Siobhan avait totalement oublié la discussion qu'elle venait d'avoir avec Eléonore. Oh bien évidemment ce n'était que temporaire, durant toutes les vacances, tout cela allait lui trottait dans la tête. Ce n'était pas le fait de savoir qu'Eléonore avait passé le cap avec Matthew ou même avant, ni même le fait de l'apprendre qui lui posait problème, ce qui la dérangeait c'était qu'elle était à des années lumières elle de faire ça et qu'il n'était même pas envisageable que dans un avenir proche elle puisse le faire avec un garçon, Ceyan ou n'importe qui d'autre. Pourtant, dieu sait que Ceyan avait une réelle place dans la vie de la jeune fille et que plus le temps passait et plus elle tenait à lui - sans savoir pour autant si c'était réciproque - mais ça ne changeait pas le fait qu'elle n'était qu'à la toute première étape, ayant échangé qu'un simple et chaste baiser avec lui. Est-ce que ça allait poser un problème un de ces jours prochains ? Pour le moment elle était à des années lumières d'y songer mais bientôt elle n'arrêterait pas de se poser la question.

Pour le moment elle se trouvait en Afrique, avec Eléonore et la seule idée qui restait fixe chez elle, c'était de visiter sa ville natale et de montrer tous les endroits où Siobhan étaient allées. Elle entraina donc Eléonore dans les rues de sa ville, sans même réfléchir aux conséquences si on les voyait dans le coin ou si son amie avait envie de faire une petite visite guidée. La fatigue commençait à gagner un peu la jeune Buckley mais elle fut pourtant rapidement oubliée quand elle sentit la chaleur du soleil sur son corps. Enfin il faisait chaud, c'était des températures vivables aux yeux de la jeune fille, il était si loin le temps maussade de la Grande Bretagne et c'était tant mieux. Le moral de la jeune cinquième année (car elle l'est toujours à cette époque) remonta en flèche et sans plus penser à rien, la jeune Siobhan déambula en courant dans les rues du CapTown. Arrivées devant la maison de Siobhan ou plutôt l'ancienne maison de cette dernière, Siobhan présenta très rapidement les lieux, admirative et mourant d'envie de pénétrer dans son ancien terrain pour montrer plus en détail tous les endroits où elle avait passé de bons moment.

"Oh oui, on était super heureux ici. Ca me manque parfois ..."

Comprenait "toujours" au lieu de "parfois". Siobhan crevait d'envie de retourner vivre ici mais son père s'y était fermement opposé. Ne voulant pas se mettre son père à dos, la jeune adolescente n'avait pas insister mais parfois, la discussion retombait sur le tapis et même si ça se finissait toujours de la même façon, Siobhan espérait qu'un jour, il y aurait du changement. Comme de bien entendu, la jeune fille fut à des années lumières de se rendre compte que c'était dangereux de les voir ici et qu'il ne faudrait pas trop rester. A contre coeur, elle quitta sa maison natale pour se diriger vers son école. Cette dernière se trouver à cinq minutes à pied de son ancienne maison. La proximité avait été un facteur très important pour Cinaed, qui voulait pouvoir récupérer sa fille quand il le voulait, tout comme Ben. Arrivée devant les grilles de son école primaire, Siobhan resta nostalgique.

"C'est ici que j'étais à l'école primaire. On jouait sur cet espèce de toboggan, c'était très amusant ... Et on faisait des châteaux de sable par là bas. On jouait à l'élastique de ce côté là et là les maitresses fumées leur cigarette en papotant."

Tellement de souvenirs qui remontaient à la surface et si peu de temps pour les savourer. Siobhan allait être la plus malheureuse du monde quand elle devrait quitter une nouvelle fois son chez elle pour repartir en Angleterre ...

