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[ANNÉE 2022 - 2023] (TERMINE) “L'inquiétude, habitante éternelle du coeur humain.” [Allen & Megan]
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Message(#) Sujet: Re: [ANNÉE 2022 - 2023] (TERMINE) “L'inquiétude, habitante éternelle du coeur humain.” [Allen & Megan] [ANNÉE 2022 - 2023] (TERMINE) “L'inquiétude, habitante éternelle du coeur humain.” [Allen & Megan] - Page 2 EmptyJeu 29 Juin - 19:10


Allen

Megan
l'inquiétude, habitante éternelle du coeur humain

Il était bien évident que je plaisantais en parlant à Megan de Zach et de sa tendance à ne pas se laver. J’avais bien entendu inventé ça pour la blague… pas sûr qu’il en soit ravi, mais il allait s’en remettre. Peut-être même qu’il ne le saurait jamais. J’écoutais la jeune femme me charrier de manière évidente en me disant presque qu’elle allait devoir se contenter de moi… Sa réplique me fit sourire plus qu’il ne fallait et je ne pus m’empêcher de répondre : « Il ne faut pas te forcer non plus… » Je haussais finalement les épaules, l’incitant évidemment à avouer qu’elle ne se forcerait pas ! Ce qui n’était pas certain, et de plus, elle n’allait probablement rien avouer, continuant à jouer le jeu. La timidité de la jeune femme s’amenuisait au fil du temps et je ne pouvais qu’apprécier ce petit changement. Elle joua encore une fois au jeu du « ce serait moche » et je penchais la tête pour approuver ses paroles, sachant parfaitement que j’allais, dans les instants à venir, la charrier encore un petit peu. Je m’empêchais donc de rire pour dire, d’un air presque sérieux : « Hum, j’ai compris, tu ne veux pas réitérer l’expérience et tu n’oses pas me le dire…c’est moche ! » Taquinerie…taquinerie… Je me permettais des choses que j’aurais sûrement gardées pour moi quelques instants auparavant voire même quand nous étions à l’infirmerie.

Nous avions ensuite imaginé trois choses à demander à Blackman ainsi que toutes sortes de voyages pour nous échapper un peu d’ici. Toutes les propositions étaient bonnes et il était évident que nous manquerions l’opportunité d’un voyage scolaire intéressant à cause de tout ce qui était arrivé. Le rêver était une autre option qui m’allait quand même assez bien. Je parlais à Megan de la salle de bain des préfets quand elle me parla de baignoire géante et je répondis aussitôt à sa nouvelle question en disant : « Shaelyn m’a décrit le truc pendant un certain nombre de minutes la première fois qu’elle y a mis les pieds. J’pouvais presque dire le nombre de robinets qu’il y a là-dedans ! … j’ai oublié, depuis ! » Puis, en rapport à ses premières paroles, j’ajoutais : « Je pense qu’on peut y aller en réalité… on a simplement besoin d’un mot de passe pour entrer, mais c’est à nos risques et périls, je suppose. Je n’ai jamais tenté l’expérience. » Je lui lançais un petit regard malicieux. Je n’avais jamais réellement eu besoin d’une telle salle de bain et l’idée ne me traversait franchement pas l’esprit… « Et j’espère que je ne t’en ai pas donné l’idée ! » Se faire prendre par les Mangemorts pour avoir traîné dans une salle de bain était bien dommage…

Aborder la question des nés-moldus enfermés en bas n’était pas spécialement une idée excellente pour garder le moral, mais il était aussi essentiel de penser à eux et j’écoutais Megan qui me disait avoir beaucoup d’amis en bas… L’entendre me parler de Tracy me fit serrer les dents un instants. J’avais encore beaucoup de mal avec ce qu’elle avait refusé de me dire sachant que j’avais décelé l’anormalité dans sa façon d’être. J’avais découvert les choses un peu « comme tout le monde », ce qui était vexant mais qui me laissait donc entendre que je n’avais pas à me mêler de ce qui la concernait… bien que je voulais être concerné quand même… Pinçant les lèvres à ses paroles, je répondis à sa question en disant : « On a Tracy en commun… Oliver et sa sœur… Keagan aussi, en sixième à Poufsouffle… Je suis content de savoir Allia et Shae’ en sécurité mais… ça ne m’empêche pas de penser à eux. Tu…euh… leur écris souvent ? » Tout le monde savait que c’était risqué, mais j’avais échangé quelques lettres avec Tracy malgré tout et je ne le regrettais pas. Le risque était présent à chaque fois, mais il en valait tout de même la peine !

Je n’avais pas eu trop de mal à lui proposer une petite sortie future qu’elle accepta sans hésiter une seconde. Je ne pus réprimer une petite expression de surprise quand elle m’affirma l’accepter avec plaisir. Puisque la proposition n’avait rien de quelque chose de désagréable, je n’avais pas beaucoup douté qu’elle dise oui mais, d’un autre côté, je ne m’attendais pas à l’entendre me dire qu’elle l’acceptait avec plaisir… Cette simple phrase venant de sa part me suffisait à avoir quelques difficultés à la quitter des yeux, désireux de voir chacune de ses réactions et de lire éventuellement d’autres petits aveux dans ses yeux ou son expression de visage… Elle insista ensuite sur le côté agréable de la proposition et je commençais à sourire franchement avant de dire à mon tour : « Si elle est agréable pour toi, tu veux dire ? Elle peut très bien être agréable pour moi seulement… » Je pris un air innocent, conscient de jouer sur les mots. L’un dans l’autre, je n’étais pas contre l’idée de lui proposer des choses rien que pour tester sa capacité à me refuser des choses… L’idée était plutôt tentante et réveillait naturellement ma curiosité.

