Depuis qu’il était rentré à Poudlard, la matière qu’Emrick avait aimer le plus était les potions. Il aimait cela énormément, et ça ne le dérangeait aucunement d’étudier des heures sur le sujet. Il avait un très grand intérêt pour sa matière, se disant même qu’il pourrait aller à l’université dans ce domaine. Mais bon, rien n’était décidé encore, il avait au moins deux bonnes années pour y penser, mais c’était probablement dans cette voie qu’il se dirigeait. C’est donc pour cela que la demande de Sunny ne l’avait aucunement dérangé. D’une part, aider un autre élève sur cette matière lui faisait grandement plaisir, et d’une autre part, il ne saurait comment dire non à la Poufsouffle. Malgré le fait qu’ils ne se connaissaient que depuis quelques temps, il l’aimait bien, la considérant un peu de la même manière qu’il considèrerait sa petite sœur. Il voulait la protéger, l’aider et lui faire sentir qu’elle était appréciée.

D’ailleurs, ils ne s’étaient pas parlés depuis que l’orage avait eu lieu, et que, par conséquent, il avait tenu Sunny contre lui une bonne partie de la nuit, jusqu’à ce qu’elle finisse par se calmer et s’endormir. Il avait l’impression qu’elle l’avait peut-être légèrement éviter, ne sachant pas s’il allait vouloir lui parler comme avant. Au contraire, c’est tout ce qu’Emrick pensait, même que cet épisode l’avait inconsciemment rapproché d’elle. Il était clair que, si il y avait un autre orage dans un futur rapproché, et qu’il se réveillait alors en plein milieu de la nuit, il irait voir si elle était correcte. C’était un sentiment d’attachement, peut-être même de supériorité, mais pas de domination, loin de là. Les rumeurs qui circulaient à leur sujet l’énervaient un peu, il se disait qu’avec le temps elles se seraient dissipées, mais on lui avait bel et bien prouvé le contraire. Il ne voulait tout simplement pas que cela affecte la relation qu’il avait avec Callie, qu’elle lui reproche de lui mentir ou quoique ce soit.

Emrick était donc dans sa chambre, attendant que l’heure de leur rendez-vous arrive, les autorisant donc à partir dans l’école, jusqu’aux cachots, pour qu’il aide la Poufsouffle. Ils avaient convenus partir un peu tard, ne voulant pas que plusieurs personnes les voient sortir de la salle commune ensemble. Après tout, si de nouvelles rumeurs étaient lancées, ils en auraient pour au moins un autre mois, et cela n’était guère dans les projets du jaune et noir. Lorsqu’il y eut assez de personnes dans son dortoir, il descendit, se disant qu’il ne devait plus rester beaucoup de personnes dans la salle commune. De toute façon, les autres garçons étaient habitués de le voir descendre, il allait souvent lire lorsqu’il n’y avait plus personne pour être en paix.

Arrivant en bas, il aperçut Sunny, debout et dos au canapé, celui qui lui rappelait ce fameux orage. Il sourit, se disant qu’elle s’était probablement dite la même chose, visiblement gênée. Il s’approcha d’elle, lui bloquant le chemin en ce mettant directement face à elle. Si elle ne l’avait pas vu arriver, elle ferait probablement le saut, mais cela lui importait peu. Il voyait cette soirée comme une opportunités de réellement se parler, comme elle l’avait mentionné dans sa lettre. C’était vrai que, depuis qu’ils s’étaient rencontrés, leurs discussions étaient limitées.

« Salut Sunny ! T’étais pas en train de partir sans moi, quand même ? Je tiens à dire que je tiens toujours mes promesses. » Dit-il d’un ton semi-moqueur. Il y avait quand même de la vérité dans ses propos.

Elle n’avait jamais été du genre patiente, alors attendre quelqu’un tenait du miracle pour le moment. Elle comptait les minutes, en se disant qu’elle se devait de partir sous peu si elle voulait ne pas y passer la nuit. Il fallait quand même qu’elle dorme un peu, ça serait inhumain. Assise sur le divan, elle touchait le tissu noir et se demandant s’il avait été saturée de ces larmes et donc goutait salé. C’était stupide, mais cela lui rappelait encore plus la personne qu’elle s’apprêtait voir pour la soirée. Il en mettait du temps! L’avait-il oublié par hasard ? Depuis son incartade dans le dortoir de Clydwyn, et les rumeurs, il serait peut-être plus sensé de ne pas allez cogner à la porte du dortoir des gars de 5e. Elle y avait tout de même pensée, mais avait assez conscience de la situation actuelle pour ne pas chercher à mettre le garçon dans le pétrin. Elle était beaucoup plus consciente des ravages que les rumeurs pourraient avoir sur lui que sur elle-même, qui n’avait rien à perdre, ni rien à gagner.

Elle se leva, des fournis dans les jambes et le temps s’écoulaient. Elle ne pourrait plus tarder encore longtemps si elle voulait avoir le temps de faire quelque chose de potable. Quelque chose de constructifs. Elle était impatiente de quitter, commencer; et terriblement anxieuse de la réaction que pourrait avoir Emrick. Elle n’avait pas vraiment eu tort lorsqu’elle lui avait écrit qu’il avait toujours été dérangé par ces problèmes et n’avaient jamais eu la chance de discuté tout bonnement, à croire que ce n’était pas quelque chose qui pouvait lui arriver souvent ces temps-ci. Elle se tenait debout, en essayant de refréner ces envies de trotter pour l’attendre. D’une main anxieuse, elle manipulait le rebord du manuel comme s’il eut été un tic.

L’arrivé d’Emrick arrivait à point et oui, elle s’en allait partir. Mais cela, elle n’avait pas besoin de lui dire. «Enfin, Emrick, j’ai bien cru que tu ne viendrais pas. Bien contente que tu te sois décidé. » Dit-elle en souriant. Comment pouvait-elle savoir qu’elle pouvait se fier sur lui ? Bon, certes l’évènement de l’orage était d’une certaine valeur de référence, mais elle le connaissait si peu qu’elle ne pouvait pas jurer que ça ne soit pas un cas isolé. « Si tu le dis. » Dit-elle en haussant les épaules. Elle tenait son manuel contre sa poitrine, et son tic se faisait de plus en plus aller. « Bon, j’aimerais avoir la chance de me lancer sur les 3 premières recettes pour ce soir. Tu te sens d’attaque ? » C’était peut-être téméraire, ou tout simplement était-ce parce qu’elle jugeait qu’elle aurait une chance d’assimiler toute cette matière d’un coup et plus des éléments technique. Bof, elle reverrait son cadre d’étude une fois qu’elle aurait débuté son entrainement.

« On y vas ? » Dit-elle en penchant la tête sur le côté. « Ce n’est pas exactement à côté…» Oui certes, il avait un petit moment à marcher, elle était assez certaine que les deux pourraient trouver des sujets de conversations sans que ça ne vire à la catastrophe. Du moins, elle se doutait qu’il resterait probablement très courtois avec elle. Et elle emboita le pas pour se rendre jusqu’à la porte menant hors de l’espace réservé à leur maison. «Passez une bonne journée ?» Quel choix platonique! Au moins, elle pourrait savoir s’il était d’humeur. Ce qui pourrait vraiment l’aider à le saisir.

La patience était quelque chose qu’Emrick connaissait très bien. Pas que c’était une de ses meilleures qualités, mais il l’avait, si l’on pouvait le dire comme cela, par défaut. Il avait l’habitude de toujours arriver un peu juste à ses rencontres, alors lorsque quelqu’un en faisait de même, cela ne lui dérangeait pas d’attendre. Il fallait bien que quelqu’un lui rende la pareille. Sauf que le Poufsouffle ne connaissait pas totalement Sunny, alors lorsqu’il vit qu’il commençait à dépasser l’heure qu’ils s’étaient fixés, il se dépêcha pour la rejoindre. Il avait peur qu’elle ne partage pas la même mentalité que lui et qu’après un certain moment, elle ait décidé de partir étudier ses potions toute seule. Ce qui était un peu stupide, prenant en considération le fait qu’elle lui avait envoyé une lettre spécifiquement pour qu’il l’aide. Il l’atteint donc, ayant la fâcheuse certitude qu’elle allait effectivement s’en aller sans lui. Il aurait toujours pu la rejoindre dans la salle de potions, mais il aimait mieux marcher avec elle jusque là, question d’en apprendre un peu plus sur elle durant le trajet.

Elle avait donc cru qu’il ne viendrait pas. Il fronça les sourcils, se demandant s’il projetait réellement cette image de lui-même. Il n’avait pourtant pas l’air de quelqu’un qui ne tenait pas ses promesses. Bon, ce n’était pas une véritable promesse qu’il lui avait fait. Il ne lui avait rien promis, il lui avait seulement dit qu’il allait l’aider pour les potions. Mais pour lui, c’était une sorte de promesse : il lui avait donné sa parole et il allait la tenir. « Mais c’est sûr que j’allais venir ! C’est juste que… J’attendais qu’il y ait moins de monde, je voulais pas que d’autres personnes pensent que les rumeurs qui courent à notre sujet soient vraies. » Dit-il avec un sourire forcé. Il était bien vrai que ces rumeurs ne lui faisaient pas plaisir, et il devait en être de même pour la jaune et noir. Avec ses relations qui allaient bien en ce moment, il ne pouvait tout simplement pas se permettre d’avoir d’avantage de rumeurs à son sujet. Ça ne pourrait qu’empirer les choses, et maintenant qu’il avait pu mettre les choses au clair, il ne voulait pas que cela se détériore. « Trois recettes ? Tu t’y donnes sérieusement, dis donc… Une chance que je suis là, sinon c’est clair que tu y serais pas arrivé… » Il la taquinait, bien sûr, mais il y avait un fond de vérité là-dedans. Il ne s’agissait pas que de faire les recettes, il fallait comprendre la matière qui allait avec.

« Ouais, on y va. » Il se dépêcha donc de suivre Sunny, qui se dirigeait déjà d’un pas assez rapide vers la sortie de la salle commune. Soit elle était très pressée, soit elle était mal à l’aise de lui parler, la deuxième option le rendant légèrement triste. Il ne fallait pas qu’elle le considère autrement qu’avant, d’autant plus que, pour lui, strictement rien n’avait changé. Elle était encore la Sunny qu’il avait connue, seulement avec un fait sur elle qu’il n’avait pas encore connu. « Ouais, j’ai passé une bonne journée. Toi ? » Il ne voulait pas trop s’étaler sur le sujet, se contentant donc de répondre par une simple petite phrase. Qui n’était pas fausse, d’ailleurs : il avait passé une belle journée, mais il se voyait mal le raconter à Sunny. Il ne la connaissait pas assez pour dire qu’il lui faisait entièrement confiance.

Ils commencèrent donc à descendre pour se rendre jusqu’à la salle où est-ce qu’ils allaient pouvoir faire leurs potions. Il regardait souvent à gauche et à droite, se demandant si quelqu’un allait les surprendre. Même s’ils avaient techniquement le droit d’être ici, il ne pouvait faire autrement que d’éprouver un certain stress, qui disparaitrait surement lorsque les deux Poufsouffles commenceraient à parler plus librement. Il sentait une légère réticence de la part de la jeune fille, il allait donc essayer de détendre un peu l’atmosphère. « Je t’avais dis que t’allais peut-être avoir du mal avec les potions, mais au moins, t’as choisis un bon prof ! » Lui dit-il, suivit d’un clin d’œil.

