Milo & January

En toute honnêteté, January ne savait pas du tout pourquoi aujourd’hui, précisément, elle s’était décidée à aller fouiller dans les affaires de Rioghbhardan mais une chose était sûre et certaine, c’était une très, très, très mauvaise idée. On était le quatorze février pourtant, c’était donc la journée où la paix et l’amour auraient dû primer sur tout le reste, mais la Poufsouffle avait choisi la déloyauté et la suspicion à la place. Bon, ce n’était pas tout à fait vrai puisqu’elle avait tout de même prévu de passer la soirée en compagnie de Maël ce qui la réjouissait énormément, évidemment. Ils n’étaient peut-être pas ensemble depuis une éternité mais il avait déjà pris une place importante dans sa vie et elle n’était pas prête de le laisser filer. Certes, ils avaient eu une légère dispute il y a quelques jours, mais ce n’était rien de grave, tout du moins elle l’espérait, les choses étaient rentrées dans l’ordre maintenant et January avait plus que hâte de voir ce que le Serpentard lui avait réservé pour cette soirée qui promettait d’être idyllique. Il avait de très bonnes idées lorsqu’il s’agissait de lui faire plaisir et il était bien placé pour savoir que tous ces petits trucs gnangnan étaient tout ce qu’elle adorait et que, pour elle, la Saint-Valentin avait une très grande importance. D’ailleurs, cela faisait déjà plusieurs jours qu’elle réfléchissait à la tenue qu’elle allait porter, au cadeau qu’elle allait lui offrir et à la manière dont elle voulait que cette soirée se déroule. C’était sûrement stupide de tout programmer de cette façon mais c’était plus fort qu’elle, il fallait absolument que tout soit parfait et elle avait évidemment s’arranger pour que ce soit le cas. Tout était nickel, organisé à la minute près, elle avait même travaillé son sourire au moment où elle le découvrirait, certainement bien habillé, au moment où ils se retrouveraient. Beaucoup auraient dit que c’était trop et qu’il fallait qu’elle se détende un peu mais pour la jeune fille, ce n’était jamais trop lorsqu’il s’agissait de faire plaisir ou de susciter l’admiration. Etait-ce étrange de vouloir être admiré par son copain ? Certainement, oui, et ce n’était pas comme ça qu’elle le ferait tomber amoureux d’elle mais c’était plus fort qu’elle, January voulait trouver un moyen de le faire tomber définitivement sous son charme. Il avait beau dire qu’ils étaient dans une relation exclusive, elle savait que d’autres filles lui tournaient autour et c’était très inquiétant parce qu’il lui avait avoué ne jamais être tombé amoureux et donc préférer passer de fille en fille sans jamais trop se poser. Elle était un peu le crash test en quelque sorte et elle avait un peu peur que ce ne soit pas une grande réussite. Faire confiance à Maël se révélait donc parfois un peu délicat bien qu’elle ait vraiment envie de le croire capable de l’aimer et de lui être fidèle. La Poufsouffle s’efforçait donc de chasser tous les doutes qui pouvaient bien lui traverser l’esprit et se contentait donc d’attendre avec impatience leur fameuse soirée destinée à célébrer la Saint-Valentin. Elle serait parfaite, il n’y avait absolument aucun doute possible à ce sujet.

Oui mais voilà, le temps était passé extrêmement lentement et January avait commencé à angoisser. Pour éviter de penser à cette soirée, elle avait fait le tour de ses camarades de maison et des potins les concernant et son esprit s’était involontairement égaré vers Dan… Le Poufsouffle n’avait pas la côte parmi ses camarades en ce moment et c’était bien normal. Il avait fait de la merde et il ferait bien mieux de l’assumer à présent, de toute façon, personne ne lui laissait vraiment le choix, il était accusé de toutes parts et les mots prononcés le concernant étaient loin d’être positifs. January, de son côté, alternait entre des moments de compassion où elle se disait qu’elle aurait totalement pu être à sa place parce que finalement, elle comprenait son geste aussi bien qu’elle le méprisait, mais aussi des moments où la colère prenait le dessus parce qu’elle se souvenait des hurlements de ses frères et qu’elle le jugeait coupable de cet acte de barbarie. Elle avait tourné, tourné et tourné encore dans sa salle commune et puis comme elle était déserte elle n’avait pas pu résister à la tentation et avait gravi quatre à quatre les marches du dortoir des garçons, bien décidée à trouver des informations intéressantes sur le jeune homme. Elle savait que c’était une mauvaise idée et qu’elle risquait à tout moment de se faire prendre mais la curiosité avait très largement pris le dessus. Elle fouilla partout, retournant toutes les affaires du Poufsouffle jusqu’à trouver son courrier. C’était le jackpot. Elle commença à étudier minutieusement les expéditeurs de chacun des envois et apprit des choses fort intéressantes au sujet du si mystérieux Dan. Il voyait quelqu’un en dehors de Poudlard, déjà, ce qui la fit rire intérieurement. Elle ne s’en était jamais doutée mais pourquoi pas. Elle allait commencer une nouvelle lecture lorsqu’elle entendit des pas. Elle laissa alors tomber tous les courriers et se précipita pour se dissimuler derrière l’armoire. Elle ne vit pas tout de suite la personne qui entrait et elle pensait de toute façon pouvoir attendre à l’abri avant de s’enfuir mais les choses ne se passèrent pas du tout comme elle l’avait prévue. Elle se sentit tirée en avant comme si une force venue de nulle part la trainait derrière elle. January ne put que fermer les yeux quelques instants pour tenter d’oublier la situation merdique dans laquelle elle n’allait pas tarder à se trouver. Lorsqu’elle les rouvrit, elle se trouvait nez à nez avec le cavalier de la soirée de Noël de Dan ce qui ne pouvait pas lui faire moins plaisir. Il n’allait pas être ravi de la trouver là, c’était une certitude. Et puis pour le coup, elle était bien trop proche de ce garçon, elle ne savait pas ce qu’il s’était passé pour qu’ils se retrouvent si près l’un de l’autre mais son premier réflexe fut de reculer, sauf qu’elle remarqua rapidement qu’elle ne pouvait pas aller bien loin. Ses bras refusaient de lâcher prise, comme s’ils étaient collés à ceux du Poufsouffle. C’était vraiment la merde. « Qu’est-ce qu’il se passe ? Qu’est-ce que tu as fait ? » Demanda-t-elle instinctivement au jeune homme, se doutant bien qu’il était responsable de ce qui leur arrivait. « Si c’est une blague, elle est vraiment pas drôle, j’ai une soirée à préparer et je ne peux pas me permettre d’être en retard. » Clama-t-elle comme si son emploi du temps de ministre ne pouvait pas souffrir plus de cinq secondes de décalage. « Je sais que je n’ai pas le droit d’être ici et que tu es préfet, mais je croyais que vous aviez une liste de punitions autorisés en fonction de la gravité de nos fautes, c’est en tout cas ce que m’a dit mon frère, je ne suis pas sûre que celle-ci soit très autorisée. » Et voilà qu’elle le menaçait maintenant. Tous les moyens étaient bons pour qu’il la relâche, la plaisanterie venait peut-être juste de commencer mais elle avait déjà assez durée.

