ça mais encore une fois, il ne devait pas voir les choses de la même manière, ce qui n'avait strictement rien d'étonnant quand on les connaissait. Ca ne servait à rien de s'en formaliser, ou alors il fallait s'apprêter à ne faire que ça, ce qui risquait d'être aussi chiant pour l'un comme pour l'autre. Et puis c'était une manière comme une autre de ne pas se laisser enfermer dans la routine, il fallait toujours s'attendre à ce qu'il y ait un problème de compréhension quelque part, un énième quiproquo, un double-sens qui s'était échappé, bref quelque chose pour pimenter un peu tout ça, rarement trop guimauve mais ne savait-on jamais.

"Vas-y moque toi, j'te dirais rien." soupira t-elle en feignant l'exaspération alors qu'elle levait théâtralement les yeux au ciel. "Le jour où tu me verras avec mon frère, je ne suis même pas sûre que tu réalises qu'il s'agisse bel et bien de lui si vous n'avez pas été présentés avant. Ca pourrait être le fils d'amis de nos parents, un voisin, ou le facteur que ça ne changerait absolument rien. On a pas de "vrai" lien, au sens relationnel du terme. Mais de nos jours, je crois qu'il est inconscient de ne pas se méfier de la famille. On entend des choses étranges parfois."

Si ce n'était pas totalement faux, elle disait avant tout cela pour l'enquiquiner un peu plus, comme une vague vengeance de s'être moqué d'elle ne savait quoi. Rien de bien méchant en soi. Malgré tout, Bonnie ne pouvait qu'apprécier le changement de ton de leur conversation, c'était bien mieux ainsi ! Elle n'avait absolument pas l'intention de continuer un pseudo dispute toute la soirée aussi bavasser de plus simplement était on ne pouvait plus plaisant. Elle ne savait pas combien de temps était censé durer un véritable rendez-vous mais si ça continuait ainsi, elle n'était pas particulièrement pressée que cela se termine. Et puis, ils auraient tout le trajet de retour pour le prolonger davantage et rien ne leur interdisait se s'installer sur un canapé de la salle commune pour achever une discussion entamée. Bref, elle commençait à voir les choses d'une toute autre façon, moins gênée.

« D’accord… Hmm… Si j’ai bien compris, je dois acheter mes billets de train à moins que tu ne veuilles passer le trajet sur mes genoux et on divise le total des dépenses restantes par deux ? »

La rouquine hocha la tête en souriant alors qu'elle arrachait négligemment une petite fleur qu'elle fit tourner entre ses doigts sans y accorder de véritable attention. Elle commençait à oublier qu'elle était loin de tout, qu'elle n'avait jamais mis les pieds ici et qu'elle se perdrait à coup sûr s'il lui fallait rentrer toute seule. Il n'y avait pas de raison qu'elle rentre toute seule de toute manière, ni même qu'il y ait le moindre problème ce soir, tout irait pour le mieux dans le meilleur des mondes et ce serait parfait ainsi.

"En gros c'est ça. Et je suppose que si toi ou tes parents avez la moindre question ou quoi que ce soit, puisque je crois que ce n'est pas forcément habituel comme façon de faire si j'ai bien tout compris de ce que tu m'en as dit la première fois, mon père se fera un plaisir d'y répondre."
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Message(#) Sujet: Re: Colchique dans les prés, fleurissent, fleurissent... [Bonnie - Terminé] Colchique dans les prés, fleurissent, fleurissent... [Bonnie - Terminé] EmptyJeu 5 Juil - 20:00

"Oh... Désolée... Au fait, ça remonte à un peu loin mais la dernière fois, tu m'avais dit que tu voulais devenir Professeur. Mais tu ne m'as toujours pas dit de quoi..."

Cooper ne put que constater avec plaisir que Bonnie ne semblait pas vouloir s’attarder un peu plus sur le sujet. En plus, pour une fois, il avait vu juste cette soirée allait être parfaite en fin de compte, pour une fois qu’il parvenait à anticiper une réaction, c’était vraiment Noël avant l’heure. Enfin, le serpentard exagérait sans doute un peu. Avec tout le temps qu’il avait passé avec la jeune fille, en tant que couple, amis, ou simplement élève et professeur, il y avait bien dû y avoir un moment, voire même plusieurs, où ils s’étaient retrouvés sur la même longueur. Cependant, ces instants restaient tout de même assez rares. Au moins, Cooper pouvait se vanter de ne pas s’être lancé dans quelque chose de banal et sans intérêt, il n’était absolument pas capable de prévoir l’avenir sur ce coup-là, sa seule certitude étant qu’il aimerait réellement passer un bout de temps avec la vipère et qu’il était tout à fait certain qu’ils ne se quitteraient pas après leurs vacances passées ensemble. Mais est-ce que leur relation survivrait à la distance, il n’en était pas forcément convaincu et bien que son inquiétude soit certainement assez évidente, il tâchait de ne pas trop se projeter de peur d’anticiper une déception qui n’existerait sans doute que dans sa tête.

