Cloaked in Shadows and Secrecy

es heures passaient, la fatigue était bien là mais pourtant… Alaska n’arrivait pas à dormir. Comme bien souvent d’ailleurs. Les nuits blanches se multipliaient. Dans les cachots, les planches qui leur servaient de matelas étaient tout sauf confortables. Et en plus il faisait froid et humide là-bas. Ils n’avaient qu’une fine couverture, mais pas assez épaisse pour les garder bien au chaud. Oliver lui avait encore proposé sa couverture, mais vous la voyez bien accepter ? Il devait avoir froid lui aussi, alors elle avait refusé sa proposition si gentille. La jeune fille commençait à avoir l’habitude, même si son petit confort lui manquait. Elle avait toujours eu tout ce dont elle avait besoin, son père lui cédait le moindre de ses caprices bien souvent. Si elle voulait une nouvelle paire de chaussures, il ne lui dirait pas non, pareil si elle voulait une nouvelle veste ou n’importe quoi d’ailleurs. Alaska était une jeune fille qui prenait soin d’elle, et son image était extrêmement importante à ses yeux. Elle voulait absolument renvoyer la meilleure image possible. Oui, pour elle l’apparence était capitale et elle ne cachait pas le fait qu’elle ne pourrait pas être amie avec quelqu’un de fortement négligé. Alors oui, cette nouvelle vie dans les cachots du château ne lui convenait pas. Elle ne pouvait pas tenter de nouvelles coiffures comme elle l’aimait tant, elle ne pouvait pas se maquiller, même pas de quoi cacher ces affreuses cernes qui avaient maintenant bien leurs places sur son visage. Elle ne pouvait pas non plus s’habiller avec ces plus beaux vêtements le weekend, elle ne pouvait même pas se laver convenablement avec de l’eau bien chaude. Bref, elle ne pouvait rien faire, elle était tout simplement prisonnière. Elle avait même presque honte de se montrer aux autres dans cet état. Comme dit tout à l’heure, pour elle son apparence était tellement importante. Alors bien souvent quand elle marchait dans les couloirs elle préférait baisser la tête. Au moins, peut-être qu’on ne le reconnaîtrait pas. Qui sait, c’est toujours beau de rêver non ?

Même sans avoir très bien dormi, elle passait tout de même sa journée à remplir sa corvée et à obéir au doigt et à l’œil aux mangemorts. Elle faisait tout ce qu’on lui demandait sans broncher, c’était préférable. Elle ne voulait tout simplement pas se faire remarquer et se faire elle aussi torturer puisque ça avait l’air d’être leur hobby favori en ce moment. Elle se promit même de répondre à la dernière lettre de Dan ce soir, et d’essayer de lui faire parvenir le lendemain. Ce qu’elle avait aimée dans ces lettres qu’ils s’échangeaient, c’était qu’il n’agissait pas comme beaucoup le faisaient, il agissait avec elle comme si presque tout était normal. Et ça, je peux vous assurer que ça faisait du bien. Au moins ça lui permettait aussi de penser à autre chose. C’est alors l’esprit un peu occupé qu’elle exécutait sa corvée quotidienne : en ce moment elle devait nettoyer et décrasser la volière. Le point positif de cette tâche à effectuer, c’est qu’au moins elle pouvait un peu profiter du temps dehors, le soleil commençait à arriver. Et puis elle était entourée d’hiboux, elle qui adorait les animaux elle était comblée. Enfin comblée… Elle devait quand même encore et toujours laver, nettoyer, enfin bref vous voyez l’image ? Une vraie petite Cendrillon. Elle préférait se voir comme ça, un jour quelqu’un viendra les libérer tous, un jour peut-être… Dans un futur lointain. Ou pas. Le « ou pas » était bien plus présent dans son esprit que le reste. Elle était d’un naturel très pessimiste, alors garder des pensées positives en ce