Bien qu’elle comprenne, elle affichait quand même une mine blessée. Elle s’était un peu attendue à cela. Peut-être aurait-elle dû être moins joyeuse à l’idée de passer du temps avec le garçon, ça ne lui aurait pas donné l’impression qu’il voulait absolument que personne ne les remarque ensemble. Si les choses auraient été différentes et qu’elle n’aurait pas remarqué toutes les myriades de détails qui faisait en sorte qu’elle savait qu’il avait un béguin sur sa cochambreuse, probablement qu’elle aurait été plus offusqué que blessé. Son expression qu’elle essaya rapidement de reprendre et d’y placé y sourire lui semblait beaucoup plus difficile maintenant. Il serait probablement plus simple de ne pas penser à ce menu détail lorsqu’elle aurait un couteau, une planche à découper, des ingrédients et un chaudron entre les mains. Si c’était sa manière de faire à lui, elle pouvait essayer de le comprendre. Pour elle, cela ne changeait pas grand-chose, et c’était simplement pour qu’il n’ait pas d’ennui et qu’elle-même n’ait pas d’ennui avec Callie qu’elle essayait que son ressentiment de ressorte pas trop.

Elle changea bien vite la discussion, en se rendant sur un sujet auquel elle pourrait s’évader un instant. « Je suis toujours sérieuse quand je me donne la peine… » Dit-elle pour elle-même. Elle ne s’était pas rendue à cette position si elle n’avait pas une tête sur les épaules. « J’ai déjà révisé la théorie. » Dit-elle un peu gênée, comme si cela pourrait sembler inconcevable pour un non-Serdaigle qu’elle puisse être à jour dans sa matière de 5e et assez doué pour assimiler ce qui lui manquait au passage dans ces temps libres. Elle lui emboita le pas, comme si la seule voie possible pour échapper à ce climat de tension qu’elle vivait à l’intérieur était de se retrouver ailleurs. D’où venait soudainement l’intérêt pour les sujets platoniques ? Si seulement elle arrivait à penser à quelque chose de joyeux et qui ne mettrait pas le garçon dans une mauvaise position.

Si seulement, elle pouvait arrêter de penser qu’il la fuyait vraiment maintenant. Clydwyn n’avait pas tords quand il lui avait dit qu’il ne voulait pas être vu avec elle à cause de sa sœur, maintenant c’était la même chose qui lui arrivait avec Emrick. Soudainement, l’idée d’être quelqu’un d’autre lui sembla soudainement beaucoup plus intéressante. Effacer qui elle était pour repartir avec une page blanche. Alors qu’il lui répondait, un petit sourire en coin gênée se glissa dans le creux de sa joue droite. « J’ai passé une bonne journée. » Dit-elle sans rien ajouter de plus. Le manuel collé contre elle, elle marchait d’un pas régulier, peut-être un peu plus rapide que la moyenne car elle était habituée à courir et avec le temps ces foulées se faisaient plus longues.

Il semblait inquiet, à regarder à gauche et à droite, et ce sentiment de rejet qu’elle avait eu depuis son arrivé, ne faisait que s’intensifier. C’était bien ce qu’elle avait toujours craint. Les choses avaient changées, peut-être pas pour lui, mais assez pour elle, pour qu’elle se sente maladroite et mal à l’aise. Faudrait-elle qu’elle surveille chacun de ces gestes dorénavant ? Devrait-elle obligatoirement laissé beaucoup d’espace entre elle et lui, pour qu’elle ne soit pas une gêne ? Tout revenait à ces menus détails. Et lui ne semblait pas vraiment les remarquer. Elle avait clairement un monde à recréer autour d’elle, elle était déçu de devoir penser à l’en exclure pour ne pas nuire ces relations avec Callie. Ses doigts tambourinaient sur son manuel de manière frénétique, et sans qu’elle s’en rende compte.

« J’aurais surtout du mal à savoir si mon résultat est potable… » Dit-elle maintenant vaguement. Elle sourit timidement avant d’ajouter. « Nous verrons bien. » Elle ne pouvait pas dire que son humeur ne détendait pas graduellement sur elle. Ça aurait été faux. Alors qu’il tournait un coin, ils tombèrent sur le concierge, auquel elle tendit son mémo qu’elle sortit de sa poche, comme si c’était tout à fait naturel qu’elle l’ait. Il sembla vouloir inspecter le document avec beaucoup plus d’insistance qu’elle n’aurait souhaité qu’il le fasse, et avec agacement, elle tendit la main pour le récupérer. « Si vous ne croyez pas le document, allez voir Professeur Greenberg pour lui dire que vous n’êtes pas d’accord, d’ici là, j’ai bien l’intention d’aller en classe tel que mentionné. » Elle disait cela avec toute l’amabilité qu’elle pouvait trouver pour ne pas être cinglante. Son humeur semblait s’être envolée ailleurs comme un papillon de nuit. Le gardien hocha la tête, sans trop rien avancé d’autre, alors qu’elle lui reprenait le papier des mains pour continuer son chemin. «Allons-y.» Alors qu’elle essayait de faire apparaître un sourire amusé en voyant le garçon qui ne semblait pas s’attendre à ce qu’elle soit intransigeante avec le concierge.

Elle n’avait pas que cela à faire. « Je ne pense pas que tu veuilles, que d’autre personne nous voie ensemble dans les couloirs, alors allons-y. » Dit-elle beaucoup plus acide qu’elle ne l’aurait voulu. Elle se mordilla la lèvre inférieure, maintenant bien mal à l’aise. « Désolé… ce n’est pas… » Elle soupira, puis essaya de le devancer un peu alors qu’elle essayait de remettre ces idées en places, alors qu’elle quittait les côtés de Emrick et de l’employé de l’école.

Elle s’attendait bien à son étonnement lorsqu’elle envoya paitre le concierge. Certes, il ne se connaissait pas vraiment, et maintenant avec son ressentiment, elle devenait un peu capricieuse sur ce qu’elle autorisait au gens et ce qu’elle n’autorisait pas. Se faire prendre pour une menteuse alors ça c’était un peu trop pour l’humeur de la jeune Pouffsoufle. Elle ne voulait pas avoir à gérer son humeur, et le tempérament du concierge aigri. Elle soupira avant de sourire un peu comme une idiote. Ouais, il ne se connaissait pas vraiment beaucoup, lui et elle. « Si tu savais… » En fait, il ne pouvait pas savoir parce qu’elle n’était pas pour réaffirmer son malaise dans cette situation.

Alors que la brunette détalait direction des cachots essayant de mettre un peu au clair sa pensée et éviter de dire tout simplement n’importe quoi, elle se rendit bien compte qu’elle avait parlé peut-être trop vite et énoncé sa pensée tout. Elle s’en voulait. Pourtant, ce n’est pas comme si elle ne lui avait pas donné sa chance plusieurs fois de partir à chacun de leurs entretiens. Mais, il tenait bon et voilà les conséquences. Elle se doutait bien que ça l’arriverait un jour ou l’autre. Elle savait pertinemment que tout le monde pouvait se mettre à déblatérer des rumeurs sur elle, ça ne changerait rien à sa vie, mais pour Emrick si. Et elle sentait un peu cruelle et égoïste, de lui imposer actuellement son point de vue. Il essayait de chercher son regard, mais bien qu’elle essaye de fuir ces yeux, elle ne pourrait pas continuellement y échapper.

« Emrick. Tu te contredis. C’est justement le fait d’être vu avec moi qui te dérange… » Dit-elle en fuyant à nouveau son regard. « Et c’est justement parce que je ne suis pas n’importe laquelle, qui fait en sorte que tu dis cela. Je doute que tu aurais pris autant de temps pour descendre si ça aurait été Emily qui t’aurais demandé au coup de main. Alors s’il te plait. N’essaie pas de me sortir d’excuse bidon. » Elle n’était pas à proprement fâché, mais son ton était triste et elle avait l’impression d’avoir un chat dans la gorge. « Triste à dire, mais je n’ai pas de compte à rendre à personne, je doute que je commence à aviser Callie à chaque fois que j’ai l’intention de te voir, afin de prévoir la prochaine catastrophe… » Ses mains tambourinaient sur son manuels en continue. « … si tu arriverais à mettre au clair tes propres histoires, tu ne chercherais pas à vouloir faire en sorte que personne ne sache que nous nous voyions occasionnellement pour diverses raisons qui ne sont pas de leurs affaires. » Elle avait ralenti le pas, en sachant qu’il arriverait sous peu à la salle de potion. « J’comprendrais que tu ne veuilles plus me voir par la suite, il est assez clair que je ne t’attire que des problèmes.»

Les cachots se présentaient devant eux, et Sunny était un peu plus calme. Ces doigts ralentirent tranquillement. Elle détestait vraiment la manière qu’elle avait parlée au garçon, mais elle considérait que c’était un mal nécessaire. Elle se sentait vulnérable lorsqu’il était là, il l’avait vu dans une position qu’elle avait laissé peu de gens voir, et maintenant, elle se sentait coupable de ce qui lui arrivait à cause d’elle. Elle ne serait pas là à lui dire que cela la blessait s’ils ne s’étaient pas réveillés ensemble suite à l’orage en pleine salle commune de Pouffsoufle, sous le regard outré de plusieurs élèves. Mais elle avait été bien trop faible pour bouger après que la pluie ait décidé à fendre les nuages. Elle n’aurait probablement même pas été capable de bouger le petit doigt à ce moment-là.

« La potion de Ratatinage . » D’un mouvement rapide, elle sorti sa baguette, et dévérouilla la porte avec son sort. «Alohomora » dit-elle clairement avant de faire don geste avec beaucoup de grâce avec sa baguette d’une main et son manuel sous le bras. Le cliquetis du loquet se fit entendre et elle remit rapidement sa baguette dans sa poche. Donna un petit coup d’épaule sur la porte pour la déloger et soupira d’aise d’être enfin arrivé. « Ne me hais pas, s'il te plait.» Dit-elle en penchant la tête, un peu honteuse.

Il n’avait pas pu cacher son étonnement bien longtemps, n’ayant jamais vu une telle facette de sa personnalité. Certes, il ne la connaissait pas vraiment, alors il ne pouvait pas faire de fausses affirmations sur la Poufsouffle, mais de ce qu’il avait vu jusqu’à présent, il n’aurait jamais cru qu’elle puisse faire preuve d’une telle aisance. Il ne l’avait vu que dans des moments où la température commençait à se déchainer, alors il se disait qu’elle ne devait pas être si directe, voir même froide devant certaines personnes. Il espérait qu’elle ne le serait pas avec lui, car, il devait l’avouer, voir autant d’audace sortir d’un si petit corps n’était pas commun.

Quelques minutes plus tard, il se disait qu’il avait peut-être parlé trop vite. Sunny s’était mis à parler pendant un bon moment, lui reprochant pleins de trucs qui ne le réjouissaient pas. Il n’avait pas eu l’impression de se contredire dans ce qu’il avait dit, selon lui c’était simplement elle qui ne comprenait pas ce qu’il voulait dire. Comment pouvait-il lui expliquer clairement qu’il avait bien aimé passé du temps avec elle, ces derniers mois, mais que les rumeurs changeaient un peu les perceptions qu’il avait ? Son ton semblait plutôt triste que fâché, mais pour lui, il ne ressentait aucunement la même émotion. Il savait pertinemment que, au fond, ce n’était pas bien méchant, mais la façon dont elle avait livré l’information le mettait de mauvaise humeur.