« Tu ne pouvais pas deviner. » affirma le jeune homme avant de passer à autre chose avec un plaisir non dissimulé. « J’aimerais être prof’ d’arithmancie, je trouve que c’est ce qui me correspond le mieux. »

Il n’avait vraiment jamais mentionné la matière qui le passionnait le plus ? C’était un peu stupide de sa part. Cooper avait mis un certain temps à avouer à ses amis ce qu’il avait prévu de faire lorsqu’il serait sorti de Poudlard, et pour cause, il n’avait pas du tout la tête de l’emploi et en était parfaitement conscient. Sa mini rébellion contre l’ensemble du corps enseignant le prouvait aisément, et pourtant, il était sûr et certain de son projet et son envie de le voir aboutir était de plus en plus présente dans sa tête. Seulement, il ne se doutait pas qu’après avoir mis tant de temps à passer aux aveux, il ait pu oublier si facilement l’essentiel des informations, ou plutôt la partie intéressante. Etre professeur, ça restait encore très vague, s’il avait avoué d’emblée vouloir se dévouer corps et âme au quidditch et remplacer le professeur Bloodworth dans un avenir lointain, ça aurait peut-être pu sembler un peu moins illogique. L’arithmancie en revanche ne devait pas être une matière adorée par les élèves, bien au contraire puisque la plupart d’entre eux ne prenaient pas la peine de poursuivre jusqu’aux ASPICs. Cependant, si son choix de cursus universitaire avait été compliqué, le choix de la matière qu’il pourrait enseigner avait été vraiment très simple en fin de compte. Il ne restait plus qu’à voir tout ça avec papa et maman qui n’allaient probablement pas bondir de joie, bien au contraire. Le jeune homme était prêt à camper sur ses positions autant de temps que nécessaire pour leur faire accepter l’idée, de toute façon, il n’avait prévu aucune alternative.

"Ça ne sera pas un problème tant que tu ne te seras pas entiché d'une belle étudiante. J'ai toujours cru que je me ferais larguée par texto un jour, mais les hiboux ça me va aussi."

Le jeune homme ne put s’empêcher de rire, tant cette hypothèse lui paraissait irréalisable et complétement à côté de ce qu’il pouvait être. Certes, on ne pouvait jamais savoir ce qui nous attendait et Cooper pouvait très bien rencontrer une jolie étudiante comme le faisait si bien remarquer sa petite amie, mais ce n’était pas pour autant qu’il plaquerait Bonnie et encore moins par hibou, ce n’était pas vraiment son genre. Il était encore maitre de ses actes et il était plus que convaincu que le motif de leur rupture ne serait pas l’infidélité, ou en tout cas qu’elle ne viendrait pas de lui. Il ne s’imaginait pas pouvoir faire un truc pareil à la vipère sans se haïr immédiatement ensuite, alors autant ne pas tenter du tout l’expérience. En même temps, pour ce qui était du hibou, il ne pouvait pas avoir vraiment de certitude, puisqu’il n’avait jamais eu à quitter quelqu’un. Il détestait les ruptures, sûrement comme tout le monde et préférait tenter le tout pour le tout avant d’en arriver là, il n’avait d’ailleurs pas forcément agi de la meilleure façon en faisant comprendre à Naïa qu’elle pouvait probablement tout se permettre sans qu’il ne daigne l’envoyer paitre une bonne fois pour toute. Pour ce qui était de Roxanne, ils n’avaient même pas vraiment rompus, ils s’étaient contentés de se perdre de vue, ce qui était parfaitement ridicule. Théoriquement, ils étaient donc toujours ensemble et il ne manquerait plus que la gryffondor réapparaisse d’un seul coup, il aurait vraiment l’air malin.

« Et je peux savoir pourquoi ça devrait être moi ? Je trouve que l’inverse est beaucoup plus probable. Je suis sûr que tu as déjà trouvé ta nouvelle proie pour l’année prochaine, ce n’est qu’une question de temps avant que tu ne passes à autre chose. »


Il plaisantait bien, sûr, mais dans sa tête, l’idée que Bonnie puisse le tromper était beaucoup plus facile à imaginer que l’inverse. C’était une évidence d’ailleurs, puisque sans son imagination débordante, jamais il n’ aurait ressenti une quelconque jalousie pour qui que ce soit. Mais si Bonnie venait de lui prouver qu’Oliver ne devait en aucun cas être une menace pour lui, il ne pouvait être certain de rien en ce qui concernait les élèves qui peuplaient le château. Il y avait probablement d’autres garçons qui conviendraient très bien à la vipère et il n’avait pas du tout hâte qu’elle le découvre. Mais bizarrement, ses concurrents potentiels ne l’inquiétaient pas plus que ça et il avait peut-être tort. Finalement, ce n’était pas une potentielle relation amoureuse qu’il jalousait puisqu’il l’avait déjà et ne pensait pas pouvoir la perdre si facilement, ou en tout cas pas dans l’immédiat puisqu’il était toujours dans les parages. Il avait tenté d’expliquer à la jeune fille que c’était surtout la relation de complicité qu’il aurait aimé avoir bien qu’il sache que ce n’était pas possible pour l’instant, mais elle n’avait pas vraiment eu l’air de comprendre ce qu’il pouvait bien lui reprocher en fin de compte. Comment lui en vouloir ? C’était un peu tordu et Cooper n’était peut-être pas un garçon aussi normal qu’il n’y paraissait finalement. Toujours était-il qu’il aurait aimé pouvoir mettre ce sujet dans un coin de sa tête et ne plus jamais avoir à le ressortir. Bien sûr, c’était nettement plus facile à dire qu’à faire, ses craintes n’avaient pas été apaisées par leur conversation et il y avait fort à parier pour qu’elles lui reviennent en mémoire bien vite, et beaucoup trop souvent à son gout.

"Vas-y moque toi, j'te dirais rien. Le jour où tu me verras avec mon frère, je ne suis même pas sûre que tu réalises qu'il s'agisse bel et bien de lui si vous n'avez pas été présentés avant. Ça pourrait être le fils d'amis de nos parents, un voisin, ou le facteur que ça ne changerait absolument rien. On a pas de "vrai" lien, au sens relationnel du terme. Mais de nos jours, je crois qu'il est inconscient de ne pas se méfier de la famille. On entend des choses étranges parfois."


