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[ANNÉE 2022 - 2023] “Chaque douleur est une mémoire.” – {Pv Rioghbhardan O'Callaghan} [TERMINÉ]
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Message(#) Sujet: [ANNÉE 2022 - 2023] “Chaque douleur est une mémoire.” – {Pv Rioghbhardan O'Callaghan} [TERMINÉ] [ANNÉE 2022 - 2023] “Chaque douleur est une mémoire.” – {Pv Rioghbhardan O'Callaghan} [TERMINÉ] EmptyMar 28 Mar - 21:33

Avais-je eu tort d’accepter cette requête émanant d’un élève de Poufsouffle désespéré par les circonstances affectant son meilleur ami ? Certains le penseraient et honnêtement, ma première idée avait été de refuser catégoriquement mon implication dans cette histoire. Je m’étais permise de prendre quelques jours pour y réfléchir calmement et sérieusement, avant de saisir ma plume pour rendre mon verdict. Cela n’avait pas été simple ; que penser du fait de procéder à une expérience de magie profonde, presque noire, sur un gamin de dix-huit ans qui n’avait même pas ses ASPICs en poche ? Ce n’était pas sans risques et j’entrais clairement dans l’illégalité du règlement ‒ et même celui d’avant Blackman. Si certains professeurs nourrissaient une drôle de sympathie envers les élèves, moi, j’étais habituellement la première à m’opposer aux faveurs que l’on pouvait leur accorder. Pourtant, j’avais fini par accepter, à la fois avec appréhension et compassion. Nous avions tous, dans ce château, un proche touché par les événements actuels. Un proche qui en avait pâti à cause des Mangemorts et de leurs règles inhumaines. Je n’avais rien pu faire pour Scorpius lorsqu’on l’avait forcé à se lever pour qu’il se fasse fouetter par son amie O’Connell. Et pourtant, j’aurais tant voulu alléger ses souffrances, moi aussi, ou encore l’extirper de tous ces problèmes qui lui portaient un sacré coup. Son sang-pur ne lui procurait plus aucune protection notable et même sans commettre de bévues, on lui en voulait toujours pour avoir apporté des soins à l’un de ses camarades dans la Grande Salle, le soir où les Shiver avaient décidé d’enclencher un conflit général.

Je comprenais alors plus que tout, les raisons qui avaient poussé le désespoir du jeune O’Callaghan à vouloir arpenter le chemin de la douleur à la place de l’un de ses amis. C’était un acte très noble, loyal et courageux, ce que je saluais en secret. Cette manière ingénieuse de transférer la douleur permettrait à son acolyte de ne plus rien ressentir à l’instant même où il subirait une douleur forte, capable de lui arracher des hurlements ou de le plonger dans un profond traumatisme. Personnellement, je n’étais pas entièrement d’accord avec l’emploi de cette méthode pour résoudre son problème mais je savais qu’un élève têtu et déterminé à sauver une personne lui étant cher était capable d’aller loin pour arriver à ses fins. Exceptionnellement, j’avais mis de côté mon opinion fermé et désapprobateur. Je lui avais expliqué par lettre que je préférais encore me charger moi-même de son cas plutôt que de le retrouver dans un mauvais état parce qu’il n’avait pas pu contenir ses envies de fouiner dans la Réserve pour trouver ce dont il cherchait. D’une autre part, bien qu’il n’ait pas spécifié le nom de la personne dont il souhaitait prendre la douleur, j’avais le sentiment qu’il pouvait s’agir du petit Milo de Baskerville. Je n’en étais pas sûre puisque les relations intra-élèves ne m’intéressaient pas absolument pas mais je l’avais notamment aperçu en compagnie de O’Callaghan le soir où on avait forcé les six élèves à en fouetter six autres. Ce dont j’étais certaine était que son copain avait été le plus secoué ‒ et le terme était faible ‒ par toutes ces cruautés. Son visage en témoignait lorsqu’il se rendait en salle de classe.

Je n’étais pas connue comme étant la reine de la compassion dans ce château mais, au fond, je ne possédais pas un cœur de glace. Je restais une femme dotée d’une sensibilité et de limites même si je ne le montrais jamais. Alors, oui, j’allais aller à l’encontre de mes convictions et de cette voix raisonnable qui me dictait de ne pas le faire. J’avais encore le temps d’annuler, puisque rien était encore fait… Mais j’avais également cette part de moi qui, révoltée, me procurait la volonté d’aller au bout de ce rituel.

Aux alentours de vingt heures trente, j’attendais la venue du Poufsouffle, confortablement installée dans mon fauteuil ébène à la surface moelleuse et rebondie, et au bois lisse incrusté d’émeraude. Je venais de finir de corriger une énième copie lorsque l’on frappa quelques petits coups à l’entrée. Je levai un regard vers celle-ci.

« Entrez. »

La porte s’ouvrit sans grincement, laissant apparaître la grande silhouette de O’Callaghan. Il était pile à l’heure.

« Bonsoir, dis-je calmement, un sourire absent, avant de lui désigner d'un signe de tête le fauteuil me faisant face. Installez-vous, je vous prie. Êtes-vous toujours sûr de vouloir le faire jusqu’au bout ? »

La réponse était évidente (sinon, il ne serait pas venu) mais je lui posais la question simplement par principe. Un peu comme lorsque j’avais affaire à mes patients.


Dernière édition par Professeur M. Burgess le Mer 21 Juin - 15:32, édité 1 fois
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Message(#) Sujet: Re: [ANNÉE 2022 - 2023] “Chaque douleur est une mémoire.” – {Pv Rioghbhardan O'Callaghan} [TERMINÉ] [ANNÉE 2022 - 2023] “Chaque douleur est une mémoire.” – {Pv Rioghbhardan O'Callaghan} [TERMINÉ] EmptyMer 29 Mar - 5:31


Chaque douleur est une mémoire
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La salle commune se referme derrière moi. J'ai juste envie de faire demi-tour, de remonter dans notre dortoir et de ne plus jamais en bouger. Je l'ai laissé sur un « je dois voir un prof, je reviens tout à l'heure », dans un soupir qui signifiait plutôt « je dois encore voir un prof »... C'est ni un mensonge ni étonnant. J'enchaîne les heures supplémentaires avec tous ceux qui veulent bien prendre la peine de me réexpliquer inlassablement les mêmes choses alors que je le fasse une fois de plus ou non, ça ne choquera personne. Pour une fois qu'être un parfait demeuré me sert à quelque chose... En tout cas, j'ai tenu ma promesse. Pas un mot sur « qui ». Je ne vois franchement pas qui pourrait imaginer rien qu'une seconde que j'ai été trouvé aide et conseil auprès d'un professeur réputé tyrannique, que je ne vois plus en cours et qui doit certainement avoir comme souvenirs de moi ceux désespérants d'un véritable incapable. J'ai eu un D, à ma BUSE de Potion... Ce qui reflète à peu près toutes les notes que j'ai toujours eu dans cette matière... Même moi je ne sais pas pourquoi je me suis tourné vers elle. Des professeurs compétents, il n'y en a pas qu'un ! Pourtant, ça m'a semblé évident. Peut-être parce que j'imaginais qu'elle était bien placée pour savoir ce que Milo vivait ? Peut-être... Elle y est passée aussi. Pour avoir voulu aider la gamine. Alors elle sait. Elle sait qu'une fois, c'est déjà difficilement surmontable, alors deux ou trois ou je ne sais même pas jusqu'à où ils s'arrêteront... Elle sait qu'il finira par abandonner, à un moment. Ce qu'on ferait tous. Je crois que mon rôle est juste qu'il n'ait pas à en arriver là. Les couloirs défilent. Je marche d'un pas automatique. Est-ce que je fais une connerie ? C'est pas impossible. Peut-être même que je finirai par le regretter, un jour. Qu'après six autres mois passés ici et autant de tortures offertes, je supplierai qu'on arrête, qu'on revienne en arrière, qu'on le laisse se débrouiller. Je sais même pas si on pourra. J'ai pas posé la question. Elle me semblait pas vraiment importante. Et elle me le semble pas forcément beaucoup plus aujourd'hui...

Mes pas résonnent différemment, dans les cachots. Le poids que je sens sur mes épaules me donne l'impression d'aller à l'abattoir. D'y aller de mon plein gré, seul, comme un grand. Il faut être sacrément con. Enfin, peut-être pas tant que ça. J'imagine qu'elle n'aurait pas accepté si c'était juste complètement stupide. C'est quand même pas d'une intelligence suprême, en tout cas. Mais j'ai pas mieux pour l'instant. Ils sont pas près de partir, visiblement, alors faut faire avec les moyens du bord. La porte du bureau se dessine devant moi. Mon cœur s'accélère un peu. Dire que j'ai pas peur, ce serait un sacrément mensonge ! C'est pas tellement ma place, ça, normalement. Je suis plutôt la poule mouillée qui reste planquée en attendant qu'on dégage la voie, la chochotte qui veut pas avoir mal, ni rien faire d'un tant soit peu effrayant. Là, je ne sais rien. Je sais que j'aurais mal après, c'est le but, mais peut-être que dans dix minutes je serai déjà en train de hurler à la mort à cause de son « rituel ». Je ne sais pas du tout ce que c'est. Elle a dit qu'elle m'expliquerait mais je ne suis pas certain d'avoir très envie de savoir. On peut pas plutôt le faire sans m'en parler ? Histoire que s'il y a des trucs dérangeants, je le fonce tête baissée sans en avoir conscience ? J'hésite. Rien qu'une seconde mais j'hésite. Et s'il y avait une autre idée, plus « normale », et qu'on y ait juste pas pensé, hein ? Je secoue doucement la tête. Ça fait un mois que je tourne et retourne cette affaire dans ma tête, que je passe en revue tous les bouquins de la bibliothèque. Je n'ai jamais emprunté autant de livres de médicomagie que cette année... Je n'avais jamais emprunté de livres de médicomagie avant cela, en même temps... Et j'ai rien trouvé. Ni sur ça ni sur rien. Alors s'il existe autre chose mais qu'il me faut un autre mois pour mettre le doigt dessus, tant pis, on s'en passera, on fera avec celle-là. Je finis par frapper. On fera avec celle-là... « Entrez. » J'obéis sans broncher et pénètre presque timidement dans la pièce. Je sens mes mains qui tremblent un peu. J'aurais aimé que quelqu'un me dise « ne fais pas ça » mais j'en ai parlé à personne. Sûrement pour éviter qu'on tente de me convaincre de laisser tomber et que la peur me le fasse faire. « Bonsoir Professeur. » Ma voix me paraît lointaine, presque comme si j'observais la scène d'ailleurs. J'écoute la porte se refermer derrière moi sans oser bouger. « Bonsoir. Installez-vous, je vous prie. » Je m'exécute. Jamais deux ou trois mètres ne m'ont semblé si difficiles à parcourir. Je n'en mène pas large. Je suis pas un ange, je ne le nierai jamais, mais je suis un garçon sage dans l'ensemble. J'ai un peu merdé cette année, je le reconnais volontiers et la culpabilité est là pour me le rappeler à chaque instant mais normalement, je ne viole pas sauvagement le règlement à chaque occasion. Et je ne trempe pas dans des affaires louches. Presque de la magie noire, qu'elle avait dit, ou quelque chose comme ça... Je m'assois face à elle. Ou mes jambes me lâchent sur le siège serait plus exact. Tant pis. Je n'accorde pas la moindre attention à l'image que je peux renvoyer. Celle d'une petite chose perdue et craintive, peut-être. Qu'importe. Oui, j'ai peur. Elle le saura, de toute manière, j'imagine, alors ça sert à rien de le cacher. Et puis, ça prouve au moins que je ne suis pas totalement inconscient. « Êtes-vous toujours sûr de vouloir le faire jusqu’au bout ? » La réponse se coince dans ma gorge alors je me contente de hocher la tête. Les hurlements de Milo bourdonnent à mes oreilles, évinçant sans le moindre mal le silence oppressant. Son visage paniqué, au bord du désespoir, se dessine devant mes yeux juste avant que je ne les plante dans ceux de Burgess. Ça ne peut pas continuer comme ça. C'est pas possible. « Oui, Professeur. J'en suis toujours sûr. » Probablement plus que jamais, même. Une seconde de silence pendant laquelle je tente de me taire mais la question me brûle les lèvres. Je n'ai pas envie de savoir pourtant. « E...Est-ce que ça fait mal ? » C'est d'une stupidité rare. S'il se fait torturer, ça fera mal, de toute façon... Alors je doute franchement d'être à une fois près, même si c'est le cas...
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Message(#) Sujet: Re: [ANNÉE 2022 - 2023] “Chaque douleur est une mémoire.” – {Pv Rioghbhardan O'Callaghan} [TERMINÉ] [ANNÉE 2022 - 2023] “Chaque douleur est une mémoire.” – {Pv Rioghbhardan O'Callaghan} [TERMINÉ] EmptyMer 29 Mar - 13:04

Peut-être n’était-ce qu’une impression mais je le sentais hésitant, comme si venir dans ce bureau relevait d’un dilemme délicat. Cela changeait de l’assurance dont il avait fait preuve en me justifiant le pourquoi de son idée. A croire que, comme toujours, tout était plus facile à dire qu’à faire. En soi, c’était parfaitement compréhensible mais je ne le forçais en rien. C’était sa décision et si une lueur de doute l’envahissait, mieux valait-il sans doute qu’il ne revienne en arrière avant de le regretter. Je ne lui en tiendrais pas rigueur dans le cas où il déciderait de ne pas le faire lorsque je lui aurais expliqué la procédure. Quoi qu’il en soit, j’avais tout de même déjà préparé tout ce qui était nécessaire au rituel et j’avais en plus entamé la concoction de la potion qui serait le cœur de celui-ci, à l’aide des précieuses runes Eihwaz et Othalaz. J’étais loin d’avoir l’expertise en la matière pour devenir professeur de Runes mais j’avais dû les étudier et en faire usage lors d’anciennes recherches en Potions. En d’autres termes, tout se passerait bien d’un point de vue technique.

Le suivant du regard jusqu’à ce qu’il ne s’installe, il finit par me répondre qu’il demeurait partant. Contrairement à son allure, le ton de sa voix ne trahissait pas vraiment son appréhension et je me demandais s’il cherchait à cacher ses peurs. Mais ça, c’était jusqu’à ce qu’il ne me pose une question sur un air qui reflétait mieux les traits de son visage.

« E...Est-ce que ça fait mal ? »

C’était assez naïf comme question, il fallait bien le reconnaître. Je n’allais pas lui prétendre le contraire car au cœur même du rituel, il finirait par ressentir une douleur lancinante. Il devait s’y préparer et je n’étais prête à le lancer là-dedans que s’il pouvait assumer pouvoir encaisser tout cela. Pour se faire, j’allais être très franche.

« Évidemment que ça fait mal, sinon je ne vous aurais pas mis en garde sur ses dangers et sur la profondeur de cette magie. Vous souffrirez durant le rituel et même lorsque vous quitterez cette pièce, il ne peut en être autrement pour le début de cette expérience. Les sorciers le pratiquaient autrefois pour des raisons très différentes de la vôtre. Au temps des chasses aux sorcières, certaines d’entre elles, très sournoises et rancunières, prenaient avec elles des moldus qu’elles forçaient à aller au bout du rituel pour qu’ils prennent la douleur à leur place quand elles venaient à se faire attraper par des chasseurs qui leur confisquaient leur baguette. Vous devinez donc que ce n’est pas quelque chose que l’on fait dans le but de se sacrifier pour sauver quelqu’un… »

C’était une utilisation peu commune. Depuis quand les magies mal réputées pouvaient servir à faire le bien autour de soi ? Je connaissais ce rituel uniquement parce que j’avais pu accéder à de vieilles archives de Potionnistes au temps où j’exerçais à l’étranger pour des recherches. Après mes explications, je levai ma baguette et l’agitai doucement pour faire apparaître un petit poignard noir et bien aiguisé sur mon autre main qui s’y referma. Je levai de nouveau mon regard vers lui, conservant toujours un air sérieux quoi qu’un peu perplexe :

« Je vais avoir besoin de votre sang pour la potion que j’ai déjà commencée. C'est l'un des ingrédients principaux. Toutefois, en tant que professeur, je n’ai pas le droit de vous toucher ou de tout simplement vous faire subir ce genre de traitement alors il vaudrait mieux que vous preniez vous-même l’initiative de… de vous couper. Une entaille assez profonde serait nécessaire mais je vous soignerai aussitôt, rassurez-vous. »

La première étape commençait assez rudement, c’était vrai. Mais je partais du principe qu’il devait s’attendre à ce genre de choses d’un mécanisme magique inaccessible à la bibliothèque. D’ailleurs, je n’aurais jamais pensé dire cela à un élève et cela me mettait franchement mal à l’aise. Je pouvais encore me désister et empêcher ça… Néanmoins, pour les raisons qui m’avaient traversée depuis ces derniers jours, je ne le fis pas. Je lui tendis alors le poignard ainsi qu’une petite fiole qu’il devait remplir, étant soulagée que mon statut au sein du personnel ne m’empêche de l’entailler. Après tout, c’était sa décision, pas la mienne. Je me levai durant ce temps, détournant mon regard pour me diriger vers un petit chaudron qui bouillonnait tranquillement. Son contenu brillait d’un vert impérial et laissait échapper un peu de vapeur. Je la remuai doucement, vérifiant sa texture et l’odeur âcre que cela devait prendre.
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Message(#) Sujet: Re: [ANNÉE 2022 - 2023] “Chaque douleur est une mémoire.” – {Pv Rioghbhardan O'Callaghan} [TERMINÉ] [ANNÉE 2022 - 2023] “Chaque douleur est une mémoire.” – {Pv Rioghbhardan O'Callaghan} [TERMINÉ] EmptyMer 29 Mar - 14:50


Chaque douleur est une mémoire
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Sentir son regard sur moi me met mal à l'aise. Je ne sais pas à quoi elle pense ni vraiment ce qu'elle voit. Je n'ai certainement pas l'allure d'un héro. Je n'en ai jamais été un et je ne brigue pas franchement la place. Je suis plutôt la damoiselle en détresse, celui qu'on sauve par acquis de conscience, le boulet accroché aux chevilles de ses camarades. J'étais prêt à vendre toute une armée de mômes, la dernière fois que j'ai été confronté à un choix du genre. Les sacrifier, eux, pour me sauver, moi. Alors je suis immensément loin des chemins que je connais. Et je suis complètement effrayé. Je ne sais pas ce qui va se passer dans ce bureau. Je ne sais pas ce qu'elle attend de moi. J'y connais rien en magie noire. Absolument rien. Oh, j'ai les vagues notions qu'on nous enseigne en cours d'Histoire, l'existence des Horcruxes, quelques cas de possession... Rien de très poussé. Et je n'ai jamais cherché plus loin. J'ai des défauts, sans doute beaucoup, mais je ne suis pas un psychopathe en puissance. Et je n'aurais jamais imaginé rien qu'une seconde me retrouver là. « Évidemment que ça fait mal, sinon je ne vous aurais pas mis en garde sur ses dangers et sur la profondeur de cette magie. » La réponse est sans appel. Mes doigts se referment sur le tissu de mon pantalon dans l'espoir de calmer le tremblement de mes mains. C'est un échec. Je ne m'attendais pas à grand chose d'autre, en réalité. C'est une mauvaise idée, tout ça. Les dangers, tout ça, c'est pas mon truc... « Vous souffrirez durant le rituel et même lorsque vous quitterez cette pièce, il ne peut en être autrement pour le début de cette expérience. » Je hoche doucement la tête, sans vraiment m'en rendre compte. D'accord. Je ne sais pas dans quoi je me suis lancé. J'aurais préféré ne pas savoir. C'est ridicule. Personne ne ferait ça, à ma place ! N'est-ce pas ? Ma question reste sans réponse. Je n'en sais rien. Je revois Milo se dresser face à Shiver, l'autre jour. Oh, les conséquences n'auraient jamais été les mêmes, bien sûr, mais il n'a pas hésité très longtemps avant de se mettre en danger pour m'épargner... Les risques ne sont pas les mêmes mais les adversaires non plus. Je ne peux pas me contenter de me mettre sur leur chemin. Ils s'en fichent. Un sort et c'est comme si je n'avais jamais essayé. Ils ont tout pouvoir sur nous. Ou presque... Je suis là pour ça. Oui. Juste pour ça. Parce qu'ils ne peuvent pas tout maîtriser et que c'est le seul moyen de me dresser face à eux pour l'épargner. « Les sorciers le pratiquaient autrefois pour des raisons très différentes de la vôtre. Au temps des chasses aux sorcières, certaines d’entre elles, très sournoises et rancunières, prenaient avec elles des moldus qu’elles forçaient à aller au bout du rituel pour qu’ils prennent la douleur à leur place quand elles venaient à se faire attraper par des chasseurs qui leur confisquaient leur baguette. » Mon ventre se noue, se serre, se fait douloureux. La peur, j'imagine. Je ne cherche pas à la repousser, ça sert à rien. Je ne suis pas un warrior et je le serai jamais. Je ne savais pas, tout ça. J'avais même rien trouvé du tout sur ce qui m'attend. Juste quelques trucs genre anesthésies magiques, onguents calmants et autres inutilités du genre. Des raisons très différentes de la mienne, en effet...

