Voilà déjà quelques jours que nous étions arrivés à la ferme. Quelques jours que nous avions quitté ce château où nous avions été enfermé pendant plusieurs mois, pour finalement nous retrouvé enfermé dans un endroit encore plus petit. C’était soi-disant pour notre sécurité car les Mangemorts contrôlé encore le Ministère. Tous ce qu’on voulait nous c’était rentré chez nous pour oublier tout ça, pas qu’on nous enferme encore et qu’on ait l’impression de revivre la même chose. En tout cas pour moi, j’avais l’impression d’avoir fait un énorme pas en arrière en étant ici, et tout ce qu’on avait vécu me revenait en mémoire. Lorsque la révolte avait pris fin, et qu’on avait attendu 3 jours pour partir de Poudlard, tous ces évènements avaient commencé à partir de ma tête, me laissant dormir un peu, cessant d’entendre constamment des gens crier. J’avais cru pouvoir enfin commencer à me pardonner. Me pardonner de ne pas avoir agi plus tôt, me pardonner d’avoir agi bêtement quand je l’avais fait, et surtout, le plus dur, me pardonner pour la torture dans la Grande Salle. Mais cet espoir n’avait pas duré longtemps, car à peine arriver à la ferme, tous mes tourments étaient revenus. Je ne dormais presque pas, me réveillant en sursaut, en entendant des cris, je ne mangeais pas grand-chose. Je devenais fou et j’essayais de passer le plus de temps possible sur un balais ou à faire du sport pour me vider l’esprit. Mes amis m’avaient conseillé d’aller voir les psychomages, qu’ils pourraient peut-être m’aider à aller mieux, et à me pardonner, mais je m’obstinais à leur dire que j’allais bien, que ça passerait tout seul et surtout, mon argument préféré, que par rapport au nés moldus je n’étais pas à plaindre et je préférais leur laissé ma place. Ils avaient été traité comme des esclaves pendant tout ce temps, n’avaient presque rien eu à manger, ne dormaient pas beaucoup et devaient faire des tâches ingrates et subir des punitions juste pour le plaisir de ces fous. Ils avaient bien plus besoin que moi d’aller voir les psychomages. Ce n’étaient qu’une question de temps avant que mes insomnies s’arrêtent et que tout redevienne comme avant. C’était Acaccia qui avait réussi à me convaincre d’y aller juste une fois, pour essayer, et que si ça ne me convenait pas alors je n’y retournerais pas. J’avais donc été voir un psychomage. Je ne savais pas comment ça allait se passer, je ne savais pas si ça marcherait, mais il fallait essayer.

Sortant de cette première séance, je ne savais pas trop quoi penser. J’avais raconté comment s’était déroulé l’année pour moi. Et tout ce qui en ressortait pour l’instant c’était de la colère. De la colère envers moi-même. Je me sentais faible et je n’aimais pas les gens faibles. J’avais laissé les choses faire, attendant que les choses se fassent, que des gens préparent une stratégie, et une fois lancer, j’ai foncé dans la bataille. Je n’ai pris aucun risque cette année, et quand j’ai agis, je ne l’ai fait que par colère et je me suis retrouvé en bien mauvaise posture qui m’a valu de me détester encore plus. Le psychomage voulait que j’évacue cette colère. Qu’il m’amène un Mangemort ou Blackman et je n’aurais aucun mal à l’évacuer ma colère. Mais il avait également appuyé sur un point, je m’étais rendu compte que Milo comptait pour moi. Jusqu’ici je me contentais de le trouver faible et inutile, de me demander comment il avait atterri dans ma famille, et je passais mon temps à l’embêter juste pour le plaisir. Mais personne ne lui avait jamais fait de mal, personne ne l’avait vraiment blessé. En plus avant quand il y avait un problème, il fuyait pour se mettre à l’abri, je n’avais donc pas à m’inquiéter pour lui. Mais cette année il avait pris des risques pour nous sauver et c’était retrouver en plein milieu de tout ceci. Avec tout ça je ne savais pas ce qu’avais voulu me faire comprendre le psychomage, mais je sortais de son bureau perplexe. Je ne savais plus si j’étais énervé, si j’étais triste, ni même à qui j’en voulais vraiment. Refermant la porte derrière moi, j’aperçu Milo au bout du couloir. Lui aussi venait voir un psychomage ? Ou alors passait-il juste par là pour se rendre ailleurs ? Je n’en savais rien, mais en le voyant cela me crispa. Depuis la torture on ne s’était pas beaucoup croisé, et la dernière fois que je l’avais vu, je l’avais aidé à déplacé son ami avant de le mettre en sécurité et de retourner dans la bataille. Je ne savais pas s’il m’avait pardonné, s’il voulait me parler, mais c’était le moment d’essayer. « Salut Milo ». Je ne savais quoi lui d’autre, mais en verra bien comment tourne cette conversation.