moment, ça relevait quasiment de l’impossible. Elle avait un balai, un ramasse poussière et un tas d’autres choses pour accomplir sa magnifique tâche – vous sentez l’ironie dans ma phrase ? – Alaska faire le ménage, on aura tout vu maintenant ! Quelque fois il lui arrivait même de parler aux hiboux, attendant une réponse de leur part. Non mais vous réalisez ? Elle parlait à des animaux, et elle attendait qu’ils lui répondent, elle devenait complètement folle la pauvre. Mais au moins elle avait presque l’impression de se sociabiliser un peu en faisant ça. Chacun de ses gestes étaient exécutés de manière machinale, tout ça devait presque naturel et normal pour elle. C’était triste à dire mais c’était la vérité. Pour le coup elle regrettait de ne pas avoir attaché ses cheveux, ils la gênaient plus qu’autre chose là. Ses mèches blondes lui tombaient sur le visage. Elle s’arrêta deux minutes, lâcha un long soupir et jeta un rapide coup d’œil à la volière. Elle était désespérée, elle avait l’impression qu’il lui restait un tas de choses à faire. C’est pourquoi elle lâcha un long soupir. Cette journée était complètement nulle. C’est ce qu’elle se disait avant d’entendre une voix familière derrière elle « J'ai entendu dire qu'il y avait un super-méga-câlin d'organisé aujourd'hui. C'est bien ici ? » Elle reconnut cette voix immédiatement, d’un mouvement vif, elle se retourna et immédiatement un sourire illumina son visage. Il était vraiment venu. « Dan ! Tu es venu ! » lui lança-t-elle avant de tout laisser tomber à terre, elle se dirigea rapidement vers lui et se blottit immédiatement dans ses bras, calant sa tête contre son torse. « Le voilà ton super-méga-câlin, j’espère que tu n’es pas déçu. » lui dit-elle doucement, restant encore un instant contre lui. Bah oui quoi, un super-méga-câlin ça ne dure pas cinq secondes et puis il le mérite amplement. Déjà parce qu’en venant ici, il prenait des risques, mais aussi parce que pour venir jusqu’ici il avait dû monter un tas de marches. Et rien que ça, ça méritait tous les câlins du monde. Cette visite surprise illuminait tellement sa journée. « Je suis tellement contente de te voir ! En plus, je comptais répondre à ta lettre ce soir. Timing parfait monsieur O’Callaghan.» déclara-t-elle en levant la tête vers lui, un petit sourire toujours présent sur son visage. Elle avait besoin de se changer les idées, et il était arrivé pile au bon moment.

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a visite de Dan fut une réelle surprise. Une très bonne surprise même. Certes, ils avaient évoqué la possibilité de se voir cette semaine, ici-même dans la volière, mais elle ne pensait pas qu’il serait réellement prêt à prendre de tels risques pour la voir. Parce que oui, le gros problème d’Alaska c’était bien ça, elle se dénigrait tout le temps. On avait beau lui dire qu’elle était une fille géniale qui méritait toute l’attention du monde, elle n’y croyait pas. C’était plutôt blasant, mais bon. C’était aussi son passé et son vécu qui l’avait rendu comme ça. Oui je sais, vous allez peut-être me dire qu’à quatorze ans on a encore rien vécu et tout ce genre de conneries. Mais c’est complètement faux. A seulement quatorze ans, Alaska en avait déjà bien bavé. Elle avait vu sa mère souffrir et mourir d’un cancer à l’âge de huit ans. Et toute sa vie elle avait été le bouc émissaire de ses camarades de classe, jusqu’à ce qu’elle arrive à Poudlard. Tout cela l’avait endurci, et voilà pourquoi elle se montrait si distante avec les autres. Elle avait tout simplement peur qu’on soit gentil avec elle dans le seul et unique but de se foutre de sa gueule. Eh oui, être dans sa