Si quelqu’un un jour lui aurait dit qu’elle finirait par faire la touriste en apparition éclair à CapTown, en Afrique du Sud, lors d’une mission pour sauver McGonagall, elle lui aurait probablement ris au nez. Pourtant, c’était ce qu’elle était en train de faire. Son amie Siobhan, originaire de cet endroit, souhaitait lui montrer avec un grand enthousiaste les différentes parties de la ville où elle avait grandis et où elle avait été heureuse. Avec réticence, Éléonore avait donné son accord, pas certaine que ce soit une bonne idée de s’attarder dans un lieu mais incapable de détruire les étincelles dans les yeux de son amie. Elle s’était laissée entraînée dans la ville et le premier lieu où elles s’étaient arrêtées était la maison dans laquelle Siobhan avait grandi. Élé lui fit remarquer que la maison respirait le bonheur et Siobhan lui répondit, avec une pointe de nostalgie dans la voix : "Oh oui, on était super heureux ici. Ca me manque parfois ..." Les deux jeunes filles contemplèrent la maison en silence, Élé essayant d’imaginer une petite Siobhan gambadant ici et là. Au bout d’un instant, elle finit par demander : « Pourquoi avez-vous déménagé? » C’est vrai, s’ils étaient si heureux, pourquoi étaient-ils partis ailleurs? Elle sentait que c’était une question un peu épineuse mais peut-être Sio consenterait-elle à lui fournir des éléments de réponse?

Les deux jeunes filles se dirigèrent ensuite vers un autre bâtiment, à cinq minutes de là. La proximité des choses rassura Éléonore : au moins, son amie aurait le temps de lui montrer deux-trois endroits avant de devoir repartir. Si les lieux avaient été éloignés, Éléonore aurait été obligée de dire non à son amie. "C'est ici que j'étais à l'école primaire. On jouait sur cet espèce de toboggan, c'était très amusant ... Et on faisait des châteaux de sable par là-bas. On jouait à l'élastique de ce côté-là et là les maitresses fumaient leur cigarette en papotant."

Les descriptions de son amie étaient précises tout en étant vagues, ce qui laissait le loisir à Éléonore d’imaginer les scènes aux différents endroits dans la cour d’école selon les endroits que Sio pointait du doigt. Au bout d’un moment de silence, assez long pensait Éléonore pour pouvoir briser la vague de souvenir qui devait avoir déferlée sur son amie, elle reprit la parole : « Sio… On va devoir y aller. On doit retourner à la plage. » dit-elle doucement, sachant que son amie serait peinée de partir.

Pourquoi étaient-ils partis ? voilà la question qui fâche ou qui aurait pu fâcher si cela n'avait pas été Siobhan. Seulement c'était Siobhan et rien ne la fâchait vraiment, sauf peut-être un certain irrespect envers sa personne mais surtout envers ses proches. Même si la raison de leur départ la chagrinait toujours, elle n'en faisait pas un secret d'état, y répondait toujours, se moquant de savoir si ça allait en choquer certains ou pas. Non pas de la mort de Ben, en soit il n'y a rien de choquant à ça, triste peut-être mais pas choquant, c'est malheureusement le cycle de la vie. Mais le fait que Siobhan considérait Ben comme son second papa, ça ça pouvait paraitre choquant. Mais Siobhan, habitait de cette situation, ne voyait pas en quoi c'était mal d'avoir deux papas, n'était-ce pas mieux d'avoir deux papas attentionnés et aimant plutôt que zéro parents ou des parents violents ? incapable d'amour ou de tendresse ? Siobhan avait grandi normalement et n'avait pas l'impression d'être différente de ses camarades. Certes elle était peut-être plus enfantine, sur certains points plus en retard que les autres mais cela découlait plus de son caractère propre que de ses deux papas.

"Ben est mort et papa ne supportait plus de vivre ici sans lui...." Commença-t-elle par expliquer, un sourire triste sur ses lèvres "Ben c'était mon papa, mon deuxième papa. Je l'ai toujours connu, c'était le grand amour de mon père. Il est mort du sida, ça a dévasté mon papa et vu qu'il avait trop de souvenir de lui ici, il a préféré retourner en Irlande, sa terre natale."