Franchement je ne savais pas si j’allais retourner voir un Psychomage. Je devais me rappeler toutes mes erreurs de cette année alors que tout ce que je voulais c’était oublié. Je voulais également trouver une façon de ma pardonner mais tout ce qu’il était capable de me dire pour l’instant c’était qu’il fallait que je me pardonne pour oublier. Ça je le savais, ce que je voulais c’était qu’il me dise comment faire, pas qu’il me laisse réfléchir à la question. Mais en même temps, là, tout de suite, en refermant la porte de son bureau, je me sentais un peu différent de quand j’étais rentré. Je ne savais pas si c’était en bien ou en mal, je me sentais juste différent, et cela me donnait envie de revenir. Je n’eus pas le temps de réfléchir plus longtemps que je vis mon frère. Je me sentis mal tout de suite. Depuis la torture je faisais tout pour ne pas le croisé. Je ne savais quoi lui dire à part que j’étais désolé, que je n’avais pas voulu faire ça, que de base je voulais juste l’aider à sortir de cette pièce où on l’avait torturé toute une nuit. Mais je savais que ce n’étais pas suffisant, que juste dire pardon n’effacerait pas les coups de fouets que j’avais dû lui infliger, n’effacerais pas la douleur qu’il avait ressenti. Moi-même j’avais beau me répéter que je n’avais pas eu le choix, que c’était les coups de fouets ou l’endoloris, je n’arrivais pas à ne plus me détester pour ça. J’aurais préféré être à sa place et me faire fouetter. A la place je dois vivre en me disant que j’ai torturé mon frère pour faire le spectacle à des gens comme Blackman. Donc je m’étais contenté de rester loin de lui car quand je voulais l’aider ça tournait mal.

Je salue mon frère, et je vois qu’il a l’air aussi fatigué que moi. Ça ne m’étonnerait pas qu’il dorme aussi bien que moi. Il a vécu encore plus de choses atroces que moi, et il a vu son ami, ou petit ami je ne sais pas vraiment, se vider de son sang pendant la bataille. Il me demande ce que je fais là. J’ai envie de lui répondre que comme tout le monde ici j’essaye d’oublier, d’avancer, et de reprendre une vie normale. Que j’essaye de pouvoir de nouveau dormir sans me réveiller en sursaut parce que j’ai entendu quelqu’un crier dans un cauchemar. Que j’essaye de pouvoir manger normalement, sans avoir cette boule au ventre parce que je me demande si pendant ce repas on va avoir le droit à une torture. Mais non je ne peux pas lui dire tout ceci. « J’allais voir un ami à l’infirmerie » Ce n’était absolument pas vrai. Aucun de mes amis n’avait été gravement blessé et tous ceux qui avaient dû recevoir des soins étaient déjà sorti de l’infirmerie. « Quoi ? Dax est ici ? » Mon frère aîné est à la ferme ? Comment cela était-il possible ? Pourquoi était-il là ? Sûrement pas pour moi j’imagine. Lorsqu’il avait fait son coming out je l’avais renié. Non pas pour son orientation sexuelle, il faisait bien ce qu’il voulait de ce côté-là, mais plutôt parce qu’il ne me l’avait jamais avoué alors que l’ont été si proche. Aujourd’hui je me rends compte que j’ai été bien stupide de prendre une telle décision. Peut-être qu’il été temps d’arranger les choses, enfin si les choses pouvaient être arrangé. « Non je ne l’ai pas vu. Mais je ne suis pas sûr qu’il ait envie de me voir après ce que je lui ai fait » Bizarrement, cette phrase était aujourd’hui valable pour deux de mes frères. J’avais vraiment le don de tout foutre en l’air avec ma famille.