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Milo & January

Décidément, mieux valait qu’elle s’abstienne de faire des conneries parce que ça finissait toujours par lui retomber dessus tôt ou tard. Bien sûr, c’était plutôt chouette de se dire qu’elle pouvait aller fouiller dans les affaires de ses camarades pour essayer de dénicher leurs petits secrets sans avoir besoin de leur demander en personne ce qu’ils pouvaient bien lui cacher car elle était quasiment sûre d’obtenir une réponse claire et précise ce qui n’était pas le cas lorsqu’elle se retrouvait face à un de ses camarades. Oui mais voilà, cette petite excursion dans le dortoir de Dan n’avait clairement pas été préparée à l’avance, elle avait agi comme ça, sur un coup de tête, parce qu’elle avait eu soudainement envie d’en savoir plus sur lui et qu’elle savait très bien que ce n’était pas en lui posant des questions qu’elle parviendrait à savoir tout ce qu’elle voulait. Bon, les moyens utilisés n’étaient pas forcément les plus appropriés, elle-même n’aurait clairement pas aimé qu’on fouille dans son courrier mais de toute façon, January faisait bien attention à ne pas garder sa correspondance dans un endroit où tout le monde pouvait la lire et n’hésitait pas d’ailleurs à détruire les courriers qu’elle ne voulait pas conserver. En revanche, toutes les lettres de Maël était bien dissimulée dans son dortoir, tout comme les lettres de ses frères qu’elle ne voulait absolument pas détruire. Déjà parce que les lettres de Snow étaient assez rares pour qu’elle les considère comme des trophées mais aussi parce que Noel avait tendance à s’exprimer bien plus à l’écrit qu’à l’oral et en général tous ses courriers étaient tellement mignons qu’elle les relisait avant de dormir lorsqu’elle avait du temps. Bien sûr, elle se gardait bien de le lui avouer de peur qu’il change sa manière d’écrire, mais elle en profitait bien. Enfin, ce n’était pas elle qui irait dire à Dan que son courrier était mal caché, il y avait des chances pour qu’il le prenne un peu mal. Et puis pour le coup, il n’était plus caché du tout puisqu’elle avait eu à peine le temps de faire en sorte que son délit ne soit pas trop visible avant d’aller retrouver cette chère armoire qui avait dissimulé sa présence pendant au moins quelques minutes à défaut de lui avoir rendu ce service jusqu’à ce que Milo disparaisse.

« Wooohh. » Le jeune homme avait l’air extrêmement surpris ce qui aurait probablement dû indiquer à January qu’il n’était en rien coupable dans cette histoire. Seulement, sachant qu’ils n’étaient que deux dans cette pièce et qu’elle n’aurait pas eu la stupide idée de dévoiler sa présence de cette manière sans avoir préparé sa défense au préalable, il était donc évident que Milo était coupable. Sauf qu’apparemment non et elle venait de déclencher les hostilités avant même qu’ils n’aient commencé à discuter ce qui ne présageait évidemment rien de bon pour la suite. Merde. « Hé oh ça va oui… J’ai rien fait donc on va arrêter de m’agresser comme ça… » la Poufsouffle soupira et elle aurait certainement passé sa main dans les cheveux pour enlever la mèche qui lui tombait devant le visage si elle avait pu se servir de ses mains. Ce n’était pas le cas malheureusement et elle resta donc immobile, n’essayant même plus de reculer parce qu’elle savait qu’elle n’y parviendrait pas. « Désolée, j’étais persuadée que c’était toi, mais apparemment pas… Je m’excuse, d’accord ? Tu veux un bisou en plus ou ça va aller ? » Demanda-t-elle en essayant au maximum de se racheter. Elle n’était pas douée pour les excuses mais puisqu’ils se trouvaient tous les deux dans cette inconfortable position, mieux valait essayer d’être conciliant, aimable et tout ce qui allait avec. Elle ne voulait pas se mettre son préfet à dos, c’était un gentil garçon à l’origine et même s’ils n’avaient jamais été particulièrement proche, elle n’avait rien contre lui. « Par contre, ce n’est pas que je ne t’aime pas, mais tu connaitrais pas un moyen de nous éloigner un peu ? Je suis super nulle en sortilèges, je vois pas du tout comment on pourrait se détacher. » Super intelligente la septième année. Heureusement qu’elle n’était pas la super héroïne que le monde magique attendait pour sortir du chaos parce qu’il pouvait attendre bien longtemps pour le coup. January avait peut-être beaucoup de qualités, ou pas d’ailleurs, mais comme sorcière elle était super nulle et Milo n’allait pas tarder à s’en rendre compte.

Sauf que malheureusement pour elle, il ne suffisait pas d’essayer de trouver un moyen de se sortir de cette situation, il allait aussi falloir discuter des raisons de sa présence ici ce qui était peu enthousiasmant. Il fallait absolument qu’elle trouve un moyen de ce sortir de ce mauvais pas le plus vite possible. « Je n’agresse pas les gens sans raison, j’ai pas ma baguette sortie je te signale… et je ne savais pas que tu étais là… » Il lui faisait la morale et il avait sans doute raison. January avait trouvé une conclusion sans forcément chercher à analyser la situation au préalable et le pauvre Milo en avait fait les frais pour le coup. En plus, le fait qu’il n’ait pas sa baguette sortie était clairement un problème supplémentaire parce qu’à moins d’user de la magie, elle ne voyait franchement pas comment ils allaient réussir à s’éloigner l’un de l’autre. Purée, cette situation était vraiment chiante, elle avait un rencard à préparer et ce petit contretemps commençait sérieusement à l’agacer. « Mais tu l’as sur toi ta baguette, quand même ? Ça pourrait nous être utile. » Sauf qu’elle se voyait mal le tripoter pour sortir sa baguette d’une de ses poches ou de elle ne savait quel endroit où il l’avait glissée. Elle devrait probablement faire une prière pour que cette dernière ne se trouve pas coincée dans l’élastique de son caleçon, ils n’étaient clairement pas assez proches pour qu’elle aille mettre ses mains à cet endroit ou plutôt leurs mains puisqu’il leur était désormais impossible de se séparer ne serait-ce que d’un millimètre. Et dire que cette journée de Saint-Valentin était censée être l’une des plus belles de son année. Ça n’en prenait pas le chemin. « D’ailleurs, qu’est-ce que tu fais là ? » Ce qui devait arriver arriva mais January avait quand même eu le temps de réfléchir puisqu’il avait mis un petit peu de temps avant de réaliser qu’elle n’était pas là où elle devrait être. Bon, de toute façon, aucune explication ne pouvait réellement tenir la route mais ça pouvait au moins l’aider un peu provisoirement. « J’attendais Dan, je sais que je n’ai pas vraiment le droit d’être ici, mais je voulais lui parler de quelque chose de vraiment important. » Avoua-t-elle en faisant mine d’être un peu gênée. « Et toi ? Je suppose que ce n’est pas non plus ton dortoir, tu venais voir Dan aussi ? Il m’a dit que vous passiez du temps ensemble ces derniers temps. » Il ne lui avait rien dit du tout mais depuis la soirée de Noël, elle cherchait à savoir si Milo était un simple camarade qu’il avait trainé avec lui parce qu’il n’avait pas trouvé de cavalière ou si le Poufsouffle était réellement son remplaçant. Le mieux était encore de faire semblant de savoir ce qu’il en était pour obtenir la vérité. Et si elle se plantait complètement, elle aurait simplement l’air ridicule mais ça n’avait pas la moindre importance.

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Milo & January

La situation était critique. January avait eu beau essayer de se détacher tant bien que mal du jeune homme, elle n’y était pas parvenue et en plus elle lui avait fait mauvaise impression ce qui n’arrangeait rien à leur problème. La Poufsouffle commençait à croire qu’ils allaient passer les prochaines heures à se disputer dans le dortoir ce qui ne lui plaisait franchement pas. Ils étaient dans la même galère alors autant s’entraider, sauf qu’il avait fallu qu’elle mette directement les pieds dans le plat et qu’il se mette en colère à peine cinq secondes après l’étrange moment où ils avaient glissé l’un vers l’autre sans trop comprendre pourquoi. Merde. Il fallait absolument inverser la tendance, elle devait se préparer pour sa soirée de Saint Valentin et tel que c’était parti, elle ne serait jamais prête à l’heure. C’était la raison pour laquelle elle s’était décidée à s’excuser, chose qui lui arrivait que très rarement et qu’elle ne referait sans doute pas une seconde fois. Sauf que ses excuses pourtant très joliment énoncées ne passèrent pas du tout pour Milo qui s’énerva une fois de plus. Ils n’étaient franchement pas sortis de l’auberge à ce rythme-là. Il fallait d’abord qu’ils arrivent à se comprendre pour réussir à communiquer parce que si chacun prenait la mouche pour rien du tout, ils ne risquaient pas de réussir à se décoller un jour. « Non mais ça va bien oui ... J'ai plus 5 ans, donc tu gardes ton bisou et tout le tintouin et t'arrêtes de me prendre pour un débile ! » Tout de suite les grands mots. Ils étaient très bien ses bisous et Maël pouvait témoigner qu’ils n’étaient pas tous destinés à des enfants de cinq ans… Enfin bref, tout cela ne jouait clairement pas en leur faveur et s’ils devaient se chamailler comme des enfants, ils y étaient encore demain. Or, January voulait absolument être parfaite pour son futur rendez-vous et clairement les conflits d’adolescents, elle n’avait pas le temps pour ça. « Je ne te prends pas pour un débile. Je suis vraiment désolée, ok ? Je t’assure. Je me doute bien que ce n’est pas de ta faute si on se retrouve coincé ici. » Pourquoi aurait-il voulu qu’ils soient incapables de de déplacer l’un sans l’autre de toute façon ? Ce n’était pas comme s’ils avaient déjà été spécialement proches tous les deux, ils se connaissaient à peine et il y avait de meilleurs moyens que celui-ci pour faire connaissance.

