Ce soir était plutôt calme dans le château. Je faisais une ronde dans les derniers étages, mais l'attente de la soirée de demain semblait avoir mis au lit la plupart des élèves. Enfin, jusqu'à ce que Halloween ne commence en avance. Des cris se firent entendre depuis les étages inférieurs. Et pour que je les entende d'ici, ce n'était pas des petits cris. J'allais commencer à descendre les escaliers en trombe pour voir ce qu'il se passait quand un tableau m'en informa. Une attaque? Vraiment? J'espérais qu'on soit débarrassé de Blackman, mais il semblerait que le château reste une cible privilégiée. Enfin bref, ce n'était pas le moment de réfléchir. Les Gryffondors sortaient en trombe, certains descendant, d'autres montant. Je décidais de suivre ces derniers. J'étais en stress, en panique, mais s'il y avait bien un endroit où l'on pourrait prévoir d'où viennent les attaques, c'était dans les tours.

J'avais donc rejoint le sommet de la tour aussi vite que je le pouvais pour rejoindre un petit groupe de trois Gryffondors. Le seul nom que je retins fut celui de Max, nom lancé par l'autre garçon qui lui parlait. Mais honnêtement, ce n'était pas le moment de faire connaissance.

« Concentrez-vous, il n'y a qu'une seule entrée pour eux, mais ça veut aussi dire une seule sortie pour nous. Il faut qu'on les empêche de nous bloquer ! »

Et la concentration, il nous en faudra pour les battre. Des élèves contre des adultes entraînés depuis longtemps, il était temps de voir ce que valait l'enseignement de Poudlard. Je sortais ma baguette tout en me maudissant de ne pas avoir quelques fioles de poison dans les plis de ma robe à lancer. Il allait falloir se battre sérieusement, appliquer ce que l'on avait appris en défense contre les forces du mal. Etais-je prêt? Non, personne n'est prêt pour ça. Mon coeur battait beaucoup plus vite que je ne l'ai jamais senti. Ce n'est plus un survivor, c'est une vraie survie. Le premier assaillant fut pétrifié par un des Gryffondors, mais déjà d'autres arrivaient. A mon tour. Mon cerveau, lui aussi plus rapide que jamais, m'envoyait diverses formules que je pouvais appliquer, mais finalement celle que je choisis fut :

« Confundo ! »

Spoiler:

Maximilien était en train de faire un magnifique rêve avec des éléphants bleus scintillants et des girafes arc-en-ciel quand l'agitation commença à envahir son dortoir. Ses camarades s'affolaient dans tous les sens, posaient des questions dont il ne percevait pas le sens et l'ensemble bourdonnait désagréablement dans ses oreilles. Il crut d'abord à une fête surprise ou quelque chose dans ce style, hors si il y avait une chose sacrée à ses yeux, c'était bien le sommeil mais l'air perplexe pour certains et inquiets pour d'autres le dissuada de pousser une gueulante. Le jeune homme mit plusieurs longues secondes à comprendre que le plus gros du bruit ne venait pas des garçons autour de lui. « J'vais voir dans la salle co'. » balança t-il d'un coup, indifférent aux regards affolés. Il ne comprenait pas leurs réactions. Si le bruit venait de la salle commune, il fallait aller voir, point barre. Si c'était une fête à cette heure-ci, les préfets n'allaient pas être sourds même si ils n'en étaient pas les investigateurs. Mais ce n'était pas une fête. Il le comprit dès la première seconde où il y mit les pieds. Si l'ambiance était devenu insupportable en haut, ce n'était rien comparé à l'espace commun des Gryffondor. Il y avait une tension anormale dans l'air, quelque chose faisait du bruit dans les couloirs et personne n'avait l'air de croire à une mauvaise blague à l'occasion de la fête d'Halloween du lendemain. L'inquiétude était visiblement contagieuse, Maximilien finit par ne plus se sentir aussi confiant dans ses chaussons lapins. Pas encore totalement réveillé, les informations que criait la Grosse Dame ne parvenait pas jusqu'à son cerveau. Il avait juste envie de lui hurler de la fermer, ça l'empêchait d'y voir clair. Il ne parvenait pas à aligner deux idées cohérentes à la suite, son cerveau refusait de faire le lien avec un potentiel danger et pourtant, il avait un mauvais pressentiment. C'est sans doute à cause de celui-ci que Maximilien suivit certains de ses camarades – et alla chercher sa baguette, comme les autres – quand ils se décidèrent enfin à jeter un coup d'oeil dehors. Lui aussi voulait comprendre à quoi rimer tout ce vacarme. Il avait sûrement eu tord de chercher à savoir. Maintenant il y avait davantage de cris, ceux de la Grosse Dame ajoutés aux autres fantômes et aux tableaux, et le jeune homme les comprenaient enfin. « Ils attaquent. » Son sang ne fit qu'un tour, tout un tas de pensées s'entrechoquèrent en même temps dans sa tête et il se mit à courir dans le tas.