« Vous devinez donc que ce n’est pas quelque chose que l’on fait dans le but de se sacrifier pour sauver quelqu’un… » Je n'ai même pas le courage de hocher la tête. Ses mots ont la violence d'une gifle. « Se sacrifier pour sauver quelqu'un »... C'est ce que je fais ? Je me sacrifie ? Il y a un aspect définitif qui me dérange. Presque fatal. Je sens mon cœur qui refuse de se soumettre à l'idée. C'est idiot. Je le connais à peine. C'est une amourette d'adolescents, rien d'autre. Personne ne « se sacrifie » pour ça. Mais... Mais s'il finissait par se foutre en l'air à la suite d'autres tortures, ou que son corps finissait par lâcher, je ne pourrais jamais vivre avec en sachant que j'aurais pu l'éviter. Et que je l'ai pas fait juste parce que je suis une enflure lâche et égoïste. Je ne peux pas le laisser tomber maintenant. Je ne peux pas continuer à le rassurer en sachant très bien que j'aurais pu faire plus. Je peux faire plus. Je veux faire plus. Lui être utile, rien qu'une fois. Alors peut-être que c'est juste une amourette d'adolescents mais ça ne change rien au fait qu'il est hors de question que je le laisse sombrer davantage sans bouger. J'ai pas le droit de faire ça. C'est de ma faute s'il en est là alors j'ai pas le droit. J'ai pas le droit ! Et si c'est un sacrifice... Bah... Si c'en est un... Tant pis. Tant pis... Elle agite sa baguette. Je la regarde faire, hypnotisé par son geste. Un poignard apparaît. Je pâlis sûrement. J'ai froid, en tout cas. Il n'y a pas besoin d'être surdoué pour entrevoir la suite. Ses doigts se referment sur l'objet et les miens enfoncent leurs ongles dans mes cuisses. « Je vais avoir besoin de votre sang pour la potion que j’ai déjà commencée. C'est l'un des ingrédients principaux. » Oui, j'avais compris. Ledit sang bat furieusement à mes oreilles. C'est mon être tout entier qui se révolte. De multiples signaux d'alerte que je n'écoute pas. Ne fais pas ça. Lève-toi. Barre-toi. Personne n'en saura jamais rien. « Toutefois, en tant que professeur, je n’ai pas le droit de vous toucher ou de tout simplement vous faire subir ce genre de traitement alors il vaudrait mieux que vous preniez vous-même l’initiative de… de vous couper. Une entaille assez profonde serait nécessaire mais je vous soignerai aussitôt rassurez-vous. » Je lève brusquement les yeux vers elle, délaissant pour le poignard pour la première fois depuis qu'il est entré dans mon champ de vision. « Quoi ?! » Les yeux écarquillés, une lueur de panique y dansant désespérément, je dois avoir l'air d'un lapin pris dans les phares d'une voiture. « Non. Je vais pas... 'Fin... Vous... » Je ne sais pas. Elle me tend l'arme. Je l'attrape machinalement d'une main tremblante. Je veux pas faire ça ! Donner mon sang, s'il le faut, mais qu'elle le prenne elle-même ! Je peux pas me faire volontairement mal, c'est n'importe quoi ! Je suis pas suicidaire, je veux pas souf... Ma gorge se serre. L'air me manque. Je la suis des yeux. Ma vue se trouble. Je me sens incroyablement seul. Et peut-être que dans le fond, c'est un peu le cas. On a toujours fonctionné à deux... Et si je suis là c'est parce que c'est plus le cas. Il m'abandonne. Il a commencé à abandonner... Ne réfléchis pas. Mon autre main se referme sur la lame. Mes dents se plantent dans ma lèvre. Ne pense à rien, ça va aller vite. Ça va aller vite. Je tire d'un coup sec sur le manche en étouffant un cri de douleur. Les larmes perlent au coin de mes yeux mais je les retiens. Je n'ose même pas poser le regard sur la plaie. Je tremble de tout mon corps. Je finis tout de même par prendre sur moi. Je gémis, pathétique, en voyant mes doigts rougis par le sang. J'ai envie de vomir. Pourquoi j'ai fait ça ? Pourquoi, hein ?! Pourquoi !? J'ai du mal à respirer. Je me sens pas bien. La fiole. Faut remplir la fiole. Je la cherche à tâtons sur le bureau. Une goutte de sang tombe sur mon pantalon. Je la trouve, elle m'échappe. Je tremble trop. Il faut que je me calme. Il faut vraiment que je me calme. Pourtant je finis par la récupérer. Un miracle sûrement... Je presse malgré tout le bord de la fiole contre la paume de ma main et observe les gouttes rouges glisser à l'intérieur. Je regarde mon propre sang couler dans cette fiole mais je ne le vois pas vraiment. C'est juste un truc rouge dans une éprouvette. La douleur n'est qu'une coïncidence. Ne pas réfléchir, c'est encore ce qui marche le mieux. « Voilà. » Je repose le flacon sur le bureau, à côté du poignard, et attends douloureusement la suite. Il faut que je me dise que c'est définitivement pour une bonne cause. Et Milo est très certainement la meilleure d'entre toutes...
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Il était resté silencieux durant la totalité de mon premier discours. Ce n’était pas comme si je m’étais attendue à une réponse ou tout simplement à un débat sur ce que je venais de dire. Il aurait été surprenant qu’il soit totalement détendu alors que je lui affirmais qu’il ne s’en sortirait pas sans douleurs. L’inconnu était effrayant mais même si cette épreuve pouvait lui donner l’envie de fuir, je ferais tout mon possible pour qu’il n’ait rien de grave. Je m’étais engagée sur ce chemin houleux en étant consciente de ce qu’il pouvait lui arriver mais je serai là pour régler le moindre problème jusqu’à ce le sort ne fonctionne pleinement.
Après lui avoir fait comprendre ce que j’attendais de lui pour la première étape, je sus que cela n’allait pas le laisser indifférent. En même temps, je lui demandais de se blesser et ce n’était pas quelque chose que l’on faisait naturellement comme s’asseoir ou se relever. L’Homme faisait tout pour éviter la douleur et contournait les chemins les plus ardus pour accéder à ses fins.

« Quoi ?! »

Devant ses yeux écarquillés, la panique s’y lisait mais je ne pouvais rien faire. C’était à lui de s’exécuter.

« Non. Je vais pas... 'Fin... Vous... »

Je ne cillai pas, mon expression faciale ne changeant d’ailleurs pas même face à son désespoir. Je cachais mon mal aise au mieux. Et puis, ce n’était qu’une étape qu’il finirait bien vite par oublier et ce ne serait rien face à ce qu’il ressentirait lorsque la magie transférerait la souffrance de son ami en lui.

« Faîtes-le promptement… » Fut le seul conseil que je pusse lui donner pour qu’il se lance.

Alors que je me levai pour inspecter ma potion, je pus apercevoir son reflet à travers la vitre de l’une de mes étagères. Une seconde me suffit pour le voir saisir l’arme et la diriger vers son bras. Je détournai aussitôt le regard, m’attelant à ma propre tâche. Lorsqu’il eut enfin terminé, je revins vers lui pour prendre la fameuse fiole qu’il venait de remplir de sang. C’était très bien.

« Parfait, je vous remercie. »

Je pouvais donc passer à la suite mais avant, j’avais une petite promesse à tenir et elle passait avant l’introduction du sang dans le chaudron. Je déposai temporairement la fiole fermée dans une de mes poches intérieures et extirpai d’un tiroir, de l’essence de dictame.

Tiens ?

Juste à côté de la bouteille, il y avait une boite de pansements aux couleurs un peu trop vives dont je n’avais pas le souvenir. Je la retournai curieusement entre mes doigts, constatant qu’il y avait dessus des motifs de licorne. Quelle idiote. C’était les pansements de ma fille que j’avais certainement dû emporter avec moi par inadvertance. Tant pis. Ce n’était pas comme si j’allais m’en servir en sachant que le dictame agissait très rapidement en quelques secondes. Sans plus attendre, je me dirigeai vers O’Callaghan, relevant le manche de son vêtement pour avoir la blessure en visuel et y appliquer le remède. Une fumée verte s’en échappa, refermant la plaie et la laissant à un état similaire à si elle datait de plusieurs jours. Une nouvelle peau venait de se former.

« Voilà, c’est guéri, annonçai-je en esquissant un fin sourire, le premier de cette soirée.

Je retournai ensuite vers mon chaudron pour y verser l’intégralité du sang. Aussitôt, la potion qui était vert impérial vira au rouge vif et un petit sifflement strident s’en échappa, semblable à celui d'une théière. Je n'avais encore jamais fabriqué ce type de potions et je devais avouer que cela me fascinait, si l'on oubliait son caractère sombre. Après tout, enrichir ses expériences passaient également par des pratiques peu communes. Pendant que je m’appliquais à bien la mélanger une nouvelle fois, je lui lançai :

« Pendant que je m’occupe des ingrédients, j’aimerais que vous preniez sept bougies noires ‒ elles sont dans le placard à votre gauche ‒ et que vous les disposiez au sol en un cercle assez grand. Vous vous assiérez au centre. »

Un ploc sonore se fit entendre alors que je venais de déposer les trois épines de poisson-diable.

« J’aimerais que vous vidiez votre esprit de tout tracas et de toutes vos pensées les plus lourdes. Vous devez laisser de la place pour que l’énergie des runes que nous allons utiliser puissent pleinement circuler en vous de manière fluide. Ah et permettez-moi de vous demander d’ôter votre haut. »

Je lui en expliquerai la raison juste après. Les runes allaient laisser une marque à un endroit de son corps, généralement sur le dos. Pour l'heure, il n'avait plus qu'à se mettre à l'aise avec son esprit.
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Chaque douleur est une mémoire
Morgana & Rioghbhardan

Les yeux rivés sur le sang qui coule le long de mes doigts, j'attends. Ils sont glacés, mes doigts. Comme tout le reste de moi. Oui, c'est ça, j'ai froid. J'ai du mal à réaliser pleinement ce que je viens de faire. Ça ressemble à un cauchemar. Je suis sûr que je serais capable d'en inventer des semblables. La douleur ne me lâche pas. Elle est supportable, c'est juste une grosse coupure, je devrais survivre. Juste une grosse coupure. Je ne comprends pas comment j'ai pu en arriver là. Comment j'ai pu m'infliger ça sous prétexte qu'on me l'a demandé. Je me savais sage, docile, obéissant... mais pas à ce point. Jusqu'où j'irai, dans cette histoire de rituel bizarre ? Est-ce qu'à un moment mon corps finirait par refuser de se soumettre pour me protéger ? J'en sais rien. Je me le dis souvent, ça, que je ne sais rien. Parce que c'est vrai. Mais ce soir, c'est pire encore que d'ordinaire. J'attends. C'est tout ce que je peux faire. « Parfait, je vous remercie. » Je frissonne. J'ai envie de lui hurler au visage que c'est pas parfait, que j'ai la main en sang à cause de ses conneries mais je me retiens. Parce que c'est pas « ses conneries », c'est les miennes. C'est moi qui ai demandé tout ça. Moi qui ai accepté malgré des risques dont je ne sais rien. C'est vrai que je n'ai même pas demandé d'explications sur ce qui pouvait mal tourner. Tu veux le faire ? Oui. Fin de l'histoire. Je sais juste que je vais souffrir. Et je commence doucement à entrevoir la réalité de cette affirmation. Je vais souffrir. C'est un fait. Un tiroir qui s'ouvre, quelque chose qui en racle le bois. Je ne sais pas ce que c'est. Je crois que je m'en fiche. Je n'ai pas détourné le regard de l'entaille qui barre la paume de ma main. Je me laisse totalement faire lorsqu'elle revient pour me soigner. Je ne cherche pas à savoir ce qu'elle compte mettre sur la plaie ni même si elle a vraiment l'intention de me soigner. J'ai l'impression que mon cerveau ne fonctionne plus vraiment, que mon esprit est loin. Ça éloigne la peur ? Pas vraiment... Je tremble toujours, mon bras entre ses mains tremble lui aussi. Je ne suis qu'une pauvre petite chose que les conséquences de ses propres choix commencent déjà à dépasser. Je vous ai déjà dit que je faisais toujours les mauvais quand ils s'offrent à moi ? Je ne sais pas vraiment réfléchir. Je vois que sur l'instant. Les intérêts qu'il y a au moment où j'y pense. Le pourquoi, le comment, le après, tout ça ne compte pas. Ça devrait. Une goutte de potion tombe sur l'entaille alors qu'une sang tache à nouveau mon pantalon. Je ne sais pas comment j'expliquerai ça à Milo, en rentrant... Je sais pas... La fumée verte me rappelle Sibylle. Halloween. La guerre. Je suis pris d'un haut-le-cœur alors je tourne la tête pour ne plus rien voir. « Voilà, c’est guéri. » Je n'ai plus mal. « Merci. » Plus vraiment en tout cas. Je sens toujours la chair céder sous la lame. La pression de mes propres doigts sur le manche, forçant le métal à tout déchirer sur son passage. Ce n'est pas vraiment « un sacrifice » mais je commence à comprendre. Quelque chose, au fond de moi, me dit que ça n'en vaut pas la peine. Que je peux encore partir. Que c'est peut-être le début d'une longue série d'autres tortures. Est-ce que pour lui éviter les siennes il faut que je m'en inflige d'autres, consciemment, avant ? Mais je ne bouge pas. J'ai commencé, j'irai au bout. Un sifflement me fait sursauter. Je serre le poing et fais en sorte de me convaincre que je n'ai vraiment plus mal. Ce qui reste, c'est dans ma tête. Comme Milo la nuit... Je frissonne.

« Pendant que je m’occupe des ingrédients, j’aimerais que vous preniez sept bougies noires ‒ elles sont dans le placard à votre gauche ‒ et que vous les disposiez au sol en un cercle assez grand. Vous vous assiérez au centre. » Je me lève doucement. Je ne suis pas certain de mes appuis. Mes jambes flageolent un peu. Je me tiens une seconde au dossier de ma chaise. Deux, peut-être. Des bougies noires. En cercle. Au sol. Ça ressemble à un mauvais film. L'éveil des esprits, la communication avec l'au-delà, quelque chose comme ça. J'ai envie de rire. Ou à un rituel satanique. À un rituel sacrificiel. L'envie est passée. Je m'arrête, à mi-chemin entre la chaise et le placard, avant de me retourner vers elle. « Je vais mourir ? » Ma voix me fait sursauter. Elle me paraît étrange, absente. Lointaine. Incroyablement déplacée. Et sur le ton de la conversation... Pas de crainte évidente, pas d'envie de fuir. Une certaine résignation, peut-être. Je n'attends pas vraiment la réponse pour rejoindre le placard. Sept bougies. Sept... C'est ridicule... Tout ça, ça n'a aucun sens... Je les attrape. Je ne sais pas si c'est le fait d'avoir obéi une première fois mais il n'y a plus la même hésitation. Je ne sais pas ce qui m'attend, seulement que ça sera sûrement pire mais, moi, j'ai l'impression que le pire est fait. Alors je m'exécute. Je ferais un bon sujet pour une expérience sur la soumission à l'autorité. Ça me rappelle une émission télé. Prendre le risque de tuer les gens pour un jeu, sous prétexte que quelqu'un en blouse blanche demandait de le faire. Je n'ai pas vérifié si elle était en blouse blanche. Je commence à poser les bougies sur le sol. J'essaie de faire un joli cercle. Quelque chose de bien rond. L'espace d'un instant, ma préoccupation me semble futile, superficielle. Je déraille complètement ! T'es complètement taré mon pauvre garçon ! Qu'est-ce qu'on s'en fiche que ce soit un beau cercle ! Tu vas dérouiller à l'intérieur, de toute façon ! Mais ça me permet de me concentrer sur autre chose que l'appréhension qui bout dans mes veines. Voilà, les sept sont posées. Je me recule d'un pas et observe d'un peu plus loin. Ça a l'air rond. Je m'apprête à m'asseoir au milieu mais la voix de Burgess résonne à nouveau. « J’aimerais que vous vidiez votre esprit de tout tracas et de toutes vos pensées les plus lourdes. Vous devez laisser de la place pour que l’énergie des runes que nous allons utiliser puissent pleinement circuler en vous de manière fluide. » Je n'arrive pas à retenir un ricanement. Vider mon esprit de mes tracas. Parce qu'elle pense sérieusement que je serais là s'il y avait encore autre chose à l'intérieur ? Que je jouerais au pantin sur un autel si je parvenais encore à distinguer autre chose que des trucs qui ne vont pas ?! Et je vais peut-être y rester, ou en tout cas sûrement avoir envie que ça finisse par être le cas pour ne plus souffrir alors y'a de quoi avoir du mal à « se vider l'esprit » ! Tout ça, cette salle, ces bougies, cette odeur... C'est un tracas de plus ! Mais... Ce serait quand même stupide d'être capable de me mutiler avant de tout faire rater en refusant de penser à autre chose... Il faut faire un effort. Encore un effort. Toujours des efforts... Non. C'est la situation qui me fait penser comme ça. Je sais bien que ça n'est pas vrai. « Ah et permettez-moi de vous demander d’ôter votre haut. » Je hausse les épaules avant de retirer mon pull, comme si c'était la chose la plus normale du monde. C'est la chose la plus normale du monde. Je reste comme un idiot, mon pull dans les mains, sans savoir où le poser. Puis je le laisse sur ma chaise et vais sagement m'asseoir au centre du cercle. Et là, au milieu des bougies, je me sens complètement perdu. Loin de chez moi. J'ai l'impression qu'il n'y a plus d'espoir de rien. Ni de rentrer, ni qu'on s'en sorte. J'étouffe. Je ne reconnais pas ma vie, ni Poudlard. Pas franchement mes amis non plus... Le seul repère stable que j'avais ici, il menace de s'effondrer à chaque instant. Et je ne parle pas de moi... Je me suis oublié y'a longtemps... Je ramène mes jambes contre mon torse et enfouis mon visage entre mes bras. Un môme. Voilà ce que je suis en réalité. Juste un gamin qui s'est encore une fois pris pour un grand. Un mélange de peur et de désespoir me submerge totalement. Je veux rentrer à la maison. Je me force à respirer calmement. Je ferme les yeux. Me concentre sur les crépitements du feu sous le chaudron. Et puis, petit à petit, c'est la voix de ma sœur qui prend la place. Comme quand elle venait rassurer Mal ou Gally, la nuit, et que je l'écoutais chanter, appuyé sur la balustrade de mon lit. Mes bras se resserrent sur mes genoux et je ravale mes larmes. Sa voix est douce. Elle ne chante pas très bien mais ça n'a jamais dérangé personne. Sans m'en rendre compte, je fredonne avec elle, presque sans un bruit. Et bientôt, il ne me reste plus à l'esprit que l'image de cette enfant que la pénombre rend presque irréelle. Et sans qu'elle n'en sache rien, elle me rassure moi aussi. Comme à la maison...
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Après avoir donné mes ordres, le jeune garçon se leva doucement, se remettant sans doute de ses émotions. Les bougies noires qui devaient former un cercle étaient importantes et même si aucune matière à Poudlard ne les employait, cela ne signifiait pas que l’on en faisait jamais usage à l’exception de s’éclairer. J’aurais pu lui donner plus d’explications à ce sujet mais ce serait une perte de temps, le sujet étant assez garni. J’imaginais, de plus, qu’il n’aurait pas l’envie de s’attarder là-dessus. Mais pour faire simple, les bougies étaient très souvent utilisées pour un type précis de magie et il fallait prendre en compte deux facteurs : leur nombre et leur couleur. Afin de parvenir au but du rituel plus rapidement, il était nécessaire de choisir la bougie concordant avec l’objet de notre demande. Et pour cela, il fallait choisir la bonne couleur. La bougie noire était notamment utiliser pour la protection ou pour clouer au sol des énergies négatives pouvant parasiter le processus de l’expérience. Ainsi, toutes les pensées rudes ou lourdes de O’Callaghan ‒ s’il parvenait à s’en débarrasser en pensant à autre chose ‒ seraient bloquées temporairement. C’était indispensable pour le fonctionnement des Runes. Quant au chiffre de 7, il contenait une forte puissance magique.

