Est-ce que j’allais changer un jour, faire comme Mat’ et donner mon cœur à quelqu’un ? J’avais bien du mal à me faire à cette idée qui, pourtant, avait l’air assez courante et plaisante. Je trouvais les couples simplement ridicules et je n’avais pas envie de me ridiculiser et avoir à dire des « mots d’amour » ou à devoir répondre de mes actes. D’où me venait cette tendance à ne pas faire comme tout le monde ? Je n’avais pas la réponse à cette question et je m’en portais plutôt bien. Sa relation avec sa petite amie était certainement « bien », moi, j’aspirais à quelque chose de « hors du commun »…

FLASHBACK

Il était bien évident que j’avais tout sauf envie de reprendre mon quotidien habituel et de faire cesser ces instants. Mon retour aux Royaume-Uni sur les chapeaux de roues m’avait aidé à oublier la tristesse de quitter mes amis français. Cette rencontre tombait à pic et je m’étais aussitôt promis d’en profiter jusqu’à la dernière minute ; chose que nous faisions sans problème.

Accélérer, il en était enfin temps ! Je ne tenais plus, bien que la douceur et le temps que nous prenions me plaisait énormément. J’étais certaine que le jeune homme n’allait pas se faire prier pour venir faire sa petite vérification et sa petite remontée le long de mon corps eut pour effet de me rendre dingue. Je percevais dans son œil un désir qui était largement partagé. Je le laissais s’insinuer entre mes jambes que je croisais alors derrière lui pour que nos corps soient plus proches qu’ils ne l’avaient jamais été.
Par le regard, et avant de trouver à nouveau ses lèvres, je tentais de lui faire passer le message suivant : nous sommes des personnes d’action, passons à l’action !

FLASHBACK

Jouer avec les mots était l’un de mes jeux préférés. Les personnes qui me connaissaient avaient sans doute l’habitude, les autres un peu moins. Matthew me ressemblait sur ce point et n’était pas ébranlé de mes petites attaques récurrentes. Lui clouer le bec était un défi constant que j’avais du mal à mener au bout, mais au moins, je ne baissais pas les bras, la concurrence était rude. Notre histoire de défis était une très bonne couverture pour en savoir un peu plus sur l’autre même si nous parvenions à nous cerner sans trop de difficultés.

- Je n’ai pas insinué que je voulais des confessions de ta part, j’ai simplement voulu dire que, si je te lançais un défi de ce genre, tu serais forcé de le relever, en bon crâneur qui se croit imbattable. Je le défiais du regard, un éternel sourire au coin des lèvres. Après tout, se gênait-il lui-même pour me poser des questions qui sonnaient comme une demande d’aveux ? Concernant notre appartenance à la catégorie des « personnes d’action », cela me rappela quelque chose, et je hochais la tête sans cesser de le regarder. Il y avait un moment que je n’avais pas observé le paysage, trop occupée à répondre à sa petite tendance à être toujours sûr de lui. Moi, je suis une personne d’action, toi, tu as les mains liées ... ! Je m’approchais de lui, curieuse et légèrement aguicheuse à la fois : Y’a quoi, dans tes rêves ?

J’étais ravie qu’il ne me contredise pas pour Sunny. J’étais prête à défendre la jeune femme, en cas de besoin. Même si cette dernière était un peu plus jeune que moi, je voyais se profiler à l’horizon un tableau identique au mien, des jugements hâtifs à cause de notre personnalité un peu libérée. Quand j’étais petite, j’étais la chipie, aujourd’hui, j’étais la garce ou l’allumeuse. Je ne voulais pas que cela arrive à Sunny car elle n’était tout simplement pas ce genre de personne et même si elle ne m’avait jamais fait part de cela, je savais qu’elle avait un cœur et que les petites histoires de garçon la faisaient souffrir.

Je riais à l’entendre dire qu’il « oubliait » de dire certaines choses. Même si Matthew n’entrait pas dans les détails, quelque chose me disait qu’il avait des difficultés à se décider à parler de tout ça à sa petite amie. Je n’avais pas la moindre idée de la raison exacte qui l’empêchait de dire qu’il avait eu un passé, pas si lointain, mais un passé tout de même. Il se prétendait homme d’action, peut-être pourrait-il faire en sorte que sa petite amie ne soit pas en colère bien longtemps de cette histoire.
Pour ma part, je décidais de profiter de l’occasion d’être sur ce sujet en particulier, non pas pour lui poser mille et unes questions, mais pour le provoquer encore une fois, sur sa toute nouvelle situation.