Il y avait des hommes – et sûrement des femmes aussi – masqués et qui jetaient des sorts dans tous les sens. Les souvenirs de la fête foraine remontèrent à la surface, ce jour-là n'avait pas été question d'une confrontation directe avec l'ennemi mais il avait autant ressenti le danger. Il avait failli mourir, d'abord dans une bulle en plastique et ensuite à cause d'un strangulot. Et cette nuit aussi risquait-il d'y passer ? Pourquoi tant d'acharnement contre eux ? Aucune réponse ne s'imposa dans son esprit et il continua de courir sans avoir la moindre idée de l'endroit où il voulait aller. Tout ce qu'il souhaitait, c'était de trouver un visage connu qui puisse le rassurer, lui dire que tout aller bien se passer. C'était certainement faux mais tant pis du moment où il était avec les gens auxquels ils tenaient. Malheureusement, il se rendit compte trop tard que ses jambes ne l'avaient pas du tout portés vers les étages inférieurs. Une marée humaine l'empêchait de faire machine arrière alors il s'enfonça davantage vers les hauteurs du château. La prochaine fois il saurait qu'une tour n'était pas du tout un choix stratégique, du moins pas quand on a le rôle de « l'attaqué ». « Max ! Tu sais ce qu’il se passe ?! » Maximilien ne songea pas à sa rancoeur à l'égard de son ancien meilleur ami, aux nombreuses disputes qu'ils avaient eu, il était soulagé de voir qu'il n'avait pas été le seul abruti à ce diriger dans le seul endroit où il ne fallait pas aller en cas d'attaque. « Non. » répondit-il simplement, complètement déboussolé et désemparé. Il avait peur que cette fois encore, le spectre de la mort plane au-dessus du château. Il allait avouer avoir peur à Hugo quand une autre personne fit irruption dans son champs de vision. « Concentrez-vous, il n'y a qu'une seule entrée pour eux, mais ça veut aussi dire une seule sortie pour nous. Il faut qu'on les empêche de nous bloquer ! » Le préfet de Serdaigle leur faisait l'honneur de sa compagnie. Si même un préfet était aussi paniqué, c'était bien la preuve que tout ceci n'était pas qu'une mise en scène pour plonger les élèves dans l'ambiance d'Halloween. Maximilien n'y avait pas trop crut dès le départ mais l'hypothèse était tout de même resté dans un coin de sa tête. Jusqu'ici parce que maintenant il n'avait plus aucune d'y croire. « Trop tard. » renchérit-il. Des bruits de pas se faisaient entendre dans les escaliers, en moins de deux des sorciers masqués se retrouvèrent à quelques mètres. On les avait retrouvés. Le cœur du jeune homme accéléra le rythme, au point de le faire flancher pendant quelques instants. Heureusement que les deux autres garçons avaient leurs baguettes et ne perdaient pas leur sang-froid. Deux tentatives, deux ennemis mis hors d'état de nuire. Temporairement du moins et il en restait plein d'autres. Le sixième année recula par dépit avant de se souvenir que lui aussi avait emporté sa baguette. Heureusement que les Gryffondor qu'il avait suivit avait eu les bons réflexes. « Aqua Eructo ! » Avec un peu de chance, l'adrénaline lui réussirait aussi bien qu'aux deux autres.

Spoiler:

Le nouveau professeur de Défense contre les Forces du Mal serait fier de nous malgré ses critiques en cours. Malgré le stress, la peur, et le manque de connaissance de ce genre de situations, nous arrivions à gérer à peu près les adversaires. L'instinct de survie nous poussait à nous battre, et semblait nous aider à réussir. Trois sorts avaient été lancés, et trois sorts avaient touché leur cible. Il sembleraient qu'ils ne s'attendaient pas à tomber sur des élèves doués dans le château, mauvais calcul de leur part. Mais cet élan de félicité dans nos actions fut bien vite rompu par un de nos agresseurs.