Siobhan ne gardait pas de rancoeur contre son père de l'avoir arraché à sa patrie, sa maison, ses amis, sa famille, pour partir s'exilait loin de tout. Elle ne lui en voulait pas d'avoir quitté la chaleur de l'Afrique pour le froid de l'Irlande, mais même sans lui en vouloir, elle bouillonnait d'envie de retourner auprès des siens. Ben lui manquait, qu'elle soit en Afrique ou ailleurs, il lui manquerait toujours. Raphael ne l'avait pas remplacé, il n'était pas un Ben 2.0, il était un homme qui redonnait le sourire à son père, prenait soin d'elle et l'élevait un peu comme sa fille. Siobhan avait beaucoup d'affection pour Raphael et beaucoup de respect, mais il ne remplacerait jamais Ben et il le savait mais ne lui en voulait pas.
Une fois ce moment nostalgique passé, Siobhan se reprit et entraina Eléonore vers son ancienne école. Elle voulait lui montrer tellement de choses qu'elle en oublia qu'elles avaient qu'un temps imparti ici et qu'il venait de toucher à sa fin. Quand Eléonore le lui rappela, la tristesse envahie la jeune sud-africaine. Encore une fois, on allait l'arracher à sa terre patrie, ce n'était pas le lieu de sa naissance puisque sa mère avait accouché en Russie, mais l'Afrique restait son chez elle, sa terre, sa patrie, ses racines et personne n'y changerait rien. Russe et Irlandaise dans ses origines mais Africaine dans son coeur, dans ses veines, dans chaque fibre de son corps. Si Siobhan avait été une enfant capricieuse, elle aurait fait un caprice, se serait enfuie, aurait refusé de suivre Eléonore, mais ce n'était pas Siobhan c'est donc à regret et la mine défaite qu'elle concéda à suivre son amie.

"C'est nul, j'avais tellement d'endroits à te montrer, j'aurais tellement voulu te faire visiter mes endroits préférés ..."

Siobhan se rendait bien compte qu'Eléonore lui avait fait un beau cadeau en choisissant sa ville natale comme destination, elle ne pouvait donc pas vraiment lui en vouloir de l'obliger à repartir, même si c'était vraiment dur de quitter Capetown.

« Ben est mort et papa ne supportait plus de vivre ici sans lui… » Éléonore fronça les sourcils, essayant de se rappeler qui donc était Ben, certaine que Siobhan lui en avait déjà parlé. En ce moment, Élé trouvait qu’elle était une bien piètre amie pour ne pas se rappeler d’événements ou de faits importants qu’avaient vécus son amie Sud-Africaine… « Ben c’était mon papa, mon deuxième papa. » Ahhhh… oui, c’est ça. Siobhan avait deux papas. Élé s'asséna une claque mentale, s’en voulant d’avoir oublié un élément aussi crucial de la vie de son amie. « Je l’ai toujours connu, c’était le grand amour de mon père. Il est mort du sida, ça a dévasté mon papa et vu qu’il avait trop de souvenir de lui ici, il a préféré retourner en Irlande, sa terre natale. » Éléonore garda le silence en se posant de multiples questions. Si Ben était mort du sida, alors forcément son père aussi avait le sida… non? Non, peut-être pas forcément… mais il y avait de grandes chances pareil. N’empêche, ce n’était pas le genre de questions qu’Éléonore se sentait à l’aise de poser, c’était plutôt très personnel et Siobhan aurait pu interprété ça comme de la curiosité mal placée. Pour elle, née-moldue ayant beaucoup voyagé, elle ne voyait rien de mal à ce que deux hommes s’aiment, ni aucun mal à ce que Siobhan ait eu deux papas. Par contre, cette discussion l’amenait à se demander si la même tolérance existait du côté des sorciers? Elle avait la drôle intuition que non, ce n’était pas le cas. En règle générale, les sorciers pouvaient être assez… conservateurs. Juste à regarder toute la question autour de l’importance de la pureté du sang, elle ne serait pas surprise de voir la même discrimination, les mêmes préjugés autour de l’homosexualité.

Les deux jeunes filles se rendirent ensuite devant la cour d’école élémentaire de Siobhan et celle-ci lui pointa différents endroits dans la cour, revivant ses souvenirs et les partageant avec Éléonore. À contrecoeur, la Canadienne lui annonça qu’elles devaient maintenant s’en aller, rentrer au château. Maintenant qu’elle comprenait un peu mieux l’importance que Siobhan accordait à Cap-Town, elle s’en voulait d’autant plus de devoir la ramener les deux pieds sur terre, de devoir éteindre les étoiles dans ses yeux. « C’est nul, j’avais tellement d’endroits à te montrer, j’aurais tellement voulu te faire visiter mes endroits préférés… » Élé se mordit la langue, se sentant véritablement coupable à présent. Elle savait qu’elle avait fait plaisir à Siobhan en l’amenant ici mais, d’un autre côté, elle avait l’impression d’avoir ré-ouvert la plaie créée par le départ de Siobhan pour l’Irlande… « Je suis désolée, Sio...» réussit-elle à murmurer en crochetant son bras avec la jeune femme. Les Gryffonnes reprirent le chemin jusqu’à la plage qui sembla étonnament court. Élé redéposa la boîte de mouchoir vide sur la plage. Pris d’une soudaine inspiration, elle s’exclama: « Tu sais quoi? L’été prochain… on va avoir toutes les deux 17 ans, non? On devrait se faire un petit voyage de 4-5 jours ici! Tu pourrais me montrer tous les endroits qui te tiennent à coeur! Qu’en dis-tu? »