- « Si » un jour tu dois lui en parler ? Rien n’est bien sûr alors… J’affichais un sourire fier et satisfait avant de poursuivre : Si ça continue ainsi, je vais finir par être invitée au mariage ! Je pris un air pensif et sérieux : ça se fait encore le : « si quelqu’un s’oppose à cette union qu’il parle maintenant ou se taise à jamais » ? Mon regard faussement innocent ne lui échappait sans doute pas. Je sortis un nouveau sourire made in Chloé pour dire ensuite : L’idée de te chauffer n’est pas déplaisante en soi, mais je ne pourrais même pas en profiter, quel dommage !

Et c’était peu de le dire. La situation entière était décevante et je regrettais de ne pas avoir l’occasion de poursuivre notre « petite histoire » aussi librement qu’avant. Par bien des raisons, je déplorais parfois de n’être pas restée à Beauxbâtons où j’avais une vie parfaite, aucun tourment. Le choix avait été fait, la décision avait été prise très rapidement et je me retrouvais donc ici, face au lac avec le garçon qui avait illuminé mes vacances et qui était désormais attaché à une fille.
J’éclatais de rire à l’entendre me dire que j’essayais de le déstabiliser et que ça ne fonctionnait pas. Ce que j’aimais le plus, c’était le doute dans son esprit. Je poursuivis, toujours hilare :

- Ça ne fonctionne pas car ce n’est pas du crac ! C’était bien vrai. Je haussais les épaules, fière et toujours sur le coup de ma crise de rires. Je ne vois pas pourquoi cette information serait fausse. Pourquoi est-ce que tu ne me crois pas ? J’adorais jouer et ça n’était pas prêt de s’arrêter. Lui dire ça était une excellente façon de l’ennuyer gentiment, mais la vérité n’était pas si loin, je l’avais toujours beaucoup apprécié. Hum, pour Asling, s’il était célibataire, je ne vois pas pourquoi j’effacerais notre amitié et toutes ses caractéristiques. Tu étais ami avec Éléonore avant de sortir avec elle ? Votre amitié a disparu lorsque vous avez commencé une relation exclusive ? J’en profitais pour froncer un sourcil, montrant que j’étais en désaccord avec cette idée de « relation exclusive ». Je sais, je réponds à ta question par des questions, mais, je ne peux pas y répondre, je n’en sais rien ! Mais j’avais surtout dans l’idée que quoiqu’il arrive, Asling restera « mon meilleur ami », j’ajoutais, mine de rien, son célibat lui permettrait d’avoir la chance de voir mes traits d’un peu plus près, ça c’est certain. Je lui lançais un petit sourire malicieux avant d’ajouter : J’ai réussi mon défi, mais tu en abuses avec toutes tes questions, tu le sais ça ?

Mon retour à Poudlard était bien différent de celui que j’avais imaginé. En réalité, et refusant catégoriquement de m’avouer la cause, j’étais totalement vexée par plusieurs choses et surtout, de constater que rien ne se passait comme je l’avais espéré. A plusieurs reprises, j’avais regretté ce choix d’être revenue ici, tout aurait été plus simple à Beauxbâtons… Même s’il allait en falloir beaucoup pour que je l’avoue, j’avais un énorme besoin de soutien, me sentant plutôt déboussolée et bien entendu, je ne pouvais pas vraiment me reposer sur la personne qui était la meilleure dans ce genre de cas : ma maman. Je me débrouillais donc toute seule, comme j’avais l’habitude de le faire pour essayer de me sentir un peu mieux à Poudlard, lieu que je ne connaissais pas vraiment, au final…
Disposer de ce petit instant avec Matthew me faisait du bien et me permettait de penser à de bons souvenirs, et laisser de côtés les difficultés dont je faisais face, malgré moi.

