Pitié, faites que personne ne voit ça... [PV Lucas B. Sands]

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Lovée dans un fauteuil près d'un fenêtre, Avril feuilletait un livre. Oh non ! Pas un de ses gros grimoires pourtant très courants dans le château. Non, juste un petit livre de poche moldu qu'elle avait ramené de ses dernières vacances chez sa mère. A vrai dire, la jeune fille s'ennuyait. Le bouquin était loin d'être passionnant mais le temps ne permettait pas d'autre activité. Désespérée, elle releva la tête pour observer les gouttes d'eau s'écraser contre la fenêtre. Quelle idée avait eut le ciel pour dégouliner ainsi alors qu'on était samedi !

"Démoralisant, conclut-elle dans un soupir."

Et le fait est que, démoralisée, elle l'était. La jeune fille détestait plus que tout ne rien faire... Bon Dieu, que cette situation pouvait l'agacer ! Soudainement, elle bondit sur ses pieds et grimpa les marches la séparant du dortoir des filles aussi vite que possible. Arrivée près de son lit, elle jeta le livre sur le matelas. Elle soupira un moment en voyant l'étendu du désordre : les habits étaient entassés pêle mêle dans sa valise, des livres et parchemins recouvrait une bonne partie du sol et le reste de ses affaires ne valait pas mieux. Une petite voix narquoise lui souffla que ce serait une bonne idée que de ranger, vu qu'elle n'avait rien de mieux à faire mais elle chassa vite cette idée. Prenant son courage à deux main, elle plongea dans sa valise au mépris du désordre. Cela lui prit sept bonnes minutes avant de trouver ce qu'elle cherchait : son Ipod. Jusque là, elle avait évité de le sortir en public car la plupart des élèves ne connaissaient rien à la technologie moldue et ce seraient empressés de la questionner mais aujourd'hui était un cas de force majeur. Elle vissa un écouteur dans son oreille et mit l'appareil en marche, soupirant de plaisir, puis elle redescendit l'escalier, ses jambes dansant au rythme de la musique. Arrivée dans la salle commune, elle se figea un instant. Personne. Les gryffondors devaient surement trainer dans le couloirs, la grande salle ou, beaucoup moins probable pour les gens de cette maison, la bibliothèque. Un sourire vint illuminer son visage. Elle entreprit de dégager le centre de la pièce des sièges et réunit donc ces derniers autour des quelques tables basses disséminées dans la pièce. Fière de son travail, son sourire s'accentua alors qu'elle mettait le deuxième écouteur et montait le son de l'engin. Une soudaine angoisse s'empara de la blonde quand elle pensa à ce qui arriverai si quelqu'un rentrait mais elle la chassa vite avec un haussement d'épaules. Elle préférait paraitre ridicule que de s'ennuyer une minute de plus. Souriant à pleine dents, elle se mit donc à danser, narguant les gouttes de pluies qui avait voulu lui gâcher sa journée.

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Lucas avait voulu aller prendre l'air aujourd'hui, malgré la pluie. De toute manière, c'était bizarre peut-être, mais il aimait la pluie, son odeur, tout ça. Ca avait, bizarrement, quelque chose d'enivrant. Alors il avait marché, se trempant de plus en plus au fil des minutes mais ne faisait pas spécialement attention, de toute manière ce n'était pas comme si, une fois de retour au château, il ne pourrait pas se lancer un sort pour se sécher, loin de là. Il avait un sourire bête mais heureux de collé sur le visage, mains dans les poches, pensant un peu à tout et n'importe quoi.
Un frisson lui prit, l'eau devenait de plus en plus froide et commençait à lui glacer la peau, c'est ainsi qu'il décida d'un accord commun avec lui même de rentrer, grelottant finalement quelque peu. Avant d'entrer il lança un sortilège pour se sécher. Manque de bol, Lucas n'arrivait pas assez à se concentrer pour le réussir. C'est en mouillant partout sur son chemin qu'il remonta vers la salle commune, où déjà il faisait plus chaud. Il poussa un soupir de soulagement quand il passa le portrait de la grosse dame, avançant plus ou moins vite vers les escaliers qui le mèneraient vers le dortoir des garçons et donc inévitablement vers des affaires sèches et une bonne serviette dans la salle de bain.
Mais ses pas furent stoppés net car il voyait une masse bouger devant lui sans qu'il ne sache comment pourquoi, en tout cas, ça semblait endiablé. Il papillonna des yeux et quand sa vision fût redevenue normale, il comprit que c'était au final une Gryffondor qui écoutait de la musique, ou quelque chose dans ce style là.
Lucas fût intrigué. Oui, il se demandait comment elle pouvait écouter de la musique sans qu'on en entende, puis il entendit le son étouffer venir de ses oreilles. Et d'un coup la lumière se fit. Un iPod ! Elle connaissait donc les appareils moldus ?! Sympa !
Il n'avait pas envie de la déranger et au moment où il allait partir pour aller se sécher, elle se retourna, yeux fermés, se mouvant toujours. Il fût tétanisé le temps de quelques secondes et quand il rencontra le regard de la blonde, il tenta un sourire gêné, désolé de l'avoir dérangée. Il fit quelques pas en arrières, pour lui laisser un espace vital tout de même.

"Désolé de t'avoir dérangé, je venais juste me sécher !" parla t-il, assez fort tout de même, espérant qu'elle l'ai entendu et que la musique ne soit décidément pas trop forte.

Non car c'était vrai qu'il n'avait pas envie de se répéter. Ce qui amusa Lucas c'était qu'il entendait un plop régulier depuis qu'il était à la même place, l'eau dégoulinant de ses habits trempés jusqu'au sol, exactement aux mêmes endroits à chaque fois, faisant un début de flaque d'eau.
C'était vrai que le blond n'était pas quelqu'un qui appréciait être dérangé quand il avait besoin de s'isoler, par conséquent, il n'aimait pas déranger les gens dans leurs moments de solitude, d'amusement ou autre. Sans attendre de répondre, bien que quelques minutes s'étaient écoulées, il fila vers les escaliers qu'il avait souhaité viser dès le début, ne pensant pas tomber sur une jeune fille plus ou moins expressives, en faite.

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Cela faisait maintenant dix bonnes minutes qu'Avril dansait avec entrain et elle ne s'en lassait pas. A vrai dire, plus le temps passait plus elle se lâchait, sa peur d'être surprise la quittant peu à peu. Elle tournait et se retournait, les yeux fermés et, quand elle les rouvrit, elle croisa une paire d'yeux bleus. Aussitôt, elle se figea et une jolie teinte rouge vint trouver sa place sur ses joues. Elle qui souhaitait plus que tout ne jamais être vue dans un de ses moments embarrassant, c'était fichu ! Pourquoi allait-elle passer maintenant ? Elle enleva vite ses écouteurs et stoppa la musique, affichant avec peine un petit sourire gêné.

"Désolé de t'avoir dérangé, je venais juste me sécher !"

Étonnée, elle le dévisagea de la tête au pieds et se demanda comment elle n'avait pas pu remarquer : le jeune homme dégoulinait littéralement ! Pour sortir par un temps pareil, il n'y a pas de doute qu'il était courageux ! Un voilà un qui avait sa place chez les Griffons...

"N-non ! Tu ne déranges pas ! Je...euh... Désolée pour ce que tu as vu... C'est vraiment embarrassant..."

Elle sourit de nouveau, ne sachant pas trop où se mettre. Si seulement elle avait pu disparaitre sous terre, elle l'aurait fait bien volontiers ! Puis il passa devant elle et se dirigea vers le dortoir des garçons alors qu'elle gardait son sourire figé. Du moins, elle le garda jusqu'à ce qu'il fut hors de son champs de vision. A ce moment précis, elle s'affaissa et afficha un air horrifié.

"Mon Dieu, mon Dieu, mon Dieu..."

Elle répétait ces deux mots telle une litanie. Elle regarda tout autour d'elle, telle un animal pris au piège mais le mal était déjà fait. Je n'oserai plus jamais le regarder dans les yeux, se morfondit-elle. Ses yeux se posèrent alors sur les flaques d'eau que le jeune préfet avait laissait derrière lui et, sans même y penser, elle sortit sa baguette et marmonna un sortilège qui les firent disparaitre. Ensuite elle replaça correctement le fauteuils et se laissa tomber dans l'un d'entre eux. Deux minutes plus tard, elle était la proie d'un terrible fou rire alors qu'elle essayait d'imaginer la tête qu'elle avait fait au moment précis où elle l'avait vu.

