Oslo - 16 Octobre 2009

Dans l’hôpital, l'odeur des médicaments fraîchement administrés, du désinfectant et de la solitude régnaient en dictature. Dans une chambre ressemblant à toutes les autres qui étaient implantés dans le couloir, une jeune femme se reposait à côté d'un berceau immaculé. Dans une chaise, ayant tout autant participé à l'effort de guerre, un homme était profondément endormi. La soirée avait été rude et le matin ferait une douce apparition avec son café et ses collations, bien qu'ici, le sommeil fût prioritaire.
Dans le landau, le poupon s'agita faiblement. Son doux duvet brun formait déjà une couronne sur son visage clair comme la neige. Par ailleurs, la pâleur de l'enfant avait à la naissance fait inquiéter sa génitrice à sa naissance. Pourtant il n'y avait point d'inquiétude à avoir. La petite avait juste hérité ses traits nordiques de son père.
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À la maison, on avait aménagé une magnifique et grande chambre au bébé. Son prénom avait été épinglé au mur. Théa serait la petite déesse de la maison, la beauté nordique à son apogée. Du moins aux yeux de ses parents. Le berceau aux langes rosées près de la fenêtre souvent couverte de neige formait une sorte d'ensemble cosy, donnant beaucoup de charme à la pièce.

Seulement, un événement intervint et brisa ce cercle familial. Alors que Théa avait ses deux années, que ses seules préoccupations se résumaient à balancer ses peluches, renverser sa nourriture ou tirer les longs cheveux blonds de son père, la mère de la petite eut un accident. Elle était en train de repeindre les charpentes de la maison avec une échelle boiteuse. Aleksander avait prévu de la lui tenir mais Théa avait à ce moment hurler de toutes les accalmies possibles. Saga avait alors assuré à son mari qu'elle pouvait s'en sortir le temps qu'il s'occupe de leur fille. Elle n'a pas pu. Aleksander n'entendit que le tonnerre de l'échelle s'affalant.

Dans la nuit du 5 juin 2012, on n'entendit que les cris de Théa et on ne vit que les larmes de son père. Le constat était tombé. Paralysée à vie. Et pas les juste les jambes. Totalement tétraplégique. Pendant plusieurs semaines, les allers-retours entre la maison et la clinique rythma la vie de Théa. Oh bien-sûr, elle était trop jeune pour s'en rendre compte. Cependant, elle aurait très bien pu se rappeler, tant par leur violence que par leur omniprésence les cris de sa mère, la fadeur que prenait la vie dans sa bouche ou l'eau qui avait établi domicile sur son visage.

Finalement, un jour au bord de la crise de nerfs, Saga admit qu'elle voulait retourner en Angleterre près de sa famille. Après tout, sa mère et sa sœur vivaient à Leicester. Ni une ni deux, Aleksander prit trois billets d'avion pour la dite ville. Un pour sa femme, pour sa fille et un dernier pour une aide à domicile qui escorterait les deux femmes jusqu'à la famille Harrods. Lui devrait encore rester à Oslo quelque temps pour les préparatifs de la vente de la maison et le déménagement de leurs affaires. Oui tout cela avait été précipité, mais peu importait. Le mari voulait ce qu'il y avait de mieux pour sa femme.

Ainsi grandit Théa. Dans un immense appartement, dans la ville anglaise, entourée de son père, sa mère, sa tante et de sa grand-mère. La majorité de la famille était moldue. Notamment Saga et sa famille. Quant à Aleksander, sa mère était sorcière mais décédée il y avait déjà plusieurs années. Son père était moldu et hélas pour le jeune homme, il avait hérité de sa condition. La seule filiale sorcière que possédait Théa était donc sa grand-mère paternelle. Et si les dons de cette dernière avaient lésé une génération, ils s'étaient mystérieusement incrustés dans les veines de la plus petite.

Personne pour enseigner à la petite comment contrôler ses pouvoirs, c'était vrai. Mais assez d'amour pour combler les lacunes. De plus, Aleksander contait régulièrement les quelques connaissances de Poudlard qu'il avait pu entendre de sa mère. La petite avait toujours eu une soif d'histoires incroyables, bien plus encore en apprenant qu'elle était une sorcière capable de faire prendre feu les cheveux de sa grand-mère affolée sous les rires de ses filles.

Aleksander Luka Bartholomew - Longs cheveux blonds légèrement ondulés, yeux bleus aussi glacés que les fjords d'où il vient et tatouages recouvrant ses bras. Un mètre quatre-vingts, une peau aussi blanche que celle de sa fille et autant d'amour que de muscles à donner. Voici ce qu'est Aleksander. Il est le fils d'Orianne White et d'Hector Bartholomew.
Fils unique, il a grandi dans l'envie de pouvoir faire les mêmes prodiges que sa mère. Parti faire ses études en Angleterre, il y rencontra Saga Harrods. Trois ans plus tard, ils se marièrent. L'année suivante, ils emménagèrent dans le pays natal d'Aleksander. Théa ne mit pas longtemps à arriver.