Heureusement, les choses s’apaisèrent un peu lorsqu’elle envisagea de trouver une solution pour se sortir de cette situation. Elle comptait énormément sur les compétences en sortilèges du jeune homme puisque de son côté, elle avait abandonné l’idée de se servir correctement de sa baguette de longues années auparavant. Certes, les sortilèges de première et deuxième année étaient largement à sa portée mais pour le reste, il fallait lui venir en aide parce qu’elle était totalement à la ramasse. D’ailleurs, elle ne tarda pas à le faire comprendre à son préfet, mieux valait qu’il ne compte pas trop sur ses capacités parce que clairement, il risquait d’être déçu. « Ben là comme ça j'ai bien une ou deux idées ... mais ce ne sont que des idées, je ne sais pas si ça va fonctionner vu que j'ignore pourquoi on est collé. Donc je veux bien les tenter mais si c'est pour que tu m'engueules derrière parce que ça n'a pas fonctionné ou parce que ça a eu un autre effet que celui escompté, je préfère encore m'abstenir ... » Une nouvelle fois, January leva les yeux au ciel. Parce qu’en plus, il était rancunier le garçon. Elle l’avait engueulée une fois, une seule fois et elle s’était excusée deux fois pour ça. Clairement, elle n’avait pas prévu de hausser le ton de nouveau. Peut-être de se mettre à pleurer si elle ne pouvait pas aller à son rencard avec Maël, mais certainement pas de l’incendier parce qu’il ne réussissait pas puisqu’elle ne pouvait même pas l’aider compte tenu de son faible niveau. Il la jugeait un peu trop vite pour le coup, elle pouvait se montrer adorable. « Personne n’engueulera personne, je me suis excusée, qu’est-ce qu’il te faut de plus ? » Demanda-t-elle le plus calmement du monde histoire de lui prouver qu’elle était capable d’être totalement zen bien qu’intérieurement elle avait envie de lui décoller la tête pour qu’il se montre un peu moins susceptible et un peu plus coopératif. Elle n’allait pas tarder à se mettre au yoga à ce rythme. « De toute façon, même si ça ne marche pas, mieux vaut tenter le coup, parce que je ne sais pas pour toi, mais moi j’ai des plans pour ce soir et je n’ai pas du tout envie de les annuler. » Lui avoua-t-elle afin qu’il comprenne la gravité de la situation, même si à ses yeux, ça n’aurait certainement aucune importance. Elle devait être libre ce soir, par n’importe quel moyen. « Oui, elle se trouve dans la poche arrière de mon pantalon. » Dans la poche arrière de son pantalon ? La jeune fille ouvrit de grands yeux un peu surprise du calme de son affirmation. Elle allait devoir lui tripoter les fesses et l’idée la mettait plutôt mal à l’aise. Bien sûr c’était un cas de force majeure et oui elle pouvait juste suivre le mouvement des mains du jeune homme en essayant de toucher le moins possible son postérieur mais ça allait certainement être compliqué. Remerde. « Euh et tu penses qu’on peut réussir à la sortir de là ? » Demanda-t-elle en essayant de prendre un ton neutre, comme si elle parlait de la pluie et du beau temps. Non parce que vraiment c’était un peu gênant.

Si elle avait pu réussir à se décoller du jeune homme avant que le sujet de leur présence ici ne vienne sur le tapis, ça aurait été chouette aussi parce que là, elle risquait d’avoir de sérieux problèmes. Elle ne savait pas trop si Milo pouvait lui coller une retenue pour sa présence ici alors que lui n’avait pas non plus le droit d’y être, mais dans le doute mieux valait faire profil bas. La Poufsouffle avait bien conscience que l’organisation des maisons avait été chamboulée depuis l’arrivée du nouveau directeur et les préfets devenaient moins stricts que d’ordinaire. Toutefois, January ne savait jamais vraiment si braver les interdits pouvait lui attirer des ennuis ou si au contraire c’était plutôt normal dans le contexte actuel. « Non je confirme, t'as pas vraiment le droit ... Et si c'est pour lui cracher ta haine ou ton dédain au visage, je préfère encore que tu t'en ailles. » Si elle avait doué de l’attachement de Milo envers Dan depuis qu’elle les avait vu ensemble à la soirée de Noël, elle était certaine désormais qu’il y avait un lien entre eux. Lequel ? Elle l’ignorait totalement, elle avait toujours vu Dan comme un homme à femme et elle ne pouvait pas concevoir que sa nouvelle proie puisse être un homme. Mais après tout, ce ne serait pas la première fois qu’il réussissait à la surprendre alors pourquoi pas. « C’est bien qu’il ait réussi à s’entourer de personnes comme toi pour le défendre, il a certainement besoin de ça en ce moment. » Répondit-elle avec un sourire amical au jeune homme qui semblait toujours aussi méfiant vis-à-vis d’elle. « Mais pour le coup, tu peux garder ton discours de défense pour quelqu’un d’autre, je ne fais pas partie des ennemis, loin de là, Dan est quelqu’un d’important pour moi et je ne le juge pas pour ce qu’il s’est passé. J’avais juste besoin de lui parler, c’est tout, mais j’imagine que ce sera pour une autre fois. » Ce n’était pas vrai, elle trouvait qu’il avait été horrible et elle lui en voulait beaucoup d’avoir infligé ça à une grande partie de l’école, mais clairement ce n’était pas elle qui ferait la morale à Dan, ça ne servait à rien, ce garçon vivait uniquement pour que ses intérêts soient préservés alors il n’était pas étonnant qu’il ait vendu un de leurs camarades à la première occasion. « Heu ... wouhai ... Enfin non, je ne viens pas voir Dan, je cherche mon devoir de Botanique en fait, il a dû glisser de mon sac hier ... Mais oui ... en effet, on passe du temps ensemble ces derniers temps ... On ne peut pas dire qu'il soit au top de sa forme et qu'il s'est fait beaucoup d'amis ces derniers temps ... » Il cherchait son devoir de botanique qui avait glissé de son sac ? Dans un dortoir qui n’était pas le sien ? Euh ? Oui ? Pourquoi ? Ce n’était pas très logique comme explication mais ce n’était clairement pas elle qui irait chercher la petite bête alors qu’elle avait donné une excuse aussi fausse que tout ce qu’elle lui racontait depuis quelques minutes alors elle ne pouvait pas trop juger. « Ce n’est pas étonnant, c’est vraiment bien de ta part de rester auprès de lui, d’autant plus que tu as subi aussi les conséquences de ses actes. » Reprit-elle sans se départir de son sourire. Elle se souvenait fort bien de la tête de Dan au moment où ils avaient réalisé quelle serait leur punition. Toutefois, elle n’avait pas été très attentive à ses réactions par la suite, elle était bien trop préoccupée par ses frères pour parvenir à rester focalisée sur le Poufsouffle. « D’autant plus que je n’ai pas été vraiment là pour lui, de mon côté et je le regrette, les choses ne sont plus vraiment pareilles depuis notre rupture. » Déclara-t-elle finalement. « Enfin, je ne sais pas pourquoi je te raconte tout ça, ce n’est pas ça qui va nous aider à nous sortir de là. » Oui mais c’était une bonne technique pour savoir s’il allait être jaloux ou non. Certaines personnes étaient douées pour dissimuler leurs émotions et elle espérait que ce ne serait pas son cas. En tout cas, son radar à cachoteries était en parfait état de marche et quitte à rester coincée ici en compagnie du Poufsouffle, elle comptait bien le faire fonctionner.