Mince, pourquoi j’avais dit que j’allais voir un ami à l’infirmerie. Maintenant il me questionnait sur cet ami pour savoir si il allait bien et je devais inventer un truc très rapidement. J’aurais dû dire autre chose, du genre que je cherchais quelqu’un et qu’on l’avait vu aller voir des psychomages. « Non ce n’est pas très grave, juste que sa blessure c’est réinfecté et il a dû retourner à l’infirmerie pour guérir ça » Restait plus qu’à espérer que mon frère ne m’en demande pas plus sur ce sujet, et surtout qu’il y croit. Au moins il n’avait pas capté que je sortais du bureau des psychomages, ou alors il faisait exprès de ne pas demander et ça m’allait très bien comme ça. Lui par contre il sortait bien de l’infirmerie, il venait sûrement d’aller voir son ami que j’avais essayé d’aider lors de la révolte. Il avait été salement amoché quand je l’avais déplacé pour le mettre hors de portée des sorts qui fusaient dans tous les sens. « Ton ami va bien ? Il a pu se remettre de sa blessure ? » Oui je disais son ami parce que je ne savais pas trop ce que ce garçon était pour lui, je ne voulais pas faire de gaffe, mais je ne voulais non plus qu’il imagine que j’allais le juger parce qu’il sortait avec un garçon alors que ce n’était pas le cas. En même temps cela était normal s’il avait peur d’avouer cela devant moi vu la réaction que j’avais eu avec Dax, mon frère aîné. Mais derrière ce prétexte que j’avais eu avec Dac ce caché bien autre chose et même si je ne le montrais pas, j’avais beaucoup été touché par cette séparation avec mon frère.

En parlant de Dax justement, j’appris qu’il était à la ferme. Depuis le temps je ne l’avais pas croisé. Bon en même temps je passais mon temps à être sur mon balais, à courir pour me défouler, ou alors enfermer dans ma chambre à repenser à tout ce que j’avais fait, ou laisser faire. J’aurais su qu’il était ici je l’aurais cherché. En y repensant un peu ça aurait fait comme avec Milo actuellement, je ne sais pas ce que j’aurais pu lui dire. Est-ce que des excuses suffiront, je ne sais pas. Dax était là car il avait participé à la révolte. Une amie de Milo l’avait appelé et il était venu. « ça ne m’étonne pas, c’est tout lui de faire ça » Après tout dans ce château il y avait au moins un frère et un sœur avec qui il était encore en bon terme. Peut être qu’il était aussi venu pour moi, je ne savais pas, mais j’espérais tout de même que la réponse soit oui. Alors que je pensais à tout ça, Milo péta un câble. Mes yeux s’écarquillèrent de stupéfaction. Jamais avant il n’aurait osé me parler comme ça de peur de la correction qu’il allait prendre après quand je l’aurais attrapé. Désormais je n’étais plus comme ça, mais cela me sidéra tout de même d’entendre Milo parlé comme ça. C’était peut être parce qu’il avait vu que j’avais changé, que maintenant je voulais le protéger d’une autre manière quand lui tapant dessus. Bon je veux bien admettre que quand on tape sur quelqu’un c’est pas forcément flagrant que de base c’est parce qu’on veut le protéger. Je voulais juste qu’il devienne plus fort, qu’il sache se défendre tout seul parce que je ne pourrais pas toujours être là pour le faire. Il y avait aussi que j’avais été un petit con, mais cette année, le fait d’avoir été en réel danger m’avait fait comprendre des choses et m’avait fait changer. J’espérais que Milo l’ait remarqué et que Dax le remarquerait aussi.

J’attrapais doucement Milo par les épaules pour ne pas qu’il croit que j’allais lui faire de mal. « Whowhowho calme toi Milo » Sur le coup je n’avais pas compris sa réaction, mais elle était normale. Il pensait que je ne parlais plus à Dax car il avait son coming out et que je l’avais rejeté car il était gay. Mais la raison était tout autre. Peut être que en même temps Milo essayait de me faire passer un message à son propos, je ne savais pas. « Tu ne connais pas la vérité sur Dax et moi. Il n’y a que Acacia qui le sait. » Il était temps de passer aux aveux devant mon petit frère, et c’était plus compliqué que ce que j’avais imaginé. Soupirant je me lançais « Je ne sais pas si tu te rappelles mais avec Dax on était très proche avant. On partageait tout, comme je le fais avec Acacia. Quand il a révélé qu’il était gay, je n’ai pas été agacé parce qu’il couchait avec des mecs, mais plus parce que depuis tout ce temps il ne m’en avait jamais parlé. J’avais l’impression ne pas connaître mon frère avec qui j’avais tant partagé. Peut être qu’il y avait pleins d’autres trucs qu’il ne m’avait pas dit, ou alors peut être qu’il m’avait menti pendant toute ces années. Je me suis juste senti trahi, et ça m’a fait mal. » Voilà c’était dit, il ne restait plus qu’à faire de même avec mon autre frère, et prier pour qu’il pardonne mon comportement. Cette révélation me rendu triste, mon frère me manquait bien plus que je ne l’aurais soupçonné. « Je n’ai rien contre les homosexuelles Milo » J’avais murmuré cela, comme pour le rassurer par rapport à son copain, ou son ami, je ne savais toujours pas.