Au milieu de notre conversation sur sa maman et nos familles respectives, je demandais à Megan ce qu’elle voulait faire plus tard. L’idée d’être professeur ne semblait pas lui plaire et elle me fit sourire quand elle m’exposa les raisons qui la bloquaient pour ça…avant de me dire que j’étais en revanche bien pour ce métier. J’attendis qu’elle ait fini, me retenant de sourire davantage à la fin de sa tirade avant de dire, incapable de m’empêcher de plaisanter encore un peu : « Tu as une bonne dizaine d’années pour travailler ta timidité, un petit coup de main ? Par contre, pour l’envie d’élèves de te manger… je ne peux pas faire grand-chose… J’aurais très probablement eu envie de faire pareil, à leur place… » Je pris un petit instant avant d’ajouter : « …mais pas pour les mêmes raisons… ! » Puis, je pinçais les lèvres avant de croiser son regard, prêt à reprendre la parole mais bloqué dans ma lancée par sa tentative de « petits yeux ». Je croisais les bras sur ma poitrine, décidé à jouer le jeu : « Hmm… bon, j’ai dit que j’allais céder facilement mais… il faut quand même que je profite un peu des petits yeux en question, non ? Je résiste donc et je ne te lâche pas le poste tout de suite… essaie encore, tu n’es pas loin de l’obtenir… » La blague, encore la blague… Il n’était question d’aucun poste et je ne savais même pas si, comme elle me l’avait dit, j’étais vraiment bien pour prétendre à devenir prof un jour. L’idée me semblait ambitieuse et un bon nombre de personnes avaient toutes les qualités pour le faire mieux que moi. En définitive, je ne savais pas ce que je voulais faire et je comptais m’y pencher l’année prochaine, si les choses changeaient un peu…


L’apparition du sujet « Edward » s’était imposé de lui-même et je ne regrettais pas d’avoir essayé d’en savoir plus… J’avais clairement réussi à comprendre que la jeune femme était proche de mon cousin et qu’elle lui parlait régulièrement. Je n’avais pas posé de questions sur leur rencontre, mais il me semblait comprendre qu’un sauvetage dans le lac s’était produit. Ed’ était un vrai héro en plus d’être un beau mec, le salaud ! Je laissais les informations de côté, préférant ne pas insister pour ne pas laisser grandir la petite pointe de déception que je ressentais, malgré moi. Naturellement, le sujet de la protection était venu sur le tapis et je mentionnais « la personne la plus forte de la terre ». Megan se situait d’elle-même bien loin de ce qualificatif et … pour être honnête, moi aussi ! Sauf que l’idée de savoir qu’elle se prenait pour une faible n’était pas non plus une idée plaisante. Elle pouvait tout aussi bien choisir de ne pas être perçue ainsi, si cela ne lui plaisait pas. Elle m’avait également dit que la présence d’Edward était rassurante pour elle, ce qui avait fait naître mes doutes quant à leur relation. La plaisanterie prenait malgré tout le dessus sur le sérieux et je commençais à rire quand elle m’affirma attendre mes conseils. « Deuxième fois que l’on évoque ma perfection ce soir… Il va falloir que je retourne au dortoir et y’a une porte à passer… » Je roulais les yeux avant de réfléchir aux conseils en question : « Bon euh… les conseils…alors…. » Aucune idée ! J’étais très loin de croire que j’étais parfait et il n’était toujours que question de blagues… espérant gagner du temps et m’en sortir avec les conseils que je ne trouvais finalement pas, je poursuivis en disant : « Commence par traîner avec des gens parfaits… tu commences bien ton apprentissage, en toute objectivité ! Continue ! » Je l’encourageais du regard avant de l’écouter me parler des risques causés par une visite dans le dortoir des filles. Je ne m’y aventurerai pas, c’était certain ! Super, Monsieur Parfait… Je me résignais alors, penchant la tête avant de lui accorder les photos compromettantes que je lui devais… Elle m’avait tellement partagé de choses que je cédais évidemment après les quelques argument sur la dangerosité des quartiers des filles.