FLASHBACK

Le souvenir de cet instant là se classait en première position de tous ceux que nous avions vécu jusque là. S’amuser dans les bars avec un groupe d’amis était bien, traîner jour et nuit dans les rues de la ville l’était tout aussi, mais rien de comparable avec le petit moment que nous étions en train de vivre, dans un environnement si particulier.

Les petits gestes entrepris pour le faire approcher avaient eu l’effet escompté. Ce merveilleux jeune homme était à présent on ne peut plus proche de moi et j’en étais ravie ! La petite phrase qu’il me souffla à l’oreille me parut bien lointaine car j’étais rendue folle par ses doigts qui venaient juste de parcourir ma poitrine. Même si j’étais consciente du fait qu’il me plaisait énormément, je n’avais jusque là pas réalisé qu’il me faisait plus d’effet que prévu. Je tentais alors de lui faire passer le message en allant chercher ses lèvres après avoir surpris le petit sourire aguicheur qu’il me lançait. Un garçon à tomber, et il est tout à moi, sans aucun tissu pour faire obstacle aux envies grandissantes.
De retour à notre position initiale, son corps était tout contre le mien et je sentis bientôt glisser en moi. L'embrassant toujours avec beaucoup de passion, je passais une main dans ses cheveux et commençais à suivre le mouvement. Les dés étaient jetés et je ne le regrettais vraiment pas.

FLASHBACK

Le jeune homme et sa manie de toujours vouloir être le meilleur me fit encore une fois sourire. Gros malin, je te piègerai un jour, sois en certain ! Tout comme moi, ce dernier adorait la compétition et notre rencontre hasardeuse me permettait d’avoir désormais un adversaire solide. Dans le fond, cela m’amusait beaucoup, Matthew avait sans doute une bonne dose de fierté et se dévoilait le moins possible, mais je ne désespérais pas un jour de le troubler pour de bon, de le faire douter sur mon sérieux.
Je le regardais tout en l’écoutant parler, un sourcil légèrement levé pour lui montrer que son assurance ne me faisait pas peur et que j’étais capable d’y faire face.

- J’attendrais de trouver la faille pour te faire perdre ! Si tu gagnes tout le temps, comme tu le dis, tu vas bien finir par te fragiliser un peu et j’en profiterai pour te piéger. Je haussais les épaules pour appuyer mes propos, feignant l’innocence. Je poursuivis ensuite à propos de son exclamation me disant qu’il était effectivement un homme d’action. Je veux bien te croire, mais je ne crois que ce que je vois…., difficile pour moi de ne pas rire et de rester sérieuse, mais j’essayais. J’y croirai définitivement quand tu accepteras, sans me trouver d’excuse idiote, ma future proposition. C'est-à-dire de passer de nouvelles vacances de folie avec moi. Je lui jetais un petit regard en coin, fière. Ca va être difficile ça, monsieur couple. Naturellement, il trouverait à dire quelque chose là-dessus ou me piégerait autrement, mais j’étais tout de même contente de moi. Je m’approchais ensuite de lui, déterminée à être sérieuse pour répondre à son refus de me raconter ses rêves : Oh tu sais, je me retiens de te sauter dessus depuis que tu es arrivé ici, un peu plus ou un peu moins de retenue, ça ne me changera pas beaucoup.

Même si je ne doutais pas de son affection pour Éléonore, je le plaignais et ne pouvais pas faire autrement. Toute cette histoire contribuait naturellement à ma vexation, c’est pourquoi je devais me forcer à trouver quelque chose de bien à dire (ou même à penser) sur sa relation avec sa petite amie. Incorrigible, je suis. Cela aurait du me passer par-dessus la tête, je n’étais même pas censée y penser du tout puisque c’était tout sauf mes oignons…
A plusieurs reprises, il m’était arrivé de penser que nous n’aurions peut-être pas du vivre ces moments, mais je finissais toujours pas effacer ces pensées de ma tête à profit d’un énorme grimoire tiré de la réserve de la bibliothèque. Meilleur remède que je trouvais pour ne penser à rien et m’occuper l’esprit.