« Diffindo ! »

Le sort vint me frapper de plein fouet, vers l'épaule et me projeta sur quelques mètres. Avant que je n'atterrisse, j'entendis un bruit de bois tombant sur la pierre du sol. Le bruit de ma baguette tombant. Il y avait encore une chaleur au niveau de mon épaule qui faisait que je ne comprenais pas ce qu'il m'était arrivé. Mais dès que cela s'estompa, et ce fut rapide, un simple mot s'éleva de ma bouche.

« Putain ! »

Même si j'avais voulu le réprimer, je n'aurais pas pu. Une douleur insoutenable à l'épaule m'électrifiait. Avec horreur je lançais un regard rapide sur celle-ci pour y voir une entaille béante. Etrangement, le sang n'en coulait pas trop. Mais en contrepartie, mon bras ne répondait plus. Une rapide estimation de la localisation du coup me laissa penser que mon articulation avait été disloquée, d'où la perte de prise sur ma baguette. Je tenais mon épaule comme si cela allait la réparer, pendant quelques instants, le temps que Weasley touche un autre adversaire. Il avait raison. Ce n'était pas le moment de s'arrêter sur mes blessures. Je devais leur prêter main forte, c'était nous contre des mangemorts. Toute l'aide possible devait être donnée. Je pris donc ma baguette de la main gauche et je me redressais, l'adrénaline m'aidant à ignorer la douleur de mon épaule. J'étais un pur droitier et les mouvements de baguette de la main gauche seront moins agile, espérons que cela fasse quand même l'affaire. Je pointais ma baguette vers la foule qui s'entassait à l'entrée de la tour, bras pendant de l'autre côté, pour lancer le sort suivant.

« Incarcerem ! »

Spoiler:

Contre toute attente, la baguette du jeune homme avait obtempéré dès la première tentative. Quelques secondes de flottement lui mirent le doute puis paf, un jet d'eau glacial fila droit dans la tronche d'un des adversaires. Un vrai miracle, comme quoi il fallait à certaines personnes des situations d'urgence pour être plus efficaces. Ses professeurs de Défense contre les Forces du Mal et de Sortilèges auraient sans doute été fiers de lui si ils avaient été dans les parages. Malheureusement, aucun signe de leur part et Maximilien, de son côté, n'était que moyennement satisfait de son coup. La situation nécessitait certes le combat mais l'homme touché par son sortilège s'était quand même retrouver projeter contre les briques froides de la tour avant de retomber lourdement plus bas dans l'escalier. Niveau violence, ça se posait là ! Dans le feu de l'action, le rouge et or ne s'était-il pas un peu trop lâché ? Le but n'était pas non plus de devenir un meurtrier ni la personne la plus détestée parmi les rangs adversaires. Les regards noirs de l'ennemi lui donnait très sérieusement l'envie de se faire tout petit – pourquoi pas se transformer en souris – et disparaître dans un trou jusqu'à la fin de la bataille. Pas très courageuses comme pensées, il l'admettait volontiers. En même temps, le petit groupe n'avait aucune chance de s'en sortir. Même si leurs sortilèges fonctionnaient et causaient quelques dégâts du côté des envahisseurs, ces derniers étaient plus nombreux et pouvaient se relayer. Les trois garçons, eux, allaient vite se fatiguer. Maximilien avait envie de crier pour qu'un professeur vienne les chercher, à la place il cria parce qu'un sortilège adversaire passa à quelques centimètres de sa tête, cramant des pointes de cheveux au passage. Plus de peur que de mal, par contre il ne pouvait pas en dire autant pour le préfet des aigles. « Ça va ? » C'était une question stupide mais sur le coup, Max n'en avait pas trouvé d'autres. Niveau intelligence par contre, il était toujours aussi limité. Pouvait-on vraiment lui en vouloir ? Appliquer vite et bien tous ces cours depuis la première année jusqu'à maintenant, c'était simple qu'en théorie. Et encore, même comme ça, lui il avait toujours trouvé ça chaud comme programme. A raison d'ailleurs, vu comment ça se passait cette nuit...