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C'était vrai qu'il ne s'était pas fait entendre et si il n'avait pas voulu savoir l'origine de la musique, il ne se serait pas fait avoir "en flagrant délit". Il la vit stopper la musique et enlever ses écouteurs. Finalement, ils avaient l'air aussi gênés les uns que les autres. Quoi qu'en remarquant la situation, si quelqu'un devait être gêné c'était surtout la jeune fille, bien qu'il trouvait la situation plus amusante qu’embarrassante, au final, quand il y pensait plus raisonnablement.
Il avait donc laissé un espace vital pour qu'elle ne se sente pas plus agressée que présentement et s'amusa donc des plops répétitifs.

"C'est pas le pire de ce que j'ai pu voir !" avoua le préfet.

Lucas lui fit un sourire et lui tourna le dos, se décidant à aller se sécher plutôt que de mourir de froid. Il était donc entré dans le dortoirs des garçons, s'était dépêché de chercher des nouveaux habits dans une valise pas toujours en ordre et de filer vers la salle de bain. C'était avec soulagement qu'il avait enlevé ses affaires trempées, c'était séché et avait enfilé les affaires qui lui avait finalement parues chaudes. Il poussa un soupire de contentement. Il laissa ses affaires en boule dans la salle de bain et redescendit les marches quatre à quatre et quand il arriva, il entendit la jeune fille éclater de rire. C'était une sorte de fou rire qui semblait presque forcé, c'était pas mal, ça lui donnait envie de connaitre la raison de ce rire.
Il entra dans la salle commune et sourit. Un fauteuil avait été replacé au milieu et il regarda vers là où il se tenait tout-à l'heure et sortit sa baguette, prêt à nettoyer l'eau qu'il avait laissé couler, mais elle n'y était plus. Il regarda la jeune fille et eu un sourire de plus quand il vit sa baguette de sortie.

"Merci !"

Des yeux, il chercha le petit appareil qui faisait tant de musique et qu'il adorait avoir sur lui, le soir, pour s'endormir. Même ici, à Poudlard. Bien sur, il ne le montrait que rarement à ses amis, ne voulant pas de questions bizarres parce qu'il ne connaissait pas, c'était embêtant à force de toujours devoir répondre les mêmes choses. Mais il ne le vit pas et pensa donc qu'elle l'avait surement remonté ou alors qu'il était dans l'une de ses poches.

"Je sais que c'est une rencontre inhabituelle, mais je m'appelle Lucas Sands, pour info." dit-il en s'approchant d'elle, tendant bêtement la main.

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Un "Merci" résonna dans la pièce alors que ma blonde riait toujours. Elle mit quelques secondes à se calmer et reprendre sa respirations. Au début, elle ne comprit pas le pourquoi de ce remerciement puis elle se rappela de la flaque d'eau. Elle l'avait fait plus par réflexe qu'autre chose, à vrai dire.

"De rien, sourit-elle."

Heureusement pour elle, Avril n'était pas du genre à se laisser abattre aussi avait elle pris le partit de rire de toute cette histoire. Le malaise était donc passé et, maintenant, sa bonne humeur était de retour. Elle jeta tout de même un coup d’œil et la fenêtre pour soupirer en voyant que la pluie ne s'était pas décidée à aller voir ailleurs. Alors qu'elle s'apprêtait à se présenter le jeune homme s'avança vers elle et lui tendit la main.

"Je sais que c'est une rencontre inhabituelle, mais je m'appelle Lucas Sands, pour info."

Elle se leva pour serrer la main de ce Lucas avant de lui répondre.

"Moi c'est Avril Boyd, enchantée. Pour une rencontre inhabituelle, c'en est une, ajouta-t-elle en riant. Pour éviter tous malentendus, je précise qu'en temps normal je suis tout à fait saine d'esprit."

Au moins, pensa-t-elle, elle ne s'ennuyait plus. Alors qu'elle se rasseyait, elle remarqua l'insigne sur la poitrine de son camarade. Un préfet. Il avait fallu que ce soit un préfet qui tombe sur ce spectacle navrant. Dieu devait avoir une dent contre elle en ce moment.

"Tu es préfet ? ...Nan, oublie c'est une question débile. Qu'est ce que qu'un élève ferait avec un badge de préfet s'il n'est pas préfet ? Autant pour moi... Au fait, j'espère que tu n'as pas attraper froid tout à l'heure. Ce n'est pas très prudent de sortir par ce temps..."

Elle interrompit un moment le flot de paroles pour adresser un sourire gêné à Lucas, comme pour dire qu'elle n'y pouvait rien, qu'elle était une sorte de pile électrique. C'est à cause des ces trois heures de solitudes et de silence, pensa-t-elle avec mauvaise fois. Puis, aussi brusquement qu'elle s'était interrompu, elle traversa la pièce pour récupérer une boite qu'elle avait laissée sur le rebord de la fenêtre. Elle la tendit à son camarade avec un sourire.

"Un cookies ?"

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Il ne se demanda pas pourquoi elle l'avait fait, mais en tout cas, c'était sur que c'était gentil. Quand elle lui dit que ce n'était rien, il lui fit un sourire, content tout de même qu'elle l'ai fait.
Lucas repensa vaguement à la scène de toute à l'heure qui sortait quand même vraiment beaucoup de l'ordinaire, ce n'était pas un genre de rencontre que nous faisions tous les jours, pas de cette façon là.
Finalement quand Lucas se présenta, elle se leva et lui attrapa sa main, puis lui répondit. Il hocha la tête, riant à sa phrase. Il n'en doutait pas, bizarrement, qu'en vérité elle n'était pas aussi loufoque.

"Je n'en douterai même pas un seul instant ! Enchanté Avril !"

Il ria encore un peu puis se calma fatalement tout en l'écoutant débiter un flot de paroles semblables à ce qu'il arrivait lui même à dire, du moins en rapidité et en longueur, parce que les paroles n'étaient, bien entendus, pas celle que la Gryffondor venait de dire. Logique, en somme.

"Je ne pense pas, merci. J'aime la pluie." tenta t-il de s'expliquer en souriant. "Un élève qui veut frauder, peut-être ?"

Après tout, on ne savait jamais ce qui pouvait se passer dans la tête des gens et bien qu'il n'avait pas eu vent de trafique d'insignes de préfets, il ne savait pas si ça n'existait pas quand même. Après tout, à Poudlard, tout existait, il en était certain. Il avait une rumeur comme quoi la fille de George Weasley, ancien "Homme d'affaire" à Poudlard, avait reprit la boutique. Mais il s'en fichait un peu, ayant même été une fois client. Pourquoi mentir de toute façon ?
Reprenant brusquement pied avec la réalité, il se rendit compte que la jeune fille lui tendait des cookies. Ils sentaient magnifiquement bons et il était effectivement tenté d'en prendre au moins un. C'était avec un sourire chaleureux qu'il accepta la proposition.

"Merci !"

Mangeant tranquillement, il finit par regarder lui aussi dehors. Finalement, la pluie, vu de dedans ne l'intéressait pas autant que quand il était directement dessus. C'est pour ça qu'il arriva même à se surprendre à soupirer à la vue du temps. Re fixant son regard sur la blonde, il essaya de deviner en quelle année elle était. Sa tête lui disait vaguement quelque chose sans réussir pourtant à remettre le nom dessus.

"Très bon tes cookies !" avoua t-il. "Dis moi, tu es en sixième année, non ?"

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"De rien ! En fait, ce n'est pas un cadeau. C'est un pot de vin pour que tu ne répètes à personne ce que tu as vu, rit-elle."

Avril prit elle même un cookies qu'elle croqua pensivement, savourant le carré de chocolat placé en son milieu. Pas de doute, la cuisine de sa mère lui manquait. Non pas que les elfes de maisons de Poudlard cuisinent moins bien, loin de là ! Seulement, ça lui rappelait le bon temps et l'ambiance bon enfant qui régnait chez elle. Fixant pensivement le feu qui persistait à brûler dans la cheminée elle reprit la parole.

"De mon point de vue, la pluie est froide, sombre et...mouillée ! En plus elle nous empêche de faire pas mal de choses. Enfin, il faut de tout pour faire un monde, remarqua-t-elle avec un petit sourire. Par contre je n'ai pas souvenir qu'un élève ait déjà mentit sur son rang de préfet. Mais c'est une bonne idée, je penserai à le faire si je m'ennuie ! ajouta-t-elle en plaisantant."

