[ANNEE 2020-2021] Ensemble à Londres (Yasha & Absolem)

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Yasha & Absolem
“Ensemble à Londres”
P
ouvoir transplaner à peu près où on voulait et quand on le voulait avait quand même des avantages. On pouvait passer un weekend hors des murs de Poudlard pour aller voir des amis ou sa famille, partir visiter le monde ou juste s'évader, c'était ça le bonheur. Oh bien entendu techniquement les élèves de Poudlard ne pouvaient pas déserter les couloirs de l'école comme ça, quand cela leur chantaient. Ils avaient quelques obligations envers leur école et leur absence était forcément remarqué tôt ou tard, weekend ou non. Mais Absolem avait la parade idéale, il avait prétexté un rendez-vous à Londres chez un spécialiste du coeur pour sortir de Poudlard sans crainte d'une retenue ou punition quelconque. Ce n'était pas la première fois qu'il quittait Poudlard exceptionnellement pour se rendre à Londres, chaque année il y avait droit, seulement d'ordinaire c'était son paternel qui venait le prendre à Près-au-Lard pour le ramener à Londres. Cette fois-ci, il avait expliqué à la direction qu'ayant obtenu son permis de transplanage, il s'était mis d'accord avec Mycroft pour rentrer chez lui par ses propres moyens et son paternel si fière de son fils avait accepté avec plaisir. Etant le préfet de sa maison et étant quelque chose d'assez important, personne n'avait cherché à contacter Mycroft pour vérifier si c'était vrai. Absolem n'avait jamais menti sur ce sujet, il n'y avait donc aucune raison qu'il commence aujourd'hui. Mais voilà tout était faux, Absolem avait bien un rendez-vous à Londres mais pour voir Yasha Trust, une ancienne élève de Poufsouffle, étudiante à l'université cette année et non pas son médecin. Quand Absolem avait expliqué que son paternel était fière de lui, le personnel de Poudlard aurait dû tout de suite voir que c'était du pipeau, Mycroft n'était pas homme a être fière facilement, même quand il s'agissait de son fils.

Absolem avait prévenu quelques personnes, dont sa soeur Cathy qu'il ne serait pas à Poudlard ce weekend et que si on lui posait la question, il fallait qu'elle réponde qu'il était à Londres pour un rendez-vous important, une visite médicale. Elle ne devait pas entrer dans les détails sauf si c'était l'administration. Cathy savait que son frère ne parlait pas de sa vie aux autres, n'aimant pas ça, elle savait donc d'expérience que les autres ne poseraient pas de questions. C'était la première fois qu'il était aussi impatient de se rendez à Londres, en règle générale il y allait en trainant des pieds et en faisant la gueule. Le seul intérêt de Londres était de se faire des tatouages, passer un peu de temps avec Cathy et revoir ses potes moldus, rien de plus. Mais cette fois-ci ce serait différent, pas de prises de tête avec ses "parents" ou sa soeur, pas d'obligation d'être bien habillé ou de se faire bien voir, même pas d'obligation d'aller les saluer. Non cette fois-ci, il pouvait faire ce qu'il voulait sans que personne ne lui dise rien, passant du bon temps avec ceux qu'il appréciait sans devoir se justifier continuellement sur ses fréquentations. Son paternel n'était pas au courant pour Yasha et heureusement sinon il voudrait absolument la voir pour vérifier qu'elle était "digne" de son fils. Qu'est-ce que cela signifiait-il ? Que devait-elle avoir pour être digne de lui ? Un bon compte en banque ? Un titre de noblesse ? Un métier important ? Tout cela passait totalement au dessus du jeune Moriarty qui ne recherchait qu'une seule chose, être bien avec quelqu'un, rien de plus. Absolem ne saurait dire si cela allait durer avec la jeune Trust, ce n'était peut-être qu'une passade ou une erreur de jeunesse, mais il s'en fichait, il voulait profiter de l'instant présent sans penser au lendemain. Il savait qu'il tenait à elle, qu'il arrivait à se confier à Yasha sans avoir l'impression d'être jugé ou critiqué et qu'elle savait être patiente et ne pas trop lui en demander. Il y avait eu des hauts et des bas, bien entendu, mais cela ne signifiait pas qu'il y avait au moins communication entre eux ?

Sortant de son dortoir, Absolem traversa sa salle commune pour rejoindre les escaliers qui le mèneraient au Grand Hall. De là, il traverserait le parc pour rejoindre le village de Pré-au-Lard qui bordait Poudlard. Ne pouvant transplaner au sein même du château, il devait parcourir tout ce chemin à pied pour sortir du champ magique de Poudlard. Une fois au centre du village, Absolem pensa à Londres et à une rue qu'il connaissait bien, qu'il savait proche de l'université et surtout souvent désertique, parfaite pour atterrir. Le jeune homme ferma les yeux, se concentra et le voilà qu'il disparait pour réapparaitre à Londres. Le souffle légèrement coupé, Absolem prit quelques instants pour se remettre de ses émotions. Mine de rien, c'était un effort assez important pour son coeur, il ne pouvait pas faire n'importe quoi. En chemin, le jeune homme croisa plusieurs personnes mais aucune de sa connaissance, une chance. Cela aurait été dommage de croiser son paternel ou Miranda alors qu'il cherchait justement à les éviter. Il mit une petite dizaine de minutes avant d'arriver à l'entrée de l'université magique. Un endroit qui ne l'avait jamais fais rêver jusqu'à présent, même si cela ne signifiait pas qu'il avait fait obligatoirement une croix dessus. S'il devait continuer ses études, ce serait en Art, assurément et certainement pas en Droit comme le voulait Mycroft. Absolem laissait le Droit à Lisbeth, elle qui rêvait de suivre les traces de son père serait bien trop contente de reprendre l'héritage familial. Absolem se fichait de l'argent, du cabinet familial et de l'aristocratie, il n'avait d'yeux que pour sa liberté et sa passion pour le dessin. En entrant dans le bâtiment principal, Absolem se sentit tout de suite tout petit. Il ne se sentait pas à sa place, cela le changeait beaucoup de Poudlard. Un peu perdu, le jeune homme tenta de trouver le panneau qui le mènerait vers la Cafétéria, le lieu de rendez-vous fixé par Yasha mais ne le trouva pas. Il dut demander son chemin à une jeune femme, grande, brune, avec un physique plutôt intéressant. Son accent lui fit tout de suite comprendre qu'elle n'était pas d'ici et elle le lui confirma en lui expliquant qu'elle s'appelait Nikita et qu'elle était ukrainienne. Pourquoi est-ce que cela lui disait quelque chose ? Absolem n'eut pas le temps d'y réfléchir plus longtemps que l'étudiante étrangère lui demanda son nom. Quand Absolem se présenta, un large sourire illumina le visage de la belle brune. Lui n'avait pas percuté mais elle visiblement si. Elle comprit sur le champ que le fameux Absolem qui lui faisait face était le même que le fameux garçon dont Yasha lui avait parlé par le passé. Tout en lui attrapant le bras pour le conduire à la cafétéria, elle expliqua à Absolem qu'elle connaissait Yasha, que c'était quelqu'un de tout à fait charmant et qu'elle comprenait mieux pourquoi elle ne s'intéressait pas aux jeunes étudiants qui les entouraient. Nikita alla même expliquer à Absolem qu'il lui rappelait un garçon de son pays, tatoué comme lui, avec un je ne sais quoi de bad-boy dans l'attitude qui avait tendance à plaire aux filles. Absolem n'en sut pas plus sur ce fameux garçon dont parlé Nikita puisqu'elle lui signala qu'il était arrivé. Elle s'éclipsa en lui souhaitant un bon weekend en compagnie de Yasha, qu'il fallait qu'il pense à la saluer de sa part. Un peu chamboulé par cette rencontre courte mais intéressante, Absolem prit quelques instants pour reprendre ses repères. Il repéra assez rapidement une silhouette de dos qu'il connaissait par coeur et qui lui avait horriblement manqué. Yasha était installée à une table, dos à lui, mais Absolem savait que c'était elle. Il s'approcha et tout en déposant un baiser dans son cou, la salua "Bonjour bel ange ... ou préfères tu que je t'appelle P'tit Sha ?" dit-il en plaisantant.

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Zola Rylee Shaw
“Pour qu'un amour soit inoubliable, il faut que les hasards s'y rejoignent dès le premier instant.” Kundera Milan ♦ by dream's

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Absolem & Yasha

Ensemble à Londres

J e savais bien que ce jour arriverait, et pour dire vrai j’attendais ça depuis un petit bout de temps désormais. Mais voilà, je voulais le sentir réellement prêt pour l’inviter à venir me voir à Londres. Après de nombreux échanges de lettres, il n’y avait pas de doute, on avait besoin de se voir. Savoir que je verrais Absolem à l’Université était assez étrange… mais très plaisant. J’y avais pensé depuis que j’avais reçu sa dernière lettre. On voulait changer les choses, tenter quelque chose, et j’avais confiance. Sentimentalement parlant, j’étais assez spéciale, mêlant méfiance et scepticisme quant à la sincérité des mots ou des actes. Mais bon, le jeune homme était pire que moi alors je me disais que nous ne pourrions que nous entraider sur ce point-là.
Je ne me levai pas très tôt ce matin-là. Non pas que j’avais décidé de faire la grasse matinée, malheureusement non ce n’était pas si simple. Mais voilà, depuis quelques semaines j’avais dû me trouver deux petits jobs pour arrondir les fins de mois de façon totalement indépendante. Le premier consistait à donner des cours de sport dans une salle non loin du campus, de façon moldue. Et le second m’offrait la joie de travailler en tant que serveuse dans un pub. Fort heureusement, je me plaisais dans ces deux boulots, m’épanouissant de deux manières différents. Cependant, je n’arrivais pas à me dégager le temps que je voulais pour passer du temps à voir mes proches, ou encore leur écrire. Mêlant tout ça avec mes études, je tentais tant bien que mal de gérer mes priorités, et pour le moment ça fonctionnait plutôt bien. Moi qui aimait bouger, il fallait dire que j’étais servie et ça me plaisait, au moins je n’avais pas le temps de m’ennuyer. Mais voilà, la fatigue m’envahissait et j’espérais pouvoir m’organiser au mieux pour gérer tout ça. Du coup, étant revenue de mon travail au pub sur les coups de 4h, je n’avais pas réussi à émerger avant 11h, devant passer la seconde pour me préparer et faire en sorte d’être à l’heure à la cafétéria, endroit où j’avais donné rendez-vous à Absolem. Je ne savais pas tellement où le retrouver, et ce lieu était plutôt bien indiqué, autant faire simple.