Alors que le jeune homme s'apprêtait à temporairement faire barrage devant le préfet des Serdaigle en attendant de savoir si la blessure était grave ou non, une lumière aveuglante l'obligea à baisser sa garde et si il s'en sortit indemne encore une fois, c'est tout simplement parce qu'il n'avait pas encore servit de cible. Il se sentait à la fois soulagé de ne pas encore avoir subi les foudres de l'ennemi et un peu coupable aussi, d'être encore sans la moindre égratignure comparé à ces deux alliés. Heureusement que Hugo ne tarda pas à se relever, toujours prêt à en découdre. Par contre, l'autre garçon semblait avoir plus de mal à s'en remettre. Par mesure de précaution, Maximilien préféra rester dans les parages. Pour quoi faire, il savait pas encore mais dans le cas où ça finirait par lui apparaître comme une évidence, il serait déjà sur place. Est-ce que le préfet se sentirait rassuré par sa présence ? Le Gryffondor jugea inutile de poser la question, il essaya plutôt de réfléchir à un moyen de se frayer un chemin pour sortir de la tour mais à moins de monter tout en haut et de sauter, il ne voyait pas comment faire. Comme aux dernières nouvelles aucun des trois garçons ne possédaient d'ailes, il se retint de parler de cette possibilité. Est-ce qu'attaquer en rafale et foncer droit devant leur permettrait de faire machine arrière sans trop de dommage ? Même si il n'était pas très courageux, Maximilien avait envie d'essayer parce qu'à ce rythme, le groupe finirait reculer dans la tour et là, on ne ferait plus qu'une bouchée d'eux. Le problème, c'est qu'il n'avait pas imaginer que le sortilège de Zach se retournerait contre eux. « Annule ton sort, fais quelque chose ! » cria t-il, paniqué. Grâce au préfet, Hugo était suspendu dans les airs. Comme si ils étaient déjà pas assez dans la merde, sans.

Faire des reproches et tourner le dos aux adversaires, c'était pas non plus l'idée du siècle. Maximilien évita de justesse un nouveau sortilège en se baissant, ses cheveux sentant davantage le roussi. Peut-être qu'il finirait brun avant la fin de la nuit, si ça continuait comme ça. Il n'avait pas franchement envie que ces gens là refassent sa capillaire, juste qu'ils dégagent le plus rapidement possible. Comment avaient-ils pu rentrer d'ailleurs ? Le jeune homme l'avait su dès les première secondes où il avait lu le numéro de septembre de la Gazette du Sorcier, ça avait été une mauvaise idée de départir l'école des dernier aurors qui la protégeaient. Voilà le résultat, merci les mecs ! Un nouveau sortilège, cette fois dirigé sur sa droite, perturba le cours de ses pensées. « Attention ! » Trop tard, la lumière atteint Hugo plus rapidement que l'avertissement. Deux blessés sur trois gens, d'ici une dizaine de minutes l'ennemi aura complètement prit le dessus. C'était une situation totalement désespérée. Maximilien sentit son cœur se serrer, il était complètement terrifié à l'idée de ce qui pouvaient leur arriver. Tant bien que mal, il essaya de se positionner à égale distance des deux garçons et cria « Protego Totalum ! » avec la force du désespoir. Il avait besoin de temps pour trouver une solution.

Spoiler:

C'était fou comme ce Gryffondor, Maximilien, avait de la chance quand il s'agissait d'éviter des sorts qui lui arrivaient dessus. On ne pouvait pas en dire autant d'Hugo et moi. Enfin, surtout de moi, Hugo s'en était plutôt bien remis. La question de Maximilien me piqua un peu au vif. J'ai une plaie béante à l'épaule, le bras qui pend mollement à côté de moi, mais à part ça, oui, ça va. Si c'est pour ça, il aurait meilleur temps de se concentrer sur les ennemis qui nous faisaient face. Mais pour le coup, je me gardais bien de le dire. Aussi bien parce que j'essayais de me concentrer pour ne pas trop sentir mon bras, que parce que ce n'était pas le moment de s'engueuler. On avait encore à faire si on voulait sortir de cette tour en un seul morceau... Enfin façon de parler. J'avais donc lancé un incarcerem, malgré mon handicap, après un simple regard assez dur à Maximilien, en guise de réponse. Et là, ce fut le drame.