Décidément mon frère insistait pour avoir plus d’informations sur ce soi disant ami qui était à l’infirmerie. C’était pas vrai, j’allais jamais réussir à m’en sortir de ce mensonge. Je me demandais pourquoi il s’intéressait autant à mes amis blessé. La plupart de mes amis l’avait pris comme cible depuis son arrivé à Poudlard, alors il ne devait pas les porter dans son cœur, et pourtant il voulait absolument savoir si il allait bien. Il fallait vraiment que je clôture cette conversation pour qu’on passe à autre chose. « C’est une blessure au bras, il a été ouvert lors de la bataille, mais sa vie n’était pas en danger. Elle s’est réinfecté parce qu’il a fait l’imbécile et n’a pas écouté les médicomages. Donc voila pourquoi ce n’est pas grave, il avait qu’à faire attention. Il doit juste rester aujourd’hui à l’infirmerie et pourra sortir ce soir. » Il me demandait qui c’était, il fallait que je trouve un ami qu’il ne connaissait pas, et ça se n’était pas simple. Et en plus il fallait que je réfléchisse vite. « C’est Steve O’Hara, mais je ne pense pas que tu le connaisses. » Et quand je disais connaître, je voulais dire qu’il ne lui avait jamais rien fait. C’était peut être un des seul d’ailleurs à n’avoir jamais embêté Milo.

Changeant rapidement de sujet pour ne pas devoir inventer à nouveau, je pris des nouvelles de l’ami de Milo que j’avais mis en sécurité lors de la bataille. Il avait été bien amoché. Quelqu’un s’était occupé de refermer la plaie pour arrêter le saignement avant que j’arrive. Mais il avait perdu beaucoup de sang. Heureusement il allait bien et d’après mon frère, il pourrait bientôt sortir. « C’est super qu’il aille mieux ». J’avais envie d’ajouter à Milo qu’il devait être content que son ami se remette, mais vu la tête que tirait mon frère, il n’avait pas l’air super enthousiaste. Il avait dû se passer quelque chose, mais j’ignorais quoi et Milo ne me le dirait surement pas, me disant que ce n’était pas mes affaires.

Une fois encore la conversation pris un autre chemin, et on se retrouva à parler de Dax. Il fallait absolument que je trouve mon frère aîné. Je devais lui parler à tout prix, enfin s’il le voulait bien. Ah non, quoi qu’il me dise, il fallait que je lui dise ce que j’aurais dû lui dire il y a des années. Au lieu de cela, j’ai fait le mec qui ne comprend pas, celui qui l’a rejeté, exactement comme l’a fait mon père. Et je ne voulais pas ressembler à mon père. Non pas que mon paternel était quelqu’un de mauvais ou de méchant, ça non. Mais il était assez particulier, très ancré dans les traditions de l’aristocratie anglaise, avec son savoir vivre et toutes ses règles. Et cela m’ennuyait à mourir. Devant lui je faisais le fils qu’il voulait absolument avoir. Le fils modèle, qui respecte ces traditions, mais au fond je m’en fichais. Passé des heures à chasser, juste parce que les aristocrates chassent. Ou encore à boire son thé d’une certaine manière et pas à n’importe quelle heure. Déjà je n’aime pas le thé, je trouve que ça n’a pas de gout. Je préfère de loin une bonne bierraubeurre ou un whishy pur feu. Mais je suivais l’exemple de mon père devant eux car c’est ce qu’ils attendaient de moi. Et avec Dax j’avais choisi la facilité. Au lieu de parler à Dax, d’essayer de comprendre pourquoi il ne m’avait rien dit de tout cela avant alors qu’on se confiait tout, et bien j’avais fait ce qu’on attendait de moi et j’avais fait comme mon père, et j’avais été un bon aristocrate. J’avais surtout été un bel enfoiré. Je l’avais toujours su que j’avais fait le mauvais choix, mais je n’avais jamais voulu le reconnaître. Avec cette année je reconnaissais enfin toutes mes erreurs, tous les échecs, et ils étaient nombreux. Lorsque je saisi Milo par les épaules pour le calmer je le senti se raidir, ce qui paraissait normal vu que le plupart du temps quand je le touchait c’était pour le frapper. Mais cette fois je ne voulais pas lui faire de mal, je ne voulais plus jamais lui faire de mal, je voulais le protéger de la bonne manière désormais. Il finit par reculer d’un pas pour mettre de la distance entre lui et moi. Il se mit alors à pleurer. Qu’est-ce que j’avais fait ? Je lui avais fait mal en serrant trop fort ses épaules sans m’en rendre compte ? J’avais dit quelque chose qui l’avait blessé ? Je ne savais pas, mais ce que je savais c’est que c’était encore moi qui l’avais mis dans cet état. Mais quel con franchement. Même en voulant bien faire les choses je fais tout foirer avec lui.