Le jeune homme lança à Bonnie un regard faussement interloqué sans pour autant pouvoir s’empêcher de sourire. Elle avait une bien étrange façon d’essayer d’endiguer son sentiment de jalousie. S’il avait bien compris, elle était simplement en train de lui dire qu’il avait tort de se méfier exclusivement d’Oliver alors que son frère pouvait également être un danger potentiel ? Drôle d’argumentation vraiment. Cooper n’avait aucun doute sur le sérieux de cette remarque, mais il trouvait étrange qu’elle n’ait pu ne serait-ce qu’envisager une potentielle relation avec son frère, même pour rigoler. Il se souvenait déjà avoir été surpris de la nature du lien qui unissaient les deux Brawne, lui qui avait attendu un frère ou une sœur toute sa vie, s’imaginait une relation idyllique basée sur une confiance mutuelle et le désir de prendre constamment des nouvelles de l’autre, de s’écrire, de passer un maximum de temps ensemble. Dans le cas présent, il était loin de l’image parfaite qu’il avait ancrée dans son esprit. Bonnie semblait n’avoir aucune envie de savoir ce que son ainé devenait et l’inverse devait être tout aussi vrai, elle ne l’avait pas vraiment mentionné parmi ses projets de vacances même si elle allait forcément se retrouver au mariage. Elle ne semblait pas non plus prendre vraiment part aux préparatifs comme si son frangin faisait finalement parti d’un tout autre univers qui ne la concernait pas ou plus. Cependant, le serpentard était bien loin de vouloir repartir dans une conversation trop sérieuse qui ne plairait pas forcément à sa petite amie. Elle lui avait épargné le récit sur la maladie de sa mère, il pouvait bien lui faire grâce de cette question supplémentaire à son tour.

« Eh bien, si tu veux avouer ce que tu ressens à ton frère, tu devrais te dépêcher avant qu’il se marie quand même, ou il risque de te passer sous le nez. Et moi j’interviens où là-dedans ? Je suis ton alibi ? C’est sûr qu’il va te falloir du courage pour dévoiler ta relation, tu vas faire jaser. »

Une relation incestueuse, il ne manquait plus que ça. N’était-ce pas un peu malsain d’avoir ce genre de plaisanteries douteuses lors d’un premier rendez-vous ? Cooper n’avait pas ce genre de considération, il se contentait de suivre le fil de la conversation, sans chercher midi à quatorze heure. Pour une fois qu’il ne réfléchissait pas trop, c’était tout à son honneur, ou pas. En même temps, s’il avait voulu utiliser sa tête, son estomac l’en aurait probablement empêché, il était bien trop vide pour pouvoir le laisser penser à autre chose qu’à manger à l’heure actuelle. Cooper attrapa donc une tranche d’il-ne-savait-trop-quoi et s’empressa de mordre dedans pour freiner les gargouillis qui n’allaient pas tarder à se faire entendre. Pour quelqu’un qui réfléchissait d’abord avec son estomac, il avait pris pas mal de temps avant de craquer. Il avait été un peu aidé par leur dispute qui ne l’avait pas mis forcément en appétit, mais maintenant que la conversation semblait avoir pris une toute autre tournure, nettement plus positive, il pouvait bien penser à s’alimenter un peu, Bonnie ne lui en tiendrait probablement pas rigueur. D’ailleurs, elle n’avait rien avalé non plus, ce qui ne paraissait pas forcément étonnant. Le jeune homme s’était bien souvent demandé comment elle pouvait rester aussi menue, il avait presque peur de la casser si jamais un de ses gestes était trop brusque. La réponse était juste sous son nez, la vipère ne mangeait pas. Il n’avait pourtant pas eu cette impression lors de leur repas dans la Grande Salle, mais il était toujours bien trop occupé à prendre des forces pour affronter l’après-midi ou la soirée de révisions pour pouvoir penser à regarder ce qu’elle mettait dans son assiette. Il y avait fort à parier qu’elle n’aurait de toute façon pas vraiment apprécié un tel comportement de sa part, il n’avait donc aucun regret à avoir.

"En gros c'est ça. Et je suppose que si toi ou tes parents avez la moindre question ou quoi que ce soit, puisque je crois que ce n'est pas forcément habituel comme façon de faire si j'ai bien tout compris de ce que tu m'en as dit la première fois, mon père se fera un plaisir d'y répondre."

Le jeune homme ne se départit pas de son sourire, la situation était amusante, il avait l’impression d’être un vrai débutant qui allait découvrir un univers qu’il ne connaissait pas. C’était tout à fait le cas d’ailleurs. Heureusement, ils allaient tous les deux vers l’inconnu ce n’était pas comme s’il allait être le seul à se retrouver un peu perdu, mais contrairement à Bonnie qui avait déjà vécu cette situation au moins une fois lors de son entrée à Poudlard, et qui devait probablement découvrir encore aujourd’hui le nouveau monde dans lequel elle avait dû s’intégrer tant bien que mal, Cooper n’avait jamais eu à vivre pareille expérience. En même temps, il se souvenait très bien avoir avoué à sa petite amie qu’il aurait aimé vivre comme un moldu pour voir l’effet que ça faisait puisqu’il n’avait jamais eu cette opportunité auparavant. Il ne pensait pas l’avoir un jour de toute façon, son père n’avait pas du tout la même volonté que lui à ce sujet, découvrir cet univers qu’il ne voulait absolument pas combiner avec le sien ne l’intéressait absolument pas, et il était évident qu’il allait reprocher à son fils de ne pas réussir à focaliser son attention sur l’essentiel. Cooper n’en avait pas grand-chose à faire en fin de compte, son géniteur était quelqu’un d’incroyablement arrogant, prétentieux, hautain ce qui faisait de lui une personne totalement prévisible. Le serpentard savait depuis longtemps prévoir les disputes et les temps-morts et il les gérait à sa manière, bien loin de vouloir tempérer les choses lorsqu’il le pouvait. C’était bien les seuls conflits qu’il n’évitait pas, autant les conserver.

