Effectivement, l’arrivée de nouvelles recrues pour le mois de janvier était très surprenant mais, connaissant Aygaus, il n’avait surement pas laissé entrer n’importe qui dans sa maison. Pour Demetra et Chleo, j’en étais convaincue. La première était une ancienne Serpentard, elle ne pourrait pas déshonorer nos couleurs. En ce qui concernait la deuxième, je savais qu’elle mériterait d’être une vipère, elle prenait conscience de certaines choses et, étant une amie, je ne la lâcherai pas ! Au sujet de la Mini-Milbury, je ne pouvais pas me prononcer, je ne la connaissais pas. La raison était peut-être qu’elle était la sœur d’une vile Serpentard, peut-être avait-elle des ressemblances et méritait sa place ici, même temporaire… je faisais confiance à Aygaus pour ces nouvelles venues, il fallait qu’on joue cela dans notre sens, après tout les serpents étaient les plus futés et savaient tourner les choses à leur avantage, pas de doute !

Par la suite, Franz fit le geste qui affichait clairement notre relation actuelle, ce qui ne me plut pas vraiment au premier abord. Cependant, par la suite, j’en rigolais, me disant qu’il fallait qu’on assume ça, sinon on se cacherait toujours et on risquerait par s’en vouloir mutuellement, c’était certain. Cependant, étais-je prête à voir des reproches dans les yeux de Jenni ? Pas tellement, mais je l’accepterais. J’en avais discuté avec Eris et c’était surtout son avis qui comptait, après je pouvais facilement passer outre, je n’étais ni sentimentale ni émotive, je me remettais bien vite d’un conflit et surtout je faisais ce que je voulais. Asling se posa des questions et je ne mis pas longtemps à expliquer ce qu’il avait sous les yeux. Franz renchérit rapidement et je ne pus m’empêcher de rouler des yeux, gardant un petit sourire amusé sur les lèvres.

« Asling est quelqu'un de fiable et puis, j'ai vérifié que personne d'autre ne regarde. Néanmoins, t'es toujours aussi jolie quand tu fais ce visage-là. » Je secouai alors la tête de droite à gauche, repoussant de façon complice son visage. Il arrivait toujours à tourner la situation dans son sens, et je ne pouvais pas lui reprocher. Il était sûr de lui, c’était une des choses qui me plaisait chez lui, je n’aimais pas les gnangnans qui passaient leur temps à se plaindre !
Asling prit alors la parole et ses mots ne me surprirent pas, je savais que l’on pouvait avoir confiance en lui, même s’il n’y avait pas beaucoup de personnes avec qui on le pouvait. « Tout d’abord, […] vous feriez bien d’en profiter en attendant son retour. » Puis il ajouta à l’adresse de Franz, ce qui me fit grandement lever les yeux au ciel en riant, c’était tellement mec ça ! « Bien joué mec, t’as fait fort cette fois-ci ! » Il nous dit enfin que nous allions bien ensemble et je fis mine de faire une petite courbette, comme pour le remercier. Après ces mots, Franz reprit alors la parole, comme pour me rassurer : « De toute façon, Asling connait un de mes secrets, sur le fait que je sois... Legilimens. »

J’ai alors eu un mouvement rapide et sec vers Franz, mon sourire disparaissant totalement de mon visage, le fixant droit dans les yeux, ne les clignant pas et restant muette pendant quelques secondes. Quoi ? Legilimens ? C’était une blague ? Je fronçais quelque peu les sourcils en me demandant s’il me charriait ou si c’était vrai ? Je ne savais pas trop, mais c’était étrange de l’annoncer comme ça, bien que je comprenne vite à la réaction d’Asling que ce dernier était déjà au courant… lui.

« Effectivement. D’ailleurs, si tu veux mon avis je pense que si les choses finissent par bouger un jour ou l’autre ton don nous sera très utile … »

Je les regardai alors à tour de rôle, ouvrant quelque peu la bouche sans savoir quoi dire. Ok, tout cela semblait vrai et j’étais plutôt d’accord avec les propos d’Asling, mais il me fallait quelques secondes pour absorber la dernière nouvelle. Je fixai cette fois-ci le préfet puis je me retournai vers Franz, me passant mes mains sur mes joues.

« Legilimens ? T’es Legilimens Franz ? » Question idiote, il venait de le dire… Je baissais un instant la tête tout en me passant une main dans les cheveux puis je la relevais en affichant un sourire assuré. « Ca c’est une bonne nouvelle ! Mais punaise, pourquoi tu ne me l’as pas dit plus tôt ?! T’as vraiment une tonne d’atouts… » Lui dis-je d’un œil malicieux avant de regarder Asling. « Pas de doute, tu as raison… Dis-toi que les choses bougeront, c’est certain ! Et ça a plutôt intérêt… » Lui lançai-je. Je savais qu’on avait tous les trois les mêmes idées, ce qu’on voulait était identique, nous n’avions qu’à être patients.

Sans aucune discrétion, Joy fit son entrée en demandant qui avait laissé une valise jaune paille (la pauvre !) dans son dortoir. Ceci me fit rire, la spontanéité et le sans-gêne de la jeune fille était quelque chose que j’aimais chez elle, on se ressemblait tellement. Elle adorait sa réponse avec une certaine impatience et je ne pus m’empêcher de lui lancer, d’un ton moquer : « Alors Joy, depuis quand tu rejettes le jaune ? J’comprends pas, t’en as toujours été une grande fan… »