Il me parla d’éviter les conflits inutiles. Bien entendu, j’étais complètement de son avis même si je savais que certaines vérités ne permettraient pas d’éviter les conflits :

- Je pourrais entrer en conflit avec toi en te disant que tu caches ma présence à ta petite amie, te hurler dessus en te disant que tu ne m’accordes aucune importance et que tu es un sale type. Je m’étais concentrée pour sortir cette phrase, à présent, je laissais quelques secondes de battements pour le laisser intégrer mes paroles, et je m’autorisais enfin à rire et à lui donner un petit coup de coude : je plaisante ! Fais ce que tu veux, homme d’action. Je ne dirais rien à Éléonore et je tâcherais de ne pas trop te draguer devant elle, c’est déjà pas mal. Je haussais les épaules en lui lançant un grand sourire avant de lui parler de l’histoire de mariage. Et si personne ne s’oppose à l’union, tu seras définitivement marié, tu auras l’air malin !

J’étais sûre qu’il était curieux d’en savoir plus sur ma relation avec Asling. Faire passer cela pour un défi était l’idéal pour faire glisser la curiosité. Quant à moi, je n’étais pas forcément fan du sujet de conversation, j’avais horreur de devoir me dire que j’étais reléguée au second plan et que January avait mystérieusement pris la première place dans le cœur de ce dernier. Tout ça était de ma faute, mon départ pour la France avait contribué à son éloignement et je ne pouvais m’en prendre qu’à moi-même. Tant pis, je m’en remettrai.

A ma grande surprise, il m’expliqua rapidement la relation qui le liait à Éléonore. Hum, j’avais peut-être la clé : répondre à une question par une autre question. Cela me permettrait peut-être de ne pas parler de mon meilleur ami… Le défi lancé était de bonne guerre, mais j’avais fait une erreur monumentale en idéalisant ce qui se passerait pour Asling et moi.
Même si j’avais répondu le plus fidèlement possible à sa question concernant le garçon qui me faisait craquer, je ne pouvais pas lui apporter une réponse plus précise car je ne l’avais pas rencontré.

- Hum, je retiens la leçon : toujours me méfier de quelqu’un qui me repousse. Je le regardais une nouvelle fois, un léger sourire aux lèvres, bien décidée à enfoncer le clou encore un petit peu. Ton expérience d… , j’avais failli dire « désastreuse », mais j’exagérais un peu, servira à d’autres. Qu’est-ce que je pourrais te dire de plus à part : longue vie à ton couple ! Ma phrase était peut-être légèrement ironique, mais après tout, je l’appréciais assez pour avoir envie de lui souhaiter du bonheur, sincèrement.

« L’exclusivité… je n’y suis pas à 100% et j’sais pas si je pourrais y être un jour… ». Pour toute réponse à cette phrase, je me contentais de le regarder fixement, de la même façon que lui, pendant de longues secondes. J’avais une petite théorie personnelle sur ce genre de question, mais le bougre voulait éviter le sujet, j’en étais sûre ! Tant pis pour ma théorie que je gardais bien au chaud.
Je n’insistais pas sur la question, mais je ne voyais pas vraiment comment une relation pouvait durer si l'un des deux intéressés n'était pas sûr d'y être complètement.

Je le regardais étendre ses jambes, souriant à l'écoute de ses paroles quant à mes aveux et sur le fait qu'il m'avait "mise à nu". Je secouais la tête, haussant les épaules en riant. Il était étrange de se dire que j'avais sans doute eu moins de mal à être mise à nu au sens propre qu'au sens figuré... Je n'avais pas du tout envie que Matt constate que j'avais, comme tout un chacun, certaines fragilités. Le statut de jeune fille forte et indifférente était beaucoup plus adapté à ma personnalité et je comptais rester dans cette petite case confortable. Pour cela, Asling ne devait surtout pas entrer dans la conversation au risque de dévoiler des extraits du fond de ma pensée.

- Oh, si tu es content avec ça. Je m'en tire plutôt pas mal. Te voilà réduit à me mettre à nu avec des questions, quel changement brutal en quelques mois. Je lui lançais, pour au moins la centième fois, voire plus, un grand sourire. J'ajoutais ensuite : Je suis contente de t'avoir revu, vraiment ! On ne se connaît pas tant que ça mais je pense qu'on se comprend. Je lui fis un petit clin d'oeil avant de diriger mon regard vers le lac.