« C’est juste que tu comprends pas mon point. » Dit-il d’un ton semi énervé, semi fâché. Elle fuyait son regard, comme pour se détacher d’une part de responsabilité, ce qui l’irritait au plus haut point. « J’ai aimer passé du temps avec toi jusqu’à présent, tu sais pas ce que je pense réellement alors dit pas le contraire. En fait, t’as peut-être raison. J’ai pris du temps à descendre parce que je voulais pas que tout le monde pense qu’on est ensemble. Si je m’étais réveillé avec Emily dans la salle commune et que les rumeurs l’auraient concernées, c’est sûr que j’aurais pris du temps à descendre. J’essaie pas de te sortir des excuses bidons, c’est juste que tu comprends pas ce que je veux dire. » Si elle ne semblait pas à proprement fâché, lui l’était. Et le fait qu’elle se mette à parler de ses relations était la goutte qui fit déborder le vase. Mais qu’est-ce qu’elle en savait, de ses relations ? Elle n’en savait rien, elle n’avait pas le droit de sous-entendre qu’il n’était pas capable de mettre ses propres relations au clair. Ce n’était pas vrai, il avait même rencontré Callie aujourd’hui pour en parler. « Tu peux arrêter de parler de Callie ? T’as aucune idée de ce qui se passe, t’as juste su que je l’aimais bien, alors tu peux te mêler de tes affaires. » Dit-il d’un ton sec, avant de mettre ses mains dans ses poches. « Et puis tu sais pas comment mes relations vont, non plus. J’veux pas que le monde pense qu’on sort en cachette après les heures permises. Parce que, oui, ça pourrait m’attirer des problèmes. Et à toi aussi, d’ailleurs, même si ça a l’air de te passer dix pieds au dessus de la tête. » Il décida d’ignorer le dernier commentaire qu’elle fit car, oui, peut-être qu’il valait mieux pour lui qu’ils ne se voient pas par la suite, question que les rumeurs s’estompent légèrement.

Les cachots se présentaient maintenant devant eux, et même si Sunny paraissait un peu plus calme, Emrick ne l’était pas. Il avait essayer de se changer les idées, voir se calmer un peu avant d’arriver dans la salle des potions, mais il y arrivait pas. Il avait ralentit le pas, gardant une certaine distance entre Sunny et lui. Par politesse, il lui demanda quelle potion elle voulait essayer en premier, mais il n’avait plus du tout envie de l’aider. C’était un peu égoïste, il devait l’avouer, mais la façon dont elle lui avait parlé l’avait vraiment choqué. Il la suivit lorsqu’elle entra dans la salle. Il s’assit sur un banc, incapable encore de prononcer d’autres mots. Il fixait ses pieds, mal à l’aise, attendant de voir si la Poufsouffle allait encore se fâcher contre lui, ou bien le pressé pour qu’il l’aide dans ses potions.

S’il avait la possibilité de retourner dans le temps, il le ferait probablement sans hésitation. Il s’était énervé rapidement et il n’aurait peut-être pas du le faire, voyant l’expression que Sunny affichait. Il aurait pu se montrer un peu plus poli dans ses paroles, mais dans le moment, il n’y avait pas pensé. Au fond, la Poufsouffle ne voulait pas réellement lui faire du mal, et il savait que ce qu’il avait dit l’avait surement blessé. Il venait de lui avouer qu’il l’avait volontairement ignoré pendant un certain temps à cause de simples rumeurs. En fait, si cela avait été à tout autre moment, il n’aurait seulement pas fait attention à ces rumeurs et aurait continuer de voir Sunny et de lui parler comme ils l’avaient fait depuis la croisière. C’était seulement les circonstances qui faisaient en sorte que ces rumeurs l’énervaient à un plus haut point et qu’il ne voulait pas les étoffer d’avantage. Aussi, le fait que Sunny se mêle de ses affaires le fâchait réellement, étant donné le fait qu’ils ne se connaissaient à peine.

Au fond, Emrick aimait bien la Poufsouffle, et il se sentait mal d’avoir agit ainsi. Qu’elle soit légèrement énervée contre lui, ça passait, mais il se doutait qu’elle ne s’attendait pas à ce qu’il réplique si furieusement. Il aimait passer du temps en sa compagnie et en entrant dans la salle de potions il ne pouvait faire autrement que d’approuver les propos de la jaune et noir : il ne voulait pas la haïr. En fait, il se disait qu’il ne pouvait tout simplement pas y arriver, il la trouvait bien mignonne, dans le sens qu’elle était plus jeune qu’elle, évidemment, ce n’était pas comme s’il allait commencer à regarder à gauche et à droite à tout bout de champ. Il avait décidé de s’asseoir sur un banc, ne parlant pas, fixant ses pieds pour éviter de croiser le regard de Sunny, comme elle l’avait si bien il y a quelques minutes. Cette dernière l’imita, prenant place à côté de lui, fixant également ses pieds.

Il y avait un malaise évident entre eux, qu’Emrick avait du mal à supporter. Cependant, il ne voulait pas prendre la parole tout de suite, se disant que c’était trop tôt pour le faire, qu’elle était probablement encore surprise de l’attitude qu’il avait eue face à elle. Il soupira, mis ses coudes sur la table en face de lui, frottant son visage dans ses paumes. Il ne savait pas quoi penser et quoi faire pour réduire ce malaise, sachant très bien que le geste qu’il venait de faire aller sans l’ombre d’un doute créer encore plus de tensions entre eux qu’il y en avait déjà. C’était stupide, il avait le goût d’être partout sauf ici, mais en même temps, il ne voulait pas laisser Sunny dans cette salle, toute seule, à essayer de réussir des potions qu’elle n’avait jamais pratiquer. Elle allait probablement tout faire exploser, il ne voulait pas vivre le restant de sa vie avec cela sur la conscience. Malgré tout, l’image que cela lui procurait le fit sourire légèrement. Il ne comprenait tellement pas ses émotions en ce moment, un mélange d’amusement, de tristesse et de colère. Il ne pouvait cependant pas laisser la situation comme cela, et après quelques minutes de silence, il se leva, posa une main dans le dos de Sunny avant de prendre la parole.

« Bon, on l’essaye, cette potion ? »

Il ne s’était pas excusé, parce que, au fond, il pensait réellement ce qu’il lui avait dit tout à l’heure, et même si cela manquait de gentillesse, il voulait lui faire savoir ce qu’il pensait. Malgré tout, il souriait légèrement à présent, voulant faire savoir qu’il ne resterait pas fâché longtemps. Elle avait bien raison, au fond, le Poufsouffle n’avait vraiment pas envie de ne plus la voir elle non plus.

Le temps était long depuis qu’elle était assise là à côté d’Emrick. Regarder ses soulier n’avaient rien de très palpitant, comme lui avait exprimé Alycia lors de leur rencontre lors de ce fâcheux incident des premières semaines, mais elle patientait car elle savait que c’était la seule manière qu’elle avait pour refaire descendre la tension que le garçon exprimait si violement dans ces gestes et ces paroles. La pièce était très dénudé et avec que eux deux, elle ne pouvait que remarquer combien cette pièce était immense pour leur seul présence. Elle essayait de faire le vide dans sa tête, de ne penser à rien afin d’éviter de dire encore quelque chose qui ferait ressortir encore de mauvais sentiment à son aîné.

Il fallait se l’avouer, elle n’était pas forcement doué dans les relations interpersonnelles, très rouillé aurait convenu. Mais autant considéré ce fait actuel et se taire. Ils n’avaient franchement rien à se reprocher, ni l’un, ni l’autre. C’était ce qui était un peu embêtant avec ce genre de rumeur. Qu’avait-elle dit déjà par le passé que n’importe quelle fille se sentirait flatté d’avoir son attention à lui? Elle pouvait considérer qu’elle avait de très mauvaise manière pour rester dans ces bonnes grâces. Elle se sentait maintenant un peu gauche dans son approche. Il était si gentil avec elle, et elle, elle sonnait comme la pire garce, peinée, jalouse et insensible. Elle se rendait bien compte qu’il n’allait pas lui dévoilé sa vie par grand pans, et au fond, elle pouvait s’avouer un peu jalouse de Callie, car au moins, elle, elle avait quelqu’un auquel elle pouvait se confier, discuter et même être aimer, si son raisonnement était logique. La petite Pouffsoufle n’avait rien de cela, et avait des fortes tendances à faire déguerpir tous ceux qui lui tournaient autour, la poisse quoi.

Son monde semblait si petit autour d’elle que de penser à réellement rayer Emrick de sa liste, lui semblait vraiment souffrant et pénible. Elle n’avait pas besoin de camoufler tout plein de détail sur sa personne, elle arrivait à être elle-même, même si pour cela, il fallait qu’elle laisse le temps au garçon à digérer cette information. Mais elle attendait, patiente, et tenait le coup pour éviter une autre catastrophe. Ils se connaissaient si peu, normal qu’il y ait des frictions à ce stade. Elle ne cherchait pas nécessairement à ne pas dévoiler qui elle était, c’était simplement qu’elle voyait toute les répercussions actuelles et ne pouvaient pas vraiment considérer à dire tout haut toute sa pensée sans pour autant heurté les sentiments du Pouffsoufle.

Il se leva finalement, et elle n’eut qu’une seule pensée, qu’il allait s’en aller et la laisser là. Peut-être était-elle si habitué d’être seule, peut-être était-elle si habitué qu’on se libère de sa présence qu’elle ne s’attendait pas à ce que quelqu’un veuille vraiment rester avec elle, auprès qu’elle avait été aussi horrible. Il fallait se le dire franchement, il n’y avait probablement rien qui retenait le garçon de partir. S’il avait été content de l’aider, elle l’avait assez fâché pour qu’il change d’idée. Et il ne lui devait rien. Elle n’avait pas relevé la tête jusqu’au moment où elle sentit sa main contre son dos. Elle s’attendait à ce qu’il lui dît qu’il s’en allait. Mais à la place, il semblait l’encourager à faire ce pour quoi ils étaient venus.

Elle releva la tête, et se retourna pour regarder Emrick, vraiment surprise. Rougit honteuse, d’avoir pensé qu’il l’abandonnerait. Depuis le temps, il fallait s’avouer une chose c’est qu’il avait toujours été là et n’avait jamais fui. Elle sourit timidement, avant de se retourner vers son livre. Elle ouvrit le manuel ou elle avait laissé son signet. Comme toujours bien préparé. « Racine de marguerite, Figue séché et pelée, Chenille, Fois de rat. » Dit-elle en mettant le doigt sur la liste des ingrédients. « On devrait pouvoir trouver cela, un pilon et un mortier, un chaudron, et une cuillère…» Elle se leva tranquillement de son siège avant de se diriger vers une armoire au fond de la classe.

Rester assis comme cela, sans rien dire, rendait l’atmosphère extrêmement lourde et difficile à supporter. Cependant, l’idée de se lever tout de suite de son banc ou bien de commencer une conversation comme s’il ne s’était rien passé ne semblait pas approprié pour le moment. Il prit ce moment pour réfléchir à ce qu’il venait de faire, à ce qu’il venait de dire, tout ce qu’il aurait pu garder pour lui. D’un autre côté, tout cela lui avait enlevé un poids énorme sur les épaules. Lorsqu’elle lui avait demandé de l’aider, il s’était dit qu’il allait tout lui expliquer dans les moindres détails, pourquoi il ne voulait pas tout détruire ce qu’il venait tout juste de commencer. Il ne savait pas trop comment s’y prendre dans des relations de couple, et il devait tout de même faire ses preuves à Callie, alors le fait qu’elle pense qu’il sort en cachette avec Sunny ne lui semblait pas comme une bonne idée. Comment pouvait-il lui expliquer cela d’une façon claire, sans qu’elle se dise qu’il avait presque honte d’être vu avec elle ? Le reste de Poufsouffle, et même de tout le château au complet, cela ne le dérangeait pas. Mais vu les circonstances dans lesquelles il était, il avait de la difficulté à gérer la situation.