J’avais hâte de revoir le jeune homme. J’étais impatiente de voir ce qui pouvait se passer entre nous. Nous n’étions pas très doués dans ce domaine, mais en faisant chacun des efforts, pas de raison d’échouer. Et même si c’était le cas, où était le mal d’essayer et de profiter d’instants ensemble ?!
Je m’étais installée à une table dans la cafétéria, sortant un livre de cours en attendant le Poufsouffle. Il fallait que je m’occupe, sinon j’en serai réduit à surveiller toutes les 30 secondes l’heure qu’il était, et ce n’était pas vraiment sain ! J’espérais juste qu’il se repèrerait non sans mal au sein du campus. Enfin, il n’était pas idiot, il trouverait évidemment !
Je n’avais croisé personne ce matin. Astride devait être avec Elian, et Anna… aucune idée, mais je les avais prévenues de la venue d’Absolem à Londres et elles étaient ravies. Ca m’aurait fait du bien de voir quand même un visage familier ce matin, juste pour que je puisse délier ma langue avant de dire des conneries devant le jeune homme. Mais nan, ni mes colocataires, ni même Nikita que je croisais pourtant souvent, encore moins Demetra avec qui j’avais commencé à hisser le drapeau blanc… même pas Arthur que je voyais beaucoup en ce moment, et autant avouer que ça m’aurait soulagé de le voir ce matin, m’étant aperçu qu’on se comprenait sur pas mal de points tous les deux. Tant pis, pas de soutien ce matin, je ne devais faire confiance qu’à moi-même.

Je m’étais alors plongée dans mon livre au bout de quelques minutes, ne calculant plus les étudiants qui m’entouraient et occupaient plus la cafet’ pour grignoter à cette heure-ci. Je sursautai alors légèrement quand je sentis une sensation bien agréable sur la peau de mon cou. Ma première réaction fut de sourire tout en fermant les yeux de satisfaction… il était là, et j’en étais vraiment remplie de joie.

" Bonjour bel ange ... ou préfères tu que je t'appelle P'tit Sha ? "

Tout en me tournant vers lui, je souris d’un air malicieux, le regardant fixement, savourant l’image que j’avais dans les yeux. Ah ! Le voir ici était tellement agréable ! Je me levai alors pour lui faire face, abandonnant mon livre et passant mes mains autour de son cou.

« Hum… j’hésite. P’tit Sha c’est tellement classe ! » Lui dis-je tout en roulant des yeux d’un air amusé. J’approchai alors mon visage de lui et déposai un baiser sur ses lèvres avant de la relâcher, ne pouvant m’empêcher de sourire tout en le regardant.

« Tu ne t’es pas perdu dans le campus ?! C’est un labyrinthe quand on n’le connait pas ». Lançai-je tout en me rasseyant, lui montrant d’un signe de tête la chaise qui était à côté de moi, ajoutant : « Ça me fait plaisir de te voir Abso, surtout ici. » Puis je regardai autour de nous en lui demandant : « Tu veux rester ici et grignoter un truc ou tu veux aller autre part ? ». Ah, vraiment, c’était un régal de l’avoir enfin à mes côtés.

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Yasha & Absolem
“Ensemble à Londres”
L
a voir là, à l'attendre le fit sourire, Absolem aimait l'idée que malgré la distance, ils étaient toujours proches, plus que jamais même. Elle le lui avait promis et elle avait tenu sa promesse. Pourtant dieu sait que les choses ne furent pas simples entre eux et même si elles tendent à se simplifier, elles restent encore complexes, rien que parce que c'est Absolem et que rien n'est facile avec lui.

« Hum… j’hésite. P’tit Sha c’est tellement classe ! »

Un sourire étire les lèvres du jeune homme, il est content de la voir et la réciproque est tout aussi vrai. Leur dernière rencontre remonte à leur petit tête à tête dans la cabane hurlante. Niveau glamour on repassera, par contre niveau tranquillité et intimité, c'était le top. La fin de leur rencontre fut gâchée par une vision et même si Absolem ne voulait pas y songer, au fond de lui il était mortifié à l'idée que cela recommence. Il faisait très attention, il tentait de rester concentrer, de se focaliser sur une seule chose en même temps, protégeant son esprit d'une quelconque vision, mais ce n'était pas toujours évident. Néanmoins, pour le moment aucun problème à l'horizon, ses lèvres effleurant le cou de Yasha ne lui procura que du plaisir et rien de plus et les bras de la jeune femme autour de son cou aussi. Absolem accueillit la plaisanterie de Yasha avec un léger rire. P'tit Sha ... mon dieu que c'était niais, Absolem se surprenait parfois à pouvoir l'être - par amusement - autant que certains de ses camarades. Mais évidemment, à la différence d'eux, lui en était parfaitement conscient.

"Je sais, je suis presque jaloux de ne pas avoir un prénom qui se porte à ce genre de petit surnom niais."

C'était évidemment faux, jamais Absolem ne laisserait quelqu'un l'appeler de cette façon. Ceyan employait des diminutifs ridicules quand ils avaient envie de se foutre de la gueule de l'autre, mais ce n'était que pour délirer, rien de plus, sinon il se contentait de l'appeler Bro. Asling quant à lui l'appelait plutôt Abso, se contentant de raccourcir son prénom, réflexe qu'ont beaucoup de personnes et en soit, cela ne dérange pas le moins du monde le jeune homme. Ab, Abso, 'Bso même parfois, surnom surtout employé par lui même pour se désigner.

« Tu ne t’es pas perdu dans le campus ?! C’est un labyrinthe quand on n’le connait pas »

Absolem esquissa un sourire en repensant à sa sauveuse, celle sans qui il ne serait pas là maintenant ou pas aussi rapidement en tout cas. Yasha lui avait déjà parlé de cette fille, à une ou deux reprises, visiblement elles s'entendaient bien, ce qui était une bonne chose. Stable, pas trop pimbêche, jolie sans trop en faire, une bonne fréquentation pour la belle Trust qui ne tournerait pas pauvre cruche sans cervelle avec des filles niaises qui ne savent pas compter jusqu'à 5. Astride et Annabeth seraient là pour veiller au grain de toute façon, le jeune homme ne se faisait pas trop de soucis pour ça et puis Yasha était suffisamment intelligente pour bien savoir choisir ses amies, ne voyant très certainement aucun intérêt en des filles trop superficielles.

"Figures toi que mon charme légendaire a fait mouche encore une fois. J'ai tapé dans l'oeil d'une belle étrangère qui était déjà prête à me ramener dans son pays pour me présenter à sa famille ... Mais bon tu me connais, j'ai refusé, l'Ukraine c'est un peu trop loin à mon goût et j'ai la flemme d'apprendre une troisième langue, le suédois et l'anglais me suffisent largement." Dit-il en plaisantant, avant de reprendre un peu plus sérieusement. "En fait je suis tombé sur ton amie Nikita, qui te passe le bonjour d'ailleurs. C'est elle qui m'a guidé jusqu'ici, sinon je pense que je serais encore en train de tourner en rond." expliqua Absolem en s'asseyant au côté de Yasha. Cette dernière était en train de lui dire qu'elle était vraiment ravie de le voir et à son université plus encore et Absolem ne put qu'être d'accord. Déjà cela faisait un moment qu'il avait envie de la revoir et c'était l'occasion de voir un peu où elle vivait, qui elle croisait tous les jours. Elle lui demanda également s'il voulait rester ici ou s'il voulait bouger un peu. Le ventre du jeune homme gargouilla légèrement, ce qui répondit tout naturellement à sa question. "Je veux bien manger un morceau, je n'ai pas trop pris le temps avant de partir." Dit-il en souriant. "Sympa en tout cas l'université ... enfin le peu que j'en ai vu, ça change de Poudlard en tout cas."

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Absolem & Yasha

Ensemble à Londres

Savoir que je pourrais voir Absolem aujourd’hui me remplissait de joie. J’avais un besoin indescriptible de passer du temps avec lui. Certes, les lettres nous permettaient de garder contact, d’éviter d’accentuer la distance qui nous séparait, mais j’avais aussi besoin de lui physiquement. Nous avions vécu beaucoup de choses, toutes plus extrêmes les unes que les autres, et malheureusement pas toujours de façon positive. Mais voilà, nous ne pouvions pas regretter. Tout du moins moi je ne le pouvais quand je voyais ce qui nous unissait désormais. Nous étions tous deux des têtes de mules avec des caractères bien trempés, mais l’affection qu’il y avait entre nous nous avait permis de hisser le drapeau blanc et d’être là l’un pour l’autre, chose que nous savions faire à merveille.
Dans quelques-unes des lettres qu’Absolem m’avait envoyées, il avait tenté de me donner un petit surnom original, ce qui me faisait sourire à chaque fois que je commençais à les lire. P’tit Sha avait été sans nul doute la proposition qui m’avait le plus fait rire. En soit, ce n’était pas si ridicule, c’était même plutôt mignon. Mais venant du jeune homme, ça ne collait pas. Nan, vraiment, ça n’allait pas avec le personnage de m’appeler ainsi, du coup j’en profitais pour le charrier. Abso, un cœur d’artichaut ?! J’aimerai bien voir ça… et je ne me priverai pas d’en rire. Les romantiques, les garçons à fleur de peau, les sentimentaux, etc., oui c’était adorable… mais très peu pour moi ! En fait, je m’étais rendue compte au cours de mes dernières relations que les garçons qui m’étouffaient de niaiseries, d’attentions en tous genres et de mots d’amour à répétition me tapaient sur le système. Je ne pouvais pas dire, c’était so cute… mais tellement pas pour moi. Je n’aimais pas que l’on me colle à longueur de journée. J’avais besoin de rire en toutes situations, de me faire recadrer quand il le fallait, de quelqu’un qui puisse suivre ma folie tout en m’apaisant en même temps. J’avais besoin d’une personne de caractère, qui gueule quand il le fallait et qui me dise mes quatre vérités, quitte à ce que ça ne me plaise pas. Oui, j’avais besoin d’un mec, un vrai, et je pensais bien qu’Abso pouvait remplir ces critères.

Quand je le vis, je ne pus m’empêcher de sourire comme une idiote, juste ravie de le voir en chair et en os. Je ressentais son plaisir lorsque je le regardais et ça avait le don de me remplir encore plus de joie. Je rêvais de lui sauter dans les bras mais je m’abstins légèrement, ne voulant pas l’étouffer. Je passai juste mes bras autour de son cou, gardant une certaine pudeur au vu de cette toute nouvelle situation. J’étais du genre tactile mais je ne voulais pas le brusquer, c’était la première fois que nous nous voyions depuis nos échanges de lettres beaucoup plus explicites quant à ce que nous désirions.

"Je sais, je suis presque jaloux de ne pas avoir un prénom qui se porte à ce genre de petit surnom niais."

Tout en gardant mes bras autour de son cou, je haussai des épaules tout en laissant un petit sourire se dessiner aux coins de mes lèvres. Pour les surnoms, je savais y faire, et je serai vraiment capable de lui trouver une petite niaiserie qu’il détesterait en deux temps trois mouvements.