La blonde s'appuya sur l'accoudoir du fauteuil, grignotant toujours le gâteau. Heureusement pour les préfets et professeurs, elle n'était pas vraiment du genre perturbatrice car elle pensait bien que dans le cas contraire, avec son énergie débordante et ses régulières phases d'ennuis, elle serait ingérable. Mais comment pourrait-elle l'être ? Elle était en train de vivre le rêve de tout enfant moldu, le rêve de son enfance. Jamais elle ne l'aurait gâché pour quelques farces.

"Très bon tes cookies !" avoua t-il. "Dis moi, tu es en sixième année, non ?"

Six ans, déjà. Elle sourit en repensant à son arrivée ici et combien tout lui avait paru irréel alors que maintenant elle se sentait tellement dans son élément qu'elle se permettait de danser en plein milieu de la salle commune.

"Je dirais à ma mère que ces cookies ont du succès, elle m'en enverra peut être plus souvent ! En tout cas, dès que j'ai un nouveau paquet, je penserai à t'appeler, promit-elle. Et oui, c'est exact, je suis en sixième année ! Tout comme toi, il me semble, réfléchit elle à voix haute. Enfin, si je ne confond pas avec un autre, je suis un peu tête en l'air, expliqua-t-elle d'un ton amusé. Mais je parle trop, je dois t'ennuyer, s'excusa-t-elle."

Cela devait être son plus grand défaut : elle était bavarde. elle espérait juste que cela n'agacerait pas Lucas. Elle n'avait aucune envie qu'il se fasse une mauvaise opinion d'elle mais savait qu'elle ne pourrait pas changer simplement en le souhaitant. Chasser le naturel et il revient au galop, comme on le disait si bien. Pourtant elle venait de trouver un moyen de garder son robinet à paroles fermé : grignoter son cookies fonctionnait parfaitement !

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Lucas explosa de rire. Un pot de vin, rien que ça. Et puis pourquoi pas ? Il fallait au moins avoir le mérite de reconnaitre qu'il était original ! Ca amusa particulièrement le blondinet, ayant un regard rieur, cette lueur ayant décidé de ne pas quitter ses yeux.

"Je préfère penser que c'était un cadeau... Rassure toi, je n'ébruiterais pas ce que je viens de voir, c'était marrant quand même... Pas méchamment, hein !"

Lucas était du genre à, une fois bien partit dans son trip, se donner la honte, lui aussi. Bien qu'il ne le fasse pas dans le but de soutirer les rires de ses compagnons, ça marchait inévitablement quand même. Il suivit le regard de la jeune fille pour comprendre qu'il venait de se perdre dans la contemplation du feu. Il en fit de même, attendant de savoir si la conversation continuerait ou pas, il n'avait pas envie non plus de passer pour celui qui l'empêchait de penser / faire ce qu'elle voulait, tout de même. Mais effectivement, elle reprit la parole et il l'écouta attentivement, reposant son regard sur elle dans l'espoir d’entrapercevoir son regard.

"De mon point de vue, la pluie est rafraichissante, synonyme de bon fonctionnement... Pas mal de choses dans ce style là. J'aime bien, mais comme tu dis, il faut de tout pour faire un monde ! Et j'ai moi non plus pas de souvenirs quant-à quelqu'un qui se serait fait passer pour un préfet, ayant usurpé l'insigne ! Mais bon... On sait jamais, ça peut arriver... Par exemple toi maintenant que tu as l'idée !" taquina t-il tout en riant à son tour.

Il s'amusait à la taquiner, bien qu'il se pouvait qu'elle soit une trouble fête. En tout cas, il n'avait jamais entendu parler d'elle, c'était une chose de certaine. Avril Boyd... Non, ce n'était pas non plus quelqu'un qui était au centre des rumeurs, du moins celles qui arrivaient jusqu'à ses oreilles. C'est qu'elle devait être une jeune fille discrète, après tout ? Enfin, il n'était pas non plus sans ignorer sa présence dans ce château étant donné que même sans la connaitre, elle était quand même dans sa classe, venait-il d'entendre dans la réponse qu'elle venait de lui faire.

"Oh oui, ils ont vraiment du succès ! Ils sont excellents ! Et je veux bien que tu m'appelles, gourmand comme j'arrive à l'être..." ria t-il. "En échange, je trouverai bien quelque chose à te faire grignoter moi aussi, bien que se ne sera pas fait par ma mère étant donné qu'en cuisine, elle est plutôt mauvaise, mais bon... Et tu as raison, je suis en sixième année aussi. Et t'en fais pas, je suis moi aussi un moulin à parole."

Et oui, c'était vrai que quand il s'y mettait, il n'arrêtait pas de parler lui non plus, ce qui pouvait parfois être qualifié comme un défaut, ou du moins était la plupart du temps agaçant pour les personnes qui étaient quasiment obligés de l'écouter. Lucas piqua de nouveau un cookie qu'il se mit à grignoter à son tour, tendant de se taire et de ne rien rajouter de plus.

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Avril quitta finalement les flammes des yeux pour regarder Lucas, des étoiles dans les yeux. A vrai dire, une autre chose qui caractérisait la jeune femme était sa gourmandise. Si elle n'était pas une vrai boule de nerfs et ne bougeait pa presque tout le temps, elle serait déjà enorme ! Alors, forcément, la proposition du préfet lui paraissait plus qu'intéressant.

"Cette proposition me plait bien ! Je serais ravie de voir ce que tu as à me proposer, très cher préfet ! Et je suis heureuse de savoir que je ne suis pas la seule pipelette ici. Je dois avouer que ça me rassure."

Une nouvelle fois encore, elle sourit. Elle reprit un cookies qu'elle avala en deux grandes bouchées. Le silence commençait à s'installer et cela la mettait mal à l'aise. Elle ne avait vraiment pas quoi dire mais ne voulait pas lancer des paroles sans intérêt. Puis elle releva la tête en repensant à ce qu'il avait dit sur sa mère. Quel meilleur sujet de conversation pour deux personnes qui venaient de se rencontrer ?

"Tu as des frères et soeurs ? Moi je suis fille unique... C'est peut être pour ça que je suis aussi énergique, pour pouvoir faire assez de bêtises pour tenir ma mère occupée ? Qui sait, dit elle en haussant les épaules."

Elle tourna la tête sur le côté en attendant la réponse du blond. Elle regrettait d'ailleurs de ne lui avoir pas parlé avant, il était sympathique. Dire qu'il lui aura fallu six ans pour lui prêter plus d'attention. Oh, elle l'avait croisé dans pas mal de couloirs et salles de sours alors pas de soucis pour le reconnaitre de vue mais pour ce qui était du reste... Enfin, ils pouvaient maintenant rattraper le temps perdu ! Même s'il avait pour cela fallut qu'elle se ridiculise.

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Lucas aima le regard qu'il sembla décrypter dans le regard de la jeune fille : Il avait su attirer son attention ! C'était agréable. Il fit un sourire sincère tout en ayant le regard pétillant. Finalement, elle semblait aimer manger, puisque c'était sa phrase "Je trouverai bien quelque chose à te faire grignoter en échange" qui eu l'air d'avoir tant retenue son attention. En même temps, ce n'était qu'un remerciement, il ne voyait pas pourquoi elle lui donnerait quelque chose et n'en ferait pas de même, bien qu'il n'avait actuellement rien sous la main qui pourrait lui faire plaisir, hormis des dragées de Bertie Crochue dans son dortoir.

"Actuellement, je n'ai rien que des dragées, si le coeur t'en dit, je peux t'en donner quelques unes ? Et je suis d'accord... Ca rassure tout le temps quand on sait qu'il y a pire que soit, ou équitablement, voir presque..."

Il était en train de se dépatouiller avec ses propres mots, ne sachant même plus ce qu'il était en train de dire, ni comment, encore moins pourquoi. Lucas avait parfois du mal à se suivre lui même dans ses propos, ce qui était quelque part dramatique, quand même.
Un silence c'était installé entre eux, ainsi que le mal être qui s'en suivait. Ce n'était pas un de ces silences agréables dont arrivait à raffoler Lucas, mais en même temps ils ne se connaissaient pas assez pour que ça puisse l'être, bien que la connaissance n'avait souvent rien à voir là dedans.
Quand elle releva la tête, il cru le pire. Cette pensée fit naitre un petit sourire amusé bien que discret sur ses lèvres. Avril lui demanda si elle avait des frères et soeurs, lui disant qu'elle était fille unique et même une hypothèse sur la question "bêtises" qui fit rire Lucas.