Il finit par se lever, se disant qu’il n’avait pas besoin de faire durer cela plus longtemps que c’était nécessaire. Les gestes qu’il avait fait quelques minutes auparavant avaient trahis énormément les pensées qui se bousculaient dans sa tête, et il ne voulait pas que la soirée se finisse comme cela. Toute autre personne normale serait surement partit de la salle, laissant la jeune fille seule pour faire ses expériences. Il se sentait beaucoup trop mal pour faire cela, de toute façon, il l’aimait bien, la Poufsouffle. Elle était gentille, seulement souvent imprévisible, mais il pouvait la comprendre, ayant lui-même ce trait de personnalité. Au fil des années, il avait réussit à contrôler un peu cela, ne voulant pas faire fuir tout le monde qui se présentait à lui. Jusqu’à maintenant, cela avait bien marché, il ne se fâchait plus autant qu’avant Du moins, il fallait comprendre que cette règle ne marchait seulement que lorsqu’il était à Poudlard. Quand il était chez lui, il tâchait d’être moyennement poli, mais si quelqu’un l’énervait, il ne se gênait pas pour le dire haut et fort. À l’école, c’était différent, il espérait tout de même garder un minimum de vie sociale.

Justement, il se doutait aller croire que, en se levant, il allait tout simplement quitter la pièce. Si bien qu’elle ne leva pas la tête avant qu’il ne pose sa main sur son dos, puis qu’il lui demande quelle potion elle voulait faire en premier. Il la voyait rougir honteusement, surement qu’elle était gênée dans cette situation. Il avait eu toutes les raisons de partir mais pourtant, il était resté. Pour la simple et bonne raison qu’il se sentirait extrêmement mal de la quitter, alors qu’il lui avait promis de l’aider. Il n’avait pas l’habitude de briser ses promesses, et aujourd’hui n’était pas la journée qui ferait exception à la règle. Il se leva pour suivre Sunny, qui se dirigeait vers les armoires, à la recherche des ingrédients dont ils avaient besoin. Emrick connaissait bien cette potion, il prit donc l’initiative de sortir tous les ingrédients nécessaires pour que la potion soit réussite.

« Au moins, t’as pas choisis la potion la plus compliquée… » Dit-il en riant, sa mauvaise humeur étant déjà disparue. Il s’était réellement fâché pour un rien, tout à l’heure. Il retourna à sa place, un chaudron en main, qu’il déposa sur la table. Il s’assit machinalement sur le siège le plus proche, croisant les bras et regardant Sunny avec un air de défis. « Tu sais, je compte pas faire la potion tout seul. J’suis là pour t’aider si t’as des questions, mais je préfèrerais vachement que tu la fasses seule. C’est beaucoup plus amusant quand on réussit quelque chose par soi-même, de toute façon. »

Sunny s’attendait maintenant à tout moment à ce qu’il quitte. Même si elle le trouvait de bonne humeur actuellement, elle ne pouvait savoir si cela allait durer ou non. Lorsqu’elle s’était mise à chercher le matériel dans l’armoire, elle sourit un peu en voyant qu’il al joignait dans ces recherches. Il aurait très bien pu décider de ne pas bouger d’un centimètre le temps qu’elle termine ces recherches. Après tout, il était assez furax, il y avait à peine que instants. Elle avait l’impression de marcher sur des œufs, se disant qu’au final, il n’aurait personne pour corroborer si ses résultats étaient concluants après qu’elle ait procédé à la préparation de ces potions. Autant rester dans ces bonnes grâces, du moins, essayer. Elle trouva les racines de marguerite emballé dans un papier sec à gauche, les figues séché dans un bocal en haut de l’armoire, et se mit à la recherche du reste des matériaux en se rendant compte qu’il les avait déjà trouvé. Elle les prit alors qu’il les avait déposés sur la déserte, et vint les mains bien remplis de ces trouvailles rejoindre le plan de travail d’où Emrick l’attendait avec un chaudron de taille 2. Il lui affirma qu’elle n’avait pas pris la plus difficile. Certes, elle avait pris la première du manuel. « J’y vais en ordre en fait. C’est la première du manuel. » Dit-elle en haussant les épaules. Elle retourna de l’autre côté de la salle récupérer pilon, mortier, cuillère de bois; ces préférés; une planche à découper, un couteau et une pierre à aiguiser et autre bouquin quelconque pour tenir son manuel en angle. Elle revint ensuite une seconde fois vers la table, le tout empiler.

Elle regardait Emrick qui s’était installé près à étudier ces compétences, elle freina un peu le pas en le voyant la regarder ainsi. Il avait les bras croisé, et lui affirmait qu’il n’avait pas l’intention de faire la potion pour elle, elle ne put que lever les yeux au ciel, et pouffer de rire tout en finissant les derniers pas vers la table de travail. Il avait l’air de pensée que c’était une sorte de défi pour elle, mais en fait, elle n’avait pas vraiment besoin d’un gros coup de main. « J’imagine que tu ne me croirait pas si je te disais que j’ai fini mon philtre de confusion à l’examen final de 3e, en 7 min… Je ne pouvais pas allé plus vite que mon chaudron.» Dit-elle d’une manière ironique, sans que son ton soit le moindre du monde vantard. C’était en soi un record en quelque sorte, Greenberg avait eu du mal à croire ce qu’elle avait fait. Si l’enseignante savait les aptitudes qu’avait la petite Pouffsoufle, elle ne lui avait guère donné de chance lors des débuts des cours. Elle avait eu l’impression d’être un monstre de foire lorsqu’elle avait dû présenter le philtre de paix pour sauver la peau de Catalina.

Revenant devant son plan de travail, elle glissa ces trouvailles sur la table. Pris le livre et le glissa en dessous de son manuel question que ce dernier soit en angle. Les plaça ces outils de parts à gauche et droite de sa planche à découper qui se tenait juste devant son chaudron. Elle noua ces cheveux bruns de sorte qu’il n’y avait que quelques mèches au-devant qui lui flottait sur le front. Elle fixait son manuel, et suivait du doigt les instructions les unes après les autres, sérieuse et concentrée; cela durant quelques instants. Elle avait l’air tellement moins juvénile lorsqu’elle travaillait, on aurait dit une toute autre personne. Elle releva la tête, se rappelant qu’elle n’était pas seule. « Désolé, j’étais dans ma bulle. » Elle lui fit un sourire à faire fondre un iceberg puis tira son tabouret derrière elle pour s’asseoir. « Ça devrait aller. » Elle releva le regard vers Emrick. « Tu me le dis si tu as des commentaires ou des conseils, Sky est pas du genre à noter quoi que ce soit dans son manuel… je suspecte même qu’elle ait effacé les notes d’Orion. » Dit-elle en riant doucement.

Elle attrapa sa pierre à aiguiser puis donna quelques petits coups vigoureux le long de la lame pour affuter cette dernière, elle voulait trancher le tout bien nettement. Elle déroula le papier, et découvrit les racines de marguerite dont elle jeta un œil critique, avant d’en prendre 3 de taille respectables qu’elle nettoya en les frottant du bout de ces doigts pour décoller les résidus de terres. Ce n’était pas marquée, mais elle ne pouvait se rentrer dans la tête que ce n’était pas très propre dans une recette d’y inclure un ingrédient qui n’était pas sur la liste. Elle relu son manuel alors que des doigts s’affairait déjà, posa les racines sur la table à découper et les coupa finement sous le sens de la longueur, en long filet brun. Sa coupe était régulière et droite, elle les glissa sur le haut de sa planche. Elle ouvrit par la suite le bocal de figue et en sortit une, dont elle retira la peau habillement, alors qu’elle finissait son mouvement, la lame vint toucher son index gauche. Elle posa le fruit séché et maintenant pelé sur le côté avant de porter son doigt à sa bouche pour aspirer le sang qui perlait de l’entaille. Elle n’aimait pas être observée ainsi. Elle aurait pu prévoir la catastrophe. Ça la rendait un peu mal à l’aise d’être ainsi scruté. D’ailleurs, depuis le début de la préparation, le garçon n’avait toujours rien dit. Elle releva le regard, l'index toujours entre ces lèvres pour s’assurer qu’il n’était pas disparu au courant des cinq dernières minutes, qui lui semblait être les plus silencieuses depuis qu’elle le connaissait. Mais il était encore là.

Il se doutait que la Poufsouffle s’attendait probablement à ce qu’il s’en aille d’un moment à l’autre, alors il essayait le plus possible d’avoir l’air content de vouloir rester. Ce qui n’était pas si difficile que cela à faire, puisqu’il était quand même content de rester pour aider Sunny. Il savait qu’elle avait de la difficulté avec la matière de quatrième année qu’elle avait manquée et cela lui faisait grandement plaisir de pouvoir lui venir en aide. Le seul fait qu’il pouvait aider quelqu’un qui en avait besoin lui procurait une énorme joie, alors il pouvait facilement oublier le moment où s’était emporté et avait dit ce qu’il pensait des réflexions de son amie. Parce que, même s’ils ne se connaissaient pas énormément, il avait l’impression de connaître assez Sunny pour la considérer comme une amie, ou du moins une amie en devenir. Il savait des choses sur elle que personne d’autre ne savait, alors il se sentait dans un certain sens privilégié de savoir ces choses. De plus, ce n’était pas son genre d’utiliser ce qu’il savait contre la Poufsouffle, alors elle n’avait rien à craindre par rapport à cela, ses secrets allaient rester secrets, et si cela se savait, alors c’était que quelqu’un d’autre les avait dit. En pensant à cela, il se disait qu’il devrait probablement lui dire bientôt que Callie n’était plus seulement son amie maintenant, mais il ne savait pas comment aborder le sujet. Sunny était en train de prendre les ingrédients qu’il n’avait prit avant, lui disant en même temps qu’elle avait pris la première du manuel. C’était donc normal que ça ne soit pas la potion la plus difficile, mais il n’y avait pas pensé au début. Il espérait seulement détendre l’atmosphère qui planait sur eux il y a quelques instants. Il était déjà assis à sa place lorsqu’elle revint à la table, et elle semblait freiner un peu le pas en le voyant, son regard étant peut-être un peu étrange.

Il haussa les sourcils lorsqu’elle lui dit qu’elle avait fini son examen final en 7 minutes. Il pensait avoir fait vite quand il était en troisième, mais à en voir ce que Sunny lui disait, il ne l’était pas du tout, en tout cas, pas autant qu’elle. « Je te crois, tu dois être vraiment forte… Parce que j’ai fais moins que toi à mon examen en troisième. C’est drôle que tu me demandes de l’aide à moi de t’aider, parce que c’est clair que si tu n’avais pas sauter une année tu serais meilleure que moi. » Dit-il avec un petit sourire en coin. La bonne humeur commençait à revenir chez Sunny et cela lui faisait grand plaisir. Il décida de se lever finalement, se disant que ça ne servait strictement à rien de rester assis maintenant. Il décida que c’était mieux de l’aider maintenant qu’il savait ses compétences : qu’il soit là ou non, elle n’aurait pas de difficulté à finir la potion qu’elle avait choisit. De plus, elle en avait prit une relativement facile.

Il regardait Sunny faire plusieurs petites actions, soit placer chacun des outils sur la table devant elle, fixait le manuel, semblant lire les instructions attentivement. Il trouvait cela très amusant, honnêtement, et il se mit à la fixer jusqu’à ce qu’elle se rende compte qu’il attendait qu’elle se rappelle qu’elle n’était pas toute seule. Elle releva finalement la tête, suite à quoi il lui rendit le sourire qu’elle lui donnait. « Ouais, j’ai cru remarqué que t’avais oublié ma présence. » Elle tira un banc pour s’assoir, et même s’il venait de se lever et trouvait que c’était un peu stupide de se rassoir tout de suite, il le fit tout de même. « C’est sûr que je vais te faire mes commentaires si j’en ai, je pourrais même t’en écrire dans le manuel pour être sûr que tu t’en souviennes… Quoique c’est peut-être pas une bonne idée que moi, j’écrive. Tu risques de pas comprendre ce qui est écrit. » Dit-il en riant. C’était bien vrai, et elle avait probablement du le remarquer lorsqu’elle avait reçu la dernière lettre qu’il lui avait envoyé.