tête n’était pas de tout repos je vous assure. Et avec tout ce qui se passait en ce moment au château, la jeune Serdaigle commençait même presque à perdre foi en l’humanité. A un si jeune âge c’était plutôt triste d’en arriver là. Mais pourtant. Comment des choses si horribles pouvaient arriver de nos jours ?! Malheureusement, c’est bien le genre de questions qui demeurons sans réponse. En tout cas, elle avait de la visite, et comme à chaque fois qu’elle avait l’occasion de passer un peu de temps avec ses amis qui avaient la chance de ne pas être enfermés dans les cachots, elle allait jouer le jeu de la fille forte. Comme elle l’avait fait avec Sinéad et Anoushka il n’y a pas si longtemps, elle allait dire à Dan qu’elle tenait le coup, elle allait sourire comme si rien n’était. Alors qu’au fond, elle était au plus bas. Elle était comme ça, elle voulait constamment préserver ses amis. C’est même pour ça qu’elle ne leur en voulait pas s’ils n’avaient pas essayé de la contacter durant tous ces mois. Elle savait que c’était risqué et dangereux pour eux aussi, alors elle comprenait qu’ils ne prennent pas tous les risques nécessaires pour entrer en contact avec elle. Mais en tout cas, ce premier sourire avait bel et bien était sincère, elle était juste tellement heureuse de le voir. Alaska adorait Dan, ils avaient beaucoup de points communs, il faisait partie des personnes en qui elle avait confiance. Et puis elle avait l’impression qu’il pouvait la comprendre sur certains points. Par exemple, elle arrivait à lui parler de sa mère plus facilement qu’à ses autres amis.

Elle se sentait bien, là, dans ses bras. Ça lui faisait du bien. Comme il lui avait dit dans une de ses lettres, maintenant il faut croire qu’on se contente de peu. « C'est exactement le super-méga-câlin auquel je m'attendais. » Cette phrase lui arracha un nouveau sourire. Elle releva la tête vers lui. « Une chance que tout le monde ne puisse pas en profiter, tu n'aurais plus une seconde à toi tellement ça en réclamerait dans tous les coins du château ! » La jeune fille lâcha un petit rire. Il était vrai que, les câlins en temps normal c’était pas son truc. Mais depuis qu’elle se retrouvait enfermée dans les cachots, elle ressentait comme le besoin de serrer toutes les personnes importantes pour elle dans ses bras. « J’espère que tu te sens flatté, parce que du coup, peu de personnes ont l’honneur de profiter de mes câlins si exceptionnels !» déclara-t-elle d’une voix douce. Elle ne dit alors rien, l’espace d’un petit instant, profitant de ce moment. Les moments de tendresse devenaient tout simplement tellement rares, qu’ils étaient devenus aussi précieux qu’un sac rempli d’or. C’est à ce moment qu’elle décida de complimenter son sens parfait du timing, puisqu’elle avait dans l’idée de répondre à sa lettre ce soir-là. « Comme toujours, jeune fille ! » lui répondit-il en ponctuant ses paroles d’un clin d’œil. « Oh, ne me refais plus jamais un clin d’œil comme ça, sinon je risque de te sauter dessus. » déclara-t-elle d’un air très sérieux, mais tout en abordant un petit sourire en coin. Bon, tout ça, c’était en grande partie pour rire. Bien-sûr que Dan était un beau garçon mais non, elle n’allait pas lui sauter dessus et non, elle n’était pas folle amoureuse de lui. Désolée de te décevoir Dan ! Mais ce petit jeu l’amusait beaucoup. Et en ce moment, la moindre occasion de rire et d’oublier tout ce cauchemar était la bienvenue. Lorsqu’il la lâcha, elle fit un petit pas en arrière. « Y'a moyen que tu prennes une pause ? J'ai ramené de quoi goûter. » A goûter ?! Il avait ramené de quoi goûter ?! Comme lorsqu’elle avait rencontré Anoushka et