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Milo & January

« On m'a toujours dit qu'il valait mieux prévenir que guérir, d'où mon avertissement ... mais soit ... Je vais tenter de voir si ce que j'ai en tête fonctionne, on sera rapidement fixé. » January soupira. Certes, ce n’était pas stupide de sa part de la mettre en garde, ça évitait forcément de potentiels futurs conflits parce qu’en voyant l’heure tournait, elle risquait clairement de devenir plus irritable. L’idée de louper son rendez-vous avez Maël pour ces conneries ne l’enchantait pas le moins du monde, mais il fallait faire avec, Milo n’avait pas l’air non plus ravi de cette situation. « C’est note, je ne ferais pas de scandale, je te le promets, quoi que… Au bout de quelques semaines, il est possible que je ne sois plus aussi sympathique et agréable que ça, mais je pense sincèrement que ce sera toi qui auras envie de me supprimer discrètement en premier. » Elle plaisantait bien sûr, la Poufsouffle n’imaginait pas une seule seconde que cette situation puisse perdurer plus que quelques minutes, ce n’était tout simplement pas possible. Toutefois, rien ne leur disait que ce sortilège était facile à détruire et January sentait qu’ils allaient galérer. »Disons qu'avant qu'ils annulent le bal j'en avais ... Mais quoi qu'il arrive moi aussi je préférerais faire autre chose que de passer ma soirée collée à toi ... sans vouloir te vexer. » Le bal de Saint-Valentin avait été extrêmement enthousiasmant pour la jeune fille, probablement même l’événement le plus attendu de son année, ça aurait été le moment de présenter officiellement Maël comme étant son petit-ami à ses deux frères et peut-être même de voir Noel en compagnie de Callie car elle avait eu l’espoir que les nés-moldus obtiennent une permission spéciale pour cette soirée. Comme quoi, elle avait été bien naïve. Heureusement, le Serpentard lui avait promis un chouette rendez-vous pour compenser et elle était sûre que ce serait fabuleux. « Tu ne me vexes pas, le contraire m’aurait même carrément fait flipper, passer la soirée de la Saint-Valentin avec une parfaite inconnue pourrait être un concept innovant mais je ne suis pas sûre d’avoir envie de tester. » Encore une fois, elle parlait sur un ton léger, elle voulait réellement détendre l’atmosphère après la bourde qu’elle avait dès le départ et elle espérait que Milo apprécierait ses efforts, bien que maladroits. Mais s’ils voulaient tous les deux mener à bien leurs projets respectifs, il fallait d’abord qu’ils attrapent cette fichue baguette et ça n’allait pas être une partie de plaisir. « Oui, elle dépasse légèrement de ma poche, du coup normalement on pourra l'atteindre facilement ... Par contre va falloir qu'on se rapproche un peu, histoire qu'on puisse passer nos bras derrière mon dos ... T'es ... prête ? » Prête ? Non, pas vraiment, elle n’était pas sûre d’avoir envie d’aller lui tripoter le postérieur pour essayer de récupérer cette fameuse baguette mais sachant que cette dernière pouvait potentiellement changer le cours de leur journée alors ça valait le coup d’essayer. « Totalement prête, si jamais je me mets à rire sache que c’est nerveux. » Dans des situations gênantes, il était souvent normal pour January de camoufler sa gêne par des fous-rires nerveux et mieux valait prévenir le jeune homme. Elle se rapprocha le plus possible du Poufsouffle tout en tâchant de ne pas trop le regarder dans les yeux et le laissa guider leurs mains vers la fameuse poche. Pourvu que ce moment passe vite, ce n’était pas le meilleur de toute sa vie.

Fort heureusement, cet attachement forcé avait tout de même du bon. C’était l’occasion rêvée pour January d’en savoir plus sur les liens existants entre Dan et Milo. Depuis la soirée de Noël, elle se demandait clairement quelle sorte de lien unissait les deux Poufsouffle et elle ne savait pas trop comment réussir à avoir le fin mot de cette histoire. Maintenant, elle espérait très clairement que le jeune homme lui-même lui dévoile ce qu’il se passait entre eux. En soit, ça ne lui servirait à rien de le savoir, ce n’était pas comme si elle voulait récupérer Dan, elle s’était débarrassée de lui en toute connaissance de cause et même si elle était forcément vexée qu’il n’ait pas été plus déçu que ça par son départ, elle était convaincue d’avoir fait le bon choix. « Je ne suis pas sûr de servir grand-chose pour le défendre ... Mais c'est pas en l'isolant totalement que ça va arranger les choses et je ne pense pas qu'il le mérite. » Si Dan le gardait avec lui, c’était forcément qu’il servait à quelque chose, le Poufsouffle n’avait pas pour habitude de s’entourer de personnes inutiles, mais bien sûr ce n’était pas quelque chose qu’elle pouvait réellement lui dire, d’autant plus qu’elle n’était pas persuadée que ce soit quelque chose de très rassurant à entendre. « On est d’accord, il ne mérite pas ça et moi je pense qu’au contraire, c’est de toi don’t il a besoin. » C’était quand même plus joliment formulé que le « tu es devenu sa nouvelle marionnette alors bien sûr qu’il a besoin de toi ». January voulait, certes, en apprendre plus sur les liens unissant Dan et Milo, mais ce n’était pour autant qu’elle voulait faire de la peine au jeune homme ni remettre quoi que ce soit en question. L’idée était tout bêtement de satisfaire sa curiosité et elle était sur le point d’y parvenir. « Content d'apprendre qu'il a une autre personne sur laquelle compter ... Mais désolé, je ne sais pas où il est ... » Soit elle rêvait, soit il n’avait pas l’air plus content que ça finalement… Enfin, c’était difficile à dire, January ne connaissait pas assez Milo pour parvenir si facilement à analyser ses réactions et pour le coup, elle se demandait si elle ne voyait pas ce qu’elle avait envie de voir pour le coup. Il fallait qu’elle se montre prudente et surtout plus observatrice. « Ce n’est pas grave, je le verrais une autre fois. » Ou pas du tout d’ailleurs, ça ne la dérangeait pas plus que ça de ne pas le recroiser, ça lui éviterait au moins de tenir la promesse qu’elle lui avait faite sans savoir à quel point elle serait dans le vrai par la suite. Elle avait juste voulu se montrer un peu menaçante et finalement cette histoire risquait clairement de lui retomber dessus. « J'ai envie de croire qu'on fait tous de mauvais choix dans nos vies, des erreurs qui ont des conséquences à plus ou moins grandes échelles, mais que ça ne fait pas forcément de nous des monstres pour autant. C'est pas Dan notre ennemi. Oui, il n'aurait jamais dû faire ça et oui, tout ce qui s'est passé ensuite a été atroce pour beaucoup de personne, toi et moi comprises mais ... il n'était pas derrière le vif rougeoyant ou les baguettes pour les endoloris. Ils se sont servi de lui comme excuse pour faire ce qu'ils ont toujours adoré faire, imposer leurs volontés et prendre plaisir à nous torturer. Aujourd'hui c'était lui le coupable, demain ça sera peut-être quelqu'un d'autre... » Milo avait un raisonnement qui se tenait même si c’était un peu trop Bisounours à son goût. January pensait vraiment que Dan avait des torts à réparer dans cette histoire et que faire profil bas pendant quelques temps était certainement ce qu’il avait de mieux à faire mais elle savait aussi que ce n’était pas non plus lui le criminel numéro un et que les autres élèves avaient tendance à un peu trop s’acharner sur lui. « Je pense que ceux qui essaient de faire de sa vie un enfer se trompent d’ennemi, ou alors ils réalisent qu’il est plus simple de s’attaquer à lui qu’à notre directeur et ça leur donne l’impression de se sentir plus fort. Dans tous les cas, c’est une mauvaise idée. » Il était assez marrant de voir comme ils arrivaient à se mettre d’accord lorsqu’il s’agissait du jeune homme et même si January avait toujours des doutes concernant leur relation, elle commençait tout de même à voir que l’attachement de Milo envers le Poufsouffle n’était pas un attachement lambda envers lui et même si elle ne parvenait pas encore à mettre une étiquette sur tout ça, elle se savait sur la bonne voie. « Votre rupture ? ... Je ne ... je ne savais pas que vous aviez été ensemble ... Mais ... hum ... oui en effet, je doute que ça nous serve à grand-chose ... Ahah » Il avait l’air totalement chamboulé. Aucun doute maintenant, il était son nouveau jouet, sinon il ne vivrait pas aussi mal le fait qu’elle ait été en couple avec lui. January était presque triste pour Milo. Se rendre compte qu’il était aussi accro au Poufsouffle alors que ce dernier se jouait certainement de lui comme il se jouait de tout le monde, ce n’était vraiment pas bien. Toutefois, ce n’était pas à elle de le mettre en garde, elle ne le connaissait pas et puis elle savait que Dan ferait tout pour qu’elle ait des ennuis si elle lui cassait son coup. « Ça ne m’étonne pas qu’il ne t’en ai tpas parlé, on n’aurait certainement pas gagné le prix du couple de l’année, notre rupture était probablement la meilleure chose qui puisse nous arriver. Il a l’air bien plus heureux maintenant et tu dois certainement y être pour quelque chose. » En même temps, il avait tellement peu d’affection pour elle qu’il ne pouvait qu’être plus heureux maintenant. En réalité, elle ne savait même pas s’il était plus ou moins heureux, elle avait juste voulu rassurer Milo après lui avoir fait une belle frayeur. Depuis quand elle culpabilisait lorsqu’elle faisait du mal aux autres ? Décidément, sortir avec Maël la rendait bien plus fragile et romantique, il fallait vraiment qu’elle fasse attention à ne pas devenir aussi cruche et niaise que la plupart des filles de l’école.