C’était évident, je ne gérais pas la tournure que prenait la soirée et pourtant, il se passait bien quelque chose. A commencer par la main de la jeune femme qui ne quittait pas la mienne. Ni elle ni moi ne faisions de réel effort pour que ce contact cesse … Quant à ma question, je la savais responsable de cette ambiance si particulière car Megan venait de m’avouer quelque chose concernant Edward. Pourquoi ? Pourquoi jugeait-elle bon de me donner cette information ? Comment savait-elle que j’avais effectivement imaginé qu’elle puisse être très proche d’Edward ? Et surtout, savait-elle que j’avais une certaine gêne à cette idée ? Gêne qui n’avait pas lieu d’être parcequ’Edward n’était autre que l’une des personnes les plus proches de moi. Je n’étais pas encore dans les meilleures conditions pour trouver des réponses à toutes mes questions car les yeux de la jeune femme croisaient régulièrement les miens et je peinais à lire ce qu’il y avait à y lire…pourtant, j’avais bien l’impression qu’il y avait quelque chose. Je tâchais de lui répondre à la question de mon éventuelle petite amie avec neutralité, mais il me brûlait évidemment de savoir pourquoi elle me demandait ça et de lui retourner la question même s’il aurait été mal venu de tenir la main d’un autre garçon malgré la présence d’un petit ami. Je lui demandais plutôt, pour soulager mon trop plein de questions : « Tu croyais que j’en avais une… ? » Le sourire qu’elle affichait à l’instant présent était indéchiffrable pour moi. Était-ce une réaction à ma réponse ? Était-elle juste polie ? J’étais perdu à un point qu’elle n’imaginait même pas, mais pour rien au monde je ne souhaitais stopper cet instant ! Elle me confirma ensuite qu’il n’y avait aucune proximité particulière avec Ed’ et que l’idée que je ne me fiche pas de leur relation lui allais. Je décidais de lui adresser un sourire. J’avais à ce stade beaucoup de mal à réfléchir pour formuler des phrases qui avaient un sens. L’information était passée et pas qu’un peu ! Il n’y avait rien entre eux… Ce qui n’aurait pas été un vrai problème en soi…du moins pas jusqu’à ce soir où le point de non retour était en train d’être atteint à une vitesse hallucinante. D’ailleurs, je ne voyais pas pourquoi mentir et lui dire que je serais « peut-être » gêné à l’idée de la savoir chez Ed’ alors que c’était le cas, pour de bon. Le « peut-être » aurait sans doute été valable la veille, voire même quelques heures auparavant, mais il s’était transformé en oui net et presque sans équivoque en quelques poignées de minutes… Je ne pouvais l’avouer, je me voilais peut-être la face ou alors, je cédais à état de fatigue trop intense… Je n’en savais rien, mais je ne loupais pas la réponse de la jeune femme qui arriva quelques instants après ma prise de parole compliquée et pleine d’aveu. Elle n’irait pas… la réponse était plaisante, mais son regard était mieux. Je ne le quittais pas et c’était plus facile quand je n’avais pas d’aveu à faire… puisqu’il était fait, en quelque sorte, je soutenais désormais le regard sans problème, écoutant Megan me dire qu’il y avait certaines choses incompréhensibles et qu’elle préférait aller à Luton avant de me demander si cela était dérangeant. Je secouais la tête pour lui affirmer que non avant de dire, à voix haute: « Et je ne vais pas revenir sur ma réponse cette fois… » Puis, ne rompant pas le lien visuel, je poursuivis en lui disant : « Je suppose que Luton est vouée à avoir un charme qu’elle n’était pas censée avoir… J’y serai cet été… si tout va bien… » Et bien sûr, c’était un message, la suite était évidente et je m’arrangeais pour me mon regard veuille dire « je t’y attends ». J’attendis quelques instants avant de reprendre la parole, à mi-voix : « Je peux t’aider à comprendre ce que tu ne comprends pas en ce moment ? » Je baissais les yeux vers nos mains avant de les relever lentement….Je ne pouvais pas décemment embrasser la jeune femme, si ? Ca n’avait aucun sens … mais pourquoi l’idée me traversait-elle aussi facilement l’esprit ? C’était clair, je devenais complètement cinglé. Megan était adorable et j’étais prêt à parier qu’elle l’était avec tout le monde ! Elle était comme ça… Je n’avais habituellement pas de mal à parler, à lancer les conversations et à les entretenir, mais j’étais mis en grandes difficultés à l’heure actuelle…





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“L'inquiétude, habitante éternelle du coeur humain.”
Dire que Megan allait juste se contenter d’Allen était assez drôle quand on savait ce qu’elle pensait de lui. Mais en rire, le charrier, était bien plus facile qu’avouer ce qu’elle ressentait réellement. Sa remarque la fit encore plus sourire, de façon malicieuse, alors qu’elle répondit avec un petit haussement d’épaules : « Crois-moi, ce n’est pas mon genre de me forcer… mais je fais parfois des exceptions. » S’empressa-t-elle d’ajouter avec un petit sourire, faisant des efforts pour ne rien dire de trop explicite. L’humour, c’était ce qu’il fonctionnait pour ne pas trop se dévoiler, n’est-ce pas ?! Elle l’espérait car sa confiance en elle était loin d’être à son maximum… Ne pas vouloir réitérer l’expérience et ne pas oser lui avouer, comme il le disait, était loin d’être la vérité. Mais en profiter pour jouer le jeu du « c’est moche » amusa la jeune fille, elle ne pouvait pas le laisser gagner comme ça. « Ou tu dis ça parce que toi tu ne veux pas que je réitère l’expérience, et ça, c’est encore plus moche… » La taquinerie se lisait dans ses yeux et il la mettait tellement à l’aise qu’elle se permettrait de se montrer plus sûre d’elle. Chose qu’elle n’était pas le moins du monde, croyez-moi…