"Non, je n'ai pas de frères et soeurs, je suis moi aussi fils unique. Mais à contrario je n'en ai pas fais baver à ma mère, j'étais un enfant sage, hormis une bêtise ici et là... Bon, je me rattrape maintenant, mais c'est une autre histoire !"

Il s'amusa à repenser à toutes les bêtises qu'il avait pu faire depuis qu'il était à Poudlard, toujours accompagné par un de ses amis au minimum. Sortir hors couvre-feu, mettre le bazar dans la bibliothèque, faire quelques blagues aux professeurs, se battre contre certains élèves bien que moins souvent que le reste... C'était pas énorme, mais c'était déjà pas mal à comparé de son enfance qui avait été idyllique et plus ou moins tranquille.
Lucas pensa bêtement qu'il trouvait la gryffondor plutôt sympathique, en fin de compte, malgré les préjugés... En faite non, il n'avait même pas eu de préjugés c'était juste qu'il n'avait jamais pris réellement le temps de discuter avec tout le monde, même de sa propre classe même si ça pouvait paraitre gros.

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Avril rit en entendant la réponse de Lucas. Tout son contraire ! Elle se souvenait que, même si ses bêtises n'étaient pas graves, elle en
faisait énormément et adorait voir sa mère courir derrière elle. Il n'y avait que comme ça qu'elle arrivait à la faire sortir de ses créations de bijoux et elle avait alors l'impression d'être le seul centre d'attention de sa mère. Et elle en avait besoin. C'était ainsi qu'elle arrivait à oublier le fait que, pour son père, elle n'était qu'une contrainte en plus. Mais ce n'était pas à cela qu'elle souhaitait penser maintenant ! Il fallait rester positive. Décidant enfin de regarder Lucas dans les yeux, elle lui répondit.

"Exactement mon opposé ! J'avoue avoir bien fait courir ma mère dans mon enfance mais depuis que je suis entrée à Poudlard, je suis aussi sage qu'une image ! Après tout, ce serait assez égoïste de ma part de continuer à me comporter de la sorte alors que je vis le rêve de tout enfant. Cette école est un vrai conte de fées..."

Elle s'interrompit soudainement, consciente qu'elle en disait de trop et baissa la tête, soudainement gênée. Elle n'aimait vraiment pas parler de ses origines ici. Même si les Nées Moldus existaient, ils étaient en minorité dans ce monde. Et puis, quand les sorciers apprenaient qu'elle en était une, ils se divisaient en deux catégories de personnes : ceux qui décidaient qu'elle était inférieure et ne méritait que leurs insultes ou ceux qui, curieux, la harcelait de question sur son enfance et ce qu'elle pensait du fameux "Harry Potter". A croire que c'était elle, la personne anormale ici ! Quoique, c'était peut être la vérité... Elle ne savait pas dans quelle catégorie ce serait placé le préfet mais préférait ne pas avoir à y penser.

Soudainement, elle redressa la tête un nouveau sourire sur les lèvres. Ce dernier était légèrement forcé et hésitant mais elle espérait qu'il ne s'en rendrait pas compte. Elle avait repensé à son offre concernant les dragées. Elle se doutait bien que ce ne serait pas des simples dragées tout à fait normales et inoffensives mais bien des dragées de Bertie Crochue. Oui, oui, celle dont on ne savait jamais le goût à l'avance ! Les sorciers avaient de ses idées de friandises parfois... Mais il fallait bien avouer que, lorsque l'on tombait sur un parfum à peu près normal, elles étaient bonnes, ces dragées !

"Des dragées ? Ce serait parfait !"

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Lucas ria aussi quand le contraste des deux compares fut mis en valeur. C'était vrai que depuis qu'il était ici, il était plutôt une terreur, gentiment parlant, puisqu'il n'en était pas au point de faire des coups tordus et sournois juste pour le plaisir d'en faire ou de blesser quelqu'un. C'était toujours pour rigoler avec ses amis et jamais bien méchant, alors, qu'en contrario, le jeune homme était vraiment une image dans son enfance, hormis quelques bêtises ici et là, mais qui n'en ferait vraiment zéro ?
Il était totalement d'accord avec Avril quand elle disait que cette école était un pur régal, conte de fée et autre. Il avait toujours voulu y être, depuis son enfance, bien que les moldus comptaient énormément pour lui (la preuve, il aimerait en faire son métier, plus tard) donc... Il devait surement ça à son éducation, sa mère, bien que sorcière, avait toujours vécue à la façon moldu depuis la naissance de son fils unique. Tout ceci était un concours de circonstance, l'homme qu'elle aimait étant un moldu mort quelques mois avant que son fils naisse.
Le préfet ne comprit pas pourquoi la jeune fille semblait gêner ? Il n'avait rien fait pour, tout de même, si ? Elle avait baissée la tête...

"Je suis totalement d'accord ! C'est exceptionnel ! Moi qui ai toujours vécu dans le monde moldu, à la moldu d'ailleurs, j'étais sous le charme -bien qu'effrayé- quand j'ai mis les pieds dans le château pour la première fois !"

Un sourire heureux passa sur son visage à l'évocation de ce souvenir. Il avait été excité comme une puce, ce jour là. Sa réelle crainte avait été le Choixpeau, parce que tout le reste avait été comme il avait pût l'imaginer.
La jeune fille semblait dans ses pensées, quand il lui avait proposé une dragée. Bien sur, il n'avait pas préciser "De Bertie Crochue" mais ça tombait sous le sens, trouvait-il, ce qui l'avait dissuadé de le dire. Enfin, l'habitude était là aussi, il ne disait jamais "De Bertie Crochue" trouvant cela trop long et la plupart des gens ne connaissait pas les dragées simples, donc...

"D'accord ! Je vais en chercher alors !"

Avec un sourire, il s’éclipsa vers le dortoir des garçons, chercha dans sa valise en bazar son paquet qu'il avait bien caché pour que ses amis ne lui en pique pas et redescendit, tout content, vers Avril. Il lui planta le paquet sous le nez, la défiant de choisir la couleur qu'elle souhaité. Parce qu'étant donné qu'on était jamais sur des gouts, c'était souvent un réel défi que d'en manger. A l'aveuglette... Une fois qu'elle en eu piquée une, il en prit une lui aussi : Rouge. Gout sang, beurk ! Il fût une moue dubitative, déçu d'être tombé sur ça.

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Alors comme ça Lucas avait été élevé tout comme elle ? Voilà qui était intéressant. Enfin un qui ne la prendrai pas une curiosité. Son sourire se fit plus sincère. Elle pouvait enfin être elle même ! Elle se souvint alors de sa première arrivée à Poudlard, du voyage en barque, des chandelles flottantes dans la grande salle et du plafond magique : du pur bonheur ! Elle hésita un moment à révéler ses origines avant de se dire que c'était peut être la seule fois où elle pourrait le faire sans craindre la réaction de son camarade.

"A vrai dire...je suis Née Moldue. Alors, quand je suis rentrée à Poudlard, j'avais l'impression d'être dans un film ! Je dois avouer que je ne sais pas comment j'ai réussi à atterrir à Gryffondor : j'étais morte de trouille ! A ma défense, j'étais persuadée que je me trouvais ici par erreur..."

Elle regarda ensuite le blond partir en direction de son dortoir et se demanda pensivement si ses affaires étaient aussi "en ordre" que les siennes. Comme elle le disait si bien à sa mère, son bordel était organisé et elle retrouvait toujours ce qu'elle cherchait. C'est vrai, quoi : pourquoi ranger ? Après tout, ranger, n'est-ce pas mettre du désordre dans son bordel ? Tout ça pour que ça a l'air plus présentable... Mais qui avait-elle à impressionner ? Personne ! Attendant que le préfet redescende, elle s'approcha de la fenêtre et contempla les gouttes s'écraser sur la vitre. Puis il redescendit et lui tendit le sac, tout sourire. Elle ferma les yeux avant de piocher une dragée et de la placer dans sa bouche... Goût sardine ! Elle aurait put tomber sur pire. Elle mâcha tranquillement sa dragée avant de l'avaler et de rire devant la mine dégoûtée de Lucas. Lui n'avait surement pas eut autant de chance !

"Tu fais une de ses têtes, réussit-elle à articuler entre deux éclats de rire. Peut-on savoir quel parfum surprenant nous vaut cette petite moue déconfite ?"

Puis le souvenir d'une journée de découvertes peu glorieuses se fraya jusqu'à elle. Sa première dragée de Bertie Crochue... Encore pleine d'innocence, elle avait accepté un bonbon en étant convaincu d'avoir à faire à d’inoffensives dragées moldues. Grand mal lui en prit ! Avec sa chance, elle était tombée sur le parfum "vomi" et avait aussitôt recrachée le tout.