« Je vais mourir ? »

Son ton perturbé m’interrompit dans mon activité durant deux secondes. Je me retournai calmement vers lui, mon visage se voulant rassurant et confiant. Il y avait des risques, oui. Une étape mal exécutée pouvait aboutir à un résultat absolument différent, comme plonger cette magie dans un état irréversible ou encore tripler la douleur ressentie par son ami si les Runes fonctionnaient mal entre elles. Dans ce cas-là, il pourrait effectivement faire un arrêt cardiaque. Mais puisque c’était moi qui me chargeais de leur harmonie, j’avais confiance.

« Pensez-vous sérieusement que je vous laisserais mourir, Mr O’Callaghan ? Non, bien sûr que non. »

Ce n’était pas dans mon intérêt de le voir quitter ce monde. Je n’aurais jamais accepté de le faire si telle en était la finalité. Toutefois, je ne pouvais pas lui reprocher cette idée sombre. Il était ignorant dans cette histoire et j’imagine qu’à sa place, face à une expérience comme celle-ci, j’aurais également eu des craintes. Enchaînant ensuite, je lui livrai les autres consignes et il s’exécuta sans broncher. Et quand il eut bien disposé les bougies, je les allumai avec un sortilège informulé et j’éteignis, toujours à l’aide de ma baguette, la lumière émanant des chandeliers de la pièce. Il fallait que la seule source de chaleur ne vienne de ces bougies. Cela l’aiderait à se détendre et pendant ce temps-là, je pouvais retourner à mes moutons. Je saisis une bouteille d’essence de belladone qui était glaciale, ce qui était parfait pour les besoins de la mixture. La dévissant avec délicatesse, j’en versai une quantité très précise, attendant qu’elle se mêle aux épines de poisson-diable. Suite à cela, l’essence de ciguë aquatique fit son entrée au nombre de trois fioles complètes. J’avais toujours aimé sa teinte byzantium et notamment sa texture gélatineuse quand elle se répandait dans le mélange. Elle forma quelques bulles à la surface, pourpres très amusantes et gracieuses. En général, on l’utilisait pour le Doxycide mais ses propriétés étonnantes lui conféraient bien d’autres possibilités.

Lorsque je me tournai de nouveau vers O’Callaghan, j’espérais qu’il était parvenu à chasser tout ce qui pouvait alourdir son esprit. Il s’était débarrassé de son pull comme convenu et avait fermé les yeux pour oublier son environnement et se concentrer. C’était très bien. Je ne m’étais pas attendue à ce qu’il soit aussi docile, car j’en avais rencontré bien des cas de jeunes de son âge qui étaient assez rebutés par l’idée de devoir se déshabiller pour qu’on les ausculte. Pour moi, cela n’avait rien d’anormal tant j’en avais l’habitude mais je pouvais concevoir que cela pouvait être déstabilisant pour eux. J’ajoutai trois piquants de noueux dans mon chaudron une dernière fois et je posai ma louche sur le côté. Puis, je pris un trèfle blanc et une feuille de mandragore que j’avais préalablement placés sur un meuble, sur un mouchoir en tissu.

Enfin, je m’approchai de mon cobaye. En douceur, pour ne pas le perturber, j’approchai lentement avant de m’abaisser à sa hauteur, scrutant quelques secondes son visage qui me semblait paisible comme il le fallait. Malgré toutes les épreuves qu’il traversait, il avait réussi et c’était bon signe. Si, autrefois, les sorcières forçaient les moldus à entrer dans cet état de détente à l’aide de nombreux sorts d’allégresse ou que sais-je encore, je trouvais que ce rituel prenait une tournure bien plus convenable quand on ne forçait pas les choses brutalement.
« Ouvrez la bouche… » Chuchotai-je
Lorsqu’il le fit, je déposai le fameux trèfle blanc sur sa langue. « Mangez-le. »

J’ôtai une rune d’une de mes poches et murmurai une petite incantation avant de prendre la main gauche du garçon et de la lui déposer sur sa paume, le symbole de la rune étant apparent.

« Maintenant que vous êtes calme, vous pouvez ouvrir les yeux. Serrez-la et laissez sa puissance magique vous envahir. Othalaz fera son travail et stockera l’énergie magique en vous. »

Je repris quelques instants plus tard sur un air presque mystique, prononçant un doux « magicae vinculum » puis un « navitas repono ». Aussitôt, une lumière dorée s’échappa de la main du Poufsouffle. L’incantation faisait son effet et il sentirait que la rune avait disparu, étant consumée. Le trèfle blanc permettrait à son corps d’accepter la magie qui allait l’envahir et les harmoniser tous les deux. Le symbole de la Rune devait normalement apparaître à un endroit de son corps, de couleur très claire. Comme une sorte de petit tatouage. Mais cela se ferait au prix d’une douleur lancinante qui le prendrait de toutes parts. C’était une douleur qui dépendait uniquement de son vécu. Plus on vivait des choses horribles et plus cela faisait mal. C’était égal à la quantité d’énergie négative qui était clouée au sol par les bougies noires.
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Chaque douleur est une mémoire
Morgana & Rioghbhardan

Je fais les choses par automatisme. Je ne prends que très rarement la peine de réfléchir. C'est effrayant. Ce que j'entrevois ne me donne pas envie de connaître la suite. C'est comme sombrer dans un univers parallèle. Un univers auquel je ne comprends rien et auquel je ne veux rien comprendre. Je dois agir alors j'agis, je ne dois pas agir alors je n'agis pas. C'est aussi simple que ça. Je sais très bien qu'à l'heure actuelle, elle peut me faire faire ce que bon lui semble. Je ne m'opposerai à rien. Parce que dans ma tête passe en boucle « tu peux pas abandonner maintenant ». Je peux pas abandonner maintenant. J'ai la possibilité de faire quelque chose pour Milo, de faire vraiment quelque chose, quelque chose d'utile, qui aurait des conséquences visibles. J'ai pas le droit de fermer les yeux et de faire comme si je ne le savais pas. Ça changera des heures passées à essayer de le rassurer sans succès. Oh, ça marche une heure, deux peut-être, et puis les cauchemars reviennent et tout est à refaire. Presque toutes les nuits. J'aimerais le voir débarquer dans notre chambre, un immense sourire aux lèvres, juste parce qu'il a passé une chouette journée, qu'il me raconte n'importe quoi dans de grands éclats de rire. Comme avant la dernière fois... je sais que je pourrai pas lui retirer ce qu'il a subi, bien sûr, mais si je peux au moins faire en sorte que ça ne s'aggrave pas... Je n'ai pas l'habitude d'avoir peur pour quelqu'un d'autre que moi. Et ce soir, je me rends compte que c'est finalement mieux comme ça. Je veux juste qu'il aille bien... « Pensez-vous sérieusement que je vous laisserais mourir, Mr O’Callaghan ? Non, bien sûr que non. » Est-ce que je le pense sérieusement ? Oui. Non. J'en sais rien. Ça ne serait pas dans son intérêt, peut-être, mais aujourd'hui, qui l'en blâmerait ? Mes parents ? Si on ne sort jamais d'ici, ils ne l'apprendront pas. La direction ? Je doute franchement qu'elle en ait quelque chose à faire de la mort d'un traître. Elle pourrait me tuer, si elle le voulait, personne ne lui reprocherait rien. Je finis d'installer les bougies, retire mon pull et m'installe sans un mot de plus. Peut-être que je n'aurais jamais dû venir. Peut-être que je n'aurais jamais dû demander quoi que ce soit. Peut-être que je n'aurais jamais dû quitter mon île... Shawna s'impose doucement. Je ne sais pas pourquoi c'est à elle que je pense alors que tout ce à quoi je pouvais me raccrocher s'est effondré. Je ne sais pas mais je m'y accroche désespérément. J'ai presque peur qu'elle parte, elle aussi, et qu'elle m'abandonne à son tour. Tout est dans ma tête, bien sûr, j'en ai conscience mais j'ai tellement peur que j'ai du mal à faire véritablement la distinction. Je ferme les yeux plus fort. Ma respiration s'est calmée un peu. Je ne sais pas pourquoi je suis à moitié nu dans ce cercle, je ne sais pas ce qu'elle compte me faire. Je suis juste une poupée de chiffon dans les mains d'une gamine. Je suis un jouet, une fois de plus. Shawna. Il faut juste penser à Shawna.

Je sens ses pas se rapprocher. Ils résonnent dans le sol. Je me redresse à peine. Je ne veux pas ouvrir les yeux. J'ai peur de ce que je pourrai voir. Un poignard et puis quoi ? J'en sais rien. Alors j'attends, les yeux fermés, qu'elle daigne m'éclairer. Shawna s'éloigne mais je me raccroche à elle. À sa chanson. Burgess s'arrête à ma hauteur. L'air bouge à nouveau. Elle a dû se baisser. « Ouvrez la bouche… » J'ouvre la bouche. Je sens qu'elle pose quelque chose sur ma langue. Est-ce que je suis en train d'accepter sagement de me faire droguer ? Peut-être. J'en ai pas la moindre idée. « Mangez-le. » Je ferme la bouche. « Le », je ne sais pas ce que c'est, ne ressemble à rien de ce que je connais. Je serais incapable de dire ce que je suis en train d'avaler. Ça pourrait être n'importe quoi. Ça l'est sûrement. La scène a quelque chose de surréaliste. Que penserait-on si on venait qu'à ouvrir la porte à l'improviste ? Cette femme si proche d'un élève soumis et dévêtu... C'est bizarre, j'y pense avec un certain amusement. Comme si ça ne me concernait pas vraiment. Comme si ça n'était plus vraiment moi. Je sens ses doigts agripper mon poignet. Je me raidis. C'est la même main qu'elle vient de soigner. Je ne résiste pas. Je ne suis plus à ça près. Elle a dit qu'elle n'avait pas le droit de me toucher. Elle laisse quelque chose là où doit certainement se dessiner l'infime trace de mon obéissance. Quelque chose de léger. De petit. De tiède. « Maintenant que vous êtes calme, vous pouvez ouvrir les yeux. Serrez-la et laissez sa puissance magique vous envahir. Othalaz fera son travail et stockera l’énergie magique en vous. » Quand je rouvre les yeux, c'est elle que je vois. Elle est juste là. En face de moi. Mes doigts se resserrent sur l'objet. Je ne sais pas vraiment ce que c'est, je m'en fiche. Je m'y accroche, c'est l'important. J'aimerais me dire que c'est un contact avec la vraie vie mais je ne suis plus certain d'en avoir vraiment. Comment est-ce qu'on sait si on rêve ou si c'est la réalité ? Ce soir plus que jamais, j'en sais rien. Mais le doute est moins agréable que lorsqu'il m'a posé la question. Une lumière attire mon attention, me forçant à la quitter des yeux. Une lumière dorée. Dans ma main. Je serre plus fort mais il n'y a plus rien. Je ne cherche pas à comprendre. Je ne cherche pas à comprendre non plus quand mon corps commence à subir les conséquences de ses incantations. Au début, je sens comme un engourdissement. C'est gênant, un peu désagréable. Puis petit à petit la douleur s'insinue en moi. Elle semble entrer par chaque pore de ma peau. Elle s'intensifie. Ma respiration s'accélère. Je m'entends gémir. Je me recroqueville comme un môme. J'ai du mal à respirer. Chaque inspiration brûle plus que la précédente. Ça vient de partout et nulle part à la fois. Tout tangue autour de moi, alors je ferme à nouveau les yeux. Un nouveau gémissement, plus rauque, plus fort. Il me revient comme les plaintes d'un animal blessé. Un animal effrayé qui ne sait pas ce qui lui arrive. La nausée se fait plus forte. J'aimerais que Milo soit là. J'ai l'impression que je n'aurais jamais la force de supporter tout ce qu'elle va me faire sans lui à mes côtés. Je n'ai plus la notion du temps. Est-ce que ça fait dix secondes ou des heures ? J'en sais rien. J'ai juste mal. Je me fous complètement du reste. Une dernière plainte, presque une supplication, et ça finit par s'apaiser un peu. Je tremble à nouveau, étendu sur le sol de pierre froid du bureau. J'essaye de reprendre mon souffle, mes esprits mais je n'y arrive pas. Je finis par rouler sur le dos, fixant sans le voir le plafond qui me surplombe. J'ai connu pire. On a tous connu pire. « Vous... auriez pu... prévenir... » Je halète un peu, en nage. Il a connu infiniment pire. C'est sûrement le garçon le plus courageux que je connaisse, je crois. Personne n'en aurait supporté autant. Pourtant, personne ne lui a demandé son avis. J'ai pas le droit de me laisser aller. Je n'ai pas le droit d'abandonner maintenant. Alors, péniblement, je finis par me redresser. Je n'ai pas arrêté de trembler mais ça ne fait rien. Je refuse de m'arrêter à ça. Lorsque je plante mon regard à nouveau sur Burgess, le message est clair : on peut continuer. Enfin... On doit continuer.
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Au moment où la rune disparut en une lumière dorée, je me relevai, quittant le cercle des bougies pour laisser les énergies travailler. Je comptai plusieurs secondes avant que les premières douleurs ne le transpercent. J’aurais sans doute dû le prévenir mais cela l’aurait peut-être perturbé et je tenais absolument à ce qu’il soit calme avec lui-même au moment où il serrerait Othalaz. C’était une des étapes les plus importantes et je ne voulais pas prendre de risques. Othalaz constituait le récipient ou le chaudron dans lequel s’opérait toute transformation, créant un canal dans lequel la magie pouvait opérer et dans lequel les énergies stockées ‒ grâce au carré de son symbole ‒ pouvaient être relâchées pour un usage ultérieur, d’où la présence des deux branches du bas.

Je patientais en silence que la douleur lui passe mais cela me semblait bien long et ce, même si je n’étais que spectatrice. J’essayais de penser à autre chose en attendant qu’il ne cesse de gémir, de respirer bruyamment ou de tout simplement montrer les signes que tout allait mal en lui. Il m’était difficile de me dire que je n’avais pas ma part de responsabilité dans ce qu’il vivait à l’instant même. Sans qu’il ne le voie, je grimaçais à l’entente de ses plaintes. Vingt petites secondes… il devrait bien pouvoir résister. Ce n’était pas grand-chose, au final, quand je pensais à la suite du rituel. Mordillant nerveusement ma lèvre inférieure, j’essayais de me convaincre que j’avais eu raison d’accéder à sa demande. Ce n’était pourtant pas le moment de douter, non ? Il était tout à fait conscient des enjeux de cette magie, de ce qu’il en tirerait… C’était un élève, certes, mais il était majeur. Il avait dix-huit ans, un âge où l’on était suffisamment mature pour faire ce que l’on voulait de son corps, n’est-ce pas ? Toutes les raisons étaient bonnes à prendre pour que je ne m'en inquiète pas sur le moment…
Lorsque la douleur cessa, je l’observai s’étendre sur le sol, toujours tremblant. Cette épreuve bouleversante avait de quoi secouer et je lui laissai quelques temps pour s’en remettre. Au moins, il était clair que la Rune s’était bien imprégnée en lui et qu’elle avait créé un réceptacle capable d’accueillir la douleur de son ami.

« Vous... auriez pu... prévenir... »

Un triste sourire se dessina sur mes lèvres.

« Je voulais être certaine que conserveriez votre calme avant de la serrer. »

Je baissai le regard vers l’autre rune que je venais de sortir de ma poche. Eihwaz… la treizième rune, celle qui symbolisait l’If et qui était associée au symbole de l’Arbre Sacré, celui où Odin s’était sacrifié. Son symbole à double crochet unissait le monde d’en haut et celui du bas. Il représentait l’élément de la Terre, de l’Eau, de la Glace, de l’Air et du Feu. Sa plante ? La Mandragore. Je saisis la feuille que l’élève devrait à présent manger. Sur un air mélancolique, je repris la parole :

« Eihwaz est l’une des runes les plus puissantes. Elle représente la baguette d’If, la brindille aux deux extrémités, le bâton de vie et de mort. Elle représente le sens profond de la mort, autrement dit, un chemin vers un autre plan de réalité et de perception. C’est la mort initiatique. C’est la rune parfaite pour enchaîner quelqu’un par la douleur grâce aux crochets qui forment son symbole. A partir de là, il n’y aura plus de retour possible. Vous serez obligé d’aller jusqu’au bout… »

Est-ce que je lui disais tout ça parce que moi-même je me sentais un peu mal à l’aise à l’idée qu’il poursuive ce rituel ? Est-ce que je savais, au fond de moi-même, que cela l’enchaînerait de manière trop brutale et qu’il risquerait de le regretter ? Ce n’était pas comme si je ne l’avais pas prévenu, certes, mais il restait un gamin à qui je faisais subir un traitement que l’on réservait à des moldus prisonniers. Il avait beau m’observer avec cette lueur de détermination qui me disait de continuer, moi, j’avais besoin d’entendre sa confirmation.

« Vous êtes toujours sûr ? » Demandai-je doucement, en lui tendant la feuille de Mandragore qu’il devrait manger et la rune qu’il devrait serrer par la suite.