La salle de bain des préfets et sa baignoire géante envoyait du rêve à Megan. Elle l’imaginait et enviait grandement ceux qui pouvaient y avoir accès. Allen se mit à parler de Shaelyn et sans s’expliquer pourquoi, les entrailles de la jeune fille se nouèrent, comme si elle ressentait une certaine jalousie qui ne s’expliquait pas… elle ne s’expliquait pas, n’est-ce pas ? Elle était tellement fixée sur le fait qu’il parle d’elle qu’elle n’écouta pas vraiment le reste de sa phrase, elle reprit juste ses esprits au moment il parla d’un mot de passe. Un mot de passe ? Oh… si elle était comme Tasha ou Perrin, elle pourrait trouver que c’était une très bonne nouvelle et tenterait une belle petite aventure. Mais ce n’était pas elle. Elle était froussarde et très prudente, pour ne pas dire trop. Ses derniers mots concernant le fait de lui donner une mauvaise idée la fit sourire alors qu’elle secouait la tête de gauche à droite : « Oh ne t’en fais pas pour ça, le genre casse-cou je le laisse à Tasha et Perrin, moi je préfère le côté « bien au chaud sous ma couette ». Dit-elle avec une certaine malice alors qu’elle imaginait tout de même la plaisir de plonger dans un grand bassin… le pure bonheur… et ça lui permettait aussi d’oublier le sujet Shaelyn qu’elle ne gérait absolument pas. Et elle s’en sentait réellement idiote !

Les voilà qui discutaient des nés-moldus, et aussi mal à l’aise que se trouvait Megan les concernant, elle se rendait compte que parler d’eux lui faisait quand même un peu de bien. De toute façon, elle ne voulait pas les oublier, il était important pour elle de les garder en mémoire et de tout faire pour qu’on ne les mette pas de côté. Ils avaient Tracy en commun… comment se faisait-il que cela surprenne Megan ? Peut-être parce que la jeune brune avait changé et que la façon dont elle était dernièrement ne ressemblait pas à Allen. La jeune Euston culpabilisait beaucoup la concernant, se disant qu’elle n’avait peut-être pas fait tout ce qu’elle pouvait pour l’écouter et lui dire qu’elle était là. Mais elle avait changé et elle avait eu du mal à digérer ce qu’elle avait fait à Alaska. Même si elle comprenait un peu plus, désormais, et elle ne lui en voulait pas. Elle voulait rattraper le temps perdu et elle le ferait, elle se le promettait. Oliver et Jill, elle voyait qui ils étaient aussi, surtout de part, encore et toujours, Tasha et Perrin. Quant à Keagan… il semblait qu’elle en ait entendu parler par Elliot mais elle n’était plus certaine, ce dernier lui racontait tellement de choses que parfois elle ne savait plus. Et le voilà qu’il reparlait de Shaelyn… et Allia, mais celle-ci ça ne la dérangeait pas. Elle tenta de prendre sur elle pour ne pas montrer que cela la gênait un peu et répondit d’abord à sa question par un hochement de tête avant de reprendre, quelques secondes après, avec un petit haussement d’épaules et un léger sourire : « On a une cachette infaillible avec Alaska… et du coup elle sert aussi pour parler avec Tracy. J’en… je crois en avoir autant besoin qu’elles. Elles me manquent, c’est fou, et Spencer aussi… » Avoua-t-elle dans un souffle. Elle était bien heureuse de pouvoir compter sur d’autres personnes ici comme Tasha, Elliot, Edward, et tant d’autres. Mais l’absence de ses autres proches, autant ceux en bas qu’à Galway, était de plus en plus dure à supporter. « Tu arrives à les voir ? A leur parler ? Leur écrire ? » Demanda-t-elle en relevant les yeux vers lui, curieuse. Au fond d’elle, elle espérait juste qu’il ne se mette pas en danger. Pas plus qu’il ne l’avait déjà été…

Sortir avec Allen, même si ça n’était pas la même chose pour lui que pour elle, lui provoqua une joie qu’elle ne put décrire. Le Serdaigle la fixait et elle s’en sentait mal à l’aise, finissant par lui sourire avant de poser ses yeux sur ses mains. A ses mots, elle releva un regard interrogateur, lui demandant juste en inclinant légèrement la tête, comme si elle cherchait à comprendre : « Et pourquoi ça ne pourrait pas être agréable pour nous deux ? » Parce que le but, c’était ça, non ?! Quoiqu’il en soit, elle avait hâte de voir ce qu’il pourrait lui proposer d’autre d’agréable, mais elle était assez intelligente (ou peut-être réservée ?) pour ne pas en demander plus.