« C’est une mauvaise idée, si on dit à ma mère qu’elle peut demander ce qu’elle veut, elle va forcément essayer de nous accompagner. Tu nous vois lui faire une place dans notre chambre ? »


Si elle répondait oui, il n’aurait pas franchement l’air malin pour le coup, mais c’était peu probable. Sa maman avait beau être adorable, elle était beaucoup trop envahissante et Bonnie avait sûrement dû le comprendre avec le temps. C’était leurs vacances, autant qu’ils en profitent à fond.
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Message(#) Sujet: Re: Colchique dans les prés, fleurissent, fleurissent... [Bonnie - Terminé] Colchique dans les prés, fleurissent, fleurissent... [Bonnie - Terminé] EmptyMer 11 Juil - 22:27

« Tu ne pouvais pas deviner. J’aimerais être prof’ d’arithmancie, je trouve que c’est ce qui me correspond le mieux. »

Cooper ne parut pas déranger le moins du monde par le changement de sujet foireux qu'elle venait de mettre en place. Bien sûr, ça n'avait rien d'étonnant, au contraire, il devait être bien trop content qu'il change pour se formaliser de la manière dont c'était fait mais elle n'avait pu s'en convaincre avant. Ils étaient tellement peu souvent d'accord qu'elle ne savait plus vraiment de quoi elle pouvait être certaine et de ce dont elle ne le pouvait pas, si bien qu'elle avait opté pour ne plus être sûre de rien, ce n'était peut-être pas la meilleure méthode mais elle avait semblé convenir jusque là... Quelle conversation aurait-il amené, lui, s'il s'était occupé du changement à sa place ? Elle n'en avait pas la moindre idée mais elle se sentait étonnamment persuadée que ça aurait été bien plus brillant. Revenir sur des discussions qui dataient de la nuit des temps, il n'y avait bien qu'elle pour faire un truc pareil, ou du moins le croyait-elle. Enfin, toujours était-il qu'il faudrait faire avec, au moins jusqu'à ce qu'ils finissent par dériver sur autre chose puisqu'avec une telle relance, ils en auraient fait le tour en un temps record... Même là, elle semblait bien incapable de faire quelque chose normalement, comme tout le monde... Elle se désespérait un peu plus à chaque fois... A sa réponse, un sourire étira ses lèvres. Il n'était pas moqueur le moins du monde, non, simplement agréablement surpris et légèrement admiratif. L'arithmancie... Elle s'y était inscrite pour des raisons qui lui semblaient encore bien obscurs et se dépatouillait avec tant bien que mal depuis quelques années déjà sans que Cassidy ni Oliver puissent lui venir en aide puisqu'ils s'étaient épargnés la peine d'étudier cette matière.

"Et bah dis donc, tu ne vas pas au plus simple ! Je ne savais pas que tu aimais ça." déclara t-elle en souriant toujours autant. "J'envie d'avance tes futurs élèves, je suis sûre que tu feras un professeur extraordinaire."

De ce qu'en disait Cassidy, il était plus connu pour ses frasques et autres bêtises que pour son assiduité en cours, et même si Bonnie n'y avait jamais prêté grande attention elle s'était surprise à y croire une fois, en entendant parler d'une course de balais dans les couloirs avec un cancre de son année... Beaucoup aurait ricané en lui faisant remarquer qu'il visait peut-être trop haut pour un trouble-fête dans son genre, plus habitué à occuper la salle de retenue que les salles de classe, sa meilleure amie la première, mais ce n'était pas son cas à elle. Elle n'avait jamais imaginé leurs enseignants comme de parfaits élèves, de véritables modèles de sagesse de concentration et de sérieux d'un bout à l'autre de leur scolarité. A tort peut-être, c'était vrai. Aussi elle ne s'étonnait pas plus que cela, allant même jusqu'à trouver l'idée géniale. Et puis, il arriverait sûrement à ramener plus de filles à son cours qu'il n'y en avait jamais eu... Son sourire s'élargit discrètement à cette pensée alors qu'elle sentait ses joues se colorer doucement. A ce niveau-là, il fallait songer à prendre une chambre à Saint Mangouste, ça ne faisait plus le moindre doute. Le pauvre Serpentard allait finir par la croire complètement cinglée, à rougir ainsi sans la moindre raison, du moins pas apparente et dans tous les cas pas suffisante pour avoir une telle réaction. Enfin, dans la salle déserte, ils avaient envisagé un instant finir à Azkaban, peut-être consentirait-il à venir lui rendre visite à l'asile ? Ils ne devaient plus vraiment être à ça près et au moins, c'était bien moins radical, il y avait en plus une libération envisageable même si, dans son cas, elle paraissait déjà compromise. Il n'y avait rien à faire, elle se sentait de plus en plus stupide, et s'étonnait qu'il puisse encore la supporter ou même passer du temps avec elle sans se mettre à ricaner à tout bout de champ. Il avait un don... Son rire l'arracha à sa conversation intérieure juste à temps pour ne pas perdre de vue la leur, bien plus intéressante en soi et plus digne d'être suivie aussi.