A lui de les prendre ou non. Il s’agissait de sa dernière chance de se défiler. Ces quelques secondes de réflexion seraient celles qui détermineraient son lendemain, celles qui le plongeraient dans la torture ou bien celles qui pourraient le sortir de là. Il avait encore le temps de quitter ce cercle, de se rhabiller et de quitter mon bureau…

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Dernière édition par Professeur M. Burgess le Sam 1 Avr - 18:42, édité 1 fois
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Chaque douleur est une mémoire
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Je serais incapable de dire combien de temps ça a duré. Une éternité, au moins. Dans quoi je me suis embarqué ? À chaque étape de son rituel étrange, ce qui me reste de lucidité s'insurge. C'est n'importe quoi. C'est nécessaire. Je ne devrais pas faire ça. Je ne regrette pas. Je ne sais pas. Je ne sais pas quoi penser de tout ça, je ne sais pas dans quel état je ressortirai de là. Si j'en sortirai... Elle m'a dit que oui. Mais est-ce que j'ai confiance ? Je n'en suis pas certain. Mon cœur cogne dans ma poitrine. Il veut me prouver qu'il est vivant. Se le prouver peut-être aussi. Tout va bien. C'était juste un mauvais moment à passer. Le deuxième en quelques minutes à peine. Bizarrement, celui-là me semble presque préférable au premier. Il n'y avait pas de lutte intérieure, je n'étais pas à la fois le bourreau et la victime. Je n'ai rien fait. Je ne me suis rien fait. Tout va bien. Je me reprends difficilement. J'ai froid. Je frissonne. Le sol n'aide pas. La sueur qui perle sur ma peau et l'air froid des cachots me fileront sûrement la crève. Je ne suis sûrement pas à ça près. Qu'est-ce qu'un rhume après cette soirée aux portes de l'Enfer ? Je ne sais pas à quoi ça ressemble, pas même si ça existe (je ne crois pas) mais si par malheur c'est bien le cas, le chemin doit se rapprocher de ça. Si elle me sort des cadavres de corbeaux et des têtes de bouc pour la suite de mon sacrifice, ça ne m'étonnerait qu'à moitié. La logique voudrait que je lui demande où elle a connu ça mais je ne suis pas certain de vouloir savoir. « Je voulais être certaine que vous conserveriez votre calme avant de la serrer. » Oui, ça se tient. J'imagine que si elle m'avait dit que j'allais douillé, j'aurais un peu paniqué. Je suis une chochotte. Une poule-mouillée. Tout juste bon à éviter les dangers. Du moins, normalement. Je ne prétends pas que c'est courageux, bien plus inconscient dans le fond, mais je ne peux pas continuer à me planquer sans réagir. Ils s'en prennent à trop important. J'aurais un million de fois préféré être leur cible. Et ça ne me ressemble définitivement pas. Je me redresse avec peine. Mon corps supplie qu'on le laisse tranquille. Ça lui rappelle de mauvais souvenirs. À moi aussi... C'est bientôt fini. J'essaye de me rassurer comme je peux. Avec les mêmes mots faux et bateaux que je balance chaque nuit à Milo.

Elle se rapproche. Je ne bouge pas. Je reste sagement assis à ma place. Les flammes dansent tout autour de moi. Vacillantes. Rendues floues par une vision troublée par la peur. Je suis plongé dans quelque chose qui me dépasse. Je ne comprends rien, je ne sais rien, je n'attends rien. Tout et rien à la fois. Le pire, surtout. La délivrance aussi. « Eihwaz est l’une des runes les plus puissantes. » Je ne sais pas ce que c'est. J'y connais rien en runes. J'ai fait étude des mldus, à la place. Alors ça me parle pas. Eihwaz ou n'importe quoi d'autres, c'est la même chose à mes yeux. Alors je comprends pas pourquoi elle me dit ça. Elle espère que je suis moins bête que j'en ai l'air ? Elle risque d'être déçue. Pourtant, je la laisse continuer. « Elle représente la baguette d’If, la brindille aux deux extrémités, le bâton de vie et de mort. Elle représente le sens profond de la mort, autrement dit, un chemin vers un autre plan de réalité et de perception. » Quoi ? J'ai peur de comprendre. « C’est la mort initiatique. » L'air m'abandonne. Elle essaye de me dire quoi, là ? Que même si elle ne me laissera pas mourir à proprement parler, on va faire comme si ? Mon ventre se tord. Je crois que je vais vomir. Je veux pas ! Je veux pas... « C’est la rune parfaite pour enchaîner quelqu’un par la douleur grâce aux crochets qui forment son symbole. » Si elle savait à quel point je m'en balance de son symbole ! Je me fiche de savoir la vie de cette rune, ce qu'elle signifie, pourquoi elle est là ! Je m'en fiche ! « A partir de là, il n’y aura plus de retour possible. Vous serez obligé d’aller jusqu’au bout… » Jusque là, je n'ai jamais vraiment pensé à un retour possible. Je n'ai jamais envisagé arrêter. Je ne sais pas si elle me dit ça pour me faire peur mais si c'est le cas, ça marche. « Vous êtes toujours sûr ? » Je fixe ce qu'elle me tend. Je ne bouge pas. Ma lèvre tremble un peu. Non. Je ne le suis plus. Je ne suis plus sûr. Je suis trop jeune pour être sûr de vouloir signer pour un simulacre de mort. Même pour la bonne cause. Ma main passe sur mon visage, écrasant une larme sur ma joue. Une seule. Suicidaire. Je le suis aussi ? Je sais plus. Peut-être un peu. Je veux rentrer chez moi. Je secoue doucement la tête. Sans certitude. Je ne sais plus ! Laissez-moi tranquille ! S'il vous plaît, laissez-moi... Ma respiration s'accélère. J'ai l'impression de revenir des semaines en arrière. La salle vide. Le centre du cercle. La douleur. Je veux sortir d'ici. Je sens la panique qui monte. Mon regard se perd autour de moi. Mais je vois trop flou pour distinguer quoi que ce soit. Je veux plus. Les sons me reviennent. La gamine. Les sorts. Milo. Ses supplications. Ses hurlements. Je me suis remis à trembler. Son silence. Son interminable silence. Son absence. Le vide. Le vide... Je hoche la tête, sans plus de conviction. L'impression de ne jamais pouvoir m'y faire. Rien après. Je le ressens presque à nouveau. J'essaye de respirer du mieux possible mais je n'y arrive pas. Je suffoque à moitié. Je hoche la tête à nouveau. Aide-moi. Un frisson violent me parcourt. Aide-moi... « Oui... » Je ne réagis même pas. Comme si ça venait d'ailleurs. Je me suis juré de l'aider. De faire quelque chose dès que je le pourrai. « Oui. Je... Je suis sûr. » Je tends la main vers la feuille. Elle tremble, elle aussi. Mes doigts se referment dessus. Ils n'ont pas l'air convaincu par ce qu'ils font. Moi non plus. « J'espère que... que le calme n'est pas nécessaire... Professeur... » J'ai un rire nerveux qui se transforme malgré moi en un sanglot étouffé. Je veux pas qu'il m'abandonne. Je sais pas comment ce sera, dehors. Je sais pas comment ce sera, après. Mais tant qu'on sera enfermés ici, il aura pas le droit de m'abandonner. Et moi pas le droit de le laisser tomber. J'ai pas le droit... Alors je hoche la tête une nouvelle fois, en me redressant un peu. Je crois que j'entrevois ce qui m'attend. Et je suis plus effrayé que je ne l'ai jamais été. Je prends la rune en frissonnant à nouveau. L'une des plus puissantes, hein ? Je n'ose pas imaginer. Et sagement, comme si j'avais fait ça toute ma vie, je mets la feuille dans ma bouche sans prendre la peine de me demander ce que c'est et serre de toutes mes forces l'objet que je tiens. Je me déteste mais je suis prêt à continuer...
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Ce petit discours que je venais de tenir ne semblait nullement le rassurer. Après la douleur qu’il venait de ressentir, je comprenais plus que tout qu’il puisse se faire rattraper par une appréhension encore plus grande pendant que je lui parlais de mort initiative et de chemin vers un autre plan de réalité. Même s’il ne saisissait rien aux runes, l’explication devrait normalement le faire réfléchir sur la poursuite ou non de ce que l’on venait d’entreprendre. En tout cas, cela avait eu l’effet escompté durant un instant. Silencieux, il n’avait pas apporté sa réponse à l’instant même où je lui avais posé ma question finale. La panique le forçait à balayer la pièce des yeux et à faire trembler ses membres à tel point que durant un instant, je crus qu’il allait finir par abdiquer. C’était dans son droit. J’aurais sans doute préféré qu’il ait pu mesurer pleinement les conséquences de l’expérience avant même de la commencer mais je me résignais maintenant à croire que c’était trop demandé d’en attendre autant de la part d’un élève. Malgré tout, il hocha la tête avant de répondre par l’affirmative sur un air très peu enthousiaste. A l’intérieur de lui, il devait douter, c’était certain. Je l’imaginais bien lutter entre sa volonté d’aider son ami et celle de fuir tout ce qui pouvait lui susciter la crainte par ici.

« Oui. Je... Je suis sûr. »

Honnêtement, j’avais du mal à le croire mais cela faisait deux fois que je lui posais la même question et deux fois qu’il me répliquait la même chose. La peur semblait dépasser ses convictions et cette main tremblante qui se dirigeait vers la rune et la feuille de mandragore que je lui tendais ne me paraissaient pas assez forte pour les prendre véritablement. Peut-être n’était-ce que passager et qu’il reprendrait des forces au fur et à mesure des jours. Ce n’était que le premier soir, il aurait tout le temps de méditer sur le fait que ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort. Les dernières étapes du rituel étaient encore plus intenses mais s’il restait aussi déterminé à le faire, alors nous devions poursuivre.

« J'espère que... que le calme n'est pas nécessaire... Professeur... »

Son rire nerveux sonnait était assez pitoyable et le voir carrément dans cet état aurait pu faire douter n’importe qui de sa capacité à résister à la suite. Cependant, je ne tentai pas de l’arrêter.

« Non, ce n’est plus nécessaire pour cette rune. Si cela peut vous rassurer, après cela, vous aurez terminé les étapes de ce soir. »

Il mit la feuille de Mandragore en bouche et je tendis ma baguette vers la rune qu’il tenait entre les mains. Je murmurai la formule d’un sortilège de transfert qui fonctionnait un peu près sur le même principe que celui que l’on voyait en cours de Métamorphose, sauf qu’il ne fonctionnait que sur de l’énergie et non pas des objets. Othalaz avait créé le circuit et en compagnie d’Eihwaz, les flux pouvaient bien transiter d’un corps à l’autre.

Je quittai le cercle de bougie et je lui fis signe de serrer la rune. Une lumière rouge s’échappa de son poing fermé et, aussitôt, la pierre disparut. Une nouvelle douleur allait survenir pendant que la marque se graverait sur son corps, signe que le pouvoir d’Eihwaz coulait en lui. Je fis les cent pas en attendant que cela passe, évitant au mieux de le regarder pendant qu’il gémissait de nouveau. Après cela, il aurait du répit pour un peu moins de vingt-quatre heures…
Lorsque ses dernières plaintes s’étouffèrent enfin, une brise venue de nulle part vint subitement éteindre les bougies noires, nous plongeant dans l’obscurité la plus totale. Un mouvement de baguette me permit de rallumer les chandeliers de la pièce pour contrebalancer.

« Levez-vous. »

Je m’approchai une nouvelle fois du garçon pour inspecter son corps et déterminer l’endroit où les runes étaient apparues. Normalement, elles mesuraient seulement un centimètre. Il y en avait une au niveau de son omoplate droite ; celle d’Othalaz était de couleur rose pâle, comme celle d’une cicatrice datant de quelques temps. Quant à Eihwaz, un peu plus rouge vive, elle s’était tatouée au niveau ses côtes, toujours du côté droit. Je pointai ma baguette vers chacune des deux marques et prononçai une dernière incantation, celle qui, par précaution, annulerait le transit de la douleur au cas où son ami se faisait punir en même temps que lui.

« J’ai fait en sorte que vous ne receviez pas la douleur de votre ami si on venait à vous faire du mal à tous les deux en même temps. Comme je vous l’ai dit, je ne tiens pas à ce que vous mourriez, dis-je neutralement avant de jeter un œil au chaudron. Bien, vous pouvez quitter le cercle et vous rhabiller. La potion va mijoter cette nuit mais j’aurais besoin de quelques cheveux appartenant à votre ami pour les lier aux ingrédients. Vous reviendrez donc ici demain soir à la même heure pour la suite du rituel. »

J’essayais de rester assez détachée tout en lui disant cela, alors que je savais pertinemment que la suite allait être bien pire.

« Pendant que j’y pense, ajoutai-je tout en fouillant un placard rempli de fioles. Eihwaz risque de vous faire très mal cette nuit, elle va s’enflammer par moments et vous empêcher de dormir. Je vais vous donner une potion de somnifère, cela vous aidera. »

Je lui tendis la préparation en question, de couleur violette et qui contenait de la valériane, ainsi que de la lavande. Cela devrait suffire pour qu’il puisse avoir un bon sommeil réparateur.

« Bon, à moins que vous n’ayez des questions, vous pouvez partir. »


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Chaque douleur est une mémoire
Morgana & Rioghbhardan

J'aurais aimé être courageux. Faire partie de ces héros prêts à tout pour une cause juste. Acceptant le sort qui leur est réservé sans ciller. Droits. Fiers. Dignes. Tout ce que je ne suis pas. Je suis terrifié. Je regarde ce qui m'attend sans réussir à parvenir à me convaincre d'y aller. Je ne veux pas. Je ne veux pas souffrir davantage. Je ne veux pas « me sacrifier » pour quoi que ce soit. Ça n'est pas moi. Pourtant les mots m'échappent à mesure que les souvenirs reviennent. Je suis terrifié mais il l'était probablement davantage. Je n'ai jamais prévu ça. Je n'ai jamais voulu ça. Tout ça. L'horreur qu'on vit depuis la torture de la gamine. Celle qui m'est réservée ce soir. Je savais pas. C'était stupide. J'essaye d'avancer dans ce bazar mais je ne parviens qu'à me prendre tous les obstacles sur mon chemin. Je n'affronte pas les problèmes. Jamais. Je fais comme s'ils n'existaient pas en attendant qu'ils disparaissent tout seul mais... Mais c'est plus possible aujourd'hui. C'est pas le problème qui finira par disparaître... C'est Milo. Et j'en ai eu un avant-goût la dernière fois. Alors qu'importe la peur et ce qui peut m'attendre encore, je ne le laisserai pas tomber. Même si mon corps tout entier me supplie de le faire. Il est probablement temps de revoir l'ordre de mes priorités. « Non, ce n’est plus nécessaire pour cette rune. » Tant mieux. Je ne suis pas certain d'en être capable. Il m'a totalement abandonné. Il n'y a plus que « la mort initiatique » parvient encore à avoir une quelconque place dans mon esprit. Il faut vraiment être con pour se jeter dans un truc pareil et refuser bien sagement les perches tendues pour en sortir. « Si cela peut vous rassurer, après cela, vous aurez terminé les étapes de ce soir. »[/color] Bien maigre consolation après trois séances de tortures consécutives. Mais je m'y accroche désespérément. La rune disparaît dans une lumière rouge. Je vais bientôt sortir d'ici. La douleur arrive. Plus rapidement que la première fois. Dans quelques minutes il sera là. C'est pire que tout à l'heure. Peut-être que je résiste moins bien à cause de tout ça. J'en sais rien. Je sais juste que ma respiration se coupe, que les gémissements m'étouffent. Je dois avoir l'air d'un poisson hors de l'eau à chercher un oxygène que je ne trouve pas. Les larmes se mettent à couler. Je les retiens pas. Mon corps est pris de nouveaux tremblements, plus incontrôlables encore que les précédents. Comme l'autre soir.

Lorsque ça s'arrête enfin après ce qui m'a semblé être des heures, je suis littéralement vidé. J'en peux plus. Je ne supporterai pas ça une fois de plus. Ni ça ni rien d'autre. J'ai l'impression que plus rien ne répond. Je n'arrive pas réfléchir et ne suis pas assez autoritaire pour me convaincre de bouger. J'ai mal. Même si c'est sûrement juste dans ma tête, j'ai mal. La lumière s'éteint. Le noir total. L'espace d'une seconde, je me demande si elle n'a pas menti. Peut-être que la mort ressemble à ça, je n'en sais rien. Et puis ça se rallume. Visiblement non. Mais ça ne doit pas en être loin de toute façon... « Levez-vous. » Je ne sais pas comment mais j'obéis. Je me relève. Péniblement. Mes jambes menacent de me lâcher d'une seconde à l'autre. Elle s'approche, m'observe. Je m'en fiche. Qu'elle fasse. Je n'ai pas le courage de m'inquiéter quand elle pointe sa baguette sur moi. Elle a dit que c'était fini pour ce soir. Je ne sais pas pourquoi mais je la crois. « J’ai fait en sorte que vous ne receviez pas la douleur de votre ami si on venait à vous faire du mal à tous les deux en même temps. Comme je vous l’ai dit, je ne tiens pas à ce que vous mourriez. » Je retiens juste qu'il ne faut pas qu'on se fasse torturer en même temps si je veux lui être utile. Le reste, ça n'a pas beaucoup d'importance. « Merci. » C'est sûrement la chose la plus déplacée que je n'ai jamais prononcée. « Bien, vous pouvez quitter le cercle et vous rhabiller. » Une fois de plus, je m'exécute. Mes gestes sont gauches. Remettre mon pull me fait grimacer. « La potion va mijoter cette nuit mais j’aurais besoin de quelques cheveux appartenant à votre ami pour les lier aux ingrédients. Vous reviendrez donc ici demain soir à la même heure pour la suite du rituel. » Le tissu étouffe sa voix mais elle me parvient malgré tout. Je sors la tête du vêtement. L'air frais me surprend. Je respire profondément. « D'accord. » J'imagine que récupérer les cheveux de Milo ne sera pas la chose la plus difficile de cette affaire. Bien au contraire. Revenir m'apparaît déjà plus compliqué... Elle se détourne et va fouiller dans un placard. Je soupire. Frissonne. Je suis épuisé. Je suis sûr que je pourrai m'endormir, là, tout de suite. « Pendant que j’y pense, Eihwaz risque de vous faire très mal cette nuit, elle va s’enflammer par moments et vous empêcher de dormir. Je vais vous donner une potion de somnifère, cela vous aidera. » Je soupire. Je devais être tranquille jusqu'à demain... Elle devait me foutre la paix jusqu'à demain... Je la remercie d'un bref signe lorsqu'elle me donne la potion et la glisse dans ma poche. « Bon, à moins que vous n’ayez des questions, vous pouvez partir. » Je secoue la tête et rejoins la porte d'un pas automatique. « Bonne nuit, Professeur. » Et disparais sans un regard en arrière.

Mon visage se fend d'un sourire fatigué juste avant que je ne pousse la porte de notre dortoir. Ne pas l'inquiéter, c'est important. Alors je ne dis rien. Je ne montre rien. Je sais faire, dans l'ensemble. Ni la peur ni les restes de douleur. Mes lèvres se posent sur les siennes avant que je ne lâche un bref « je vais à la douche » et n'y file aussitôt. Si je peux éviter les explications quant aux taches sur mon pantalon, à mon air probablement cadavérique ou tout ce qui s'en suit, je ne dis pas non. Je n'ai pas le courage de me disputer avec lui ce soir. Lorsque je reviens, il est prêt à aller se coucher. Je dois bien reconnaître que je n'attends que ça. Oublier cette soirée. Avant de me glisser sous la couette, je fouille dans ma poche pour récupérer la fiole donnée par Burgess. J'ai une seconde d'hésitation et finis par la lui tendre. « Tiens. Ça t'aidera à dormir. » Il en a sûrement bien plus besoin que moi. C'est lui qui se réveille toutes les nuits en panique, qui revit systématiquement le même Enfer. S'il pouvait profiter d'une bonne nuit de repos, ça serait pas mal. Son air me dérange un peu. Il ne semble pas particulièrement ravi. Mais je me démonte pas et lui souris tendrement avant de repousser les draps. J'ai l'impression de peser des tonnes. Du coin de l'oeil, je le vois qui avale la potion. C'est toujours ça. Et à peine a-t-il le temps de s'allonger près de moi qu'il s'endort aussitôt. Et je dois bien avouer que je ne mets pas longtemps à le suivre. Une douleur insupportable me réveille en catastrophe. C'est comme si on me marquait au fer rouge sans jamais me laisser tranquille. Mon rythme cardiaque est anarchique. Mes gémissements trop fréquents. Il faut que je me taise ! Je m'éloigne un peu, autant que le lit me le permet et enfouis mon visage dans l'oreiller. Mes doigts s'agrippent au tissu, de nouvelles larmes le trempent. Faut que ça s'arrête ! J'ai assez donné tout à l'heure ! Laissez-moi tranquille ! Et puis, sans prévenir, ça disparaît aussi vite que c'est arrivé. Il me faut plusieurs minutes pour m'en remettre, haletant péniblement en croisant les doigts pour que ça ne recommence pas. Mais non. Visiblement pas. Alors je reviens presque timidement contre lui. Il ne s'est pas réveillé, ce qui m'arrache un sourire aussi rassuré qu'attendri. Je me redresse un peu et commence à lui caresser les cheveux. Tout doucement. Presque machinalement. Ma respiration se cale sur le rythme de mes caresses. Je me sens bien, là. Épuisé. Complètement lessivé. Mais bien. Et il se repose enfin, il le mérite. Je tire légèrement sur les nœuds que le sommeil a laissé dans ses mèches blondes pour les défaire et récupère les quelques cheveux suicidaires qui restent accrochés à moi. Demain va venir vite maintenant...