Travailler sur sa timidité, il n’était pas le premier à lui proposer son aide. Andrea avait même tenté des potions pour jouer sur son stress. Enfin, quand on savait que le résultat avait été un petit aller à la bibliothèque, ce n’était pas très concluant. Elliot l’aidait depuis toute petite, Declan depuis quelques temps, et elle en passait… vous vous rendez compte qu’elle était une peine perdue ?! Parce que c’était un peu ça. Elle allait répondre quelque chose pour appuyer sa plaisanterie lorsqu’elle se coupa net en l’entendant dire qu’il aurait probablement eu envie de faire pareil… à leur place… de… la manger ? Pas pour les mêmes raisons. Sa curiosité voulait savoir lesquelles. Mais elle n’était pas certaine de tout comprendre. Ou de se faire des films. Elle ne savait pas trop et ses joues se mirent à rougir quand elle pensa à quelque chose d’assez intime. Non non, il fallait oublier ces idées farfelues ! Le regardant avec timidité, elle fut encore plus désorientée en croisant son regard, ne trouvant pas les mots pour réagir à ses mots qui lui faisaient un effet inexplicable. Et elle s’en sentait vraiment ridicule. La seule chose qu’elle put faire pour éviter que ce malaise perdure fut de jouer sur les mots du garçon en utilisant ses yeux de biche, malicieusement (humour, merci à toi d’être là !), et battant des cils avec un certain amusement. Sa réponse, et sa réaction, la détendit de nouveau, son cœur reprenant une vitesse plus ou moins normale. Elle lui offrit un petit rire suite à sa blague, rétorquant : « Il va falloir que je travaille sur les battements de cils alors… je l’aurais, ce poste ! » Ajouta-t-elle avec une certaine espièglerie en faisant exprès de maintenir son regard, sans cligner des yeux, comme elle le faisait quand elle voulait que son père lui accorde quelque chose qu’il ne voulait pas… qui sait, peut-être que ça fonctionnerait. Quoiqu’il en soit, ça l’amusait, et heureusement qu’Allen savait tourner les choses à la dérision, sinon elle serait constamment perturbée. Et en ce qui concernait le poste d’enseignant, Megan était certaine que le garçon pourrait le faire, plus tard, il avait beaucoup de qualités pour.

La jeune Euston attendait les conseils de l’aiglon concernant sa fameuse perfection. C’était assez drôle, et sa remarque l’était d’autant plus. Elle roula des yeux, amusée, quand il parla du fait que c’était la deuxième fois ce soir et ne put s’empêcher de rire franchement à la fin de sa phrase concernant la porte à passer. Puis, elle l’écouta avec attention, un petit sourire au coin des lèvres, quand il entreprit de parler de ses conseils. Elle eut un petit haussement de sourcils signifiant « vraiment ? » quand il lui affirma que le début de son apprentissage était de traîner avec des gens parfaits. Qu’elle devait continuer. « Oh… ça risque d’être compliqué alors, parce que des vraies personnes parfaites, je n’en rencontre pas tous les jours. Quoique… » Elle prit un petit air taquin en le regardant, ajoutant : « Ah si, je crois en avoir rencontré un il y a quelques jours, je peux te le présenter si tu veux ? » Il aimait taquiner, alors pourquoi le laisserait-elle en reste ? Surtout qu’elle se rendait compte que c’était vraiment très aisé avec lui, et elle s’en sentait très soulagée. Et elle était ravie de voir qu’elle aurait le droit à quelques photos le concernant, photos aussi compromettantes qu’attrayantes, croyez-moi.