Sinéad, Alaska s’étonnait elle-même du bonheur qu’elle ressentait quand on lui annonçait qu’on lui avait apporté de quoi se nourrir un peu. Avant tout ça, la petite blonde faisait extrêmement attention à sa ligne, elle se mangeait que rarement des gâteaux ou pâtisseries. Mais là, elle tuerait pour un muffin et un cookie. Avant de lui répondre, elle jeta un coup d’œil autour d’eux. La volière n’était pas si sale que ça au final. Tous les jours il y avait quelqu’un pour la nettoyer. Il y avait juste un tas d’excréments d’hiboux à nettoyer. Alors oui, elle avait le temps de prendre une pause. Elle avait le temps et surtout, elle en mourrait envie. « Comme tu peux le voir, la volière n’est pas si sale que ça. J’ai le temps de prendre une pause oui. Je n’aurais jamais cru dire ça un jour, mais je crois que je suis devenu une pro du nettoyage. » dit-elle en levant légèrement les yeux au ciel. « J’ai super faim, et en plus tu as ramené de quoi goûter. Tu es officiellement devenu l’homme de ma vie ! » Elle lui sourit avant de rire un peu, replaçant une mèche blonde de ses cheveux derrière son oreille en le regardant. Elle avait hâte de savoir ce qu’il avait pris pour manger. De toute façon, elle avait tellement faim qu’elle était capable de manger tout et n’importe quoi. Elle n’était franchement pas en position de faire la difficile. « Je t'aiderai à rattraper le temps perdu avant de partir, évidemment. J'ai pas envie que tu te fasses punir parce que j'ai eu le malheur de venir te distraire, totalement par hasard bien sûr. » Alaska écarquilla légèrement les yeux en entendant cette phrase, et elle ne put s’empêcher d’imaginer la scène. Dan, en train de l’aider à décrasser cette fichue volière. C’était une image assez drôle, ce qui expliquait le petit sourire qui s’étirait sur ses lèvres. « Tu es en train de me dire que Rioghbhardan va m’aider à nettoyer la voilière ? Dommage que je n’aie pas d’appareil photo pour immortaliser ce moment. » le taquina-t-elle. « Plus sérieusement… Merci d’être venu. Vraiment. Merci, ça me fait tellement du bien de te voir, j’en avais vraiment envie. Et j’en avais un peu besoin aussi je pense. Merci aussi de m’avoir ramené à manger, et de m’avoir changé un peu les idées avec tes lettres. » lui dit-elle en le regardant, beaucoup plus sérieusement cette fois-ci. En faisant tout ça, il prenait des risques elle le savait. Et c’est pour ça qu’elle lui en serait éternellement reconnaissante.

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es dernières semaines Alaska avait eu la chance d’avoir plusieurs visites surprises. Enfin même si certaines d’entre elles n’étaient en fait pas réellement des surprises. Sinéad était venue la voir alors qu’elle devait nettoyer les trophées dans la salle qui leur était consacrée. Ensuite, quelques jours après elle avait eu la chance de pouvoir parler avec Anoushka. Et puis aujourd’hui c’était au tour de Dan. Et connaissant le jeune homme, elle ne pouvait qu’être heureuse et flattée qu’il prenne de tels risque pour passer un peu de temps en sa compagnie. Elle le voyait un peu comme un grand frère, celui qu’elle n’avait jamais eu. Il la comprenait sur certains points, ils se ressemblaient sur d’autres et en plus ils s’entendaient à merveille. Il n’avait pas changé sa manière de la regarder, il la regardait toujours de la même manière, il n’y avait pas de la pitié dans son regard. Et ça, ça faisait du bien. Elle avait presque l’impression que rien n’avait changé. Enfin presque. . « C'est que j'aurais préféré en être l'unique destinataire, tu comprends... »  La jeune fille leva les yeux au ciel en souriant d’un air amusé. En réalité, il était