Pourquoi? Pourquoi ça ne voulait jamais se passer comme je le voulais quand j'utilisais un sortilège? Je veux bien que je n'étais pas aussi adroit de la main gauche que de la main droite, mais de là à ligoter les jambes de Hugo? Cela ne manqua pas d'affoler Max, évidemment.

« Putain, j'suis désolé. Attends je vais essayer de... »

Mais non. Les mangemorts en avaient décidé autrement. Non pas que j'aurais forcément réussi à le libérer, mais au moins il ne serait peut-être pas allongé suite à ce nouveau sort. Putain, c'est ma faute s'il en est là... Il commença à délirer, prononçant un seul nom avant de s'évanouir. Bordel, mais qu'est-ce que j'ai fait? Max tenta de nous protéger, mais il semblait que sa baguette soit tout aussi rebelle que la mienne, puisque rien ne se produit. J'étais en train de me morfondre sur Hugo, mais il fallait que l'on agisse. Je me redressais, me tournant vers les mangemorts qui continuaient de lancer des sorts dans tous les sens.

« Occupes-toi d'Hugo. Je vais essayer de faire ce que je peux. »

Si personne n'était devant moi, je toucherai forcément des mangemorts, ou du moins, je ne toucherai pas d'allié, non? J'ai déjà eu Hugo, ça suffit. Et puis, y a aussi une fille qu'il faut protéger dans cette histoire. Je pointais ma baguette vers les mages noirs, le regard déterminé.

« Immobilus ! »

Spoiler:

Pas de barrière de protection ni de temps supplémentaire pour préparer un plan de secours, rien. Ou presque. Juste des étincelles qui illuminèrent brièvement et faiblement la baguette du jeune homme avant de s'évanouir dans les airs. Ce coup-ci, sa tentative pour lancer un sortilège avait été complètement foireuse. Cette bataille était une véritable catastrophe et le groupe d'élèves, une équipe de bras cassés. Les deux autres, encore, avaient l'excuse d'être blessés mais pas Maximilien. Sa bonne étoile veillait attentivement sur lui, par contre la situation le dépassait totalement. Leurs adversaires étaient beaucoup plus nombreux, plus expérimentés et rien ne l'avait un jour préparer à ce genre de situation. C'était sans doute l'un des objectifs de ses cours mais le résultat n'y était clairement pas. S'entraîner dans une salle de classe – ou dans le lac, potentiellement – à lancer des sortilèges dans le vide n'avait rien de comparable à une situation réelle, comme ce qui était actuellement en train de se passer dans le château. Même avec quelques connaissances, dans le fond leurs échecs étaient compréhensible. L'ennemi les surpassait largement à la fois en nombre et en expérience puis l'enseignement de l'école n'incluait pas la gestion du stress de la bataille. C'était bien dommage parce que ça aurait pu changer la donne, au moins un minimum. Il y aurait peut-être eu moins de mort à la fête foraine et là, les cordes du préfet des Serdaigle ne se seraient peut-être pas retourner contre une des alliés. Maximilien avait beau être très rancunier avec son ex meilleur ami, il s'inquiétait sincèrement à son sujet. Le pauvre devenait tout pâle et murmurait des choses incompréhensibles – à moins que ce ne soit le bruit des sortilèges cognant contre à peu près tout qui perturbait la compréhension. « Occupes-toi d'Hugo. Je vais essayer de faire ce que je peux. » C'était au rouge et or de prendre la situation en main puisqu'il était plus âgé que le préfet mais étant donné sa faible maîtrise des sortilèges et son état psychologique, mieux valait peut-être qu'il s'occupe de son camarade maison en attendant de se reprendre. Cette situation lui donnait l'impression de revivre l'horrible épisode de la fête foraine, en trois fois pire. Au moins, la dernière fois, dans son groupe personne n'avait perdu connaissance. « Hugo ? Réponds-moi s'il-te-plaît... » Ses mains tremblaient, les battements de son cœur s'accélèrent, tout son corps était en proie à la panique. « HUGO ! » cria t-il désespéré. « Tu ne me laisses pas le choix... » A contre cœur, parce que c'était pas très doux comme manière de réveiller les gens, Maximilien mit quelques gifles à son ex meilleur ami, sans succès.