Assis sur le rebord de la fenêtre, Megan ne pouvait plus expliquer ce qu’il se passait. Elle était déstabilisée comme jamais, et ce n’était pas rien de le dire ! Elle ne voulait en aucun cas enlever sa main de la sienne, comme si elle craignait de perdre quelque chose en le faisant. Consciente que cela accélérait les battements de son cœur, elle appréciait tout de même ce contact, bien qu’il la désoriente totalement. Elle se sentit obligée de reparler d’Edward. Elle voulait éclaircir certains points et lui dire qu’elle avait appréciait grandement le serpent, elle n’avait pas d’autre affection que celle pour un ami qu’elle estimait. Il… il n’avait pas de petite amie. Comment expliquer ce soulagement qu’elle ressentait là, tout de suite maintenant ? Pourtant elle l’était, bien qu’elle se posait des questions sur Shaelyn, questions auxquelles répondit Allen sans qu’elle ne les lui pose. Il avait tout pour plaire à bon nombre de filles, et elle était tout de même surprise qu’il soit seul. Enfin, elle en était contente, égoïstement parlant, mais quand même étonnée. Un garçon comme lui… Sa question, concernant le fait qu’elle pensait qu’il en avait une, lui fit hausser doucement des épaules alors qu’elle relevait les yeux vers lui, un petit sourire sur les lèvres. « Je… oui… Tu as l’air si proche de… de Shaelyn… et… » Olala le malaise était vraiment présent et elle ne put soutenir son regard plus longtemps, détournant les yeux. « … même d’autres filles… » Bon, oui, ce n’était pas clair, mais elle n’arrivait plus à faire des phrases. Elle était gênée et son cœur s’emballait d’un rien. Elle n’expliquait rien de ce qu’elle ressentait, et elle comprenait encore moins. Elle n’arrivait plus à parler comme avant, en toute sincérité, en maintenant son regard. Elle craignait de trop en dire et de paraître ridicule.
Oui, le fait qu’il dise qu'il ne se fiche pas du fait qu’elle soit avec Edward ou non lui allait. Elle le lui dit et prit son sourire avec satisfaction. En vrai, elle ne savait pas comment l’interpréter, mais le simple fait de voir un petit rictus sur son visage lui faisait plaisir. Megan n’irait évidemment pas chez Edward. Bien sûr qu’elle préférerait aller chez Allen… bien sûr… Et lui dire cela en maintenant son regard la stressait autant que ça lui plaisait. Elle tripotait une mèche de cheveux nerveusement, ne gérant plus de rien de ce qu’il était en train de se passer. Peu confiante, elle demanda au garçon si ça la dérangeait si elle venait à Luton. Sa réponse était encore mieux que ce qu’elle pouvait espérer, même si son cerveau ne réfléchissait plus très bien et qu’elle était un peu en mode off, totalement prise sous les beaux yeux de l’aiglon. Il secoua la tête, affirmant qu’il ne reviendrait pas sur sa réponse. Elle le fixait, respirant un peu plus fortement comme pour contrôler son flux d’émotions. Il y sera, cet été… oui, si tout allait bien, évidemment, mais il y serait… elle prenait ça comme s’il l’invitait à venir et en seule réponse, elle lui sourit sincèrement, murmurant : « Bien… », en espérant qu’elle ait bien compris le sous-entendu.
Elle détourna le regard comme pour se contenir, se concentrer de nouveau, avant de le reposer de façon vive sur Allen qui venait de lui demander s’il pouvait l’aider à comprendre ce qu’elle-même ne comprenait pas en ce moment. Comment ? Elle suivit son regard quand il le posa sur leurs mains, le relevant alors qu’elle sentait une bouffée de chaleur l’envahir. Par Merlin, elle allait finir par tomber dans les pommes tant son cœur battait la chamade… elle était encore plus perdue et elle ne pouvait s’empêcher de dévisager le jeune Rivers pour comprendre ce qu’il voulait dire. Elle entrouvrit la bouche comme pour dire quelque chose avant de la refermer. Pouvait-il l’aider ? Bien sûr qu’il le pouvait mais elle était tellement stressée qu’elle savait qu’elle allait faire une erreur… fuir. Ses yeux s’agitaient sur plusieurs points de son visage et elle se sentait incroyablement nerveuse, effrayée et presque suffocante. Elle ferma les yeux comme si les larmes lui montaient, ce qui était le cas, sur le coup de l’émotion… et c’était ça, ce qu’on appelait la honte ! Elle serra un peu plus la main du garçon avant de se lever, brisant ce contact pour se passer les mains sur son visage. Perturbée et totalement désorientée, elle se sentait prise d’une envie de partir en courant, ne gérant absolument rien de ce qui était en train de se produire. Elle aurait voulu le prendre de nouveau dans ses bras, passer une main rassurante sur sa joue et poser sa tête juste sur son épaule, ne brisant pas si fortement le contact entre leurs deux mains, mais elle ne maîtrisait pas ce qu’elle ressentait actuellement et elle était presque prise d’une sorte de panique incontrôlable. « Je… je suis désolée Allen, je… je ne me sens pas très bien. » C’était n’importe quoi mais sa simple peur pourrait la faire fondre en larmes, elle devrait à tout prix s’isoler… et elle savait ce que ça donnerait, une fois de retour dans son dortoir, seule, se sentant totalement ridicule. « Il faut que tu reposes, je suis sûre que tu en as besoin. » Lui dit-elle en lui souriant très timidement, joignant ses mains nerveusement, légèrement tremblantes. Captant son regard, comme pour ne pas paraître si lâche, elle lui dit : « Chercher à comprendre me fait… peur… » Elle se racla la gorge, lui disant d’une voix étouffée : « Excuse-moi, je… dois y aller. » Elle s’approcha légèrement de lui, tremblante, déposant un baiser rapide sur sa joue, les larmes commençant à lui monter tant elle se sentait mal de ce qu’elle était en train de faire. C’était ça, la lâcheté mêlée à la peur, et elle savait qu’elle s’en sentirait mal. Se redressant, elle lui dit en le regardant droit dans les yeux : « Merci… pour ce soir. Merci beaucoup. » Elle lui sourit, un peu forcée comme pour ne pas se laisser trahir par ses émotions, avant de tourner les talons et de pratiquement courir jusqu’à son dortoir. Une fois dans celui-ci, elle se mit à trembler comme jamais, respirant fortement et se rendant clairement compte que sa réaction était démesurée. Mais le stress, l’incompréhension et une sensibilité immense au jeune homme lui faisaient extrêmement peur. Elle ne gérait pas… et lui était tellement extraordinaire qu’elle craignait de ne pas vouloir la même chose que lui. Se rendre compte qu’elle avait des sentiments pour lui, c’était tout nouveau pour elle, et à presque 15ans, c’était très perturbant pour elle. Allongée sur son lit, elle fondit en larmes, inquiète qu’il lui en veuille pour cette réaction aussi absurde que lâche. Il avait malheureusement un parfait exemple de ce qu’elle était, et le manque de confiance en elle en était principalement la cause…

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Megan
l'inquiétude, habitante éternelle du coeur humain