peut-être même le seul garçon à qui elle offrait ce genre de câlin. Mais elle n’avait pas envie de lui dire, il risquait de prendre la grosse tête sinon. « Tu es bien trop possessif ! » lui lança-t-elle sans se détacher de son sourire, tout en lui offrant cette fois une petite tape sur le torse. Depuis qu’Alaska traînait avec Sinéad, celle-ci lui avait appris à s’ouvrir un peu plus aux autres. La rouquine l’avait en fait sortie de sa solitude, et elle était celle qui la faisait bouger rencontrer du monde. Dans un sens, Alaska lui en était reconnaissante. Mais de l’autre, elle appréciait toujours ces moments de solitude. Elle était et restera certainement à jamais une jeune fille solitaire qui n’apprécie pas toujours la présence de quelqu’un à ses côtés. Mais au moins, grâce à sa meilleure amie elle se sentait à présent moins seule. Elle savait qu’elle pouvait compter sur un certain nombre de personne pour la soutenir, l’aider et l’épauler. Et en venant, Dan lui montrait qu’il faisait partie de ces personnes. Même s’il avait mis du temps à le faire, il l’avait quand même fait. Mieux vaut tard que jamais non ? « Je sais que tu n'attends que ça depuis qu'on se connaît. » Oh, oui bien évidemment elle n’attendait que ça. Pouvoir lui sauter dessus. Ça faisait des mois voire même des années qu’elle attendait ce moment. Puisqu’elle était folle amoureuse de lui et qu’il était le seul et unique amour de sa vie. Le Poufsouffle lui refit un nouveau clin d’œil. « Et maintenant...? »  Il le faisait exprès. La jeune fille fit alors mine de réfléchir un court instant sans rien dire. Laissant un blanc de quelques secondes s’installer. Puis elle reposa son regard sur le jeune homme, le regardant une poignée de secondes sans rien dire à nouveau. Enfin, elle se hissa sur la pointe des pieds pour déposer un simple petit baiser sur sa joue. « Je sais que tu es déçu, tu devais certainement t’attendre à un baiser torride. Peut-être même que tu en rêve, mais patience mon cher ami. Patience… » dit-elle sur un ton très calme avant de lâcher à son tour un léger rire. Tout ça, c’était pour rire. Elle ne comptait pas réellement l’embrasser un jour. Elle n’avait de toute manière jamais embrassé un garçon de toute sa vie. Et surtout qu’à présent le jeune homme était en couple. Elle ne connaissait pas Milo, mais elle avait vraiment envie de faire sa connaissance un jour. Elle se disait que s’il avait réussi à faire craquer Dan, c’est que c’était forcément un garçon formidable.

« Parce que je ne l'étais pas, avant ? Tes lettres me laissaient pourtant croire le contraire. »  Aaaah les hommes… Un sourire amusé s’étira à nouveau sur les lèvres de la jolie blonde. En réalité, l’homme de sa vie c’était son père. Elle le voyait comme ça, mais bon vous allez peut-être me dire qu’à quatorze ans il était tout à fait normal de voir les choses ainsi ? Elle était très proche de son père depuis le décès de sa mère. Habituellement, elle lui écrivait presque une lettre chaque semaine. Elle avait toujours quelque chose à lui dire, à lui faire partager. Il lui manquait tellement, elle pensait à lui tous les jours et elle se demandait comment il allait. Est-ce que les autres élèves arrivaient à communiquer avec l’extérieur ? Si oui est-ce qu’elle pourrait écrire une lettre à son père et demander à quelqu’un de lui faire parvenir ? Elle ne savait pas si c’était faible, peut-être qu’elle pourrait demander à Dan s’il pensait qu’elle pouvait toujours tenter. Oui peut-être. Mais en attendant, il fallait qu’elle redescende sur terre. « J’espère que tu ne vas pas trop m’en vouloir si je te dis qu’en réalité je considère mon père comme étant l’homme