Pour couronner le tout, la baguette de Zach semblait tout aussi réticente à coopérer que celle du Gryffondor. Ils étaient pas dans la merde. « On a un problème, il ne se réveille pas... » avoua t-il d'un ton qui laissait clairement entendre son désespoir. Non, franchement, il y avait de quoi se demandait ce qu'il foutait dans la maison des courageux. « Faut qu'on fasse quelque chose, qu'on tente une percée sinon on est foutu. » Désespéré mais encore un peu lucide. L'escalier n'était pas interminable, tôt ou tard il n'y aurait plus de possibilité de reculer. Juste celle de se rendre ou de sauter dans le vide. Maximilien n'osait déjà pas quitter la terre ferme avec un balai alors sans, ce n'était même pas imaginable. Essayer de percer la barrière humaine qui se tenait devant eux était une idée au moins tout aussi folle mais c'était leur unique vraie possibilité de s'en sortir. A première vue, l'idée paraissait un peu suicidaire mais après tout, l'initiative surprendrait peut-être assez l'ennemi pour leur laisser une chance. Puis bon, ils avaient quand même réussis à écarter certains adversaires au début. Rester plus qu'à savoir si le Serdaigle irait dans son sens ou persisterait à prendre la fuite tant que c'était encore possible. Ce serait tout aussi inutile que le fait d'être venu se réfugier dans la tour mais Maximilien le suivrait quand même si tel était son choix. Disons que ça lui foutait moins les jetons que de se lancer seule, tête la première dans le tas d'adversaires qui se dressait devant lui. Enfin pas si seul que ça, il lui faudrait aussi sortir Hugo de là mais bon, combien de temps arriverait-il à le porter tout en esquivant les attaques ennemies ? « Si on réussi à installer un protego durable autour de nous et que j'porte Hugo sur mon dos, ça te dit de courir devant et de nous frayer un passage ? Quand le protego cède, tu les bombardes avec des sorts et peut-être qu'on arrivera à se sortir de ce cul-de-sac... » En vrai, c'était moyennement faisable. Leur barrière magique volerait probablement en éclats au bout de quelques mains et la trentaine de bras les arrêteraient en moins de deux, malgré tout c'était la meilleure idée que Maximilien avait à proposer. En gros, ils étaient cuits à moins que quelqu'un ne vienne les sauver très prochainement. Le Gryffondor avait été ravi de vivre, même si ça avait été court...

Malgré son espoir qui diminuait à vue d'oeil, le jeune homme trouva quand même la force d'esquiver la lumière verte qui filait dans leur direction, par contre il perdit l'équilibre à cause d'un autre qui s'écrasa juste à côté ses pieds. Résultat, il cogna sa main contre la pierre froide des escaliers et une vive douleur irradia son pouce. Très pratique pour tenir sa baguette... Tant pis, il fallait essayer de la main gauche pour ne pas céder davantage de terrain à l'ennemi. « Confundo ! » On repassera pour l'originalité, c'est pas le plus important ce soir.

Spoiler:

Putain, putain, putain. Ce qui nous arrivait là n’était pas possible. Comment on avait pu en arriver là ? Ce château est pas censé être protégé ? Je sais bien que les aurors s’étaient tiré, ce qui de toute évidence était une idée pourrie, mais on n’avait pas que ça comme défenses, si ? Breckenridge disait vrai, on n’était pas prêts pour ça. Et ça allait nous coûter beaucoup si on n’était pas en mesure d’au moins improviser sur ce champ de bataille. Déjà, Hugo en avait fait les frais, il était dans les vapes à cause de moi. Et même ma tentative pour les couvrir pendant que Maximilien tentait de le sauver se termina par un échec. Je pourrais quand même au moins réussir à lancer un sortilège correct non ? Et pour couronner le tout, le bilan de ce dernier n’était pas des plus glorieux. Voilà que le Weasley ne se réveillait même pas. J’aurais bien insisté pour qu’il tente un sortilège de soin, mais on n’était pas vraiment en position d’avoir ce luxe. Il va falloir composer avec ça, malgré le désespoir notable de Maximilien. Moi aussi, je commençais à user des moindres onces d’espoir que je pouvais avoir eu au début de ces évènements. Et l’entendre parler ainsi n’était pas pour arranger cela. Tandis que les sortilèges fusaient, il annonça que l’on devait tenter une percée. C’était assez évident, ils nous bloquaient notre seule sortie. Mais comment faire… Comment faire !