Les plaisanteries allaient bon train et se basaient toujours sur le Quidditch. Elle en position de supportrice, moi en position de joueur qui attendait je-ne-sais-quoi de la supportrice en question. La réplique de la jeune femme sur sa tendance à se forcer me fit sourire. Elle ne disait pas explicitement que j’étais l’exception, mais je me plaisais à y croire quand même, même si j’étais totalement dans le faux. Mon sourire ne faiblit pas quand elle joua une nouvelle fois au jeu du « c’est moche ». Je ne pouvais décemment stopper le jeu aussi facilement et, avec un haussement de sourcil furtif, j’osais lui avouer, avec tout le cran dont j’étais capable de faire preuve : « C’est moche de retourner la situation pour essayer de gagner ! Mais je t’accorde la victoire pour cette fois… et je te fais un aveu de circonstances : Faux, je veux que tu réitères l’expérience. C’est peut-être moche, mais c’est pourtant vrai… » Je lui lançais un clin d’œil malicieux. Était-ce la draguer que de dire ça ? C’était de l’amusement, de la taquinerie, pas plus, non ? Je ne savais pas trop, mais je prenais ça avec humour, espérant ne pas lui donner une image du mec confiant, ce qui ne reflétait pas la réalité.

Je lui racontais que Shae’ m’avait parlé de la salle de bain des préfets quand elle mentionna son envie d’avoir une baignoire géante. Je lui fis savoir qu’il suffisait d’un mot de passe pour entrer dans la pièce et la jeune femme finit par me confirmer qu’elle n’irait pas tenter l’expérience après ce que je venais de lui dire. Dans un petit rire, je lui demandais aussitôt : « Même pour une baignoire géante… qui te permettrait de nager ? Shaelyn me donnerait le mot de passe sans problème, j’imagine. Je ne lui ai jamais demandé parce que ma douche me suffit mais… si tu te réveilles devant avec une âme d’aventurière, tu sais où me trouver… » Je terminais ma phrase par un sourire, conscient qu’elle n’irait probablement pas. L’idée aurait été tentante sans le risque de se faire punir par Blackman et ses hommes…

L’idée d’aider les nés-moldus occupait un bon nombre de personnes à Poudlard. Les savoir coincés depuis autant de temps était juste inimaginable et pourtant, rien n’avait encore été fait pour les aider. Bien sûr, tout le monde donnait un coup de main du mieux possible en envoyant des lettres de soutien, en faisant passer un peu de nourriture, mais rien ne valait la satisfaction de savoir tout le monde en sécurité. Je lui parlais vaguement de Tracy dont l’enfermement me travaillait beaucoup. La jeune femme était pleine de ressources et s’en sortait sans doute comme une chef, mais je ne pouvais m’empêcher d’être soucieux en y pensant… Megan me confirma qu’elle correspondait avec ses amis dans les cachots, ce qui faisait plaisir à entendre. Megan était le soutien dont elles avaient sans doute plus que besoin ! Quant à Spencer, j’avais peut-être une vague idée de qui il s’agissait mais je n’étais même pas sûr. Je lui demandais alors : « Spencer ? C’est un Poufsouffle ? » Malheureusement, je ne l’identifiais que comme ça… Puis, je répondis aux questions de la jeune femme en disant : « Je n’écris qu’à Tracy… On a mis les choses au clair après la révélation la concernant… je tente de la soutenir du mieux possible, je ne sais pas si ça fonctionne. » Je haussais les épaules, ne sachant pas si Tracy avait clairement besoin de moi. Sûrement que non…

La suite de notre conversation était plus légère, plus agréable à tenir : elle avait accepté de sortir avec moi prochainement et j’avais prétexte notre nouveau petit jeu du « je ne peux rien te refuser » pour proposer. Elle évoqua l’idée que la sortie pourrait être agréable pour nous deux et je lui répondis simplement que j’allais m’arranger pour que ce soit le cas. Il n’était pas question de proposer à la jeune femme quelque chose de désagréable pour elle rien que pour tester sa capacité à me dire non. Qu’elle me dise oui ou non, cela ne changeait rien au fait que je me voyais déjà avoir beaucoup de mal à lui dire non, à elle… Elle n’en était peut-être pas consciente, mais elle était si jolie qu’elle en avait le pouvoir.
Tout comme elle avait le pouvoir d’obtenir un poste de professeur de Métamorphose en un battement de cil, mais c’était une autre histoire, basée sur la plaisanterie mais qui était née d’une discussion sur notre avenir. Les questions d’avenir ne tarderaient pas à venir mais pour l’heure, nous en plaisantions… et Megan ne se doutait sûrement pas de l’effet que provoquait le petit jeu auquel elle jouait bien volontiers, pour faire durer la plaisanterie. Elle était jolie, plus jolie que la plupart des filles de 5ème et attirante de par son côté réservé. La voir jouer le jeu et plaisanter à son tour n’arrangeait pas mes affaires car je devais composer avec son sourire. Je ne pus que sourire en l’entendant me parler d’une personne parfaite qu’elle avait rencontré quelques jours auparavant et, décidant de marcher pleinement dans le jeu, je pris un air parfaitement innocent avant de dire : « Plus que partant pour rencontrer cette personne ! Mon petit doigt me dit que c’est une personne qui a la classe, je me trompe ? Rassures-moi, tu as prévu de traîner avec lui, du coup ? C’est ce que tu dois faire, c’est mon premier conseil… » Je haussais les épaules pour lui dire qu’elle n’avait malheureusement pas trop le choix si elle voulait aller çà l’objectif, mais nous avions tous les deux cerné le fond de la plaisanterie. Suite à cela, nous avions bougé quelque peu pour rejoindre la fenêtre et continuer notre conversation qui mêlait plaisanterie et sérieux…. Quoique le sérieux avait fini par prendre sa place et l’ambiance se transforma peu à peu.