« Ne me tente pas, je pourrais t’en sortir un bien mielleux dans quelques secondes… pas dit que tu aimes. » Lui dis-je avec un petit clin d’œil complice, tout en retirant mes bras et en me rasseyant sur la chaise. Pour plaisanter, je pourrais lui en dégotter un bien ridicule, mais autant le lui sortir à un moment où il ne me verra pas venir, ce sera plus drôle. Pour le moment, il était vrai que je ne lui avais pas assigné un surnom très original. Je l’appelais principalement Abso, comme la plupart des gens. Au vu de notre relation conflictuelle, je n’avais jamais vraiment cherché, mais selon moi les surnoms se donnaient simplement, sans les réfléchir. Il était certain qu’il en aurait un très vite… pas de doute sur ça !

J’en profitai pour lui demander s’il n’avait pas eu trop de mal sur le campus. Quand on ne connaissait pas les lieux, c’était une horreur. Mais on s’y faisait vite, très vite. Il sourit à ma question. Je ne savais pas tellement ce que cela sous-entendait, peut-être s’était-il réellement perdu. En même temps, lui donner rendez-vous à la cafet’ n’avait peut-être pas été la meilleure idée de l’année, mais vu l’heure je trouvais que c’était le plus logique, et ça me permettait de lui faire découvrir l’USL avant de lui montrer notre appartement avec les filles.

"Figures toi que mon charme légendaire a fait mouche encore une fois. J'ai tapé dans l'oeil d'une belle étrangère qui était déjà prête à me ramener dans son pays pour me présenter à sa famille ... Mais bon tu me connais, j'ai refusé, l'Ukraine c'est un peu trop loin à mon goût et j'ai la flemme d'apprendre une troisième langue, le suédois et l'anglais me suffisent largement." Je levai alors un sourcil pendant qu’il parlait, souriant tout en secouant la tête de gauche à droite. L’Ukraine ? Avait-il croisé Nikita ? Si c’était le cas, pas de doute qu’il l’ait trouvé à son goût, cette fille est juste magnifique, simple mais vraiment jolie. Je ris légèrement, le laissant dans son délire, faisant une petite moue qui voulait dire : « mais bien sûr ! ». Il continua alors et mon intuition fut la bonne. "En fait je suis tombé sur ton amie Nikita, qui te passe le bonjour d'ailleurs. C'est elle qui m'a guidé jusqu'ici, sinon je pense que je serais encore en train de tourner en rond."

Tout ça était plutôt logique. Étrangement, ça me faisait plaisir qu’il soit tombé sur Nikita. Oui c’était une belle nana qui, de plus, était vraiment sympa, mais étant donné que je lui avais déjà parlé du jeune homme, j’imaginais bien qu’elle avait dû comprendre de qui il s’agissait. Je me disais qu’elle m’en reparlerait surement prochainement, et j’aurais aussi probablement quelques petits trucs à lui raconter. En soit, c’était bien qu’il rencontre mes nouvelles connaissances de l’Université, surtout celles dont je lui avais déjà parlé. J’acquiesçai alors d’un signe de tête, lui disant tout simplement :

« Nikita est une fille super… j’suis contente que tu l’ais croisé. Et surtout qu’elle t’ait bien guidé jusque moi, ‘manquerait plus que tu sois parti pour l’Ukraine ! Je serais venue te chercher par la peau des fesses mon cher ! » Dis-je un prenant un air taquin, me tordant la bouche comme pour dire qu’il ne fallait pas jouer avec moi. Puis je ne pus me retenir de sourire, amusée, le regardant s’assoir à mes côtés.
Afin de savoir ce que le beau brun voulait faire avant tout, je lui demandais s’il voulait grignoter quelque chose pour commencer, ce qu’il valida. Je me levai alors, me dirigeant vers le comptoir de la cafétéria quand il dit que l’Université avait l’air sympa. Je souris et alla y chercher deux sandwichs ainsi que deux boissons. Ok, c’était plutôt simple comme repas, mais au restaurant universitaire ce n’était pas le grand luxe non plus. Je revins alors à ses côtés, déposant son repas devant lui et répondant à ce qu’il avait dit avant que je quitte la table.

« Ouais, c’est vraiment sympa ! C’est sûr, c’est différent de Poudlard. La liberté et l’autonomie, c’est ce qu’il y a de mieux. Le côté social aussi, y a moins de gamineries, tout le monde fait ses choix pour soi et on sait tous s’amuser sans prise de tête. » Je déposai mon repas devant moi, m’installant sur ma chaise tout en me tournant vers Absolem, en profitant pour lui poser cette fameuse question : « D’ailleurs, tu penses étudier, à l’USL ? Ou faire autre chose ? Tu ne m’en as jamais vraiment parlé… » Je le regardais droit dans les yeux et avant qu’il ne réponde, je m’empressai d’ajouter : « Je veux savoir ce que toi tu veux, pas ton père bien sûr ! »

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Yasha & Absolem
“Ensemble à Londres”
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'université était un endroit plutôt sympa, Absolem commençait à comprendre ce que pouvait trouvé la jeune fille à ce lieu. Bien entendu il n'avait encore rien vu ou peu s'en fallait mais l'ambiance générale était déjà plutôt agréable, il n'avait pas croisé les mêmes têtes qu'à Poudlard et ça, ça représentait beaucoup pour le jeune homme. Il n'avait rien contre ses camarades mais un peu de changement ne lui ferait pas de mal. La seule personne qui pourrait réellement lui manquer serait Cathy mais il savait que ce ne serait que temporaire et que pour elle, il ferait l'effort de retourner à la maison familiale durant les vacances. Les autres, il n'avait aucun doute à avoir, il les recroiserait certainement dans Londres, si ce n'est à l'USL s'il y allait.

« Ne me tente pas, je pourrais t’en sortir un bien mielleux dans quelques secondes… pas dit que tu aimes. »

Accrochée à son cou, Yasha lui répondait du tac au tac, comme le jeune homme aimait si bien. Elle avait de la répartie et c'était agréable, trop pouvait devenir certes contraignant, mais en avoir un peu était le minimum pour le jeune homme. Une fille belle mais sans réelle répartie, comme Siobhan, n'attirait pas particulièrement Absolem. Cela dit, lui ne ressentait pas le besoin de protéger sa copine et n'avait pas besoin de quelqu'un qui calmerait ses nerfs. Non ce qu'il lui fallait à lui c'était quelqu'un avec du caractère qui lui disait merde quand il allait trop loin et calmait ses ardeurs quand il allait trop loin. Mais également quelqu'un qui savait être à l'écoute, patient et compréhensif et surtout qui savait apaiser ses craintes rien que par sa présence. Il ne voulait pas une petite chose fragile, même s'il n'avait rien contre, il voulait plutôt un roc sur lequel il pouvait foncer parfois et s'accrocher la plupart du temps. Un phare dans la brume épaisse qui le guiderait quand il serait perdu. A l'heure actuelle, c'était Yasha qui incarnait le mieux la fille "idéale", pas parfaite parce que ça n'intéressait pas le jeune Moriarty de sortir avec une fille parfaite, mais une fille qui le comprenait et qui ne tenterait pas de la changer. Est-ce que leur relation durera ? Absolem n'en avait aucune idée et il n'avait pas envie d'y songer. Il voulait profiter de l'instant présent, il n'avait que 17 ans et donc toute la vie devant lui, il se prendra la tête plus tard.

"Yasha ou la fille qui vend du rêve ..."

Dite-il en plaisantant, tout en déposant un furtif baiser dans son cou avant qu'elle ne le relâche. C'était très bizarre d'être avec elle, dans un lieu qu'il ne lui était pas familier. Jusqu'à présent, ils ne s'étaient vu qu'à Poudlard ou à Pré-au-lard, jamais ailleurs. Ce n'était pas agréable, même si le jeune homme n'avait aucun point de repère. Malgré la distance, Absolem avait l'impression de l'avoir quitté seulement hier, comme s'ils fréquentaient de nouveau le même lieu. Pourtant il faudra encore attendre 1 an et demi avant de pouvoir partager potentiellement la même ville au moins, si ce n'est le même lieu.

« Nikita est une fille super… j’suis contente que tu l’ais croisé. Et surtout qu’elle t’ait bien guidé jusque moi, ‘manquerait plus que tu sois parti pour l’Ukraine ! Je serais venue te chercher par la peau des fesses mon cher ! »

Installé à côté de Yasha, Absolem expliqua à cette dernière qu'il avait croisé une belle étrangère qui l'avait guidé jusqu'à Yasha. L'inconnue en question était une amie à la jeune Trust, amie qui finalement n'était pas si inconnue à Absolem puisque sans l'avoir rencontré auparavant, Yasha lui en avait déjà parlé une fois. Il ne savait rien d'elle en dehors du fait qu'elle était ukrainienne et qu'elle était jolie, selon l'étudiante en tout cas. Aujourd'hui, Absolem pouvait confirmer les propos de Yasha, Nikita était vraiment jolie. Quand Yasha lui répondit, un sourire amusé illumina le visage du jeune Suédois. Alors comme ça Yasha pouvait être jalouse ? Là bien évidemment c'était pour plaisanter, elle n'avait rien à craindre de Nikita, mais il était amusant de se dire que peut-être, la jeune Trust serait capable de montrer les griffes si on tentait de s'approcher d'un peu trop près du jeune Moriarty. L'idée en tout cas séduisit Absolem, même s'il ne cherchait absolument pas une copine hyper jalouse qui lui ferait une scène tout le temps dès qu'une fille croisait son chemin. Un peu pouvait être séduisant, beaucoup était invivable.

"Mais c'est qu'on pourrait être jalouse ... tant que j'ai le droit à une bagarre entre filles avant de rentrer, j'dis pas non !"

Répondit Absolem en plaisantant. S'il se concentrait bien il pouvait imaginer les deux jeunes femmes en train de se rouler par terre, se tirant les cheveux et se griffant. Les filles pouvaient être violentes entre elles, parfois cela frisait le ridicule, mais c'était tout de même assez amusant à voir.
Une fois qu'ils se sont mis d'accord sur le début de leur programme, Absolem laissa Yasha gérer leur repas. Non pas que c'était le travail d'une femme de faire la bouffe mais c'était surtout qu'elle savait comment le système fonctionnait ici, c'était donc plus rapide de la laisser faire. Une fois leurs sandwichs devant eux, Yasha reprit la parole, elle lui parla un peu de la vie ici, loin de Poudlard et ses gamineries incessantes. Absolem n'écoutait pas les rumeurs, il ne pourrait même pas dire ce qui se passait en ce moment à Poudlard. Et sincèrement, il s'en moquait un peu, les rumeurs étaient tellement terre à terre et basait sur rien, en dehors d'un désaccord entre deux ou plusieurs personnes et une envie de détruire les réputations des gens.