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Milo & January

Les tensions semblaient désormais s’envoler et January respirait enfin. Elle avait été une vraie cruche de l’accuser sans même savoir ce qu’il s’était passé et elle était vraiment heureuse de constater que sa rancune était sur le point de disparaitre. Bien sûr, ils n’étaient pas devenus les meilleurs amis du monde, en seulement quelques minutes ça paraissait un peu difficile, surtout dans des conditions pareilles, mais la Poufsouffle avait quand même l’espoir qu’ils ressortent de cette pièce en bons termes. Ce ne serait pas la première fois, ni la dernière très certainement, qu’elle se mettrait quelqu’un à dos, mais elle préférait tout de même éviter surtout si le jeune homme était proche de Dan. Ça voulait dire qu’il lui serait peut-être utile par la suite. Gagner la confiance de Dan était totalement impossible, il la connaissait trop bien donc c’était mort d’avance, en revanche, gagner celle de Milo pouvait tout à fait être envisageable et lui soutirer des informations également. January n’allait donc pas se priver pour le coup, il y avait tant de choses qu’elle aimerait savoir. « On va tacher de faire de notre mieux pour ne jamais en arriver jusque-là. Parce que même si j'arrive à me débarrasser de toi en premier, vu qu'on sera toujours collé, niveau discrétion dans les couloirs, on repassera je pense si je dois trainer ton cadavre !! » La jeune fille ne put s’empêcher d’éclater de rire en imaginant la scène comique qui aurait pu se dérouler. C’était un peu spécial de rire de sa propre mort mais l’idée était franchement marrante et elle commençait vraiment à apprécier ce garçon. Bon, en soit, il pouvait toujours lui couper les bras pour qu’elle ne reste attachée que par un petit bout et donc que ça passe inaperçu mais l’idée était franchement dégueulasse alors mieux valait éviter de l’exprimer à voix haute. Et puis, ils avaient d’autres batailles plus importantes à mener, à savoir récupérer la baguette de Milo. La jeune fille se concentra au maximum pour réussir à suivre son mouvement et ils réussirent à s’en sortir victorieux. January feignit de ne pas remarquer que le rouge était monté aux joues du Poufsouffle lorsque ses mains avaient effleuré, c’était déjà bien assez gênant comme ça pour qu’elle ne lui montre pas en plus qu’elle l’avait parfaitement vu. « Première étape de faite, nous allons pouvoir avancer un peu. » Chouette ! Enfin une bonne nouvelle ! Il allait pouvoir jeter son sortilège, la libérer de son piège et ils repartiraient chacun de leur côté comme si rien ne s’était passé. Génial ! « Si je le pouvais, je t’applaudirais. » Lui assura-t-elle avec un sourire. « Sache en tout cas que c’est la danse de la joie dans ma tête. » Au moins, oui, dans une situation comme celle-ci, il lui en fallait peu pour la combler de joie.

Milo se comportait comme s’il était vraiment très attaché à Dan, ou alors il faisait bien semblant. Cependant, vu la manière dont il avait l’air constamment gêné, elle doutait fortement qu’il soit un très bon acteur et qu’il puisse feindre le malaise avec autant de perfection, mais après tout pourquoi pas, mieux valait qu’elle ne soit pas trop sûre d’elle pour le coup. « Je fais en tout cas mon possible pour le garder à flot. » Elle lui sourit, tentant d’avoir l’air le plus sympathique possible. Elle ne savait pas du tout comment Dan s’y prenait pour avoir autant de sous-fifres prêts à sacrifier leur vie pour lui alors que de son côté, le Poufsouffle ne bougerait le petit doigt pour aucun d’entre eux. C’était quand même un excellent hypocrite. Son attitude venait pourtant de lui retomber dessus et elle avait espéré que ça aurait été un électrochoc comme pour elle. Sauf qu’apparemment, ce n’était pas le cas, il continuait à maltraiter les sentiments des autres et ce n’était vraiment pas comme ça qu’il se rachèterait une conduite. « Ça l’a atteint tout ça, hein ?» Demanda-t-elle comme s’il s’agissait d’une question rhétorique alors qu’en vérité la réponse l’intéressait réellement. Elle n’était pas sûre finalement que Dan se sente si coupable que ça même si sa culpabilité était une réelle évidence. Le jeune homme voyait toujours les choses à sa façon de manière à se donner le beau rôle. Encore une faculté qu’elle aurait aimé avoir aussi, ça lui aurait évité de devoir changer de comportement parce qu’elle culpabilisait trop pour un tas de trucs. « Ça serait bien que tu en glisses deux mots à ton frère Snow ... Parce qu'il est très loin de penser comme toi et s'il attrape Dan, il ne va pas le louper ... » Les gens avaient tendance à penser que parce que c’était son frère, il allait l’écouter et qu’elle parviendrait à lui faire croire que Dan était un saint. Sauf qu’en réalité, elle savait pertinemment que le Poufsouffle était le dernier des connards. Est-ce qu’elle devait empêcher Snow de s’en prendre un lui ? Probablement pas. Dans le cas du Serpentard, ce n’était pas pareil que ceux qui s’acharnaient sur Dan depuis la torture, il voulait juste lui remettre les idées en place une bonne fois pour toutes et franchement ça ne lui ferait pas de mal. « Je ferais mon maximum, c’est promis. » Ou pas, mais il n’était pas obligée de le savoir. Elle en parlerait à Snow vite fait bien fait, il lui dirait de ne pas s’en mêler, elle s’excuserait et le laisserait aller lui péter la gueule. « Je ne vois pas pourquoi, on n'est qu'amis ... » Ben voyons, Dan n’avait pas d’amis, il s’était arrangé pour détruire les rares personnes qu’il avait eu auprès de lui parce qu’il était bien trop con pour réaliser qu’il avait de la chance qu’un enfoiré dans son genre parvienne à attirer la sympathie. Alors Milo pouvait bien être ce qu’il voulait pour le Poufsouffle, mais il avait donné l’excuse la moins crédible possible. « Oh oui, évidemment. » Répondit-elle comme s’il était inconcevable qu’elle ait imaginé les choses autrement. « On a tous besoin d’avoir nos amis à nos côtés. » Ou nos plans culs dans le cas de Dan, mais elle n’arrivait pas à croire que le Poufsouffle puisse coucher avec ce mec, déjà parce que c’était un mec et qu’en plus il avait l’air trop fragile et transparent pour susciter un quelconque intérêt chez le jeune homme.