Je n’avais pas de mot à mettre sur ce qui était en train d’arriver, mais il était évident que quelque chose se passait. J’avais beaucoup de difficultés à tenir la conversation, pas parce que je n’avais rien à dire ni par manque d’envie d’écouter Megan…C’était autre chose, quelque chose de compliqué à expliquer avec des mots et je me concentrais tant bien que mal sur la conversation. Pas de proximité un peu trop poussée entre Megan & Ed’, pas de petite amie pour moi et probablement personne dans la vie de la jeune femme, si mes déductions étaient bonnes… Je tentais, avec difficultés, de lui demander si elle croyait vraiment que j’avais une petite amie. Si oui, pourquoi ? Je n’avais jamais réfléchi sérieusement à l’idée bien qu’elle m’ait évidemment traversé l’esprit à plusieurs reprises… Quant à Shaelyn, je n’avais jamais envisagé quoique ce soit de tel, l’amitié était évidente et je n’avais jamais ressenti la moindre attirance particulière pour elle. Je haussais les sourcils avec surprise quand elle me parla d’autres filles… Voulait-elle parler de quelqu’un en particulier ? Tracy ? Si c’était le cas, elle n’avait pas totalement tort, Tracy me plaisait relativement bien mais les circonstances faisaient que nous n’étions franchement pas dans l’optique de transformer notre bonne entente en autre chose. Je ne jugeais pas bon de dire à Megan que j’aidais simplement Tracy avec ses cours de Vol, préférant garder le mystère sur ce qu’elle entendait par « d’autres filles ». La suite ne me rendit pas l’aise que j’avais précédemment et je cherchais à rester neutre face à l’information qu’elle me donna quant à son envie d’aller à Luton plutôt que chez Ed’. Intérieurement, il en était tout autre, j’étais tout sauf neutre et je n’avais même pas besoin d’entendre la jeune femme suite à ma réponse pour comprendre qu’un message sous-entendu se cachait dans nos paroles. Je n’étais pas le seul à le comprendre, si ? Si tel était le cas, j’avais un sérieux problème mais….d’un autre côté, je n’avais presque pas de doute, le regard de la jeune femme ne trompait pas.

Je n’avais pas la moindre idée de la manière dont j’allais faire pour remettre mes idées en place … Je m’interrogeais sur ce qu’il fallait que je fasse tandis qu’une pulsion me poussait presque à faire ce que j’avais brutalement envie de faire : m’approcher d’elle encore un peu et lui faire comprendre que quelque chose se passait entre nous, et d’une toute autre manière, j’avais aussi envie de lui dire les choses. Je n’étais évidemment capable de ni l’un, ni l’autre. Je tentais une nouvelle fois de rompre le silence, comme pour me secouer et je regardais la jeune femme qui semblait sur le point de répondre quelque chose. La réponse comptait-elle ? Il fallait que je me concentre pour avoir pleinement conscience de ce qui se passait à l’instant présent. Ses yeux n’avaient pas quitté les miens…au début… ils avaient l’air de devenir de plus en plus fuyants au fur et à mesure de l’approche du moment où elle allait me parler à son tour. Je ne m’attendais pas à la suite… pas à la voir se lever pour me dire qu’elle ne se sentait pas bien ni au reste de ses mots accompagnés d’une expression de visage que j’avais du mal à interpréter. J’étais d’une nullité criante dans cet exercice et lui demander si « ça allait aller » était presque au dessus de mes forces. L’instant de tension assez curieux qui avait précédé tout ça me laissait un peu sans réaction… Un peu à la manière de Megan, j’ouvris un instant la bouche pour lui répondre quelque chose mais je ne trouvais rien, préférant donc me taire. Je hochais la tête quand elle me remercia pour la soirée. Je clignais quelques instants des yeux, surprenant son air… comment le définir exactement ? Mal à l’aise ? Plus que ça…. ? Triste ? Je me demandais aussitôt ce que j’avais dit et qui avait bien pu lui provoquer une envie aussi brusque de partir. D’un autre côté, Megan avait déjà disparu en direction du dortoir des filles et je me retrouvais près de la fenêtre avec un sentiment que j’avais encore une fois du mal à identifier, mais qui s’apparentait à de la déception voire même à de la culpabilité. Sa fuite était incompréhensible, assez brutale…malgré le baiser auquel je n'avais pas manqué de réagir intérieurement. Je ne me levais pas tout de suite, posant le regard vers l’extérieur pour me calmer … Je mis quelques bonnes secondes avant de me rendre compte que mes mains tremblaient. J’avais tout raté avec Megan… je ne savais pas encore pourquoi, mais c’était un fait. Elle avait fui si vite que je doutais qu’elle veuille encore me voir. Lui prendre la main avait été une erreur… lui poser des questions aussi… Et je m’en voulais ! Énormément...





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