"C'est dommage que tu dises ça, mon père sera déçu, lui qui m'a pondu un plan de match parfait pour le reste de ma vie. Etudes de droit, bosser un peu à ses côtés pour me faire les armes, reprendre ensuite le cabinet, me marier avec une connasse d'aristo qui ne pensera qu'à se fringuer, faire des brunchs, tailler les gens derrière leur dos et me faire chier à longueur de journée. Oh et je suppose qu'il trouvera un moyen efficace et définitif pour me retirer ses "horreurs" qui recouvrent mon corps et ne sont pas de bon goût ..."

Expliqua Absolem en mettant entre guillemets le mot "horreurs" pour bien signifier que c'est ainsi que Mycroft appelait ses tatouages. Aujourd'hui il en riait parce qu'il avait pris le parti de ne plus se battre contre les idées débiles de son père. Il ne changerait pas son nom, ne ferait pas des études de droit, ne reprendrait pas le cabinet familial et il y avait que très peu de chance qu'il finisse avec une grosse fortune du Royaume-Unis ou un grand nom de ce merveilleux pays. Ils avaient été ravi quand ils ont appris que Sunny Windsor et Absolem étaient amis, espérant très certainement qu'avec le temps, ils finiraient ensemble. Malheureusement leur plan était tombé à l'eau quand Sunny était partie.

"Mais si tu veux savoir ce que moi, être égoïste et ingrat je souhaite faire ... ben je ne sais pas. J'avais espéré pouvoir reprendre ma mère avec moi pour m'occuper d'elle mais ça me semble fortement compromis. Du coup je ne sais pas trop, peut-être des études d'arts, c'est la seule chose qui me fait réellement vibrer. Je sais qu'on ne vit pas en étant artiste mais ... tu me connais, c'est pas ça qui me dérange, j'ai toujours été bohème dans l'âme !" dit-il en plaisantant.

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“Pour qu'un amour soit inoubliable, il faut que les hasards s'y rejoignent dès le premier instant.” Kundera Milan ♦ by dream's

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Absolem & Yasha

Ensemble à Londres

C ’était très différent de Poudlard ici. On volait d’avantage de nos propres ailes, on ne travaillait que pour nous. Si nous ne voulions rien faire, c’était notre problème. Mais quand on était motivé, on pouvait faire ce que l’on voulait. Pour ma part, j’avais la chance de faire une colocation avec deux nanas superbes qui étaient des bosseuses, et surtout, qui étaient posées… elle me canalisaient. J’étais du genre à déconcentrer très rapidement, j’avais du mal à rester sans bouger longtemps. Du coup, vivre avec elles me motivaient.
L’indépendance de l’Université était aussi très appréciable. Mais qui disait autonomie, disait savoir se débrouiller seul, et cela impliquait les finances. Mes parents m’avaient toujours aidé, toujours suivi dans mes études et m’avaient toujours assuré être un soutien jusqu’à ce qu’elles soient finies. Cependant, leur en demander toujours plus me gênait énormément. Je n’avais pas encore osé leur avouer, ni à Joshua d’ailleurs… en réalité, il n’y avait qu’Astride, Annabeth (c’était forcé, on vivait ensemble), Arthur (je le voyais tous les jours, il l’avait vite deviné) et enfin Avril qui le savait. Je l’avais dit, cependant, assez tard à ma meilleure amie, voulant être sure de ma situation et sachant qu’elle ne m’approuverait pas forcément. Aujourd’hui, je savais que je devais le dire aussi à Absolem (que des prénoms en A en fait… magnifique !). Oui, j’avais fait en sorte de pouvoir me débrouiller seule, étant fière de gagner mes sous moi-même. Certes, je galérais et j’étais énormément fatiguée mais j’appréciais et étais épanouie. Pour se faire, je cumulais deux petits boulots. Je bossais au moins deux soirs par semaine dans un pub moldu, ce qui avait été très difficile à la base pour moi, ayant été toujours élevée à la « mode sorcière ». Mais j’adorai ça, je voyais du monde et c’était plaisant. En plus, j’avais trouvé quelques heures où je donnais des cours de sports à des adultes et des enfants. Ca aussi, j’appréciais énormément, mais cela me crevait. Enfin, je ne m’en plaignais pas, c’était enrichissant !

Bref, pour le moment je n’avais pas abordé le sujet avec Absolem, voulant d’abord profiter de lui et prendre de ses nouvelles. Je lui en toucherai deux mots un peu plus tard.
Il m’avait lancé sur le sujet des surnoms et je savais que je pourrais lui en trouver un bien ridicule s’il me provoquait. J’étais assez forte dans ce genre de truc, mes frères et ma sœur en étaient les parfaits exemples… pauvres petits, j’avais dû les traumatiser avec les surnoms horribles que je leur avais donné toute notre enfance. Alors attention mon cher, ne me tente pas !
J’aimais le charrier, j’aimais le voir sourire et, même si cela pouvait paraître très gnangnan, ça m’apportait beaucoup de satisfaction. Tout avait été longtemps très compliqué entre nous, voir que nous pouvions être désormais si proches était plutôt réconfortant. Je ne savais pas ce que l’avenir nous réserverait, et d’ailleurs je préférais mieux ne pas y penser et profiter de l’instant présent !

"Yasha ou la fille qui vend du rêve ..."

Je lui fis un sourire angélique, l’accentuant pour lui prouver que je pouvais réellement l’être… ou presque ! Oh oui, il ne serait pas déçu de voir ce que je pourrais lui sortir, pauvre petit ! Il déposa alors un léger baiser dans mon cou puis je le relâchai, lui disant juste en haussant les épaules, prenant un ton malicieux :

« Et tu n’as pas encore tout vu ! »

Je repris place à ma chaise, le laissant s’installer à côté de moi. C’était étrange de le voir ici, mais c’était vraiment plaisant. C’était une première de se voir ici, ou tout simplement se voir loin de Poudlard, encore plus loin que Pré-au-Lard. J’aimais ça. J’avais hâte de pouvoir le voir souvent, très souvent, et pas juste une fois de temps. Le fait que, désormais, nous pouvions tous les deux transplaner était déjà une bonne chose, mais ça ne faisait pas tout. J’avais besoin de le voir régulièrement, cependant ce n’était pas évident et nous devions l’accepter, même si c’était assez frustrant.
Le sujet dévia alors sur Nikita. Absolem avait eu la chance de la croiser et ça m’allait car je lui en avais parlé, au moins il situait. Et puis, cette fille était plus qu’agréable, faire sa connaissance était une bonne chose ! Niki avait dû aussi tilter en le voyant et je me disais que nous en parlerions surement dans peu de temps. D’ailleurs, je devais aussi lui parler de mon voyage en Ukraine avec Avril… enfin, c’était une autre histoire, je trouverai à la voir plus tard.
Je réagis au quart de tour, même si c’était de l’humour, quand il me dit qu’il aurait pu partir pour l’Ukraine. ‘Manquerait plus que ça tiens ! A mes mots, Absolem sourit et je perçus une pointe d’ironie dans son regard. Je plaisantais bien sûr, quand je parlais d’aller le chercher par la peau des fesses. Quoique… Bon, je n’étais pas possessive comme nana, mais j’étais tout de même un peu jalouse. Pas énormément, mais juste assez pour ne pas laisser une pimbêche s’approcher de lui, ou pour ne pas le laisser fuir avec une autre. Après, qu’il regarde une fille, qu’il parle avec elle, qu’il rigole, etc., ça ne me gênait absolument pas. Après tout, j’étais pour l’amitié garçon/fille, et j’avais des amis qui en étaient la preuve ! Espérons juste qu’Absolem n’ait pas un degré de jalousie trop élevé… nous le verrions au fil du temps.
Pour ma part, je n’hésiterai pas à hausser le ton si je sentais que la situation m’échappait vis-à-vis du beau brun. J’étais du genre tolérante et conciliante… mais je n’étais pas idiote, je savais défendre ce qui comptait pour moi !

"Mais c'est qu'on pourrait être jalouse ... tant que j'ai le droit à une bagarre entre filles avant de rentrer, j'dis pas non !"

Je roulai alors des yeux, laissant un petit sourire sur le coin de mes lèvres. Oui oui mon cher… jalouse, certainement, hargneuse et agressive, probablement pas. Enfin, n’était-ce pas le fantasme de tous mecs, une bagarre entre filles ?! Pourtant, dans la réalité, c’était loin d’être excitant ! Au contraire, les filles qui se battaient étaient les plus cruelles. Ok, lorsque j’étais petit j’avais du griffer quelques nanas. Mais je n’aimais pas la violence, j’étais plutôt du genre peace and love, je devais avouer que les nanas qui se chamaillaient et se tiraient les cheveux, ça me faisait rire et me désolait en même temps ! Je lui donnai alors un petit coup de coude complice, lui disant d’un ton amusé :

« Rêve pas trop mon cher, ça n’arrivera pas ! Surtout que je gagnerai forcément à ce genre de jeu… » Dis-je tout en lui lançant un petit regard malicieux. Mais oui, bien sûr, cela devait faire 10ans que je ne m’étais pas battue… je croyais bien que la fille que j’aurais en face de moi me mettrait KO en moins de deux. Enfin, ce n’était pas dit, j’avais tout de même un sale caractère. Il était difficile de m’énerver mais quand j’arrivais à ce point-là, il était certain que je pouvais devenir dangereuse. Cependant, je préfèrerai ne pas devoir user de mes poings. Bien sûr, tout cela était basé sur de l’humour, mais au fond je savais que les nanas agressives pouvaient être très effrayantes…

Rapidement, alors que nous avions quelque peu décidé de ce que nous ferions, je ramenai deux sandwichs. Bon, ok, ce n’était pas très glamour, pas hyper romantique et encore moins intime, mais si nous voulions profiter du temps que l’on avait ensemble, autant faire en sorte que le repas soit rapide. Oh, moi, Yasha, j’osais dire une telle chose… Avril me tuerait ! J’étais une incontestable fan de bon repas, une gourmande née qui prenait plaisir à manger. Mais bon, entre Absolem et un repas complet, je n’hésitais pas un seul instant !
Une fois de retour, je parlai au beau jeune homme de ma vie ici, à l’USL Je lui expliquai ce que j’appréciais, ce qui me changeait de Poudlard et ce que je préférai. Je gardais de très bons souvenirs de l’école de sorcellerie mais, je devais l’avouer, je me sentais encore plus dans mon élément ici. Pas de différences, beaucoup de rencontres, chaque jour qui passe, des cultures diversifiées, etc., en bref, énormément d’enrichissement ! Etant donné que j’étais du genre curieuse et grande amatrice de découvertes, de dépaysements, je ne pouvais qu’adorer cette diversité !
Alors que j’exposais divers aspects de l’Université, je demandai à Abso ce qu’il souhaitait réellement faire, lui, et non son père qui semblait vouloir lui imposer ses choix. Beurk, quels parents pouvaient faire ce genre de chose… je ne le comprenais pas, vraiment ! Du coup, la réaction du jeune homme ne me surpris pas le moins du monde.