Je n'ai pas réussi à me rendormir et, comme elle l'avait dit, la douleur s'est réveillée plusieurs fois. Heureusement, la potion a fait effet et Milo ne s'est rendu compte de rien. Je ne sais pas s'il a rêvé, si ses cauchemars l'ont torturé... Pas de hurlements, pas de panique, pas de peur... Rien. Il a juste dormi. Et j'ai passé ma nuit à le regarder faire entre deux séances d'agonie. 20H23. Il est temps d'y aller. Je quitte le pied de mon lit où je m'étais installé pour bouquiner dans un soupir inquiet. Je ne sais pas ce qui m'attend. Je sais seulement que je n'ai pas les épaules pour le supporter mais qu'il n’y aura plus de retour possible. C'est un dortoir désert que je laisse derrière moi. Mon préfet a des obligations, ce soir, ce qui m'évite d'avoir à trouver une excuse bancale pour expliquer mon départ. J'espère juste que je ne le croiserai pas. Sur mon bureau, j'ai laissé un « je reviens <3 » griffonné sur un parchemin pour qu'il ne s'inquiète pas s'il rentre avant moi et la porte claque dès que j'ai quitté la pièce. Je n'ai pas envie d'y aller. Je n'ai pas envie de dérouiller encore. Hier soir, cette nuit... C'est bon, ça suffit. Pourtant, je ne bronche pas et continue mon chemin au travers des couloirs mal éclairés. J'ai la nausée. L'appréhension me glace le sang. Je ne vais pas réussir à faire semblant longtemps. Et si je refuse de continuer, ce soir, elle va m'y obliger ? Il n'y a pas de retour en arrière possible sinon quoi ? Je ne sais pas. Plus j'avance vers la porte des Enfers plus je me rends compte que je ne sais rien. J'accepte tout sans rien connaître. Je la suis sans savoir ce qui m'attend ensuite. Tout ça pour quoi ? Parce qu'elle m'a dit qu'elle nous aiderait et qu'elle me garderait en vie. Mais je n'ai aucune preuve de rien. Si ça se trouve, elle fait tout à fait autre chose et je n'en ai même pas conscience. Comment pourrais-je m'en douter alors que mon inculture dépasse de loin tout ce qui peut exister chez moi ? Je ne suis doué ni en potions ni en runes et n'ai pas la moindre notion de magie noire. Elle peut jouer, je suis trop aveugle ou idiot pour l'en empêcher. Je reste un instant au milieu du couloir, à quelques centimètres de son bureau, fixant l'immense planche de bois sans avoir le courage de la franchir. Je n'ai pas « l'impression » d'aller à l'abattoir, contrairement à hier soir, je sais pertinemment que j'y vais. Et il est là. Il m'attend. Juste de l'autre côté de cette porte. Lever le bras pour frapper me demande une force que je ne pensais pas avoir. Trois petits coups. Aussi discrets que si j'espérais qu'elle ne m'entende pas pour pouvoir faire demi-tour en ayant bonne conscience. Mais ça ne marche pas. Quelques secondes plus tard, je suis de nouveau à l'intérieur. « Bonsoir, Professeur... » Un poids s'est installé dans ma poitrine. Il est lourd. Douloureux. L'espoir que je change d'avis, peut-être ? Mais je ne l'écoute pas. Je traverse la pièce et dépose, sans un mot, le mouchoir dans lequel j'ai gardé les cheveux de mon petit-ami. Il ne me reste plus à présent qu'à redevenir bien sagement le pantin docile et ignorant que j'étais quelques heures plus tôt...
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Le lendemain matin, une journée plutôt calme et peu chargée me permit de mettre de côté les événements d’hier soir. J’y avais pensé durant la nuit, me demandant si le jeune Poufsouffle allait bien et s’il avait bien pris sa potion pour ne pas trop souffrir. Je ne le connaissais pas beaucoup puisque je ne l’avais jamais eu dans ma classe mais c’était sans doute mon côté guérisseur qui me forçait à m’inquiéter de son état. Au petit matin, en revanche, j’avais cessé de me tracasser à ce sujet à cause d’un Leonidas Ziegler un peu trop enthousiaste en racontant ses anecdotes de voyage qu’il jugeait utile de raconter à nos collègues. Il avait réussi à tenir un discours durant toute la durée du petit-déjeuner et c’était donc avec un début de migraine que j’avais commencé à corriger les copies ramassées en fin de semaine. C’était assez remarquable l’effet que cette boule d’énergie humaine pouvait me procurer à force de nous débiter le contenu de sa vie. Durant l’après-midi, mon mal de crâne s’était peu à peu dissipé et je m’étais permise de sortir du château pour discuter avec Gabrielle, dans les serres. Je ne disais jamais non à quelques heures avec elle, tranquillement installées autour d’un thé sur l’une des tables qui faisaient office de poste de travail pour les élèves. L’impression injuste de vivre dans le confort par rapport à d’autres qui souffraient du froid dans les cachots demeurait toujours présente, mais personne ne pouvait rien y faire pour l’instant. Chacun avançait comme il le pouvait et lorsque nous pouvions apporter notre soutien à une personne, nous le faisions dans la mesure du possible…

Lorsque le soir arriva, j’avais déjà regagné mon bureau après un repas copieux et sans trop d’enthousiasme. Je m’occupais encore de la Potion que j’avais fait la veille, jetant fréquemment un regard sur elle pour m’assurer de son état et j’avais replacé les sept bougies noires en cercle, à la différence que j’avais également formé un autre petit cercle composé de sept branches de saule et de sept branches de cèdre. Ce ne fut que lorsque quelques coups se firent entendre à l’entrée que je relevai la tête et invitai le jeune Poufsouffle à entrer.

« Bonsoir, Mr O’Callaghan. » Dis-je doucement en le dévisageant.

Je ne rêvais pas ; il avait l’air encore plus pâlot et fatigué qu’hier. Il affichait la même mine qu’une personne résignée à se rendre face à la Mort. Je me demandais s’il avait vraiment dormi ou si ma potion n’avait pas fait effet, ce qui me surprendrait beaucoup. Sans balayer mon inquiétude, je lui posai directement la question.

« Vous avez une mine épouvantable. Vous n’avez pas trouvé le sommeil malgré le somnifère ? »

Je l’observai déposer un mouchoir sur mon bureau, avant de l’ouvrir, recueillant les quelques cheveux de son ami. Parfait. La touche finale pouvait être ajoutée à la mixture et je n’attendis pas plus longtemps pour le faire. Auparavant de couleur bordeaux, la potion était maintenant encore plus sombre et son aspect ne donnait pas vraiment l’envie de la boire. Une odeur dominante d’essence de belladone s’en dégageait. Je recueillis une grande quantité de celle-ci dans un grand verre, avant de me retourner une nouvelle fois vers l’élève en le lui tendant.

« Ce sera beaucoup plus douloureux aujourd’hui et nous devrons répéter ces étapes pendant trois soirs d’affilée, autant vous prévenir. Pour être franche avec vous, vous aurez l’impression de passer sous le bûcher, lui avouai-je sur un air grave. Quand vous serez prêt, placez-vous au centre des deux cercles et buvez la Potion cul-sec. »

Ce n’était pas le fait de boire la préparation au goût très infect qui lui ferait du mal, loin de là, mais plutôt le fait qu’elle allait interagir avec ce que je m’apprêtais à faire avec les branches de saule et de cèdre. Bien sûr, comme je venais de lui dire, il aurait « l’impression » de passer sous le bûcher… Son corps ne subirait rien, il ne serait absolument pas brûlé. En fait, il ressentirait la douleur de ces brûlures de la même manière qu’un Endoloris, autrement dit, de façon psychologique. A mes yeux, c’était quelque chose de plus traumatisant et de plus rude à supporter qu’une coupure avec un poignard ou bien de deux marquages de petites runes. Cependant, il m’avait assuré, la veille, être en mesure de poursuivre l’expérience au-delà de ses peurs. Je me confortais donc dans l’idée qu’il tiendrait bon et qu’il saurait y faire face.
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Chaque douleur est une mémoire
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Je sens son regard rivé sur moi mais je tente de faire comme si je n'avais rien remarqué. Je n'ai pas envie d'avoir de questions. Je ne veux pas qu'elle me demande une fois de plus si je suis sûr de moi. Parce que ce soir, je le suis moins encore qu'hier. Je suis sûrement venu parce qu'il n'y avait soi-disant pas de retour en arrière possible. Je n'en sais trop rien. Quelque chose comme ça, à n'en pas douter. « Bonsoir, Mr O’Callaghan. » La journée a été interminable. Je n'ai pas pu penser à autre chose qu'à ce qui m'attendait. Sans savoir ce que c'était. Et maintenant encore, maintenant que je suis de retour ici, je n'en sais toujours rien. J'aimerais pouvoir me rassurer et m'accrocher à l'idée que le pire est derrière moi, qu'il faudra au pire que j'ingurgite la potion bizarre qu'elle a préparé ou que je la fasse boire à Milo, qu'importe, mais j'en doute. Si elle a dit que je ne pourrai plus faire demi-tour, c'est sûrement parce que le pire m'attend encore. Il m'attend là. Dans le cercle qu'elle recrée. Je réprime un frisson au seul souvenir de ce qu'il s'y est passé hier. « Vous avez une mine épouvantable. Vous n’avez pas trouvé le sommeil malgré le somnifère ? » Je ne dis rien, baisse les yeux et abandonne le mouchoir sur le bureau. J'ai beau me dire que c'est pour lui que je fais ça, l'idée me semble de plus en plus mauvaise. J'ai peur. Je veux retourner dans mon dortoir. Non, je veux rentrer chez moi en réalité. Retrouver l'insupportable quotidien de Lucan, les jours qui se suivent et se ressemblent. L'ennui. La sécurité. Je pense d'abord à me taire. Elle voit bien que la nuit a été courte, je n'ai pas besoin d'en rajouter davantage. Mais elle n'est pas obligée de faire tout ça. Elle le fait parce que je lui ai demandé. Elle risque sûrement gros, si jamais ça venait à s'apprendre. Alors la moindre des choses serait d'être honnête. Et puis... Et puis peut-être que ça pourrait être utile, qu'elle le sache. Que ça pourrait éviter un quelconque problème. On sait pas. Je sais pas... « Il fallait qu'il se repose, Professeur... » Ma voix n'est qu'un murmure gêné. Presque honteux. Pourtant, si c'était à refaire, je le referais. Le voir si paisible était tellement rassurant, tellement agréable... Oui, je le referais sans problème. Et si l'occasion se présente à nouveau, je ne la laisserai probablement pas passer.

Elle se détourne pour aller ajouter les cheveux dans le chaudron. Mon estomac se noue. Qu'est-ce que je fais là ? Comment on a pu en arriver là ? Je n'arrive pas à me répondre. Seule l'indifférence de Milo me revient, telle une explication suffisante. J'ai un peu de mal à respirer. J'appréhende. Si l'ignorance me convient souvent, ce soir, j'aurais préféré qu'il en soit autrement. Savoir à quoi je vais devoir faire face. J'aurais aimé qu'il soit là. Je l'aurais fait quand même, bien sûr, mais j'ai toujours l'impression que tout est plus facilement surmontable quand on est ensemble. Même s'il faut croire que ça n'est pas aussi vrai que c'en a l'air dans ma tête... Plus pour lui, en tout cas. Elle revient avec un grand verre dans les mains. Le contenu noirâtre ne m'inspire rien de bon. Je ne peux m'empêcher de me rappeler que mon sang fait partie intégrante de la mixture. Je frissonne à nouveau. Je vois à peu près où elle veut en venir et la nausée qui me tombe violemment dessus tente de me dissuader d'aller plus loin. J'ai pas le choix. Je prends silencieusement le verre. « Ce sera beaucoup plus douloureux aujourd’hui et nous devrons répéter ces étapes pendant trois soirs d’affilée, autant vous prévenir. » Beaucoup plus douloureux... L'odeur est infecte. « D'accord. » Trois soirs d'affilée. Je vais littéralement avoir l'impression d'y rester pendant trois soirs. Et il faudra que je fasse comme si de rien n'était, que je rentre sagement, que je souris, que je sois présent... Je ne pense même pas aux cours qui m'attendent. Juste à ce soir. À demain soir. Comment je vais pouvoir lui mentir aussi longtemps ? Comment je vais pouvoir faire semblant alors que j'aurais probablement juste envie qu'elle finisse par m'achever une bonne fois plutôt que d'avoir à réitérer l'expérience ? « Pour être franche avec vous, vous aurez l’impression de passer sous le bûcher. » J'encaisse difficilement le coup. Mes mains se mettent à trembler, aujourd'hui encore, menaçant de renverser le verre qu'elles tiennent. « D'accord. » Qu'est-ce que je peux dire d'autre, de toute façon ? J'ai accepté mon sort hier. J'ai accepté de me plier à son rituel sans broncher. Naïvement. Sans savoir en quoi il consisterait. Juste pour la promesse que ça éviterait à mon préfet de nouvelles tortures. Sans même être sûr que ça fonctionnerait... C'est très étrange d'être là, à la fois plein d'espoirs face à ce que sera son quotidien et complètement désespéré en pensant à ce l'avenir me réserve...« Quand vous serez prêt, placez-vous au centre des deux cercles et buvez la potion cul-sec. » Machinalement, je me retourne pour regarder le cercle et, tout aussi machinalement, je vais me placer à l'intérieur. Comme hier. L'angoisse m'étouffe. Le regard perdu dans le verre, j'hésite. J'ai l'impression que je ne pourrai jamais avaler ça. Est-ce que c'est la potion en elle-même qui me dérange ou ce qui viendra après ? Oui, c'est plutôt ça... S'il n'y avait eu qu'à avaler cette horreur, je l'aurais fait sans réfléchir. Mais là... Pense à Milo, abruti ! À ses larmes ! À ses nuits ! À... à son abandon... Oui. C'est pour la bonne cause. C'est pour la bonne cause... Je porte le verre à mes lèvres. J'essaye d'ignorer l'odeur. Ce qu'il y a dedans également. La première gorgée me paraît impossible à avaler. Mon estomac tente de lutter, ma gorge se noue comme pour l'y aider. Pourtant je me fais violence. Une gorgée, puis une autre, puis encore une autre... Je dois réprimer des haut-le-coeurs violents. Le verre m'échappe des mains alors que je termine. S'il faut que la potion reste sagement à sa place le temps de passer à la suite, je lui conseille de se dépêcher. Je me sens pas bien du tout et je ne me donne pas bien longtemps avant d'être clairement malade...
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Un triste sourire vint se dessiner sur mon visage lorsqu’il sous-entendit qu’il avait donné la potion de somnifère à son ami. En y repensant, il était vrai que s’il s’agissait bien du petit Milo de Baskerville, le traumatisme qu’il avait subi devait l’empêcher de bien dormir. Toutefois, j’aurais préféré que ça soit O’Callaghan lui-même qui la boive puisqu’il devrait faire face à une véritable torture, ce soir.

« Je comprends. Mais pensez aussi à vous-même. » Lui conseillai-je avant de passer rapidement à la suite.

Il portait un trop gros fardeau sur ses épaules et il ne faisait rien pour l’alléger un minimum lorsqu’il le pouvait. C’était honorable quoi qu’un peu inconscient par la même occasion. Mais, heureusement, j’avais la solution pour l’aider un peu. Au terme du dernier jour, je n’aurai plus qu’à prendre certaines précautions. J’avais réfléchi à une manière d’être certaine que personne ne sache un jour que je l’avais aidé à être l’acteur d’un tel rituel interdit. Bien des idées m’avaient parcourue, entre un sortilège de confusion puissant, un philtre du même ressort ou encore le sortilège d’Amnésie, bien pratique pour se débarrasser de certains souvenirs dérangeants ou qui n’avaient pas lieu d’être. J’avais également songé à un serment inviolable, lequel était vraiment efficace pour garantir un secret. Si on brisait un seul engagement fait par ce serment magique, on en mourrait. C’était très dissuasif. Cependant, c’était une méthode trop extrême qui ne convenait pas à la situation. Je ne me voyais pas imposer ça à ce garçon en sachant que la mort pourrait le guetter à la moindre bêtise. J’avais donc rapidement oublié cette idée, préférant opter pour l’altération ou la suppression des souvenirs. Ou même les deux à la fois, pour plus de précaution. Je n’aurais qu’à supprimer ces entrevues de sa mémoire et lui implanter de faux souvenirs durant lesquels il aurait tout fait de lui-même en suivant les instructions d’un livre de la Réserve dont il n’aurait plus le souvenir du nom. Et au vu du nombre de livres qu’il y regorgeait, ce serait comme chercher une aiguille dans une botte de foin ‒ pour reprendre l’expression moldue. Grâce à cela, le poids de ses problèmes serait allégé.

Après lui avoir donné mes premières consignes du jour, le Poufsouffle s’exécuta docilement, sans commentaires. Il affichait la même appréhension qu’hier et c’était plus que compréhensible étant donné ce que je venais de lui dire. Je le regardai finir son verre avant de rattraper ce dernier, grâce à un Accio informulé, qui venait de lui glisser des mains dans un mouvement d'angoisse. Je le reposai doucement sur le côté avant d'user de nouveau de magie pour allumer les sept bougies, puis d’éteindre la lueur des chandeliers. Puis, je murmurai un « Viridi Flammae » qui fit apparaître une étincelle vive et émeraude tout droit vers les branches de saule et de cèdre. L’impact déclencha de nouvelles étincelles et, aussitôt, le jeune élève fut encerclé par de puissantes flammes vertes, au nombre de sept, qui dansaient et exprimaient toute leur force.

« Quand elles fendront vers vous l’une après l’autre, elles ne vous brûleront pas au sens propre. Vous n’en ressentirez que la douleur mais vous n’en serez pas blessé. »

Les flammes interagiraient avec la potion qu’il venait d’ingurgiter et je n’avais plus qu’à prononcer une incantation en latin qui tenait sur plusieurs lignes sur un petit parchemin que j’avais conservé. Je n’avais pas l’habitude de mener de tels rituels mais cela constituait une sorte d’aventure fascinante que je n’aurais jamais cru faire un jour. Cette incantation forcerait les flammes à se lier leur énergie à celle de O’Callaghan. Les douleurs de son ami seraient ainsi consumées, son fardeau envolé et transféré. Les flammes libéreraient en lui la place de ce supplice pour que ce soit mon patient qui les subisse. La douleur serait intense sur cinq longues minutes. Ses deux marques runiques seraient plus rouges que jamais, comme marquées par le fer.