« Et je peux savoir pourquoi ça devrait être moi ? Je trouve que l’inverse est beaucoup plus probable. Je suis sûr que tu as déjà trouvé ta nouvelle proie pour l’année prochaine, ce n’est qu’une question de temps avant que tu ne passes à autre chose. »

L'adolescente rit à son tour avant de lever les yeux au ciel en soupirant avec exagération et de rejeter quelques unes de ses boucles rousses en arrière dans un geste aussi faux que vulgaire. Parce que bien sûr, il semblait d'une logique implacable qu'elle finisse par être une véritable prédatrice sitôt Cooper hors de l'école. Elle qui n'avait jamais abordé un membre de la gente masculine de sa vie sans avoir l'impression que ce serait la dernière chose qu'elle ferait allait afficher un tableau de chasse plus impressionnant encore que tous les pouffes que l'école n'ait jamais connues. Normal. Elle passerait sa vie à courir les garçons entre deux cours histoire de passer le temps. Et puis il y avait tellement de possibilités au sein même de la bibliothèque ! A moins qu'il s'imagine qu'en plus elle allait finir par être de celles qui passent leur vie à Pré-Au-Lard ou à raconter la vie des autres au détour d'un couloir ? Il y avait assez de commères comme ça, elle n'avait pas envie de leur piquer leur place. Elle voulait bien croire qu'elle ferait des efforts pour quitter le château mais ce serait dans le seul but de le voir et non pas de trouver elle ne savait trop qui pour le remplacer. Il l'aurait quittée bien avant qu'elle ne songe à l'idée de finir dans les bras de quelqu'un d'autre, ça ne faisait pas le moindre doute. Accepter le fait d'avoir un petit-ami n'avait pas été une mince affaire alors de là à accepter l'idée de le tromper... Il pourrait s'écouler des mois, des années, peut-être même davantage encore. C'était une fille sage, et elle l'aimait beaucoup, aussi il n'y avait pas de raison pour qu'elle mette un terme à cette relation avant les cent cinquante prochaines années.

"Je ne voulais pas t'en parler maintenant, mais puisque tu abordes le sujet... J'ai fini mes révisions depuis un moment, tu t'en doutes, alors j'occupe mon temps libre à tenir la liste de ceux qui pourraient potentiellement te remplacer l'année prochaine. Il me reste quelques temps encore pour me décider. Tu pourras peut-être m'aider d'ailleurs ?"

Si le ton de sa voix trahissait légèrement son amusement, elle tenait le rôle malgré tout, une expression aussi sérieuse que possible sur le visage, le regard faussement hautain. Elle ne savait pas comment faisaient ces filles pour être ainsi à longueur de journée mais quelques secondes lui semblaient être largement suffisantes, pour ne pas dire carrément de trop. Elle espérait au fond qu'il ne pense pas un seul instant qu'elle puisse réellement envisager de trouver de quelqu'un pour assurer sa suite. Déjà, elle n'imaginait pas vraiment la distance comme un véritable problème, et ensuite, elle n'avait toujours pas trouvé le courage d'aborder qui que ce soit, il n'y avait qu'un seul garçon qui faisait partie de sa vie à Poudlard et le sujet avait déjà été abordé plus tôt, elle ne comptait toujours pas terminer avec Oliver, ni cette année ni celle d'après, ni celle qui viendrait encore après, ni jamais d'ailleurs, ce qui faisait encore un problème de moins. Sans concurrence, ça risquait d'être un peu trop simple cependant, ce qui le pousserait lui à chercher un semblant de difficulté ailleurs, avec une étudiante rencontrée sur les bancs de l'Université, on en revenait au point de départ, il s'enticherait d'elle ne savait pas qui et lui enverrait un hibou pour le lui annoncer, annulant par la même occasion un rendez-vous au village. Elle voyait d'ici les phrases toutes faites qui lui diraient qu'elle n'y était pour rien, que le problème venait de lui, qu'elle méritait tellement mieux et qu'il ne voulait pas lui faire de mal. Elle irait chouiner auprès de Cassidy et s'essayerait à la magie vaudou avec l'aide et la bénédiction de celle-ci. L'année promettait d'être intéressante !

« Eh bien, si tu veux avouer ce que tu ressens à ton frère, tu devrais te dépêcher avant qu’il se marie quand même, ou il risque de te passer sous le nez. Et moi j’interviens où là-dedans ? Je suis ton alibi ? C’est sûr qu’il va te falloir du courage pour dévoiler ta relation, tu vas faire jaser. »

Elle rit de plus belle alors qu'elle hochait la tête d'un mouvement brouillon. Et voilà un mystère d'éclairci ! L'amour de sa vie n'était autre que Nathaniel sauf que ni l'un ni l'autre ne le savait encore et qu'eux, pauvres crétins qu'ils étaient, faisaient leur vie chacun de leur côté sans rien remarquer. Et ce pauvre simplet qui allait épouser la mère de son futur enfant, quelle idée stupide il venait d'avoir là ! Leur avenir à tous les deux qu'il gâchait là. Au moins, le jeune homme semblait avoir oublié la "menace" Oliver un instant, c'était toujours ça de pris. D'ailleurs, elle pouvait l'éloigner d'eux un peu plus encore... Elle ne savait pas vraiment si ça allait marcher mais ça ne lui coûtait absolument rien d'essayer et avec un peu de chance, ça leur ferait une raison supplémentaire de se revoir avant la rentrée. Il lui semblait de toute façon que toutes les raisons étaient bonnes à prendre, même la plus infime tant qu'elle pouvait donner lieu à une nouvelle entrevue, aussi courte soit-elle. Il fallait en profiter tant qu'ils le pouvaient puisque, comme il l'avait sagement rappelé un peu plus tôt, ils n'auraient plus l'occasion de se voir aussi souvent, de passer leur vie ensemble comme ils l'avaient fait jusque là. Auraient-ils pu tenir ainsi encore bien longtemps de toute manière ? Ils s'appréciaient, se supportaient, mais n'avoir presque pour vie plus que l'autre n'était peut-être pas le meilleur moyen de faire tenir leur idylle. Bonnie se décida finalement à avaler quelque chose, attrapant au hasard la première chose qui lui tombait sous la main. Elle n'avait pas spécialement faim mais ça n'avait pas la moindre importance...