« C'est dommage que tu dises ça, mon père sera déçu, lui qui m'a pondu un plan de match parfait pour le reste de ma vie. » Je haussai alors des sourcils, cela ne collait pas du tout avec l’esprit d’Absolem, son père faisait totalement fausse route. Mais bon, c’était son père, je n’avais pas le droit de juger, même si au fond, je ne pouvais m’en empêcher ! « Etudes de droit, bosser un peu à ses côtés pour me faire les armes, reprendre ensuite le cabinet, me marier avec une connasse d'aristo qui ne pensera qu'à se fringuer, faire des brunchs, tailler les gens derrière leur dos et me faire chier à longueur de journée. Oh et je suppose qu'il trouvera un moyen efficace et définitif pour me retirer ses "horreurs" qui recouvrent mon corps et ne sont pas de bon goût ... »

Oh ! Eh bien, c’était plutôt étrange de voir que tout ce qu’il énonçait ne lui correspondait pas du tout. On pourrait presque croire que son père ne le connaissait pas, en fin de compte. Tout ça n’était tellement pas le Absolem que moi je connaissais. Celui qui avait une âme d’artiste, qui se laissait aller à quelques coups de crayons en se laissant guider par ses émotions, ses pensées et ses visions. C’était un jeune homme libre, qui avait surement besoin de bouger pour trouver sa voie. Mais sa voie à lui, et non celle que son père voudrait qu’il prenne, évidemment ! Et la nana qu’il lui prévoyait… oh par Merlin, c’était juste une horreur, comment imaginer une telle femme avec Absolem ?! Nan, cela me fit grimacer. Je ne pus m’empêcher de m’imaginer dans le corps d’un telle personne et, à cet instant, je laissais échapper un petit rire. Ok, je ne pouvais dire que j’étais l’avenir d’Abso, mais pour le moment nous étions ensemble et j’étais très loin d’être ce genre de cliché. Tout comme lui.
Il parla alors d’ « horreurs » et à son regard je compris qu’il parlait de ses tatouages. Pour ma part, je ne pouvais les considérer ainsi, je trouvais qu’ils collaient parfaitement bien à sa personnalité, sans aucun doute ! Cela faisait partie de son charme. De plus, moi-même j’en possédais, comment pouvais-je juger ça ?! Bon, bien sûr, je n’en avais pas autant et ils étaient beaucoup plus discrets, mais j’en avais quand même un dans le cou, qui était plutôt voyant. Les autres, on les remarquait que si l’on faisait attention : deux qui se complétaient sur le côté de mes mains et un sur le côté de mon pied droit. Bref, des petites choses qui faisaient partie d’une personnalité. Commander demander d’enlever de telles choses ?!
Pour le reste, tout cela m’était totalement incompréhensible.

« J’dois t’avouer que j’ai du mal à cerner ton père… » Dis-je tout en tournant mon regard vers lui. « Tout ça n’te correspond absolument pas, j’ai l’impression qu’il est totalement à côté de la plaque ! ». Oui, vraiment, c’était ce que je ressentais, mais après tout, je ne le connaissais pas. Absolem poursuivit alors :

"Mais si tu veux savoir ce que moi, être égoïste et ingrat je souhaite faire ... ben je ne sais pas. J'avais espéré pouvoir reprendre ma mère avec moi pour m'occuper d'elle mais ça me semble fortement compromis. Du coup je ne sais pas trop, peut-être des études d'arts, c'est la seule chose qui me fait réellement vibrer. Je sais qu'on ne vit pas en étant artiste mais ... tu me connais, c'est pas ça qui me dérange, j'ai toujours été bohème dans l'âme !"

Je l’écoutais avec attention, posant ma tête dans mes mains tout en l’observant. Lorsqu’il parla de sa mère, je sentis que cela l’agaçait assez de ne pas pouvoir être de nouveau en sa compagnie. C’était plus que compréhensible. De là à dire que cela était compromis, je ne partirais pas di défaitiste, après tout une fois l’âge adulte atteint, il pourrait surement faire plus pressions qu’actuellement. Enfin, à ce que j’y connaissais moi… autant dire que je n’en savais rien, mais que je pouvais toujours être un bon soutien. Au mot « arts », je souris de nouveau. Cela ne m’étonna pas, je le voyais bien là-dedans. Pourquoi pas, si c’était une chose qui le passionnait, il était libre de se lancer. Mon sourire s’agrandit à la fin de sa phrase. En effet, ça c’était tout lui ! Mais ne disait-on pas que l’on n’avait rien sans rien… on pouvait vivre de tout, tant qu’on s’en donnait les moyens.

« Ça te ressemble plus, tout ça ! De toute façon, tu n’es pas obligé de te décider tout de suite, t’as le temps encore ! Et puis, il faut en profiter pendant qu’on est jeunes pour découvrir des tas de choses, d’expérimenter, de voyager… » Je levai alors les yeux, gardant mon sourire, imaginant tout ça. « Ah, je rêverai de partir sur un coup de tête, juste pour aller où je veux quand je veux. » Je reposais mon regard sur lui, haussant les épaules : « Joshua l’a fait, et je l’admire… même si je le déteste d’être parti si vite. T’imagines, chaque semaine à un endroit différent ! » Puis je me réinstallai sur ma chaise afin de lui faire face. « L’important, c’est que tu fasses quelque chose qui te plait à toi, et pas à ton père. Et pour ta mère, j’pense que tu auras un nouvel élan quand tu auras atteint l’âge adulte. Tu auras plus de cartes en mains… et je serai là si tu as besoin ! ». Je lui attrapai les mains de façon chaleureuse, lui souriant.

(c) crackle bones

Spoiler:

♔

Yasha & Absolem
“Ensemble à Londres”
A
bsolem avait la sensation de ne pas avoir sourit comme ça depuis bien longtemps. Ce n'était pas totalement vrai, il avait passé plutôt un moment agréable avec Ceyan la dernière fois et même au delà de ça, quand il ne pensait pas à sa mère, il arrivait à passer de bonnes journées. Certes il ne souriait pas bêtement comme il pouvait le faire en cet instant mais en même temps il lui était difficile de ne pas avoir envie de sourire quand il se trouvait avec la jeune Trust. Ces moments étaient si rares en plus, autant en profiter. A bien y réfléchir ils étaient peut être rares mais au moins il en profitait réellement quand ils étaient ensemble. Après tout quand Yasha était encore à Poudlard, ils avaient beau être proches, ils l'étaient moins que maintenant. Ils étaient passés par beaucoup d'étapes avant d'en arriver là et ils ignoraient vers où ça les mèneraient, mais n'était-ce pas le propre de la vie ?

« Et tu n’as pas encore tout vu ! »

Joueuse, on ne pouvait pas dire que Yasha ne l'était pas et c'était ce qu'il aimait chez elle. Il n'aimait pas les filles surfaites qui se vexaient pour un rien, prenaient tout mal ou avec qui on devait y aller avec des pincettes pour s'adresser à elles. Etaient-elles de bonnes humeur aujourd'hui ? Avaient-elles eu une bonne journée ? Que devrait faire le jeune Moriarty pour les rendre heureuses ? Non très peu pour le jeune homme qui aimait être direct et ne pas passer par 15 chemins. Se qu'il avait à dire, il le disait sans détour, tentant vainement parfois d'y mettre les formes, mais ce n'était jamais réellement concluant. Il n'était pas diplomate, il n'aimait pas garder pour lui ce qu'il pensait, il n'aimait pas mettre les formes et il n'appréciait que moyennement de mentir, sauf si vraiment il s'y sentait obligé. Mais heureusement Yasha n'était pas le genre de fille à se vexer pour rien, il pouvait être cash sans avoir peur qu'elle ne le prenne mal. Il essayait quand même d'être un minimum délicat quand il le pouvait, mais sans trop arrondir les angles.

"Huuummm j'ai déjà hâte de le découvrir ..."

Dite-il en plaisantant. Parce que c'était ce qu'ils savaient faire de mieux, plaisanter ensemble. Rire de tout et de rien, ne pas prendre les choses trop sérieusement. Ils l'avaient fait durant une période et ce n'était pas la meilleure période qu'ils avaient vécu tous les deux. Aujourd'hui ils n'avaient plus envie de se prendre la tête, ils voulaient juste profiter de la présence de l'autre, rire, oublier le passé et avancer dans l'avenir. Ensemble, le plus longtemps possible, sans forcément forcer le destin ou sans s'y obliger. Ils étaient ensemble parce qu'ils en avaient envie, aucun des deux ne le faisait pour faire plaisir à l'autre. Même si Absolem appréciait Yasha, il avait suffisamment de respect pour elle pour ne pas avoir envie de faire quelque chose contre sa volonté, rien que pour faire bonne figure. S'il avait accepté d'abaisser ses barrières, se livrer plus, être toujours franc et surtout commencer une relation sérieuse avec la belle brune, c'était parce qu'il en avait envie, parce qu'il s'était rendu compte que ça ne lui faisait plus aussi peur qu'avant, qu'il le désirait même, curieux de savoir où ça allait les mener.

« Rêve pas trop mon cher, ça n’arrivera pas ! Surtout que je gagnerai forcément à ce genre de jeu… »

Absolem se permit d'arquer un sourire, dubitatif et en même temps un brin impressionné. Elle plaisantait, cela allait s'en dire, même cette rage au fond d'elle lui plaisait réellement. Il aimait les battantes, celles qui ne baissent pas les bras à la première difficulté venue, qui ne larmoie pas dès qu'il y a un problème dans sa vie. Elle ne serait pas le genre de personne à se laisser marcher sur les pieds. Certes elle n'était pas non plus le genre de personne à foncer tête baissée dans les emmerdes, comme Absolem pourrait le faire, mais elle restait néanmoins quelqu'un de solide, qui serait prête à tout pour les gens qu'elle aime. Elle n'était pas une guerrière au sens propre du terme, mais il arrivait néanmoins à l'imaginer en militaire et ce n'était pas forcément pour lui déplaire. Des idées un peu perverses lui traversa l'esprit et ça le fit bien marrer. Yasha, se battant dans la boue avec Nikita pour tenter de conquérir Absolem. C'était tellement stupide et primitif, mais tellement amusant en même temps. En vrai, il n'était pas sûr d'apprécier ce genre de chose, il n'appartenait à personne et on ne se battait pas pour l'avoir, pas de cette façon, mais en rêve, ça avait quelque chose d'amusant et d'agréable pour les yeux.

"Fais gaffe, les filles de l'Est c'est pas connu pour être des rigolote quand elles s'y mettent. Quand elles s'énervent, même moi j'aimerais pas être en face ..."