J’écoutais Milo, ne sachant plus si il parlait toujours de Dax et moi, ou si désormais il parlait de lui et de son ami. Mais ce qu’il disait était vrai. Je le savais désormais. Cela m’avait pris des années pour m’en rendre compte. Mais maintenant je voulais changer les choses, je voulais vraiment ne plus refaire les même erreurs qu’avant, et surtout me rendre compte quand je fais une erreur, et l’assumer au lieu de me voilé la face comme je le faisais depuis tant d’années. J’attendis que mon frère se calme, tout en gardant mes distances cette fois. J’avais compris le message, je ne le toucherais plus. « J’ai été un vrai con pendant toutes ses années. Je sais que je ne peux pas repartir en arrière et tout reprendre à zéro. Mais désormais je veux être meilleur. Cette année m’a fait prendre conscience de beaucoup de choses, notamment des gens qui comptaient pour moi plus que je ne l’aurais imaginé. » Cette dernière phrase visait mon frère, je ne savais pas si il comprendrait le message, mais pas grave. « Je vais chercher Dax, même si cela me prend du temps. Après tout c’est pas comme si il y avait beaucoup de choses à faire ici. » Mais avant de m’occuper de cette histoire avec Dax, il fallait je parle à Milo pendant que je l’avais en face de moi et qu’il voulait bien m’écouter. « Milo… écoute… je suis désolé, pour tout. Que ce soit pour ce que tu as dû endurer cette année, sans que je sois là pour toi, ou même à cause de moi. Et aussi pour tout ce que je t’ai fait. J’étais un connard immature et sans cerveau. Je sais que des excuses ne règleront pas tout, mais c’est un début. Je ne sais pas si un jour tu pourras te pardonner, moi-même je n’arrive pas à tout me pardonner. Mais sache que je ferais tout ce que je peux pour que tu te sentes mieux. et si ce que tu veux c’est que je ne te t’approche plus, que je ne t’adresse plus la parole, jamais, alors c’est ce que je ferais. Je ne veux plus te faire de mal Milo … » Tournant les talons, je commença à partir en direction de l’extérieur. Il fallait que je prenne l’air.

Enfin Milo lâche l’affaire sur mon soi-disant ami qui se trouve à l’infirmerie. Non sans une taquinerie, comme toujours, même si aujourd’hui je trouve qu’il y a quelque chose de différent dans ses paroles. Je ne sais même pas pourquoi il s’est tant intéressé à mon ami blessé, c’est bien connu qu’il ne les aime pas mes amis. Bon après, ok, il y a de bonnes raisons pour qu’il ne les aime pas. Je ne vais pas le blâmer pour détester des gens qui le prenait comme souffre-douleur. C’est d’ailleurs pour cette raison que j’avais pris cela pour excuse, pensant qu’il ne s’intéresserait pas à cela et qu’on changerait de sujet rapidement. Mais non il avait insisté sur plusieurs points et j’avais dû m’enterrer dans ce mensonge. Tout ça pour couvrir le fait que je sortais du bureau d’un psychomage. Foutu fierté va, je pouvais pas tout simplement lui dire ça. En plus il ne m’aurait surement pas ru, il aurait rigolé un peu et on serait passé à autre chose. Mais non, au lieu de ça j’avais sorti un stupide mensonge qu’il avait cru et je tentais désespérément de m’en sortir actuellement. Comme quoi des fois, la fierté fait faire des choses stupides.