"Quand même, ajouta-t-elle, il faut vraiment avoir l'esprit tordu pour inventer ce genre de chose... Ce n'est pas dans le monde Moldu que l'on trouve des friandises aussi dangereuses !"

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Lucas écouta donc Avril sans moufter, après tout, lui même ne parlait pas de ses origines à tout le monde, enfin, surtout de son père Moldu, ne le connaissant pas. Et ça évitait bien des histories, comme ça, ce qui l'arrangeait en fin de compte beaucoup. Le jeune homme éclata d'un rire étouffé quand elle lui dit qu'elle ne savait pas comment elle avait atterrie à Gryffondor tellement elle était effrayée avant de s'arrêter brusquement quand elle lui dit qu'à sa décharge, elle pensait être là par erreur. Cette phrase le perturba un petit peu, malgré qu'il préféra ne pas le faire remarquer et à la place de se révéler un peu, puisque la jeune fille semblait en avoir fait de même envers lui.

"Moi, en faite, mon père était un moldu. Mais il est mort avant ma naissance et ma mère, par amour, n'a plus qu'utiliser sa magie pour mettre ses souvenirs dans une pensine, donc j'ai été élevé sans magie tout en sachant ce que c'était malgré tout. Mais quand je suis arrivé au château c'était tellement merveilleux, magnifique... Je n'ai pas été déçu, c'est sur !"

Lucas n'avait jamais réellement rangé sa chambre. Personne ne venait dedans et de toute façon, si il cherchait quelque chose, il le retrouvait sans problème parmi son "foutoir" comme aimait appeler ça sa mère. Alors, il ne voyait pas pourquoi il aurait du commencer à ranger sa valise et tout le reste parce qu'il vivait en communauté. Personne n'avait de toute façon à venir fouiller dans ses affaires, donc, personne n'aurait à lui dire que c'était mal rangé. De plus, il n'était pas le seul dans ce cas là, voyant les valises de la plupart de ses camarades en même état que la sienne, parfois même en pire, c'est pour vous dire.
C'était donc sans grande peine qu'il avait trouvé ses dragées et c'était dépêcher de redescendre et de lui tendre le paquet. Sa manie pour en piocher une au hasard le fit sourire, c'était vrai que fermer les yeux n'était pas une mauvaise idée en soi, au final.
Il tira la langue à Avril qui était vraisemblablement en train de rire de sa tête dégoutée. C'était pas sa faute si il était tombé sur une affreusement mauvaise, non ? Du moins pour ses gouts, bien entendu.

"Cette moue déconfite, comme tu dis, est du à une dragée au gout du sang, tu vois... Atroce !" fit-il avec une nouvelle moue. "Et toi ? Tu as eu quel goût ?"

Il l'écouta rajouté quelque chose de très pertinent; effectivement, il fallait avoir l'esprit pas très net pour crée des dragées avec des gouts si bizarres que ça. Mais ça donnait tout le piquant à ces bonbons, une espèce de jeu et de crainte, ne sachant jamais sur quoi nous allions tomber. Des rumeurs disaient qu'il y en avaient même avec un gout de poubelle, mais heureusement pour lui, il n'était encore jamais tombé dessus et ne souhaité pas, par ailleurs.

"C'est sur ! Mais c'est plus amusant de ne pas savoir quel gout nous aurons en bouche, on a de bonnes surprises parfois... Et des moins bonnes..."

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Goût de sang ? Mais quelle horreur ! La blonde fronça les sourcils et plissa le nez dans une petite moue dégoutée. Elle comprenait beaucoup mieux la réaction du préfet, d'un coup. Oh, bien sur, ça lui été aussi arrivé de piocher cette fameuse dragée mais il lui fallait avouer qu'elle n'avait pas le courage du blond et qu'elle l'avait recrachée dans la poubelle la plus proche. Le sang ? Très peu pour elle. Comment faisait-il pour la garder en bouche ?

"Mais c'est horrible ! C'est répugnant, c'est abjecte, c'est... c'est... C'est beurk ! Mais pourquoi tu le gardes ? pourquoi tu le recraches pas ?"

Elle se calma un peu en secouant la tête, reprenant son souffle. Oui, elle avait des fois des réactions disproportionnées. Mais que voulez vous ? Elle était elle, et elle l'était entièrement. Ce n'est que quelques secondes après qu'elle se rappela la question qu'il lui avait posé. Il serait peut être temps d'y répondre, pensa-t-elle, agacée de sa propre étourderie. Et dire qu'elle arrivait à suivre des cours ! Des fois elle se demandait elle même comment elle faisait tellement elle était tête en l'air et facilement déconcentrée. Peut être était ce parce que les cours la passionnaient, aussi étrange que cela puisse paraitre.

"Moi ? J'ai eu sardine. Pas terrible mais pas dégoûtant non plus... Cependant, j'ai quand même plus de chance que toi, il faut croire ! Quoique... Mon quota de malchance a du explosé quand tu es rentré dans la salle commune. Si Dieu il existe, il doit maintenant avoir pitié de moi et ne veut pas m'imposer d'autres épreuves."

Avril ou l'art de s'étendre sur un sujet pour lequel il n'y a aucune raison d'en rajouter. Enchantée. Mais c'était quand même pas possible d'être aussi bavarde ! Un vrai moulin à vent ! Elle sourit cependant à al remarque que vint ajouter le préfet. Ce qu'il disait n'était pas faux du tout. Après tout, du côté moldu ils avaient leurs "têtes brulées" et on ne pouvait pas dire que ce soit des bonbons particulièrement agréables à manger. Et pourtant, ils avaient un petit succès. Elle haussa les épaules.

"En occurrence, ce serait plutôt mauvaise surprise aujourd'hui, non ?"

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Il acquiesça quand elle lui dit que c'était horrible, parce qu'effectivement c'était un gout atroce. Gout sang. Lui qui avait déjà horreur de l'odeur métallique du sang, sa vue, alors son gout... C'était quelque chose qu'il avait du mal à supporter. Mais c'est vrai qu'il n'aurait jamais pensé à la recracher, aussi bête et normal que cela puisse paraitre. Non, à la place, dès que la dragée s'était posée sur sa langue et qu'il en avait deviné son gout, il l'avait avalée tout rond, dans un geste ultime pour la faire partir, avalant autant de salive qu'il le pouvait en espérant que ce satané gout s'en aille. Heureusement, il commençait à se dissiper, ce qui n'était pas non plus un mal, bien au contraire.

"Totalement abjecte. J'avoue. Mais j'avais pas pensé à la recracher, j'ai juste avalé rapidement ma dragée..."

C'était une réaction poussée, mais il ne pouvait pas en dire grand chose, réagissant comme un gamin pour beaucoup de chose, poussant la réaction à un point parfois que peux oserait, mais ce n'était pas intentionnel, c'était comme ça, sans faire exprès. Il était un gamin dans sa tête et bien que mature sur beaucoup de points, son côté enfantin ressortait beaucoup... Essentiellement quand il était fatigué, mais ça arrivait qu'il n'y ai pas de raison non plus, par ailleurs. A vrai dire, il n'avait même pas remarqué que la jeune fille n'avait pas répondu à sa question, parce que sa réaction avait en quelque sorte coupé toutes réflexions dans sa petite tête blonde.
Gout sardine ? Pourquoi pas ! En réfléchissant, il était déjà tombé dessus une ou deux fois, ce n'était pas non plus la dragée la plus atroce qu'il avait pu gouter. Et puis, il aimait bien les sardines. Dommage qu'il ne soit pas tombé dessus, ça lui aurait évité de tirer la langue et faire la moue sous ce gout atroce qu'était la dragée au sang.

"Plus de chance que moi sur la dragée, c'est clair ! Mais ce n'était pas spécialement de la malchance, tu aurais pu tombé sur pire que moi, quand tu t'es déhanchée, hein !" ria t-il.

Une mauvaise surprise, c'était certain ! Comment avait-il pu avoir aussi peut de chance ? Mais c'était passé, maintenant et le pire était derrière eux, bien que ce n'était jamais qu'un bonbon, aussi bizarre soit-il.

"En occurrence !"