Expliqua Absolem amusé. Il plaisanta, bien entendu, même sans connaître Nikita, il savait que ce n'était pas une machine à tuer. Certes si elle se mettait en colère, ça ne devait pas être très beau à voir, mais le peu qu'il l'avait vu, il la trouvait plutôt calme et gentille, pas vraiment le genre de fille à t'en coller une parce que tu lui as mal parlé. Il l'imaginait mal courir après un mec qui était déjà casé et se battre avec la meuf pour obtenir gain de cause. Surtout que si la fille en question n'était pas aussi jolie que Nikita, elle n'avait que peu de chance de garder son copain. Pour le coup, même s'il trouvait la brunette plutôt hot, il n'avait aucune envie de changer sa copine pour une autre. Ils avaient trop galéré ensemble pour tout devoir refaire. Il se sentait plutôt bien avec la jeune Trust, se sentait en confiance et d'expérience il savait que ce ne serait pas facile à retrouver ce genre de complicité. Et puis la question ne se posait pas réellement, il ne devait pas vraiment être le type de l'ukrainienne. D'ailleurs quel était son type ? BCBG ? Aristo friqué ? Gentil garçon ? Bad boy ? Musicien ? Artiste ? Absolem ne saurait le dire, il n'avait pas passé suffisamment de temps avec elle pour pouvoir le déterminer.

« J’dois t’avouer que j’ai du mal à cerner ton père… Tout ça n’te correspond absolument pas, j’ai l’impression qu’il est totalement à côté de la plaque ! ».

Absolem ne put s'empêcher de rire à la remarque de Yasha. Et ce n'était que maintenant qu'elle s'en rendait compte ? Quelle douce enfant d'être aussi naïve. Voilà ce qui traversa l'esprit du jeune homme un cour instant. Mais comment lui en vouloir, sa famille était tellement étrange. Il avait une mère atteinte de déficience mentale, un père narcissique, une belle-mère bafouée, une demi-soeur jalouse et une autre adorable. Ce n'était pas toujours facile à suivre. Parfois certains changeaient de rôle pour X raison, il fallait toujours faire attention à là où l'on mettait les pieds, ça pouvait exploser à tout moment.

"Ah t'es mignonne d'être aussi naïve si tu as cru un instant que mon père me connaissait. Il n'a pas repris ma garde pour mes beaux yeux ou parce qu'il a eu des remords de m'avoir abandonné. Il a repris ma garde dans l'espoir que son nom et son "empire" soient sauf. C'est tout. Il s'en fout de ce que j'ai envie ou de ce que je suis. Ca le fait d'ailleurs royalement chier ce que je suis vraiment. Je ne suis pas corruptible, la seule façon pour lui de m'atteindre, c'est par ma mère ..."

Et il avait plutôt bien réussi son coup pour une fois. Il n'avait jamais réussi à l'atteindre jusque là, mais là il l'avait atteint en plein coeur, well done Mycroft. Etait-ce prémédité ? Lui avait-il rendu visite récemment et savait-il comment il allait la trouver ? Absolem l'ignorait. Peut-être avait-il des rapports fréquents de l'hôpital pour se tenir au courant ou avait-il eu un gros coup de cul ... Ce qui était sûr c'est qu'à l'heure actuelle Absolem n'avait plus envie de voir, penser ou envisager quoi que ce soit avec sa mère. Pas d'avenir commun ou pas maintenant. Absolem voulait faire une pause, il ne savait pas combien de temps ça allait duré ce rejet, mais il en avait besoin pour surmonter cette épreuve et aller de l'avant. Il savait qu'il finirait par lui pardonner, parce qu'elle était l'être qu'il aimait le plus au monde, mais pour le moment il se sentait trahit et il n'avait plus envie de lui parler. Il faisait semblant que rien n'avait changé, mais au fond tout avait changé. Il l'aimait, c'était certain, mais elle ne pouvait pas lui faire des reproches, il n'avait rien fait de mal à part constamment se battre pour elle. Qu'avait-elle fait elle depuis la dernière fois où ils s'étaient vu ? ... Injuste et ingrate pensée que voilà ...

« Ça te ressemble plus, tout ça ! De toute façon, tu n’es pas obligé de te décider tout de suite, t’as le temps encore ! Et puis, il faut en profiter pendant qu’on est jeunes pour découvrir des tas de choses, d’expérimenter, de voyager… Ah, je rêverai de partir sur un coup de tête, juste pour aller où je veux quand je veux. Joshua l’a fait, et je l’admire… même si je le déteste d’être parti si vite. T’imagines, chaque semaine à un endroit différent ! L’important, c’est que tu fasses quelque chose qui te plait à toi, et pas à ton père. Et pour ta mère, j’pense que tu auras un nouvel élan quand tu auras atteint l’âge adulte. Tu auras plus de cartes en mains… et je serai là si tu as besoin ! »

Il y avait deux poids, deux mesures. Il y avait le chemin tout tracé de Mycroft pour Absolem et puis il y avait la vie nomade que le jeune homme rêvait. Il voulait voyager, parcourir le monde, rencontrer de nouvelles personnes, améliorer sa technique de dessin, pourquoi pas monter une expo de tous les dessins qu'il aura fait de chaque endroit où il ira. Il aimait déjà l'idée, elle lui correspondait tellement plus. Yasha avait raison, Joshua avait eu raison de partir, de profiter de la vie tant qu'il n'avait pas de responsabilité. Peut-être que pour le frère ainé des Trust c'était une façon de s'enfuir, mais pour Absolem, ce serait plutôt une raison de vivre, d'être heureux. Il était bien trop sauvage pour rester derrière un bureau jusqu'à la fin de sa vie, à obéir aux ordres. Une vie rangée, sans fun, sans découverte, très peu pour lui.

"Pourquoi tu ne le fais pas ? Rien ne t'oblige à rester. Tu peux parcourir le monde si tu le souhaites, prendre un an pour toi, rencontrer de nouvelles personnes, dormir dans une ville différente tous les soirs ou tous les mois..." Lui répondit Absolem, très sérieux. Il n'avait pas forcément envie qu'elle s'en aille, cela allait s'en dire, mais il ne la retiendrait pas si c'était son choix. Elle était libre de vivre sa vie et si c'était ce qu'elle avait choisi, alors il respecterait son choix. Il était de toute façon coincé à Poudlard encore 1 an et ne pouvait pas tout quitter pour la suivre. Il l'attendrait, profitant de sa vie de son côté, espérant qu'elle lui reviendrait, mais sans pour autant lui en vouloir si elle ne le faisait pas...

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Absolem & Yasha

Ensemble à Londres

C’était la première fois que nous nous voyions depuis que nous avions décidé de tenter le coup. Ça aurait pu paraître étrange, on aurait pu être mal à l’aise ou il y aurait pu avoir quelques blancs remplis de gêne… mais nan, pas du tout. Bon, ok, je l’avouais, j’avais tout de même eu une petite appréhension concernant ces retrouvailles, on ne savait jamais comment les choses pouvaient tourner. Cependant, c’était comme si nous nous étions vus hier et je n’avais même pas à me poser de questions, tout était naturel !
Qu’allait donner la suite ? Absolument aucune idée, mais je voulais profiter de chaque moment avec lui afin de ne rien regretter, on s’était suffisamment fait du mal jusqu’à maintenant, nous devions désormais savourer notre bonheur nan ?!

"Huuummm j'ai déjà hâte de le découvrir ..."

Je souris malicieusement à ses propos. Il était vrai que, intimement, on ne se connaissait pas tellement pour le moment, on avait beaucoup à apprendre l’un de l’autre. Mais une chose était sûre, on aimait tous les deux rire et s’amuser, jouer et plaisanter… autant dire que les découvertes que l’on pourrait faire serait appréciable et agréable à vivre. Certes, on avait tous les deux un fort caractère, on ne pouvait pas le nier, on en avait pâtis dans le passé ! Mais voilà, avec nous, les choses étaient dites. J’avais tendance à prendre les choses avec humour, la plupart du temps, j’aimais rire de tout et ne pas m’embarrasser de tensions inutiles. Pourtant, dans le passé, avec Absolem, j’avais pris les choses à cœur, surement parce que ce n’était pas n’importe qui pour moi. L’humour était ma protection, elle m’évitait de trop réfléchir, de penser à ce qui me faisait du mal ou à ce que les autres entrent trop facilement dans mon intimité. Mon impulsion me protégeait aussi, d’une certaine manière, bien qu’elle me mettait plus souvent dans de mauvaises postures que dans d’enviables. Bref, quoiqu’il en soit, je pensais bien que nos caractères étaient complémentaires, plaçant le fait d’être à l’aise l’un avec l’autre au sommet de notre pyramide.

« Tu verras bien vite… » Lui dis-je avec un petit sourire amusé, haussant les sourcils avant de laisser échapper un petit rire.

Le charrier, c’était quelque chose que j’adorais faire. J’aimais voir ce petit sourire craquant se dessiner sur ses lèvres. J’aimais le voir rétorquer afin de montrer qu’il ne me laisserait pas en reste facilement. J’aimais quand il essayait de me piéger, me faisant sourire à son tour. En bref, j’aimais observer ses réactions, je pouvais les prévoir, parfois non, mais j’appréciais toujours ce que j’avais devant moi, un vrai régal pour les yeux !
S’il y avait une chose que je savais faire, c’était être optimiste. Du coup, je tentais de lui faire croire que j’étais toujours une grande gagnante, inégalable même. Bon, évidemment, je n’étais pas ce genre de nana, à me vanter et à être archi sûre d’elle. Nan, pas du tout ! Mais j’avais tout de même un esprit de compétition bien présent – merci la famille ! – et je ne m’avouais pas vaincu facilement. Alors oui, si l’on me provoquait concernant quelque chose qui me tenait à cœur, je me donnais à fond et ne lâchais rien, bien déterminée à faire tout ce que je pouvais pour arriver à mes fins. Dans le cas présent, si je me retrouvais face à une nana voulant faire sa belle devant Absolem, je n’hésiterais pas un seul instant à la remettre à sa place ! Pas possessive, juste un peu jalouse, assez pour remarquer les filles malintentionnées, mais pas assez pour interdire tout contact féminin au jeune homme. Jamais je ne ferai ça, je croyais en l’amitié fille/garçon, j’en étais la preuve d’ailleurs, jamais je ne serai ce genre de fille à montrer les crocs dès qu’une demoiselle s’approche du beau brun. Je trouvais, d’ailleurs, que côtoyer autant de filles que de garçons était une bonne chose, c’était très enrichissant !

"Fais gaffe, les filles de l'Est c'est pas connu pour être des rigolote quand elles s'y mettent. Quand elles s'énervent, même moi j'aimerais pas être en face ..."