Il regardait Sunny, se demandant quand est-ce que qu’il devrait lui dire qu’il était avec Callie. Il trouvait que maintenant était un moment opportun, à la regarder couper les ingrédients qu’ils avaient besoin pour compléter la potion. Il l’a vit se couper le doigt, et il afficha une mine inquiète. Elle n’avait pas l’air d’avoir mal, mais tout de même, il voulait savoir si elle était correcte. « Ça va ? » Il posa une main sur son bras, pour la réconforter si elle en avait besoin. « T’as besoin d’un pansement, ou t’es correcte ? J’ai pas vraiment vu comment tu t’es coupé… » Il trouvait cela étrange de lancer la nouvelle qu’il voulait lui dire comme cela, mais il ne voulait plus attendre vraiment longtemps. Il voulait qu’elle comprenne un peu plus les raisons pourquoi les rumeurs l’énervaient plus qu’elles ne le devraient. « Au fait, j’ai pas pu te le dire avant, mais je suis en couple avec Callie… Bon, c’est pour ça que les rumeurs m’énervent plus, je veux pas qu’elle pense des choses qui ne sont pas vraies… Si tu comprends… »

Au moins les choses étaient claires maintenant, il savait qu’il n’avait pas vraiment une débutante devant lui, et elle se sentit flatté qu’il puisse pensée que si elle avait suivi son cursus comme tout le monde. Il exagérait quand même un peu, mais cela réjouit la jeune fille qu’il ne la prenne plus pour une incapable, après tout, elle avait besoin de son expérience pour mener ces potions à bien, pas tant ces capacités techniques. Elle rougit un peu sous ces compliments. Le regard des gens c’était quelque chose, mais la manière dont elle avait parlé rendait les choses beaucoup plus personnelles. Elle plaça ces articles et relut la dite potion affichant une mine très concernée. Elle releva la tête alors qu’elle se souvenait de sa présence, et qu’il lui fit remarquer en double. Elle se sentait un peu idiote, mais après tout la concentration était quelque chose de très important en magie, autant en sortilège qu’en potion, et dans son cas à elle, c’était une très grande force qu’elle utilisait grandement à son avantage. Elle coulissa son banc sous elle, prête à se mettre au travail. Les potions ça se faisait pas par magie… ok… un peu quand même, mais il fallait travailler et être appliqué pour obtenir de bons résultats.

Elle rit doucement en l’entendant dire qu’elle n’arriverait pas à relire ces notes si c’était lui qui les écrivaient. « Ça peut pas être si pire que cela. » Pour l’encourager un peu alors que tous les deux avaient retrouvés leur joie de vivre et leur humeur. Elle n’avait pas eu trop de mal à lire sa lettre. Ok, par bout, elle avait eu carrément l’impression de devoir déchiffrer des hiéroglyphes, mais rien d’impensable, après tout Orion aussi n’avait pas une calligraphie à tout casser, et elle arrivait bien à relire les brides de notes que Sky n’avait pas effacées à son passage. En fait, elle se ravisa, Orion avait une calligraphie vraiment pourri mais avec le temps, elle était venu très habile à déchiffrer ce que son frère avait écrit, que ça soit un mémo, dans un bouquin, ou par lettre. Elle adorait littéralement son frangin, s’il n’était pas son frère, elle aurait clairement eu le béguin pour lui; il était beau, brillant, drôle, intelligent, gentil, beau… avait-elle dit beau ? Elle ne s’en rappelait plus. En fait, son frère était un modèle de référence aussi pour les aptitudes scolaires, comme magique; et avec Sky, elles avaient décidé de personne ne le méritait et s’amusait à faire fuir toute les nouvelles conquêtes. C’était son frère. Et elle en était un peu, beaucoup, trop possessive à certain égard. En parlant de beau, brillant, drôle, intelligent, gentil, elle ne put que jeter un coup d’œil à Emrick pour se dire que ces qualificatifs lui allaient assez bien aussi.

Elle ne put que jeter un regard outré à son doigt alors que ce dernier se perlait de sang. Ça ne faisait pas vraiment mal, mais elle avait clairement manqué de contrôle et de concentration. Elle le porta à sa bouche alors qu’elle posa délicatement son couteau contre la planche à découper. Elle releva le regard vers le garçon alors qu’il affichait une mine inquiète. Il avait déjà franchi l’espace qui les séparait et alors qu’il posait sa main sur son bras, elle fût traversée par un long frisson. Elle lui jeta un regard troublée, son doigt toujours entre ces lèvres. Alors qu’elle l’extirpait lentement, pour répondre au garçon, elle déglutit se rendant compte que sa bouche était maintenant un véritable désert et qu’elle ne qu’être obsédé par cette main sur son bras. Elle ne comprenait pas pourquoi il prenait autant soin d’elle, pourquoi il acceptait autant à l’aider. Encore là, elle savait pertinemment qu’il aurait pu depuis belle lurette quitter cette salle et tout simplement s’abstenir de lui parler. Alors que les mots refluaient finalement à la barrière de la conscience qui lui rappelait à son grand malheur ou bonheur, elle n’en était pas sûre, que son cœur fût déjà pris par Callie. Après tout, elle le savait depuis leur premier échange. « Oui, ça va. » Alors qu’elle détournait son regard de celui du garçon pour regarder sa main qui était encore posé sur son avant-bras. « Je me suis coupé parce que j’avais l’esprit ailleurs… » Le mieux serait qu’elle évite de lui expliquer le fond des raisons de cet incident. Il fallait dire qu’elle aurait dû être habitué à son contact, mais c’était dans des toutes autres circonstances, et elle en gardait quand même vaguement un souvenir quelque part, mais c’était loin d’être serti de la même émotion.

Que ressentait-elle au juste. Pourquoi avait-elle si exaspérée un peu plus tôt ? Elle préférait chasser du doigt ces pensées qui s’accompagnaient de beaucoup trop de problème et de mal être. Ces pensées se firent soudainement interrompre par une déclaration qui était assez surprenante. D’un côté, sur son épaule gauche, elle voyait clairement son petit-démon intérieur faire une grimace, elle aurait préféré qu’il n’ait rien dit, alors qu’elle se rendait compte qu’elle aimait bien le garçon plus qu’elle n’aurait dû. Il fallait se le dire, Sunny s’attachait rapidement au gens et n’ayant pas grand monde autour d’elle, ces rencontres avec le garçon était non seulement les plus nombreuses mais les plus intéressantes qu’elles aient eu au courant de la dernière année. Elle se sentait un peu mal de pensée ainsi, et donc, elle jeta un regard à l’ange sur son autre épaule qui lui souriait. Oui, elle était contente pour lui. Il avait accédé au bonheur qu’il cherchait tant. S’il en était heureux, pourquoi ne le serait-elle pas pour lui. N’était-ce pas ce qu’on s’attendait d’une amie? D’accepter les bons et les mauvais côtés de l’autre ? Était-ce qu’il était en train de devenir tous les deux ? Des amis ? Oui, en quelque sorte. Peut-être. Oui, elle aimerait beaucoup. Malgré les pertes de contrôle tous les deux, leurs humeurs, ils avaient une conscience mutuelle de deux personne qui se comprenaient et s’appréciaient. Et donc, alors qu’elle repoussait son petit-démon intérieur, se disant que c’était bien stupide d’avoir de si vil pensée alors que lui devait être aux anges, elle releva la tête le regarde un peu trop brillant, et sourit à son ami. « Je suis si contente pour toi! Je t’ai déjà dit que tu étais mignon… » Elle rougit. « … et que tu allais très certainement rendre une fille heureuse. Et dire que tu disais avoir du mal en amour! » Dit-elle en riant doucement. «Comment c’était ?» Soudainement beaucoup trop curieuse. « … votre premier baiser ? » S’en rendant compte, elle porta sa main à sa bouche, puis rit. « Oublie, je suis moi-même étonnée d’être autant curieuse. »

Puis elle lui jeta un regard un peu irrité. Comment les choses pourraient ne pas être vraie entre eux d’eux, et ce malgré les rumeurs. Après tout, ces deux-là, du peu qu’elle avait compris se connaissait depuis longtemps et était aussi ami depuis longtemps. Si la jeune fille, qu’était Callie se fiait aux rumeurs plutôt qu’à lui, alors elle se doutait bien que leur relation serait bien courte pour la simple raison qu’ils ne pourraient pas se faire confiance tous les deux, ce qu’elle doutait fortement. « Si elle se fit aux rumeurs, plutôt qu’à toi … » Et elle retint ces mots dans sa bouche, ne voulant pas être prophète de malheur. « Je comprends. » Dit-elle en hochant la tête afin de la convaincre. En même temps, elle se demandait si elle ne donnerait pas malgré elle beaucoup de raison de s’en faire à la Pouffsoufle, pour ce qui était de la relation qu’elle entretenait avec Emrick. Du moins, elle essayait de continuer à se fier à son impression actuelle. Être ami avec lui était quand même quelque chose qu’elle désirait fortement, autant ne pas lui attirer des désagréments.

Elle jeta rapidement un regard à son doigt, la coupure nette avait déjà arrêté de saigner. « Tu ne devrais pas t’en faire autant pour moi, je suis plus forte que j’en aie l’air. » Alors qu’elle le disait d’un ton très humoristique, sa tête lui disait que l’attention qu’elle lui portait était beaucoup pour elle, qui n’était pas habitué d’avoir quelqu’un autre que son frère et sa sœur qui réagissait de cette manière avec elle. C’était probablement pour cela qu’elle avait toute ces pensées qui se glissait au côté de sa conscience. «Je continue? Ou tu m’envoie à l’infirmerie ? » Dit-elle en se moquant gentiment un peu du jeune homme.

Maintenant qu’il savait que Sunny savait se débrouiller en potions, il n’allait pas continuer de rester planter là, assis sur sa chaise à la regarder mélanger les ingrédients pour espérer qu’elle ne fasse pas tout explosé. La pensée de la voir déboussolée par cela le fit rire intérieurement, essayant que cela ne paraisse pas trop à l’extérieur, ne voulant pas qu’elle pense qu’il se moquait d’elle et qu’il ne croyait pas en ses compétences. Le commentaire sur sa manière d’écrire lui fit rouler les yeux, mais il suivit ce geste d’un petit sourire en coin. Si elle trouvait que ce n’était pas si pire que ça, c’était sûr qu’elle mentait ou qu’elle n’avait pas du tout bien lu la lettre qu’il lui avait envoyée, possibilité qui s’effaça rapidement de sa mémoire, se rappelant qu’elle lui avait répondu par la suite. Le Poufsouffle n’aimait pas nécessairement communiquer par lettre, sachant qu’il n’avait pas la meilleure calligraphie au monde et que la plupart du temps, le receveur de la lettre demandait à quelqu’un d’autre de l’aider à déchiffrer les mots qui étaient écrits sur le papier. « Tu dis ça pour me faire plaisir, je suis sûr que t’as demander à d’autres personnes si c’était un « m » ou un « n. » » Dit-il en riant. Il était conscient de ses qualités et de ses défauts, alors il n’était pas du genre à les camoufler avec une excuse bidon du genre : j’étais pressé de te répondre.