Saga Harrods - Une forée sombre pour chevelure, des yeux de saphirs. Un petit mètre soixante-cinq et une fougue à en faire tomber les tempêtes. Elle est la fille de Marta Green et de George Harrods. Sa fausse jumelle, Lyra est son contraire mais nous en parlerons plus tard. Elle était à l'université de lettres quand elle rencontra Aleksander. Il était dans la fac de médecine, en face. Une cigarette à la main, ses cheveux blonds épars autour de son visage. Un coup de foudre est un coup de foudre. Théa arriva rapidement.

Lyra Harrods - Jumelle de Saga. Si elle est brune, Lyra est d'une chevelure blonde platine. Si les yeux de sa sœur sont clairs, ceux de la deuxième sont des onyx. Elle fit une faculté de droit avant de s'installer près de l'appartement de sa mère pour pouvoir veiller sur elle et sur sa santé fragile puis s'en rapprocha davantage quand Saga revint vers leur famille. Célibataire aujourd'hui, elle eut un jour un fils mort-né. Depuis, elle garde une constante froideur envers la gent masculine.

Marta Green - Divorcée de George Harrods. Elle a vécu toute sa vie en Angleterre où elle fut tout d'abord serveuse, puis bibliothécaire. Elle fut d'une grande beauté plus jeune mais tout le monde sait qu'avec l'âge, elle laisse place au charme. Marta commença à développer des problèmes de santé à partir de ses soixante ans. Elle enchaîna l’arthrose, les déplacements de hanches, les douleurs de dos et bien d'autres choses si bien que l'une de ses filles vint habiter près d'elle. Marta a toujours craint d'une certaine manière l'influence que pouvait avoir son gendre sur sa fille.

Les murmures d'impatience rongeaient les barques flottant sur le Lac noir. La lampe du garde-chasse lançait de douces ondes autour des élèves. Le château aussi impressionnant que terrifiant montait à plus d'une centaine de mètres au moins. Les yeux innocents de la première année scrutaient tout ce qui passait à leur portée. Sa grand-mère avait-elle ressenti l'inquiétude qui lui vrillait les entrailles ? S'était-elle attendue à être répartie dans une maison particulière ? D'ailleurs, de quelle maison avait-elle fait partie ? Une loyale ? Une sage ? Une courageuse ? Une ambitieuse ? Théa espérait lui ressembler. Elle voulait rester dans les mémoires. Être celle dont tout le monde voulait ressembler, qu'il s'agisse en études, en honneur. Mais comment pourrait-elle se démarquer de telles figures comme Harry Potter ou Drago Malefoy ?

Un professeur masculin les accueille. Est-ce lui Neville Londubat ? Il repartait déjà arrivé. Le groupe de premières années se regardèrent d'abord en silence. Nul n'osait trop bouger. Était-ce de la peur de briser le marbre sous leurs pieds ? Par sa délicatesse, sa richesse cela était fortement possible. Puis, des chuchotements s'élevèrent et brisèrent le silence instauré. On pouvait tout de suite voir ceux qui se connaissaient. Certainement des sang-pur en majorité. Théa se sentait quant à elle aussi démunie que les nés-moldus. Après tout, elle pouvait se considérer ainsi : seule la famille de sa grand-mère paternelle, soit une branche sur quatre était sorcière.

Les grandes portes s'ouvrirent à nouveau. Tendant le cou, Théa pu apercevoir ce qui se trouvait à l'intérieur. Quatre tables remplies d'élèves dont beaucoup se tournaient pour voir les nouveaux arrivants entrer. On leur expliqua pendant quelques minutes de quelle façon on allait procéder, le déroulement de l'année scolaire, avant de les faire entrer. Théa plissa les yeux face à luminosité de la Grande Salle. Des chandelles flottaient absolument partout.

Avec empressement, ils s'avancèrent tous vers le devant de la table des professeurs. Théa, quand certains d'entre eux la regardèrent, ne pu s'empêcher de leur sourire doucement. Attendant patiemment sur le côté, elle étudia la foule du regard. Certains ne s'intéressaient même pas à leurs prochains camarades tandis que d'autres leurs souriaient amicalement ou au contraire leurs lançaient des regards noirs. Théa serra les poings.

Son nom était dans les premiers. Théa vit quelques élèves se faire tour à tour répartir sous les applaudissements dans les différentes maisons. Elle n'avait pas peur, mais craignait de ne pas s'adapter à Poudlard ou à ses pouvoirs. Une sorcière sans pouvoirs n'était pas une véritable sorcière. Quand le professeur appela son nom, Théa s'avança sans détour et posa le Choixpeau sur sa tête. Avant qu'il ne puisse parler, la petite murmura :

- Fais ton œuvre. Mets-moi dans la maison qui me correspond le plus. Ne te soucie pas du reste s'il te plaît.

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