En y repensant, peut-être que Siobhan ne la considérait pas assez bonne amie pour faire ce voyage avec elle? Après avoir vérifié que personne ne les observait, Élé sortit sa baguette et s’écria « Portus! » en direction de la boîte de mouchoirs.

Spoiler:

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'Le Hasard' : 6

Trop contente et trop excitée d'être ici, chez elle, à Capetown, Siobhan n'avait pas réalisé - ou pas eu envie de réaliser - qu'elle allait devoir repartir. Elle avait tellement d'endroits à montrer à son amie, des gens à rendre visite, comme elle le faisait à chacune de ses visites dans son pays natale. Elle voulait revoir sa meilleure amie, qui se trouvait dans une réserve, à quelques kilomètres de sa ville natale, revoir son Fennec, un des amours de sa vie, qu'elle avait dû abandonner à contre coeur quand elle était partie avec son père pour l'Irlande. Mais tout cela ne serait pas possible, pas aujourd'hui, pas pour cette fois. Un sentiment de trahison l'envahie. Non pas de la part d'Eléonore qui avait tenté de lui faire plaisir en choisissant cette destination, mais de sa part à elle, envers tous ses proches. La mine défaite, Siobhan suivit son amie jusqu'à la plage. C'était le coeur lourd qu'elle regardait cette boite vide, trouvant injuste l'idée de devoir repartir si tôt. Personne n'était à leur trousse, c'était évident sinon elles les auraient déjà vu, alors pourquoi ne pas rester un peu ? Evidemment c'était pur caprice de ne penser qu'à sa petite personne mais c'était plus fort qu'elle, elle voulait rester. Eléonore remarqua la tristesse chez son amie et lui proposa un marché, une idée qui plut à Siobhan, qui lui faisait vraiment plaisir.

"Oh, ce serait tellement génial, j'adorerais !"

Un voyage éclair certes, mais un voyage quand même. Pas de perte de temps dans les avions, pas de longs voyages interminables, pas d'obligation de partir 2h avant pour attendre dans les aéroports, une liberté totale d'aller là où elles voulaient, quand elles le voulaient. Ce serait le paradis. Evidemment, il faudrait qu'elle demande l'autorisation à son père et il faudrait aussi qu'Eléonore en ait toujours envie l'été prochain, mais si le voyage se faisait, alors Siobhan serait la plus heureuse du monde. Fière de ses racines, elle voulait montrer l'endroit où elle avait grandi et où elle avait été heureuse à tous ses amis, Eléonore compris.
Regardant tristement le portoloin, Siobhan l'attrapa de mauvaise grâce et attendit qu'elle soit de nouveau emportée au loin, mais rien ne se produisit.

"C'est peut-être un signe du destin ..."

Commença-t-elle par dire, avant de sortir sa baguette, l'air triste. Elle avait promis qu'elle ferait cette mission jusqu'au bout, elle n'avait pas le choix. "Portus"

Portoloin:

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'Le Hasard' : 5

Malheureusement, la première tentative de portoloin d’Éléonore échoua. Elle ne comprenait pas trop comment ça fonctionnait encore, ce qui faisait en sorte qu’elle réussissait et d’autres fois qu’elle échouait. Pourtant, après avoir pratiqué plusieurs fois, elle devrait s’améliorer, non? Elle regarda à son tour Siobhan essayer de faire le sort mais sût avant la fin de la formule magique que ça ne fonctionnerait pas: Siobhan avait prononcé le sort comme à contrecoeur, sans vraiment le vouloir. Pourtant, Éléonore avait bien tenté de remettre le sourire sur le visage de la Sud-Africaine un peu plus tôt en lui disant qu’elles pourraient faire un voyage éclair l’été prochain ensemble pour revenir ici. Ça l’avait semblé fonctionner quelques instants, Siobhan très ravie par la proposition, disant qu’elle l’a trouvait géniale. Mais peu à peu, à mesure qu’elles regagnaient la plage, le visage de son amie retrouvait un air triste, mélancolique. Quand le sort d’Élé échoua, celle-ci dit que c’était peut-être un signe du destin. Éléonore choisit de ne pas y répondre.