Sunny avait l’air outrée lorsqu’elle se coupa le doigt et, par réflexe, il se leva pour voir si elle avait besoin d’aide. Il n’avait pas pu voir l’ampleur des blessures d’où il était assis, qui était moindre que ce qu’il avait imaginé. Il avait machinalement mis sa main sur le bras de Sunny, ne s’attendant pas nécessairement à une telle réaction de sa part. Elle semblait pétrifiée par ce contact et cela ne faisait aucun sens dans la tête du jeune Poufousffle. Il l’avait tenu dans ses bras durant une soirée complète et elle n’avait jamais eu ce genre de réaction là. Bon, le circonstances étaient légèrement différentes, elle ne devaient pas ressentir grand chose dans l’état de panique qui s’était emparé d’elle durant cette soirée. La réaction qu’elle avait en ce moment le fit rire légèrement, mais il ne voulait pas trop le montrer. Décidemment, la jeune fille le faisait beaucoup rire en cette soirée par les expressions de son visage, mais il ne voulait pas provoquer sa colère. Il avait pu y gouter légèrement tout à l’heure alors qu’elle s’était énervée et le fait qu’elle puisse s’énerver encore plus le clouait au planché. Elle venait quand même d’insinuer fortement que c’était ce geste qui l’avait légèrement déconcentrée, du moins c’était comme cela qu’il interprétait la phrase de la brunette. Il savait que ce n’était pas bien de profiter de la situation de la sorte, mais il s’approcha de Sunny, essayant de la mettre encore plus mal à l’aise. « Faudrait pas que tu sois déconcentrée en examen. Ça pourrait être dangereux pour le reste de la classe. » Suite à quoi il lui fit un léger sourire, enleva la main qui était encore sur son bras et retourna à sa place. Sa chaise était plus près de celle de Sunny qu’elle ne l’était au début, alors ce n’était pas comme si il était partit si loin, au fond.

Il avait à présent dit qu’il était en couple avec Callie, mais il ne pouvait pas réellement scruter l’émotion que Sunny ressentait en ce moment-même, du moins pas pour l’instant. Il avait eu envie de le dire à la Poufsouffle pour calmer les tensions qui avaient planées sur eux tout à l’heure, mais devant les commentaires de cette-dernière, il était visiblement gêné. Il fallait réellement qu’elle arrête de dire qu’il était mignon, ce n’était pas un compliment qu’il était habitué de recevoir, et de la part d’une fille qu’il connaissait à peine, ça le mettait mal à l’aise. La suite ne pu faire autrement que de le gêner encore plus, oui, il avait eu du mal en amour jusqu’à présent, et puis, ce n’était pas comme si Callie était en amour par-dessus la tête avec lui, alors il ne pouvait pas réellement se considérer comme chanceux. Au moins, il était en couple, ce qui était une grande première pour lui, mais cela, elle n’était pas obligée de le savoir… « Dit pas que je suis mignon, ça me gêne… Et puis, je te jure que j’ai toujours eu de la malchance en amour… J’espère quand même être capable de la rendre heureuse, on a quand même l’habitude d’avoir des petits mal entendus sur des riens alors je voudrais pas que ça arrive trop souvent. » Dit-il avant d’être encore une fois surpris par les propos de la brunette. Leur premier baiser ? Elle voulait savoir ça ? Ce n’était pas comme s’il allait raconter de fond en large comment ce moment s’était passé. Il voulait garder certaines choses privées, tout de même, et il fut content de voir que Sunny semblait surprit de la curiosité qui avait prit le dessus sur elle. « Ouais, je vais oublier. C’était quand même assez personnel, comme question, ça… » Dit-il en finissant sa phrase d’un rire sincère.

Peu importe ce qu’il disait, il avait tout de même l’impression que Sunny ne comprenait pas ce qu’il voulait dire par rapport à sa relation face aux rumeurs. Normalement, il aurait eu assez confiance en lui pour dire ce qu’il pensait de cela à sa copine, mais puisque c’était ses premières expériences dans le domaine, il ne voulait pas faire de faux pas. Surtout qu’il savait à quel point leurs conversations pouvaient prendre des tournures explosives. Il se contenta de répondre poliment à Sunny, sachant pertinemment qu’elle aurait voulu continuer la phrase qu’elle avait commencée. « Merci de comprendre. » Même si au fond il savait qu’elle ne comprenait pas réellement, la dernière fois qu’il lui avait tenu tête, ils avaient eu droit à un bon moment de silence assez malaisant, alors s’abstenir était la meilleure solution dans ce cas-là.

Emrick avait du mal à croire Sunny lorsqu’elle lui disait qu’elle était plus forte qu’elle en avait l’air. Il avait cet instinct de grand frère et il voulait la protéger, principalement puisque à leur première rencontre, elle aurait largement pu se noyer. Aussi, étant plus vieux qu’elle, c’était comme une chose inévitable pour lui. L’envoyer à l’infirmerie semblait peut-être être une bonne chose et, voyant qu’elle le taquinait un peu, il décida de lui renvoyer la pareille. Il se releva – encore – de sa chaise, prit le doigt de Sunny et fit mine de l’examiner. Après une ou deux secondes, il la regarda : « Je crois que ça devrait aller, tu devrais survivre sans avoir besoin d’aller à l’infirmerie. » Il lâcha son doigt, puis rit, regardant le chaudron qui était devant lui, encore vide. Le temps avançait et s’ils ne s’y mettaient pas tout de suite, ils n’auraient pas fini le nombre de potions qu’elle voulait maitriser d’ici la fin de la nuit. « Bon, on commence ? Sinon j’irais peut-être faire une sieste. » Dit-il avec un sourire en coin, essayant de regarder la Poufsouffle dans les yeux, comme il le faisait sur le bateau de croisière.

S’approcher dangereusement d’elle n’était pas la meilleure chose à faire dans cette situation et Emrick le savait, se sentant du coup un peu mal d’agir ainsi. Au fond, ses intentions n’étaient pas mauvaises, il voulait seulement s’assurer que ses sens ne le trahissaient pas, qu’il avait bien vu la Poufsouffle frissonner au contact de sa main sur sa peau. Ce n’était certainement pas parce que celle-ci était trop froide, cela valait de soi. C’était le désir de comprendre qui avait incité le jaune et noir à agir ainsi, se demandant en quoi cela était-ce différent de la dernière fois qu’ils s’étaient retrouvés dans cette situation. Il l’avait pourtant tenu assez fermement dans ses bras, alors le simple contact de sa main ne serait pas supposé la déranger, comme le visage de la brunette laissait transparaitre. Mais bon, quand il y pensait longuement, il voyait des liens se former entre les deux évènements. C’était certain que, durant la nuit de l’orage, Sunny n’avait presque pas conscience des gestes d’Emrick, et le seul son qui semblait remplir ses oreilles était celui du tonnerre qui déchirait ciel. Alors il était probable qu’elle n’ait même pas pris conscience qu’il la tenait – et pour la tenir, il la tenait très fort – contre elle. Il retira finalement son bras et elle lui lança une remarque, à laquelle il lui adressa un sourire en coin. Lui, faire exprès ? Mais non, pas du tout… Une réponse à cela ne semblait pas nécessairement pertinente, car il aurait répondu de manière ironique, alors qu’elle savait très bien qu’il faisait exprès. De plus, il savait très bien que s’approcher comme cela s’avérait dangereux, sachant que des rumeurs courraient déjà à leur sujet et qu’il venait de se fâcher pour lui expliquer que ces rumeurs le dérangeaient réellement. Il était peu probable que quelqu’un soit en train de les espionner en ce moment, en dehors des heures permises, mais tout de même, il valait mieux être prudent. Ces actions pourraient être mal interprétées, surtout en sachant qu’au final, il ne voulait pas se rapprocher de Sunny de cette manière. Ses histoires commençaient à bien fonctionner et il se disait que, peut-être, s’il avait connu Callie après Sunny, la situation serait différente, mais ce n’était tout simplement pas le cas. Il regardait la Poufsouffle, envisageant la possibilité, mais se doutant bien que l’amitié serait la base de leur relation. Il retournait s’asseoir sur son banc alors que la jaune et noir lui disait quelque chose, sans qu’il puisse pour autant l’entendre.

Parce qu’il commençait à la considérer comme une amie, il aurait bien aimé qu’elle lui pose d’autres questions par rapport à son couple. C’était tout nouveau tout de même, Callie était sa première copine, et il ne savait pas trop avec qui en parler. Ce n’est pas comme s’il manquait de possibilités, mais en même temps, si ça n’avait pas été elle, il lui en aurait parlé, puisqu’elle était sa meilleure amie avant de devenir sa petite amie. Chose qu’il espérait qui n’affecterait pas leur amitié d’une quelconque manière. Il avait confiance en son couple et se disait qu’il avait des bonnes chances de durer plus que quelques mois, mais en même temps, il ne connaissait pas beaucoup d’histoires de couples d’adolescent qui finirait par fonder une famille. C’était pourquoi il n’effaçait pas la possibilité qu’ils finissent par ne plus former un couple, mais se demandait s’ils allaient tout de même rester amis. Il afficha cependant un sourire reconnaissant à Sunny, qui laissait trahir un peu sa déception. Peut-être qu’elle n’était tout simplement pas intéressée par sa vie sentimentale, ce qui le surprendrait quand même légèrement. Elle lui avait posé des questions indiscrètes qui l’avaient mis mal à l’aise, mais cela ne le dérangeait pas de répondre à de simples questions de curiosité, qui ne dépassait pas les limites de ce qu’il pouvait lui révéler et non.

Prendre son doigt était aussi une action discutable, il ne savait pas véritablement ce qui le prenait en cette soirée. C’était peut-être la potion…? Bon, il eu quand même la réaction à laquelle il s’attendait par rapport à Sunny : elle avait eu l’air aussi troublée que tout à l’heure face à ces gestes. Il ne faisait que la taquiner, il ne l’enverrait pas à l’infirmerie pour une simple coupure, c’était exagérer la gravité des blessures. Elle le regardait d’un air choqué, et le garçon essayait tant bien que mal d’essayer de ne pas laisser paraitre son amusement. Il ne voulait pas qu’elle pense qu’il se moquait d’elle, il voulait tout simplement comprendre, les questions s’empilant dans son esprit. Même avec le regard troublé qu’elle lui lançait, il la regardait comme à son habitude, droit dans les yeux, en espérant du mieux que possible de paraître extrêmement sérieux. Une pensée traversa l’esprit du Poufsouffle, qui regarda la porte du local de potions. Il ne fallait vraiment pas que quelqu’un rentre.