Cette conversation avait été fort instructive, elle espérait simplement que Milo n’en toucherait pas deux mots à Dan, sinon il était envisageable qu’elle ait quelques problèmes puisque le jeune homme allait forcément réaliser plutôt rapidement qu’elle lui avait raconté que de la merde. En soit, ce n’était pas très grave, ce n’était pas comme si la vérité était plus reluisante que le reste, et d’ailleurs elle avait plus peur que Milo soit extrêmement fâché d’avoir été manipulé que de la réaction de Dan. De toute façon, Milo n’avait jamais été son ami et n’avait jamais semblé vouloir l’être, ce ne serait pas une grande perte donc et même s’il venait lui cracher sa colère au visage, elle pourrait vivre avec. « On ... hum ... on se lance, tu es prête ? » Prête à se décoller de lui ? Oh oui, carrément, elle en mourrait d’envie même. Elle avait découvert un garçon plutôt cool, elle ne pouvait pas le nier mais ses projets pour la journée était plus importants qu’une affinité potentielle alors mieux valait mettre un terme maintenant à cette situation gênante qui les handicapait tous les deux. « Totalement. Stresse pas, ça va bien se passer.» Il avait l’air un peu stressé ce garçon, le pauvre, il fallait vraiment qu’il se détente où ils n’en sortiraient pas. Et puis, elle voulait lui montrer qu’à défaut d’être douée en sortilège, elle pouvait au moins être un bon soutien moral. « REPULSO » January sentit tout de suite que le sortilège avait marché lorsqu’elle se retrouva projetée en arrière, sauf que la pression sur ses poignets lui indiqua immédiatement qu’elle n’était pas la seule à avoir subi les effets du sortilèges. Elle s’écroula sur le dos et reçut dans la foulée le corps du jeune homme sur le sien ce qui lui coupa provisoirement la respiration. Il n’était pas bien lourd mais le choc avait été rude et elle mit quelques secondes avant de pouvoir reprendre la parole. « Purée, il est coriace ce maléfice ! » S’exclama-t-elle pour respecter la promesse qu’elle lui avait faite au préalable. Sauf qu’elle allait quand même râler un peu parce qu’il lui compressait le ventre et la poitrine et c’était super désagréable. « Tu pourrais rouler sur le côté, s’il te plait ? Parce que premièrement si quelqu’un rentre, on sera vraiment dans la merde et deuxièmement j’ai du mal à respirer. » Elle essaya de sourire malgré sa douleur à la tête. Elle n’avait pas pu amortir la chute avec ses mains et toutes les parties de son corps semblaient maintenant douloureuse. « Rassure-moi, je saigne pas de la tête ? Non parce que je me la suis déjà ouverte cet été alors avec la chance que j’ai, je serais bien capable de recommencer. » Déclara-t-elle en essayant de ne pas trop se formaliser du ridicule de la situation. « Et toi, ça va ? » Autant ne pas avoir l’air trop égocentrique si possible, elle passait déjà pour la petite princesse en temps normal, elle préférait éviter cette fois-ci.

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Milo & January

Si on lui avait dit qu’elle passerait sa journée de la Saint Valentin à discuter de Dan avec un autre garçon, elle ne l’aurait certainement pas cru. Normalement, elle aurait dû passer cette journée à se faire belle, à penser à Maël, à envisager toutes les soirées possibles et imaginables et sourire bêtement en rêvassant en permanence. Les choses s’étaient passées autrement et outre le fait qu’elle commençait à craindre d’être en retard à son rendez-vous, elle trouvait cette journée plutôt instructive. Elle n’avait jamais beaucoup parlé à Milo et ne s’était jamais intéressée non plus à la vie privée de Dan, se contentant de penser que c’était un parfait connard et qu’il ne devait pas avoir de sentiments. La jeune fille avait peut-être eu tort finalement, c’était en tout cas ce que Milo était en train de lui prouver et elle trouvait un peu rassurant de se rendre compte qu’il pouvait ressentir des choses et que ce n’était pas seulement l’être humain sans cœur qu’elle avait toujours eu sous les yeux. « Oui ... Je sais que tout le monde s'en fout et trouverait ça normal ... et je ne leur en veux pas pour ça ... mais oui, la culpabilité le ronge. Il dort mal, se réveille dans la nuit paniqué. Il la revoit constamment quand il ferme les yeux ... Je ... je ne suis pas là pour minimiser ses actes ou le faire passer pour une victime tu sais. Je sais ce qu'il a fait ... mais .... Ça l'a vraiment atteint et tout ça n'est pas feint. On ne peut pas feindre un réveil en panique en plein milieu de la nuit, le regard rempli d'horreur ... C'est ... » Il dort mal ? Il se réveille la nuit ? January fronça les sourcils. Un truc lui échappait, elle n’arrivait pas bien à comprendre comment il pouvait savoir ça au sujet de Milo. Ce n’était pas le genre de truc anodin dont on pouvait parler dans une conversation entre amis. Le Poufsouffle était certainement en train de trop en dire, ou pas assez puisque cette révélation n’en était pas une finalement. « Et qu’est-ce que tu fais quand ça lui arrive ? » Demanda-t-elle plutôt que de lui poser directement des questions sur sa présence potentielle aux côtés de Dan durant les nuits qu’ils passaient ensemble. « Je crois que j’aurais été bien incapable de savoir comment réagir dans une pareille situation… Ça ne ressemble tellement pas à Dan d’être si mal en point, il est si fort d’habitude, j’aurais eu du mal à être là pour lui de la bonne manière. Je suis impressionnée que tu aies réussi. » Elle était surtout impressionnée qu’il parvienne à tirer quelque chose du jeune homme. Dan n’était pas la personne la plus expressive au monde et malgré tout le temps qu’ils avaient partagé, jamais elle n’avait réussi à tirer quoi que ce soit de lui à part ce qu’elle savait déjà. C’était extrêmement frustrant et même si elle n’avait aucun attachement envers Dan, January ne pouvait s’empêcher de se demander ce que Milo pouvait bien avoir de plus qu’elle et comment il avait pu réussir un pareil exploit. « Oui, surtout en cette période sombre ... Je ne sais pas ce que je ferais sans lui ... » Ouais, bon là, ça devenait carrément bizarre quand même, à croire qu’il était amoureux ou un truc du genre. Dan l’avait définitivement roulé dans la farine et ce n’était vraiment pas cool de sa part. Elle aurait certainement dû le mettre en garde mais elle n’en était pas capable.

Ils avaient encore de longues heures de discussion devant eux probablement puisque le sortilège essayé par Milo n’avait vraisemblablement pas fonctionné et qu’ils se retrouvaient désormais dans une position plus que compromettante. January ne lui en voulait pas, ce n’était pas du tout de sa faute mais elle commençait réellement à perdre patience. Le petit plaisantin qui avait fait ça avait plutôt intérêt à ne pas révéler son identité, il risquait de passer un très mauvais moment. « Oui ... pardon !! » Ils étaient allongés sur le sol comme deux parfaits crétins et c’était franchement ridicule. January n’avait jamais envisagé se retrouver dans une pareille posture un jour et à dire vrai, elle avait plutôt hâte de se sortir de là, mais comment ? Milo avait l’air de bien galérer quand même et de son côté elle se savait particulièrement nulle pour la pratique de la magie en règle générale. Elle pouvait bien battre des cils et faire du rentre-dedans aux garçons de l’école mais pour le reste, elle était sacrément nulle. « Non, tu n'as rien ... en tout cas il n'y a pas de sang ... et je vais bien, merci. Je suis désolé, je ne pensais pas que ça aurait cet effet là ... » January aurait aimé toucher sa tête douloureuse pour voir par elle-même ce qu’il en était mais sans les mains ça allait être compliqué. Certes, elle était gymnaste et elle aurait potentiellement pu essayer de se contorsionner pour y parvenir mais être attachée à Milo ne lui facilitait pas la tâche, elle préférait se fier à son opinion. « Tu n’as pas à être désolé, vraiment pas, personne n’aurait pu prévoir que ça allait se passer comme ça, je ne sais pas pour toi mais ça ne m’arrive pas souvent de me retrouver collée à des gens en une fraction de seconde. » Franchement, elle ne lui en voulait pas du tout, ils allaient réessayer et peut-être que finalement ils pourraient trouver une solution. Depuis combien de temps étaient-ils là déjà ? Ça aurait pu être des heures comme quelques minutes, dans tous les cas, January était déjà complètement déprimée puisqu’elle réalisait que son planning prévu à la seconde près était clairement en train de lui passer sous le nez. « On va rester allongé, je pense que c'est moins risqué. Je vais tenter un autre sortilège, en théorie soit il marche, soit il ne fonctionne pas mais pas d'effet secondaire indésirable ... » Rester allongé… Pourquoi pas, mais le problème restait le même, ça ne la dérangeait pas spécialement de faire une inspection minutieuse du plafond tant qu’ils parvenaient à se sortir de là dans les plus brefs délais. « Et si quelqu’un entre, on dit quoi ? » Bah oui, il fallait quand même être réaliste, si une tierce personne venait à apparaitre, ils seraient sacrément dans la merde et January ne voulait pas que des rumeurs sordides se propagent dans le château. Certes, ces rumeurs étaient en général créées par nul autre qu’elle-même mais ce n’était pas pour autant que d’autres élèves mal intentionnés ne pouvaient pas faire de même. Toutefois, elle n’allait pas l’empêcher de tenter un autre sortilège, et elle croisait les doigts pour que celui-ci fonctionne. « FINITE INCANTATEM » Miracle ! Le sortilège fonctionna du premier coup et January se sentit d’un seul coup libérée de cette espèce de colle qui la retenait prisonnière. « Génial ! Enfin libre ! » Mais elle avait parlé trop vite et peu de temps après, January se sentit de nouveau aspirée vers Milo, retrouvant sa position initiale. « Putain… Retour à la case départ. » Et la merveilleuse soirée de Saint Valentin s’éloignait de plus ne plus. Cette journée allait être compliquée.