"D'ailleurs, tu ne voudrais pas m'y accompagner, au mariage ? Ma mère tient absolument à ce que je n'y aille pas seule, je crois qu'elle désespére un peu de me voir me conduire en adolescente normale un jour alors elle voulait que je demande à Oliver mais..." commença t-elle après avoir terminé sa bouchée. "Je préfèrerai que ce soit toi."

Elle s'était retenue de lui dire qu'il pourrait occuper la future mariée le temps qu'elle aille déclarer sa flamme à son aîné comme elle l'avait pensé au début mais elle n'était plus convaincue que ce soit une idée excellente puisqu'après tout elle était sérieuse même si c'était parti d'une remarque vaseuse. Il refuserait certainement, n'ayant probablement pas envie de se coltiner la famille à rallonge de sa copine et celle de la jeune femme en plus, que Bonnie ne connaissait pas non plus d'ailleurs, mais au moins, il se mettrait peut-être en tête qu'il passait en premier et qu'elle n'avait pas envie de jouer les parfaits petits couples avec son meilleur ami. Il y avait fort à parier qu'ils seraient particulièrement ridicules dans ce rôle-là en plus. Elle préférait encore forcer Cassidy à lui tenir compagnie même si ce n'était pas forcément comme ça que ses parents voyaient les choses, elle pourrait au moins l'écouter critiquer tout le monde d'une oreille distraite en tressant inlassablement les cheveux d'Emily pour passer le temps. Ce mariage s'annonçait long... Pourquoi était-elle obligée d'y aller ? Que ce soit son frère n'y changeait strictement rien. Ils s'écrivaient à peine, elle n'était même pas convaincue qu'il remarque son absence si jamais elle se décidait à déserter. Il y aurait bien assez de monde comme ça pour qu'on ne remarque pas une personne de moins.

« C’est une mauvaise idée, si on dit à ma mère qu’elle peut demander ce qu’elle veut, elle va forcément essayer de nous accompagner. Tu nous vois lui faire une place dans notre chambre ? »

Si l'amusement s'était fait bien présent tout au long de sa réponse, imaginant sans mal la mère du Serpentard leur prouver par A + B qu'elle devait venir avec eux, il se fit la malle sur sa dernière phrase. Leur chambre... Elle n'avait pas vu les choses ainsi, réalisant simplement qu'ils devraient partager le même hôtel. Elle n'avait pas fait le rapprochement. Son coeur s'emballa presque aussitôt alors qu'elle tâchait tant bien que mal d'avoir l'air on ne pouvait plus détendue. Elle n'était pas sûre d'être psychologiquement prête à partager sa chambre avec lui, aussi adorable qu'il puisse être. Pendant cinq jours. Et donc cinq nuits... Seule avec lui... Dans quoi s'était-elle encore embarquée ? Ca n'avait aucun sens.

"Et bien... Si elle veut venir... Ce serait bête qu'elle se fasse du souci pour rien, non ?"

Vous avez dit désespérante...?
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Message(#) Sujet: Re: Colchique dans les prés, fleurissent, fleurissent... [Bonnie - Terminé] Colchique dans les prés, fleurissent, fleurissent... [Bonnie - Terminé] EmptyJeu 12 Juil - 0:29

"Et bah dis donc, tu ne vas pas au plus simple ! Je ne savais pas que tu aimais ça. J'envie d'avance tes futurs élèves, je suis sûre que tu feras un professeur extraordinaire."

C’était quoi ? La troisième ou quatrième personne qui lui répondait exactement la même chose à ce sujet ? A croire qu’ils avaient tous un don leur permettant de savoir à l’avance si oui ou non il serait un bon professeur. Il pouvait se rendre compte qu’il n’était pas doué pour parler devant un auditoire ou tout simplement pour enseigner en règle générale. Essayer de faire entrer un programme complet dans toutes ces petites têtes ne devait pas être chose facile et après avoir savouré pendant deux mois sa réussite, il fallait recommencer une nouvelle fois. Cependant, Cooper aimait croire qu’il avait trouvé la tâcher qui lui convenait le mieux. Il n’avait aucun mal à s’imaginer comme enseignant et bien qu’il ait pu penser que ses camarades le félicitaient pour son choix plus par hypocrisie qu’autre chose, tous ces compliments le flattaient évidemment. Et puis dans le cas de Bonnie, tout était un peu différent. C’était grâce à elle s’il en était là aujourd’hui, elle pouvait mieux que personne savoir ce qui était bon pour lui, le serpentard n’en doutait pas un seul instant. Si tous ses amis et sa famille l’avaient poussé dans une voie alors qu’elle seul cherchait à l’orienter vers une autre, il aurait certainement pris sa décision en fonction de la vipère avant toute chose. Au moins, si jamais leur relation venait à échouer, ils ne pourraient jamais dire que c’était à cause du peu de confiance qu’ils se donnaient l’un à l’autre. Mais à quoi leur servirait-il de parler d’échec maintenant ? Ce n’était pas du tout à l’ordre du jour, loin de là.