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Et comment qu'elle aurait pu tomber pire ! Bon Dieu, elle préférait ne pas imaginer ce que cela aurait pu donner si jamais c'était une fille qui l'avait découverte. Une fille qui ne l'aimait pas, bien entendu. Elle y avait d'ailleurs longtemps songé mais les filles étaient vraiment les pires pestes qu'ils puissent exister, quand il s'agit de rendre la vie impossible à une de leur semblable : tous les coups bas étaient permis dans ce genre de guéguerre. Elle frissonna à l'idée. Elle avait imaginé et ce n'était pas joli à voir. Secouant la tête, elle sourit de nouveau en se disant que, de toute manière, ça n'était pas arrivé. Finalement, Dieu ne lui en voulait peut être pas autant...

"Encore heureuse ! C'est vrai que j'aurais pu facilement tombé sur bien pire et, à choisir, je m'estime heureuse que ce soit toi qui ait été le spectateur de ce...moment d'égarement."

Elle tourna la tête quand un groupe de trois années entra dans la salle commune et ouvrirent des yeux de poissons rouges en voyant le désordre qui y régnaient. Elle suivit leurs regards pour s'apercevoir qu'elle n'avait rangé qu'un seul fauteuil et qu'il serait peut être temps de remettre les autres à leurs places. Oui, on pourrait croire qu'il n'y a pas de notion d'ordre chez les Griffons mais il y avait quand même une certaine routine à respecter, pour que tout le monde se sente chez lui. Elle grimaça à l'idée de la tâche qui l'attendait.

"Je suis désolée d'interrompre là notre conversation, reprit-elle en conservant sa grimace et en continuant de suivre des yeux les trois élèves, mais il semble que j'ai des fauteuils à ranger..."

Et, non sans un soupir théâtral, elle entreprit d'accomplir sa destiné. Oui, dit comme ça, cela pouvait paraitre terrible. Elle s'occupa d'abord de pousser la table basse la plus longue devant la cheminée ainsi, avec un peu de mal elle devait l'avouer, le canapé en cuir qui l'accompagnait. Puis elle tira les deux fauteuils les plus confortables pour finir d'encadrer la table basse. Un coin de fait. Sans plus faire attention à son préfet, elle regarda ce qui restait : les trois fauteuils rouges qui allaient dans le coin près de la fenêtre, les deux chaises et la petite table qui servait à jouer aux échecs pas loin de l'entrée. Et le reste placé dans d'autres coins stratégiques. Avec un nouveau soupir elle s'y remis, toujours à la force des bras. Elle n'avait même pas pensé à sortir sa baguette magique...

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Lucas s'imagina trente secondes être quelqu'un d'atroce et d'entrer comme ça, comme il l'avait fait quelques secondes plus tard. Mais il secoua la tête, en signe de négation. C'est vrai qu'il aurait pu être atroce avec elle, il aurait pu la vanner, Mais il n'en voyait pas l'intérêt, les gens ayant le droit d'avoir leurs centres d’intérêts, leur façon de gérer le stress, de décompresser... Et puis, il lui arrivait largement d'être "aussi fou" voir plus, parfois, il fallait reconnaitre. Ce qu'il faisait que dans un sens il comprenait et n'aurait pas apprécier que l'ont se moque de lui, donc il n'aurait pas eu de raison de le faire avec la Gryffondor.
Moment d'égarement ? Il étouffa un rire. Il était presque certain que c'était plus commun qu'un simple moment d'égarement, bien qu'il se pouvait que se faire surprendre n'était pas tout les jours non plus.
Il ne répondit rien, suivant le regard d'Avril pour tomber lui aussi sur les troisièmes années. Quand il vit leurs têtes, il plissa des yeux avant de suivre leurs regards et de découvrir en quelque sorte la salle commune. Personnellement, ça ne le choquait pas, mais il était vrai qu'ils avaient chacun une petite routine et dans la désorganisation générale, ils avaient un bordel bien précis malgré tout (Comme tout Gryffondor qui se respecte, hein ?!).
Lucas était partit dans ses pensées tel un Poufsouffle et n'avait que vaguement entendit Avril. Il revint sur terre que quand il entendit le bruit des meubles qui bougent et secoua la tête pour reprendre pied avec la réalité. Il vit Avril mettre le dernier fauteuil du dit coin au moment où il allait l'aider. Suivant son regard, sans dire un mot, il comprit ce qu'il restait à faire (Bien qu'il le savait, voyant cette salle presque tout le temps, aucun meuble ne bougeait jamais quasiment...). Il prit les deux chaises en même temps pour les mettre dans le coin de la fenêtre, allant chercher la petite table. Une fois le coin échiquier fini, il s'attaqua au reste, aidant sans demander l'avis d'Avril. A vrai dire, lui non plus n'avait pas pensé à utiliser la magie et ne s'en plaignait pas, ayant toujours fait comme ça avec sa mère, ce n'était pas une fois de plus qui le tuerait, bien que les regards étonné que les Gryffondors étaient en train de poser sur eux le dérangeait un petit peu.
Voyant Avril se battre pour bouger quelque chose, il vint l'aider à le pousser pour le remettre à sa place. Le bon côté des choses était surement qu'il ne restait presque plus rien à remettre correctement, dans cette pièce, si ce n'était la table centrale, chose qui irait surement plus vite qu'on aurait pu le penser.
Vaguement, Lucas se demande comment elle avait fait pour tout pousser, ou du moins combien de temps avait-elle mit car c'était vrai que même si ils étaient à deux, le temps filait à une allure phénoménale, cela faisait déjà une quinzaine de minutes qu'ils étaient en train de remettre en place la salle commune, l'endroit préféré de pas mal de gens. Lucas aimait aussi se réfugier à côté du feu, se perdre dans ses pensées à côté de la chaleur rassurante, voir du rouge&or de partout... La salle commune était un endroit reposant, aux yeux du Préfet, même si souvent le bruit ambiant était plus que présent, les gens discutant avec entrain de ce qu'ils avaient fait, comptés faire, des parchemins non rendus ou tout simplement de trucs futiles, ce qu arrivait plus fréquemment, il fallait le reconnaitre.

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Si Avril fut agréablement surprise de l'aide que lui apporta le préfet, et ce fut le cas, elle n'en montra rien. Ils s'acharnèrent à tout remettre en ordre et, un bon quart d'heure plus tard tout était en place. La Gryffondor sourit, fière de leur travail ! Voilà que la salle commune avait enfin repris l'aspect que tous lui connaissait. elle regarda autour d'elle et remit un tapis droit. Pas de doute, elle se sentait vraiment comme chez elle ici. D’ailleurs, elle dormait maintenant mieux au château que chez elle. Elle avait remarqué ce détail, certes insignifiant pour d'autres, lors des dernières vacances passées chez elle. Pas de doute que sa mère, sa maison et sa ville natale lui avait terriblement manqué mais il était indéniable qu'elle avait lutté pour trouver le sommeil dans un lit que, de toute évidence et d'une manière totalement inconsciente, elle ne considérait plus comme le sien. Et cela lui avait fait peur. Et cela lui avait fait mal. Peur de ne plus avoir sa place dans un monde moldu, mal pour sa mère. Peur de grandir et de ne plus pouvoir revenir, mal de réaliser tous les moments qu'elle n'avait pu passé en compagnie de sa mère. Elle secoua la tête pour se sortir de ses pensées. Ce n'était pas le moment de faire sa nostalgique ! Elle adressa un radieux sourire à Lucas.

"Merci pour le coup de main !"

Son regard embrassa de nouveau la salle. Pas de doute, ils avaient fait du bon boulot et tout ça sans aucune parole échangée, comme si c'était naturel.

"Je trouve qu'on fait une bonne équipe, rit elle. C'est rare de trouver des gens avec qui il n'y a pas besoin de mot pour que la compréhension se fasse."

Et c'était bien vrai. D'habitude, il était impossible pour la blonde de se faire comprendre sans mots. Toujours quelqu'un pour la gêner dans ce qu'elle entreprenait ou pour considérer son attitude engageante comme une invitation à une relation plus poussée. Comme si elle avait besoin de quelqu'un dans sa vie ! Elle avait ses amis, sa mère et cela lui convenait parfaitement ! De toute façon, on ne pouvait pas faire confiance aux autres : les laisser rentrer dans son cœur d'une façon aussi forte ne pourrait amener que du mal, ses parents en étaient la preuve. Elle secoua de nouveau la tête. Qu'est ce que c'était que toutes ses pensées négatives d'un coup ? Un coup de fatigue ? Surement, pensa la partie la plus réfléchie de son cerveau. Après tout, elle n'avait pas beaucoup mangé ce midi et c'était encore un euphémisme. Puis le sprint dans les escaliers jusqu'au sixième étage et la danse durant une bonne demie heure n'étaient certainement pas conseillés quand on n'avait rien dans le ventre. Sans prévenir, sa tête tourna et elle s'appuya sur le fauteuil placé derrière elle pour ne pas tomber.