Il avait passé les premières minutes à regarder Sunny préparer sa potion et il commençait à s’en lasser un peu. Les potions le passionnaient, oui, mais plutôt lorsque c’était lui qui les préparaient et coupait les ingrédients. Regarder quelqu’un d’autre le faire, ça pouvait devenir long, à la longue. En plus, la brunette prenait son temps pour couper tous les ingrédients, faisant en sorte de bien lire toutes les indications qu’il y avait dans son manuel. À la regarder aller, on pouvait avoir l’impression qu’elle avait fait ça toute sa vie, en plus de s’y adonner religieusement dans ses temps libres. Il sourit à cette idée, conscient que Sunny était beaucoup trop concentrée pour le voir faire. Bientôt, elle avait finit, et de ce qu’il avait vu, la potion semblait correcte, bien réussit. Cependant, elle ne prit pas de temps pour lui demander son approbation, et il dut se résoudre à l’idée qu’il devrait se lever, lui qui était si confortablement assis sur son banc. C’était bizarre, tout de même, la voir se lever pour aller se placer derrière lui. Elle avait peut que cela lui explose au visage, elle qui avait l’air d’une pro des potions ? Il fut tout de même assez surpris lorsqu’elle posa ses mains sur ses hanches. Assez rapidement, il se tourna vers elle, avant de s’apercevoir qu’elle était beaucoup plus proche de lui que ce qu’il avait pensé. Elle semblait beaucoup moins petite ainsi, il ne la dépassait que d’une demi tête, mais quand même, elle était vraiment proche. Il baissa son regard pour le porter à ses mains, qui étaient encore posées sur ses hanches. Il fit le chemin entre celles-ci et les yeux de Sunny avec un air interrogatoire dans les yeux, comme pour lui demander de manière indirecte ce qu’elle faisait. Pourtant, il n’avait rien à lui reprocher, lui aussi avait fait pareil il y a à peine quelques minutes. Il décida de déplacer par lui même les mains de la Poufsouffle avant de se lever, allant voir le résultat de la potion, comme elle semblait y tenir. Il se pencha par-dessus le chaudron, n’ayant pas besoin tout de même de trop se pencher, étant tout de même assez grand. Le résultat semblait impeccable, du moins il n’y avait aucun signe de poisson dans le chaudron. Il se tourna vers Sunny, lui affichant un beau sourire. « À moins que j’aille des problèmes de vision, ta potion ressemble à une potion. Bravo ! » Il se rapprocha de Sunny, s’asseyant où est-ce qu’il était il y a à peine quelques secondes, mais cette fois-ci face à elle. Pas question qu’elle remette ses mains sur ses hanches, il avait trouvé cela si étrange une seule fois. La brunette était encore assez proche de lui, assez pour la toucher, mais il n’allait pas tenter le coup encore une fois. « C’est pas si compliqué, au fond. T’as qu’à suivre la recette correctement pour chacune et ça devrait aller. En tout cas, celle-là, t’as l’air de la maitriser parfaitement. »

Le Poufsouffle aurait voulu retourner près de la table, reprendre le manuel et lui demander si elle voulait tester une autre recette, mais il trouvait cela étrange de se relever pour aller le chercher, alors qu’il venait de s’asseoir. « Tu veux en essayer une autre ou…? » Il laissa sa phrase en suspense, de toute façon, elle était assez intelligente pour comprendre ce qu’il voulait dire. Peut-être en avait-elle assez et voulait retourner dans son dortoir, question de dormir un peu et d’avoir une nuit de sommeil assez bonne. Emrick se demanda alors s’il y avait eu un autre orage depuis la dernière fois. S’il y en avait eu, il était presque certain que son amie ne serait pas venue le chercher dans son dortoir, probablement de peur qu’il la juge, chose qu’il n’avait jamais fait. Ils avaient tout de même eu une rencontre étrange, tous les deux, alors il se demandait comment il pouvait la juger pour quelque chose d’aussi banal qu’un simple orage qui lui faisait peur. Oui, sa peur dépassait des proportions qu’il n’avait jamais vues auparavant, mais il ne voulait pas la juger seulement pour cela. Au fond, il savait que la jeune Milbury l’aimait bien et que s’il avait été dans sa situation, elle aurait voulu l’aider de toutes les manières qui lui étaient possible. Bon, il n’en avait pas réellement la certitude, mais il osait espérer que ses hypothèses étaient bonnes. « Au fait, il n’y a pas eu d’autres orages, depuis la dernière fois, pas vrai ? Tu serais venue me chercher si ça l’avait été le cas ? » Il eu le réflexe de tendre la main vers elle, cherchant son bras pour la réconforter, mais s’abstient assez rapidement. Il avait cette manie d’oublier les choses si vite, c’en était épouvantable. Il ne voulait pas la rendre de plus en pus mal à l’aise, déjà qu’ils était encore assez proches l’un de l’autre et que, plus le temps passait, plus il se sentait lui-même hors de sa zone de confort. Pour sa part, il ne ressentait rien, mais il ne voulait pas provoquer des réactions indésirées de la part de la Poufsouffle. Cela pouvait leur faire du mal à tous les deux, au fond.

Il devait avouer que le contact des mains de Sunny sur lui l’avait un peu surpris, ce qui expliquait la réaction qu’il avait eue. Ce n’était pas le fait qu’elle le touche en tant que tel qu’il n’aimait pas car, au fond, ce n’était pas comme si cela le dérangeait, mais la surprise avait prit le dessus sur ses actions. Le regard étrange qu’elle lui donna suite à ses réactions ne pu faire autrement que de la faire sentir mal, alors qu’il s’approchait du chaudron pour regarder si la potion était correcte – ce qu’il savait déjà. Il avait confiance en les capacités de Sunny et ayant fait cette potion plusieurs fois, il avait la certitude qu’elle ne s’était pas transformée en poisson, tout de même. Enfin, lorsqu’il revint à sa place pour annoncer la bonne nouvelle à la Poufsouffle, sa tête était remplie de questionnement par rapport à ses actions. De la façon qu’il le voyait, et qu’elle le voyait probablement, c’était qu’il avait le droit de faire tout ce qu’il voulait, de la toucher parce que ça l’amusait, alors qu’elle n’en avait pas le droit. Il ne voulait pas qu’elle pense de cette façon, car c’était seulement de l’étonnement, il la considérait plus comme une petite fille sage et ne s’attendait pas à ce qu’elle fasse la même chose qu’il avait fait, mais bon, au fond, c’était sans importance.

Il n’avait pas remarqué qu’il fût encore si proche d’elle, et se dit qu’il devait probablement semer le doute dans l’esprit de la brunette. Aussi, après avoir lancer sa dernière phrase, il se trouvait un peu stupide. Si c’était si facile de faire des potions, il n’y aurait aucun échec parmi les élèves, ce qui ne semblait pas être le cas. Pour lui, cela avait toujours été facile et il avait du mal à se tromper, mais c’était normal : il était assez rapide, mais quand même minutieux dans ses étapes. Sunny reculait maintenant pour qu’il y ait un peu d’espace entre eux deux, ce que le Poufsouffle prit quand même un peu mal. Il avait l’impression qu’elle s’enfuyait d’elle mais faisait attention pour ne pas le laisser paraître dans ses actions. C’était de sa faute, de toute façon, c’était lui qui avait afficher une mine surprise lorsqu’elle avait posé ses mains sur ses hanches, alors il était le seul coupable dans la situation. Malgré tout, elle semblait vraiment contente d’avoir réussit la potion et cela fit sourire le jaune et noir, qui s’apprêtait déjà à entamer une prochaine potion. « D’accord, on peut en faire une autre, si tu veux. Je crois que je vais t’aider à la faire, cette fois. Ça risque d’être plus amusant que de te regarder faire toutes les étapes alors que je suis assis à attendre que le temps passe. » Lui dit-il en riant, ayant déjà hâte de commencer la prochaine potion.

Il savait que le changement était assez radical et Sunny avait l’air de penser la même chose. D’autant plus qu’il venait de tendre une main vers elle, pour essayer de la réconforter un peu puisqu’il savait que c’était un sujet délicat pour elle, mais il se ravisa au dernier moment. Sunny soutenait toujours son regard lorsqu’elle lui parlait, et il pouvait avouer que la première phrase qu’elle lui dit ne l’enchanta guère. Il en avait assez des rumeurs, c’était vrai, mais ce n’était pas une raison pour ne pas vouloir qu’elle ne panique pas lorsqu’un orage se faisait entendre. « J’en ai assez des rumeurs, ouais, et je t’ai expliquer pourquoi, mais j’ai pas marre de passer du temps avec toi ou d’être sûr que tu vas bien. » Il soutenait son regard bien qu’il sentait que c’était un peu difficile pour elle d’en faire ainsi. Au moins, elle faisait un bon point avec ses explications, il n’avait donc aucune raison de répondre de façon négative. Même s’il aurait préféré savoir qu’elle allait être en sécurité la prochaine fois qu’un orage aller frapper, mais si elle ne voulait pas qu’il intervienne, il en ferait ainsi. « Je suis content qu’il n’y en ai pas eu d’autres, au moins je sais que tu as pu dormir paisiblement ces derniers-temps. »

Sunny était maintenant assise sur une table de travail et Emrick était donc rendu plus petit qu’elle, ce qui était quand même assez drôle comme situation. Il l’écoutait attentivement, se disant que la situation était quand même assez triste. Elle regardait ses pieds tandis que lui la regardait elle, leurs regards se croisant parfois lorsqu’elle arrêtait de regarder vers le bas. « C’est pas que j’hésitais vraiment de te toucher, tu sais, c’est juste que je voyais que ça te mettais dans un état étrange, alors j’aimais mieux éviter la situation… Mais bon, merci de dire que tu veux que je sois heureux, c’est gentil. » Dit-il avant de regarder ses pieds à son tour. Il n’était pas habitué de parler ainsi et avant l’impression qu’il parlait beaucoup plus avec son cœur que ce qu’il aurait espéré. « Je comprends, je vais essayer de pas trop vouloir te protéger. Mais tu sais, les sentiments que tu ressens sont mutuels, je veux que tu sois heureuse et je pense pas que je pourrais bien vivre sachant que tu es de l’autre côté du dortoir, en train de paniquer… Tu comprends ? » La mention de Callie le fit sourire, même s’il ne savait pas si elle voulait réellement entendre ses histoires avec elle. Au moins, elle le proposait, alors elle ne pourrait pas dire qu’elle ne voulait pas l’entendre parler... « Moi aussi j’aimerais pouvoir te parler de tout et de rien sans avoir l’impression qu’il y a un genre de malaise, si tu vois ce que je veux dire… Je savais que tu avais plus ou moins envie de me voir après l’épisode de l’orage alors j’insistais pas, si tu comprends… Mais je te raconterai mes histoires et je te promets que je ne te considérai pas comme une gamine. T’as beau être un an plus jeune, ça change pas grand chose dans notre amitié, parce que, oui, même si on ne se connaît pas beaucoup, je te considères comme une amie. » Il se leva pour aller rejoindre Sunny, et pour ajouter de l’emphase sur la phrase qu’il venait de dire, la posa par terre pour ensuite l’enlacer. Peu importe qu’elle n’aimait pas qu’elle le touche ou quoique ce soit, il avait envie de lui faire un câlin, dans d’autres circonstances que celles de la dernière fois.

Emrick avait déjà hâte de commencer la prochaine potion, se disant qu’ils allaient passer un bon moment, Il n’était pas au courant du niveau d’intérêt que Sunny avait par rapport aux potions, mais si elle était assez motivée pour en faire en dehors des cours, par sa propre volonté, c’était qu’elle ne devait pas trouver ça lourd et inutile. Il en avait parlé récemment avec Avril et pensait aller étudier en potions plus tard, lorsque son cheminement à Poudlard se terminerait. Il pouvait peut-être en parler avec son amie qui se tenait devant lui en ce moment, se disant que cela pouvait faire un bon sujet de conversation, d’autant plus qu’il pourrait par la suite lui demander dans quel domaine elle pensait étudier en sortant de l’école de magie. Il regardait le chaudron, se demandant si Sunny préférait en prendre un nouveau ou tout simplement reprendre le même chaudron.

Il semblait que le fait qu’ils ne se connaissent pas beaucoup n’empêchait pas la jaune et noir de dire le fond de sa pensée au jeune homme. Cela ne le dérangeait pas, il préférait grandement une personne assez honnête pour dire ce qu’elle pensait, car s’il y avait quelque chose qui énervait royalement le Poufsouffle, c’était d’apprendre quelque chose de la bouche de quelqu’un d’autre. Il préférait savoir ce que tout le monde pensait de lui, quitte à se faire dire quelque chose de blessant en pleine face. Oui, la vérité pouvait faire mal, mais il valait mieux une vraie peine qu’une fausse vérité, comme il s’était toujours dit. Il trouvait que le comportement de la brunette était assez chancelant, mais il ne pouvait pas la blâmer ou lui reprocher quelque chose que même lui faisait quelques fois. Il était du genre à changer d’humeur très facilement, mais voir quelqu’un d’autre adopter le même genre de comportement le faisait rire. D’autant plus que Sunny avait visiblement de la difficulté à le regarder dans les yeux, et il eu l’envie de lui remonter le visage avec sa main, lui faisant signe de le regarder, mais préféra se raviser, se rappelant des évènements précédents. Il la regardait s’exprimer, n’étant pas nécessairement offusqué par ses propos, puisqu’il la comprenait complètement. La manière qu’elle regardait ses chaussures avait un petit côté mignon et il sourit en y pensant, sachant pertinemment qu’elle ne pouvait pas le voir.