« Je vais au plus simple pour moi. » Rectifia-t-il non sans un certain amusement. « L’arithmancie est de loin la matière qui me plait le plus, alors forcément ça aide. Et toi d’ailleurs, je me demande laquelle tu peux bien préférer… Hmm… Pas l’Etude des moldus, c’est carrément cliché. Je vais dire Histoire de la magie, je trouve que ça te correspond bien. »

Est-ce qu’il se trompait encore une fois ? Probablement. Son incapacité à cerner sa petite amie en règle générale lui faisait penser qu’il était complétement à côté de la plaque. Cependant, il avait été sincère, c’était réellement une matière qui lui convenait parfaitement qu’elle soit celle qu’elle préfère ou non. Cooper s’amusait de voir qu’il se penchait à présent sur des petits détails que beaucoup auraient jugé sans importance alors qu’il allait s’empresser de les graver dans un coin de sa tête pour pouvoir les réutiliser au moment opportun. Certes, la matière préférée de la jeune fille n’allait pas lui servir à grand-chose, il ne pourrait probablement pas se baser sur ça pour lui offrir un cadeau à son anniversaire ou à la Saint-Valentin, quoi qu’avec l’amour qu’elle portait à ses bouquins, il aurait certainement pu tenter l’expérience sans prendre trop de risques. Mais un certain nombre d’interrogations de ce genre-là trottaient encore dans sa tête. Quelle était sa couleur préférée ? Est-ce qu’elle aimait cuisiner ? Etait-elle plutôt sucrée ou salé ? Quel était son plat préféré ? Avait-elle un rituel ? Etait-elle superstitieuse ? Quel était son chiffre porte-bonheur ? Il obtiendrait certainement toutes les réponses tout au long de leurs conversations et il en avait déjà obtenu certaines, mais il ne se lassait pas de toutes ces questions qui lui permettaient assez souvent de découvrir la Bonnie qui se cachait derrière sa pile de livre à la bibliothèque. Le temps avait beau passer, il était loin de se rapprocher de la déception, bien au contraire. Certains de ses amis lui auraient probablement simplement fait comprendre que l’amour rendait aveugle s’il avait pris la peine de demander un avis à qui que ce soit, mais justement, il ne l’avait pas fait, et c’était nettement mieux ainsi.

"Je ne voulais pas t'en parler maintenant, mais puisque tu abordes le sujet... J'ai fini mes révisions depuis un moment, tu t'en doutes, alors j'occupe mon temps libre à tenir la liste de ceux qui pourraient potentiellement te remplacer l'année prochaine. Il me reste quelques temps encore pour me décider. Tu pourras peut-être m'aider d'ailleurs ?"

Devant l’attitude sérieuse adoptée par la jeune fille, Cooper eut un instant d’hésitation avant de réaliser qu’elle continuait simplement la plaisanterie qu’ils avaient commencé. Après tout, ça ne l’aurait pas vraiment étonné qu’elle puisse être sérieuse. Beaucoup de garçons devaient être ravis de voir Cooper s’en aller aussi rapidement pour leur laisser le champ libre et Bonnie en jeune fille organisée qu’elle était habituellement aurait classé ses prétendants de façon à ne pas avoir à en tester plusieurs avant de tomber sur le bon. En même temps, si elle avait procédé comme ça dès le début, jamais elle ne se serait retrouvée avec Cooper. Certes, le serpentard n’avait aucune idée des critères qu’elle prenait en compte pour sélectionner les garçons en question, mais il n’était pas sûr que « flemmard recherchant une élève studieuse pour l’aider à ne pas se retrouver une nouvelle fois en septième année » soit arrivé en tête de liste. De toute façon, même maintenant qu’il était sûr de ne pas s’être engagé dans une relation à sens unique, le jeune homme se demandait ce qui avait bien pu pousser Bonnie dans ses bras. Il n’était pas spécialement magnifique, il n’en avait jamais eu l’impression en tout cas, pour le charisme est le côté bavard, il fallait allait voir ailleurs et il possédait avec ça la plupart des autres défauts qui empêchait les filles de le considérer comme autre chose que comme un ami. Il avait peut-être une vision un peu pessimiste des choses, mais la conclusion était tout de même véridique. La vipère était beaucoup trop bien pour lui et ce n’était certainement qu’une question de temps avant qu’elle ne le réalise.

« Mais oui, bien sûr. Tu me montreras cette fameuse liste ? S’il y a des garçons que je connais, je pourrais même te présenter, histoire de te simplifier la tâche. Je serais curieux de savoir sur quels critères tu bases ton classement. »

Il y avait tout de même une part de vérité sur ce qu’il avançait. Il se voyait très mal expliquer à Bonnie ce qui lui plaisait chez elle, non pas parce qu’il n’en avait aucune idée, bien au contraire, il savait exactement quoi répondre à cette question, mais surtout parce qu’ils n’étaient pas forcément à l’aise ni l’un ni l’autre dans ce domaine. Heureusement, Poudlard ne leur avait pas généreusement offert un cours sur l’expression des sentiments où ils auraient probablement lamentablement échoué dès les BUSEs. Cependant, s’il ne se voyait pas orienter volontairement la conversation dans ce sens, il avait toujours été assez doué pour l’implicite et il aurait été curieux d’avoir la réponse à cette question. En même temps, d’ici à ce que Bonnie choisisse de lui dire qu’elle aimait les garçons petits, blonds et intelligents, il n’y avait pas des kilomètres et Cooper n’aurait plus qu’à aller noyer sa tristesse dans une bierraubeurre. Pour le moment, il n’avait absolument aucune raison de se faire du souci et il en profitait au maximum. Il avait retrouvé la même impression de légèreté que celle qui flottait dans la pièce le jour où ils s’étaient embrassés. C’était peut-être ce qui leur convenait le mieux finalement. Trop de sérieux les mettait rapidement mal à l’aise mis à part lorsqu’il s’agissait des cours. Trouver un sujet qui n’impliquait pas de s’engager sur une pente un peu trop glissante n’avait vraiment rien d’évident et il était ravi de voir qu’avec ce genre de plaisanteries innocentes, il ne prenait absolument aucun risque.

"D'ailleurs, tu ne voudrais pas m'y accompagner, au mariage ? Ma mère tient absolument à ce que je n'y aille pas seule, je crois qu'elle désespère un peu de me voir me conduire en adolescente normale un jour alors elle voulait que je demande à Oliver mais... Je préfèrerai que ce soit toi."