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Milo & January

Lire le courrier de Dan ne lui en avait pas appris autant qu’elle l’aurait souhaité sur sa situation actuelle et elle avait craint pendant un moment de repartir bredouille jusqu’à son dortoir. Prendre des risques pour un résultat inexistant était loin de lui faire plaisir et lorsqu’un bruit lui avait fait réaliser que quelqu’un arrivait, elle s’était cachée en pestant intérieurement contre ses idées stupides. Non seulement elle n’avait rien trouvé mais en plus elle risquait de se prendre un vrai savon de la part du principal intéressé qui n’hésiterait probablement pas à se venger. Il en savait énormément sur elle, plus qu’elle n’aurait voulu en tout cas et quelques mots auraient pu suffire à détruire sa réputation. Jusqu’ici, January n’avait eu aucune crainte à ce sujet parce qu’elle savait qu’il ne dirait rien de peur qu’elle le salisse à son tour. Sauf que maintenant qu’il s’était mis tout le monde à dos, qu’avait-il de plus à perdre ? Il pouvait très bien décider de l’entrainer dans sa chute et elle ne pourrait rien faire pour l’en empêcher. Elle ne l’admettrait jamais mais cette idée la terrifiait et elle s’était sentie obligée d’essayer de trouver de nouvelles armes pour se battre. Le destin avait dû finalement se rendre compte qu’elle était au bord de la dépression nerveuse, raison pour laquelle il lui avait envoyé Milo, ce garçon naïf qui lui dévoilait les détails de la vie privée du Poufsouffle sans même qu’elle ait besoin de lui poser la question. « Je tente de l’apaiser comme je le peux, de le calmer pour qu’il puisse se rendormir. » Donc, il passait ses nuits ici, avec Dan, ou alors Dan passait ses nuits dans son dortoir. Dans un cas comme dans l’autre, c’était extrêmement étrange, dormir avec quelqu’un était nettement plus intime qu’un simple acte sexuel et elle avait beaucoup de mal à imaginer que son ex faut petit-ami puisse avoir envie de dormir avec quelqu’un. Enfin, rien ne lui disait qu’ils partageaient le même lit, non plus, et elle ne pourrait jamais en être sûre mais compte tenu des informations divulguées par le Poufsouffle, le doute était permis. « Ses cauchemars te réveillent à chaque fois ? Ou est-ce que tu as aussi du mal à dormir ? » Demanda-t-elle d’un air faussement compatissant. « J’ai du mal à fermer les yeux depuis notre punition parce que je sais que si je le fais, je vais entendre les hurlements de mes frères. » Avoua-t-elle pour créer une fausse complicité entre eux et le pousser à se confier davantage. Ce n’était pas un mensonge, n’importe qui aurait été traumatisé par la torture qu’ils avaient vécu, mais elle s’en sortait clairement mieux que Dan. « Je n’ai pas beaucoup de mérite, crois-moi. Tu pourrais en faire de même. Je suis juste là, c’est tout. Je crois qu’en général on recherche juste le soutien de nos proches. Les paroles, les gestes, ça vient tout seul… » Oui, justement, c’était le soutien des proches dont on avait besoin en général et Dan n’avait absolument aucun proche, ou en tout cas il avait dû oublier de les mentionner durant leurs conversations. Alors l’idée que Milo ait réussi à faire partie de ce cercle fermé lui paraissait carrément étrange. « Je ne suis pas sûre qu’il m’accepterait à ses côtés, Dan n’est pas vraiment du genre à accepter qui que ce soit, d’ailleurs, tu es un privilégié. » Peut-être qu’il était simplement en train de la balader depuis le début mais elle en doutait fortement.

« Essentiellement le dimanche quand je m’ennuie… » La jeune fille ne put s’empêcher de rire une nouvelle fois. Il était tellement dommage qu’elle se soit servie de ce garçon pour obtenir des informations, ils auraient certainement pu bien s’entendre dans un tout autre contexte. Mais elle ne se leurrait pas, elle savait qu’il parlerait d’elle à Dan et que ce dernier se rendrait compte qu’elle lui avait raconté n’importe quoi. Milo serait tôt ou tard au courant qu’elle s’était bien foutue de lui et ce jour-là, elle aurait sans doute intérêt à courir vite, mais la tentation était trop forte, elle avait besoin de savoir ce qu’il se passait entre eux. Dan ne l’intéressait pas plus que ça, pourtant, elle se fichait bien de ce qu’il allait devenir et des personnes qu’il fréquentait, seule la curiosité la poussait à se poser toutes ses questions. Il s’agissait d’un challenge pour elle et January savait qu’elle irait au bout, quel que soit le prix à payer. « Ben on lui explique ce qu’il s’est passé… Dan étant la personne la plus susceptible de franchir cette porte, il va falloir être très persuasif... » Ah bon ? Il allait falloir être persuasif ? Pourquoi ? Ce n’était pas comme si Dan pourrait leur en vouloir s’il se passait quelque chose. Elle n’avait absolument plus rien à voir avec lui, elle n’était pas amoureuse de lui, il n’était pas amoureux d’elle et ils n’étaient de toute façon plus ensemble, même pour de faux alors elle n’avait pas à se justifier. Le fait que Milo ressente ce besoin de donner des explications prouvait donc une fois de plus que leur relation n’était pas vraiment comme elle l’avait imaginé ou alors que si Dan se foutait bel et bien de sa gueule, Milo de son côté ressentait réellement quelque chose pour lui. Pauvre garçon, il ne savait pas dans quoi il s’était embarqué. « T’inquiètes pas, on est vraiment plus ensemble lui et moi, il se fiche bien de ce que je peux faire et avec qui, on aura pas besoin de se justifier, il te cassera pas la gueule, je te le promets. Bon, par contre, je pense que si on se fait surprendre, je raconterai vite ce qu’il s’est passé à mon copain avant qu’il l’apprenne de manière déformée par quelqu’un d’autre. » C’était un peu vache de sa part de tout ramener à elle pour le forcer à avouer que de son côté, il était préoccupé par ce que pourrait penser Dan si jamais il les surprenait dans une pareille position, mais Milo lui tendait d’énormes perches depuis le début de cette conversation et elle ne pouvait pas s’empêcher de les saisir. « C’est toi qui lisais le courrier de Dan ?! » La jeune fille sentit son cœur louper un battement en entendant cette question. Elle avait complètement oublié cette histoire de courrier et était clairement prise au dépourvu. « Ouais, je cherchais un truc. » Répondit-elle finalement, choisissant une semi-franchise plutôt qu’un complet mensonge qui ne passerait de toute façon, pas. « Je l’ai pas trouvé, alors je l’attendais pour lui demander et je me suis dit que comme ça j’en profiterai pour lui parler. » Le fait qu’elle ait attendu Dan prouvait qu’elle n’était pas coupable, non ? Certes, fouiller dans les affaires des autres n’était pas cool, mais elle essayait de montrer que ça n’aurait pas dérangé le jeune homme et qu’elle avait eu de toute façon l’intention de le lui avouer. C’était totalement faux, bien sûr, mais ça valait le coup d’essayer.