de ma vie ? Mais pour te rassurer, tu es tout de même plutôt bien placé. » Les yeux de la Serdaigle se glissèrent vers le sac que Dan venait d’ouvrir. Ses yeux s’illuminèrent presque directement lorsqu’elle aperçut à l’intérieur une couverture, un livre et ce qui ressemblait à un peu de nourriture emballée. Mais merde alors. Comment est-ce qu’elle comptait transporter le livre et la couverture jusqu’aux cachots sans se faire prendre ?! Elle aurait dû y penser avant, ils allaient bien trouver une solution de toute façon. Mais pour l’instant, elle n’avait pas envie d’y penser. Elle voulait juste profiter de l’instant présent sans penser à ce qu’il allait se passer plus tard dans la journée. Elle qui était pourtant une jeune fille prévoyante habituellement… Les cachots étaient vraiment en train de lui faire perdre la tête. « J'ai le mien, s'il n'y a que ça pour illuminer ta journée. Je suis même disposé à t'envoyer la photo ensuite, histoire que tu puisses remplacer celle que tu as sous ton oreiller par une qui ne serait que la preuve de tout ce que je suis prêt à faire pour tes jolis yeux. » L’idée d’avoir une photo de Dan en pleine action en train de nettoyer la volière, cachée sous son oreiller lui arracha un petit rire amusé. Alors comme ça il était prêt à tout pour ses jolis yeux ? Jolis yeux qui, étaient en ce moment pas si jolis que ça au final. Elle était cernée comme je ne sais pas quoi et elle n’avait même pas son maquillage pour cacher ça. Quelle horreur. Dans ce genre de moment elle était vraiment contente de ne pas avoir de miroir. « J’accepte cette proposition. Par contre, je ne compte pas remplacer la photo de toi que j’ai déjà sous mon oreiller, mais simplement ajouter celle que je vais prendre de toi aujourd’hui. Comme ça, ça me fera deux magnifiques photos de toi. » plaisanta-t-elle. Alaska balaya la volière d’un rapide coup d’œil puis elle attrapa la main de son ami pour l’entraîner dans un coin de la volière qu’elle avait préalablement nettoyé. Le sol était plus ou moins propre, ou du moins aussi propre que possible. Elle s’asseyait par terre faisant signe au jeune homme de faire la même chose. « Gâteau au chocolat, scones aux myrtilles et jus de citrouille. Pas super original ni ce qu'il y a de plus light mais j'espère que ça t'ira. » Elle lui sourit doucement alors qu’elle déballa le gâteau au chocolat pour en prendre une première bouchée. Ça faisait tellement longtemps qu’elle n’avait pas mangé du chocolat qu’elle en avait presque oublié le goût. « J’avais oublié à quel point le chocolat c’était bon. » dit-elle sur un ton humoristique. Mais elle ne rigolait pas du tout au final, elle utilisait beaucoup l’humour comme mécanisme de défense. Elle profitait alors de quelques bouchées du gâteau sans rien dire, puis elle releva la tête vers son ami. « J’ai presque honte que tu me vois comme ça. Pas coiffée, pas maquillée, mal habillée. » avoua-t-elle en grimaçant légèrement. Alaska apportait énormément d’importance à l’apparence physique.

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lus le temps passait, plus les chances que la situation s’améliore disparaissaient. Du moins, c’est comme ça qu’Alaska voyait les choses. Même si elle essayait de le cacher devant ses amis qui n’était pas enfermés dans les cachots, elle broyait du noir. Elle avait tout simplement l’impression qu’elle n’allait jamais s’en sortir et qu’elle allait passer le reste de sa vie là-bas, enfermée à vivre une vie horrible d’esclave. Elle qui avant n’avait jamais vraiment touché à un balais… Cette pensée la déprimait au plus haut point. Elle avait envie de retrouver sa vie d’avant et elle avait même