Me dire qu’il n’avait pas de faille était bien son genre, mais j’étais persuadée du contraire et cela me donnait encore plus envie d’essayer de les chercher et de le malmener, gentiment. Lui-même n’hésitait pas à me défier et à s’amuser de mes défaites, je comptais bien en faire de même, à l’avenir.
Le revoir ici me faisait quelque chose, rien dans son attitude et dans ce qu’il m’avait raconté au cours des vacances ne m’avait laissé croire qu’il était encore au collège. Si nos échanges verbaux avaient été plus nombreux, peut-être que nous aurions été au fait sur ces informations ; mais d’un autre côté, nous n’avions jamais vraiment pris l’habitude de discuter sur nos vies et sur d’autres choses que le moment présent. Le jeune homme connaissait simplement l’un de mes rêves, mais je n’étais pas certaine qu’il en ait pleinement conscience.

Malgré tout le respect que j’avais pour lui, et pour sa petite amie, je n’avais pas l’intention de me retenir lorsque l’envie me prendrait de le draguer un peu. Il avait bien mérité d’avoir un peu de fil à retordre. N’est-ce pas le prix à payer lorsque l’on se croit « invincible » ? Notre relation avait toujours tourné autour de nos petits jeux et je n’étais pas très friande des changements d’attitudes causés par ce genre de concours de circonstances.

- Bonne question, je fis semblant de réfléchir quelque secondes et de trouver soudainement la réponse : Oh je sais ! Je vais m’amouracher de toi, l’affaire sera réglée. Par là-même, je profitais pour répondre à sa provocation qui me disait qu’il était dommage que je me sois retenue de lui sauter dessus : Je ne me retiendrai pas du coup, sois en certain. Je riais et me dépêchais de prendre très vite la parole, rebondissant sur ses doutes quant à ma jalousie et ma possessivité. Hum, on a tous des défauts. Je suis jalouse et possessive, je t’assure.

Je me contentais de lui adresser un clin d’œil pour appuyer mes dires. Ceci était malheureusement vrai, et j’étais plus possessive que jalouse. Est-ce que cela devait forcément impliquer des sentiments ? J’étais bien sûre persuadée que non. Je me consolais d’ailleurs en masquant ma possessivité par de l’indifférence, ce qui marchait le mieux, en général. Lui montrer que j’étais effectivement possessive et que je l’étais même envers lui aurait été un atroce signe de faiblesse que je ne devais surtout pas mettre en avant, et je m’en tirais très bien, en toute objectivité.

A de nombreuses reprises, il avait cru pouvoir me berner en changeant de conversation lorsque cela ne l’arrangeait pas, mais je n’étais pas dupe et je savais que les sujets qu’il n’aimait pas étaient ceux concernant les engagements, l’amour et l’exclusivité. Moi j’adorais ces sujets justement pour avoir le plaisir de le voir passer à autre chose, mine de rien. Je m’étais toujours amusée d’un rien, cela ne changeait pas.
Sauf que j’étais prise à mon propre jeu car lui non plus n’était pas dupe et avait compris que je ne voulais pas vraiment souhaiter longue vie à son couple ; du moins, j’étais sincère en ce qui le concernait lui…. C’est à peu près tout.
Le jeune homme était d’accord avec moi sur le fait de « ne pas avoir à connaître quelqu’un pour s’en sentir proche ». Pour ma part, cela ne fonctionnait pas aussi bien pour tout le monde, je pensais immédiatement à Daniel pour qui j’avais besoin de savoir des choses, tellement sa façon d’être était intrigante, voire même étrange parfois. En revanche, je me sentais proche de Matthew sans rien savoir de lui…

Quand l’heure de la séparation arriva, j’attrapais sa main pour me relever, récupérant également mes affaires qui traînaient par terre et mon chat qui ne me quittait jamais d’une semelle, sauf quand c’était nécessaire. Je lui lançais un petit sourire qui répondait parfaitement à celui qu’il m’avait adressé :

- Je dirais que c’est toi qui m’as entraîné dans tes conneries. J’ai une tête d’ange, ça passera. Je levais les yeux au ciel et répondit à la seconde partie de ses paroles : Moi aussi je suis contente… Je gagnais même mon second baiser sur le front. Je le regardais alors s’éloigner avec un petit sourire au coin des lèvres. Mon retour à Poudlard avait finalement de très bons côtés, revoir Matt en était un.