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Tout était enfin en place et il lança un regard à Avril avant de sourire à son tour. Il était fier de leur boulot, l'air de rien, ça faisait plaisir de se dire qu'ils avaient enfin finit, même si ce n'était pas non plus un travail énorme et que les gens arrêteraient enfin de les regarder différemment.
Lucas n'avait pas attendu un quelconque signe montrant qu'elle était surprise ou de remerciement, tout ce qu'il avait réellement guettait était un signe de rejet, une parole qui lui ferait comprendre que finalement s'en était fini pour aujourd'hui et qu'il valait mieux qu'il s'en aille avant que la jeune fille s'énerve, n'étant pas le moins du monde son but premier, voulant juste l'aider. C'était naturel d'après lui de faire ça et heureusement, rien ne vint, du moins pas dans ce qu'il avait pu redouter. Ce qui quelque part le rassura.
Le préfet avait répondu au sourire de la Gryffondor avant de secouer la tête de gauche à droite quand elle l'avait remercié. Non, mais c'était tout à fait normal pour le jeune homme que d'avoir fait ça, mais avouons le qu'un merci, bien que peut-être seulement poli, faisait toujours du bien et ça ne coutait en règle général rien du tout à la personne d'en face.

"Pas de soucis. Si tu as encore envie de danser en sautant de partout, préviens moi, je t'aiderai à re ranger !" ria t-il de bon coeur bien que pas trop fort.

Bah oui, il n'avait pas envie non plus que toute la salle commune se moque d'elle, ayant déjà exprimé le faite qu'elle en était honteuse d'avoir été surprise par le préfet... Ce qu'il comprenait déjà tout à fait.
Lucas hocha la tête quand elle lui dit qu'ils formaient une bonne équipe, étant du même avis. Jetant un regard autour de lui, il ne pût qu'avouer une fois de plus qu'elle avait raison. Ils avaient étaient efficaces, ne se marchant pas sur les pieds tout en ne parlant pas une seule fois. Comme si c'était inné, ce qui n'arrivait que très rarement comme la Gryffondor venait de le faire remarquer. Cette remarque le fit sourire.

"Ca se trouve, nos pensées fonctionnent pareil en faite ! Noan, moi qui pensais être uniiique !" pleurnicha t-il.

Pleurnicher était un grand mot, la scène était plus à l'ordre "Mort de rire" que "pleurer", du moins du point de vue du jeune homme.
Il partit dans ses pensées, amusé par ce qui était en train de se passer, ce qu'ils se disaient, finalement c'était vrai qu'ils semblaient avoir des points communs, pourquoi ne pas être sur la même longueur d'onde dans ce cas là ? Mais ses pensées se stoppèrent aussi vite que son rire et il fronça les sourcils quand la jeune fille sembla ne pas aller bien. Ses soupçons se confirmèrent quand il eu l'impression qu'elle allait basculer en arrière. Il avait d'ailleurs eu une sorte de geste automatique et était parti pour la rattraper, mais s'arrêta en court de route quand il vit qu'elle s'était finalement accroché au fauteuil.

"Tu devrais t'assoir, non ? Ca va pas ? Qu'est ce qu'il y a ?"

Lucas ? Du genre à s'inquiéter vite ? Non, jamais voyons. Je ne vois pas où tu as pu penser ça, hein ! Je me demande où tu arrives à avoir ce genre d'idées, n'importe quoi, vraiment.
Il se tut finalement, se rendant compte qu'il était peut-être plus pensant que ce qu'il faudrait, mais c'était souvent comme ça quand il s'inquiétait, certes il ne la connaissait pas, mais ça serait arrivé à quelqu'un dans les couloirs du château, totalement inconnue au bataillon qu'il l'aurait emmené à l'infirmerie.

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Avril resta un moment appuyé contre le fauteuil, la tête baissée et attendit patiemment que le vertige passe. Elle retint un sourire devant l'attitude de Lucas, presque paniquée. S'il s'inquiétait à ce point pour un simple malaise, il n'avais pas fini. Mais ce n'était pas le moment de rigoler. Elle s'appliqua à respirer calmement et, dès que le monde cessa de tourner devant ses yeux, se redressa. Elle détestait ça, que les gens s'inquiètent pour elle. Elle n'était pas quelqu'un de fragile, du moins pas plus qu'un autre, et malgré son apparence sociable elle tenait énormément à son indépendance. Elle força un nouveau sourire sur ses lèvres, espérant qu'il passe pour naturel.

"Ça va, ça va. C'est juste que je n'ai pas beaucoup...Bon, que je n'ai pas mangé ce midi et que je n'aurais pas du courir ou danser autant. Rien d'inquiétant ! Regarde : c'est passé !"

C'est passé, c'est passé... Vite dit, pensa-t-elle alors que des points noirs dansaient devant ses yeux. Elle n'en laisse rien paraitre et chercha un autre sujet de conversation pour ne pas s'attarder plus sur son état de santé peu brillant. Ce genre de vertiges lui arrivait souvent et elle ne souhaitait pas s'étendre sur le sujet bien que si le préfet n'avait pas été là, elle serait surement déjà assise, voir couchée. Essayant de faire abstraction, elle entreprit de répondre aux remarques que Lucas avait fait avant son "petit accident".

"Si jamais il me prend une nouvelle envie dans le genre, je te promet que tu seras le premier averti ! Tu surveilleras l'entrée, comme ça je n'aurais pas à craindre de me faire surprendre, tenta-t-elle de plaisanter."

Elle s'interrompit en voyant deux quatrième année rentrer à leur tour, un frisbee à dents de serpent dans les bras. Elle fronça les sourcils et jeta un coup d’œil amusé au préfet. Comme quoi, le travail n'attendait jamais. Elle n'ajouta rien, fixant toujours les deux jeunes hommes insouciants. Elle attendait patiemment de voir si Lucas allait choisir de confisquer l'objet ou s'il allait laisse passer. Elle qui rêvait d'une occasion de chasser de l'esprit du blond sa soudaine faiblesse, elle était servie !

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Lucas n'était pas quelqu'un qui aimait embêter les gens, mais c'était vrai qu'il s'inquiétait souvent beaucoup trop vite, ce qui était quelque chose qui avait tendance à agacer. Mais il avait du mal à se contrôler, voir pas du tout, malgré qu'il essayait vraiment. Quoi que ça arrivait qu'il ne bouge pas, ses yeux paniqués le trahissant mais ça s'arrêtait là. Bref tout ça pour dire que quand elle allait bien et que c'était parce qu'elle avait pas mangé ce midi il tenta un sourire d'excuse. Certes c'était pas fameux et sa mouille de gamin totalement désolé devait surement faire rire, mais c'était comme ça. Il était aussi un bébé, parfois, dans ses réactions. Mais quand elle lui dit que c'était passé, il eu du mal à la croire, cependant il se calma et tenta de ne rien relever ou montrer qu'il n'étais pas persuadé. Son regard montrait cependant que l'inquiétude était toujours là, mais c'était la seule chose qu'il n'arrivait pas à contrôler.

"D'accord. Désolé, je réagis trop vite. Je suis du genre à m'inquiéter pour rien. Je sais que ça embête les gens. J'm'excuse..."

Lucas avait accompagné son spitch d'une nouvelle moue tout aussi convaincante. Ou pas. Il avait préféré ne pas lui dire qu'il valait mieux manger quelque chose, il serait encore passé pour un gros lourdingue et il préféré largement évité pour l'instant, ayant déjà trouvé que c'était trop de l'avoir embêté avec sa santé. Bref, il s'assit de lui même sur un fauteuil, espérant que la jeune fille en ferait de même. Ca ne pourrait que lui faire du bien, de toute façon et ça il en était persuadé malgré tout ce qu'il ne dirait plus.
Le préfet tenta un sourire quand elle répondit à sa phrase de toute à l'heure. Ouais, il pourrait aisément garder la porte... L'idée l'amusa un petit peu malgré tout, l'air de rien.

"Tu as raison, tient !"

Lucas ne comprit pas le regard que lui lança Avril et se retourna donc, s'appuyant sur le dossier du fauteuil dans lequel il était actuellement assis et capta finalement le frisbee à dent de serpent dans les bras d'un quatrième année. Lançant un regard amusé à Avril, il roula des yeux et se leva, soupirant. C'était la chose la plus courante dans ses nouvelles fonctions, mais il ne s'en plaignait pas, loin de là. Il aimait bien, c'était bizarre mais marrant. Il fallait toujours voir les choses du bon côté de toute façon.