Et de son côté, il lui expliqua encore le fond de sa pensée. Il fallait bien qu’il lui rende la pareille, tout de même. Elle pouvait dire ce qu’elle voulait dans l’honnêteté la plus pure, mais elle devait savoir qu’il s’attendait qu’elle réagisse aussi bien lorsque c’était son tout de s’exprimer. Et au moins, elle disait qu’elle comprenait complètement et qu’elle ferait la même chose si elle était à sa place, chose qui le laissa perplexe. Il se doutait qu’elle ne serait pas contente des rumeurs qui circuleraient à son sujet, mais en même temps, elle ne s’était pas retrouvée spécifiquement dans la même situation que lui, alors elle ne pouvait pas vraiment comprendre. Mais lui dire n’était même pas dans les pensées d’Emrick. Il voulait rester du bon côté de Sunny et lui dire cela ne pouvait tout simplement pas l’aider, c’était un fait. Il sourit avant de lui répondre : « Ouais, merci de comprendre. »

Il finit par la prendre dans ses bras, l’entrainant dans une étreinte. Dans ce genre de situations, il se sentait souvent comme un grand frère protecteur ou quelque chose qui remplissait cette fonction, mais puisqu’il connaissait le fon de sa pensée et savait qu’elle ne voulait pas qu’il la protège trop, il se sentait tout simplement grand. Il se rendait maintenant compte de la petite grandeur de la Poufsouffle, ou bien de sa grandeur à lui, étant assez grand pour un garçon, mais pas trop grand quand même. Juste assez grand pour dépasser largement Sunny en grandeur ainsi qu’en largeur. Elle le serait elle aussi, sans qu’il ressente une réelle étreinte de sa part, probablement parce qu’elle était beaucoup plus petite que lui. C’est finalement elle qui finit l’étreinte, lui disant au passage qu’il sentait bon. Lui ? Sérieusement ? Il ne faisait rien de particulier pour cela, mais cela le fit rougir légèrement. « Ouais, ça se fait pas tout seul, des potions… Et, eum, merci. »

Emrick se dirigea vers la table à laquelle ils étaient assis tout à l’heure, se disant qu’il ferait mieux qu’ils commencent la potion tout de suite s’ils ne voulaient pas passer la nuit dans la salle de classe. Il ouvrit le livre des potions qu’elle avait amené, tournant les pages machinalement, se demandant ce qu’ils pouvaient bien essayer avant d’aller se coucher. « Tu en avais une en tête ou tu veux faire la deuxième qu’il y a dans le livre ? »

Sunny venait de mettre fin à leur câlin et Emrick ne pu penser autre chose qu’au fait que cela s’était fait de manière soudaine, comme si elle ne voulait pas avoir l’air trop attachée à lui, chose qui ne le dérangeait pas du tout. Au contraire, il trouvait cela mignon, cela faisait le charme de la jeune Poufsouffle en quelque sorte et la rendait adorable, bien sûr dans les limites qu’il devait se fixer par rapport à leur relation. De toute façon, ce n’était pas comme s’il ressentait autre chose que de l’amitié envers elle, mais il y avait tout de même quelque chose de très réconfortant lorsqu’il lui avait fait ce câlin. Il n’avait pas eu la chance d’en faire à plusieurs filles au cours de son passage à Poudlard, mais il se disait que ceux de Sunny pourraient facilement figurer parmi les meilleurs qu’il pourrait jamais recevoir. Mais dire qu’il sentait bon n’était pas quelque chose qu’il appréciait particulièrement, cela le rendait un petit peu mal à l’aise, ne sachant pas ce qu’il faisait pour faire en sorte de « sentir bon. »

Emrick se dirigea lentement mais sûrement vers leur table de travail, se disant qu’il ne devait pas se perdre dans ses pensées et qu’il valait mieux pour lui de se mettre au travail le plus rapidement possible. Sunny le rejoint peu de temps après, son buste pressant le bras du Poufsouffle, ce qui le fit réagir assez rapidement, la regardant avec un air interrogateur, ne sachant cependant pas si elle allait capter son message. Il avait l’impression qu’elle faisait presque exprès de le coller et d’être près de lui, mais bon, si elle cherchait un certain réconfort dans ses bras, il ne pouvait pas la plaindre, mais il n’allait pas commencer à la prendre dans ses bras à toutes les occasions qui se présentaient. Il ne voulait pas qu’ils aillent l’air de dépendants affectifs, tout de même.

Quelle potion il voulait faire ? Honnêtement, il ne se rappelait pas vraiment de toutes les potions qu’il avait eu à faire lors de sa quatrième année, mais il n’avait pas eu de difficulté avec l’une d’elle, ça, il en était sûr. « Euh, je sais pas, il n’y en a pas une que j’ai trouver difficile spécifiquement. » Il tourna les pages du manuel, se disant qu’il laisserait le hasard décider de la potion qu’ils allaient préparer. Après quelques secondes, il s’arrêta à une page en particulier, celle de Potion d'Aiguise-Méninges. Il sourit, se disant qu’elle n’était pas très compliquée elle non plus. « On peut faire celle-là. Au fond, elle permet de mieux réfléchir. Ça serait peut-être pratique pour toi. » Taquina-t-il la brunette qui était à ces côtés. Il ne le pensait qu’à moitié, elle était capable de réfléchir et il le savait, mais il se disait que leur relation évoluait dans un sens où il pouvait se permettre ce genre de blagues. « Elle annule les effets du Sortilèges de confusion également, si je ne me trompe pas. »

Il poussa un petit soupire de soulagement lorsqu’elle se décolla de lui, ne se rendant compte qu’à ce moment-là qu’il avait retenu sa respiration pendant tout le temps qu’elle avait été proche de lui. Il fit ce que Sunny lui demandait, étant d’accord avec elle que cela était dommage de jeter une potion réussite. Il transvida donc le contenu de la potion dans un bocal, profitant de cela pour nommer les ingrédients dont ils auraient besoin pour faire la prochaine potion. Il suivit les ingrédients dans le manuel, remarquant qu’ils n’en auraient pas besoin de beaucoup pour réussir la potion. « Eum, on a besoin de scarabées, de racines de gingembre et de bile de tatou. » C’est à ce moment qu’il se dit que les ingrédients qu’il retrouvait la plupart du temps pour leurs potions étaient assez étranges et il espérait que cela ne dégouterait pas la brunette.

Il regardait Sunny du coin de l’œil, se disant au passage qu’elle n’avait pas l’air dans son assiette, ou du moins légèrement perturbée par les évènements, chose qui ne faisait pas nécessairement beaucoup de sens pour le jeune Poufsouffle. Il lui fallu du temps pour prendre les ingrédients et elle n’avait pas l’air de pouvoir revenir s’asseoir près de lui de sitôt. Il refoula le désir de se lever pour aller la chercher, physiquement, se disant qu’il commençait tout de même à se faire tard et qu’il voulait profiter des quelques heures de sommeil qui lui seraient attribuées. Mais c’était une mauvaise idée d’aller la chercher comme si elle était qu’une simple enfant, elle lui reprocherait encore probablement de la prendre pour une petite sœur plutôt qu’une amie, et il devait enlever cette pensée de la tête de la Poufsouffle. « Tu t’en viens ? Ou t’as encore besoin d’un câlin ? » Bon, la taquiner ne faisant cependant pas partie des limites qu’il s’était fixées pour cette soirée, tout de même.

Depuis que Sunny l’avait rejoint à sa table et qu’elle l’avait légèrement trop collé à son goût, Emrick lui lançait des regards interrogateurs, essayant de lui demander ce qu’elle essayait de faire. Il avait l’impression qu’elle faisait exprès d’être si près de lui, peut-être à cause du câlin qu’il lui avait fait tout à l’heure. Il n’aimait pas réellement penser ainsi, ayant l’air légèrement hautin ou même peut-être vantard, mais son attitude envers lui était légèrement bizarre, elle semblait trop vouloir se rapprocher de lui alors qu’il lui avait clairement fait comprendre qu’il n’était pas intéressé, puisqu’il avait déjà une petite amie. Même s’il se doutait que la vérité n’était pas nécessairement agréable, il considérait Sunny comme son amie, oui, mais aussi comme une petite sœur qu’il voulait protéger et réconforter, ne voyant aucun intérêt amoureux ou plus grand que de l’amitié. La situation le rendait mal à l’aise et il ne savait pas trop pourquoi, Sunny lui renvoyant les regards interrogateurs qu’il lui lançait. Il reposa son regard sur le bouquin, légèrement secoué, choisissant la potion qu’ils allaient faire en deuxième. Sunny lui fit une grimace lorsqu’il lui lança l’ « insulte, » qu’il lui renvoya. « Je sais, je suis tellement drôle. » Bien sûr dit d’une manière sarcastique. Il ne se trouvait pas si drôle que cela, mais il aimait bien faire rire son amie, lui faisant oublié l’épisode qui venait de se passer ainsi que les doutes qui avaient remplis ses pensées.

La Poufsouffle finit par le quitter, ramassant le matériel dont ils avaient besoin pour faire la potion choisie quelques minutes plus tôt. Alors qu’il transvidait la potion dans un pot, elle lui demandant si ça allait, et la surprise fut tellement grande qu’il failli renverser tout le contenu sur la table de travail. Il ne savait pas ce qu’il avait, il était probablement simplement trop fatigué, comme elle l’avait suggéré. « Euh, oui, ça va. Juste un peu fatigué. » Dit-il sans trop de conviction, passant une main dans ses cheveux. Il lui lança une autre blague, question de détendre l’atmosphère et qu’elle ne se doute pas qu’il se sentait encore légèrement mal à l’aise. « Je croyais que tu étais une grande fille et que tu ne voulais pas que je te traite comme une plus jeune. J’ai pas besoin de t’aider. » Lui dit-il en riant. Elle lui parlait comme si c’était lui qui voulait qu’elle lui fasse un câlin, alors qu’il se doutait que c’était plutôt le contraire. « Comme si c’était moi qui en voulait, c’est toi qui m’as dit que je sentais bon tantôt. Et puis, je sais que ça rend accro, c’est quand même moi qui les donne. » Dit-il en lui faisant un clin d’œil, se disant qu’il pouvait peut-être lui toucher le bras au passage, mais se ravisa.

Elle posa tous les ingrédients sur la table, lui demandant s’ils avaient assez de racine de gingembre ou s’ils devaient aller en chercher d’autres pour faire la potion. Il regarda le morceau, puis se dit qu’ils devaient en avoir assez. Cela faisait quand même longtemps qu’il avait fait cette potion et il était beaucoup trop paresseux pour regarder dans le manuel. « On devrait en avoir assez. » C’était étrange qu’elle lui demande de lui dire quoi faire, car il fallait savoir qu’Emrick était bizarre lorsqu’il rentrait dans son élément. Il pouvait avoir l’air un peu strict s’il commençait à lui donner des ordres et lui dire quoi faire pour que la potion soit réussite. Il sourit à la remarque que c’était lui qui avait le manuel, le prenant et le passa de l’autre côté de la table, du bord de Sunny. « Plus maintenant. C’est toi qui l’as. » Lui dit-il en lui lançant un clin d’œil, mettant ses mains sur ses épaules pour appuyer son geste puis, se rendant compte de ce qu’il faisait, se rasseyant rapidement sur sa chaise. Il versa une certaine quantité de bile de tabou dans le chaudron, jetant un coup d’œil à Sunny, qui était assise devant sa racine de bambou et son couteau. « Coupe ça. » Lui dit-il en pointant de la tête le morceau de bambou.