« T’as vu le monde qu’il y a ? On n’arrivera pas à les liquider avant qu’ils ne nous descendent ! »

Un bilan assez défaitiste, mais malheureusement si réaliste. Je ne voyais pas comment on pouvait s’en tirer. Mes pensées étaient embrumées par le danger omniprésent, j’avais du mal à réfléchir correctement. Je m’estimais déjà heureux de penser aux sortilèges qui pouvaient nous être utiles dans ce genre de situation, mais ça ne serait pas suffisant encore longtemps. Il faut qu’on trouve un truc… Et finalement, la voix toujours peu assurée de Maximilien qui donna le focus dont j’avais besoin pour réfléchir à comment se sortir de là. Un protego pour se préparer, et courir en lançant des sortilèges. Dans le fond ça pouvait être un bon plan, mais étant donné le monde qu’il y avait, ça ne serait évidemment pas suffisant. Non, il faudrait s’assurer de les avoir tous d’un coup. Ils étaient empaquetés peut-être que…

« Bonne idée ! Mais le protego suffira pas. Commences à porter Hugo, je vais tenter un truc. Et si ça marche pas, il faudra qu’on essaie jusqu’à ce que ça marche. Et il faut qu’on soit prêts à courir dès que le sort passera. Par contre, j’espère que t’as un bon équilibre, il faudra courir sur les côtés de l’escalier. »

C’était assez vague, mais on n’avait pas le temps. Lancer un plan comme ça, c’était déjà tendu. Heureusement qu’avec le vacarme environnant, les mangemorts ne nous auront certainement pas entendus. Mais il fallait qu’on agisse vite, et donc après ces courtes explications, je pointais de nouveau ma baguette vers les sorciers. Espérons que cette fois-ci, mon bras gauche, ma baguette et ma magie soient tous d’accord pour qu’on se sorte d’ici. Un raté pourrait bien être dangereux. Un sourire se dessina pourtant sur mes lèvres. Qui aurait cru que ce sortilège finisse par nous servir. Surtout dans une situation pareille.

« Defodio ! »

Ca a marché ! On avait une chance d’être sauvés ! Maintenant, il fallait aller vite. L’escalier sous les mangemorts s’était affaissé, la pierre se brisant sous l’effet de mon sortilège. Forcément étonnés, et de toute façon en manque d’appuis, les mangemorts se faisaient avoir par ce trou soudain, tombant ou en tout cas étant suffisamment déstabilisés pour nous offrir une ouverture. Mais pas le temps de se réjouir, maintenant, il fallait courir. Je me ruais vers l’entrée de la tour, tentant tant bien que mal d’ignorer la douleur que m’infligeait mon bras désarticulé quand il s’agitait sous les vibrations de ma course. Il virevoltait presque derrière moi comme si on m’avait attaché une corde trop grande, mais qu’importe. Ce n’était qu’une douleur, si je restais ici, ce serait sûrement pire. J’atteignais donc l’escalier, ou ce qu’il en restait, et je courrais en rasant le mur, afin de profiter du peu de pierre qui pouvait encore me servir d’appui. Je n’avais pas eu l’occasion de voir comment se débrouillait Maximilien avec Hugo. Bien, j’espérais, sinon cette action ne serait pas vraiment réussite. J’aurais bien porté le blessé, si mon bras n’était pas hors service. Quoiqu’il en soit, je finis par rejoindre la partie non abîmée de l’escalier, et je continuais ma course. Il fallait maintenant descendre rejoindre d’éventuels secours. Le combat pourrait bien se prolonger pendant la course, qu’importe, mais cette fois-ci, notre voie de sortie n’était pas bloquée.