Je roulais alors des yeux, affichant un petit sourire sur le coin des lèvres. Les filles de l’Est… pfff, de la pacotille à côté des anglaises ! Hum, enfin, on pouvait toujours rêver ! Mais je ne pensais pas que Nikita soit agressive, tout du moins je ne la connaissais pas ainsi. C’était une jeune fille sociable et souriante, un vrai petit bonheur, je savais que c’était le genre qui pouvait plaire au jeune homme mais je ne le laisserai pas s’imaginer avec elle, fallait pas abuser non plus ! Pour ma part, je n’étais pas une violente, encore moins une bagarreuse, c’était certain que je serais KO en moins de 10 secondes si je me retrouvais face à une Russe qui avait l’habitude de mettre un bodybuildé à terre avec le petit doigt. Par Merlin, heureusement que j’étais une addict au sport, au moins je savais que je pouvais un minimum me défendre si on m’attaquait. Enfin, croisons les doigts pour que ça n’arrive pas non plus, j’aurais horreur de me retrouver dans ce genre de situation pathétique où deux filles se tirent les cheveux… Mais je l’avouais, sa remarque m’avait amusée. Il imaginait surement des combats de nana, surement plus sexy que deux mecs qui se battent à mort. Je n’étais pas forcément adepte de la violence gratuite, je trouvais qu’il y avait d’autres façons de faire. Mais parfois, il n’y avait pas le choix, et avoir un copain qui savait se défendre avec ses poings avait quand même quelque chose de rassurant.

« C’est qu’elles ne connaissent pas les anglaises. Evidemment, face à une fille comme Nikita, toi tu retrouverais à terre facilement, mais moi je serai solide comme un roc ! » Lui lançai-je avec une petite moue amusée, sachant évidemment que tout ça n’était qu’un horrible mensonge.

Oui, eh bien quoi, je n’allais pas m’avouer vaincu, j’aimais plaisanter et l’embêter par la même occasion, tout ça allait de pair. J’étais convaincue qu’Abso était du genre à ne pas frapper les filles, j’en étais certaine… alors lui faire croire que j’étais plus forte que lui avait quelque chose d’appréciable, bien que cela soit totalement impossible. On pouvait toujours espérer nan ?! Avec un sourire malicieux, je lui glissai à l’oreille :

« Que veux-tu mon cher, j’suis plus forte que toi, il va falloir t’y faire ! »

Mais bien sûr ! Et comme diraient les moldus : « Et la marmotte met le chocolat dans le papier d’alu… » ! La provocation, j’adorais ça ! Que ce soit pour rire, comme dans le cas présent, ou vraiment, de façon à agacer l’autre, j’étais une grande amatrice. En soit, je savais que le Poufsouffle était de ce genre-là aussi, je me doutais qu’il ne tarderait pas à me répondre mais je savourais le fait de m’imaginer plus forte que lui, ça avait quelque chose de jouissif !

Le sujet dévia sur les projets d’Absolem, sur son père et ses envies pour son fils. Je n’arrivais pas trop à comprendre, j’étais loin d’être experte concernant les désaccords avec les parents. J’avais la chance de m’entendre parfaitement bien avec les miens, d’aimer passer du temps avec eux et de me nourrir de leurs précieux conseils. Mais voilà, ils ne m’avaient jamais rien imposé, acceptant tous mes choix, mêmes ridicules, et me laissant faire mes propres erreurs sans oublier d’être là si j’en avais le besoin. Je faisais en sorte d’être indépendante, de me débrouiller seule. Ils étaient toujours une grande aide, ils le voulaient, mais je ne souhaitais pas profiter d’eux, je voulais être autonome, surtout que je savais qu’ils ne roulaient pas sur l’or, bien qu’ils voulaient toujours être présents pour leurs enfants… moralement et financièrement. Mais voilà, nous étions quatre et on se doutait que c’était compliqué pour eux. Roman faisait sa vie désormais, Joshua prenait son indépendance à l’étranger et je tentais de faire de même en travaillant à côté de mes études. Au moins, ils n’avaient plus qu’à se soucier de Lalie, et il fallait avouer que ce n’était pas une mince affaire ! Alors oui, j’avais des parents que je respectais énormément, autant dire que je ne pouvais pas comprendre les réactions du père d’Absolem, et je ne le comprendrai surement jamais !
A ma remarque, Absolem rit, ce qui me fit hausser un sourcil interrogateur. Avais-je dit une bêtise… le fait que je ne comprenais pas… pourtant c’était le cas ! J’esquissai un mince sourire, me pinçant les lèvres en me disant que moi aussi j’étais totalement à côté de la plaque concernant son paternel.

"Ah t'es mignonne d'être aussi naïve si tu as cru un instant que mon père me connaissait. Il n'a pas repris ma garde pour mes beaux yeux ou parce qu'il a eu des remords de m'avoir abandonné. Il a repris ma garde dans l'espoir que son nom et son "empire" soient sauf. C'est tout. Il s'en fout de ce que j'ai envie ou de ce que je suis. Ca le fait d'ailleurs royalement chier ce que je suis vraiment. Je ne suis pas corruptible, la seule façon pour lui de m'atteindre, c'est par ma mère ..."

Naïve ?! Bon ok, c’était vrai, j’avais tendance à l’être. Tout le monde il était beau, tout le monde avait de bonnes intentions… que voulez-vous, je croyais en la bonté humaine, j’étais du genre à croire que toute action était faite à la base pour quelque chose de charitable. Je voyais le bon chez les gens, je pardonnais facilement, je n’étais pas rancunière et surtout… je me faisais facilement avoir ! Mais voilà, dernier évènement en date, j’avais hissé le drapeau blanc avec ma pire ennemie, Demetra, bien que je la détestais au plus haut point et que je continuais de me méfier encore un peu, craignant que tout cela soit de la manipulation. Bref, il était vrai que je me disais qu’un père était forcé de connaître son fils, de faire les choses dans son intérêt et de l’écouter, le conseiller. C’était loin d’être le profil du père d’Absolem, malheureusement ! J’écoutai attentivement le beau brun, me disant une fois de plus que je ne pourrai jamais comprendre cette mentalité, utiliser son propre fils pour son intérêt personnel, une honte !
Je joignis mes mains, posant mes lèvres dessus, puis je mis mon menton sur mes mains, regardant Absolem.

« J’suis désolée Abso mais… j’pourrai jamais comprendre cette mentalité. J’pense que tu es plus fort que lui, tu peux réussir à contrer ses plans, que ce soit au niveau de ta mère ou professionnellement parlant. Tu n’dépends pas de lui, tu fais tes propres choix. » Je haussai les épaules avant de dire : « Fais juste comme s’il n’existait pas… »

Ok, surement idiot comme réponse, mais c’était le plus logique selon moi. Pourquoi se préoccuper d’une personne qui vous fait plus de mal qu’autre chose ?! Autant la rayer de sa tête, de ses ambitions, de son avenir. Oui, c’était son père, sur le papier, mais bientôt il sera totalement indépendant et ne sera plus obligé de suivre les exigences de son père. S’il avait besoin d’aide, je serai évidemment là, personne n’avait le droit de nous dicter notre propre vie, c’était tout bonnement inhumain ! Concernant sa mère, Absolem pourrait vite avoir les pleins pouvoirs pour faire ce qu’il sera le mieux pour elle, en espérant que son père n’intervienne pas… mais là, cela ne me concernait pas, j’étais bien loin de tout ça, ne sachant pas tellement la position que j’avais là-dedans et ne voulant pas être envahissante sur ce sujet.

Absolem avait une âme d’artiste, il ne pouvait pas l’ignorer. Il avait de nombreuses cartes en mains, il avait encore le temps pour savoir comment les utiliser mais j’étais certaine qu’il saurait en faire bon usage, pour lui, de façon à ce qu’il soit épanoui ! Je le voyais partir, découvrir, s’inspirer du quotidien de peuples lointains ou de contrées éloignées. Je ne savais pas trop mais je ne le voyais pas rester, enfermé et cloîtré, à être un simple exécutant. Selon moi, il devait vivre de sa passion, il n’y avait qu’ainsi qu’il serait lui-même.
De mon côté, je rêvais de voyager, de découvrir des paysages et des civilisations. Ouais, partir avec juste un sac à dos, sans savoir où ni combien de temps… j’avouais que ça me faisait rêver. Mais voilà, pour faire cela il fallait des sous, avoir déjà quelques bagages niveau études pour ne pas se louper par la suite. Je ne pouvais pas que penser à l’instant présent, je me devais de voir plus loin, et pour le moment je n’avais rien, financièrement parlant, qui pourrait me permettre un tel périple. Evidemment, je ne l’avouerais pas facilement, fierté oblige, je n’aimais pas qu’on me plaigne car je n’étais tout simplement pas à plaindre. J’étais heureuse, mais je rêvais de voir le monde de mes propres yeux.

"Pourquoi tu ne le fais pas ? Rien ne t'oblige à rester. Tu peux parcourir le monde si tu le souhaites, prendre un an pour toi, rencontrer de nouvelles personnes, dormir dans une ville différente tous les soirs ou tous les mois..."

Absolem parla sérieusement. Je le fixai alors, me refaisant ses paroles dans ma tête. Je ne répondis rien pendant quelques secondes. En fait, il n’avait pas tout à fait tort… mais pas tout à fait raison non plus. Je baissais alors un instant la tête, me mordillant la lèvre inférieure avant de relever la tête vers le jeune homme, haussant les épaules avant de lui dire avec un petit sourire :

« Il y a beaucoup de choses qui m’oblige à rester… pour le moment. Un jour je le ferai, c’est certain. Mais il me faut plus… » Je me raclai alors la gorge et lui dis avec un sourire sincère. « … plus de cartes en main pour réussir un tel périple. » Je me passai alors mes mains sur le visage puis me levai, changeant de sujet pour ne pas à avoir à aborder des points qui me mettaient plutôt mal à l'aise. « Bon, et si je te la faisais visiter cette université ? C’est un incroyable voyage ça aussi ! » Lui lançai-je avec un sourire amusé, attendant qu’il se lèvre, le regardant dans les yeux, avec une certaine intensité… vraiment, tenter l’expérience avec ce garçon-là était une très bonne chose !

(c) crackle bones

♔

Yasha & Absolem
“Ensemble à Londres”
S
on passage à l'USL, sera certes cours mais plus que plaisant. Absolem ignorait encore si à la fin de ses études à Poudlard il viendrait étudier à l'USL mais il était sûr d'une chose, il allait malgré tout y passer du temps, ne serait-ce que pour voir Yasha. C'était ici qu'elle vivait, autant s'y faire. L'année avait plutôt bien commencé, bientôt il ne leur resterait qu'un an à attendre et surtout à tenir avant d'être de nouveau réunis. Etait-ce folle de croire que leur couple tiendrait face à cette épreuve ? Qu'il resterait aussi solide qu'il pouvait l'être en cet instant ? Absolem ignorait ce que lui réservé demain, mais pour le moment il avait envie de croire que Yasha et lui feraient un bout de chemin ensemble. Peut-être à tort, peut-être à raison, ce sera l'avenir qui le leur dira. En attendant d'en savoir plus, Absolem voulait profiter au maximum du temps qu'il pouvait passer en sa compagnie, il était rare, surtout ces derniers temps, autant le savourer quand ils en avaient l'occasion.