"Teut teut. Excuse moi jeune homme, mais je crois que cette chose ne te servira pas ici !" fit le Préfet en montrant du bout du doigt le frisbee. "Fais attention la prochaine fois, c'est interdit. Donne le moi, s'il te plait."

Le garçon voulu rouspéter mais sous le regard de Lucas, qui savait se faire sévère si il le fallait -bien qu'il n'aurait pas sévit, bien entendu-, il se tut et tendit l'objet interdit. Il l'entendit partir en rouspétant avec son ami et avec un sourire amusé il retourna vers Avril.

"Merci !" fit-il simplement en secouant le frisbee un peu en hauteur pour montrer de quoi il parlait, parce qu'il fallait reconnaitre que c'était grâce à elle qu'il l'avait vu.

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Avril sourit devant le regard amusé de Lucas. Elle le vit partir vers les deux Gryffons farceurs et en profita pour se laisser tomber dans le fauteuil, sans aucune grâce. Elle ferma les yeux et essaya de se concentrer sur autre chose que son mal de crâne. Elle n'avait vraiment pas besoin de ça, maintenant. Le repas était dans une grosse heure et il fallait qu'elle tienne jusque là, coûte que coûte. Elle n'allait quand même pas descendre à l'infirmerie pour ça ! Elle soupira en réalisant qu'il lui faudrait descendre sept étages entiers dans cet état pour le moins misérable. Si seulement elle pouvait éviter de s'évanouir en attendant l'heure où le repas commencerait à être servi. Elle rouvrit les yeux brusquement en entendant le préfet la remerciait. Pourquoi ? Elle jeta un coup d'oeil à l'objet qu'il tenait dans la main et sourit de nouveau. Elle frappa dans ses mains dans une parodie d'applaudissement.

"Héhé ! Je suis une bonne informatrice, n'est ce pas ? Félicitations pour avoir rattrapé ces petits filous avant qu'ils ne filent dans leur dortoir !"

Elle se redressa pour faire face au blond et sa tête protesta vivement sous forme de tournis. Elle referma ses paupières dix secondes, attendant que cela passe. Elle rouvrit les yeux et adressa une petite grimace fatiguée au blond. Elle n'était vraiment pas en forme et avait la désagréable impression d'être tout à fait pitoyable. Bon Dieu, qu'elle détestait ces petites crises !

"Il n'y pas de Justice, se plaignit-elle d'une petite voix plaintive. Tu sors dehors en plein milieu d'une averse, tu remontes sept étages totalement trempé et c'est moi qui suis malade ! Il faudra que quelqu'un m'explique comment marche le monde, grogna-t-elle."

Elle abandonna l'idée de faire bonne figure et se blottit dans son fauteuil, les jambes ramenées tout contre sa poitrine et son menton posé sur les genoux. Elle n'avait qu'une heure à tenir, se répéta-t-elle.

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Lucas avait donc fait ce qui était dans ses fonctions de préfets, bien aidé par Avril, par ailleurs, sinon il ne l'aurait même pas remarqué -et ça n'aurait pas été une grande infraction de toute façon, il fallait reconnaitre les choses...- Les garçons avaient juste eu peu de chance, le regard avisé d'Avril les ayant piégés dès qu'ils avaient mis les pieds dans la salle commune;
Il était donc retourné voir Avril et l'avait remercié, se vautrant plus qu'autre chose dans le fauteuil qui était à côté de lui. Il s'en était voulu un peu car il avait l'air de l'avoir dérangé alors qu'elle semblait ne pas aller bien mais il tenta de ne pas montrer son désarroi. Lorsqu'elle l'applaudit, il éclata d'un rire qu'il n'essaya même pas de contenir tellement ce geste l'avait amusé, bien que ce n'était en fin de compte pas grand chose.

"Je songerai à t'engager... Tes yeux me servirait bien, jeune demoiselle !" continua t-il de rire.

Finalement il fronça les sourcils quand il la vit essayé de se relever ou quelque chose dans ce style là et fermer les yeux vivement. Décidément, quelque chose ne tournait vraiment pas rond. Mais il s'était promis de ne pas embêter la jeune fille avec ça, elle était assez grande pour savoir ce qu'elle devait faire ou non, ce qui allait ou pas et peut-être même le pourquoi du comment. Lui il savait que quand il était malade, il n'était pas le dernier à se terrer dans son lit, bien au chaud sous ses couvertures à tenter de dormir le plus paisiblement possible. Il fit une moue désolée quand elle lui fit une grimace, elle semblait ne vraiment pas aller bien et il s'en voulait de ne pas savoir quoi faire pour l'aider à aller mieux. Mais une maladie, ça ne se contrôle pas n'est ce pas ? Parce qu'il était en train de se dire que même si elle avait loupé le repas, ça ne pouvait pas lui mettre tout ces symptômes là, si ? Finalement il l'écouta parler et haussa les épaules.

"Si ça se pouvait, je prendrais bien la suite des choses et être malade parce que j'étais sous l'eau et toi, ne pas l'être car tu n'as rien fait pour... Si tu as besoin de quoi que se soit, hésite pas."

Lucas se dit qu'il était temps de faire motus et bouche cousu, histoire de ne pas paraitre trop inquiet de nouveau même si il n'aimait pas voir les gens malades. Il était un peu moins inquiet du faite que déjà, au moins, elle était dans un fauteuil. C'était fou, mais ça le rassurait déjà pas mal, aussi bête que cela puisse paraitre.

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Avril fronça les sourcils en entendant la réponse de son préfet. Apparemment, il était vraiment gêné pour elle et ce n'était pas vraiment la réaction qu'elle attendait. Après tout, ce n'était pas la faute du blond si elle était sujette à de fréquents vertiges. Soit c'était le repas qui lui avait fait défaut et tout ça rentrera dans l'ordre dans une dizaine de minute, soit c'était une de ses crises et, si elle se déroulait comme les autres, ce serait de l'histoire ancienne au bout d'un dizaine de minute. Elle leva les yeux vers son camarade sans ôter son menton de ses genoux.

"Pas de problèmes, ce n'était pas un reproche, sourit-elle doucement. A vrai dire ce genre de choses est assez fréquente, malheureusement, avoua-t-elle dans un soupir. Mais si les derniers examens que j'ai passé sont concluants, on devrait m'opérer pendant les prochaines vacances alors il n'y a pas de quoi s'inquiéter !"

Elle ferma de nouveau les yeux pour ne plus voir danser les points noirs qui semblaient la narguer. Elle attendit patiemment pendant cinq minutes que son état s’améliore avant de déplier soigneusement ses jambes, légèrement engourdies. Heureusement pour elle, cela ne lui était jamais arrivé sur un balais, Dieu sait ce qui aurait pu se passer autrement. Elle poussa un autre soupir en ouvrant les yeux, sentant le malaise refluer et disparaitre progressivement. Autant pour elle, le repas sauté n'avait aucune influence dans cette affaire. Elle jeta quelques coups d’œil autour d'elle et remarqua que la salle s'était bien vite remplie. A croire que c'était là le seul refuge potable pour un Rouge & Or. Elle regarda la fenêtre et sourit en songeant qu'elle avait vu juste : il pleuvait toujours. Certains élèves rentraient d'ailleurs entièrement trempés. Elle eut un nouveau sourire et, se redressant, repris la parole.

"Apparemment tu n'es pas le seul à avoir un faible pour les balades aquatiques. Je ne comprendrais sans doute jamais ce qui vous attire tant de ce genre de choses... Si vous voulez finir trempé, vous n'avez qu'à aller faire un tour dans le lac, non ? En tout cas ils sont en train de tout dégueulasser... Moi qui avait nettoyé derrière toi, se lamenta-t-elle."

Soudain elle repensa à ce qu'avait dit Lucas une bonne dizaine de minutes plus tôt. Un partenariat avec les préfets de Poudlard ? Voilà qui était un sujet de plaisanterie tentant ! Après tout, le vertige était passé, il n'était plus question de s'en soucier et elle avait une réputation du jeune fille souriante à tenir.

"Pour ce qui est de mon aide, je réclame un salaire de quelques gourmandises et sorties nocturnes sous protection par semaine. Après quitte à toi de voir si cela vaut le coup de troquer ces petites faveurs pour mon talent à sentir les coups foireux, rigola-t-elle."

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