Je savais que ce serait horrible à regarder et que je m’en voudrais énormément de devoir le contempler comme s’il brûlait sur place. Pendant un instant, j’avais le sentiment de ne pas être bien différente des Mangemorts même si j'étais bien consciente du fait que je ne faisais pas cela pour le nuire mais pour l’aider. De toute façon, il oublierait certains détails. J’avais le champ libre concernant sa mémoire et il fallait donc que je réfléchisse au moyen le plus crédible pour que ses souvenirs soient cohérents tout en lui évitant d’en être traumatisé pour autant.

Une minute venait de passer et si je n’avais pas préalablement jeté un sortilège d’insonorisation tout autour de mon bureau, ses hurlements auraient inévitablement réveillé tout le petit monde logeant dans les cachots. La chaleur commençait à devenir insoutenable mais ce que je ressentais n’était vraiment rien face à ce que lui devait affronter à la seconde près.

« Courage, tenez bon ! Vous allez y arriver. » Me permis-je de lui dire sans être vraiment sûre qu’il m’ait entendu.
Plus que trois minutes trente…
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Chaque douleur est une mémoire
Morgana & Rioghbhardan

Est-ce que j'avais été idiot, hier, de filer la potion à Milo ? Peut-être... Mais ça m'avait rassuré, moi, de le voir dormir pour de bon. Pas de réveil en panique, pas de pleur, p pas de peur dans ses yeux... Il avait l'air paisible. Je ne sais pas si c'était vrai et il et fort probable que je ne le sache jamais mais, en tout cas, c'était l'impression que ça donnait. Qu'il ait pu en profiter, c'est le plus important. Moi... On verra plus tard. C'est trois jours. Juste trois jours... Trois jours pendant lesquels je ferai très certainement connaissance avec la mort mais qu'importe. Juste trois jours. Alors que lui ça durait depuis des semaines. Le sourire qui étire ses lèvres me met mal à l'aise. « Je comprends. Mais pensez aussi à vous-même. » Je ne réponds pas. Parce que c'est ce que j'ai fait. Comment est-ce que j'aurais pu faire en sorte de dormir correctement à ses côtés en sachant pertinemment qu'il risquait de se réveiller sans trouver le moindre soutien ? Je sais qu'il préférerait que je n'en pâtisse pas mais, moi, égoïstement, je préfère être là pour le rassurer. Je peux pas faire grand chose, je sais bien, mais il sait au moins qu'il n'est pas seul. Aussi inutile que soit ma présence à ses côtés. J'ai pensé à moi, un peu, hier soir...

Sûrement davantage que je le fais à présent. Il n'y a pas de place pour ce que je veux lorsque je retrouve le cercle de bougies. Il n'y a pas de place pour ce que je veux non plus lorsque j'avale tant bien que mal la potion. J'ai du mal à me défaire de l'image de mon sang coulant dans la fiole. Ce même sang que je bois indirectement. Mon estomac se révolte. Tant pis. Il n'y a plus de retour en arrière. Le verre tombe. Il ne se brise pas. Je ne comprends pas mais ne prends pas non plus la peine de m'interroger. Je m'en fiche. Je veux partir d'ici. Tout mon corps attend avec effroi le moment où commencera cette nouvelle torture. Le bûcher, qu'elle a dit. Je n'ai rien fait pour mériter ça... Je voulais juste l'aider, lui servir à quelque chose... Si j'avais prévu ça en venant la trouver... Une étincelle s'échappe et rapidement tout s'embrase. Il n'y a plus que des flammes immenses dansant devant moi. J'ai un mouvement de recul. Je veux fuir. Tout arrêter. Mais je suis pris au piège. Littéralement. Il n'y a aucune issue possible. Rien que ce feu menaçant qui annonce ce qui m'attend. Ma respiration s'emballe. Je veux sortir d'ici ! « Quand elles fendront vers vous l’une après l’autre, elles ne vous brûleront pas au sens propre. Vous n’en ressentirez que la douleur mais vous n’en serez pas blessé. » Quoi ?! Non ! Je veux pas ! Laissez-moi partir ! J'ai changé d'avis ! Je veux retourner dans mon dortoir !

La terreur que je ressens doit sûrement se lire sans mal sur mon visage mais ça ne change rien, la seconde suivante, je suis en train d'étouffer. De brûler. Si j'avais cru connaître le pire l'autre soir, sous les Doloris, j'avais tort. Mes jambes me lâchent. Je ne peux que hurler, complètement impuissant. Je ne distingue plus rien, mon esprit tente s'échapper. Entre deux cris d'agonie, je balance quelques supplications hachées. J'espère encore. J'espère qu'elle me sortira de là, qu'elle arrêtera tout. Elle a pas le droit de me faire ça ! « Courage, tenez bon ! Vous allez y arriver. » Je l'entends qui parle mais je n'écoute pas. Je m'en fiche. Je la déteste ! L'air commence à me manquer. Je sens ma voix qui s'éraille. Je m'en sortirai jamais. Elle a menti. Elle veut me tuer. Elle va me tuer. Je n'ai même pas pu dire au revoir à Milo. Je l'ai même pas revu. On s'est laissé sur un « à tout à l'heure » que je ne tiendrai jamais. À la douleur insoutenable se mêle une rage que je ne me connaissais pas. Elle a pas le droit de nous faire ça ! Elle a pas le droit de me forcer à l'abandonner ! Les brûlures s'intensifient. Je n'arrive même plus à penser. Ni à lui ni à rien d'autre. Survivre me prend toute l'énergie possible. Ça fait une éternité. Ça ne s'arrêtera jamais. « Stop ! » C'est un ultime effort, un ultime espoir avant que j'abandonne littéralement. Je perds doucement tout contact avec la réalité et cesse petit à petit de me débattre et de hurler. J'attends. Inerte. Sans vie. Je ne réalise pas tout de suite que la douleur décroit. Je ne sais pas si je suis conscient ou pas. Elle se stabilise. Mon corps entier n'est qu'un mal sans début ni fin. Le feu est mort. Et peut-être que moi aussi...
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Entendre ses cris d’agonie était encore plus insupportable que la veille. O’Callaghan ne brûlait pas à proprement parlé et pourtant, c’était presque la même chose puisque son cerveau réagissait de la même manière que si tous ses sens étaient touchés. Il avait perdu l’équilibre, ses jambes glissant sur le sol, le réduisant dans une position quasi-pitoyable. J’espérais vraiment qu’il tienne bon, qu’il ne s’évanouisse pas sous l’excès de la douleur. Sinon, ce serait fichu pour ce soir et cela retarderait les choses et affaiblirait le jeune homme encore plus. Je m’empressai de fouiller un placard à la recherche de quelque chose qui pourrait grandement le soulager après cette séance. C’était le moins que je puisse faire pour l’instant et je me rassurais en me disant qu’à l’issue du rituel, je n’aurais plus qu’à lui faire oublier ces détails angoissants pour quelque chose de plus sain. Je n’avais pas d’idées exactes de quels souvenirs lui implanter à la place de ces flammes mais je finirai bien par trouver. Il le fallait.
Lorsque je revins sur mes pas, une fiole bleu pâle dans une main et un verre d’eau dans l’autre, la torture se poursuivait mais le temps s’était encore écoulé et j’avais hâte que cela cesse au plus vite pour le libérer de cette cruelle étape.

« Stop ! »

J’avais les mains crispés sur les deux objets que je tenais. La puissance de sa voix signifiait au moins qu’il avait encore de la réserve. Cela allait bientôt se terminer, les secondes défilant rapidement dans le compte à rebours que j’avais en tête. La chaleur s’intensifiait même s’il ne restait plus que quelques flammes actives qui flambaient sur les branches. Je ne répondis rien jusqu’à la toute fin, jusqu’à ce que la dernière flamme verte ne se consume en laissant derrière elle un panache de fumée noire qui se dissiperait progressivement. Les bougies s’étaient éteintes et je pus raviver la lumière des chandeliers.
Je me précipitai vers le septième année étendu au sol, les yeux fermés. Très inquiète, je m’agenouillai à ses côtés et exécutai les premiers gestes utiles pour déterminer son état, notamment en prenant son pouls. Ce fut avec un grand soulagement que je constatai qu’il respirait toujours et qu’il était donc toujours parmi nous. Au moins, s’il s’était évanoui au moment où cette étape s’était terminée, cela fonctionnerait quand même.

« Mr O’Callaghan ? Vous m’entendez ? » Demandai-je en conservant mon calme.

Je continuais de lui parler en attendant qu’il reprenne ses esprits tranquillement. Lorsqu’il put enfin bouger, je l’aidai à se redresser. Je le dévisageai rapidement pour vérifier que tout allait bien. Il était encore raide, secoué et franchement pas à l’aise mais il m’avait l’air de pouvoir tenir en place. C’était le plus important et il fallait ajouter à cela le fait qu’il n’avait pas dormi de la nuit. Cette fois-ci, il pourrait retrouver Morphée sans être réveillé par la douleur… à moins que cette expérience ne le stresse suffisamment pour qu’il ne se donne pas les moyens de rêver.

« Vous avez réussi, c’est terminé pour ce soir. C’était très courageux. Je ne connais personne qui aurait pu avoir l’audace de le faire. »

J’aurais pu sourire pour le rassurer ou le féliciter mais j’étais certaine que ce geste serait déplacé, ce qui me poussa plutôt à conserver une position plus neutre.

« Tenez, buvez ça. Cela vous requinquera, ajoutai-je en lui tendant la fameuse Solution de Force. Et voilà un verre d’eau pour vous hydrater. »

Il n’y avait normalement pas d’effets secondaires physiologiques mais je restais à disposition au cas où. Pendant qu’il buvait, je ne changeai pas de position, attentive à ses mouvements à ou ce qu’il me répondrait. Il devait sûrement m’en vouloir d’avoir accepté de l’aider à le mener jusqu’à un pareil enfer mais j’avais déjà mis mes derniers doutes et ma culpabilité de côté depuis que nous avions franchi le point de non-retour. Cela ne servirait plus à rien que de le regretter ; il devrait aller jusqu’au bout des choses. On ne pouvait pas faire n’importe quoi avec les formes de magie obscures. C’était comme avec les Horcruxes ; reconstituer son âme nécessitait de ressentir un énorme remord qui ferait souffrir le sorcier d’une manière inimaginable. La mort serait même préférable. Lorsqu'il avala l'intégralité de la potion, ainsi que le verre d'eau, je me permis de reprendre la parole.

« Est-ce que ça va un peu mieux ? »
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Chaque douleur est une mémoire
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Je ne réalise pas tout de suite que c'est fini. La douleur est encore là. La chaleur insoutenable refuse de me lâcher. Le temps s'étire. Il sera sûrement rentré depuis longtemps quand j'arriverai. Je dirai quoi ? Je sais pas. Je n'ai pas pris la peine d'y penser avant et je n'en ai pus le courage maintenant. Je dirai rien. J'irai juste me coucher. L'interrogatoire attendra demain. Si jamais je rentre. J'ai l'impression que toutes mes forces m'ont abandonnées. Hier, déjà, j'étais lessivé. Mais là... Là c'est pire que ça. Le poids de mon existence est trop lourd à porter. Je n'y arrive pas. Le sol vibre un peu lorsqu'elle s'approche de moi. J'entends ses pas résonner dans la pierre froide. Il faudrait que je bouge. Que je me relève. Que je fuie. Il faudrait. Je n'ai pas le courage de me défaire de son emprise quand elle s'assure que mon cœur bat toujours ou que je suis encore en état de respirer. Elle n'avait qu'à demander, je lui aurais dit. Je crois. « Mr O’Callaghan ? Vous m’entendez ? » Je hoche doucement la tête. Le bruit provoqué par sa voix m'offre un début de migraine. J'essaye de m'asseoir mais l'épuisement et la douleur qui n'a pas totalement fini de s'estomper me filent un vertige. Je tente de lutter mais en vain, ça tourne de plus en plus et je finis par me laisser retomber sur le sol en gémissant. Le cauchemar n'a pas de fin. J'aimerais juste retrouver mon lit. Je me sens comme une pauvre petite chose pathétique. Elle est là, à attendre que j'arrête de jouer les chochottes, et moi, j'attends qu'un miracle se produise. Je suis une pauvre petite chose pathétique. Je refuse d'endosser ce rôle plus longtemps ! Alors je prends péniblement sur moi et me redresse tant bien que mal. Elle m'aide, je ne la repousse pas. Mon estomac se tord. Après la chaleur étouffante de tout à l'heure, je suis gelé. Il me faut plusieurs longues secondes pour être certain de ma stabilité. Je garde malgré tout mes mains appuyées derrière moi pour être sûr de ne pas flancher à nouveau. Je respire profondément. L'air est frai. Appréciable. Je suis vivant.

Je veux dire... Je me sens plus vivant que jamais. Je sentirais presque le sang qui coule dans mes veines. C'est une sensation étrange. Et je ne suis pas sûr de l'aimer beaucoup. « Vous avez réussi, c’est terminé pour ce soir. C’était très courageux. Je ne connais personne qui aurait pu avoir l’audace de le faire. » Un frisson d'horreur me court dans le dos. « Tenez, buvez ça. Cela vous requinquera. » Je ne cherche même pas à savoir ce que c'est, j'avale le contenu de la fiole sans une seconde d'hésitation. J'ai l'impression que mon corps retrouve un peu ses capacités habituelles. Il est moins lourd, moins encombrant. « Et voilà un verre d’eau pour vous hydrater. » Je la remercie d'un vague geste de la tête et bois une gorgée. « Vous vous trompez... » Ma voix est éraillée à force d'avoir été maltraitée par mes hurlements. Je tousse. J'ai mal à la gorge. J'imagine que ça va rester quelques jours. Juste pour me forcer à me rappeler de ce qu'il vient de se passer. Je reporte le verre à mes lèvres. « C'était pas courageux. C'était stupide. » Et je m'en rendais compte à chaque épreuve qu'elle me faisait endurer. Elle connaissait personne qui aurait eu l'audace de le faire, peut-être, mais c'était seulement parce qu'elle ne connaissait que des gens sensés, qui ne décidaient pas un beau matin de braver la mort pour éviter des « peut-être ». Parce que rien ne m'assurait que ce serait utile. Rien ne me prouvait qu'il aurait encore à subir les foudres de la direction. Elle a accepté de me torturer « au cas où ». C'était pas courageux, c'était inconscient. Je finis mon verre et le lui rends, un peu machinalement. « Est-ce que ça va un peu mieux ? » Je hausse les épaules. J'en sais rien. Je ne suis plus en train d'agoniser alors j'imagine que oui, ça va un peu mieux. Mais est-ce que c'est le vrai sens de la question ? Parce que psychologiquement, j'en suis pas convaincu. Je suis perdu. Complètement. Je me rends compte de la connerie que j'ai fait, dans laquelle je me suis lancé. Juste parce que j'ai peur. Mais j'ai encore plus peur maintenant. Pas de prendre à sa place, je crois que ce qui s'est passé ce soir est bien pire qu'un Doloris, honnêtement, mais de tout le reste. De pas être à la hauteur, ni de ce rituel bizarre ni du rôle qu'il m'a donné sans le vouloir. J'ai peur de me planter sur toute la ligne et de lui faire plus de mal qu'autre chose. Je m'en veux. J'en veux à la prof. J'en veux à Milo. J'en veux au monde entier. Et personne ne peut rien arranger. Je suis seul. Affreusement seul. Alors je hoche la tête, un sourire las et un peu attristé sur les lèvres. « Je crois que oui, Professeur. » Qu'importe si c'est pas vrai, il est trop tard pour qu'elle puisse changer quoi que ce soit. Elle a tenu sa part du contrat : je suis toujours en vie. Le reste ne la regarde probablement pas...
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Message(#) Sujet: Re: [ANNÉE 2022 - 2023] “Chaque douleur est une mémoire.” – {Pv Rioghbhardan O'Callaghan} [TERMINÉ] [ANNÉE 2022 - 2023] “Chaque douleur est une mémoire.” – {Pv Rioghbhardan O'Callaghan} [TERMINÉ] EmptyLun 17 Avr - 9:26

Lorsque tout se conclut, je jetai un œil au cercle de bougies, constatant qu’il ne restait strictement rien des branches de saule et de cèdre ; il ne restait même pas des cendres ou de la poussière. C’était comme si elles avaient disparu. N’ayant jamais expérimenté cela auparavant, je trouvais que c’était assez curieux.

Encore vague dans ses mouvements, je demeurai aux côtés du jeune homme au cas où l’étourderie lui ferait faire tomber le verre ou la potion. O’Callaghan reprit ensuite la parole pour me dire que tout ceci ne relevait en rien du courage mais plutôt de la stupidité. Au fond, il n’avait pas vraiment tort quand on voyait le degré de dangerosité de ce rituel mais je trouvais que cette volonté d’être prêt à tout par amitié restait louable. Ce n’était pas quelque chose que j’aurais fait à son âge. J’avais toujours été présente pour mes amis mais est-ce que j’aurais pu entreprendre une quelconque forme de sacrifice pour eux ? Je ne crois pas. Aujourd’hui, peut-être mais à dix-huit ans, certainement pas. A l’époque, j’avais développé une belle forme de loyauté envers mes proches mais j’étais aussi une personne prudente qui évitait le danger. Je ne répondis rien, me contentant d'afficher un air compatissant pendant qu'il buvait.

Maintenant, ma priorité était de le remettre un minimum sur pied pour qu’il puisse sortir de son lit, le lendemain, sans susciter l'inquiétude des autres sur son état. Ce n’était pas gagné mais, avec ce que je venais de lui donner, il ne pouvait que reprendre des forces et c'est pourquoi je lui demandai s'il allait mieux. La seule chose qui pourrait éventuellement attirer l’attention de ses camarades serait sa tête d’enterrement due à tout ce qu’il venait de vivre. Et malheureusement, je ne possédais aucune potion qui puisse lui redonner un semblant de bonne humeur au vu de son état. Même un sortilège d’allégresse n’aurait pas vraiment l’effet escompté. Le seul remède serait sûrement une bonne nuit de sommeil mais il fallait encore qu’il la trouve.

Après avoir haussé les épaules d’un air égaré et hébété, le Poufsouffle se plongea dans une profonde hésitation avant de me répondre en hochant la tête.

« Je crois que oui, Professeur. »

Autant dire que son ton n’était pas très convaincant et qu’il me laissait penser que quelque chose se tramait dans sa tête mais je n’insistai pas plus. De toute façon, j’étais sûre qu’il préférerait ne pas en reparler et qu’il méditerait avec lui-même, ce qui, en soi, m’apparaissait comme étant compréhensif. On ne se connaissait pas et je ne possédais pas le même type de rapport élève à professeur avec lui qu’avec des élèves comme Rutherford ou Billie.

« D’accord. »

Je me relevai doucement, me retournant pour faire face au placard que j’avais ouvert toute à l’heure. Je comptais bien lui donner une autre potion de somnifère au cas où il n’arriverait pas à oublier les événements de cette soirée et que cela l’empêcherait de dormir. Il m’en restait encore deux, ce qui tombait plutôt bien. Me retournant avant de m’approcher de nouveau de lui, je lui tendis la fiole et récupérai celle de la solution de force, ainsi que le verre d’eau vide :

« Cette fois-ci, gardez-la pour vous, car il vaudrait mieux que vous soyez en forme lorsqu’on recommencera tout ça demain soir. Au passage, quand vous rentrerez dans votre salle commune, vous devrez marquer votre ami en priorité. Un petit contact physique devrait suffire et il ne se doutera de rien. » Dis-je en posant les objets sur la table.