J’avais essayé de changer rapidement de sujet, tout en restant dans le thème des blessés et de l’infirmerie en parlant de son ami, dont j’ignorais le nom. Je savais juste que Milo tenait beaucoup à lui. Il tenait tellement à lui qu’il avait préféré resté en plein milieu de la bataille avec lui qui était blessé et inconscient, plutôt que de se mettre à l’abris. Heureusement j’avais réussi à le déplacer pour le mettre en sécurité et ainsi mon frère c’était lui aussi mis à l’abris. Déjà qu’en restant à la vue de tous il s’était fait pétrifié, heureusement que ce n’était qu’un sort qui ne blesse pas. Mais Milo ne fut pas très loquace sur ce sujet. Il l’expédia assez vite en me disant juste qu’il allait lieux et qu’il sortirait bientôt. Mais cela ne semblait pas le réjouir tant que ça. Comme si il s’était passé quelque chose entre eux. Même si il essayait de ne rien montré, j’avais vraiment l’impression que Milo était triste. Bon on pouvait mettre ça sur le compte du traumatisme de cette année, surtout pour lui qui a pas mal subi. Mais j’avais cette impression que c’était autre chose. Mais je ne pouvais pas lui demander, je savais que jamais il ne me répondrait, ou qu’il trouverait une excuse bidon. Enfin elle serait toujours mieux trouvée que mon excuse. On sait tous qu’il a toujours été plus intelligent que moi.

La conversation prit alors une toute autre tournure. J’appris la présence de Dax à la ferme. Et là ça partit en cacahuètes. Milo s’énerva contre moi, pour mon ancien comportement avec mon grand frère quand il a fait son coming out. J’eu beau lui expliquer mes raisons, cela l’énerva encore plus, ou le rendit triste, je ne sais pas trop puisqu’il s’est mis à pleurer. Mais était-ce des larmes de rage ou de tristesse je ne pourrais le dire. Mais ce qu’il disait était vrai. Désormais j’en avais conscience. C’est comme si enfin je comprenais ce que voulais dire grandir. Bon je n’étais pas sûr que ce qu’il disait s’adressais à moi ou si juste il sortait ce qu’il avait sur le cœur à la première personne qu’il croisait. Mais je le laissais faire, si cela pouvait lui faire du bien de se défouler sur moi. Cette fois il n’y aurais pas de retour de ma part, il pouvait y aller franco sans avoir peur d’avoir des représailles. Ce temps était fini pour moi. Après lui avoir présenter des excuses, qui étaient loin de suffire, j’en avais conscience, je le laissais tranquille. Je parti donc, n’attendant pas forcément de réaction de sa part. Alors que j’avais commencé à m’éloigner, il parla enfin. Oui il avait raison des excuses ce n’est pas grand-chose. Des mots ne valent rien si les actes ne suivent pas. Mais je comptais bien appliquer ce que j’avais dit. Je ne l’embêterais plus, je me tiendrais éloigné de lui puisque visiblement quand j’essaye de l’aider ça tourne mal pour lui. « Tu n’es pas forcé de me croire. Et vu ce que je t’ai fait endurer je peux le comprendre. Et en effet, de simples excuses ne règle pas tout, j’en ai pleinement conscience. Je te demande juste de me laisser du temps pour te prouver que j’ai changé. Je ne t’embêterais plus, je ne croiserais plus ton chemin. Je sais que je suis très loin d’être un bon frère, et quand j’essaye de l’être on a vu tous les deux comment ça fini pour toi. Je ne serais plus à Poudlard l’année prochaine, tu n’auras donc pas à me supporter. Et je ferais en sortes que mes amis qui sont encore là bas l’année prochaine ne te mène pas la vie dure. Je sais que ça prendra du temps pour que me croit, mais ce n’est pas grave. Je ne fais pas ce changement uniquement pour toi, je le fais aussi pour moi. » J’allais repartit en direction de la sortie, mais je me tournai vers mon frère une dernière fois « Au fait, je n’allais pas à l’infirmerie, je sortais du bureau d’un psychomage. Je ne voulais pas que ça se sache, alors j’ai inventé une excuse débile quand je t’ai vu. Je ne dors presque plus la nuit depuis le jour de la torture. Je deviens fou avec ce manque de sommeil et je cherchais une solution à tout ça. » Il s’en fichait surement que je lui dise ça, mais moi ça me faisait me sentir mieux de lui avoir dit. Maintenant il fallait que je prenne l’air, je me sentais à l’étroit dans ce couloir. Et je devais trouver mon frère aîné, j’avais des choses à arranger avec lui.