envie de quitter le château et de ne plus jamais y remettre les pieds. Elle qui, avant, adorait cette école. Maintenant elle représentait un véritable enfer pour elle. Voilà une autre pensée qui la déprimait encore et toujours. « Et toi bien trop violente. »  Lui répondit le Poufsouffle à la suite de la petite tape sur le torse qu’Alaska venait de lui donner. Oh…bah oui c’est vrai qu’avec le petit gabarit de la jeune femme, elle avait dû lui faire extrêmement mal. Elle était mince et assez petite, alors je ne vous explique pas le peu de force qu’elle avait. « Espèce de chochotte !» lui répondit-elle d’un air amusé. Elle savait que Dan avait sa fierté, alors le traiter de chochotte, oui ça l’amusait beaucoup. Elle avait hâte de voir sa réaction, et puis il devait bien savoir que c’était tout sauf méchant. Elle voulait juste l’embêter un peu. Et elle aimait beaucoup le fait qu’il se comportait un peu comme si tout était normal. C’était plaisant, je vous assure. Qu’on ne le traite pas comme si elle était en sucre, comme si elle était sur le point de s’effondrer à chaque instant, chaque minute. « Et pour ta gouverne, je suis même pas possessif, j'espère juste qu'on ne marche pas trop sur mes plates-bandes, voilà tout. »  En tout cas, elle, elle était assez possessive, mais simplement avec ses amis les plus proches. En fait, ce n’était même pas vraiment de la possessivité, elle avait juste peur qu’on l’abandonne. A chaque fois qu’elle voyait un de ses bons amis se rapprocher de quelqu’un d’autre, elle avait cette peur qu’il la lâche ou l’abandonne pour cette autre personne. La Serdaigle fit mine de réfléchir quelque instant. «Hm… Et qu’est-ce que tu ferais si un autre garçon marchait sur tes plates-bandes ?» lui demanda-t-elle réellement intéressée, un petit sourire sur les lèvres. Il y avait ce petit truc qui la liait à Dan, ce petit truc qui faisait qu’elle tenait à lui bien plus que la plupart des autres personnes dans ce château. Ils se ressemblaient sur certains points, elle le voyait un peu comme le grand frère qu’elle n’avait jamais eu. Et qu’elle aurait tant aimée avoir. Elle avait passé son enfance seule, en toute solitude. Ça ne l’avait pas dérangé plus que ça parce que la solitude, elle aimait ça. Sauf qu’elle aurait bien eu besoin d’un soutien lors des moments difficiles de son enfance. Et vu qu’elle n’avait jamais vraiment eu beaucoup d’amis, du soutien elle n’en avait pas réellement eu. La suite de leur conversation n’était pas bien sérieuse, il venait de la défier de lui sauter dessus à la suite de ce nouveau clin d’œil. Bon, elle ne lui avait pas vraiment sauté dessus, rassurez-vous. Elle s’était contentée d’un simple baiser sur la joue. Et il pouvait en être fier parce qu’elle ne se montrait pas si affectueuse avec beaucoup de personnes. Certainement pas avec beaucoup de garçons. « Tu ne crois pas que j'ai assez patienté comme ça ? Je m'en fais dans moins de deux ans maintenant et je suis sûr que tu n'auras toujours pas sauté le pas d'ici-là ! »  Alaska se mit à rire doucement, avant de réaliser ce qu’il venait de dire. Il partait dans moins de deux ans… Et merde, elle n’y avait pas pensé jusqu’à maintenant. Comment est-ce qu’elle allait faire sans lui ? «Tu pars dans moins de deux ans…» répéta-t-elle doucement. Elle releva le regard vers lui. «Peut-être que tu pourrais…redoubler encore au moins une fois ? Pour ne pas me laisser seule trop longtemps. » Bon… elle disait ça pour rire bien évidemment. Enfin à moitié pour rire. Il avait dix-huit ans et il était en sixième année, il avait déjà redoublé une fois, elle n’allait pas sérieusement lui demander de redoubler encore une fois.