« Tu verras bien vite… »

Esquissant un beau sourire, Absolem ne répondit rien, il n'y avait de toute façon rien à répondre. Ils plaisantaient ensemble, joueurs tous les deux, ils prenaient plaisir à divaguer. Une autre fille aurait pu ne pas rentrer dans son jeu ou mal le prendre, se vexant pour un rien, mais ce n'était pas le cas de Yasha et tant mieux. Cela aurait été agaçant à la longue une fille trop susceptible et puis il fallait bien dire ce qui était, deux susceptibles en couple, ça ne pouvait que faire des étincelles et ce ne serait certainement pas très beau à voir. Non il fallait à Absolem quelqu'un qui ne se prenne pas trop la tête, qui sache plaisanter, relativiser quand il le fallait et surtout l'apaiser quand ses craintes revenaient à la charge. Normalement c'est le rôle des hommes de rassurer leurs copines quand elles sont en crise, quand elles sont en proie avec la peur, rationnelle ou non. Mais dans leur couple, les rôles étaient inversés. Cela ne voulait pas dire qu'Absolem n'était pas là pour rassurer Yasha, mais il avait un passé assez douloureux et sombre et de nombreux démons qui vivaient encore en lui. Il lui faudrait du temps pour redevenir celui qu'il était avant que toute cette histoire ne commence, s'il existait encore ...
Yasha continua la plaisanterie en prétendant que face à une fille comme Nikita, Absolem n'avait aucune chance, mais que les anglaises, elles, savaient se défendre et que Yasha n'aurait pas peur de se mesurer à l'ukrainienne, connaissant d'avance la fin du combat. Explosant de rire, Absolem tenta d'imaginer Yasha face à une fille qui savait se battre. Il avait un fort doute sur ses compétences au combat et l'imaginait parfaitement tenter d'apaiser les tentions. Elle se prendrait certainement un coup qui la coucherait sur le champ. Non, Yasha n'était pas une violente et au fond, c'était aussi ce qu'il aimait. Absolem n'imaginait pas Yasha en pauvre petite fleur fragile, parce qu'il savait que ce n'était pas ça, mais il savait que même si elle savait se défendre, cela restait dans une demi-mesure. Mais si elle voulait mettre en pratique sa théorie, grand bien lui en fasse, Absolem serait là pour admirer ses prouesses et pour la soigner une fois à terre, dans les pommes.

"Tu m'as percé à jour. Je ne suis qu'un pauvre suédois sans défense ... J'ai finalement bien fais de venir en Angleterre, je viens de trouver mon garde du corps ? Mon prince charmant ? Comment dois-je te définir ?"

Absolem savait se battre, il était d'un tempérament nerveux et c'était un enfant de la rue. Pas au sens où il était orphelin ou avait vécu toute sa vie dans la rue, mais dans le sens où il y avait tout appris ou presque. Sa mère lui laissait une grande liberté de mouvement, ce qui lui permettait parfois de partir le matin et de ne rentrer que le soir. Elle avait confiance en lui ou en tout cas ne laissait jamais voir le soucis qu'elle pouvait se faire pour lui. Elle n'était peut-être même pas consciente du temps qui venait de s'écouler, bien trop occuper à peindre une toile ou à dormir quand elle prenait son traitement quand les crises étaient trop nombreuses. Les choses n'étaient ps toujours faciles chez lui et il avait besoin d'un endroit pour décompresser, redevenir un enfant et non plus un adulte qui s'occupait de sa mère malade. Heureusement que Maggie, sa voisine leur venait en aide, sans elle, Absolem ne savait pas ce qu'ils seraient devenus. Sa mère l'aurait peut-être tué dans une de ses crises et se serait suicidée une fois redescendue. Car non, même si en pleine crise elle était loin d'être lucide, ça ne signifiait pas qu'elle n'aimait pas son fils, bien au contraire, il était sa fierté. Au fil du temps, il connaissait plusieurs techniques de combat des rues, il ne pourrait jamais combattre dans un club, mais si un petit con venait le faire chier, il pourrait lui régler son compte en un rien de temps. Bon après si ledit petit con avait une arme, ça compliqué un peu la chose. Un couteau pouvait potentiellement être déjoué, s'il était maladroit avec, il y avait moyen de le désarmer sans se faire planter ... avec de la chance. Mais s'il avait un flingue, Absolem ne misait pas sur ses chances de réussites et préférait encore abdiquer. Avoir de l'égo était une chose, mais être en vie était tout de même beaucoup plus important.

« Que veux-tu mon cher, j’suis plus forte que toi, il va falloir t’y faire ! »

Lui susurra dans le creux de l'oreille Yasha. Le sourire toujours bien en évidence sur ses lèvres, Absolem ne put s'empêcher de rire doucement. Non, ce n'était pas pour la vexer ou se foutre de sa gueule, mais il était amusant de la voir aussi sûre d'elle. Ce n'était pas pour lui déplaire, loin de là même. Tournant son regard pour plonger ses yeux dans ceux sombres de Yasha, il ne put s'empêcher de répliquer. "Oh mais je ne veux pas de problème moi, j'abdique sans hésiter, je ne voudrais pas que tu m'en colles une pour démontrer ta théorie. Je suis faible et sans défense, une pauvre petite chose ..." Non son égo n'en prenait pas un coup, parce qu'il n'était pas si arrogant que ça. Yasha plaisantait et lui aussi. Et si elle voulait lui démontrer sa théorie, il ne répliquerait pas. Une autre fille, si vraiment elle le faisait bien chier, ça pourrait partir, mais pas par plaisir, mais réellement par lassitude, mais Yasha, jamais. Il se contiendrait, retenant ses coups, serrant les dents dans le pire des cas, mais sans plus. A la rigueur il la pousserait pour l'éloigner de lui, mais sans exagérer pour ne pas qu'à l'instar des films, elle chute sur un rebord de n'importe quoi, se heurte la tête et décède bêtement. Non, il ne lèverait pas la main sur elle, il se doutait de toute façon qu'il n'aurait pas besoin de le faire, mais le savait que quoi qu'il arrive, il ne le ferait jamais.

« J’suis désolée Abso mais… j’pourrai jamais comprendre cette mentalité. J’pense que tu es plus fort que lui, tu peux réussir à contrer ses plans, que ce soit au niveau de ta mère ou professionnellement parlant. Tu n’dépends pas de lui, tu fais tes propres choix. Fais juste comme s’il n’existait pas… ».

Yasha s'excusa, visiblement elle ne pourrait jamais comprendre Mycroft. Mais qui le pourrait ? Même sa famille ne le comprenait pas. Miranda et Lisbeth ne comprenaient pas pourquoi il est parti dans un autre pays pour aller rechercher son bâtard, alors qu'il aurait pu éviter d'entacher le nom de sa famille en l'ignorant. Personne n'était au courant jusqu'à ce qu'Absolem débarque dans leur vie, ça aurait pu continuer comme ça éternellement. Oh évidemment il y avait toujours le risque qu'un jour Absolem débarque de lui même, en quête d'un père perdu, mais en le connaissant, il n'y aurait eu que peu de chance. Mycroft s'en moquait lui, il voulait que son nom perdure et avec deux filles, ce ne serait pas possible. Il voulait un héritier mâle pour reprendre le flambeau du cabinet, cabinet familial, il était donc logique que ce soit un Henderson qui reprenne les rênes. Mais voilà, Absolem se considérait comme un Moriarty et certainement pas comme un Henderson. Il se moquait de savoir qui était son père, ne voulant pas accéder à l'aristocratie. Il voulait vivre sa vie, avec ou sans argent, voyager, découvrir de nouvelles choses, dessiner et oublier qu'il a un père égoïste qui ne pense qu'à lui. Absolem était prêt à laisser sa place à Lisbeth, qui elle rêvait de reprendre le cabinet familial. Autant l'endoctrinement de Cathy n'avait pas fonctionné, en grande partie à cause de moi, autant Lisbeth était une grande réussite. Elle représentait tout ce qu'Absolem détestai( et l'inverse était tout aussi vrai. Le jeune homme esquissa un sourire, ne m'attendant pas à autre chose de sa part. Ce n'était pas logique, c'était purement égoïste, c'était du Mycroft tout craché. Personne ne lui disait rien parce qu'il était le patriarche de la famille et que dans l'aristocratie, on souriait et on faisait semblant que tout allait bien, même si c'était faux. Mais ce n'était pas un putain d'aristo et ils ne pourront jamais l'obliger à rien.

"T'inquiètes, personne ne comprend sa logique, même pas sa famille. Il est égoïste, c'est un connard d'aristocrate qui ne pense qu'à sa gueule et rien de plus. Seulement toi et moi on sait que je ne pourrais jamais en devenir un, même si je me forçais."

Au moins les choses étaient dites et c'était très clair. Absolem n'envisageait pas de devenir un second Mycroft, que ce dernier le veuille ou non. La discussion dériva sur Yasha et sur ses projets d'avenir. Absolem tenta de lui faire comprendre que si elle le voulait, elle pourrait toujours partir, que rien ne la retenait et qu'il pourrait le comprendre. Elle était libre, elle n'avait pas à s'obliger à rester pour des gens car si ces fameux gens étaient bien ses amis, ils comprendraient son envie de partir. Mais voilà, visiblement ça avait l'air d'être plus compliqué que ce qu'il n'y paraissait. Yasha n'était pas prête à partir, pour une raison qui dépassait Absolem, mais même s'il ne la comprenait pas, il devait faire avec. Sur ce point là, ils étaient différents, Absolem n'avait pas besoin de diplôme pour avancer, son talent lui suffirait. Au pire, il ne vivrait pas de son art, il ferait des petits boulots, mais ça, ça ne le dérangeait pas. Il n'était pas fait pour des études longues et fastidieuses et son domaine lui permettait une certaine liberté d'action. Alors que ce n'était pas le cas pour Yasha. Sauf si évidemment elle trouvait un élevage qui acceptait de la former sans avoir besoin d'études, elle devrait se pencher sérieusement sur la zoologie.
Esquissant un pâle sourire, démontrant qu'il ne comprenait pas, mais qu'il n'insisterait pas si ce n'était pas ce qu'elle voulait, Absolem se leva à son tour. Elle était libre de faire ses propres choix et elle ne pourrait s'en vouloir qu'à elle si elle ne faisait pas le bon.

"Montres moi les merveilles de ton université ... et vends là moi bien, histoire de me donner envie d'y venir dans 1 an et demi ..." Lui répondit Absolem en plaisantant, afin de détendre l'atmosphère. Il passa son bras autour du cou de sa copine et ensemble, ils voguèrent vers d'autres horizons.

(c) fiche:WILD BIRD, textures by Dayanna

Zola Rylee Shaw
“Pour qu'un amour soit inoubliable, il faut que les hasards s'y rejoignent dès le premier instant.” Kundera Milan ♦ by dream's

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