Cela renforcerait le lien magique qui les lierait pour un bon moment. Bon, évidemment, le rituel ne ferait pas effet indéfiniment. Les effets s’estomperaient dans le temps, d’ici quelques mois. Ce délai laisserait amplement le temps à son ami de se remettre de ses tortures et de ses angoisses.

« Sur ce, je vous libère, Mr O’Callaghan. Je vous souhaite une bonne nuit. »

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Chaque douleur est une mémoire
Morgana & Rioghbhardan

Ce soir, je regrette. Peut-être que ce sera fini demain, que je trouverai encore que l'idée est bonne ou que la cause en vaut la peine (et dans le fond c'est le cas) mais pas ce soir. Ce soir, je me déteste. Je ne comprends pas comment j'ai pu être idiot à ce point. Inconscient à ce point... Personne raisonnable ne se serait lancé dans un tel bordel. Personne. Un parent pour son môme, peut-être, et encore. Je ne suis pas sûr que ma mère aurait fait ça, elle. Mais ça n'est pas mon môme. C'est un garçon que je connais depuis six mois. Un petit-ami dont je n'aurais plus jamais de nouvelles quand je me serai barré d'ici. Ça n'a aucun sens. Je me déteste profondément. Je m'en veux de m'être infligé tout ça. Je m'en veux de tenir à lui à ce point. Je m'en veux d'en avoir fait le centre de mon existence ces derniers temps. Je m'en rends pas toujours compte. Que par moment. Comme là. C'est plus fort que moi. Comme si je n'avais plus que lui. C'est à la fois affreusement faux et effroyablement vrai. Mon monde s'effondre un peu plus à chaque fois que je le vois aussi mal. Le jour où il sombrera pour de bon, je ne donne pas cher du reste. S'il compte, il ne fait pas le poids. Je ne reverrai jamais ma famille, je ne renouerai jamais avec la vraie vie. Il n'y a plus rien d'autre que lui et, aussi égoïste que ça puisse être, je refuse de le laisser m'abandonner une nouvelle fois. Je n'ai pas vraiment pensé à lui. Pas vraiment pensé à moi non plus, d'ailleurs... Dans ma tête, je crois que l'un est devenu indissociable de l'autre. Dans cet Enfer, il n'y a plus de « je » qui ne passe pas d'abord par le « nous ». Et il n'y a rien que je désirerais plus, ce soir, que d'arriver à me défaire de tout ça. « D’accord. » Elle n'insiste pas. Ça m'arrange. Je n'avais pas envie de parler. Ni de ça ni de rien. Je la déteste, elle aussi. D'avoir accepté de me torturer sans sourciller. D'être si calme, si détachée alors que j'espère à chaque seconde d'agonie qu'elle en vienne enfin à m'achever.

Je me relève doucement. Avec une prudence exagérée. Mes jambes tremblent encore. À chaque battement de cils, les flammes dansent encore devant moi. Menaçantes. Me promettant mille et un maux de plus. Demain... Je frissonne. Je ne veux pas. Je ne veux plus. Ça suffit... Poutant, je sais pertinemment que je reviendrai. Parce que c'est ce qu'on m'a demandé. C'est ce qu'on attend de moi. C'est ce que j'attends de moi. Alors j'obéirai. « Cette fois-ci, gardez-la pour vous, car il vaudrait mieux que vous soyez en forme lorsqu’on recommencera tout ça demain soir. » Je prends la potion qu'elle me tend en soufflant un « merci » inaudible. Je ne le ferai pas et elle le sait sûrement. Je ne prendrai pas le risque de m'endormir pour la nuit sans savoir ce que lui aura à traverser. C'est trop me demander. Il faut que je sois là s'il a besoin de moi. Qu'importe ce que je peux vivre. J'ai pas le droit de l'abandonner. Je suis épuisé. J'aimerais. Mais je peux pas. Je veux pas... Je hoche néanmoins la tête. « Au passage, quand vous rentrerez dans votre salle commune, vous devrez marquer votre ami en priorité. Un petit contact physique devrait suffire et il ne se doutera de rien. » Il ne se doutera de rien ? Parce qu'elle pense sérieusement que je vais pouvoir mentir longtemps ? Qu'il ne remarquera pas que quelque chose ne va pas ? Ou plutôt que rien ne va...? Je passe mon temps à m'efforcer d'aller bien, à être de bonne humeur, à sourire. À tout faire pour que ses soirées s'éloignent de la morosité du reste du château et là... Là j'ai juste envie de me coucher et de ne jamais avoir à affronter demain. Je ne sais même pas comment je vais réussir à feindre la normalité, ce soir. Je ne veux pas lui mentir. Pas encore... Il me fait confiance. Ma vue se trouble un peu. « D'accord. » Je me blottirai contre lui et ne le lâcherai plus jusqu'à ce que le réveil sonne. Il se doutera de tout, me détestera, refusera de comprendre mais demain. Ce soir, je lui veux juste qu'il soit là. « Sur ce, je vous libère, Mr O’Callaghan. Je vous souhaite une bonne nuit. » Alors machinalement, je rejoins la porte. Elle s'ouvre dans un grincement qui me fait sursauter. Je n'ai pas envie de sortir. J'ai presque peur de ce qui m'attend dehors. Parce que je sais que cette soirée ne me laissera aucun répit. Je vais agoniser psychologiquement jusqu'à ce qu'elle me plonge dans une nouvelle agonie physique. « Bonne nuit, Professeur. » Demain n'a jamais été aussi proche.


C'est le dernier jour. Normalement... Je ne suis plus sûr de rien. C'est comme si ça n'allait jamais finir. Les heures qui s'écoulent m'enfoncent un peu plus dans un mutisme qui ne me ressemble pas. Le poids qui pèse sur ma poitrine et la boule logée dans ma gorge me condamnent à un silence que je ne cherche pas à fuir. Ça m'évite d'avoir à expliquer. Il n'y a rien à en dire. J'ai été complètement débile. C'est que la preuve de ma connerie habituelle. La suite des décisions de merde de mon existence. Je ne suis bon qu'à ça, de toute façon. Me planter. Tout foirer. L'histoire de ma vie. Rien ne tient debout, je peux bien gâcher le peu qui survivait encore. Qu'est-ce qu'on s'en fout ? Je dois le mériter, tout ça. Je quitte le dortoir sans un regard en arrière. Il est vide. Il l'était hier soir quand je suis rentré. Je ne me suis pas trop inquiété, Milo devait seulement être occupé avec ses trucs de préfet, comme ça arrivait parfois. Alors j'ai été prendre ma douche et me suis foutu au lit, en me disant que je l'attendrai, comme toujours. Sauf que les heures ont passé. Et il n'était toujours pas là. J'ai fini par m'endormir, à un moment. Pas longtemps. Mais quand je me suis réveillé, c'était toujours vide. Alors j'ai attendu. Tout le reste de la nuit. Tournant et virant dans ce maudit dortoir comme un lion en cage. Sans nouvelle. C'était pas normal. Il disparaissait jamais longtemps comme ça. J'ai fini par aller voir. Un peu bêtement, sans savoir où aller. Il fallait juste éviter les mangemorts. Mais pas plus de résultats. J'ai fait le tour du château sans mettre la main dessus et quand je suis rentré, il n'était toujours pas là. Je ne l'ai pas revu depuis que j'ai été à l'abattoir hier soir. Je ne sais pas ce qu'il a fait, je ne sais pas où il est. Je ne sais rien. J'ai questionné l'humanité toute entière, bien sûr. Il paraîtrait qu'il est à l'isolement. Je ne sais pas ce qu'il a pu faire pour mériter ça. Je ne lui en ai jamais autant voulu que lorsqu'on m'a balancé ça. L'abandon est total. Il est plus là. Pourtant, ça ne lui ressemble pas beaucoup de faire quelque chose de mal, n'est-ce pas ? Finalement, même ça, je ne le sais pas. Peut-être que je le connais pas si bien que ça. J'ai jamais eu autant besoin de lui qu'en ce moment et il est pas là. Mes yeux recommencent à brûler. Je suis épuisé. Perdu. Je ne sais pas ce qu'ils vont lui faire. J'espère seulement qu'ils s'en tiendront là, qu'ils l'enfermeront une journée et me le rendront sans s'acharner. Les cachots se dessinent. J'ai peur. Pour lui. Pour moi. J'ai plus envie d'y aller. Ça sert à rien ! Si ça se trouve, ils l'ont torturé toute la nuit... J'ai envie de vomir. Ses cris me reviennent. Ses pleurs. Tous ses réveils en panique. Qu'ils lui foutent la paix ! Ma mère me manque. Elle ne m'a jamais manqué autant que ces derniers jours. Je donnerais n'importe quoi pour m'abandonner entre ses bras et l'écouter me promettre que tout va bien. Que c'est bientôt terminé. Qu'elle est fière de moi... Je ne vois pas comment elle le pourrait mais j'aurais au moins l'impression d'avoir fait quelque chose de bien. Ça avait l'air bien, au début. Maintenant, ça a juste l'air masochiste. À la limite du suicidaire. Et je crois que la frontière est mince. Mais elle n'est pas là. Il n'y a personne. Personne à qui tout raconter. Personne pour me rassurer. Juste personne... J'ai envie de rentrer chez moi. Mes pas résonnent dans le couloir désert. Peut-être que j'aurais dû aller la trouver plus tôt. Tout lui expliquer. Qu'il était pas rentré, que j'avais rien pu faire. On aurait trouvé une solution ? Je suis même pas sûr qu'il y en ait, dans ces choses-là. J'ai fait tout ça pour rien. Trois jours à me faire torturer sans broncher pour qu'il foute tout en l'air. Je le déteste. La panique me gagne à mesure que j'avance. J'en peux plus ! J'y arriverai pas. Pas encore. Je veux plus ! Mes mains se mettent à trembler. Je veux plus. Je veux plus... Pourtant, ma main se lève, poussée par une force qui ne m'appartient plus, et frappe doucement à la porte du bureau. J'attends l'autorisation et entre, comme un prisonnier résigné entrerait dans la salle d'exécution. Je la fixe. « Il était pas là. » Ma voix se brise lamentablement et, sans m'y attendre, je fonds en larmes. Là, à deux pas de la porte, au beau milieu de son bureau. Mon monde s'est effondré cette nuit et cette femme dont je ne sais rien ressemble à s'y méprendre à la seule chose qu'il me reste aujourd'hui...
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Message(#) Sujet: Re: [ANNÉE 2022 - 2023] “Chaque douleur est une mémoire.” – {Pv Rioghbhardan O'Callaghan} [TERMINÉ] [ANNÉE 2022 - 2023] “Chaque douleur est une mémoire.” – {Pv Rioghbhardan O'Callaghan} [TERMINÉ] EmptyDim 23 Avr - 9:35

Trois jours avaient passé depuis le fameux premier soir où nous avions commencé le rituel. Aujourd’hui signait la fin de cette expérience abominable qui avait épuisé le jeune O’Callaghan durant ses soirées et j’en étais pour ma part soulagée. Assister à ce genre de spectacle était loin d’être agréable et cela me procurait les mêmes frissons qu’en apercevant un élève se faire torturer par un Mangemort. Ses hurlements allaient se finir une bonne fois pour toutes après la dernière étape et il pourrait ainsi obtenir satisfaction en aidant son ami à minimiser son traumatisme.

Je venais de finir de remettre en place le cercle de bougies noires, ainsi que les branches de cèdre et de saule lorsque l’on frappa à la porte. Cela ne pouvait être que lui. Je l’invitai à entrer et aussitôt, l’entrée laissa place au Poufsouffle qui avait toujours la mine aussi dégradée et anxieuse. Voire même plus qu’anxieuse. Je lui avais donné de quoi lui assurer un bon sommeil mais je n’avais pas l’impression que cela avait fait effet, ce qui me laissait penser qu’une fois de plus, il n’avait pas pris la peine de bien vouloir la prendre. C’était tout de même désespérant de sa part de se laisser aller ainsi alors qu’il pourrait un minimum prendre soin de lui, tout en veillant sur son ami.
« Bonsoir. » Dis-je en le fixant, mesurant un peu plus son état.

Il redressa la tête et nos regards se croisèrent. Puis, il répondit d’une voix brisée :

« Il était pas là. »

Je fronçai les sourcils, ne m’y attendant pas. Comment ça « pas là » ? N’avait-il donc pas eu l’occasion d’aller le toucher pour le marquer et le lier à la magie des runes ? J’étais perplexe. J’espérais que ce n’était pas trop grave et pourtant, j’en doutais vu le ton qu’il venait de prendre. Et lorsqu’il fondit en larmes, je ne sus que faire sur le coup. Il m’avait totalement prise au dépourvu et je me posais de plus en plus de questions quant à ce qu’il venait de me dire. Un élève absent, cela ne pouvait signifier qu’une seule chose : les Mangemorts avaient mis le grappin sur lui. On l’avait sûrement isolé pendant un moment pour le punir. Cela ne pouvait pas tomber plus mal !
Et que faire face au spectacle qui se déroulait sous mes yeux ? Voir un élève pleurer devant moi n’était pas dans mes habitudes… Je me relevai, pris un mouchoir dans son paquet et m’approchai de lui, posant doucement une main sur son épaule pour le rassurer.

« Tenez. » Murmurai-je doucement.

De l’autre main, je lui tendis le bout de tissu. J’attendis qu’il ne sèche ses larmes avant de reprendre.

« Ca va aller, il reviendra… Je sais que c’est facile pour moi de vous dire ça mais s’il a été sanctionné, comme tous les punis, il reviendra. Asseyez-vous et buvez un peu. »

Je le relâchai et me retournai vers mon bureau, la baguette tendue pour faire sortir un verre d’eau de son placard, avant de le remplir à l’aide d’un Aguamenti bien exécuté. Je demeurai debout à ses côtés, le temps qu’il étanche un peu sa soif, ne serait-ce que pour se revigorer un peu.

« D’ailleurs, même si vous n’avez pas eu l’occasion de le toucher, le rituel fonctionnera quand même lorsque nous aurons terminé le processus ce soir. Il sera juste moins puissant et vous ne recevrez pas l’intégralité de sa douleur, je dirais plus ou moins 70%, mais cela l’aidera tout de même. »

J’étirai discrètement un pâle sourire qu’il ne put apercevoir pendant qu’il buvait. C’était tout de même une très mauvaise coïncidence qu’il se soit fait isoler alors que nous avions besoin de lui pour parfaire le résultat de l’expérience. Heureusement que le contact n’était pas non plus quelque chose d’essentiel et dont l’absence réduisait à néant tous nos efforts…

« Nous commencerons dès que vous serez prêt. Prenez le temps de vous remettre de vos émotions surtout, et si vous avez besoin de quelque chose, n'hésitez pas. » Lui assurai-je calmement.
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Chaque douleur est une mémoire
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Il n'était pas là... Et c'est bien la seule chose qui peut encore tourner dans ma tête ce soir. Il n'est pas là. Je ne suis pas idiot, je sais pertinemment ce que ça veut dire. Milo n'aurait jamais déserté de son plein gré. Mais je ne sais rien d'autre. Je ne sais pas ce qu'on lui reproche, ce qu'on lui a fait. Je ne sais pas ce qu'on lui a fait... Je n'ai aucun mal à me souvenir de son état, l'autre soir. Je frissonne. Je ne veux pas que ça recommence. Je refuse qu'on me le prenne ! Ils ont pas le droit de faire ça. Ils ont pas le droit de s'acharner comme ça. Il a rien fait. Il y a forcément une erreur ! Il a rien fait... La fatigue est telle qu'il n'est plus question de faire semblant. Même plus d'essayer en réalité... Je ne joue pas les grands garçons, je ne feins pas l'indifférence. Je suis juste incroyablement perdu. C'est le seul repère qui me restait qu'ils m'ont arraché cette nuit. C'est ridicule, j'en ai bien conscience mais je ne peux rien faire d'autre. Sans lui, je erre sans trop savoir pourquoi. Je poursuis une existence qui ne m'intéresse pas. Je n'ai fait que me traîner de classe en classe, aujourd'hui. Parce qu'il le fallait. Incapable de suivre, de me concentrer, de faire plus qu'acte de présence. Et ce soir... Ce soir c'est pire que tout. Les larmes courent sur mes joues sans que je ne puisse rien faire pour les en empêcher. Je suis pathétique. Une pauvre petite chose stupide. Plus stupide que ça encore. Qu'est-ce que j'espère, hein ? Qu'elle me console en me disant que tout va bien ? Même toute la bonne volonté du monde ne suffirait pas à la croire. Rien ne va. Ils me l'ont pris. Et je n'ose même pas imaginer l'état dans lequel ils me le rendront. Je veux pas que ça recommence. Je veux pas avoir l'impression d'être un parfait inconnu à ses yeux. Je veux juste que tout continue comme ça l'était jusque là. Je n'espère même plus que tout s'arrange, juste que ça n'empire pas. Juste que ça n'empire pas...

« Tenez. » Je sursaute en sentant sa main se poser sur mon épaule. Je ne m'y attendais pas. Mes doigts se saisissent du mouchoir qu'elle me tend et j'essuie inutilement mes joues. Les nerfs qui lâchent sûrement. J'en sais rien. Je n'ai jamais été très rassuré, ces derniers jours, mais ce soir je suis juste terrifié. Comment la vie pourrait-elle continuer normalement s'il n'est pas là pour la supporter avec moi ? Et comment je pourrais supporter une nouvelle torture sans avoir repoussé dans ses bras les souvenirs de la dernière ? « Ça va aller, il reviendra… Je sais que c’est facile pour moi de vous dire ça mais s’il a été sanctionné, comme tous les punis, il reviendra. Asseyez-vous et buvez un peu. » J'ai un mouvement de recul dès ses premiers mots et je me défais de son emprise d'un geste brusque. Ça va aller ?! « Ils vont finir par l'achever ! » Je n'aurais jamais entrepris tout ça si je ne pensais pas que la situation était dramatique. Peut-être que je me plante, qu'il est infiniment plus fort qu'il ne l'a montré la dernière fois et qu'il pourrait s'en sortir seul, au fond de moi quelque chose n'en doute pas, mais si ça n'était pas le cas ? Si une torture de plus finissait de le briser totalement ? Son air hagard, son incompréhension, son indifférence, sa douleur devenue presque palpable... Une fois m'a suffi. Une fois lui a suffi. « Vous comprenez rien... » Je n'ai pas peur qu'il ne revienne pas (un peu, peut-être) mais de l'état dans lequel il le fera. Je me laisse lourdement tomber sur la chaise face à son bureau et tente lamentablement de me reprendre. Je trempe mes lèvres dans le verre. Elle est là, à côté. Elle ne bouge pas. J'ai l'impression qu'il ne peut rien m'arriver. Comme si elle s'occupait de me protéger. Sauf que j'en ai pas besoin. C'est pas sur moi qu'il faut veiller. Et j'ai failli à ma mission. Je les ai laissé lui faire du mal, une fois de plus... Le cauchemar n'aura jamais de fin.