Avant de retenter une deuxième fois, Éléonore prit la parole: « Bon, notre prochain portoloin va nous mener juste devant l’enceinte de Poudlard, un peu à l’écart. Il serait bête d'atterrir et d’être entourée de Serpentard, pire, du directeur. On va devoir être très silencieuse une fois de retour. Tout s’est bien passé pour le moment, ce qui m’inquète un peu. Peut-être qu’un comité d’accueil nous attends là-bas. Il est vrai qu’il est plus intelligent d’attendre tranquillement notre retour plutôt que d’essayer de nous poursuivre à travers la planète. » Elles échangèrent une regard, Éléonore heureuse de voir que son amie semblait prendre la situation à nouveau au sérieux. Élé pointa sa baguette vers la boîte de mouchoir et énonça la formule: « Portus. »

Spoiler:

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'Le Hasard' : 1

Même si Eléonore venait de lui promettre de revenir l'an prochain, Siobhan n'avait pas envie de quitter sa ville natale pour autant. Elle était si bien ici et les cours étaient terminés, elle ne manquerait rien ... évidemment, son père se ferait un sang d'encre de ne pas voir sa fille à la gare de Londres et risquait de lui en vouloir d'être restée seule à Cape Town alors qu'il était prévu qu'elle n'y aille pas cette année. Chez n'importe quel autre adolescent de son âge, cela passerait pour la crise de l'adolescence classique, une envie de liberté, de rébellion et d'indépendance, mais ce n'était pas Siobhan. Siobhan était une jeune fille bien élevée, obéissante, qui ne jurais que par son père. Jamais elle ne pourrait lui faire un coup pareil, même si ses hormones lui disaient qu'elle serait dans son droit. Il lui restait encore des connaissances ici, elle n'aurait aucun soucis pour se loger et vivre durant les 2 mois de vacances. Evidemment, elle n'aurait pas d'argent pour payer son billet d'avion pour le retour mais elle savait d'avance que dans quelques jours, Cinaed débarquerait furieux en Afrique pour ramener sa fille en Irlande. Et là, pas de Ceyan qui compte, elle serait punie pour l'ensemble des vacances et peu de chance qu'il lui pardonne. Evidemment, Siobhan exagérait un peu les conséquences de ses actes car elle avait vraiment très peur de décevoir son paternel et ne pensait pas un instant que son acte ne pouvait que refléter son besoin de s'éloigner le plus possible de Poudlard et des gens qui lui ont fait du mal.

En arrivant sur la plage, la décision de Siobhan était prise, elle rentrerait avec Eléonore. Elle ne pouvait pas la laisser repartir seule alors que peut-être un danger les attendait à Poudlard et elle ne pouvait pas abandonner son père pour un simple caprice. C'est donc à contre-coeur qu'elle tenta le sortilège pour créer un portoloin mais le coeur n'y étant tellement pas, il ne fonctionna pas. Eléonore retenta sa chance et le portoloin se créa de nouveau. Elle expliqua où elles allaient atterrir et ce qui pouvait leur arriver une fois revenues à leur point de départ. Le danger était-il réel ? C'était une possibilité, sans pour autant être sûr que ça allait réellement leur arriver.

"D'accord, je serais silencieuse et prudent."

Une main sur le portoloin, les deux jeunes filles s'envolèrent de nouveau pour Poudlard. Elles atterrirent un peu à l'écart de l'enceinte de Poudlard, comme Eléonore venait de le dire. Le silence était profond et la nuit bien avancée. Aucun son n'était distinct, en dehors de ceux courant. Siobhan murmura "Je crois que le champ est libre." C'était souvent dans ces moments là que le danger surgissait de là où elles ne l'attendaient pas, mais visiblement pas cette fois-ci ...