« Inutile de revenir me parler si je ne suis pas au moins en deuxième position. »  Bien sûr qu’il était en deuxième position. De toute façon, ce n’était pas non plus comme si elle parlait avec une tonne d’autre garçon… Elle hocha positivement la tête. « Oui, tu es en deuxième position. » avoua-t-elle un sourire aux lèvres. Elle adorait faire ça, jouer la comédie, raconter n’importe quoi. Et c’était un des points communs qu’elle avait avec lui d’ailleurs. « Comment il va, d'ailleurs, ton père ? Un moment que j'en ai pas entendu parler. » Ça faisait un moment qu’elle n’avait pas pu parler à son père en fait. Elle aimerait tellement lui reparler, elle ne savait même pas s’il allait bien. C’était horrible comme sensation. Elle haussa les épaules et baissa le regard un petit instant. Juste le temps qu’elle puisse lui répondre. « Je ne sais pas, ça fait un moment que je n’ai pas pu lui écrire une lettre. La dernière fois que je lui ai parlé il m’a dit qu’il recherchait une nouvelle assistante, et qu’il allait bientôt partir pour la fashion week de New-York. » Son père était à la tête d’une grande entreprise de mannequinat. C’était d’ailleurs comme ça qu’il avait rencontré sa mère, qui elle, était mannequin. Alaska en était fière. Que ce soit de la réussite de son père ou de celle de sa mère. Mais voilà les dernières nouvelles qu’elle avait de son père, elles ne dataient pas d’hier mais c’était la dernière fois qu’elle lui avait vraiment parlé. « Ça commence comme ça et ça finit par refaire sa tapisserie avec des centaines et des centaines d'autres photos... » Elle ne put s’empêcher de rire légèrement en imaginant sa chambre replie d’une centaine de photos de Dan. Pourquoi pas, si ça lui faisait plaisir de le penser. Bien qu’elle savait pertinemment qu’il disait ça pour rire lui aussi. Avant de lui répondre, elle lui attrapa sa main pour l’emmener dans un coin propre de la volière qu’elle venait de laver quelques minutes auparavant. « Bah oui, je suis une de tes plus fidèles groupies ! » déclara-t-elle en se laissant tomber à terre. Elle fit signe à Dan de la rejoindre, et encore une fois en le voyant en pleine hésitation elle se mit à rire doucement. Il y a de ça un an, elle ne se serait jamais assise comme ça à terre, dans une volière. Mais son expérience dans les cachots l’avait changé à ce sujet. « Oui je sais, s’asseoir à terre dans une volière c’est...ew. » grimaça-t-elle avant de lâcher un léger rire. Là-dessus elle lui ressemblait en temps normal, mais maintenant elle avait appris à ne plus trop faire la difficile. Elle n’était plus en mesure d’avant autant d’exigences qu’avant. Mais il finit tout de même par la rejoindre en s’asseyant avec elle, pendant qu’elle dégustait ce qu’il lui avait apportait à manger. « bon appétit »  Elle le remercia simplement avec un sourire, alors qu’elle mangeait sans rien dire. Elle avait l’impression qu’elle n’avait pas mangé du gâteau au chocolat depuis tellement longtemps… Oh bah non en fait ce n’était pas vraiment une impression, c’était un fait : elle n’avait pas mangé de gâteau depuis une éternité. « Tu m'as bien vu mal habillé la dernière fois... J'ai jamais remis mon tee-shirt d'ailleurs. Enfin, disons qu'on est quittes comme ça. »  Oh oui cet affreux tee-shirt qu’elle lui avait conseillée de ne plus jamais porter. Elle était plutôt contente qu’il ait appliqué ce conseil. « Dieu merci… »lâcha-t-elle en riant légèrement avant de terminer sa part de gâteau. « Parce que je ne te le dirais jamais assez, mais ce tee-shirt était sérieusement…moche. » Ou du moins il n’était pas fait pour aller à Dan. M’enfin bon, le fait qu’il lui en reparle l’amusait beaucoup. « Tu restes la plus jolie fille de l'école, même pas coiffée, pas maquillée ou mal habillée. Tu n'as vraiment aucune raison d'avoir honte, je t'assure. »  Oh que si elle avait honte, elle ne se trouvait pas présentable et d’ordinaire, avec tout son confort habituel elle ne se sentait pas bien dans sa peau mais alors là, c’était bien pire. «La plus jolie fille de toute l’école ? Je pense que tu abuses, ou bien tu commences à perdre la vue mon pauvre. Il y a beaucoup de jolies filles à Poudlard mais je n’en fais pas partie. Encre moins en ce moment.» Elle se descendait toujours, elle n’avait tout simplement aucune confiance en elle.

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