« D’ailleurs, même si vous n’avez pas eu l’occasion de le toucher, le rituel fonctionnera quand même lorsque nous aurons terminé le processus ce soir. » Je relève prudemment les yeux vers elle. On a pas fait tout ça pour rien, alors ? Ça lui évitera le pire ? Mais j'ai peur que ce soit trop tard. J'aurais dû y penser plus tôt. Venir la trouver plus tôt. Dès la dernière torture. Mais j'ai été trop bête pour ça. Il m'a fallu des jours et des jours. Du temps de perdu. Et maintenant, je peux vous dire que je le regrette amèrement. « Il sera juste moins puissant et vous ne recevrez pas l’intégralité de sa douleur, je dirais plus ou moins 70%, mais cela l’aidera tout de même. » Je hoche légèrement la tête en réprimant un nouveau frisson. C'est l'horreur qui me tombe dessus. Pendant quelques secondes, j'étais trop concentré sur lui pour penser à ce qui m'attendait mais elle vient de me le rappeler. On finira ce soir. Il reste encore ce soir... « Mais pas aujourd'hui... » Ils ont pu lui faire ce que bon leur semblait sans que je puisse l'aider d'une quelconque manière. « Ils ont pas le droit de lui faire de mal. » J'étouffe un dernier sanglot. Je l'ai abandonné entre leurs mains sans broncher. Mon cœur loupe un battement. C'est faux ! J'aurais essayé de les en empêcher si j'avais su. Je les aurais jamais laissé l'emmener sans rien dire. Ça aurait servi à rien, comme à chaque fois, mais j'aurais tenté. Mais je savais pas. J'étais là, à la place, en train d'agoniser pour pas grand chose. Je termine mon verre et le repose machinalement devant moi.

Je ne me sens pas mieux mais je ressemble moins à une gamine apeurée. Je ne me sentirai mieux que lorsqu'il sera là et que lui ira bien. Ça me semble difficile, ce soir. Impossible presque. « Nous commencerons dès que vous serez prêt. Prenez le temps de vous remettre de vos émotions surtout, et si vous avez besoin de quelque chose, n'hésitez pas. » Je secoue doucement la tête et finis par me lever. Mes jambes menacent de flancher mais je ne les écoute pas. On a bien vu que prendre notre temps n'était pas l'idée du siècle alors je refuse d'en perdre davantage. Si par malheur ils ont décidé de s'acharner sur lui, peut-être qu'on pourra prendre le truc en cours de route. Lui venir en aide quand même. J'en sais rien. Je refuse juste de le laisser comme ça, de prendre le risque qu'il souffre plus encore juste pour me remettre de mes émotions. Je m'en remettrai plus tard. Je vais machinalement au centre du cercle. Mon ventre se tord. Je n'y arriverai jamais, pas une troisième fois. Mais je sais que je n'ai pas le choix. Je peux bien avoir encore un peu mal si ça lui évite de souffrir ensuite. Je n'arrive pas à me leurrer, je n'ai pas la force de me rassurer non plus. Tant pis. On fera sans. L'agonie me semble de toute façon moins pire que le spectacle qu'il m'a involontairement offert l'autre soir. Et ça suffit à faire taire mon hésitation. « On peut commencer, Professeur. »
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« Ils vont finir par l'achever ! » S’exclama-t-il en se défaisant de mon contact.

Je m’étais bien doutée qu’il ne serait pas aisé de le rassurer dans ces circonstances mais j’aurais au moins essayé de le faire. De toute façon, qu’aurais-je pu lui dire d’autre ? Je ne savais absolument pas ce que l’on faisait subir à son ami et le mieux que je puisse faire était de lui dire ces mots positifs, même s’il ne le voyait pas de cette manière. Je me sentais plus que navrée pour lui et j’imagine que si cela avait été Scorpius qui avait été enlevé durant l’espace d’une soirée, j’aurais sans nul doute été autant nerveuse que lui. Le plus problématique dans tout cela était que le fait que le rituel n’étant pas conclu, les souffrances éventuelles ‒ ou certaines ‒ de son partenaire ne lui seraient pas encore transmises. Il n’y avait donc rien d’autre à faire que d’aller au bout de nos intentions et d’espérer que son ami en ressorte dans un bon état, ce qui pouvait fortement dépendre du traitement infligé par le Mangemort ou du Mangemort lui-même. Certains étaient plus sadiques que d’autres…

« Vous comprenez rien... »

Je ne sus que dire sur le coup, sachant pertinemment que rien ne le rassurerait vraiment. Cela me rappelait bien des situations difficiles que j’avais dû gérer à Ste Mangouste, quand je travaillais là-bas. J’aimais bien m’occuper des enfants sauf lorsqu’ils faisaient face à la mort récente de l’un des membres de leur famille. J’avais toujours eu du mal à trouver les mots pour les consoler et généralement, cela ne fonctionnait pas ou très peu. Qu’est-ce qui peut faire sourire quelqu’un qui a perdu ou qui est impuissant face aux difficultés que traverse une personne qui lui est cher ? Cela avait toujours été un des défis du métier que je détestais le plus. Je me souvenais encore de Spencer Mortensen qui avait été un cas assez compliqué à gérer lorsque j’avais dû lui apprendre le décès de ses parents et je crois qu’il m’en avait voulu pendant un long moment. Il était toujours plus simple d’accabler les autres de quelque chose qui faisait mal et je n’avais donc pas pu lui en tenir rigueur pour cela.

« Écoutez. Ils ne l’achèveront pas, d’accord ? Dis-je avec fermeté comme s’il s’agissait d’une affirmation. C’est normal que vous pensiez au pire mais chassez au mieux cette idée de votre esprit. »

Plus simple à dire qu'à faire, je le reconnaissais mais c'était une manière de lui dire qu’il valait mieux qu’il tienne bon au moins jusqu'à ce qu'on en ait terminé. Je préférais qu’il reste concentré sur son objectif et si cela pouvait le rassurer, je lui livrai d’autres détails concernant le fait que tout n’était pas fichu pour autant. Il était vrai qu’établir un contact physique avec son camarade aurait rendu le processus parfait mais la non-réalisation de cette étape ne nuisait pas à tout ce que l’on avait fait depuis le début. Heureusement, d’ailleurs.
Il releva la tête, sans doute gagné par la surprise d’apprendre qu’il pouvait encore faire quelque chose, même si cela ne le contenta pas entièrement.

« Mais pas aujourd'hui... Ils ont pas le droit de lui faire de mal. » Déclara-t-il dans un dernier sanglot.

Certes. Mais si nous ne pouvions rien faire pour les événements d’aujourd’hui, nous pouvions toutefois prévenir ses prochaines sanctions, ce qui n’était pas rien. Je ne répondis rien durant quelques secondes, le laissant finir son verre et lutter contre ses pensées négatives que j’espérais qu’il étoufferait ne serait-ce qu’un instant. Je lui offris le temps qu’il souhaitait pour se remettre de ses émotions mais il se leva de sa chaise aussitôt. Apparemment, il avait retrouvé une partie de sa détermination bien plus rapidement que je ne l’aurais cru et c’était bon signe. J’imaginais bien que l’envie de protéger son proche devait être encore plus forte que jamais…

« On peut commencer, Professeur. »

J’acquiesçai lentement avant de lui indiquer les deux cercles formés par les bougies noires et les branches.

« Bien, replacez-vous à l’intérieur. »

Dans un sens, j’étais plutôt soulagée que tout ne se termine d’ici quelques minutes. Cinq longues minutes qui se dérouleraient dans l’atroce sentiment de brûler sur place… C’était le plus horrible des spectacles même si le voir depuis l’extérieur des cercles n’était finalement pas grand-chose face à ce qu’il subissait. Après cette soirée, je jurerai de ne plus jamais faire ce genre de pratiques sauf sur Blackman et ses pions, si j’en avais l’occasion. Pour eux, il était clair que je ne ressentais aucun remord à le faire.

« Viridi Flammae. » Prononçai-je distinctement, la baguette tendue vers les branches de cèdre et de saule.

De la même manière qu’hier et avant-hier, une étincelle vive et émeraude vint les embraser et faire naître de nouvelles flammes vertes et dansantes, impatientes de « consumer » leur victime sur cinq minutes.

Dernière ligne droite.
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Chaque douleur est une mémoire
Morgana & Rioghbhardan

Je me déteste de lui offrir un spectacle aussi pathétique. Les autres soirs, j'avais le droit de ressembler à une pauvre petite chose effrayée, elle me torturait, c'était légitime. Mais pas ce soir. Ce soir, elle a rien fait, encore. Je devrais être capable de prendre sur moi, de feindre l'indifférence. Mais je n'y arrive pas. Parce que ce soir c'est pire que toutes les séances d'agonie qu'on m'a infligées jusque là. Ce soir, on s'en prend à lui... Et il n'y a rien qui puisse m'être plus difficile à supporter que ça. Il n'a rien fait. Je ne sais pas pourquoi on lui est tombés dessus mais je sais qu'il n'y est pour rien. Il n'aurait rien fait de problématique, pas après tout ce qui lui est arrivé. Il n'aurait jamais été cherché consciemment les ennuis. Je refuse de le croire aussi stupide. La fatigue et l'angoisse sont telles que je ne réfléchis plus vraiment. Je fais avec Burgess comme j'aurais probablement fait avec ma mère ou Patrick, la virant de mon épaule sans ménagement, lui parlant sans le respect que je lui devais normalement. Quelle importance ? Rien ne pourrait être pire que là, de toute façon, certainement pas des points en moins ou une heure de colle. Je m'en fiche, de ça, je veux juste qu'on me rende Milo. Le reste ne compte pas. Je suis même prêt à signer pour une nouvelle semaine de bûcher pour un peu qu'on me promette sa liberté immédiate et la certitude que personne ne l'a fait souffrir davantage. Mais mes espoirs sont vains, bien sûr. « Écoutez. Ils ne l’achèveront pas, d’accord ? » Le ton de sa voix me pousse à hocher doucement la tête. Je ne la crois pas vraiment mais ça ne fait rien. Est-ce qu'elle l'a seulement vu la dernière fois ? Un frisson me reprend. Ils savent très bien quoi faire pour l'achever. Ils le pourront dès qu'ils le voudront et je crains de lui être totalement inutile même une fois ce maudit rituel terminé. Parce que si je peux faire quelque chose pour éviter qu'il ait physiquement mal, je ne peux rien faire contre le reste. Et c'est probablement pire, le reste... « C’est normal que vous pensiez au pire mais chassez au mieux cette idée de votre esprit. » Je n'y arrive pas. Je me suis promis depuis le début de tout faire pour le protéger et c'est un échec à chaque fois. Même quand je trouve un semblant de solution, ils parviennent à leur fin malgré tout. Combien de fois a-t-il pris pour des conneries, hein ?! Pour mes conneries... Il y a bien un moment où ça sera la fois de trop ! Et j'ai peur qu'elle arrive plus vite que nous aurions pu le croire au début. Mais je ne dis rien. Qu'elle pense que je me débarrasse de mes craintes sur commande si ça lui fait plaisir, je m'en fiche. Je veux juste en finir avec cette histoire. Qu'il sorte de là où ils l'ont foutu et qu'on me l'enlève plus jamais. Quitte à le suivre à longueur de journées, ça n'a pas d'importance. Je peux bien mettre ma vie entre parenthèses un moment pour m'assurer du bon déroulement de la sienne. Elle me semble plus importante, de toute façon.

Il m'a fallu de longues minutes pour réussir à faire taire mes larmes, à me remettre suffisamment de tout ça pour réussir à me convaincre de reprendre là où nous nous en étions arrêtés hier mais maintenant c'est fait. Et il est hors de question de perdre une seconde de plus. Je sais ce qui m'attend pour les trois cent prochaines secondes mais l'après n'est qu'un brouillard opaque. Si ça se trouve, à peine on aura fini que j'agoniserai encore. À sa place. Je ne sais pas, je ne veux pas savoir. Il faut aller jusqu'au bout, la suite ne dépendra plus vraiment de nous. Je ne pense même pas qu'elle puisse vraiment dépendre de lui, d'ailleurs... « Bien, replacez-vous à l’intérieur. » Je m'exécute. Dans tous les sens du terme. C'est une véritable exécution, ça encore. Comme les autres soirs. Il faut vraiment être con pour accepter ça sans broncher. J'aurais sûrement dû renoncer le premier soir. Pourtant, je n'arrive pas vraiment à regretter. Seulement par instant. La seule idée que ça puisse lui être utile, rien qu'un peu, me conforte dans le fait que ça n'est pas si mal. Que la finalité vaut bien tout ce par quoi je suis passé jusque là. « Viridi Flammae. » Il ne faut qu'une seconde pour que la mort me reprenne à nouveau. Mes jambes me lâchent presque aussitôt. Je n'essaie même plus de lutter, je sais que ça sert à rien. Mes hurlements ne me parviennent même plus. Il n'y a que l'air qui m'abandonne et les souvenirs du dortoir vide. C'est ridicule, je sais que je ne risque rien mais la seule chose à laquelle j'arrive encore à penser c'est que, si j'y reste ce soir, je n'aurais même pas pu l'embrasser une dernière fois. Et à chaque fois que mon esprit se focalise sur son absence, la douleur se fait plus grande. Je ne pensais même pas ça possible. Comme si mon abruti d'être voulait lier le physique au mental et me faire souffrir en conséquence. Les minutes ne passent pas. J'en viens à espérer qu'elle m'achève pour que ça passe plus vite. Ma voix est dans un sale état. Chaque cri me déchire littéralement la gorge. J'en peux plus. Il faut que je tienne jusqu'à la fin de la séance. Je ne sais pas combien de temps il reste. J'y arriverai jamais. Mais j'ai pas le choix... Je veux pas prendre le risque de tout faire rater. Je suis doué pour ça. Mais pas ce soir. Je sens les larmes qui dévalent mes joues une fois de plus. J'ai le droit. Elle comprendra. Je ne peux pas les retenir de toute façon. Je commence à suffoquer. Chaque respiration est brûlante. De plus en plus difficile. Presque impossible. Et puis les flammes disparaissent toutes autour de moi. Je sais que ça veut dire que c'est bientôt fini. Je me tais enfin et tente désespérément de reprendre mon souffle. En vain. J'ai étrangement mieux tenu que les fois précédentes. Peut-être que l'habitude s'installe vite. Pourtant, je n'ai pas la force de me relever. Alors je reste dans le cercle, tremblant. Je suis littéralement gelé. Épuisé. Toute mon énergie m'a lâché mais ça ne fait rien parce que, désormais, c'est véritablement terminé...
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A nouveau, une chaleur grandissante prit tout l’espace du bureau, engloutissant l’atmosphère en la rendant presque suffocante. Les chandeliers éteints nous plongeaient dans l’obscurité que seules la lumière des bougies et les flammes parvenaient à dissiper en diffusant leur ombre sur les murs. Les bras croisés et encrée dans un profond sentiment de mal aise, j’attendais tout simplement que tout se finisse. Cela ferait trois soirs de suite que je supportais cette scène insoutenable durant laquelle il s’écroulait presque au sol sous la douleur des flammes tout en poussant des hurlements à s’en déchirer les tympans. A chaque fois, le sort d’insonorisation veillait à ce que le secret soit préservé et sincèrement, c’était encore pire que ce que je pouvais entendre depuis le couloir des nés-moldus. La misère était reine là-bas mais les traitements infligés, si on exceptait l’usage du Doloris, n’étaient pas aussi intenses que celui de ce rituel.

Par moments, j’observais le sol comme pour fuir la réalité de ce qui se déroulait sous mes yeux. L’entendre était déjà suffisamment abominable pour que j’aie besoin de le voir se tordre sous ce supplice. Comme la veille et encore avant, ces cinq minutes avaient beau paraître courtes quand on en parlait vite fait, en vrai, elles paraissaient s’écouler trois fois plus lentement. Je ressentais un certain besoin de me mouvoir, de faire quelque chose comme si cela me déculpabiliserait d’une certaine façon. Me dire que tout ceci venait de moi, ce n’était pas rien et seul un sadique y aurait pris du plaisir ou aurait pu garder les yeux rivés vers le Poufsouffle sans réagir. Inconsciemment, je m’étais retournée et approchée du chaudron vide dans lequel j’avais préparé la fameuse potion à base de son sang. Juste à côté, j’avais posé une solution de force et une décoction remontante qui serait fort utile pour le calmer et l’apaiser après cette rude épreuve, ce qui me permettrait de mieux manipuler ses souvenirs par la suite. Je saisis les deux fioles un peu nerveusement pendant qu’un énième cri s’évadait de la bouche de l’élève. Allez, qu’il tienne encore un peu… ce serait bientôt terminé. Je me répétais ça assez fréquemment, chaque minute passée étant une minute de moins à respirer dans cette ambiance étouffante. Je versai le contenu de la déconcoction dans le verre vide qui avait rafraichi O’Callaghan toute à l’heure et lorsque je relevai les yeux, la plupart des flammes venaient de s’éteindre, ne laissant aucune trace des branches qui avaient servi de combustibles.

Lorsque ce tourment prit fin, ce fut avec une sensation de délivrance que je rallumai à l’aide de magie les chandeliers et éteignis les bougies noires. J’étais en même temps un peu agitée à l’idée de savoir que ce rituel était désormais fonctionnel, même s’il manquait un petit élément pour le renforcer. Le verre dans une main et la solution dans l’autre, je m’avançai rapidement vers le garçon qui tremblait sous le choc, au centre du cercle. Il paraissait encore une fois éreinté et surtout exténué.

« C’est terminé ! Vous y êtes parvenu... » Lui dis-je sans vraiment cacher mon grand soulagement, m’accroupissant à côté.

Je lui tendis la petite fiole de solution de force pour qu’il reprenne de l’énergie, ainsi que la décoction qui l’hydraterait et le calmerait .

« Les marques runiques feront effet dès maintenant et elles resteront gravées sur vous durant un bon moment, de l’ordre de quelques mois. Cela dépend des individus et de la distance qui vous sépare, en moyenne. Mais puisque personne ne peut quitter le château pour le moment, vous n’aurez pas à craindre que cela disparaisse rapidement. »

Sur ce point-là, il pouvait se rassurer : les flux créés par Eihwaz et Othalaz seraient efficaces. Je me relevai et quittai le cercle des bougies éteintes, calant mon dos contre le mur de pierres froides. Les bras de nouveau croisés, le regard rivé vers l’un de mes placards, j’attendis qu’il ne finisse de boire et qu’il prenne le temps de se relever après avoir repris un peu de forces. La baguette fermement tenue de la main droite, je pensais à la façon dont seraient altérés ses souvenirs. J’avais eu tout le temps d’y réfléchir durant la journée et j’en étais venue à la même conclusion qu’hier. Normalement, la nouvelle version de sa mémoire durant ces derniers jours devrait être cohérente.

Lorsqu’il se releva enfin du cercle, il s’attira mon attention et je l’invitai d’un signe de tête à se rasseoir sur sa chaise. Un simple coup de baguette rangea aussitôt les bougies noires bien entamées dans un tiroir et je déplaçai le verre et la fiole qu’il venait de reposer sur la table sur un autre meuble. S’il fallait effacer le souvenir que ce rituel s’était déroulé ici, je préférais ne laisser aucun élément suspect qui puisse le faire se poser des questions.

« Est-ce que vous vous sentez un peu mieux ? Maintenant que nous avons terminé, je vais devoir m’assurer de votre silence comme nous l’avions convenu. Vous m’avez écrit que vous accepteriez quelles qu’elles soient les mesures que je prendrai et je pense que supprimer certains éléments de votre mémoire et les remplacer par des souvenirs altérés devraient faire l’affaire. Lorsque vous sortirez de ce bureau, vous serez certain d’avoir accompli une retenue sur quatre jours avec moi, chaque soir, parce que je vous aurais accusé d’avoir tenté de me voler des ingrédients en affirmant vous avoir vu rôder près de ma réserve. Evidemment, même après avoir répété plusieurs fois que ce n’était pas vous, je n’aurais pas été convaincue par votre version des faits. Est-ce que cela vous convient ? »

Je ne pouvais pas dissimuler totalement les quatre petites soirées durant lesquelles il s’était rendu ici. Je me doutais bien qu’au moins un de ses camarades avait dû le voir sortir de sa salle commune pour se rendre ici, alors, il fallait bien que nous assumions ses visites.
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