Cooper venait tranquillement de remettre une bouchée d’un pâté étrange dans sa bouche et faillit tout recracher sur la nappe. Il ne s’était pas attendu à ce que la conversation prenne aussi radicalement une tournure aussi sérieuse alors que juste avant il parlait de marier la sœur et le frère et d’annoncer à tout le monde la bonne nouvelle de leur union. Ça faisait un peu beaucoup à assimiler en peu de temps. Le mariage de son frère ? Vraiment ? Le serpentard avait l’étrange impression d’officialiser sa relation avec Bonnie seulement maintenant. C’était loin de lui faire peur, il préférait de très loin savoir qu’il était engagé dans quelque chose plutôt que d’être dans le flou à ce sujet. S’ils avaient dû parler de l’exclusivité de leur relation, là, ils auraient eu un vrai problème, mais pour le coup, il n’en voyait pas vraiment. La perspective de devoir participer à cet événement le rendait tout de même un peu nerveux. S’il avait été sûr d’être au moins confronté au père de la jeune fille pendant l’été, il n’avait pas du tout imaginé devoir se retrouver avec toute la famille aussi rapidement. Il n’aurait pas seulement droit aux trop nombreux frères et sœurs dont il ne se souvenait même pas les prénoms, mais aussi aux oncles, aux tantes, aux cousins et à tout le reste de sa famille éloignée. Même la personne la plus calme se serait un peu angoissée à ce sujet. Seulement, Bonnie avait ajouté qu’elle préférait qu’il vienne, lui et pas quelqu’un d’autre, ça suffisait largement à gommer toute appréhension, en tout cas pour le moment.

« Waow, tu m’invites au mariage de ton frère ? Ça devient sérieux. Je serais ravi de vous y accompagner Miss Brawne. Si tu me promets de pas me laisser tout seul, je suis sûr que je vais faire des gaffes. »

Appréhension ou pas, le jeune homme restait un peu sur ses gardes. Bien sûr qu’il avait envie de venir si elle le lui proposait. De toute façon, Cooper imaginait fort bien qu’en cas de refus, non seulement la demoiselle ne serait pas forcément de bonne humeur pour le reste de la soirée, mais qu’en plus elle devait avoir un cavalier remplaçant tout trouvé et il n’était vraiment pas sûr qu’imaginer Bonnie et Oliver main dans la main à jouer au petit couple parfait parce qu’il n’avait pas eu le cran d’accepter une simple proposition, puisse le réjouir. De toute évidence, il avait donc prit la bonne option. Et puis, quoi de mieux que de pouvoir passer une soirée entière sans lâcher la main de la vipère ? Parce qu’après tout, ne connaissant personne, elle serait bien obligée de le guider un peu partout et de faire les présentations, si nécessaire, donc il l’aurait pour lui tout seul une soirée de plus et ce n’était pas négligeable. Enfin, ça serait avant tout pour son frangin qu’elle serait là, et il devrait s’en écarter lors des photos de familles, mais il survivrait très certainement à cette courte séparation beaucoup mieux qu’à celle qui les attendait en septembre en tout cas. Finalement, c’était bel et bien des vacances de rêve qui l’attendaient pour l’été, mais il y avait tout de même un hic. Bonnie semblait prête à l’intégrer sans aucun mal à sa vie, alors que lui n’avait pas bougé le petit doigt pour faire de même. C’était tout à fait normal lorsqu’on connaissait un peu sa famille, mais justement, la vert et argent n’avait jamais eu l’occasion de les rencontrer et il lui faudrait bien sauter le pas également si elle-même faisait tous ces efforts pour l’intégrer.

"Et bien... Si elle veut venir... Ce serait bête qu'elle se fasse du souci pour rien, non ?"


Le jeune homme dévisagea sa petite amie sans rien dire pendant quelques secondes. Bonnie avait l’air étonnamment… Sérieuse ? Ses talents de comédiennes s’étaient-ils améliorés depuis quelques minutes à peine ? Ou avait-elle réellement envie que la mère de Cooper se joigne à l’expédition. La dernière hypothèse aurait paru absurde à tout être humain normalement constitué, mais aucun des deux serpentards ne pouvait prétendre appartenir à cette catégorie pour le moment. Le septième année était même tout à fait convaincue de parvenir à lire de l’anxiété dans l’expression affichée par la jeune fille. Mais non, c’était complétement ridicule, il n’avait fait que plaisanter. Même en se repassant la dite plaisanterie dans la tête, Cooper ne parvenait pas à trouver une explication rationnelle à ce brusque changement d’attitude. Connaissant Bonnie, il y en avait pourtant une. Ce n’était pas la première fois qu’il était confronté à ce revirement de situation, mais la dernière fois qu’il avait dû y faire face, elle lui avait simplement avoué n’avoir jamais embrassé un autre garçon avec lui, information qu’il avait intégrée assez rapidement sans aucun problème. Seulement, il avait mis un peu de temps à comprendre que quelque chose n’allait pas. Cette fois-ci, il avait la possibilité de réagir directement, cherchant le vrai fond du problème au lieu de continuer à rigoler bêtement. Mais s’il se trompait ? Il aurait vraiment l’air d’un idiot. En même temps, avec tout le temps qu’il avait passé avec la vipère ces derniers mois, il avait eu tout le temps de lui prouver qu’il était un parfait crétin, un peu plus ou un peu moins n’y changerait pas grand-chose.

« Tu voudrais vraiment qu’elle vienne ? J’ai dit un truc qu’il ne fallait pas ? T’as l’air de pas trop, trop aimer… On s’est peut-être mal compris ? »

Et voilà que Cooper se mettait à chercher des solutions à un problème qui n’existait peut-être que dans sa tête. Sainte-Mangouste se rapprochait dangereusement.
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