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Milo & January

La séance de torture qu’ils avaient tous eu à vivre, que ce soit en l’entendant ou en la subissant physiquement avait eu de lourdes répercussions sur la qualité de vie des élèves de l’école. Au départ des nés-moldus dans les cachots et le vide qui s’était créé au sein des dortoirs et dans le cœur d’un certain nombre d’élèves s’ajoutait désormais une peur panique que beaucoup ressentaient à présent. Certains d’entre eux avaient pris cette situation à la rigolade mais désormais ils étaient tous bien obligés de reconnaitre qu’il n’y avait franchement pas de quoi rire, ils pouvaient tous être susceptibles de devoir répondre de leurs actes de la manière forte. Personne n’était épargné, seuls les actes comptaient. January avait bêtement supposé qu’en tant que sang-pur, même si ses parents n’étaient clairement pas les favoris de leur lignée, elle pourrait s’en sortir sans trop de bobos mais elle avait vite réalisé que ce ne serait pas le cas, au contraire, tous étaient susceptibles de faire les frais du pouvoir que s’était octroyé la nouvelle direction de l’école. Alors forcément, avec tout ça, trouver le sommeil était devenu nettement plus difficile. « Non pas à chaque fois mais ... on ne va pas se mentir j'ai le sommeil aussi assez agité ces derniers mois. Je suppose que toi aussi. Alors oui, je me réveille facilement au moindre bruit ou mouvement à côté de moi. » Un mouvement à côté de lui ? Juste à côté de lui ? Alors comme ça il dormait avec Dan ? Ou alors ils collaient deux lits ensemble. C’était étrange, très étrange et la Poufsouffle avait vraiment du mal à le croire mais il en parlait avec une telle spontanéité que ça ne pouvait clairement pas être une simple invention de sa part, ou alors il était un excellent menteur et il faudrait qu’elle se méfie énormément de lui à l’avenir. Pour le moment, elle préférait tout simplement imaginer qu’il disait vrai. « C’est sûr que ce n’est pas la meilleure période… J’aimerais tellement qu’on puisse remonter le temps et changer tout ce qu’il s’est passé. J’ai l’impression que je m’en sors assez bien malgré tout ce qu’il se passe, j’arrive à garder le dessus mais ce n’est pas le cas de mes frères, surtout l’un des deux, et ça me rend malade de le voir comme ça. » Pour le coup, elle n’avait pas cherché à faire preuve d’une fausse sincérité, elle s’était tout simplement exprimée comme elle le pensait, faisant même attention de ne pas rebondir sur le sujet « Dan » sur lequel elle avait appris bien des choses depuis l’arrivée de Milo dans le dortoir. Le Poufsouffle était décidément un gentil garçon, touchant et plein de bonne volonté, elle commençait presque à s’en vouloir de le faire parler de cette manière mais elle était en même temps ravie de pouvoir grappiller toutes les informations qu’elle voulait. « Je revis la scène assez régulièrement aussi, parfois j'ai même du mal à me dire que ce n'est pas réel. » January hocha la tête, le préfet avait la particularité de parvenir à avoir l’air malheureux et heureux en même temps, c’était assez déstabilisant. Peut-être était-il plus fort qu’il n’y paraissait dans un premier temps finalement. « Comment tu fais pour faire la distinction entre le rêve et la réalité, alors ? » Avoir l’impression d’être enfermé dans un rêve devait être particulièrement flippant, mais l’idée de se réveiller en étant persuadée d’avoir été dans le monde réel quelques instants auparavant ne devait pas être franchement mieux en vérité. January n’avait jamais été confrontée à cette situation alors autant essayer d’obtenir le maximum d’informations avant d’avoir à y faire face.

Parler de son ancienne relation avec Dan était nettement moins facile que de poser des questions pour en apprendre plus sur Milo. Elle se rendait bien compte qu’elle aurait du mal à lui en parler sans mentir et elle ne voulait surtout pas commencer à lui dire n’importe quoi, de peur qu’il se rende compte qu’il y avait anguille sous roche. Bref, elle était sacrément dans la merde, comme d’habitude. « Ça c'est si mal fini que ça entre vous pour qu'il ne te veuille plus à ses côtés ? Vous êtes sortis combien de temps ensemble ? » Est-ce que ça s’était mal terminé entre eux ? Non, pas franchement, elle lui avait juste dit qu’elle souhaitait mettre un terme à leur arrangement et il l’avait envoyé sur les roses comme une moins que rien. Mais évidemment, ce n’était pas le genre de choses qu’elle pouvait raconter au Poufsouffle sans avoir besoin de lui expliquer que leur relation n’avait été que du vent. « Plus d’un an je crois, je ne suis pas très douée pour compter les jours, les mois ou les années, ce n’est pas trop mon truc et notre relation n’était pas franchement “classique”, c’était un peu le bazar. » Répondit-elle, heureuse d’avoir trouvé un moyen de lui répondre sans lui mentir tout en lui donnant tout de même les éléments qu’il attendait. « Quand je l’ai quitté, Dan a réagi avec beaucoup d’indifférence, comme si le fait que je sois là ou pas là ne changeait rien à sa vie. Mais même si ça fait un peu mal au cœur, je trouve que c’est une bonne chose, on n’a pas souffert de notre séparation et ça m’aurait fait de la peine de le blesser. » En vérité, pas tellement, elle aurait bien aimé qu’il tienne assez à elle pour être un peu déçu voire même vexé qu’elle le lâche de cette manière. Mais non, il n’en avait rien à eu à faire et elle s’était vite détachée de lui pour continuer à s’intéresser à Maël. C’était un peu triste vu comme ça, mais elle n’avait pas pu faire autrement. « Oh non, je ne pense pas que Dan me frapperait, même s'il était encore attaché à toi ... 'fin j'espère pas en tout cas. Mais je n'aimerais pas qu'une rumeur circule sur ce qu'il s'est passé et que ma copine l'apprenne. Tout comme Maël, je doute qu'elle apprécierait de l'apprendre de cette façon. » Sa copine ?! Vraiment ?! Il avait une copine ?! Non mais ce n’était pas possible… Ça remettait en question toutes les vérités qu’elle pensait avoir entendues dans la bouche de Milo durant les minutes qui venaient de s’écouler. Franchement, ça ne tenait pas du tout la route, il parlait de Dan comme si c’était l’amour de sa vie et bim il venait de lui annoncer qu’en réalité il était en couple. Alors là, ça n’avait pas le moindre sens. « Oh ça c’est sûr, mais j’imagine qu’ils nous feraient confiance et qu’on arriverait à leur expliquer la situation… Enfin j’espère, c’est important la fidélité dans un couple. » Et si c’était justement ça le truc ? Et si Milo trompait sa copine avec Dan ? C’était complètement fou comme idée, mais avec tout ce qu’il avait dit avant, il était impossible qu’ils ne soient pas des amants, ou un truc du genre… Ou alors, le Poufsouffle s’était rendu compte qu’il était amoureux de Dan mais il n’arrivait pas à lui avouer ses sentiments et à quitter sa copine. Le pauvre. Faire son coming out devait être difficile, surtout alors qu’il était déjà en couple. « Tu cherchais quoi ?! » Ah mais quel chiant ce mec… Il ne pouvait pas la lâcher un peu avec ça ? Ce n’était pas d’une importance folle, si ? En tout cas, January ne savait pas trop comment se sortir de cette situation délicate. « Une lettre. » Ce n’était pas totalement faux, elle cherchait bien dans son courrier mais elle se gardait bien de préciser qu’elle cherchait n’importe quelle information susceptible de lui nuire et non pas une lettre qu’elle lui aurait envoyé par erreur ou quelque chose dans ce gout-là. Il n’avait pas besoin de le savoir. « Et tu ne penses pas qu'il risque de mal le prendre le fait que tu fouillais dans ses affaires ? » Super, voilà qu’il se faisait vaguement moralisateur maintenant… Il tournait bien autour de Dan alors qu’il était en couple, ça ne faisait clairement pas de lui la personne la mieux placée pour donner des leçons. « Non, c’est lui qui m’a dit de regarder si je ne la trouvais pas parce qu’il n’avait pas le temps de le faire. » La vilaine menteuse. C’était le meilleur moyen d’éviter les questions additionnelles. Elle aurait sûrement Dan sur le dos par la suite mais ça lui importait peu à ce moment précis.

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