Maximilien ne s'offusqua même pas de son nouvel échec, c'était tellement prévisibe après tout. Il n'était pas un bon sorcier en temps normal alors pourquoi le deviendrait-il tout d'un coup, sous prétexte que la situation très critique de l'école l'exigeait ? Bien sûr, le jeune homme aurait préférer être en mesure de rendre au centuple, au moins, ce que l'ennemi avait fait à son ex meilleur ami mais forcer de constater que c'était impossible. L'adrénaline lui avait réussit une fois mais pas deux, à la manière d'un joker utilisé trop vite. Son niveau en magie était médiocre, il n'en avait toujours fait qu'à sa tête et se satisfaisait souvent du minimum, l'heure était venue de payer le prix de son insouciance. A moins que ce ne soit la faute de leurs adversaires, qu'ils leurs aient lancés un maléfice de malchance ou quelque chose dans ce style là, ce qui expliquerait aussi les ratés du préfet. C'était une supposition intéressante et rassurante quant à son véritable potentiel magique, bien caché quelque part au fond de lui mais le rouge et or n'avait plus la force de se raccrocher à un espoir, peu importe ce qu'il soit. Même son idée de foncer dans le tas pour se donner une chance n'en était pas vraiment une, juste un essai pour stimuler leur capacité à mettre un plan sur pieds. Malheureusement, mis à part à faire augmenter la pression et créer davantage de pensées pessimistes, ça ne servit pas à grand chose.  « T’as vu le monde qu’il y a ? On n’arrivera pas à les liquider avant qu’ils ne nous descendent ! » Cela faisait au moins une bonne trentaine de minutes – sûrement beaucoup plus – qu'ils étaient en plein dans la bataille mais la réalité des événements frappa seulement Maximilien. Oui, la possibilité de mourir lui avait effleuré l'esprit mais dans le feu de l'action, il n'avait pas prit pleine mesure des conséquences. On ne leur lançait une multitude de sortilèges pour faire joli et si il contre-attaquait, ce n'était pas uniquement pour les repousser. Inconsciemment dans sa tête, oui, mais les risques pour les deux camps étaient les même. Autrement dit, leurs adversaires pouvaient également se retrouver dans l'état d'Hugo ou mourir, ce qui feraient des élèves, aussi des meurtriers. Est-ce que la personne qu'il avait touché au tout début de l'affrontement était encore vivante ? Sa panique augmenta d'un cran, il mourrait d'envie de parcourir les rangs ennemis pour vérifier mais le fait qu'ils soient tous capuchonnés ne lui permettraient pas d'obtenir une réponse. Sans même savoir ce qu'il en était de la personne touchée, des remords commencèrent à envahir ses pensées, l'obligeant à puiser dans le fond de ses ressources pour ne pas se laisser submerger.

« Bonne idée ! Mais le protego suffira pas. Commences à porter Hugo, je vais tenter un truc. Et si ça marche pas, il faudra qu’on essaie jusqu’à ce que ça marche. Et il faut qu’on soit prêts à courir dès que le sort passera. Par contre, j’espère que t’as un bon équilibre, il faudra courir sur les côtés de l’escalier. » La réaction du préfet le laissa bouche bée, Maximilien ne s'attendait pas réellement à ce que son plan foireux soit accepté. Avec une petit modification, certes mais ça restait son idée dans l'ensemble. Ce qui voulait aussi dire que si ils se plantaient, ce serait uniquement de sa faute. Il n'était clairement pas prêt à assumer une telle responsabilité mais avait-il réellement le choix ? Pas vraiment alors pour une fois dans sa vie, il allait devoir se montrer courageux et faire honneur à sa maison. Leur plan semblait n'avoir que des mauvais côtés, il était suicidaire mais c'était mieux que rien, mieux que d'attendre que la mort vienne sagement les cueillir quand ils n'auraient plus la possibilité de reculer. Sans rien ajouter de plus, le Gryffondor se prépara pour l'initiative de la dernière chance, essayant au passage une dernière fois de réveiller Hugo. Sans succès, dommage, un soutien supplémentaire n'aurait pas été de trop. Parce que c'était bien beau d'être prêt à suivre un plan mais encore fallait-il réussir à poser les bases. Nouvel échec pour le Serdaigle, c'était pas normal d'avoir autant de poisse, leurs ennemis devaient forcément y être pour quelque chose. « J'vais essayer moi aussi, a deux on a peut-être plus de chances. » Ou pas. Probablement que ça ne changerait rien mais Maximilien préférait essayer quelque chose plutôt que de rester sans rien faire et en retrait, à espérer que le Serdaigle réussisse. « Defodio ! » Ce sort ne lui inspirait pas du tout confiance mais si ça pouvait les aider, alors il n'y avait pas le choix.

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